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Call it true. (Chuck)

 
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 Call it true. (Chuck)

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Emmy Yeats


Emmy Yeats
Employée au Ministère



Féminin
Nombre de messages : 160
Localisation : Oxford ou Londres.
Date d'inscription : 12/06/2014

Feuille de personnage
Particularités: Terriblement maladroite, et championne de concours de shots !
Ami(e)s: LET'S PARTY !
Âme soeur: "Get out of my head, out my head / Yeah, we're high and low / You're dark at your worst / You're loved and you're cursed."

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MessageSujet: Call it true. (Chuck)   Call it true. (Chuck) Icon_minitimeMar 21 Fév - 18:16

Il ne se mettait jamais en colère. Il regardait ses mains un instant, pour réfléchir, la ride entre ses deux sourcils indiquant le froncement, ou il mordait sa lèvre inférieur, comme pour ravaler sa bile. Mais Matteo ne me trompait pas, son silence et sa voix basse ne cachaient pas combien il était blessé. J’avais beau fermer les yeux sur beaucoup trop de choses, il fallait être parfaitement stupide pour ne pas voir cette réalité. Parfois, l’envie qu’il explose me prenait, parce que je l’aurais mérité, et peut-être enfin la bulle de tension aurait été crevée. S’il avait crié, j’aurais pu crier en retour. Ce n’était pas moi, pourtant. Je détestais ça, les cris, la colère, tout ce qu’elle entrainait dans son sillage et qui résonnait comme de la porcelaine qui se brisait. Mais à l’intérieur de moi, comme une tumeur, grossissait encore et encore une boule de rancœur et d’angoisse qui commençait à m’avaler et que j’avais simplement envie de cracher en hurlant une bonne fois pour toute. Pire encore, le calme de Matteo me culpabilisait plus que tout, je me disais qu’il était si gentil et que je l’avais trahi les yeux fermés, parce que j’avais refusé d’assumer ce qui se tramait devant moi. Je voulais qu’il m’en veuille, voire qu’il soit horrible avec moi, peut-être pour avoir une raison de lui en vouloir aussi, pour disperser ce désagréable sentiment qui m’oppressait. Est-ce que c’était encore pire de penser de ça, est-ce que ça me rendait définitivement horrible ?

Je fis tourner le fond du shooter dans le verre. Sous la lumière rouge du bar, le rhum arrangé banane était orangé brûlant, comme la sensation que laissait l’alcool dans ma gorge. Après quelques verres, je commençais à le trouver plus doux, plus réconfortant, et réchauffant le bout de mes doigts. J’avais ôté mon gilet, dévoilant mon tee-shirt que ma mère m’avait tricoté, à manche courte et à col roulé, moulant, d’un joli orange de coucher de soleil. Assorti avec ma jupe haute évasée kaki, j’avais l’impression d’être beaucoup plus chic que je ne me sentais. A vrai dire, mes songes se tournaient vers mon lit chaud et ma couverture épaisse, mes oreillers et mes peluches, l’envie d’allumer mes bougies parfumées, et surtout ne pas bouger. Je cherchai désespérément un moyen de mettre le monde en pause, et j’avais pensé… Si je restais cachée, il ne pourrait pas continuer sans moi ? J’allais peut-être afin avoir du répit ? Mais les responsabilités ne s’arrêtaient pas, bien au contraire. J’avais été malade lundi mais dès mardi, il m’avait fallu retourner au travail et continuer comme si de rien était. Evidemment, dans une petite structure comme les bureaux d’Oxford, il était impossible de ne pas croiser Matteo au moins une fois par jour, et impossible que nos collègues en commun ne comprennent pas ce qui se tramait. Pourtant, m’expliquer me paraissait impossible, quand j’ignorais moi-même exactement tous les tenants et les aboutissants. J’avais tenté de dire la vérité à Matteo, mais comment le faire sincèrement quand je l’ignorais moi-même ?

« Chuck m’a embrassé. Je l’ai laissé m’embrasser. Non, ce n’est pas vrai. J’y ai répondu. J’ai encore des sentiments pour lui. Je ne sais pas ce que ça veut dire vraiment. Je ne sais pas quoi faire. Mais on ne peut pas rester ensemble. Je suis désolée. » C’était si factuel, sur le papier. La réalité me semblait être un mutant de toutes ces affirmations, quelque chose d’insaisissable et pourtant bien présent. Son poids m’écrasait tout entière.

Le rire d’Heather me sortit de mes pensées. Ses lèvres, d’un joli rouge carmin, s’étirait en un grand sourire dévoilant ses dents blanches parfaitement alignées. Elle était toute apprêtée, et je me doutais qu’elle prévoyait de faire un dernier stop avant d’aller se coucher, ce qui me faisait ricaner sous cape. Son bonheur se voulait contagieux, elle rayonnait de partout, ses rayons rebondissant sur les murs du bar, amplifiés par ceux que Gemma renvoyait aussi. Elle était plus douce, un peu moins… Agitée qu’Heather, mais elle dégageait quelque chose d’entraînant qui me faisait du bien. Toutes les deux, elles se mettaient en quatre pour que je passe une bonne soirée, ce qui me rendait encore plus quand je constatais que je me sentais étrangement isolée et seule. Elles faisaient pourtant tout ce qu’elles pouvaient, et cela me touchait. Evidemment, elles ne m’avaient pas épargné, posant des questions détaillées sur ce qui s’était passé avec Chuck, puis Matteo, ce que je voulais. Je savais que c’était le deal, j’avais répondu, j’avais essayé de repousser un peu les interrogations qui me terrifiaient. J’avais joué franc jeu en les invitant ici ce soir : j’avais envie de boire, beaucoup, de danser, beaucoup, et d’oublier, beaucoup.

Pour boire, ça, je le faisais sans problème. Je terminai cul sec la fin de mon shooter, et avalai le second tout aussi rapidement. Le compte de tous ceux bus commençait à se perdre, la musique se faisait plus forte et nous nous étions mis à danser en sautant dans tous les sens. La chaleur moite du lieu se collait contre moi, et je nouais mes cheveux en un chignon brouillon pour m’ôter un peu le poids de ces lourdes boucles. Je les avais bien coiffés pour l’occasion, comme pour me forcer à me faire jolie et me dire que je n’allais pas me laisser mourir sous ma couette toute la vie. Mon tequila sunrise terminé, je repartis en commander un au bar, et deux autres shooters, sous le regard un peu interrogateur d’Heather que je repoussais d’un coup de tête. C’était bon. Je savais ce que je faisais, ou du moins, ce que je voulais. Etre légère, juste l’espace de ce soir.

La tête commençait vraiment à me tourner… Quelle heure était-il ?
J’avais encore envie de boire.


- Maaaaaaaais ! Tu ne… comprends pas !!! Il faut que j’aille lui dire !! Il faisait chaud dehors ! Les lumières étaient toutes clignotantes et… ah ! Heather m’avait poussé ?! Oh, non, elle voulait que… Je mette ma veste ! J’ai chaaaaaud, arrêêêêête ! Tu as appelé Chuck ? Il est où ? Il va venir hein ?

Elle ne répondait pas ?! Ou j’entendais pas… Il y avait un chat dans la rue au loin, et je partis lui dire bonjour, mais Gemma voulait pas, ce qui me fit à nouveau protester, et je me mis à rire, rire, rire… Ma tête se décollait quand je la bougeais et j’avais à moitié la gerbe, oh, je tanguais sérieusement, pas vrai ? Mais pourquoi Chuck n’était pas là ?! J’avais dit que je voulais le voir !

- Mais Heaaaaather, il faut que je lui dise que je l’aime, tu comprends pas, il le sait pas ! Gemma… Dis le à Heather, il faut que j’y aille ! Je vais transplaner !

Pourtant je n’avais pas bougé, hé, j’étais rouillée ou quoi ? Je me remis à rire. Pourquoi il faisait chaud comme ça ?! Oh… On allait où ? Je comprenais rien à ce qu’elles disaient…

- Je veux voir Chuck !

Pourquoi je pouvais pas y aller…

Je bougeai, sentant un poids étrange sur moi. J’avais chaud. Je me redressai, désorientée, regardant autour de moi… Eh, mais… J’étais chez mes parents… Comment étais-je arrivée là… Mes chaussures étaient au pied de mon lit, mais j’étais encore habillée. Je n’étais même pas démaquillée, remarquai-je alors que je frottai mes yeux et qu’une grosse trace noire s’imprimait sur le dos de ma main. Oh, ça tournait encore tellement… Heather et Gemma m’avaient ramenée ici, pas vrai ? Mais moi… Je ne voulais pas aller dormir…

Chuck ! Il fallait que je le vois ! Il m’attendait… ! Une semaine sans rien lui dire, il devait s’inquiéter, il devait croire que je l’aimais plus, oh, il fallait absolument que j’y aille !

Mes chaussures… Ah, mes chaussures ! Mon téléphone ! Il fallait que je lui dise. J’allais venir ! « J’arrive !!! » écrivai-je tant bien que mal alors que les touches brillaient dans le noir de ma chambre. J’étais pas sûre de l’orthographe, mais il comprendrait ! Il comprenait toujours… Il me comprenait toujours, et ses bras étaient tout doux comme des marshmallows et j’aimais ça moi, ça sentait le sucre, j’aimais bien, et puis c’était moelleux, et ses bouclettes elles étaient mignonnes… Ses yeux étaient toujours brillants comme des petits diamants, comme ses dents aussi, son sourire tout craquant, ah, il fallait que je… Que je lui dise ! Son sourire était craquant !

Merde, l’arrêt de bus n’était pas là, si ? Hmmm… Ah, là ! J’arrivais pas à lire les numéros… Où avais-je fichu ma carte ?! Tant pis, oh, et puis les sièges étaient pas agréables mais c’était joli par la vitre, ça me rappelait Chuck et nos soirées… Oh Chuck, il m’avait répondu peut-être ? J’arrivais pas à débloquer mon téléphone, bizarrement, le code avait un bug ou quoi ? Je devais descendre où, déjà ? Ah, là, là, et prendre l’autre bus… Toutes les rues se ressemblaient… Quelle heure il était ?! Je comprenais rien. Oh !!! J’avais trouvé le bus ! Le deuxième…

Mon cœur battait fort, j’avais l’impression, peut-être parce que j’approchais et que je savais, c’était tout clair en moi, brumeux mais clair en même temps, je voulais qu’une chose, Chuck, Chuck, Chuck, ça tournait en boucle… J’allais imploser et j’avais envie de pleurer et de l’embrasser et de dormir et de le câliner et j’avais envie de lui faire l’amour et le serrer fort et tout tournait mais ça tournait bien, ça tournait juste, ça tournait jusqu’à lui…

Je comprenais même pas comment j’avais réussi à arriver jusqu’à son immeuble. Mais c’était là, je reconnaissais ! Mais le code de l’immeuble… J’arrivais pas, ça fait bip bip bip mais… Ah !!! C’était ouvert !!!

Pourquoi il habitait si haut ! Mais j’avais envie de courir, j’avais les jambes légères… C’était comme si l’alcool redescendait en même temps que je montais, j’étais toute fébrile, et tout à coup, je réalisai, j’étais là, toute proche, j’arrivai… Est-ce qu’il m’attendait ?

Aïe… J’avais glissé dans l’escalier. Je me mis à rire, et alors que je me redressai, réalisant que j’étais à quelques marches de son étage. Il y avait de la lumière dans le couloir ?!

Chuck était là, dans l’entrebâillement de la porte. Son visage était à peine éclairé, mais je voyais mal, je voyais en triple… J’avais un fou rire et en même temps l’envie de fondre complètement tellement il était mignon.


- Boooooooooooo !

Tout à coup j’avais couru jusqu’à lui et sauté dessus, son corps était tout tiède et ça sentait bon… Oh… Je le serrai fort pour être sûr que c’était lui et qu’il n’allait pas partir, avant de l’embrasser le plus fort possible, parce que tout s’apaisait et s’affolait en même temps, et c’était bien, j’avais envie de plus jamais partir, ses mains dans mes cheveux… J’allais fondre complètement...

- Elles voulaient pas que je vienne, je te jure, je leur ai dit qu’il fallait que je vienne mais… Je me mis à rire et à l’embrasser encore et encore et encore. Il fallait que je vienne ! Je leur ai dit qu’il fallait que je vienne parce que tu savais pas que je voulais venir et que je voulais t’embrasser et que je t’aimais et je leur ai dit mais elles disaient qu’il fallait dormir mais moi je veux pas dormir je veux plus jamais partir de chez toi !!

Je riais et je tanguai et j’accrochai à lui comme à une bouée parce qu’il était la mienne, même quand c’était lui qui déclenchait la tempête je me sentais toujours mieux là, dans ses bras, et ses lèvres brûlantes et douces et… Je voulais plus jamais partir, jamais, je lui avais dit…

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Chuck Carlton


Chuck Carlton
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MessageSujet: Re: Call it true. (Chuck)   Call it true. (Chuck) Icon_minitimeDim 26 Fév - 17:29

"J(aroribe".

En d'autres termes : "J'arrive", en langage Emmy quand elle a clairement plus d'un verre au compteur.

Le téléphone avait vibré et illuminé la petite pièce de mon appartement, et m'avait réveillé. Snitch, le chien que j'avais récupéré depuis quelques mois, dormait si bien contre moi (dans une position cheloue, sous mon bras et contre mes côtes) qu'il ne réagit pas le moins du monde à part avec un soupir de sommeil profond. Je laissais toujours mon portable allumé, par habitude, parce que je ne voulais plus stresser les gens non plus ; Angie ne me l'avait jamais dit mais j'avais compris tout seul, maintenant quand je ne répondais pas assez rapidement à ses coups de téléphone elle paniquait complètement et s'imaginait que j'avais replongé, et je ne voulais pas - plus - lui infliger ça. Et puis, c'est con mais c'était rassurant aussi : je faisais encore tellement de crises de manque ou de panique que savoir que mon portable était toujours là me rassurait un peu, parce que dans ces moments-là me baguette ne me servait pas, je n'arrivais à rien, je n'étais capable de quasiment aucun sortilège, en tout cas sans me mettre en danger.

Je me mis à râler tout seul ; j'avais eu du mal à m'endormir alors que pourtant j'avais passé l'après-midi chez les Tennant et qu'ensuite j'étais allé à une "réunion" avec Matt (on disait toujours réunion, ça me faisait rire au fond, ce n'était pas du tout professionnel pourtant) et on avait dîné ensemble et j'étais rentré un peu tard, peut-être trop d'ailleurs, j'avais dû louper le coche. Résultat je m'étais tourné et retourné dans mon lit, j'en étais presque arrivé au moment critique où mes pensées filaient vers ce qu'il ne fallait pas, et heureusement, je m'étais endormi. Et maintenant, cet idiot de téléphone sonnait et... Emmy ? Dans le noir, je l'avais attrapé en tâtonnant sur la table de nuit, pour découvrir que 1) le message venait d'Emmy 2) elle était complètement faite et me signifiait qu'elle arrivait. ... Hein ? Après une demi-seconde d'hésitation, je l'appelai. Mais ça sonna dans le vide, plusieurs fois. Je rappelai. Rien. Qu'est-ce que c'était encore que cette histoire ?!

Me redressant et abandonnant Snitch à ses rêves, je m'assis dans le lit, en me passant les mains dans les cheveux et sur le visage pour me réveiller. J'étais simplement en caleçon, et autour de moi, dans la pénombre, mon appart était plutôt rangé ; il fallait bien, vu la taille. J'étais sous les toits, en haut d'un petit immeuble de deux étages. La porte d'entrée donnait sur une petite chambre carrée, mon lit en face de la porte, sous la fenêtre, à droite une table/bureau recouverte de merdes, derrière un canapé défoncé, un petit meuble avec une télé qu'on voyait depuis le lit, et voilà. Dans le coin, quand on rentrait juste à gauche, il y avait une autre porte qui donnait sur une mini salle de bain/toilettes, et à côté encore une porte qui donnait sur un placard plus qu'autre chose, qui servait de cuisine. C'était sommaire et minuscule mais c'était parfait, pour moi et pour l'instant. Et puis, ce n'était pas cher ; mais c'était clean. En vérité, je m'y sentais bien. Les autres sorciers de l'immeuble étaient tous cools, tous un peu pauvres, mais tous adorables et bienveillants. En face de ma porte il y avait le même espace, habité par un couple de petits vieux, avec qui je m'étais lié d'amitié - je leur faisais leurs courses et je les aidais, parfois, et ils m'invitaient de temps en temps. Bref : Emmy allait débarquer là ?! À cette heure de la nuit ? Pourquoi ?! Mais... Bon. Je ne l'avais pas vue/entendue depuis la dernière soirée, la fameuse, le grand n'importe quoi, où je l'avais pécho - oui, oui - et où tout avait basculé... Depuis, silence presque radio. J'avais eu le temps de passer par tous les états d'esprit. De regretter, de tout sauf regretter, de paniquer, de stresser, d'espérer, d'imaginer le pire, le meilleur, de me dire je vais me barrer d'ici et la laisser tranquille, de me dire en plein milieu d'une nuit où je n'arrivais pas à dormir je vais débarquer chez elle et lui dire reprends moi, bref, tout. Et là... Putain, j'en venais à espérer qu'elle n'était pas ivre morte et ne me donnait pas simplement des fausses joies, même si je savais bien que j'étais assez mal placé pour le dire.

En attendant, elle n'arrivait pas, je ne savais pas où elle était - je ne pouvais rien faire. J'agitais ma baguette pour faire voler un verre d'eau, j'avais la gorge trop sèche, puis je me recouchais sur les couvertures, le regard tourné vers le plafond. Il y avait trop de questions dans ma tête pour que je puisse espérer dormir. Je finis par attraper une clope et l'allumer, sans me lever, tout en ouvrant la fenêtre d'un autre sortilège. Je restai à fumer, dans le noir, et l'air frais qui entrait de la fenêtre me donnait des frissons mais me faisait du bien : il m'aidait à rester réveillé, à garder les idées claires, à rester dans l'instant présent. Je réussis à ne penser à rien - un miracle. Ça m'arrivait parfois, j'arrivais à faire le vide, à me laisser porter, à sentir le temps passer, c'était un peu bizarre, mais ça me faisait du bien. Ça me reposait. C'était un peu comme quand je marchais, les pensées allaient et venaient et finissaient par ne pas rester.

Tout d'un coup, Snitch releva la tête et tendit l'oreille - en effet... Il y avait du bruit. Quelqu'un montait carrément lourdement les escaliers... Emmy. Je me levai d'un bond, ouvrai la porte. Elle montait la marche. Je l'aperçus à moitié et j'entendis un gros bruit : elle venait de se tôler, évidemment. Mais elle se redressa, continua, se jeta sur moi, alors que j'étais en train de dire :


- Euh, t'es sûre que ça v...
- Boooooooooooo !


Elle courut et se jeta sur moi et j'eus à peine le temps de fermer la porte derrière elle que je manquai de me casser la gueule, emporté par son élan. Emmy bourrée était encore plus instable que Emmy normale, et c'était déjà un sacré cas. Qu'est-ce que...

Sans plus attendre, elle se jeta sur moi et me roula une pelle. Oui, oui. Du genre la pelle brûlante, passionnée et désespérée à la fois, celle qui retourne le cerveau tellement elle est puissante, celle que j'attendais finalement. Par réflexe, je l'avais poussée dos contre la porte, j'avais attrapé sa taille d'une main, sa nuque de l'autre. Je pouvais arrêter, oui, mais je n'en avais pas envie. Profiter. Voir plus tard. Elle avait une jupe taille haute, je voulais glisser ma main dessous, sentir sa peau. Son corps était trop contre le mien, je sentais que mes entrailles se réveillaient et rugissaient. je voulais arracher nos fringues. Je voulais qu'elle me griffe le dos et me morde le cou. Je devenais dingue.


- Elles voulaient pas que je vienne, je te jure, je leur ai dit qu’il fallait que je vienne mais… Il fallait que je vienne ! Je leur ai dit qu’il fallait que je vienne parce que tu savais pas que je voulais venir et que je voulais t’embrasser et que je t’aimais et je leur ai dit mais elles disaient qu’il fallait dormir mais moi je veux pas dormir je veux plus jamais partir de chez toi !!

... Incompréhensible. Qu'est ce qu'elle racontait ?! Mon coeur s'emballait encore plus et je ne comprenais pas et au fond je commençais à paniquer, elle était trop soûle, c'était n'importe quoi, non ?!

Je la regardai - on était dans le noir - elle riait et elle riait et elle m'embrassait et elle riait et je me laissais faire et tout mon corps répondait mais au fond je me sentais pétrifié, je sentais qu'il y avait un voile entre nous, ses yeux riaient et ses doigts m'agrippaient joyeusement mais moi ce n'était pas ça, pas du tout, moi j'étais sérieux et ce n'était pas une blague... Sa main dans mon dos glissait un peu plus bas, moi j'avais le coeur à mille à l'heure, je la serrais contre moi sans la relâcher, je n'arrivais plus à respirer, j'avais les hormones en feu et mon autre main sous son haut, j'avais envie de poser ma bouche partout sur elle, bref: c'était la cata. Mais c'était simple au final : je me laissais porter et je prenais mon pied, ou bien je réussissais à avoir assez de forces pour dire stop, pour demander des explications. Je voulais le premier choix, évidemment. Tout est toujours plus simple quand on ne sait pas. Mais je ne pouvais pas, pas maintenant, ça allait me détruire encore plus.

Alors j'arrêtai de l'embrasser, enlevai mes mains, attrapai les siennes pour les décoller de moi et sans les lâcher je me reculai un peu et attendis quelques secondes histoire de reprendre mon souffle.

- Qu'est ce qui se passe, Em ? Tu sais bien que... Merde, t'es complètement pétée (au fond c'était un peu drôle), et Matteo ? C'est pas que je n'ai pas envie de toi, au contraire, mais il faut m'expliquer, parce que là, je capte rien...

Je cherchai son regard mais il ne se fixait pas et elle riait toujours à moitié. Quelque chose palpitait au fond de mon coeur ; ce putain d'espoir qui finissait toujours par se retourner contre moi.

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Emmy Yeats


Emmy Yeats
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MessageSujet: Re: Call it true. (Chuck)   Call it true. (Chuck) Icon_minitimeLun 27 Fév - 19:37

J’avais tellement bu, et Chuck contre moi était comme un cataclysme, tout enflait en moi et me montait encore plus à la tête, ça tournait, ça tournait tellement ! J’avais du mal à tout comprendre parce que j’avais chaud, j’avais les jambes en coton, c’était difficile à percevoir mais je sentais… des textures, contre moi, sous mes doigts, le mur, dur dans mon dos, et le torse de Chuck nu, tiède, tout doux, ses lèvres brûlantes et agressives, ses cheveux dont je connaissais bien la douceur… Je touchais et tout à coup je voyais tellement plus clair, même si c’était en double, en triple, même si j’avais la tête qui s’envolait et que j’avais du mal à respirer. Je connaissais ces sentiments, je les connaissais parce que je les avais rêvés ou je les avais vécus, je n’étais plus sûre de rien… Mais je ne voulais plus jamais m’arrêter d’embrasser Chuck. J’avais perdu trop de temps. Tellement de temps ! Je ne voulais pas, je ne voulais plus ! La panique tout à coup s’empara de moi et j’attrapais plus fort Chuck, mes doigts glissaient dans son dos, j’avais peur, je… Il fallait qu’il reste, il resterait pas vrai ?!

C’était tout petit chez Chuck, c’était bizarre, j’étais tellement tout contre lui et dirigé vers lui que j’avais oublié que j’étais dans son appartement, mais je reconnaissais parce que ça sentait chez lui, le tabac un peu froid et l’air frais et la chaleur, et ça sentait bon, ça sentait Chuck, c’était peut-être dans ma tête mais j’aimais chez lui, j’aimais comment je me sentais… Tout à coup c’était parfait d’être ici, parfait de l’embrasser là et de m’y perdre, je ne savais même pas comment j’avais fait pour venir, je ne voulais pas repartir… Oh, et ses lèvres, ça me faisait tourner la tête. C’était ça, le mieux, ce qui me faisait me sentir à la maison, la façon dont il m’embrassait et me touchait, j’en perdais l’équilibre, ou c’était l’alcool, ou les deux, je me sentais tellement empressée contre lui et il me brûlait partout où il me touchait… C’était comme une trainée de poudre dans mes veines, et boum, il allumait la mèche et ça explosait de partout… Je prenais feu et j’allais me consumer entièrement, mais c’était pas grave, je le voulais, je me sentais tellement vivante et
moi-même que j’avais l’impression d’avoir avalé de l’adrénaline pure.

Mais Chuck me repoussa, et je protestai en riant, cherchant son regard d’un air de dire « steuplééééé » pour qu’il recommence à me serrer contre lui pour m’embrasser et me faire perdre la tête. Il tenait mes mains dans les siennes, et je serrai fort parce que j’aimais bien ses mains, elles étaient masculines, avec les veines qui ressortaient très légèrement, mais plus fines qu’on ne pensait, j’aimais comment elles tenaient les miennes, comment elles touchaient ma peau, ses paumes un peu moites quand on faisait l’amour… Je me mis à sourire bêtement en me rappelant comment c’était quand tout à coup il était contre moi, parfois un peu brutalement, la fureur qui nous prenait, l’empressement, la façon dont ses mains tenaient mes poignets et tout à coup j’étais complètement à lui. Je voulais à nouveau ça, cette sensation de m’abandonner, et je savais qu’entre ses doigts j’étais une princesse et qu’il continuerait jusqu’à que je fonde. J’avais tellement envie de lui tout à coup que le bas de mon ventre se crispa et entre mes cuisses, quelque chose grésilla.


- Qu'est ce qui se passe, Em ? Tu sais bien que... Merde, t'es complètement pétée, et Matteo ? C'est pas que je n'ai pas envie de toi, au contraire, mais il faut m'expliquer, parce que là, je capte rien...

Mais, quoi, mais… Mais non ! Oh, il avait prononcé mon surnom et j’avais chaud partout maintenant parce que c’était mon point faible, ça me donnait envie de disparaître et de couiner et de lui sauter dessus et il me regardait avec ses petits yeux et ses lèvres qui tremblaient, oh… Oh ! Cette fois-ci, c’était bon, j’avais complètement basculé.

- Mais non, mais je suis plus avec, je peux pas, je pouvais pas… Samedi soir quand je suis rentrée je lui ai dit… Ah, non, euh, dimanche ?! Je sais plus… Je poussai un petit grognement parce que j’arrivais pas à réfléchir et à organiser mes idées. J’avais tellement chaud que je me sentais presque fiévreuse. Mon écharpe me collait et mon manteau me pesait, je voulais tout ôter. Lâchant les mains de Chuck un instant, j’entrepris de l’enlever, mais je galérais, mon bras faisait un angle chelou et je me mis à rire et à maugréer contre moi-même, jusqu’à que Chuck m’aide délicatement, alors que moi je perdais à moitié l’équilibre. Je lui ai dit, continuai-je alors que Chuck se débattait toujours avec mon manteau et mon gros gilet, qu’on s’était embrassé, que c’était fini lui et moi, que je savais plus ce que je voulais, mais je lui ai dit, tu vois ?! Je te promets, c’est fini, c’était bête, tellement bête, depuis le début… Je repris les mains de Chuck et tout à coup sérieuse mais sautillant à moitié sur place, je le fixai avec des yeux un peu perdus. Je voulais te sortir de ma tête, mais c’était stupide, ça marchait pas, ça marche pas, je peux pas, je peux tellement pas et en plus je veux pas !

Je voulais juste l’embrasser, et je me mis à rire et à revenir vers lui, vers ses lèvres qui étaient toutes douces et délicieuses, et la pression de son corps contre le mien, son torse nu que je pouvais toucher, son dos surtout, son dos que je voulais tenir et sa nuque, ses cheveux, son cou, son visage… C’était comme la fin et le début quand je l’embrassai, j’étais fini mais j’étais heureuse, je renaissais, ça faisait du bien, les pièces se remettaient en place, je me sentais flotter… Alors je l’embrassai parce que je ne pouvais faire que ça, puis je le regardais, puis je riais, puis je l’embrassais, je le touchais, mais c’était bizarre, j’avais l’impression que quelque chose était bizarre, mais je savais pas quoi, peut-être que j’avais bu trop, j’arrivais pas… Je m’écartai à moitié, j’avais pas envie, mais c’était drôle, non, ou pas drôle, mais quelque chose… Je secouai un peu la tête, et regardai Chuck d’un air interrogatif. J’avais du mal à faire la mise au point, mais son visage était… bizarre ?! Il était beau, il était tout beau, mais dans ses traits, ça s’affaissait un peu, ses lèvres, ça tremblait, ses yeux, les sourcils à moitié froncé ?! Mais… Il avait l’air inquiet, quelque chose comme ça. Je fronçai à mon tour les sourcils.

- Mais, tu comprends ?!... Tout à coup je sentis quelque chose de désagréable m’envahir, j’avais bu mais j’avais compris, Chuck s’inquiétait, il comprenait pas, j’arrivais pas à lui dire que c’était vrai ?! C’était ma faute, toute cette semaine à ne rien dire, mes doutes, le temps, j’avais trop attendu et il avait peur peut-être ?! Mais, mais, tu comprends pas, Chuck, je te jure !

J’avais trop bu et en cet instant je me détestai, parce que je ne voulais pas, je voulais être claire, je voulais qu’il comprenne et mes gestes mal assurés et mes yeux qui papillonnaient indiquaient une inconstance qui était si fausse face à ce que je ressentais ! Je me mis à paniquer, parce qu’il fallait qu’il comprenne, je voulais qu’il le voit ! Je n’avais plus envie de rire, et je sentis que mes épaules s’affaissaient et que mon visage traduisait des émotions complètement contradictoires. Fébrile, je pris le visage de Chuck entre mes mains, mes doigts caressant ses joues un peu maladroitement.

- Je te promets, je… Tu comprends pas, c’est pour de vrai ce que je ressens, tu comptes tellement, je sais que j’ai bu mais je mens pas… Ma voix se faisait tout à coup pressante, comme si le temps manquait, et j’avais presque envie de pleurer. Comme par réflexe, je me pelotai contre Chuck, me serrant tout à coup contre lui, mes mains autour de sa taille, l’enserrant, et ma tête enfouie contre son torse. Je fermai fort les yeux. Par Merlin, j’étais tellement bien là que plus rien ne comptait. Je suis bête, j’avais tellement peur, j’ai perdu du temps, je… Je t’ai fait du mal à te faire attendre, je suis désolée, s’il-te-plait, tu m’en veux pas ?! Je te promets que c’est pour de vrai, je te promets, je veux juste être avec toi, avec toi je me sens tellement moi, tellement heureuse, s’il-te-plait, je veux rester pour toujours ici, achevai-je d’une petite voix en sentant que mon cœur allait me lâcher si Chuck ne me croyait pas, parce qu’il m’avait toujours compris, il avait toujours tout compris et j’avais besoin plus que jamais qu’il comprenne cette fois-ci : je l’aimais et je ne voulais plus le nier.

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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: Call it true. (Chuck)   Call it true. (Chuck) Icon_minitimeVen 3 Mar - 17:07

- Mais non, mais je suis plus avec, je peux pas, je pouvais pas… Samedi soir quand je suis rentrée je lui ai dit… Ah, non, euh, dimanche ?! Je sais plus…

… Hein ?

J’avais l’impression que tout se figeait tout d’un coup, que je me mettais à bouillir comme une cocotte-minute, que la chaleur montait, montait, et que toute la pièce allait s’embraser. C’était dingue comment l’espoir pouvait donner des ailes. Pourtant, je m’y connaissais en matière de trucs qui donnent des ailes – haha. Les veines qui brûlent, le sang qui pulse, l’intérieur du crâne qui devient léger et qui s’envole, l’impression de flotter, le pouvoir intense au bout des doigts, le bonheur pur et simple. Là, c’était un peu pareil : Emmy contre moi, la façon dont elle m’embrassait, son corps sous mes doigts et le fait qu’elle avait, apparemment ?!, quitté cette vieille chiffe molle de Matteo. J’avais l’impression que des tentacules me sortaient de partout et s’enroulaient autour d’elle ; maintenant elle était libre et maintenant elle pouvait être à moi. Samedi soir… La soirée de la catastrophe, la gorge qui se serre : je savais que c’était un point de non-retour, que je ne pouvais plus faire semblant, que je risquais gros, mais merde… Je ne pouvais plus. J’avais Emmy dans la peau, et rester son ami était une torture. Je ne voulais pas qu’elle sorte de ma vie mais quelque part c’était l’option la plus logique, histoire que je ne crève pas tout seul dans mon coin, en plus de tout ce que j’avais à gérer. Un jour quelqu’un m’avait dit, aux réunions, que c’était bizarre que je veuille retourner avec elle, parce que souvent les gens coupaient leur vie d’avant la drogue et en reconstruisaient une nouvelle et ne prenaient pas le risque de se trouver dans le même schéma. Je m’étais rendu compte, un peu plus tard, que ça ne s’appliquait pas à Emmy et moi ; elle avait au contraire repoussé le moment de ma chute, si je m’étais attaché à elle je n’aurais pas fait toutes ces conneries et je le savais très bien, c’était à moi et moi seul que je devais ce choix, et c’était là toute la différence.

- Je lui ai dit, qu’on s’était embrassé, que c’était fini lui et moi, que je savais plus ce que je voulais, mais je lui ai dit, tu vois ?! Je te promets, c’est fini, c’était bête, tellement bête, depuis le début… Je voulais te sortir de ma tête, mais c’était stupide, ça marchait pas, ça marche pas, je peux pas, je peux tellement pas et en plus je veux pas !

Clairement : ça valait bien tous les shoots d’héroïne de la terre.

Je laissai tomber son manteau et son gilet par terre (maintenant que j’avais réussi à lui enlever alors qu’elle se remuait comme une anguille, j’avais une seconde réfléchi à où les poser, mais j’avais carrément plus important en tête) et l’embrassai à nouveau. C’était facile de se laisser aller de toute façon, j’avais l’impression que rien n’était oublié, je connaissais la façon qu’elle avait de répondre à mes lèvres, de s’accrocher à mes cheveux ou à ma nuque, de se coller contre moi en se pressant contre mes hanches, de fermer les yeux, de caller sa respiration sur la mienne, tout ça. J’avais la tête qui tournait de toutes ces conneries – il était tard, j’étais fatigué, j’étais complètement remué, je n’arrivais pas à y croire, je ne savais pas quoi penser, j’avais envie et j’avais peur. Je sentais que je perdais carrément pied et que je me laissais couler vers elle sans pouvoir résister – on ne va pas se mentir, je n’avais jamais vraiment pu. C’était bien plus cool de se laisser aller, surtout quand j’avais attendu et espéré aussi longtemps. Mais tout d’un coup je me rendis compte que ça partait trop vite et trop loin, que j’agrippais de plus en plus son corps et elle aussi, que j’étais en caleçon et que – je reculai mon visage, sans la regarder. Mes yeux étaient hypnotisés par sa main posée à plat sur mon torse, ses doigts s’enfonçaient dans ma peau. C’est la sensation la plus sexy du monde, mais le voir, c’était encore pire, et j’avais déjà du mal à respirer, alors ça n’aidait pas du tout. Il fallait que j’arrête ça tout de suite, sinon jamais. Tous les poils de mon corps se hérissaient et mon cœur était parti dans les tours. J’attrapai son poignet et l’obligeai à baisser son bras, gardant ma prise.

Je cherchai son regard ; c’était vrai ou pas ? C’était du délire, non ? Elle était ivre morte, et je savais très bien que dans ses moments on dit ou fait toujours n’importe quoi. Je voulais la croire, mais…


- Mais, tu comprends ?!... Mais, mais, tu comprends pas, Chuck, je te jure !

Pas vraiment. Je fis non de la tête. J’avais surtout peur de comprendre.

- Je te promets, je… Tu comprends pas, c’est pour de vrai ce que je ressens, tu comptes tellement, je sais que j’ai bu mais je mens pas… Je suis bête, j’avais tellement peur, j’ai perdu du temps, je… Je t’ai fait du mal à te faire attendre, je suis désolée, s’il-te-plait, tu m’en veux pas ?! Je te promets que c’est pour de vrai, je te promets, je veux juste être avec toi, avec toi je me sens tellement moi, tellement heureuse, s’il-te-plait, je veux rester pour toujours ici.


J’avais les deux mains sur ses bras, et elle ses mains de chaque côté de mon visage. J’aurais pu me faire aspirer par ses yeux tellement je ne les lâchais pas du regard – ils étaient en amande et ils brillaient tout le temps, encore plus quand elle riait ou quand elle souriait.

Lui en vouloir ? La bonne blague. C’est pas comme si j’avais été horrible avec elle pendant des mois…

Mais bref : ce n’était pas le plus important. Pour le coup, je n’arrivais pas à atterrir, à comprendre, à me rendre compte. Emmy venait de me dire qu’elle voulait être avec moi ? Pour de bon ?! C’était tout ce qui me manquait pour que je sois enfin heureux – j’y arrivais petit à petit, ok heureux c’était peut-être un grand mot, mais je sortais la tête de l’eau et c’était déjà ça.

- Je veux que tu restes, dis-je seulement – oui c’était pourri et oui c’était tout ce que j’avais trouvé à dire mais je ne pouvais pas dire autre chose, parce que quelque chose avait pris feu en moi et mon cerveau était bloqué sur Emmy.

Cette fois, je bloquai Emmy contre la porte et me mis à l’embrasser de plus belle, en plaquant son corps contre le mien comme si j’avais peur qu’elle disparaisse, et puis je glissai une main dans ses cheveux et enfermai mon poing autour avant d’embrasser son visage et son cou et sa mâchoire comme si j’allais la dévorer, en respirant fort son odeur et en riant à moitié avec elle entre deux baisers, quand on avait juste de quoi respirer. Je ne m’étais pas senti aussi puissant depuis longtemps. Ma jambe bloquait son bassin pour qu’elle ne puisse pas bouger et tout d’un coup je sentis que les choses s’accéléraient carrément : j’avais la main sous sa jupe et elle qui s’attaquait à mon caleçon, et je la connaissais trop bien sur ça pour savoir quelle idée elle avait en tête.

Contre toute attente (mais genre, vraiment toute) je fis un pas en arrière, hors d’haleine (et les hormones en feu) et lui fis non de la tête.


- Pas comme ça, Ems, j’ai pas envie que tu aies la Delirium qui remonte (je me mis à rire, c’était en référence à une fois où on avait dû s’arrêter presque en pleine action parce qu’elle avait bu de la bière comme un trou) ! … Et j’ai pas envie que tu sois bourrée et que tu puisses regretter demain, ou je sais pas… J’ai pas envie de le faire comme ça parce que je t’aime, quoi – non mais, j’espère que le monde entier saluait mes efforts, parce que là !

Elle se mit à marmonner mais on se marrait en même temps tous les deux et je la poussai vers le lit pour lui enlever ses fringues – en tout bien tout honneur – et la mettre au lit. Elle était tellement molle et vaseuse dans ses gestes qu’on aurait dit une guimauve et je me tapai un fou rire en lui enlevant sa jupe et son haut et en galérant pour lui passer un t-shirt, après quoi elle s’échoua comme une grasse baleine en gloussant toute seule et en sniffant mon oreiller en couinant « ça sent toiiii » - Snitch s’était réveillé et la regardait comme si elle était la dernière des demeurées. Je m’installai dans le lit à côté d’elle et la pris dans mes bras – elle s’était aussitôt serrée contre moi – et tout d’un coup cette nuit m’apparut comme la plus apaisante et la plus réconfortante du monde, et je me surpris à sourire dans le noir.
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Emmy Yeats


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MessageSujet: Re: Call it true. (Chuck)   Call it true. (Chuck) Icon_minitimeLun 6 Mar - 22:24


C’était comme si mon cœur sortait de ma poitrine, dès que mon sang pulsait et envoyait une décharge dans mes veines, ça le gonflait, ça faisait comme des tentacules qui attrapaient Chuck et le ramenait à moi... Oh, et son parfum… J’avais l’impression que les souvenirs remontaient comme des petites bulles. Cette soirée déguisée, où dehors, dans la rue sombre et solitaire, il m’avait pris sur son dos, on riait, et j’avais le nez dans son cou. Je m’en rappelais, même maintenant que j’étais trop ivre pour le reste, ce genre d’instant s’était marqué en moi… L’odeur masculine mais légère, un peu boisée, le musc, et son rire en fond… C’était ce que je préférais. Tout contre lui, elle me revenait à présent dans le visage, je ne l’avais pas oublié, la façon dont elle me berçait et m’entourait. J’avais du mal à suivre, mes pensées s’éparpillaient, peut-être que rien n’avait de sens, peut-être… Mais c’était tellement parfait quand j’étais là et que le reste n’existait plus. Il ne me fallait pas plus, n’est-ce pas ? Il faisait chaud, trop chaud, et j’étais fatiguée d’avoir trop bu. Je voulais être sobre, je voulais regarder Chuck sans ciller ni papillonner, pour qu’il comprenne que ce n’était pas l’alcool, c’était moi, j’avais décidé… Bien sûr que je me sentais désinhibée, libérée, que c’était plus simple quand mes membres étaient cotonneux et que ma gorge sentait le sucre de canne. Mais ce n’était qu’une excuse, j’en étais consciente. La vérité, enfouie dans la peur, était là dès que je me collai contre le torse de Chuck, elle ne pouvait plus s’échapper ; entre mes lèvres, dans mes paroles, elle se cristallisait, fragile mais tellement transparente. Chuck pouvait voir si facilement en moi, à présent.

Trop soûle, mes pensées se mirent à s’éloigner jusqu’à la toute première fois, ce match avec Gwen puis le bar. Etrangement, je ne me souvenais jamais exactement de la disposition à l’intérieur du lieu. Nous y étions retournés pourtant, j’avais revu cette ambiance de pub un peu moderne, le comptoir, le barman avec son tatouage sur l’avant-bras. Mais je ne me souvenais clairement que du regard rieur de Chuck, notre table, au fond à gauche, sous la grosse horloge, et avec la chaise bancale. Les shooters de toutes les couleurs, nos pintes, les chansons en fond. C’était drôle, tout avait basculé ce soir-là sans que je le sache. Naïvement, j’avais ri, j’avais pensé que c’était la soirée de Jack et Gwen, le moment où tout s’était joué. Mais sans le savoir, j’avais été victime de l’enchantement qui nous avait ensorcelés à ce moment-là, j’avais trouvé Chuck amusant, il m’avait mis à l’aise sans que j’explique pourquoi. Je n’aurais jamais pu deviner, ce n’était pas aussi simple qu’un coup de foudre, pourtant, là aussi, quelque chose avait glissé hors de moi avec une facilité déconcertante. Peut-être que dans mes veines, mon sang était chargé d’aimants qui attiraient ceux en Chuck, et inversement. Pourtant, quand j’y réfléchissais, je trouvais ces métaphores si sexuelles, pleines de tensions, et si je l’avais ressenti pour Chuck, ce n’était venu que bien plus tard. Non, ce que j’avais pensé au tout début… C’était que c’était si simple avec lui. Ça fleurissait en dehors de moi.

J’essayais de regarder Chuck. Ce moment-là, je ne voulais pas oublier le reste. Il n’y avait pas que Chuck, son caleçon, ses cheveux décoiffés, il y avait aussi le reste, et tous les détails comptaient, son petit appartement, l’odeur de tabac, les bruits que faisaient Snitch – oh !!! Snitch !!! – sur le lit, l’atmosphère tiède, l’assiette qui trainait sur la table, la couette défaite, le coussin par terre. Je ne voulais que rien m’échappe. Mes yeux se plongèrent dans ceux noisettes de Chuck. Ils riaient, pleins de paillettes. Je les aimais tellement.


- Je veux que tu restes.

Mon cœur explosa – je ne voulais rien de plus.

Le reste, c’était comme avant, mais en mieux, en plus fort, en plus certain peut-être… Je sentis la porte contre mon dos, et ensuite, c’était flou, par vague, ses lèvres qui attrapaient les miennes, puis dans mon cou, ma mâchoire, sa langue, ses dents, l’air qui manquait. J’avais envie de rire et de pleurer, de ne plus jamais le lâcher, et je le laissai s’imposer tout contre moi, parce que son énergie prenait la mienne et la nourrissait en même temps, il me rendait fou dans la façon qu’il avait de faire, de me retenir, de me caresser. Je n’avais qu’une envie, aller plus loin, continuer jusqu’à que je cède, fondre contre lui, en lui. Il faisait si chaud. C’était brûlant. Je m’évaporais. Chuck glissa sa main sous ma jupe, et entre mes lèvres s’échappa un soupir plus fort que le reste, mes mains se guidèrent naturellement vers le caleçon de Chuck. Je connaissais le chemin, mais j’étais fébrile, comme si c’était la première fois. Tout avait changé, à présent, je le savais. C’était toujours lui, toujours moi, mais c’était un autre nous. C’était parfait.


- Pas comme ça, Ems, j’ai pas envie que tu aies la Delirium qui remonte, Il riait, je riais aussi, je ne comprenais pas, pourquoi il s’était écarté ?! J’en voulais plus, ma tête pesait lourd quand je la bougeai, et je tentai en vain de ramener Chuck vers moi. Eh… J’avais envie de lui, moi, et je savais que lui aussi. Je l’avais senti. Tout mon corps brûlait. Et j’ai pas envie que tu sois bourrée et que tu puisses regretter demain, ou je sais pas… J’ai pas envie de le faire comme ça parce que je t’aime, quoi.

Hein… Quoi ?! Je protestai sans comprendre ce que je racontai, passant l’une de mes mains dans mes cheveux. Eh, mais quoi, ça lui ressemblait pas ?! Mais je pouvais pas protester, il m’amenait vers le lit, et au lieu de satisfaire tous mes fantasmes, il me mit en pyjama, et je me remis à me plaindre, sauf qu’en même temps je pensais à ce qu’il venait de dire, et mon cœur, il battait si fort… Il m’aimait ?! Il le disait si simplement ?! Echappant à Chuck un instant, je m’écrasai sur le lit en poussant un petit couinement de midinette qui, si elle avait été là, aurait sûrement fait rire Heather. Oh, il m’aimait, il voulait pas comme ça, il voulait pour de vrai… Ooooooh… L’oreiller ! C’était son odeur !! Je me mis à rire et à couiner encore plus, et dès que Chuck se mit au lit, je lui sautai à moitié dessus en gloussant et en soupirant. Tout à coup, allongée, tout tournait, tout était bien et étrange, c’était parfait et intimidant… Je ne voulais plus jamais partir. Mes mains aggripèrent le dos de Chuck, je plongeai mon visage dans son cou. Son parfum, si brute, m’avait tellement manqué. Je ne voulais plus jamais le perdre.

- Tu sens tellement boooon, dis-je, alors que ma tête tournait. Eh, tu promets, tu promets cette fois-ci c’est pour de vrai hein ? Je… Les mots se bloquèrent dans ma gorge, et tout à coup, sans que je comprenne, l’émotion afflua, m’opressant. Je… veux plus… que tu partes, jamais, murmurai-je. Ma voix s’était mise à trembler. Je suis tellement triste quand t’es pas là, lâchai-je alors que je m’étais mise à pleurer sans comprendre d’où ça venait, mais je riais en même temps, et Chuck aussi, et j’agitai ma tête en protestant. Eeeeeeh, rigole pas, c’est pour de vrai ! Je tapai mollement son torse avant de me coller encore plus à lui si c’était possible. Relevant la tête, essuyant à moitié mes larmes, je l’embrassai à nouveau, plus doucement cette fois-ci, comme pour m’assurer que c’était pour de vrai. Je t’aime tellement, dis-je en collant mon front contre le sien, fermant mes yeux dont les larmes jaillissaient toujours, autant inquiètes qu’émues par nos retrouvailles. Il frotta son nez contre le mien, et je me mis à rire bêtement. Je veux plus jamais perdre de temps…

Loin de lui, à repousser l’évidence. Je fermai les yeux et me pelotonnai contre lui. Le lit tanguait, je sentais que les vagues nous berçaient, j’avais le ventre qui se retournait mais il ne me fallait rien de plus. Le noir m’envahissait, j’essayai de lutter pour profiter le plus longtemps possible de cette sensation, Chuck contre moi, mais j’avais tellement bu que ça bougeait trop… J’étais tellement fatiguée aussi, vidée de mes émotions, de tout ce qui s’agitait en moi. Mais Chuck était là, je ne rêvais pas… Je ne rêvais plus.

Je somnolai, mais Chuck était contre moi, il faisait jour et nuit, l’heure était incertaine, et je caressai ses cheveux, ou il caressait les miens, les deux, je ne savais pas… J’étais au chaud, dans un petit cocon, et ça berçait mes rêves. Je sentis que je me rendormais, mais que je souriais, et ma main était accrochée à celle de Chuck dont les doigts caressaient la paume. Oh…

Un poids, énorme, comme du plomb, dans mon cerveau puis fondu dans mes veines, mon estomac, ma gorge. Je battis des paupières, la lumière qui filtrait par le store m’aveuglant malgré sa douceur. Ça sentait bon, le parfum de Chuck et quelque chose d’autre, des herbes… L’oreiller à côté de moi était frais. Je poussai un soupir et m’étirai, et enroulai à nouveau la couette autour de moi. J’avais tellement mal partout, mon corps était mou et brûlant, et ma tête, oh ma tête… Je clignai des yeux, finissant par les ouvrir. Chuck était assis sur le bord du lit, il avait une tasse de thé dans la main, je voyais les volutes de fumée, et il me la tendait. Je tentai de me relever, mais c’était si lourd que je retombai dans l’oreiller en protestant dans un tas de mots sans forme et sans sens.

Putain, j’avais tellement la gerbe.

Je me redressai, les yeux à moitié encore fermés, et je pris la tasse, je bus deux gorgées, mais c’était trop, trop de goût, trop de chaleur, trop de choses en même temps, mon estomac protesta, et je sentis que c’était trop compliqué à gérer ; précipitamment, je rendis la tasse à Chuck et je bondis hors du lit vers sa salle de bain. Je m’écroulai à moitié sur le sol, et avant que je puisse contrôler quoi que ce soit, je vomis tout l’alcool de la veille dans la cuvette des toilettes. Les pas de Chuck m’indiquèrent qu’il était juste là, et il se mit par terre, à côté de moi, ses mains écartant mes cheveux. Malgré l’odeur acide du vomi, je pouvais toujours sentir celle fraîche de sa peau, et j’avais envie de fermer fort les yeux et de retourner dans ses bras tout doux où tout était parfait. Mais ça brûlait, encore et encore, dans ma gorge, jusqu’à que finalement mon estomac se contracte, vide. Je frottai mon visage en gémissant, c’était désagréable, tout… Mais Chuck était tout proche de moi. Je me mis à sourire bêtement, sentant que je m’étais à moitié bavée sur la joue.


- Désolée, y a plus romantique comme premier matin avec une fille qui t’a sauté dessus la veille, plaisantai-je, mes mots pâteux se formant difficilement entre mes lèvres.

Mais ce ne n’était pas le premier matin, et je n’étais pas juste une fille qui lui avait sauté dessus, pas vrai ? Il le savait, ça ?...

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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: Call it true. (Chuck)   Call it true. (Chuck) Icon_minitimeDim 19 Mar - 17:02

- Tu sens tellement boooon. (Je me marrai encore plus) Eh, tu promets, tu promets cette fois-ci c’est pour de vrai hein ? Je… Je… veux plus… que tu partes, jamais. (Euh, elle allait pleurer ou quoi ?) Je suis tellement triste quand t’es pas là. (Et voilà, et Emmy bourrée qui disait n'importe quoi et pleurait d'émotions, ça me faisait encore plus rire, ça me rappelait tellement de souvenirs) Eeeeeeh, rigole pas, c’est pour de vrai ! Je t’aime tellement.

- Moi aussi, dis-je en la dévorant des yeux malgré la pénombre. Moi aussi.

- Je veux plus jamais perdre de temps…

Le temps ? J'avais l'impression qu'en même pas une heure il était oublié le temps, que toute cette histoire n'avait pas existé et Matteo non plus, puisqu'Emmy était dans mes bras et qu'elle n'avait pas l'air de vouloir aller ailleurs. Bien sûr elle était soûle et peut-être que demain ça ne serait pas la même chanson, mais au moins elle avait largué l'autre face de pet, et ça, ça voulait tout dire.

Elle sombra dans un sommeil d'ivrogne. Moi, j'étais un peu trop éveillé (il ne fallait pas oublier qu'on s'était sautés dessus comme deux animaux en rut et que même si j'avais su réfréner mes pulsions, mon corps bouillonnait encore) et je me fis la réflexion que, avec Emmy dans mes bras, son souffle qui me chatouillait le cou et son odeur les narines, je n'allais JAMAIS pouvoir dormir tellement j'avais attendu cette situation inespérée - bizarrement, il me fallut seulement quelques minutes avant de décrocher un bâillement puis une langueur agréable me gagna et je sombrai sans problèmes dans un sommeil paisible. Je ne fis aucun rêve - ces derniers temps, mes rêves existaient par période et étaient plus moins chelous ou violents selon mon moral, signe que j'avais dormi d'un sommeil reposant. Mais je me réveillai tôt ; Snitch remua à mes pieds et j'ouvris les yeux, sachant que je ne pourrais pas dormir à nouveau. La lumière de dehors était très claire, malgré les volets, et je sus qu'il était relativement tôt. Je n'étais pas un lève-tôt de manière générale mais ces derniers temps plus rien n'avait vraiment de sens, je pouvais faire des nuits de douze heures comme des nuits de cinq heures - je ne cherchais plus à comprendre. Un coup d'oeil au réveil m'indiqua 8h30. Emmy dormait profondément, mais Snitch n'était pas du tout dans le même état d'esprit et commençait à s'agiter - il avait envie de sortir. Doucement, j'essayai de me dégager des bras d'Emmy sans la réveiller (mais elle écrasait tellement que j'aurais pu jouer de la trompette), déposai un baiser sur ses lèvres, et m'habillai rapidement ; mon jean de la veille, un t-shirt, un sweat, ma veste en cuire, mes pompes. Snitch, qui avait bien compris, se mit à sautiller partout et à couiner et je dus le fourrer sous ma veste pour qu'il arrête de faire du bruit. Je griffonnai sur le dos d'un prospectus
« 8h30 - je suis parti sortir Snitch, je reviens (: » et déposai le mot sur la couette.

Dehors, il faisait frais, et comme j'étais un peu dans le pâté je frissonnai et remontai mon col. Snitch était comme un fou et courait partout, et on sa balada trois bons quarts d'heure jusque dans le parc pas trop loin. Ça me faisait toujours du bien de marcher, ça me vidait la tête et ça m'occupait le corps et l'esprit - ce matin j'avais l'impression de voler, je me sentais tellement léger ! Le soleil était quand même là et moi aussi je courais partout en jouant avec Snitch et en lui lançant des bâtons ; c'était un peu comme rêve, ou un souvenir. J'avais du mal à croire que c'était la réalité. Je fis demi-tour et rentrai chez moi - Emmy dormait encore. Je pris une douche et me fis chauffer du thé et des toasts, puis je me remis au lit, gardant juste mon t-shirt et mon caleçon. Snitch était reparti pour une sieste et je ne tardai pas à le suivre, m'enroulant autour d'Emmy, par-dessus la couette. Cette fois je fis un rêve bizarre où j'étais parti faire des courses avec Angie dans un immense supermarché à l'américaine, et je la perdais dans les rayons, du coup je me mets à tous les parcourir en me sentant de plus en plus inquiet, et quand finalement je la retrouvai je me rendis compte que c'était ma mère, avec ses cheveux décolorés, ses manucures rose flash et ses habits de pouf, qui m'engueulait parce que je ne foutais rien ?? Je me réveillai un peu en sursaut, surpris par cette irruption désagréable. Cette fois, je me levais pour faire du thé pour Emmy - elle commençait à remuer, et il était assez clair qu'elle n'allait pas être au top de sa forme... Je fis le thé spécial anti-gueule de bois, qui calmait bien les symptômes, et attendis qu'elle se réveille, avant de lui attendre. Je lui souris en lui caressant les cheveux sans rien dire, mais elle avait l'air trop dans le pâté pour faire ou dire quoi que ce soit.

Trente secondes après, elle avait la tête dans les chiottes ; je la suivis pour lui tenir les cheveux et vérifier que ça allait quand même. Elle était tellement blanche qu'elle en était verdâtre, et vu comment elle ne s'arrêtait pas de vomir, je me sentis carrément compatissant, parce qu'elle devait se sentir sacrément mal. Quand ça se calma un peu et qu'elle me fit un sourire vaseux, je lui tendis un verre d'eau et me mis enfin à rire de la situation.


- Désolée, y a plus romantique comme premier matin avec une fille qui t’a sauté dessus la veille, dit-elle avec un sourire elle aussi.

- T'inquiète, c'est pas comme si on en avait pas vu d'autres, dis-je en haussant les épaules. Je me rendis compte que même si je n'avais plus besoin de tenir ses cheveux j'avais laissé ma main dedans et je les caressai distraitement. Ils étaient plus courts que quand je l'avais rencontrée, et elle les avait teints en brun foncé, mais le couleur s'estompait, pour revenir un peu vers l'originale. J'aime bien cette couleur !

On attendit un peu que ça se calme, et comme elle commençait à comater à moitié sur les toilettes, je la soulevais par la taille et la portait jusqu'au lit, pour qu'elle se repose - résultat et pour la troisième fois, je me mis à somnoler, tandis que la journée avançait et j'avais l'impression qu'on était un peu coupés du monde, dans le bons sens, que pour une fois il tournait sans nous mais que ça ne nous dérangeait pas parce que je ne me sentais plus seul, j'étais avec elle et... Merde !! Le déjeuner !! Je sortis de ma torpeur et envoyai un texto rapidement pour lui dire que je ne pouvais pas venir déjeuner, que tout allait bien et que je lui expliquerai - je savais qu'elle ne m'en voudrait pas. Cette fois, Emmy avait l'air un peu plus fraîche et elle but tout le thé que je fis réchauffer d'un coup de baguette. Je ne sais pas pourquoi, comme ça, je me mis à lui parler de comment je m'entendais bien avec Matt et des soirées à la salle de sport qu'on faisait, des dîners, que je lui avais beaucoup parlé d'elle et qu'il serait ravi de la rencontrer et qu'il faudrait qu'on aille boire un verre un de ces quatre - je ne savais pas trop ce qui me prenait de papoter comme ça mais après tout, pourquoi pas, et pendant que je parlais ma main dessinait des lignes sur la peau d'Emmy, sur son bras, sa main, son dos.

Comme on commençait un peu avoir à faim, je me levai et partis nous chercher à manger, deux pizzas en bas de la rue : la préférée d'Emmy, avec de la crème, du curry et du poulet, et une autre qu'on aimait bien aussi, avec de la roquette par-dessus.


- Si t'as encore la gerbe te force pas, je finirai tout ça,
dis-je en la taquinant alors qu'on s'installait pour manger - j'avais une faim de loup.

Je la regardai et elle était encore en pyjama - avec mes fringues - et tout d'un coup maintenant qu'elle était réveillée, vraiment réveillée, j'avais l'impression que sa présence était trop forte, que l'intimité était brusquement trop présente et au fond j'avais un peu peur de me confronter à son regard, parce que tout ça avait l'air d'un rêve dans lequel je me réveillais et me rendormais sans cesse. Je ne voulais pas qu'il ne soit pas réel, et j'avais peur de ce que pouvait dire Emmy tout d'un coup.
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Emmy Yeats


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MessageSujet: Re: Call it true. (Chuck)   Call it true. (Chuck) Icon_minitimeMar 11 Avr - 22:41


- T'inquiète, c'est pas comme si on en avait pas vu d'autres. J'aime bien cette couleur ! Je lui souris comme je pouvais. Si j’avais eu la force, je lui aurais sûrement répondu que j’aimais bien ses cheveux aussi, et ses doigts dans les miens, et… Oh, je n’avais pas l’esprit en place…

Ma poitrine se soulevait toujours difficilement, la nausée enroulée autour de mon estomac et mes poumons, mais une fois tout l'alcool remonté, je sentis qu'enfin mon corps consentait à se calmer légèrement. La tête lourde, je poussai un soupir pâteux et m'essuyai la bouche, sentant que mes paupières lourdes recommençaient à se fermer d'elles même. Autour de moi se répandait à nouveau la fatigue, malgré les nombreuses heures de sommeil. Je lançai un regard à Chuck, qu'il sembla comprendre sans que je ne prononce mots - tout doucement, il me souleva. Si je n'avais pas été si embrouillée, j'aurais sûrement été surprise par sa force, car je savais que son corps avait subi le contre coup de tout ce qu'il avait pris et vécu récemment, et pourtant il me prenait dans ses bras comme si j'étais toute légère... Ou peut-être que c'était moi qui n'avait pas vraiment la notion des choses ? Je ne savais pas... Simplement, je ne voulais pas qu'il me pose sur le lit, ses bras étaient bien plus confortables qu'un matelas, ça ressemblait à du coton dans lequel je flottais. Faiblement, je refermai ma main sur son torse, pour le sentir contre moi juste quelques secondes de plus. Mais son appartement n'était pas grand, et rapidement, j'étais à nouveau dans le lit, Chuck aussi, et mon corps attiré comme un aimant se colla au sien. Son odeur était partout, et me rappelait la veille, l'oreiller, mes larmes, nos rires... Je fermai les yeux, soudainement apaisée. C'était tellement fort, tout à coup, j'en étais encore plus épuisée, mais dans ma poitrine, mon cœur s'affolait joyeusement. Le sommeil s’empara de moi à nouveau, cette fois-ci plus léger et paradoxalement plus réparateur.

Je me réveillai contre Chuck, qui me tendit du thé dont la chaleur me caressa la gorge. Je commençai à me sentir un peu mieux, et je m’installai contre Chuck, le corps toujours étrangement mou comme de la guimauve. Il se mit à me parler, et moi à l'écouter, aussi simplement que cela. La gueule de bois était encore partout, lourde dans ma tête, pourtant j'arrivai toujours à discerner les mimiques de Chuck que j'aimais tant. La façon dont ses lèvres faisaient un demi-sourire quand il parlait, ses sourcils qui suivaient le rythme de ses mots, ses dents comme des petits cristaux que j'observais toujours quand il parlait. Il avait changé, bien sûr. L'arrondi de ses joues étaient légèrement plus creusé, ses yeux brillaient toujours, mais une lueur pour plus douce, plus crépusculaire. Même dans sa voix, ses mots, j'avais l'impression que les mots étaient à la fois plus légers, plus naturels, et plus lourds de sens. C'était si fort, partout en moi, quelque chose vibrait, quand Chuck parlait à cœur ouvert, même des choses les plus simples. Je buvais ses paroles et je le dévorais des yeux, tout simplement. Sa main qui caressait ma peau m'envoyait des vibrations le long de la colonne vertébrale. J'avais envie de figer le temps, désespérément, car il ne fallait plus jamais que je laisse s'échapper tout ce que je ressentais dans ces moments. J'étais tellement amoureuse de lui que je n’en savais même pas comment faire autrement.

Nos ventres s’étaient mis à faire un concert de gargouillements, et Chuck décida d’aller nous chercher à manger, et j’allais en profiter pour me rafraichir un peu. Je regardai Chuck du coin de l’œil quitter l’appartement, Snitch derrière lui, et mes lèvres esquissèrent un sourire malgré moi. Il était tellement mignon que quand il revint avec les pizzas, c’était lui que j’avais envie de manger.


- Si t'as encore la gerbe te force pas, je finirai tout ça.

J’eus un petit rire amusé, et mordis dans ma part de pizza avec entrain.

- Dans tes rêves, Boo, répondis-je d’un air taquin.

C’était étrange de parler de rêve, en cet instant, car j’avais la très nette impression d’en vivre un. Pourtant, si je m’arrêtai, si je sentais autour de moi… Tout était réel, le goût de la roquette acidulée dans ma bouche, les draps tièdes, le soleil qui filtrait par la fenêtre et chauffait mon dos… Chuck me regardait, d’un air un petit timide que j’avais appris à connaître. Je me mis à sourire doucement, cherchant les mots qu’ils auraient fallu prononcer. Mais ils s’emmêlaient ma gorge, et si Chuck était de toute évidence un peu hésitant, je l’étais aussi. Pas parce que j’étais incertaine de mes sentiments – je me sentais beaucoup trop apaisée pour douter – mais l’intensité de ces retrouvailles, qui me donnaient l’impression de n’avoir jamais quitté celui que j’aimais, me bousculait aussi. Pour toute réponse, comme on finissait chacun notre part, je me penchai vers lui pour lui piquer un baiser, tout en lui lançant un regard sous les cils. Voilà, il comprenait, n’est-ce pas ? Je m’écartai, me resservant, sentant que je rougissais un peu.

On termina le repas – je laissai ma dernière part à Chuck avant de m’affaler contre lui. Il se redressa un peu, des oreillers dans son dos, et je m’installai contre son torse, assise sur ses cuisses, la tête dans son cou. Ses bras m’entourèrent, et je fermai les yeux, piquant un baiser sur sa mâchoire. A nouveau la fatigue me gagna, mais je luttai, souriant doucement tandis que nous discutions tranquillement. J’essayais de lui raconter ma soirée, dans l’ordre dont je me souvenais, qui était légèrement emmêlé, ce qui nous fit rire tous les deux. Au milieu de mes phrases, je m’interrompais pour caresser son torse, ses mains, ses cheveux, pour regarder ses yeux et m’y perdre un instant. Je souriais toujours, le cœur léger.

On s’était mis à rire d’un truc débile, et il était si mignon avec ses fossettes que je ne pus m’empêcher de l’interrompre d’un baiser, puis d’un autre, puis encore. Ses lèvres avaient le goût de tous mes souvenirs les plus sucrés, c’était si familier et rassurant que ma poitrine recommença à fondre dans mes veines. Plus je l’embrassai et plus j’avais envie de continuer, et si nous étions toujours un peu timide, bien vite nous commençâmes à nous perdre dans nos habitudes. Elles avaient changé, elles aussi, mais c’était toujours aussi intenses, fiévreuses, le goût de sa langue compressait ma poitrine qui se collait à la sienne. J’avais fini par m’asseoir de part et d’autre de ses jambes, sa main dans mon dos me ramena contre lui, les miennes se perdirent dans ses cheveux que j’agrippai de plus en plus, au fur et à mesure que nos baisers gagnaient en intensité. La tête me tournait et le sang tapait, mais l’envie me brûlait tellement agréablement que ça m’était égal – et je pouvais sentir que je n’étais pas la seule à être habitée par ce désir intense. J’ôtai le tee-shirt de Chuck, le cœur battant si fort que mon souffle se faisait court.

Je le regardai, le caressant, suivant les courbes des muscles qui commençaient à devenir plus marqué.


- Dis donc, tu as pris du muscle, murmurai-je. Mes joues étaient brûlantes. Mes yeux cherchèrent ceux de Chuck – ils brillaient quand il me regardait. T’es tellement beau, ajoutai-je presque malgré moi.

J’agrippai sa nuque fébrilement et attaquai ses lèvres, tandis que le reste devenait plus haché, nos souffles, nos gestes, et si j’étais à présent découverte, j’avais plus chaud que jamais, toujours assise sur Chuck, et il était là, je reconnaissais son corps, son parfum, la façon que j’avais de disparaître quand j’étais contre lui, la chaleur, partout, tellement présente… Je m’accrochai, complètement dépendante, c’était si fort, j’avais l’impression d’avoir une bombe à la place du cœur… C’était tellement intense, j’étais obligée de bouger doucement, de peur d’imploser, mais c’était peut-être encore pire, mes paupières tremblaient, je n’arrivais plus à regarder le visage de Chuck dont les expressions traduisaient la tempête qu’il ressentait aussi. Mes lèvres cherchaient les siennes, mais bientôt nous avions trop besoin de nos souffles pour pouvoir nous embrasser, et l’intensité en devenait outrancière, mes ongles plantés dans son dos, ses bras, ses épaules pour me donner toute l’impulsion que je voulais, mais mes jambes commençaient à trembler beaucoup trop pour que je tienne, les mains de Chuck sur mes hanches me griffaient, c’était tout, et trop, et jamais assez… Mes soupirs étaient devenus des gémissements qui s’échappaient en cris, et ma gorge me suppliait de reprendre l’air manquant, mais respirer n’était plus mon besoin vital – le seul qui restait était de sentir Chuck contre moi et de ne plus jamais perdre la chaleur qu’il transportait jusque dans mon cœur.

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MessageSujet: Re: Call it true. (Chuck)   Call it true. (Chuck) Icon_minitimeDim 23 Avr - 18:02

On se jeta sur les pizzas - enfin, surtout moi - tout en se mettant à parler tranquillement ; parfois il y avait des petits silences bizarres mais ça passait vite, parce qu'on savait très bien ce qu'ils faisaient là. C'était juste une question de réajustement, et j'étais devenu un pro du réajustement ces derniers temps, alors je savais bien qu'il fallait juste laisser couler, attendre que ça passe. Emmy souriait et ça me faisait sourire, je la matais quand elle mangeait sa pizza en s'en mettant un peu partout, parce qu'elle était maladroite - dès que je voyais les coins de sa bouche se soulever et ses yeux briller, dès que ses petits fossettes apparaissaient, je sentais que mon coeur éclatait de bonheur. C'était dingue, cette faculté qu'elle avait à me rendre heureux. Mais elle était comme ça, avec un sourire tellement sincère qu'il se propageait toujours instantanément. Évidemment, Snitch voulait sa part du trésor, et il se mit à sauter partout entre nous pour quémander des morceaux de pizza, du coup j'agitais ma baguette magique pour lui remettre des croquettes dans son assiette, qu'il nous foute un peu la paix. Après, on se recoucha à moitié, l'un contre l'autre. Entre ça et la digestion, je sentais que tout mon corps s'engourdissait et que mes paupières se fermaient - j'étais tellement détendu que je ne sentais presque plus mon corps, c'était agréable et étrange à la fois, parce qu'il y avait bien longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Puis on se remit à discuter, Emmy me raconta ce qu'elle avait fait la veille, on se mit à parler d'Heather et de Dan aussi, bref, à discuter de tout et de rien. C'était redevenu tellement naturel tellement vite que j'avais l'impression que les mois passés avaient été mis entre parenthèse. Bientôt, tout ça ne serait peut-être qu'un mauvais souvenir...

Je sentis mon coeur se crisper un peu. Non, ça ne serait pas qu'un mauvais souvenir ; ça resterait à jamais le moment où ma vie avait basculé et je le savais, parce qu'elle n'était et ne serait plus jamais la même, parce que la mort de Coop m'avait laissé plus seul que je ne l'avais jamais été. Mais j'avais décidé de ne plus le rester, maintenant, c'était bien là toute la différence.

Je sentis la partie de moi qui était toujours prête à replonger vers le bas commencer à tomber dangereusement - un peu comme un énorme poids au bout d'une ficelle qui tombe, tombe vers le fond de la mer - et au lieu de me renfermer comme il m'était si facile de faire je serrais encore plus Emmy contre moi comme si je voulais aspirer son énergie toute chaude, et enfouis ma tête dans ses cheveux, son cou, me laissant gagner par son rire, essayant de rire à mon tour à ce qu'elle venait de dire. C'était facile - il suffisait juste d'une impulsion, il suffisait juste que je ne me laisse pas tomber.

Comme elle m'embrassait, je saisis la balle au bond et l'embrassais en retour, pour noyer toutes mes idées noires - je ne sais pas qui de elle ou de moi commença mais très vite ça devint carrément plus fiévreux et empressé, je sentais mon coeur qui s'était emballé d'un coup, ma peau qui brûlait au contact d'Emmy, toutes les cellules de mon corps qui s'agitaient, mes muscles qui se tendaient. J'eus l'impression qu'en deux secondes on s'était enlevé nos pyjamas respectifs et qu'on avait le souffle court, que tout d'un coup c'était trop tard pour faire demi tour, que le désir était tellement fort qu'il donnait la nausée.


- Dis donc, tu as pris du muscle. T’es tellement beau, dit-elle en me caressant le torse, me mettant la peau en feu un peu plus.

Impossible de résister. J'agrippai sa taille, ses hanches, les serraient, sûrement en les griffant à moitié, pour les tirer contre moi. Elle s'enroulait tout autour de moi et son odeur était partout, dans mes narines et dans ma bouche, je sentais  son corps plaqué contre le mien et quand nos deux peaux entraient contact, à intervalle régulier, la pression montait d'un cran à chaque fois en mois - comme un robinet qu'on serre - le pire était quand ses seins effleuraient ma peau et je sentais ma respiration se couper pour repartir de manière complètement désordonnée et je devais serrer les dents pour garder le contrôle, pour essayer de ne pas perdre pied tout de suite. Il y avait longtemps que tous mes sens n'avaient pas subi tout ça, et si la dernière fois que j'avais couché avec quelqu'un c'était avec Karen, ça n'avait strictement rien à voir : avec Karen ça avait été comme une thérapie, une manière tout douce de nous réconcilier avec nous-mêmes ; avec Emmy c'était une explosion, c'était puissant et lent et complètement envoûtant, c'était plus fort que moi, et tout mon corps se raidissait sous ses doigts, je la tirai de plus en plus fort contre mes hanches, j'expulsais l'air de mes poumons de plus en plus difficilement, je mordais son cou et j'agrippais ses fesses ou ses cuisses de manière autoritaire, incapable de me réfréner. Pourtant elle donnait une impulsion plutôt lente, il y avait beaucoup de tendresse, mais j'avais l'impression d'être au coeur d'un volcan - ses cris de plus en plus fort ne m'aidaient pas non plus à me concentrer.

Je finis par fermer les yeux en collant mon visage dans le creux de son cou - il se passa plusieurs secondes pendant lesquelles je cherchais juste à respirer - sa peau était moite et la mienne aussi - j'avais l'impression de ne plus savoir où s'arrêtait mon corps et où commençait le sien. Relevant le regard vers elle - j'avais l'impression qu'il était trouble, il y avait des petits poins lumineux - je dis d'une voix un peu étouffée :


- Je t'aime tellement, il y avait plus à dire : pardon ? plus jamais ? Mais je ne pouvais pas et je ne savais pas, et c'était déjà ça.

J'enfouis mon visage dans son décolleté et les battements de son coeur tambourinèrent dans mes oreilles - l'odeur de sa peau me rendait fou et comme elle était toujours installée à cheval sur moi et me caressait le dos tout en piquant des baisers dans mes cheveux je sentis comme une deuxième vague revenir - j'avais encore envie d'elle et tout mon corps se figea à nouveau. Je la poussais alors contre le matelas sans demander mon reste et attrapai ses poignets pour l'immobiliser et me mis à l'embrasser comme si j'allais mourir l'instant d'après, puis me t'attaquai à tout son corps en entier, il m'avait trop manqué, je voulais l'embrasser et le croquer à l'infini et plus j'avançais plus Emmy se mettait à trembler et à gémir sous mes caresses, surtout quand je m'attardais dans le creux de son ventre - je crus qu'elle allait devenir folle, mais n'arrêtai pas pour autant. Je me rendis compte tout à coup que je tremblais moi aussi, et quand je revins contre elle et donnai le rythme comme elle l'avait fait tout à l'heure, je sentis que c'était comme si tout nous dépassait, et j'agrippai ses poignets encore plus fort, comme pour m'ancrer à la réalité.

Après - je crois qu'on s'était endormi - comme il était presque cinq heures, j'expliquai à Emmy que j'allais souvent prendre le thé chez mes voisins de palier d'en face, un couple de petits vieux, des sorciers à la retraite et pas trop friqués, que j'aidais souvent dans leurs petits problèmes du quotidien. Ils étaient marrants, un peu originaux et super gentils, et je savais que je pouvais compter sur eux pour quoi que ce soit. C'était un peu une tradition qui s'était instaurée, du coup je proposai à Emmy de venir avec moi et on se mit à rire de cette transition. Nos peaux étaient encore humides mais je ne voulais pas la lâcher et elle non plus, et je sentais qu'elle me tenait entre ses bras, contre elle, et je me laissai bercer. On décida ensuite de prendre une douche (qui évidemment se solda en bataille de savon dans ma minuscule douche) avant de se rhabiller et de se préparer. Je pris Snitch avec nous, et on traversa le palier.


- C'est moi ! Je suis venu avec une amie, Emmy, ça vous dérange pas ?...

Évidemment, Ariana et Jacob firent des yeux ronds comme des billes et se lancèrent tout de suite dans des grands bonjour et des exclamations enjouées, du genre "oh Emmy, c'est toi, on a beaucoup entendu parler de toi !" - merci, grillé, au revoir. Je fis mine de ne pas m'en rendre compte et très vite on se retrouva à discuter autour de thé et de petits gâteaux, Jacob nous raconta comment il était en train de trafiquer la vieille télé moldue que je lui avais trouvé dans la rue pour faire tout un tas de trucs, Ariana nous raconta ce qu'elle avait encore appris de plus sur notre étrange voisine, une sorcière d'une cinquantaine d'années qui avait l'air complètement folle et mystérieuse, même si elle n'était pas méchante, tout ça tout ça. Évidemment, pendant le couplet "Chuck est adorable il nous aide souvent il est merveilleux" je me sentis mal à l'aise mais je fins mine du contraire, et au bout d'une bonne heure, les laissa préparer leur dîner et on revint dans ma chambre.

- En fait, commençai-je alors qu'Emmy fermait la porte derrière nous, si ça te dit je voulais t'inviter à boire un verre et, euh je veux dire - on s'était mis à rire - dans la mesure du possible avec ta gueule de bois, mais aussi au restaurant, ça te dit ?

Plutôt fier de ma proposition, je l'attirai dans mes bras pour l'embrasser à nouveau - une heure sans la toucher, c'était trop long - et caresser ses cheveux, en glissant ma main le long de sa nuque, et en remontant doucement.
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Emmy Yeats


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MessageSujet: Re: Call it true. (Chuck)   Call it true. (Chuck) Icon_minitimeDim 14 Mai - 21:37

Son corps était contre le mien, ou l’inverse, ou les deux, ou peut-être n’étions-nous plus qu’un, cet entremêlement de peau et de souffle rauque. J’inspirai, sentant l’air traverser mon corps jusque dans mes poumons, ma poitrine se soulevant légèrement, je n’avais jamais senti que j’étais si présente, si vivante, songeai-je tandis que mon cœur se compressait, rassuré. C’était tout ce qu’il me fallait, rien de plus, rien de moins, simplement le temps qui s’allongeait, Chuck dans mes bras, et la flamme du plaisir qui m’avait consumée, toujours ronronnant dans le creux de mon estomac. Chuck releva son visage vers le mien, ses yeux noisettes rencontrant les miens, et si mes cils battaient toujours fébrilement, je pouvais lire son expression, admirer le creux de ses fossettes, voir que c’était bien lui, contre moi. Ce n’était plus un rêve, enfin, la réalité était devenue mes songes, ou l’inverse, je me sentais légère, comme si je m’envolais, restant étrangement ancrée dans le présent en même temps. Je fis un petit sourire à Chuck, qui reprenait son souffle.

- Je t'aime tellement.

J’avais déjà implosé, mais mon cœur malmené frissonna à nouveau, battant la chamade. Comme il avait son visage contre ma poitrine, Chuck pouvait sûrement entendre les battements brûlants. Je resserrai mon étreinte, mes doigts glissant dans son dos, mon nez respirant l’odeur de ses cheveux bouclés que j’aimais tant. Chuck m’aimait, mais ce qui me touchait le plus, c’est qu’il n’avait visiblement plus peur de le dire. Tous ces moments où j’avais souffert en comprenant que Chuck préférait fuir qu’accepter notre relation, les risques, combien de fois j’avais pleuré en songeant que la facilité des pensées embrumées serait toujours ce que Chuck choisirait. Mais j’avais eu tort, à présent, c’était autre chose qu’il voulait, ce n’était même pas seulement moi, c’était la vie, la véritable vie, et toute l’honnêteté qui s’y mêlait, aussi terrifiante que cela pouvait être. Chuck m’aimait, et c’était ses propres mots, sa propre voix, et son choix avant tout. J’avais envie de complétement fondre entre ses doigts. Je laissai traîner mes lèvres contre ses cheveux, souriant paisiblement, sentant mon corps moite remué de tout ce qui se tramait. Il y avait tellement de douceur dans ce moment, et tellement de passion en même temps, que je me demandais bien comment cela était possible et réel. Mais ça l’était, pas vrai ? Chuck releva le visage vers moi, m’embrassa en m’électrisant, et je compris – oui, c’était réel.

Il me poussa contre le matelas, mon cœur aspiré contre mes os qui le griffèrent, j’avais du mal à discerner la suite, je n’arrivais plus à penser clairement – Chuck attrapa mes poignets, et de ma gorge s’échappa un soupir surpris et brûlant en même temps. Plus ses mains parcouraient mon corps, plus j’en tremblais, je n’arrivais plus à contrôler, et bientôt les lèvres de Chuck m’empêchèrent toute pensée rationnelle, j’avais du mal à bouger, tant c’était trop, je sentais que mon corps m’échappait, j’étais complètement anéantie par la force de mon envie, par le désir tout entier comme un bloc qui m’écrasait. Le reste fût flou – le corps de Chuck contre le mien qui lui répondait sans que je ne sache le diriger, mes poignets immobilisés qui enflammaient mon envie plus que tout, mes soupirs, mes cris, la façon que j’avais de m’accrocher à Chuck. Tout était tellement fort que j’en avais perdu ma raison. La seule chose qui me resta, alors que je m’écroulai complètement contre Chuck, épuisée, était la force avec laquelle le plaisir m’avait saisi, dans un dernier sursaut, d’une intensité comme je n’en avais jamais vraiment connue.

Le temps resta suspendu ensuite, sans que je discerne vraiment si nous avions somnolé ou réellement dormi, et pour combien de temps, mais Chuck m’expliqua qu’il allait souvent prendre le thé avec ses voisins à cette heure-là. L’inattendu de la proposition me fit rire, mais je crois que mon cœur était simplement si léger que j’avais envie de sourire de tout, et j’acceptais avec plaisir l’invitation. J’avais du mal à m’imaginer un jour quitter ce lit, lâcher Chuck qui était toujours contre moi, mais je me rappelai doucement qu’il ne risquait plus de partir. Je pouvais lâcher prise.


- C'est moi ! Je suis venu avec une amie, Emmy, ça vous dérange pas ?...

J’eus un petit sourire en coin en l’entendant me décrire ainsi, sourire qui s’élargit alors que Jacob et Ariana s’exclamèrent qu’ils avaient entendu parler de moi, et que Chuck faisait une tête de débile, comme un enfant pris sur les faits, et j’avais envie de rire à nouveau. On s’installa et je les écoutai parler, participant parfois à la discussion, mais préférant presque observer ce petit microcosme étrange dans lequel Chuck était ami avec ses voisins qui visiblement ne juraient que par lui, et plus ils parlaient de lui en bien plus mon cœur gonflait comme un ballon dans ma poitrine. J’avais l’impression que j’allais finir par m’envoler. Je lançai des regards en coin à Chuck, souriant doucement, tandis qu’il essayait de prétendre que non, il ne faisait rien de spécial, et si nous avions été seuls, je lui aurais probablement déjà sauté dessus pour l’embrasser tellement j’étais complètement et irrévocablement amoureuse de lui.

On retourna vers le petit appartement de Chuck, acceuillit par Snitch qui sauta à moitié sur son maître avant de retourner mâchouiller son jouet.


- En fait, si ça te dit je voulais t'inviter à boire un verre et, euh je veux dire, dans la mesure du possible avec ta gueule de bois, mais aussi au restaurant, ça te dit ?

Je le laissai m’embrasser, riant en même temps, caressant ses bras, son torse, ses épaules, me laissant replonger dans la douceur de sa tendresse. Je m’écartai légèrement – il avait glissé ses bras autour de ma taille, provoquant des courants électriques partout dans mes veines.

- Aider les petits vieux, inviter les filles au restaurant, mais décidemment, qui es-tu, plaisantai-je, en piquant un baiser dans son cou. Je ne sais pas si c’est une tactique pour me faire encore plus tomber amoureuse de toi, mais je crois que ça fonctionne…

On s’embrassa encore un instant, avant de simplement se câliner sans rien dire, en souriant bêtement tous les deux. Puis on décida de sortir un peu Snitch avant de partir dîner. Dehors, il faisait frais, nos mains glissées l’une dans l’autre se serraient et nos doigts jouaient ensemble. Snitch sautillait partout, sentant probablement combien nous étions de bonne humeur, je suivis avec intérêt le trajet de balade qu’ils faisaient habituellement, nous discutions un peu, et parfois, nous nous regardions simplement avec un sourire bête. En rentrant, je câlinais Snitch encore un bon moment avant qu’on parte au restaurant que Chuck avait choisi – c’était un pub qu’on lui avait recommandé, nous n’étions jamais allés et nous étions tout excités de le découvrir ensemble. Mes cheveux étaient noués en un chignon brouillon, je n’étais pas maquillée, je portais une chemise à Chuck, mais il me regardait comme si j’étais la fille la plus attirante de l’univers. A vrai dire, je le regardais probablement avec la même passion en retour.

Le pub était à notre image ; chaleureux, bruyant mais rassurant, avec de la musique entraînante en fond, mais assez basse pour que l’on puisse encore s’entendre parler, tout était en bois et cela sentait bon le cidre et la friture. On était complètement euphorique avec Chuck, riant à la moindre blague, j’en oubliai complètement ma gueule de bois, nos pintes de cidre résonnant l’une contre l’autre alors que nous portions un toast. Le serveur était génial, avec un accent gallois à couper au couteau, on commanda à manger – Chuck un fish and chips, moi une tarte – on se mit à jouer aux cartes, à enchaîner les plaisanteries, à sourire comme des niais quand le serveur apporta « le diner des amoureux », nos mains se cherchaient sur la table et j’avais chaud jusqu’à l’intérieur de mes os. La lumière tamisait du pub éclairait les yeux noisettes de Chuck qui me dévoraient, et j’y voyais les mêmes remous dorés que dans ma deuxième pinte de cidre, mais quelque chose de plus, une certitude étrange, comme une nouvelle stabilité que je lui connaissais pas encore – je me penchai au-dessus de la table, ignorant ma chemise qui frôla le reste de la purée dans mon assiette, et j’embrassai Chuck avec toute la tendresse et l’amour dont j’étais capable, mon cœur diffusant une mélodie dans mes veines, rassurant toutes les craintes qui m’avaient jusque-là retenue.


(Terminé)
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