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Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]

 
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 Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]

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Lilian Easter


Lilian Easter
Assistante à Sainte Mangouste



Féminin
Nombre de messages : 4765
Localisation : Dans le lit avec Iron Man. Et tu es prié(e) de dégager, on n'aime pas les plans à 3. (A part si tu t'appelles Jack Sparrow, que tu as du rhum et de la pâte à crêpes...) Quoi? C'est quoi cet air choqué, vous êtes toujours puceau ou quoi? Question suivante !
Date d'inscription : 31/10/2007

Feuille de personnage
Particularités: Yeux plus beaux, tu meurs ! LA Sirène de Poudlard, je suis belle à mourir.
Ami(e)s: Vous voyez mon dressing ? Tous mes amis sont dedans. Je parle de mes fringues et de mes chaussures. Non les vrais amis, c'est une autre histoire.
Âme soeur: Iron Man, Thor, Captain America… Je ne donne que dans les super héros parce qu'ils savent m'envoyer au septième ciel. Oui, vous voyez tous ce que je veux dire.

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MessageSujet: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeDim 2 Nov - 22:37

" Rendez-vous à vingt et une heures devant les sabliers." Mouais, c'est cela. L'auteur de ce mot anonyme - tiens bizarre vous ne trouvez pas - n'était toujours pas présent. Il faisait languir celle qui serait bientôt sa cavalière lors du bal donné pour la grande fête d'Halloween. Cette dernière était d'ailleurs ravissante dans sa petite tenue de soubrette noire lui arrivant au-dessus des genoux en dentelle blanche. Ses belle jambes étaient mises à nue, sans aucun collant, résille ou opaque et encore de porte-jarettelle (désolée les gars XD). Rien, seuls ses pieds étaient vêtus de chaussures noire à hauts talons qui la grandissaient d'une bonne dizaine de centimètres.

Cela faisait quelques minutes déjà que la lady languissait à côté des grands sabliers des quatre maisons appuyée sur le mur froid de pierre. Ses longues jambes étaient croisées devant elle et ses doigts de fée jouaient avec la croix en argent terni qui pendouillait sur sa poitrine d'autant plus mise en avant de par le petit corset de son costume.

Elle repensa alors commen tout cela était arrivé.

Lilian sortait de son dortoir pour aller faire un tour à la bibliothèque. Elle n'avait d'ailleurs croisé personne que ça soit dans la salle commune ou les couloirs. Personne, façon de parler bien évidemment, quelques élèves couraient, marchaient ou tombaient pour certains. Les pauvres, ils ne savaient même plus marcher sur leurs jambes. Qu'est-ce que cela serait s'ils portaient toutes les ballerines, escarpins de la belle sirène. Lilian en rit rien qu'à s'imaginer le désastreux et comique spectacle.

Arrivée à l'antre des livres, elle passa vite fait devant la bibliothéquaire, qui elle, n'avait pas besoin de costume pour participer au bal organisé. Elle faisait déjà aussez peur réellement avec ses fines lèvres pincées que l'on ne voyait presque plus et avec ses cheveux gris tirés et retirés en un chignon rigide sur le haut de sa tête. La jeune lionne ne su réprimer un frisson en passant devant l'horreur des élèves et continua son chemin en baissant les yeux et accélérant le pas. Elle se posa sur une chaise et se barricada derrière une muraille de livres tous plus gros et plus anciens les uns que les autres si bien qu'elle manqua à plusieurs reprises d'éternuer à cause de toute cette poussière qui venait lui chatouiller les narines. Heureusement qu'elle avait appris à étouffer les bruits, elle se serait vite fait virée sinon.

Elle y passa environ deux heures, si ce n'est plus. A ruminer et recopier toutes les informations qui pouvaient lui être utiles dans sa rédaction de son devoir sur les "Créatures peuplant notre bas monde et notamment les eaux des lacs ". Elle en vit passer des tritons et des sirènes, nageant entre les lignes dans lesquelles elle se noyait pour essayer d'en pêcher le maximum. Ironique n'est-ce pas ?

Quand Lilian eu enfin terminé, le retour se fit comme l'allé. Personne. Cepedant, elle eut comme on dirait une surprise en posant son devoir terminé sur son lit avant de ne s'effondrer dessus. Un petit bout de parchemin sur lequel étaient écris dix mots " Rendez-vous à vingt et une heures devant les sabliers. " Et elle y serait ! Parole de sirène.

Seul hic : Comment savoir que se serait le bon ? Celui qui lui avait donné, envoyé ou elle ne savait quoi ? Elle le repérerait bien, elle n'avait pas de soucis à se faire là-dessus.

La belle jeune fille aux magnifiques yeux allait se préparer à prendre une douche avant de se préparer pour le bal lorsqu'elle se rappela d'une chose : Elle avait oublié sa veste à la bibliothèque. Elle se frappa intérieurement et refit une deuxième fois le chemin en sens inverse. Ne parlons pas de la tête de madame Pince quand vit la jeune fille une seconde fois qui tentait de se faire la plus petite et invisible possible à ses yeux de hibou. La jeune sirène en ressortit vivante et indemme et partit presque à toute allure loin de la salle.

Ce n'est qu'une nouvelle fois dans sa chambre qu'elle remarqua que le bout de parchemin qu'elle avait fourrée dans sa poche n'y était plus. Tant pis, et puis ce n'était pas comme si c'était un horaire et lieu de rendez-vous très compliqué à retenir. C'est ainsi que Lilian la sirène pu enfin entrer dans la salle de bain pour n'en ressortir que de longues minutes après.

D'ailleurs, quand la rouge et or en sortit en simple sous-vêtements, elle fut toute étonnée de l'agitation qui régnait dans son dortoir. Lyra courait dans tous les sens pour coudre ou recoudre quelques points de robes qui s'étaient décousus et menaçaient de dévoiler culotte ou poitrine de leur propriétaire. Lily tentait de se mettre fard à paupières, mascara mais sans grand succès et demanda donc l'aide de super Lilian qui maquille tout le monde. Manel lui demanda alors de l'aide pour mettre sa robe qu'elle accepta avec plaisir, la jeune rousse étant sa meilleure amie. La seule n'ayant demandé l'aide de personne était Siofra, qui venait de partir à l'attaque de scoops sur les couples qui seraient présents au bal. La lionne eut alors une pensée pour tous ceux que la petite fouine rousse interrogerait durant de longues que certains qualifiaient parfois d'interrogatoire.

Quand tout cela fut enfin terminé, Lilian sortit de sa garde-robe son costume pour la sourée et le loup noir qui garderait son identité le mieux qu'il le pouvait. Elle était ainsi vêtue, sortie de son dortoir avant toute ses amies qui avaient autre chose à faire avant, du style à boucler les cheveux de Lyra ou autre chose. Elle les retrouverait bien assz vite au bal.

Et elle était là, à attendre que son cavalier anonyme et inconnu daigne montrer le boit de son nez et le bras auquel elle se posera pour se rendre dans la grande salle de bal.
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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeMar 4 Nov - 21:58

20 heures. J’étais mollement affalé dans un canapé de la salle commune, les pieds sur la table basse la plus proche. Je ne ressemblais à rien, sinon à une grosse larve. Le summum de la classe, le nec plus ultra de l’élégance, il n’y avait pas à dire. Mais à ce moment précis je n’en avais strictement rien à faire, et quand bien même ç’eût été le cas, ça n’aurait rien changé à la donne. Car de toute manière, l’attention des corps humains qui m’environnaient allait tout entière à des préoccupations jugées plus importantes qu’un Terrence von Demian blasé et flasque. Les gens tournaient, tournaient, dans un tourbillon de capes, de masques, crayons, plumes, parchemins, meubles… oui, la salle entière était plongée dans une espèce de danse endiablée comme je n’en avais encore jamais vu à Poudlard. Cela me rappelait vaguement l’effervescence qui tournait dans mes cuisines les soirs de grandes réceptions données par mes parents, où j’allais discrètement – ou pas, je m’en suis jamais vraiment soucié – chiper des macarons et du champagne avant de m’enfermer dans ma chambre, en petit comité. Rha, ce que toutes ces mondanités m’insupportaient ! Les faux sourires, les gloussements qui sonnaient creux, les trente six mille bises par heure, les paroles mielleuses… il fut un temps où tout cela m’amusait, mais je n’étais alors qu’un pauvre gosse attiré par le buffet alléchant et les genoux des divas anorexiques qui me cajolaient. J’avais huit ans, il me semble... Ce qu’on peut être bête à huit ans… Ne vous y trompez pas, je n’ai rien à voir avec ces gosses pourris gâtés qui se donnent des airs de grands mûrs matures alors qu’au fond leur cerveau affiche « 3 ans 8 mois »… Quand on est d’office plongé dans le monde des grands (et je le fus dès mes 4 ans), on mûrit beaucoup plus vite qu’on ne le croit. A huit ans, j’en avais dix, à dix je me coltinais l’irresponsabilité d’un préado, et à douze me voilà flanqué de la conscience d’un intello, et du cynisme d’un ancien fêtard reconverti.

Oui, je n’étais pas comme les autres. Oui, je regardais Pavel faire le clown avec son masque de Lucifer sans y prendre part. Oui, je n’en avais rien à faire de ce bal d’Halloween qui emplissait tous les esprits. Ca frôlait le ridicule. Je n’avais jamais aimé Halloween. Pire que ça, je pensais que cette pseudo fête n’avait pas de raison d’être. La Toussaint… la fête de tous les saints… Et puis quoi encore ? Comme si le monde comptait au moins un saint. Je jetais des coups d’oeil de plus en plus appuyés à la grosse montre en argent massif fixée à mon poignet à mesure que le temps passait. Bon d’accord, soit. Halloween avait un mérite. Un seul. Celui de rendre la salle commune déserte. Et pour l’instant, je n’attendais que ça.

Je répondis par un regard blasé à un « tu viens vieux ou bien ? » qui m’avait été adressé. La salle commençait à se vider. J’attrappai une coupelle de kiwis déposée par les soins de quelqu’un que je remerciai intérieurement sur la table basse, histoire de faire passer le temps. Je me demandai vaguement si les Gryffondors avaient des fraises, et les Poufsouffle des pommes golden, et je plains –pour la forme- les Serdaigles qui, dans ce cas, ne devaient rien avoir, eux, car les fruits bleus, ça n’existait même pas chez les Bulgares. Immédiatement après avoir émis cette réflexion, je me trouvai pitoyablement ridicule, et jugeai bon de prendre un peu l’air, la frénésie ambiante m’avait littéralement étouffé. C’était parfait : le bal allait commencer d’une minute à l’autre, et tout le monde se précipiterait dans la Grande Salle, me laissant ainsi profiter du parc à ma guise pendant au minimum une heure.

Je me levai et m’étirai tout en longueur, actionnant mes muscles ramollis. C’est à ce moment là qu’un bout de papier venant de tomber de ma poche attira mon attention. L’état de mes neurones était tellement désastreux que je mis quelques bonnes secondes à saisir de quoi il s’agissait. Je ramassai le parchemin et le retournai dans ma main droite, dubitatif. « Retrouve moi devant les sabliers, 21h ». J’avais trouvé cette chose collée à ma semelle en entrant dans la salle commune tout à l’heure. Blasé comme j’étais , je n’avais pas mesuré toute la portée de ce mot. Mais, maintenant qu’un peu d’air entrait dans mes poumons éteints et venait rafraîchir mes neurones endormis, une idée commença à germer dans mon esprit. Le mot ne m’était bien sûr pas destiné, franchement, qui aurait l’idée de m’inviter au bal, à part peut-être 99% de la gente féminine de Poudlard appartenant à une année supérieure à la première et une maison autre que Serpentard ? Bon, d’accord, ça faisait pas mal de monde. Toujours est-il que même si ça ne m’était pas adressé, la situation en était d’autant plus drôle, car cela voulait dire que le véritable destinataire ne l’avait jamais reçu… ce qui voulait dire qu’une gente damoiselle (ou monsieur remarquez) m’attendrait bien sagement devant les sabliers à l’heure indiquée. Autant dire de l’amusement garanti. Je parcourai la salle du regard à la recherche d’un masque, mais tout ce que je trouvai fut un simple modèle noir avec deux interstices pour les yeux, sans aucune autre décoration. Tant pis, il ferait l’affaire. Après tout, je n’avais pas besoin d’un masque de Lucifer, moi. J’étais déjà Lucifer, what else ?

C’est donc sobrement –mais pas moins élégamment- vêtu d’un costume noir assorti d’un masque noir, que je m’engageai dans les cachots direction le hall d’entrée. Lorsque j’y pénétrai, quelques minutes plus tard, je fus entrainé dans un tourbillon semblable à celui qui avait dévasté la salle commune de Serpentard. Me dégageant grâce à un jeu de coudes bien mené de cette mêlée infernale, je m’adossai au mur jouxtant les sabliers géants, et attendis.

Cela faisait maintenant plusieurs minutes que je regardais les gens passer. La quantité de fard artificiel qui recouvrait les visages des filles me faisait doucement rigoler… Quant aux garçons, n’en parlons même pas, c’était une véritable masquerade. Enfin après tout, on était à un bal masqué, non ? Finalement, me dis-je, les bals de Poudlard n’avaient rien, absolument rien à voir avec ceux donnés par mes parents, et je me suis promis de reconsidérer mes positions. Peut-être que je m’amuserais bien ici, finalement…

Mon regard finit par se fixer sur une silhouette immobile depuis dix bonnes minutes, qui se tenait droite devant les sabliers l’air un peu ennuyé. Ses yeux bleu océan ne me disaient strictement rien, pas plus que le reste de ses traits d’ailleurs. Contrairement à d’autres spécimens que j’ai pu croiser, son visage ne croulait pas sous dix kilos de maquillage, et son costume (le même que ma femme de chambre, ndlr) la faisait moins ressembler à une sainte que quiconque. Etait-ce elle, ma proie ? Belle paire de jambes, en tout cas

Je m’approchai discrètement, de la manière la plus naturelle qui soit, et, une fois adossé au même mur qu’elle, lui lançai :


"Ton cavalier ne sait pas ce qu’il perd à te faire attendre aussi longtemps..."
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Lilian Easter


Lilian Easter
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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeMer 5 Nov - 21:59

Une foule agitée et énervée par le bal passa devant Lilian sans faire plus que ça attention à elle. Ses yeux bleus cherchèrent sans grands succès un élève qui aurait pu être son cavalier anonyme. Aucun d’entre eux ne semblait s’apercevoir de sa présence et penser qu’elle était celle à qui son mot était destiné. Tant pis, elle attendrait encore. De toute façon, il n’y en avait pas un qui lui plaisait au bras duquel elle s’imaginait franchir les lourdes portes et danser toute la soirée. Bien évidemment, tous les regards se seraient tournés vers eux à leur entrée. La jeune fille étant une des plus belle de tout le château, son arrivée ne passait jamais inaperçue, que cela soit en temps de bal ou non. Tous les élèves ou du moins une très grande majorité savaient qui elle était. Et ce, même avec un masque elle était facilement reconnaissable : Alors que beaucoup de jeunes filles avaient revêtues de longues robes leur couvrant les jambes et parfois les pieds, la jolie sirène était une des rare à porter une robe qui ne lui couvrait que la moitié des cuisses et s’arrêtait avant ses genoux. Et oui, elle était fière de ses jambes de biche et le montrait fièrement. Pour elle, les longues robes étaient réservées à des bals plus importants, comme celui de Noël par exemple. Ou ceux organisés par de riches amis de la famille de son père. Illustre et vieille famille de son père qui remontait jusqu’à la fin et tout début du vingtième siècle.

Une riche famille qui avait été marquée par la mort de la fille aînée, une des plus belles filles de tout Manhattan, le jour de son mariage avec le plus grand dandy que la ville eut connu qui s’était finalement marié avec la sœur de sa fiancée pour un mariage d’amour cette fois-ci. Ils avaient eu un fils, Edward qui s’était marié ensuite et avait eut deux enfants : un garçon une fille. Malheureusement, le beau garçon fut tué par une balle perdue durant une grande fête. Ne restait plus que sa sœur qui se maria avec l’actuel arrière grand père de Lilian : Henry Easter en hommage au fondateur de sa famille. Une riche et vieille famille dont la jeune fille avait tout appris de par son grand père et sa femme ainsi que par son propre père.

Perdue dans ses riches ascendances et ancêtres, la jeune fille ne vit pas une présence qui sortait du lot d’inconscients et d’abrutis qui venaient de passer sous son nez. Certaines jeunes filles lui avaient lancés des regards emplis de fausse pitié derrière leur loup cachant leur visage. Seulement, elles détournèrent vite leur regard quand celui de Lilian se fit noir et pesant sur leur corps. Si les miroirs de la sirène auraient pu tuer, certainement qu’elles ne seraient plus de ce monde dès à présent. L’ombre noire se faufilait entre eux grâce à un joli jeu de coudes qu’elle ne remarqua, évidemment pas.

La lionne regarda finalement sa rose noire, encore toute épineuse. Elle ne s’était pas piquée une seule fois depuis tout le début de la soirée. Aucune fois une fine goutte de sang n’avait perlé à la pulpe de son index fin. Elle savait depuis ses trois ans comment prendre une rose et la porter sans que ses épines protectrices ne s’enfoncent dans votre peau pour faire couler votre sang chaud. Un bruit la fit cependant sursauter et lever son regard envoûtant de la belle fleur ébène. Elle ne vit rien. Même pas les yeux qui l’observaient et la décrivais depuis quelques secondes déjà. Certes, ils étaient dissimulés derrière un masque noir qui n’était pas le seul de tout le château. Non, elle n’y fit en rien attention, allez savoir pourquoi. Elle qui pourtant, faisait retourner tout le monde sur son passage, qu’il s’agisse de jeunes filles ou de garçons, toutes années confondues. Elle aimait être regardée et le faisait bien savoir, surtout aux jeunes hommes se trouvant sur son chemin.

L’ombre continuait d’avancer et Lilian continuait de l’ignorer. Jusqu’au moment où elle s’adossa au mur de pierre froid. Mur sur lequel elle languissait depuis dix bonnes minutes maintenant. Elle tourna alors son visage d’ange vers la silhouette noire, faisait voleter sa longue chevelure lissée pour l’occasion. On aurait dit un voleur de l’époque, ou encore un de ces jeunes hommes qui aimait charmer les filles pour les voir au bout de quelques rendez-vous, en petite tenue légère dans son lit. Seuls des cheveux ébouriffés en un désordre ordonné et des yeux clairs non maquillés lourdement laissaient paraître qu’ils ne s’agissait en aucun cas d’une jeune fille attendant elle aussi son cavalier.

Elle en fut certaine dès que la voix masculine se manifesta :


"Ton cavalier ne sait pas ce qu’il perd à te faire attendre aussi longtemps..."

Lilian, qui avait de nouveau tourné la tête, la retourna vivement pour voir celui qui lui avait lancé cette phrase qui restait en suspens dans l’air festif du château. Elle ne le connaissait pas. Que cela soit de nom ou d’apparence. De nom, cela allait être dur de toute façon, étant donné qu’il ne lui avait pas donné.

En premier lieu, elle fit comme si elle n’avait rien entendu et ses longs cheveux châtain lui tombèrent devant les yeux, de façon à ce que le jeune homme ne puisse voir le sourire qui fendait ses fines lèvres. Une question germa alors dans son esprit : Que venait-il faire ici ? Question stupide, il attendait à coup sûr sa cavalière, qui était en retard comme grand nombre des filles qui assistaient pour la première fois de leur vie à un bal et qui gloussaient comme des poules surexcitées. Tout ce que Lilian détestait. Entendre des cris des heures durant du style :


« Où est mon mascara ? Vous avez vu mon mascara ? Vous savez celui qui à le tube bleu et qui allonge les cils et les rends volumineux ? Je peux pas aller à ce bal sans l’avoir mis ! Non me passe pas le tien, il est différent ! Je veux mon mascaraaaa !! »

« Qui est la débile qui s’est amusé à cacher ma robe ? C’est toi Vanessa ?! Je te déteste ! Rends-moi ma robe ou je t’étripe !! »

« Nooooooooooonn !! Il me manque une chaussure ! Personne ne l’aurait vu, la violette avec la boucle en argent qui arrive là, ba comme celle que tiens dans la main ? Personne n’a une chaussure en trop ou un paire de chaussures en plus parce que là, c’est mort ! Je fais quoi moi maintenant ? Il va m’attendre toute la soirée ! »

« Mais je croyais qu’il avait une copine ? » « Quoi ?! Qu’est-ce que tu viens de dire ?! Arhhh je vais te tuer !! »


Très peu pour la belle sirène. Ce type de scène ne se passerait jamais sous ses yeux, car elle serait au mieux déjà partie ou aurait sortit d’une voix dure les quatre vérités de chacune. Heureusement, les filles de son dortoir n’étaient pas ainsi, même si elles avaient dû se mettre à trois pour maquiller Lily à la limite de lui ligoter pieds et mains. Le bâillon avait cependant été nécessaire pour lui appliquer le mascara et le fond de teint.

Enfin bref, c’était elle maintenant qui faisait patienter le jeune garçon appuyé non loin d’elle. La jeune sirène tourna son visage masqué et posa ses magnifiques grands yeux. Ses longs doigts arrêtèrent de jouer avec la croix et elle laissa tomber sa main qui tenait la rose d’ébène le long de sa taille. Un deuxième sourire, le deuxième depuis sa longue attente fleurit sur ses lèvres roses et découvrit ses belles dents alignées et blanches. Le sourire qu’elle tenait de son père, charmeur de service quand il était un peu pompette va-t-on dire. Sourire qui faisait fondre et attendrissait les esprits. Un des nombreux et précieux atouts qu’elle possédait pour avoir ce qu’elle voulait à ses pieds. Ou ceux qu’elle voulait serait un peu plus approprié à son caractère.


- Et ta cavalière doit avoir un vrai problème pour te faire attendre de la sorte. Fit-elle remarquer de sa douce voix.

Un autre groupe de surexcitées passa devant eux. Leurs yeux se posèrent sur ceux du voisin de la belle Lilian mais aucune ne sortit du lot pour venir à son bras. Tant mieux pour lui d’un côté, elles avaient toutes l’air plus bêtes et niaises les unes que les autres. Ce n’était pas à l’habitude de la rouge et or de penser ainsi et de critiquer les filles surtout de la sorte, mais elle les connaissait celles-là. Connaissait, le terme était trop large pour la simple et bonne cause qu’elle n’avait fait que les voir, elles et leurs critiques lors de son passage à la bibliothèque. Elles n’avaient pas arrêté de chuchoter – bien sûr, ironiquement, elles avaient tout fait pour que la jeune fille entende tout ce qu’elles disaient – comme quoi cette fille n’était qu’une coureuse de pantalons qui ne pensait qu’à sa beauté alors qu’elle devrait penser à se maquiller ce qui l’arrangerait déjà un peu plus. Malheureusement pour elles, Lilian s’était pointée à leur table et les avaient assez enfoncées et annoncer la plupart de leurs défauts, sinon elle y serait encore, pour qu’elles se taisent enfin. Heureusement, elle n’était pas Lolita Sled, les jeunes filles ne seraient même plus de ce monde à l’heure qu’il est ou à l’infirmerie avec un joli cocard. Elle pouffa silencieusement rien qu’à cette pensée.
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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeLun 10 Nov - 22:52

Ma remarque fut suivie d’un silence, pendant lequel je restai immobile dos au mur, les mains dans les poches, le regard rivé sur la porte à double battant qui accueillait couple sur couple. Ils étaient mignons avec leurs robes à froufrous et masques à plumes, c’était à celui qui arborait le plus de fioritures superflues… comme si le costume était le garant et la condition d’une bonne fête... Moi je faisais la fête tous les jours (à ma manière), et le fait d’être en uniforme ne m’empêchait pas d’en profiter. De toute manière, la moitié finissait toujours déshabillés alors à quoi bon…

Dans mon champ de vision périphérique, je vis ma cavalière désignée, ou ma proie, si vous préférez, moi je préfère en tout cas, et c’est l’essentiel, je vis donc ma proie tourner puis retourner dans ses doigts la croix noire qui lui pendait au cou, jouant ainsi nerveusement avec l’objet pendant dix bonnes secondes. Je souris de satisfaction à l’idée d’un déchirement intérieur dont elle devait être victime. Partagée, sans doute, entre deux options contraires : jouer avec moi ou attendre sagement son cavalier. C’était si bon de la voir hésiter. Son silence et son tic nerveux dégageaient l’image d’une âme pure et innocente, ce qui me donnait encore plus envie de jouer avec elle. Peut-être ne l’était elle pas réellement, mais qu’importe, j’étais un être de l’apparence, et quoi de mieux qu’un bal pour me sentir dans mon élément ? J’allais tenter une approche différente, quand contre toute attente, elle daigna enfin se tourner vers moi et, d’une pierre deux coups, me gratifia d’un sourire charmeur.


« Et ta cavalière doit avoir un vrai problème pour te faire attendre de la sorte »

A travers mes paupières plissées, deux prunelles claires plongèrent dans l’océan bleu azur qui se déployait dans le regard de mon interlocutrice, tandis que mon visage affichait une expression amusée. Je l’observai un moment, sans mot dire. Ainsi, elle était joueuse. Elle me retournait ma réplique, quasiment mot pour mot. De la provocation ? Cela n’en avait pas l’air. Quoi alors ? On aurait presque dit qu’elle m’allumait.

Voilà qui était étonnant, et qui brisait l’image de la petite sainte nitouche que je m’étais faite au premier abord. Le simple fait de se donner rendez vous au moyen d’un mot témoignait d’une certaine réserve dans le caractère, oui, envoyer un mot c’était lâche, c’était le moyen facile par excellence. Fronçant légèrement les sourcils, j’essayai d’analyser le décalage, mais je laissai vite tomber : au fond, cela n’avait pas grande importance, et ce n’était surtout pas moi, Terrence von Demian, qui allais m’en plaindre. Mon regard s’attarda distraitement sur sa cuisse dénudée, avant de se reposer sur ses yeux, brillant d’une lueur malicieuse.

« Ma cavalière s’est foulée la cheville en montant les escaliers… »

Il me fallait bien une raison au fait que je me retrouve seul (non que cela me gênât de quelque manière que ce soit, mais ce soir j’étais d’humeur à jouer, et puis mensonge et tromperie, n’était-ce pas l’alpha et l’oméga d’un bal masqué ?), et finalement on s’en foutait de savoir si c’était vrai ou pas. C’était certes le prétexte le plus débile qu’il m’eut été donné d’avancer, mais il avait au moins le mérite de laisser transparaître tout mon mépris pour l’agitation maladive qui tournait autour de simples bals d’adolescents pré-pubères. Sans omettre le fait que la légèreté du prétexte était bien évidemment compensée par mon habileté naturelle en matière de mensonges.

« Mais la question n’est pas là » repris-je avant qu’elle ait le temps de répliquer quoique ce soit que son adorable bouche voudrait bien émettre. « La question est de savoir si tu veux bien me faire l’honneur d’être ma cavalière ce soir »

Et, tandis qu’une partie de moi espérait secrètement que mon détachement régalien vis à vis de ma « cavalière officielle » imaginaire, mon je m’en foutisme profond à l’égard des sentiments humains, la mettraient en garde contre les faces cachées de ma question, mon autre partie, celle diabolique et amorale, prenait lentement le dessus… Je lui tendis mon bras, sourire aux lèvres, l’œil poliment interrogateur… on aurait dit un véritable gentleman.

« Ne pas se fier aux apparences…ni à ce qu’il y a derrière » (Joyce Carol Oates)
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Particularités: Yeux plus beaux, tu meurs ! LA Sirène de Poudlard, je suis belle à mourir.
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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeDim 23 Nov - 18:07

Le garçon masqué comptait jouer avec elle, la sirène le savait, elle n’était pas si naïve que cela. Pas autant que d’autres cruches qui pouffaient comme des idiotes dès qu’un garçon les apostrophait d’un regard et d’un sourire charmeur seulement destiné à les voir disparaître de son champ de vision.

Celui-ci sembla étonné de la réponse de Lilian. Sa réplique auparavant énoncée avait été reprise par la jeune fille et ce, de manière quasi identique. Sa première impression vis-à-vis d’elle semblait s’écrouler et c’est ce que la rouge et or voulait. L’image de la sirène avide de conquêtes et de jeu allait peu à peu prendre place par-dessus le masque sur son visage. Ses yeux remarquèrent que le garçon eut un regard distrait, ses prunelles claires posées légèrement sur sa cuisse nue. Un fin sourire narquois fleurit ses lèvres et la jeune fille décida alors d’entrer dans son jeu. C’est ainsi que ses magnifiques yeux se retrouvèrent posés et fixant presque le bas du torse du jeune garçon. Elle le jaugeait, le plus haut que ses talons aiguilles le lui permettait. Un air moqueur et amusé avait pris place sur son visage mais elle y prenait plaisir. Après tout, elle était là pour s’amuser et elle ne voyait pas pourquoi elle n’en profiterait pas.


« Ma cavalière s’est foulée la cheville en montant les escaliers… »

Les yeux du garçon masqué brillaient de malice et Lilian manqua d’éclater de rire à son propos, qui elle le savait très bien, n’était qu’une simple excuse pour l’inviter à son bras. Malgré cela, elle se retint et regarda de nouveau le garçon dans les yeux, dont elle ne connaissait toujours pas le prénom au passage.

Il avait l’air fier, très fier de sa personne et semblait prendre un malin plaisir à jouer avec quiconque se trouvait sur son chemin. Entre autre, cette personne aujourd’hui, se trouvait être la plus grande, la seule sirène de tout le collège, la belle Lilian Easter. Néanmoins, cette dernière ne se laissait pas prendre et charmer comme d’autres filles ou comme une lionne par un chasseur. Elle était libre de ses faits et gestes et savait très bien comment le montrer. Tout le monde, presque toute l’école savait qui elle était et c’était une chose qu’elle adorait faire et faisait à merveille. Et elle ne se laisserait pas prendre au piège de ce jeune garçon aussi niaisement qu’il pouvait le prévoir. Seulement, elle allait jouer un peu à sa manière le jeu lancé par son compagnon d’infortune.

La sirène allait ouvrir la bouche pour parler, mais le garçon masqué lui coupa l’herbe sous le pied et la devança :


« Mais la question n’est pas là »

Et elle se trouvait où dans ce cas ? Sous ses jupons de dentelle blanche ? Lilian restait suspendue alors aux lèvres du garçon, qui semblait y prendre un malin plaisir.

« La question est de savoir si tu veux bien me faire l’honneur d’être ma cavalière ce soir »

Et le jeune homme lui tendit alors son bras pour et la gratifia d’un sourire aguicheur.

Lilian se redressa de toute sa hauteur et un éclair de malice illumina ses grands yeux. A quoi bon refuser ? Cela ne l’avancerait à rien et puis, même s’il semblait joueur, elle ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’il soit son cavalier pour ce soir. Un sourire fleurit sur ses fines lèvres sa main aux longues ongles noirs vint passer sous le bras du dandy. Sa main droite tenant toujours le long de son corps fin la rose noire épineuse.

- Et c'est avec plaisir que j'accepte ton invitation.

La jeune fille était à peine plus grande que son cavalier, malgré ses talons, qui se révélait beaucoup plus grand et mature que ses congénères de premières années qui ressemblaient vraiment à des gamins pour certains. Cette image se renforçait quand on pouvait en croiser quelques uns courir comme des furies en hurlant à perdre haleine dans les couloirs, manquant de renverser les autres élèves, et ce qui était arrivé une fois à la belle jeune fille, qu’on lui rentre dedans en plein dans la poitrine. Je peux vous garantir qu’elle n’avait aucunement apprécié et l’avait vivement fait savoir à la petite puce qui lui était « accidentellement » rentrée dedans.

Les deux jeunes gens se dirigeaient du même pas lent et souple vers la grande et décorée salle de bal. Nombreux étaient les élèves qui les dévisageaient de haut en bas pour tenter en vain de retrouver leur visage. Non pas qu’elle soit fière, la belle sirène ne s’en posait pas moins de questions. Elle savait que la pire fouine de l’école serait présente, je nomme Siofra O’Kelly et que cette dernière ne manquerait pas le moindre petit scoop qu’elle pourrait se ficher sous la dent. Ou sous la plume. Elle n’y couperait pas et aura sans doute droit à un petit article à son égérie dans le journal de l’école. Hummm, elle allait déguster et apprécier. Sur ces pensées, elle ne put empêcher ses grands yeux de monter au plafond mais interdit à la moue qui venait de s’inscrire sur son visage. Sans quoi, elle aurait sans doute provoqué nombre de quiproquos comme quoi elle faisait la tête parce que Haley Collins « lui avait piqué Jean Dark » pour aller au bal avec lui. Ou bien alors qu’elle n’était pas heureuse d’aller au bal parce que ce n’était pas le cavalier qu’elle souhaitait et j’en passe.

Heureusement, tout cela n’était que pure sottise et ne l’empêcha pas de passer le seuil de la grande porte en bois de la salle de bal, magnifiquement décorée pour l’occasion au passage. Chaque année à chaque bal, elle resplendissait un peu plus que la fois précédente et Lilian se demandait comment faisait les professeurs pour avoir autant d’imagination quant à la décoration de cette salle. Tous les élèves y entraient les yeux brillants d’admiration ainsi qu’en mode gobe-mouche géant, la bouche béate prête à avaler le premier gros moucheron qui passerait à sa portée.

La jolie soubrette feignant de rester indifférente à la décoration de la pièce n’empêcha cependant pas ses yeux bleus de se balader et de se poser sur de nombreux recoins de la pièce. Soudain, une question lui traversa en un éclair l’esprit pour y restée ancrée tel du lierre sur un tronc d’arbre. Et cette question était : comment s’appelait son cavalier ? Cela faisait à peine dix minutes qu’ils se connaissaient, bien que cela soit un grand mot pour la situation qui s’était offerte à eux, mais aucun des deux n’étaient présenté à l’autre. Avouez que cela est plutôt étonnant lorsque l’on se rend à un bal en compagnie d’un cavalier.

Lilian tourna alors son visage vers son cavalier et ses fines lèvres articulèrent la question que son esprit avait formulée à peine deux minutes auparavant :


- Je ne crois pas que nous ayons été présentés. Pourrais-je alors savoir quel est le nom de mon cavalier masqué ?

Elle se doutait qu’il ne lui répondrait pas forcément, mais au moins, elle aurait essayé.
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MessageSujet: Mots anonymes et bal masqué - suite du topic avec Lilian   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeLun 22 Déc - 23:46

Suite d'Halloween, donc...parce que le forum est verrouillé et que je tiens vraiment à continuer le topic :(



Quant à moi, mon esprit était loin de toutes ces tergiversations tournant autour de ce que les autres pouvaient bien penser de notre couple incongru. Cela faisait bien longtemps que j’avais appris à me détacher du regard d’autrui ; cette aptitude allait sûrement de pair avec la conviction profonde que je nourrissais d’être au-dessus du reste du monde, et par définition, ce qui m’était inférieur ne pouvait pas m’atteindre. J’étais seul maître de mon destin (du moins le croyais-je du haut de mes douze ans) et je ne vivais que pour moi. Si j’avais envie de passer ce bal en compagnie d’une sirène en tenue de soubrette de trois ans mon aînée, rien et surtout personne ne pouvait m’en empêcher.

Tandis que nous avancions d’un pas altier qui ne m’était que trop familier et lequel, je devais bien l’admettre, la jeune fille à mes côtés avait admirablement bien intégré, mes pensées étaient toutes entières tournées vers la décoration de cette salle. Décoration que bien des gens trouvaient somptueuse, à en juger par les « ah » et les « oh » qui parvenaient de tous côtés à mes oreilles, assortis de regards émerveillés. Il est vrai que la salle était plutôt sur son trente et un, mais moi qui d’une part détestais le orange et tout ce qui s’apparentait de près ou de loin à la Toussaint (c’est sans doute le terme « saint » qui me répudiait autant…), et d’autre part ne pouvais m’empêcher de faire le parallèle avec les (trop) nombreuses réceptions ayant ponctué mon enfance, je ne pouvais émettre d’avis favorable concernant le tourbillon de citrouilles, guirlandes et compagnie qui se déployait sous mes yeux. Mais justement, allez savoir pourquoi, cette observation me mettait d’humeur joviale et me donnait envie de rester et profiter du bal. Je n’avais jamais aimé les bals mondains auquel l’on m’avait dès mon plus jeune âge initié, et le fait que celui-ci n’y ressemblât point avait plutôt tendance à me revigorer.
M’amuser. Chasser le blues qui m’avait envahi ces derniers jours.

Sachant me contenter d’un rien, je savais que cela ne me coûterait pas d’efforts. mais jamais je n’avais pensé que la chose serait aussi facile. Jubilant intérieurement, je saisis la perche que me tendait ma cavalière.

« Je ne crois pas que nous ayons été présentés. Pourrais-je alors savoir quel est le nom de mon cavalier masqué ? »

Je la regardai un instant, songeur, comme si je soupesais la chose avant de lui répondre. Lui dévoiler mon nom ou garder le mystère ? En réalité, ma décision était prise depuis quelques minutes déjà, la question m’ayant traversé l’esprit bien avant qu’on mette les pieds dans la salle. Non, je me demandais simplement comment tourner la chose de manière plis élégante que « non, tu ne sauras pas mon nom tout de suite chérie, parce que je m’appelle von Demian, et que même si ce nom ne te parle pas, c’est pareil, car l’anonymat me laisse une plus grande marge de manœuvre ».

« Tu le pourrais, si tu le voulais vraiment. » j’assortis cette réplique d’un sourire en coin, légèrement moqueur, mais rien de bien méchant. Jouer sur les mots, une de mes grandes passions.

« Mais qu’est-ce que ça t’apporterait ? Quelle différence y aurait-t-il que je m’appelle Charles, William ou Harry ? Ne crois-tu pas qu’il y a d’autres manières, moins triviales, de découvrir une personne ? »

Comme par exemple…

« Tu danses ? »

Sans lui laisser le temps de répondre, je passai un bras autour de sa taille et l’entraînai tout de go sur la piste de danse, où déjà bien des couples se déchainaient sur un rythme endiablé. Je fis tourner la jeune brune une fois, deux fois, sans me soucier de savoir si elle savait, ou même voulait, danser ces pas de rock’n’roll que je lui imposais et auxquels la musique se prêtait. Pour être tout à fait honnête, l’idée qu’elle ne connaisse pas les pas m’avait bel et bien effleuré l’esprit, mais je l’avais vite chassée, me disant que dans ce cas, c’était tant pis pour elle, le problème ne me concernait pas, et cela serait même limite marrant de la voir tituber et rougir sous les projecteurs. J’étais ignoble et je le savais. Le pire, c’est que je n’en tirais aucun scrupule. Mais de toute façon, la question ne se posa pas, puisque j’avais vite fait de constater que la demoiselle se débrouillait plutôt pas mal. Plus on tournait, et plus je me laissais entrainer par la musique. Cela faisait longtemps que le plaisir de danser m’avait quitté, j’avais été jusqu’à oublier cette enivrante sensation d’évasion, ce putain de bien fou qui vous envahissait et qui vous isolait du reste du monde. Il n’y avait que vous, la musique, et vous. Enfin non, rectification : il n’y avait que moi, la musique, et moi.

Soudain, alors que je tournais frénétiquement, quelque chose de pointu effleura le dos de ma main, me tirant de cet envoûtant état de transe auquel je m’adonnais depuis deux bonnes minutes. Un coup d’œil m’indiqua qu’une légère plaie d’un rouge brillant traversait désormais mon poignet gauche et ce n’est que maintenant, en en cherchant l’origine, que je remarquai la fleur qu’enfermait la main de ma cavalière. Une rose noire. Sans chercher à en comprendre la signification (allez savoir…), ma main droite vint se refermer résolument autour de celle de la jeune fille pour se saisir de la tige, le tout en souplesse et continuant à danser, comme si rien ne s’était passé. J’adressai un « Tu permets ? » ponctué d’un sourire à la demoiselle sans doute surprise, avant de m’emparer de l’élément perturbateur. Mais maintenant que la fleur se retrouvait dans ma main, plusieurs solutions s’offraient à moi. 1- la balancer par terre et la laisser se faire piétiner, 2- attendre d’être près d’une poubelle et l’y jeter ou… Je choisis la troisième solution, sans doute plus extravagante mais aussi plus drôle et nettement moins bancale : je déposai la fleur avec toute la délicatesse que mon mouvement me permettait sur une crinière blonde passant par là, accompagnant le geste d’un sourire charmeur (le quatrième de la soirée, sans champagne, quelque chose ne tournait pas rond…). Suite à quoi , mon regard joueur se reporta à nouveau sur ma cavalière.

« Alors dis-moi… qu’aimes tu faire habituellement en soirée ? ….. Marie-Chantâl ? »
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Lilian Easter


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Particularités: Yeux plus beaux, tu meurs ! LA Sirène de Poudlard, je suis belle à mourir.
Ami(e)s: Vous voyez mon dressing ? Tous mes amis sont dedans. Je parle de mes fringues et de mes chaussures. Non les vrais amis, c'est une autre histoire.
Âme soeur: Iron Man, Thor, Captain America… Je ne donne que dans les super héros parce qu'ils savent m'envoyer au septième ciel. Oui, vous voyez tous ce que je veux dire.

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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeMar 30 Déc - 16:26

Il flottait une atmosphère chargée de joie enivrante et à peine l’on y avait posé les pieds, c’était comme si les pensées de la journée s’envolaient parmi les décorations de la salle pour laisser place à une nouvelle humeur qui était bien visible sur les visages, et ce malgré les masques.

Lilian se remémora alors ses précédentes paroles et se rendit à quel point elles avaient été niaises. D’un coup de pied fictif, elle se frappa intérieurement. Elle ne voulait pas passer pour la niaise de service, la bonne poire qui croit tout ce qu’on lui raconte et qui se dévoue toujours pour vous rendre quelconque service, quelle qu’en soit sa nature. Les iris clairs de son cavalier la dévisageaient, et les grands yeux de la jeune fille ne tardèrent à les rencontrer. Il paraissait peser le pour et le contre de sa réponse, un grand mystérieux en somme, qui aimait jouer qui plus est.


« Tu le pourrais, si tu le voulais vraiment. »

Sa réponse n’avait rien de banale et Lilian comprit dès à présent qu’il ne lui révélerait pas son prénom, même si elle ne voulait que cela, contrairement à ce qu’il venait de lui dire. Un sourire moqueur en coin était venu fleurir sur ses lèvres, quelque peu mesquin mais qui n’était pas une provocation.

La jeune fille aurait voulu ajouter quelque chose, cependant, il la devança une nouvelle fois. Il avait l’art de la parole et semblait se délecter de chacune des répliques qu’il lançait avant même que son interlocuteur ait pu entrouvrir sa bouche.


« Mais qu’est-ce que ça t’apporterait ? Quelle différence y aurait-t-il que je m’appelle Charles, William ou Harry ? Ne crois-tu pas qu’il y a d’autres manières, moins triviales, de découvrir une personne ? »

Il n’avait pas tort. Un prénom n’est qu’une simple reconnaissance de plus parmi les autres êtres qui nous entoure. Etre une fille ou un garçon, être un humain est déjà une particularité bien à soit qu’un simple prénom vient juste couronner.

« Tu danses ? »

Lilian aurait très bien pu savoir ou ne pas savoir danser qu’elle n’aurait guère eu le choix que son cavalier l’entraînait déjà sur la piste, un bras passé sur sa fine taille. Heureusement qu’elle connaissait de nombreuses danses, son cavalier étant en train de la mener sur un rock. Ses longs cheveux bouclés volaient élégamment autour de son visage d’ange masqué, ses pieds hautement chaussés gardaient le rythme et l’emmenaient là où elle devait aller. Son sang affluait dans ses veines mais le souffle ni la chaleur ne venaient l’accabler. Elle était bien. Personne ne venait la troubler. Quant à son cavalier d’infortune, il ne souciait que très peu d’elle, la guidait juste pour ses pas. Et bizarrement, cela ne la dérangeait pas plus que cela. Certes, il paraissait plutôt mignon malgré son masque, mais la belle savait qu’il ne fallait mieux pas qu’elle compte là-dessus, les apparences étant trop souvent trompeuses. Et ce cas de figure était aujourd’hui à son bras.

Soudain, en pleine danse, il s’arrêta et sa main serra fermement la main de la jolie jeune fille. Il lui saisit sa rose noire et la posa au hasard dans une chevelure blonde. Un poli « Tu permets » avait passé ses lèvres juste avant qu’il ne prenne la fleur. Certes, Lilian était étonnée, mais l’enlèvement de son accessoire ne lui fit ni chaud ni froid. D’un côté, elle n’allait pas se lamenter des heures durant tout cela parce qu’on avait osé lui retirer sa fleur. Une question la ramena sur terre, venant évidemment de celui qui la faisait danser depuis un moment maintenant.


« Alors dis-moi… qu’aimes tu faire habituellement en soirée ? ….. Marie-Chantâl ? »

Marie-Chantal ? Mais c’est quoi ce surnom débile et hideux ? Pour qui il se prend celui-là ? Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, Lilian éclata de son rire cristallin, amusée par le nom qu’il venait de lui sortir. Elle s’approcha alors de son cavalier anonyme, prit délicatement entre ses doigts le col blanc et approcha le visage du jeune homme du sien. Elle pouvait sentir son souffle chaud sur ses joues. Non, elle n’avait peur de rien et un sourire en coin reflétant la malice apparu sur ses lèvres tendres tandis que ses grands yeux clairs mesquins fixaient les prunelles du garçon.

- Sûrement les mêmes choses que toi, Jean-Alphonse.

La belle avait assisté à suffisamment de bals de famille que cela lui avait appris à profiter de ces bals qui s’offraient à elle. De vrais bals où boisson et délices pour les papilles affluent à volonté sur le buffet et à la buvette, où l’on fait de nouvelles rencontres et où l’on danse comme bon nous semble, pas comme on danse une valse avec votre cousin qui est en fait le fils de la sœur du mari de la tante de ton oncle. Qui est, en plus, toujours un laideron sur patte, avec un appareil dentaire à coucher dehors qui ressemble plus à un instrument de torture et un intello de première qui vous parle de la diversité et densité des molécules présentes sur Jupiter et Pluton. Oui, Lilian avait vécu cet épisode, pourtant un vieux cliché dont elle riait jusqu’à cet horrible danse qui avait été l’une des pires de sa vie. La jolie sirène aurait bien aimé l’envoyé d’un violent coup de pied muni d’escarpins sur Pluton pour ne plus jamais avoir affaire avec lui. Celui qui, quelle coïncidence, s’appelait Jean-Alphonse.

Les deux jeunes gens avaient toujours leurs visages à quelques centimètres de l’autre mais Lilian ne voulait pas lâcher prise. Elle tiendrait bon le plus longtemps qu’elle pourrait et elle ne pu s’empêcher de compléter ses paroles avant que le garçon ne puisse formuler une phrase.


- Si bien sûr tu aimes t’amuser. Je ne parle pas de boire comme un trou et coucher avec la première fille qui te tombe sous la main, en quel cas je ne serais pas du même avis que toi.

Elle prenait un gros risque et se doutait que le garçon ne resterait pas de marbre à ces blessants et vexants propos. Le jeune homme allait sûrement entrer en rage après cela mais Lilian s’en fichait royalement comme lui se fichait royalement d’elle.

Après quoi elle desserra son étreinte du col de la chemise et reprit toute la hauteur qui lui était permise de par ses hauts talons aiguilles. Elle pouvait partir mais niet, elle resterait jusqu’à la fin du bal quand les professeurs demandent aux élèves de regagner leurs dortoirs respectifs. Même, elle ne savait même pas si elle aurait envie de retourner de si tôt dans son lit chaud aux linges blancs. Non, elle avait une folle envie de s’amuser et ce, jusqu’au bout de la nuit. Elle ne serait pas fatiguée et ses magnifiques yeux ne se fermeraient seulement lorsque la belle l’aura décidé, autrement dit, au petit jour et pas avant. Voir Lilian de la sorte pouvait paraître étonnant mais elle n’était pas vraiment différente lorsqu’une soirée était annoncée et tenait à profiter de la moindre minute qui s’offrait à elle.

Ses longues jambes de gazelle se mirent en marche et la menèrent derrière le jeune garçon, dans son dos. Ses belles mains se posèrent sur ses épaules pour finalement l’enserrer entre ses bras. Elle n’eut plus qu’à poser sa tête sur l’épaule gauche du garçon pour se sentir pleinement à l’aise.


- Ne va pas te vexer, cela serait dommage car on vient juste de commencer.

[ Arrghhh trop beau ton nouvel avatar :*_*: ]
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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeMar 30 Déc - 22:24

(merci^^)



Il serait faux d’affirmer que je n’en avais rien à faire de ma cavalière. A titre de preuve, songez à l’effort que le fait de me traîner jusqu’au hall d’entrée m’avait demandé, épuisé comme j’étais. Certes, dans la globalité, je n’étais pas l’être le plus attentionné qui soit, et, du haut de mon nombrilisme, ne considérais les autres que comme des outils contribuant à mon bien être. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, j’aimais les gens. Ils m’intéressaient dans la mesure où ils apportaient intrigue et rebondissement dans mon existence monotone. J’en jouais, usais et abusais. Et parfois, je me prenais des claques. Mais même dans ce dernier cas, je n’avais aucun regret, car j’en apprenais chaque jour davantage sur les réactions humaines, et je m’amusais chaque jour davantage. Comme ce soir-là, par exemple. Si vraiment je n’en avais saintement rien à faire, je serais ailleurs depuis longtemps déjà.

Pourquoi l’avais-je appelée Marie-Chantal, tout en sachant pertinemment qu’il ne pouvait s’agir de son vrai nom (ou alors, elle n’était vraiment pas gâtée). Rien de plus simple. Je ne faisais que la tester. Je faisais de cette tactique, un usage courant, j’aimais, à la limite de la perversité, mettre les gens dans des situations peu ordinaires, tordues, qui les rendraient perplexes, où ils seraient amenés à se dépasser, où je verrais leur carapace s’écrouler et se dessiner l’ébauche de leur nature véritable. En la flanquant du prénom le plus hideux et le plus cliché auquel j’aie pu penser en ces quelques secondes, je testais la réaction de la jeune fille, attendais de voir à quel genre de filles elle appartenait, si elle était niaise (ainsi que je l’avais au premier abord supposé), farouche, joueuse, fade, intimidante, ou, si toutefois c’était possible, tout cela à la fois.

Sa réponse ne se fit pas attendre. Ou plutôt si, justement, elle se fit attendre. Et en attendant, avec pour fond sonore le rire dont les décibels nageaient dans les aigus qui s’échappa des lèvres de ma cavalière, cette dernière renferma ses longs doigts fins autour du col de ma chemise, et me tira en avant, de manière à ce que nos visages ne soient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Ses zygomatiques joliment étirés en un sourire en coin, elle plongea son regard azur dans mes prunelles claires, l’air de dire « regarde, je n’ai pas peur de toi chéri ». C’était clairement un air de défi. Nullement intimidé, je lui retournai le regard, plutôt content de la légèreté (feinte ?) avec laquelle elle encaissait ma pique (qui, entre nous, n’en était pas vraiment une lorsqu’on savait de quoi j’étais capable).

« Sûrement les mêmes choses que toi, Jean-Alphonse. » répondit-elle, sans éloigner son visage du mien.

« Sûrement pas » fut la première de mes pensées, mais déjà, mes lèvres s’étiraient à leur tour, formant le traditionnel sourire joueur que j’aimais arborer. Elle était loin du compte, mais qu’importe ! Elle avait de la répartie, et son Jean-Alphonse m’avait arraché un sourire. J’étais plutôt content de l’avoir choisie elle pour cible, et non pas les autres dindes paumées qui attendaient un cavalier (imaginaire ?) dans le hall à mon arrivée. Bien, si elle voulait jouer à ça la Pimprenelle… Mais à peine aie-je eu le temps d’ouvrir la bouche qu’elle avait enchaîné.

« Si bien sûr tu aimes t’amuser. Je ne parle pas de boire comme un trou et coucher avec la première fille qui te passe sous la main, en quel cas je ne serais pas du même avis que toi. »

Et vlan. Comme si elle avait préparé son petit dithyrambe depuis le début. Etait-ce vraiment l’impression que je donnais, en moins de dix minutes ? C’était dommage de s’arrêter à un aspect aussi superficiel, mais que voulez-vous, c’était la vie. J’encaissai le coup, imperturbable. En fait, pour ne rien vous cacher, je n’étais pas, pas même en mon for intérieur, perturbé. Amusé serait un qualificatif plus approprié. Etait-ce tout ce qu’elle était capable de me retourner, après les efforts de recherche que j’avais placés dans la provocation ? La fleur, le «Marie-Chantal»… Ce n’était pas tous les jours qu’on rencontrait quelqu’un qui vous affublait d’un « Marie Chantal » moqueur, ne me faites pas croire le contraire. Et c’était tout ce que je récoltais ? Mais ce n’était pas grave, elle avait toute la soirée devant elle pour s’améliorer… Si toutefois elle n’était pas ébranlée par mes petites ‘épreuves’. Je lui lançai un regard interrogateur, sourcil arqué et compagnie, lorsqu’elle relâcha brusquement prise et se redressa de toute sa hauteur. Quoi, elle partait déjà ? Décidément, je n’avais pas beaucoup de succès. Pendant un dixième de seconde, je balayai la salle à la recherche d’une nouvelle victime un peu plus endurante (ben quoi, j’avais fait l’effort de bouger, je méritais de passer une bonne soirée), quand soudain, une main vint enserrer mes épaules et j’entendis une voix, que je ne connaissais maintenant que trop bien, susurrer à mon oreille :

« Ne va pas te vexer, cela serait dommage car on vient juste de commencer. »

Un sourire. Un nouveau sourire vint illuminer mon visage quelque peu assombri. Ainsi ne fuyait-elle pas, c’était une bonne chose, ça m’évitait de déployer des efforts supplémentaires pour trouver une nouvelle cible. Je fis pivoter ma tête à gauche ,de manière à ce que nos regards se rencontrent une nouvelle fois, et lui répondis, toujours sur ce même ton désinvolte auquel je tenais tant :

« Me vexer ? Il m’en faudra davantage…Aurais-tu le courage de tenter la bête ? »

Un rire m’avait secoué de l’intérieur à cette idée. Bien sûr qu’elle dirait non, il fallait être vraiment fort pour me sortir de mes gonds. Je méprisais les émotions et toutes leurs manifestations. La colère était un signe de faiblesse, que je m’efforçais de refouler au plus profond de mon être, en ces rares occasions où je risquais d’atteindre le point d’ébullition. Mais ce qui me fit rire était l’idée des moyens qu’elle pourrait employer pour y arriver, ou du moins tenter d’y arriver, et quelque part, j’étais curieux de voir à quoi cela ressemblerait.

Mais pour l’heure, ma préoccupation première était d’une nature légèrement différente. En répliquant qu’elle aimait les mêmes choses que moi (dont j’étais persuadé que c’était impossible), me donnait-elle carte blanche pour choisir ? Si elle jugeait que c’était mieux ainsi…ce n’était certainement pas moi qui allais refuser.

Le mouvement de la foule nous avait ramenés à deux pas du buffet. Embrassant la table du regard, je m’en approchai, et servis deux Bièraubeurres. Pour commencer en douceur… Verres à la main, je me retournai vers ma cavalière.

« Tu ne bois pas et ne couches pas avec la première fille qui te passe sous la main… » rictus ironique « mais j’ose espérer que la sainte Fanchon acceptera tout de même une innocente Bièraubeurre… »
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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeSam 3 Jan - 12:21

Quand elle lui annonça son joli surnom et ses loisirs en soirée, le Jean-Gwénolé resta innébranlable et son visage se para du fameux sourire en coin qui maintenant, était plus que familier à Lilian. Cela la faisait sourire cependant, il fallait avouer que ce sourire allait parfaitement bien avec ses traits fins et réguliers. Le masque avait beau les dissimuler, la jeune sirène se doutait bien que celui qu'elle avait en face d'elle était un joli coeur.

Un joli coeur qui paru déçu quand il avait vu Lilian se redresser sur ses talons, croyant sûrement qu'elle s'en allait, dégoûtée de par son attitude. Manque de chance, elle restait et ce, pour de bon. Elle avait deviné qu'il balaya la salle un court laps de temps pour trouver une nouvelle proie étant donné que son instrument de jeu s'en allait déjà.

Il en aurait fallu beaucoup plus pour venir à bout de la sirène et la faire partir de la salle de bal. A sa place, bon nombre de jeunes filles auraient déjà déserter la place, à n'en pas douter. Mais non, la jeune fille tiendrait le coup. Elle était du genre têtue et ce garçon la fascinait, malgré elle. Il paraissait si complexe, aimait trouver chaque jour de nouveaux terrains de jeux pour expérimenter sa nouvelle découverte. Il n'était pas comme les autres élèves qu'elle avait rencontrés durant sa scolarité, non, il était différent et méritait de se faire découvrir. Méritait, cela n'était peut-être pa sle bon mot qui lui correspondait mais c'était le seul qui venait à l'esprit de la jeune et belle Lilian.

Lorsque ses mains l'avaient ensérré, un nouveau et à présent incalcuable sourire en coin illumina les traits du cavalier. A croire qu'il était ravi qu'elle puisse rester. Sa tête se tourna sur la gauche et les deux paires d'yeux clairs se croisièrent encore et ses lèvres articulèrent :


« Me vexer ? Il m’en faudra davantage…Aurais-tu le courage de tenter la bête ? »

Un malicieux sourire étira les lèvres fines de la jeune fille. Elle était là pour s'amuser, tout comme lui elle supposait, et quoi de mieux pour s'adonner au plaisir du jeu que cette opportunité ?

- Qui vit sans folies n'est pas si sage qu'il croit. (:p)

Quelqu'un lui avait un jour sorti cette phrase et il avair fallu quelques minutes de réflexion pour en comprendre le sens. Peut-être était-ce son frère aîné disparu qui le lui avait dit, pour elle ne savait plus quelle occasion.

Cependant, elle réfléchit à ce qu'elle venait d'annoncer. Elle allait devoir tenter le diable tout en sortant vivante. Elle se mordit la lèvres inférieure et pour la première fois de la soirée, son visage se recouvra d'un voile sombre. Quand son cavalier devait être hors de lui, les seuls malheureux qui se trouvaient sur son passage devaient s'en souvenir, s'ils s'ensortaient en un seul morceau évidemment.


- Du moins, j'essairais de faire de mon mieux.

Elle releva enfin son visage d'ange assombri et se rendit compte qu'ils étaient arrivé non loin pour ne dire à côté de la buvette. C'est à ce momenbt qu'elle mit fin à son étreinte et entendit le garçon commander deux Bièraubeurres puis se retourna vers elles, les verres à la main.

« Tu ne bois pas et ne couches pas avec la première fille qui te passe sous la main… mais j’ose espérer que la sainte Fanchon acceptera tout de même une innocente Bièraubeurre…»

Le voile qui recouvra son visage se dissipa un instant et Lilian sourit une nouvelle fois, sans pour autant découvrir ses jolies dents blanches. C'était un nouveau sourire en coin qui fleurit sur sa bouche pulpeuse.

- Et pourquoi refuserait-elle, Marcel-Henri ?

Ses doigts de fée enlacèrent le verre empli du liquide doré qui se retrouva vite au bord de ses lèvres et plongea dans l'abyme de sa gorge. Quand elle eut fini sa gorgée, elle retira son verre pour le laisser à hauteur de son visage, comme si elle désirait en masquer une partie.

Son cher Marcel-Henri était impénétrable et il faudrait qu'elle redouble d'effort pour essayer de percer une infime partie de sa carapace qui était aussi imprennable que la pomme rouge et juteuse au sommet de son arbre.


- Mais dis-moi mon cher, si tu ne fais pas ce que j'ai proposé, que fais-tu en soirée ?

Lilian savait qu'il lui répondrait quelque chose du genre :" la même chose qu'en ce moment " mais cette question trônait dans son esprit depuis un moment et elle avait eut envie de savoir quels étaient ses loisirs de soirée. Il y en avait qui buvaient comme des trous et faisaient ce qu'elle avaient énoncés quelques instants auparavant et d'autres qui restaient collés au buffet, se goinfrant de n'importe quoi. Mais lui ne répondait ni à la première ni à la deuxième catégorie. Il devait avoir un amusement tout autre et particulier durant ces bals, mais allez savoir lequel.
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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeDim 18 Jan - 21:14

A peine avais-je porté la coupe à mes lèvres, qu’un air écœuré se superposa aussitôt à mon expression amusée. Bièraubeurre. Je détestais ça. J’avais chopé la bouteille de ce liquide, beaucoup trop primitif à mon goût, en vue d’en offrir à ma cavalière qui n’était visiblement pas très branchée alcool (c’était tout de même plus festif que le jus de citrouille) et, plus machinalement que consciencieusement, j’en avais rempli un second verre. Que voulez vous, quand les serveurs en costume blanc n’étaient pas là pour s’acquitter de la tâche, c’était à nous de nous en charger – et notre condition masculine voulait qu’on le fasse en double (au moins). Bref, je reposai la coupe sur la surface boisée sans chercher à masquer de quelque façon que ce soit mon expression dégoûtée (parce que même en étant en mode « Chloé Ruiz » h24, j’avais la classe), je tendis gracieusement mon bras vers une bouteille plus éloignée, plus soignée aussi, et je m’exclamai, en même temps que la demoiselle qui me faisait face…

« Qui vit sans fol… »

« CHAMPAGNE ! »

« …sage qu’il croit. »


Mon regard allait tout entier à ma coupe, penchée, que je remplissais du doux liquide mousseux mais, même si je donnais l’impression d’ignorer totalement la jolie brune qui m’adressait en ce moment même la parole, il n’en était rien. Tel Jules César, j’étais capable de m’adonner à plusieurs activités à la fois. Boire et écouter, par exemple.

Une fois remplie, je levai ma coupe – en même temps que le regard – vers ma cavalière, qui en était à finir sa première gorgée, et, timing parfait, nos regards se croisèrent.

« A ton succès ? »

La forme interrogative de ce toast made-in-Terrence masquait toute l’ironie de mon propos. Ainsi avait-elle décidé de me tenter, me titiller, jouer avec moi. Le sempiternel sourire en coin vint fleurir une nouvelle fois au coin de mes lèvres tandis que je la dévisageais, songeur. Plus qu’une folie, tenter de me mettre en colère était une perte de temps. Depuis mon plus jeune âge, je mettais un point d’honneur à rester de marbre en toute circonstance. Tellement intensément, qu’avec le temps, ce qui n’était au départ que surface, avait fini par envahir tout mon être. Rigoureusement parlant, il n’y avait plus de maîtrise de soi, puisque le « soi » ne demandait plus à être maîtrisé. Mais j’étais curieux de voir le résultat, aussi étais-je plutôt enclin à me laisser prendre au jeu.

« Mais dis-moi mon cher, si tu ne fais pas ce que j’ai proposé, que fais-tu en soirée ? »

A vrai dire, la question méritait réflexion. Si j’avais voulu être bref, j’aurais répondu : tenter de chasser l’ennui. Mais je me doutais bien que ceci n’aurait que très difficilement satisfait la demoiselle, aussi gardai-je le silence, préférant faire couler dans ma gorge le liquide frais et pétillant que contenait ma coupe. Mon regard se perdit au milieu de silhouettes ondulant sur la piste au rythme de la musique, tandis que je vidais mon verre à gorgées régulières.

L’ambiance était plutôt étouffante, ici : une paire de danseurs assoiffés venaient de s’arrêter près du buffet, non loin de notre couple incongru, et un des quatre bras, je saurais difficilement dire lequel et, en toute honnêteté, je m’en cogne, en vint presque à me bousculer. En proie à une chaleur ambiante grandissante, je tirai légèrement sur mon masque pour laisser un peu d’air, même non frais, s’engouffrer dans l’interstice entre la paroi et ma peau faciale, en même temps que je déboutonnai machinalement le haut de ma chemise. Me tournant à nouveau vers ma cavalière qui attendait toujours une réponse, je lançai un…

« Attends. » comme si elle ne le faisait pas depuis quelques secondes déjà

…pendant lequel je renfermai mes doigts sur son avant bras, et l’entraînai doucement hors de la foule, me dirigeant un peu à l’aveuglette vers les recoins un peu moins exposés à la lumière des projecteurs ainsi qu’aux froufrous et dentelles tourbillonnants qui vous effleuraient toutes les deux secondes. Mes yeux se posèrent bientôt sur une rangée de poufs et canapés qui n’accueillaient – ô joie – que deux ou trois couples à la recherche d’un semblant d’intimité, et je me dirigeai aussitôt en leur direction. Une fois arrivés, je lâchai le bras de la jeune fille et me laissai négligemment tomber sur une chose informe mais ma foi plutôt confortable, sans quitter ma cavalière du regard, tel un Humbert dévorant visuellement sa Lolita.

« Ce qu’aime faire Marcel-Henri en soirée ? A part danser avec de sublimes jeunes filles en tenue de soubrette, tu veux dire ? »

J’envoyai un autre sourire. Le premier (ou peut-être deuxième ? je ne savais plus très bien) vrai sourire de la soirée.

« Champagne ? »

Je brandis la bouteille qui, par je ne sais quelle merveilleuse machination, s’était retrouvée enfermée dans ma main gauche. Un autre de mes réflexes… ?
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Particularités: Yeux plus beaux, tu meurs ! LA Sirène de Poudlard, je suis belle à mourir.
Ami(e)s: Vous voyez mon dressing ? Tous mes amis sont dedans. Je parle de mes fringues et de mes chaussures. Non les vrais amis, c'est une autre histoire.
Âme soeur: Iron Man, Thor, Captain America… Je ne donne que dans les super héros parce qu'ils savent m'envoyer au septième ciel. Oui, vous voyez tous ce que je veux dire.

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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeMer 4 Fév - 15:43

Le buffet étant à l'écart de la piste de danse, il était facile d'y prendre une bouffée d'air même si l'oxygène se faisait presque rare et l'air était d'une chaleur oppressante. Seulement, Lilian n'avait pas trop à s'en plaindre vu la façon dont elle était peu couverte. Sûr que ce n'est pas avec une robe qui vous arive mi-cuisses en dentelle qui vous assure le rôle de source de chaleur.

Les deux jeunes gens étaient enfin arrivés au buffet, après avoir slalomés entre une multitude de couples qui paraissaient ne jamais vouloir se décoller l'un de l'autre ou daigner de se pousser. Qu'est-ce que les gens pouvaient être débiles parfois, cela en devenait presque exaspérant. Lilian ne put s'empêcher de lever plusieurs ses prunelles claires au plafond et de lancer quelques remarques qui faisaient que les abrutis se poussaient, semblant reconnaître la figure qui se cachait sous ce masque. En plus d'être populaire et belle, elle avait tout de même un tant soit peu d'autorité qui lui permettait de se faire respecter. D'un autre côté, il n'est pas très difficile de se faire respecter lorsque l'on est la sirène de Poudlard et que vous pouvez tout avoir presque en un seul claquement de doigt ou de battement de cil. En sachant que c'était le plus souvent la deuxième solution à laquelle avait recourt la belle jeune fille.

Le garçon avait prit sans vraiment regarder un verre emplit du liquide doré caractéristique de la Bièraubeurre et une moue de dégoût était venue remplacer son éternel sourire en coin. Cette vision arracha un sourire discret à la belle qui détourna son visage pour ne pas éclater de rire au nez de son cavalier et en profita pour boire une nouvelle gorgée. Apparemment, il détestait la Bièraubeurre.

A peine avait-elle commencé à entrouvrir les lèvres, qu'il se mit presque à hurler de joie :


« CHAMPAGNE ! »

Lilian, qui avait le regard toujours détourné sur le côté, manqua de frôler la crise cardiaque et fit presque un bon de cinq mètres tellement l'exclamation de son partenaire l'avait surprise. Plusieurs paires d'yeux étaient venus se fixer sur eux, attirés et étonnés de par le bruit causé par le garçon masqué à la bouteille de champagne. Image de nouveau assez drôle qui manqua de faire rire la sirène. A croire que l'alcool commençait déjà de lui monter au cerveau, et pourtant elle n'avait bu qu'une innoncent Bièraubeurre.

Et en un parfait hasard, leurs deux regards se croisèrent. Les deux prunelles claires se fixèrent avant que les lèvres du garçon ne forment les deux mots qu'il allait prononcer.


« A ton succès ? »

Et encore et toujours ce sourire en coin qui paraissait ne jamais quitter son beau visage. Peut-être était-ce le seul qu'il arrivait à esquissait. Un deuxième apparut entre les deux élèves, mais sur le visage d'ange masqué de la rouge et or qui se contenta tout simplement de tendre son verre et de le faire tinter contre celui de son cavalier avant d'en avaler une troisième gorgée.

La fête battait toujours son plein et la chaleur ambiante augmentait chaque fois un peu plus. La jeune sirène aurait été dans un sauna que cela ne l'aurait pas ébranlé plus que cela. La différence était qu'ici, les personnes ne se ramenaient pas en serviettes blanches ou maillots de bain et que les bancs n'étaient pas brûlant au point de vous brûler la peau de votre postérieur à chaque fois que vous faites le moindre petit changement de position. Voilà pourquoi Lilian préférait les hammams, mais bon, là n'est pas le sujet. La chaleur les écrasait et cela se voyait sur les visages comme une tâche de sang sur une chemise blanche. Les visages étaient rouges, parfois perlant de sueur - surtout pour les garçons - les mains s'agitaient devant les joues pour faire un semblant d'air ou alors il y avait les éventails pour celles qui avaient tout prévu. En un rapide regard, la jeune fille eut tôt fait de voir son compagnon tirer sur son masque pour faire glisser de l'air sur son visage mais cela dit, il faisait suffisamment attention sur la manière de tirer son masque de façon à ce que personne ne distingue qui en était le porteur. Ses grands yeux bleus remarquèrent aussi qu'il débouttonnait presque inconsciemment le haut de sa chemise. Et allez savoir pourquoi, Lilian fut prise d'un élan de folie qui lui donnait terriblement envie de débouttonner entièrement la chemise blanche de son cavalier.

Comme si ce geste bénin pouvait le retenir dans ses folies, la sirène se mordit la lèvre inférireure et avala d'une traite le liquide ambré restant dans son verre. Cependant, cette vision pourtant si fictive du torse du garçon se trouvant en face d'elle ne voulait dépeindre de son esprit et aucune autre pensée ne parvenait à prendre le dessus. Trop occupée à lutter contre elle-même, elle n'entendit pas la courte réplique que lui lançait son cavalier et elle fut comme une poupée inerte qu'on promenait à bout de bras lorsqu'il la tira en direction d'un nouvel endroit qu'il avait dû juger plus convenable à la discussion.

Cet endroit était en l'occurence des poufs et canapés alignés ou s'adonnaient déjà quelques couples en minorité à la causette d'entre deux danses. Le garçon s'assit en premier et ne quittait pas du regard la jolie Lilian. Sauf que cette dernière avait la tête dans les étoiles, les yeux perdus dans le vide et semblait dénudée de toute expression physique. Seules les paroles du jeune homme réussirent à la faire revenir sur terre et quitter ces problèmes de chemis sans boutons.


« Ce qu’aime faire Marcel-Henri en soirée ? A part danser avec de sublimes jeunes filles en tenue de soubrette, tu veux dire ? »

La jeune fille eut une illumination brève qui lui fit reprendre le cours des choses. Son regard azur se baissa sur son partenaire déjà assit sur un des canapés et toujours en train de la dévisager. A cet instant, elle se laissa tomber souplement sur le velours du canapé avant de s'appuyer sur le dossier de manière à faire face au garçon.

Un simple hochement de tête et sourire en coin suffit pour répondre à la question posée. A croire que cette vision l'avait dénuée de la parole. Cependant, le jeune représentant de la gent masculine ne répondit pas tout de suite à la question qu'il s'était presque posée à lui-même.


« Champagne ? »

Les bouteilles avaient des jambes ce soir-là ou alors il avait un réflexe qui faisait qu'il prennait toutes les bouteilles de champagne qui se trouvaient sur son passage. La deuxième était sans doute la plus plausible et les lèvres de Lilian dessinèrent un joli sourire empli de malice.

- Volontier jeune homme, dit elle en lui tendant son verre.

Elle porta le verre à ses lèvres et en but le liquide mousseux et ce, sans quitter du regard son Marcel-Henri.
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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeLun 9 Fév - 4:22

Malgré l’indifférence la plus absolue que reflétaient mes traits et mes gestes, il serait faux de croire que je n’avais pas remarqué le regard bleu océan de ma cavalière s’attarder sur les boutons de ma chemise, glisser le long de mes pectoraux en formation, puis se perdre dans un vide vaporeux. Mon œil de lynx voyait tout, enregistrait la moindre mouvance… J’avais un sens du détail plus développé que n’importe quel Auror (en toute modestie), rien ne m’échappait, tout passait au crible… D’autant plus que dans le cas présent, on débordait du cadre du « détail », la discrétion n’ayant pas vraiment été au rendez-vous. En réalité, j’étais habitué à ce genre de regards. Et cela n’avait que peu à voir avec le fait que j’étais un véritable canon en devenir, non, tout héritier ou presque connaissait ce regard. A bien y réfléchir, les deux options n’étaient pas tellement incompatibles. Elles s’imbriquaient l’une dans l’autre dans une fusionnelle relation de cause à effet. Nous étions tous beaux, nous autres héritiers, descendants des grandes familles de sang bleu. C’était simple : à force de mariages arrangés avec les plus belles femmes du monde sorcier, tout gène défectueux s’est vu éradiqué avec le temps, et aujourd’hui, notre esprit de secte était de notoriété commune. Nous ne nous mariions qu’entre nous, nos enfants ne pouvaient donc être autre chose que beaux.

Avec un air d’indifférence désabusée, donc, je me frayais un chemin à travers la foule en délire, tirant par le bras une cavalière quelque peu inerte. Si j’avais su qu’une simple Bièraubeurre lui ferait cet effet-là, je lui aurais servi quelque chose de bien plus fort - quitte à faire les choses, autant les faire jusqu’au bout. Les effets de l’alcool se constituaient en phases, j’avais tôt fait de le constater, et celle où l’on se sent faiblir n’était pas, comme une personne rationnelle, bête et lambda pourrait s’y attendre, la dernière d’une « cuite » bien en règles, mais elle se situait au milieu, entre deux phases de béatitude déconnectée, et il me semblait que ma cavalière était en plein dedans. Tandis que je m’écroulais dans un des canapés moelleux, elle restait raide comme un piquet, comme plongée dans une transe, à fixer un point inexistant dans l’air. Si je n’avais pas été à ce point persuadé de sa ‘pureté’ (la Bièraubeurre le prouvait bien…), j’aurais mis ma main à couper au feu qu’elle s’était camée à la harryjuana dans le courant de la soirée.

Quelques secondes plus tard, secondes pendant lesquelles j’eus le temps de vider ma coupe et de me remettre de l’agitation qui avait manqué de m’étouffer, la jeune fille se laissa à son tour tomber sur un pouf. Et, même si ses yeux s’étaient quelque peu ranimés, elle semblait toujours plongée dans un état de mollesse certaine. Quelques gouttes d’alcool semblaient lui avoir momentanément arraché l’art de la parole, petite sirène échouée sur un fauteuil... Quelques innocentes gouttes d’alcool… Petite joueuse…

Je lui retournai son sourire, pour toute réponse. Je laissai délibérément la question en suspend. Y apporter une réponse briserait tout suspense, et c’était là le dernier de mes souhaits. D’autant qu’il n’y avait pas UNE réponse canonique possible : ce que j’aimais faire en soirée dépendant 1- de la soirée, 2- de mes fréquentations, 3- de mon humeur. J’aimais la variété des options, et je m’adonnais difficilement à la même chose pendant deux soirées consécutives.

Je m’emparai du verre qu’elle me tendait, et d’un geste habile, remplis simultanément nos deux coupes.


« Sûre ? Vu l’état dans lequel cela te met… »

Mais la question n’était là qu’à titre décoratif, bien sûr, étant donné qu’une coupe pleine du liquide doré qui ne demandait qu’à être vidée était déjà tendue vers la jeune brune… accompagnée de mon regard teinté de malice.
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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeVen 13 Fév - 12:36

Le garçon versa habilement le champagne dans leurs deux verres. Le garçon la regardait étrangement, comme exaspéré et déçu. Il faut dire que l’état de Lilian devait lui laisse penser qu’elle n’était qu’une sainte petite nitouche, qui n’avait jamais bu que dans le verre dans sa mère, et encore, une seule gorgée avant que le liquide ne la fasse tousser. L’instant d’avant, elle était pleine d’assurance et après, suite à un deux pauvres petits verres, la voilà complètement désorientée. Même un enfant de dix ans aurait mieux tenu le coup qu’elle. Sauf qu’un enfant de dix ans n’aurait aimé ni la Bièraubeurre ni le champagne.

Reprennent petit à petit un état de conscience, la jeune brune rapprocha son verre de son visage et allait commencer à le vider quand le garçon la coupa dans son élan.


« Sûre ? Vu l’état dans lequel cela te met… »

Ses longues jambes qui étaient restées croisées se replièrent sous elle de façon à ce qu’elle soit pleinement assise. Elle prit une gorgée de sa boisson sans quitter des yeux son interlocuteur et sa main tenant le verre reprit sa place sur le dossier du canapé. Son autre main se posa sur sa jambe et entreprit de caresser négligemment le fin mollet dénué de collant. Aussi machinalement que lui l’avait fait avec le col de sa chemise. Les yeux emplis de malice du jeune homme la fixaient, et elle vida un peu plus d’une nouvelle gorgée son verre. La jeune fille avait inconsciemment balayé du regard la salle de bal de laquelle ils étaient en retrait mais plus précisément les jeunes représentants susceptibles de la voir surgir un beau jour.

Cependant, son attention revint très vite sur son compagnon. Elle aurait très bien put affubler sa réplique d’un « Non en fait, je crois que je vais y aller, bonne soirée ». C’était tout le contraire, la jeune sirène était comme fascinée par le garçon. Il y avait quelque chose, même s’il était très fier, presque imbu de lui-même, qui faisait qu’on ne pouvait en détacher son regard. Lilian aurait fait beaucoup de choses pour pouvoir défaire un à un les boutons de sa chemise et toucher son torse avec sa musculature naissante qui devait probablement être de la même douceur que la peau de son visage. Un sourire lui aussi peigné de malice se dessina sur ses lèvres et ses grands yeux bleus se fixèrent sur la parcelle de peau qui émergeait du col défait de sa chemise.


- Ce ne sont pas trois verres qui me feront changer d’avis.

Elle déplia sa longue jambe de gazelle pour la coincer sur son autre genou. Son pied chaussé d’escarpins touchait presque la jambe de son cavalier et un petit rire malicieux résonna doucement du fond de sa gorge. Ses longues mèches ne pouvaient plus cacher ses yeux, dès lors que son bandeau avait été placé sur sa chevelure de soie. Mais peu lui importait. Elle enlaça alors une mèche lisse autour de son index fin. Ce geste n’était aucunement un signe démontrant que la jeune rouge et or était mal à l’aise.

- A moins que cela ne soit toi qui aies changé d’avis. Auquel cas je serais déçue de ne pas apprendre de telles choses.

On aurait pu croire les mots de la sirène choisis avec soin, que nenni ! On lui avait simplement apprit que plus la réponse se faisait désirer, plus il était facile pour l’autre personne d’élaborer quelques fausses idées à votre sujet. Technique qui avait remarquablement effacée durant les minutes précédentes. Lilian devait se reprendre, ce qui était une chose facile pour elle. Elle n’aimait pas suivre la conversation et se faire dominer. Elle aimait la conduire, chose pour elle qui était innée et ne laissait guère le choix à ses interlocuteurs. Seul obstacle ; le garçon était sans conteste un maître dans ce domaine, elle devait bien le reconnaître.

Le champagne se déversa une nouvelle fois dans sa gorge et ses miroirs bleus revinrent ensuite sur le garçon qui semblait être devenu leur seul point d’ancrage. Les azurs se posèrent sur sa jambe tendue et sa position rappelait vaguement à la jeune soubrette une scène d’un célèbre film moldu. Une fille et un garçon étaient au restaurant. La jeune femme avait réussi à ôter ses chaussures en dessous de la table et à placer son pied sur les attributs du jeune homme. Bien évidemment en même temps lorsque l’ex femme de ce dernier n’arrive. La jeune espiègle enlevait ensuite son manteau, pour dévoiler une nudité complète sous une veste de serveur blanche. La jeune femme aimait mettre mal à l’aise l’homme qui en réalité était son patron, au point de l’emmener chez elle et de retirer son soutien gorge par la manche de son pull, sous les yeux de son patron. Cependant, Lilian n’en était pas encore à ce point et n’enlevait pas son soutien gorge sous les yeux de n’importe quel prétendant. Elle ne l’avait encore jamais fait sous les yeux d’un garçon au passage.

Enfin bref, revenons à notre cavalier. Un nouveau sourire, qui à présent devenait incalculable illumina son visage d’ange.


- Dépêche-toi, la soirée n’est pas éternelle.

Et sur ces dires, elle rapprocha un peu plus son escarpin de la jambe de son partenaire et une dernière gorgée eut vite entreprit de terminer son verre une nouvelle fois.
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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeLun 16 Fév - 15:50

Mon œil de lynx suivait machinalement les moindres mouvements de ma cavalière, tandis que je reposais ma coupe de champagne, toujours pleine, sur la surface boisée d’une table basse qui se trouvait miraculeusement à la portée de mon bras, comme si un elfe de maison invisible obéissait docilement aux moindres injonctions de mon esprit. Je ne buvais jamais beaucoup, toujours enclin à observer une certaine décence dans mes faits et gestes, ainsi qu’un certain ordre dans mes pensées. J’étais ce soir complètement sobre, et je tenais à le rester, ne serait-ce que par contraste à la jolie jeune fille qui m’accompagnait, et qui semblait déjà ailleurs. Enfin elle n’était pas bien loin : le « ailleurs » en question semblait se réduire à ma chemise entrouverte, qui attirait plus d’une fois sur deux son regard azuré. Je vous avoue que ce détail me faisait particulièrement rire, d’un rire intérieur plutôt agréable, et j’attendais avec impatience de voir ce qu’elle allait faire. Je n’étais pas contre l’idée de m’amuser avec cette fille, encore qu’elle me semblait maintenant un peu moins joueuse que ce que j’aurais cru au premier abord. Je la regardai vider sa coupe à petites gorgées, croiser, décroiser, recroiser ses longues jambes dénudées, jouer avec une mèche de cheveux, reprendre une gorgée de champagne, et caetera. Ces petits gestes frénétiques pouvaient traduire plusieurs choses : un ennui profond, un malaise ou une certaine impatience. J’aurais été fortement étonné d’apprendre qu’elle s’ennuyait profond avec moi, parce que l’idée que quiconque puisse s’ennuyer en ma compagnie ne m’avait même pas effleuré l’esprit. Le malaise ne me paraissait, quant à lui, que peu justifié, cette fille me donnant l’impression d’avoir un minimum d’assurance. Les apparences étaient souvent trompeuses, j’étais le mieux placé pour le savoir, mais quelque chose, un semblant d’intuition masculine (si tant est que cette chose un jour existât) me faisait plutôt pencher pour l’option « impatience ».

Un sourire dansait toujours au coin de mes lèvres, tandis que je regardais son escarpin se balancer légèrement de droite à gauche, puis lentement, réduire la distance qui le séparait de ma jambe. Le message était à mon sens on ne peut plus clair : c’était une invitation. Sans m’encombrer de faire semblant de n’avoir rien remarqué, je posai à nouveau mon regard désabusé sur ma cavalière, sans bouger d’un millimètre. Ignorant superbement son pied, aussi bien que son regard fixé sur mon torse, tout en lui faisant savoir que ces détails ne m’avaient pas échappé, je m’emparais de la bouteille de champagne et remplis sa coupe une nouvelle fois. Si ce n’étaient pas trois coupes de champagne qui la feraient changer d’avis, autant qu’elle se fasse plaisir ! Si initialement, j’avais prévu de la faire boire le plus possible, afin de lui faire perdre tout contrôle de la situation, à cet instant précis, je venais de changer d’objectifs. Désormais, qu’elle finisse ou non la bouteille m’importait peu, et mon geste ne résultait plus d’un calcul quelconque, c’était un acte gratuit, oui moi Terrence von Demian étais parfois capable de faire des actes gratuits. Qu’est ce que cela allait il bien pouvoir changer, une coupe de plus ou de moins, comme elle l’avait si bien dit, on n’était plus à cela près.

Je la resservis donc une nouvelle fois, toujours sans mot dire. Je la laissais parler, la dévorant de mon regard gris clair, teinté non plus seulement de malice, mais d’autres choses plus élaborées. En réalité, si je la laissais ainsi se débrouiller, c’était moins parce que ses propos étaient à mes yeux plus obscurs qu’un manuel de divination, que parce que je cherchais à la mettre à l’épreuve. La tester, voir jusqu’où elle irait si j’adoptais délibérément une attitude laxiste… Seulement voilà, la grande différence entre l’actrice de cette fameuse scène moldue évoquée ci-dessus et la jeune fille qui me faisait face était que l’une était entreprenante tandis que l’autre plutôt passive. Son pied verni traînait toujours du côté de ma jambe, mais ce depuis une minute ou deux déjà et la suite se faisait attendre.

Alors, parce que je n’aimais pas attendre, j’ai décidé de créer la suite moi-même.
Je me levai de mon canapé, plus facilement que je ne l’aurais cru au premier abord, et, déposant en chemin la bouteille de champagne que je tenais toujours dans la main sur la table la plus proche, je me laissai choir sans prévenir aux côtés de ma cavalière, la distance entre nos deux corps n’était que de quelques millimètres à peine. Je passai en même temps mon bras droit autour de ses épaules, l’emprisonnant ainsi dans mon étreinte et l’empêchant de fait de s’échapper si jamais une once de bon sens en venait à s’immiscer dans son esprit embrouillé par le champagne. Mes yeux gris plongèrent une nouvelle fois dans les profondeurs de son regard, et je l’observai un moment, pesant mes mots.

« Je vais t’expliquer quelque chose » commençai-je, sur un ton frôlant la pédanterie qui m’allait si bien. « Dans la vie, il y a deux catégories de personnes. »

Vous m’auriez dit que j’en viendrais à exposer mes théories sur la vie à ma cavalière de dernière minute, à un bal d’Halloween, je vous aurais rétorqué que vous vous êtes trompé de personne…

« Il y a ceux qui suivent les injonctions de leur cœur… et il y a ceux qui suivent les injonctions des cœurs des autres. Les forts, et les faibles si tu préfères. »

Je marquai une légère pause, mais pas assez pour qu’elle ait le temps de me couper dans mon élan. Son regard ne me permit pas de savoir si oui ou non elle avait saisi où je voulais en venir, aussi je continuai.

« Je vais prendre un exemple très simple. Toi et moi. Depuis le début de la soirée, tu n’as fait que suivre mes envies. La danse, le jeu des prénoms, le fait de venir s’installer ici, le champagne… Tu n’as même pas cherché à savoir mon nom, ce qui à l’origine était ton impulsion première, me semble-t-il. »

Je sentais qu’elle mourrait d’envie de répliquer, de me couper, de me prouver que j’avais tort (même si j’avais raison), aussi, pour prévenir une intervention non désirée – je tenais à monopoliser la conversation encore un temps – je posai délicatement un doigt sur ses lèvres fines. Mon message était on ne peut plus limpide. Tais toi je parle.

« Tu n’es même pas capable d’aller au bout de tes envies… » ajoutai-je d’une voix de plus en plus basse, qui s’était presque muée en un chuchotement grave. « Tu es un esprit faible, et les esprits faibles ne représentent à mes yeux qu’un intérêt minime… » ma voix s’était presque éteinte, j’étais perdu dans mes pensées, mon cerveau ne faisait plus vraiment la différence entre pensées et paroles, je pensais à voix basse et je parlais en pensée.

« Cela dit… » repris je soudain dans un chuchotement plus appuyé, à un centimètre ou deux de son oreille. «… je serais curieux de voir ce que ferait un esprit faible, une fois mis au courant de sa position d’infériorité... » ma main gauche commençait à jouer avec une de ses mèches d’ébène, tandis que la droite maintenait toujours fermement prise, empêchant définitivement ma victime de s’enfuir en courant. Oh bien sûr, elle pouvait toujours crier, mais pas sûr que quiconque l’entende dans ce coin isolé où les seules personnes présentes étaient bien trop occupées à autre chose pour cela.

« Tu es bien la première de mes…rencontres… » j’évitai le terme « victime » pour ne pas la traumatiser davantage « …à qui j’expose ainsi le fond de ma pensée. C’est une…expérience nouvelle pour moi. Mais cela ne fait que rendre la chose plus intéressante, n’est ce pas ? » un nouveau genre de sourire vint fleurir sur le coin de mes lèvres, ce n’était plus de l’innocente moquerie, non, celui là avait quelque chose de plus…machiavélique.
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Lilian Easter


Lilian Easter
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Particularités: Yeux plus beaux, tu meurs ! LA Sirène de Poudlard, je suis belle à mourir.
Ami(e)s: Vous voyez mon dressing ? Tous mes amis sont dedans. Je parle de mes fringues et de mes chaussures. Non les vrais amis, c'est une autre histoire.
Âme soeur: Iron Man, Thor, Captain America… Je ne donne que dans les super héros parce qu'ils savent m'envoyer au septième ciel. Oui, vous voyez tous ce que je veux dire.

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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeSam 28 Fév - 18:29

La discrétion ne faisait dès lors plus partie du vocabulaire ni des connaissances de Lilian ce soir. A plusieurs reprises elle s’était faite prendre sur le fait, en train de fixer un peu trop souvent le torse de son partenaire. Cela semblait cependant amuser ce dernier, qui avait une idée bien précise quant à ses objectifs de soirée et qui allait bientôt passer à l’acte, histoire de presser un peu le pas avant que l’ennui ne vienne le ronger. Il resservit une coupe de champagne à la jeune fille après avoir regardé l’escarpin de celle-ci se balancer et se rapprocher de sa jambe. Ses prunelles grises ne la quittaient pas des yeux mais la belle ne fit comme si de rien n’était, ce comportement faisant parti de son quotidien. Le jeune homme posa soudain la bouteille de champagne sur une table basse qui Lilian n’avait pas remarqué - jusqu’à maintenant et se demandait comment elle s’était débrouillée et sans qu’elle s’en rende compte, se retrouva enfermée par un bras du garçon. Leurs visages n’étaient éloignés que de quelques centimètres à peine et elle pouvait clairement sentir son souffle chaud sur sa joue. Elle ne pouvait guère s’en aller, l’étreinte que lui causait le jeune homme étant trop puissante et elle ne tenait pas à crier cependant, surtout qu’à l’endroit où elle se trouvait, on aurait jugé cela normal vu les quelques couples assis en train de s’adonner à de choses fort intéressantes, quand l’on est en couple. Et puis s’attirer l’attention de cette façon, très peu pour elle – elle avait d’autres manières pour y réussir et celle-ci n’entrait pas dans ses fonctions. Ses grands yeux bleus rencontrèrent une nouvelle fois le gris du garçon avant que ses lèvres n’articulent ce qui allait devenir le début d’un discours.

« Je vais t’expliquer quelque chose. Dans la vie, il y a deux catégories de personnes. »

Allons bon ! Un discours sur l’humanité durant un bal d’Halloween, Lilian n’avait encore jamais testé, mais qui sait, cela pouvait se révéler très intéressant.

Néanmoins, l’exaspérante attention de la sirène sur ce discours laissa vite place à un air outré. Depuis quand se permettait-il ce genre de choses ? Depuis longtemps, sûrement. Depuis toujours même. Lilian aurait dû s’en douter, dès lors que la malice avait été remplacée par autre chose d’inexplicable dans ses yeux quelques instants auparavant. Elle voulut répondre mais un doigt délicat se posa sur ses lèvres fines et la voix continua son discours.


« Cela dit…je serais curieux de voir ce que ferait un esprit faible, une fois mis au courant de sa position d’infériorité...»

Son ton s’était fait plus grave, plus bas aussi. Il lui chuchotait presque à l’oreille, sans quoi elle n’aurait strictement rien compris à ses paroles. Encore une fois elle tenta de rétorquer, mais manqua le coche.

« Tu es bien la première de mes…rencontres…»

Lilian sentit qu’il butait sur ce dernier mot, qui n’était sûrement pas celui qu’il avait prévu au départ et qu’il s’était empressé d’en trouver un nouveau.

«…à qui j’expose ainsi le fond de ma pensée. C’est une…expérience nouvelle pour moi. Mais cela ne fait que rendre la chose plus intéressante, n’est ce pas ? »

Une fleur machiavélique avait à présent pris place sur ses lèvres et la sirène avait une violente envie de manifester son mécontentement ; sa colère plus précisément. Certes, son premier geste allait être très attendu de la part de son partenaire, prévu même mais elle ne put s’en empêcher – la rage ne lui dictant qu’une seule chose à faire.

Sa belle et fine main se leva et sans crier gare, alla rapidement à l’encontre de la joue du garçon avant de la frapper sèchement. Une vive marque rouge tranchait avec la peau blanche du jeune homme et Lilian profita de l’effet de surprise – si l’on pouvait appeler ça comme ça pour se dégager de l’étreinte et finalement s’installer face à lui, sur ses genoux. Elle avait d’abord osé avec son escarpin, il ne lui restait qu’à continuer, et puis, cela pourrait paraître normal là où ils se trouvaient. De plus, il n’y avait pas que lui à avoir le droit de s’amuser. Qui a dit que les sirènes n’étaient pas joueuses ? Ses longs doigts saisirent pour la deuxième fois de la soirée la chemise blanche de son cavalier. Non pas le col cette fois, les boutons restés fermés – un heureux miracle de la nature soit disant passant – et commença à s’amuser à les faire jouer entre ses doigts de fée.

Un sourire mesquin avait fait surface sur ses fines et tendres lèvres et sa langue pris un malin plaisir à vagabonder entre et sur ses dents blanches. Sa bouche s’entrouvrait et se fermait, sans aucune raison apparente, la seule qui pouvait tenir une explication plausible était celle qui disait que la sirène était à deux doigts d’éclater de rire. Elle approcha son visage d’ange masqué de noir près de celui du garçon, à quelques millimètres seulement et se concentra fortement pour ne pas lui rire à la figure. Elle s’appuyait presque sur son torse mais ne le touchait pas. Il en était de même pour leurs visages. C’est alors qu’elle posa la pulpe de son index gauche sur le nez du garçon, sans l’appuyer et le fit descendre sur ses lèvres. Son menton fut la prochaine étape et s’ensuivit rapidement le cou blanc dénudé de col de chemise. Elle arriva lentement au début de son torse, là où les boutons restaient encore fermés. L’un d’eux continuait de circuler entre ses longs doigts et son index eut tôt fait de s’y rendre. Avant d’effectuer l’idée bien précise qu’elle avait en tête, Lilian releva son bleu regard sur celui de son interlocuteur et lui esquissa un malin sourire. Ses doigts de fée déboutonnèrent délicatement le bouton avant de descendre vers le suivant et de reproduire exactement le même geste. Arrivée au troisième, elle s’arrêta et fixa son cavalier. Elle avait bien évidemment eut envie de retirer son masque avant de découvrir son redoutable et méprisant visage, mais le thème de ce bal était justement bal masqué et personne n’y coupait. Ses doigts erraient toujours sans fin sur la chemise et par conséquent sur le torse de son partenaire. Son buste se redressa de toute sa hauteur néanmoins, la belle sirène ne lâcha pas pour autant sa prise et ramena contre elle celui qui avait eu l’honneur de recevoir une de ses gifles. Elle risqua à nouveau de rire et dû s’en mordre la langue pour s’en retenir, même si cette technique ne s’avérait pas toujours aussi efficace que l’on le croit étant donné la situation à laquelle on était confronté. Toutefois, la belle réussit à se ressaisir et un énième sourire en coin illumina son doux visage.


- Tu voulais savoir l’effet que cela m’a fait. Demanda-t-elle, d’autant plus qu’il s’agissait d’une question – qui n’en n’était même pas une – à laquelle il était totalement stupide de répondre. Et bien je m’en fous ! Mais alors royalement tu ne peux pas savoir !

A peine ses dires formulés par ses lèvres, Lilian se pencha sur la table basse en bois et saisit la coupe qui avait été précédemment posée dessus. Coupe qui n’était autre que celle du garçon et but une jolie gorgée du liquide doré et mousseux, toujours sans quitter les prunelles grises du garçon dans lesquelles elle prenait un malin plaisir à plonger depuis quelques instants seulement. Une fois la coupe vide, elle la repose sur la table et un air enjoué prit place sur son visage.

- Sur ce, où en étions-nous ?

Le même sourire mesquin fleurit sur ses lèvres et sa langue continua de passer sur ses dents blanches et alignées.
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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeDim 1 Mar - 22:12

Elle s’en foutait. Mais alors royalement je ne pouvais pas savoir.

En réalité si, je le savais. Sa réaction avait été tellement prévisible. Avec mon sens des relations humaines développé, j’avais suffisamment bien cerné la sirène confinée entre mes bras pour pouvoir prédire les développements de l’histoire sans avoir recours à des feuilles de thé. Gonflée de fierté, il était évidemment exclu pour la jeune fille de se laisser ainsi prendre au piège, le mot ‘perdre’ lui donnait des boutons, et il n’était bien sûr pas admissible qu’elle se laisse ainsi manipuler par un connard de première, dont elle n’avait même pas l’honneur de connaître le nom. Sauf que voilà, il se trouvait que le connard anonyme en question l’avait devancée, l’avait manipulée et avait joué avec elle à sa guise, et elle n’avait d’autre choix que de l’ignorer, que de continuer à jouer à la princesse en contournant les obstacles comme si ces derniers n’existaient pas, de faire l’idiote pour garder la tête aussi haute que sa présente condition le lui permettait (autrement dit , quelques millimètres tout au plus). Oui, je pouvais certes le prédire, mais j’avais osé espérer une riposte plus inventive. J’avais osé espérer une riposte tout court.

Mais elle s’en foutait. Mais alors royalement je ne pouvais pas savoir.

C’est pourquoi une douleur lancinante me traversait maintenant la joue, me consumant la peau faciale comme cela m’était si souvent arrivé avec les dizaines de Clara, Morgane, Jessica… que j’avais eu la bonne idée de choisir pour jouet. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle n’y était pas allée de main morte, déversant avec passion sur ma joue droite ce nec plus ultra de la colère que j’avais fait naître en elle au moyen d’une simple parole, parole dont bien sûr elle se foutait mais alors royalement je ne pouvais pas savoir. Sa main, parfaitement manucurée, transpirante de haine, en était bien évidemment la meilleure des preuves et ma joue ne pouvait que la remercier de l’attention qu’elle portait à quelqu’un dont elle prétendait se foutre mais alors royalement je ne pouvais pas savoir.

Loin de m’offusquer pour si peu (ce n’était pas comme si je n’en avais pas l’habitude), je relâchai prise, sentant qu’elle mourrait d’envie de s’extraire de ce canapé d’enfer. Bien que déçu par sa réaction, j’étais plus amusé que contraint, en fait, le qualificatif exact aurait sans doute été ‘blasé’. Je commençais à en avoir un peu ras le choixpeau des personnes prévisibles et si peu intéressantes et, las de m’être une fois de plus trompé sur la marchandise, je la laissai s’en aller sans plus de regret que cela. Je ne tenais pas à ce que ses ongles manucurés me griffent la peau et, plus généralement, je ne me sentais pas faire d’efforts pour un rien. C’est donc un œil blasé qui finit par se poser sur la coupe de champagne encore pleine que j’avais laissée sur la table, et je me félicitai de ma prévoyance : le champagne était sans doute la chose dont j’avais présentement le plus besoin, me rafraîchir une dernière fois la gorge avant de laisser pour de bon ce bal de malheur où j’avais , disons le, perdu mon temps. Mais c’est alors qu’une chose que je n’avais pas prévu se produisit.

Mon attention avait depuis longtemps lâché ma cavalière, ou plutôt mon ex-cavalière, tellement j’étais persuadé qu’elle était partie, probablement à la recherche d’un parti plus conciliant et dont elle ne se foutrait pas mais alors royalement je ne pouvais pas savoir. Avouez que cela aurait été dans l’ordre logique des choses, tous les éléments étaient réunis pour que l’on se sépare hic et nunc, tellement nous ne semblions pas compatibles. C’est pourquoi je fus, je dois dire, pour le moins surpris lorsque je sentis le poids de son corps s’affaisser sur mes genoux. Toutefois, je ne laissai rien paraître de mon étonnement, et ne bougeai pas d’un millimètre, gardant toujours cette même posture désinvolte que je venais d’adopter, le corps affalé dans le canapé et la tête reposant tranquillement sur le dossier de ce dernier. Je réalisai alors qu’en fait, la jeune avait peut-être été sincère, qu’elle s’en foutait peut-être véritablement de ce que j’avais à lui dire, que son cerveau était sans doute considérablement ramolli par l’alcool et par conséquent incapable d’enregistrer plusieurs choses en même temps, choses parmi lesquelles le désir de jouer avec mon corps l’emportait largement sur le reste. La totalité de son vocabulaire semblait, à ce moment précis, se résumer à quelques mots tels que ‘boutons’, ‘chemise’ ou ‘torse’… Au fond, cette fille était encore plus limitée que les pimbêches qui me tournaient autour, qui elles, avaient au moins la courtoisie de m’écouter parler, même s’il est vrai qu’elles ne devaient pas y comprendre beaucoup plus que la jeune fille installée sur mes genoux. En revanche, s’il y avait une chose que même moi ne pouvais lui ôter, c’était sa plastique irréprochable et l’objective beauté qui semblait se dégager de son visage à moitié masqué. C’était en somme une poupée grandeur nature, une barbie collector à qui je pouvais faire faire tout ce qui me passerait par la tête ! Il me fallait avouer qu’elle avait remarquablement bien choisi son costume, ce soir là… C’est avec une ébauche de sourire amusé que j’accueillis son doigt sur la surface de ma peau, tandis que mes prunelles grises ne lâchaient pas du regard le contour de ses lèvres, qui ne cessait de remuer, la jeune fille semblant être prise d’un rire nerveux. Décidant pour l’heure que j’avais moi aussi le droit de profiter de la soirée, je choisis de la laisser encore un peu dans l’illusion qu’elle avait repris le dessus (autant au sens strict que figuré), et glissai une main sur sa cuisse dénudée, pour la décomplexer. Et, tandis qu’elle était occupée à défaire mes boutons, je la regardais faire, laissant ma main se balader de manière absente sur sa jambe, mes yeux clairs la dévisageant d’un regard qu’on ne pouvait plus qualifier simplement de malicieux, amusé ou blasé. Non, les développements de la soirée avaient laissé place à tout un tourbillon de sentiments et d’idées, à tel point que ce que laissait transparaître mon regard était difficilement déchiffrable. Cette fille était une allumeuse, pire que toutes celles que j’avais connues, bien plus redoutable, en raison du charme enfantin et innocent qu’elle dégageait. Et maintenant qu’il me semblait l’avoir complètement cernée, je me sentais las, fatigué par l’ennui morose qui m’avait envahi toute la journée. Ces quelques minutes, passées en sa compagnie, étaient loin de m’avoir ragaillardi. Cela m’avait au contraire assommé et ce petit jeu auquel on s’adonnait finit vite par me laisser. D’autant qu’il était dicté par ses règles à elle et, voyez vous, j’aimais maîtriser la situation et jouer selon mes propres règles.

Je me levai d’un geste brusque sans me soucier de ma cavalière, et après avoir fait un pas ou deux sur le côté, j’entrepris d’épousseter mes manches et d’arranger ma chemise passée de travers, sans prêter la moindre attention à ma cavalière pour qui la secousse avait dû être rude. Ou pas, remarquez, et à vrai dire, je m’en fichais pas mal. Lorsqu’enfin je daignai reporter mon attention sur elle, la jeune fille s’était visiblement remise du choc si choc il y avait eu, et j’engageai à nouveau la conversation. Où en étions-nous déjà, ainsi qu’elle s’en était si bien enquis ?

« Tu n’as pas dû me comprendre… Je te l’aurais bien répété en langage des sirènes mais vois-tu, l’unique chose que je sais dire s’apparente à « voulez vous coucher avec moi » et bien que je sois certain que cette phrase là t’est plus familière qu’à quiconque, je dois t’avouer que présentement, c’est la moindre de mes envies. »

D’une manière toujours désinvolte, et sans accorder plus d’importance que cela à mon interlocutrice, je finis de boutonner ma chemise histoire ne pas faire serpent en perdition en sortant de la grande salle, puis, reportant à nouveau l’attention sur ma cavalière, je lui accordai un dernier regard, mes prunelles grises s’enfonçant avec force dans le bleu azuré que je saurai désormais reconnaître parmi mille.

« Reviens me voir quand tu auras appris à mieux tenir l’alcool. »

Sur ces simples mots, je lui tournai le dos sans plus de ménagement, et me dirigeai vers la sortie, sans trop encore savoir ce que je ferais.
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MessageSujet: Re: Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence]   Mots anonymes et bal masqué [Pv Terrence] Icon_minitimeDim 8 Mar - 15:49

Le garçon n’avait certainement pas prévu la situation que lui avait offerte Lilian. Il avait dû prévoir sa fuite après ses propos blessants et devait dès à présent avoir été à la recherche de la sortie la plus proche. Cependant que la sirène s’amusait à déboutonner sa chemise, une main baladeuse caressa la peau satinée de sa fine cuisse et ses yeux ne quittaient pas les azurs de celle-ci. Néanmoins, ce petit jeu auquel elle s’adonnait sembla l’ennuyer et d’un geste banal il se releva, envoyant la rouge et or sur les roses, qui était ici les coussins moelleux du canapé. Il arrangea sa personne arrogante et jeta une dernière fois ses prunelles grises sur la jeune fille surprise de par sa réaction.

« Tu n’as pas dû me comprendre… Je te l’aurais bien répété en langage des sirènes mais vois-tu, l’unique chose que je sais dire s’apparente à « voulez vous coucher avec moi » et bien que je sois certain que cette phrase là t’est plus familière qu’à quiconque, je dois t’avouer que présentement, c’est la moindre de mes envies. »

Une moue d’agacement vint se peindre sur le visage de Lilian qui serra les dents pour s’empêcher de se jeter à son cou et de le gifler une deuxième fois. Il devait la croire complètement imbibée, et ce depuis un moment maintenant. Il était de loin sûrement la pire personne qu’il lui avait été donné de connaître et elle était contente qu’il fût la seule. Les seuls mots pouvant le décrire étant l’arrogance et la maîtrise du jeu. Elle lui aurait volontiers craché à la figure rien que pour détruire son image d’enfant sage et méprisant. Et le pire dans tout cela, c’est qu’il était sûrement plus jeune qu’elle. Elle ne le laisserait pas faire une deuxième, pas ce soir cependant. Lilian estima qu’il lui avait assez gâché sa soirée et qu’elle méritait mieux, beaucoup mieux qu’un pauvre type qui n’avait rien d’autre à faire. Oui, à cet instant présent, la sirène détestait cet être qui n’avait fait que jouer avec elle et auquel elle lui aurait bien transmis toute sa haine à travers différents actes dont il serait préférable qu’elle ne pense pas.

« Reviens me voir quand tu auras appris à mieux tenir l’alcool. »

Elle avait mis dans le mil et ne s’était donc pas trompée. Sa simplicité à laisser l’alcool l’envahir avait très vite ennuyé le garçon après qu’il eut fait ce qu’il voulait. Elle se redressa sur le canapé de velours rouge, serrant les poings pour contenir sa rage. Elle aurait donné n’importe quoi pour lui arracher un semblant de respect envers elle. C’est cela, du respect. Car durant tout le bal, il n’avait fait que la mépriser, jouer avec elle comme on joue avec une poupée. Le problème ; Lilian s’en était rendu compte trop tard, trop obnubilée par ce type qui ne valait décidément rien. Pour elle, il ne valait pas mieux qu’un vulgaire clou. Il n’était qu’un moins que rien qui ne cherchait que le mal des autres pour accroître sa renommée qui lui voudrait sûrement un jour bien des torts. Elle le haïssait de tout son être, la moindre parcelle de son corps voulait son mal, sa perte. Ce soir, Lilian transpirait la haine et la rage. On ne jouait pas avec elle. Cela était interdit. C’est elle qui jouait, pas les autres. Elle jouait avec les garçons et ils la suivaient bien gentiment comme des moutons. Il n’avait vraiment rien compris à la vie celui-là. Rien compris aux règles du jeu de la sirène. Cette dernière se retint de déchausser un de ses escarpins et de lui balancer sur la tête ou dans le dos. Ses turquoises étaient voilées d’une colère laiteuse, les rendants plus menaçantes.

Soudain, un sourire en coin, un tantinet rancunier illumina ses traits fins et réguliers. Il était encore temps d’agir, il n’était pas encore parti. Tant mieux pour elle, tant pis pour lui. Il retournerait là où il devrait toujours être ; dans la merde. La jeune fille se leva de toute sa hauteur et marcha d’une démarche féline vers le petit merdeux. Sans prévenir par un quelconque mouvement antécédent, son escarpin vint se mettre en travers de la route du garçon qui se mangea le sol et mordit la poussière à pleine dents. Sa main droite passa dans ses cheveux, déliant ainsi les ficelles de son masque, la soirée étant terminée pour elle. Elle secouant sa longue chevelure de soie d’un geste arrogant et plaça sa longue main dans son dos, armée de son loup gris coincé entre son index et son majeur. La prise de ses doigts de fée céda et le masque glissa jusqu’à ses pieds, juste devant le nez du garçon.

Un sourire fleurit et elle dût fortement résister à la tentation de se retourner pour la voir la tête que tirait son ex cavalier, car il n’était rien de plus désormais. Il n’avait jamais été plus de toute manière vis-à-vis de la sirène. Elle laissa s’échapper un rire cristallin et velouté de sa gorge et reprit sa marche qui s’était coupée arrivée là où le garçon était tombé. Sa main droite toujours dans le dos, la jeune fille commença à disparaître dans la multitude de la foule. Cependant, ses doigts remontèrent et vinrent toucher brièvement sa tête sur le côté avant de se relever dans les airs, tels un salut entre deux amis.


- Et toi reviens me voir quand tu seras un peu moins merdeux.

Lilian avait lancé ces mots dans les airs enjoués de la salle, ne se doutant aucunement de la réaction du garçon. De toute façon, elle s’en foutait royalement, il ne pouvait pas savoir.
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