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Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV]

 
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 Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV]

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Millicent Winter


Millicent Winter
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MessageSujet: Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV]   Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV] Icon_minitimeDim 8 Aoû - 23:36

Il y avait vraiment des gens détestables dans cette école ! Mais quelle prétentieuse alors celle là ! J'étais encore tout à fait remontée contre elle tandis que je prenais la direction de la Grande Salle pour le déjeuner et poussai rageusement la porte. Agacée que celle ci ne veuille pas s'ouvrir parce qu'elle était trop lourde je tapai du poing dessus et au même moment un garçon plus âgé que moi venait à ma rescousse. Trop occupée avec mes trop sombres pensées, je lui demandai avec agressivité ce qu'il avait me dévisager ainsi -après réflexion il m'était apparu évident que c'était parce que j'étais la créature la plus jolie de l'école- et je l'abandonnais à son triste sort, rejoignant mon groupe d'amis qui n'avaient d'yeux que pour moi.

J'aboyai à une fille de me donner la salade car elle était encore trop loin quand je tendais le bras et pour la première fois depuis que j'étais arrivée ici, je mangeais en silence, me souciant peu de ne pas être le centre d'attention -d'autres en profitaient d'ailleurs, mais ils perdaient rien pour attendre car ils ne savaient pas quelle genre de personne ils avaient en face d'eux !- a la place, je mijotais déjà un plan de vengeance contre cette petite garce qui avait osé me tenir tête.

Pourtant, je n'avais jamais rien que fait que de lui faire remarquer qu'elle avait vraiment l'air d'une pouilleuse avec sa jupe qui lui descendait jusqu'aux genoux et son débardeur trop grand pour elle -quand on avait pas de poitrine, c'était pourtant simple, on s'abstenait- en plus elle était tellement négligée avec ses cheveux attachés n'importe comment qui lui tombaient devant les yeux !
J'étais honnête après tout, et je n'avais pas envie qu'on pense un seul instant que je traînais avec ce genre de personne ! Et puis, c'était quand même elle qui était venue me voir la première, dans le maigre but peut être de devenir mon amie... Oui, oui, j'étais populaire -déjà !- et un fan de plus était toujours bon à prendre; quand il ne vous touchait pas avec ses affreuses mains grasses !

Toujours est-il que pour une raison qui m'était encore totalement inconnue, elle n'apprécia pas la critique alors qu'après tout, je ne lui avais dit ca que dans le but qu'elle ouvre ses mirettes et qu'elle commande rapidos une garde robe complète ! Et bien non, cette pauvre idiote crue utile très certainement de me crever les tympans en me hurlant que j'avais l'air d'un pot de peinture avec tout le maquillage que j'avais sur les paupières ! Ca, c'était sur que j'avais plus de classe et c'était une bien maigre attaque qui ne faisait que me conforter dans l'idée qu'elle se sentait blessée que je lui dise la vérité. Le plus naturellement du monde, parce que ca coulait de source je lui disais très simplement que je n'avais pas envie de ressembler à une souillon telle qu'elle; la seule chose qu'elle pensa bon de faire fut de m'écraser le pieds avec ses gros orteils et de déguerpir en courant avant que je puisse lui empoigner son affreuse tignasse.

D'une part cette imbécile m'avait fait un mal de chien, car elle ne devait pas chausser du trente sept, mais elle avait osé abîmer mes splendides ballerines neuves pour mon entrée à Poudlard qui m'avait coûté une fortune ! Sûr qu'elle n'allait pas s'en tirer aussi facilement et que j'élaborai déjà une stratégie pour la couvrir de ridicule le plus vite possible.

Mais pour le moment, l'heure était grave et je m'empressai de retourner à la Salle commune de Serpentard pour récupérer un morceau de parchemin de première qualité, ainsi que ma plus belle plume. Je demandai texto à ma famille de me renvoyer une paire de ces mêmes chaussures le plus rapidement possible. Sans plus d'informations quant à ma répartition et ce que j'avais bien pu faire depuis que j'étais ici, je pliai la missive et j'ordonnai à un type de première année comme moi qui passait par là d'aller à la volière expédier mon courrier. Je le faisais chanter et lui disant qu'en récompense, il aurait un bisou sur la joue, et ce malheureux fou, les yeux brillants s'exécuta sans plus tarder. Quant au reste... il pouvait toujours courir.

Je retrouvai la fille que j'avais dans le collimateur, une Poufsouffle dans la milieu de l'après midi alors qu'elle sortait de son cours de sortilèges. J'étais dans la foule d'élèves aussi ne me remarqua t-elle pas. Je sortais ma baguette magique discrètement et me rapprochai d'elle mine de rien. Lorsque je fus assez près de mon antagoniste, je lui lançai un sortilège pour que ses jambes s'animent d'elles mêmes pour exécuter une danse folle qui l'envoya droit dans les bras d'un jeune homme beaucoup plus âgé qu'elle. C'est avec satisfaction que je lui lançai un regard provocateur alors qu'elle rougissait de honte et tentait de partir en courant... du mieux que ses guibolles le lui permettaient. Autour de moi, à présent, tout n'était que rires quand au petit numéro qu'elle venait de réaliser.

Je pouvais donc terminer la journée avec le plaisir d'être arrivée à mes fins. Je me détournai fièrement et passai par le pont de l'école qui surplombait tout le parc. Je me rapprochai de la rambarde décidant de retourner chez les verts et argents un peu plus tard, je m'accoudai, tout en dominant les environs, chose que je savais faire à merveille.

Sur mon visage on pouvait voir la mine réjouie de la victoire.
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Alexandra Richards


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MessageSujet: Re: Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV]   Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV] Icon_minitimeDim 15 Aoû - 16:50

Ce jour-là, j'étais contente. Je venais de sortir de mon cours de Sortilèges, et la bonne nouvelle, c'est qu'il s'agissait du dernier de la matinée. Je sortis donc de la classe d'une prestance enjouée, cadencée par le rythme diligent de mes pas. Lorsque je tournai à l'angle du couloir, je constatai qu'un attroupement de foule venait de se créer à l'endroit même où je devais franchir mon chemin. Je n'avais aucune intention de rester ici, car cela n'allait m'apporter qu'un simple statut de spectateur, et à vrai dire, je préférais être au cœur de l'action. D'autant plus que lorsque j'aperçus les personnes dont il s'agissait, j'eus l'étrange impression qu'ils ressemblaient tous plus fidèlement les uns que les autres à des ânes stupides en train de se moquer d'une gignole qui dansait sur un pied au centre du troupeau (une poufsouffle que j'avais déjà vu auparavant d'ailleurs), et je n'eus qu'une envie, c'était de m'effacer de cette ambiance bestiale. Je me faufilai donc entre mes camarades, les poussant sur mon chemin, énervée par ce sentiment d'être compressée comme un pancake. Mais, alors que je me dirigeais vers les escaliers, la poufsouffle en question me bouscula de plein fouet, en prime les larmes aux yeux. Elle s'assit en plein milieu des marches, en pleurant. Je soupirai un coup, levant les yeux au ciel, et me dirigeai vers elle. Mais à peine eus je le temps de prononcer un mot pour lui demander de se bouger sur le côté qu'elle laissa échapper un sanglot grossier. Elle leva ses yeux de chien battus sur moi.

- Toi aussi tu viens pour te moquer de moi?

Étrangement, à chaque fois que je voulais qu'on me foute la paix, j'arrivais toujours à me débrouiller pour que l'on ne m'accorde pas cette volonté, qui me semblait pourtant simple, claire et précise. J'étais certainement dotée d'un don de captivation qui faisait affluer mon entourage dans ma direction. Autrement, quelqu'un avait de l'avance sur la date du poisson d'avril -parce que je tiens à préciser qu'on n'était qu'en octobre-, et m'avait collé une étiquette dans le dos avec marqué "mère Thérésa" dessus. Ainsi tous les désespérés de la planète se tournaient vers moi. La bonne blague. Il allait sans dire ça n'était pas pour m'emballer. Évidemment, j'aimais lorsque les gens venaient aussi naturellement vers moi que moi vers eux, mais là, ça dépassait la limite du soutenable, et d'ailleurs, c'était à moi, et à moi seule, d'en décider du tracé. Du moins, en ce qui me concernait. Parce que oui, j'avais pas mal de principes dans la vie. Et oui, je soutenais pleinement l'idée que chacun doive décider pour soi, que chacun ait sa propre liberté, qu'il fasse ce qu'il veut comme bon lui semble, quand bon lui semble, et avec qui bon lui semble. Sans avoir besoin de quelqu'un d'autre pour lui mettre des bâtons dans les roues, ou le charger d'un poids de dix tonnes s'il a envie de s'envoler.

Heureusement, je m'étais levée du bon pied ce matin là. Sans quoi, je n'aurais surement pas eu assez de patience pour écouter jusqu'au bout le récit de ma camarade. Même s'il ne m'était pas vraiment destiné, je dirais que j'étais seulement un pantin sur lequel elle se défoulait, en réalité, elle ne faisait que déballer son sac à qui bon lui semblait. Et encore, je semblais tout sauf BONNE à écouter les malheurs des autres, vu la réticence que j'y mettais. J'avais déjà assez à faire ailleurs. Un pot de colle s'était juste accroché à moi, m'affligeant de sa lourde emprise. Mais je savais que le seul moyen de m'en débarrasser était de lui laisser le temps de se dissiper. Ce qui se traduisait en fait par un amas de paroles incompréhensibles qui n'étaient que l'œuvre d'un sentiment d'impuissance et d'une perte de contrôle de ses émotions qui s'échapperaient de sa bouche pendant une bonne paire de minute. Le seul soucis, c'est que cette estimation était légèrement démesurée. C'était ce genre de feinte bien préparée qui commençait comme ça: "tu as deux minutes?", et qui n'aboutissaient jamais en deux minutes. Les gens qui abusaient marchaient comme ça, vous leurs tendiez la main, ils vous arrachaient le bras. Je m'assis à côté d'elle pour l'écouter.

Pour en revenir au réel problème de la Poufsouffle, dumoins ce que j'en avais compris, c'est que quelque chose de profond l'avait fortement vexée, et je me retrouvais, je ne savais par quel putain de moyen, à tenir le bureau des pleurs auprès duquel elle venait se désencombrer de ses peines et tourments. L'histoire tournait autour d'une fille de Serpentard qui avait dû lui lancer l'une de ces mauvaises piques ou que sais-je encore qui l'avaient ridiculisée et auxquelles tout le monde était habitué ceci dit, puisque cette maison donnait souvent un certain goût pour la prétention. Ce phénomène n'était pas pour m'étonner, et bien loin de m'impressionner, car les gens qui se prenaient pour des ministres, ca courrait les couloirs, et je savais que leur valeur n'avait rien à avoir avec ce qu'ils prétendaient être. C'était un jeu d'apparence, en somme, un jeu comme un autre, et j'aimais les jeux. Ca m'amusait. Et les petits Serpys, je m'en amusais tout aussi allègrement.

Une chose était sure, la Poufsouffle n'avait l'air aussi amusée que moi.

Au bout d'un moment, j'en eus vraiment marre de l'entendre, et l'abandonnai à son triste sort. Elle s'en sortirait, je n'avais pas de doutes à avoir là dessus. D'autant plus que si ce n'était pas le cas, ça me ferait une belle jambe! Pour le moment j'avais besoin d'air. Je sortis dans le parc, contente d'inspirer une bonne bouffée de fraicheur. Je repérai un pont, et me rendis compte que je ne l'avais jamais vu auparavant. Quelqu'un s'était accoudé à la bordure, une fille. Elle avait l'air d'avoir un ou deux ans de plus que moi. Je m'en approchai et m'accoudai à mon tour.


- Ça rigole bien à l'intérieur. C'est fou comme c'est facile d'abattre quelqu'un lorsqu'on est plusieurs. C'est lâche, pervers... drôle comme jeu n'est-ce pas? D'autant plus que la foule coule des sources à Poudlard.

Je voyais son reflet dans l'eau immaculée du lac, et l'envie de la regarder réellement ne m'effleurait même pas l'esprit.


Dernière édition par Alexandra Richards le Dim 23 Déc - 14:57, édité 2 fois
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Millicent Winter


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MessageSujet: Re: Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV]   Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV] Icon_minitimeLun 16 Aoû - 15:38

L'échec était un terme qui existait. Je le savais pour l'avoir déjà entendu prononcer par la bouche de ceux qui m'entouraient, et il y avait même des définitions là dessus. Si tout le monde l'avait déjà connu au moins une fois dans sa vie, je n'étais pas victime de cette étrange maladie qui semblait s'attraper comme la peste, mais qui jamais ne m'effleurait. Et ca, c'était juste parce que ce mot, bien sale et ingrat, savait que j'étais de cette catégorie particulière qui n'a jamais prononcé cette expression depuis qu'il était sur terre et qu'il ferait mieux de passer son chemin, parce qu'il savait par avance que ce ne marchera pas avec cette personnalité. J'étais immunisée contre la défaite, que je ne voulais même pas la toucher du bout des doigts, comme s'il ne s'agissait ni plus ni moins qu'un vieux vêtement souillé par la mauvaise odeur des placards.

N'importe qui pouvait alors envier ma situation et à venir à croire que j'étais chanceuse. Mais c'était là aussi loin d'être cela dont il était question. J'étais née avec cette particularité, et ma détermination était si grande qu'il n'était aucunement question de chance là dedans. Par contre, on pouvait dire que la Poufsouffle que j'avais croisé aujourd'hui aurait eu mieux fait de s'encastrer dans le mur à mon passage au lieu de me chercher inutilement des poux; comme si je pouvais en avoir, vraiment ! Par contre, en ce qui la concernait, ce n'était pas impossible, tellement les siens avaient l'air gras. Un bon shampoing ne leur aurait certainement pas fait de mal, et ils l'en auraient remercié ! Ainsi, elle était bien prétentieuse d'avoir voulu s'en prendre à moi.

C'avait été à ses risques et périls.

Et elle en avait subit les conséquences, mais ce n'était pas non plus comme si elle ne s'en était pas doutée et qu'elle avait lancé ses remarques acerbes innocemment; car c'était loin d'être le genre de choses qu'on faisait sans réfléchir, il s'agissait plutôt de belles phrases bien tournées et façonnées jusqu'au moindre détail. Ce qu'elle avait l'air d'ignorer apparemment. Et oui, maintenant, nous n'avions pas d'autres choix que de dire que c'était tant pis pour elle !

J'avais quitté cette ambiance qui était devenue, avec les minutes, suffocante, tant de gens s'étaient pressés autour de moi pour me saluer avec un grand sourire, signe qu'ils étaient bien contents de voir leur morne journée enfin égayée. Les professeurs refusaient ce genre de confrontation et je ne doutai pas un seul instant qu'ils allaient avoir vent de mon petit numéro, car elle allait tout répéter, c'était certain; dès l'instant ou un Serpentard pouvait avoir une colle, personne ne perdait jamais une pareille occasion. Ceci dit, je ne craignais rien; ma famille avait trop de prestige, et si jamais j'écopai de la retenue, ou même la menace d'être renvoyée, en retour, cela aurait tambouriné à la porte de la directrice pour des explications. Mais je n'avais rien à me reprocher à l'heure actuelle : alors que je n'avais que dit la vérité, le blaireau qu'était cette fille m'avait insulté. Et croyez le ou non, cela faisait une grande différence.

Il y avait celle qui était piégée et celle qui ne l'était pas. Il fallait connaître toutes les combinaisons pour s'en sortir, sinon, nous étions rapidement fait comme des rats. Ce qu'elle avait du finir par comprendre, mais d'une bien mauvaise manière. Du moins, pour elle.

L'air frais était tout à fait agréable en ce moment donc, et caressait mon visage comme si lui même me félicitait de mon geste. Je fermai les yeux quelques instants pour savourer pleinement mon acte qui allait, c'était un fait, tomber aux oubliettes dans un jour ou deux. Ce n'était pas ce qui était à même de faire le tour du château, certains élèves n'étant pas là pour le voir. C'était presque commun, j'en avais conscience et dans une semaine on allait parler de ce qu'avait fait untel pour pénétrer dans la salle des profs à une heure de grande affluence et que bien entendu, cette entreprise n'avait pas marché. Alors les paupières closes, je fixai cet instant dans le temps, parce que quand je les rouvrirai, il serait déjà terminé.

- Ça rigole bien à l'intérieur. C'est fou comme c'est facile d'abattre quelqu'un lorsqu'on est plusieurs. C'est lâche, pervers... drôle comme jeu n'est-ce pas? D'autant plus que la foule coule des sources à Poudlard.

A croire que pour le moment la "fête" continuai de battre son plein dans l'école, ce qui ne pouvait que prolonger ma satisfaction. Alors, j'interrompais ma méditation et jaugeai du regard cette autre fille que je n'avais encore jamais croisé. Vous allez me dire, ce n'était pas non plus comme si je faisais réellement attention aux gens qui pouvaient graviter tout autour de moi sans arrêt. A force, on ne voit plus vraiment.

- Mais c'est pourtant quelque chose qui n'est pas prêt de cesser.

Ce n'était pas comme si cela m'émouvait outre mesure de savoir ca, car après tout, c'était ainsi que ca se passait depuis la nuit des temps. Les plus faibles n'avaient plus qu'à se résigner, car quelqu'un qui avait un moral un peu plus costaud que la malheureuse à qui j'avais jeté ce sortilège aurait gardé la tête haute et peut être alors qu'on l'aurait regardé avec respect, certains cherchant même, allez savoir, à lui venir en aide. C'était comme ca qu'on apprenait la vie, et si ses parents ne lui avait jamais fait récité cette leçon, au moins, aujourd'hui, j'avais fait une bonne action.
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MessageSujet: Re: Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV]   Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV] Icon_minitimeMar 17 Aoû - 12:42

Comme dans toute société, la communauté des élèves de Poudlard se fondait sur des rapports de force entre individus. Les rapports de force impliquaient nécessairement un gagnant et un perdant. Ainsi, la notion d’échec s’imposait en absolu. Le rapport de force est une nécessité, et je n’allais pas discuter la dessus. Toutefois, certaines personnes cultivaient un certain plaisir dans la vision de la souffrance des autres, tirant une satisfaction d’un mal ni fondé ni nécessaire. Il y avait un nom à ça, ça s’appelait le sadisme.

-Mais c'est pourtant quelque chose qui n'est pas prêt de cesser.


Sur ce point, je haussai le sourcil.

C’est ici que nos deux opinions divergeaient. Biensur, le sadisme offrait une position confortable pour celui qui y prenait goût. Mais ce n’était pas une habitude à adopter. Evidement, lorsque le petit diable est encouragé par la foule, ça y va ! On s’enlise dans la boue jusqu’au cou. Et ça continue de creuser en plus. Certes, l’exemple ici n’allait pas dans les extrêmes, il s’agissait simplement d’une boutade, sans doute impulsé par une forme de jalousie, ou de complexe intérieur. Un coup bas. Mais pour le coup, très bas.

Ridiculiser quelqu’un de la sorte devant tout le monde, c’était montrer en spectacle sa propre médiocrité. Certes, la victoire procurait un sentiment de puissance, car l’action qu’on venait d’accomplir prenait au regard des autres une certaine valeur. Mais la flatterie n’a jamais mené à la vertu, et c’est une illusion que de penser ainsi.

Je me demandai alors, du perdant ou du gagnant, qui était le plus faible des deux…

D’un certain point de vue, ma camarade n’avait pas tort. Ceci n’était pas prêt de cesser. Car la réponse, c’était sans doute… les deux. Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre. Gagnant ou perdant, tout cela n’étaient que des enfantillages. Mais le jour où les élèves arrêteraient de se faire des coups bas à longueur de journée, la vie à Poudlard deviendrait bien morose. Les bouc émissaires avaient un don pour amuser… Sauf quand il s’agissait de les réconforter en fait, et je parlais en connaissance de cause. Sans quoi ils étaient capables de se pendre du haut de la Tour d’Astronomie, ou de s’étouffer dans les toilettes du cinquième étage, où Dieu sait quoi encore !


-Oui, dis-je. Les faibles resteront faibles.

Quoi qu’il en soit, l’évènement était terminé. Et cette fille allait s’en remettre. J'espérais seulement pour elle qu'elle trouverait la volonté nécessaire pour regagner sa dignité, sans quoi il ne lui resterait plus qu'à accepter sa condition de martyre.

-Même si je trouve ça un peu facile.

Je levai les yeux sur ma locutrice. Elle était effectivement plus âgée que moi, comme je l'avais remarqué de loin. Je constatai également que le blason de Serpentard était fièrement accroché au niveau de sa poitrine. Je fus frappée par son style très clean, soigné. Pas une mèche ne dépassait de sa chevelure rousse, et son maquillage était appliqué avec une habileté admirable.

-Je suis Alexandra, me présentais-je naturellement, comme si j'avais ressenti que le moment en était approprié.


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MessageSujet: Re: Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV]   Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV] Icon_minitimeVen 20 Aoû - 16:32

Tout cela était d'une banale tristesse, mais qu'il en soit ainsi, puisque le ciel avait décidé que ce qui venait de se passer se passe. C'était comme si tout avait été prévu d'avance depuis le début, il y avait un gagnant et un perdant. Celui qui était vaincu n'était pas assez fort et n'avait plus qu'à parfaire sa technique pour essayer de dépasser le maître. Mais il y avait certaine mesure ou il était impossible de le battre tellement il était puissant. Comme moi par exemple. J'aurai pu être fière, certes de voir un élève être arrivé à son aboutissement en étant plus malin que moi, mais je trouvais que les personnes qui pensaient cela étaient tout simplement hypocrites et que leur attitude humble était loin de l'être. C'était seulement pour masquer leur rancoeur qu'ils agissaient ainsi car cela allait sans dire qu'il y avait toujours de l'amertume lorsqu'on était victime d'un cuisant échec, aussi ce n'était pas moi qui allait jouer aux bonnes perdantes. J'avais de la chance de ne pas me retrouver dans ce guêpier là.

Nombres de personnes avaient souvent prétendues qu'un jour, je perdrais de ma superbe parce qu'il y avait nécessairement plus fort que moi, tout comme il y avait plus fort que la personne capable de me battre. Tout cela, ce n'était que des sornettes, reflétant la jalousie de ceux qui jamais encore, n'avaient réussi à me duper ou à me mettre ne serait-ce qu'en difficulté. Il fallait parfois accepter de ne pas réussir à tout les coups, ce qu'ils refusaient d'admettre. Moi, je m'étais très bien accoutumé à être la plus douée à chaque fois, pourquoi ne faisaient-ils pas de même en sens inverse ? Il n'y avait aucune honte à cela ! Tant que cela ne m'arrivait pas j'étais tout à fait apte à écouter les excuses de ces gens qui avait cru dur comme fer pouvoir me tenir tête. Idée bien futile, mais si cela leur faisait plaisir, pourquoi pas ?

- Oui. Les faibles resteront faibles.

J'abaissai le menton, signe que j'acquiesçais, montrant en même temps que j'étais de son avis. Je n'allais pas plaindre cette catégorie là non plus ! Si depuis le temps, ils n'avaient pas encore compris quelle était la clé de la réussite, ce n'était quand même pas moi qui allait leur mâcher le travail ! Je n'allais pas verser une larme pour eux, alors que la situation était à mon avantage. Se serait se mentir à soi même car cela s'appliquait dans l'autre sens : les invincibles resteraient les invincibles. C'était bien dommage pour les victimes mais il fallait bien que la Terre tourne rond si nous voulions continuer dans le droit chemin de la vie ! Ce n'est sans prétention que je me trouvais bien philosophique pour le coup...

- C'est bien parce qu'ils le veulent.

Car avec plus d'efforts peut être qu'ils arriveraient à bouleverser ces vieilles habitudes, mais s'ils ne se forçaient pas, personne ne pouvait le faire à leur place. Il fallait parfois voir la réalité en face, et s'ils souhaitaient rester aveugles, c'était bien parce que la boue dans laquelle ils se trouvaient était suffisamment confortable pour vouloir bouger. Ça coulait de source mais ils étaient encore bien loin de s'en rendre compte... Grand bien leur fasse si cela pouvait leur faire plaisir !

On m'avait toujours appris à m'imposer si je ne voulais pas qu'on me marche dessus et qu'on me respecte chaque jour de mon existence et lorsque j'aurai trépassé. C'était une question d'éducation et tout le monde ne pouvait pas avoir la même sinon, cette armée ne serait constituée que de vainqueurs et l'issue ne pouvait qu'être désastreuse; tout le monde finirait par s'entretuer et ce serait la fin de l'humanité sur la planète bleue qui serait devenue bien sanglante pour l'occasion. Si on pouvait rejeter la faute sur les parents dans un premier temps, ce n'était pas plus mal finalement puisque cela évitait l'éclatement d'une grande guerre. Nous pouvions en conclure que ce n'était pas pour rien s'il y avait des classes différentes. Tout était prévu pour la survie de l'espèce humaine !!

- Même si je trouve ça un peu facile.

Mouais, elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait, elle n'allait pas me faire changer d'avis pour autant, surtout après la belle théorie que je venais de prouver à l'instant même, bien que je ne lui en ai nullement fait part. Après tout, elle pouvait bien en arriver au même point de ma réflexion si elle ruminait un peu plus là dessus. Je n'allais pas lui mâcher le travail !

J'haussai les épaules pour laisser transparaître de l'indifférence, même s'il était évident que je pensais le contraire et que ca crevait les yeux. Si déjà sa pensée divergeait de la mienne, nous ne devions pas avoir beaucoup de choses en commun, beaucoup de choses à partager...

- Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

Je devais bien avouer que j'avais bien du mal à la comprendre, mais après tout si c'était son tripe d'avoir pleins de difficultés autour d'elle, qu'elle fasse ce qu'elle veut, moi je préférais aisément que mon sentier soit dégagé. Les ronces et quelconques épines, très peu pour moi !

- Je suis Alexandra.

Je lui rendais un petit sourire pincé, mais en rien il ne voulait représenter de l'antipathie à son égard. Faire bonne figure était un point important chez moi et je ne souhaitais pas la rebuter en tirant la gueule. Cette fille ne m'avait rien fait. Pas encore du moins car Dieu seul savait ce qu'elle pouvait avoir en tête à tout moment.

- Millicent.

Je n'avais pas évoqué mon patronyme. Elle devait déjà le connaître et je n'allais pas le rabattre inutilement à ses oreilles. Oui, je savais faire preuve de beaucoup de tact !
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MessageSujet: Re: Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV]   Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV] Icon_minitimeDim 23 Déc - 22:43

« Si toutes choses deviennent naturelles à l’homme lorsqu’il s’y habitue,
seul reste dans sa nature celui qui ne désire que les choses simples et non altérées. »

Ainsi, l’habitude est la cause première de la servitude volontaire… blablabla. Dans cette discussion toute boétienne, Millicent incarnait la figure même de la petite peste par excellence, du tyran à l’échelle de Poudlard. « pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple » m’avait-elle demandé. Oui, pourquoi se refuser à s’incliner devant l’humiliation ? alors que c’est tellement plus simple de subir les choses. Je haussai ironiquement le sourcil. Parce que le refus impliquerait un changement, un renversement des valeurs ? Mais on n’est jamais à l’abri du changement, mon ptit.

- C’est très simple. Pour éviter à la vie de devenir compliquée.

Compliquée pour soi, en ce sens. Si l’on s’en tenait aux propos de la vert et argent, faire simple revenait à fermer les yeux sur ce qui ne devrait pas être, sombrer dans l’ignorance, l’illusion et la passivité, à l’origine de tous les maux. Or, il n’y a que les masochistes, les peureux et les ignorants qui souhaitent être dominés. Au contraire, il fallait faire face à la réalité pour prétendre à en prendre le contrôle, que la jeune poufsouffle avait perdu. Ce qui s’est passé s’est passé et je savais ce que Millicent pensait à ce moment là : « Ca lui apprendra ». Bon, certes.

En fait, plus la discussion avançait, plus je me rendais compte de la banalité d’une telle situation. Le ridicule ne tue pas et ce qui ne tue pas rend plus fort, si bien que je ne me faisais pas tellement de soucis pour ma camarade. Elle allait bien s’en remettre. En fait, s’apitoyer sur le sort de cette fille n’avait pas plus d’intérêt pour Millicent que pour moi.

D’ailleurs, elle devait trouver ça bizarre que je vienne la voir pour lui chercher des noises, alors qu’on ne s’était jamais parlées auparavant et qu’en outre, elle était plus âgée que moi. Avec cette tendance à vouloir rajouter mon grain de sel parfois, je devais quand même paraître étrange, voire lourde ? Nan, ça aurait été le pied. Et mon intention n’était pas de l’ennuyer, loin de là. J’évitais toutefois de lui faire part de mes élucubrations sur la tyrannie. Lancée dans un sujet aussi vaste, j’aurai pu passer des heures à déployer mes idées. Il suffisait seulement de me tendre la perche pour qu’une profusion de pensées se libère. Alors, je préférais m’abstenir. Pour le bien de la communauté.

Il ne me restait plus qu’à m’intéresser maintenant à ce qui m’importait vraiment. A savoir la personne en face de moi, sur qui je ne connaissais pas grand-chose. A part son prénom, et sa conception de la loi du plus fort peut-être. Chaque élève à Poudlard renfermait un monde à part entière. Chaque être humain avait sa part de mystère. Pour moi, l’internat était une sorte de gigantesque maison qui affluait de personnalités diverses à decouvrir, plus ou moins compatibles les unes avec les autres. J’avais même élaboré une théorie sur les critères de compatibilité. Je vous en toucherai peut-être un mot une autre fois… peut-être pas. En tout cas, une telle théorie passait d’abord par une certaine connaissance de soi. Avant de savoir ce qui nous plait où non chez les autres, il fallait savoir ce qui nous plaisait à nous même.

Dans la rencontre avec autrui, il était possible de trouver des points communs, indépendamment d’une vision du monde propre à tout un chacun, relatif à son passé, à l’éducation qu’il avait reçu… Se retrouver dans le regard et les propos de l’autre était une expérience plaisante.

En ce qui concernait Millicent, je remis vite en cause l’éventualité d’une telle expérience. Je relevais déjà un ego démesuré dans son caractère. Son attitude, ses sourires pincés, sa manière de prendre soin de son image, et son air légèrement hautain m’inspiraient une incontestable confiance en soi. Il en fallait peu pour affirmer que cette fille avait une haute image d’elle-même. Elle était une serpy à l’état pur, et ça crevait les yeux. Mais oncle Sam m’avait toujours appris à remettre en question les préjugés que je pouvais avoir. Quoi qu’il en soit, on ne s’ennuyait pas avec ce genre de personnalité. Et la confiance en soi était à mes yeux n’était pas nécessairement un défaut. Même si nos opinions divergeaient en de nombreux points, la discussion était justement plus ouverte ainsi.

- Millicent… Millicent Winter? Ah, c’est toi la fille qui…

Euh… je m’arrêtais là car, tout compte fait, je ne savais pas quoi dire. C’est vrai, je n’avais pas l’habitude de fréquenter les roux. Non pas que je dénigrais les roux, je n’avais aucun problème avec les roux, d’ailleurs vu la manière dont ses cheveux étaient coiffés, j’étais très mal placée pour leur trouver un quelconque défaut. Mais c’était un simple constat. Alors, vu que je ne savais pas quoi dire, je continuai…

-Oui, enfin, j’ai entendu parler de toi.

J’étais fière de mon propos, car, à vrai dire, il sonnait un peu comme si je détenais des infos, des ragots croustillants sur elle. J’étais certaine que, d’après ce que j’avais compris, Millicent aimait bien être au centre de l’attention. Je sentais que j’allais m’amuser.



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Millicent Winter


Millicent Winter
Élève de 4ème année



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MessageSujet: Re: Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV]   Il y a des chats qu'il vaut mieux ne pas fouetter [PV] Icon_minitimeVen 28 Déc - 14:12

J’émis un petit soufflement agacé parce que je n’étais pas une adepte de ces personnes qui jouaient avec les mots, les tournaient er les retournaient dans tous les sens pour développer leur signification alors qu’il m’était d’avis qu’un chat resterait un chat quoi qu’il arrive pour en donner un exemple et qu’une autre appellation un peu plus élaborée n’y changerait rien, à part pour passer pour un prétendu intellectuel qui finalement ne savait pas grand-chose. Je voyais d’ici les âmes bien-pensantes me considérer dès lors comme une simplette, parce que sous prétexte que j’aimais bien en arriver directement au fait sans faire de détour cela faisait de moi quelqu’un de peu intéressant. Jusqu’à maintenant, c’était pourtant comme ça que j’avais fonctionné et ne m’en portais pas plus mal, alors à quoi bon vouloir agir autrement ? Le jugement de ces personnes là n’avait bien que peu de valeur pour moi : c’était ma propre vérité qui comptait et elle seule, et ça ne comptait pas changer de sitôt. Et puis quand bien même… Pouvais-je me plaindre d’évoluer dans un environnement compliqué et difficile alors que mon petit monde était régit sous les ordres que je distribuais au gré de mes envies ? Justement, il n’y avait en cela rien de plus simple, alors tous ces raisonnement qui m’apparaissaient comme n’être que totalement parasite en devenait ainsi sans grande importance…

Je me présentais à mon tour rapidement, surtout pour la forme, parce que je partais du principe que toutes les personnes qui avoisinaient mon âge avait déjà entendu parler de moi, et en cela, cette Alexandra n’avait pas dû passer au travers, même si de mon côté, je n’arrivais pas tellement à la resituer. Oui peut être nous étions bel et bien croisées plusieurs fois, mais rien était moins sûr. Je commençais à douter et me dire que je l’avais peut être seulement confondue avec une autre personne. Tant qu’elle n’était pas un pleurnicheuse qui venait me gémir ses bons principes dans mes pattes, très franchement, tout cela m’était bien égal.

- Millicent… Millicent Winter? Ah, c’est toi la fille qui…

J’eus un petit sourire pour l’encourager, désireuse dans savoir un peu plus. Mis à part le spectacle que j’avais offert un peu plus tôt, comment m’avait-elle connu, par quel biais, quel fait d’actualité me mettant en scène ? En tout cas, même si ce n’était pas étonnant, je n’étais pas mécontente de l’entendre prononcer mon patronyme comme si le prénom de Millicent ne pouvait qu’influer que Winter à sa suite.

- Entre autres, parce que je ne voyais pas vraiment où elle voulait en venir, mais je pouvais comprendre son désarroi. Ce n’était pas tous les jours qu’on se retrouvait à discuter avec l’une des pointures de Poudlard !

-Oui, enfin, j’ai entendu parler de toi.

Je pinçai les lèvres devant le manque apparent de conversation de cette fille, et pour tout dire, je ne voyais pas tellement l’intérêt de rester plus longtemps en sa compagnie à disserter sur la pluie et le beau temps alors que les belles paroles qu’elle m’avait servie tout à l’heure m’apparaissaient comme être sans consistance après cette remarque d’une pertinence et d’une logique sans égal. Bien sûr qu’elle avait entendu parler de moi, on avait entendu parler de moi avant même mon arrivée à Poudlard, j’en étais certaine ! Je ne pus m’empêcher de me sentir hautement supérieur à cette fille, qui si en soit n’avait rien fait de mal, me semblait être soudain tellement fade et transparente qu’elle disparaissait dans mon ombre. Etait-ce pour autant une raison de lui faire la misère ? Non, je pouvais bien lui accorder cette fleur, après tout, j’avais déjà eu ma vengeance aujourd’hui, ce qui m’avait permis de retrouver ma bonne humeur, elle pouvait s’estimer être chanceuse, parce que je n’avais pas spécialement le désir particulier de me friter avec elle, parce que j’étais déjà rassasiée de ce point de vue là.

- Ça ne fait aucun doute
, lui confirmai-je la voix chantante, et puis, ça ne fait que commencer…

M’arrêter en si bon chemin sur la route de la gloire et du succès ? Quelle folie !

Sur cette pointe de mystère, je me dis qu’il n’y avait pas meilleure moment pour prendre congé de ma camarade ; après tout, je ne la connaissais ni d’Eve ni d’Adam, nous n’avions rien de plus à nous dire et puis le besoin de solitude passé, j’avais à présent envie d’aller retrouver mes amies en salle commune qui elles, ne manqueraient pas de me flatter comme il se devait.

- Alors ouvre bien les yeux et les oreilles, Alexandra. A plus tard ! Je lui fis un petit signe d’une main parfaitement vernie.

Parce qu’après tout… pourquoi pas ? Je ne pensais pas la reconnaître dans les couloirs au milieu des autres élèves parce que pour moi son visage était trop commun et sans distinction particulière pour en retenir avec certitude les traits. Mais j’imaginais que c’était comme ça avec les gens dont on ne savait pas dans quelle case les ranger, cette catégorie de personne dont elle faisait partie, parce que je n’avais pas su définir si cette fille me plaisait par son répondant sans être insultante ou si tout cela n’était justement qu’illusions et ne méritait pas que l’on s’arrête plus longuement dessus.

Au bénéfice du doute d’une prochaine rencontre.
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