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 • Night Owls Early Birds (S.D) terminé

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Rose J. Bosworth


Rose J. Bosworth
Professeur d'Étude des Moldus & directrice de Serdaigle & psychologue



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Nombre de messages : 243
Localisation : L'infirmerie ou ma salle de classe.
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Particularités: La liste de diagnostics est assez conséquente...
Ami(e)s: Scarlett, Angus, James, etc.
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MessageSujet: • Night Owls Early Birds (S.D) terminé   • Night Owls Early Birds (S.D) terminé Icon_minitimeLun 24 Aoû - 16:32

Comme toujours, ça m’était tombée dessus d’un coup, et reparti d’un autre. Je m’étais réveillée un matin, la tête lourde et brumeuse, et j’avais grimacé. Je le sentais partout dans mon corps, dans mes membres ankylosés, j’avais compris que s’était à nouveau infiltrée en moi cette sensation étouffante de désespoir et d’abandon qui me prenait parfois, lorsque mon cerveau décidait de se retourner et de me secouer un peu. Je voulais croire que j’étais habituée, qu’après avoir vécu des années en souffrant de ces cycles d’humeur extrêmes - que cela soit du bonheur intense ou une tristesse infinie - je savais comment réagir. Mais je savais pertinemment que c’était faux. A chaque fois que je sortais de l’une des phases, j’espérais que cela ne se reproduise jamais, je priais de tout mon être pour rester dans ce stade normal où les choses seraient mieux, plus simples. Mais il fallait toujours que cela revienne, à un moment ou un autre, brusquement. Parfois, j’avais l’impression que c’était de pire en pire. Etait-ce parce que je commençais à fatiguer ? Pourtant, rien ne pouvait être pire de la dépression que j’avais vécue à la fin de ma septième année et qui m’avait amené à être interner pendant une année entière après ma tentative de suicide. Mais… J’avais l’impression que ces périodes de dépression maniaco-bipolaire étaient de plus en plus dures à supporter. Je n’en voyais pas le bout. Le simple fait de prendre mes médicaments me semblaient impossible, au dessus de mes forces. Faire cours était un supplice, me lever, parler, vivre, tout me paraissait un calvaire. Les antidépresseurs me rendaient pâteuse et molle, mais sans jamais m’assommer pour éviter les insomnies. Tout était tellement difficile que chaque soir, les yeux rivés sur mon plafond, je contemplais avec tristesse l’idée de disparaître, avec un sentiment de peur et de soulagement mêlé.

J’espérais qu’une fois cette période passée, qui s’était étendue pendant plusieurs semaines, j’allais enfin retrouver mon équilibre - déjà précaire - et me rétablir. Mais rodait l’autre côté, l’autre phase, et elle attendait sagement de prendre place. Je m’étais réveillée un matin, et à nouveau, j’avais su. L’énergie qui brûlait dans mes veines, l’excitation, l’envie d’éclater de rire et de partir courir partout. J’étais euphorique, une euphorie qui pompait dans mes veines, et je m’étais levée, plus que jamais motivée par ma journée. J’étais prête à tout, j’avais hâte de faire mes cours et mes consultations pour ensuite pouvoir aller me balader dans le parc ou Pré-au-Lard. Je pourrais peut-être proposer à Jane d’aller à sa réserve de dragons ! Je renaissais sous les feux de cette énergie qui m’emplissait.

C’était ainsi que j’avais eu l’idée d’accepter la proposition de Marie de passer Noël avec elle et ses parents. J’avais déjà dis à mes parents que je ne serais pas là pour les fêtes. A vrai dire, je les avais prévenu pendant mon épisode dépressif, car j’étais persuadée qu’il durerait jusqu’à mon possible retour chez moi. Je n’avais aucune idée d’être avec mes parents dans ces moments, car ils ne me comprenaient absolument pas et avaient d’ailleurs honte de mes problèmes, et je n’étais pas prête à subir à nouveau leur jugement. Je préférais encore rester dans mon lit à Poudlard pour toutes mes vacances. Mais c’était sans compter la lettre de Marie. Je l’avais rencontré pendant mon séjour à l’hôpital psychiatrique sorcier, où elle était internée pour anorexie, et nous étions devenues amies. C’était aujourd’hui la rare personne que je considérais comme telle, car je n’avais plus aucun lien avec mes anciens camarades de Poudlard et très peu avec ceux de ma fac aux Etats-Unis. Durant mes études là-bas, j’avais gardé contact avec Marie, mais je la voyais rarement, car après avoir fini de passer ses ASPICS - elle était plus jeune que moi, de trois ans ma cadette - elle était partie à Dublin pour travailler, et lorsque je revenais en Angleterre, j’étais seulement à Londres.

Mais cette année, elle m’avait informé qu’elle passerait Noël au Pays de Galles avec ses parents dans un cottage qu’ils avaient loué, avec des amis dans le cottage voisin, et elle m’invitait à venir, au moins pour le Nouvel An. J’avais rencontré ses parents quelques fois lorsqu’ils étaient venus rendre visite à Marie, car à la différence des miens, ils étaient très présents pour elle, et ils m’avaient exprimé leur gratitude quant à ma présence dans la vie de leur fille. J’avais refusé au premier abord l’offre de venir, parce que je voulais simplement disparaître sous ma couette ; mais la situation avait changé et j’étais morte d’envie de venir, de changer d’air, de faire de nouvelles choses. C’était peut-être un peu tard pour prévenir - nous étions déjà le 15 décembre, et les vacances étaient dans quelques jours, mais je me devais d’essayer. Heureusement, Marie et ses parents étaient toujours d’accord, et j’avais convenu que j’arriverais le 21, deux jours après leur arrivée. J’avais reçu l’adresse du cottage, et j’avais commencé à faire mes affaires, toute excitée.

Entre temps, mon épisode euphorique s’était un peu calmé. De manière général, j’avais de la “chance” car les psychiatres considéraient que ma bipolarité était plutôt faible, et que j’atteignais pas les extrêmes que d’autres devaient gérer. D’une certaine manière, mes phases de bonheur intense étaient contrebalancé par ma personnalité réservée de nature, et si j’étais euphorique et bavarde, mon anxiété sociale était toujours là, terrée au fond de moi, prête à ressurgir. Mais tout de même, je me sentais beaucoup plus sereine, j’avais envie de bouger, de faire de nouvelles choses, et j’avais beaucoup moins peur de vivre. C’était un soulagement. J’avais même du mal à me forcer à prendre mes médicaments, ceux que je prenais dans mes phases euphoriques, car j’avais envie d’être heureuse, de continuer à me sentir ainsi, mais je savais que ces périodes avaient des inconvénients, qu’elles n’étaient pas saines… Mais c’était difficile de le ressentir, parfois.

J’étais arrivée au cottage enneigé et venteux à la date prévue, ma valise lévitant discrètement à côté de moi. C’était la mère de Marie qui m’avait ouvert, un grand sourire aux lèvres, m’accueillant avec chaleur. Elle ne me toucha pas, et je devinais que Marie lui avait dit que je supportais mal les contacts physiques avec des gens que je connaissais peu. Je lui fis un grand sourire, et j’eus à peine le temps de répondre à sa question sur comment j’allais que j’entendis les pas de Marie dans l’escalier. Elle courut jusqu’à moi, et m’embrassa la joue avec un sourire rayonnant, me bombardant de questions. J’eus un sourire en voyant qu’elle avait les joues rebondis, et qu’elle semblait en forme. J’étais rassurée de voir qu’elle allait visiblement bien, et nous prîmes le thé en discutant joyeusement. Son père revint de sa balade et m’accueillit aussi avec une douceur polie qui me mit à l’aise. Je ne regrettai pas d’être venue.

J’étais à peine arrivée depuis quelques heures que Marie me proposa d’aller au pub. Elle connaissait des gens dans la ville d’à côté - ses parents venaient visiblement souvent ici - et elle me voulait me les présenter. Elle insista pour me dire que nous n’étions pas obligées d’y aller, si je ne me sentais pas d’humeur, mais je la rassurai immédiatement. J’étais de bonne humeur, et prête à socialiser. Du moins, je l’espérais.

J’avais eu raison, pensai-je en attendant l’éclat de rire provenant de ma gorge. Nous avions fait un jeu d’alcool avec des cartes, et j’avais enchaîné les verres sans vraiment m’en rendre compte. Ma tête tournait doucement, et je me prenais fou rire sur fou rire, ce qui amusait beaucoup Marie qui semblait ravie de me voir ainsi. Nous discutions avec animation, et ses amis étaient plutôt sympa, et je me sentais assez à l’aise. Enfin, j’étais surtout complètement ivre…! J’éclatai à nouveau de rire à cette pensée, ce qui déclencha l’hilarité générale. Mon ivresse était devenue une blague, et ça m’amusait beaucoup ici. Je terminai mon verre, sentant que ma vue se brouillait un peu plus. Je me sentais toute réchauffée et euphorique.


- Scarlett, par ici ! Je relevai ma tête pour regarder la fille à qui Marie faisait signe. Je sentis mes yeux s’ouvrir grand sous le coup de la surprise. Tout le monde, je vous présente Scarlett ! Sa mère est une amie de mes parents, et elle loue le cottage à côté du notre, donc vous allez la voir souvent prochainement, donc vous êtes obligés d’être gentil avec elle… Rose, qu’est-ce qui te fait rire comme ça ? Ne fais pas attention à elle Scarlett, elle est complètement faite…
-Je la connais !
réussi-je à dire entre deux éclats de rire. J’étais gênée, mais je ne pouvais pas m’arrêter de rire tellement la situation me semblait risible et improbable. C’est mon élève ! m’exclamai-je. Marie se tourna vers moi, et je vis dans son regard qu’elle venait de percuter. Elle n’y avait visiblement pas penser avant.
- Serieux ? Haha, c’est énorme ! Scarlett, viens t’asseoir à côté d’elle ! lança joyeusement Ethan.

Une fois Scarlett à côté de moi, je sentais que mes joues prenaient la couleur de ses cheveux. Je posai mes mains sur celles-ci, et pris un air confus. Je me tournai vers Scarlett, rougissant encore plus.


- Par Merlin, dans quel état tu me vois, je suis confuse, murmurai-je en riant à moitié, gênée et ivre à la fois, mais surtout choquée de retrouver Scarlett Dawson ici, et visiblement pour la suite des vacances.
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Scarlett Dawbson


Scarlett Dawbson
Élève de 6ème année



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Localisation : Probablement en train de dessiner quelque part dans le parc, ou sur le pont
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Particularités: Mes cheveux rouges, c'est ce que les gens remarquent en premier. Pour le reste... Cela ne regarde que moi.
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MessageSujet: Re: • Night Owls Early Birds (S.D) terminé   • Night Owls Early Birds (S.D) terminé Icon_minitimeLun 14 Sep - 12:42

Plus le temps passait, plus la relation entre Maman et moi se renforçait. J'aurais été bien incapable d'y croire quand je l'avais retrouvée, car à l'époque je lui en avais tellement voulu et j'étais si réfractaire au fait même de faire sa connaissance ! Mais la vie était trop courte pour s'appesantir sur ce genre de remords et aujourd'hui, plus que jamais, je ne regrettais en rien la direction suivie. Il nous avait fallu du temps pour nous amadouer, il m'avait fallu du temps, surtout, pour l'accepter et la laisser s'approcher de moi, mais combien tout était doux et simple entre nous, à présent ! Enfant, je n'avais pas particulièrement souffert de ma « situation » d'orpheline car j'étais tombé dans un foyer absolument formidable, et j'avais été particulièrement bien entourée. Cela avait été plus chaotique, en plus, avec mon entrée à Poudlard ; quand alors j'avais redécouvert l'existence de ma mère il m'avait semblé que tout implosait, tout ce que j'avais connu, tous ces mensonges et ces changements de direction. Mais j'avais appris à comprendre et à pardonner, et pourquoi n'aurais-je pas laissé une chance à Margaret Winter à qui, quelque part, on avait aussi tout enlevé ? Il s'était avéré que nous avions beaucoup à partager et beaucoup à nous apporter, et aujourd'hui, c'était comme si nous nous connaissions depuis toujours...

Pour les vacances de Noël, que nous passions ensemble, elle m'avait fait une merveilleuse surprise : nous partions au Pays de Galles ! J'y avais grandi et son souvenir me manquait, et ma mère avait décider d'y louer un joli petit cottage pour que nous puissions profiter du paysage, nous promener, retrouver l'ambiance galloise, et passer Noël bien douillettement toutes les deux, avec un couple d'amis. Car il y avait bien longtemps que la famille Winter n'en était plus une - quant au côté de mon père, c'était encore plus inexistant. Pour ma mère comme pour moi, Noël ou ce genre de fêtes familiales se passaient avec les gens que nous aimions et que nous avions envie de voir, peu importe les liens du sang ou pas. J'aimais beaucoup ce couple d'amis, très chers à Maman, et je commençais à bien connaître leur fille Marie, un peu plus âgée que moi mais avec qui je m'entendais très bien.

Les derniers jours de cours avaient passé dans l'effervescente générale, car Noël approchait, le bal, les fêtes de fin d'année, la neige était tombée sur le château, et tout avait un aspect féérique que je regardais aujourd'hui avec un regard affectueux. Ce n'était plus de l'hostilité, même si je n'avais toujours pas la sensation de faire partie de ce monde pour de bon, mais je m'y acclimatais en tout cas. J'avais déjà organisé mes affaires, et quand la dernière heure de cours eut lieu, je m'empressai de retrouver Ophelia pour passer un peu de temps avec elle avant de lui souhaiter de bonnes vacances, et de quitter le lieu. L'avantage de Pré-au-Lard était indéniable ; je retrouvai Maman sans plus tarder, son petit appartement au-dessus de la librairie, ma si jolie chambre aux couleurs pastel et aux délicates petites décorations en pochoir sur les meubles que nous avions faites ensemble. La soirée passa plutôt vite : Maman avait préparé un bon repas et des gâteaux, et nous discutâmes jusqu'à tard, bien au chaud devant la petite cheminée, rattrapant le temps qui nous avait séparées. Le lendemain, nous étions parties ; le rendez-vous était à un Portoloin, qui nous déposa au bout du chemin qui menait à notre petit cottage.

L'endroit était magnifique : déjà parsemé de neige, les petites maisons étaient enclavées au bout d'une petite péninsule, non loin de l'eau qui léchait la petite falaise. Elle était tant irrégulière qu'on aurait dit un joli morceau de dentelle ; au-dessous de tout ça les terres s'élevaient et les collines, les champs, étaient recouverts d'un duvet blanc. Je reconnaissais avec un plaisir familier la végétation de cette époque, les buissons, les touffes de bruyère, l'herbe grasse malgré l'hiver, et les couleurs grisonnantes de la lande qu'éclairait tout de même un timide rayon de soleil. Nous avançâmes jusqu'au cottage ; il était petit mais ravissant, avec la classique petite barrière à l'entrée et le petit chemin vers le jardin, la vue sur l'océan et la fumée qui sortait déjà par la cheminée. Tout était là pour rendre le moment idyllique, et j'y entrai avec une excitation et une joie non dissimulées ; l'installation nous prit un certain temps, car nous étions aussi heureuses l'une que l'autre et papillonnions dans tous les sens en riant et découvrant la jolie habitation. J'étais heureuse de ne plus penser à rien d'autre que l'instant présent, d'avoir de si beaux moments avec elle avec toute la simplicité que nous avions toujours partagée, et la tête me tournait presque d'euphorie tant les deux semaines à venir s'annonçaient merveilleuses ! Nous finîmes par déballer nos affaires, dans les deux petites chambres attenantes à l'étage - j'avais pris celle dont les teintes étaient rose pâle et ivoire, Maman avait la parme - et passais cinq minutes immobiles assise devant la petite fenêtre dans le mur en pan incliné : le spectacle était sublime. A l'horizon, le gris de la mer était doré sous l'effet du soleil et du ciel blanc, tandis que tout le paysage semblait auréolé d'une lumière presque irréelle. J'avais hâte de sortir mon carnet et mon nécessaire à dessin !

Ensuite, nous prîmes le goûter, avec un thé bien chaud dans la cuisine, près du poêle. Quand Maman utilisait la magie et faisait voler la théière et les tasses, elle le faisait avec une discrétion et une légèreté si particulière que je trouvais une grâce indéniable à la magie. Nous fîmes un petit tour dans les environs, à pieds, bien emmitouflées dans nos vêtements d'hiver, avant que la nuit tombe ; un peu plus tard Marie et ses parents arrivaient dans le cottage voisin et nous les retrouvâmes pour dîner dans une effusion de joie sincère de se retrouver. Marie m'expliqua qu'une de ses amies allait arriver dans les jours prochains, alors que nous entamions une partie enflammée de cartes magiques.

La journée du lendemain passa tranquillement - avec Maman nous cuisinâmes une tonne de petits gâteaux tous plus jolis et délicieux les uns que les autres, après quoi elle me montra des techniques de couture qu'elle avait promis de m'apprendre et je passai une bonne partie de l'après-midi perdue dans la dentelle délicate que nous étions en train de confectionner. Il était convenu que nous passions la soirée avec les autres, et nous nous préparâmes ensuite ; pour l'occasion, j'avais revêtu une de mes robes d'hiver préférées, cadeau de Maman. Elle était faite d'un gros tissu souple et doux, gris perle tirant sur le bleu clair, avec des détails comme la ceinture, le col, les coutures bordeaux ; j'enfilai d'épais collants et des bottines fourrées pour ne pas avoir froid aux pieds, avant de demander à Maman de me tresser les cheveux. La plupart du temps je laissai mes cheveux libres en les ornant d'un noeud, mais quand j'étais avec Maman j'adorais qu'elle me coiffe, ce qu'elle faisait d'ailleurs avec talent. Cette fois, elle tressa mes cheveux vers l'arrière en un joli chignon, tressé lui aussi, dans lequel elle piqua quelques minuscules petites épingles ornées de fleurs gris pâle. Elle aussi s'était fait toute jolie, et j'adorais que nous nous aidions mutuellement dans nos choix d'habits et de tenue, comme deux amies qui partaient en soirée. Le cottage des Turner, la famille de Marie, était très semblable au nôtre mais plus grand ; ils avaient préparé une immense table où nous dinâmes alors - Marie n'était pas là car elle était allée retrouver des amis au pub, avec son amie, mais j'avais tenu à dîner avec les adultes avant de rejoindre les autres.

Quand j'entrais dans le pub, l'air chaud qui s'en échappé me parut brûlant après le froid du dehors, et j'ôtai mon manteau avant de jeter un regard attentif dans le petit endroit chaleureux et bruyant, tout palissé de bois. Où étaient-ils... Je me sentais un peu timide de retrouver des gens que je ne connaissais pas, à part Marie, et plus âgés, mais la connaissant je savais aussi qu'elle me mettrait à l'aise.


- Scarlett, par ici ! entendis-je alors, et je vis le visage jovial de Marie - je les rejoignis alors, tandis que je l'entendais me présenter. Je fis un petit sourire et un geste de la main à l'assemblée, toujours un peu gênée au début, dans ce genre de moments. Rose, qu’est-ce qui te fait rire comme ça ? Ne fais pas attention à elle Scarlett, elle est complètement faite…

Quand la Rose en question croisa mon regard, je me sentis mortifiée des pieds à la tête - visiblement autant qu'elle. Je pinçai les lèvres pour ne pas qu'elles s'ouvrent en un O parfait qui m'aurait donné l'air ridicule, et j'eus l'impression que mes jambes devenaient de la pierre, trop lourdes à bouger. Rose Bosworth était donc l'amie de Marie qui nous rejoignait pour les vacances...

- Je la connais ! C’est mon élève !
- Serieux ? Haha, c’est énorme ! Scarlett, viens t’asseoir à côté d’elle !


Je n'en avais aucune envie, mais une main me poussa dans le dos et quelques secondes après j'étais assise à côté de Miss Bosworth, aussi rouge qu'elle qui était aussi rouge que mes cheveux, me tortillant de gêne.

- Par Merlin, dans quel état tu me vois, je suis confuse, me confia-t-elle en riant - et je l'enviai presque d'être soule.

- Je préfère ce cas là que l'inverse, réussis-je à dire alors en prenant sur moi et pour tenter de dérider l'atmosphère - si elle m'avait surprise complètement ivre alors que je n'en avais pas l'âge, ça n'aurait pas été très bon pour moi sans doute. Marie, je ne savais pas que tu connaissais Miss Bo... R... que tu la connaissais, vous vous êtes rencontrées où ? dis-je alors à ma voisine de droite qui riait elle aussi, et à laquelle je lançais un regard légèrement courroucé.

Elle s'en amusait, mais je savais qu'au fond elle était consciente du malaise de la situation et me lança un petit sourire désolé - je ne lui en voulais pas, bien sûr. C'est alors qu'un garçon un peu plus loin, visiblement bien ivre lui aussi, trouva bon de lancer d'une manière peu délicate :


- Baaaah c'est pas grave si tu lui payes des coups elle te mettra des bonnes notes après, hahaha !

- Je n'ai pas des mauvaises notes, répondis-je en fronçant les sourcils et en pinçant la bouche en sa direction. Il m'avait mise encore plus mal à l'aise, et son rire d'ivrogne me donna envie de lui renverser son verre sur la tête. Que savait-il de moi, celui-là ! Il m'apparut tout de suite antipathique et j'eus envie de lui répondre que l'Etude des Moldus était, en toute logique, une de mes matières préférées, et que c'était assez gênant de me retrouver là pour qu'il en rajoute. Surtout qu'ils étaient définitivement plus âgés que moi, et avec cette histoire de prof et d'élève, je me sentais encore plus petite, et j'avais l'impression d'être ridicule.

En me demandant quelle serait la meilleure excuse pour m'éclipser de la soirée sans trop tarder, je me renfrognai sur mon siège entre Marie et Miss Bosworth, prenant bien soin d'éviter son regard, priant pour me faire oublier le plus vite possible.
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Rose J. Bosworth


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MessageSujet: Re: • Night Owls Early Birds (S.D) terminé   • Night Owls Early Birds (S.D) terminé Icon_minitimeMar 27 Oct - 0:25

J’avais l’habitude de l’ivresse, mais les circonstances avaient changé. A Poudlard, j’avais commencé à faire la fête au même moment où j’avais commencé à descendre une très mauvaise pente et boire, fumer, prendre des cachets sans vraiment les connaître, toutes ses substances étaient une échappatoire comme une autre. Lorsque j’étais sous leur emprise, j’étais plus ouverte, plus libérée, mais je restais enfermée dans ma petite bulle remplie d’amertume. J’avais acquis la réputation d’être mystérieuse, et même ivre, j’étais toujours un peu à côté de la plaque, embourbée dans mes problèmes. A présent, j’étais beaucoup plus joyeuse quand j’avais un peu bu. Lorsque je m’allongeais en rentrant chez moi, j’étais plus sereine, l’alcool me berçait dans un petit nuage rassurant. Bien sûr, j’avais aussi appris qu’il valait mieux éviter de boire quand j’étais malheureuse, ce qui expliquait peut-être aussi pourquoi j’avais moins l’occasion d’avoir l’alcool triste. Mais je voulais aussi croire que c’était parce que j’allais un peu mieux, du moins sur le fond. J’étais sur la bonne voie. Quelques années auparavant, j’aurais été incapable de m’asseoir et de rire ainsi avec des inconnus, ou même d’accepter de partir en vacances avec une autre famille que la mienne. Pourtant, m’y voilà ! J’eus un nouveau petit rire à cette pensée.

Mais ça ne m’empêchait d’être toujours réservée et rapidement gênée, et l’arrivée de Scarlett me fit piquer un fard. C’était tellement improbable, et… Nous allions donc passer les vacances ensemble ? Je me sentais plus mal pour elle que pour moi ; ça devait être tellement gênant de se retrouver en vacances avec sa professeure ! J’essayais de me raisonner un peu. Après tout, j’étais psychologue, mon métier consistait à mettre les gens à l’aise… Mais c’était tellement plus facile avec un patient, parce que c’était à lui qui était au centre du dialogue. Même quand j’enseignais en classe, je n’étais qu’un moyen pour délivrer une information, ce n’était pas moi qui était en jeu. Comment allais-je pouvoir mettre Scarlett à l’aise quand j’étais incapable d’être à l’aise quand je socialisais ?

Pourtant, j’étais en train de le faire, et je m’en sortais pas mal, non ? Il fallait avoir confiance. Ce n’était pas mon point fort, cependant. Encore plus quand je me sentais prise sur les faits comme un enfant par ma propre élève.


- Je préfère ce cas là que l'inverse. Marie, je ne savais pas que tu connaissais Miss Bo... R... que tu la connaissais, vous vous êtes rencontrées où ?

Mon cœur s’agita malgré moi, mes doigts se serrant autour de mon verre. Ah, la question innocente, et pourtant… ! Je jetai un regard à Marie malgré moi, qui me regardait aussi. Ce n’était pas très facile de lancer en plein milieu de la conversation que nous avions toutes les deux été dans un hôpital psychiatrique la même année, et je me doutais que ça n’allait pas détendre l’atmosphère non plus. Heureusement, nous étions habitués à mentir.

- Un camp de vacances, répondis-je avec un petit sourire.

Oh pourtant, quand j’y pensais, ça n’avait pas été une partie de plaisir…

J’essayais de me recomposer un peu, je ne voulais pas montrer à Scarlett qu’elle avait posé une question fâcheuse, car je voyais bien qu’elle était déjà gênée de la situation. Je lui fis un autre petit sourire qui, vu mon niveau d’alcool, devait barrer tout mon visage. Je sentais la chaleur me monter à nouveau aux joues. J’avais envie de disparaître dans mon siège, et j’avais l’impression de ne pas avoir vraiment d’emprise sur ce que je faisais… Ce qui ne m’aidait absolument à me détendre. Je détestais ce sentiment de ne plus avoir le contrôle dans une telle situation.


- Baaaah c'est pas grave si tu lui payes des coups elle te mettra des bonnes notes après, hahaha !

Je fronçai les sourcils, trouvant la remarque assez maladroite, et j’allais répliquer mais Scarlett me devança.

- Je n'ai pas des mauvaises notes.
- Scarlett est même une très bonne élève,
ajoutai-je, sentant que mon ton avait été un peu trop enjoué, encore une fois à cause de mon ivresse. Non vraiment, continuai-je en regardant Scarlett et en lui souriant, tu… Tu es sérieuse et… tes devoirs sont toujours très bons, vraiment, concluais-je en m’emmêlant.

Je ne voulais pas lui donner l’impression que je lui mentais pour la mettre à l’aise, elle était vraiment une élève que j’appréciais… Et puis, je n’étais pas sans savoir aussi qu’elle sortait avec une autre élève – les rumeurs allaient vite même entre les professeurs – et je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir un point faible pour les filles qui assumaient leur sexualité aussi jeunes, malgré la pression des autres adolescents. J’avais un instinct protecteur et admiratif en même temps, et je me sentais aussi étrangement plus proche de Scarlett qu’elle ne le pensait, parce que nous partagions cette similarité qui n’était pas commune. C’était aussi peut-être parce qu’elle était parfois critiquée que je me sentais plus liée avec les gens qui vivaient ce même problème là. Scarlett l’ignorait sûrement, et je me doutais que commencer à lui parler de sa petite-amie n’allait pas être un bon moyen de la mettre à l’aise, surtout que j’ignorais si elle en parlait librement avec les gens ou même sa mère qui allait être là pendant les vacances… Je pinçai mes lèvres. Décidemment, c’était plus compliqué que prévu. Je me sentis bêtement coincée et maladroite, et je ne savais pas comment détendre l’atmosphère.


- Je suis désolée, je me doute que ça doit être étrange pour toi, dis-je alors à Scarlett, à voix basse pour qu’elle seule puisse m’entendre. Je ne voulais pas que les autres s’en mêlent. Je ne voudrais pas gâcher tes vacances, je n’aurais peut-être pas dû dire aux autres que tu étais mon élève… Tu sais, je suis… Euh… Reprends-toi, continue, Je suis aussi psychologue, je suis habituée à voir les élèves dans un cadre extra-scolaire et à ne pas laisser ça changer la perception que j’ai d’eux en classe… Enfin ce que je voudrais dire c’est que ne t’inquiète pas ? Enfin je veux dire, je ne voudrais pas que tu t’empêches d’être toi-même et de profiter parce que je suis là.

… eh bien, ça avait été périlleux à expliquer ! Je me mordis l’intérieur de la joue, me maudissant. Je sentais que je perdais petit à petit le peu d’assurance que l’alcool m’avait donné, et je voyais que Scarlett était plutôt timide et que ce n’était pas elle qui allait me mettre à l’aise non plus. Je n’allais pas la blâmer, à son âge j’aurais été la première à être renfrognée devant une telle situation.

- Tu veux boire quelque chose, une bierraubeurre ? Proposai-je d’un ton un peu plus enjoué. Alors, tu es là avec tes parents ? Tu es de la région ?

Je n’étais pas sûre qu’elle veuille vraiment discuter, mais je préférais lui montrer que j’étais prête à faire des efforts plutôt que de l’ignorer sous prétexte qu’elle était mon élève, qu’elle était plus jeune. Après, si elle préférait parler avec les autres, je n’allais pas la blâmer... Je sentais quelque chose battre dans ma poitrine, mon anxiété maladive me guettant, prête à me ronger à nouveau si je baissais ma garde.
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Scarlett Dawbson


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MessageSujet: Re: • Night Owls Early Birds (S.D) terminé   • Night Owls Early Birds (S.D) terminé Icon_minitimeSam 7 Nov - 23:17

- Scarlett est même une très bonne élève, rétorqua Miss Bosworth. Le son de sa voix était différent que pendant ses cours, beaucoup plus enjoué et un peu plus aigu, et je devinais que l'alcool qu'ils avaient bu depuis le début de la soirée devait y contribuer. Cela me renfrogna d'avantage ; je n'aimais pas particulièrement être ivre morte, mais être la seule personne sobre au milieu d'un groupe ivre n'était pas du tout souhaitable. Non vraiment, tu… Tu es sérieuse et… tes devoirs sont toujours très bons, vraiment.

Il y eut des réponses diverses autour de la table et si je lui lançais un regard à la fois gêné et pour la remercier, je n'étais pas certaine d'apprécier ce qu'elle venait de faire. J'avais l'impression qu'elle essayait de se rattraper en en faisant trop et en forçant le trait, et je me sentis, sans grande surprise, encore plus mal à l'aise.

Je mourrais d'envie de courir dans la maison d'à côté et de retrouver le dîner, les adultes, beaucoup plus posés et auprès de qui je n'avais pas l'impression de devoir faire mes preuves ; je mourrais aussi d'envie de demander conseil à Maman, de lui raconter la situation et de lui dire que je n'avais plus du tout envie de faire des soirées avec les « jeunes » si c'était pour me retrouver dans un schéma de ce genre. Mais j'avais encore plus honte de déclarer forfait haut et fort en quittant la table, et de passer pour la petite fille qui réclamait sa mère ; je savais pertinemment que j'allais devoir prendre sur moi pour continuer et essayer de m'en sortir au mieux. J'étais un peu en colère contre Marie qui aurait du réaliser avant, mais je savais aussi que ce n'était pas du tout son genre de me faire un coup dans le dos, alors j'avais plus important à gérer que ma rancoeur à son égard... Je dus marmonner un petit merci qui ne s'entendit probablement pas, et priai fort pour que les conversations reprennent autour de nous et que je ne devienne qu'un petit détail dans cette charmante soirée animée. Le pub était agréable, aux couleurs très chaleureuses comme d'habitude, décoré de petites gravures et de vieilles photographies représentant divers endroit du Pays de Gallois, avec quelques devises marqués sur les murs en gallois. J'étais réellement heureuse de retrouver cette ambiance, d'entendre l'accent d'ici, même si pour l'instant il y avait une ombre au tableau, assez conséquente.

- Je suis désolée, je me doute que ça doit être étrange pour toi, murmura alors ma voisine, et je sentis que je piquais un léger fard de nouveau en me rendant compte qu'elle s'adressait uniquement et directement à moi. Je ne voulais pas que les autres s’en mêlent. Je ne voudrais pas gâcher tes vacances, je n’aurais peut-être pas dû dire aux autres que tu étais mon élève… J'avais la bouche un peu sèche et je faisais des légers oui de la tête pour lui faire comprendre que bien sûr que je comprenais, que tout allait bien, etc. La pauvre avait l'air au moins aussi embêtée que moi, ce qui accentuait ma gêne. Tu sais, je suis… Euh… Je suis aussi psychologue, je suis habituée à voir les élèves dans un cadre extra-scolaire et à ne pas laisser ça changer la perception que j’ai d’eux en classe… Enfin ce que je voudrais dire c’est que ne t’inquiète pas ? Enfin je veux dire, je ne voudrais pas que tu t’empêches d’être toi-même et de profiter parce que je suis là.

... Malgré moi, je croisai son regard en la dévisageant avec un mélange d'incompréhension et de crainte. Je n'avais pas vraiment compris le but : voulait-elle dire qu'elle allait se comporter avec moi comme si j'étais une patiente ?! C'était encore pire !... Mais je devinais dans son regard un peu perdu aussi qu'elle essayait de faire bien sans y parvenir, ce dont je le fus tout de même reconnaissante. Quant aux vacances, pour l'instant, c'était une autre histoire, car selon l'issue de ce soir, je n'étais pas persuadée que j'allais passer autant de temps avec Marie que je l'avais envisagé.

- Tu veux boire quelque chose, une bierraubeurre ? poursuivit-elle avec plus de naturel, et je sautai sur l'occasion pour aquiescer et demander une bièraubeurre - de quoi m'occuper les mains que je gardais crispée sur mes genoux, de quoi me desserrer la gorge et humidifier ma bouche sèche, voilà qui était une bonne idée. Alors, tu es là avec tes parents ? Tu es de la région ?

Prenant tout mon courage à deux mains, je me forçai à avoir une réponse construite en alignant plusieurs mots et plusieurs phrases à la suite, car si je ne me lançais pas une bonne fois pour toutes, je devinais que la soirée allait être désagréablement longue. Le seul point positif était que l'attention des autres s'était détournée de nous et que tout le monde discutait et riait dans tous les sens, ce qui me donnait l'occasion de parler à Miss Bosworth sans être écoutée par tout le monde ; Marie étant en plus partie chercher les verres de la tournée à venir.

- Je suis là avec ma mère, nous avons loué le chalet à côté de celui des parents de Marie, ils sont amis depuis longtemps, expliquai-je en me concentrant sur ce que je racontais pour me détendre. Je suis de la région sans l'être... C'est un peu compliqué, hésitai-je, mais le regard de Miss Bosworth était poli et encourageant, ce qui me poussa étonnamment à dévoiler quelques éléments de mon histoire que je n'évoquais pas spécialement normalement : J'ai grandi dans un foyer à Port Eynon, au Pays de Galle, mais ensuite quand j'ai eu 13 ans j'ai retrouvé ma mère que je ne connaissais pas et je vis avec elle depuis, elle habite à Pré-au-Lard et elle est libraire. Elle savait que ça me ferait très plaisir de revenir ici pour Noël, alors nous voilà pour deux semaines, conclus-je avec un petit sourire.

J'avais toujours trouvé que Miss Bosworth était très jolie et très délicate, avec un port de tête altier et une certaine classe, mais je n'avais jamais été assez proche d'elle pour remarquer ses traits très réguliers et le dessin de ses pommettes hautes et de sa bouche ; je sentis que j'allais sans doute la dessiner dans les jours à venir, car j'avais beaucoup de plaisir en ce moment à dessiner les visages, les expressions. Comme Marie nous avait apporté à boire et reprenait sa discussion enjouée avec son voisin de gauche - était-ce ce garçon dont elle m'avait parlé dans une de ses lettres ?! - je bus une gorgée de Bièraubeurre, me sentant presque rassurée par ce goût familier qui me donnait l'impression d'une contenance. Consciente que c'était à moi de poursuivre et de relancer la discussion, pour nous aider toutes les deux, je continuai alors sur ma lancée, toujours un peu gênée de m'adresser si directement et intimement à l'un de mes professeurs :


- Et toi, tu étais déjà venue ici ? Tu es là pour deux semaines comme nous ?

J'évitais soigneusement de lui demander pourquoi elle était venue seule ou pas avec sa famille, ce qui me sembla le plus prudent.

Tout d'un coup il y eut un mouvement général, comme une vague qui se propagea d'un côté de la table vers l'autre en passant par nous : quelqu'un du pub avait proposé une partie de fléchettes, ce qui rendit tout le monde d'une part particulièrement content et d'autre part particulièrement bruyant. Mais je n'étais pas la dernière à exprimer mon engouement : au foyer, ce genre d'activités était légion et j'adorais les fléchettes, jeu auquel j'excellais d'ailleurs ! Le clin d'oeil amusé de Marie ne m'échappa pas, car elle savait que j'allais en étonner plus d'un, et il y eut ensuite une énergie débordante de la part de tout le monde pour s'organiser, sortir de derrière les tables, pousser les chaises, ne pas oublier son verre, décider combien d'équipes il fallait faire, qui voulait jouer et ne pas jouer, etc, etc. Je poussai discrètement Marie à se mettre en équipe avec le garçon avec qui elle discutait beaucoup, surtout quand quelqu'un finit par faire une annonce générale en nous demandant de nous mettre par équipe de deux, puisque nous étions assez nombreux. Puisque j'étais juste derrière elle, l'idée jaillit dans ma tête et je ne lui laissais pas le temps de plus se déployer... Et je bondis à côté de Miss Bosworth, des fléchettes pour deux dans la main.


- On se met ensemble ? Pour... leur montrer qu'on est les meilleurs à Poudlard, bafouillai-je en toute conclusion.

Conclusion stupide au demeurant étant donné mon rapport à Poulard mais je me sentis presque obligée de me justifier maintenant que j'étais face à Miss Bosworth et donc au fait accompli - je me sentis tout d'un coup terriblement stupide et partagée entre la crainte qu'elle dise non et la honte qui s'en suivrait et la crainte qu'elle dise oui et l'étrangeté de la situation.
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Rose J. Bosworth


Rose J. Bosworth
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MessageSujet: Re: • Night Owls Early Birds (S.D) terminé   • Night Owls Early Birds (S.D) terminé Icon_minitimeVen 20 Nov - 19:28

Je détestais sentir que je perdais prise et que je devenais maladroite, pire, ridicule. J’avais toujours détesté cette timidité maladive qui me prenait à chaque fois que j’essayais de communiquer avec quelqu’un, surtout dans une situation un peu compliqué comme celle-ci. Pourtant, devant un professeur ou une classe, je n’avais aucun problème, tant que je n’avais pas à me mettre en jeu. S’il s’agissait simplement de résister une leçon, de faire une présentation, d’exposer un cours, mon assurance était totalement différente. Bien sûr, je restais toujours un peu intimidée, mais j’étais comme protégée derrière mon discours. Ce n’était pas moi qui parlais devant les autres, c’était le contenu qui parlait de lui-même. Mais ce soir, devant Scarlett, je devais être moi… Je ne pouvais même pas me réfugier devant la figure de la professeure ou de la psychologue, qui était mes derniers retranchements généralement. Je devais être moi-même, et ce n’était pas vraiment ma spécialité. L’alcool m’avait permis de m’ouvrir aux autres, et la présence de Marie était comme une bouée à laquelle je pouvais me raccrocher. Mais devant Scarlett, je sentais que je perdais petit à petit mes moyens.

J’imaginais déjà le pire. L’ambiance des vacances allait être tendue, étrange. J’allais gâcher le Noël de Marie, de ses parents, mais aussi de Scarlett… J’aurais sûrement dû rester à Poudlard, toute seule. Venir ici avait été une mauvaise idée. J’allais sûrement être malpolie si je partais dès demain, mais c’était sûrement la meilleure des solutions ? A quoi bon rester si c’était pour ruiner l’humeur de tout le monde. De toute façon, je me connaissais, ce n’était pas comme si soudainement sobre j’allais réussir à me faire amie avec les amis de Marie. J’allais être un poids qu’elle allait traîner pendant ses vacances, parce que j’étais incapable de m’amuser normalement. Je n’aurais pas dû lui imposer ma présence, je connaissais trop bien les risques. J’avais été égoïste, parce que je ne voulais pas passer les vacances seule. Maintenant, j’allais faire regretter Marie. Elle ne m’inviterait sûrement plus. J’étais là depuis quelques heures et c’était déjà un fiasco. Un échec. Comme toutes mes interactions sociales. J’étais stupide.

Stop, stop, stop, martelai-je dans mon esprit. Il fallait que je brise ce cercle infernal de pensées négatives. Il ne fallait pas que la panique me prenne. Je me connaissais, je pouvais partir loin, très loin, et très vite. Parfois, je pouvais rester coincée dans mon cerveau pendant des jours à remuer mes peurs, sans jamais réussir à en sortir. Il fallait que je me calme. Que j’arrête le flot de pensées.


- Je suis là avec ma mère, nous avons loué le chalet à côté de celui des parents de Marie, ils sont amis depuis longtemps. Je suis de la région sans l'être... C'est un peu compliqué, j'ai grandi dans un foyer à Port Eynon, au Pays de Galle, mais ensuite quand j'ai eu 13 ans j'ai retrouvé ma mère que je ne connaissais pas et je vis avec elle depuis, elle habite à Pré-au-Lard et elle est libraire. Elle savait que ça me ferait très plaisir de revenir ici pour Noël, alors nous voilà pour deux semaines.

Une douce chaleur se répandit dans ma poitrine. Scarlett discutait avec moi, et elle était presque bavarde, elle n’hésitait pas à être honnête… C’était un bon signe ! C’était une bonne raison pour arrêter de paniquer, soufflai-je à mon cerveau qui commença à calmer l’engrenage fou. Je fis un sourire timide mais sincère à Scarlett. Sous la lumière tamisée du pub, ses cheveux rouges étaient d’une couleur intense qui me rappelait les bouquets de rose que ma mère mettait dans ma chambre lorsque j’étais encore enfant.

- Oh, c’est une bonne idée, ça doit te faire du bien de revenir d’où tu viens, et en plus avec ta mère cette fois-ci… Répondis-je avec un petit sourire.

Voilà, ça ne se passait pas trop mal, non ?


- Et toi, tu étais déjà venue ici ? Tu es là pour deux semaines comme nous ?

Bon… Elle me tendait une perche, c’était à moi de continuer la discussion… Je sentis mon cœur s’agiter un peu, paniqué à l’idée de dire quelque chose de stupide ou d’être incapable de communiquer normalement. Je détestais cette anxiété ridicule, et je voulais tellement que ça soit plus simple… ! Mais Scarlett souriait paisiblement, et cela me rassurait un peu. Elle avait l’air d’avoir un tempérament assez doux pour me mettre à l’aise. Et puis… J’avais étrangement confiance en elle... Je savais que c’était une bonne élève, et plutôt calme, et j’imaginais qu’elle n’était pas le genre de Gryffondor qui se vante d’avoir passé les vacances avec sa prof et qui révèle tous ses secrets. Je pouvais bien être un peu honnête, après tout. Ou du moins, essayer.

- Je ne sais pas exactement combien de temps je vais rester… Je n’étais jamais venue, j’ai vraiment envie de visiter, les alentours ont l’air magnifiques ! Je suis… J’hésitai, sentant ma langue se lier malgré moi. Contente d’être ici. Je pense que je vais plus m’y plaire que chez mes parents à Londres. J’ai eu de la chance que Marie m’invite, je serais sûrement restée seule à Poudlard sinon !

Mon cœur battait la chamade, stupidement. Et si j’avais été trop bavarde, et si j’étais en train d’ennuyer Scarlett ? Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire où je passais mes vacances, pourquoi j’avais raconté tout ça… A la fois elle avait demandé… Je bus une grande gorgée de bierraubeurre, essayant de reprendre mes esprits. Au même moment, tout le monde commença à se lever, et je compris d’une partie de fléchettes avait été lancé. Je me levais, un peu perdue dans la soudaine agitation, et sentis une nouvelle vague d’alcool me monter à la tête. Visiblement il fallait se mettre en équipe, et je pinçai les lèvres, un peu perdue. Je voyais bien que Marie voulait être avec ce garçon avec qui elle discutait depuis le début de la soirée…

Mais au moment même où je m’inquiétais d’être seule, je sentis une présence à côté de moi et remarquai Scarlett qui me souriait timidement.


- On se met ensemble ? Pour... leur montrer qu'on est les meilleurs à Poudlard.
Une nouvelle fois, une douce chaleur se répandit dans ma poitrine. Peut-être que nous allions réussir à rendre cette situation moins étranger que prévu ? En tout cas Scarlett y mettait du sien et je lui en étais reconnaissante.

- Je te préviens, avec ce que j’ai bu je ne risque pas d’être la meilleure partenaire, mais je vais faire mon possible… Tu es sûrement la plus sobre du groupe, j’ai de la chance de faire équipe avec toi, glissai-je en souriant, en essayant de lui faire comprendre que j’étais heureuse qu’elle m’ai proposé.

Les équipes commencèrent à défiler devant la cible, et l’ambiance était joyeuse. Nous riions tous beaucoup de voir les échecs de certains qui, complètement ivres, réussissaient à peine à garder la fléchette dans la main. Je tentais de rassembler le peu de concentration qu’il me restait, je ne voulais pas décevoir Scarlett et la faire regretter de m’avoir choisi comme coéquipière... Une fois les fléchettes en main, je me concentrais le plus possible. J’avais trois fléchettes, puis ça allait être au tour de Scarlett…

La première se planta beaucoup trop loin de la cible, et je grimaçai. Il fallait que je me fasse confiance, j’étais adroite de nature… La deuxième et la troisième se plantèrent dans le premier cercle autour du centre, et je poussai malgré moi un petit cri victorieux mêlé à un soupir de soulagement.


- Bon, ça aurait pu être pire… A toi ! Dis-je joyeusement à Scarlett. Quelques minutes plus tard, et deux fléchettes pile dans le centre, je me surpris à applaudir, presque prête à faire un high five à Scarlett si je n’avais pas été toujours un peu intimidée. Waouh, mais tu es douée, décidemment je suis dans la bonne équipe !

Les parties s’enchaînèrent, et si je n’étais peut-être pas la meilleure coéquipière, j’avais la meilleure : Scarlett était très douée, et il n’était pas rare qu’elle mette des flèches dans le centre de la cible sans aucun problème. Mais c’était très serré, car une équipe de deux galloises que nous venions de rencontrer semblaient être des habituées des lieux et elles étaient très douées. Remontée par nos victoires, je prenais confiance petit à petit, réussissant de mieux en mieux mes tirs. A la fin de la partie, Scarlett et moi étions deuxième.

- C’est grâce à toi, dis-je d’une voix enjouée en félicitant Scarlett. Viens, ça mérite bien un verre… Nous nous faufilâmes au bar, et je commandais une bierraubeurre. Je devais rester un minimum raisonnable, je me sentais encore bien enivrée de tout ce que j’avais bu en début de soirée. Où est-ce que tu as appris à jouer aux fléchettes comme ça ?! C’était assez impressionnant… Dommage qu’ils n’aient pas fait une épreuve de fléchettes pendant le Tournoi à Poudlard, tu aurais incontestablement gagné, plaisantai-je.

Nous nous réinstallâmes à la table avec les autres, et si j’étais de bonne humeur, je sentis l’euphorie de la partie s’évaporer petit à petit. Tout le monde félicitait Scarlett, et je me sentis soudainement un peu bête, à ne plus savoir quoi dire et quoi faire. Je restais donc un peu en retrait, suivant la conversation sans vraiment y participer, jusqu’à que quand un nouveau mouvement général de foule, les gens se lèvent pour aller danser.


- Oh non, non merci, m’empressai-je de dire. Si je n’avais aucun souci à me lâcher sur les pistes de danse quand j’étais à Poudlard, j’étais à présent beaucoup plus réservée sur le sujet. Un garçon du groupe insista, et Marie le fusilla du regard et lui demanda de me laisser tranquille. J’eus un sourire reconnaissant, car je savais qu’elle comprenait. Allez-y sans moi, je m’en fiche ! Dis-je avec un sourire sincère.

Mais visiblement je n’étais pas la seule à ne pas être d’humeur à danser, car Scarlett décida aussi de rester. Nous étions à nouveau plus ou moins en tête à tête, et je lui fis un sourire qui se voulait décontracté malgré ma nervosité qui avait refait surface.


- Alors tu es contente de revenir au Pays de Galles ? Ou Poudlard te manque déjà ? Demandai-je en espérant que ce n’était pas trop personnel. Je voulais simplement profiter de l’occasion pour discuter un peu plus avec Scarlett, et j’espérais que mon anxiété ne me jouerait pas trop des tours.
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MessageSujet: Re: • Night Owls Early Birds (S.D) terminé   • Night Owls Early Birds (S.D) terminé Icon_minitimeSam 19 Déc - 16:35

Miss Bosworth avait accepté, et j'en étais soulagée ; mes efforts étaient quelque part récompensés et je pouvais commencer à me concentrer sur mon jeu tout en sachant que j'avais quelqu'un avec qui le partager. Ce n'était déjà évident de s'intégrer dans un groupe qui se connaissait déjà bien, en plus un peu plus âgé que moi, mais ça l'était encore moins quand ils étaient déjà tous soûls et en pleine soirée et que je débarquais comme un cheveu sur la soupe... Heureusement il y avait Marie, qui s'inquiétait un peu de moi de temps en temps, mais je ne voulais pas lui gâcher sa soirée et puis elle était déjà bien occupée... Une partie de moi aurait aimé savoir se lâcher complètement, boire et ne faire qu'un avec le reste ; mais la plus grande partie savait très bien que ça n'était pas moi, justement, que j'avais besoin de plus d'échanges et de mise en confiance et c'était tout aussi bien ainsi, après tout. Je n'avais pas besoin de plus.

La partie de fléchettes s'avéra bien plus réjouissante que je ne l'avais présagé : non seulement les gens étaient tous très drôles, un peu trop ivres pour bien viser mais pas assez pour ne pas tourner la chose à la catastrophe et les blagues fusaient de tous les côtés et je riais de bon coeur avec tout le monde. Certains restaient très efficaces et je sentis que le combat allait être un peu serré, surtout avec l'équipe des deux filles galloises habituées des lieux qui faisaient mouche presque à chaque fois. Quand elle passa, j'encourageai ma partenaire comme il se devait en criant et en applaudissant, plus enjouée et moins timide tout d'un coup ; elle mit deux fléchettes près du centre ce qui était un plutôt joli score, et quand ce fut mon tour je tirais deux fléchettes dans le centre et une dans le cercle juste autour. Nous étions bien placées et ses compliments me firent plaisir ; en tout cas l'engouement était là et nous nous tapions dans la main entre les tours, tandis que les scores se faisaient de plus en plus serrés. Je me concentrai du mieux que je pouvais et je sentis d'ailleurs que je gagnai un peu le respect de quelques personnes de la bande en étant bonne aux fléchettes, et presque toutes mes flèches touchèrent le centre. J'en ratai évidemment, ce qui nous donna la deuxième place au classement et m'agaça un peu (je n'étais pourtant pas mauvaise perdante, mais lorsqu'il s'agissait des fléchettes, je pouvais me métamorphoser, ce qui amusait toujours mes amis, au foyer). Mais le sourire de Miss Bosworth et la gaieté générale m'empêcha de me renfrogner. La partie terminée, je la suivis au bar, en espérant que la situation soit un peu plus aisée maintenant que nous avions tous un peu plus sympathisé et interagi.


- C’est grâce à toi ! Viens, ça mérite bien un verre… Qu'allais-je boire, une autre bièraubeurre ? Cela me paraissait raisonnable - je ne voulais pas spécialement boire trop, mais je ne voulais pas faire croire que j'étais une petite jeune trop coincée. Où est-ce que tu as appris à jouer aux fléchettes comme ça ?! C’était assez impressionnant… Dommage qu’ils n’aient pas fait une épreuve de fléchettes pendant le Tournoi à Poudlard, tu aurais incontestablement gagné.

Comme il y avait du bruit dans le pub, nous étions assez près l'une de l'autre, un peu penchées pour bien nous entendre. J'eus un petit rire ; me connaissant en plus, c'était bien certain que j'aurais eu plus de succès dans une tâche normale que sorcière.

- C'est vrai, en plus je n'ai même pas terminé la dernière tâche, dis-je en regrettant aussitôt - elle le savait sûrement. Oh, j'ai beaucoup joué aux fléchettes avec mes amis, au foyer, quand j'étais plus petite ! Toi aussi, tu es quand même plutôt douée, d'ailleurs !

C'était bizarre, j'avais l'impression de parler uniquement de moi depuis le début, et surtout uniquement des choses que je ne mentionnais pas spécialement en premier lieu : ma vie au foyer, Maman, notre rencontre tardive... Miss Bosworth était aussi la psychologue du château et je trouvais que ça lui allait très bien, car sans forcément le vouloir il m'était très facile d'évoquer des sujets plutôt intimes avec elle. Mais je n'avais ni envie d'une relation prof/élève ou psy/patient durant cette soirée, et je m'arrêtai là, me redressant un peu et cherchant un nouveau sujet de conversation. Exactement au même moment, quelqu'un lança l'idée de danser et tout le monde suivit le mouvement, essayant d'entraîner tous les gens du pub. Hmm... Je n'en avais pas vraiment envie, bien sûr si j'étais la seule à rester là j'allais peut-être les suivre, mais danser ne me disait rien pour l'instant, j'aimais danser entre amis et au cours de nos soirées, mais j'avais besoin de me sentir un peu à l'aise - toujours le même refrain. Heureusement, Miss Bosworth, enfin, Rose, décida de ne pas y aller à son tour, et quand tout le monde eut insisté et qu'elle ne bougea pas pour autant, je me sentis un peu rassurée de ma décision.

Le seul « problème » était que je devais relancer la discussion, ce qui m'angoissait un peu. Elle devait me trouver bien inintéressante, nous n'avions pas le même âge.


- Alors tu es contente de revenir au Pays de Galles ? Ou Poudlard te manque déjà ?

Profitant de l'occasion, je tâchai de faire comme si la différence d'âge et surtout de fonction n'existait pas, et me lançai dans une réponse sincère, tout en me demandant si elle était réellement intéressée ou non :

- Poudlard ne me manque pas, je n'aime pas trop cette école alors... Je croisai son regard, forcément un petit peu intrigué. Après une gorgée de ma bièraubeurre, je tâchai d'expliquer succintement en espérant que je ne la froisserai pas : Je suis née-moldue, je n'ai découvert qu'à 11 ans que j'avais des pouvoirs et ça ne m'a pas trop plu, j'aurais aimé continuer ma scolarité avec mes amis et dans une école normale, on va dire. Je n'ai su qu'après que ma mère était une sorcière. Donc oui, je suis ravie de revenir ici ! J'adore l'atmosphère, les gens, les paysages - je dessine beaucoup et ce sont mes paysages préférés à dessiner. Non, la seule chose qui me manque de Poudlard, ce sont mes amis et ma copine, mais ce n'est que pour deux semaines après tout ! Je souris, décidant que je n'allais pas mentir sur ce qu'était ma vie, puisque je lui en avais déjà dit pas mal. Bon, assez parlé de moi, et toi, comment tu es arrivée à Poudlard, tu voulais être prof depuis quand ? Tu as fait quoi avant ? Tu t'y plais, ce n'est pas trop ennuyeux de vivre sur son lieu de travail ?

C'était drôle d'imaginer les professeurs avoir une vie comme nous, en dehors du château ou même des cours ; ils étaient tellement partie intégrante de tout ça ! Le pire était sans doute qu'ils devaient y rester tout le temps, même pendant les vacances à tour de rôle ; je me demandais quel genre d'ambiance il y avait entre eux, même si nous savions à peu près qui s'entendait bien avec qui. Mais je ne me figurais pas pour autant les imaginer complètement ailleurs... Comme ce soir, dans le même bar que moi, avec une de mes amies, à boire et danser et jouer aux fléchettes... A avoir la gueule de bois le lendemain et à partager les mêmes choses que moi... Mais quelque part c'était stupide, certains des profs avaient juste quelques années de plus que nous, et étaient passé par les mêmes bancs, les mêmes salles que nous ! J'étais d'ailleurs bien curieuse de savoir comment était Rose au moment de sa scolarité, et j'espérais que la soirée allait continuer dans le bon sens et me permettre de faire un peu plus connaissance avec elle.
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Rose J. Bosworth


Rose J. Bosworth
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MessageSujet: Re: • Night Owls Early Birds (S.D) terminé   • Night Owls Early Birds (S.D) terminé Icon_minitimeDim 24 Jan - 18:07

J’avais toujours préféré l’ambiance des pubs anglais à ceux des bars américains que j’avais pu fréquenter durant mes années d’études. Là-bas, c’était souvent plus… Plus américain. C’était bruyant, tape à l’œil, avec des cocktails fantaisistes et des serveuses qui vous demandait où vous aviez trouvé « cet adorable petit pull ». L’atmosphère était plus superficielle. Ici, c’était différent, il y avait une espèce de chaleur dans ces lieux, une intimité qui parfois me mettait mal à l’aise, car j’appréciais pouvoir me fondre dans des endroits impersonnels quand ça m’arrangeait. Mais en même temps, il y avait quelque chose de rassurant, d’heureux même, dans ce genre d’endroits, et je devais avouer que ce n’était pas désagréable. J’aimais tout particulièrement ces éclairages un peu tamisés, plus doux que les néons électriques, parce qu’ils enveloppaient les lieux d’une aura douce, feutrée, un peu secrète même. D’ailleurs, sous ces jolies lumières, les cheveux de Scarlett avaient une couleur particulièrement belle, et je me demandai d’ailleurs si elle était naturelle, car elle avait quelque chose d’assez fascinant. Ça attirait l’œil, et je me demandai aussi si j’aurais été capable de porter quelque chose d’aussi reconnaissable et voyant, moi qui aimait tant me fondre dans la masse dès que je le pouvais.

- C'est vrai, en plus je n'ai même pas terminé la dernière tâche. Oh, j'ai beaucoup joué aux fléchettes avec mes amis, au foyer, quand j'étais plus petite ! Toi aussi, tu es quand même plutôt douée, d'ailleurs !
- C’est gentil, merci,
répondis-je un peu maladroitement, car je ne savais pas très bien prendre les compliments. Ne t’inquiète pas pour la tâche, elle a été organisé par Hazel… Je suis étonnée qu’il n’y ait pas plus de cas de choc post-traumatique dans mon bureau après coup, honnêtement, quand je vois combien elle est tordue, dis-je en riant un peu, tout en rougissant presque de ma blague, car elle visait quand même l’une de mes collègues… Mais bon, en même temps, je me doutais que tout le monde à Poudlard partageait cette opinion, et le rire de Scarlett me confirma qu’elle n’était pas choquée outre mesure.

On retourna avec les autres, et je déclinai très rapidement la proposition d’aller danser. J’étais ivre, mais pas à ce point. Une partie de moi se contracta un peu. Je me demandais toujours, dans ces moments, à quoi ressemblerait ma vie si j’avais été normale. Bien sûr, être normal voulait tout et rien dire en même temps, mais simplement… Être comme la plupart des gens de mon âge qui passaient des soirées entre amis. Si j’avais été capable d’être à l’aise, d’être sociable, d’aller danser sans me demander toutes les deux minutes si quelqu’un me regardait et me trouvait stupide. Est-ce que ma vie aurait été différente, plus simple, plus drôle ? Je savais que ce genre de réflexions était stérile, mais parfois, je ne pouvais pas m’en empêcher. J’étais jalouse, bien sûr. Jalouse des gens qui pouvaient passer une semaine sans avoir besoin de prendre des médicaments, de ceux qui pouvaient passer une soirée à rire sans s’inquiéter, de ceux qui pouvaient être honnête sans avoir honte… Bref, tout ceux qui était ce que je n’étais pas.

Scarlett me regardait. Et elle, que pensait-elle, en me voyant ? Se demandait-elle à quoi ressemblait ma vie ? Comment l’imaginait-elle ? Je savais que je ne dégageais pas vraiment la stabilité – il suffisait de voir ma posture, mes cernes, mes ongles rongés – mais je savais que j’étais capable de dépasser ça lors de mes cours, et d’avoir un minimum d’autorité. Peut-être que cela contrebalançait ? Peut-être que j’avais l’air moins renfermée. C’était toujours plus facile de parler de mes cours plutôt que de moi, de toute façon, et je n’éprouvais pas du tout la même forme d’anxiété devant une classe que devant Scarlett par exemple. Pouvait-elle sentir que j’étais nerveuse ? Elle n’avait pas l’air complètement à l’aise non plus, songeai-je, cela équilibrait peut-être la situation. En tout cas, j’étais tout de même contente, car elle était agréable, je sentais qu’elle faisait aussi des efforts pour rendre cette rencontre moins gênante, et j’espérais qu’à nous deux, nous allions réussir à rendre ces vacances aussi prometteuses qu’elles s’annonçaient. En aucun cas je n’aurais voulu gâcher celles de Scarlett, en tout cas. J’espérais qu’elle ne prenait pas ma présence comme telle…


- Poudlard ne me manque pas, je n'aime pas trop cette école alors... Je suis née-moldue, je n'ai découvert qu'à 11 ans que j'avais des pouvoirs et ça ne m'a pas trop plu, j'aurais aimé continuer ma scolarité avec mes amis et dans une école normale, on va dire. Je n'ai su qu'après que ma mère était une sorcière. Donc oui, je suis ravie de revenir ici ! J'adore l'atmosphère, les gens, les paysages - je dessine beaucoup et ce sont mes paysages préférés à dessiner. Non, la seule chose qui me manque de Poudlard, ce sont mes amis et ma copine, mais ce n'est que pour deux semaines après tout ! Bon, assez parlé de moi, et toi, comment tu es arrivée à Poudlard, tu voulais être prof depuis quand ? Tu as fait quoi avant ? Tu t'y plais, ce n'est pas trop ennuyeux de vivre sur son lieu de travail ?

Je fus flattée de l’honnêteté de Scarlett, et intimidée en même temps, car cela me rendait presque admirative de voir quelqu’un être aussi ouvert sur sa vie et clairement, j’aurais bien été incapable de faire la même chose, surtout avec un professeur. Quant à ses confessions… Ne pas aimer Poudlard, voilà qui était étonnant et peu courant. En même temps, je la comprenais, ça devait être étrange de plonger dans un tel monde, à seulement onze ans. Scarlett avait déjà dû se faire une famille de substitution dans son foyer, ce qui n’avait pas dû être simple, et y être arrachée n’avait pas dû être très plaisant pour elle. Je relevai avec un sourire sa référence à sa petite-amie, et je fus heureuse de voir qu’elle n’avait pas l’air de s’en cacher. Elle ignorait que nous avions ce point commun, et j’étais curieuse de voir comment elle réagirait si elle savait que moi aussi, j’aimais les filles – après tout ce n’était pas très courant. Je notais les petites anecdotes dans un coin de ma tête ; elle aimait dessiner, et je me demandais quel était son style, qui sait, j’aurais peut-être l’occasion de le voir pendant les vacances. Du reste… elle m’avait posé des questions, par intérêt ou par politesse je ne savais pas trop, et j’étais déjà angoissée à l’idée d’y répondre et d’échouer au test imaginaire que j’étais en train de monter dans mon cerveau.

- Je comprends pour Poudlard, ça a dû être étrange, surtout qu’au château, tout le monde voit ça comme une opportunité géniale, ça devait être bizarre d’être l’une des seules à ne pas se sentir à sa place… Mais j’espère que tes amis et ta copine ont amélioré ça ? Demandai-je avec un sourire. Hm, moi je voulais simplement être psychologue, mais j’ai fait mes études dans une faculté moldue aux Etats-Unis, donc Sara Wayland m’a proposé aussi le poste, puisque je m’y connais bien. Je passai bien évidemment sous silence mes un an en hôpital psychiatrique après Poudlard et ma tentative de suicide. L’idée même d’en parler ouvertement me parut aberrant. Mais je sentais que cela flottait dans l’air – du moins, dans mon air – et cela me crispa. Travailler à Poudlard est plutôt agréable, j’y ai mes habitudes donc ça ne me dérange pas d’y vivre aussi. J’hésitais. Pourquoi ne pas être plus honnête ? Lui dire que je n’avais pas beaucoup d’amis à l’extérieur, que j’appréciais la sécurité de Poudlard tout en détestant la jeunesse qu’elle me rappelait ? Que j’aimais beaucoup être psychologue ? Que Pré-au-Lard me plaisait ? Scarlett avait été capable d’être si honnête, et voilà que je me retrouvais toute fermée, et je me haïssais, pourquoi ne pas simplement parler, discuter, normalement ?! Pourquoi fallait-il que je repense toujours deux fois tout ce que je voulais dire, pourquoi j’avais toujours honte de ce qui sortait de ma bouche ?! Scarlett allait croire que je la prenais pour une gamine, que je ne m’intéressais pas à elle, ou alors que je n’avais aucun intérêt et que ma vie était plate à mourir… C’était terrible, je me sentais ridiculement coincée, et je mordis ma lèvre malgré moi. En tout cas, oui, j’aime bien Poudlard, répétai-je d’une petite voix.

Au même moment, Marie revint à la table, et je remerciais le ciel de me tirer de cette situation. Je m’empressai de lui demander comment les choses se passaient avec le garçon qui lui plaisait, tout en lançant des petits sourires à Scarlett qui se joignait à la discussion. J’espérais sincèrement que ma timidité ne l’avait pas froissé, et qu’elle ne m’en tiendrait pas trop rigueur… De toute façon, je sentais déjà la honte et la culpabilité m’envahir et me donner envie de me terrer dans un petit trou, pour fuir la situation ridicule dans laquelle j’avais réussi à me mettre. Une discussion aussi simple que ça avait réussi à me paniquer et à me bloquer, et je me maudissais de tout mon être. Petit à petit, les gens revinrent à la table, discutant joyeusement, proposant une nouvelle tournée, et je sentis que je me recroquevillai sur mon siège. Je devins extérieure à la conversation, à la soirée, mon cerveau s’empêtrant dans ses angoisses, et je regrettai d’être venue, d’avoir essayé... Scarlett avait l’air si gentille, et j’avais apprécié sa compagnie, mais je savais que je n’avais pas été capable de lui rendre la même impression positive, et ça me tétanisait. J’acceptais finalement une nouvelle bierraubeurre, sentant qu’un peu d’alcool pourrait réchauffer ma poitrine qui s’était crispée sous le poids de mon anxiété.
(Terminé)
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