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Mauvais signes [Pv] (Terminé)

 
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 Mauvais signes [Pv] (Terminé)

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Daphne Kasperek


Daphne Kasperek
Assistante à l'infirmerie
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MessageSujet: Mauvais signes [Pv] (Terminé)   Mauvais signes [Pv] (Terminé) Icon_minitimeMar 13 Mar - 17:56

On pouvait tous s'accorder à dire que ce n'était pas la meilleure façon de commencer l'année. De commencer quoi que ce soit en fait. Et comment se faisait-il que je me retrouvais sur un lit d'infirmerie à regarder l'infirmière de l'école faire des allers et retours d'un bout à l'autre de la pièce, ça non plus. Tout ce que j'avais réussi à comprendre, ce qui n'était pas simple puisqu'elle faisait des gestes dans tout les sens, c'était que je devais sagement l'attendre ici pendant qu'elle s'occupait d'un élève qui... qui. Ça saignait de partout, ça gémissait, ça pleurait, ça poussait des cris, de ma place, et de ce que j'en voyais, ça ne devait pas faire du bien. D'un autre côté, en général, lorsqu'on se retrouve à l'infirmerie, c'est pas pour boire un diabolo menthe.

Je n'étais pas de nature assez curieuse pour m'intéresser aux malheurs des autres. J'avais déjà bien à faire avec les miens, alors si à tout juste onze ans je devais en plus porter tout le poids du monde sur les épaules, je n'avais qu'à me jeter du haut de cette fenêtre tout de suite, tiens. Cependant, il n'y avait rien d'autre de plus intéressant à faire ici, avant qu'on vienne me soigner à mon tour que de regarder ce qui se passait, donc à présent, c'était inévitable, moi aussi j'avais bien envie de découvrir comme cet élève avait réussi avec je ne sais quelle prouesse de se tordre la cheville de cette façon. Ça me faisait un peu tirer la grimace, parce que je trouvais ça dégoûtant, et j'étais bien contente de ne pas être à sa place. Trop de fois, j'avais pu l'être pour avoir envie de goûter de nouveau à une douleur aussi intense un jour.

Je chassais ces idées plus sombres de mon esprit et dirigeai finalement mon regard vers cette autre fille de Serpentard qui avait jugé bon de m'amener ici, tout en se curant les ongles avec une extrême concentration pour enlever la saleté qui s'était logé en dessous. Est-ce que c'était parce qu'il y avait eu des témoins, par esprit patriotique, ou bien simplement pour se donner bonne conscience, parce que c'était elle qui m'avait poussé dans les escaliers pour descendre plus vites les dortoir de la salle commune. C'était une histoire très banale en réalité, car n'ayant pas vu le coup venir, j'avais dégringolé jusque en bas, l'entraînant dans ma chute, nos deux hurlements se joignant l'un à l'autre dans la surprise. Je m'étais écorchéé le bras et le genou, elle s'en sortait mieux avec seulement quelques bleus, alors elle m'avait proposer de m'accompagner pour voir ce que Mme Pomme Fraiche pourrait faire pour me venir en aide. J'avais hargneusement refusé – elle n'avait pas compris. Je ne comprenais justement pas ce qu'elle n'avait pas compris, parce que justement, il n'y avait rien à comprendre. Je lui avais dit d'aller gentiment aller se faire voir dans ma langue natale, ce qui ne jouait pas en ma faveur puisque ici, ils parlaient tous anglais, en poussant quelques jurons pour la forme, mais l'autre, n'ayant pas l'air de se démonter. Me poussait vers la sortie avec détermination, sûrement pour ne pas subir l'humiliation que j'étais en train de lui infliger.

Je n'y pouvais rien, je ne pouvais rien changer, les accrochages physiques, je ne les supportais pas, je ne les supportais plus, et ne les supporterai jamais. Et surtout, je n'avais pas envie de faire l'effort de les supporter, et que d'une façon ou d'une autre, c'était précisément ce qu'elle avait fait, je préparais mentalement la vengeance que j'allais lui préparer, juste pour qu'elle se rappelle, qu'à l'avenir, il ne valait mieux pas pour elle qu'elle s'approche de trop près. La vengeance est un plat qui se mange froid comme on dit, et là dessus, elle pouvait me faire confiance : à présent que je l'avais dans le collimateur, elle aussi n'aurait plus que ses yeux pour pleurer, le moment venu. Et peut être qu'il allait même arriver plus tôt que prévu...

- On t'a déjà dit que tu ressemblais à une grosse truie ? Lâchai-je tout à coup, en attendant qu'elle relève la tête de ses mains potelées. Autant rendre la situation à mon avantage ; puisqu'elle ne comprenait pas un mot de polonais, je pouvais bine l'insulter de tout les noms, elle n'y verrait que du feu.

D'autant plus que j'avais employé un ton très agréable, agrémenté d'un sourire faussement sincère. Sa réaction ne se fit pas attendre : elle m'observa durant quelques secondes peut être pour vérifier que c'était bien à elle que je m'adressai, et en même temps ce n'était pas difficile puisque c'était moi qui était la plus proche dans le périmètre – vraiment pas très futée la nana. Mon plan fonctionna à merveille, ses lèvres s'étirèrent à leur tour pour découvrir de vilaines dents qui se montaient les unes sur les autres, sans aucun doute persuadée que je venais de la complimenter sur sa coupe de cheveux qui partaient dans tout les sens, ou bien sur ses vêtements qui la boudinait plus qu'autre chose. Mon comportement était bas et puéril, mais après tout, je m'adressai à quelqu'un de bas et puéril, et y prenait du plaisir par dessus le marché, alors non, je n'en éprouvai aucun remord. On m'avait trop appris à mes dépends à ne pas se fier aux gens, alors peut être que je n'avais plus naïveté d'un enfant de onze ans, mais au moins, ce n'était pas moi qui était précisément en train de tomber dans le panneau comme une bleue.

L'infirmière qu'ils appelaient Pomme Fraîche – quel nom étrange, vraiment ! - était réapparue à nos côtés, et je ne cachai pas mon contentement, lorsqu'elle eu de petits mouvements répétés des mains pour dire à ma camarade de fortune de déguerpir, après avoir échangé quelques mots. Elle n'était sûrement pas assez en mauvais état pour qu'elle daigne regarder ses bosses, et là encore j'en trouvais entière satisfaction. Toutefois, et c'était là que les choses se corsaient, parce que j'avais beau tenter de lui expliquer comment est-ce que j'avais mal exactement pour qu'elle y aille plus en délicatesse, rien y faisait, elle m'attrapait le bras sans douceur, sûrement pour essayer de voir ce qui se passait au niveau de mon coude. Cette fois c'était trop. Vraiment trop pour une seule journée, et si elle voulait poursuivre cette autopsie – parce que vue comme elle s'y prenait, ça y ressemblait franchement - elle avait intérêt à y aller plus doucement, car il n'y avait que quelques mètres pour que j'attrape le chariot à roulettes où il y avait tout son matos et que je lui lance dans les tibias !

Brusquement, je bondis sur mes jambes pour sauter du lit, en la dévisageant d'un air farouche, en m'exclamant qu'elle me faisait mal, que je ne comprenais pas ce qu'elle me disait, que ça ne servait à rien, et que, puisqu'elle n'était pas plus douce que ça, j'allais partir immédiatement ! Joignant le geste à la parole. J'allais me retourner pour sortir avec dignité, ou plutôt le peu de dignité qu'il me restait en me disant que j'allais venir à bout de ces écorchures moi même, mais c'était sans compter sur le petit nuage gris qui n'avait cessé de me suivre au dessus de ma tête de puis le début de la journée.

Car au moment de faire volte face, je percutai une nouvelle personne ; il n'y avait plus qu'un pas à faire avant que je n'enfonce la porte qui me mènerait directement à la crise d'hystérie.


Dernière édition par Daphne Kasperek le Ven 30 Mar - 20:06, édité 1 fois
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Sebastian Hansen


Sebastian Hansen
Élève de 4ème année



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MessageSujet: Re: Mauvais signes [Pv] (Terminé)   Mauvais signes [Pv] (Terminé) Icon_minitimeMar 13 Mar - 23:16

“The meeting of two personalities is like the contact of two chemical substances; if there is any reaction, both are transformed.”



Je poussai un grognement lorsque le professeur m’interpella pour accompagner Jeremy. Et puis, comme à mon habitude, j’affichais un sourire éclatant et approuvai d’un signe de tête, me levant de ma chaise. Comme toujours, c’était moi. C’était toujours moi.

Je n’avais pas trop à me plaindre du début de ma journée pourtant. En fait, depuis que j’étais à Poudlard, je n’avais pas grand-chose à signaler, négativement parlant. Pourtant j’avais été un peu secoué lors de mon arrivé, car j’affrontais l’inconnu que je détestais tant. Je devais sortir de mon petit cocon habituel, pour ce grand château dont ma mère me parlait si souvent : un lieu où je devais faire attention à moi car le danger rodait à chaque coin de couloir. A côté mon père riait, expliquant que la magie n’avait rien de dangereux bien au contraire. Et maman riait aussi, puis elle rétorquait comme elle faisait à chaque fois, avec sa petite voix de je-sais-tout-mieux-que-vous. Et papa répondait, agacé. Et ça repartait pour un coup d’engueulade. Au milieu, ma grande sœur pleurait régulièrement parce qu’elle n’en pouvait plus, et mon petit frère lui, restait dans son coin à jouer à la Xbox. Bref, autant dire que fuir l’ambiance pourrie de la maison en me réfugiant à Poudlard avait été bénéfique et je ne m’en plaignais pas.

On ne m’avait pourtant pas décrit l’école comme le paradis, bien au contraire. Ma mère avait simplement une peur bleue de la magie, mais d’un côté c’était une moldue à qui l’ont avait jeté un sortilège de gonflement le jour de mariage. Ceci explique cela. Ma grande sœur, Elisa, ne vivait pas spécialement bien ses années d’études là-bas, surtout les dernières en date, passée à travailler sous la pression de mes parents pour qu’elle réussisse ses examens finals, et ceux pour être embaucher chez Gringotts. Actuellement en 7ième année, je la croisais parfois dans les couloirs, des cernes sous les yeux, ou plonger dans des bouquins qui dégringolaient de sa poitrine sur laquelle s’affichait le beau blason de Serdaigle. Bon, il restait mon père qui ne cessait de me vanter les mérites de l’école. Les plus belles années de sa vie, une ambiance du tonnerre, des profs intéressants, on s’amuse tout le temps… Un discours très paradoxal vu la pression qu’il mettait à ma sœur, soit dit en passant. Mais depuis quelque temps, il ne vantait plus vraiment le château, du moins pas ouvertement. Question de sécurité. Question d’éviter les foudres de ma mère.

Loin des crises de la maison, je faisais ma petite vie à Poudlard sans trop de problème. Mes premières journées n’avaient rien de fabuleuses, mes cours étaient intéressants et mes devoirs pas trop difficiles. J’avais réussi à également parler avec quelque personne s’en me faire trop jeter, au contraire. Les gens étaient sympathiques à quelques exceptions près, et les professeurs ne me faisaient pas aussi peur que ceux de l’école primaire que j’avais fréquentée. L’esprit Gryffondor cependant n’était pas, à mes yeux, le meilleur pour moi. Je sentais que je faisais tâche au milieu de tous ces « hardis » qui me paraissaient bien trop différent de moi. Cependant, c’était rassurant : j’étais entouré d’un tas d’élève charismatique, et je me contentais de les suivre plus ou moins. J’étais le pote de tout le monde sans vraiment l’être, je n’attirai ni admiration ni dégoût. Comme toujours, je me contentais d’exister dans mon coin sans trop faire de bruit. Et cela ne me dérangeait pas non plus. Bref, ce début d’année s’annonçait calme et cela me réjouissait. J’avais même repris mon rôle habituel : celui de la bonne pomme.

Jeremy continuait de gémir, se tenant le visage dans les mains. Madame Nakamura me fit vague sourire, et m’ouvrit la porte d’un geste de la baguette. Je fis signe à mon camarade de me suivre, mais vu la taille de son nez, je doutai qu’il puisse voir quelque chose. Il s’était en effet aspergé par accident de potion d’enflure, faisant quadrupler son nez. Direction l’infirmerie bien sûr. Il fallait donc un camarade dévoué pour l’amener. Autant vous dire que je n’avais pas besoin de me proposer, mon prénom tombait déjà sous le sens ! Je n’étais pas là depuis un mois que l’on comptait déjà sur moi pour aider les autres. Bah, je l’avais cherché, sans vraiment le vouloir, mais tout de même. Comme à mon habitude, j’avais montré à tout le monde à quel point j’étais dévoué et un gentil garçon. Parce que c’était ce que j’étais, au final. Dans ce cas, pourquoi n’étais-je pas à Poustouffle ? Je me le demandais souvent aussi. Mais j’étais désormais sous le fait accomplie, et je n’avais plus qu’à aider Jeremy à se diriger jusqu’à l’infirmerie sans qu’il tombe sous le poids de son nez. Cela me faisait bien rire d’une certaine manière, car mon camarade avait vraiment l’air ridicule ainsi. Alors autant prendre ça à la rigolade. Je faisais toujours ça, de toute manière.

J’étais légèrement énervé d’être de nouveau celui qui aide les autres, mais au final, je n’étais bon qu’à ça. Les professeurs allaient m’aimer pour cela, mes camarades aussi, et j’allais faire ma bonne action de la journée. Comme toujours. C’était fou ce que cette expression me collait à la peau ! Mais bon, c’était plutôt rassurant de savoir que je faisais comme je savais le faire. Pas de nouveauté, pas de risque, pas de danger. L’équation était vite faite, pour ma part. Fainéant ? Non, peureux. Depuis que je suis gosse. Je suivi le long couloir et montai les escaliers tout en soutenant Jeremy et en le rassurant. Il n’était pas dans son assiette, ce qui pouvait se comprendre lorsque notre tête pèse presque aussi lourd que le reste de notre corps. Je finis par atteindre le couloir de l’infirmerie. Je n’avais jamais pénétré dans la pièce, mais je n’eus pas le temps de l’admirer. Je confiai mon camarade à l’infirmière qui leva les yeux au ciel. De toute évidence, ce n’était pas nouveau pour elle de voir de tel accident se produire. Elle devait même avoir vu bien pire. Elle me fit un elle aussi un vague sourire sans ajouter de merci pour avoir accompagné le « blessé ». Ce dernier non plus ne me remercia pas. La prof ne l’avait pas fait non. J’eus un soupir de frustration. Je fis demi-tour, les mains dans les poches, un air blasé sur le visage. Le manque de reconnaissance me faisait sortir de mes gonds.

Soudain, un éclair noir bondit devant mes yeux, et je percutai quelqu’un. Je m’écartai, légèrement sur les nerfs, et lâchai:


-Désolé !
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Daphne Kasperek


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MessageSujet: Re: Mauvais signes [Pv] (Terminé)   Mauvais signes [Pv] (Terminé) Icon_minitimeJeu 15 Mar - 12:30

On m'avait forcé à comprendre assez rapidement, que si je voulais avoir la chance de m'en sortir avec un moindre mal, il fallait que je devienne plus rusée que le grand méchant loup. Par principe, et surtout parce que la perspective de lui ressembler, en plus de n'avoir d'autres choix que de partager le même sang, me révulsait. Je me l'étais promis, jamais je ne voulais avoir quelque chose à voir avec elle que ce soit de près ou de lien et préférait être largement considérée comme la bâtarde du coin, qu'on me compare, à cette... cette personne qui n'avait trouvé d'autre moyen pour s'exprimer que celui de la violence. Il y a des erreurs qu'on ne pardonne pas.

Là où elle n'avait pas eu de bol, c'était que j'étais rancunière, et pas qu'un peu. Je ne lui avais jamais dit ouvertement, pare que ce que je devais faire avant tout, c'était sauver ma peau, et celle de ma sœur lorsqu'elle aussi était en mauvaise posture, et je n'étais pas dupe au point de croire que lui dire ses quatre vérités la ferait changer. Les espoirs de ce genre, on apprend vite à les oublier, à les mettre de côté comme s'ils n'avaient jamais existé, comme si on y avait jamais pensé. Ça valait mieux. Le problème avec les gens de son espèce, c'est qu'on avait pas le choix que de réfléchir ; réfléchir sans précipitation. Tout devait être calculé, il fallait devenir encore plus rusé et vicieux que l'adversaire. Agir bêtement était donc exclu. Bien sûr, c'était arrivé. Les premières fois seulement. Malheureusement, c'était le genre de leçon qu'on retient facilement, et franchement, c'était tout dans notre intérêt.

Souvent, je m'étais posée la question. Souvent, j'avais voulu savoir pourquoi. J'avais d'abord tenté de le trouver par moi même, mais m'étais vite confrontée au néant le plus total. Il n'y avait rien, rien qui se résumait à une explication logique qui aurait donc entraîné une solution logique à tout ces problèmes. J'avais osé le lui demandé, j'avais fini par céder et ce que j'avais récolté en retour ? De la brutalité. Un peu plus de brutalité, ça ne peut pas faire de mal ? Oh, si, ça peut faire du mal. Alors à la fin, on se dit simplement qu'on ne peut rien y faire. C'est très angoissant de ce dire qu'il n'y a pas d'issue possible. Elle est bien là pourtant, mais on ne nous donne pas les moyens de la prendre au bon moment. Et lorsqu'elle est prise, c'est toujours mieux que rien, ça ne peut pas être pire que mieux, mais le mal, ce même mal dont on parle depuis le début, il est déjà fait, et arrive un moment ou on ne peut plus effacer certaines traces.

Et voilà qu'à présent, les traces je les ajoutais à mon compteur déjà bien rempli à cause de l'autre dondon. Dans un sens, ça m'ennuyait d'avoir été contrainte à aller à l'infirmerie. C'était mon secret. Les secrets doivent être bien gardés, sinon, on ne peut plus appeler ça un secret, et du peu que je pouvais voir de Pomme Fraiche, elle avait beau être infirmière et tout ce qu'on voulait, elle ne m'inspirait pas confiance, et si elle découvrait toute cette sordide vérité, je voyais déjà le reste du château être au courant être au courant de toute l'énergie que je mettais à cacher ma peau sous mes vêtements, et que ce n'était pas sans raison. Je pouvais mentir autant que je le voulais, mais il y avait des marques qui elles ne savaient pas mentir. Si mon corps voulait me trahir, je préférais autant que ce ne soit pas maintenant. Lui, lui, à part prendre les mauvaises décisions au mauvais moment, il n'avait rien fait, il n'y était pour rien, et même si j'étais en colère contre lui, je voulais être en colère seule. Je voulais qu'on le laisse, je voulais le garder pour moi. Je ne voulais pas qu'on me le prenne. Ils allaient se faire des idées, et ils allaient me le prendre. Je le savais. Et rien que de savoir ça, ça me faisait peur. Plus peur que les autres peurs que j'avais du supporter.

Comme l'animal emblème de ma maison, le serpent, j'avais l'impression d'être encerclée. Mes parents étant sorciers tout les deux, il avait été logique que j'en sois une également, tout comme c'était aussi le cas de ma sœur. Mais ça s'arrêtait là. Je n'avais aucune connaissances en ce qui concernait le fonctionnement de cette école, j'avais juste fait comme les autres les soirs où nous étions arrivés et m'étais dirigée vers le chapeau sur le tabouret lorsque j'avais entendu mon nom – la seule chose que j'avais comprise de toute la soirée. Quand il avait crié le nom de ma maison, j'étais ensuite allée m'asseoir là où il y avait eu un tonnerre d’applaudissements, et c'est tout. Quatre maisons : quatre tables. Ensuite tout le pourquoi du comment du parce que, je n'en avais que faire, on m'avait montré l’emplacement du lieu où est-ce que je devais dormir et qui était commun à tout les Serpentard, ça me suffisait bien.

Je tentais de cracher mon venin autant que je le pouvais, mais ça n'avait pas l'air d'affecter l’infirmière qui poussait un petit soupir agacé pour me faire croire qu'elle en avait vu d'autres dans le genre, et qu'elle y était venue à bout, et donc que ne je ferais pas exception. Au lieu de me rassurer, ça me donnait encore plus envie de fuir, et elle était bien naïve de penser que c'était son sourire forcé qui allait arranger quoi que ce soit ! Et dire que c'était en voulant lui échapper que je constatais avec désespoir que j'étais encerclée, ou victime d'une conspiration, ou les deux en même temps, à cause en partie de ce garçon dans lequel je venais de me cogner me bloquait le passage.

- Désolé !

Ah oui, il y avait quand même deux trois mots que papa m'avait appris dans leur langue, parce que contrairement l'effort, il voulait se faire comprendre des autres, et il ne se débrouillait pas trop mal maintenant, il fallait l'admettre. Deux trois mot, dont « Bonjour », « Au revoir », « Merci ». Et « Désolé ».

- Désolé ! Désolé ! Mais dans la vie, ça suffit pas d'être désolé ! M'exclamai-je dans le langage que moi seule était en mesure d'en saisir le sens. C'est trop facile de dire ça !

On me l'avait trop dit pour qu'on me demande de ne pas douter de la sincérité de ces propos. Je trouvais ce mot important, au contraire et trop de fois elle s'était déculpabilisée en l'employant pour tout, à tort, et à travers. C'était terminé ça maintenant. Quand on est vraiment désolé, on le dit en le pensant, pas pour la forme, pas parce que ça fait joli, ou pas parce qu'on a l'air d'être plus aimable. C'est comme si demain, j'allais dire que ma paire de baskets bleue était rose, ça n'avait aucun sens.

Si toutes mes griffes étaient dehors, pour ce qui était de Pomme Fraiche, je l'avais temporairement oublié et avait abaissé sa garde et j'eus la mauvaise surprise de constater trop tard que ce n'était pas son cas. Elle essayait de me pousser pour me faire asseoir de nouveau, mais je ne voulais pas qu'elle m'approche, et ma tête allait de Pomme Fraiche au garçon, du garçon, à Pomme Fraiche, et finalement à choisir entre les deux, je préférais choisir celui qui me semblait être le moins menaçant. Farouche, j'adressai un regard presque effaré à la mégère et attrapai brutalement le bras de mon camarade pour m'y accrocher, afin qu'elle s'ancre enfin dans le crâne, que si elle voulait faire quoi que ce soit, il fallait d'abord qu'il lui passe sur le corps. Moi, je n'avais jamais eu l'ambition de vouloir être courageuse, fuir c'était tout ce que j'avais toujours fait, et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait changer !
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Sebastian Hansen


Sebastian Hansen
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MessageSujet: Re: Mauvais signes [Pv] (Terminé)   Mauvais signes [Pv] (Terminé) Icon_minitimeVen 16 Mar - 15:47

J’étais habitué à ne pas être remercié. Je ne leur en voulais pas, ils oubliaient simplement, oubliaient que j’avais rendu un service ou résolu une situation. Ils oubliaient parce que c’était bien trop habituel pour être remarqué. J’étais la superglue de mon entourage, et surement pensaient-ils que je le faisais par plaisir personnel. Que j’en tirais une quelconque satisfaction. Oui et non, en un sens. Si j’avais commencé à aider les autres, c’était par pure bonté. Je voulais que le monde autour de moi aille mieux, je m’étais investi dans la mission périlleuse de maintenir ma famille unie, d’avoir les meilleures notes possibles et de toujours être agréable. Si chacun faisait ainsi, le monde n’en serait que meilleur. Voilà mon hypothèse, à l’époque. Je pensais que l’on me remercierait, que je me sentirais mieux. Ce n’était pas faux, au début. Mais j’ai bien vite désenchanté.

Au fil des mois, des années, j’étais devenu le médiateur de tous les conflits qui m’entouraient. Un problème ? Et hop, Sebastian était là pour tous nous sauver. S’il vous plait ? C’était en option. Merci ? Et puis quoi encore, ils n’avaient pas les temps autour de moi les gens, ils étaient occupés à leur affaire de grands. J’étais la Mère Theresa de chez moi, toujours prêt à me sacrifier. Les feutres de ma sœur ne marchaient plus ? Soit, je n’avais qu’à lui prêter les miens. J’étais en train de dessiner ? Peu importe, c’était plus important qu’elle en ait, elle. Il fallait garder Matthew, mon petit frère ? Allons-y, Seb s’en occupera. Elisa ? Non, autant qu’elle sorte se changer les idées avec ses meilleures amies ! Et puis, ça ne me dérange pas, pas vrai ? Bien sûr que ça ne me dérangeait pas. J’aime Matthew. Mais parfois, j’aime être tranquille. Mais trop tard, j’étais déjà habitué à faire passer tout le monde avant moi. J’étais comme ça, et je le resterai sûrement.

Est-ce que cela me gênait ? Honnêtement, non. Plus maintenant. Je n’avais pas envie de rentrer dans des conflits. J’avais horreur d’entendre quelqu’un crier, pleurer ou s’énerver. Cela me faisait mal aux oreilles, et au cœur. Je n’étais pas nier, je savais très bien que l’on ne vivait pas dans un monde de Bisousnours, bien au contraire. Mais je n’aimais pas me mettre dans ce genre de situations. J’étais mal à l’aise. Je préférais donc garder Matthew, faire la cuisine ou aider mon camarade de classe en mathématiques, plutôt que de devoir expliquer pourquoi ne voulait pas le faire, et rentrer dans une dispute. Ca ne mène jamais à rien de toute manière, de se gueuler dessus. Les gens campent sur leurs positions à chaque fois et refuse d’écouter l’autre. On finit fâché, vexé et blessé, et on n’a rien gagné du tout. Alors autant accepté ce que l’on nous demande sans trop faire d’histoire, et ça sera plus simple. Vous me prenez pour un peureux ? Et alors ? Bien sûr que je le suis. Je résoudre les conflits des autres plutôt que de m’en créer. Et croyez-moi, il y en a déjà assez chez moi.

C’était la principale chose qui me différenciait de ma sœur et moi. Elle, s’était une grande gueule. Elle l’avait toujours été, et moi je m’étais toujours tu. Pourtant, sur le papier, elle était une jeune fille modèle aux notes exemplaires, belle comme un cœur et délicate. Ca l’était, aussi. Mais pas que. En effet, Elisa avait toujours aimé sortir faire la fête, voir ses (petits) amis, et s’amuser sans penser aux conséquences. Et c’était ça qui faisait peur à mes parents, en particulier ma mère qui voyait le mal partout. Mais essayer d’arrêter ma sœur, c’était un peu comme affronter un lion avec une paille et une cuillère en plastique. En gros, pas très efficace. C’était d’ailleurs à cause de tout ça que ma famille avait commencé à partir en sucette… Les sorties d’Elisa, les notes d’Elisa, le petit copain d’Elisa, la jupe trop courte d’Elisa… Autant dire qu’elle était le centre des conversations. Elle insupportait tout le monde car elle réussissait sur tous les tableaux. Et elle, elle n’hésitait pas à s’en servir, et refuser de se faire stopper par mes parents. L’année dernière a d’ailleurs été la pire, car elle a dû commencer à réellement travaillé, ses facilités ne suffisant plus. Elisa n’est pas venue d’ailleurs beaucoup à la maison, préférant la compagnie de Maxime, son petit ami. Ce que cela me faisait ? Elle s’en fichait pas mal. Elle était farouche et n’en faisait qu’à sa tête. Un peu comme la jeune fille que je venais de percuter, visiblement.

Elle semblait en plein combat avec l’infirmière qui tentait de la calmer. Mais cette dernière n’y arrivait pas vraiment à ce que je pouvais voir. Ma camarade, s’agitait dans tous les sens, lançant des regards noirs et prononçant des mots dans une langue qui m’était totalement inconnue. Je fronçai les sourcils, tentant de comprendre la situation qui visiblement m’échappait totalement. Je ne connaissais pas la jeune fille et je me demandais pendant un instant si elle était élève à Poudlard, vu qu’elle ne semblait pas parler anglais. Je la dévisageai, tentant d’y trouver des traits familiers. Elle avait d’immense yeux bleus qui éclairait son visage fin et isolent, encadré de cheveux bruns emmêlés. Malgré la délicatesse de ses traits, ceux-ci étaient défigurés par la colère et ce qui semblait être de la peur. La jeune fille n’avait pas l’air en grand forme physique d’ailleurs : elle était d’une maigreur affligeante, et malgré son agitation, il me semblait fort probable qu’elle n’était pas difficile à maitriser. Sur son buste, le blason des Serpentards. Bon, elle était visiblement bien une élève. Mais une élève qui n’avait pas trop l’air d’aimer cet endroit.

Madame Pomfresh tenta de l’attraper mais l’inconnue ne se laissa pas faire, bien au contraire. Prononçant une série de phrase hachée et incompréhensible, elle s’accrocha littéralement à mon bras et se replia derrière moi, comme pour se protéger. Et voilà, j’étais de nouveau impliqué malgré moi dans un conflit que je n’avais pas voulu. Je ne la connaissais même pas cette fille bon dieu, que me voulait-elle ! Je la regardai un instant, interrogateur. Son visage était suppliant, et je tentais d’analyser calmement la situation. Soudain, j’eus un éclair de génie et compris. De toute évidence, elle avait atterrit dans cette infirmerie sans trop le vouloir, et Madame Pomfresh lui faisait mal en la soignant ! Elle voulait simplement que je l’aide à sortir de cette situation ! En y réfléchissant bien, il me semblait avoir entendu un « Help » ou deux lorsqu’elle s’était adressé à moi ! Alors que l’infirmière tenta une énième approche, je m’interposais. J’étais habitué à marchander et à argumenter avec des adultes, et je ne doutais pas une seconde du succès de ma prochaine négociation. De ma voix autoritaire mais calme, je lui lançais :


-Je crois que vous lui faites mal, vous devriez arrêter.

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Daphne Kasperek


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MessageSujet: Re: Mauvais signes [Pv] (Terminé)   Mauvais signes [Pv] (Terminé) Icon_minitimeLun 19 Mar - 18:55

Ce n'était pas une chose facile de devoir pactiser avec deux ennemis à la fois. J'avais pour habitude de ruser. C'était pour moi le meilleur moyen de m'en sortir, mais le fait que leurs chances soient doublées pour eux d'eux, ça, n'arrangeait en rien mon affaire. Ce qui semblait être le plus simple, à première vue, c'était d'abord de s'entendre avec le garçon, et ensuite avec l’infirmière, pour qu'on puisse faire notre popote et arranger tout le monde.

J'étais partagée, et je ne savais pas ce que je voulais vraiment. Brandir mon doigt vers le plafond pour leur montrer un oiseau qui n'existait pas et filer sans demander mon reste, par simple question de survie, c'était la première chose qui me venait à l'esprit. Mais voilà, ça n'enlevait en rien la douleur, et puisque j'étais ici, ce n'était pas pour rien, alors il valait tout autant mieux de se plier aux exigences de l'autorité, et passer au delà de nos différents. C'était là que les vrais ennuis commençaient pour de bon, parce que j'étais rancunière comme je l'avais déjà dit, et j'avais très envie de faire payer cet affront à Madame Pomme Fraîche, juste pour la remettre à sa place une bonne fois pour toutes, parce que vu comment elle se comportait, je doutais que quelqu'un ait osé la défier un jour. M'avouer vaincue ? Ça ne me disait trop rien non plus, et je ne voulais pas qu'elle compte là dessus.

Donc pour résumer un peu la situation, j'étais dans un traquenard. Et ce n'était pas franchement pour me faire plaisir, bien au contraire. D'où le but d'un traquenard, d'accord, mais quand même, qui aurait pu croire qu'une simple chute dans les escaliers de la salle commune des Serpentard aurait eu une issue aussi dramatique ?! Ce n'était pas la meilleure façon de commencer l'année scolaire et de nouer contact avec les autres, ça au moins, j'en étais certaine, ce qui, donc, me donnait de moins en moins envie de communiquer avec le reste du monde. Même ceux qui étaient censé être de mon côté se révélaient être froid et distant alors que le but premier d'une infirmière était quand même de nous porter secours en cas de besoin. Oui, ben il m'était d'avis que ce n'était pas le cas de celle de Poudlard.

Je n'en démordais pas pour le moment. Mais comme je ne savais pas non plus de quel côté faire pencher la balance, en attendant, je restais derrière mon assaillant qui était à présent devenu mon protecteur. Il n'avait pas rechigné, je pouvais donc en conclure qui n'était pas aussi redoutable qu'il en avait eu l'air au premier abord, mais ça ne changeait rien. Ma mère aussi avait l'air douce et aimante, et c'était sûrement la femme la plus froide qu'il m'avait été donné, en plus du malheur, de rencontrer. Peut être aurais-je du plus me méfier de lui, ai lieu de lui tomber à moitié dans les bras, mais il n'avait pas l'air d'être très âgé lui non ; treize ans grand maximum d'après mon estimation. Et puis dans des cas comme celui, c'était la solidarité entre les élèves qui devait l'emporter, n'est-ce pas ?

-Je crois que vous lui faites mal, vous devriez arrêter.


J'essayai de les observer tout les deux à la dérobée, pour comprendre du mieux que je le pouvais la suite des événements, en lisant leurs expressions de visage. Pomme Fraiche poussa un soupir exaspéré, marmonna dans sa barbe, même si pour moi, ça ne changeait pas grand chose puisque je ne pouvais pas piger ce charabia stupide, croisa les bras en me dévisageant comme si j'étais un animal sauvage qu'elle allait devoir apprivoiser pour qu'il se laisse approcher. Ah bah tiens, j'avais très envie de voir comment est-ce qu'elle allait faire pour s'y prendre, parce que pour le moment, c'était plus comme un manche qu'autre chose, mais après tout, sait-on jamais. Les miracles existent.

Non, ils n'existent pas. Il y avait bien longtemps que j'avais accepté cette difficile éventualité, et ça, et notre départ de la Pologne, avec mon père et ma sœur, c'était juste une toute petite entaille de lumière dans le ciel obscur qui avait régit notre vie jusqu'à maintenant. Ça allait mieux depuis un an, mais pour combien de temps encore ? Il y avait déjà des failles qui s'étaient faites sentir avant que je ne quitte l'appartement pour rejoindre le château, et donner des nouvelles par des lettres, je trouvais que ça ne suffisait pas. Tout ce que je voulais vraiment, c'était de les retrouver tout les deux en un seul morceau lorsque j'allais revenir aux prochaines vacances, lesquelles je comptais déjà les semaines qui me séparait de ce moment que j'attendais avec impatience. Je ne savais pas qui était le plus en sécurité. Eux ; ou moi.

Pomme Fraîche décida effectivement qu'il était temps d'agir. Poussant un nouveau soupir pour bien signifier que ça la soûlait autant qu'à moi – au moins nous avions deux trois choses en commun, c'était déjà ça – elle pris cependant le parti d'adopter une autre méthode. Il y avait du progrès. Elle pris des bandages sur son chariot, leva la main pour me les montrer et en suite, les pointa vers moi. Elle attendit encore quelques secondes pour vérifier que j'avais bien saisis ce qu'elle tentait de m'expliquer, et toujours aux côtés de mon protecteur, je hochai la tête de mauvaise grâce ; il y avait des limites quand même, peut être que je ne connaissais pas sa langue, mais je n'étais pas bête ! Elle tapota le lit avec ses autres doigts libres pour me demander de m'asseoir et – chose tout à fait improbable, vu le phénomène – s'essaya dans un sourire qui avait tout l'air de la grimace. On allait dire que c'était l'attention qui comptait.

J'hésitai encore un peu avant de finalement me plier à sa demande, tant pis, je ne voulais pas rester comme ça. Plus docile, je m'installai là où elle l'avait demandé, et la laissai s'occuper des soins, tout en remarquant un changement de sa part. Elle n'y allait plus comme si elle était dans une boucherie, et au moins, ça me laissait le temps de scruter mon camarade, qui quant à lui n'avait toujours pas bougé.

- Merci, consentis-je à admettre du bout des lèvres, avec le mot qu'ils connaissaient tous ici. Puisque c'était aussi l'un des rares que je savais prononcer et dont j'avais compris la signification, autant que ça serve à quelque chose, même si ça ne me branchait pas spécialement d'être aimable.

Donc merci, oui, mais pas trop. Pour lui prouver que ça ne changeait rien au reste, qu'il m'était quand même rentré dedans et que je lui en voulais encore, je pinçai les lèvres et pris un air hautain.
- Un jour ou l'autre, tu le regretteras quand même, poursuivis-je dans mon langage, laissant planer la menace qui se profilait déjà. Au moins tu seras prévenu. Ou presque !

Pas très bavard lui aussi d'ailleurs. Voilà que je me trouvais des points communs avec mes deux précédents bourreaux ; mais dans quoi est-ce que j'étais en train de me fourrer ?!
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Sebastian Hansen


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MessageSujet: Re: Mauvais signes [Pv] (Terminé)   Mauvais signes [Pv] (Terminé) Icon_minitimeVen 23 Mar - 18:24

La jeune fille au prénom toujours inconnue me regarda un instant, cherchant à comprendre ce que je venais de dire. Elle fronçait les sourcils, déformant son visage avec des traits de colère et de méfiance qui ne lui allaient pas. De quoi avait-elle peur ? De moi, de Pomfresh ? Les deux probablement. D’ailleurs, si elle se donnait un genre, avec son l’air hautain, je pouvais clairement voir qu’elle flippait totalement à l’idée d’être coincée dans cet endroit où elle ne comprenait rien de ce qui se disait autour d’elle. A l’entendre parler, il me semblait qu’elle venait d’un pays de l’Est, quelque chose comme la Pologne ou l’Autriche peut-être ? Je ne parlais qu’anglais et les langues étrangères n’avaient jamais été mon fort. Ou alors peut être comprenait-elle l’anglais mais refusait de le montrer ? Pourtant, ses grands yeux bleus n’affichaient que sincérité, du moins il me semblait. On dit toujours que les yeux sont le reflet de l’âme. En tout cas, si c’était vrai, la petite brune devait en avoir une de jolie, d’âme. En effet, elle avait deux grands azurs qui éclairaient son visage comme des néons dans la nuit et attiraient instantanément le regard. Mais je préférais ne pas la regarder de trop près, je ne voulais pas qu’elle se brusque.

Car c’était visiblement là la source du problème, elle refusait que l’infirmière la touche. Elle restait donc pendue à mon bras, presque cachée derrière moi, bien que je ne sois pas très imposant. On aurait dit un chat qui prend peur et dont tous les poils s’hérissent sur son dos. Je ne savais d’ailleurs pas vraiment comment réagir. Si elle ne voulait pas que Pomfresh la touche, surement s’agrippait-elle à moi par défaut, en dernier recours. Il était alors préférable que je ne la touche pas trop, si je tenais à ma peau. J’eus un soupir. J’étais la bouée de sauvetage, la baby-sitter. Je l’étais toujours de toute manière. Quand il y avait un souci à la maison, c’était toujours vers moi qu’on se tournait, à moi qu’on s’adressait. A l’école aussi. Dans la rue, je ne vous raconte même pas le nombre de petites vieilles que j’ai aidé à traverser. Mais il en fallait des gens comme ça non ? Des âmes dévouées, prêtes à faire le bien autour d’elle. Parfois, je me demandais si je ne me servais pas à moi-même des excuses bidons, tout en étant conscient que j’étais la bonne pomme des autres.

Mais comme à chaque fois, je décidais de changer ça, mais ça ne durait jamais longtemps. Mon cerveau m’ordonnait de nouveau d’être raisonnable et de ne pas faire mon pourri gâté. Après tout, la vie ne tenait qu’à un fil. Que se passerait-il si j’étais désagréable avec quelqu’un et qu’il lui arrive quelque chose de mauvais la seconde d’après ?... Je fermai les yeux et sentis une nausée me prendre. Malgré moi, je ne pouvais cesser d’y penser. A quoi ? A Tom. Vous croyez que ma famille a toujours été un asile de fou ? Et bien vous avez tort. A une époque, y avait un rayon de soleil entre les quatre murs de ma maison. Mon petit frère, Tom. Il avait un an de moins que moi. Il a toujours, mais je ne suis pas sûr qu’il le réalise. Tom n’est pas à la maison, mais à Sainte Mangouste. Il s’est fait renversé par une voiture alors que je n’avais que 7ans. Juste après que lui et moi nous disputions pour une histoire ridicule de ballon de football. Il a couru en dehors de la maison en pleurant alors que je lui criai d’horrible chose. Et il n’a pas fait gaffe.

Depuis ce jour, son cerveau a commencé à déconner sévèrement. Sa mémoire est très limitée, et il n’est plus capable d’un raisonnement logique et ordonné. Ni l’hôpital moldue, ni sorcier, ni mes parents n’y peuvent rien. Les guérisseurs essayent de nombreux traitements, mais aucun ne marche pour le moment. Et c’est d’une certaine manière ma faute. Si je ne lui avais pas crié dessus, si je ne l’avais pas faire autant pleurer, il ne serait pas là où il est aujourd’hui. Désormais, il se souvient à peine de mon prénom, et il ne comprend jamais la raison de mes excuses. Je l’adorais, et la dernière chose que je lui ai dit alors qu’il était encore conscient, c’était que je le haïssais. Et si lui a la capacité d’oublier, moi je ne l’ai pas. Je reste le seul fautif, et même si on ne cesse de me répéter que ce n’est pas ma faute, je le sais. Cette sale histoire, je l’ai provoqué. C’est peut-être pour ça que je suis aussi serviable. J’ai une dette envers ma famille. Je l’aurais toujours, malgré tout ce que je pouvais faire pour m’en sortir. Appuyé contre le mur de l’infirmerie, je tentai de chasser le souvenir du cri de Tom et du crissement des freins de la voiture.

La jeune fille finit par se plier à la volonté de l’infirmière et s’assit sur le lit, laissant cette dernière s’occuper de ses blessures. Comment est-ce qu’elle s’était fait ça ? Bonne question. J’essayerai de lui demander, mais les chances qu’elle comprenne ce que je racontais étaient faibles. J’eus un petit sourire en la regardant lancer son regard noir à Pomfresh. Elle tourna son regard vers moi, et d’une voix rauque, me laissa un merci en anglais. J’approuvais d’un signe de tête avec un léger sourire, signe que ce n’était rien. Cependant, elle débita de nouveau une série de mots incompréhensible, reprenant son air hautain et son ton supérieur. J’haussai les sourcils, et me tournai vers Madame Promfresh qui semblait avoir terminé ses bandages. Je lui demandai si je pouvais raccompagner la jeune fille dans son dortoir, vu qu’elle ne semblait pas très encline à rester dans l’infirmerie. L’infirmière me lança un regard noir et me lança d’une voix sèche.
-Pas question, elle a besoin de repos. Et si j’étais toi, je ferai attention, elle est violente cette gosse.

Elle adressa un nouveau regard noir à la Serpentarde, et soupira. Elle tourna les talons, emportant son chariot avec elle. Je l’entendis marmonner et entendit quelques bribes de mots, tel que « incroyablement impolie » ou encore « quel culot ceux-là ». J’eus un petit rire et me tournai vers la jeune fille. Lentement, je m’adressai à elle en tentant d’articuler le mieux possible, agitant mes mains comme un pantin pour accompagner mes paroles de gestes et tentai de me faire comprendre.


-Elle veut que tu restes là, désolé.

Silence.

-Sebastian, et toi ?
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MessageSujet: Re: Mauvais signes [Pv] (Terminé)   Mauvais signes [Pv] (Terminé) Icon_minitimeLun 26 Mar - 19:43

Je pouvais en vouloir au monde entier si je le voulais, mais est-ce que cela aurait changer quelque chose ? Malheureusement non. Détester chaque personne sur cette terre pour leur comportement justement détestable, ou parce qu'ils avaient le bonheur que nous ne possédions pas n'avait encore jamais arrangé quoi que ce soit ; aux dernières nouvelles. On avait beau avoir tout les sentiments à notre portée, le destin en resterait toujours inchangé, ce qui devait arriver arrivait, qu'on y soit préparé ou non, et le plus souvent des cas, et bien c'était simple, on y était pas. Tout aurait pu être différent, seulement, ça ne l'était pas. J'étais à l'infirmerie, ou plutôt dans cet asile de fous, et cela à cause d'une merdeuse qui n'éprouvait pas une once de remords, alors que c'était elle la fautive, mais moi qui devait me coltiner les bandages. Cherchez l'erreur. Comme tout le reste. Tout le reste aussi aurait pu être différent. Il ne l'était pas.

Par exemple, est-ce que j'avais aimé ma mère ? Un jour sûrement oui ; quand je n'avais pas encore conscience de tout ce qui gravitait autour et à l'intérieur de notre famille. Dommage pour moi et Delilah mais tout ça n'avait pas pu durer très longtemps. Et elle ? Est-ce qu'elle nous avait déjà aimé ? Là dessus, je me permettais d'avoir des gros doutes, mais ce qu'il y avait de plus triste dans cette sombre histoire c'était incapable de fournir une réponse claire, nette et précise : oui, ou non. Là, on s'apparentait à du peut être, peut être pas. Mais pas franchement dans le joie et la bonne humeur.

Bon, au moins dans le cas de figure dans lequel je faisais actuellement partie, je n'avais pas trop de difficultés pour savoir à quoi je pouvais m'en tenir. Il n'y avait plus qu'à tirer la situation à mon avantage avant que je ne me mette soudainement à hurler comme une furie échevelée et que je ne me jette par la fenêtre. Pas le joie de finir en crêpe dans le parc de Poudlard, et mourir en héros, alors que je pouvais fuir en fourbe n'avait décidément jamais été ma tasse de thé. Ma vie, j'y tenais bien plus qu'on ne pouvait l'imaginer, et c'était même pour cela que j'étais à Poudlard aujourd'hui. C'était bien ce que je disais : tout était une question de destin, avec une petite pointe de chance de temps en temps, par ci par là. Chez moi, c'était moins qu'une pointe, ça c'était clair, et tout ce dont je pouvais essayer de me convaincre, même si c'était difficile, c'était que la roue allait bien finir par tourner un jour ou l'autre. Je ne lui laissais pas le choix de toute manière.

Et ça ne risquait pas de tourner tout de suite, c'était tout ce que j'étais capable de me dire lorsque mon regard croisa celui de Pomme Fraîche, qui elle par contre était la réplique même de la furie échevelée. Pas de bol la pauvre. Comme quoi, elle ne répondait en rien aux clichés qu'on pouvait se faire des infirmières, puisque l'image que je m'en faisais à la base, c'était celle de jeunes femmes dynamiques et souriantes qui faisait tout pour vous servir jusqu'à leur dernier souffle. Mais voilà, ce que j'avais appris aussi, c'était de ne jamais se fier à ce qu'on voyait, et peut être qu'aller savoir sous cette carapace de fer, pour peu qu'on la brosse dans le sens du poil, sa cachait quelqu'un a la personnalité totalement méconnue jusqu'alors.

Oui, ben ce n'était pas moi qui allait faire cet effort, surtout que j'avais également bien envie qu'on me brosse dans le sens du poil moi aussi ! Après tout, je n'étais pas là pour regarder pousser au dehors un champ de tournesol au milieu du lac, mais pour qu'on prenne un minimum soin de moi d'une manière décente, alors est-ce que ça aussi c'était trop demandé ? Pour la bonne femme oui en tout cas, et après avoir échangé quelques nouveaux mots avec le garçon d'un ton rêche, elle s'éloigna vers un autre élève qui allait devoir subir sa torture sous ses doigts anguleux. Bon courage...

Et puisqu'on était en train de parler du gars, je ne savais pas trop ce qu'il fallait en dire. De toute façon, je pouvais bien dire tout ce que je voulais puisqu'il n'y comprenait strictement rien, et même si dans le fond, ça avait un grand côté frustrant d'être une reclus du reste de la population de l'école tout comme je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir une pointe de supériorité, puisque moi je pouvais comprendre mon langage et cela m'était amplement suffisant. Oui, bon. Dans une moindre mesure quand même, mais c'était déjà ça.

-Elle veut que tu restes là, désolé.

Je plissai les yeux dans sa direction pour lui faire saisir que de toute façon tout ce qu'il pouvait entreprendre ne servait à rien puisque et que cela n'allait pas m'aider plus à apprendre l'anglais en un claquement de doigts. C'était bête que la magie ne puisse pas réaliser ce genre de petits miracles parce que je ne cachais pas que cela m'aurait évité bien des peines...

- Il me casse les oreilles ton chinois, tu sais ?


Je savais bien que c'était inutile de lui faire ce genre de remarque, parce que c'était tout comme un champ de sirènes sous l'océan que j'étais en train de lui chanter là, mais c'était plus fort que moi de vouloir faire ma mauvaise tête, puisque apparemment, je n'avais pas d'autre choix que de rester ici – j'avais repéré Pomme Fraiche qui me surveillait du coin de l’œil et je pouvais parier sans trop me tromper que si je faisais la moindre tentative, elle allait se jeter sur la porte pour m'empêcher de passer. Aussi, j'allais m'épargner cette peine.

- J'ai pas besoin qu'on me tienne compagnie, boudai-je par la même occasion encore plus en tirant la grimace en direction de ma compère de fortune, en croisant les bras.

Incroyable, parce qu'à mon ton, j'aurais pu penser que cela allait lui faire ravaler toutes ses bonnes intentions et qu'il allait vraiment déguerpir à son tour – et même si j'affirmais le contraire, je n'étais pas sûre d'avoir très envie qu'il parte ; mais non au lieu de cela, il enchaîna :

-Sebastian, et toi ?

Je haussai les épaules, parce que je ne voulais pas en démordre, même si j'avais assez de jugeote pour tout de même en venir toute seule à la conclusion que c'était son prénom qu'il venait de m'annoncer. A savoir si j'allais être un jour capable de le prononcer, c'était une autre histoire... et puis à quoi bon, pourquoi est-ce que j'aurais un jour besoin de le prononcer ???

Mais bon, puisqu'il ne semblait pas vouloir partir et qu'il était mon seul passe temps pour le moment dans cette pièce, autant que ça serve à quelque chose... je poussai un profond soupir pour lui montrer toute la mauvaise volonté dont je faisais preuve.

- Daph-ne, dis-je alors à mon tour en tapant ma main contre ma poitrine, pour confirmer que c'était bien de moi dont je parlais. Comme si je le prenais pour le dernier des idiots, j'avais bien accentué sur les deux syllabes, parce que je n'avais pas envie qu'on écorche mon nom ! Daphne, répétai-je, pour vérifier que le message était passé.

Si je devais m'exprimer ainsi à chaque fois que je devais discuter avec quelqu'un, j'allais en être fatiguée d'avance ! Si ça continuait, j'allais vraiment faire croire que j'étais simplement muette, peut être que ça allait m'éviter plus facilement tout ces dérangements...
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Sebastian Hansen


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MessageSujet: Re: Mauvais signes [Pv] (Terminé)   Mauvais signes [Pv] (Terminé) Icon_minitimeJeu 29 Mar - 13:09

La jeune fille me jeta un regard noir et me lança amèrement une de ses phrases que je ne pouvais comprendre. Je ne réagis pas, ne pouffai pas, ne m’énervai pas. Si je voulais, j’aurai très bien pu répondre moi aussi, et lui faire un monologue en anglais qu’elle ne comprenait visiblement pas non plus. Mais ce n’était pas vraiment mon genre, les moqueries. Si on pouvait appeler ça comme ça bien sûr. Peut-être que cette inconnue était en train de me parler de la pluie et du beau temps, mais vu le ton qu’elle employait, autant dire qu’elle avait vraiment quelque chose contre la météo. J’aurais simplement pu partir sans demander mon reste. Mais je dois avouer qu’elle m’intriguait un peu, cette gamine, cette créature sauvage et farouche. Pourquoi s’enfermait-elle derrière cette langue inconnue et son regard de félin prêt à bondir ? Cachait-elle quelque chose ? Mon instant de bonne pomme prête à aider toute la terre entière était en alerte. Mais cette demoiselle semblait être aussi ouverte à la discussion qu’elle l’était à être gentille. Traduction ? Elle était aussi fermée et protégée qu’un coffre-fort de Gringotts. Soit, pas la peine de demander la clef pour ouvrir, car je n’avais aucune chance de l’obtenir.

Peu importe, pensai-je, je survivrai sans faire sa connaissance. Et puis, ce n’était pas comme si je pouvais lui reprocher d’être introvertie. Je l’étais aussi, et sûrement bien plus que la plupart des autres. La seule différence, c’était que je n’étais pas timide. Les gens me voyaient comme quelqu’un d’avenant, toujours prêt à rendre service. Quelqu’un qui va toujours bien en somme. Je n’avais pas peur de parler aux autres, de rigoler, de m’intégrer. Ce dont j’avais peur, c’était de parler à voix haute de ce que je ressens. Des choses personnelles, de mes problèmes. Pour tellement de raisons… Je ne voulais pas déranger, je ne voulais pas qu’on ait pitié de moi. Beaucoup de gens ont vécus bien pire que moi, et me la ramener me met tellement mal à l’aise ! Et puis, si je les dis à haute voix, mes problèmes deviendront vrais. En parler, c’est y réfléchir, s’y contraindre. Affronter la réalité ! Je n’étais pas naïf, ou immature, je suis juste peureux. Et dire que je m’occupais si bien des problèmes des autres ! Un comble n’est-ce pas ? Pourtant, je n’arrivais pas à en rigoler.

Mais j’ai toujours été ainsi, et je le resterai. C’est devenu une habitude, si bien que parfois, j’oublie d’y penser. De penser à ce qui me tracasse, à mes problèmes. A Tom. A Elisa. A mes parents. Je me tourne vers les autres et écoute patiemment leur histoire. Je classe, j’apprends, je comprends. C’est utile d’être altruiste pour mieux comprendre la société et évoluer plus facilement dedans. Ça permet aussi de mieux se comprendre. Si j’essayais, peut-être que j’arriverai à mieux cerner mes attitudes, mes réactions. Je pourrai sûrement éviter ces périodes de spleen qui me tombaient dessus bien trop souvent, ou mes réactions parfois brutales. Mais comme toujours, je n’avais pas envie de me plonger dans tout ça, je préférais conseiller Matthew sur son amoureuse ou expliquer à mes parents qu’Elisa va bien et qu’il faut la laisser respirer. Je préférais être l’ombre derrière l’action, derrière la scène. La petite chose qui suivait les aventures sans les vivre. Et c’était ainsi qu’on finit par oublier que je suis là. A défaut d’être une ombre, je devenais un meuble. Je faisais partie du décor, et en plus j’étais pratique et utile à tous. Un peu comme un buffet en fait, un meuble dans lequel tout le monde se sert sans faire attention. Sebastian le buffet, ça sonne bien non ?


- Daph-ne. Daphne.

La fameuse malade me sortir de ma rêverie, et je me concentrai de nouveau sur elle. Elle tapait sa poitrine tout en répétant son prénom. J’eus un rire. J’avais l’impression d’être dans un remake moderne de Tarzan, et elle jouait Jane. Ça y ressemblait dans pas mal de point d’ailleurs, bien qu’en y réfléchissant bien, c’était elle Tarzan ! La sauvageonne qui ne comprenait pas le monde autour d’elle et le repoussait. Et moi, j’étais Jane, tentant de l’aider. Après le buffet, j’étais carrément passé au stade de fille. De mieux en mieux ! J’eus un nouveau rire malgré moi, conscient que cela risquait d’énerver la désormais prénommée Daphne, mais je m’en fichai un peu. Elle ne comprendra même pas si j’essayais de lui expliquer la moitié de ce qui me passe par la tête. Même en anglais, personne ne comprend. Je fis un sourire à la jeune fille, comme pour m’excuser. Je ne voulais pas qu’elle pense que je me moque d’elle, bien qu’à mon avis, le mal fût déjà fait. Elle ne semblait pas m’apprécier depuis le début de toute manière.

-Daphne, répétai-je pour lui montrer que je savais le prononcer correctement.C’est un très joli prénom.

C’était celui d’une nymphe grecque d’ailleurs, mais lui expliquer la légende me paraissait légèrement compliqué. Je me souvenais l’avoir lu à Tom quand nous étions petits et que j’avais commencé à apprendre à lire. Cette jeune nymphe de toute beauté se consacrait à Artémis, déesse de la chasse, et était une jeune femme très indépendante. Une chasseresse. Et un jour, Apollon tomba amoureux d’elle et tenta de l’approcher mais elle le repoussa violemment, alors il commença à la poursuivre. Et là, elle se transforma en laurier. Bon ok, ok, c’est un peu plus poétique et compliqué que ça. Une histoire prière à Mère Nature ou une déesse de la Terre, qui pour la protéger, la transforma en arbre. Simpa comme camouflage pas vrai ? J’eus de nouveau un sourire en pensant à quel point ma Daphne ressemblait à celle de l’histoire. Farouche, indépendante. Ça correspondait plutôt bien. Oh et, ma Daphne, question de dire hein, elle ne m’appartenait en rien. Peut-être qu’un jour où elle parlera mieux anglais, je pourrai lui raconter le mythe. Mais il ne semblait pas qu’il était dans les plans de la demoiselle de me revoir. C’était d’ailleurs probablement le moment de tirer ma révérence et de disparaitre. Après tout, j’étais en cours tout de même. Et je doutais du fait que Daphne me veuille ici.

- Bon, je vais y aller moi… Pas la peine de ma lancer ce regard, j’ai bien compris que je n’étais pas le bienvenu.J’eus un sourire désolé.Tu comprends comme c’est frustrant quand quelqu’un déblatère devant toi sans que tu puisse comprendre hein ? Pause, nouveau sourire.Laisse tomber, je file.Je fis un signe de la main vers la porte, et ajoutai d’une voix douce Je doute qu’on se recroise, mais à bientôt peut-être, Daphe.

J’avais insisté sur son prénom pour qu’elle comprenne que je m’en souviendrai. Et qu’il était joli, par ailleurs. Je lui fis un bref sourire et un signe de la main, et partit en direction de la porte. Arrivé à celle-ci, j’en saisis la poignée et me retournai une dernière fois vers Daphne. Même si plusieurs mètres nous séparaient, j’aurais juré la voir me regarder. Et sourire.

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Daphne Kasperek


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MessageSujet: Re: Mauvais signes [Pv] (Terminé)   Mauvais signes [Pv] (Terminé) Icon_minitimeVen 30 Mar - 20:05

En fait, et seulement parce que nous ne parlions pas la même langue, j'avais l'impression que tout les élèves, tout les enseignants, tout les gens en général dans cette école, étaient des imbéciles, simplement parce qu'ils ne comprenaient pas ce que je leur disais. C'était vraiment plus que frustrant, parce que pour moi, le polonais me semblait être quelque chose de tellement évident, quelque chose qui coulait de source que théoriquement, il aurait du en être de même pour tout le monde. Même si apparemment, ça ne semblait pas être le cas. Par contre, l'anglais et tout ces mots bizarres, je devais bien admettre que c'était la mer à boire, que pour moi cet espèce de chewing-gum sans nom n'avait aucun sens, que c'était eux qui n'avaient rien compris à la vie et pas l'inverse. Et bien aussi étonnant que cela puisse paraître, là aussi, ce n'était qu'un os que j'avais à ronger.

Il fallait donc bien que je m'en prenne à la première personne venue, et comme ça ne pouvait plus être Pomme Fraîche, parce qu'elle m'avait laissé pour une autre élève – et je n'en étais pas mécontente d'ailleurs – j'avais du reporter mon attention ainsi que mon dédain sur... comment il disait lui déjà ? Se-bas-tian. Ça aussi, ce n'était pas un nom que j'avais eu l'occasion d'entendre souvent, mais, pour raison que j'ignorais mais que j'allais m'empresser de trouver, cette consonance était douce à mes oreilles et ne me déplaisait pas. Ne me déplaisait pas comme le reste.

-Daphne.

Je hochai la tête pour affirmer une nouvelle fois ses dires. Au moins, ce n'était pas complètement un illuminé, et tant mieux, parce qu'avec toute l'énergie que j'avais du dépenser aujourd'hui, je commençais tout juste à sentir la fatigue peser sur mes épaules, comme un épais drap qui venait m'envelopper et m'inciter à me reposer dans sûrement même pas confortable. A ça non alors, il en était même hors de question que je ne fasse ne serait-ce qu'une simple sieste là dedans !

- C’est un très joli prénom.

Je me contentais juste de hausser les épaules. En effet, c'était pas mal comme option lorsqu'on ne savait pas quoi faire d'autre mais surtout qu'on ne savait pas quoi répondre parce qu'on avait pas tout – pour ne pas dire rien – compris. C'était aussi la solution de facilité, mais vu comme j'avais du me débattre durant les dernières minutes, à ce stade, il ne fallait pas trop m'en demander non plus. Mais bon, je ne sais pas pourquoi, mais comme ça, j'aurais bien dit que ça devait être quelque chose de très bête. J'allais aussitôt le lui faire remarquer, parce que ça m'amusait bien de le mener en bateau tout en sachant qu'il ne pouvait rien y faire : nous pouvions tout les deux dire n'importe quoi en fait, ça ne changeait rien puisque nous n'étions pas en mesure de capter quoi que ce soit tout les deux. A y réfléchir, c'était un peu saugrenue comme situation en fait. C'est à ce moment ci qu'il jugea bon d'inverser les rôles, sans même se préoccuper si justement, moi, ça pouvait me préoccuper. Et égoïste en plus de ça. Ça aussi, je n'allais pas manquer de le lui faire savoir !

- Bon, je vais y aller moi… Pas la peine de ma lancer ce regard, j’ai bien compris que je n’étais pas le bienvenu. Tu comprends comme c’est frustrant quand quelqu’un déblatère devant toi sans que tu puisse comprendre hein ? Laisse tomber, je file. e doute qu’on se recroise, mais à bientôt peut-être, Daphne.

Et bien oui, c'était bien ce que je disais, ce n'était rien d'autre qu'un beau charabia, avec lequel maintenant me débrouiller. Quoi que, je pouvais en imaginer le contenu, mais que je ne saisis que trop tard, lorsqu'il eu un mouvement vers à l'arrière, autrement dit, vers la sortie.

- Hé ho, tu vas pas me laisser là ! Impoli jusqu'au bout celui là, et s'il pensait s'en tirer aussi facilement, c'était qu'il était encore bien loin du compte !

J'allais me lever pour me lancer à sa poursuite, et donc lui faire une petite scène par la même occasion – il ne méritait que ça, le sentiment de honte qui allait l'envahir lorsque j'allais lui exposer ses quatre vérités. Mais voilà, c'était sans compter sur Pomme Fraîche, qui avait toujours un temps d'avance sur moi et qui exerça une vilaine pression sur les épaules pour m'inviter à rester là où j'étais sous peine qu'elle ne me mette sous tranquillisant pour enfin réussir à m’immobiliser. Je pinçai très fort les lèvres pour lui montrer mon mécontentement, et tapai du pied en prime, fixant obstinément la porte vers laquelle le garçon se dirigeait – je fus presque étonnée de voir qu'il se retournait une dernière fois. Je m'emparai de cet instant pour le tirer à mon avantage, en lui tirant la langue.

- Ben vas t'en ! T'inquiète pas, tu vas pas me manquer ! Criai-je d'un air boudeur, et je récoltais surtout le sifflement rageur de l'infirmière qui m'ordonna quelque chose à son tour – sûrement de me taire, vu les regards qu'elle jetait aux autres couchette pour voir si je n'avais pas potentiellement réveillé certains de ses malades qui avaient du s'assoupir. Bien fait pour eux !

Je lâchai un dernier « peuh ! » dédaigneux et regardais tout autour de moi pour voir ce que j'allais bien pouvoir faire à présent, mais malheureusement, force était d'avouer, qu'à part attendre bêtement comme un lion en cage, il n'y avait rien d'autre à faire ici. Attendre, attendre, toujours attendre, c'était ce que je savais faire de mieux, et pourtant, qu'est-ce que je n'aimais pas ça ! Avec la plus grande mauvaise volonté du monde, je pris sur moi, et finis, comme le reste des personnes présentes ici qui devait se reposer, par prendre plus confortablement place sur ce lit – si c'était possible. Au moins, ces heures de libre allaient me permettre de ruminer tout ce dont j'avais à ruminer, parce qu'avec la sale traîtresse qui m'avait envoyé ici et dont je comptais bien me venger et ce Sebastian qui m'énervait tout court, il fallait au moins qu'ils se disent une chose : qu'ils ne perdaient tout les deux rien pour attendre !!!



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