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Bullets catch in her teeth. (Chuck)

 
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 Bullets catch in her teeth. (Chuck)

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Emmy Yeats


Emmy Yeats
Employée au Ministère



Féminin
Nombre de messages : 160
Localisation : Oxford ou Londres.
Date d'inscription : 12/06/2014

Feuille de personnage
Particularités: Terriblement maladroite, et championne de concours de shots !
Ami(e)s: LET'S PARTY !
Âme soeur: "Get out of my head, out my head / Yeah, we're high and low / You're dark at your worst / You're loved and you're cursed."

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MessageSujet: Bullets catch in her teeth. (Chuck)   Bullets catch in her teeth. (Chuck) Icon_minitimeVen 11 Sep - 17:08

♪ ♫ ♪

« And I drank up all my money
Dazed and kinda lonely

You're gone and I gotta stay
High all the time
To keep you off my mind
Ooh-ooh, ooh-ooh
High all the time
To keep you off my mind
Ooh-ooh, ooh-ooh
Spend my days locked in a haze
Trying to forget you babe
I fall back down
Gotta stay high all my life
To forget I'm missing you
Ooh-ooh, ooh-ooh. »


22h ; deux pintes.

La musique du bar était forte, m’empêchant d’entendre ce que racontait les deux garçons à côté de moi. Pour être honnête, je ne tenais pas forcément à me joindre à la discussion. J’avais accepté l’invitation de Mary un peu par hasard, parce que je ne savais pas quoi faire ce soir, mais que je savais simplement que je ne voulais pas être seule. La semaine avait été longue, j’avais énormément de travail au Ministère et malgré la fatigue qui s’accumulait, j’avais du mal à dormir, et je savais que si je n’évacuais pas un peu, je ne pourrais pas m’en sortir. J’avais toujours le sentiment de ne pas avoir trop le coeur à faire la fête, pourtant, je sortais de plus en plus, et toujours plus tard, plus ivre, plus épuisée. Je saisissais toutes les occasions pour sortir, pour faire quelque chose qui m’occuperait, de préférence avec un bon cocktail et de la musique pour pouvoir danser et ne pas trop s’entendre parler. Je n’avais pas envie de discuter, de faire connaissance… J’avais envie d’être seule, mais de ne plus m’entendre penser. Quoi de mieux que me retrouver au sein d’une foule avec la musique trop forte pour se fondre dans la masse et ne plus réfléchir ?

23h15 ; un mojito.

L’air était chaud et opaque dehors, et je sentais que l’orage ne tarderait pas à éclater. Il avait fait bon ces derniers jours, surtout pour une fin de mois d’août anglais, mais je n’étais pas mécontente de pouvoir profiter un peu de mon été. Je n’étais pas partie en vacances, je ne m’étais pas évadée à la plage ou à l’étranger, et l’été pluvieux avait fini par me miner le moral. Je soufflai la fumée de ma cigarette, la regardant se détacher dans la lumière du réverbère, et reportai mon attention sur la discussion. J’avais la tête qui tournait un peu, et j’avais du mal à me concentrer ; chaque battement de mes paupières provoquaient une série de petites lumières floues dans mon champ de vision. Dylan fit une blague que je n’entendis pas, mais je ris de bon coeur avec les autres, avalant deux nouvelles gorgées de mon verre au passage. La musique du bar se faisait entendre dès que la porte s’ouvrait, et j’avais juste envie de rentrer et de danser, de prendre quelques shots, pour pouvoir m’écrouler par la suite dans mon lit.

Je pensais malgré moi au rapport que j’avais à finir pour mardi. J’avais beau être plus fêtarde qu’avant, je n’en avais pas perdue mon sérieux pour autant. Tous les matins de la semaine, je me levais toujours à 7h30 pour aller travailler, j’accomplissais avec rigueur et ponctualité les rapports que l’on me donnait, je me déplaçais sur le terrain quand il fallait, je me renseignais sur l’évolution de la législation sur tel ou tel sortilège ou objet magique, je discutais joyeusement avec mes collègues… Je rentrais vers 18h, j’aidais Violet et Max pour les devoirs car mes parents étaient encore à la boutique, je m’assurais que leur chambre était rangée, je regardais la télé, je mettais la table en discutant de ma journée avec ma mère qui cuisinait, et le soir lorsque je ne sortais pas, je traînais dans mon lit pour avancer mon travail ou lire un livre. Je continuais à remplir mes obligations sans rien dire, me laissant porter, habituée. Peu importe si au fond de moi, quelque chose était toujours étrangement pressé, je continuais ma vie comme je l’avais toujours fait. Je ne pouvais pas tout lâcher, et puis, à quoi bon ?

00h20 ; deux shooters.

Je jetai un coup d’oeil à mon téléphone. Aucun appel, aucun message. Comme à chaque fois, je ne savais pas vraiment ce que j’attendais, ce que j’espérais. Des semaines étaient passées depuis que je n’avais pas eu un appel en plein milieu de la nuit de Chuck, et je savais que c’était plus sain ainsi. De toute façon, depuis la dernière fois que je l’avais vu, je n’avais plus jamais répondu. J’étais trop triste et en colère, je n’avais aucune envie de lui parler… Ou plutôt, je n’avais aucune envie de parler à ce Chuck là. Je me demandais toujours s’il allait bien, ou en tout cas mieux, j’avais toujours ce réflexe de m’inquiéter pour lui, mais j’avais aussi compris que c’était peine perdue. Il ne savait même plus qui j’étais, et finalement, je ne savais plus trop vraiment qui il était non plus.

Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à lui pourtant, à nos souvenirs, à notre amitié, peu importe la pression que cela exerçait sur ma poitrine. Je n’étais pas stupide, je savais bien pourquoi je me sentais toujours un peu triste, un peu seule. Chuck me manquait terriblement, ma vie d’avant me manquait, celle où je sortais avec toute la bande et où nous riions et nous amusions, où je me sentais tellement entourée, tellement légère. Tout s’était cassé la gueule d’un coup, sans prévenir, et j’avais compris un peu trop tard que Chuck était probablement la clef de voûte d’un équilibre qui m’avait rendu heureuse. Maintenant, il me fallait revenir à avant. Mais ce avant qui m’avait toujours contenté me semblait sans saveur désormais. Je n’aimais pas les drames entre Jack et Gwen, je n’aimais pas cette tension silencieuse devant l’absence de Chuck avec qui plus aucun de nous n’avait vraiment contact, et je détestai encore plus cette manière qu’avait les autres de me regarder quand son prénom venait sur le tapis comme si j’étais la première concernée ; peut-être que oui je l’étais, parce que j’étais la plus proche de lui, mais dans les circonstances actuelles, je ne tenais absolument pas à m’en souvenir.

00h45 ; un cuba libre et un shooter.

Boite de nuit ? Là, j’étais plus que partante. J’écoutai à peine Mary qui m’expliquait que c’était une soirée spéciale électro-jenesavaispastropquoi, de toute façon, j’étais bien trop ivre pour en avoir quelque chose à faire. Je ne tenais plus en place, et à peine arrivée, je me jetai dans la foule, sentant que la musique était assez forte pour noyer ce que l’alcool n’avait pas encore réussi à faire disparaître. Je dansai, mes mouvements un peu plus fluide et décomplexée avec tout ce que j’avais bu. L’ambiance du club était étrange, la salle était petite et le plafond étrangement bas, la lumière était un peu trop sombre, mais tant pis, je n’y prêtais même pas attention, tout comme je ne m’occupais même pas des personnes autour de moi dont la moitié semblait sérieusement en transe. C’était sûrement ce genre de club où on passait du bon gros son electro et que des petites pilules tournaient plus ou moins discrètement. Malgré moi, je pensais à Chuck. C’était là qu’il traînait à présent ? Mon coeur se contracta un peu plus. Je ne pouvais pas penser à ça, pas maintenant. J’avais juste envie de danser. J’oubliais les gens autour, j’oubliais ce qui tintait à l’intérieur, je me sentais flotter, la musique me portant.

Heure inconnue ; vodka pomme.

Combien de temps, de chansons ? Je ne savais pas, l’alcool était trop monté, d’un coup, et j’étais complètement déconnectée. C’était… Agréable. Les lumières qui clignotaient, les formes un peu floues, les visages qu’on arrivait pas à distinguer… Je m’appuyai au comptoir, criant à moitié pour commander ma vodka pomme, tout en tapant le rythme, me balançant sur mes jambes. Je laissai mon regard errait dans la pièce, cherchant à me concentrer un peu malgré l’ivresse…

Mon coeur fit un looping, et je sentis tout mon estomac se contracter. Je tournai la tête d’un coup, rapidement, reportant mon attention sur le serveur que je payai d’un geste mal assuré. Dans ma tête, ça s’était mis à tourner à cent à l’heure, l’alcool ne m’aidant pas... Je l’avais reconnu malgré le flou et les ombres, ou peut-être avais-je simplement senti, je ne savais pas trop… Mais Chuck était là, j’en étais sûre, sa silhouette avachie dans un coin de la salle ne m’avait pas échappée…. Qu’est-ce qu’il faisait ainsi, pourquoi il fallait que je tombe sur lui… Bon, il ne m’avait pas vu, je pouvais juste retourner dans la foule et l’éviter ? Mais j’allais passer la soirée à avoir peur qu’il surgisse de nulle part, et je ne voulais pas le voir, je ne voulais pas, je ne voulais pas lui parler non plus, je ne voulais pas, je ne voulais pas ; je manquai de renverser mon verre sur le bar, sentant que je m’étais mise à être brusque et anxieuse. C’était si ridicule ! Je n’avais qu’à boire et repartir danser…

Pourtant, quelque chose grinçait en moi, comme un mauvais pressentiment. Qu’est-ce que Chuck faisait assis par terre, en pleine boite de nuit ? Je ne pouvais pas m’empêcher, je me tournai pour le regarder. Il était appuyé contre un mur, dans une zone où la lumière n’arrivait que par flash, et il avait la tête dans ses mains… Il était étrangement recroquevillé, et je sentis bien que quelque chose clochait. Je ne pouvais pas juste repartir, pas vrai ? Je ne pouvais pas le laisser comme ça, peu importe ma colère ou ma peur de lui parler… Et puis, de quoi avais-je peur ? Une petite voix murmura malicieusement : mais voyons Emmy, peur qu’il soit encore plus différent qu’avant, peur qu’il ne te reconnaisse pas, peur qu’il te fasse du mal, peur qu’il s’en fasse…

Mais trop tard.

Je m’approchai, sentant que je tremblais un peu, et je me baissai pour être à la hauteur de Chuck. Il ne m’avait même pas remarqué. La chanson qui résonnait entre les murs du club était oppressante, ce qui acheva de me mettre mal à l’aise.


- Chuck ? Dis-je d’une voix forte pour attirer son attention sans succès. Je posai ma main sur son bras, et il sursauta avec un mouvement d’humeur. Chuck, c’est moi, c’est Emmy, continuai-je. Mais il ne m’écoutait pas. Je serrai son bras un peu plus fort, le secouant presque, pour qu’il finisse par me regarder dans les yeux. C’est Emmy, répétai-je. Son regard croisa finalement le mien, et après quelques secondes, je vis qu’il m’avait reconnu. Quelque chose changea dans ses yeux, mais l’instant d’après, Chuck se ferma à nouveau. Il avait l’air dans un sale état, la mâchoire serrée, je voyais qu’il respirait trop vite et trop fort, comme s’il n’arrivait pas à attraper l’air. Les tendons sur le dos de sa main étaient tirés, faisant ressentir les veines de ses bras, et le long de ses tempes perlaient des gouttes de transpiration. On aurait dit qu’il n’avait pas dormi depuis des jours. Ça va pas ? Tu veux sortir ?

Je ne savais même pas pourquoi je demandais, clairement, ça n’allait pas. Sans lui demander son avis, je l’obligeai à se relever malgré ses gestes qui semblaient à moitié me repousser. Il fallait qu’il sorte, qu’il prenne l’air, qu’il décuve. Mon coeur s’était mis à battre d’inquiétude dans ma poitrine. Je me doutais que Chuck n’avait pas juste l’alcool un peu mauvais, mais plutôt une accumulation de pilules et de poudres dans le sang, et que c’était en train de mal tourner. Je le soutenais par la taille car il marchait à peine, et malgré mes pas mal assurés sous l’alcool, je réussis à nous sortir de la boîte de nuit. La ruelle était éclairée par des réverbères, et sous une lumière continue, je constatai que Chuck était dans un état encore plus pitoyable qu’il m’avait semblé. A nouveau, je sentis une vague d’inquiétude monter et me happer. Et s’il était en danger ? Je ne m’y connaissais pas vraiment en bad trip, mais je pouvais voir que Chuck était en plein dedans et que le malaise était autant physique que mental. Je n’avais même pas de bouteille d’eau, de… de quelque chose qui aurait pu aider la situation ! Qui plus est, j’étais complètement faite, ce qui n’allait pas aider la situation... Je ne pouvais pas transplaner, je doutais qu’un taxi allait nous prendre, pas question de prendre un bus dans cet état… Je sentis la panique m’envahir à nouveau.

- Je vais m’occuper de toi, dis-je comme pour me convaincre. J’étais assise à côté de Chuck qui s’était écroulé sur un banc, la tête dans les mains, ses coudes appuyés sur ses genoux. On aurait dit qu’il allait s’évanouir, ou vomir. Ou les deux. On va rentrer, je… Je… Il fallait que quelqu’un vienne nous chercher… Je sentis la petite lampe s’allumer dans ma tête embrumée. Gemma ! Gemma avait une voiture, elle laissait toujours son téléphone en mode sonnerie, elle allait décrocher…! Au moment où j’allais sortir mon téléphone, un bruit de hoquet me fit sortir de mes réflexions ; Chuck se mettait à vomir. Je posai ma main sur mon dos et le frottai légèrement. Son teeshirt lui collait à la peau. Ça va aller, ça va aller, assurai-je malgré ma voix qui tremblait.

Il avait visiblement fini de… De vomir tout ce qu’il avait bu et pris, mais je savais que ça ne suffirait pas à le remettre sur pieds, et je sortis mon téléphone pour appeler Gemma. Au bout de trois essais, elle décrocha d’une voix endormie et un peu énervée, mais dès qu’elle entendit la mienne qui était paniquée, elle se réveilla d’un coup et m’écouta avec attention. Je lui donnai le nom du club, je savais qu’il lui faudrait au moins un bon quart d’heure avant d’arriver, et elle me rassura en m’assurant que tout allait bien se passer. Je voulais la croire, mais mon coeur battait tellement fort que je n’arrivais pas à calmer la machine qui s’emballait. Je raccrochai et reportai mon attention sur Chuck qui marmonnait tout seul. Il s’était mis à trembler, ce qui acheva de me serrer la poitrine. Je continuai à frotter son dos, dans un mouvement rassurant.


- J’ai appelé Gemma, elle va venir nous chercher, on va rentrer chez moi, tu as besoin de te poser… Qu’est-ce que tu as pris ce soir, qu’est-ce qui t’a mis dans un état pareil, achevai-je d’une petite voix plus triste que je ne l’aurais voulu.

Il fallait que je retrouve mon calme, je le savais, il ne fallait pas que je me laisse dépasser par mon inquiétude… Mais dès que je reposais mon regard sur Chuck qui tremblait, sur ses poings serrés et ses yeux qui divaguaient, j’avais le coeur qui se contractait, comme pour m’alerter et me dire que la suite de la nuit ne risquait pas d’être de tout repos.
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Chuck Carlton


Chuck Carlton
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MessageSujet: Re: Bullets catch in her teeth. (Chuck)   Bullets catch in her teeth. (Chuck) Icon_minitimeLun 14 Sep - 16:27

https://www.youtube.com/watch?v=tgIqecROs5M


This is how an angel dies
I blame it on my own supply
Blame it on my A.D.D. baby

Sail

Maybe I should cry for help
Maybe I should kill myself (myself)
Blame it on my A.D.D. baby

Maybe I'm a different breed
Maybe I'm not listening
So blame it on my A.D.D. baby






Le cauchemar. C'était le cauchemar.

Je ne savais plus ce qui se passait, ce qui s'était passé, ce que j'avais pris.

J'étais juste dans un endroit proche de l'enfer et je me demandais si il était possible de se sentir plus mal ou si c'était simplement ça de crever. Le pire, c'était cette nausée plus grosse que moi qui m'écrasait le bide et le coeur mais qui refusait de sortir pour de bon, et j'avais l'impression que j'allais exploser si ça continuait. J'avais mal partout : partout. Ma tête était un champ de guerre, mes tempes me vrillaient le cerveau, un canon tonnait chaque seconde entre mes oreilles. Ma gorge était nouée comme si j'avais avalé un sac de ciment. Chaque respiration me déchirait les poumon set amplifiait cette putain de nausée ; tous mes muscles brûlaient, à tel point que j'étais tombé et que j'étais prostré dans un coin, en boule, incapable d'un seul mouvement. Je n'étais pourtant pas porté sur le suicide mais c'était la première fois que la seule pensée qui me tournait en boucle dans la tête c'était "je veux mourir", tellement la douleur était insupportable.

C'était ça, toucher le fond, sans doute. On ne pouvait pas dire que je ne l'avais pas cherché.

Et j'étais au fin fond d'une boîte dont j'ignorais le nom, avec je ne savais plus qui, à je ne sais pas quelle heure. Pour la première fois, le fait de ne rien savoir et de ne plus me souvenir me colla la frousse, et raidit encore plus mes muscles, ce qui m'arracha un grognement de douleur. Bah, il se perdrait dans le bruit et la musique de toute façon. J'avais les yeux fermés comme si ça allait changer quelque chose de m'isoler, mais malgré ça je voyais les flashs de lumière, les ombres des gens autour de moi qui s'éclataient. Je les enviais. Mais je savais que, comme un con, j'avais trop joué avec le feu, et qu'ils allaient sans doute bientôt aussi savoir ce que ça faisait, un retour de bâton.

Mais est-ce que je regrettais ? Pas du tout. Pas du tout, parce que j'étais de toute façon tellement mal dans ma tête que je ne voyais pas comment il était possible que ça ne se finisse pas comme ça, à souffrir le martyr et à trembler à tel point que je ne maîtrisais plus mes gestes. Au moins, toute la drogue que j'avais pris avait eu cette utilité là, en plus de me faire momentanément oublier le reste.

Si ma gorge n'avait pas été nouée à ce point, j'aurais sans doute hurlé tout ce que je pouvais pour essayer que tout ce mal-être s'en aille, et personne n'aurait entendu. Mais c'était impossible, et je me demandais comment tout ça allait finir tout en ne voulant qu'une chose - que ça finisse. Que je m'évanouisse, que je me tape la tête trop fort contre le mur et que ça m'assomme, n'importe quoi. N'importe quoi pour ne plus rien ressentir.

Qu'est-ce qu'il aurait dit, en me voyant ? Il aurait sans doute pensé que j'étais une merde, un idiot qui n'était capable de rien, pas même de tenir ses promesses et de garder la tête haute. Parce que c'était le cas : je n'y arrivais pas, et je n'y arriverai pas, jamais, impossible. Ils pouvaient bien s'inquiéter, les autres, ils pouvaient bien s'énerver parce que je ne voulais pas les laisser s'occuper de moi et m'engueuler comme ma tante parce que je ne venais pas assez souvent, mais à quoi ils s'attendaient, au juste ? A ce que leur présence change quelque chose, à ce que je reprenne du poil de la bête et que j'aille mieux ? Mais je n'étais plus mister Gryffondor depuis longtemps, je n'étais plus courageux, pas comme ça, je n'y arrivais pas. Ils allaient être bien déçus. C'était impossible d'aller mieux, et j'en avais ras le cul de devoir faire semblant. Je n'avais plus envie de continuer.

J'avais envie de vomir mais ça ne sortait pas, tout restait à l'intérieur de moi, tout était coincé, je ne pouvais rien faire.

Quelqu'un était devant moi, les flashs de lumière étaient moins forts, mais je n'avais pas envie qu'on s'occupe de moi - même si en même temps j'aurais fait n'importe quoi pour qu'on me donne l'antidote, un truc qui empêche cette putain de descente, une autre pillule pour la repousser encore un peu, bref, n'importe quoi. Le quelqu'un en question me secouait et me parlait, mais je n'entendais rien et j'avais mal partout, alors je l'envoyais chier tant bien que mal, parce que je voulais être seul. Mais j'avais la mâchoire tellement crispée et contractée que ce que je racontais ne devait pas avoir trop de sens... Et puis tout d'un coup je vis Emmy, me sentant soulagé et la seconde d'après agacé, qu'est-ce qu'elle foutait encore là ?! Mais je m'en foutais. Je m'en foutais.

Elle me tira tout d'un coup et si je la repoussais deux trois fois du plus fort que je pouvais pour qu'elle dégage, je finis par presque me cramponner à elle pour marcher parce que je souhaitais juste de toutes mes forces ne plus avoir mal comme ça... Peut-être que dehors, ça irait mieux... La descente serait moins violente, il fallait que je respire un peu d'air frais, voilà... Je me laissai tomber sur le premier banc, sentant pour la première fois quelque chose de différent : le vent frais sur mon front brûlant, le banc sous moi, alors que j'avais l'impression de grelotter et d'être à la fois proche de la lave en fusion. Et cette nausée qui montait encore - si je respirais du frais peut-être qu'elle allait partir pour de bon ?? J'entendais Emmy me parler mais je ne comprenais pas, et d'ailleurs elle pouvait partir maintenant, me laisser, j'allais me débrouiller de toute façon, comme d'habitude, j'allais attendre que ça passe.

Comme j'essayais de me détendre un peu, parce que si mes muscles se tendaient encore plus ils allaient se casser, et de penser à des choses rassurantes, je sentis enfin la nausée monter depuis mon ventre vers ma gorge et mes tripes laisser sortir tout ce qu'elles pouvaient.


- J’ai appelé Gemma, elle va venir nous chercher, on va rentrer chez moi, tu as besoin de te poser… Qu’est-ce que tu as pris ce soir, qu’est-ce qui t’a mis dans un état pareil, dit Emmy, de tellement loin.

Vomir m'avait vidé de toutes mes forces et si je n'avais plus cette nausée qui m'oppressait les entrailles, c'était le mal de tête qui montait en flèche et qui répandait de l'acide dans chaque partie de mon corps, mes muscles qui se crispaient encore plus, ma mâchoire qui devenait dure comme du bois.


- Assez de choses pour oublier, réussis-je à dire, sarcastique.

Je ne sais même pas comment elle réussit à me foutre dans une voiture - voiture qui était conduite par Gemma, qu'est-ce qu'elle foutait là elle aussi ?! Tout le monde s'était donné le mot ou quoi ? De toute façon, j'étais prostré sur mon siège à attendre que ça passe, alors je m'en foutais bien, qu'elles ne comptent pas sur moi pour faire la conversation. Après, on s'arrêta quelque part et il fallut tous les efforts du monde pour me remettre sur pieds et quelqu'un - le père d'Emmy ?! - m'aida à monter les escaliers.

Arrivé la haut - la chambre d'Emmy probablement - je sentis que je tremblais tellement, mais qu'à la fois mes muscles étaient tellement crispés, que j'étais incapable d'avoir une respiration normale, que je ne tenais toujours pas debout et qu'allais m'effondrer d'une minute à l'autre. J'avais chaud, froid, chaud, la tête à l'envers et des piques à glace dans la tête - et parfois de rares moments tout s'arrêtait et quelque chose m'éblouissait à me rendre aveugle puis ça recommençait, encore et encore. Emmy me poussa vers le fond, vers la salle de bain apparemment, et me dit que j'allais prendre un bain - pourquoi pas, j'avais tellement froid, quand je ne crevais pas de chaud, et peut-être que mes muscles allaient se détendre un peu - si bien que je l'aidais en voyant flou et très mal ce que je faisais, à retirer mes fringues et à monter dans la baignoire.

Cette fois, c'était des caisses de sable entière qui me tombaient sur la tête, boum, boum, boum, encore et encore, la sale descente qui ne s'arrêtait pas et qui devenait de plus en plus vertigineuse...

Il me fallut mille ans pour sentir l'eau chaude et l'air chaud tout autour de moi, pour réaliser que j'étais dans une petite salle de bain, comme dans la vie de tous les jours, que j'étais à l'abri, que peut-être que j'allais enfin avoir moins mal à la tête... et c'était bizarre de se trouver là, comme si tout allait bien, alors que rien n'allait. J'étais recroquevillé dans la baignoire, la tête sur mes genoux repliés, mes bras entourés autour d'eux. Pourtant, même si je n'avais aucune idée du temps, au bout d'un moment, il me sembla que la chaleur avait du bon, que mon mal de tête me laissait un semblant de répit et que j'arrivais un minimum à respirer, et que je me détendais légèrement... Emmy était là, je sentais sa présence et ses gestes, même si j'étais beaucoup trop défoncé pour tout comprendre.

Je ne sais pas si c'est ce répit soudain et léger ou bien que j'avais enfin entendu ce que disait Emmy et qu'elle essayait de me rassurer avec des "ça va aller" que j'eus enfin une réaction, et que je sentis des sanglots énormes monter et déchirer toute la tension dans mes muscles. C'était bizarre, j'avais l'impression que la drogue avait asséché mon corps de l'intérieur, qu'aucune larme ne pouvait couler, mais les sanglots contractaient tout mon corps et je ne pouvais même plus respirer, encore une fois.


- Mais tu comprends pas que non, ça ne va pas aller, éclatai-je avec une force surgit du désespoir, ça ne peut pas aller, tu vois pas que j'y arrive pas, c'est impossible, répétai-je malgré les sanglots silencieux qui secouaient tout entier. Il me manque trop, j'y arrive pas, je peux pas passer au-dessus, j'y arrive pas sans lui, je me sens tellement seul et tellement triste, je sais qu'il aurait voulu que je continue, comme toujours, mais mon frère me manque tellement et je sais pas comment faire, ma voix se brisa et comme c'était la première fois que j'avouais tout haut ce que je pensais à quelqu'un et que je baissais les bras, je me sentis encore plus désemparé. Qu'est-ce que je peux faire, il n'y a rien qui le fera revenir, et c'est tout ce que je veux pourtant, terminai-je la tête toujours serrée entre mes bras.

J'avais mal partout, un mal atroce, jusqu'au fond de mon coeur, et je doutais que quoi que ce soit puisse le changer.
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Emmy Yeats


Emmy Yeats
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MessageSujet: Re: Bullets catch in her teeth. (Chuck)   Bullets catch in her teeth. (Chuck) Icon_minitimeLun 14 Sep - 22:49

♪ ♫ ♪

« Your little brother never tells you but he loves you so
You said your mother only smiled on her TV show
You’re only happy when your sorry head is filled with dope
I hope you make it to the day you’re 28 years old

You’re dripping like a saturated sunrise
You’re spilling like an overflowing sink
You’re ripped at every edge but you’re a masterpiece
And now I’m tearing through the pages and the ink

Everything is blue
His pills, his hands, his jeans
And now I’m covered in the colors
Pull apart at the seams
And it's blue
And it's blue

Everything is grey
His hair, his smoke, his dreams
And now he's so devoid of color
He don’t know what it means
And he's blue
And he's blue. »


Il fallait que je garde mon calme, que je me répète ce que Gemma m’avait dit. J’étais là, avec Chuck, la chance, le hasard, qu’est-ce que j’en savais, mais je m’étais retrouvée au même endroit que lui, je l’avais vu… De toutes les boites de nuit, les bars, les clubs de Londres, je m’étais retrouvée dans la même que Chuck, le soir où il était aussi mal, seul dans un coin ; je n’avais aucune idée de ce qu’il lui serait arrivé si je ne l’avais pas trouvé et je ne voulais même pas y penser. C’était une coïncidence de l’avoir trouvé, mais j’en étais complètement soulagée en même temps, je savais que maintenant j’allais m’occuper de lui, peu importe la peur dans mon ventre. Je réalisais aussi à quel point j’avais été stupide de croire que je pouvais simplement ne plus répondre au téléphone pour que Chuck disparaisse de mes inquiétudes ! Combien d’autres soirées avait-il été seul, ivre, défoncé, mal, mais surtout seul ? Pourquoi avais-je cessé de prendre de ses nouvelles, pourquoi avais-je cru que ça ferait juste disparaître le problème ! Je pensais à la tante de Chuck, à Ruby, que j’avais croisées plusieurs fois au début, quand je m’obstinais à aller voir Chuck. Est-ce qu’elles s’étaient accrochées, elles ? Est-ce que quelqu’un veillait sur lui, juste un peu ? Mon coeur était tout pelotonné au fond de ma poitrine, à la seule pensée de Chuck, seul, dans un tel état.

Lorsque Gemma arriva, je ne pus m’empêcher de me jeter dans ses bras, quelques secondes seulement, pour sentir son étreinte. Elle était étrangement calme, ses longs cheveux bruns ondulés encadrant son visage si sérieux. Elle qui était d’habitude si souriante, si détendue, elle semblait tout à coup tellement adulte, tellement en maîtrise d’une situation qui m’échappait totalement. Je me sentais encore plus honteuse. Je l’avais réveillée en pleine nuit pour qu’elle vienne me sauver, alors que de mon côté, je ne me comportais pas de manière très exemplaire avec elle… Je me voilais un peu la face, mais je savais qu’elle m’aimait bien, plus que bien même, et que parfois quand la soirée se faisait un peu lourde et triste, je dansais un peu plus près d’elle, pour sentir sa présence rassurante… Et encore une fois, elle était là pour moi, en plein milieu de la nuit, rassurante comme elle l’était toujours… J’installai Chuck sur la banquette arrière, et me mis à côté de lui, mordillant ma lèvre nerveusement tandis que j’indiquais à Gemma comment aller jusque chez moi.


- Merci, merci, murmurai-je alors qu’elle m’aidait à sortir Chuck devant le portail de ma maison. Je la regardai, n’osant pas vraiment soutenir son regard. Je suis désolée, désolée pour tout, ajoutai-je malgré moi, l’alcool et la panique déliant ma langue. Gemma me regarda de son air audacieux et me sourit, d’un air de dire que rien n’était grave. Elle me fit signe de m’occuper Chuck et me fit promettre de la tenir au courant. Encore une fois, elle était une amie parfaite, et je me sentais encore plus merdique.

Mais ce n’était pas le moment de m'appesantir sur ça. Chuck était de plus en plus en train de partir, et je n’étais pas dans un très bon état non plus. L’alcool était tombé d’un coup avec le stress, mais je savais que mes mouvements étaient encore un peu plus flou et ma tête lente, et il fallait que je me reprenne. Je montai les quelques marches de l’entrée en soutenant Chuck, remerciant le siècle d’être assez musclée pour tenir son poids, et je poussai la porte sans faire attention au bruit que je faisais. Le plancher du couloir craqua, comme toujours, et je sentis que Chuck glissait contre moi et je manquai de perdre l’équilibre, faisant tomber au passage le porte-manteau. Si Max et Violet avaient des sommeils à toute épreuve, je savais que mes parents eux n’allaient pas vraiment apprécier…


- Emily, qu’est-ce que c’est que ce bor… Mon père se tenait dans les escaliers et les dévala, rattrapant Chuck qui s’écroulait à moitié. Il comprit visiblement la situation car ne me fit aucune réflexion - il ne m’appelait Emily que lorsqu’il s’énervait ou qu’il était sérieux pourtant - et m’aida à monter Chuck à l’étage. Il ne l’avait jamais rencontré, mais il avait déjà vu des photos, et il savait aussi pour le décès de Coop, et je crois qu’il comprenait très bien la situation. Qu’est-ce qu’il a pris ?
-Aucune idée, mais ça ne lui réussit pas… Merci papa, je suis désolée de vous avoir réveillé… Je crois qu’il a besoin de décuver, je m’en occupe, merci,
dis-je alors que je voyais les sourcils froncés de mon père malgré le noir qui régnait dans ma maison. Mais il approuva d’un signe de tête et reparti après s’être assuré que je pouvais soutenir Chuck et son poids. Il tremblait complètement, je sentais qu’il partait complètement le contrôle de son corps et je n’étais même pas sûr qu’il se rende compte de ce qui se passait. Viens, tu vas prendre un bain, ça va te faire du bien, lui dis-je tout de même d’une voix douce, le guidant tant bien que mal jusqu’au bout du couloir où se trouvait la salle de bain.

Je l’assis sur le bord de la baignoire le temps d’ouvrir le robinet d’eau chaude, tout en m’assurant qu’il ne tombait pas. Sous la lumière des ampoules, son teint était plus pâle que jamais, ses yeux à moitié révulsés me donnaient des frissons… J’avais l’impression qu’il allait s’évanouir d’un moment à l’autre, il semblait tellement mal que j’en avais la nausée moi aussi, mon coeur tout serré dans ma poitrine. Je n’avais jamais vu quelqu’un dans un tel état, et je me demandais ce qu’il avait bien pu prendre… Ou plutôt combien il avait pu prendre. Assez pour oublier, m’avait-il dit. Je savais bien ce qu’il cherchait à oublier, et qui pouvait le blamer. Mais maintenant, n’était-il pas dans un pire état qu’il l’était au début ?... Je ne m’imaginais même pas l’état de son cerveau, je ne m’imaginais même pas combien il devait avoir mal… Et ça me terrifiait. Mais je n’avais pas le temps d’être terrifié, parce que je n’avais qu’une solution, qu’une idée en tête ; je devais tout faire pour que cette redescente de merde que vivait Chuck s’atténue un peu.


- Bon, aller, déshabille-toi, dis-je d’un ton encourageant, l’aidant à ôter son tee-shirt. Sa peau était moite et tiède, et couverte de frissons. Chuck sembla capter plus ou moins la situation, car j’avais à peine goûter l’eau du bain qu’en me retournant je constatai que… eh bien, que Chuck était nu, complètement nu, et je sentis que le rouge me montait aux joues stupidement. Ce n’était pas le moment de regarder, et j’étais bien loin de ce genre de pensées ce soir, mais je n’avais jamais vu un mec nu pour de vrai, et je n’avais pas vraiment imaginé que cette première approche se ferait dans ce contexte. Je détournai les yeux, gênée. Doucement, doucement, ne glisse pas, je tenais son bras pour qu’il s’appuie et s’installe sans se casser la gueule, rougissant encore plus en réalisant que j’avais une vue parfaite sur… Chuck, nu, dos à moi, et encore un fois je détournai mon regard, évitant de réfléchir à l’étrangeté de la situation. Voilà, parfait…

Chuck s’était assis dans le bain, entourant ses genoux de ses bras, appuyant sa tête. Je ne savais pas trop quoi faire, mais je laissai mon instinct me guider ; j’attrapai le petit tabouret que Violet utilisait pour se voir dans la glace, et je m’assis dessus, juste à côté de la baignoire. En fouillant, je trouvais un gant et du savon, et je frottai le dos de Chuck, espérant qu’il se détende un peu. Je veillai à faire couler de l’eau chaude sur sa peau, sentant qu’il se décrispait un petit peu, et je mouillai aussi un peu son visage avec le gant. Il avait les yeux presque fermés, il ne semblait pas vraiment comprendre ce qu’il se passait, mais il commençait à reprendre des couleurs, ce qui me rassura un peu.

- Voilà, ça va te faire du bien, ça va aller mieux, murmurai-je d’une voix brave. Ça va aller mieux.

Mais visiblement, ça n’allait pas mieux.

Je les sentis arriver avant de les entendre. Le corps de Chuck se contracta étrangement, je sentis sa respiration se bloquer, et puis… La chute libre, tout à coup, les énormes sanglots, les vrais, ceux qui crèvent le silence et le coeur.


- Mais tu comprends pas que non, ça ne va pas aller, ça ne peut pas aller, tu vois pas que j'y arrive pas, c'est impossible. Je restai interdite, me sentant tout à coup toute petite. Il me manque trop, j'y arrive pas, je peux pas passer au-dessus, j'y arrive pas sans lui, je me sens tellement seul et tellement triste, je sais qu'il aurait voulu que je continue, comme toujours, mais mon frère me manque tellement et je sais pas comment faire. Qu'est-ce que je peux faire, il n'y a rien qui le fera revenir, et c'est tout ce que je veux pourtant.

J’avais l’impression qu’on m’avait passé dans une machine à laver, ma poitrine était toute retournée, j’avais mal au coeur, au ventre, je tremblais un peu… Que répondre à ça ? Je sais que tu veux y arriver ? J’y croyais pourtant, j’y croyais tellement fort, mais comment le faire attendre à Chuck, là, maintenant, au moment où moi-même j’avais du mal à m’accrocher à cette idée. Il n’y avait rien à dire, et peut-être qu’il ne voulait rien entendre, de toute façon. Oui, ça allait aller, un jour, mais entre temps ? Qu’est-ce que mes mots pouvaient soulager ? Rien.

Alors, je ne dis rien.

Je me penchai au dessus de la baignoire, maladroitement, et entourai Chuck de mes bras. Sa peau nue et humide contre la sienne était étrange, et pendant un moment, je réalisai que je calinais Chuck, nu dans ma baignoire, en plein milieu de la nuit, et que toute cette soirée était vraiment étrange. Mais tant pis. Je serrai Chuck comme je le pouvais, malgré l’obstacle de la baignoire, et je le laissai pleurer sans rien dire, sans chercher à lui murmurer mes “ça va aller”. Je caressai ses cheveux doucement dans un geste régulier, je le berçai presque, laissant les gestes faire ce que les mots ne pouvaient. J’avais fermé les yeux, et je sentais que malgré moi je m’étais mise à pleurer aussi, parce que la panique m’oppressait de partout, et que voir Chuck dans un tel état m’était juste insupportable. Finalement, je sentis qu’il se calmait, ou plutôt qu’il était tellement épuisé qu’il n’arrivait plus à pleurer. Je ne desserrai pas mon étreinte, laissant encore quelques minutes pour que la tension retombe, et finalement je m’écartai, un peu à contre coeur. J’attrapai un verre qui traînait et le remplit avant de le tendre à Chuck.


- Attends moi, je vais te chercher de quoi te faire un pyjama, expliquai-je. Dans l’ancienne chambre d’Ezra se trouvait une armoire avec des vêtements à lui qu’il ne mettait plus mais n’avait toujours pas vraiment trié ou jeté, et j’attrapai un tee-shirt délavé et un caleçon à l'élastique usé.

En revenant dans la salle de bain, je vis que Chuck était toujours recroquevillé, mais cette fois ci il fixait un point au loin, son visage fermé. J’attrapai un serviette et m’agenouillai sur le bord de la baignoire, m’apprêtant à lui tendre, mais comme il semblait ailleurs, je posai doucement ma main sur la sienne qui se trouvait sur le rebord en faïence. Il tourna sa tête vers moi, et depuis le début de la soirée, il me regarda vraiment. Il avait d’immenses cernes, mais ses yeux n’étaient plus à moitié fermés, il me voyait, et je le voyais aussi. Je me sentis sourire, sans trop savoir pourquoi, et je serrai sa main dans la mienne, sans détourner mon regard.


- Je suis désolée de ne pas avoir été là ces derniers temps, murmurai-je.

Je n’étais pas sûre que ça allait, mais au moins cette fois-ci, je ne partirais pas.
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: Bullets catch in her teeth. (Chuck)   Bullets catch in her teeth. (Chuck) Icon_minitimeVen 18 Sep - 19:22

https://www.youtube.com/watch?v=qT4IS2N5ltI


J'étais fatigué. Fatigué de ressentir tout ça, fatigué d'avoir la gueule en vrac et les entrailles en feu, fatigué de sentir mon sang tellement battre dans mes tempes et dans mon coeur que j'en avais la nausée, fatigué d'être défoncé, fatigué de ne pas l'être, fatigué d'avoir la gueule de bois du siècle, fatigué de ne pas savoir comment éviter de crever de tristesse, fatigué d'être une merde incapable de se sortir de là, fatigué d'être triste, fatigué de me lever tous les matins et de me rendre compte que Coop n'était plus là, fatigué. Fatigué moralement et physiquement, fatigué de lutter. Et surtout, fatigué de n'avoir aucun moyen de changer quelque chose à tout ça. Parce que bon, je voulais bien, d'accord, mais comment ? Prendre sur moi et me dire que tout irait bien un jour, continuer à vivre tranquillement ? Mais c'était carrément impossible, mon frère était toute ma vie, depuis toujours, je ne voyais même pas l'intérêt ? Reconnaître que j'avais besoin des autres, et alors ? Ca changerait quoi ? Ils me soutiendraient et partageraient ma tristesse, et puis ? Rien. Ca m'arrivait souvent d'avoir ce genre de dilemmes quand j'étais en pleine descente, de retour de soirée, et puis le matin, j'essayais d'enterrer tout ça. Parce que je n'avais pas de réponse, et qu'il fallait bien que je tienne, que je continue, tant bien que mal.

Mais ce soir voilà que j'en chialais carrément, que c'était plus fort que moi et que je sentais pour la première fois que la situation m'échappait complètement, complètement... Et que je pouvais bien m'exploser la tête tous les soirs, tous les lendemains seraient les mêmes, encore et encore...

Sans la notion du temps, c'était bizarre, c'était comme une pause, c'était rien, rien du tout. Combien de temps j'avais chialé comme ça, aucune idée, mes pensées se fondaient dans ma tête et j'avais mal aux poumons maintenant, d'avoir sangloté aussi fort. Je sentais la présence d'Emmy, la chaleur de l'eau, tout ça, et à la fois j'étais touché par le fait qu'elle soit là avec moi, à la fois je la sentais tellement loin de moi parce que je l'avais voulu, parce que ce n'était pas de ma faute et que je ne savais pas quoi faire autrement. C'était difficile à expliquer parce que même moi je ne savais pas forcément mettre des mots là-dessus, mais j'avais envie de lui dire, d'une manière ou d'une autre, parce que je lui devais bien ça.

Elle finit par se redresser et me tendre un verre d'eau que je bus en ayant l'impression que ma mâchoire était soudée au fer forgé, et puis elle m'apporta des habits, pour que je sorte. J'obéissais, sans rien dire, sans poser des questions. J'avais un tel brouillard dans la tête et une telle pression dans le corps que j'avais l'impression d'avoir perdu toute capacité d'agir ou de choisir. Je suivais. Je la laissais faire. Je n'avais plus envie de décider.


- Je suis désolée de ne pas avoir été là ces derniers temps, dit-elle, reprenant son poste auprès de la baignoire. J'avais tourné la tête vers elle, toujours appuyé sur mes genoux.

Elle me regardait avec un petit sourire aux lèvres et je me demandais bien pourquoi elle trouvait de quoi sourire, mais la seconde d'après je sentis les muscles de mon visage, complètement crispés, fatigués, tendus, se dérider un tout petit peu, et former un mince sourire en retour.

Pourquoi ? Aucune idée. C'était comme ça, et je la regardais et je me laissais faire. Peut-être parce qu'elle ne m'avait rien demandé de plus, peut-être parce qu'avec ce regard j'avais compris qu'elle avait compris, qu'elle ne m'en voulait pas, qu'elle respectait, et qu'elle était juste là. Je n'avais pas besoin d'expliquer et je le savais, et la pression sembla se relâcher un peu. Peut-être parce que j'étais trop fatigué pour me battre et que je venais de décider en une seconde que je la laissais être là si elle le voulait, que j'en avais marre de courir. Finalement, je pouvais tenter - si ça n'aboutissait à rien, tant pis, je n'avais plus rien à perdre... Plus rien de tout. Je sentais distinctement les doigts d'Emmy me caresser la main et je me sentis moins seul, allez savoir pourquoi. Ses yeux me disaient la même chose et je n'avais jamais remarqué qu'ils étaient autant dorés et brillants.

J'eus un petit haussement d'épaules. Si mon mal de tête était toujours présent et toujours violent, ma gorge s'était un peu desserrée et ma mâchoire aussi.


- Bah, c'est rien, on sait bien que...

Je ne finis pas ma phrase, parce que je n'en avais pas envie, mais on savait très bien tous les deux qu'elle n'avait rien à se reprocher parce que j'avais tout fait pour la dégager, et que si j'avais voulu qu'elle soit là, elle l'aurait été. J'avais eu beau l'appeler au téléphone quand j'étais déchiré, parfois, pour lui raconter je ne savais pas quoi, au réveil tout changeait et je me gardais bien de faire appel à elle.

- T'as pas quelque chose pour le mal de tête ?

Malheureusement, même chez les sorciers, les remèdes pour la gueule de bois n'étaient pas vraiment super efficaces à cent pour cent (à part ceux qui assommaient complètement). Mais bon, je commençais quand même à avoir bien trop mal au crâne pour résister, surtout si je voulais éviter de gerber à nouveau tellement j'avais le cerveau écrasé dans un étau.

Après qu'Emmy m'ait trouvé ce qu'il fallait, et que je l'eus avalé avec une grimace parce que non seulement ce n'évait pas très bon goût mais que ma gorge était complètement serrée, j'eus l'impression de reprendre un semblant de forces - ce qui n'était pas négligeable vu la pauvre loque que j'étais.


- Je suis désolé d'avoir fait de la merde avec toi, et d'avoir essayé de t'embrasser l'autre soir... C'était pas cool, je sais très bien que t'es pas une meuf comme ça, je voulais pas t'embêter, dis-je alors parce que pour le coup j'avais bien plus de chose à me faire pardonner qu'elle, et que si je voulais tenter de renouer avec elle, je savais bien que je n'allais pas pouvoir y échapper. L'avantage, c'est que mon cerveau était bien trop ramolli et douloureux pour que je me pose trop de questions, et les mots sortaient tous seuls de ma bouche. Je m'en souviens mal mais je sais que j'ai été relou, je suis vraiment désolé, je ne voulais pas faire ça avec toi, parce que je t'aime beaucoup... conclus-je, la bouche pâteuse. C'était la vérité, et je l'avais dit sans hésiter, parce qu'Emmy était vraiment l'une de mes amies les plus cool, même si elle était dans les plus récentes pourtant. En plus je ne voulais pas énerver ton mec, ajoutai-je en me souvenant seulement de ce détail. Mais oui ! Je me souvenais de ce type à la fin, mais je l'avais complètement oublié sur le coup.

On en avait, des choses à rattraper ! Je me sentais un peu mal à l'aise de me dire que ça allait être bizarre, parce que je n'avais plus eu de contact avec Emmy mais les autres aussi, Gemma, tout ça. Je me demandais bien comment ça allait se passer, ce qu'ils étaient devenus tout ce temps - au moins, ça allait me changer les idées. Et quelque part je faisais confiance à Emmy pour remettre les choses sur rails en douceur.
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Emmy Yeats


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MessageSujet: Re: Bullets catch in her teeth. (Chuck)   Bullets catch in her teeth. (Chuck) Icon_minitimeDim 27 Sep - 14:45

Sous mes doigts, ceux de Chuck étaient humides et fripés par l’eau du bain, et sa peau était quelque peu rugueuse, crissant un peu lorsque je la caressais. Ma maison était silencieuse, mais l’air n’était plus lourd et oppressant… Quelque chose s’était évaporé avec la chaleur du bain, et je me sentais un peu apaisée, rassurée. Quelle heure était-il ? Dehors, la nuit continuait son cours, mais dans cette petite salle de bain, j’avais l’impression que le temps s’était quelque peu arrêté. Être avec Chuck m’avait toujours fait cet effet, celui de perdre la notion du temps, de ressentir plus que jamais l’instant présent. Mais ce soir, c’était un peu différent, l’atmosphère n’était pas encore aussi léger qu’avant. Je savais que le reste n’était pas bien loin, que dès demain maintenant, la réalité reviendrait, avec son lot de problème. Chuck n’était pas prêt de se remettre de la mort de son frère… Mais au moins, il était là, et c’était peut-être le début de quelque chose de différent ? J’espérais que tout mon cœur qu’il ne me repousserait pas à nouveau demain, et que j’avais réussi à lui faire comprendre que je voulais être là mais surtout que je le pouvais. Est-ce qu’il allait l’accepter ? Je n’en savais rien, mais je voulais avoir confiance. A cette seule pensée, je sentis que je souriais un peu plus.

Et, à ma grande surprise, sur le visage fatigué et crispé de Chuck se dessina un sourire. Je sentis mon cœur se réchauffer un peu plus. Depuis la mort de Coop, je n’avais vu Chuck que rire en soirée, complètement défoncé, mais je ne l’avais jamais vu sourire. Pas comme ça, en tout cas. Je me sentis tout à coup un peu émue de la situation, et à l’intérieur de ma poitrine, j’avais l’impression que tout se dénouait et se liait en même temps, et que ce n’était plus terrifiant. J’aurais voulu être là pour Chuck avant, plus vite, mais les choses devaient se faire lentement, n’est-ce pas ?


- Bah, c'est rien, on sait bien que...

J’acquiesçai sans rien dire. Oui, lui comme moi, nous savions bien que ces mois avaient particuliers et qu’il avait voulu être seul dans sa merde. Depuis que je l’avais rencontré, j’avais remarqué que c’était sa spécialité ; Chuck ne disait jamais trop ce qui n’allait pas, et il n’avait pas envie qu’on lui vienne en aide. Je ne savais pas pourquoi il avait autant de pudeur de ce côté-là, mais je supposais que depuis toujours, avec l’absence de sa mère et la maladie de Coop, il avait pris l’habitude de porter les choses, de ne pas trop s’occuper de lui. Chacun gérait les choses à sa manière de toute façon, et je ne pouvais pas lutter contre ça. C’était difficile de savoir comment se comporter avec lui, difficile d’être là sans vraiment l’être, parce qu’il avait besoin que ça soit subtile, silencieux… Mais je crois que j’avais fini par apprendre un peu. Chuck n’avait pas envie de parler pendant des heures de sa rupture avec Taylord, de son problème au travail, de son engueulade avec sa mère. Il avait besoin d’un soutient plus discret, d’une présence. Je ne savais pas vraiment comment faire, je tâtonnais, mais ce soir m’indiquait que j’avais l’air dans la bonne direction, et que peut-être j’allais finalement réussir à approcher Chuck à nouveau. Son sourire me donnait l’espoir de retrouver mon meilleur ami qui me manquait tant.

- T'as pas quelque chose pour le mal de tête ?

Je me levai directement, cherchant dans l’armoire à pharmacie, pour trouver un pot de poudre sorcière que j’utilisais souvent après une soirée un peu trop arrosée, et je la mixai avec un peu d’eau. Je savais que le goût était assez désagréable, mais c’était plutôt efficace, et vu l’état de Chuck, ça ne pouvait que lui faire du bien. Il l’avala avec une grimace tandis que je me réinstallai à côté de lui, fidèle à mon poste. L’eau du bain avec l’air d’avoir un peu refroidie, mais je n’osais pas pousser Chuck à sortir. J’avais un peu peur qu’il ne tienne pas debout, qu’il ait à nouveau envie de vomir ou de pleurer.

- Je suis désolé d'avoir fait de la merde avec toi, et d'avoir essayé de t'embrasser l'autre soir... J’allais le couper, lui dire que je m’en fichai, mais il était parti dans sa lancée et le souvenir de ses lèvres contre les miennes me firent un peu rougir et me réduire au silence. C'était pas cool, je sais très bien que t'es pas une meuf comme ça, je voulais pas t'embêter. Je m'en souviens mal mais je sais que j'ai été relou, je suis vraiment désolé, je ne voulais pas faire ça avec toi, parce que je t'aime beaucoup... Je sentis mon cœur se serrer dans ma poitrine, et je souris, sentant mes joues en feu. En plus je ne voulais pas énerver ton mec.
- Mon mec ? Hein ?
Mais de quoi il parlait ?... Ah ! Ah, Andreas, non, non c’est un ami et il est juste intervenu parce qu’il voyait que… Que ça me faisait chier, achevai-je mentalement, mais je n’avais pas envie de le dire. Je n’avais pas envie d’enfoncer un peu plus Chuck.

Mes oreilles bourdonnaient encore un peu de ce que venait de dire Chuck. Pendant tout ce temps, j’avais été tellement vexée et triste en pensant qu’il ne savait plus qui j’étais, qu’il pensait pouvoir m’embrasser comme n’importe quelle autre fille… Mais il l’avait dit, je n’étais « pas une meuf comme ça », et il s’en souvenait. Il se rappelait que je n’aimais pas les coups d’un soir, que j’étais un peu timide de ce côté-là, et surtout qu’il était mon ami et que je n’avais absolument pas envie de ça entre nous. Il le savait… Je m’étais trompée ; il savait encore qui j’étais et je savais qui il était. Le Chuck que j’aimais tant n’était pas si loin, finalement. Ce n’était pas deux personnes différentes, il n’y avait pas le Chuck d’avant ou de maintenant… C’était le même Chuck que j’avais connu, simplement, il avait changé. Mais ça ne voulait pas dire que ça devait changer l’amitié que je lui portais. « Je t’aime beaucoup ». J’avais chaud dans la poitrine en y pensant. J’avais toujours senti que nous étions proches, que nous nous portions beaucoup d’affection mutuellement, mais Chuck n’était pas trop du genre à faire des déclarations, et j’étais flattée de ce qu’il venait de dire. Je repensai à ce moment où j’avais quitté l’appartement après l’enterrement, et que j’avais dit à Chuck de faire attention à lui et que je l’aimais. L’avait-il entendu ? Je n’étais pas sûre ; à ce moment-là, tout était tellement confus et douloureux. J’avais eu l’impression de perdre Chuck, d’un coup. Mais finalement, je m’étais trompée aussi, non ? Je ne l’avais pas totalement perdu.


- C’est pas grave pour la dernière fois, assurai-je. Je lui en avais voulu, et ma rancœur s’était aussi maintenue parce qu’il me manquait et que ça me rendait amère. Mais maintenant… C’était différent. Tiens, sèche-toi, dis-je finalement en lui tendant une serviette.

Je me levai et rangeai un peu la salle de bain le temps que Chuck se sèche et s’habille, tout en évitant soigneusement de le regarder. Lorsqu’il fût prêt, je lui fis signe de me suivre jusque dans ma chambre. Elle était un peu sous les combles, mon lit sous le plafond en bois incliné où étaient collés des dizaines de photos et de posters. Nous nous installâmes tous les deux dans le lit, et je sentis la fatigue m’envahir distinctement, maintenant que l’adrénaline était un peu redescendue. J’attirai Chuck un peu contre moi, sa tête sur mon épaule, et je l’entourai de mes bras dans une étreinte qui se voulait rassurante.


- Si tu te sens mal pendant la nuit, tu me réveilles, dis-je d’une voix fatiguée, sentant que je partais un peu trop vite.

Quelle heure était-il, à présent ? Le jour perçait légèrement à travers les volets, et j’entendais des bruits en bas, dans le salon… Je bougeai légèrement, m’étirant un peu. Chuck était encore appuyé sur mon épaule, et je l’avais collé encore plus contre moi durant la nuit. Il dormait paisiblement, les cheveux en bataille et la bouche formant une moue un peu triste. Je le regardai un instant, sans rien dire, mes yeux s’habituant à l’obscurité et devinant de plus en plus distinctement ses traits. Je somnolai un peu, ma main caressant le dos de Chuck lentement, mes yeux se posant de temps en temps sur lui. Au bout d’un moment, je sentis qu’il bougeait aussi, et lorsque finalement il ouvrit les yeux, je lui fis un petit sourire. Son visage était en contrebas du mien, et son regard timide et ensommeillé était levé vers moi. Je n’avais pas envie de parler, de briser le silence, et je laissai Chuck se rendormir à moitié, son bras autour de ma taille, sa main dans mon dos. Mes cheveux s’étaient éparpillés sur les oreillers et à moitié sur le visage de Chuck, et il les écarta en souriant, avant de se réinstaller plus confortablement dans le lit. Petit à petit, nous nous réveillâmes réellement, et nous nous regardâmes. J’avais envie de rire, sans trop savoir pourquoi.


- Ca va ta tête ? Demandai-je à voix basse. Tu m’as fait peur hier soir, trouduc, ajoutai-je d’une petite voix boudeuse mais amusée. Je poussai un soupir et je glissai mes doigts dans les cheveux emmêlés de Chuck. Mais tu m’avais manqué, murmurai-je.
Comme c’était étrangement de pouvoir lui dire, de pouvoir le tenir contre moi et lui parler. La petite voix dans ma tête qui tintait hier soir dans ma tête, me murmurant d’avoir peur, avait disparu. Je n’avais pas peur, au contraire, j’étais étrangement sereine. Rien n’était gagné mais Chuck était à nouveau dans ma vie ; ça ne pouvait aller que mieux, n’est-ce pas ?
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Chuck Carlton


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Âme soeur: come to me my sweetest friend can you feel my heart again i'll take you back where you belong and this will be our favorite song

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MessageSujet: Re: Bullets catch in her teeth. (Chuck)   Bullets catch in her teeth. (Chuck) Icon_minitimeSam 17 Oct - 16:39

J'avais renoncé, pour ce soir. Sans doute parce que je m'étais farci la tête de trop de substances différentes, sans doute aussi parce que le fait qu'Emmy se soit occupée de moi m'avait fait baissé mes gardes et que je n'étais plus capable de les relever pour le moment. C'était con, quand on y pensait, tout ce que j'avais entrepris jusqu'à maintenant, c'était tellement tout ce que Coop m'avait toujours reproché sans le dire parce qu'il me connaissait trop bien, et voilà que maintenant je le reproduisais en puissance. Bah... Il n'était plus là pour le voir, c'était bien ça le problème. Alors autant devenir encore pire que ce que j'étais avant, autant se donner à fond, histoire que le reste ne soit plus qu'un mauvais souvenir, pas mal comme plan, non ? Sauf que les gens qui tenaient à moi n'avaient pas l'air d'apprécier l'idée, et j'étais certaine que mon oncle et ma tante étaient au fond bien loin de me laisser faire ce que je voulais - ils ne disaient trop rien pour le moment parce que c'était dur, mais une femme comme Angie ne pouvait pas laisser son neveu indéfiniment dans la merde et je commençai à me dire que je m'étais un peu fait avoir, j'avais l'impression de gérer la situation, mais au final...

Emmy m'avait filé des fringues propres et puisque la potion qu'elle m'avait donnée faisait un peu effet, j'avais juste la sensation d'avoir la tête comme un ballon qui flottait dans le ciel, le cerveau écrasé mais au moins un peu plus léger. Je fonctionnais au radar, et je la suivis pour me coucher en marchant un peu à tâtons et en plissant les yeux pour me concentrer sur ma trajectoire, avant de m'étaler de tout mon long dans son lit - c'était agréable, j'avais l'impression d'être tout d'un coup fondu dans le matelas, et toutes les lumières clignotaient un peu partout même quand je fermais les yeux, mon corps flottait et tanguait un peu, mais pour une fois j'étais détendu, presque serein, pour une fois j'étais assez conscient pour ne rien oublier mais décidé à me laisser aller, et je m'endormis aussi simplement que ça, le coeur moins oppressé que d'habitude.

L'avantage de dormir ivre mort ou défoncé était aussi que ça m'épargnait les mauvais rêves, et quand je me réveillai le  matin, la tête carrément enfarinée, c'était comme si la nuit avait été un trait tiré tout droit, sans obstacles. Dans un demi-sommeil, je me rendis compte que j'étais vautré contre Emmy et un peu enroulé autour d'elle pour me tenir chaud, et que ce n'était franchement pas désagréable - une petite voix dans ma tête me rappelait qu'après ce qui s'était passé la veille au soir, je n'avais pas vraiment besoin de me formaliser de ça, mais il était encore trop tôt pour replonger aussi brutalement dans la réalité. Je me rendormis à moitié, espérant que mon mal de tête s'atténue et que ma gueule de bois ne soit pas trop violente quand même, mais le médicament d'hier avait l'air d'avoir fait un peu effet. Je n'avais pas envie de penser plus loin : ma tête, se sentir mal ou pas, le réveil. Pour le reste... Pas besoin non plus de se replonger dedans trop violemment. Si je voulais faire des efforts, je ne devais pas me montrer trop téméraire non plus. La deuxième fois je me réveillai parce que les cheveux d'Emmy me chatouillaient le visage et je les repoussais un peu en les caressant doucement - j'avais toujours adoré les beaux cheveux et je devais bien reconnaître que les siens étaient particulièrement canons - et lui jetais un regard.


- Ca va ta tête ?

- Hmmmmmmgrgrgefzfshqs,
ce qui voulait dire "ça pourrait aller mieux" en langage de mec pas réveillé.

- Tu m’as fait peur hier soir, trouduc. Mais tu m’avais manqué, ajouta-t-elle.

Elle me fit un sourire - et frissonner par la même occasion avec sa caresse inattendue dans mes cheveux - et je fermai les yeux de nouveau en me souvenant un peu mieux de tout ce qui s'était passé... J'avais été un vrai connard du début à la fin, sans compter que j'avais gerbé et mes tripes et qu'elle m'avait ramassé à la petite cuillère, pour après me donner le bain comme un bébé pendant que je divaguais dans mon chagrin : bref, du grand art.


- Pourquoi, parce que je me suis retrouvé à poil dans ta salle de bain ? Je me mis à rire en même temps parce que je me souvenais vaguement de m'être déshabillé sans problèmes devant elle et que maintenant ça me faisait bien marrer - mais pas trop si je voulais que ma tête n'explose pas trop. Oh là là, désolé, je crois que c'était un peu du grand n'importe quoi hier soir. Merci en tout cas.

Elle me manquait elle aussi, beaucoup, mais tout d'un coup c'était moins facile de le dire aussi cash quand on était sobre et qu'il faisait jour. Je me souvenais qu'on avait parlé de trucs un peu sérieux la veille, mais j'étais incapable de tout remettre dans l'ordre - son mec qui en fait n'était pas son mec, mon frère, mes excuses, tout ça... Je soupirai, en me disant que j'étais quand même mieux à roupiller tranquillement qu'à me réveiller, mais malheureusement ça ne marchait pas trop comme ça. Comment Emmy s'était retrouvée à cette fête, comme moi, hier ? Et surtout, qu'est-ce qui ce serait passé si elle n'avait pas été là ? Ca faisait des jours que m'explosais la tête sans problèmes, mais il y avait toujours un instant où je me disais et si un jour je prenais la dose de trop, qu'est-ce que ça pourrait bien me faire ?

On finit par se lever doucement ; elle me redonna une potion pour la gueule de bois en me racontant comment tout avait commencé hier soir, mais après la discussions dériva rapidement parce qu'on n'avait pas spécialement envie de ressasser ça mille ans, on avait d'autres trucs à se raconter et bien plus intéressants. Je lui demandai des nouvelles de la bande, de ce qu'elle avait fait ses derniers temps, mais au fond on était encore un peu dans le pâté et j'avais l'impression qu'il ne fallait pas trop forcer les choses non plus. Ses parents nous proposèrent de déjeuner et j'enfilai mes habits en laissant Emmy se préparer elle aussi, et on descendit avec tout le monde.

C'était un peu étrange - je débarquai dans une famille que je ne connaissais pas mais qui m'était super familière quand même, à cause de ma proximité avec Emmy et le fait qu'ils étaient cools et agréables et... Normaux, pas comme ce à quoi j'étais habitué en matière de famille. Je me sentais un peu merdeux de la veille parce que je me doutais qu'ils étaient au courant, mais ni la mère ni le père d'Emmy ne firent une seule remarque, au contraire, ils étaient souriants et engagés dans des discussions de partout, comme si c'était tout à fait normal que je me retrouve au milieu d'eux un dimanche midi. On ne va pas se mentir : je n'étais pas non plus adepte des trucs très formels vu mon éducation, mais j'avais l'impression que me retrouver comme ça au milieu d'une nouvelle famille était un peu plus compliqué normalement, alors que pas du tout, tout était simple et un quart d'heure plus tard on rigolait tous bien, le petit frère et la petite soeur d'Emmy avec nous. Je comprenais mieux pourquoi Emmy était si cool quoi qu'il arrive ; chez elle on se sentait bien, et même s'ils avaient sans doute leurs petits problèmes chacun, il y avait une cohésion et juste une chaleur toute naturelle qui faisait vraiment du bien. J'aurais pu m'en sentir mal, parce que ces petits moments me rappelaient ce que j'avais avec mon frère qui résumait globalement ce que j'avais comme famille proche, mais pas du tout ; j'avais l'impression qu'il était un peu là avec moi et que même Emmy le sentait, dans les sourires et les regards qu'elle avait pour moi, et si je ne savais pas trop pourquoi exactement je ressentais ça, c'était pour le moment la meilleure sensation à laquelle je voulais et pouvais me raccrocher.



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