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~ The wind blows loudest when you've got your eyes closed. [PV C.]

 
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 ~ The wind blows loudest when you've got your eyes closed. [PV C.]

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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



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Nombre de messages : 2205
Localisation : Cachée.
Date d'inscription : 03/09/2011

Feuille de personnage
Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. »
Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. »
Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »

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MessageSujet: ~ The wind blows loudest when you've got your eyes closed. [PV C.]   ~ The wind blows loudest when you've got your eyes closed. [PV C.] Icon_minitimeVen 29 Juil - 23:31



"I am sorry this is always how it goes
The wind blows loudest when you've got your eyes closed
But I never changed a single color that I breathe
So you could have tried to take a closer look at me
I am tired of punching in the wind
I am tired of letting it all in
And I should eat you up and spit you right out
I should not care but I don't know how

So I take off my face
Because it reminds me how it all went wrong
And I pull out my tongue
Because it reminds me how it all went wrong

I am sorry for the trouble, I suppose
My blood runs red but my body feels so cold
I guess I could swim for days in the salty sea
But in the end the waves will discolor me
."



Il marchait devant moi, ou plutôt, il marchait, et je suivais. Il m’avait oublié, quittant une soirée pour une autre.

Il marchait devant moi, ou plutôt, il titubait, et j’hâtai le pas. Son corps se balançait étrangement, comme une marionnette dont les fils auraient été emmêlés. Il semblait inconscient de son corps, sûrement parce qu’il n’était plus vraiment ici, dans les rues de Londres, mais à des milliers de kilomètres, complètement défoncé. Défoncé ne suffisait même pas, il était pressé, écrasé, écrabouillé, tabassé, brisé, explosé, comme un vulgaire déchet sur le sol. Sa carcasse était exténuée par le rythme que son propriétaire avait pris et par le fait qu’elle n’était plus écoutée. Elle n’était qu’un moyen pour bouger, pour prendre un peu plus de quoi s’éclater la tête, avant d’être traînée dans un quotidien chaotique. Oh bien sûr que je comprenais, ne l’avais-je pas vécu moi aussi ? Cette sensation que la douleur à l’intérieur était tellement immense et surréelle que le corps était un obstacle, une cage dans lequel tout se déchirait. Il fallait en sortir, extérioriser, et la seule façon de se libérer de cette cage était de l’utiliser comme une clef. Je comprenais à quel point cela avait du sens, quand tout était sombre et écrasant, que les pensées ne pouvaient pas limiter la destruction. C’était bien pour cela que je le suivais, encore et toujours, même lorsqu’il n’était plus conscient tout à fait de ma présence. Je suivais Chuck parce que je savais à quel point il souffrait et était addict, mais surtout à quel point il était proche de se briser jusqu’à un point de non-retour.

Londres la nuit m’avait toujours fait un peu peur. La ville était trop immense. Les artères lumineuses s’étiraient dans tous les sens, bruyantes, écrasantes de lumières et de rires, et les passants affluaient sans arrêt, nombreux, trop nombreux, comme des petits globules qui circulaient d’une veine à l’autre. Comme le corps humain, Londres ne dormait jamais vraiment. Il était pourtant tard, les aiguilles dorées de ma montre m’indiquant 3h52 tandis que je dépassai un réverbère dont le halo jaunâtre m’enveloppait suffisamment pour éclairer mon cadran. Une odeur étrange, sale et humide, s’élevait du sol sur lequel nos pas résonnaient. Je n’aimais pas cette saleté qui suintait des pavés et des briques, celle qui se terrait dans les couloirs de métro, elle me mettait mal à l’aise, plus que jamais dans cet environnement nocturne qui me paraissait déjà hostile. J’étais fatiguée, épuisée même, rêvant simplement d’une tisane et de mon lit, regrettant d’être venue tout en m’en voulant d’oser regretter. C’était au-delà de mon confort personnel. Je ne pouvais juste pas faire demi-tour maintenant et laisser Chuck seule face à ses démons, pas quand j’assistais depuis déjà trop longtemps à sa chute. Oh, ça pour chuter, il chutait ! Sans s’arrêter, en fermant bien les yeux sur tout ce qu’il entraînait dans le trou noir et détruisait au passage, il tombait, encore et encore, dans un enfer qui me paraissait à présent sans fond.

J’avais été dans cet enfer. Je m’y étais enfoncée avec complaisance, j’avais creusé jusqu’au bout, et j’avais fermé les yeux. Puis j’avais fini par les ouvrir, par comprendre, par m’en sortir, par demander de l’aide. En regardant Chuck, je voulais croire que le schéma que j’avais suivi pouvait s’appliquer à lui. Lorsqu’il me repoussait, je me souvenais de son ivresse adorable qui le poussait à me prendre dans ses bras, à rire avec moi, à me dire merci, pas par des mots mais par la façon qu’il avait de sourire et de me regarder, un langage particulier que j’avais fini par apprendre. Quand je me rappelais ces instants, je voulais comprendre qu’il avait au fond besoin d’être entouré, qu’il était terriblement seul depuis la mort de Coop. Alors je m’accrochai à mes suppositions, à mes espoirs, je me disais qu’il fallait continuer d’être là pour lui. Mais ces moments, déjà rare, se faisaient de plus en plus distants, laissant place à des messages toujours sans réponse et des tentatives répétées pour m’éviter. Sa vie était tellement instable qu’il était impossible de le suivre réellement, et petit à petit mes visites quasi quotidiennes s’étaient espacées. Chuck me filait entre les doigts, tout comme il laissait sa vie filer entre les siens. Et j’étais là, plantée stupidement, incapable de changer quoi que ce soit.

Je voulais tant ! Il n’y avait pas une seule journée où je ne pensais à lui, où je ne m’inquiétais pas de savoir s’il allait bien, à attendre d’avoir de ses nouvelles, à attendre des jours et des jours, à m’obliger à ne pas paniquer et imaginer le pire. C’était viscérale, je ne pouvais pas cesser d’être inquiète, parce que Chuck était malheureux, tellement malheureux, et que ça m’en brisait le cœur, mais aussi parce que je m’inquiétais de sa santé physique, des dégâts que ses addictions étaient en train de causer. J’essayais de lui parler, de lui faire comprendre, d’être subtile et douce, maternelle, conciliante, tout, mais il ne m’écoutait pas, ne me voyait pas. Il était trop embourbé dans sa douleur pour ça. Je ne savais même plus quoi faire, et pire que tout, je commençais à me demander si je pouvais faire quelque chose. Mais dès que j’osais formuler cette pensée, l’image de Daniel revenait vers moi, son souvenir toujours terriblement présent et oppressant. Il avait été seul. Il avait été addict. Il était mort.

A la seule pensée du corps sans vie de Chuck, mon cœur fit une embardée. Je ne pouvais pas ne pas me préoccuper de lui.


- CHUCK ! Criai-je en le rattrapant.

Il n’avait fait que quelques mètres, mais ils m’avaient paru terriblement long – peut-être parce que Chuck se trainait plus qu’il ne marchait. J’arrivai à sa hauteur, le cœur tambourinant. Dans la pénombre éclairée par les lumières électriques, ses pupilles étaient immenses et ses yeux écarlates. Il avait l’air fou, et moi, je devais avoir l’air folle aussi ; folle de tristesse mais aussi de rage, face à cette impuissance qui me rongeait et le mal grandissant qui s’installait. Toute la négativité dans laquelle Chuck se laissait pourrir, cachée par tout ce qu’il avalait et sniffait, déteignait sur moi. J’étais fatiguée de le suivre à ses soirées où je n’étais pas la bienvenue, où tous mes démons remontaient à la surface. Fatiguée qu’il n’écoute pas et s’en fiche. J’avais l’impression de combattre dans le vide.


- Tu crois pas que c’est bon, tu as eu ta dose, tu pourrais calmer un peu le jeu ? Lançai-je, mes mots claquant ma propre langue.

Je me sentais si infime et sans force que, comme une réaction contraire, quelque chose se mit à bouillonner en moi. Chuck ne semblait pas prêt à se calmer, en tout cas, bien décidé à partir ravaler des cachets colorés.


-Maintenant tu t’arrêtes et tu m’écoutes ! J’avais besoin que Chuck m’écoute. Il fallait qu’il m’écoute. Oh, ne t’avise pas de me dire que tu ne m’as rien demandé ! Je suis là et c’est mon choix, pas le tien ! Pourquoi tu veux pas ouvrir les yeux, reprends toi, tu es devenu complètement accro, tu ne maîtrises plus rien… Je sais ce que c’est, je l’ai été, je sais, s’il-te-plaît juste ouvre les yeux ! Tu es en train de tout perdre, ton job, Emmy, ta famille, tes amis, et c’est de pire en pire ! Tu… Tu veux finir comme Daniel, c’est ça ton plan ? Ça t’a pas servi de leçon ?!

Ma voix commençait à se briser, mais je ne pouvais pas flancher ; j'aurais dû abandonner, peut-être, faire comme Chuck et m'en foutre, mais je ne savais tout simplement pas comment.
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: ~ The wind blows loudest when you've got your eyes closed. [PV C.]   ~ The wind blows loudest when you've got your eyes closed. [PV C.] Icon_minitimeDim 31 Juil - 22:36

Un, deux, trois... Les pavés sur le trottoir monopolisaient toute mon attention - quatre, cinq, six... Je devais me fendre la poire comme un damné mais je m'en foutais bien, je trébuchais un pas sur deux et j'avais du mal à rester sur les pavés, mais ce jeu m'amusait - sept, huit... Il faisait trop nuit pour que je distingue plus loin que le bout de nez, ou bien peut-être j'avais trop sniffé de trucs, mais ça revenait au même - neuf, dix... Si je ne les comptais pas j'allais avoir mal au coeur, je le savais, je connaissais cet état parfaitement - onze, douze - la ligne des pavés m'hypnotisait. Heureusement qu'elle était là, d'ailleurs. Je n'aurais jamais pu avancer autrement. Treize, quatorze ; ça descendait en ce moment, ça descendait et ça me foutait la gerbe et je sentais mon coeur battre de façon trop désordonnée, ma vue se troublait, j'avais chaud et froid. Quinze, seize, dix-sept - il me fallait quelque chose, quelque chose pour tenir et pas flancher avant la fin de la nuit. Ils étaient un peu devant moi, les autres, enfin, il me semblait. On allait ailleurs, on repartait de quelque part pour aller dans un autre endroit, et je suivais. Dix-huit, dix-neuf, vingt...

Je me souvenais de la fille qui avait rigolé tellement fort qu'elle s'était jetée sur son siège en arrière, au bar, et qu'elle avait basculé dans un grand éclat de rire en emportant tous les verres avec elle, mais que la bar avait payé sa tournée en faisant sonner le cloche et que tout le monde avait hurlé

Je me souvenais du trajet en métro parce qu'un mec avait joué un morceau d'AC/DC à la guitare et qu'on avait tous beuglé avant de lui laisser une de nos bières en guise de remerciement

Je me souvenais de la petite brune en robe moulante qui m'avait sacrément plu et que j'avais pécho en sortant du bar mais qui ensuite avait disparu

Je me souvenais de la dispute entre Peter et Tony au sujet du sac de coke pas fini qui avait fini dans les chiottes parce que l'un des deux avait soulevé le couvercle avant qu'on termine, qu'on avait fini par se faire virer du bar, mais qu'après tout avait été oublié

Je me souvenais de l'appart ensuite, de la bande de meufs qui nous avaient trainés là

Je me souvenais d'une des filles qui ressemblait trop à Lilian et du coup j'avais badé en croyant que c'était elle qui venait me fliquer, elle aussi, mais en fait non, mais à chaque fois que je la voyais je me sentais bizarrement coupable et ça me faisait chier

Je me souvenais des pilules qu'elles nous avaient filé qui étaient absolument géniales

Je me souvenais d'avoir envoyé chier Ruby au début mais après d'avoir dansé avec elle

Je me souvenais d'avoir commencé la soirée avec l'envie de gerber et un mal de tête du diable, en cuite de la veille, mais maintenant tout allait pour le mieux

Je me souvenais d'avoir danser comme un taré sur des musiques trop cool et d'avoir tapé sur les tables du bar en rythme avec tout le monde et parfois je me demandais si c'était possible de rire autant

Et puis je me souvenais de pas vraiment plus, c'était des bribes et rien d'autre, en désordre, peut-être que c'était vraiment réel peut-être que ça ne l'était pas, mais le lendemain tout serait oublié de toute façon

Vingt-et-un, vingt-deux - ça c'était bien réel, au moins, et de toute façon j'allais seulement au bout de la rue. Enfin, pas loin. J'étais juste derrière les autres, ils formaient un groupe devant moi, je suivais, et voilà. Vingt-trois, vingt-quatre - mais j'avais envie de quelque chose avant d'arriver là bas, pour être au taquet, et parce que cette pause entre deux morceaux de soirée me faisait bader, comme souvent. Je ralentis le pas - ou pas, est-ce que j'allais vite ? Vingt-cinq... Et c'était tout pour le moment mais je gardais les yeux rivés par terre pour ne pas me tôler, pour ne pas perdre le fil. Dans ma poche, il y avait des trucs, je le sentais sous mes doigts, mais quoi... Un petit comprimé, un sachet...


- CHUCK !

- Mmouiii, ça va, j'arrive hein,
râlai-je. C'est bon, j'allais pas me perdre, je savais qu'on allait pas loin, je voulais juste un petit coup de pouce.

Mais je manquais de me casser la gueule : tout d'un coup la lumière du réverbère avait été cachée par quelque chose et une silhouette était apparue juste à côté de moi, pour me barrer la route, et en fait la voix venait de derrière et je n'avais rien compris mais j'eus la frousse tout d'un coup, tout en perdant des yeux les pavés, par terre, alors je tanguai et trébuchai et me rattrapai au mur, ouf, tout en gardant bien ma main serrée pour ne rien laisser tomber - vu ce que j'avais dans le sang, c'était certain que si ça tombait je ne le retrouverais jamais -

- Putain ! râlai-je, essayant de capter deux choses : qui était cette personne et qu'est-ce qu'elle était en train de me dire.

Quelques clignements de paupière, quelques secondes pour reprendre conscience et pour que tout arrête de tanguer autour de moi, grâce au mur derrière mon dos, j'avais fait la mise au point : cette relou de Ruby qui s'acharnait à me coller aux basques comme un putain de saint-Bernard.


-  ...t’arrêtes et tu m’écoutes ! Oh, ne t’avise pas de me dire que tu ne m’as rien demandé ! Je suis là et c’est mon choix, pas le tien ! Pourquoi tu veux pas ouvrir les yeux, reprends toi, tu es devenu complètement accro, tu ne maîtrises plus rien… Je sais ce que c’est, je l’ai été, je sais, s’il-te-plaît juste ouvre les yeux ! Tu es en train de tout perdre, ton job, Emmy, ta famille, tes amis, et c’est de pire en pire ! Tu… Tu veux finir comme Daniel, c’est ça ton plan ? Ça t’a pas servi de leçon ?!

Et gnagnagnagna et gnagnagna. Je poussai un long soupir tout en me focalisant sur mes mains - un petit comprimé, hop, que je mis dans ma bouche. Malheureusement, je n'avais plus trop de salive, mais je réussis à l'avaler quand même. Ça, c'était fait ! Et dans quelques minutes tout irait mieux !

- Change de disque, ma grosse, répondis-je mollement à Ruby sans parvenir à me souvenir ce qu'elle avait baragouiné.

Le truc qui me chiffonnait le plus, c'est qu'elle était sur mes pavés, sur ma ligne de pavés, que j'avais perdu le compte, que j'étais perdu dans ma lancée, et ça, ça m'irritait carrément. Et puis, c'était pas tout : j'avais d'autres boulons à trier, moi, une soirée à rejoindre, tout ça tout ça ! Me remettant en marche tant bien que mal, j'en profitais pour la pousser au passage, et retrouver mon côté du trottoir.

- Tu n'oublieras pas de me foutre la paix et d'aller te coucher, au fait, ricanai-je au passage.

Un, deux, trois - je n'avais plus qu'à reprendre du début.
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Ruby Standiford-Wayland


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MessageSujet: Re: ~ The wind blows loudest when you've got your eyes closed. [PV C.]   ~ The wind blows loudest when you've got your eyes closed. [PV C.] Icon_minitimeLun 8 Aoû - 20:02

Je n’avais jamais imaginé, lorsque je cachais ma flasque dans mon sac et que j’oubliais des heures de ma journée, que j’allais un jour me retrouver dans la situation inverse. Détachée de cette emprise néfaste qui m’avait emprisonné, je renouais étrangement avec elle en tentant d’aider Chuck. C’était comme si les souvenirs flous et enterrés reprenaient consistances, comme si les attitudes de Chuck faisait miroir à mes anciennes ; la perte de contrôle, l’isolement, le déni… Je m’en été sortie, il le pouvait aussi, il avait toujours été bien plus courageux !... N’est-ce pas ? Oh, au début, je m’étais accrochée à cet espoir, j’avais espéré qu’il ne tombe pas totalement, puis lorsqu’il l’avait fait, j’avais cru qu’il en prendrait conscience plus vite, parce qu’il était bien entouré, que c’était un battant… Pourtant, voilà où nous en étions. Il dérivait, loin de moi, loin de tout, et je commençai à craindre qu’il finisse par disparaître. Je continuais à le suivre quand même, à m’enfoncer dans son sillage qui m’entraînait dans des lieux où tout me donnait envie de fuir. Dans ces moments, c’était comme si je n’étais plus tout à fait moi-même, comme si je devenais enfin le robot que j’avais voulu être plus jeune, je n’avais comme fonctions que de surveiller Chuck, passer le temps au milieu de gens complètement explosé, et éviter de regarder de trop près les bouteilles. C’était presque devenu mécanique. Parfois Chuck ne se comportait pas trop comme un idiot, et je m’amusais presque, profitant quelques instants en m’accrochant à l’idée que ces instants suffisaient à racheter le reste.

Il y a quelques semaines, Lizlor m’avait dit « tu sais, tout le monde a ses limites et c’est humain », et j’avais hoché la tête distraitement, comme si je n’avais pas compris ce qu’elle voulait dire. Mais je savais bien. J’avais un seuil, et je pouvais encaisser énormément jusqu’à craquer. L’attitude insouciante, égoïste et dangereuse de Chuck commençait à peser lourd sur mes épaules, j’avais beau me dissocier de moi-même dans ces soirées, pour me protéger, je commençais à avoir du mal à fermer les yeux et à continuer. Si seulement j’avais senti qu’il réagissait, qu’il prenait conscience... Je ne voulais pas m’éloigner, je ne voulais pas m’énerver, parce que je savais que je prenais le risque qu’il fasse la même chose en retour… Mais il le faisait déjà, n’est-ce pas ? Je fermais juste les yeux sur ses piques, ses comportements… C’était au-delà de moi, je ne cessais de me le répéter, c’était Chuck qui comptait, je savais qu’il n’était plus vraiment lui-même dans ces moments mais qu’il fallait que je m’accroche, qu’il avait besoin de soutien, que je ne pouvais pas le lâcher, pas comme ça, pas maintenant…

Il avait une pilule dans la main, et il l’avala sans même me regarder. Après tout ce que je venais de lui dire… Je sentis l’acide amer et brûlant couler dans ma gorge. Il ne se rend pas compte, me répétai-je, ce n’est pas lui, il est défoncé, il est malheureux, ce n’est pas Chuck…


- Change de disque, ma grosse.

… Ce n’est pas Chuck, je le sais, j’ai été odieuse moi aussi, j’ai dit des choses à Lizlor, à Ewan, des choses horribles que j’ai regretté, je n’ai pas été moi-même… Ce n’est pas sa faute, il est addict, il n’a plus le contrôle, ce n’est pas sa faute…

- Tu n’oublieras pas de me foutre la paix et d’aller te coucher, au fait.

… Il ne réalise pas, il ne comprend pas, la douleur et la drogue l’aveuglent, il a besoin d’être entouré, j’ai besoin de tenir, ce n’est pas sa faute…

Chuck me poussa, intentionnellement ou non, et j’eus l’impression qu’on avait libéré toute la pression accumulée dans ma poitrine, c’était le geste de trop – je sursautai, et attrapai le bras de Chuck, le retenant, furieuse.


- Non ! Je ne changerai pas de disque, pas tant que tu ne m’écouteras pas ! Ose me dire que tu vas bien, que tu gères, que tu n’es pas complètement accro ?

Il était près de moi, et je me demandai ce qu’il pouvait lire dans mes traits. Comprenait-il seulement à quel point j’étais sérieuse ? Je sentais bien que tout mon corps était crispé, mes deux sourcils se rejoignant presque, mes mains tremblantes… C’était surtout mon cœur qui tambourinait fort dans ma poitrine, mais pas comme lorsqu’il s’emballait lorsque je voyais Ewan ou que j’étais noyée d’émotions, non, c’était une sensation étrange que je n’avais pas connu depuis longtemps : une colère vicieuse, qui piquait mes poumons à chaque respiration. J’eus peur, un instant, de retrouver ce sentiment que j’associais à l’adolescence instable que j’avais été.

- Je tiens à toi, et crois le ou non, je ne suis pas la seule, je te jure, tu n’es pas seul, et je sais bien que tu es malheureux, mais tu sais bien que la drogue ne change rien ! Tu crois vraiment que ces gens-là, avec qui tu sniffes toute la soirée, tu crois que ces gens vont t’aider à aller mieux ? Tu veux quoi, t’enfoncer jusqu’à faire une overdose dans un caniveau ? C’est ça que tu veux ?!

Ne va pas plus loin, m’entendis-je murmurer à moi-même. Si je continuais, je n’étais pas sûre de l’issu de la discussion… Mais j’avais essayé d’être douce, il ne m’avait jamais écouté, peut-être fallait-il enfin le secouer ? Ou peut-être que c’était moi, qui avait besoin d’être secoué aussi, de cesser d’être passive ? Je ne cessais de me convaincre que Chuck n’était plus lui-même, mais pourtant c’était toujours lui qui se tenait moi, lui qui faisait ses choix, lui-seul.

- Que tu le veuilles ou non, c’est toi qui est vivant, s’il-te-plaît arrête de gâcher ça ! Merde à la fin Chuck, tu ne peux pas changer ce qui s’est passé, Coop est mort, et aucune pilule ne peut changer ça !

Nous avions tous nos limites, j’avais dépassé la mienne, mais je savais aussi que je venais de dépasser celle de Chuck...
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: ~ The wind blows loudest when you've got your eyes closed. [PV C.]   ~ The wind blows loudest when you've got your eyes closed. [PV C.] Icon_minitimeVen 19 Aoû - 18:13

Quatre, cinq...

Clac ! Sa main sur mon bras et j'avais sursauté, elle me paraissait glacée ou brûlante, l'un des deux, mais c'était insupportable, ça perturbait tout ce qui tournait à l'intérieur de mon crâne, c'était comme un bruit qui réveille d'un rêve tellement bien qu'on voudrait y rester toute la vie. Ruby m'avait attrapé le bras et c'était comme si elle m'avait mis une claque : pan, dans ma tronche, brusquement revenait la réalité. Je sentis ma bouche toute sèche devenir âpre et quelque chose me serrer les entrailles : j'avais envie de hurler. J'avais envie de lui hurler dessus, sur elle, sur tous les gens autour de moi présents ou non, sur tout le monde. J'avais envie de hurler tellement fort qu'ils ne s'en remettraient pas et disparaitraient par je ne sais pas trop quel miracle. D'ailleurs, ça hurlait dans ma tête : lâche-moi, connasse, mêle-toi de ton cul, lâche-moi et lâchez-moi tous, allez vous faire foutre, je sais ce que vous pensez et je m'en fous, je sais ce que je fais et je m'en fous aussi, foutez-moi la paix, laissez-moi tranquille, disparaissez de ma vue et de ma vie, j'en ai plus rien à foutre.


- Non ! Je ne changerai pas de disque, pas tant que tu ne m’écouteras pas ! Ose me dire que tu vas bien, que tu gères, que tu n’es pas complètement accro ?

J'étais tellement, tellement défoncé - par exemple j'étais incapable de savoir où était le bas et où était le haut autour de moi, ça tournait, la rue, la route, le béton, le goudron, mes pieds, les étoiles, tout tournait et moi je tournais avec et je flottais plus que je ne marchais, les sons étaient tous déformés et bougeaient avec moi, sans dessus-dessous, les lumières c'était des boules de disco, sans arrêt, qui m'éblouissaient et m'aveuglaient ou m'attiraient, au choix, rien n'avait de sens en fait, les gens étaient des silhouettes vagues et tout était mou, arrondi, agréable, quand je marchais j'avais l'impression de voler et c'était tellement cool de vivre dans ce monde avec tout d'un coup beaucoup moins d'apesanteur !... Mais il y avait des trucs bizarres, parfois, et là, c'était la voix de Ruby, trop aiguë et désagréable à mes oreilles, qui résonnait bien trop fort et bien trop clairement et j'en saisissais les mots alors que c'était vraiment la dernière chose que j'avais envie d'entendre. Je grimaçai ; ce n'était pas agréable du tout, j'avais l'impression qu'on me les gravait dans le cerveau pour que je les entende bien alors que j'avais juste envie de me boucher les oreilles et de m'enfuir en courant. Accro ? Et c'était elle qui me disait ça ? Ben tiens. Justement ! Elle pouvait bien comprendre. Elle était conne, parfaitement conne, à me suivre comme un toutou, à subir des choses qui lui faisaient horreur, à me faire la morale, à essayer de me secouer. C'était voué à l'échec et elle le savait très bien.  


- Je tiens à toi, et crois le ou non, je ne suis pas la seule, je te jure, tu n’es pas seul, et je sais bien que tu es malheureux, mais tu sais bien que la drogue ne change rien ! Tu crois vraiment que ces gens-là, avec qui tu sniffes toute la soirée, tu crois que ces gens vont t’aider à aller mieux ? Tu veux quoi, t’enfoncer jusqu’à faire une overdose dans un caniveau ? C’est ça que tu veux ?!

Pourquoi elle me demandait ce que je voulais, si elle en connaissait parfaitement la réponse ?

J'avais l'impression que tout ce qui était liquide dans mon corps s'était solidifié et me plantait là comme un idiot, tout ça parce que sa main glacée m'avait glacé des pieds à la tête. C'était insupportable.


- Que tu le veuilles ou non, c’est toi qui est vivant, s’il-te-plaît arrête de gâcher ça ! Merde à la fin Chuck, tu ne peux pas changer ce qui s’est passé, Coop est mort, et aucune pilule ne peut changer ça !

...

Il y avait des lumières qui dansaient devant mes yeux et j'avais beau cligner des paupières, ça ne s'en allait pas.

C'était comme si on avait tapé un grand coup dans une statue de glace avec une épée de fer et que tout volait en morceaux, tout explosait sous le choc, tout sifflait et griffait et brûlait et volait partout. Quelque chose avait pris feu d'un coup en moi, et Ruby en était parfaitement consciente, vu sa tête : je ne voyais que ça. Un quart de seconde après ses mots, tous mes muscles avaient réagi à la tension : je m'étais libéré de sa main brûlante et je l'avais envoyée valser plus loin, d'un grand coup, contre quoi, vers quoi - aucune idée, c'était son problème. Un voile rouge était tombé sur mes yeux et cette fois je ne voyais plus rien à part ma colère qui était toute prête à jaillir comme un boulet de canon.


- Mais TA GUEULE ! Elle avait fait un bruit en se cognant contre le mur et ça m'avait fait plaisir parce que j'avais juste envie de lui éclater la tête. Tu me fais chier, quand est-ce que tu vas comprendre ?! Tu pourras bien me suivre toute ta vie comme un chien ça ne changera rien, alors FOUS MOI LA PAIX et occupe toi de ta vie et de tes problèmes de merde, t'en as pas assez, c'est pour ça que tu te raccroches aux miens ?? Parce que ta vie c'est de la merde ? Mais regarde toi tu fais pitié, à venir en soirée alors que tu supportes pas ! J'en peux plus de voir ta gueule Ruby ça me rend dingue, j'ai envie que tu disparaisses bordel ! Ça va rien changer que tu sois là je fais ce que je veux alors tu me fous la paix, je n'ai besoin de personne pour me rappeler que mon frère est MORT, putain ! DÉGAGE !

J'avais hurlé de toutes mes forces mais ça n'était même pas assez, j'avais avancé et j'étais tout prêt d'elle et j'avais le poing serré et j'étais sûr que j'aurais pu la frapper là maintenant tout de suite, mais je ne voulais plus la voir, plus l'entendre, je ne voulais plus qu'elle ose prononcer le prénom de Coop, plus qu'elle vienne me chercher et me provoquer comme ça...

- Et ne me parle plus de Coop, tu n'es pas à ma place.

Mon poing s'était transformé en un doigt menaçant que j'avais pointé vers elle, et mon regard était toujours rouge de colère et de tout ce que j'avais pris, qui coulait et brûlait un peu partout dans mes veines.
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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



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MessageSujet: Re: ~ The wind blows loudest when you've got your eyes closed. [PV C.]   ~ The wind blows loudest when you've got your eyes closed. [PV C.] Icon_minitimeDim 11 Sep - 22:41

Tout s’était passé si vite. Un simple glissement et les mots étaient sortis. Au moment même où ils avaient résonné dans l’air, j’avais regretté tout en me sentant soulagée. Je n’en pouvais plus, j’étais exténuée de courir Londres et ses soirées dans des bars trop sombres, de suivre Chuck qui oubliait ma présence à chaque nouvelle pilule, de le voir dans cet état et de me sentir tellement inutile, j’avais besoin que quelque chose change, de le secouer, sans savoir comment… J’avais accumulé toute cette frustration au fur et à mesure des mois et je m’étais haïe de la ressentir, parce que je voulais à tout prix aider celui que je considérais comme l’un de mes meilleurs amis, mais comment aurais-je pu ? Je ne savais pas ce que j’avais espéré avec mes derniers mots, peut-être de le réveiller ? Y croyais-je seulement ? Le temps s’était arrêté autour de nous et j’avais senti la pause fatidique qui m’enveloppait. C’était la bascule et je le savais. J’aurais aimé pouvoir arrêter le temps un peu plus longtemps, l’étirer… Parce que pendant cet unique instant, tout était encore possible. Chuck était dans ma vie, les lumières des réverbères grésillaient toujours, Londres brûlait encore de sa folie nocturne, tout était vivant et possible. Je pouvais encore espérer. Mais le temps était trop court, et je ne pouvais pas le retenir.

Je ne sais pas à quoi je m’étais exactement attendu, mais son mouvement me surprit ; incapable de réagir, je sentis mon corps poussé, le silence autour de moi et tout à coup la dureté du mur dans mon dos et derrière ma tête, la douleur vive qui se répandit, surprenante et terrifiante. Au pied du mur, une bouteille de bière avait été abandonné, probablement un fêtard perdu, et je la renversai dans la violence de l’impact.

Lorsqu’elle se brisa, j’entendis dans ce son cette toute première fois avec Chuck, son corps contre le mien et la bouteille qui s’était brisé sur le sol au milieu de mes soupirs. Comme c’était ironique, la façon dont le cercle avait de se fermer, et les choses de voler en éclat…


- Mais TA GUEULE ! Tu me fais chier, quand est-ce que tu vas comprendre ?! Tu pourras bien me suivre toute ta vie comme un chien ça ne changera rien, alors FOUS MOI LA PAIX et occupe toi de ta vie et de tes problèmes de merde, t'en as pas assez, c'est pour ça que tu te raccroches aux miens ?? Parce que ta vie c'est de la merde ? Mais regarde toi tu fais pitié, à venir en soirée alors que tu supportes pas ! J'en peux plus de voir ta gueule Ruby ça me rend dingue, j'ai envie que tu disparaisses bordel ! Ça va rien changer que tu sois là je fais ce que je veux alors tu me fous la paix, je n'ai besoin de personne pour me rappeler que mon frère est MORT, putain ! DÉGAGE !

Il était tout proche de moi, son regard ancré dans le mien, et j’aurais pu disparaître tant j’étais tout à coup si intimidé et terrifié. Il avait hurlé si fort que j’étais persuadé que tout Londres nous avait entendus. Je sentais émané de son corps une violence infinie qui me clouait sur place, je compris que ce poing qu’il avait serré aurait pu se diriger contre moi à n’importe quel instant et que j’aurais été incapable de riposter. J’aurais été incapable de blesser Chuck en retour, ne serait-ce que pour me défendre, et tout mon corps était complètement figé, contracté, j’avais l’impression qu’il ne m’écoutait plus tout à fait. Pourtant, je m’étais déjà sentie menacée, j’aurais dû savoir comment réagir… C’était la surprise, peut-être, la surprise innocente et stupide de voir quelqu’un si proche de moi se comporter ainsi. Chuck avait toujours été particulier. Il aimait bien me lancer des piques pour me taquiner, mais il s’arrêtait toujours lorsqu’il sentait que je n’étais plus réceptive. Il se mettait en colère, parfois, mais il se coupait toujours avant de le regretter. Chuck avait toujours été particulier, mais je connaissais Chuck, jamais, jamais il n’aurait lever la main sur quelqu’un qu’il aimait.

Si j’étais autant terrifiée, c’était bien parce que ce n’était plus Chuck, et que j’avais compris trop tard que je ne savais pas ce que pouvait faire cette personne face à moi.


- Et ne me parle plus de Coop, tu n'es pas à ma place.

Je regardai son doigt pointé vers mon visage, si proche, et je voyais bien qu’il vibrait de toute la colère qu’y habitait Chuck. Pendant un court instant, je me demandai si ce doigt allait se transformer en poing à nouveau serré, et cette pensée me claqua au visage. J’avais réalisé avec effroi et honnêteté que j’étais réellement incertaine de ne pas être frappée d’une minute à l’autre.


- D’accord, murmurai-je.

C’était la fin, n’est-ce pas ? C’était le point de non-retour. Je sentis mes épaules s’affaisser, légèrement, comme si j’abandonnais.

Le reste me parut flou, un peu nébuleux ; Chuck finit par s’écarter et partir, je vis sa silhouette s’effacer dans les rues sombres tandis que je restais plantée là, incapable encore de bouger véritablement avant de reprendre mes esprits. Je vérifiai que personne n’était dans la rue, puis je transplanais avec une facilité déconcertante. Tout me semblait tellement improbable que me concentrer sur une destination, sur quelque chose de physique, était étrangement évident et simple. J’avais l’impression de ne pas avoir dormi depuis des jours, de planer, ou les deux peut-être, mais je marchais jusqu’à l’appartement le corps léger et mou, comme s’il n’était plus vraiment le mien. Autour de moi, les rues s’effaçaient doucement, les rires aussi, et j’avais l’impression d’entendre un sifflement continu dans mes oreilles. Je me sentais abattue, peut-être parce que c’était ça, j’avais perdu quelque chose, quelque chose qui me tenait à cœur et que je ne pouvais pas sauver. En pénétrant dans l’appartement, je tombai sur Liz, en débardeur trop large et en culotte, assise sur le canapé, qui essayait visiblement de grimper sur les épaules de Jay qui faisait semblant de se débattre. Ils riaient tous les deux, d’un rire tellement simplement et innocent, que j’eus l’impression que quelque chose se déchirait dans ma poitrine.

Je fondis en larmes avant même que Lizlor finisse de me demander si tout allait bien, et je disparus dans ses bras et ses boucles blondes, sentant le chagrin déferler sur mes joues – j’étais épuisée, honteuse, et je voulais oublier Chuck et ses gestes, mes paroles, mais surtout, l’horrible sensation de fin qui m’habitait maintenant que la ligne avait été franchie.
The End
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