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Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C]

 
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 Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C]

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Taylord Reegan


Taylord Reegan
Élève de 7ème année



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MessageSujet: Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C]   Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] Icon_minitimeLun 7 Mar - 18:10

Je précise que j'ai bien l'aurisation de poster ici Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] 767333
Titre : citation de Lamartine


["La femme est une lyre qui ne livre ses secrets qu'à celui qui sait en jouer."]
Balzac



Ca ne m'arrivait pas souvent de dormir aussi longtemps, du coup, j'étais toute ensuquée alors que j'étais sur le pas de course dans les couloirs de l'école pour ne pas louper le cours de potions. J'avais passé mon week end à travailler pour rattraper le retard que j'avais accumulé depuis plusieurs jours et comme j'aimais bien que mes devoirs soient faits, je m'y étais mise au dernier moment, parce que j'avais trouvé des choses beaucoup plus intéressantes à faire durant la semaine des l'instant où nous n'avions pas cours comme prendre l'air dehors ou alors jouer aux échecs version sorcier dans la salle commune. Le samedi, j'avais eu vite fait d'éjecter les exercices pratiques qu'on nous avait demandé de faire en métamorphose et dimanche... et bien dimanche, j'avais malgré tout du m'y mettre, bon gré, mal gré, surtout mal gré, et j'avais terminé tout ca... Je ne savais même pas quelle heure il était lorsque je m'étais couchée, mais sûrement pas bien tôt car il n'y avait plus que moi à ce moment là sur la table de fortune qui meublait la pièce circulaire, le feu presque éteint. Ce n'était pas la peine de préciser que c'était le meilleur somnifère possible pour les insomniaques, si bien que je n'avais même pas entendu les autres se lever pour descendre prendre leur petit déjeuner. Ce n'est qu'au moment où elles remontaient, que les filles du dortoir me réveillèrent, s'inquiétant d'abord parce qu'elles pensaient que j'étais malade. Je leur prouvais le contraire en bondissant hors de mon lit, tel un cabri, pour disparaître aussitôt dans la salle de bain avec mon uniforme à la main.

Je ne savais pas qui avait eu la bonne idée de faire les emplois du temps cette année, mais il fallait complètement être sadique pour décider que notre cours de potions commun avec les Poufsouffle serait le lundi, à la première heure de la journée. Avec la certitude que les professeurs avaient du bien se marrer en créant le planning, je prenais soin toutefois à me pomponner avec un peu de maquillage; au moins, je n'avais pas l'air d'un cadavre.
L'instant qui suivait, je dévaroulai déjà les marches des différents étages, ne leur laissant pas le temps de bouger à leur guise, parce que ce n'était pas le moment pour moi de m'amuser. Nakamura était aussi pire qu'un piranha et je ne préférais même pas songer à ce qu'elle aurait la bonne idée de me faire subir comme retenue si j'étais en retard à son cours. Je ne trouvais pas que se faire respecter en semant la terreur était une bonne solution -quoique c'était vrai que tout le monde se tenait toujours à carreau avec elle- et on pouvait entrevoir cette lueur de joie quant elle s'apprêtait à donner l'énoncé d'une potion particulièrement difficile.
Avec la conclusion qu'elle était cinglée, j'empruntais un passage secret pour aller plus vite.

C'était dans ce genre de situation que j'étais bien contente d'être sportive parce qu'avec ce labyrinthe qu'était Poudlard, il y avait de quoi perdre le nord ainsi que se perforer les poumons dès le moment qu'on marchait plus vite. J'étais tellement pressée que je me rendais compte avec étonnement que je me trouvais déjà dans le hall, alors j'en profitais tout en restant dans le chrono pour faire un détour rapidos dans la grande salle pour attraper un croissant au vol. Non, en fait, je préférais en prendre deux parce qu'avec les deux prochaines heures qui m'attendaient, il valait mieux avoir déjà le ventre plein pour pouvoir tenir le coup. D'ailleurs, ca m'avait ouvert l'estomac que de courir à moitié dans le château et je n'étais pas arrivée aux portes du cachot que j'avais engloutie la moitié de la première viennoiserie.
Au moins, dans mon malheur, j'avais de la chance car avec toutes ces années d'expériences derrière moi, je connaissais plutôt bien les cachots dans lesquels les premières années se perdaient très souvent; moi même n'ayant pas fait exception à la règle à leur âge. Mais c'était vrai qu'un ou deux panneaux indicatifs là dedans, ca pouvait toujours servir mais l'école ne semblait pas être disposée à investir dans ce genre de matériel.
Ca aussi, c'était une belle preuve de cruauté.

Du coup, je poussai presque la porte pourtant entrouverte avec une brusquerie contenue, et remarquais avec une certaine satisfaction que j'étais loin d'être la dernière aujourd'hui puisqu'il devait manquer un tiers de la classe, la prof semblant elle même terminer sa nuit, assise derrière son bureau, les yeux dans le vague... A moins qu'en réalité, ce ne soit qu'un leurre et tout de suite cette solution était plus à même de se révéler être la bonne. Mais ne soyons pas trop langue de vipère, je jetai un coup d'œil d'ensemble, histoire de voir où est-ce que j'allais me mettre. Je repérai rapidement une tête qui m'était plus que connue à présent, et j'allais donc prendre place aux cotés de Chuck Carlton.

Je m'affalai en poussant un soupir de soulagement, prenant enfin le temps de reprendre mon souffle comme il se devait salutant rapidement Chuck, ne pouvant parler à cause de la nourriture que je mangeait. En parlant de ca, j'entamais par la même occasion mon second croissant, en prenant toutefois garde à Nakamura; le cours n'avait pas encore débuté, mais elle était capable de retrouver quelque chose à me reprocher, et je n'avais pas tellement envie d'écoper gratuitement d'un devoir supplémentaire alors que je ne le méritais pas. Je n'allais certainement pas tendre le bâton pour me faire battre, je n'étais pas assez idiote pour ca.
Ca me faisait bizarre de savoir que maintenant, me trouver en compagnie de Chuck n'était pas un synonyme de perpétuelles confrontations. Un poids en moins ? Difficile à dire, parce que ca ne m'avait jamais empêché de dormir comme on disait, mais en même temps, ce n'était pas plus mal parce qu'enfin, nous pouvions nous trouver des choses en commun, ce qui aurait encore été impossible quelques semaines plus tôt.

Goulûment, je mâchai ma dernière bouchée, puis je sortais enfin tout ce qu'il allait mettre utile pour le cours. J'espérais secrètement qu'elle ne nous demanderait pas le bout du monde, mais là encore, c'était au bon vouloir de son humeur, alors, on ne pouvait pas trop prévoir de quoi il allait retourner aujourd'hui. Les potions n'étaient pas ce que je préférais en plus, du coup, j'étais aussi moins douée que dans certains cours, et comme la blonde tyrannique ne nous aidait pas, ca n'arrangeait pas les choses, alors tout le monde avait envie d'en faire le moins possible, mais le problème, c'était que c'était à elle que ca profitait.
Elle avait tout compris.

Cela faisait plusieurs fois que je fourrageai au fond de mon sac pour constater que dans ma hâte, j'avais oublié ma plume pour noter l'essentiel de la potion sur le parchemin. Décidément, que cette journée commençait bien...
Je me tournai vers mon camarade, entamant enfin la conversation.

- Tu n'aurais pas une seconde plume par hasard ?

J'espérais presque que Chuck me réponde que non. Ne pouvant travailler comme ca, je n'avais plus qu'à partir ! Mais je savais que mon bon sens m'empêcherait de rater le cours, plume ou pas...
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Chuck Carlton


Chuck Carlton
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MessageSujet: Re: Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C]   Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] Icon_minitimeMer 9 Mar - 19:42

(Non mais te voilà poète maintenant Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] 47351 )

Fort heureusement il y avait la couette qui me recouvrait la moitié du visage (mais pas le pied droit, oui parce que je dors tout le temps un pied dehors, question de survie : même quand j'ai la tête complètement sous les draps, je sais que je ne peux pas mourir étouffé puisque mon pied est à l'air libre. Malin, hein.) pour me rappeler que je venais de faire un rêve - et quel rêve! - et que le bruit soudain n'était pas ce que je m'étais imaginé mais l'ambiance du dortoir dans lequel tout le monde se mettait plus ou moins sur pied. Ah, oui, lundi matin, les cours, et Potions en plus, avec l'autre blondasse frigide de Nakamura, yeah... Bref donc, j'envoyai valser la couette d'un coup tout en m'étirant paresseusement. Mais je dois dire que la perspective de ce cours parfaitement chiant était atténuée par les images que j'avais en tête, par le rêve que j'avais fait quelques instants auparavant. Mes chers petits par souci d'épargner vos chastes petits esprits je n'en dirais pas explicitement les détails mais croyez-moi c'était fabuleux, même si la fille en question était bien la dernière de qui j'aurais pensé rêvé, ou plutôt, fantasmé. Oui parce que quand on sort avec une nana comme Lilian il est déjà difficile de la chasser de ses rêves érotiques, ajouté à cela que les jolis filles couraient plutôt les couloirs de Poudlard, du coup mon inconscient avait de quoi s'en donner à cœur joie, je ne m'inquiétais pas pour lui. Mais là, pour la première fois j'avais rêvé de, je vous le donne en mille, cette chère petite Reegan qui pourtant ne se comptait pas parmi mon palmarès (ce qui ne saurait tarder si jamais c'était un rêve prémonitoire, ha ha), et je vous laisse imaginer l'effet qu'elle faisait coiffée et maquillée bien comme il faut et juste habillée de lingerie sexy (enfin au début...), en tout cas j'aurais bien repousser ce satané réveil, qui m'avait empêché de finir ce que nous faisions bien tranquillement, et j'arrêterai là mon récit pour garder pures vos jolies petites âmes.

Si bien que c'est en sifflotant que je me préparais, douche au radar parce que tout de même le 100 mètres haie au saut du lit très peu pour moi, coiffure sommaire, habillage, bref, la routine quoi. L'avantage c'est que je n'avais pas besoin de réfléchir à quel vêtement j'allais mettre - eh oui, on a tous une part de fille en soi - puisque mon uniforme m'attendait bien sagement; hop, mon équipement de Gryffondor en chef endossé, il ne me restait plus qu'à passer par la case petite déjeuner et la journée pouvait commencer.

Si la totalité du dortoir n'était pas réveillé, ce fut chose faite quand l'un de mes potes, voulant éviter un jet d'oreiller de la partie adverse (càd : les lits d'en face) s'éclata au pied du lit d'un autre sous lequel on cachait les carcasses de bouteilles de Bièraubeurre vides; le tas prit un malin à plaisir à s'écrouler et se repartir un peu partout dans un joyeux bordel ponctué de bruit de bouteilles creuses, bref, l'éclate, ce qui nous valut quelques insultes évidemment mais une jolie crise de fou rire. Après quoi je proposai un repli stratégique des troupes avant un affrontement plus sanglant et je gagnai avec quelques potes le chemin de la Grande Salle histoire de festoyer un brin. Elle était déjà bien remplie, et évidemment un groupe de Gryffondor ne peut qu'arriver en parlant fort et en rigolant, forcément, ce qui avait le don d'exaspérer nos chers confrères de Serpentard, ce qui avait le don de nous amuser doublement, du coup je me marrais bien en m'installant et en me préparant une copieuse assiette de bacon, saucisses grillées, toasts et compagnie. Un rapide coup d'oeil me permit d'identifier quelques cibles potentielles, c'est à dire des jeunes filles errantes en quête de preux chevalier comme moi, mais depuis quelques temps Lilian concentrait toute mon attention, alors c'était plutôt pour le plaisir des yeux qu'autre chose. Cela dit j'aurais bien aimé une jolie petite Serdaigle parce que les femmes intelligents me faisaient quelque chose, mais ma foi, j'avais encore mon rêve de ce matin sur lequel méditer.

Oui ce matin j'étais en forme; j'avais par le biais des cours récupéré la fatigue accumulée pendant les vacances (notez l'ironique paradoxe), puisque je pionçais ouvertement pendant les heures de classe et que petit à petit, toues mes heures de sommeil en retard réduisaient, du coup je faisais encore plus la fête, ce qui rendait évidemment mon moral au beau fixe. Et puis l'ambiance était bonne ces derniers temps, peut-être parce que le printemps n'était pas loin, et que les hormones se réveillaient. De mon côté ça roulait bien, Coop allait bien alors moi aussi, et la chute de mes notes ne me préoccupaient pas plus que ça puisque j'avais encore quelques mois pour me rattraper. Les choses chiantes venaient après, on est bien d'accord.

En cours, il n'y avait pas grand monde - ô joie de voir le visage si avenant de Nakamura et les chaudrons tout prêts à recueillir nos ingrédients pendant deux heures non-stop - et je m'installai dans un coin avec les autres, autour d'un chaudron, mais franchement, j'aimerais qu'on s'arrête un instant sur un point à mes yeux primordial et scandaleux - est-ce qu'ils avaient construit Poudlard en prenant des nains comme exemple? Parce qu'une fois installé au bord d'un chaudron j'avais les genoux sous le menton et je ne pouvais plus bouger, alors merci, vive le confort. Sans blague. Ils ne voulaient pas me reprocher d'être grand et fort et beau, quand même?

C'est quand je vis le visage de Taylord se glisser par la porte entrouverte, un croissant à la main et le sac dans l'autre, que je me mis à rire sous cape et à lui jeter un regard amusé. La voir me faisait remonter les images de cette nuit et si elle avait vu ne serait-ce qu'un quart de ce qui m'était passé par la tête, ce n'était pas une baffe qu'elle m'aurait mis, mais elle m'aurait plutôt défoncé la cage thoracique au bélier, conclusion : heureusement qu'elle n'avait pas des pouvoirs psychiques pour s'immiscer dans mon esprit. Je faillis être surpris quand elle s'assit à côté de moi, avant de me rappeler que, preuve que les miracles existent, nous étions amis depuis quelques temps maintenant, oui oui, nous avions conclu un pacte et tout et tout, et que donc c'était logique par a + b qu'elle s'installe à côté de moi. Seulement si elle avait su comment j'avais rêvé d'elle je crois qu'elle se serait assise au plus loin mais bon. Je répondis à son salut en souriant tandis que je finissais ma conversation avec mon voisin de derrière, qui commençait à me souler sérieusement car il était bien trop collant - je sais que je suis une star, mais quand même.

Deuxième miracle de cette journée bénite, je pouvais assister au spectacle de Taylord qui se baffrait de croissant, alors qu'il y a encore un an elle avait l'appétit d'un moineau et la gueule d'un cadavre. Tant mieux pour elle. Mais pomponnée comme elle était et un peu moins maigre qu'avant, elle ressemblait bien à la Taylord de mes rêves, bien que celle-ci était nettement plus... tendancieuse. (c'était son cygne noir, haha.)


- Tu n'aurais pas une seconde plume par hasard ?

Non mais, notez quand même comme nos relations étaient devenues courtoises, qui l'eut cru! Soucieux de me conduire en gentleman, je fouillai sans plus tarder mon sac un peu trop troué mais bref, du moment que ma balle de baseball était bien au chaud, et en extirpait deux plumes un peu cassées. Mais c'est alors que mes jolies pensées de rêve bien agréable et de Taylord en petite tenue furent balayées par la vue d'un bout de papier, d'une enveloppe plus précisément, dans une poche intérieur de mon sac plein de bordel. Eh merde. Ce détail, qui pourtant m'avait pesé plus que j'aurais pu l'imaginer, je l'avais oublié, et voilà que tout me revenait, l'horrible photo surtout, et l'impression de colère mêlée de dégoût que j'avais ressentie. Oh, zut, je n'avais pas envie d'une ombre au tableau...

- Mais bien sûr prends la mienne; j'écrirai avec mon sang, répondis-je quand même d'un air dévoué en lui tendant une plume à moitié pétée, tout en refermant soigneusement mon sac pour qu'elle ne voit rien.

Bordel alors, est-ce que je devais lui dire? Lui rendre la lettre mine de rien? Lui avouer? C'est ça, bien sûr. Mais je n'avais pas le coeur à la faire disparaître - eh oui, Chuck Carlton a un coeur - et la garder incognito me paraissait aussi safe que de nager au milieu d'un banc de requins. Cela dit, tout lui avouer, c'était kif-kif. Il ne me restait plus que deux solutions : la remettre mine de rien par le biais d'Haruhi - un seul témoin c'était plus sûr - ou bien jouer la carte de l'innocent - ce que je faisais souvent mais on ne me croyait jamais. En même temps... Ça pouvait marcher, il suffisait de lui faire preuve de ma bonne foi, toute aussi fausse soit-elle. Mais oui, elle marcherait.


- Ça va, à part la perspective de quelques heures en compagnie d'un chaudron? lui demandai-je sur un ton amical et avec un petit sourire charmeur, histoire de faire genre non-je-n'ai-rien-fait-de-mal-tout-va-bien-je-suis-comme-d'habitude-tralalala. Préparer le terrain mes amis, tout est là. Comme la fois où j'avais expliqué à mon petit frère qu'il y avait des choses horribles sur terre comme perdre un poumon ou bien ne pas pouvoir se nourrir, avant de lui annoncer que j'avais pété son vélo en faisant l'intéressant et en surestimant la résistance de l'engin. Eh ben, ça avait marché, croyez-le ou pas. D'accord c'était mon petit frère. Mais bon.

Allez, phase deux du plan. Je mimai celui qui vient brusquement de se rappeler quelque chose - avec un talent sans pareil évidemment - et replongeai dans mon sac.


- Dis-moi Taylord... fis-je plus sérieusement et plus doucement aussi, histoire qu'on ne nous entende pas. J'ai trouvé ça dans la salle commune, par terre. J'ai vu que c'était à toi... Je me suis dit que tu préfèrerais que ça ne traîne pas n'importe où.

Et je lui mis la fameuse lettre entre les mains, avec un air entendu, parfaitement dans la peau de mon personnage innocent et dévoué, tout en la regardant du genre "je t'ai sauvé la mise mais je l'ai fait pour toi bébé", bref, l'Oscar du meilleur acteur m'appelait à grands cris.

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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C]   Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] Icon_minitimeVen 11 Mar - 0:45

Tu as vu ca ? Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] 47351 Ou plutôt qu'à moitié puisque que c'est pas de moi XD ... (de toute façon Lamartine, c'est le meilleur)
Au fait, j'ai vu la pub de Miss Dior Chérie hier... Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] 804888


Finalement, peut être que j'aurais eu mieux fait d'écrire avec mon doigt plutôt qu'avec le plume que me tendait Chuck tant elle était en mauvaise état. Je me demandais s'il était encore possible d'écrire avec, parce qu'elle était pas mal abîmée, mais après tout, c'était le geste qui comptait.

- Mais bien sûr prends la mienne; j'écrirai avec mon sang
- Ou alors, tu peux prendre de l'encre, c'est bien pratique aussi, dis-je en poussant mon pot au milieu de la table avec un clin d'oeil. Je ne voulais pas d'un cadavre sur le dos, ca aurait été quelque peu problématique.

Je n'avais pas écrit la date dans un coin de mon parchemin, que je savais que je n'arriverai pas à à noter quoi que ce soit avec cet engin de la mort. Je fus tenté un instant de demander au Gryffondor ce qu'il foutait avec ses affaires... Mais après réflexion, je préférais ne même pas le savoir. Oui, ca valait mieux comme ca. J'attrapai ma baguette magique que j'avais posé sur un coin de la table et posai la plume devant. Je tapotai sur l'objet tout en prononçant la formule magique adéquate -reparo- et inutile de préciser que l'instant d'après, elle avait déjà bien meilleure mine ! Je prenais l'autre de Chuck pour lui faire subir le même traitement -qui ne lui ferait pas de mal non plus- et la lui tendais :

- C'est mieux comme ca, non ?
Demandai-je dans un sourire.

Travailler avec du joli matos, ca donnait déjà plus envie; même si dans tout las cas, les potions, c'était barbant. Et puis à la moindre erreur, il y avait une chance sur dix pour que ca explose, ce que n'importe qui aurait pu trouver marrant si ce genre de choses arrivait; sauf Nakamura, alors du coup, tout le monde prenait bien garde à ne pas se planter. Avec les années, les élèves avaient plus ou moins appris à dompter la bête, et cela consistait à faire ce qu'elle demandait pour être plus ou moins tranquille. Plus ou moins, parce qu'apparemment ca devait faire partir du boulot préféré des profs que de torturer mentalement leurs petites têtes blondes. Je pouvais presque affirmer que les premières années se rendaient à certains cours la peur au ventre.
On pouvait les comprendre.

Mais avec le temps, les remarques devenaient étanches. Par habitude sûrement. Je me demandais quel serait le nouveau plan diabolique pour parer cette défense inconsciente de leurs élèves. Et oui, la surdose de croissants engendrait la travail des neurones et de l'imagination. Espérons aussi que ce soit le cas pour le concentration dans la confection des potions !

- Ça va, à part la perspective de quelques heures en compagnie d'un chaudron?

- Tu remues le couteau dans la plaie là
, j'évoquais son rappel à propos les deux heures que nous allons devoir subir, là maintenant,tout de suite, et en plus de ca j'étais fière de mon jeu de mots -le sang, les potions à mélanger, vous pigez le truc ?- et en plus j'avais fait de deux pierres un coup. Mais oui. Ca va.

Et c'était presque bizarre d'avoir une conversation normale avec Chuck. Au moins je ne m'en plaignais pas, mais du coup, j'avais de vieux tics tel que couper court à la discussion à l'aide de réponses courtes; alors il fallait que je fasse comme tout être humain civilisé et poli.

- Et toi ?


Ca, autant dire que c'était une grande première puisque jusqu'à maintenant, je n'avais jamais cherché à comprendre le phénomène Chuck Carlton. Et là, ce n'était pas par ce que c'était rhétorique que je posais la question, mais parce que je voulais savoir la réponse. Que ca aille ou pas, de toute façon, je me doutais qu'il ne dirait pas vraiment la vérité; tout le monde, même lorsqu'on allait au plus mal, disait que c'était la grande forme. Après il y avait bien sûr la catégorie de ceux qui voulaient se faire plaindre avec un regard de cocker et des réponses vaseuses, mais ca, c'était encore une autre histoire.

Le début du cours fut indiqué par le claquement de la porte de la salle de classe dans notre dos. Jetant un rapide regard autour de moi, je n'avais même pas remarqué que la salle de classe était à présent bien remplie. Bien sûr, tout les Poufsouffle et Gryffondor étaient là; il n'y avait aucun retardataire.
J'écoutais d'une oreille distraite ce que la prof expliquait à propos de la préparation du jour alors qu'elle notait au tableau tout ce que nous avions à savoir pour la réaliser.

- Dis-moi Taylord...

J'écrivais le nom de la potion -le philtre de paix, quelle bonne blague, preuve du cynisme de la professeur- et relevait la tête en direction du rouge et or...

- J'ai trouvé ça dans la salle commune, par terre. J'ai vu que c'était à toi... Je me suis dit que tu préfèrerais que ça ne traîne pas n'importe où.

… qui me mettait à présent une lettre sous le nez. Curieuse, je prenais discrètement la missive car je n'avais pas envie de me la faire confisquer, surtout si je n'avais même pas le temps de voir ce que c'était, à la simple vu de l'écriture sur le recto de l'enveloppe, je la reconnaissais, mais comment se faisait-il qu'une de mes lettres ait pu traîner dans la salle commune ? A première vue, ca me semblait impossible parce que je ne me baladais jamais avec mon courrier sur moi à part quand je le recevais et dès lors je prenais toujours garde qu'il soit rangé correctement dans mes affaires. Je ne vérifiais pas souvent si tout était à sa place bien sûr, alors je ne m'étais pas rendue compte que celle ci avait disparu. Et puis apparemment ce n'était pas n'importe laquelle puisqu'il ne s'agissait pas d'une enveloppe parcheminée, mais plutôt de l'une de celle qu'on trouvait dans les commerces moldus. Je retournai le paquetage pour en vérifier le contenu et apercevais un coin d'une photo.
De la photo.

En l'espace d'un instant, mon visage s'était figé et chaque partie de mon corps s'était raidi également. Pendant quelques secondes, je n'eus aucune réaction, car je ne savais tout simplement pas comment réagir. Ca ne dura pas bien longtemps toutefois parce que subitement, brusquement, je retrouvais l'usage de mes mouvements.

- Vraiment ?! J'avais essayé d'adopter le ton le plus neutre possible; mais sans succès. A la place mon ton était froid, sec et pincé.

Je l'avais dit, je ne laissais pas traîner ce genre de choses aux yeux de n'importe qui, surtout ca. Je savais parfaitement où je stockais ces lettres là et elles étaient tellement bien rangées que moi même quand je cherchais quelque chose dans ma valise, je devais farfouiller plus dans le fond si d'aventure, j'avais envie de les lire. Alors la question était : comment cela avait-il pu léviter « dans la salle commune des Gryffondor » ?! Ca par contre, c'était le genre de pilule qui passait de travers.

Ma bonne humeur venait de fondre comme neige au soleil. Je me concentrais de toutes mes forces sur l'écriture du tableau sans succès. Je ne devais surtout pas parler; je savais par avance que je me mettrais alors inévitablement en colère.
Je mettais un point d'honneur sur ma vie privée ainsi que sur celle des autres. Je partais du principe que les gens ne disaient que ce qu'ils avaient envie de dire à propos de choses qu'ils jugeaient intimes. On entrait pas dans le jardin secret de quelqu'un, comme ca, comme si de rien était. Surtout que ce sujet là en particulier restait trop douloureux pour que j'arrive à en parler. Déjà qu'avec les autres membres de ma famille j'avais du mal... alors avec les autres... ?! Parce que j'étais certaine que Chuck avait du lire ce qu'il y avait à l'intérieur, c'était logique après tout, tout individu qui trouvait une lettre par terre regardait ce qu'il y avait dedans, moi la première. Seulement, le terme « trouver » me titillait fortement. Il venait de se trahir tout seul parce que sinon il n'aurait pas affiché cette mine aussi décontractée. Je le connaissais trop bien avec le temps pour savoir qu'au contraire s'il était vraiment tombé dessus par hasard, il n'aurait pas fait comme si de rien était et m'aurait plutôt harcelé de nouvelles questions, avec le petit côté théâtral pour dédramatiser le truc qui le caractérisait si bien. Moi aussi, j'étais au courant de la méthode pour la pratiquer également. Et puis comme par hasard aussi, ce serait également lui qui l'aurait vu traîner par terre avant tout les autres ? Non seulement le scénario semblait mauvais, mais ca faisait beaucoup de « hasards », d'un coup !

- D'où tu la sors ?! Questionnais-je d'une façon impétueuse et brutale, annonçant clairement que ce n'était même pas envisageable d'inventer une quelconque connerie. Au contraire, ca risquait d'être encore pire. Une fois de plus je n'avais pas pu me tenir à la résolution que j'avais prise et je n'avais pas pu m'empêcher d'ouvrir la bouche.

Le fil récent de notre amitié n'était déjà pas bien solide. Mais en plus, présent, il y avait même une bougie placée juste en dessous pour l'aider à se briser encore plus vite.
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MessageSujet: Re: Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C]   Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] Icon_minitimeSam 12 Mar - 18:32

Et c'est de Sofia Coppola en plus, excuse-toi du peu Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] 47351 Tu serais presque magnifique dans ce clip dis moi...

Il y encore quelques semaines de ça le fait que nos jambes se touchent auraient mis Taylord hors d'elle et elle m'aurait regardé genre "dégage avec tes sales pattes" (notez comme je suis brimé), mais là, retour de situation plutôt agréable, elle ne semblait pas croire que le manque de place était de am faute (nan mais il ne manquerait plus que ça) et que mes pauvres jambes repliées en quatre faisaient ce qu'elles pouvaient, et si elles touchaient les siennes, eh ben c'était tant pis. Ce qui m'arrangeait entre nous. Non seulement je n'étais pas dans une position super confortable donc ça m'aurait embêté de devoir encore plus me ratatiner, mais soyons francs j'en profitais aussi, hein, la chair reste faible quoi qu'il arrive, et être installé tout contre Taylord c'était très confortable ma foi, d'ailleurs j'en avais pu faire l'expérience auparavant dans mon rêve, mais ça, c'est une autre histoire.

Cette chère enfant regarda ma plume d'un drôle d'oeil - oui, cela me revenait, il me semble bien que mon sac avait servi de ballon de foot de fortune hier car on avait eu envie de se faire un petit match avec mes potes, et bien évidemment ce ne fut pas sans dommages collatéraux, mes plumes le prouvant par a + b. Bah, pour ce que je m'en servais. D'ailleurs je notais au passage la providence bien sympathique qui avait placé Taylord à côté de moi car dans le genre encyclopédie ambulante elle n'était pas mal - fatalement, quand on se tape un Serdaigle... chut, ne pas y penser. C'était le sujet qui risquait de faire remonter nos vieilles disputes - donc je n'aurais pas trop d'efforts à faire. J'haussai les épaules; ben quoi, une plume cassée reste une plume, je suis sûr qu'elle pouvait encore écrire, plus ou moins bien, certes, mais bon, pour ce que j'en avais à faire...


- Ou alors, tu peux prendre de l'encre, c'est bien pratique aussi

Je n'eus pas le temps de répliquer que mon sang valait mille fois mieux que ce jus de chaussettes qu'elle avait sorti sa baguette et hop, en un tournemain, avait réparé sa plume puis la mienne. Non mais, formidable cette petite! Bien évidemment c'était une chose que j'aurais pu faire, mais encore une fois les cours étant le cadet de mes soucis surtout en ce moment, je n'avais même pas pensé à perdre quelques secondes de mon temps pour retaper mon matériel scolaire. J'appliquai à la lettre l'adage "remettre à demain ce qu'il faut faire aujourd'hui surtout quand ça nous fait chier", un point c'est tout. Un petit sourire aux lèvres devant mes plumes toutes remises à neuf, je me mis à jouer avec celle que tenais entre mes doigts et retins un "Mais tu aurais presque pu aller à Serdaigle dis donc!" parce qu'encore une fois, je préférais éviter de lancer la bombe atomique qui nous ramènerait au temps de la guerre froide. Je lui lançai un regard amusé :

- Tu sais que tu t'approches jour en jour de la perfection? et puis j'ajoutai, rien que pour l'embêter : Encore un peu d'efforts et tu seras comme moi...

Mais la conversation fut quelque peu gênée par l'autre bonne femme là, qui commençait son cours avec autant d'enthousiasme que moi quand il me fallait faire mes devoirs. Nakamura aurait pu être mignonne si 1) elle n'avait pas été blonde et 2) si elle n'avait pas porté tous les clichés de la blonde qui se croit supérieure et qui en est donc hautaine, méchante, froide, ce qui faisait d'elle une poupée frigide au même titre que nos chères consœurs de Serpentard dans le genre Ambre Serana et compagnie. Ces nanas auraient pu être mignonnes si elle souriait un peu plus à la vie, au lieu de tirer des tronches comme si on venait d'enterrer toute leur famille par un jour gris et pluvieux. Ilaya par exemple, même si elle était blonde, savait mettre cela à profit et elle était plutôt solaire, et c'était ce que j'aimais chez une fille. Dans le genre élouissante Lilian était parfaite aussi, mais elle était brune, ce qui était un net avantage à mes yeux. Bref, alors que je me perdais dans ces élucubatrions de jolis visages et autres, j'entendis vaguement que le sujet d'aujourd'hui était le Pgiltre de paix ce qui, il faut bien le dire, était formidablement amusant, pure coïncidence évidemment, mais la paix était à l"ordre du jour puisque nous mettions avec Taylord à l'épreuve notre pacte tout récent de fraternisation.

Si bien que je m'approchai plus près de Taylord pour discuter à voix basse, car évidemment Nakamura appartenait à ce genre de profs chiants qui n'acceptent pas que leur salle serve de salon de thé, ce qui est bien dommage, car les cours auraient pu être nettement plus attrayants, mais bon.

J'aurais bien lancé la conversation sur des sujets hautement plus passionnants comme les résultats des Yankees à leur dernier match ou bien diverses sujets qui m'intéressaient aux Etats-Unis car quoi de mieux que m'entretenir avec une autochtone, mais vu le regard glacial que Nakamura lança dans notre direction, je savais que si je faisais le pitre c'était la porte avant que j'ai eu le temps de dire fuck, et ces derniers temps je m'étais déjà fait tellement viré de cours qu'on allait me croire mort, alors j'avais pris la bonne résolution (en mars, ce n'est jamais trop tard) d'assister un peu plus souvent aux cours, aussi chiants soient-ils.


- Mais oui. Ca va. Et toi?

Comme pour une fois elle était plutôt investie dans la conversation je passais outre qu'elle disait "oui ça va" comme tout un chacun à savoir qu'on disait oui alors que tout n'allait pas forcément bien - moi le premier. J'aurais pu m'énerver car mademoiselle ne parlait jamais ou alors il fallait lui tirer les vers du nez, mais alors étant donné que j'avais sans le préméditer découvert pourquoi, j'avais plutôt intérêt à fermer ma gueule, sinon a ne serait pas de la Bièraubeurre qu'elle me renverserai dessus mais de la soude caustique... Abimez une si jolie tête vous avouerez que c'est dommage; du coup, je répondis sur le même ton, lui souriant également :


- Yep, ça va toujours!

Et c'est là que les choses se corsèrent. Parce que voyez-vous, moi j'avais opté pour la solution du mec honnête qui décide de rendre à César ce qui appartient à César par souci de justice (c'est beau). Mais à en juger de l'expression du visage de Taylord quand elle comprit ce que je lui remettais, l'épisode bascula du genre série américaine tranquillou où les seules préoccupations des élèves du lycée sont de s'amuser à celui du genre horreur, et à n'en pas douter Taylord allait muter en loup-garou en deux temps trois mouvements et me bouffer la tronche d'un coup de dent. Ah bah sympa, voilà comment on est remercié. De mon côté je ne bronchai pas, arborant toujours l'air du mec parfaitement zen qui n'a rien à se repprocher - car c'était vrai, quoi, j'avais juste délégué quelqu'un pour aller fouiller dans les affaires de Reegan, c'est bon, y'avait pas mort d'homme non plus, merde. Sans compter que c'était à moi que cette affaire avait porté préjudice, d'abord. Parce que je ne m'attendais pas à un truc pareil et ça m'avait poursuivi toute la semaine, m'empêchant presque de m'amuser à fond. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que Taylord avait perdu son petit frère, sa soeur, ses parents, qu'on lui avait tout piqué d'un coup alors qu'elle n'avait jamais rien demandé à personne et qu'elle faisait tranquillement du poney dans les belles étendues du Texas. Pourquoi ce genre de choses n'arrivaient pas aux abrutis finis, tiens, à choisir, j'aurais préféré que mes parents absolument inutiles crèvent à la place de ceux de Taylord. C'était toujours pareil : ceux qui avaient la chance d'avoir un truc génial, on leur enlevait, et ceux qui se coltinaient un truc pourri, ben c'était pour la vie. Tu parles d'une justice. C'est pour ça que j'avais opté pour la logique Carpe Diem et surtout Carpe Diem à fond, parce que le bonheur ce n'était ni le destin ni la vie qui nous l'apporterait mais nous seuls, et que je préférais être seul maître à bord. Bref, dans tout ça, elle n'allait pas me chier une pendule pour une malheureuse lettre, bon dieu.

- Vraiment ?!

- Eh bien oui, vraiment!!
fis-je d'un ton tout aussi sec, du genre je m'offusque que tu me soupçonnes. C'est beau l'auto-persuasion. De rien, ajoutai-je, froidement.

Simplement l'adversaire était malin - j'en avais déjà fait l'expérience - alors il fallait jouer serré. Je lisais déjà sur son visage les soupçons qu'elle éprouvait à mon égard. Ah bah vive la confiance! Moi qui croyais qu'on était amis! J'abandonnai toute tentative de faire semblant de suivre le cours - de toute façon les élèves s'affairaient autour de leur chaudron alors on pouvait toujours prétendre discuter de la potion.


- D'où tu la sors ?!


Eh oh eh oh, pas la peine de s'énerver, je savais le faire moi aussi... Eh bien il n'avait pas été bien efficace, le philtre de paix...

[b]- Aux innocents les mains pleines, comme on dit!
m'insurgeai-je. Puisque je te dis que je l'ai trouvée... Et puis, est-ce que je te l'aurais rendue en mains propres si je te l'avais piquée? Un point pour moi, hé hé. Elle traînait par terre, je l'ai ramassée, c'est tout, tu veux que je te fasse un dessin? C'est quand même pas de ma faute si tu l'as perdue dans la salle commune, conclus-je, boudeur.

Ca pouvait marcher. De toute façon, je savais pertinemment que la chose qui l'ennuyait réellement, c'était que je savais, maintenant. Je savais ce qu'elle s'évertuait à cacher. Répondant à sa question muette, je dis plus gentiment:


- Et oui, j'ai vu ce qu'il y avait dedans. Fatalement, on trouve une lettre inconnue, on l'ouvre, on la lit. J'hésitai avant de rajouter : Tu caches bien ton jeu. Je suis désolé pour ta famille en tout cas, bien que ça te fasse une belle jambe je te l'accorde...

Je n'arrivais pas à m'enlever l'image de la maison toute brûlée et rien que d'imaginer à la place de Taylord et à mon petit frère tout calciné, ça me donnait des envies de meurtre.

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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C]   Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] Icon_minitimeDim 13 Mar - 16:56

Nan mais n'en doute pas je suis magnifique dans ce clip Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] 804888


Du coup, la plume remise à neuf glissait agilement sur le parchemin. C'était dans ces cas là que je trouvais bien utile d'être une sorcière, même s'il m'arrivait encore par moments d'oublier que ma baguette magique était là pour me rendre service, pour une chose aussi basique que pour faire mon lit par exemple. Normalement, les Efles de maison s'en chargeait, mais par habitude je retirais toujours rapidement lorsque je n'étais pas en retard comme ce matin les draps ainsi que la couette alors que d'un coup de baguette magique, j'aurais pu le faire parfaitement au carré. Je n'étais pas dépendante de la magie; ce que j'avais la possibilité de faire assez facilement, je le faisais. Mais bien entendu, dans un cas comme celui ci, réparer les objets en deux temps et même pas trois mouvements c'était assez séduisant comme option alors autant aussi en profiter quand on en a l'utilité. Combien de fois on nous avait répété qu'il était interdit d'utiliser nos compétences en matière de sorcellerie en dehors de l'enceinte du château. On pouvait comprendre pourquoi; ils voulaient certainement limiter la casse; mais quand même, ca faisait plus chier qu'autre chose.

- Tu sais que tu t'approches jour en jour de la perfection? Encore un peu d'efforts et tu seras comme moi...

Effectivement, ca changeait des insultes salaces que nous avions pour coutume de nous lancer à la tronche, même si l'un comme l'autre nous n'avions pas abandonné ce petit goût pour le titillement. On ne peut pas en demander trop d'un coup, il fallait y aller progressivement. Et je trouvais que pour le moment, nous nous débrouillions pas trop mal; ca viendrait sans doute mieux par la suite.

- M'en voilà informée et ravie. Du plat de la main, je passai un coup sec sur mon parchemin pour l'aider à se maintenir en place. J'avais eu la mauvaise idée de le rouler auparavant, alors, il ne cessait de revenir sur lui même, ce qui était plus exaspérant qu'autre chose. Mais du coup, je préfère rester à ce stade. Avec un petit air entendu et l'ombre d'un sourire, je concluais; ca m'embêterai quand même beaucoup de te ressembler.

Quand je disais que les petites piques n'avaient pas cessé, ce n'était pas pour rien, mais ce n'était pas insultant non plus. Aller, il fallait se dire que c'était ca le plus important après tout ! Ca ne m'aurait pas dérangé de converser de cette manière, mais bien entendu, c'était sans compter avec notre professeur préférée. Bon en même temps ce n'était pas le lieu le plus idéal pour babiller en mangeant des cookies mais de là à se prendre un coup de baguette magique bien placé sur la tête dès qu'on ouvrait la bouche pour dire quelque chose qui n'était pas en rapport, il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin non plus. Je n'avais jamais vu Nakamura à l'action donc je ne pouvais pas affirmer de tels propos bien sûr, mais mon petit doigt me disait qu'elle en était aisément capable !

D'ailleurs, la suite aurait été bien plus simple si nous nous en étions tenu là, mais à croire que notre « amitié » était déjà sur les bancs du test. Ma lettre à la ma main, j'agissais surtout impulsivement, comme je l'avais toujours souvent fait, ne sachant pas comment me comporter autrement dans tout les cas. Impossible pour moi de m'écraser sur ce coup car l'enjeu était trop important.

- Eh bien oui, vraiment!!

Mouais mouais mouais, ce n'était pas ca qui allait me faire changer d'avis encore plus facilement; au contraire, je lui adressais un regard d'autant plus assassin que j'avais le droit d'être méfiante quand même ! Surtout quand on savait quel type de personnage on avait en face de soi, tout de suite, il avait l'air moins honnête.
Bref.

- De rien.

Je me contentais de marmonner pour moi même, plus grognon que jamais, commençant d'abord par fourrer la fameuse lettre entre deux feuilles d'un de mes bouquins dans mon sac. C'aurait été le pompon si en plus de ca, Nakamura me la subtilisait !
Ce qui n'allait pas malgré tout me clouer le bec, elle pouvait toujours courir, de toute façon, ce n'était pas son problème. Ou même pour une fois ca m'aurait arrangé de me faire virer -déjà dit, oui, mais au moins, une fois dehors, la discussion serait plus libre.

- Aux innocents les mains pleines, comme on dit! Puisque je te dis que je l'ai trouvée... Et puis, est-ce que je te l'aurais rendue en mains propres si je te l'avais piquée? Elle traînait par terre, je l'ai ramassée, c'est tout, tu veux que je te fasse un dessin? C'est quand même pas de ma faute si tu l'as perdue dans la salle commune.

Je claquai ma langue contre mon palet, agacée et me levai pour aller chercher ce dont nous aurions besoin pour fabriquer le philtre de Paix. Ahah, mais qu'est-ce que c'était ironique ! A la limite, si elle était réussie, j'en prendrai une gorgée ou deux; mais vu comme ca semblait bien parti, on ne savait jamais. Je n'avais pas envie de me faire empoisonner avec, je laissais donc cette option en attente. Devant l'armoire, je restais pleine de doutes; et pour cause. J'avais la certitude que de toute façon, elle n'avait pas pu sortir de la chambre comme ca, cette lettre; mais d'un autre côté, ca faisait tellement de temps aussi que je n'avais pas mis la main dessus alors peut être que dans un moment de panique ou d'égarement elle avait pu se retrouver dans une poche, ou dans mon sac, et tomber. Ou tout simplement, je n'avais pas eu le souvenir d'avoir voulu me trimballer un jour avec et cela expliquait tout.

Les bras chargés d'ingrédients, je les posai sur la table et reprenais place pour terminer cette confrontation. Lançant toujours un coup d'oeil suspicieux à Chuck, j'hésitais encore, quant à savoir ou faire basculer la balance. Il fallait être rusé comme un joueur d'échec. Mon concurrent était tout aussi doué que moi en la matière.

- Bon. Autant ne pas polémiquer là dessus ni envenimer les choses, car la situation précaire dans laquelle nous étions depuis quelques temps était fragile. Pour piéger l'ennemi, il fallait savoir prendre son temps, et pendant un cours de potions, c'était impossible à réaliser. Je décidais de garder tout ca dans un petit coin de ma tête et de le ressortir lorsque nous aurions des bases un peu plus solides. Ce qui était fait était fait maintenant de toute façon. Désolée. Avec ca, il ne m'embêterait plus.

Je commençais à mettre en miette ma carapace de scarabée, ce qui semblait facile à première vue mais en réalité beaucoup plus complexe lorsqu'on se penchait un peu sur la question. Ce n'était pas les petites bestioles qu'on trouvait parfois sur sa terrasse en plus, mais plutôt une espèce d'insecte mutant, tout sauf mignon à regarder.

- Et oui, j'ai vu ce qu'il y avait dedans. Tu caches bien ton jeu. Je suis désolé pour ta famille en tout cas, bien que ça te fasse une belle jambe je te l'accorde...

Un geste un peu sec me fit déraper, manquant de m'érafler le doigt, mais au moins j'avais réussi à rendre en poussière la carapace récalcitrante et ce parce que je ne voyais pas en quoi je « cachais bien mon jeu », puisque je n'avais pas envie d'en parler, et c'était tout. Je ne voyais pas ce qu'il y avait de mal à cela et là dessus je restais butée. Si j'avais envie de dire quoi que ce soit sur le sujet, je le dirais, mais sinon, il ne fallait pas compter sur moi.

- Non. Je plongeais mes yeux dans les siens, essayant de percer le moindre mystère de ses pupilles, tentant vainement de déceler le vrai du faux, mais la vérité avait décidé de rester bien cachée aujourd'hui et je devrais attendre.

Pourquoi est-ce que j'avais répondu ca ? J'avais parlé sans réfléchir et instinctivement, donc même moi je n'en savais rien; on m'avait trop répété ces paroles pour qu'elles paraissent dénuées de sens la plupart du temps, alors pourquoi là mon cerveau avait-il estimé qu'il en était autrement ? Peut être parce qu'il se souvenait que son camarade avec également un frère. Il y fallait vraiment avoir un coeur de pierre pour croire qu'on ne ressentait rien à la perte d'un proche.

- Tiens, commence à mélanger s'il te plaît, je venais de laisser tomber la poudre de carapace de scarabée dans la marmite, vérifiant la suite des opérations. Voilà, il va falloir attendre un moment, rajouter ca ensuite, je désignai une substance en pot non identifiée, et touiller encore un peu. Je regardais ma montre pour savoir quand nous aurions à mettre le reste. Autant changer de sujet tout de suite, on s'en porterait mieux tout le deux et en plus, un scandale serait évité.
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MessageSujet: Re: Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C]   Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] Icon_minitimeSam 19 Mar - 19:41

http://www.gala.fr/var/gal/storage/images/media/images/photos_lifestyle/mode/les_stars_et_la_mode/natalie_portman_miss_dior2/1519262-1-fre-FR/natalie_portman_miss_dior_article_big.jpg Par contre je ne te trouve pas très habillée... Enfin pour ce que ça me dérange... Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] 202861

Quand je pense que pendant ce temps là les résultats des Yankees n'étaient pas aussi bons que la saison dernière et qu'ils devraient bientôt jouer un match décisif; qu'à côté de cela les gens se morfondaient autour de moi parce qu'ils n'avaient pas eu une assez bonne note en Métamorphose et que dans tous les esprits trottait de l'inquiétude au sujet des Mangemorts qui, apparemment, rôdaient... Je me disais que le monde était un vaste tourbillon prêt à nous engloutir en moins de deux. C'était pour ça et pas pour le simple plaisir d'emmerder le monde (quoi que, c'était sympa aussi) que j'adoptais une telle attitude. Je préfèrais mille fois mieux faire n'importe quoi, profiter de la vie, vivre comme je l'entendais, faire la fête, et tant pis si j'avais des sales notes ou pas assez de préocupations "d'adultes". Je m'en foutais; certains me voyaient peut-être comme un chieur sans cervelle mais je savais parfaitement que moi au moins je m'éclatai à chaque instant, contrairement à eux, et je n'avais donc strictement rien à leur envier. Ce n'était pas de ma faute si les gens n'étaient pas capable de se rendre compte que puisque tout était de la merde, puisque rien ne se passait comme on l'aurait voulu, il fallait prendre la vie à bras le corps et pas attendre qu'elle nous étripe. Sans doute l'avais-je compris plus tôt que les autres parce que j'avais grandi dans un endroit où j'avais dû me construire tout seul, mais ce n'était pas mon problème si les autres n'ouvraient pas les yeux. La vie finalement c'était comme la rue : mieux valait faire sa propre loi que subir celle des autres, et j'avais toujours fonctionné ainsi, en leader qui impose ses règles qui se limitaient à : kiffe et profite. C'était mon unique credo, et j'emmerdais ceux qui le critiquaient.

Pour en revenir à Taylord, les images de mon rêve de cette nuit s'éloignaient de plus en plus hélas, car depuis que je lui avais rendu sa lettre et qu'elle me soupçonnait de lui avoir chipée, son visage avait repris cet air que je lui connaissais bien, à savoir le T-rex prêt à s'énerver, et croyez-moi cela ne présageait de bon. Mais bon, je n'avais rien à me reprocher, hein, je lui avais rendu son bien, alors zut, et puis son air profondément vexé m'énerva encore plus et je n'ajoutais rien sur le coup, préférant lui faire bien sûr que ses accusations presque inavouées étaient honteuses et que j'étais aussi blanc que la colombe - oui, oui, parfaitement. L'avantage c'était que je me cachais mon jeu autant qu'elle - et cela je l'avais compris en découvrant l'histoire de sa famille - et que j'étais persuadé qu'elle était incertaine quant à celui que j'étais réellement. Tant mieux. C'était d'ailleurs pareil pour tout le monde ici, et je m'en portais tout aussi bien. Paraître est la meilleure façon d'avoir la paix. Et à en juger de ma cote de popularité dans le château, je n'avais pas à me plaindre, loin de là!

Je restai sans bouger et la regardai s'éloigner aller chercher les ingrédients. Par flemme et par agacement surtout je ne m'aidai pas pour l'aider - bien fait pour elle. J'attrapai mon livre de potions uniquement pour la forme, le calait sur mes genoux et fis semblant de le lire, mais autant avouer que je me préoccupais de la confection d'un philtre de paix autant que de ma première chaussette. Les yeux fixés sur les mots, sans les lire, je réfléchis à la situation qui en à peu près deux secondes et demi avait basculé. Mais bon sang c'était de sa faute à elle aussi! A force d'être aimable comme une porte de prison, elle foutait tout en l'air, même notre tentative d'amitié pour une simple et foutue lettre! Quand elle revint je croisai son regard douteux et un peu assassin et lui retournai tout autant amical, mais, à croire que finalement elle savait se montrer sympathique, elle s'excusa, contre toute attente:


- Bon. Désolée.

Je posai le livre ouvert sur la table et haussai les épaules en me détachant de mon air passablement énervé. Ok, d'accord, j'acceptais, qu'on n'en parle plus. Après tout, j'étais tout à fait enclin à faire des efforts du moment qu'elle fasse pareil. Mais alors qu'elle commençait à éplucher ces trucs visqueux qu'on allait mijoter dans notre chaudron, et que je tentai de lui montrer mon soutien pour ce qui lui était arrivé, elle se braqua une nouvelle fois, en me coupant, catégorique:

- Non.

Je haussai un sourcil, les yeux braqués dans les siens. Putain, qu'elle était chiante...

Mais au fond... Je compris, soudain, quelque chose. Je ne pouvais pas la blâmer de vouloir se protéger. Et puis, j'aurais été bien ingrat de la reprendre là-dessus... Personne ici ne savait ma vie à Bristol, cet aversion que j'avais pour mes parents mous et inutiles, ce chagrin pour mon petit frère à qui j'aurais aimé donné une enfance digne de ce nom; tout le monde croyait que j'étais le petit fils à papa bien gâté qui avait toujours eu ce qu'il voulait et qui continuait à Poudlard, enchaînant les potes, les soirées, les filles, s'amusant tout le temps. Mais une chose est sûre : on est meilleur pour donner des conseils aux autres qu'à soi-même. Ce que je pensais pour Taylord aurait pû s'appliquer à moi, mais jamais je ne l'aurais fait pour autant. Je trouvais comme excuse que ce qu'elle avait vécu était mille fois pire et qu'il n'y avait donc pas de comparaison possible. Mais au fond...


- Tiens, commence à mélanger s'il te plaît. Voilà, il va falloir attendre un moment, rajouter ca ensuite, et touiller encore un peu.


Si j'avais écouté ma première pulsion ç'aurait été de lui dire fuck off et que la potion pouvait bien aller se faire voir en enfer et que nous avions mieux à faire; mais une fois n'était pas coutume, je connaissais la bête, et je savais comme elle pouvait se braquer autant que moi - et là je pensais à ce fameux cours de botanique. Obéissant, j'attrapai le pot en question, puis je mélangeais de l'autre main, comme indiqué sur le bouquin. J'adoptai une toute autre stratégie.

En silence je l'observai ajouter dans la mixture les trucs qu'elle avait coupé. Nakamura passa même près de nous alors que nous ne pipions mot et que nous faisions tout bien comme il fallait, ce qui je crois la surpris tellement qu'elle en resta sans voix et s'éloigna. Tant mieux. Elle nous foutait la paix et je lui foutais la paix aussi, c'était donnant donnant. Le moment venu j'ajoutai quelques gouttes du liquide dans le pot, et touillais comme Taylord me l'avait demander. De son côté, elle coupait encore quelques ingrédients sur sa petite planche en bois. Au passage, je notai que je n'aimais pas trop la voir avec son petit couteau en argent dans les mains surtout quand nous nous disputions un peu, mais bon, je pouvais toujours me défendre en lui balançant des yeux de pieuvre...

La première phase était terminée et il nous fallait attendre tranquillement que le tout bouillonne. Je tentai alors une nouvelle technique d'approche, qui me parlait bancale. J'étais certain qu'elle allait se fermer encore plus, mais pour une fois, et cela m'arrivait rarement, j'étais sincère, et j'aurais aimé qu'elle comprenne ce que j'essayai de lui faire comprendre. A voix basse je repris alors, tentant d'effacer toute trace d'énervement dans mon ton :


- Taylord, pourquoi tu te fermes comme ça?

Je marquai en temps - j'avais conscience d'être le moins bien placé pour lui dire ça et surtout le dernier à qui elle se serait confié. Mais je ne sais pas pourquoi j'avais envie de lu faire comprendre ce qu'elle faisait, et tant pis si je devais la secouer comme un prunier.

- Tu ne peux pas tout garder pour toi, surtout ça; c'est dingue, personne ici ne sait que les Mangemorts ont détruit ta famille, alors que rien qu'en ce moment on est peut-être tous dans la merde!

Une autre pause. J'avais les idées embrouiller et surtout, d'un moment à l'autre je m'attendais à ce qu'elle me rétorque que je faisais exactement pareil qu'elle. Sauf qu'à la différence de moi, elle ne savait pas ce que je cachais.

- Bref, tu ne crois pas que tu te mets trop de poids sur les épaules?

Au moins j'aurais essayé. Soit dit en passant, j'étais sûr que cet abruti de Serdaigle ne savait même pas un quart de la moitié de la vie de Taylord, et toc.

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MessageSujet: Re: Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C]   Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] Icon_minitimeMer 23 Mar - 19:04

Atteeeeeeeeend, mais je l'ai en encore mieux, sans le texte et tout !!! :D Ceci dit cette photo est très réussie Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] 804888

C'était une situation plus complexe que je ne l'avais imaginé, mais je n'avais jamais vraiment non plus songé à en parler à quelqu'un et pour cause; j'étais partie du principe que puisque personne ne voulais m'écouter ni me croire quand j'avais dit que cette forme verte n'était ni un nuage ni le fruit de mon imagination que depuis, j'avais pris le simple parti de ne plus l'évoquer. De toute façon, même du côté de ma famille, on ne m'en parlait plus également, sans doute parce qu'ils étaient contents de constater que j'avais finis par accepter ce qu'il y avait à accepter. Non, ce que j'avais accepté, c'était ce qu'eux refusait de s'admettre; mais d'un autre côté, je ne pouvais pas tellement leur en vouloir, puisqu'ils ignoraient tout du monde des sorciers.

- Taylord, pourquoi tu te fermes comme ça?

Je jetai un coup d'oeil au chaudron qui venait d'émettre un bruit pour le moins suspect, mais après vérification dans le livre, cela me confirmait seulement que c'était tout à fait normal. Je me calai au fond de ma chaise pour attendre que tout cela finisse de mijoter.

Je ne m'en rendais pas compte peut être, mais quoi que je dise, quoi que je fasse, j'avais toujours eu l'impression d'être fautive, et pourtant je ne faisais rien de mal; la preuve en était, je ne disais rien, je ne parlais de rien qui me semblait trop personnel, et je trouvais que c'était bien mieux comme ca. Certaines filles de mon dortoir avec qui j'étais le plus proche m'avais déjà posé des questions sur ma vie en Amérique, mais je n'évoquais seulement ce que je voulais, comme toujours. Elles n'avaient jamais insisté, soit par manque d'intérêt ou alors parce qu'elles jugeaient que c'était à moi d'amener le sujet. Je savais d'avance que ce n'était pas prêt d'arriver; et quand on me posait la question, dans tout les cas, je m'en sortais avec une parade. Je jugeais que ca ne servait à rien de s'apitoyer sur son sort et qu'en parler ne ferait que m'enfoncer psychologiquement, ce dont je n'avais pas envie. De plus, je ne connaissais que trop bien ce regard de pitié qu'on m'avait adressé de nombreuses fois, lorsque j'étais rentrée au Texas pour quelques mois avant mon entrée à Poudlard. Si cet événement de la vie faisait de moi une autre personne, je ne pensais pas que cela me rendait pathétique ou même plus faible que quelqu'un d'autre. Ce n'était pas juste de juger quelqu'un ou alors d'être plus tendre avec lui sous prétexte qu'il n'a plus ses parents. Ce n'est pas un critère valable pour faire sa valeur, ce que peu de gens comprenaient.

- Tu sais, commençai-je calmement, las de devoir toujours m'expliquer sur mes moindres faits et gestes, ce n'est pas le genre de choix que tu choisis volontairement ou que tu prévois...

Chacun avait une manière propre de réagir face à ce qui les bouleversait le plus. Finalement, c'était peut être plus simple que je le pensais, parce que tout simplement, je ne savais comment l'expliquer moi même. A croire que c'était comme ca. Ca ne voulait pas dire que cela m'empêchait de changer, une fois que je m'en rendais compte; mais le dicton plus facile à dire qu'à faire était tout à fait vrai dans ce cas de figure...

- Et toi ? Contre attaquai-je plus sérieusement, comment réagirais-tu ?

Ce n'était pas pour rien que je lui posais cette question; il pouvait bien dire ce qu'il voulait; mais une chose était sûre, je n'étais pas la seule ici à passer sous silence ce dont je n'avais pas envie de parler. C'aurait été prétentieux de ma part de prétendre que Chuck agirait de la même façon que la mienne comme la plupart des personnes, mais depuis quelques temps, j'y avais réfléchis. Ca m'étonnait moi même puisque la psychologie de Mister Gryffondor ne m'avait jamais tellement intéressée jusqu'à maintenant, mais pour résumer, j'en étais arrivée à la conclusion que, moi aussi, en fait, je ne le connaissais pas depuis le temps que je l'avais sur mon dos, et ce qui se résumait pour faire vite; depuis notre première année.
Et ca voulait dire ce que ca voulait dire.

Je pensais ne pas être dupe sur ce coup donc, mais sait-on jamais; ce gars était trop imprévisible pour pouvoir affirmer quoi que ce soit à son sujet. Ca par contre, j'avais du me résigner à le faire rentrer dans mon crâne.

- Tu ne peux pas tout garder pour toi, surtout ça; c'est dingue, personne ici ne sait que les Mangemorts ont détruit ta famille, alors que rien qu'en ce moment on est peut-être tous dans la merde!


Je claquai ma langue contre mon palet avec agacement. En cet instant par contre, j'aurais aimé qu'il comprenne, qu'il se mette à ma place. Si tout était aussi simple, j'aurai pu résoudre le problème toute seule non ? Mais justement on en était à des années lumières... Je me doutais bien que pour une fois, c''était une bonne intention de sa part, mais comme d'habitude, il s'y prenait mal un peu comme un enfant capricieux à qui on refuserait de donner un bonbon. Un peu à la Chuck quoi. Mais je préférais garder en tête l'image du gamin aux yeux pleurnichards, comme ca, de ce point de vue, ca devenait presque attendrissant et au moins, je n'étais pas prête à sortir les crocs.

- Tu sais bien que ca ne changerait rien
. Même moi, je percevais le petit ton pincé qu'avait pris naturellement ma voix. Et je peux t'assurer que sur toute une école, il y a sûrement d'autres élèves dans le même cas !

J'affirmais sans plus ou moins savoir, mais avec ce qu'on lisait dans le journal et les visages ravagés par les larmes qu'on voyait le matin dans la grande salle à l'arrivée du journal, cela voulait tout dire... Alors pourquoi ma tristesse devait être plus grande que les autres ? Ce n'était pas un concours où l'on comparait le quel avait le droit d'être le plus malheureux, au contraire, la détresse, ce n'est pas le genre de sentiment qu'on est capable de gérer comme on l'entend.
Ceci dit, Chuck n'était pas à cette place là. Ou peut être que si, mais que je n'en savais même rien. Ce n'était pas le moment d'avoir des remords toutefois; il pouvait bien parler de ce qu'il voulait, là aussi, c'était ses choix qu'il prenait en connaissance de cause et il n'y avait rien de blâmant dans cette manière de faire.

- Bref, tu ne crois pas que tu te mets trop de poids sur les épaules?

- Tu ne comprends pas. Ce n'était pas un reproche car on ne peut pas comprendre quand on n'a pas vécu, ce qui était tout à fait logique et il aurait été ridicule de déclencher une dispute pour ca. Mais même si ma façon d'entrevoir les choses n'était pas la meilleure solution, je ne voyais pas ce que je pouvais faire de plus ou de moins, j'étais sans cesse tiraillée entre les deux, essayant de faire du mieux que je le pouvais pour ne pas trop morfler. Les yeux des autres ne pouvaient pas voir de la même manière que les miens. Est-ce que... est-ce que tu es capable d'imaginer comme ca peut être compliqué ? Le simple fait d'en parler était compliqué, alors le reste...

C'était bien la première fois que je mettais vraiment les pieds dans le plat depuis que j'étais à Poudlard.
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MessageSujet: Re: Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C]   Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] Icon_minitimeMar 12 Avr - 20:19

Excuse moi pour le retard ma jolie - pour la peine, je te ferais un bisou Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] 47351

Oui, finalement c'était bien simple, dire fuck à tout et à tous et mener sa vie comme on l'entendait, c'était la meilleure des manières de la réussir. Enfin, d'en profiter. Car je n'avais sûrement pas le même sens du mot "réussir" que... disons... mes chers amis les Serdaigle, pour qui "réussir" devait sûrement signifier avoir à quarante ans une jolie petite femme, une ribambelle de gosses et un emploi haut placé auquel on se rendrait en sifflotant et en costard tous les matins à 8heures. Non, ça, pour moi, c'était un échec, c'était se couler dans un moule que la société nous tendait. Eh oui mes amis, Chuck Carlton est capable d'un peu de réflexion, que voulez-vous! Si j'adoptais cette attitude de bad boy qui n'en a rien à foutre, des gens, des lois, des ordres et de tout ce genre de conneries, c'était parce qu'aussi simplement je n'aimais pas le monde où nous vivions et il était hors de question que je m'y plie. Cette famille dans une banlieue pourrie dont l'ennui rythmait les journées, je l'avais reniée, et j'avais fait du peu que l'on m'offrait un terrain de jeux, du mieux que je l'avais pu. J'avais envie de vomir à la seule pensée de ce que mes parents devaient faire en cet instant. Dans notre pavillon crasseux. Ma mère? Avachie devant notre télé pourrie et qui grésillait, 1) au téléphone avec une de ses amies 2) en train de se mettre du vernis ou 3) en train d'attendre que ses bigoudis sèchent, au choix. Mon père? En train de pseudo-bricoler dans sa cabane de jardin minable où il entreposait assez de bouteilles de whisky de basse qualité pour abreuver l'Armée Rouge pendant un hiver des plus rudes. Et mon petit frère? Paumé, dans toute cette merde, d'autant plus que sa timidité ne l'aidait pas à se faire beaucoup d'amis, et que je crois qu'il était de plus en plus barricadé dans sa chambre depuis que je n'étais plus là. Et merde. Si seulement j'avais pu faire quelque chose...

- Tu sais, ce n'est pas le genre de choix que tu choisis volontairement ou que tu prévois...

Que dire de plus effectivement; je me redressai en aquiesçant et en envoyant valdinguer à l'autre bout de la pièce un petit morceau d'écaille de je ne sais trop quoi qui s'acharnait à me coller au pouce depuis que je l'avais coupé.

- A qui le dis-tu, lâchai-je pour toute réponse, réponse aussi énigmatique que rhétorique et qui ne me mouillait pas trop. Dans le genre je parle pour ne surtout rien dévoiler nous étions forts, il était donc normal que nos conversations ne soient faites que de sous-entendus: dans ce domaine là, j'avais trouvé en Taylord une rivale plutôt balèze.


- Et toi ? Comment réagirais-tu ?

Question à laquelle il m'était très facile de répondre, ce que je fis sans réfléchir plus que ça.

- Moi? Je pense que j'aurais tué tous ces connards jusqu'au dernier, ou au moins, j'aurais essayé. On ne se refait pas, j'avais dit ça sur le ton de la plaisanterie et en souriant, mais je pouvais affirmer que c'était sans doute l'une des choses la plus sincère qui avait pu sortir de mes lèvres depuis que j'étais à Poudlard. La seule pensée que ces abrutis masqués et adeptes de rites à moitié sataniques touchent à un cheveu de Coop m'hérissait le poil, quant à imaginer que pour je ne sais quelle obscure raison ils aient décidé d'anéantir ma famille, cela m'aurait peut-être pris toute ma vie mais je les aurais traqués et massacrés comme du bétail. Je me connaissais assez pour savoir que la colère l'aurait emporté et qu'elle m'aurait duré jusqu'à ce que je les défonce. Je ne disais pas là que la situation de Taylord était lâche, bien au contraire, mais disons que, mes muscles l'auraient sans contexte emportés sur ma matière grise, bien que, et j'emmerde les mauvaises langues évidemmet, j'aie les deux rassurez-vous.

N'empêche je ne pouvais m'empêcher de me dire que putain, cette nana avait une sacrée poigne de tout encaisser comme ça, sans rien dire, et que cela m'impressionnait plus que je ne voulais le reconnaître. Ca m'énervait aussi, qu'elle ne crache pas le morceau, parce que merci à moi quand même, et au hasard de m'avoir mis sur la route de cette lettre pseudo-trouvée dans la salle commune, parce que sinon les gars on en serait encore à discuter de choses à des années lumière de maintenant avec Calamity Jane si je n'avais pas eu la bonne idée de mettre les pieds dans le plat. Cela dit ça me faisait un peu revoir les choses, ajouté à cela que mes années d'expérience en compagnie de Miss Reegan me permettaient de cerner un peu mieux le personnage. D'un jeu c'était passé, malgré moi, à une réelle envie d'en savoir plus, et comme un con j'étais pris à mon propre piège mais que voulez-vous, si jolie fille il y a, le preux chevalier que j'étais n'allais pas tourner les talons et se barrer en sifflotant.

Elle avait beau faire sa belle, faire celle qui garde la face, on ne me la faisait pas à moi et je lisais dans ses yeux chocolat que rien n'était clair et calme dans son esprit. Enfin, selon moi. Après, souvenirs de la salle commune obligent, je savais aussi qu'elle était parfois là où on ne l'attendait pas et qu'on pouvait se retrouver avec une baffe dans la gueule avant d'avoir eu le temps de dire Bièraubeurre. Mais bref. La discussion m'étonnait de seconde en seconde car c'était sans doute la plus sérieuse que nous avions depuis le début, et je restai quelques instants silencieux, méditant le tout, les yeux rivés sur la cuillère qui tournait toute seule dans notre gros chaudron. L'odeur piquante qui s'en échappait me fit éternuer, et me remit en même temps les neurones en place. Dans les effluves de fumée je revoyais les images de mon rêve de cette nuit, et non non non ce n'était pas le moment de fantasmer sur Taylord en petite tenue, keep focus mon petit Chuck.


- Tu sais bien que ca ne changerait rien. Et je peux t'assurer que sur toute une école, il y a sûrement d'autres élèves dans le même cas !

Avec un pessimisme qui m'étonna moi-même je me fis la réflexion que si ce n'était pas le cas ça allait peut-être le devenir vu ce qui se tramait en ce moment, mais je rangeai mes idées noires dans un coin de mon esprit. Pas besoin d'en rajouter. Je croisai le regard de Taylord et le soutins un instant. C'était fou, ça. Elle continuait à parler du sujet sans l'aborder vraiment. Pour le moment, je n'en avais rien à carrer des autres. Et elle, dans tout ça? Elle le vivait comment? Elle pensait à quoi à Noël, quand le commun des mortels bouffait de la dinde aux marrons en s'offrant des cadeaux sous de la neige magique et des petits anges enchantés qui chantaient Jingle Bells avec des voix de poële à frire? Chez moi Noël c'était pas l'éclate non plus, mais au moins on se marrait bien avec mon frère, et c'était toujours l'occasion d'aller chiper des trucs chez les voisins parce qu'ils étaient trop plein de champagne bon marché pour nous calculer. Mais je ressentais les liens du sang, et pour rien au monde j'aurais échangé ces instants certes pourris mais inégalables avec mon petit frère. Je haïssais la pitié, je ne m'accordai pas le droit d'en avoir pour elle, mais honnêtement j'avais du chagrin, ce que je me gardai bien de lui précier, car voyez comme une réputation nous fait du mal : elle m'aurait sûrement envoyé dans les roses en y voyant là une quelconque tactique de drague. Pour une fois que ce n'était pas le cas... Quoi que évidemment vu sous un certain angle... Bref.

- J'en mettrais pas ma main à couper; ton histoire à toi est particulière. Il y en a sûrement qui ont perdu quelqu'un de leur famille mais... Mais un massacre comme celui de ta famille c'est peu probable, retins-je, ressentant soudain le besoin d'avoir du tact. Mais je ne sais pas pourquoi on en a voulu comme ça à ta famille. Tu le sais?

En plantant mes yeux dans les siens, j'avais baissé la voix, car cette discussion ne regardait personne. J'étais un peu provoquant, je le reconnaissais. J'étais curieux de savoir si elle allait oser me répondre.
Une bulle éclata dans le chaudron et attira notre attention car le feu était trop fort - le destin lui avait accordé un petit temps de réflexion. Sans mot dire j'ajoutai les autres ingrédients, bien décidé à ce qu'elle me réponde tout de même.


- Tu ne comprends pas. Est-ce que... est-ce que tu es capable d'imaginer comme ca peut être compliqué ?

- Oui, dis-je alors calmement. Et pour la première fois je me rendis compte que depuis quelques minutes, emporté par notre discussion, je ne jouais plus mon rôle. C'était dérangeant, mais plus fort que moi. Je crois que je peux. Je ne suis pas que con, tu sais, terminai-je avec un petit clin d'oeil. Mais pour la première fois j'étais naturel face à elle, et pour la première fois aussi je me rendis compte qu'il était fatiguant de paraître plutôt que d'être.
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MessageSujet: Re: Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C]   Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] Icon_minitimeVen 15 Avr - 15:10

Ce n'était pas ce genre de conversation que j'avais prévu. Ce n'était pas non plus dans mes habitudes de m'imaginer comment allait se dérouler ma journée, parce que de mon point de vu, c'était le meilleur moyen de devenir fou. A souhaiter des choses dont on sait qu'elles n'arriveront pas... A vouloir changer le passé alors qu'il est déjà trop tard ou alors déjà songer à modifier le futur alors qu'on ne sait pas de quoi demain sera fait. Ce n'était pas une vie dont j'avais envie, toutefois avec les événements récents qui se passaient hors des murs de Poudlard, beaucoup d'élèves prévoyaient déjà le pire, et si personne ne le disait à haute voix, certains devaient sûrement se voir déjà mort. Je n'étais pas plus maligne que les autres et je ne faisais pas exception à la règle à la différence près que je refusais de me laisser ronger par mes pensées qui n'avaient pas réussi à prendre le dessus. Je ne comptais pas les laisser faire dans tout les cas... Je partais du principe, que je n'avais plus rien à perdre, ce qui n'était jamais plus qu'un argument un peu maigre pour me rassurer, mais qui marchait quand même plus ou moins. Je ne savais pas jusqu'où mon courage arriverait à me porter car tant que j'étais à l'école, on ne pouvait pas considérer qu'il soit véritablement à l'épreuve. Mais j'avais emmagasiné trop de colère ces dernières années, et je doutais fort que celle ci s'évapore aussi vite que ca si je me retrouvai en face des ces personnages odieux que je considérais comme des lâches.

Mais il ne fallait pas se leurrer non plus, qu'elles étaient mes chances contre des adultes qui devaient en connaître un paquet sur les sortilèges, et encore plus ceux qu'on nommait les « impardonnables ». Mais ce n'était pas la peine de partir perdant d'avance. Cela faisait des mois et des mois et enocre des mois que je faisais preuve de patience et même si lorsque je voyais les articles dans la gazette du sorcier, ca me démangeait de brûler cet espèce de torchon, je me contenais une fois de plus parce que j'avais la certitude, qu'un jour, peu importait comment, je finirai par me venger. Je n'en avais parlé à personne, surtout parce que je n'aurai pas aimé qu'on me stoppe dans mon entreprise, aussi dangereuse soit-elle. Et c'était cette hargne qui me disait que pour le moment, ce n'était pas l'heure de passer l'arme à gauche.

Je savais que je cachais bien mon jeu; qui savait ce qui se tramait dans ma tête ? A la place, j'apparaissais calme, et à la fois sûre de moi. Mais la petite fille turbulente que j'avais été, plus jeune, avait toujours été là, elle n'avait pas changé. J'étais passée maître dans l'art qui consistait à porter un masque en permanence, et du coup, alors que la discussion se faisait de plus en plus sérieuse avec Chuck, j'avais l'impression de baisser ma garde, vraiment, pour la première fois. Bonne idée ou pas, je n'en savais rien, mais une chose était certaine, il fallait poursuivre cette conversation pour savoir où est-ce qu'elle me porterait.

- Moi? Je pense que j'aurais tué tous ces connards jusqu'au dernier, ou au moins, j'aurais essayé.

Je levai les yeux au ciel face à la réponse qui était tout à fait typique du Gryffondor, toutefois, je n'avais aucun doute quant à la véracité de ses propos. Le ton était léger oui, et dans d'autre circonstances, je n'aurais même pas pris Chuck au sérieux,et en même temps avec lui, c'était plutôt difficile, mais alors que nous nous observions dans le blanc des yeux et avec ce que je pouvais connaître de lui, je comprenais tout à fait cette réaction car après tout... C'était ce que j'avais prévu comme plan d'attaque depuis le début. A la différence près que pour une fois, je ne fonçais pas dans le tas.
Mais j'avais également compris que percevoir les véritables pensées de Carlton n'était pas une choses aisé mine de rien, alors déceler le vrai du faux... Avec le temps, il me semblait que j'y arrivais plus ou moins, nous jouions dans la même cour. Mes techniques, il les connaissait; et vice versa.

- Ce serait bête de faire le kamikaze pour n'en avoir aucun au final...

Même moi qui avait pour habitude de rester parfaitement neutre dans le ton de ma voix surtout lorsqu'il s'agissait d'un sujet comme celui ci, j'avais maigrement perçu la rage que j'avais décidé de garder dans chaque parcelle de mon corps pour qu'elle ne soit que plus explosive lorsque ce serait le bon moment. J'avais un peu la sensation d'être une bombe humaine et immédiatement cette impression me fit peur, comme si je ne savais plus vraiment qui j'étais. Il était tout à fait logique d'être consumé par la haine, ca, je l'avais bien saisi mais c'était également le meilleur moyen pour se perdre soit même, et j'avais toujours pris garde à garder l'esprit clair pour ne pas faire d'erreurs. Mais le temps n'avait pas décidé de jouer en ma faveur, plus il passait et plus il s'avérait difficile de faire comme si de rien n'était. Et pourtant je savais que chaque minute était précieuse si de mon côté, je souhaitais me perfectionner.
J'étais dans une sorte d'impasse.

- J'en mettrais pas ma main à couper; ton histoire à toi est particulière. Il y en a sûrement qui ont perdu quelqu'un de leur famille mais... Mais je ne sais pas pourquoi on en a voulu comme ça à ta famille. Tu le sais?


Comme quoi dans son propre malheur, on peut quelque fois avoir de la chance parce que tout les élèves autour de nous étaient bien trop occupés avec leurs tambouilles respective. Ils étaient obligés de converser entre eux pour ne pas se planter dans les mesures, ce que la professeur autorisait encore et d'ailleurs cette dernière ne passait plus autour de nous, peut être rassurée parce qu'il n'y avait pas de risque que je fasse exploser la salle avec notre potion, ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Bref, avec ce chuchotement ambiant, personne ne faisait attention à nous et heureusement... C'était déjà bien assez que Chuck soit au courant alors que je n'en avais même jamais parlé à mes amis les plus proches. Pas la peine non plus d'ameuter toute la pièce.

- Bien sûr que non ! Cette question partait sans doute d'un bon sentiment, mais c'était quand même difficile de répondre calmement à ce genre d'interrogations et je me retrouvais à être plus agressive dans mes propos que je ne le voulais vraiment, pour une fois que je n'avais pas envie de me prendre le bec avec Chuck. Bah, même s'il était un peu lourd par moments, peut être comprendrait-il au moins ce genre de réaction. Après tout nous n'étions que des humains, même si nous avions l'avantage de posséder une baguette magique. Etions nous des Dieux pour autant ? Non, nous étions encore très loin du compte... Sinon, je ne serais pas là.

C'était une véritable frustration pour moi qui n'avait toujours pas compris ce qu'il pouvait bien passer par la tête de quelqu'un pour se dire qu'un jour et allait faire péter une baraque avec toutes les personnes qu'il y avait à l'intérieur. Le pire dans tout ca était que j'arrivais à penser que ce n'était peut être pas plus mal... La raison, oh il était pourtant facile de se douter qu'elle était-elle vu, que l'œuvre n'était que cette des mangemorts... De la méchanceté gratuite, voilà surtout ce que c'était, mais ce n'était pas un argument recevable. Non, il n'était pas valable pour un sou et là encore, tant qu'on ne me donnerait pas une raison qui en valait la peine, je continuerai à chercher.

- Oui. Je crois que je peux. Je ne suis pas que con, tu sais.

Alors que cela aurait du me réconforter, au contraire, cela me désemparait plus qu'autre chose. Pas parce que je me morfondais dans mon malheur -je n'étais pas comme ca- mais parce que je ne pouvais m'empêcher de penser que lorsqu'on avait pas vécu pareille situation, non, on ne pouvait pas savoir... Mais en même temps, véritablement, je ne savais rien de Chuck, et même si je croyais être seule, peut être qu'il y avait plus de compréhension de sa part que je ne pouvais l'imaginer. Je n'en savais rien et ne préférait pas affirmer d'absurdités. A l'inverse, je n'aurais pas aimé qu'on le fasse pour moi. Je méditais la dessus, me tassant sur mon banc. A la place, je rebondissais :

- C'est une bonne nouvelle alors, constatai-je, mais avec un ton terne. Je n'avais même pas envie de le taquiner avec ca, et à la place, je soufflai sur les restes de poussière qu'il y avait sur la table, faisant voleter les particules dans les airs... Leur donnant un nouvel avenir.

Ceci dit, je n'étais pas prête de connaître le mien.
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MessageSujet: Re: Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C]   Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] Icon_minitimeLun 9 Mai - 0:40

Une montagne de bisous pour me faire pardonner de mon retard? Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] 47351

C'était si simple, je m'étonnais moi-même de ne pas l'avoir compris, depuis le début. Il fallait croire que le joli visage de la petite Reegan m'avait un peu perturbé, et me connaissant ce n'était pas idiot, puisque je ne pouvais pas non plus réfléchir à 100% quand j'étais face à une jolie fille que j'aurais bien emmenée dans un recoin sombre pour faire des choses que je ne dévoilerais pas à vos petites âmes sensibles. Bref, revenons à ce que je disais au début, à savoir : ce qui était simple. Ce qui était simple, limpide même, c'était que je ne pouvais tout simplement pas m'entendre avec Taylord ou tenter de me mettre à son niveau et lui montrer que je comprenais, parce que nous étions trop différents. Je veux dire : ma famille, je m'en carrais complètement, et ce depuis toujours. Mes parents n'avaient aucune valeur à mes yeux, à part celle du portefeuille. Pas très conséquente d'ailleurs. Mais d'un autre côté... Mais d'un autre côté mon enfance et mon adolescence instable, quoi que bien plus stable depuis que j'étais à Poudlard, me rapprochait de cette fille qui, il fallait bien le dire, m'emmerdait depuis la première année, chose que je lui rendais bien.

Mais ne croyez pas que l'histoire allait tourner au mélo-drame, loin de là. Dans les séries, il y a toujours un petit moment où on sort les violons, mais dans la mienne, on les rangeait vite fait. C'était juste pour avoir les yeux un peu humides, aller chercher un mouchoir et se dégourdir les jambes, mais après, c'était reparti comme en quarante. La vie pour moi c'était un vaste plateau de jeu : hors de question que je tombe dans le drama et que e perde mon temps à me torturer l'esprit pour des questions dont je n'avais de toute façons pas les réponses. Si les gens s'étaient tous dit ça un jour, il n'y aurait plus jamais de dépressions, c'est moi qui vous le dis.

J'avais fait mon choix depuis bien longtemps. Jamais de larmes, jamais de chagrin, jamais de remords, de regrets, d'inquiétude : je vivais pleinement et à fond parce qu'on ne sait jamais de quoi demain est fait, et de toute façon, si quelque chose ne va pas, il ne tient qu'à nous de positiver. Cela ne faisait pas de moi un insensible, mais cela me laissait paraître comme tel, je vous l'accorde. Tu m'étonnes que Taylord devait croire que je ne pigeais rien à son chagrin. Enfin bon, se monter un rôle de toute part a un prix, et je le payais, voilà tout. Et j'emmerdais ceux qui n'étaient pas contents.

Notre conversation avait pris un drôle de chemin, et comme c'était une première dans les annales Taylord/Chuck, je m'efforçai de paraître absorbée dans notre chaudron et son contenu, histoire que Nakamura, cette blonde aigrie qui avait le don de m'agacer, ne vienne pas tout gâcher en nous repprochant de ne pas travailler. Preuve en était que j'avais bossé, ces écailles débiles me collaient au doigt, et cela faisait 5 bonnes minutes que je m'acharnais à m'en débarrasser, mais c'était comme l'histoire du sparadrap : à peine j'avais décollé l'écaille d'un de mes doigts qu'elle se collait à celui qui l'avait décollé, du coup je devais utiliser un autre doigt, mais l'écaille quittait alors le doigt qui l'avait décollée pour se coller à nouveau sur le doigt qui avait essayé de la décoller du doigt qui l'avait décollée. Je continue?


- Ce serait bête de faire le kamikaze pour n'en avoir aucun au final...

Je choisis la manière forte, parce que cette connasse d'écaille commençait à me gonfler : je me mis donc à secouer comme un possédé ma main dans les airs, tout en invoquant mentalement l'esprit de l'écaille pour lui conseiller de déguerpir, sinon j'allais m'énerver. J'interrompis un instant mon geste, lançant un petit sourire à Taylord. Elle avait l'air agacée. Blasée, en fait. Comme d'hab, quoi...

- Qui te dit que j'en aurais aucun? Quand même, j'ai l'effet de surprise avec moi et je ne suis pas non plus un nabot comme ton McTruc là, je parierai quand même que j'amoche un ou deux Mangemort avant de me faire éjecter...

On peut rire de tout mais pas avec tout le monde - reste à savoir comment elle le prendrait elle, mais je vous avouerai que l'écaille m'énervant prodigieusement et la pensée de son Serdaigle avec qui elle minaudait m'avaient échauffé et écarté de mon but initial. Bon... Ce n'était sans doute pas le meilleur moment pour quelques petites blagues déplacées. Pour une fois que j'arrivais à avoir une discussion à peu près sérieuse avec Miss Relou-en-chef, autant éviter de la foirer. Je fis donc un effort surhumain et me repris, collant en même temps mon doigt sur la table et en appuyant bien fort, j'y laissai cette foutue écaille. Putain, enfin!


- Bien sûr que non ! Sinon, je ne serais pas là.

- Tu vois, toi aussi tu veux faire la kamikaze,
la repris-je d'un air entendu. Je le savais plus que bien : la rage quand elle nous guide est notre seule maîtresse. La raison peut toujours attendre...

Cette histoire me touchait tellement, et pourtant, je n'arrivais pas à lui montrer. De toute manière, ça lui aurait fait une belle jambe, entre nous, hein. Mais bon... Je savais que parfois, être deux à partager la colère est parfois plus supportable. Je me rappelais de nombreux soirs avec Coop, je savais ce qu'il ressentait, il savait ce que je ressentais, et rien que ça nous faisait aller un peu mieux, même si rien n'avait changé. Le problème c'est que quand on s'appelle Chuck Carlton à Poudlard, dire à quelqu'un qu'on est sérieusement et sincèrement de tout coeur avec lui, ça revient à raconter une grosse blague. Alors si en plus c'est de Taylord Reegan qu'il s'agit...


- C'est une bonne nouvelle alors, fit-elle avec presque autant de distance que d'habitude, mais j'avais cru voir une lueur d'amusement dans ses yeux. C'était déjà ça.

Mon regard se posa sur la table, où nous avions découpé et trié tous nos ingrédients. Le livre était ouvert : à en juger ce qui était écrit nous avions terminé, et d'ailleurs, la potion avait la teinte mauve foncé comme indiqué. Mais ce n'est pas ça qui retint mon intention : la main de Taylord était posé juste à côté, alors que son regard paraissait pensif. Sans réfléchir, je décalai la mienne et posai ma main sur la sienne, un instant, je la serrai un peu, lui souris, et puis, je repris ma place initiale, m'enfonçant un peu dans mon siège. La parole est d'argent mais le silence est d'or, comme aurait dit mon petit frère pour qui le jeu le plus amusant du monde était de réciter tous les proverbes qui soient (c'est mignon 5 minutes mais c'est très vite lassant, croyez-moi...).
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Taylord Reegan


Taylord Reegan
Élève de 7ème année



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Localisation : Ben regarde, sur ma licorne magique... Ah, tu la vois ? Okay, arrête le jus de citrouille alors, visiblement ça te fait pas que du bien.
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MessageSujet: Re: Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C]   Ignorant d'où je viens, incertain où je vais. [C.C] Icon_minitimeJeu 19 Mai - 21:52

Ou s'arrête le rêve; où commence la réalité ?
Mes pieds étaient pourtant bien ancrés dans le sol froid de la salle de potions, mais souvent mes yeux se perdaient dans la contemplation du mur qui se tenait en face de moi, imaginant diverses chimères qui venaient régulièrement hanter mon esprit. Et si cela c'était passé comme cela, et si à cet instant j'avais agis autrement... ? Ce n'était pas comme ca que les choses pouvaient évoluer, et cela, je l'avais bien compris depuis longtemps. Le passé restait le passé, le présent reste le présent, et il en était de même pour le futur. Revoir ses erreurs et se lamenter ne servait à rien, ce qu'on pouvait faire était de ne plus produire les mêmes fautes par la suite, ce qui constituait alors enfin la compréhension du problème. Ceci dit je restais la plupart du temps terre à terre, ne préférant pas me leurrer car quand c'était le cas, la chute en était toujours que plus difficile. Paradoxalement, je recherchais cette liberté si caractéristique des grandes plaines verdoyantes que j'avais pendant si longtemps côtoyé...

- Qui te dit que j'en aurais aucun? Quand même, j'ai l'effet de surprise avec moi et je ne suis pas non plus un nabot comme ton McTruc là, je parierai quand même que j'amoche un ou deux Mangemort avant de me faire éjecter...

Qu'est-ce qu'il était chiant quand même, Chuck. Dès qu'il en avait l'occasion il la saisissait pour remettre le sujet sur le tapis, et c'était vrai que ca me déplaisait un peu. Mais la lassitude avait pris le dessus, à quoi bon engager une combat où il n'y aurait pas de vainqueurs ?

- Sois pas bête. Le regard entendu, j'insinuais par là d'abord que ce n'était pas la peine de mettre Scott là dedans, et que si ca continuait, ca risquait vite fait de m'agacer; ensuite, même si je comprenais tout à fait de vouloir agir rapport aux mangemorts, parce que moi la première c'était ce que j'aurais fait, après tout, c'était toujours plus facile à dire qu'à faire. Mais avec lui, je pouvais avoir des doutes, j'étais certaine qu'il était tout à fait capable de faire ce qu'il était en train d'affirmer.

Je passai ma main dans mes cheveux ne faisant pas attention au manège auquel il se prêtait. Je lui aurai bien proposé un chiffon, bien utile pour se nettoyer les mains, mais n'y songeais pas. Je pensais à autre chose. En réalité, le cours ne m'intéressait plus et la mixture se portait bien, il n'y avait donc aucune inquiétude à avoir, ce qu'avait du remarquer Nakamura puisqu'elle était allée s'acharner sur d'autres élèves, moins chanceux.

Ce qu'il allait se passer ensuite, nul ne le savait.
Si les gens qui peuplaient l'école ne le montraient pas, peut être à cause de leur fierté, on sentait une pression constante dans les couloirs un peu trop vides; effectivement, personne ne trainaient vraiment seul à certaines heures de la journée et les tensions entre les Serpentard et les autres maisons, n'avait jamais été aussi présentes que maintenant. Cela voulait tout dire et rien à la fois, et moi aussi, je ne savais pas vraiment où me placer là dedans, si ce n'est que j'avais redoublé de vigilance car il y avait eu quelques coups plus que louches sur des enfant nés moldus, et même si je n'avais pas peur de me défendre -je savais cogner- je faisais en sorte de ne pas me laisser surprendre. Marcher à la terreur, je détestais ca. C'était, lâche, bas et tout ce qu'on voulait, mais il y avait encore des personnes qui s'en foutaient complètement.

- Tu vois, toi aussi tu veux faire la kamikaze.


Je clignai les yeux, plongeai le nez du côté du chaudron, satisfaite de constater que notre mixture était enfin terminé, car elle changeait une ultime fois de couleur.

- Eh, qu'est-ce que tu crois ! J'arrivais à avoir un grand contrôle de moi, d'une manière générale; pourtant dès qu'il s'agissait de ce sujet un peu trop sensible, j'étais rapidement piquée au vif, prête à charger au moindre faux pas. Non, cette histoire n'était qu'à son commencement et elle était loin de s'arrêter. Pas tant que ce désir furieux de vengeance ne serait pas assouvi.

Je replongeai dans mes rêveries parce que tout de même, ca faisait réfléchir. La professeur passait une ultime fois vers notre table et comme elle ne pipait mot, j'en déduisais que ce que nous avions fait devait la satisfaire. Une erreur et tout tombait à l'eau, les risques ainsi que les conséquences pouvaient être épouvantables si jamais on se trompait d'un infime ingrédient ou d'une manière de mélanger. Avec les mangemorts, c'était pareil, un mouvement pouvait tout changer. Un mouvement pouvait tout arrêter, une simple formule pour enlever tout souffle de vie dans un corps vivant.

J'eus un mouvement de recul, par surprise, lorsqu'une source de chaleur qui n'était autre que la main de Chuck se fit sentir sur la mienne. L'étonnement passé, je répondais à son sourire, un brin de tristesse voilant tout de même mes yeux. On ne pouvait pas prévoir l'avenir, pourtant on ne pouvait s'empêcher de croire que le destin était déjà tracé. De ce point de vue, ce n'était pas très rassurant.
Ignorant d'où je viens, incertain où je vais.


{Terminé.}
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