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Danse Macabre

 
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 Danse Macabre

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Aure Strangle


Aure Strangle
Elève de 5ème année & Préfète



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MessageSujet: Danse Macabre   Danse Macabre Icon_minitimeMar 6 Nov - 20:44

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Danse macabre

L’histoire que je me suis donnée pour mission de vous raconter est bien extraordinaire et entièrement vraie. Aucune mauvaises langues ne pourront vous dire qu’elle est fausse car, elle me fût contée par la propre sœur de la principale protagoniste sur son lit de mort. De plus j’ai vu de mes propres yeux le phénomène qui encore aujourd’hui peut frapper les visiteurs du cimetière de la petite bourgade de Sainte-Colombe.

Cette histoire pourra vous étonner car, elle a ce caractère incroyable qui caractérise les plus grands mystères. Ce récit est celui des amants du cimetière de Ste Colombe. La légende d’un amour éternel.

Eurydice était la plus jolie fille du petit village de Ste Colombe, auvergne. Ses boucles blondes encadraient son visage angélique au teint de porcelaine. De longs cils servaient de rideaux à des yeux comparables aux aigues-marines les plus pures. Elle appliquait tous les matins un rouge à lèvres rouge, comme il était à la mode de cette époque là, et qui rendait son beau sourire encore plus admirable. D’une taille ravissante et d’une allure digne des plus grandes princesses. Eurydice portait toujours de ravissantes robes car, son père qui était médecin gagnait très bien sa vie et ne pouvait rien refuser à sa fille chérie qu’il appelait son petit ange. Sa sœur avec qui je me suis entretenue me confia qu’elle était moins bien dotée que sa sœur : plus petite, peu élancée, des cheveux d’un blond fade. Quoiqu’elle fut mignonne elle n’arrivait pas à la cheville de sa sœur. Elle m’apprit aussi que sa sœur était parfois capricieuse, malgré un caractère le plus communément doux. Eurydice ne supportait pas de se voir retirer ou refuser ce qu’elle voulait. De toute sa vie elle n’avait jamais connu que des peines superficielles et son père lui cédait tout ce qu’elle désirait.

L’histoire débute en l’an mille neuf cents quatorze, alors que dans toute l’Europe se tramait les prémices de la première guerre mondiale. Eurydice avait alors dix-neuf ans et n’aurait pas put être plus heureuse : Effectivement elle était fiancée à Edmond de la Brière, un jeune colombois de belle naissance et de bonne fortune. Edmond était un homme de vingt et un ans, bien fait de sa personne, qui portait fort bien les favoris et qui était pour dire la vérité un homme tout à fait comme il faut, charmant et irréprochable. Beaucoup de Colomboise craquaient pour le sourire franc et les yeux verts du jeune homme.

Mais quoi que l’on put penser cette future union n’était pas le fruit d’un caprice vénale de la jeune fiancée mais bel et bien un mariage d’amour. Ils s’étaient rencontrés lors d’un bal musette organisé en l’honneur de la fête nationale. Eurydice était, comme je l’ai déjà dit, la plus belle jeune fille de Sainte-Colombe et elle était si gracieuse tendit qu’elle tournoyait dans sa robe rose que le jeune comte Edmond de la Brière tomba tout de suite amoureux de cet ange tombé du ciel. Sous le charme il invita à danser la jeune fille, qui ne sut refuser ce galant comte ce qu’il demandait. Si le coup de foudre ne vint pas tout de suite pour Eurydice. Elle le reçut en pleine poitrine alors qu’ils valsaient avec grâce sur la piste de danse. Ainsi tous purent assister au début de l’histoire d’amour la plus connue de Ste Colombe.

Après cette danse où s’étaient mêlés tant de sentiments forts et nouveaux les deux jeunes gens allèrent s’assirent sous le vieux chêne de la place de la République. L’ambiance était à la fête ce soir-là, la place de la mairie était éclairée, mis à part les lampadaires, par des lampions de toutes les couleurs qui donnaient à l’endroit un côté féerique. De toute part drapeaux et fanions tricolores trônaient fièrement. Une musique entrainante jouée par les musiciens de l’orchestre du village incitait les jeunes gens à valser sur la piste de danse, tandis que les anciens regardaient la jeunesse se trémousser en se remémorant le bon vieux temps.

C’était dans ce cadre festif qu’Edmond et Eurydice s’embrassaient pour la première fois cachés dans l’ombre de la mairie. Après cette soirée les deux jeunes gens convinrent de rendez-vous secret au bord de la rivière, ou en lisière de forêt. Là ils apprenaient à ce connaitre, à s’aimer. Le jeune homme devint fou du sourire de sa belle tandis qu’elle adorait l’écouter, trouvant la voix de son amant la plus belle du monde. Un mois passa où ils se faisaient un devoir de cacher leur amour aux yeux de tous. Chaque fois qu’ils se rencontraient ils aimaient danser ensemble sur des airs qu’ils chantonnaient.

Puis Edmond un beau jour se rendit au cabinet du père de sa bien-aimée lui demander la main de la jeune femme. Le médecin accepta avec joie, considérant qu’avoir un comte pour beau-fils était plus qu’acceptable. De plus Edmond était un homme bien qui rendrait son « petit ange » heureuse. Ce bon père n’aurait pas donné sa fille à n’importe quelle personne sans valeur, tout comte fût-il !

Deux jours plus tard Eurydice sortait en ville avec au doigt un bel anneau d’or sertis d’un saphir. Son sourire était éclatant et grande était sa joie. Cette bague, lui avait dit Edmond, avait appartenus à sa mère au moment des fiançailles de celle-ci avec le père d’Edmond. Elle aurait été ravie de la céder à une belle fille telle qu’Eurydice si elle n’était pas morte avant d’assister à cet heureux événement.

La nouvelle du mariage de la belle avec le comte se rependit rapidement dans le village et aux alentours. Certaines mauvaises langues, jalouse de l’amour qu’Edmond vouait à Eurydice et de la beauté de celle-ci, annoncèrent un mariage uniquement motivé par l’argent. Après tout, disaient-elles, Eurydice aimait les belles choses et n’aurait su se contenter d’un berger ou d’un fermier. Ces rumeurs arrivèrent jusqu’aux oreilles de la fiancée qui s’en trouva fort marrie. Des lors elle sembla mettre un point d’honneur à se trouver le plus de fois possible aux bras de son futur lorsqu’elle sortait en ville. Elle affichait alors un regard amoureux qui n’avait rien de feint et qui finit par faire taire les malveillantes. Edmond, quant à lui, loin d’être lassé avait pris goût à la présence quasi-constante d’Eurydice à ses côtés.

La vie suivi son court et le mariage fut fixé à la date du quatorze juillet de l’an mille neuf cents quinze. Tout deux étaient plus amoureux de l’autre chaque jour que Dieu faisait lors qu’arriva la terrible nouvelle : Contrairement à Nicolas le petit fils du bourreau - à l’époque ceux-ci disposaient de certains privilèges comme celui de l’immunité à la circonscription pour leurs descendances- Edmond fut appelé à la guerre.

La nouvelle tomba comme un couperet sur leur bonheur naissant. Lorsqu’Eurydice l’appris elle fut tant bouleversée qu’elle en tomba à la renverse et supplia le ciel de faire cesser à l‘instant la guerre. Mais il n’en fut bien sûr rien et il fallut bien qu’un matin de septembre Edmond s’en alla au front.

Les adieux furent déchirants entre les deux amants, mais l’un comme l’autre étaient confiants, Eurydice ayant enfin retrouvée espoir : En ce début de guerre l’on croyait encore qu’elle ne durerait pas, qu’elle se terminerait vite, que les Allemands finiraient bien par capituler et retourner chez eux. Comme nous le savons ce ne fut pas le cas et la guerre dura quatre longues années et coûta de nombreuses vies à la France pour ne parler que de ce pays.
Pourtant, Edmond revint à chaque permission, pâle et amaigri, mais bien vivant confortant ainsi Eurydice dans son espoir d‘un jour le voir rentrer pour de bon. Et après quatre ans de combats il fut de nouveau de retour à Sainte-Colombe, totalement hanté par les horreurs de la guerre, le regard hagard, mais encore plus amoureux d’Eurydice et encore plus déterminé à l’épouser.

Dans cette horreur sans nom qu’il avait dû traverser Edmond avait toujours pu se raccrocher au soutien indéfectible que lui apportait les lettres qu’Eurydice lui avait envoyé chaque semaine. Inlassablement elle lui décrivait son amour et à quel point ils pourraient être heureux une fois la guerre finie, lui parlant de danses, de baisers, de fleurs, de leur mariage, de leurs futurs enfants : de beaux garçons aux joues bien pleines et qui auraient les yeux de leurs pères. Sa fiancée n’avait jamais oubliée ces missives si cher au cœur du soldat qu’elle agrémentait parfois de petits gâteaux ou de conserves.

Eurydice s’était montrée fidèle à son fiancé alors que certaines de ses connaissances avaient, elles, cédées aux avances de jeunes hommes qui n’étaient pas partis à la guerre et qui leurs semblaient plus attirants que ces soldats qui tuaient des vies et qui revenaient pleins de poux et tout poilus et barbus et que pourtant elles avaient choisi comme futur époux. Alors, devant cette fidélité on oublia totalement les anciennes rumeurs d’un mariage qui aurait été motivé par l’argent et on couvrit de louanges les vertus et l’amour de cette jeune femme pour son futur époux.

La guerre ne l’avait pas non plus épargnée. Bien qu’elle n’eut pas participée aux combats, contrairement aux hommes, Eurydice était allé chaque jour aider aux champs et pour la première fois elle avait éprouvé les affres d’une vie où elle connaissait pour la première fois la contrainte. L’opulence qu’elle avait jusqu’alors connue avait laissé la place aux restrictions et au rationnement de la guerre. L’exemple de plus frappants était que sa garde robe, qui était renouvelé toutes les saisons avant la guerre, était restée telle quelle pendant quatre ans.

La jeune femme svelte et gracieuse était presque devenue maigre, ses joues s’étant creusées et la fatigue lui ayant cernée les yeux. Le travail aux champs l’avait rendue trapue et sa silhouette de princesse n’était désormais plus qu’un souvenir. Ses mains autrefois si douces étaient devenues calleuses. Cependant, elle conservait toujours cette grâce si caractéristique qui accompagnait le moindre de ses mouvements et surtout elle gardait au cœur l‘espoir que son fiancé serai bientôt de retour.

La date du mariage avait été reportées chaque fois d’un an, car à chaque report on espérait qu’au prochain quatorze juillet la triple entente aurait triomphée. Aussi qu’elle fut la joie de la jeune femme lorsqu’on appris le onze novembre que l’arrêt des combats avait été signé et que les soldats rentreraient bientôt ! Enfin elle pourrait épouser l’homme qu’elle aimait !

Leurs retrouvailles furent des plus touchantes et malgré leurs apparences totalement changée - toute trace de leur gloire passé avait disparu- ils ne trouvèrent jamais l’être aimé aussi beau qu’en cet instant. Le sourire d’Eurydice était rayonnant et la timbre d’Edmond remplit d’émotion. Leur vie allait enfin pouvoir reprendre son cours.

Malgré le traumatisme dont il était victime Edmond semblait allait mieux chaque jour qu’il passait avec sa fiancée. Celle-ci retrouvait son sourire d’antan et toute traces de fatigue avaient disparus de ses yeux. On aurait pu penser en les voyants ainsi reprendre goût à la vie que la pire épreuve était traversée : cette guerre avait été la cause de leur éloignement, de nouveau ensemble ils « ressuscitaient ».

Le mariage fut fixé une fois pour toute au quatorze juillet mille neuf cents dix-neuf. Edmond avait désormais vingt-cinq ans et Eurydice vingt-trois. Leur bonheur était complet, comme si la guerre n’avait été qu’un léger contretemps.

Pourtant, Edmond avait parfois un comportement étrange, frisant la paranoïa : Il semblait d’abord anxieux regardant de tout côtés, puis il s’agitait avant de courir se cacher. Ce comportement inquiétait Eurydice qui avait peur de voir son fiancé devenir fou après ce qu’il avait pu vivre : Après tout il avait vu pendant quatre ans ses camarades mourir à ses côtés, de son côté il avait essuyé de nombreuses balles, en témoignait sa blessure à l’épaule. Et bien entendu, il avait du lui-même tuer…

Lorsque ces crises de terreurs le prenaient il répétait parfois : «  elle est là… elle rôde ». Epouvantée par ces paroles Eurydice lui avait un jour demandait qui donc rôdait. Il l’avait regardé d’un œil hagard avant de lui répondre, au bout d’un temps de réflexion, « la faucheuse », dans un souffle. Effrayée par cette « révélation » la jeune fille pâlit : il lui semblait effectivement qu’il n’y avait qu’un fou pour tenir ce genre de discours.
Pourtant, après la crise qui avait contenu cet aveu, Edmond ne présenta plus aucun symptôme de paranoïa, et la date du mariage avançait à grand pas. La fiancée mit ces crises sur le compte d’une fièvre passagère et se plongea dans l’organisation du grand évènement.

Finalement elle se trouvait chanceuse : Effectivement, par rapport à d’autres femmes, l’homme qu’elle aimait été revenu et entier malgré une grande maigreur. Quoiqu’il eut été reporté de quatre ans leur mariage allait avoir lieu. Qu’aurait-elle pût demander de plus ?

Bientôt le mariage annoncé à moins d’une semaine et l’impatience les dévorés d’être unis pour toujours. La robe trônait fièrement sur un mannequin dans la chambre de la future épouse. C’était une belle robe blanche en satin agrémentée de magnifiques dentelles. Elle tombait jusqu’aux pieds et la traine traînait sur plus d’un mètre. Un long voile en tulle fin et blanc était posé à côté. Eurydice était véritablement ravissante dedans, celle-ci gommant sa minceur presque maladive et lui rajoutant des formes là où désormais il lui en manquait. Elle ne pouvait s’empêcher de la regarder même lorsqu’elle ne la portait pas.

Le jour précédent le mariage, la meilleure amie de la jeune femme devait rendre visite à son amie pour la voir dans sa robe. Aussi Eurydice, dans son impatience, la portait-elle au moment où l’on frappa à la porte. Pressée de montrer comme sa robe lui allait bien à son amie, la jeune femme ne prit même pas la peine de savoir qui frappait ainsi à sa porte et ouvrit sans plus de cérémonie. Frappée de stupeur en reconnaissant celui qui se tenait sur le pas de la porte Eurydice la referma aussi sec, mais le mal était fait : Edmond avait vu sa fiancée et de surcroit sa robe avant le mariage.

Là commence le vrai malheur de ces amoureux. Qui aurait pu croire qu’ayant survécu à la guerre le véritable cauchemar commencerait par la simple entrevue de ses jeunes gens un jour avant le mariage et surtout de la vue d’Eurydice en tenue de mariée ? Pas Edmond en tout cas qui ne croyait pas à tous ces boniments de vieilles femmes superstitieuses. C’est pourquoi il essaya de rassurer sa fiancée au travers de la porte. Cependant, la jeune femme, elle, croyait dur comme fer aux histoires de mariages gâchés par ce genre de bévues. Aussi pleurait-elle à chaudes larmes, adossée à la porte, se maudissant de son étourderie.

Après une dizaine de minutes Edmond s’en alla en lui chuchotant par la porte un « je t’aime » auquel elle répondit par un « moi aussi » entre deux sanglots. Quelques minutes plus tard l’amie qu’elle attendait arrivait enfin et Eurydice lui confia toute sa mésaventure. Son amie la rassura lui disant que plus qu’une histoire de robes, les mariages qui tournaient mal étaient dut au mauvais assortiment des mariés qui ne s’aimaient pas assez pour s’unir à jamais. Elle acheva en lui faisant remarquer qu’elle et Edmond s’aimaient toujours après cinq ans d’épreuves et qu’il n’y avait pas de couples mieux assortis qu’eux à Sainte-Colombe.

Rassurée par les paroles de son amie Eurydice se persuada que rien de mauvais ne pourrait gâcher leur amour et surtout leur mariage et s’endormit le cœur tranquille, impatiente d’être unie le lendemain à celui qu’elle aimait tendrement.

Elle se réveilla au petit matin et aidée de sa mère et de sa sœur revêtit la belle robe blanche. Sa mère lui offrit un collier qui appartenait à sa propre grand-mère, sa sœur lui prêta son plus joli ruban bleu, qu’on attacha plus tard dans ses cheveux. Quand son amie vint lui apporter les bouquets de fleurs elle lui offrit aussi une jarretière qu’elle avait cousue elle-même. Ainsi Eurydice portait sur elle un objet bleu, un ancien, un neuf et un emprunté.

Son amie lui releva les cheveux sur la nuque et lui noua le ruban bleu de sa sœur. Elle y piqua quelques fleurs blanches que la fleuriste lui avait cédée avec un sourire. Elle la maquilla enfin très légèrement, lui appliquant un peu de poudre sur les joues, du rouge sur les lèvres, un peu de fard à paupière et du mascara pour souligner ses beaux yeux couleurs pervenches.

Ainsi sublimée on aurait presque pu oublier que cinq ans c’était passé depuis leur rencontre tant elle était semblable à la jeune fille de dix-neuf ans qui dansait dans sa jolie robe rose, lorsqu’Edmond était tombé sous son charme.

A dix heures la future mariée et les femmes qui l’accompagnaient étés prêtes à se rendre à l’église pour que le prêtre célèbre l’union des deux amoureux. Une jolie calèche où était attelé deux chevaux de traits attendaient devant la maison de la fiancée. Elle, ses parents, son témoin et sa sœur, montèrent à bord. Arrivée à l’église Eurydice offrit d’abord un de ses deux bouquets à la Vierge comme il était d’usage à l’époque. Puis elle attendit aux bras de son père la venue de son futur époux, resplendissante de bonheur et d’amour.

Soudain on entendit au dehors les bruits de sabots d’un cheval et bientôt l’on vit rentrer un homme de belle allure. Mais ce n’était pas Edmond qui accourait ainsi sous la nef pour prendre à part le vieux médecin, avec un air totalement décomposé. C’était le témoin du comte, Antoine de la Brière son cousin.

Alertée par la mine du témoin de son futur, Eurydice voulut s’approcher pour savoir ce qui se passait, mais sa mère qui commençait à comprendre pris le bras de sa fille doucement, mais fermement. Alors la jeune fille comprit qu’un grand malheur s’était passé. Après son court entretien avec Antoine de la Brière, le vieux médecin s’approcha de sa fille et lui dit doucement, avec beaucoup de chagrin dans la voix, l’horrible tragédie qui venait de se jouer:

Edmond de la Brière qui était resté d’une santé fragile depuis la guerre et aussi du fait du rationnement qui s’opérait toujours en France, n’avait résisté à a fièvre de la grippe espagnole qu’il semblait avoir contracté dans le courant de la journée et avait succombé au milieu de la nuit à la maladie. Son cousin l’avait retrouvé mort au moment de venir le mener à l’église.

Il faut vous dire que la grippe espagnole est une pandémie qui toucha l’Europe du printemps mille neuf cents vingt et qui fit à elle seule plus de morts que la grande guerre. Les personnes atteintes de la maladie succombaient des suites d’une fièvre intense et parfois de manière fulgurante. Cela avait été le cas pour Edmond qui après avoir vu sa fiancée dans sa robe de mariée s’était senti, quelques heures après, faible et s’était alité. Il était mort en proie à des hallucinations où il voyait la faucheuse rôder autour de lui. Le comte de la Brière était le dixième habitant de Sainte-Colombe à succomber à cette grippe meurtrière.

Eurydice à cette nouvelle tomba à genoux en poussant un cri de désespoir à en fendre le cœur. Personne ne tenta de la réconforter, tous comprenant qu’elle avait perdue l’amour de sa vie. Dans un état second, pleurant toutes les larmes de son corps, Eurydice se laissa porter par son propre cousin qui la déposa dans la calèche et y monta lui-même accompagné par la mère et la sœur de la jeune femme. Il la porta ensuite jusque dans sa chambre où les deux femmes prirent le relais et la dévêtirent et la couchèrent.

Le sentiment que ressentait Eurydice à cet instant ne peut être décrit justement, mais tout lui semblait n’être qu’abysse et désespoir. Rien … non rien, plus jamais ne pourrait lui faire ramener celui qu’elle venait de perdre pour toujours. Tout espoir était désormais perdu.
L’enterrement d’Edmond fut fixé au samedi suivant. Eurydice refusa d’aller voir le cadavre sans vie de celui qu’elle aimait. Beaucoup de personnes vinrent lui rendre visite après cette tragique nouvelle, mais elle refusa de les voir. Les seules personnes qu’elle acceptait à son chevet étaient son père, sa mère et sa sœur. Pourtant, elle restait muette comme une tombe, refusait de s’alimenter et maigrissait à vue d’œil. Son père dit un jour à sa femme avec une profonde tristesse que leur fille rejoindrai bientôt Edmond.

C’était sa sœur qui restait le plus de temps à son chevet durant la semaine qui précédait l’enterrement d’Edmond et elle me raconta que l’état de son ainée se dégradait de jour en jour, aussi bien physiquement que mentalement. Emilie m’apprit que sa sœur montrait chaque jour plus de signes de folies que la veille. Le dimanche après la mort d’Edmond elle n’avait cessé de répéter : « c’est de ma faute, de ma faute ». Le lundi elle commença à montrer des signes de paranoïa confiant à sa sœur qu’elle se sentait épiée. Le mardi elle s’enfouit toute la journée la tête sous un drap, refusant d’en sortir, sous prétexte d’une présence était dans sa chambre. Le mercredi elle sembla se calmer, mais ce qu’elle disait à sa sœur n’avait ni queue ni tête, parlant d’ironie du sort, de robe, de guerre et de bal. Le jeudi elle refusa que quiconque rentre dans sa chambre et on l’entendit au travers de la porte pleurer, rire comme une démente et parler comme si elle s’adressait à un interlocuteur alors qu’il n’y avait personne dans la chambre avec elle. Le vendredi enfin elle sembla avoir retrouvé ses esprits et vers le milieu de l’après-midi appela sa sœur à son chevet.

Du moment où Emilie entra dans la chambre d’Eurydice celle-ci lui demanda de s’asseoir et de l’écouter : Elle lui raconta comment et quand elle était tombée amoureuse d’Edmond, n’omettant aucun détails. Elle lui raconta leurs entretiens secrets, leur bonheur jusqu’au début de la guerre, la grande tristesse mêlée de peur qu’elle avait ressentie en voyant son bien-aimé partir à la grande guerre, mais tout de même cet espoir constant qu’il reviendrait et qui lui avait fait supporter ces quatre ans d’absences. Elle lui racontait les semaines de permissions lorsqu’il rentrait à Sainte colombe, les lettres qu’ils s’envoyaient. Elle lui indiqua même où elles se trouvaient désormais dans l’espoir qu’elle les lirait, étant ainsi le dernier témoin de leur amour, le faisant perdurer tant qu’elle vivrait. Elle lui raconta son immense joie lorsqu’elle apprit la fin de la guerre, celle encore plus grande lorsqu’Edmond était revenu et ce sentiment de force quand elle se disait que si la guerre n’avait pu les séparer rien ne pourrait plus le faire. Qu’ils allaient enfin pouvoir être heureux.

Elle lui détailla chaque jour jusqu’à la veille du mariage. Là dans un souffle elle lui narra l’épisode où Edmond l’avait vu elle et sa robe. «  C’est cela qui a causé notre ruine » confia-t-elle à sa sœur la gorge nouée par l’émotion et les yeux pleins de larmes. Elle saisit alors la main d’Emilie et lui caressa la joue : «  Je t’en prie petite sœur ne me prends pas pour une folle ». Elle poursuivit en passant très vite sur le jour du mariage et en lui détaillant ce qu’elle avait ressentit chaque jour depuis lors. De son abyssale tristesse à ce sentiment de ne pas être seule. Sentiment qui s’était révélé exact ma veille-même où enfin s’était révélée la cause de cette sensation.

Edmond lui été apparut - Emilie m’avoua qu’à ce moment du récit de sa sœur elle avait été totalement épouvantée devant l’apparente folie d’Eurydice et avait compris que désormais sa sœur ne se relèverait jamais de ce drame et qu’il provoquerait sa mort, ses jours étant désormais comptés.- Edmond était donc apparu à Eurydice et lui avait d’abord reproché d’avoir refusé de rendre un dernier hommage à son corps. Puis il s’était radoucit et lui avait dit qu’il l’aimait toujours, pour toujours. Elle s’était excusée, avait pleuré, lui disant que c’était de sa faute s’il l’avait vu en robe ce jour-là et que c’était ça la cause de leur malheur. Il l’avait consolé en lui disant que c’était lui qui était venu la voir, enfreignant ainsi la première « règle ». Il avait poursuivit en lui disant que quoi qu’il en soit ce n’était pas de sa faute, qu’il avait lui-même vu quelque mois auparavant la faucheuse tournait autour de lui et que c’était un phénomène fréquent chez les soldats, sur le champs de batailles avant qu’ils ne meurent. Il s’était alors rapproché d’elle lui avait caressé les cheveux et lui avait lui-même présenté ses excuses d’être mort, d’avoir gâché leur bonheur, d’avoir été faible. Il était d’une grande tristesse de la voir ainsi dépérir. Il l’embrassa alors sur les lèvres avant de disparaitre en lui confiant ces paroles « mon seul regret est de ne t’avoir jamais épousé. Nous n’avons même pas put partager une dernière danse »

Eurydice fit part à Emilie que depuis le retour d’Edmond ils n’avaient pas eu l’occasion de danser alors que c’était la chose qu’ils aimaient le mieux faire. Elle caressa de nouveau les cheveux de sa sœur, lui dit que le lendemain elle n’assisterait pas à l’enterrement et qu’elle l’aimait. Puis elle lui souhaita une belle vie, riche et remplie d’amour avant de la congédier.

En sortant de la chambre de sa sœur Emilie s’était mise à pleurer et son père tout en la serrant dans ses bras lui demanda ce qu’il n’allait pas. La jeune fille lui confia sa certitude d’avoir parlé à sa sœur pour la dernière fois. Son père essaya de la rassurer mais lui aussi partageait la crainte de voir Eurydice mourir sous peu, d’autant plus qu’ils n’arrivaient pas à la faire manger.

Le lendemain la famille d’Eurydice se rendit à l’enterrement d’Edmond et en retournant à leur maison, lorsqu’ils voulurent voir si leur fille allait bien la trouvèrent pendue, un horrible rictus sur le visage, les membres émaciés, revêtu de sa robe de mariée.

Ce fût donc un double deuil que porta cette famille et le village de Sainte-Colombe. L’on décida d’enterrer Eurydice au plus tôt, dans sa robe de mariée, le plus près possible de la tombe d’Edmond et on y grava cette épitaphe « Morte, je te retrouve enfin mon amour » qu’elle avait demandé dans son mot d’adieu.

Eurydice au moment où sa famille était partie pour l’enterrement s’était levée, avait écrit une lettre à sa famille d’une main rendue tremblante par le manque d’énergie qui lui manquait du fait qu’elle ne s’alimentait plus. Puis elle avait revêtu sa robe de mariée, avait tentée de refaire la coiffure que son amie lui avait faite le jour du mariage puis avait utilisé son voile comme une corde qu’elle avait suspendue à la tringle de son rideau. Elle avait ensuite glissé son cou dans le nœud coulant qu’elle avait noué puis avait fait tomber la chaise sur laquelle elle se trouvait.

Au moment où la chaise était tombée et que la chute de son corps avait provoqué la casse de sa nuque toujours retenue par le voile elle avait entr’aperçut Edmond lui tendre les bras et lui sourire. Elle eut juste le temps de lui en rendre un, qui fut la cause de cet horrible rictus sur son visage.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, si la nuit suivant l’enterrement d’Eurydice ne s’était pas passé un phénomène qui effraya les personnes qui furent présent pour le voir.

A la nuit tombée, alors que la Lune brillait haut dans le ciel, deux formes s’étaient détachées, dans le silence de la nuit, des ténèbres et toujours sans un bruit s’étaient rapprochés. Les personnes présentes qui vivaient a Ste Colombe depuis leurs naissances reconnurent Edmond et Eurydice, semblable au jour de leur rencontre, revêtu de leurs vêtements de mariés. Et les deux amoureux ainsi réunit s’étaient mis à danser. Ceux qui assistèrent à la scène jurèrent reconnaitre cet air si joué lors des bals musettes. Malgré l’effrois qui les saisit à la vu de ces fantômes dansant au clair de Lune chacun décrivit cet air de félicité qui se lisait sur leurs traits en cet instant.

A la suite de cette vision morbide certaine personne du village voulurent être certains que cette histoire était vraie et ils purent voir chaque soir Edmond et Eurydice danser ensemble. Au fur et à mesure du temps cette histoire devint une légende pour toute la région et l’on fit graver une stèle que l’on posa devant les tombes d’Eurydice et d’Edmond :
« Nous valserons éternellement sous le clair de Lune »

Et si vous ne me croyez pas, moi qui y ait assisté et qui ait récupéré le témoignage de cette étrange histoire de la bouche même de la sœur d’Eurydice, Emilie, vous pouvez vous-même vous y rendre. Chaque soir les amants de Sainte Colombe se livrent à leur danse éternelle.

Fin


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