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Rivers always lead to falls [PV]

 
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 Rivers always lead to falls [PV]

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Ana Falkowsky


Ana Falkowsky
Élève de 6ème année



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Ami(e)s: Eh bien pas si peu que ça à la réflexion... Je sais, ça mnque un peu de crédibilité pour une ex-solitaire.
Âme soeur: Et si il ne m'aime pas en retour, ça compte quand même ?

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MessageSujet: Rivers always lead to falls [PV]   Rivers always lead to falls [PV] Icon_minitimeSam 22 Juin - 17:05

Contexte: début des vacances d'été de 4ème année, après le rp avec Daniel



Je marchais d’un pas pressé dans les rues de Londres, bien que je ne sache pas vraiment où j’allais. J’errais, tout simplement, passant devant des parcs que je reconnaissais sans vraiment les identifier. A vrai dire, ça m’étais égal. Je n’avais même que vaguement conscience d’être dans les rues de la capitale, et pas celle de Liverpool –j’aurais tout aussi bien pu être au Mexique, ça ne faisait pas vraiment de différence. J’avais l’impression d’être dans un de ces films où tous les bruits autour de l’acteur sont atténués, jusqu’à ne plus rien entendre d’autre que ses pensées.



« Ana ? Je voudrais te parler de quelque chose d’important. »


J’aurais du refuser, dire que je n’avais pas envie d’une grande discussion alors que l’on profitait des boutiques de Londres entre filles. J’aurais du inventer n’importe quoi, trouver une excuse, ou même partir en courant, ce qui semblait être ce que je savais faire de mieux.


« Si je t’en parle maintenant, c’est parce que depuis quelque temps, tu as l’air mieux. Je crois savoir ce qui te met dans cet état, ou plutôt qui, mais si tu ne veux pas en parler pour le moment, ce n'est pas grave. J’attendrais. En tout cas, qui que ce soit, il a une bonne influence sur toi et je sais maintenant que tu ne te mettras pas dans une de ces colères, comme tu l’aurais fait il y a quelques mois. »


Je m’étais sentie rougir, et j’avais baissé les yeux, parce que l’idée que ma mère lise en moi comme ça me mettait mal à l’aise. Je n’étais effectivement par prête à parler de Theo à qui que ce soit, mais à mes parents, je ne le serais jamais. Ça m’agaçait presque qu’elle parle de lui, mais il valait mieux que je ne dise rien, elle changerait de sujet d’elle-même, car ça n’était visiblement pas lui, le sujet.


« Ça a été une grande décision à prendre, de finalement t’en parler. Mais je pense que tu es assez grande maintenant, et tu as assez muri pour pouvoir l’entendre. »


J’avais froncé les sourcils, parce que je n’aimais vraiment pas que l’on tourne autour du pot, et ses mots mielleux me fatiguaient. Quoi que ce soit, même si elle semblait penser que ça me toucherait, je doutais que ça ait le moindre effet sur moi. J’étais certes devenue plus calme et plus mature, comme elle disait, mais pas à propos de ma famille ; il y a des choses qui ne changeront jamais. J’avais juste envie qu’elle me balance son truc, que je puisse remonter dans ma chambre.


Elle avait pris une grande inspiration, et je m’étais retenue de lever les yeux au ciel tellement toute cette mise en scène faisait le cliché de la grande discussion mère-fille. Qu’est ce qu’elle allait me dire ? Qu’elle était enceinte ? Gravement malade ? Qu’on déménageait ? Quoi que ce soit, ça me soulait d’avance. Et qu’elle croit une seule seconde que ce qu’elle pourrait me dire m’atteindrait, encore plus. Mes parents et mes frères avaient tendance à faire preuve d’une très grande naïveté en ce qui me concernait, mais il était temps qu’ils s’aperçoivent que je ne les aimais pas. Pas une seule seconde.



« Jaro et moi, nous ne sommes pas… tes parents… biologiques. »


Et voilà, qu’est ce que je disais. Elle s’imaginait qu’un truc comme ça allait me faire exploser les vitrines des magasins avec ma tête ? C’est pas comme si l’idée ne m’était jamais venue à l’esprit. Être la seule personne à peu près normale dans une famille de héros lourdingues, et elle pensait sérieusement que je n’avais jamais envisagé avoir été adoptée ? Ne pas lever les yeux au ciel, surtout pas. Elle guettait ma réaction, ses yeux agrandis par la crainte que je m’énerve, que je pleure, ou je sais pas quoi.  Quand je dis que ma mère est ridicule. Mais comme elle semblait attendre vraiment quelque chose de moi, je lâchais un « Ah. » désintéressé. Je n’étais pas sortie de son ventre, je m’en remettrai.


« Mais, Kathleen elle…  était ta vraie sœur. »


Je m’étais raidie instinctivement en entendant son prénom. En plus de ça, je n’étais pas contente, parce que là, elle avait réussi à m’atteindre un peu, mais je m’efforçais de ne pas réfléchir à ce que ça entraînait. J’avais envie de lui demander si c’était tout, si je pouvais partir maintenant, mais elle ne semblait pas avoir fini. J’avais eu ce sentiment que je n’aurais pas envie d’entendre la suite, mais je n’avais pas bougé. Peut-être qu’au fond de moi, j’avais quand même eu envie de savoir. De mettre des mots sur ce malaise qui avait toujours était présent depuis qu’elle était partie.


« Et c’est pour ça qu’elle n’avait pas voulu de toi, ce jour là… le jour où… tu sais.


- Le jour où elle est morte, achevais-je à sa place sèchement, un goût amer me montant à la bouche.


Ma mère avait hoché tristement la tête, ce qui eut pour effet de m’énerver encore plus. Mais il fallait que je me contienne. Et que je comprenne. Mais mon cerveau semblait être déconnecté, et refusait d’additionner deux et deux. Quel rapport entre le fait qu’elle soit ma vraie sœur, et qu’elle m’ait empêchée d’aller la voir, alors qu’elle partait définitivement ? Une part souhaitait que je me bouche les oreilles, et une autre qu’elle aille droit au but au lieu de me forcer à réfléchir sur des sujets auxquels je n’avais pas envie de penser. Mais ma mère semblait trouver que la suite allait d’elle-même, ou alors, elle n’avait pas le courage de la dire à voix haute.  J’avais lancé un impertinent « Et alors ? » pour la faire parler, tout en sachant que mon indifférence visible quant à Kathleen la blesserait. Pourtant, intérieurement, je ne me sentais pas calme comme j’aurais cru l’être. Sans doute que parler de ma sœur m’énervait toujours plus que je ne voulais l’admettre. Ou peut-être que je devinais la suite sans vraiment la comprendre, et je n’aimais pas ça.



« Sa maladie… elle est héréditaire, avait finalement lâché ma mère avant de se mettre à pleurer. Votre mère… elle en est morte aussi… Et tu… »


Elle n’avait même pas pu finir sa phrase. Heureusement, cette fois, je n’en avais pas eu besoin pour comprendre. J’avais serré les poings, fort, très fort, jusqu’à m’en blanchir les jointures et me planter les ongles si fort dans la main que ça me fit monter les larmes aux yeux. J’étais en colère, si en colère. Ainsi, même après sa mort, elle continuait à me pourrir la vie. J’inspirais et expirais, mais voir l’autre sangloter en face de moi ne faisait qu’attiser ma rage encore plus. Pourquoi est-ce que c’était elle qui pleurait dans l’histoire ? Il fallait que je me calme. J’avais eu tort de penser que je pouvais me contenir entièrement à présent, parce qu’en cet instant, j’avais envie de tout faire exploser autour de moi -y compris ma mère- comme au bon vieux temps.


Finalement, pour ne pas céder à ces pulsions, je tournais les talons et commençais à partir d’un pas raide.  Ma mère, sans doute dans un geste désespéré, attrapa mon poignet, mais je me dégageais d’un geste sec, avant de me mettre à courir dans le sens opposé où l’on allait. Elle du me suivre un petit moment, mais j’étais bien plus rapide qu’elle, et apte à me fondre dans la foule au vu de ma taille. Pas assez rapide néanmoins pour ne pas l’entendre me crier des choses comme :



« Elle ne voulait pas que tu vois ça ! Elle t’aimait ! Elle voulait te protéger !... »


Elle continua un moment à hurler désespérément, je crois, mais au fur et à mesure que je m’éloignais à grande enjambées, sa voix tremblante, comme tous les bruits autour de moi s’atténuèrent pour ne plus devenir qu’un murmure.




***




Je ne sais pas trop comment je m’étais retrouvée devant le Chaudron Baveur, presque instinctivement. Sans doute parce que cela faisait partie des rares adresses à Londres que je connaissais. Mais une fois devant, je ne sus pas trop quoi faire. Aller sur le Chemin de Traverse ? Quel intérêt ? Finalement, j’avais poussé la porte du bar sans trop y réfléchir. Après tout, n’était-ce pas dans ce genre d’établissement que les gens allaient noyer leurs émotions ? Cette idée me séduisit. Ne dit-on pas que l’alcool fait tout oublier ? Je n’avais jamais été saoule, mais à présent, ça me semblait le bon moment pour y remédier. La pendule indiquait vingt et une heure –j’avais marché pendant longtemps, donc. Le bar n’était pas encore trop plein, alors je me mis au comptoir, et commandais à Tom le barman un Whisky Pur Feu, pour la première fois de ma vie. Il sembla hésiter, car c’était évident que je n’avais pas dix-sept ans, mais je lui adressais un haussement de sourcils qui voulait dire « Tu comptes vraiment me dire non ? ». Apparemment, il reçu le message cinq sur cinq, car la seconde d’après, il était en train de me préparer ma boisson. Il me la donna et partit bien vite servir d’autres clients.


Je pris une gorgée de l’alcool fort, et reconnut immédiatement aussi bien le goût que la brûlure dans la gorge. Je songeais que la dernière et première fois que j’avais pris du Pur Feu, ça remontait à l’été dernier, avec Chuck Carlton. Ce soir là, j’avais aussi voulu noyer quelque chose, un sentiment détestable de remise en question. A présent, les circonstances étaient bien différentes. Et la quantité que j’allais en ingurgiter aussi.


Je bus, encore et encore, ignorant ma gorge en feu et les regards inquisiteurs qui se posaient sur moi. A vrai dire, je ne les voyais même pas. Je ne faisais que retourner encore et encore les mots de ma mère, ou plutôt, ceux que dans sa lâcheté, elle n’avait pas réussi à dire. J’étais malade. Ou en tout cas, je le serais. Et elle, elle croyait que c’était ses aveux sur Kathleen qui me mettait dans cet état. Qu’est ce qu’était la vérité sur sa mort, à côté du fait d’être malade ?! Malade. C’était étrange, j’avais l’impression de ne pas vraiment comprendre le sens de ce mot. Ça devait être trop frais encore, trop récent, pour que j’en comprenne toute la signification. Tant mieux. Ça pouvait bien attendre un jour de plus. Ce soir, je n’avais pas envie de penser à comment j’allais terminer ma vie, dans un lit d’hôpital, en vrai sac d’os incapable d’avaler quoi que ce soit sans le recracher instantanément.

Ce fut une silhouette que je connaissais bien, s’approchant du comptoir, l’air pas plus heureux que le mien, qui me tira de mes réflexions.



-Tom, un autre Pur Feu… et un deuxième pour la demoiselle, lançais-je, un étrange sourire flottant sur mes lèvres, sans doute du à l’alcool qui commençait à monter.



Spoiler:


Dernière édition par Ana Falkowsky le Sam 13 Déc - 15:23, édité 5 fois
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Rita Minithya


Rita Minithya
Élève de 6ème année



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Particularités: Oh, il suffit d'une petite étincelle pour que ça fasse BOUM! Ca vous donne une idée?
Ami(e)s: Oh, j'en ai des tttassss! Heureusement, j'en ai aussi des vrais.
Âme soeur: La pyrotechnie. Entre elle et moi, c'est la passion folle. On s'embrase, on s'enflamme et on se fout en l'air!

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MessageSujet: Re: Rivers always lead to falls [PV]   Rivers always lead to falls [PV] Icon_minitimeMar 9 Juil - 22:45

-Alors, mère, de quoi vouliez-vous me parler ?

Le manoir Minithya n’était pas remarquable, contrairement à la fortune certaine de sa propriétaire. En effet, simple repère pour l’Organisation, il restait tout à fait discret et se fondait parfaitement dans le paysage dans lequel il se situait. Il n’était pas monumental. Non. Il ressemblait plutôt à une maison abandonnée, les lierres l’étouffant complètement, les mauvaises herbes jalonnant le grand jardin. Impossible de savoir s’il était habité, et si l’on n’appartenait pas à l’Organisation, il était encore plus incroyable de croire que quelqu’un puisse vivre dans un endroit pareil. Surtout lorsqu’on n’a jamais vu quique ce soit y entrer, et si c’était le cas, il n’en était pas sorti. La Manoir avait été le joyeux témoin d’une histoire racontée dans tout le village et tous les enfants frissonnaient en passant devant les grandes grilles acérées et rouillée du Manoir. On disait que les portes étaient infranchissables, que les propriétaires avaient étés assassinée une nuit, par un homme qui les avait découpé en petit morceaux avant de les manger en entier. On disait que ce meurtrier habitait depuis la bâtisse et qu’il était devenu fou. Il fallait dire que le Manoir faisait tout pour entretenir le mythe. Chaque mardi, on pouvait entendre des grognements faire vibrer les murs du Manoir. Un sorcier n’aurait pas trouvé cela inquiétant, parce qu’il aurait forcément reconnu le cri de la Goule. Un moldu fantasmait quand il ne pouvait pas mettre un nom sur ce qu’il entendait. Et les moldus se débrouillaient très bien pour inventer des tas d’histoires plus farfelus les unes que les autres.

-Oh, s’il te plait, appelle moi maman. Lina a été transportée à Ste Mangouste il y a moins de deux heures. Terens est mort. Une énorme perte.

Tiens donc, ça devenait intéressant, là. Bien sur, je n’étais pas collée à la porte : erreur de débutant, technique de moldu. Cramée. J’avais acheté une oreille à rallonge hyper sophistiquée que j’avais trafiquée de ci de là, et au final, aucun fil ne reliait les deux oreilles, comme un talkiwalky. Je tendis l’oreille –c’est le cas de le dire- et analysais la conversation à laquelle je n’avais évidemment pas été invitée. Ma mère et ma grand-mère étaient dans la même salle, et c’était vraiment le genre de choses qui ne se passait jamais. Si je n’avais pas la permission d’entendre leur conversation, du haut de mes 16 ans, c’était soit parce qu’on parlait de moi, soit parce que ça ne me concernait pas. Dans l’autre cas, je m’en foutrais bien, mais j’aurais fouiné quand même. Mais dans le premier, je préférais autant savoir ce qu’on voulait me cacher. J’étais concernée quand même ! Qui étaient Lina et Terens ?

-Lina… ? Mais je croyais qu’elle était…

-Folle ? Eh, bien, ta soeur s’est réveillée un beau matin. Elle avait retrouvé la mémoire, et ses talents d’Auror avec. Un talent indiscu…

-Je n’en doute pas, maman. Viens en aux faits. Je suis venue avec Rita en laissant mes quatre autres enfants seuls à la maison et…

-Je t’en prie, ils survivront à une nuit sans leur mère.


-Comme moi, tu veux dire ? Sauf que si je me souviens bien, ce n’est pas seulement à une nuit que j’ai survécu.

Ouille. Soupir.

-Ce n’est pas le moment. Terens est mort lors d’une attaque. 

-S’il te plait, maman, les histoires de l’Organisation ne m’intéressent pas. Tu te souviens, je suis une cracmol, comme tu tenais tellement à me le rappeler.

-Et Rita non.


Il y eut un blanc qui me sembla interminable. Ma mère devait être soufflée du toupet de ma grand-mère et de la tournure de la conversation. Sa propre mère n’avait pas changée. Sa rancune pour sa fille était toujours présente et elle osait même me comparer à ma mère. Ca sentait le roussit à plein nez et mon cœur s’accéléra sans que je puisse y faire quoique ce soit. Ca y était, elles parlaient de moi. Je collais un peu plus la fausse oreille sur la mienne, pour entendre mieux.

-Quel est le rapport avec ma fille ? Mais enfin, qu’est-ce que tu lui veux ! Laisse la en dehors de ta vie, laisse nous en dehors de ta VIE ! Laisse-nous tran… !

-James s’est échappé d’Azkaban.


Ce blanc-là, il sembla durer une éternité, et pourtant, quand l’oreille à rallonge tomba sur le sol, j’avais conscience que tout se passait en moins d’une seconde. Le monde venait de ralentir, mon poignet gauche me brûlait et je restais sous le choc. James. L’homme qui avait essayé de me tuer. A Azkaban. Il n’y était plus. Pourquoi ? Comment ?... Impossible. Je ne pouvais que le nier. Il y avait eu un mort, pourtant, et donc un combat. Ma tante, Lina, était une Auror admise à ste mangouste suite au combat. Et les mangemorts en étaient sortis victorieux. Non. Je n’arrivais plus à réfléchir, plus à penser, et j’avais probablement oublié de respirer. C’est au moment précis où je relevais la tête, abasourdis, que je réalisais ce qu’il se passait. Je tremblais, ma main était paralysée, elle me brulait et l’oreille m’avait échappé des mains. Je reculais inconsciemment. Il fallait que je parte. Loin. Il ne fallait pas que je reste ici. Je ne pouvais pas vivre sous cette peur. Je ne voulais pas revivre cette horreur ! Je n’étais pas en sécurité. Pas ici. Parce qu’il savait. Il savait que j’y étais. Il avait tué ce Terens, avait failli tuer ma tante. Si ce n’était pas lui, c’était des mangemorts. Ils étaient plusieurs, ils me cherchaient probablement. Non, pas ici. Partir.


Partir. Partir d’ici. Vite. Vite !

Je me tournais complètement et me mit à grimper les étages, pour arriver le plus haut possible, afin d’atteindre le grenier. Heureusement, j’avais toujours ce sac sur moi, et donc mon chapeau d’invisibilité. Partir. J’arrivais au grenier et me précipitais pour trouver un balais. Il devait forcément en avoir un ici ! Ah ! Un vieux balai poussiéreux et tout effiloché qui me ferait probablement très mal, étant donné les morceaux d’écorce qui dépassaient. Tant pis, je n’avais pas vraiment le choix. Je l’empoignais, posais mon chapeau, l’attachait, l’activais et couru vers la fenêtre. D’un coup de baguette, la vitre explosa en mille morceaux, avec une violence qui fit vrombir les murs. La puissance de ma magie témoignait de ma colère

-RITA !


Trop tard.

J’avais décollé et depuis longtemps, comme on pouvait s’y attendre avec une Poursuiveuse. Mais le cri strident de ma mère résonna un moment dans ma tête, et je ne pus l’empêcher de raisonner dans ma tête pendant que je traversais les collines qui menaient à Londres. Je mis probablement quelques heures à arriver dans la grande ville, et je tombais presque de fatigue en atterrissant dans une ruelle, mon chapeau inactivé. J’avais pleuré, mais les vent avait séché mes larmes. Il y avait bien un endroit où j’étais sure d’être en sécurité. Celui dans lequel on ne cherchait pas les petites élèves de Poudlard. Le chaudron Baveur.


***------------------------***


-… Un autre Pur Feu… et un deuxième pour la demoiselle.


Ce n’était pas un rêve, loin de là, c’était vraiment la pire chose qui me soit arrivée, hormis celle où j’avais été torturée par mon oncle. Mon pantalon était parfaitement écorché, si bien qu’il devait me rester encore quelques morceaux d’écorces plantés dans ma peau, et je savais que je saignais, mais je ne le voyais pas, simplement parce que j’avais mal et que c’était chaud puis froid. C’était probablement comme ça qu’on pouvait définir la douleur physique liée à la douleur psychologique. Une douleur tout d’abord brûlante, qui n’avait pourtant pas bien l’air d’un mal, puis, ce qui venait, quelque chose de glacial qui coulait comme une aiguille de glace jusqu’au cœur et vous paralysait. Qui m’avait parlé ? J’étais fatigué, dans un sal état, et la dernière chose que je voulais, c’était qu’on me parle, sérieusement. Au Chaudron Baveur, je pouvais enfin arrêter de faire la parfaite Miss Poufsouffle toujours heureuse et épanouie. Non pas que je ne le sois pas du tout, je tentais de l’être au maximum, parce que j’aimais la vie, mais c’était dur, surtout quand tout s’accumulait. Alors, à ces moments là, je pétais généralement des cables, à Poudlard, et j’allais nager dans le lac gelé, poser des bombabouses au bureau d’un prof, juste pour avoir une punition et ressentir l’attention sur moi, et oublier. Ou alors j’allais boire, avec Ulrich. Je m’asseyais sur mon siège en regardant Tom déposer le petit verre devant moi et je ne lui jetais pas un coup d’œil. Il voulait probablement me parler, comme d’hab’, mais là, non, pas aujourd’hui. Vraiment.

-‘Ci, je remerciais la personne à côté de moi en levant le verre à son attention sans la regarder et en avalant le liquide d’un coup sec.

J’avais parlé de cette aiguille de glace qui vous traverse le corps et finit par se planter dans le cœur. Eh bien, le Pur Feu avait la spécificité de faire fondre cette aiguille pendant un certain temps. Ca inhibait le cerveau, aussi. Je m’essuyais le visage avec la manche de mon sweat. Si la famille de Nathanael me voyait comme ça, ils auraient tous honte que je connaisse leur fils, et indéniablement, le père de Nath ferait tout pour que je ne le vois plus jamais. Mes habits étaient sales, j’avais les cheveux ébouriffés, je buvais un verre offert dans un bar part je ne savais qui… Une femme, d’après la voix. Jeune. Tandis que le liquide passait dans mes boyeaux, je posais le verre sur le comptoir en relevant les yeux. James était probablement blessé par le combat, certes, mais en liberté. Je tournais la tête à gauche…

Oh.

-Falkowsky, je dis avec un sourire ironique. On perd pas nos mauvaises habitudes, comme à notre première rencontre, où nous avions failli nous entretuer ? J’préfererais éviter de me prendre ton poing ce soir. Tu comprends, je suis pas en état de dominer notre fabuleuse Miss Serpentard, je dis en tournant mon verre sur lui-même.

Alors, oui, l’alcool me montait vite à la tête. Très vite. Mes soirées avec Ulrich, à la Tête du Sanglier, n’avaient rien arrangées, évidemment, et je tenais toujours aussi mal l’alcool. Il m’arrivait de pleurer, ou de m’énerver. Je ne savais pas bien pourquoi d’ailleurs, parce qu’on me disait tout le temps que les gens se mettaient à rire sans arret quand ils buvaient. J’avais l’air con à me mettre à gueuler à tout bout de champs après mon deuxième verre.

-Deux autres verres, Tom, je prononçais d’un ton froid, qui annonçait le début d’une soirée bien trempée. Mais non…  Je rale quand je le vois arriver avec deux verres. Est-il idiot, ou c’est moi qui prononce mal les mots ?! Est-il stupide ?! Chacun, Tom, deux verres chacun, bordel ! Je jure en frappant le comptoir de mon poing avec hargne. Quoi ? Tu veux ma photo ? Je lui crie lors qu’il me fixe, ahurit. Qu’est-ce qu’il a celui là ? Il a jamais vu quelqu’un qui veut boire de sa vie ou quoi ? J’avais une tronche à être une gentille fille qui veut discuter et faire de la charité ? Non, bah alors accélère !Je lui dis en bougeant les mains devant son visage histoire qu’il réagisse. Trop lent. Beaucoup trop lent. Je devais oublier, encore. C’était pas assez. Pas deux verres. Bon, allez, passes la bouteille !

Je la saisis sans plus de cérémonie et râlais encore quand j’attrapais le verre d’Ana. Je le remplissais à ras bord et je fis de même avec mon propre verre. J’enfilais les verres sans me préoccuper des conséquences. Quoi ? Si je devais me faire attraper et torturée par James, au moins, je n’en aurais pas ou plus conscience. Je regardais Tom un instant, alors qu’il s’était éloigné de moi. Quoi ? Il avait l’air effrayé, et il semblait m’éviter. Pourquoi ? J’avais l’impression qu’un brouillard venait d’envahir ma tête si bien que je ne savais plus du tout ce que j’avais fait il y a cinq minutes. Quand je croisais le regard d’Ana, je me rendis compte, cependant, que j’étais là pour quelque chose. Quelque chose… Ah oui ! James. J’étais là parce que cet enfoiré avait décidé de quitter sa cellule moisi d’Azkaban pendant un convoi. Et elle ? Elle n’avait pas l’air mieux que moi. J’attrapais la bouteille, descendis du tabouret, passais à côté d’Ana et l’attrapais avec l’autre main. Je nous dirigeais vers une table.

Malgré l’alcool qui me rendait colérique, je me sentais plus légère, comme si je lachais et laissais sortir enfin ce que j’avais gardé autant de temps. Une peur transformée en une colère monstrueuse. Et quelque part, bizarrement, avec Ana en face de moi, ces ivrognes autour, je sentais comme un air de paradis.

Un air de mélodie invisible qui entourait notre tristesse et qui nous reliait plus que jamais nous ne pourrions l’être. Dans un paradis de souffrance, de peur, de colère et surtout de peine.



Life goes on,
It gets so heavy,
The wheel breaks the butterfly.
Every tear, a waterfall.
In the night, the stormy night,
She closed her eyes.
In the night,
The stormy night,
Away she flied.


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Ana Falkowsky


Ana Falkowsky
Élève de 6ème année



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MessageSujet: Re: Rivers always lead to falls [PV]   Rivers always lead to falls [PV] Icon_minitimeLun 22 Juil - 23:01

Rita et moi, on semblait être ce genre de personne qui ne se retrouvaient que pour partager leurs peines. C'était presque triste à dire, mais aussi effrayant de vérité ; on ne se voyait pas pour se raconter le dernier potin avec le garçon qui nous plaisait ou se vanter d'une bonne note. J'imagine qu'on devait être plus aptes à compatir pour l'autre -et encore, dans une certaine mesure- que de se réjouir pour elle. Elle avait d'autres amis pour ça et moi... je m'avais moi-même, disons. Mais si il y avait quelque chose de certain, c'est qu'on savait toujours trouver l'autre ; que ça soit voulu, ou simplement inconscient, j'imagine. Aujourd'hui, je sombrais si bas dans les tréfonds de la déprime que je n'avais même pas envie d'un ami. Et pourtant, la voilà qui poussait cette porte, l'air aussi morose que moi -avec en plus des bouts de verre et du sang un peu partout. Apparemment, certain ne changeait pas leurs bonnes vieilles habitudes.

-‘Ci, me remercia Rita en me levant le verre que je venais du lui faire servir.

J'eus une sorte de sourire ironique, qui du ressembler plus à une grimace tant j'avais l'impression que ces muscles là s'étaient rouillés au cours des dernières heures. J'attendais patiemment qu'elle daigne regarder qui est-ce qui régalait, et me dit qu'elle n'était quand même vraiment pas prudente -et si ça avait été un vieux pervers qui aurait mis de la drogue dans son verre, hein !

-Falkowsky.

Je répondis par un rictus moi aussi -j'avais l'impression que si notre "relation" pouvait être définie par un visage, c'était bien celui-là.


-On perd pas nos mauvaises habitudes, fit-elle remarquer, et comme en écho à ses paroles, je commandais à Tom un nouveau verre de Whisky Pur Feu, que j'entamais sans plus attendre.

Quand est-ce que les effets de l'alcool se feraient ressentir ? J'aurais du me renseigner un peu plus à ce propos... Mais ça n'est pas comme si j'avais planifié à l'avance de venir me bourrer la gueule avec Minithya au Chaudron Baveur. Alors il faudrait que j'y aille en inconnu. Mais il me semblait que j'étais un peu plus à l'aise, détendue que d'habitude, et je ne me sentais pas gelée comme c'était toujours le cas. Donc ça devait être en train d'arriver...


-J’préfererais éviter de me prendre ton poing ce soir. Tu comprends, je suis pas en état de dominer notre fabuleuse Miss Serpentard.

-Quelles reluisantes Miss on fait là, commentais-je avec un nouveau sourire, tout en buvant une nouvelle gorgée d'alcool.

Et c'était rien de le dire ; Miss Poufsouffle et Miss Serpentard en train de fraterniser dans un bar de Londres, un verre chacune à la main. Je crois qu'on en décevrait plus d'un, à Poudlard. Ou alors on rendrait fiers tous ceux qui se proclament "Pour la fraternisation des maisons", les bons vrais Poufsouffles, le genre de Rita quoi... Mais de là à pactiser avec l'ennemi -Serpentard-, c'était peut-être un pas qu'ils ne franchissaient pas. C'était une question intéressante.

...Ou pas. J'allais mettre mes pensées, ainsi que mon réel intérêt sur la question de la fraternisation des maisons sur le compte de l'alcool, et décidais de définitivement faire ça quand je vis à quel point ma charmante compagnie commençait déjà à être éméchée. La voilà qui criait après Tom le barman, qui semblait ne plus rien y comprendre, et moi non plus d'ailleurs -n'étaient-ils pas amis ? Cela dit, les amitiés sont une bien futile chose, surtout celles que l'on fait avec un barman laid et bossu qui doit dépasser la cinquantaine et est aussi soumis que quelqu'un peut l'être. N'empêche, Rita semblait drôlement lui en vouloir. Je me surpris à ricaner en le voyant filer remplir deux autres verres à toute allure, et nous les rapporter, sur ordre de cette charmante demoiselle qu'était Miss Poufsouffle -et là, croyez moi, elle faisait étalage de son charme naturel ! Im-po-ssi-ble de lui résister !

Elle était vraiment bien éméchée. J'imagine qu'à ce stade là, celui où on crie sur les autres -surtout ses soi-disant amis !- sans raisons et où on attrape la bouteille parce que deux verres chacune c'est pas assez, on peut raisonnablement dire que c'était avoir dépassé le stade "d'éméché". Totalement bourrée, voilà ce qu'elle était. Mais au moins, ça me faisait marrer de la voir s'arracher sur ce barman, et je suspectais l'alcool d'avoir détendu les muscles de ma bouche parce que maintenant j'arrivais sans problème à rire, c'était ce que je faisais depuis cinq bonnes minutes, tout en contemplant le spectacle que Rita offrait. Décidément, elle était pleine de surprises ! Pas toujours bonnes, même très souvent mauvaises, mais ce soir, non seulement elle m'offrait les verres -parce que je n'avais certainement pas donné mon accord pour prendre la bouteille entière, donc c'était sur sa note !- mais en plus elle me distrayait suffisamment pour que je ne pense pas à la raison qui venait de me pousser à boire... pas trop, du moins.

Elle attrapa la bouteille, les verres, et mon bras en plus -va savoir comment elle pouvait tenir tout ça, pleine de surprises je vous dis !...- et m'entraina sur une petite table vers le fond de la pièce. Enfin, techniquement, pas
sur la table, mais vous avez compris l'idée. Ma tête commençait à tourner, et lorsqu'elle me fit descendre -pas franchement doucement, nous parlions tout de même de Rita Minithya !- j'eus besoin d'un instant pour être certaine d'avoir tout mon équilibre. J'imagine que c'était le mauvais côté de l'alcool, mais pour le moment, le bon l'emportait ; non seulement j'étais tranquille, détendue, à l'aise, mais en plus je riais ! Comme quoi, je n'avais pas besoin de Theo pour ça ! Et il n'avait pas besoin de moi, puisqu'il avait cette fille avec qui il avait "fait des choses" dans les trois Balais ! J'avais pas besoin de lui, il avait pas besoin de moi, que demander de plus !

-Alors, qu'est ce qui t'amène ? demandais-je d'une voix qui ne me sembla pas être la mienne, tant elle était aiguë et... chaleureuse. Je ne sais pas. Il y avait quelque chose qui n'était pas moi là dedans. Et ça m'allait très bien. Vu ta tête, ça n'est sans doute pas une bonne nouvelle...

J'avais l'impression de ne pas être très perspicace ce soir...

-Mais quoi que ça soit, à mon avis, tu ne me bats pas, affirmais-je en hochant la tête, l'air sûr de moi.

La Poufsouffle me lança cet air à la fois de défi et d'interrogation, où en tout cas, je l'interprétais comme ça -mais j'étais presque sûre de mon coup ! Le sourcil qui se lève, avec les yeux à moitié ouverts, c'est plutôt parlant non ??!! En tout cas, ce qui était plutôt parlant, c'était moi, car ni une ni deux, voilà que je racontais ce qui m'amenait là, avec simplement le vague sentiment qu'en temps normal, j'aurais gardé ça pour moi.


-J'suis malade, lançais-je comme si je me vantais de quelque chose. Et j'vais sans doute crever, comme ma soeur, et ma mère, dont j'viens d'apprendre l'existence ! Qu'est ce que t'as à répondre à ça ?

Je pris au hasard un des verres pleins qui trainaient sur la table et l'avalais pratiquement d'une traite -ça brûlait toujours autant, mais maintenant, je commençais à interpréter ça comme un signe que tout allait bien et que sous peu, je serais tranquille et heureuse comme si cette après-midi n'était jamais arrivée. Mais pour ça, il fallait que je boive, boive, parce que la voix de ma mère résonnait encore dans ma tête, et des images y défilaient aussi, des images que je n'avais pas envie de voir, des images que je pensais avoir oublié depuis longtemps. Celle qui revenait le plus, c'était l'hôpital, celui où Kathleen était morte il y a des années, celui où ma mère biologique été apparemment morte aussi avant d'avoir pu au moins me faire savoir qu'elle existait, et sans doute celui où je mourrais à mon tour. Si c'était pas sympa tout ça !

Sans doute que si, mais néanmoins, je préférais quand même oublier. J'espérais vraiment que toute cette histoire comme quoi l'alcool aidait à oublier était vrai, car pour le moment, j'avais plutôt l'impression qu'il ne faisait que me faire ressasser toutes ces choses, me conduisant plus sûrement au gouffre auquel j'avais pensé échappé en noyant ma colère ici.
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MessageSujet: Re: Rivers always lead to falls [PV]   Rivers always lead to falls [PV] Icon_minitimeDim 4 Aoû - 23:51


Il semblait que le chaudron baveur, surtout connu pour son passage sur le chemin de traverse, était l’endroit parfait pour toutes les âmes malades et solitaires – les épaves en tout genre-, qui souhaitaient se réconforter dans l’alcool à défaut d’autre solution. J’aurais sincèrement aimé ne pas faire partie de ce genre de gens là. C’était tellement risible, une fille de seize ans qui venait se bourrer  dans un taudis pareil, où l’air était empli d’une odeur de transpiration mêlée aux effluves de l’alcool. Ca parlait fort, ça riait, ça rouspétait. C’était vivant. Voilà. Tout ce que je sentais, au-delà de la véritable odeur qui emplissait la salle, c’était la vie. Je recherchais désespérément cette parcelle de vie, assez refermée, dans laquelle je pourrais me réfugier et me sentirais en sécurité. Impossible de me trouver dans un coin aussi mal réputé pour les étudiants.
Je jetais un œil à Ana. Que faisait-elle ici ? Difficile à dire. Peut être qu’elle fuyait encore ses frères –je l’avais dit, que c’était une bonne planque-, sa vie. Comme moi je fuyais la mienne. C’était bien tout ce qu’on avait en commun ! Ce me fit doucement rire, et je me laissais aller à la boisson, pour… pour oublier ? Oui et non, parce que même bourrée je n’oubliais pas vraiment. Non, disons que c’était, encore une fois, pour avoir la sensation de vivre, mais plus facilement. J’aimais cette particularité de l’alcool. J’étais dans le même monde, mais tout était tellement plus simple. Les problèmes n’en étaient plus. Ana me regarde avec un sourire ironique, et je ne pus m’empêcher de remarquer qu’elle avait de sacré jolies dents , sous cet angle.

-Qu’elle reluisante miss on fait là.


-Poufsouffle un jour, Poufsouffle toujours, je murmure sans en prendre conscience, comme pour répéter quelque chose que j’avais  dit trop de fois et qui trainait dans mon esprit en permanence.

Avec l’alcool, je l’ai dit, tout devient beaucoup plus simple. Me retrouver avec Ana Falkowsky qui se payait ma tête depuis cinq bonnes minutes étaient un problème initialement. Ca n’en était plus un. Parce que… Pourquoi serait-ce un problème ? Elle était là, j’étais là, on buvait. Je la placais en face de moi et recommençais à boire, parce que j’avais soif, terriblement soif. Je regardais mes blessures avec dépits et fixait d’un œil distrait le bout de verre que je venais de retirer de ma cuisse. Il ne s’était pas enfoncé, merci, mais il m’avait coupé méchamment et était resté coincé. J’haussais un sourcil imaginaire avant de reporter mon attention sur… oui, Ana Falkowsky. Ennemie public n°1, adversaire de combat, coéquipière en cours de potion… voilà donc les souvenirs que j’arrivais à pêcher sur elle, malgré l’alcool qui faisait comme de gros trou dans ma mémoire. Etonnamment, quand j’évoquais son nom, j’avais l’impression qu’une quantité surprenante de sentiments, d’émotions, de termes envahissaient mon corps et mon esprits. Il y avait de la haine, indéniablement, du sarcasme, mais aussi de la tristesse, de la peine, de la compréhension et quelque part, si on cherchait bien, il y avait de la joie. Derrière cette foule de sentiments, j’avais probablement, à chaque fois, envie de la voir.

C’était comme si le destin cherchait à forcer les choses, à nous réunir coute que coute. Assez drôle, finalement, c’est tout  fait ironique.

Elle n’avait pas protesté quand je l’avais amené à une table, et elle gardait ce sourire guilleret agaçant duquel je ne pouvais détacher les yeux. Extrem White ou Colgate multi action ? Difficile à dire. Et à côté de ça, je tirais une gueule pas possible… Je détournais mon regard de ses dents pour trouver ses yeux qui semblaient à la fois marqués par la fatigue, mais également amusé, et mon cerveau parvint à faire passer l’information que c’était une nouvelle ! Je n’avais jamais vu cet éclat dans les yeux d’Ana, et pourtant, je savais qu’on se connaissait depuis longtemps. Nous nous regardions, essayant probablement de sonder le regard de l’autre et j’eus un instant le sentiment que cette situation était des plus étranges. Moi, Rita Minithya, et Ana Falkowsky, dans le même bar, celui où on s’était battues à notre rencontre, en train de boire en papotant –bon, on parlait pas beaucoup, là tout de suite-. La voir sourire l’était encore plus. L’alcool ? Etait-elle bourrée ? Pour Ana, rire, c’était être dans un état second, donc je jugeais qu’elle l’était. Et elle se marrait, donc elle devait carrément être défoncée. Etonnant que mes crises de colère la fassent rire, mais comme si les rôles étaient inversés, puisque nous nous opposions dans la vraie vie, pourquoi pas dans le monde des éléphants roses ? Pour une fois, c’était elle qui me faisait esquisser un sourire. Je souriais, même si je n’avais pas la moindre idée de la raison pour laquelle je le faisais. Elle riait, je souriais. Je savais pas trop, elle était drôle.

Ana était… drôle. Drôle. Ana. Drôle. Purée, ça, c’était un choc psychologique majeur !

-Alors, qu’est-ce qui t’amène ? Vu ta tête, ça n'est sans doute pas une bonne nouvelle...

« Ta mère en slip de guerre, pardi ! » Me surpris-je à penser d’un ton cassant. Il allait falloir que je fasse tourner deux fois ma langue dans ma bouche avant de déblatérer des insultes à tout bout de champs, parce que je n’avais pas fini la soirée, et que j’étais tout à fait à mon aise sur cette banquette moelleuse en bois dur.  Et puis, bonne nouvelle, bonne nouvelle… Disons que j’étais simplement poursuivit par un cinglé qui voulait ma mort.

-Mais quoi que ça soit, à mon avis, tu ne me bats pas.

-Permets moi d'en douter...

Je plisssais les yeux et haussais un sourcils, genre : Vas y, balance, on verra.

-J'suis malade. Et j'vais sans doute crever, comme ma soeur, et ma mère, dont j'viens d'apprendre l'existence ! Qu'est ce que t'as à répondre à ça ?

-Euh… Zut ?
j’hésitais, perplexe, étant donné qu’elle attendait une réponse.

If I die young
If I die young bury me in satin
Lay me down on a bed of roses
Sink me in the river at dawn
Send me away with the words of a love song

L’information arriva lentement à mon cerveau. Je me souvins alors d’une de nos bagarres, celle où j’avais deviné qu’elle avait une sœur et que celle-ci était morte. Et donc, sa mère aussi l’était. Elle venait d’apprendre l’existence de qui ?! De sa mère… Donc… Donc sa mère, c’était pas sa mère, c’était sa belle-mère et elle le savait pas, ou alors, elle… elle avait été adopté, et elle savait pas non plus. Mais elle avait une vraie sœur, et toutes les trois, donc, avaient une maladie. Je me pris à éprouver une vague délirante de tristesse pour Ana, et des larmes commencèrent à couler sur ma joue, sans que je puisse les maitriser. C’était trop triste ! C’était complètement dingue ! Elle pouvait pas mourir ! On pouvait pas voir mourir toute sa famille et savoir qu’on allait mourir aussi ! ON POUVAIT PAS ! Je le regardais en baragouinant, en pleurant, la tête sur la table de bois, et je surpris un instant son regard surpris, autant que le miens quand j’avais commencé à pleurer. J’arrivais pas à m’arrêter de pleurer, et pourtant, je savais que mes larmes lui étaient destinées, même si certaines devaient être dues à la nouvelle de ma grand-mère. Je pleurais parce qu’elle ne le faisait pas, parce que le monde était injuste. C’était injuste. Elle pouvait pas mourir juste comme ça.

I’ve never known the lovin' of a man
But it sure felt nice when he was holding my hand
-Annnaaaaaaaaaaa, je gémissais, la tête vers le plafond, comme un cri libérateur. Je me levais lentement, et m’installais à côté d’elle –en la poussant- et la pris dans mes bras avec détermination, avant de continuer à verser toutes les larmes de mon corps.

Ma voix s’était retrouvée toute brisée, toute petite, et j’avais l’impression, pour la première fois de ma vie, d’être véritablement quelqu’un de fragile. Ce n’était pas agréable, mais c’était plus simple. Je regardais Ana dans les yeux, je pris une des serviettes sur la table pour me moucher et m’essuyer les joues. Je me laissais aller à tenter d’absorber la tristesse d’Ana en lui volant ses larmes pour les faire couler de mes yeux. J’étais fichtrement poétique quand j’étais bourrée. J’étais bien, là, la tête posée sur son épaule, pour un instant, tranquille, sans mon impulsivité habituelle. Sans mes grands cris de joies, sans mes rires, mes sourires. J’étais éloignée du bonheur tandis qu’elle semblait y baigner. Moi qui pensait oublier, c’était l’effet inverse qui se produisait. Soudainement, je prenais la mesure de la réalité sans le vouloir. Je ressentais la tristesse des autres, je m’y noyais lentement, et ça m’énervais, ça me foutait les nerfs de voir tous ces gens malheureux ! Et Ana dans tout ça, qui risquait de mourir… Un long silence s’installa entre nous, sans que nous bougions, et soudainement, les mots sortirent d’eux-mêmes d’entre mes lèvres.


The sharp knife of a short life

-Je t’avais dit que j’avais un oncle
,je murmure en regardant le verre vide en face de moi. Il s’appelle James. Et il est vraiment très méchant, Ana, tu verrais ça… Je murmurais tristement, les larmes au bord des yeux. Quand il m’a lancé l’endoloris, j’ai cru que… ma voix se cassa brusquement, et je reprenais mon souffle, parce que j’avais toujours du mal à en parler, parce que c’était encore trop frais, parce que je savais que ça pouvait recommencer. J’ai… J’ai cru que personne ne m’aimait, que je serais toujours seule… J’avais l’impression qui m’étranglait, qu’il me brûlait… J’ai prié pour mourir, et à chaque fois, j’avais froid, tellement froid, je repris. Quand il m’a strié le poignet, Ana, j’ai cru qu’il me… ma voix se tut un instant, et je regardais devant moi, comme paralysée et trop envahie par les souvenirs.

L’alcool m’avait aidé a exprimer ce qui était le plus enfouie en moi, ce que je gardais secret, ce qui me faisait honte. J’avais terriblement honte. Je me sentais désormais nue, mais je savais, au fond, je ne sais plus pourquoi, qu’Ana ne me jugerait pas. Elle ne l’avait jamais fait.

-Il s’est échappé d’Azkaban, je continuais enfin. Il est sorti comme un grand sans qu’on lui demande, je finis par sourire ironiquement. Et surtout, meurs pas, ok ? Je lui murmurais en relevant mon visage vers le sien.


Gather up your tears, keep ‘em in your pocket
Save them for a time when you're really gonna need 'em oh

Nos visages étaient désormais si proches qu’il me suffisait de redresser doucement le mien pour l’embrasser. Je plongeais mes yeux noirs dans ses topazes, si captivant, tellement attirant, que j’y perdis ma raison. J’y lisais cette tristesse infinie, ce désespoir, cette solitude et cette indignation, cette colère que j’avais vu tellement de fois auparavant sans en tenir compte, parce que la vraie Rita n’aurais pas daigné s’approcher trop près de la glace. Parce qu’Ana était entouré d’un halo de glace, qui la protégeait de nous. Mais cette même glace avait fondue ce soir, et j’étais probablement la première à voir la Ana chaleureuse qui se cachait dans les ténèbres. Et cette Ana était belle. Je me surpris à lui sourire, à descendre lentement mes yeux pour les fixer sur ses lèvres et un instant après, elles étaient sur les miennes, ou alors j’étais sur les siennes. Toujours était-il que nous embrassions, dans un moment de détresse le plus profond, la manière la plus simple pour rapprocher deux âmes. Nous nous écartâmes en même temps, et pensive, je fixais de nouveau le verre qui était sur la table.

Le premier mot qui me vint à l'esprit fut que c'était une erreur. Je n'étais, définitivement, pas attirée par Ana et elle non plus! Je mettais, avec beaucoup de volonté, ça sur le compte de la boisson. Ana et moi, on était réunis par la même pensée, ce soir, ça nous avais rapproché, et un peu trop. Celle que nous risquions toutes les deux de mourir jeune. Une autre pensée me vint à l'esprit, aussi soudaine que surprenante, et je plongeais dans un verre alors qu'elle occupait mon esprit. Ce petit gout mentholé, ça ne pouvait être que du Max White.

Spoiler:

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Âme soeur: Et si il ne m'aime pas en retour, ça compte quand même ?

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MessageSujet: Re: Rivers always lead to falls [PV]   Rivers always lead to falls [PV] Icon_minitimeVen 30 Aoû - 19:49

Je commençais à vraiment être une habituée des lieux. Je crois que j'aurais même pu songer à prendre une carte de fidélité, parce que ça n'allait pas en s'arrangeant. C'était la deuxième fois ces vacances, et je sentais que j'étais bien partie pour faire une connerie aussi mémorable qu'une semaine plus tôt lorsque j'avais rencontré Daniel à quelques sièges de là. En repensant à ce souvenir, je sentis mon cerveau presque se braquer, comme si il refusait de me laisser accéder à ces pensées. Et c'est ce qui s'était passé à chaque fois que j'avais été tentée d'y repenser ; l'autre partie de moi, la plus intelligente et prévoyante, sans doute, m'en empêchait. Parce que sans doute que si j'y repensais, que je me mettais à y réfléchir, que j'en revoyais les images, me rappelais de nos gestes... je ne tiendrais pas le coup. C'était l'impression que j'avais, globalement, et cet instant, mais à propos de tout : je ne voulais pas y penser, sinon je craquerai. Tous ces vieux alcooliques buvaient à ce même comptoir depuis des années pour oublier à quel point leur vie est misérable, parce que l'alcool les aidait à ne pas réfléchir. Alors pourquoi pas moi?

Je cru entendre Rita murmurer une déclaration d'amour à sa maison qui me laissa perplexe un instant, avant de me faire éclater de rire. C'était tellement facile, tellement naturel que j'en venais à me demander pourquoi je ne le faisais pas plus souvent -c'est vrai quoi! Qu'est ce que ça coutait? Et puis, il me semblait bien avoir lu quelque part que rire augmentait l'espérance de vie, et vu que j'étais malade, je pourrais bien en avoir besoin... Oh, ça c'était de la trouvaille! Cette pensée me valut un nouvel éclat de rire qui me fit à nouveau éclater de rire. La Poufsouffle ne dut pas tout comprendre, mais elle se joignit à moi, et comme ça, on eu l'air de deux idiotes à rire pour rien, au lieu d'une seule. C'était ça qui était cool dans le fait d'avoir des amis, même si en temps normal, je ne reconnaitrais jamais que Rita était mon amie : toutes les conneries, les choses stupides, on les faisait à deux, et comme ça, on avait l'impression que c'était moins grave!

En plus, dans le genre "Je t'accompagne dans tes bêtises", Rita était plutôt pas mal. La preuve, elle faisait une compagne de beuverie assez exceptionnelle! Le genre qui commande deux verres, mais pas deux verres pour nous deux, non,
deux verres pour chacune de nous! Sans même que je lui fasse part de mon intention de m'alcooliser le système pour la première fois de ma vie, elle avait été partante. Il n'y avait pas à dire, quand elle ne vous envoyait pas vous éclater contre les murs, Miss Poufsouffle était plutôt cool! C'était pas si surprenant, finalement, qu'elle soit si populaire et qu'elle ai autant d'amis, parce qu'elle, elle avait tout le temps le sourire aux lèvres, et elle savait comment se faire des amis. La preuve, elle avait même réussi à m'apprivoiser!... Je regretterai sans doute ces pensées, si je m'en rappelle, demain. Mais pour le moment, j'étais sacrément contente, et soulagée de réaliser ce genre de choses, même si j'étais sûre de le savoir depuis longtemps, au fond. Il y avait pas à dire, une fois que ma fierté ne dictait plus totalement ma conduite, je voyais bien plus clairement. Ce qui était étrange, quand on pense que l'alcool est sensé rendre les choses floues ; pourtant, les choses n'avaient jamais été aussi nettes pour moi. J'étais peut-être seule, désespérément et irréparablement seule, mais une chose était sûre, lorsque j'étais avec la Poufsouffle, je ne l'étais plus vraiment.

Partie comme je l'étais, et bien que certaine que ça, j'allais vraiment le regretter, je fis part de la cause de ma venue ici à une Rita qui semblait douter de la gravité de la chose. Avec le recul que l'alcool m'offrait, moi aussi, mais bon, si j'avais voulu venir "noyer ma tristesse", c'est qu'il devait bien y avoir quelque chose à noyer? Non?


-Euh… Zut ? dit-elle finalement, à retardement, l'air pas très sûre que c'était ce qu'il y avait à répondre.

J'eus un ricanement surpris et amusé -ça, c'était de la réaction...! Et puis au fur et à mesure que son cerveau sembla assimiler ce que je venais de dire -Ah! Il me semblait bien que j'avais quand même eu une bonne raison d'être aussi désemparée!- son visage commença à se décomposer. J'étais en train de me rassurer, me dire que je n'étais donc pas venue pour rien en exagérant ma situation jusqu'à... ce qu'elle se mette à pleurer. Et pas deux-trois petites gouttes d'eau, non, là c'était carrément une armée de larmes qui dévalaient ses joues et rendaient ses yeux tous rouges. Je bloquais un instant en la regardant si vider de toute l'eau de son corps -c'est dingue ça! Je savais pas qu'on pouvais pleurer autant!-, perplexe et même un peu inquiète... C'était si grave que ça? Bon bon bon, j'héritais d'une maladie génétique qui allait me tuer, c'était un peu la loose c'est vrai mais bon... Ça valait vraiment de pleurer comme ça? Je veux dire, moi j'avais presque envie de rire en cet instant tant j'étais confuse.


-Annnaaaaaaaaaaa, gémit-elle avant de venir se mettre à côté de moi et me faire... un câlin.

Oui, oui, un câlin. Cet acte qui consiste à prendre quelqu'un d'autre dans ses bras et cette autre personne y répond de la même manière. Enfin, étant donné que moi je restais plantée là, totalement désarmée et plus confuse que jamais, je ne sais pas si c'était vraiment un câlin. Finalement, un peu gauche, je finis par lui tapoter un peu le dos avec ma main -j'aimerais bien vous y voir, moi, lorsqu'une fille avec qui vous n'avez jamais fait que vous battre pleure sur votre sort sur votre épaule -littéralement! En plus, non pas pour m'arrêter aux détails, mais elle était en train de tremper mon chemisier blanc qui, par conséquent, allait virer au transparent sur mon épaule droite, ce qui serait sans doute du plus bel effet... Enfin bon, vu que toutes ces larmes étaient pour moi, je me voyais mal lui demander d'arrêter. Ou même rire, même si là, maintenant, j'en avais bien envie -non mais franchement, que quelqu'un nous filme et m'envoie la vidéo ; avec ça dans mon jeu, Rita n'oserait plus jamais rien me faire! Sans blague, on touchait vraiment le fond là.

Finalement, elle s'arrêta de pleurer, posant simplement sa tête sur mon épaule, et mon envie de rire passa. Un long silence prit place entre nous, un silence qui voulait tout dire ; parce que même avec 2g dans le sang, on gardait toujours une part de lucidité, et on savait, elle comme moi que l'on pouvait le cacher derrière des kilos de larmes insignifiantes ou une envie de rire nerveuse, ce soir, on était pas bien.


-Je t’avais dit que j’avais un oncle, dit-elle un moment plus tard, brisant le silence. Il s’appelle James. Et il est vraiment très méchant, Ana, tu verrais ça…  Quand il m’a lancé l’endoloris, j’ai cru que…

L'endoloris? Je fronçais les sourcils, tentant de me rappeler, de faire revenir à la surface ces souvenirs qui ne demandaient qu'à émerger de la brume que l'alcool était en train de créer dans mon cerveau.

-J’ai… J’ai cru que personne ne m’aimait, que je serais toujours seule… J’avais l’impression qui m’étranglait, qu’il me brûlait… J’ai prié pour mourir, et à chaque fois, j’avais froid, tellement froid. Quand il m’a strié le poignet, Ana, j’ai cru qu’il me…

Je fermais les yeux rapidement, et avalais ma salive. Oui, je savais ce qu'elle voulait dire. Mais, étrangement, je n'avais pas envie d'en parler. Peut-être parce que même avec la dose d'alcool que j'avais dans le sang, je serais incapable de lui dire qu'elle n'était pas morte et que c'était ça l'important, qu'elle avait réussi à s'en sortir, et que surtout elle n'était pas seule. Elle ne l'avait jamais été, même quand elle avait tourné à la folie, même quand elle avait tenté de m'étrangler, même quand je lui avais ensuite retourné la pareille. Rita ne serait jamais seule, elle avait bien trop de valeur -mais j'étais simplement incapable de le formuler à voix haute. De toute façon, elle ne l'attendait probablement pas de moi -notre relation n'avait jamais été comme ça.

-Il s’est échappé d’Azkaban, ajouta-elle finalement après un long moment.

Et bien, voilà qui changeait la donne. Ça, c'était vraiment nul de chez nul... Le pire, c'était que je ne savais absolument pas quoi dire ou quoi faire, comme toujours lorsque l'on m'annonçait un truc pareil. Je n'allais pas me mettre à pleurer des litres de d'eau, pas plus que je n'allais me lancer dans un discours philosophiques sur l'inconstance de la vie -je n'étais capable ni de l'un, ni de l'autre. Mais encore une fois, c'était ça l'avantage avec Rita, elle n'attendait rien de tel. Elle savait ce que j'en pensais, et c'était pareil pour moi.


-Ça craint, finis-je par lâcher, plus pour dire quelque chose que parce que c'était un commentaire pertinent.

Parce que bien sûr, dans les faits, dire que ça craignait que son oncle Mangemort taré qui l'avait torturée et avait failli la tuer s'était échappé d'Azkaban était un doux euphémisme. Mais cette fois, c'était différent, ça ne pouvait que l'être non? Elle avait Caleb, Ruby, Ewan, Chuck, enfin, tous ses amis... Et puis elle m'avait moi...


-Il est sorti comme un grand sans qu’on lui demande. Et surtout, meurs pas, ok ?

Je rigolais à cette dernière remarque, tant le sujet de ma possible mort par maladie me semblait lointain et hors sujet à présent. On était bien, là, comme ça, toutes les deux, elle toujours la tête sur mon épaule, me donnant un sentiment d'infini assez grisant. On resta dans cette position sans un mot pendant un moment, laissant nos pensées vagabonder et sans doute se retrouver sur tout ce qu'on venait se s'apprendre et de se dire. Et surtout, je ne pouvais pas m'empêcher de me dire à quel point Poufsouffle et Serpentard faisaient une belle paire. Rita et moi, on était comme les deux faces de la même pièce -différentes mais complémentaires. Une pensée folle me traversa l'esprit -et si, et si malgré tout ce que j'avais toujours pu penser, c'était elle? Et si je me prenais trop la tête avec Theo, alors que l'évidence, avait toujours été là?

Elle du en venir à la même conclusion que moi, car elle releva son visage et nos yeux se rencontrèrent, de près, très près. Je pus admirer à loisir la profondeur qu'il y avait dans ses iris noirs tout simples en apparence, mais bien plus que ça en réalité. Leur jolie forme en amande, l'éclat de malice dedans qui n'était pas totalement éteint. Ses longs cils, qui se baissèrent en même temps que ses yeux se posèrent sur mes lèvres. Je l'imitais, saisie par cette folle possibilité qu'on avait toutes les deux cherché bien trop compliqué quand en fait, la personne qu'il nous fallait était juste sous nos yeux. Nos bouches finirent par se rencontrer, et durant une fraction de seconde j'eus l'espoir d'avoir eu raison... sauf que non. On s'écarta à nouveau d'un même mouvement -on était d'accord.


-Je crois qu'on va en rester aux câlins, c'est déjà suffisamment bizarre, déclarais-je finalement en faisant la moue.

C'était vraiment une drôle de soirée. D'ailleurs, bizarrement, plus le temps passait, plus je doutais d'avoir envie de m'en rappeler le lendemain. Sauf que je n'avais pas envie d'oublier, et qu'elle, s'en rappelle. Et si elle allait raconter ça à tout le monde??! Pour elle ça arrivait peut-être fréquemment -j'avais eu quelques échos de soirées où apparemment Miss Poufsouffle avait le baiser plutôt facile- mais moi, ça ne m'arrivait pas tous les jours! Encore, le baiser gênant, passe encore, mais l'histoire de ma mère et ma soeur... C'était hors de question! Je réfléchis à toute vitesse -enfin, avec toute la vitesse que mon cerveau, qui commençait à être de plus en plus embrumé me permettait, c'est-à-dire pas beaucoup- à un moyen d'éviter ça. Et puis, il m'apparut, comme une évidence.

(Note pour moi-même : me méfier de ce qui m'apparait comme "une évidence" lorsque j'ai plusieurs verre de Pur-Feu dans le nez. Ça peut être vraiment,
vraiment l'opposé d'une bonne idée.)

-Rita ! repris-je un peu plus fort que nécessaire. Tout ça, tout ce qu'il s'est passé... ça doit rester entre nous, continuais-je d'une voix pâteuse que je voulais convaincante.

Elle semblait vaguement d'accord, mais sans vraiment comprendre ce que je voulais dire.


-Il faut qu'on fasse le Serment Inviolable, lui expliquais-je, comme si c'était la seule solution et qu'il n'y avait pas d'autre choix. Il n'y en avait pas !

Et pour bien le lui montrer le pris sa main, et enroulais la mienne autour de son bras, comme sur le schéma du livres de Sortilèges dont je gardais quelques souvenirs. Je cherchais ma baguette dans ma poche de mon autre main, avant de me rappeler que pour nous lier, on avait besoin de quelqu'un d'autre. Et pour ça, je savais exactement la personne qu'il nous fallait...


-TOM! hurlais-je.
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Rita Minithya


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MessageSujet: Re: Rivers always lead to falls [PV]   Rivers always lead to falls [PV] Icon_minitimeSam 7 Sep - 23:16



-Ca craint.

Ca craignait même tellement que je n’avais aucune idée de ce que je voulais désormais –probablement parce que j’étais bourrée, d’ailleurs. Je ne voulais pas de solutions. Pas maintenant, de toute manière, puisque déjà, il n’y en avait pas, et qu’en plus, Ana était dans une situation tellement plus désolée que la mienne qu’elle était déjà préoccupée par ça. Sur son épaule, je savais que nous n’avions jamais aussi proche l’une de l’autre et que c’était le seul moyen pour nous deux de communiquer de la façon la plus simple. C’était d’ailleurs en nous battant que tout avait commencé, et puis ensuite, on avait continué à communiquer comme ça, physiquement. Les mots, entre nous, n’étaient que des outils à part entière étant donné que nous n’en avions pas toujours besoin. Et puis nous nous retournions l’une vers l’autre. Une solution ? Peut-être… Et puis, quand nous embrassions, rien. Aucune sensation, juste la chaleur de nos boissons, nos souffles courts, cette délicatesse, mais rien. Etais-je déçue ou rassurée ? Je ne savais pas trop. Peut-être que ça aurait été mieux si on avait simplement décidé de se mettre ensembles, qu’on avait ressentis dans ce baiser ce que l’on avait toujours recherché aussi désespérément… Mais Ana aimait Théo d’une telle force que rien ne pouvait être aussi éprouvant. Elle l’aimait à en mourir, j’en étais certaine. Pour Ana, c’était tellement difficile de donner de l’amour que quand elle le faisait, quand elle le ferait, elle y allait entièrement. J’avais pitié pour elle, parce que Théo avait beau être un gars génial, il avait l’air de la voir comme une très bonne amie, alors qu’elle le dévorait des yeux. Et moi… ? Moi, rien. Plus rien. Parfois, je sortais avec un garçon pendant quelques semaines puis on se lassait l’un de l’autre et on se quittait en restant de bons amis. Mes relations étaient libres, alors, quand un garçon se montrait trop jaloux, je m’en éloignais. Ca m’avait valu une belle réputation mais je m’en moquais bien. Pourquoi ? Parce que j’avais la mort aux trousses ?

Et malgré nos différences à Ana et moi, le destin faisait toujours en sorte de nous rapprocher. Par des epreuves, par des difficultés, surtout, mais aussi par la peur.

-Je crois qu’on va en rester aux câlins, c’est déjà suffisamment bizarre.

Je regardais devant moi en hochant lentement la tête, ailleurs. Il n’y avait vraiment rien à redire.

-Rita !

Je sursautais de mon petit sommeil réparateur et franchement mérité et me redressais pour la regarder dans les yeux.

-Quuooiiii… ?

-Tout ça…

-Hum…

-Tout ce qu’il s’est passé…

-Abrègeees.

-Ca doit rester entre nous.


Je me grattais le cou, pensive et tentait de réfléchir à ce qu’elle venait de dire. Un secret. Mais moi, j’étai triste pour elle, je m’en foutais de le dire aux autres ! Et puis c’était vraiment pas mon genre… Enfin, si, peut-être, quand j’étais dessoulée, mais vraiment, pour le moment, je m’en foutais bien, de le dire à qui que ce soit. D’ailleurs, je pouvais très bien me lever et le hurler à tout le bar, je m’en fichais. Je rallais donc et marmonnais avec effort qu’il était hors de question qu’elle doute de ma sincèrité, et en plus, parce que je savais qu’elle allait me sortir qu’on devrait faire le…

-Il faut qu’on fasse le Serment inviolable.


Y avait que moi qui trouvais ça un peu extreme comme solution? Et voilàààà, c’était reparti pour un tour ! Je boudais un moment, et elle me suppliait –bourrée, je le regretterais toute ma vie, je n’ai pas profité de cet instant de victoire et donc d’extase- de la suivre dans son joyeux délire, alors que moi, je ruminais encore et encore, bougonne, parce qu’il n’était pas question que je m’y remette !

-On pourrait pas juste faire directement un pacte du sang… ? Je propose en hésitant et en lui montrant l’avant de mon bras, en l’agitant maladroitement sous son nez. Ca a un peu foiré quand j’ai essayé de le faire avec Caleb… Je soupire en gigotant sur le canapé tout dépareillé. Je pouvais parier qu’il y avait des puces là-dedans ! Nan, Ana, lache-moiiiii, je gémis alors qu’elle me prend le bras et sort sa baguette.

Mais Ana, convaincue de son idée, appela Tom avec tellement d’ardeur que je pensais un instant qu’elle devait savoir ce qu’elle faisait. Peut-être que ça avait pas marché avec Caleb à cause de Nessy ? Ou alors parce que notre secret n’était pas assez important ? Je vis le barman sursauter, regarder nos bras, comprendre puis partir en vitesse dans la réserve. Je regardais Ana d’un air blasé et d’un coup, je dégageais mon bras du sien, en me levant. Elle voulait le faire, ce soir ? Eh bien qu’on le fasse bien ! Si Tom ramenait pas son derrière de sa propre volonté, il allait avoir affaire à moi. Il n’était jamais très bon d’avoir affaire à moi. D’un geste brusque, je sortais ma baguette, et fis dégageais d’un geste vif chaque chaise qui barrait mon chemin. Heureusement, la plupart n’étaient pas prises et valdinguèrent à l’autre bout de la salle. Je m’approchais du bar, sautais par-dessus et restais là.

-Tom, tu ramènes ton cul à notre table tout-de-suite, je commence d’un air menacant, ou alors, je t’aiderais à y aller par mes propres moyens, je continue en levant ma baguette d’un air menaçant. Crois-moi, Tom, t’as pas envie que je fasse ça, je le menace sans le moindre sourire.

Il gémit un petit moment en nous maudissant toutes les deux puis, en gesticulant de frustration, il me suivit à notre table. Je levais le pouce devant Ana, avec un clin d’œil, et m’asseyait en face d’elle. Bon, ok, je ne voulais pas le faire ce serment… Mais si Ana y tenait tant… Et puis de toute façon, on risquait quoi ? De mourir si on révélait nos secrets ? Amateur ! Elle et moi étions déjà rodées aux menaces du type : « Attention, risque de mort prématurée ». Alors, même pas peur. Et puis, en plus on était bourrée alors n se souviendrait même peut-être pas de ce serment ! Que c’était con, cette histoire. Ana me saisit de nouveau le bras et j’agrippais le sien, pas vraiment rassurée et jetais à Tom  un regard meurtrier suite auquel il sorti sa baguette, l’air désespéré –ça ne devait pas être la première fois qu’on le forcait à faire quelque chose, mais quand même, on lui demandait pas de baisser son slip !-.

-Je promets de ne jamais révéler ton secret à personne et…

-Plus de précision pour que…


-Mais la ferme, Tom, t’es relou là ! J’arrive pas à me concentrer ! Donc… Oui, je promets de ne jamais révéler que tu… tu as une maladie génétique, et que ta mère et sœur en sont déjà… décédée…
Je prononce difficilement et maladroitement.

Tom hausse un sourcil –bourrée, je lui aurais bien foutu mon poing dans la gueule histoire qu’il tire cette tronche pour quelque chose- mais de sa baguette se libère doucement une ficelle dorée qui s’entrecroise sur ma main et reste en suspens devant celle d’Ana. Je la regarde dans les yeux, un peu sous pression. Ca marchait. On y était. Ca m’avait semblé tellement incongru d’accepter ce pacte, déjà parce que je l’avais raté une fois et qu’ensuite, je n’aimais pas être liée à quelqu’un. Ca n’avait pas marché avec Nath. Ca ne marchait pas avec Ulrich. Ca marchait mal avec tous les autres. Je savais que le moindre lien que j’établissais avec quelqu’un se finissait fatalement par une espèce de tristesse et de déception. Je n’en voulais pas. Mais avec Ana, je sentais que ça pourrait être différent. On faisait ça parce qu’on était complètement bourrée et qu’on ne résistait pas bien longtemps à faire ce que l’autre voulait qu’on fasse, mais j’avais suffisamment ma tête pour, une seconde, me dire que je ne le regretterais peut-être pas. Ana était mon amie la plus proche et désormais…

Mais alors, pourquoi avais-je cette désagréable impression de faire un pacte avec le diable…
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Ana Falkowsky


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MessageSujet: Re: Rivers always lead to falls [PV]   Rivers always lead to falls [PV] Icon_minitimeDim 27 Oct - 19:27

Si il y avait bien une caractéristique indiscutable chez Rita, c’était bien qu’elle ne faisait jamais rien à moitié. Même si elle n’était pas forcément la fille la plus partante de l’univers au début, au bout d’un moment, elle se laissait convaincre, et elle devenait la plus enthousiaste des deux. Rien que le début de cette drôle de soirée en était la preuve : je lui offre un verre qu’elle accepte bon gré mal gré en marmonnant en « Ci’ » à la cantonade, et quelques minutes plus tard, c’est elle qui engueule le barman pour qu’il nous apporte deux verres à chacune et qui pleure sur mon épaule. Cette dernière image d’ailleurs me laisse perplexe et j’ai dans l’idée qu’une fois l’effet de l’alcool passé, si elle s’en rappelle, elle regrettera sans doute ce moment de laisser-aller. De même que j’étais à peu près sûre que cette histoire de baiser qui pour l’instant me semblait totalement sans importance et même oubliée, eh bien, quand j’y repenserai à tête reposée…

Mais je crois que c’est ce qui rendait le fait d’être alcoolisée plutôt agréable, au fond : pour le moment, rien ne semblait avoir d’importance, je disais ce qui me passait par la tête sans même me soucier un instant de jouer à la fille froide et inaccessible qui me fatiguait tellement depuis quelque temps. Si quelqu’un de Poudlard arrivait, je serais capable d’aller lui en taper cinq, et cette idée me faisait rire autant qu’elle m’effrayait : si tout avait beau me paraître simple et rose ce soir, j’étais consciente que le retour à la réalité n’en serait que plus douloureux. C’était assez traître comme sentiment : tout en ressentant ce calme et cette illusion que bonheur que me procuraient l’alcool, je sentais que ce n’était pas réel et que j’allais regretter plus d’une chose de cette soirée.


-On pourrait pas juste faire directement un pacte du sang… ? me marmonna Rita, l’air pas beaucoup plus fraîche que moi, agitant son bras beaucoup trop près de mes yeux pour que je ne puisse voir quoi que ce soit qu’elle était en train de me montrer. Ca a un peu foiré quand j’ai essayé de le faire avec Caleb…

L’information monta lentement à mon cerveau mais ne fis pas le chemin habituel, c’est-à-dire qu’elle n’y resta pas et pris au contraire le chemin du retour avant que j’ai pu l’assimiler. Rien de tout ça n’avait d’importance !

-Non, non, non, on s’en fout de ça, on le fait c’est tout… m’entendis-je marteler dans vraiment me rendre compte.

Je ne savais même plus pourquoi c’était aussi important, mais j’avais décidé qu’on allait le faire, le foutu Serment Inviolable, alors de gré ou de force, elle allait y consentir ! Je l’attrapais par le bras dans un état second où je ne réfléchissais plus vraiment, j’agissais et je parlais en suivant une logique qui m’échappait quelques instants plus tard. Je l’entendis se débatte mollement d’une oreille, mais j’étais déjà en train d’appeler un Tom apparemment pas très motivé non plus. Mais qu’est ce qu’ils avaient tous, ce soir ! On allait le faire, ce foutu Serment, un point tout ! Foi d’Ana !

-Allez, allez ! tentais-je de l’encourager une nouvelle fois, tandis que Tom s’échappait dans la réserve, pensant que je le verrais pas.

Je ne sais pas ce qui fit l’électrochoc, mais d’un coup, la Rita amorphe et affalée sur son fauteuil en mauvais état sembla reprendre du poil de la bête, et se transforma en la Rita flippante qui m’avait envoyé valdinguer sur les murs quelques années plus tôt. Je me surpris vaguement à applaudir en gigotant tandis qu’elle se levait en envoyant promener tout ce qui était sur son chemin, tables, chaises. Bon, après, si on regardait attentivement, on pouvait voir que malgré son apparente détermination, elle ne marchait pas très droit et sa main à la baguette tremblotait. Mais ce n’était que des détails que personne ne verrait, ça ! Moi je continuais à l’applaudir, criant d’une voix suraiguë quelque chose du style « La claaaasse !!! », un énorme sourire aux lèvres. Mes applaudissements redoublèrent tandis qu’elle sautait par-dessus le comptoir avec une grâce féline –tant que l’on ne voyait pas que l’atterrissage n’était pas aussi gracieux qu’il aurait dû l’être… mais là encore, dans le feu de l’action, personne n’avait dû s’en rendre compte !- et je l’observais aller chercher Tom, pleine d’admiration non-dissimulée. Elle était si convaincante, quand elle savait ce qu’elle voulait !


-Tom, tu ramènes ton cul à notre table tout-de-suite, ou alors je t’aiderais à y aller par mes propres moyens, dit-elle en plissant les yeux, esquissant une tête de méchant des films qui ferait pâlir de jalousie n’importe quel acteur. Je gloussais en voyait l’affreuse tête du barman, pâlir, justement : c’était l’effet Rita ! Crois moi, Tom,t’as pas envie que je fasse ça.

Comme pour appuyer ses propos, je hochais la tête avec véhémence –ça non, il n’avait pas envie de voir Riri employer la force ! J’étais bien placée pour parler !!! Et la vision de moi à douze ans en train de faire des allers-retours plutôt violents entre les murs du bar et le tables du lui revenir en mémoire, car il consentit finalement à sortir de sa cachette de lâche –Ah ! ça ne devait pas être un Gryffondor celui-là ! Mais certainement pas un Serpentard non plus. Trop bête pour être à Serdaigle et sans doute pas du genre loyal, donc pas Poufsouffle non plus. Tient, en voilà une bonne question !

-Tom, tu étais dans quelle… commençais-je d’une petite voix guillerette, sur le ton de la conversation, mais je me stoppais net en croisant le regard sérieux et lourd de menace de mo amie qui signifiait clairement « Pas maintenant, Ana ! ». Elle avait raison, on avait un Serment inviolable à faire !!! La maison de Tom attendrait. Espérons juste qu’il ne soit pas un Cracmol, sinon on était mal barrées ! Cette idée me fit rire toute seule, mais le regard de Rita me fit taire une nouvelle fois. Oui, oui, le Serment. On enlaça nos bras droits, et je plantais mon regard, un peu vague, mais que je voulais déterminé, dans le sien, mi-menaçant lorsqu’elle se tournait vers Tom, mi-inquiet lorsqu’elle baissait les yeux vers nos poignets accrochés l’un à l’autre.


-Je promets de ne jamais révéler ton secret à personne et…

-Plus de précision pour que…

-Mais la ferme, Tom, t’es relou ! J’arrive pas à me concentrer !
(je gloussais de nouveau, avant de me reprendre lorsque je croisais à nouveau le regard de mon amie.) Donc… Oui, je promets de ne jamais révéler que tu… tu as une maladie génétique, et que ta mère et sœur en sont déjà… décédée… jura Rita, l’air de quelqu’un qui a oublié son texte, mais j’étais trop gaie et perchée pour m’en formaliser ; au contraire, j’étais prise au « jeu » et hochais solennellement la tête, telle un employé que l’on félicite pour son travail toute l’année.

Tandis qu’elle disait sa part du Serment, un filament doré partant de la main partit s’enrouler autour de son poignet d’une manière gracieuse, pour s’arrêter au mien, comme attendant ma réponse. Ce petit fil doré était comme chaud et froid à la fois, sur ma peau – une sensation très étrange. Je le fixais quelques instants, comme hypnotisée, jusqu’à qu’un raclement de gorge de Tom me tire de mes pensées. Je relevais la tête, ahurie, ayant oublié un instant de quoi il s’agissait, avant de me rappeler : c’était à mon tour de promettre ! Et bizarrement, cette idée m’enthousiasmait. J’entamais donc d’une voix qui trahissait mon impatience :


-Je jure de ne révéler à personne que ton oncle Mangemort qui t’a torturée s’est échappée d’Azkaban, récitais-je à mon tour comme une gamine qui a appris sa leçon par cœur.

Un deuxième fil enflammé, partant de mon poignet vers le sien cette fois, prit forme et s’enroula, nous donnant une deuxième fois cette sensation de chaud et de froid très intenses. Le bout rejoignit celui du premier filament doré, et les deux serpents de feu à présent réunis en un seul brillèrent intensément une seconde avant de disparaître, comme absorbés dans nos peaux respectives. On se lâcha mutuellement le bras, fascinées et un peu abruties. Je n’étais vraiment pas sûre que ça ait été une si bonne idée, mais là, tout de suite, j’aimais l’idée d’être officiellement et éternellement liée à quelqu’un, même si c’était par un secret. De toute façon, Rita et moi, on avait toujours un des liens étranges…

Je relevais les yeux tandis que la clochette de bar, indiquant l’arrivée de nouveaux venus, retentit. Un groupe animé de garçons d’une vingtaine d’année entra, et je jetais un coup d’œil goguenard à mon amie, qu’elle me rendit au même moment : on pensait à la même chose. Et on l’aurait probablement mis en pratique si un visage familier ne s’était pas détaché du lot, avant de s’approcher de nous à grand pas, un immense sourire aux lèvres.



[/i]
TERMINÉ !!!

(...je bois à mon invasion du Chaudron Baveur et des autres bars de CP. (a))
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