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Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]

 
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 Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]

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Scarlett Dawbson


Scarlett Dawbson
Élève de 6ème année



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Particularités: Mes cheveux rouges, c'est ce que les gens remarquent en premier. Pour le reste... Cela ne regarde que moi.
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MessageSujet: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeLun 25 Jan - 16:01

Pour m'aider à surmonter tout cela, je me disais que je réagissais exactement comme une prisonnier qui, condamné à passer un certain laps de temps entre quatre murs, se met à vivre au rythme de la prison. Il descend dans la cour comme les autres, avec les autres, il fait son sport; il travaille au sein de la prison pour avoir un peu d'argent et s'acheter quelques extras de nourriture, il se met à jouer aux cartes avec ses copains de cellule, etc. Cela ne veut pas dire qu'ils les aime, cela ne veut pas dire qu'il se fait à la prison. Non. Il essaye juste de s'y intégrer, pour que les années qu'il sait devoir passer prisonnier soit les plus agréables possibles. J'étais dans le même état d'esprit. Je ne pouvais pas m'enfuir d'ici: j'avais compris. Si jamais j'y étais parvenue, de toute façon, il aurait fallu à peu près le temps d'un claquement de doigt pour que les professeurs usent de leurs pouvoirs et me retrouvent. Et puis, ma discussion avec Meryl Kelsey m'avait fait découvrir de nouvelles perspectives, plutôt horrifiantes je dois dire... Si ça se trouve, mes parents eux-mêmes étaient sorciers, si ça se trouve j'étais prédestinée à tout cela dès ma naissance! Mais le fait était que je devais suivre ma scolarité ici pour apprendre à contrôler cette magie que j'avais en moi. Il était dangereux de ne pas apprendre les rudiments. Certes j'étais encore dubitative quant à mes capacités, mais puisque j'avais décidé de m'intégrer un minimum, je n'allais pas revenir en arrière.

Même si c'était plus fort que moi, je ne pouvais voir les sorciers autrement que dérangés, quelques rencontres m'avaient aidée à me sentir un peu plus à l'aise... Juste un peu. Haruhi Michiko, par exemple, que j'avais rencontré dans mon dortoir, et qui s'était révélée plus proche de moi que je ne l'aurais pensé. Il y avait Luna Lovegood aussi, que tout le monde considérait comme une azimutée de première mais que je trouvais plutôt sympathique. Étrange, d'accord, mais l'un n'empêche pas l'autre.

Attention, vous allez être surpris, mais savez-vous ce que j'avais décidé de faire aujourd'hui? J'avais décidé de m'entraîner à... lancer un sortilège! Hmm... Le simple fait de prononcer ces trois mots me faisait frissonner. C'était tellement à des lieues de ma vision des choses... Mais bon... Puisque je m'étais décidée! On avait appris un truc en cours, j'en avais oublié la formule, mais ça servait à faire voler un objet. Un truc genre Winrium Gardia. Enfin bref. En cours, j'avais refusé de le faire, parce que oh, déjà que je fais des efforts, céder à l'hystérie collective en faisant voler des plumes, non merci. Et puis, Haruhi m'avait proposé de m'aider, j'avais commencé par dire non, mais quelques jours après, mes réflexions ayant fait leur chemin, j'avais décidé que oui. Du coup, je lui avais donné rendez-vous à la serre, à l'abri de tous mais aussi à l'abri du temps plus que froid ces derniers temps.

C'est là que je l'attendais, et je m'étais installée sur une petite barrière en bois, le nez plongé dans mon croquis ou j'essayais tant bien que mal de dessiner une scène d'un rêve que j'avais eu cette nuit. C'était bizarre: cela se passait ici, à Poudlard, je me rappelai me trouver près du lac et j'assistais à un phénomène étrange: les étoiles tombaient en pluie sur la surface de l'eau tandis que la lune, pleine, descendait elle aussi lentement vers le lac, avant de s'arrêter à quelques centimètres au-dessus de l'eau, sphère blanche et phosphorescente à l'équilibre dans les airs. Quand je vous dis que vivre chez les sorciers tape sur le système... En tout cas, si c'était une vision étrange, cela restait beau et j'essayais de la reproduire sur ma feuille de papier granuleux. J'attendais donc mon amie, seule dans le silence des serres, seulement ponctué par le grattement de ma mine de carbone sur la surface du papier.
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Haruhi Michiko


Haruhi Michiko
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MessageSujet: Re: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeMer 27 Jan - 12:21

Assise devant le feu, un papier dans la main, j’avais les yeux dans la vague, non pas rêveuse mais satisfaite de savoir de quoi ma journée serait faite. Il est toujours agréable et jouissif de savoir que tout est prévu est planifié. Aujourd’hui, tout s’était passé normalement, lever difficile, cours et ramassage de devoirs puis retour à la salle commune, puis sieste et stop. Comme ça, ça ressemblait à un télégramme, ça devait même sembler bizarre tellement c’était banal et habituel. Je crois que je m’étais un peu habituée à ressembler aux autres. Je traversais une phase décidemment bizarre, et il me semblait que je n’étais plus la jouvencelle égarée dans un monde remplie de simplicité. Je me sentais dans mon élément désormais. Ce papier stipulait « On se retrouve aux serres pour mon cours de sortilèges particulier (dieu que je hais ce terme). Scarlett Dawbson, qui attend le désastre près des plantes et fleurs diverses »

Il faut le voir pour le croire.

J’étais heureuse de savoir que j’allais passer l’après-midi avec ma meilleure amie-oui, c’est le meilleur terme car je n’avais qu’une seule amie (au féminin) alors comme elle était seule, ça ne pouvait qi ‘être la meilleure- même si tout ne se rapportait qu’à lui enseigner les rudiments de la magie. Mais mine de rien, il y avait un large fossé entre la première année et la seconde année. Enfin, pas pour tout le monde. C’est ça, le problème dans ce monde, les cerveaux ne se développent pas au même rythme. Je pensais déjà à quand l’on aurait grandi, Scarlett et moi, attablées au bar le plus douteux de Pré-Au-Lard à s’enfiler des Biéraubeurres tout en piochant dans nos bonbons magiques, et bien sûr en matant les beaux mecs qui passaient (eh oui, l’avantage de Poudlard est que c’est une école qui regroupe un max de beautés) même si pour l’instant, j’en avais un peu, beaucoup rien à foutre de me faire draguer. Ce n’était pas pressé.

Quand je parle de ces personnes dénués d’intelligence et de jugeote, on peut bien sûr observer les spécimens d’à côté. Eh oui, après tout ce temps, on ne me les avait toujours pas dégagées. Leurs gloussements, leurs cris stridents ou alors leur manière de parler si aigue à m’en vriller les tympans étaient devenus insupportables. On m’avait suggéré (source anonyme !) d’aller faire une petite visite à Meryl Kelsey, mais je savais très bien qu’après cela, je ne serais tout simplement jamais tranquille, et me frais traiter de cafteuse à chaque que je sortirais de mon lit. Et la persécution, non merci.

Quitte à vivre un enfer, je m’étais renseignée sur ces petites dindes sans saveur et sans personnalité, et je connaissais désormais quelques particules de la vie de trois Mousquetaires. L’une était une petite bourge (non, pas dans le sens juste riche) arrogante qui n’hésitait pas à cracher sur ceux qui lui étaient inférieures et sa devise était sûrement la suivante "Tellement friquée que je peux me payer tout le magasin de Mme Guipure "Guipure ? C’est quoi c’nom. La deuxième une artiste incomprise, dessins morbides à l’appui, qui se plaignait d’être très traitée pire qu’une Cosette et la dernière était sûrement la plus agaçante, avec ses manières de fausse timide et de sourire Colgate Blancheur qui contrastaient avec la noirceur de son âme (xD).

Quand on parle des pestes, on en voit les fringues. Elles arrivèrent, la bouche pincée, impeccablement coiffées, et sans que je ne puisse dire un mot, elles s’emparèrent de mot, le fixèrent deux secondes chrono. On ne leur avait jamais appris la politesse, à elles ! La première prit la parole, s’appuyant très fort sur mon épaule sachant pertinemment que j’aurais dès crampes avant d’avoir eu le temps de dire « Merde ».

-C’est ton p’tit amoureux qui t’écrit ça, dit-elle d’un ton victorieux, comme si elle avait déniché un scoop tout simplement irrésistible. Remarquez les filles, ça veut dire que tout le monde a sa chance. siffla-elle comme un Serpent. Han ! Je veux dire, ta petite amoureuse. Scarlett Dawbson, celle qui est allée au bal avec Churchill ? Faudrait te méfier, avant qu’elle se jette sur toi fit-elle d’un ton méprisant, cherchant tout simplement à la discréditer à mes yeux.

Mes yeux avaient beau être bridés, j’avais quand même une assez grande ouverture pour repérer mes vraies copines. Scarlett m’avait parlé de ce bal, oui, elle avait du me raconter qu’elle y allait accompagnée d’une fille, mais quoi ? Je n’allais pas dire que ça me semblait tout à fait ordinaire, mais j’ailais la façon dont Scarlett se comportait, cette manière de ne rien faire comme les autres, alors tout gober dans la bouche de la première crâneuse, j’étais crédule, mais pas à ce point là. Et vis-à-vis de moi, je n’avais absolument pas peur que la rouquine me saute dessus. Nous n’étions que bonnes maies et quand bien même, elle aurait voulu plus qu’une amitié, elle aurait découvert que j’étais quelqu’un de totalement insupportable en couple. Je le prédisais.

Je leur arrachais le papier des mains et je sentis glisser entre leurs canines acérées un ravissant mot se terminant par « asse ». Inutile de vous le dire à brûle-pourpoint, c’était déjà assez insultant comme ça et mal élevé. Je continuais mon chemin tranquillement, manquais de foncer dan une première année et finis par débarquer aux serres. Un lieu que j’affectionnais beaucoup. Mon amie était pensive, en train de dessiner je ne sais quoi d’étrange, les yeux penchés et l’air absent. Songeuse. C’était le mot. Cela me gênait de briser l’instant de communion entre elle et son papier mais je n’en tenais pas compte. Je m’approchais à pas de loups de la rouquine et fis ce geste complètement puéril, mais que les amies peuvent comprendre. Je lui cachais les yeux en murmurant « c’est qui » d’une voix joyeuse Remarquez, avec ma voix d’écureuil qui a mué, je n’étais pas très difficile à reconnaître.

-Waa. Tu es vraiment une artiste. C’est hors-norme mais beau. « Un peu comme notre amitié » pensais-je en sourdine. E m’avançais de Miss Dawbson, et jetais devant elle un paquet de dessins et observais quelques secondes ses yeux écarquillés comme un poisson ébahi. Elle devait se demander pourquoi je me trimballais avec tout ce matos. Tu m’as dit que tu voulais voir les dessins de ma mère, alors, bah, je t’en ai trouvé. Je sortis un parmi les dizaines des décombres et lui plantais devant le nez. C’était mon préféré. Elle s’était représentée elle-même, avec sa conscience représentée par deux petits personnages en haut. Un était le démon, entouré d’un halo brumeux et vêtu d’une robe déchirée, en haillons et l’autre un ange irradiant, cependant avec un sourire triste scotché sur son minois. C’est mon favori. Parce qu’il représente les deux parties qu’on a en nous, un peu comme le Ying et le yang, tu vois ?

Je n’avais jamais été un prodige en rien. Quand toutes les mères parfaites schéma Desperate Housewives se vantaient de leur progéniture, l’une savait lire à trois ans, l’autre était la nouvelle Mozart, et puis la cadette faisait les brioches aux myrtilles mieux que personne. C’était drôle, de voir ma jeune mère se cacher derrière les fourneaux, embrayant sur le nouveau magasin du coin qui faisait les promos sur les lingeries Victoria’s Secret (même si ma mère n’était franchement pas une adepte de ces fanfreluches extravagantes pour dévergondées) tout simplement pour n’avoir pas à dire que non, son Haruhi ne savait pas lire, elle n’était pas surdouée et qu’elle savait seulement réchauffer des chicken wings au micro-onde. Et apparemment, ça n’avait toujours pas changé puisque je n’étais pas douée non plus pour m’exprimer.

Je ne souhaitais pas tout de suite commencer les cours, même si ça ne tarderait pas à arriver, alors en bonne BEST FRIEND exemplaire, je me devais de la prévenir. Je m’assis à ses côtés, tandis qu’elle m’observait attentivement et lui frottais le bras comme si je devais la réconforter de quelque chose.

-Scarlett, tu sais qu’on jase sur toi et Kelsy Churchill ? Tu sais bien que je ne crois pas une seconde à leurs sous-entendus douteux, mais…

Mais quoi ?Scarlett n’était pas de nature à s’inquiéter pour ces broutilles. Alors, moi, elles n’avaient qu’à aller voir ailleurs si j’y étais les pimbêches et je ne ressentais aucune gêne en présence de Scarlett. Okay. Son cavalier avait été une cavalière. Après tout, ce n’était pas plus ridicule que d’y aller avec un pot de colle ambulant. Je l’avais déjà vue une fois au lac, et cette Kelsy était sûrement de ces personnes sympathiques, bonne enfant et ouvertes d’esprit. Il me sembla alors tout à fait normal de faire ce petit geste que les amis partagent, je plaquais mes lèvres contre sa joue gauche, puis contre la droite, ravie de voir que elle ne refusait pas ce geste.

(Tu m'inspires, Skingirl Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] 386655 )
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Scarlett Dawbson


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MessageSujet: Re: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeVen 29 Jan - 22:33

Mon dessin avançait; il ressemblait de plus en plus à ma vision de cette nuit, sans toutefois qu'il me satisfasse entièrement... Je levais ma mine un instant, reculant la tête, la penchant de côté, et portant le bout du crayon à mes lèvres. Mince, qu'est-ce qui clochait pour que je ne ressente pas exactement les mêmes émotions face à ce dessin lunaire? Agacée, je roulais le crayon entre mes dents, en produisant un petit "tac-tac" régulier. Tout d'un coup, je percutais: dans mon rêve, ce qui avait renforcé le côté à la fois sublime et inquiétant de la scène, c'était que derrière, en arrière-plan, s'étalait les hauts sapins sombres de la Forêt Interdite, le tout formant un bloc compact et sombre, menaçant. Vite, ma main vola sur tout le papier, renforça les silhouettes des arbres, assombrit leur tronc et leur ombre légère. Parfait! Tout d'un coup... J'avais du trop assombrir les sapins car je ne vis plus rien; mais une voix familière me lança un joyeux "c'est qui?" et je levais un yeux surpris mais ravi vers Haruhi Michiko, mon aînée d'un an, qui venait de me rejoindre. Le concept était qu'elle allait me servir de prof particulier pour m'apprendre à manier la baguette - ne riez pas.

-Waa. Tu es vraiment une artiste. C’est hors-norme mais beau.

- Merci... J'ai fait un rêve bizarre cette nuit, j'avais envie de le dessiner...
Flattée, je ne réussis cependant pas à lui sourire sincèrement. Je lui servis un étrange rictus qui ne devait pas être le plus beau de mes sourires. En fait, je n'aimais pas les compliments, autant le dire tout de suite. Ils me mettaient mal à l'aise. Je ne savais jamais quoi dire d'autre à part "merci"... et puis après, quoi? A la limite on pouvait retourner "toi aussi" de temps en temps, mais bon, j'avais toujours l'impression de clore la conversation. Bref, je préférais passer à autre chose, et cela ne fut pas difficile car le mot "artiste" m'amena à penser, à ma plus grande surprise, à... Kelsy. Le talent de la petite blonde était assez remarquable, non seulement elle jouait de tout plein d'instruments, mais lorsque je l'avais entendue gratter sa guitare, j'avais été touchée, touchée de cette émotion que seuls les vrais artistes savent faire passer.

Non mais, pourquoi pensais-je à Kelsy maintenant???!!!

Reprenant de force les rênes de mon attention - non mais oh, c'était encore moi le chef dans ma tête - je la reportais sur Haruhi et levais un sourcil quand elle me mis une pile de feuilles sur les genoux. Eh oh, je lui avais demandé de l'aide pour de la pratique, je n'avais pas envie de lire une tonne de trucs sur les formules cabalistiques!


- Tu m’as dit que tu voulais voir les dessins de ma mère, alors, bah, je t’en ai trouvé.

- Ah bon, j'ai eu peur,
marmonnai-je en saisissant les œuvres et en me plongeant dedans, je les feuilletais, une à une. Le trait était beau, assuré. Les couleurs pastels me plaisaient.

- C’est mon favori. Parce qu’il représente les deux parties qu’on a en nous, un peu comme le Yin et le Yang, tu vois ?

Bien que l'idée du dessin soit assez classique - le bien et le mal qui nous constituaient - l'ensemble était très réussi, dégageant ce petit truc qui fait d'un dessin une œuvre. L'ange était tout mignon malgré son petit sourire nostalgique et je le fixais un instant, avant de percuter qu'il me faisait penser à...

- On dirait toi, fis-je, amusée, en le pointant du doigt. Ce qui me reste comme choix... Lui? Je tirais la langue après avoir désigné le petit diable. Amusée, je notais pour moi-même que j'avais au moins la bonne couleur de cheveux. Et puis, ça ne me déplaisait pas plus que cela, d'être machiavélique. Les gens auraient peur de moi et me foutraient la paix. Yeah!! Hum, c'est quoi ça le Yin et le Yang? Moi tu sais les trucs asiatiques... J'eus un geste évasif de la main. A onze ans, je n'avais quitté mon Pays de Galles natal (enfin... je ne savais pas où j'étais née, donc comme j'avais toujours vécu là-bas, j'avais décidé que j'en étais native) que pour l'Écosse et Poudlard, alors il ne fallait pas trop pousser. Je connaissais vaguement les noms de l'Europe, alors pour les concepts chinois, on pouvait toujours courir.

Je ne sais pourquoi, soudainement, cela me posa un problème d'ignorer où j'étais née. Non mais oh, cela ne m'avait jamais interpellée, pourquoi diable me prenais-je la tête là-dessus? Je repensais au cours de Machinzaki là... Le truc où les élèves devaient calculer des sommes avec leurs noms et leurs prénoms... J'avais hautement affirmé que tout cela n'était pas ma tasse de thé, non seulement les maths et les origines... C'était vrai, puisque j'ignorais tout des deux, et surtout je m'en fichais royal. Enfin... Pas maintenant, on dirait. Embêtée, j'essayais de chasser toutes ces pensées stupides de mon esprit. Mais j'avais l'impression de courir dans une pièce pleine d'insectes volants avec une simple tapette à mouches: je n'étais pas très efficace.

- Tu es née où, toi? demandai-je de but en blanc à mon amie, et le fait de parler me ramena à la réalité, et je constatais que je l'avais dévisagée fixement pendant tout ce temps. Je devais avoir l'air d'une psychopathe. C'était ça, de fréquenter des sorciers.


-Scarlett, tu sais qu’on jase sur toi et Kelsy Churchill ? Tu sais bien que je ne crois pas une seconde à leurs sous-entendus douteux, mais…

- ...mais quoi? Quels sous-entendus? Elle est sympa, Kelsy... Je sentis qu'elle me frottait le bras mais, mal à l'aise, je ne bougeais pas. Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là? Comment ça "on jasait"?! A propos de quoi? Je n'avais pas le droit d'être amie avec Kelsy ou quoi?

Bon, d'accord, je savais pourquoi. L'histoire du bal, et blabla. Ils étaient bêtes les gens quand même... Une fille allait au bal avec une autre fille et wouaw, ça déchaînait les foules. A ce moment là, le fait que je sois seule dans les serres avec Haruhi pouvait tout aussi bien "faire jaser"! Certes, officiellement, les garçons accompagnaient les filles aux bals, mais bon, on n'allait pas me faire croire que les sorciers qui faisaient voler des chaudrons à cheval sur des citrouilles trouvaient choquant que j'ai manqué aux lois de la courtoisie! Et puis, ce n'était pas de ma faute si aucun garçon ne m'avait invitée, ou que j'avais proposé à Kelsy d'y aller, enfin, je ne sais plus moi, mais bon ne commencez pas à m'embrouiller. J'y étais aller avec Kesly, point barre.

- Bah, qu'ils jasent, qu'est-ce que tu veux que je te dise, répondis-je, bougon.

Je ne réussis pas à en dire plus. Et bien que je fis mine de ne rien trouver de plus suspect à toute cette histoire, une petite voix désagréable résonna dans ma tête: " Tu sais parfaitement ce qui fait jaser, et si tu ne trouves pas plus d'arguments, c'est parce que tu te poses les mêmes questions..."

Oh, ta gueule.

Je rendis ses bises à Haruhi - au moins je savais qu'elle ne me jugeait pas comme tous ses gens qui s'amusaient de parler de Scarlett Dawbson allant au bal avec Kelsy Churchill. Je lui souris gentiment, avant que mon regard se pose sur le dessin que je venais de terminer... C'était tout à fait ça... J'avais admiré cette scène étrange des étoiles qui fondaient dans le lac tandis que la lune m'effrayait de sa présence si proche, si blanche, si étincelante. Le tout était illuminé d'une lueur diaphane, jusqu'à la lisière de la forêt qui elle, semblait s'enfoncer dans une épaisse obscurité... Vraiment, si j'avais eu un expert des rêves sous la main, je lui aurais expressément demander de décrypter le mien. J'eus une idée soudaine... Je saisis vivement la feuille noircie de mes traits de crayon et la tendis à mon amie.

- Tiens, je te le donne! un élan d'affection m'emporta. Souriante, je m'excusai: Bon, c'est pas très gai... Mais je suis fière de ce dessin. Et c'est plutôt rare!

J'adorais faire des cadeaux. Surtout à ceux qui comptaient pour moi. J'espérais qu'il faisait plaisir à Haruhi, d'autant plus que je ne me détachais pas si facilement des dessins qui me plaisaient. Mais j'étais heureuse de lui offrir celui-là.

- Bon... Tu en penses quoi de cette idée de me donner des cours alors? T'as quand même plus d'expérience... Bien que j'ai peur d'être un cas désespéré! Je me voyais bien faire exploser des choses au lieu de les faire voler, ou mieux, de n'être rien capable d'accomplir avec ce truc là, ma baguette magique. Au fond... Tant mieux; si j'étais bonne à rien, ils me renverraient peut-être!!

[ LOL t'as pas pu t'empêcher pour Desperate xD ]
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Haruhi Michiko


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MessageSujet: Re: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeSam 30 Jan - 11:50

-Merci... J'ai fait un rêve bizarre cette nuit, j'avais envie de le dessiner...

Les rêves sont les reflets de notre pensée. C’est pour ça que je jetais un coup d’œil plus attentif à son dessin. Des arbres, la nuit, une atmosphère étrange, si je m’arrêtais à ça, je pouvais décider que Scarlett était dépressive. Mais qu’est ce que tu racontes, Haruhi ? Je me contredisais tout le temps. Je venais d’affirmer le contraire de ce que j’étais. D’ailleurs, la plupart des rêves que je faisais étaient plutôt sanglants, et ce n’était pas pour autant que j’étais une gothique qui lit l’avenir dans les entrailles des poissons.

Apparemment les exercices de psychologie m’étaient montés à la tête, vous savez les exercices qu’on fait dessiner à tous les enfants qui vont chez un psychologue. Je me souviens que quand j’étais petite , quand je faisais de « jolis » dessins à ma maman, elle me gratifiait d’un « Merci, ma chérie » et une fois que j’étais partie (je me cachais derrière le placard) , je la voyais examiner le dessin, hausser les sourcils si elle voyait quelque chose de bizarre pour un enfant de mon âge. Inutile de dire qu’après avoir vu ma mère maintes et maintes fois vérifier si j’étais bien dans ma tête, mes dessins se limitaient à des arcs-en ciel et des petits oursons. Je savais que le simple fait de lui offrir un dessin dans les teintes grises allait éveiller ses soupçons. Eh oui, chaque fois que je faisais un dessin, j’étais soumise à cet interrogatoire. Heureusement qu’elle était peintre, maintenant, c’était beaucoup plus sain pour moi.

Non, Scarlett n’était pas bizarre, et je trouvais ce rêve plutôt poétique. Sans être dans sa tête et voir son rêve, je pouvais cependant en déduire qu’elle représentait à merveille de ce qu’elle avait vu disons, de façon imaginaire. Elle dessinait à une vitesse, sa main glissant sur le papier, des traits dans tous les sens qui se rejoignaient pour former des esquisses d’arbres, de terre fraîchement foulée. Quelle inspiration elle avait !

- Je voudrais rêver tous les soirs si ça me permettait de dessiner comme toi. J’avais conscience que les compliments la mettaient mal à l’aise, j’avais pris le temps de la connaître, c’était une fille très modeste, pas du genre celle qui adore qu’on s’étende sur son talent. Si j’étais vraiment son amie, je me devais de passer à un autre sujet de conversation. Avant, j’adorais le théâtre. Blanche-Neige et son beau prince charmant, c’était pas trop mon tuc. Je préferais Roméo et Juliette dis-je en lui faisant un clin d’œil. Elle remarqua sans doute que ma voix se teintaint d’une pointe de nostalgie, en effet, cette passion était emportée maintenant, j’avais changé.

-On dirait toi. Ce qui me reste comme choix... Lui?

Ah ouais. J’avais vu ce dessin plein de fois, et je n’avais jamais remarqué que l’ange me ressemblait. C’était bizarre. Surtout que j’étais loin d’être un ange… ! Mais chaque artiste a besoin d’une source ; d’inspiration , de sa muse, si on utilise le bon vocabulaire, et j’étais plutôt fière d’être celle de ma mère. C’était quand même un preuve d’amour, ça… j’eus envie d’enlacer Scarlett , non seulement parce qu’ellr me l’avait fait remarqué, mais je trouvais ça dmirable de sa part de ne pas se moquer. De quoi ?

Du boulot de ma mère. La plupart des gens disaient que ce n’était pas un métier, pas stable, ça nourrit pas une fille, blablabla. Et bah moi, je leur disais tout simplement de se la fermer, parce que depuis qu’elle avait commencé à peindre, elle était plus sereine, calme, et attentive, et moi, je ne m’en portais que mieux. Il était révolu le temps des larmes et je n’aimais pas son ancien métier de psychologue, elle connaissait tout les recoins de la tête des autres mais pour ce qui était de la sienne, elle était incapable d’y voir clair.

-Hum, c'est quoi ça le Yin et le Yang? Moi tu sais les trucs asiatiques...

Elle me faisait rire. J’aimais expliquer. Même si le Ying et le Yang ça venait du Chine, en temps qu’asiatique, j’étais quand même un peu calée sur les autres pays, et même queqlu’un qui n’aurait pas été d’Asie aurait été capable de l’expliquer. C’était un concept tout simple, mais cependant plus vrai que nature, indéniable. C’est très facile à comprendre. Nous avons un cercle divisé en deux parties : une est blanche, l’autre noire. Comme tu pourrais le deviner, la première représente le bien, la pureté, l’autre la noirceur, la méchanceté. Mais dans la partie blanche, il y a un point noir, dans la partie noire, il y a un point blanc. Cela siginifie, que même contre notre volonté, dans chacun de nous se cache une part malsaine et dans chacun de nous se cache un soupçon d’âme pure. « »Et ici, à vue d'oeil, c’est ce qu’il essayent de nous faire comprendre » murmurais-je. Je ne savais pas si Scarlett ignorait ce qui se tramait dans l’enceinte du château. Il y avait apparemment des traîtres, des gens dangereux qui viendraient nous attaquer. Et les enseignants essayaient de nous convaincre que les traîtres n’étaient pas seulement ça. Ils avaient quand même un minimum d’humanité. J’en doutais.

-Tu es née où, toi?

Je ravalais ma salive, mal à l’aise. J’avais juré de ne pas trop en dire sur moi. Mais Scarlett avait le droit d’être au courant, c’était une amie… Mais en même temps, elle aussi essayait de se murer pour m’empêcher d’en savoir trop sur son orphelinat. Je ne savais pas trop quoi faire. Répondre ne dévoilerait pas grand-chose sur moi. Scarlett avait le droit à cette information. Mais il fallait que j’embraye sur autre chose juste après. Et ça ferait faux. Elle me grillerait et comprendrait que je ne voudrais pas en dire plus. Elle dirait que je ne lui faisais pas confiance, alors qu’elle me disait tot t,qu’elle comptait sur moi et que si c’était comme ça, elle prendrait ses cliques et ses claques. Je resterais sur mes positions, jugeant trop dangereux de lui répondre, et elle partirait pour de bon, et puis après elle serait malheureuse et elle n’en pourrait plus de cet environnement magique, et elle se jetterait de la plus haute tour de Poudlard et… Stop Haruhi.

-A Xanthuàn…c’est…Euh… Un petit village japonais, super mignon.

Et voilà , t’es cramée Haru.

-- ...mais quoi? Quels sous-entendus? Elle est sympa, Kelsy...

Et voilà qu’on l'était toutes deux, mal à l’aise. Je rougissais comme une pivoine, certaien qu’elle aavit compris que je ne voulais pas lui en dire plus, en plus j’avais bégayé comme une cruche, et elle, elle devait penser que je trouvais ça contre-nature d’aller au bal avec une fille. Alors que si ça se trouve, elle ne s’était même pas rendu compte que j’hésitais, et elle, elle s’inquiétait alors que je m’en foutais royalement de ses fréquentations. Tiens, un jour, histoire de mettre ça au clair, elle pourrait me la présenter cette Kelsy. Histoire de faire plus ample connaissance. Bon, j’arrête, sinon je vais encore m’iamginer des supers scénarios où l'on forme un groupe de trois riches milliardaires, Kelsy est une musicienne internationale, Scarlett une dessinatrice qui vend ses tableaux à 2 millions minimum et moi une actrice reconnue dans le monde entier. Et oui, l’espoir fait vire. En plus, ce serait trop superficiel pour nous.

-Bah, qu'ils jasent, qu'est-ce que tu veux que je te dise...

Alleeeeeeeeeeez, accouche ,Haruhi.

-Non ,mais moi, je m’en fiche, elle a l’air charmante cette Kelsy… Ouais, là, ça fait un peu la mère qui veut rencontrer sa belle-fille. Mauvais plan. Elle doit être géniale, et c’est… super que tu t’entendes bien avec elle. Moi, je m’en fous, je sais que vous êtes amies , point barre. Le jour où tu m’annonceras que tu veux que je sois ton témoin et que je me déguise en Marylin Monroe pour ton mariage avec Kelsy à Las Vegas, là, je m’inquiéterais. Et sur ce, je partis dans un grand fou rire. Je m’arrêtais soudainement de m’esclaffer quand Scarlett me tendit son dessin. Pour moi ? Mais c’était trop gentil ! Je me jettais dans ses bras, l’étouffant une fois de plus. Cela voulait dire qu’on était vraiment complices si elle commençait à me faire des cadeaux. Mais je ne pouvais pas rester plantée là comme un piquet à répéter « merci, c’est trop gentil, merci, merci », en tant que vraie copine, il fallait que je lui en fasse un aussi. Je détachais alors le collier de perles autour de mon cou , le passais autour de celui de Scarlett, sachant que irrévocablement, je me ferais étriper quand ma mère saurait que j’avais donné le collier de son arrière grand-mère à une rouquine qu’elle ne connaissait même pas.

-Bon... Tu en penses quoi de cette idée de me donner des cours alors? T'as quand même plus d'expérience... Bien que j'ai peur d'être un cas désespéré!

Je sortis la baguette de sa poche et lui la plaçais entre les doigts.

-J’en pense qu’on devrait commencer maintenant ! fis-je avec un enthousiasme débordant. Je pense que ce qui me rejouissait le plus, c’ets de mettre fin à cette discussion sur Kelsy et Scarlett. C’était trop gênant, et puis, c’était pas mes oignons.

-Alors, on va commencer par un sort de base, le Wingardium Leviosa. Je retins mon envie de rire en entendant ma stupide voix de pseudo-prof de Sortilèges. Au moins, j’étais plus sympathique que Hazel Woodley. Cette situation, je n’aurais jamais imaginer la vivre. Toutes deux, plantées dans les serres, , nos cheveux jurant affreusement avec notre peau couleur coquelicot, et moi qui me lançais dans la voix de l’enseignant. Sorcier, en plus. Enfin, il y a un début à tout, chers amis.

(Je me suis TROP éclatée sur ce post Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] 47351 Eh oui, pour Desperate, j'suis tellement accro que j'insère des allusions à la série inconsciemment^^ Bonne chance pour tout lire, chérie =P )
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Scarlett Dawbson


Scarlett Dawbson
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MessageSujet: Re: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeLun 15 Fév - 17:52

- Je voudrais rêver tous les soirs si ça me permettait de dessiner comme toi.

Arf, pourquoi cette Terre avait créé les compliments? Je vous jure, ce truc était ma hantise, même si je savais qu'ils étaient sincères venant d'Haruhi, je ne savais vraiment pas comment réagir. A part dire merci merci, mais bon, une fois dit, qu'est-ce qu'on fait? Je lui souris, un peu crispée, mais elle enchaîna d'elle-même sur autre chose - comme je lui en étais reconnaissante! Étais-je tellement transparente pour qu'elle se rende compte de ma gêne ou bien l'avait-elle compris à force de me fréquenter?


- Avant, j’adorais le théâtre. Blanche-Neige et son beau prince charmant, c’était pas trop mon truc. Je préférais Roméo et Juliette.

Souriant réellement, cette fois, je me mis à rêvasser. J'adorais la littérature, et surtout la littérature anglaise. Ce n'était pas du chauvinisme, mais que celui qui a lu Jane Austen et les soeur Brontë avouent sans mentir qu'il y a meilleure littérature sur cette terre... Je me rappelai avoir frémi avec Marianne et Elizabeth dans Raison et Sentiments, ou bien m'être pâmée pour D'arcy dans Orgueil et Préjugés... Mais il était vrai que Shakespeare n'était pas mal non plus. J'avais lu Roméo et Juliette, mais je ne l'avais jamais vu joué. Levant un sourcil, je scrutais mon amie. Elle adorait le théâtre - voulait-elle dire qu'elle y allait souvent ou qu'elle en avait fait? Réjouie, je l'imaginais sur scène, même si elle était un peu timide et à l'apparence fragile, j'étais sûre que sur scène, elle pouvait être très bonne actrice. Si j'étais toute contente, c'était parce que rien ne m'enchantait plus que les arts et que les artistes... Qu'y avait-il de plus beau que de s'exprimer par la musique, le dessin, le chant, le jeu d'acteur? Enthousiaste, je lui demandai:

- Tu as fait du théâtre? C'est génial! Quelles pièces tu as jouées?

Je l'écoutai m'expliquer ce truc asiatique, dont je n'avais jamais entendu parler. Je compris rapidement, au fond, c'est ce qu'on disait toujours, rien n'était tout noir ou tout blanc et il y avait du bon et du mauvais dans chacun de nous. Je ne pouvais pas affirmer le contraire: alors même que je haïssais la sorcellerie et les sorciers, que je les considérais comme fous et différents de moi, je me liais d'amitié avec Haruhi qui pourtant faisait partie de ce monde... Et avec Kelsy aussi... C'était donc ça. Un petit point noir dans le blanc et inversement. Il fallait juste trouver ce petit point blanc quand tout vous paraissait noir. Et j'étais heureuse d'en avoir trouvés quelques uns...

Je levais un sourcil vers mon amie, une ombre venait de passer sur son visage. A quoi pensait-elle donc? Peut-être à la même chose que moi, ou alors peut-être pensait-elle l'inverse, qu'hélas il existait des points noirs dans le blanc et qu'il était malheureux de tomber dessus...


-A Xanthuàn…c’est…Euh… Un petit village japonais, super mignon.

Oups, je regrettai vite ma question. Je lui aurais demandé de danser la macarena devant tout le château en tutu rose qu'elle aurait affiché la même expression. C'était tout moi ça; j'étais franche comme pas deux et il m'arrivait souvent de regretter mes paroles quand je remarquais quels effets elles avaient... Parfois j'avais envie de m'enfoncer six pieds sous terre devant mon manque de délicatesse. Le pire c'est que je ne pouvais pas m'excuser d'avoir dit ça, étant donné que cela aurait été reconnaître que je voyais sa gêne, donc ça l'aurait gêné encore plus; enfin bref. J'essayai de comprendre ce qui pouvait la travailler - peut-être que comme moi elle ignorait son lieu natif? Mais ça ne collait pas; elle avait des parents, elle. Bref, tant bien que mal, j'essayai de me rattraper, en me forçant à prendre un ton jovial et léger:

- D'accord! En même temps tu aurais pu me dire ce que tu veux, je ne connais pas les villes japonaises...

Mouais; bien rattrapé ou pas, en tout cas j'émis un petit rire histoire de faire croire que j'avais dit là une super blague et que le sujet était clos.

Voilà pourquoi je redoutais les relations sociales: j'étais tellement peu douée dans ce domaine.


-Non ,mais moi, je m’en fiche, elle a l’air charmante cette Kelsy… Elle doit être géniale, et c’est… super que tu t’entendes bien avec elle. Moi, je m’en fous, je sais que vous êtes amies , point barre. Le jour où tu m’annonceras que tu veux que je sois ton témoin et que je me déguise en Marylin Monroe pour ton mariage avec Kelsy à Las Vegas, là, je m’inquiéterais.

Ouille... Autre sujet épineux; décidément c'était la journée... Je baissai un peu plus les yeux au fur et à mesure qu'elle parlait; les mots comme "bien s'entendre avec elle" et "amies" sonnaient étrangement à mes oreilles... Et quand elle rit à propos du mariage, ce fut le pompon; je cachai ma gêne en faisant mine de tousser, incapable de rigoler à mon tour. C'est à dire qu'elle n'était pas vraiment dans le vrai. C'est à dire que je ne pouvais pas dire que j'avais été au bal avec Kelsy comme amie... Comment lui dire? Je ne savais même pas si j'en étais capable... Et pourtant nous ne nous étions pas cachées avec Kelsy, les autres avaient pu voir nos baisers. Haruhi n'en savait donc rien? Qui plus est, c'était le tout début et je ne savais que dire exactement - parfois un baiser n'engage à rien. Moi, Kelsy occupait jour et nuit mes pensées, mais je ne pouvais être sûre de rien de son côté...

- Hahaha,
fis-je faiblement. Oui, je m'entends très bien avec elle!

Hop, sujet clos, passons à autre chose, vite vite vite. J'avais peur de la gêner, en plus. Déjà qu'embrasser une fille m'avait fait un choc - bien que je ne regrette rien - je pouvais comprendre que d'autres en soient gêné.

Je fus ravie de la voir contente de mon cadeau; ce n'était pas grand-chose après tout. Mais ça me faisait si plaisir de lui donner un de mes dessins, que je considérais comme une petite part de moi. En revanche... Sa réaction me surprit au plus haut point et me parut démesuré. Elle me donnait son collier de petites perles, il était magnifique, mais il avait bien plus de valeur que mon dessin! Flattée, je restais quelques instants bouche bée, tâtant les perles autour de mon cou, avant de la regarder, indécise.


- Il est magnifique... Tu es sûre que?... C'est trop, il a trop de valeur...

J'étais toute émue, parce que mine de rien on m'avait rarement fait un aussi beau cadeau. Mais ma conscience ne pouvait m'empêcher de me rappeler que ce collier devait être trop précieux pour tomber dans des mains comme les miennes - même si Haruhi me le donnait de bon coeur.


-J’en pense qu’on devrait commencer maintenant ! Alors, on va commencer par un sort de base, le Wingardium Leviosa.

Merci merci, décidément je pouvais lui vouer un culte, elle avait le chic pour trouver un sujet sur lequel rebondir quand la situation devenait embarrassante. Débordante de gratitude, je me levai pour obéir à son ton très professoral, avec une sensation de peur grandissante. J'avais saisi ma baguette comme elle et ma main tremblait - si si, je vous jure - je redoutais ce moment comme j'avais rarement craint quelque chose. Les lèvres pincées, je finis par regarder mon amie, et lorsque j'essayai de la rassurer en souriant parce que je devais être toute pâle, je sentis mes yeux s'humidifier.

Allons, allons, ce n'était qu'un mauvais moment à passer et je n'allais pas en mourir, tous les élèves faisaient des choses comme ça autour de moi...

Mes yeux vinrent se river sur ma baguette et j'eus la nausée - je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas! Ca y'est, je m'étais en gros habituée à vivre au milieu de trucs bizarres, et des gens dotés de pouvoirs, mais moi, je ne pouvais pas y toucher... Cela me dégoûtait, me terrifiait. Ajouté à cela que je n'étais pas bien courageuse... D'une petite voix gémissante, je m'entendis balbutier:


- Non je peux pas... J'y arriverais pas et puis ça me fait peur...
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Haruhi Michiko


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MessageSujet: Re: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeMar 16 Fév - 20:58

Si dans l’existence tout était simple, le commun des mortels n’y trouverait pas satisfaction. Conséquences .C’était un mot de plus rébarbatifs, et pourtant, il fallait toujours rester sur ses gardes avec celui-là. Je n’aurais jamais cru que les « conséquences » de mon amitié avec Scarlett seraient de lui poser des questions sur ses fréquentations, ou encore PIRE, de lui enseigner la magie en long et en large, alors que j’étais moi-même une vraie patate en la matière. Breeeeef, qu’est ce qu’on ne ferait pas pour ses amies… Au fond de moi, je gardais une petite crainte, celle que Scarlett en demande plus et qu’à la fin, je ne puisse plus surmonter ce trop plein de services ; mais j’avais beau ne pas la connaître vraiment, je savais qu’elle avait vraiment besoin d’aide. Et cette aide, c’était moi qui devais la fournir. A quoi cela nous servait-il de tisser des liens si c’était pour qu’ils se délient au fil du temps ? Non, je me devais de lui rendre tous les services qu’elle voulait pour l’instant, en tout cas…

Esclave ? Non, juste dévouée.

-Tu as fait du théâtre? C'est génial! Quelles pièces tu as jouées?

Je fis un demi-sourire, essayant d’oublier la boule dans ma gorge qui commencait à se profiler. Même si j’adorais Poudlard, que je n’échangerais ma place de sorcière pour rien, la moindre référence à mon enfance à Londres me serrait le cœur. Mon rêve d’actrice… Envolé quand j’avais réalisé que je n’avais pas le poids et était-ce vraiment mon rôle ? Car au fond, ce qui dominait dans cette vocation, c’était le désir d’être adulée. Pourtant je n’avais pas manqué de câlins ni d’affection, mais il me fallait toujours combler ce manque de la figure paternelle… Et maintenant que je savais qu’on m’aimait cici, ça n’avait plus d’intérêt. J’avais vécu ma période « American Dream ». Il était bien loin le temps ou je me dandinais en tenue charleston devant mon miroir en rêvant à comment que je meublerais mon studio hyper design dans la Big Apple.

Et soudain tout s’éclaira. Je n’étais pas faite pour cette vie de pailettes, assurément. J’aspirais désormais à autre chose. Et au côté de Scarlett, c’était la révélation. Tout était simple, finalement. Et contrairement au commun des mortels, je m’en satisfais, ce qui était en fait logique parce que je n’avais rien de commun. J’affichais sans doute un sourire béat qui s’étirait de mes fosettes jusqu’à mes oreilles quand je répondis à Scarlett

« Voilà L’Orient et Juliette est le soleil !Lève-toi belle aurore et tue la lune jalouse… » déclamai-je comme une grande oratrice. Tu reconnais sûrement ? J’ai joué « Roméo et Juliette », oui, mais aussi Hamlet, Macbeth… Mais c’est bien celle des amants de Vérone qui m’a le plus marqué. Et je la trouve toujours aussi magique, sûrement grâce à sa dimension tragique…

Ce que j’évitais de lui dire, c’est ce que je n’avais jamais eu le rôle phare. Oui, je rougissais dans mon coin quand j’entendais susurrer la même réplique citée dans mon discours, je frémirais à chaque monologue de Juliette, je « vivais » la pièce en apparté, parce que le rôle dont j’avais écopé, c’était celui de la vieille nourrice. Rien de bien passionnant. Vous vous dites sûrement : « Comment a-t-elle pu s’imaginer monter au sommet ? » Simplement parce que la magie de l’enfance opérait. Rien de plus compliqué.

-Mais j’ai arrêté fis-je sèchement, coupant clair à ce chapitre.

Histoire de faire comprendre que je n’avais pas envie d’en parler. Elle murmura un truc sur les villes japonaises, je contournais l’évocation ostensiblement. Heureusement qu’elle n’était pas douée en géographie, car si ça se trouve, cette ville n’existait pas, et ce n’était qu’un subterfuge inventé par ma mère pour me construire un cadre, des repères, une histoire. Je sais que c’est horrible de dire ça, mais pour certaines choses, je faisais totalement confiance à mon amie alors que lorsque il s’agissait de ma génitrice, j’écoutais en disséquant ses mots un à un. Oui, car avec des mots, des gentilesses, on peut vous en faire gober des mensonges. Mais ma mère était-elle vraimenT comme ça? Fin’, remuer
mes souvenirs ne me faisait pas de bien . Je ne pouvais cependant pas maudire Scarlett pour m’y avoir fait songé à nouveau ! Il fallait bien mettre les points sur les I de temps en temps.

-Hahaha, fit-elle, d'une voix complètement fausse.Oui, je m'entends très bien avec elle!

J’avais juré de ne pas l’embêter , mais là elle me tendait le bâton pour se faire battre. Etait-ce vrai ? Scarlett ne changerait pas à mes yeux si elle fréquentait une fille… Mais, ça me ferait bizarre. Elle que je croyais tellement peureuse, elle fonçait tête baissée vers une fille certes gentille, mais dont elle ne savait rien. Bon, okay, Scarlett était libre de faire ce qu’elle veut. Et puis qui me disait que c’était vrai ? Je tombais dans le panneau de ces commérages ! Mais ces méchancetés, certes acides et prononcées par des filles pas très fiables, étaient sûrement fondées sur un petit quelque chose. Mais quel dilemme ! Et si avec Kelsy (imaginons que les fouines disent vrai) , ça devenait trop sérieux ? Est-ce que je perdrais Scarlett ? Est-ce que je devrais tout recommencer? Hors de question ! Je m’étais attachée si vite à elle ! Je ne voulais pas qu’elle disparaisse.

-Dis-moi, Scarlett, est-ce vrai ce que disent mes voisines de dortoir ?Comment dire… Es-tu « amoureuse » de Kelsy Churchill ? Mais que dis-je, non, je dois m’imaginer des choses, vous n’êtres qu’amies Je me discréditais au fur et à mesure que je parlais. Mais tu as l’air si mal à l’aise… Tu l’aimes ? Suite à ces propos totalement embrouillés, je me jetais dans les bras de mon amie. Parce que, parce que, tu vois… J’ai pas envie que tu m’oublies, tu vois... J’avais l’horrible impression de radoter comme une vieille grand-mère… Tu comptes trop pour moi ! Je te fais confiance, mais s’il te plaît, fais attention. Puis ,j’essayais de faire un sourire, qui se transforma en un rictus qui m’était totalement étranger. En tout cas, elle a intérêt à prendre soin de toi !

Elle devait penser que je me mêlais trop de ses affaires. Mais elle avait fini par comprendre mon mode de fonctionnement : j’enchaînais gaffes sur gaffes, mais elle me pardonnait à chaque fois. Parce elle savait que j’étais comme ça. Je manquais beaucoup TROP de tact.

-Il est magnifique... Tu es sûre que?... C'est trop, il a trop de valeur...

Sa manie revenait sans cesse, elle rougissait comme un poivron, ce qui finit par me gêner moi aussi. Si elle savait d’où il venait, elle n’aurait jamais voulu l’accepter ! C’était un cadeau fait à ma mère, il lui tenait énormément à cœur, mais elle m’avait dit que ce qu’elle souhaitait, c’est qu’il soit entre de bonnes mains. Mes mains. Et d’en faire bon usage, aussi. Et pour moi, en faire bon usage était de le donner à Scarlett. Ces perles, comme ça, paraissaient toutes simples mais en fait elles étaient précieuses. Parfaitement à l’image de Scarlett.

-Plus que jamais. Et ce n’est pas qu’il a coûté 50 ans de salaire qu’il a plus de valeur qu’autre chose... Je préfère me débarasser de ce vieux bijou et prendre ton dessin ! Cela s’appelle du troc. Pas plus compliqué, clamais-je avec assurance.

Et puis elle fut prise de spasmes, je voyais des petites gouttes perler à ses yeux. Non, elle ne pouvait pas craquer maintenant ! J’en avais immédiatement déduit qu’elle pensait ne pas être prête. Je la fis s’assoir, calmement, car il ne valait mieux pas la brusquer, elle était déjà assez mal comme ça, je ne voulais pas que son état s’empire ! Je ne savais pas quoi faire, lui prendre la main et attendre, lui tapoter l’épaule, lui donner un carré de chocolat ou la secouer comme un prunier.

-Non je peux pas... J'y arriverais pas et puis ça me fait peur...

Et soudain ,ça fit Tilt. Je savais comment faire.

- Scarlett, je vais te dire une chose. J’ai été trimballée comme une marchandise pendant ma courte vie, je ne sais même pas qui est mon père, j’étais complètement paumée quand je suis arrivée ici ! Que crois-tu que j’ai fait ?! En hurlant comme un possédée, je lui fis sans doute très peur, mais je ne pouvais pas la laisser dire ça. Mais j’ai réussi ! Toi, tu es dix fois plus forte et intelligente ! Comment peux-tu dire des choses pareilles ? Tu es bien assez à la hauteur … Alors, tu va saisir ce fichu bout de bois et leur montrer à tous que tu es Scarlett, née-moldue, orpheline et que tu peux tous les surpasser ! J’eus le temps de voir sa tête effarée et là je compris le véritable sens du mot « conséquences ».



(Tu vas dire que je suis incorrigible mais en écrivant ça "Mais elle avait fini par comprendre mon mode de fonctionnement : j’enchaînais gaffes sur gaffes, mais elle me pardonnait à chaque fois" , j'ai trop pensé à ce que dit Mary-Alice sur Susan quand les parents de Ian débarquent Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] 47351 En tout cas bonne lecture mon chou^^ )
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MessageSujet: Re: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeLun 22 Fév - 16:18

« Voilà L’Orient et Juliette est le soleil !Lève-toi belle aurore et tue la lune jalouse… »

«... Qui déjà languit et pâlit de douleur, parce que toi, sa prêtresse, tu es plus belle qu'elle-même! Ne sois plus sa prêtresse, puisqu'elle est jalouse de toi; sa livrée de vestale est maladive et blême, et les folles seules la portent: rejette-la!... Voilà ma dame! Oh! voilà mon amour! Oh! si elle pouvait le savoir!...» Combien de fois avais-je pu lire ces vers, cette tirade de Roméo lorsqu'il est sous le balcon de Juliette, avant que celle-ci déclame la si célèbre tirade: « Ô Roméo! Roméo! pourquoi es-tu Roméo? Renie ton père et abdique ton nom; ou, si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus une Capulet. »... Fervente passionnée des histoires d'amour impossibles, je connaissais la pièce presque par cœur, bien que je ne l'ai jamais jouée. Mais lire avait imprégner les mots en moi, et dans ma tête, ils prenaient une toute autre saveur, une toute autre forme qui en faisait mon théâtre personnel. J'avais des étoiles dans les yeux en pensant à la merveilleuse écriture qui coulait de la plume de Shakespeare, et j'aurais aimé qu'Haruhi continue encore et encore, m'offrant un petit coin de paradis littéraire, surtout que sa voix et ses tons étaient parfaits. Cependant elle se reprit vite.

- Tu reconnais sûrement ? J’ai joué « Roméo et Juliette », oui, mais aussi Hamlet, Macbeth… Mais c’est bien celle des amants de Vérone qui m’a le plus marqué. Et je la trouve toujours aussi magique, sûrement grâce à sa dimension tragique…

- Bien sûr que je reconnais, fis-je en souriant. Tu as dû faire une Juliette parfaite. Bien qu'un peu rousse... J'eus une petite moue amusée en lui jetant un coup d'oeil; mais quelque chose me dérangeait. Bien que je sente ce qu'elle cherchait à dire, je ne pouvais la laisser qualifier de l'histoire de Roméo & Juliette de "magique"... Depuis quelques temps ce mot me donnait des boutons, et même s'il n'était pas forcément utilisé à son sens premier, je l'évitais, le fuyais comme la poste. Aussi je la repris, d'une voix douce: Il n'y a rien de magique dans cette histoire... C'est juste... La réalité; c'est juste... La vie. Rien n'est faux. Rien ne sort de nulle part, tu sais?

Parce que c'est ainsi que je voyais la magie; comme une perversion de la réalité. Une citrouille ne pouvait surgir du néant sous l'ordre d'un coup de baguette; ces petits oiseaux jaunes que la prof avait fait jaillir de sa baguette l'autre jour, ils étaient faux, ils n'existaient pas, car si nous existions c'était bien que nous étions issus d'une entité à l'égal de nous, ou à défaut de son évolution. Je ne voulais pas de ce pouvoir qui transformait la vérité; moi je voulais la vie, tangible, dans toute sa réalité et sans artifices.

C'était peut-être la vérité de cette vie qui la rendait difficile. C'était peut-être pour cela que j'aimais les histoires d'amour compliquées ou impossibles, parce que, il n'y avait bien que dans les contes de fées que ce genre d'histoire finissait bien... Ces contes, comme leur nom l'indiquait, étaient magiques et donc complètement dénaturés... C'était une vision chimérique de la réalité; la vraie vie apportait bonheur et malheur à la fois, ils étaient vendus ensemble, jamais séparément, à prendre ou à laisser. Alors, plutôt que de vivre dans une espérance sans but, dans un rêve voilé, je préférais la vérité, et j'aimais le tangible, et j'aimais ces amants transis que la vie malmenait, déchirait et qu'elle finissait par tuer ou séparer, parce qu'il en était toujours ainsi.

Toujours...

Je savais pertinemment combien cette vision des choses était douloureuse, car elle ôtait l'espoir d'une vie merveilleuse, ce à quoi nous aspirions tous. Justement... Il fallait se laisser guidé par cet idéal, tout en sachant qu'il ne serait jamais atteint. Penser ainsi m'était d'autant plus douloureux maintenant que, pour la première fois, je découvrais ce sentiment qu'était l'amour, je découvrais la passion et la splendeur des sentiments qu'il apportait, le bonheur et le bien-être aussi. Il m'était si difficile de me figurer que tout cela, un jour, aurait une fin, surtout qu'avec le temps j'allais m'attacher de plus en plus Kelsy; mais justement, n'était-ce pas l'état d'extase dans lequel je me trouvais qui me voilait la vue? Tout avait une fin, même nous, hélas...


-Dis-moi, Scarlett, est-ce vrai ce que disent mes voisines de dortoir ? Comment dire… Es-tu « amoureuse » de Kelsy Churchill ? Mais que dis-je, non, je dois m’imaginer des choses, vous n’êtes qu’amies... Mais tu as l’air si mal à l’aise… Tu l’aimes ? Parce que, parce que, tu vois… J’ai pas envie que tu m’oublies, tu vois... Tu comptes trop pour moi ! Je te fais confiance, mais s’il te plaît, fais attention. En tout cas, elle a intérêt à prendre soin de toi !

Bouche bée, un peu abattue par le poids du questionnement qui faisait chemin dans ma tête, je la laissais me donner le coup de grâce avec sa tirade embrouillée à propos de Kelsy. Elle se jeta dans mes bras et je l'accueillis maladroitement un peu amorphe, la tapotement platement dans le dos alors que j'essayais difficilement de saisir le sens premier de ses paroles. Si j'étais amoureuse? A n'en pas douter. Et nous n'étions pas amies, nous étions ensemble. Mais après... Que voulait-dire Haruhi? Pourquoi je laisserais tomber mon amie pour mon amoureuse? Elles n'avaient rien à s'envier et leur statut était différent! Qu'allait-elle s'imaginer? Ou alors... Ou alors - mais non je me faisais des films - Haruhi était amoureuse de moi? Mais non n'importe quoi. Enfin bon, elle se serait exprimée plus clairement, elle m'aurait aidée. J'essayais de répondre calmement tout en répondant à chacun des points:

- Oui, je suis amoureuse d'elle, alors ce que disent tes voisines de dortoir est la vérité... Je n'avais pas réalisé que sortir avec Kelsy aurait une si grande ampleur, mais c'est vrai que le fait que euh... On soit deux filles doit... surprendre. Mais tu sais... Je suis la première surprise. Mais c'est comme ça. Elle me rend heureuse et je veux la rendre heureuse. Et je me fous de ce que pensent les autres. Par contre, euh, pourquoi je te laisserai tomber? Tu es mon amie, pas mon amoureuse, ce n'est pas une trahison!

Je m'étais efforcée de parler le plus clairement possible avant d'exposer exactement ce que je pensais, ce qui donna à ma tirade un ton un peu robotique. Mais bon, l'essentiel était dit, et je regardai maintenant Haruhi avec intensité. Je distinguais clairement amour et amitié, il fallait qu'elle le comprenne.

-Plus que jamais. Et ce n’est pas qu’il a coûté 50 ans de salaire qu’il a plus de valeur qu’autre chose... Je préfère me débarrasser de ce vieux bijou et prendre ton dessin ! Cela s’appelle du troc. Pas plus compliqué.

Je finis par accepter son cadeau, comprenant tout à coup que cela serait blessant pour elle, car elle tenait vraiment à ce que j'ai son collier. Je l'admirais donc autour de mon cou, triturant les perles du bout de mes doigts, et me faisant la promesse de ne jamais le quitter. Il était à la fois chic et discret, il passerait partout. Je murmurai un bas et sincère "merci", un petit mais réel sourire aux lèvres. Je mesurais la valeur de son cadeau avec émotion.

J'avais presque oublié ce pourquoi nous étions là, et quand vint le moment, je me mis en position à la manière d'un condamné s'avançant vers son exécution. Je ne pouvais pas, c'était plus fort que moi; je ne voulais pas non plus. Je me haïssais d'avoir ces fichus pouvoirs, combien j'aurais aimé qu'ils se rendent compte qu'ils s'étaient trompés, qu'une tasse moi j'y buvais du thé, je ne la transformais pas en rat... Alors que je chouinais, comme je savais si bien le faire, et que je me sentais trembler et pâlir, Haruhi eut une réaction qui me surprit et le ton de sa voix monta comme si je m'étais endormie sur le bouton "+" du volume de ma chaîne hi-fi, me pétrifiant et m'effrayant à la fois:


- Scarlett, je vais te dire une chose. J’ai été trimballée comme une marchandise pendant ma courte vie, je ne sais même pas qui est mon père, j’étais complètement paumée quand je suis arrivée ici ! Que crois-tu que j’ai fait ?! Mais j’ai réussi ! Toi, tu es dix fois plus forte et intelligente ! Comment peux-tu dire des choses pareilles ? Tu es bien assez à la hauteur … Alors, tu va saisir ce fichu bout de bois et leur montrer à tous que tu es Scarlett, née-moldue, orpheline et que tu peux tous les surpasser ! [ là j'imagine tellement Haruhi crier comme une possédée, les cheveux en l'air, et Scarlett avec des yeux de poisson se recroqueviller sur place XD ]

Cela avait sans doute pour but de me donner un coup de fouet, cela m'en donna un sacré, mais pas dans le sens espéré. Mes nerfs qui s'étaient crispés pendant qu'elle avait hurlé ses détendirent tout d'un coup, entraînant en même temps un torrent de larmes qui inonda mes joues. Je me mis à sangloter comme une gamine qui n'a pas eu son goûter, en essayant de m'exprimer à travers mes hoquets, sans succès.

Je ne voulais pas les surpasser puisque ne voulais pas de cette magie, pas de cette vie! J'avais également l'espoir qu'en essayant, je n'arrive à rien et qu'on me renvoie. Cela aurait été si merveilleux... Certes j'avais décidé qu'Haruhi me donne des cours, j'avais fait un pas en avant, mais être devant me fait accompli m'en faisait faire trois en arrière... C'était comme si, si j'accomplissais ce geste, je basculais définitivement de l'autre côté... Le salut, en gros...


- Mais mais mais... arrivai-je enfin à prononcer, mes yeux toujours baignés de larmes. Je ne veux pas! Je ne veux pas les surpasser! Je ne veux pas faire de magie! Je me fous de réussir ou pas, je me fous d'être forte ou quoi, je ne veux juste PAS FAIRE DE MAGIE! Je ne suis PAS une sorcière!!!!

Tiens, moi aussi je m'étais mise à brailler comme une vendeuse de poissons, tout en hoquetant, je ne vous raconte pas le tableau. Le pire était que je m'ennuyai moi-même, parce que je ressassais encore et toujours la même chose, alors que j'avais fini par comprendre que quoi que je veuille ou non, j'étais obligée de vivre à Poudlard et d'apprendre cette foutue MAGIE. Ma frayeur se mua en une colère nerveuse, et je me remis à trembler, de rage cette fois. Merde, puisque la magie était en moi, qu'elle sorte, bordel! Puisque c'était ça qu'on attendait de moi, j'allais leur montrer de quel bois je me chauffais... Énervée contre moi-même, contre mon corps doté de pouvoirs alors que je ne lui avais rien demandé, contre mon caractère froussard et pleurnichard, je m'écriais après avoir essuyé mon visage d'un revers de manche:

- Bon vas-y bordel! Montre-moi comment on fait. On ne vas pas y passer la soirée.


[DEUXIÈME ANNÉEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE! =DD]

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Haruhi Michiko


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MessageSujet: Re: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeMar 23 Fév - 9:17

C’était tout nouveau pour moi. Voler de mes propres ailes, devenir quelqu’un. Être tout simplement moi, Haruhi.Pourquoi, allez-vous me questionner, petits vautours ? Tout simplement parce que ça suit l’habituel déroulement des choses. Bébé, on vit par procuration dans le ventre de sa génitrice, qui d’ailleurs souvent (sauf ma mère qui n’est pas de cette trempe) ne manque pas de faire part de l’heureux évenement, se vantant presque pareil que si elle avait fait acquisition d’un nouveau canapé. Heureusement, comme précisé auparavant, ma mère n’était pas des ces femmes complètement gaga, qui sautent au plafond au moment de l’achat du premier vêtement de grossesse. C’était plutôt un truc à cacher, dans son cas. Bambine, et pour le coup ma mère réagissait comme l’ensemble des mères, vous êtes la petite poupée qu’elle habille comme elle veut, elle vous protège bien sûr, mais la rançon est d’être formatée comme elle le veut. Docile et obéissante, et vous êtes l’enfant idéale. Puis après, avec les nombreuses crises de ma mère, je ne vivais pas pour moi, mais pour elle. Je ne m’amusais pas, je n’avais pas énormément de copines, et je ne donnais pas libre cours à mes envies. Puis j’ai débarqué en fanfare à Poudlard. J’ai essayé de brimer ce que j’étais pour me faire accepter ; et j’en étais arrivée à Scarlett. La seule à qui je pouvais montrer mon véritable moi, mes qualités, mes tares, mes tourments. Mais il se pouvait que je recommence mes erreurs. M’appuyais-je trop sur elle et est-ce que je me brûlais les ails qui avaient poussé ? Oui. Non. Sans doute .Peut-être. Absolument pas. Faux. Vrai.

-Bien sûr que je reconnais, fit-elle, l’air ravi. Tu as dû faire une Juliette parfaite. Bien qu'un peu rousse...

De toute façon, qui pouvait passer à côté de cette histoire ? Puis j’écoutais la plaisanterie de mon amie. Un petit rire communicatif partit de ma gorge pour finir en un véritable fou rire. J’aimais l’ironie de Scarlett. Mais il y avait toujours quelque chose qui clochait. Comme si elle ne se sentait jamais pleinement heureuse. Certes, j’avais eu un petit aperçu de sa vie, qui était loin d’être rose, mais maintenant, j’étais là et elle aussi. J’avais sans doute été un peu naïve de croire que les problèmes avaient disparu. J’avais déjà pensé à un tas de trucs ensembles, sympas à faire et délirants, comme des pyjamas parties, des soirées crêpes, le genre de trucs qu’auraient fait des personnes banales. Mais je devais m’y résigner, Scarlett souffrait de devoir s’appliquer à des activités qui la rebutaient. Je ne pouvais pas passer à côté de ses ennuis, même si à première vue, le plus simple est de contourner. Non, Scarlett était une fille qu'il fallait perpétuellement rassurer et je me devais de déployer mes efforts pour la pousser vers le but.

-Il n'y a rien de magique dans cette histoire... C'est juste... La réalité; c'est juste... La vie. Rien n'est faux. Rien ne sort de nulle part, tu sais?

Rien que le fait de prononcer un mot de la même famille la terrifiait. Mais si je devais faire attention à tout ce que je disais, si je ne parlais pas franchemement pour ne pas l’effrayer, je revenais au point de départ : ne pas être moi. Ah quel casse-tête ! Maintenant, il falalit que je fasse tout un topo à mon amie pour qu’elle comprenne que je n’avais pas fait exprès.

- Oh, mais je voulais dire magique dans le sens merveilleuse, belle, tu vois. J’esquissais un mince sourire et reprenais le fil de la conversation. Mais Scarlett, tu ne peux pas indéfiniment faire ce gros blocage… Tout ne s’explique pas, je te rejoins dans le sens où les personnes rationnelles, ça les ennuit au plus haut point, mais…

Vous n’avez jamais eu l’impression que tout est perdu d’avance ?

Bien sûr, rien n’était irréversible, mais je savais que mon long monologue ne servirait à rien pour la convaincre. Cette impression avait fait surface à diverses étapes de ma vie, j’en avais souffert, souffert de croire qu’il ne restait plus aucune issue. Heureusement pour moi, à chaque fois la vie m’avait défiée, et j’avais perdu. J’avais eu le droit à cette part de bonheur auquelle je n’osais même pas rêver. Vu de loin, cette scène paraissait tellement normale. Deux filles qui bavardent du beau temps, des mecs, de la nouvelle robe de Lolita Sled, oui, c’est sans doute ce qu’ils croyaient tous. Mais c’était bien plus dur ! Scarlett était comme ça. Tête de mule, et en même temps si fragile… J’avais rapidement réussi à la cerner, et on pouvait lire dans la moindre de ses expressions un message. Et celui-ci m’indiquait clairement que je ne pouvais rien espérer d’elle.

- Oui, je suis amoureuse d'elle, alors ce que disent tes voisines de dortoir est la vérité... Je n'avais pas réalisé que sortir avec Kelsy aurait une si grande ampleur, mais c'est vrai que le fait que euh... On soit deux filles doit... surprendre. Mais tu sais... Je suis la première surprise. Mais c'est comme ça. Elle me rend heureuse et je veux la rendre heureuse. Et je me fous de ce que pensent les autres. Par contre, euh, pourquoi je te laisserai tomber? Tu es mon amie, pas mon amoureuse, ce n'est pas une trahison!

Je me retenais de pousser un gigantesque « Oh My God ! ». Cette déclaration effaçait toutes mes anciennes pensées, m’effectuant un véritable lavage de cerveau. J’essayais de ne pas broncher, et restait droite, comme à l’écoute. Elle me le disait comme ça, et j’eus l’impression qu’une grosse avalanche venait de me tomber sur la tête.Non pas que je n’aimais pas Kelsy et que j’étais furieuse, mais ce choix était si paradoxal… Prudente à son habitude, TROP prudente, elle se jetait dans quelque chose de totalement inconnu ; elle n’aimait pas le changement et ce qui n’était pas logique, et elle choisissait de flirter avec une fille. Enfin, d’après l’intonation de sa voix, ce n’était pas seulement « flirter » , elle voulait la rendre heureuse. Si elle le disait.

Je lui faisais entièrement confiance. Elle avait une voix plutôt hésitante, mais parce qu’elle était gênée de devoir me l’avouer, sinon, elle paraissait convaincue de ce qu’elle disait. Mon opinion ne changeait pas vis-à-vis d’elle, masi je voyais déjà les regards assasins et moqueurs des élèves du collège, même si j’ignorais si elle avait déjà prévu de s’afficher en public avec Kelsy, lui tenir la main ou… l’embrasser ( cette image me faisait néanmoins un drôle d’effet !)

-Oh, Scarlett. Mais pourquoi cette vois guimauve ?! Je suis vraiment contente pour toi si il y a une alchimie entre Kelsy et toi et tu as raison… Je, je n’aurais pas dû m’inquiéter, après tout c’est sûrement nouveau pour toi , et il est évidememnt normal que tu passes du temps avec elle ! ( même si j’acceptais son choix, je ne pouavis pas dire « il est normal que tu passes du temps avec ta petite amie ») J’avais juste peur que tu ne consacres du temps qu’à elle, et que entre temps, bye bye Haruhi ! Je me rendais compte que douter de l’amitié de Scarlett,n ce n’était pas très futé. Tu me la présenteras ? Je l’avais déjà rencontrée, mais en coup de vent, on avait pas parlé…

Euphémisme pour dire qu’elle était parmi eux, les huluberlus du lac de Poudlard.

- Mais mais mais... arrivait-elle enfin à prononcer, les yeux toujours baignés de larmes. Je ne veux pas! Je ne veux pas les surpasser! Je ne veux pas faire de magie! Je me fous de réussir ou pas, je me fous d'être forte ou quoi, je ne veux juste PAS FAIRE DE MAGIE! Je ne suis PAS une sorcière!!!!

Tout se passa alors en accéléré. Les larmes qui dégoulinaient sur les joues de Scarlett, moi qui hurlais, sa réponse plus que houleuse. Je savais que s’adonner à la magie était difficile pour elle, mais à ce point. La première chose que j'eus envie de faire était un gros câlin ,et la première chose que j’eus envie de dire était de prendre rendez-vous chez un psy. Mais ce n’était pas vraiment le moment. Pour elle, c’était pire qu’une phobie, c’était affreux, ça lui semblait contre-nature. Je n’arrivais pas à comprendre ce qui se pasait dans son esprit, qui était sûrement dévoré par la fureur, l’incertiude, et le sentiment dominant : la peur.

-Mais quoi ? Je sais que ce n’est pas un environnement très facile, tu as énormément de mal à t’adapter, mais il ne faut pas que ça prenne de telles proportions ! Tu ne peux pas vivre ainsi ! Que se passe—il ? Ma voix était désormais beaucoup plus douce, rassurante, et je posais une main amicale sur l’épaule de Scarlett, craignant soudainement qu’elle repousse ce petit contact. Tu as peur de trahir ton " ancien monde" ? Mais tu sais, s’ils te voyaient, les gens de ton foyer, ou tes anciens amis, il seraient désolés de voir dans quel état tu es. A mon avis, ils souhaitent que tu te sentes bien, et ce n’est pas un affront de toucher à une baguette. Quand au fait que ça te semble trop illogique, il y a malheureusement des choses où l’on ne trouve pas de réponses. Je finissais par une dernière petite phrase, qui à mon avis, ne lui plairait. Et je suis compatissante, mais tu ne dois pas renier ça : tu es une sorcière. Maintenant, ça fait partie de toi.

Trop embrouillé, peu clair, bref, le pompon.

- Bon vas-y bordel! Montre-moi comment on fait. On ne vas pas y passer la soirée.

Mon amour propre me dit d’abord de me casser et de lui crier d’aller voir ailleurs si j’y étais, et puis que je n’avais pas besoin d’elle, je m’en fichais qu’elle ne réussisse pas, c’était ses oignons. Sur le coup, c’est sûr, j’avais envie de lui parler aussi sèchement qu’elle le faisait, mais je me retins. Car aucune de ces paroles n’étaient vraies. Je voulais l’aider, elle comptait pour moi, et je n’avais alors là pas du tout envie de la perdre. Elle avait séché ses larmes et paraissait plus déterminée que jamais. Je pris sa petite menotte entre la mienne, et lui dit, d’un ton serein :

-Il te suffit de tourner puis d’abaisser ta baguette. Ensuite, dis d’une voix claire l’incantation « Wingardium Leviosa »…

Mais existait-il une incantation pour réparer les erreurs et les blessures ?


(Trop Happy pour toi, Ma Miss Skinfolie Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] 47351 J'ai adoré te répondre^^ I love you honey Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] 47351 )
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Scarlett Dawbson


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MessageSujet: Re: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeLun 1 Mar - 13:45

Je savais bien que je tournais en rond. Je savais bien que même si je poussais mon raisonnement au bout de ses capacités, j'en revenais toujours à la même conclusion: j'étais coincée. Je ne voulais pas d'une vie que je ne pouvais refuser. J'avais des pouvoirs - enfin, jusqu'à preuve du contraire - et j'étais une sorcière, alors que la magie me plaise ou non, même combat. J'étais condamnée à passer à Poudlard sept années de ma vie pour apprendre comment me servir de ce bout de bois et pour savoir de A à Z l'histoire et les mœurs de la communauté sorcière... génial. Mais je n'avais pas le choix. Pas facile, n'est-ce pas? Détester quelque chose plus que n'importe quoi sur cette terre et être condamné à emprunter son chemin, à côtoyer tout ce que l'on hait jusqu'à la fin de notre vie. Pourquoi ma vie n'avait-elle pas pu être simple et banale?

- Oh, mais je voulais dire magique dans le sens merveilleuse, belle, tu vois. Mais Scarlett, tu ne peux pas indéfiniment faire ce gros blocage… Tout ne s’explique pas, je te rejoins dans le sens où les personnes rationnelles, ça les ennuie au plus haut point, mais…

J'eus un haussement d'épaules; bien sûr je comprenais ce qu'elle avait voulu dire. Avant, moi aussi, j'utilisais ce mot "magique", mais le fait était que depuis Poudlard, il avait pris une toute autre ampleur et plus rien de beau ne pouvait être qualifié de magique à mes yeux. C'était sûrement un début de névrose, mais voulez-vous, dans un cas comme le mien j'estimais presque qu'elle était légitime. Quant au blocage, encore une fois, je comprenais Haruhi. A sa place aussi, j'aurais trouvé cette fille chouineuse et bougon, qui n'acceptait pas la magie, chiante et bornée. Pourtant, j'avais essayé, j'étais prête à le jurer. C'était moi qui avait décidé de demander à mon aime de m'apprendre un sort, et l'autre jour en Histoire de la Magie, j'avais même pris des notes sur l'histoire des Géants. Si, si. Alors ce n'était pas comme si je n'en ramais pas une. J'avais de la volonté! Mais une peur et un dégoût sous-jacents reprenaient toujours le desus; me serraient les entrailles d'une poigne de fer et me donnaient la nausée, amplifiant ma retenue à l'égard de cette magie que je n'arrivais pas à considérer comme faisant partie de moi.

- Désolée mais je n'arrive pas encore à trouver la magie merveilleuse ou belle... Je dois sans doute être trop rationnelle, comme tu le dis, mais... Ca ne te fait pas bizarre toi? De te dire que tous les contes de fée que l'on lisait étant petits, avec la vieille sorcière qui fait des potions dans son chaudron, ils sont vrais? Qu'on peut faire un philtre d'amour? Qu'on peut ensorceler une pomme, changer quelqu'un en biche? Comment veux-tu avoir des repères, dans ces cas-là?

Si avec la magie tout était changeable, tout était transformable, si la matière surgissait de nulle part ou si quelque chose pouvait s'évaporer dans le néant, quel sens pouvait-on donner à la vie, alors? Dans mon monde, sans magie, la science expliquait tout, et même si ce n'était pas mon domaine de prédilection, j'avais compris tout de même d'où était venue la terre, la vie, l'homme, les animaux. Alors, tout cela était faux? Les sorciers avaient juste débarqué et secoué leurs baguettes pour faire apparaître tantôt un homme, tantôt un cheval, tantôt l'électricité, etc? J'avais l'impression de me retrouver dans un monde qui n'avait plus de sens, fait de chaos et de bruits, de choses sans queue ni tête, et où je me noyais en essayant tant bien que mal de garder la tête hors de l'eau pour comprendre quelque chose à tout cela.

Peine perdue. Plus je me rapprochais de la magie, plus je filais en flèche vers des profondeurs abyssales, et une eau glacée envahissait mes bronches, et je suffoquai...

Pourtant Poudlard n'était pas désagréable en soi; je veux dire, l'endroit était beau, grand, bien aménagé, on y était bien. Sous le toit de la serre, j'avais bien chaud, et la lumière claire qui y filtrait me mettait à l'aise. J'étais en plus avec Haruhi, une amie que je n'aurais jamais cru rencontrer dans un château de sorcellerie, qui m'apportait ce dont j'avais besoin et à qui je m'étais attachée. Sans compter que mon coeur avait également trouvé son compte à Poudlard, et que j'avais du mal à cligner des yeux sans voir un visage encadré de cheveux blonds et frappé de deux yeux gris bleu... Alors, c'est vrai, dans ce cas-là, pourquoi me plaignais-je? Je m'agaçais moi-même, mais je me situais continuellement sur un fil de funambule, oscillant entre deux paradoxes, inlassablement.

Enfin bon. Qui avait dit que la vie était facile? Personne. J'étais juste en train de me rendre compte de la véracité de cette affirmation. Et ce n'était pas forcément agréable. Je souris à Haruhi - elle devait me prendre pour une dépressive - et appuyai ma tête sur son épaule. Heureusement qu'elle était là, avec toutes mes questions, j'aurais fini par me tirer une balle. Je posai ma main sur son bras, doucement, bien contente d'avoir quelqu'un sur qui compter et qui ne me jugeait pas.

Je sentis son trouble et son étonnement quand on parla de Kelsy. Je ne bronchai pas; je ne lui en voulais pas et je comprenais. C'était dérangeant. J'en avais été choquée, moi la première. Mais... C'était vite passé, et j'avais été choquée par la suite de la vitesse à laquelle je m'étais habituée. Maintenant, embrasser Kelsy, même devant les autres, me paraissait la chose la plus naturelle du monde. Quel mal y avait-il d'embrasser quelqu'un parce qu'on l'aimait?


- Oh, Scarlett. Je suis vraiment contente pour toi si il y a une alchimie entre Kelsy et toi et tu as raison… Je, je n’aurais pas dû m’inquiéter, après tout c’est sûrement nouveau pour toi , et il est évidemment normal que tu passes du temps avec elle ! J’avais juste peur que tu ne consacres du temps qu’à elle, et que entre temps, bye bye Haruhi ! Tu me la présenteras ? Je l’avais déjà rencontrée, mais en coup de vent, on avait pas parlé…

Encore une fois, je lui souris, amusée cette fois. Elle était adorable. Elle s'inquiétait pour moi! Et puis, je savais qu'elle me comprenait, même si cela devait lui paraître étrange, une fille avec une fille. Le truc c'était que c'était à peu près aussi nouveau pour moi que pour elle. En guise de remerciement, je lui fis un petit bisou sur la joue.

- Oh, non, je ne te laisserai jamais tomber, tu sais. J'ai besoin d'amour et d'amitié, alors ne t'en fais pas! lançai-je d'un air beaucoup plus léger. J'avais de la chance dans mon malheur. Ha, tu l'as déjà rencontrée? Mes yeux se mirent à briller - parler de Kelsy m'emplissait de joie. J'étais ravie qu'Haruhi et elle se connaissent. Bien sûr que je te la présenterais...

Même si le mot "présenter" faisait furieusement officiel. Mais bon, je devais bien cela à mon amie, et puis, Kelsy et moi on ne se cachait pas!
Hélas, j'aurais aimé continué à converser ainsi toute l'après-midi, mais nous n'étions pas là pour rigoler...

Haruhi leva le ton et je me mis à pleurnicher; comme si j'avais espéré qu'en deux temps trois mouvement j'aurais pu vaincre ma répulsion et exécuter un de ces fichus sorts qui me dégoutaient. Le chemin était sinueux... Ma voix avait jailli, enflammée, pleine de colère et de tension, proférant encore et toujours les mêmes attaques contre ce monde dont je ne voulais pas. Et puis, comme toujours, je cédai, vaincue...


-Mais quoi ? Je sais que ce n’est pas un environnement très facile, tu as énormément de mal à t’adapter, mais il ne faut pas que ça prenne de telles proportions ! Tu ne peux pas vivre ainsi ! Que se passe-t-il ? Tu as peur de trahir ton " ancien monde" ? Mais tu sais, s’ils te voyaient, les gens de ton foyer, ou tes anciens amis, il seraient désolés de voir dans quel état tu es. A mon avis, ils souhaitent que tu te sentes bien, et ce n’est pas un affront de toucher à une baguette. Quand au fait que ça te semble trop illogique, il y a malheureusement des choses où l’on ne trouve pas de réponses. Et je suis compatissante, mais tu ne dois pas renier ça : tu es une sorcière. Maintenant, ça fait partie de toi.

Sa main sur mon épaule stoppa les tremblement qui agitaient mon corps et me permit de mieux l'écouter. Elle avait raison, je le savais. Mais j'étais divisée en deux, une, raisonnable, qui savait que la lutte était perdue; une autre, plus rebelle, qui ne voulait de cette défaite. Qui avait l'impression de perdre sa liberté en baissant les armes face à la Magie. Et puis Haruhi avait raison au sujet des mes amis du foyer... Ils voulaient mon bonheur, ma réussite. Alors qu'importe ma place, je devais m'y faire. Je fermai les yeux, respirai profondément. Je devais me calmer. C'était à moi de jouer, là, maintenant. Hochant la tête, j'aquiescai, incapable d'émettre un son. Mais Haruhi me rassurait. Ma confiance grandissait à ses côtés.

-Il te suffit de tourner puis d’abaisser ta baguette. Ensuite, dis d’une voix claire l’incantation « Wingardium Leviosa »…

Bordel, c'était le moment. Le moment où j'allais faire le pas qui me ferait définitivement basculer. Puisqu'il le fallait...

Hésitante, je serrai mes doigts sur ma baguette. Bizarrement, un courant chaud me monta de la main à l'épaule. Comme si la baguette était contente que je me serve d'elle. Ben pas moi, ma petite. J'imitai Haruhi, sa main guidant la mienne, je fis le geste...


- WgardiumLavisa.

Bon, elle avait dit "d'une voix claire". Reprends-toi, Scarlett! J'aspirai une grande bouffée d'air. Surtout ne penser à rien, ne penser à rien, à rien d'autre que cette petite pierre que mon sort devait faire voler... Et si, les pierres pouvaient voler ici, et j'avais ce pouvoir... Je refis le geste, plus lentement, en répétant:

- W i n g a r d i u m L e v i o s a ...

Aussitôt; je sentis la pointe de ma baguette un peu plus lourde, et un formidable courant électrique me fourmilla dans tous le bras, sans toutefois me faire de mal. Et devant moi, la pierre se souleva légèrement du sol, flottant comme un nuage. Elle semblait attendre que je lui donne un ordre... Oui mais comment? Je donnai un petit sec avec ma baguette, vers le haut, et la pierre fila en l'air.


- AH!

Surprise, je baissai ma baguette et fis un pas en arrière, tandis que la pierre retombait sur le sol avec un bruit mat. Mon coeur battait la chamade, j'avais la bouche entrouverte et les yeux écarquillés. J'avais réussi! J'avais fait voler une pierre...


- Euh... J'ai réussi?
Balbutiai-je. C'était tout de même un sentiment très bizarre... J'avais senti que j'aurais pu faire n'importe quoi à la pierre. Que je contrôlai tout. Indépendamment d'elle, des autres. Je n'étais pas sûr de vouloir recommencer. Et pourtant...
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Haruhi Michiko


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MessageSujet: Re: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeMar 2 Mar - 15:22

" Avoir de l'or faux est un malheur supportable et facile à découvrir ; mais le faux ami, c'est ce qu'il y a de plus pénible à découvrir. " Ce proverbe est l’un de plus sensés que je connais. Au risque de vous paraître la fille hyper baba cool, peace and love mes frères, la guerre c’est mal et tout le tintouin qui va avec, je n’aspirais pas à la richesse. Oh, il faut dire que ma mère avions un certain niveau de vie, mais ça n’avait pas toujours été le cas. Je ne comptais pas parmi ces familles minoritaires, pleines au as et qui pouvaient se permettre d’acheter une bouteille de champagne à 5000 dollars pour ensuite la claquer en quelques secondes en aspergeant les invités triés sur le volet avec le précieux nectar. Et quand bien même, j’aurais du fric, on avait beau dire, des tonnes de fric, ce n’est pas ça qui me rendrait plus heureuse qu’une autre. Surtout que ces gens là, ceux qu’on appelle communément bourgeois, en général, devenaient si abjects qu’ils se débrouillaient pour faire le vide autour d’eux en 24 h chrono.

Bref, tout ça pour ça. C’était mon souci, je m’accrochais trop vite aux personnes, pensant immédiatement que c’était réciproque de leur côté. Enfin, maintenant, je croyais avoir la preuve que Scarlett éprouvait un quelconque égard à mon encontre… Je me demandais ce qui se passerait si elle n’était pas là. Bien entendu, j’avais toujours Alix, mais il avait ses problèmes et moi les siens, et je sentais que je commençais à grandir, et malheureusement, à ne plus partager les mêmes opinions que lui… Mais comment annoncer à quelqu’un qu’on n’est plus d’accord avec lui ? Lui, si fragile, il m’en voudrait à mort. Mais avec Scarlett, on se comprenait plutôt bien, j’aimais sa compagnie, rassurante, chaleureuse, son petit sourire en coin, et j’avais l’impression d’être une fille super calée en magie à ses côtés. Enfin, non, ça ne jouait pas un très grand rôle, mais je me sentais utile, l’aidait à se sentir bien à Poudlard. Et je suppose que du côté de Kelsy, c’était la même chose. On pouvait être fières de nous !

- Désolée mais je n'arrive pas encore à trouver la magie merveilleuse ou belle... Je dois sans doute être trop rationnelle, comme tu le dis, mais... Ca ne te fait pas bizarre toi? De te dire que tous les contes de fée que l'on lisait étant petits, avec la vieille sorcière qui fait des potions dans son chaudron, ils sont vrais? Qu'on peut faire un philtre d'amour? Qu'on peut ensorceler une pomme, changer quelqu'un en biche? Comment veux-tu avoir des repères, dans ces cas-là?

Scarlett s’exprimait d’une telle façon qu’on voyait tout de suite que ça sortait du cœur, que c’était sincère. Mais j’avais l’impression qu’elle faisait faux pas. On ne pouvait pas tout faire avec une baguette. Par exemple, ressuciter les morts, les sorciers étaient incapables de le faire (et vous savez comment je le sais ? Parce que je suis un cochon ! ) Elle était intimement persuadée que nous avions tous les pouvoirs possibles et inimaginables !C’est ça qui la gênait, « un manque de repères » Mais ce n’était pas une pomme qui virevoltait dans les airs qui allait changer sa vie et son organisation. Cette fille était obsédée par ses propres convictions, non pas qu’elle était égocentrique, mais bornée.

-Oui, bien sûr, je comprends. Si au début, ça m’a fait un choc, mais tout ça n’est pas si grave. Déja, les philtres d’amour ne remplacent pas les véritables sentiments, et je t’assure que si Kelsy t’en ferait avaler, au fond de toi, tu sentirais quelque chose, que c’est faux… Et... tu ne trouves pas ça quand même drôle que les photos bougent sur les journeaux puis il y a des choses plutôt funs… Bon, okay, changer un verre à pied en rat, il y a plus tordant... Et as-tu entendu parler d’Honeydukes ? C’est une grande boutique de bonbons, à Pré-Au-Lard, un petit village, et quand on aurait treize ans, je te jure qu’on ira ensemble ! On s’amusera bien, et ça ne chamboulera pas tes repères. En tout cas, mon enthousiasme se faisait clairement sentir dans ma voix. Alors maintenant, souris-moi !

Un sourire coûte moins cher que l’électricité mais il produit autant de lumière… Voilà encore un proverbe avec lequel j’étais en accord. Un simple sourire était le signe de joie, ou de réconciliation. Oh, bien évidemment ,il y en avait de toutes sortes. Un sourire d’un parent quand il regarde le bulletin de son enfant remplie de A+ (ce osurire là commençait à se perdre), le sourire de deux amoureux qui se retrouvent à l’aéroport après 5 ans de séparation, le sourire mutuel d’un couple qui part en voyage de noces, ou tout simplement, le sourire de quelqu’un quand il se sent bien. Mon petit discours devait avoir un effet apaisant sur mon amie, car elle me gratifia d’un petit sourire joyeux, discret mais véritable. Peu de temps après, elle appuya sa tête contre mon épaule, cherchant du réconfort, ou peur-être tout simplement, de l’affection.


-Oh, non, je ne te laisserai jamais tomber, tu sais. J'ai besoin d'amour et d'amitié, alors ne t'en fais pas! .me promit-elle.

Oui, vous allez me dire que les promesses d’une adolescente n’en sont pas, que tout se perd, qu'un jour ou l’autre, il y aurait une fissure. Mais non. J’avais confiance en la rouquine qui se tenait à mes côtés, et après les débuts difficiles dans Poudlard, j’avais envie de croire à l’amitié, au bonheur, à la joie, à la réussite ! Tout d’un coup, j’avais envie de rire, de danser, d’oublier nos problèmes, elle avec la magie, moi avec mon arbre généalogique. Ces simples instants d’euphorie me faisait l’effet d’un élixir de jouvence, et peu importe notre âge, je n’imaginais pas Scarlett m’abandonner, et j’avais envie de croire qu’elle ne le ferait pas. On s’était trouvées, elle avait rencontré Kelsy, on était faites pour cette existence ! A ce moment, je ne la troquais pour rien au monde.

-Les adultes sont bêtes, Scarlett. Ils sont trop pessimistes et ne croient en rien de bon. Scellant ainsi ce que je venais de dire, j’attrapais les mains de Scarlett entre les miennes et me mis à tournoyer comme un gamine, dans une petite danse endiablée. Vive toi, vive moi, emportée dans mon ivresse, j’ajoutais, pour faire plaisir à mon amie : Et vive Kelsy !

Ha, tu l'as déjà rencontrée? Fit-elle, apparemment en partageant ma bonne humeur.Bien sûr que je te la présenterais...

Elle avait l’air si heureuse que je lui parle de Kelsy ! La petite blonde devait décidemment être fabuleuse, pour que Scarlett lui voue autant d’admiration. Bah, il ne restait plus que je fasse semblant de me balader dans le couloirs et hop, d’une pierre de coups, elle me la présenterait, parce que la perspective d’être tous les trois attablées et de nous regarder dans le blanc des yeux, ça faisait vraiment rencontre avec les beaux-parents. J'étais profondément contente pour Scarlett, et le fait qu’elle sorte avec une fille ne me posait plus de problèmes. Quoi ? Pourquoi je n’avais pas peur que…HEIIIIN ?! Scareltt tombe amoureuse de moi ? Noooooon ! Non, fréquenter mon amie, lui faire la bise, la prendre dans mes bras, ça ne mettait pas des barrières dans son « couple » avec Kelsy, et aucun de ces contacts, de ces attentions tactiles ne me semblaient déplacés.

-Je l’avais vue au bord du lac, mais elle était plutôt discrète… C’est sûr qu’avec Paola Everard, Chloé Ruiz et Nathan Turner dans le lot, ça fait assez de brouhaha pour passer inaperçue… Elle paraissait assez sympa… Douce, en fait.

Et puis maintenant, ça se gâtait. Les choses sérieuses commençaient.

-WgardiumLavisa. Je ne fis aucune remarque, lui laissant le temps de s’habituer. Ne pas la brusquer ! Mais j’avais tellement peur qu’elle renonce! W i n g a r d i u m L e v i o s a ...

Et puis miracle. Scarlett maîtrisait à la perfection la situation. La pierre s’envola quelque secondes dans le faire, provoquant un regard ébahi de la part de Scarlett. Elle paraissait à la fois étonnée que la pierre s’envole, mais surtout étonnée d’avoir réussi. Mon cœur s’emplit de joie, un peu aussi de fierté d’avoir réussi à lui faire exécuter ce sort. Comme quoi, mon pouvoir de persuasion était assez développé. Mais j’avais conscience que Scarlett me faisait une confiance aveugle, j’étais devenue un peu comme son mentor en magie, elle suivait mes consignes à la lettre. D’une voix hésitante, elle demanda :

-Euh... J'ai réussi?

- C’était génial !! Tu es douée, Scarlett. Tu vois , être une sorcière, c’est pas si compliqué que ça. Tu t’es super bien débrouillée. Bon quand même, il ne fallait pas trop lui faire peur, alors je me mis en plein dans son champ de vision, ayant remarqué que des sixièmes années s’exerçaient à faire des trucs super zarb’ avec leurs baguettes quelques mètres plus loin. De ma poche, je sortis un petit paquet de cookies- après l’effort, le réconfort- et lui en sortis un- elle le méritait bien ! Cependant, la leçon n’était pas finie. Ta baguette. Tu vas dire «Expelliarmus», avec détermination et la pointer dans ma direction. Normalement, elle devrait sauter de mes mains. C’est un sortilège de désarmement.

Je verrais tout de suite si elle était prête. Rien que dans ses yeux.
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Scarlett Dawbson


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MessageSujet: Re: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeLun 15 Mar - 16:48

Les dés étaient jetés. J'avais réussi, j'avais donc montré par a + b que j'étais une sorcière. Une boule s'était formée dans mon estomac, sans que je ne sache si c'était de la frustration ou de l'inquiétude. Au moins une chose était sûre: si j'avais un quelconque espoir concernant mes capacités magiques, je pouvais lui dire adieu. De toute façon... Il y avait bien longtemps que je n'en avais plus en ce qui concernait quitter Poudlard. Levant les yeux, j'essayai de regarder ce qui m'entourait avec un regard nouveau. Des serres où poussaient tout un tas de trucs bizarres et effrayants. Il fallait que je m'y habitue, désormais. Des gens aux loin, des gens comme moi, qui faisaient les mêmes études que moi. Mes camarades, comme ceux avec qui j'avais partagé les premières années de ma vie au foyer. Et au loin les tours de Poudlard... La seule chose positive était le visage d'Haruhi. Il était bon de compter des amis dans l'adversité. C'était la seule chose à laquelle je pouvais me raccrocher...

-Oui, bien sûr, je comprends. Si au début, ça m’a fait un choc, mais tout ça n’est pas si grave. Déjà, les philtres d’amour ne remplacent pas les véritables sentiments, et je t’assure que si Kelsy t’en ferait avaler, au fond de toi, tu sentirais quelque chose, que c’est faux… Et... tu ne trouves pas ça quand même drôle que les photos bougent sur les journaux puis il y a des choses plutôt funs… Bon, okay, changer un verre à pied en rat, il y a plus tordant... Et as-tu entendu parler d’Honeydukes ? C’est une grande boutique de bonbons, à Pré-Au-Lard, un petit village, et quand on aurait treize ans, je te jure qu’on ira ensemble ! On s’amusera bien, et ça ne chamboulera pas tes repères. Alors maintenant, souris-moi !

Elle était enthousiaste, mais il n'y avait pas de quoi. Si j'avais ressenti une once d'excitation au moment de jeter mon premier sort, l'excitation de l'inconnu sans doute, tout était retombé à présent. Je n'étais pas le genre de fille sereine et c'était plutôt l'angoisse qui avait pris le pas sur tout le reste. J'avais peur. Tout ce qui m'attendait était bien trop grand pour moi. Rien que la taille de Poudlard m'effrayait. J'étais perdue, noyée dans la masse. Là était mon salut, sans doute: je ferais mes sept année à Poudlard et puis, ciao la compagnie, je retournerais dans le monde moldu et je serais caissière. Les seules choses magiques qui subsisteront dans ma vie seraient les hiboux que j'utiliserais pour communiquer avec Harhui, avec mes amis, ça serait tout... En même temps... Si la personne avec qui je vivais - je n'osais prononcer le nom de Kelsy dans ma tête car je ne voulais pas tirer des plans sur la comète - était sorcière, ça me poserait un problème supplémentaire.

- Tu vas faire quoi, toi, après Poudlard? demandai-je de but en blanc, comme j'avais l'habitude de le faire, à mon amie. Mes pensées suivaient trop souvent leur propre chemin, et rarement celui de la conversation.

Néanmoins ses paroles me rassurèrent un petit peu, au sujet du philtre d'amour. Je percevais confusément ce qu'elle voulait me faire comprendre, qu'un sort n'équivalait pas à la réalité, mais tout de même! C'était beaucoup trop jouer avec le feu. Je lui offris un sourire un peu misérable, mais j'avais envie de lui faire plaisir.


- Mouais...
Non vraiment, les photos animée ne me transcendaient pas plus que ça. En tout cas Honeydukes ça me dit bien, ça me rappellera le temps... Je retins le mot "normal"... le temps d'avant. Ils sont bons les bonbons au moins? Mes yeux durent briller un peu plus à cet instant, car on ne se refait pas, j'étais gourmande et rien que le fait d'évoquer des sucreries me donnait bien envie!

Haruhi, elle, contrairement à moi, était toute enjouée et je sentis ma tête manquer d'appui lorsqu'elle se leva brusquement et m'attrapa pour tournoyer avec elle. Sa joie était communicative et m'arracha vite un grand sourire et un petit rire tandis que nous étions toutes les deux la main dans la main. Dans ces moments-là je me disais que je devais faire fi de toutes les mauvaises choses et profiter des beaux moments de la vie... Mais cela ne durait pas longtemps. Et je m'énervais moi-même. Qu'est ce qui clochait avec moi pour que je ne me contente pas de ce que j'avais?

Peut-être parce que contrairement à ceux qui ne s'en contentaient pas, c'est qu'ils voulaient plus. Moi, je voulais moins. Je ne voulais rien de magique. Je ne voulais pas de tout ça.

J'arrivai quand même à paraître un peu plus gaie, d'une part parce que je me trouvais désagréable et que je ne voulais pas peiner mon amie qui faisait tant d'efforts pour moi, et d'autre part parce qu'elle s'était mise à me parler de Kelsy et que ce simple prénom suffisait à faire battre mon cœur un peu plus vite. Comme Kelsy, Haruhi fréquentait donc pas mal de gens populaires de cette école, si je l'écoutais. Moi, tous ces gens, je les connaissais, mais je ne mélangeais pas à eux... Enfin, depuis que j'étais avec Kelsy, cela allait sans doute évoluer. Mais je ne savais pas si je voulais me retrouver dans un groupe de potes, j'avais peur de me sentir trop...différente.


- C’était génial !! Tu es douée, Scarlett. Tu vois , être une sorcière, c’est pas si compliqué que ça. Tu t’es super bien débrouillée.

J'acceptais son gâteau avec joie, parce que parler de bonbons m'avait mis l'eau à la bouche, et en plus j'estimai l'avoir mérité. Je hochai la tête sans mot dire, touchée de ses encouragements, mais les mots "être une sorcière c'est pas compliqué" me restaient un peu en travers de la gorge. Ils enfonçaient le clou... Je crois que le pire était que j'avais passé le stade de non-retour. Je ne pouvais plus baisser ma baguette et dire "ha non, désolée les gars, vous voyez ça marche pas. Erreur de casting. Salut!". Pour toute réponse je mordis dans le cookie, et je m'aperçus que j'avais fin par la même occasion. Ne sachant plus trop faire quoi de ma baguette, je la tenais gauchement dans ma main, tout en la regardant d'un œil bizarre. En tout cas je devais bien reconnaître qu'Haruhi était un bon prof et je lui souris sincèrement cette fois:

- Heureusement que tu es là! Mon cœur s'emplit d'un élan d'affection. je n'étais pas sûre que beaucoup de personnes se seraient intéressées à moi comme elle le faisait.

- ...Ta baguette. Tu vas dire «Expelliarmus», avec détermination et la pointer dans ma direction. Normalement, elle devrait sauter de mes mains. C’est un sortilège de désarmement.

Mon ventre se serra tout d'un coup, et je sursautai. Ma main qui portait le gâteau à ma bouche se figea et je tournai la tête vers mon amie, le regard ahuri. Mes yeux s'étaient ouverts comme des soucoupes. Elle était folle ou quoi?


- Te jeter un sort à toi?! T'es malade! Jamais.

Outrée, je posais violemment ma baguette à côté de moi et me rassis. Pas question de pointer cette magie dégueulasse contre mon amie, je ne voulais pas prendre ce risque. Je pouvais, je ne sais pas moi, la blesser, lui faire un truc mal! Une pierre ça allait mais elle... Il fallait pas pousser non plus!
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Haruhi Michiko


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MessageSujet: Re: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeLun 15 Mar - 20:45

-Tu vas faire quoi, toi, après Poudlard?

Mmm… C’est le premier truc qui me vient à l’esprit. Je n’étais pas très douée pour ça… J’étais une gamine plutôt indécise, et quand la question « quel métier veux-tu faire ? » débarquait, je ne me sentais pas très à l’aise. Bijoutière un jour, l’idée était passée dans ma tête quand je m’escrimais à confectionner une jolie bague pour la fête des mères, je me sentais l’âme d’une avocate quand je défendais mes amis, styliste quand je voyais tout le monde baver devant la dernière création de Sonia Rykiel ou simplement sur un coup de tête, quand j’avais eu l’ambition de de devenir mannequin, salivant devant la dernière robe haute-couture. Tous ces rêves s’étaient écroulés, soit parce qu’ils me semblaient lassants trois minutes après, soit parce qu’ils étaient irréalisables. Comme la fois où j’avais voulu devenir une célèbre actrice.

Mais Poudlard avait tout chamboulé, créant certaines ambitions nouvelles chez les jeunes sorciers. Mais c’était ça, le dilemme, quand on avait mon sang, que fallait-il choisir : le monde moldu ou la sorcellerie ? J’avais beau moins bien connaître cet environnement, j’aimais la magie de plus en plus, et me sentais bien à Poudlard. Mais de là à y passer ma vie et quitter les miens… Ma mère surtout. Mais je n’avais jamais été très bien avec elle, ni avec personne du monde moldu d’ailleurs. Je voyais plus ma vie dans le côté sorcier, n’en déplaise à Scarlett. En fait, je voulais me prouver à moi-même que bien qu’étant une gamine fraîchement débarquée des banlieues chics de Londres pouvait bien devenir quelqu’un ici. Partir, pour moi, ce serait comme montrer aux « vrais sorciers » qu’ils avaient gagné la bataille. Nous faire revenir chez nous.

-Infirmière à Sainte-Mangouste, enseignante, là, je m’imaginais à la place de Meryl Kelsey, essayant de faire taire les insolents qui me servaient d’élèves. Non, l’enseignement n’était pas fait pour moi, je manquais cruellement d’autorité et de sérieux. Ou sinon fonder ma propre boutique de fringues à Pré-au-Lard dis-je, affichant un sourire des plus francs.

Je lui déclarais implicitement que je voulais rester dans le monde sorcier, et je craignais sa réaction. Je savais définitivement qu’elle aimait la normalité, mais moi, je voulais qu’elle reste avec moi… Cela ne pouvait pas s’arrêter maintenant, on était trop liées, et je ne pouvais pas dire sans encombre adieu à une telle amitié… Ce qui la retenait ici, c’était Kelsy. Autant y aller directement. C’est sur elle que tout reposait. Si cette fille la quittait (et je le souhaitais franchement pas, mon amie serait anéantie), Scarlett n’hésiterait pas une seconde. Elle voudrait partir, en culpabilisant (un peu) de m’avoir abandonnée. Tout d’un coup, je flippais sérieusement. Autant aborder la question maintenant.

-Dis, Scarlett… Si Kelsy venait à…rompre, je prononçais ces paroles d’une voix exprimant clairement l’hypothèse, la possibilité, pour qu’elle ne se méprenne pas sur le sens, tu quitterais tout ? Je veux dire, tu chercherais à partir de Poudlard, et à tout oublier, quitte à m’abandonner…moi ?

Je mesurais maintenant le poids de cette question. Ce n’était pas très loyal de la prendre de court, mais au moins, je saurais tout de suite si elle avait été digne de ma confiance. Si elle partait pour un chagrin d’amour, alors ce n’était pas la Scarlett Dawbson que je connaissais. Je me mordillais les lèvres, attendant que la réponse franchisse la porte de ses lèvres avec impatience. Je me sentais mal à l’aise, et j’avais l’horrible impression que la réponse n’allait pas être celle que j’attendais.

-En tout cas Honeydukes ça me dit bien, ça me rappellera le temps...le temps d'avant. Ils sont bons les bonbons au moins?

Comment convaincre quelqu’un ? En lui causant de sucreries. Scarlett paraissait moyennement emballée, moins que moi en tout. J’étais impatiente et excitée à l’idée de goûter aux joies de la vraie adolescence. Oui, j’avais vraiment hâte. Toutes ces choses que je ne pouvais pas faire avant. Pour moi, 13 ans était un âge des plus symboliques, et pour les fêter, j’avais envie de m’éclater, de danser, de boire de l’alcool (pas très fort, mais au moins y goûter), de faire des virées shopping, bref, vivre ma vie tranquillement, au jour le jour, comme une ado normale en fait. C’est ça que je n’aimais pas en Poudlard. J’avais l’impression qu’il m’avait « volé » ma jeunesse, me mettant face à des situations pas adaptées à mon jeune âge. Je trouvais que les gens étaient très matures ici, très adultes, et j’avais l’impression que tout était décalé. Personne n’avait l’air d’avoir vraiment envie d’être jeune ici. On grandissait à vitesse grand V , mentalement parlant.

-S’ils sont bons ? Délicieux ! C’est une boutique vraiment très fournie, d’après ce qu’on m’a dit, et j’ai hâte de la voir pour de vrai ! Une fille me ramène des friandises de temps en temps, mais un jour, je dévaliserais la boutique avec toi en on fera un festin ! Puis, j’ajoutais, la fille complètement hors sujet… Tu trouves pas que je fais vraiment gamine pour mon âge ? Je voyais mes voisines de dortoir, le genre de filles qu’on prend au sérieux, alors que moi, je gardais perpétuellement cette tête de gnome et ma taille de nain de jardin. Je ne sais pas si c’était dans les gènes, ma mère m’avait montré des photos à l’âge de douze ans, elle faisait parfaitement son âge, alors peut-être que ça venait de mon père… Impossible de savoir puisque Madame Hannah Michiko estimait que je n’en avais pas le droit. Pfffffffffff.

-Heureusement que tu es là!

Rien ne pouvait me faire plus plaisir ? Sans plaisanter, peut-être que l’enseignement était une bonne idée ! Les profs ne réussissaient pas à la faire travailler, alors que moi si. Mais ce qui devais beaucoup jouer, c’est que je la connaissais par cœur, prévoyais ses réactions et donc prenais des pincettes pour l’aider. J’essayais d’être douce avec elle, et patiente. Autant pouvait elle être très courageuse, ça alternait avec des phases de peur, où elle se refermait comme une huître et faisait sa tête de mule.

Elle était vraiment adorable avec moi. Vraiment, je remerciais Dieu d’avoir mis Scarlett Dawbson sur ma route car elle était la sœur que je n’avais jamais eu, je lui faisais une confiance aveugle, je me laissais guider par elle, et en même temps, j’étais son gouvernail. J’aimais faire des choses bien , j’aimais qu’on s’aide entre nous. Elle me donnait ma chance, moi la sienne et tout allait bien. Si seulement le début de l’histoire avait été comme ça. Elle était arrivée trop tard. Je ne sais pas si elle se rendait bien compte de ce qu’elle représentait pour moi, j’avais pour elle autant d’égard que pour un membre de ma famille. Et c’était merveilleux, ça.


-Toi, Scarlett, si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer chuchotais-je en lui claquant une bise sonore sur la joue.

-Te jeter un sort à toi?! T'es malade! Jamais.

C’était très beau de sa part, et ça me faisait chaud au cœur qu’elle ait peur de causer de la douleur, mais il ne fallait pas. Si elle se posait à chaque fois des tas de questions avant de lancer un sort, on n'était pas sorties de l’auberge. Elle s’était assise, le regard froid, me montrant clairement qu’elle refusait l’exercice. Et quand c’est comme ça, il faut attendre et laisser passer. Mais cette fois, je n’avais pas la patience, je savais qu’elle en était capable et qu’elle pouvait progresser plus vite que ça. Je lui souriais gentiment, la remerciant de ce joli geste qu’elle faisait pour moi, mais une lueur brillait dans mes yeux, une lueur qui narguait presque mon interlocutrice et qui disait : « Je t’adore, mais la leçon n’est pas terminée ma jolie. Je pris ma baguette, la regardais quelques secondes pour vérifier son état et :

-Expelliarmus.

La baguette s’envola de ses mains, retomba sur ses genoux tandis qu’elle me regardait d’un air bizarre. Elle semblait étonnée, presque éberluée de ce qu’il venait de se passer. Je m’approchais d’elle, lui tapotais l’épaule, comme pour lui dire « A toi ». J’aimais vraiment beaucoup Scarlett, mais quelquefois elle n’en faisait qu’à sa tête.


(HJ: Je parie que tu n'avais pas vu venir Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] 47351 Mais t'écris tellement bien et tu es tellement passionnante que j'ai voulu répondre tout de suite^^ Bonne chance pour répondre, honey xD )
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MessageSujet: Re: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeLun 22 Mar - 15:56

A la réflexion, j'en avais fait bien assez aujourd'hui. J'avais accompli un pas si grand que je m'étonnais de ne pas m'être ramassée par terre. Si je m'étais écoutée, là, maintenant, j'aurais pris mes jambes à mon coup et regagner les endroits qui m'offraient un peu d'intimité, à savoir la salle commune ou mon dortoir, je me serais installée confortablement et j'aurais dessiné. Histoire de m'évader. D'oublier un peu tout ça. J'avais tout de même jeté un sort pour la première fois de ma courte vie alors que c'était un truc qui me terrifiait et me répugnait, mesurez un peu la chose! J'avais aussi envie d'en parler à Kelsy. Pour qu'elle me rassure. Être avec Haruhi me calmait, évidemment, et je ne l'aurais jamais fait sans elle; je pouvais lui en être reconnaissante. Mais les sentiments que j'avais pour Kelsy me faisait agir différemment... Me rendaient dépendante d'elle. Aussi j'avais l'impression que je devais la tenir au courant de tout. Et j'avais aussi furieusement envie d'être dans ses bras, parce que c'était à présent le seul endroit où je me sentais en paix et où je ne me considérais pas comme un hybride entre un monstre et une créature maléfique.

-Infirmière à Sainte-Mangouste, enseignante, Ou sinon fonder ma propre boutique de fringues à Pré-au-Lard.

Je répondis au sourire de mon amie. Elle avait de l'imagination, au moins, et j'en étais ravie pour elle. Si j'avais dû m'inquiéter pour l'avenir de quelqu'un, cela n'aurait pas été pour celui d'Haruhi. Aussi sensible et délicate qu'elle fût, je devinais sous son hésitation une volonté qui suffirait à lui faire accomplir ses desseins. En tout cas, tous les métiers qu'elle me citait lui convenaient bien, et je laissais le soin aux années à venir pour l'aider à se décider dans le voie qui lui conviendrait le mieux. Je relevai bien évidemment qu'elle n'avait évoqué que des métiers... sorciers. Mais je comprenais. Son histoire était différente de la mienne, et si elle se sentait aussi bien dans le monde magique que moi dans le monde normal, je ne pouvais pas l'en blâmer. Si je ne partageais pas son choix je le respectais, et de toute façon les différences entre les deux mondes ne nous empêcheraient pas de garder contact...

- Je te dessinerais tes habits, alors, ajoutai-je en souriant. C'était une activité qui me convenait puisqu'elle n'avait rien de magique, et puis, plus j'y réfléchissais, plus j'avais envie de me lancer dans la mode. Plus tard, je me voyais forcément travailler avec mes mains et mon sens artistique. Et si le dessin fairait toujours partie de ma vie, quoiqu'il arrive, j'avais de plus en plus d'intérêt pour la couture, car je voyais souvent des habits qui me plaisaient mais pas dans leur totalité et j'avais envie de mélanger certaines idées pour en faire un truc bien à moi. Oui, à la réflexion, il fallait que je me lance là-dedans.

Ces pensées m'arrachèrent un sourire amusé; je ne pouvais pas nier que si nous nous entendions si bien avec Kelsy c'était que notre fibre artistique y était pour quelque chose... Elle était plus une réelle artiste que moi, je ne me considérais pas comme tel, mais ce qui était amusant c'était que nous nous complétions: avec la musique, ses instruments, le chant, elle utilisait sa voix et son ouïe tandis que moi, pour le dessin, la peinture et la confection, j'utilisais mon toucher et ma vue... Nous étions complémentaires, et rien ne pouvait me faire plus plaisir que de le constater encore une fois.

Comme je l'aimais...

-Dis, Scarlett… Si Kelsy venait à…rompre, tu quitterais tout ? Je veux dire, tu chercherais à partir de Poudlard, et à tout oublier, quitte à m’abandonner…moi ?

Les paroles d'Haruhi me ramenèrent à la brutale réalité avec autant de délicatesse que si on m'avait administré une baffe. Un instant je la dévisageai, les yeux écarquillés. Pourquoi? Pourquoi posait-elle ce genre de questions? Qu'est ce qui lui trottait dans la tête pour en venir à me demander... ça? Sous le coup de l'émotion, mon cœur s'était serré et j'avais sans doute rougi. Kelsy... rompre... Deux mots qui me tordaient l'estomac. Je l'aimais, je venais de dire!! Et ce que mentionnait Haruhi n'était pas envisageable. Je ne voulais même pas y penser, donc je ne voulais pas envisager ma réaction, donc je ne pouvais ni ne voulais lui répondre.

- Je ne sais pas, répondis-je sincèrement mais un peu froidement. Je ne lui en voulais pas, mais je n'aimais pas la sensation triste qui m'avait envahie. J'étais si bien avec Kelsy. Levant les yeux vers mon amie, je notai son air embarrassé, et je devinai qu'elle avait sans doute mesuré l'horreur de sa question. J'eus un petit sourire rassurant. Je ne veux pas y penser, tu sais. Alors je ne peux pas te répondre...

Au moins j'étais sincère. De toute façon, aussi douée que j'étais dans les relations sociales, je n'aurais jamais pu être autre chose que sincère. Quoiqu'il arrive j'étais incapable de cacher mes émotions ou de mentir sur ce que je ressentais.

Si j'avais un quelconque doute quant à mon état si Kelsy me quittait maintenant, en tout cas, les battements affolés de mon coeur et la boule qui m'avait nouée l'estomac parlaient pour moi. Bon sang... Je savais que l'amour n'était pas un cadeau, parce qu'en s'attachant à quelqu'un on lui donnait le pouvoir de nous détruire... Oui mais voilà: j'aurais dû repousser Kelsy? Et ce que je ressentais? Quand un conte de fées se mettait sur votre chemin, il fallait un sacré sang-froid pour réussir à l'éviter... Sang-froid que je n'avais pas. Kelsy était dans ma vie et elle était sans doute le plus belle chose qui me soit arrivé.


-S’ils sont bons ? Délicieux ! C’est une boutique vraiment très fournie, d’après ce qu’on m’a dit, et j’ai hâte de la voir pour de vrai ! Une fille me ramène des friandises de temps en temps, mais un jour, je dévaliserais la boutique avec toi en on fera un festin ! Tu trouves pas que je fais vraiment gamine pour mon âge ?

- Euh... Parce que tu aimes les bonbons?! La question de mon amie me prit de court, encore une fois. Que voulait-elle dire par là? Que son aspect de petite poupée toute mignonne et fragile la dévalorisait? Au contraire! Je la trouvais ravissante, et même si elle faisait certes petite pour son âge, il suffisait de lui parler pour se rendre compte qu'elle avait les capacités intellectuelles des gens de son âge. Je me devais de la rassurer, si là étaient ses craintes. Non, pas du tout, qu'est-ce qui te fait dire ça? Tu es petite en taille mais tu as assez de maturité pour quelqu'un de notre âge!

Elle me colla ensuite un bisou sur la joue, et si je ne commençais pas à avoir l'habitude, je me serais écartée. Oui, à la base, les démonstrations d'affections et moi, ça fait douze. Mais j'avais pris l'habitude avec Haruhi et je devais bien avouer que plus ça allait plus ça me paraissait naturel... Et ce n'était pas désagréable.

Bon, la leçon était terminée, non? Désolée mais je n'avais pas eu le déclic et jeter un sort m'avait amplement suffit... Surtout que maintenant elle voulait que je lui jette un sort à elle, et puis quoi encore!! Tout cela m'avait donné envie de bouder, et je m'étais assise, signifiant clairement par ma position que c'était non, non et non. Et puis il se passa un truc bizarre, elle prononça un mot que je ne connaissais pas, et pouf ma baguette sauta de mes mains, me faisant sursauter par la même occasion...


- Hé! m'exclamai-je alors que le bout de bois retombait bêtement devant moi. Alors ça, c'était trop fort. La mine toujours renfrognée, je dévisageai Haruhi, toute fière d'elle, sa baguette dans la main, qui attendait visiblement que j'en fasse de même...

Comment elle avait fait ça?! Enfin, qu'importe, j'avais dit que je ne voulais PAS la viser. Et que c'était la fin de la leçon. Hmm. Oui mais elle avait l'air tellement contente de m'aider... Bon.

- ... Y'a un moyen de contrer ça ou pas? Je veux bien essayer. Mais après on arrête...

Cela m'évitait de la viser elle, mais je lui faisais plaisir quand même, ce qui réglait le problème. Me levant en soupirant, j'attendis ses instructions, tout en me disant que j'avais hâte qu'on fête mes exploits au chaud et loin de ce terrain d'entraînement.
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Haruhi Michiko


Haruhi Michiko
Elève de 7ème année & Préfète



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Particularités: Il me manque une case. Mais bon vu que quasiment tout Poudlard a le même problème, je m'inquiète pas!
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Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Empty
MessageSujet: Re: Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi]   Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] Icon_minitimeSam 27 Mar - 8:05

Comment l’expliquer ? C’était inqualifiable, trop personnel pour qu’on puisse lui trouver un adjectif, mais tout d’un coup, alors que j’étais gaie comme un pinson en pensant à la chance que j’avais d’avoir pour amie la rouquine qui me regardait avec ses petites yeux de lapin ébahi, on aurait dit que le ciel ne voulait décidemment m’offrir des moments de pure euphorie et de joie intense, paradoxalement, je me sentis emplie d’une grande amertume… Pourquoi éprouvais-je autant le besoin que Scarlett ne me lâche jamais ? Pourquoi je redoutais tellement qu’un jour elle disparaisse ? Pourquoi, tout simplement, cette gamine aux airs de carotte ambulante, je voulais m’assurer à chaque fois qu’elle reste à mes côtés ? Je ne voulais pas me l’avouer, mais j’avais un besoin terrible, presque dévastateur d’être aimée. La simple idée qu’on se brouille me faisait mal au cœur. En plus, je commençais à m’en vouloir de ne pas lui faire confiance. Non, non, je sais vous imaginez des scénarios bizarres où je me rends compte que j’aime les filles et que Scarlett est mon âme sœur et cataera… Pas du tout.

J’essayais de faire abstraction de ce sentiment, je ne disais rien à Scarlett, parce que je voulais lui épargner mes problèmes d’adolescente. Mais à bientôt treize ans, je réalisais que ma vie était un peu bancale et que la présence d’un père me manquait terriblement. En abandonnant femme et enfant, il avait fait d’elle une femme dépressive presque addict aux médocs et de moi une jeune fille toujours en quête d’un perpétuel amour. Tout d’un coup c’était fort et douloureux, comme si la page refusait de se tourner. Cependant, je restais de marbre, pour ne pas faiblir devant mon amie, qui elle ne se plaignait pas de son statut d’orpheline. D’ailleurs Scarlett vit sûrement mon malaise inopiné, je me mettais à tousser comme une malade sous l’effet de la pression de ses yeux. Quel supplice… Comment contrer un regard comme celui ci ? J’eus un regard, moi, presque implorant, tandis que je tentais un mince sourire qui tomba aussi vite qu’il était arrivé.

- Je te dessinerais tes habits, alors.

Merci Scarlett, je murmurais. C’est incroyable comment cette fille arrivait à lire dans mes pensées. Je me mis à penser, soudainement, à ce que pourrait être mon futur. Un de mes jeux préférés, où Scarlett et moi étions deux jeunes femmes épanouies et ravissantes, qui apparaissaient sur « Sorcières d’Aujourd’hui » avec pour gros titre « LA REVELATION DAWBSON-MICHIKO, DEUX GENIES DE LA MODE, DES CREATIONS FABULEUSES » A chaque fois, dans mes illusions, tout était différent, Scarlett usait en permanence de sa baguette, je me devais même de l’arrêter tandis que moi, le visage serein, mes doigts couraient comme un piano sur les étoffes qui ne tarderaient pas à devenir LES vêtements que tout le monde veut avoir. Mais à chaque fois tout retombait, Scarlett haïssait la magie, j’étais littéralement nulle en couture, la seule chose qui était vraie, c’était le talent de Scarlett pour le dessin. J’eus de nouveau une mine abattu, me demandant pourquoi dès que j’avais pensé à mon père, j’étais devenue une personne lassée, ennuyée et ennuyeuse. Même à distance, il nous faisait encore du mal, merde !

-Oh, je ne me fais pas d’illusions, je sais bien que toi, tu as un don, fis-je en appuyant clairement sur le « toi » Scarlett était vraiment adorable, mais on ne peut pas tout faire, même en amitié. Elle avait du talent, pas moi. C’est la vie. Tu devrais exposer tes toiles, elles auraient un succès fou. Etrangement, je n’étais pas jalouse, ce n’était pas vraiment un sentiment familier. Je ne souhaitais que le bonheur des gens que j’aimais, et si Scarlett réussissait dans ce milieu, je serais très fière d’elle ! Mais je n’arrivais pas à exprimer ça en ce moment présent, et Scarlett pensa sûrement- ma voix d’outre tombe à l’appui- que en fait, elle s’était totalement trompée sur mon compte. C’est vrai que comme ça, je faisais peine à voir, me traînant comme une loque et ayant autant de conversation qu’un escargot handicapé.

Je ne sais pas, reprit-elle. Cela se voyait clairement qu’elle ne voulait pas en parler. Franchement, ça se comprenait. On préfère toujours envisager les belles choses. Je ne veux pas y penser, tu sais. Alors je ne peux pas te répondre... Je n’arrivais pas à cependant à ressentir ce qu’elle ressentait pour Kelsy. Oui, même si c’était deux filles, elles m’avaient bien l’air d’être faites l’une pour l’autre. Mais l’autre chose que je me disais, et je ne voulais surtout pas le dire à Scarlett, c’est que à mon avis, mon amie tenait beaucoup plus à Kelsy que l’inverse. Je ne la connaissais pas, mais autant ça pouvait être une petite amourette du côté de Kelsy Churchill, autant Scarlett était persuadée d’avoir trouvé l’Amour. Quelque chose de si beau et si intense qu’elle ne parvenait pas à imaginer comme elle serait démunie, accablée si un tel évènement arrivait. Je n’étais pas comme Scarlett. Autant étais-je naïve auparavant, je réalisais maintenant que l’amour c’était compliqué et ça pouvait autant vous transporter de joie et vous tomber dessus avec bonheur, que ça pouvait aussi vous plonger au 36ème dessous et vous perdre le goût de vivre. Combien étaient-ils, ces gens qui s’étaient suicidés après une rupture beaucoup trop douloureuse pour leur petit cœur ? Sans doute plus qu’on ne le croit.

Moi, je n’avais jamais été amoureuse, je ne connaissais pas ce sentiment. Aucun conseil à prodiguer à mon amie. Mais en tout cas, ce que je désirais, c’est que ce qui était arrivé à mam ère et à moi, ce schéma ne se produise pas avec ma meilleure amie.

- Si cette fille a l’audace de te mentir, ou de te faire du mal, elle regrettera d’être venue au monde fis-je avec peu d’enthousiasme. IL était clair que je n’irais pas jeter un Doloris dans la figure de Kelsy si ça arrivait, mais au moins, j’irais sérieusement lui faire passer un sale quart d’heure. Cependant, pour ne pas trop gêner Scarlett et ne pas dire du mal de sa « petite amie », j’ajoutais. Mais si tu l’aimes et que tu te dévoues autant à elle, elle doit être quelqu’un de…bien. Même si on pouvait être quelqu’un de très bien, même quand on quittait quelqu’un qui s’accrochait à nous comme une bernique à son rocher. Pourquoi ça m’atteignait autant cette histoire ? Pourquoi serais-je presque aussi meurtrie que Scarlett si ça arrivait ? C’était un drôle de cercle. Je m’accrochais comme une malade à la rouquine qui me faisait face, qui elle-même avait son cœur accroché dans un pendentif que Kelsy possédait. En fait, tout était dans les mains de cette fille que je ne connaissais même pas.

C’est chiant, la vie.

- Euh... Parce que tu aimes les bonbons?!

Je hochais la tête, avec autant de conviction qu’un lémurien.

-Non, pas du tout, qu'est-ce qui te fait dire ça? Tu es petite en taille mais tu as assez de maturité pour quelqu'un de notre âge!

Mes joues rosirent sous l’effet du compliment, j’étais bien contente d’apprendre que je ne me comportais pas comme une gamine accro aux bisounours et que j’avais un minimum de crédibilité.

- ... Y'a un moyen de contrer ça ou pas? Je veux bien essayer. Mais après on arrête...

Je pris sa main délicatement et quittais les serres. Elle ne devait pas comprendre ce brusque changement de comportement, mais tout d’un coup, j’avais un besoin fou d’être seule, seule, seule. Mes oreilles bourdonnaient et la voix de Scarlett, que j’adorais d’habitude, produisait un effet désagréable. Remarquez, elle ne parlait pas, elle suivait, les yeux écarquillés comme des billes. Je la tirais et marchais de plus en vite, serrant son poignet comme avec un étau. Je courais presque, la main de Scarlett prisonnière de la mienne. Nous arrivâmes au château bien vite, d’ailleurs je bousculais une première année sans même dire pardon. Je déambulais dans quelques couloirs et arrivais devant la Grande Salle, toujours accompagnée de Scarlett. Je la lâchais brusquement, la laissais seule tandis que je me montais vers le Dortoir. C’était à ne rien n’y comprendre.

- J’aimerais être seule, là. Vas te renseigner à la bibliothèque, je ne sais pas, moi ! Je me dégoûtais moi-même. Je me comportais comme une petite peste avec Scarlett. Cette phrase d’une intonation méchante ne parut pas plaire à Scarlett. Rien de plus normal. Salut. J’ai des devoirs à faire… Un mensonge, bien sûr. Tandis que mon amie me regardait bizarrement, je remontais vers le dortoir, les yeux emplis de larmes. Je ne pouvais pas faire comme si de rien n’était. Il fallait que je cherche, que je reconstitue ma famille. Pour ce qui était de Scarlett, je m’étais trop attaché à elle, voilà pourquoi lui parler comme à un chien me fendait le cœur. Mais elle ne pouvait pas comprendre. J’avais besoin de solitude, rien que de la solitude. Mais quand je reviendrais, serait-elle encore là pour me réconforter. En me comportant ainsi, je venais sans doute de mettre définitivement un terme à la plus belle chose que je connaissais à Poudlard : notre amitié.

Que je croyais incassable. Grave erreur.



(C'est la FIIIIIIIIIIIN du topic Dessine-moi un sortilège! [PV Haruhi] 47351 Je sais, Scarlett, je suis méchante)
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