I'm dreaming of a pirate christmas ! (Maria)

Dans « bal costumé », il y avait énormément de choses. Et il y avait surtout une dose telle d'hystérie que je n'étais même pas sûre d'y survivre.

Dès que l'annonce avait été faite, des petits cris excités avaient fusé de toute part. Un b-a-l c-o-s-t-u-m-é !! Certains tiraient la tête - parce que ce n'était pas assez glamour ou je ne sais trop quoi - et les autres, comme moi, se tortillaient sur leur banc dans la Grande Salle parce qu'ils s'imaginaient déjà combien ça allait être amusant de s'amuser et de passer une soirée de la sorte. Depuis toute petite, ou plutôt depuis que j'habitais avec ma Tante Ellen, il n'y avait JAMAIS une fête costumée où nous ne mettions pas tout en oeuvre pour mon costume. Ma tante était l'une des personnes les plus créatives que je connaissais - enfin... Je ne connaissais pas beaucoup de personnes, mais je savais que quoi qu'il en soit, elle avait une imagination débordante, contrairement à mes parents qui ne sortaient jamais réellement du lot. Elle faisait tout à la main, me trouvait des tas d'objets et d'ustensiles pour me décorer, leur ajoutait une petite touche personnelle avec sa baguette magique, bref : j'assistais toujours à la chose avec des yeux ébahis d'émerveillement. J'aimais bien ce côté chez ma tante, ce sérieux et sa rigueur dont elle usait uniquement quand elle en avait envie et qui cachaient une personnalité beaucoup plus amusante et délirante. Mon frère jumeau, lui, faisait toujours la moue quand j'avais l'occasion de lui montrer mes beaux déguisements, ce qui avait le don de m'exaspérer. Mais rien d'étonnant à cela : Alec était ennuyeux. Il n'aimait rien de drôle : il n'aimait pas jouer dehors, ni les cabanes dans les arbres, les courses dans le champ, les batailles de polochons, les déguisements, etc. La liste des choses que nous n'avions pas en commun était très, très longue alors en un sens... C'était pour le mieux que j'ai été recueillie par Tante Ellen et lui par notre grand-mère car je m'imaginais toujours avec une horreur teintée d'angoisse la situation inverse - mais bref. J'avais renoncé à comprendre les garçons de son âge, pour le moment.

Toujours était-il qu'une fois l'excitation arrivée, quelque chose sembla la terrasser d'un coup : la crainte. Comment allais-je faire un déguisement sans ma tante pour m'y aider ?!

Ni une ni deux, je lui avais envoyé un hibou, paniquée, la suppliant de m'envoyer ce qu'il fallait, de me donner des idées, de m'aider. Et puis toute la nuit suivante j'avais cogité, pour arriver au petit matin à la conclusion suivante : je savais en quoi je voulais me déguiser. Au déjeuner, j'envoyai une deuxième lettre à ma tante, beaucoup plus constructive, en lui demandant des conseils et en lui demander surtout de m'envoyer telle et telle chose.

Les jours qui précédèrent le bal se passèrent à glousser avec mes amies du dortoir, à prévoir quel traitement allait être réservé aux pintades de Serpentard pour pourrir leurs costumes, à se moquer de Machine qui avait été invité au bal par Truc et à imiter les filles plus grandes que nous qui passaient leur temps à parler des garçons et des cavaliers de bal tandis que nous on criait des grands « BEUUUUUH » en passant à côté, pour les embêter. Quand vint le moment de se préparer, j'y mis une énergie folle - non sans être passée au préalable à la volière (détail très important).

Pour commencer, Tante Ellen m'avait envoyé une potion géniale de farces et attrape : je la bus comme elle l'avait prescrit, et attendis que les effets arrivent... Une dizaine de minutes plus tard, je me plantai devant la glace en m'observant avec une fascination dissimulée : ma peau avait brunie, était devenue comme burinée par le soleil, toute basanée, le mieux étant les quelques tatouages qui étaient apparus sur mes épaules, mes bras ! Sur l'épaule droite était dessinée une carte du monde à la manière d'une carte au trésor, et je poussai tellement de cris d'excitation en m'examinant sous tous les angles que toutes les filles du dortoir s'arrêtèrent dans leurs préparatifs pour venir me voir et admirer le résultat. Il ne me restait plus qu'à enfiler le reste de ma tenue : une jupe faites de foulards ocre vieillis par les bons soins de ma tante, des collants noirs troués, des chaussures en cuir, une chemise blanche bouffante et un petit gilet noir sans manche. Je mis un temps fou à installer le turban rouge dans mes cheveux que j'avais passé une heure à emmêler et à parsemer de perles de couleurs, en bois pour la plupart, avant de me mettre du noir autour des yeux. J'attachai à ma ceinture une fausse pieuvre magique qui crachait de l'encre quand on lui pressait la tête et se mettait à agiter ses tentacules comme si elle flottait dans une eau invisible ; pour parfaire le tout je m'approchais doucement de mon lit, sur le pied duquel était posé un petit hibou crème de Poudlard. Il me regardait avec de grands yeux interrogateurs, se demandant sûrement pourquoi je l'avais emprunté à la volière pour la nuit. Après avoir relu mes notes prises dans mes grimoires de cours, je répétai le geste du sortilège dans le vide deux ou trois fois puis le lançai sur le petit hibou... Qui poussa un cri de surprise et ébouriffa ses plumes quand une légère explosion se fit entendre...

... Il était devenu tout vert !!

Surexcitée, je me concentrai pour faire un autre sort sur ses plumes derrière, qui devinrent rouges au bout comme celles d'un perroquet, puis je lui fixais tant bien que mal un faux bec de perroquet, après quoi je le calais sur mon épaule. Il y mettait un peu de mauvaise volonté, mais il n'avait pas l'air non plus de montrer trop de réticence. J'espérais juste que les professeurs ne remarqueraient pas que j'avais fait ça sur un des hiboux de l'école.

Sans plus attendre, je descendis avec les filles de ma classe pour me rendre au bal ; la salle était magnifique et je laissai échapper un grand « Wouaaaah » car c'était encore plus impressionnant que je me l'étais imaginé. On se dispersa un peu, et je me retrouvais à essayer d'approcher tant bien que mal du buffet pour attaquer la nourriture, quand je me retrouvais prisonnière entre deux Poufsouffle plus grands que moi au costume imposant qui m'écrasèrent ; je luttai en pestant pour me tirer de là et une pression vint d'en face au même moment si bien que je fus projetée vers l'arrière un peu violemment et je percutai la personne derrière moi, qui me retint par la même occasion de ne pas tomber. Manque de chance, notre collision écrasa la tête de ma fausse pieuvre... Qui projeta son encre sans plus tarder.

- Oh, pardon, me retournai-je, désolée, je n'ai pas fait exprès, elle crache de l'encre quand on lui écrase la tête !

Pour toute justification, je rappuyai dessus en visant le sol qui fut aspergé d'un gros « spouitch » d'encre noire à son tour.

Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 03/01/2016

Un bal, quelle merveilleuse idée ! Mais un bal costumé ? Quelle idée bizarre ! Maria était d’avis qu’on trouvait suffisamment de divertissement dans la danse pour ne pas avoir à « pimenter » la soirée en créant des « fêtes à thèmes ». Un bal, c’était revêtir sa plus belle robe et user sa nouvelle paire d’escarpins sur la piste de danse. Point barre.

Maria scrutait son costume dans le miroir de la chambre. Elle n’était pas franchement convaincue. Elle s’était creusée la tête pendant des semaines. Son cahier à dessins était rempli d’esquisses, mais rien ne lui plaisait vraiment. Soit ce n’était pas assez original, soit trop laid, ou alors pas pratique pour danser.

Elle avait tellement d’idées et tellement d’exigences qu’elle avait fini seulement son costume la veille. Ses doigts avaient saignés sous l’aiguille qui n’avait cessé de les piquer et son fil s’était emmêlé des dizaines de milliers de fois. Mais Maria avait persévéré et finalement après des mètres de tissus gaspillés, elle avait réussi à filer quelque chose de pas trop mal.

Elle était coiffée d’une perruque dont les boucles blanches descendaient jusqu’à ses épaules. La jeune fille avait recouvert sa figure d’une légère poudre blanche pour se pâlir le teint et un faux grain de beauté avait été apposé au-dessus de ses lèvres. Elle portait une longue robe rose à la française type XVIIe siècle, garnie de dentelles et un collier de perles.

« Bon bah c’est parti »

Et la jeune fille descendit vers la salle de bal. Heureusement sa robe lui arrivait aux chevilles et elle n’avait pas trop de difficulté à marché, ayant volontairement limité le volume de la robe pour qu’elle ne soit pas trop bouffante. Comme Maria ne savait pas trop quoi faire, elle se dirigea vers le buffet, ce qui fut une erreur fatale.

Il se trouve que beaucoup de monde avait eu la même idée qu’elle, et que tout Poudlard butinait autour de la nourriture tandis que la piste de danse était pratiquement vide. Alors que Maria tentait de se faire un passage à travers la foule, la jeune fille reçue en pleine face un jet noir qui tâcha sa robe qui lui avait donné tant d’heures de travail.

- Oh, pardon, désolée, je n'ai pas fait exprès, elle crache de l'encre quand on lui écrase la tête !

« On » c’était une pieuvre. Enfin une fausse pieuvre qui appartenait à une fille déguisée en pirate. Et c’était quoi ça sur son épaule ? ça ressemblait à un perroquet mais un perroquet étrange avec des yeux de hibou mais un plumage tout vert.

Surtout, ne pas s’énerver.
Une pieuvre qui crache de l’encre.
Elle ne pouvait pas se contenter d’un cache-œil et d’un chapeau ?

- Est-ce que tu aurais un mouchoir, s’il-te-plait ? Lui demanda-t-elle tout en essayant de conserver son calme.

La fille qui me faisait face ressemblait à une poupée qu'on aurait saupoudrée de farine, et si son déguisement était très réussi (bien que pas si pratique que ça à mon goût), ma première réflexion fut qu'elle aurait été ma parfaite associée, puisqu'elle pouvait incarner la jeune fille que les pirates attaquent ou défendent dans toutes les histoires. Ma deuxième réaction fut de constater qu'elle n'avait pas l'air contente du tout. En effet, il y avait une grosse trace d'encre sur sa tenue. Oups. Je jetai un coup d’œil navré en sa direction, puis vers ma pieuvre. Ce n'était pas de ma faute, eh, j'avais été écrasée, moi !

- Est-ce que tu aurais un mouchoir, s’il-te-plait ?

... Un mouchoir ? Pourquoi j'aurais un mouchoir sur moi, j'étais déguisé en pirate pour un bal masqué, DUH ?

- Ben non, pas du tout, répondis-je en haussant les épaules.

Sauf que j'avais entendu trop de fois Tante Ellen me reprendre quand je parlais comme ça, quand je montrais clairement aux gens qu'ils m'avaient posé une question débile, et que selon ma tante c'était parfaitement « malpoli ». Je trouvais que c'était bien embêtant, d'être poli, parfois, mais pour le coup je ne voulais pas non plus envoyer paître cette fille de ma classe qui elle aussi était un dommage collatéral de ce qui venait de se passer.

- Attends, bouge pas, je vais essayer d'en trouver un...

Et je poussai un soupir, après un regard jeté en direction de la buvette. Si je devais affronter le monde une nouvelle fois, tant pis, j'étais un pirate après tout ! Laissant la pieuvre magique entre les mains de la Gryffondor (autant éviter un deuxième massacre), je me faufilai du mieux que je pus, en jouant des coudes, parmi les élèves amassés devant la buvette. Quand j'arrivais devant, un peu essoufflée, j'attrapai un petit four à la citrouille que j'enfournai dans ma bouche tout en demandant à ce qu'on me passe quelques serviettes (et donc je dus répéter ma phrase plusieurs fois, car j'avais la bouche pleine - encore quelque chose de malpoli selon Tante Ellen). J'attrapai une poignée de serviettes décorées aux motifs de Noël et entrepris de faire demi-tour ; bizarrement le chemin inverse fut encore plus difficile, et j'émergeai de la masse en poussant un grand cri de sauvage pour rappeler à tout le monde le pirate sauvage que j'étais. Le hibou-perroquet sur mon épaule était tellement agrippé à moi que je sentais ses petites serres qui commençaient à me faire mal, mais je ne dis rien : j'étais une dure à cuire.

- ET VOILÀ ! fis-je en brandissant mes serviettes, Tiens, attends...

J'avais beau commencer à frotter un peu, ça ne partait pas sur le tissu. Bon.

- Peut-être qu'il faudrait un sortilège, ça serait plus efficace ? Hmm, voyons...

Inutile de préciser que les sortilèges de nettoyage n'étaient pas mon fort, et que j'avais beau avoir sorti ma baguette d'un air très assuré, je n'en menais pas forcément très large ; je pouvais bien essayer mais j'étais quasi-certaine du résultat, si bien que je lançai un regard interrogatif à l'intéressée - toute nouvelle idée était clairement la bienvenue.

» Have yourself a merry little Christmas ! (Dan)
» Merry Christmas !
» • Have yourself a merry little Christmas, let your heart be light (A.B)
» Maria Harrington - G