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La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K.

 
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 La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K.

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Alistair Callaghan


Alistair Callaghan
Élève de 4ème année



Masculin
Nombre de messages : 432
Date d'inscription : 17/10/2011
Célébrité : Robert Sheehan

Feuille de personnage
Particularités: Mon crapaud est magique... *regard mystérieux*
Ami(e)s: Daisy, la plus fun qui soit ; Adam, le meilleur de tous !
Âme soeur: Mon âme et ma soeur sont deux choses distinctes; mais en aucun cas je ne confierais mon âme à ma soeur.

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MessageSujet: La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K.   La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K. Icon_minitimeDim 10 Fév - 16:55

La revanche est un plat qui se mange froid, certes, mais elle demande aussi une certaine dose de talent de chance, et comme j'étais perspicace, il ne me fallut pas bien longtemps pour comprendre que tous les éléments étaient réunis pour assurer mon succès. Lizzie était là, au milieu de sa basse-cour qui jasait et roucoulait à chacune de ses paroles, tandis qu'elle s'amusait à distiller ses petits secrets et ses potins pour se rendre encore plus intéressante aux yeux de ses amies et de ses amis qui, eux aussi, nombreux, gravitaient autour du canapé où elle trônait. Bien sûr, elle était jolie, mais d'une beauté tellement plus plastique et tellement moins charmante et mystérieuse qu'Ivy que je ne pouvais pas la trouver belle. Mais j'imagine qu'il n'en fallait pas plus pour mes comparses de sixième et septième année. Le fait est que plus je prenais de la distance avec Ivy plus je m'en prenais à ses sœurs et à mon frère - sorte de de retour des choses ou d'équilibre étrange, sans doute, mais je ne me posais pas vraiment la question. Nous avions toujours mis un point d'honneur, avec Ivy et Adam, de leur rendre la vie la plus terrible qui soit, comme une croisade, et maintenant que le trio était (momentanément) dissous, je me sentais le seul héritier de cette noble tâche. Donc, j'y travaillais d'arrache-pied.

Lizzie était au centre de la pièce, éclairée par un feu crépitant dans la cheminée. Adam et moi, nous étions un peu plus loin, en retrait, dans l'ombre, et je m'étais caché derrière mon gros livre de Métamorphose que j'avais posé ouvert et debout devant moi, pour mieux espionner. Je savais que d'où elle était elle ne pouvait pas me voir, et Adam, qui avait saisi toute l'importance de la situation, était installé derrière le gros livre et ne bougeait pas - il ne bavait même pas, c'est dire l'importance de la mission. A vrai dire, je m'inquiétai même un peu et je le tâtai du bout des doigts de temps en temps pour vérifier qu'il ne s'asséchait pas trop, car c'était dangereux pour lui. Il y avait dans la salle commune des Vert et Argent un peu de monde car c'était l'heure de l'étude - je n'étais pas le seul installé sur la longue table où on faisait nos devoirs - mais personne ne parlait ou ne se remarquait trop, hormis donc le groupe des sixième et septième années qui caquetaient devant la cheminée en s'imaginant sans doute que leur aînesse leur donnait tous les droits - quelle jolie bande d'idiots sans cervelle. Il y avait probablement, dans les gros fauteuils de velours vert, des gens qui n'étaient pas de la troupe mais les pauvres, ils étaient bien obligés de subir ceux qui faisaient leurs intéressants, Lizzie Valmont au premier rang.

Le moment n'aurait pas pu être mieux choisi. L'humiliation, chez les aînés Valmont et Callaghan, s'approchait du crise de lèse-majesté, encore plus quand l'acteur de cet humiliation était une certaine Iphigenia et un certain Alistair. Mais quelle humiliation totale quand en plus elle était devant leur foule d’admirateurs, tous plus bêtes les uns que les autres!

Me décidant tout d'un coup, je me mis à donner à Adam des petits coups de doigts, pour le sortir de sa torpeur - il avait les yeux tellement écarquillés en direction de Lizzie que j'avais presque peur qu'ils jaillissent de leurs orbites et tombent sur la table comme des billes.


- Dis donc, ça va être l'heure d'aller chasser quelques mouches, mon ami.
- Crô-ah?! (pourquoi tu me parles de ça alors qu'on est en pleine mission?)
- Mais parce que je m'inquiète de ta santé et que je me dis que quelques mouches bien grasses... Ou quelques vers de terre bien juteux... J'ai entendu Meryl Kelsey qu'elle avait trouvé une vieille sale infesté de cloportes! C'est croquant ça, tu les aimes, n'est-ce pas?

Gagné : se détournant du triste spectacle que nous offrait la sœur Valmont, Adam s'était mis à trépigner sur place, à savoir qu'il sautillait en rond et poussait des petits croassements hystériques tout en sachant qu'il ne devait pas trop se faire remarquer, donc il essayait d'être discret, donc il se concentrait, mais il avait faim, et il avait envie de belles mouches bien grasses et compagnie, donc.... il bavait.

Et c'était là le but de ma petite expédition, si tant est que vous n'ayez pas encore compris où je voulais en venir.

Je continuai de lui murmurer toutes les merveilles que nous allions chasser pour son festin de roi des crapauds, jusqu'à ce que je vienne à cours d'idée de nom d'insectes - et pourtant j'en connaissais un rayon - et qu'Adam se soit transformé en véritable machine à bave. Heureusement que j'avais pris soin de ranger mes devoirs, car il y avait une petite flaque qui se formait sur la table, dans laquelle il pataugeait gaiment.

Lui murmurant que son repas n'allait pas tarder si il se montrait coopérant, j'attrapais alors mon crapaud en écrasant un peu sa tête dans ma paume histoire qu'il ne puisse pas baver allègrement et me mis à quatre pattes - je ne sus comment interpréter le fait que les élèves autour de moi remarquèrent mon petit manège sans s'en formaliser. Est-ce que je faisais si souvent que ça des choses étranges?! Sans doute - et me faufilai jusque dans le centre de la pièce, prenant bien garde à rester dans l'ombre des fauteuils et des canapés que projetaient au sol les flammes joyeuses de l'âtre. Tous bien pris dans leur conversation qu'ils étaient, ils ne se rendirent compte de rien, les ânes, et je me postai pile derrière Lizzie, puis regardai Adam. Posant un doigt sur mes lèvres - il était capable de croasser d'excitation, je le connaissais assez - je lui fis clairement comprendre que c'était à lui de jouer maintenant et doucement j'enlevai ma main de sa bouche, alors qu'il avait les joues toutes gonflées parce qu'il se retenait de baver partout - et pour ceux qui le connaissaient bien, c'est à dire Ivy et moi, c'était un véritable exploit adamesque. Lentement, je levai ma main, celle qui tenait Adam, et je pris bien garde à ne pas faire de geste brusque pour qu'on ne me remarque pas, même si le dossier me cachait ; Adam s'agrippait, immobile, à mes doigts, et je n'eus à qui donner une petite pression pour que, une fois au-dessus de la tête de Lizzie qui continuait à pérorer comme une crécelle, il ouvre sa bouche et largua tout un paquet de bave bien gluante sur la chevelure de la demoiselle.

Aucun des scénarios de fin du monde ne valait celui-là : Lizzie hurlante et bondissante qui se tenait le cheveux et qui maudissait la terre entière, et ses pauvres fidèles, partagés entre le rire - qui leur aurait valu d'être reniés - et la compassion - qu'il ne savait pas comment exprimer puisque la pauvre fille ressemblait à une furie croisée à une goule en colère. A part des "Alistaaaaaaaaaaaaaaair, je vais te tueeeeeeeeeeeeer" hystériques, elle ne disait rien de telligible, et je me relevai de ma cachette un petit sourire nonchalant au lèvre, posant Adam sur mon épaule qui, et il avait bien raison, coassait en continu dans un long "Croahahahahahahaha" satisfait et moqueur.

Au milieu de cette cacophonie, j'entendis un petit rire discret dans mon dos et je me retournai - oh, pour ce qui était de rallier des gens à ma cause, j'étais toujours preneur! - pour voir une fille de ma classe, la Polonaise toujours dans son coin, avec des yeux plutôt remarquables.

Comme Lizzie allait mettre du temps à se calmer et que je savais qu'elle ne m'attaquerait pas tout de suite, parce qu'Ivy et moi on lui faisait peur et qu'elle s'y prenait toujours à deux fois, j'allai pour m'installer à côté de... Voyons... Un nom étrange. Daphne? Elle dessinait, visiblement, malgré la pénombre dans le coin où elle se trouvait.


- C'est joli, dis-je après un regard, prenant mes aises. C'est même plutôt très bien fait, me corrigeai-je moi-même.

Pendant ce temps, j'avais déposé Adam sur mes genoux et je sortis - enfin, le pauvre, je n'allais quand même pas être si cruel avec lui! - ces fameuses grosses mouches que je lui avais fait miroiter d'une petite boîte en fer toute cabossée et lui en donnait trois, qu'il attrapa habilement après s'être agrippé à ma main comme un mendiant et avoir lancé une sérénade de croassement hystérique. Puis, heureux, il s'installa sur mes genoux et se mit à mâchouiller ses mouches, dans un "miamgnmmhmmmmmiamgnmm" de contentement, ses yeux jaunâtres louchant sur ma voisine.
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Daphne Kasperek


Daphne Kasperek
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MessageSujet: Re: La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K.   La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K. Icon_minitimeMer 20 Fév - 16:10

C'était à coups de crayons que je l'attaquais pour l'instant à défaut d'avoir trouvé une autre solution pour me passer les nerfs que lui enfoncer le même crayon que je laissais rageusement parcourir sur le papier sur lequel il s'accrochait, dans ses narines en espérant très fort que cette insupportable oie qui se prenait pour une reine de basse-cour l'avale et s'étouffe avec. Elle se faisait remarquer tous les jours dans la salle commune, mais après ses moqueries de la veille, c'était devenue une répulsion plus que physique : je n'entendais plus qu'elle, je ne voyais plus qu'elle, et j'en étais même venue à me faire le réflexion que la salle commune des Serpentard, sous le lac de l'école ne pouvait pas être mieux placée et que j'allais faire exploser les parois pour inonder la pièce lorsqu'elle s'y trouverait à l'intérieur comme maintenant, si seulement j'avais connu un sort assez fort. Et qu'en attendant la seule chose que j'avais à la main pour me défouler, ce n'était pas ma baguette magique mais mon crayon et ma feuille. Mais elle pouvait être sûre que je n'allais pas la rater quand même...

Cela remontait à hier, lorsqu'elle avait tenté de reproduire mon accent devant ses autres camarades de dortoir en le singeant du mieux qu'elle pouvait, au moment même où j'étais passer pour rejoindre ma propre chambre pour poser mes affaires de la journée. Comment ça, elle pouvait s'être moquée de quelqu'un d'autre, des Serpentard polonaises, elles étaient en petit comité ici, et je savais que ce n'était pas d'Ana dont il était question puisqu'elle parlait bien mieux l'anglais ! Je l'avais aussitôt insulté, parce qu'elle était conne ; elle avait rit encore plus – quand je perdais mes moyens, les consonances de ma langue natale étaient de plus en plus prononcées – accentuant en même temps leur hilarité – je leur avais lancé les pires gros mots mais qu'elles ne comprenaient pas car ils coulaient bien plus facilement dans ma bouche et que lorsque je perdais
encore plus mes moyens, je ne faisais plus vraiment d'effort pour m'exprimer dans un anglais potable, mais au lieu de se sentir vexées, les éclats de rires avaient envahit toutes la pièce et j'avais regagné mon lit tout en essuyant des larmes de rage une fois le dos tourné parce que j'étais fière de là où d'où je venais et que ne pas être prise aux sérieux au bout de plusieurs années à Poudlard me donnait juste l'envie de l'étrangler avec ses propres cheveux !

Elle se tenait au centre de la salle commune, l'endroit où de n'importe quel angle, elle pouvait être remarquée, et j'avais un angle de vue direct sur la scène dans mon coin à l'écart des autres, et si je n'étais pas en train d'écrire ou de prononcer des incantations destinées à la faire devenir chauve mon stylo opérait les gestes que je lui ordonnais, devenant la plus redoutable des baguettes magique car la beauté de la fille assise dans son fauteuil de choix se retrouvait mise à mal par les défauts que je lui dessinais en creusant ses joues et les noircissant à la mine, allongeant son nez et grossissant ses oreilles au gré de mes envies, l'enlaidissant comme si le Magicobus lui était passé sur la tête, parce que c'était le principe même de la caricature.

Rien ne pouvait m'arrêter dans ma frénésie : c'était mon unique moyen de vengeance et potentiellement un outil de pression si je la menaçais de faire passer le dessin, une fois terminé dans les rangs de la salle de sa salle de classe et cette action m'était bénéfique autant qu'à chaque fois que je rajoutais un trait sur le papier, c'était un peu plus rageusement que la fois précédente ; ses cheveux avaient l'air bien gras sous le gris de la mine ! La scène était aussi pitoyable que cela faisait plusieurs minutes qu'elle était figée, la princesse donnant de faux espoirs à tous les garçons éparpillés à ses côtés et je ne les quittais du regard que le temps d’apposer de nouveaux éléments dans mon croquis, et concentration ou pas concentration, je remarquais tout de suite l'ombre qui passa derrière elle, m'interrompant dans ce que j'étais en train de faire, car sa position discrète montrait que la silhouette cherchait justement à ne pas se faire remarquer, et il me fallu une ou deux secondes de plus pour comprendre que c'était une cible commune que nous visions, donc que ça m'intéressait, même si c'était une vengeance par procuration ! D'où j'étais on ne pouvait pas vraiment me voir, alors je ne retins pas mon sourire lorsque je vis le garçon faire glisser son crapaud sur les cheveux de mon ennemi...

Elle se figea dans une expression d'horreur, pas longtemps, mais assez pour que j'en retienne l'air principal, et si pour l'instant je me délectais en riant à gorge déployée parce qu'elle était aussi frétillante que le crapaud, je n'allais pas manquer d'ajouter sa bouche tordue et de travers sur mon esquisse ! L'idée avait été tellement simple et banale qu'elle en était en fait brillante, même si tout ne monde ne devait pas partager cet avis à en croire la victime qui était remontée en trombe dans la salle de bain des dortoirs pour faire disparaître la bave de ses mèches brillantes, ce qui avait largement laissé le temps au garçon et son animal de revenir sur leurs pas. Je savais que c'était Alistair parce que nous étions tous les deux en troisième année et que peu d'élèves avait pour animal de compagnie une bête telle que celui à qui il était en train de donner... je l'avais regardé s'asseoir et à présent lui offrir son repas sans chercher à le faire sans être vue. Mon regard croisa le sien seulement lorsqu'il parla :

- C'est joli. C'est même plutôt très bien fait.


Devant moi étaient étalées toutes mes affaires pour dessiner, dont la caricature. De douces flammes de fierté vinrent lécher mon cœur, le réchauffant sans le brûler, parce que moi aussi j'étais contente de ce que j'avais fait et je le pris entre mes mains le temps de le lui tendre pour qu'il puisse mieux en observer les détails, les épaules plus droite et la poitrine plus en avant, prête à recevoir, et je l'espérais, de nouveaux compliments.

- Je trouve aussi qu'elle est mieux comme ça, soutins-je en pointant mon doigt sur le nez interminable qui cassait la symétrie du visage. Quand j'imaginais l'autre essayant désespérément de laver sa honte avec plusieurs shampoings, je la voyais avec la même tête que sur le parchemin maintenant ! Je peux en faire d'autres, ça ne me dérange pas, insistai-je parce que je voulais son approbation, tout en me faisant mousser au passage, parce que j'étais ravie d'avoir quelqu'un avec qui partager mon aversion pour cette Serpentard : il devenait tout de suite amical et me déliait la langue pour pouvoir médire mieux contre elle.

Son crapaud qui gazouillait sur ses genoux attira mon attention à cause des drôles de bruits non identifiables qu'il faisait lorsqu'il mastiquait ses insectes. Il avait d'immenses yeux qui brillaient et qui au lieu de me faire gémir avec répulsion m'attiraient et m'empêchaient de m'en détacher avec les miens.

- C'est trop cool ce qu'il vient de faire ton crapaud, je veux bien que tu me le prêtes pour faire pareil avec certains, ricanai-je, car il y en avait à Poudlard, des gens auxquels je voulais faire subir le même traitement !

Sans attendre d'accord ni de la part de l'un, ni de l'autre, je pris une des dernières mouches qui n'avait pas été gobée pour la donner à l'animal, curieuse d'observer quelle allait être sa réaction si je la lui tendait directement dans les mains tout en lui grattouillant le cou du bout de l'ongle. A la maison en Pologne à la fin de l'été il y avait toujours plein de crapauds tout prêt des zones les plus humides alors avec Delilah on s'amusait toujours à les attraper pour jouer avec et on les relâchait ensuite avant de rentrer en s'essuyant vite fait nos mains dans nos vêtements. Je savais pas pourquoi tout le monde trouvais ça dégoûtant et pourquoi ça leur faisait peur, parce qu'il avait rien vraiment de très effrayant même si il était baveux, mais bon je m'en fichais de me salir, c'était tellement mieux d'être dehors qu'entre quatre murs et la compagnie des crapauds et autres insectes qu'on trouvaient partout parce que les champs en étaient infestés et donc qu'on avait l'habitude et que ça nous émouvait pas plus que ça, à celle de
l'autre. Comme on avait pas d'animaux, on disait toujours que c'était les nôtres on leur construisait des cabanes et on leur donnait à manger c'était bien plus drôle que de tourner comme un lion en cage entre le lit et la commode... On s'occupait des heures comme ça, on ne voyait pas le temps passer quand on s'amusait dehors et parfois je voyais que Delilah ne se souciait plus de rien et qu'elle oubliait, ensuite qu'elle faisait mine d'oublier. Jusqu'à ce que ce soit moi qui décide quand est-ce qu'on devait rentrer pour aller se coucher...

- Lui aussi je pourrais le dessiner, je dessine tout, lui appris-je parce que ça me chauffait le bout de la langue et que tant que ça ne sortait pas, ça allait me trotter dans la tête et à présent que je l'avais dit, j'avais encore plus hâte de prendre une nouvelle feuille et mon crayon pour m'y mettre ! Et ça, je lui montrais la caricature, on pourra le mettre sur le panneau d'affichage de la salle commune, suggérai-je, le sourire mauvais sur les lèvres.

Je me tournais pour me mettre en face d'Alistair et son copain collant et la bouche légèrement entrouverte, déterminais une première ébauche de la future œuvre.
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Alistair Callaghan


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Âme soeur: Mon âme et ma soeur sont deux choses distinctes; mais en aucun cas je ne confierais mon âme à ma soeur.

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MessageSujet: Re: La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K.   La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K. Icon_minitimeJeu 28 Fév - 14:58

Citation :
L'idée avait été tellement simple et banale qu'elle en était en fait brillante
Merci merci La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K. 202861


Il y avait quelque chose de particulièrement jouissif de voir toutes cette agitation, provoquée par un simple petit crapaud un peu trop... baveux, perturber l'ordre bien établi de la basse-cour de Serpentard. Lizzie, après avoir hurlé une bonne dose de noms d'oiseaux et s'être lamentée et plainte à tout le monde, pendant que sa garde rapprochée tentait désespérément de limiter les dégâts - mais j'étais prêt à parier qu'il y en avait dans le lot qui riait sous cape - était allée en trombe dans la salle de bain, pour se laver de la crasse autant de que de l'humiliation subie. Et voilà que la situation devenait bien étrange, car tous alors me regardèrent en chien de faïence, moi qui étais allé m'assoir tranquillement un peu plus loin et qui m'affairais à nourrir mon brave compagnon qui l'avait bien mérité. Mais personne n'osait rien : chez les gens comme Lizzie, Fergus et compagnie, on promet beaucoup et on sait faire miroiter assez pour aveugler les gens, mais quand il s'agit d'agir... C'est une autre paire de manches. Et puis, sans leur leader, qui elle-même n'avait pas réagi dans ma direction... Ah ah ! Une fois n'est pas coutume, mais je me sentais le maître du monde, et je regrettais fortement qu'Ivy ne soit pas là pour admirer ma jolie victoire, écrasante comme il le fallait. Sur mes genoux, Adam ronronnait à moitié en mâchouillant ses mouches et je savais parfaitement qu'il était aussi content de moi - je le comprenais toujours. Je lui lançai un regard attendri - celui-là même que je n'aimais pas chez Ivy quand elle le regardait parce que j'avais parfois l'impression qu'elle aurait pu le préférer à moi ! Bien sûr qu'Adam était merveilleux, mais quand même. - tout en lui frottant le dos de mon doigt replié - il adorait qu'on lui fasse ça, j'imagine que c'était un peu comme les chats quand on les grattouillait sous le cou.

Ce qui jouait en ma faveur, et ce aussi pourquoi j'étais fier et serein après mon petit coup, c'était tout ce que Lizzie avait déjà subi de ma part - et d'Ivy, et d'Adam. J'ignorais la raison qui les motivait eux - la jalousie, peut-être - mais depuis que nous étions amis, depuis que nous formions un trio inséparable et surtout secret qui n'avait besoin de rien d'autre pour exister, nos aînés, ou les plus audacieux tout du moins car par exemple Broderick ne prenait part à rien de ce genre, s'étaient mis dans la tête de contrecarrer chacun de nos plans dans le but, sûrement, de dissoudre notre alliance. Quelle bêtise! Il n'y avait rien ni personne qui ne pouvait briser nos liens... Du moins jusqu'à Poudlard. C'était peine perdue, un combat bien vain, mais comme nous en rions dans notre coin, à les voir s'acharner contre nous et espérer gagner, alors que jamais ils n'allaient y parvenir! Ils l'avaient compris petit à petit, mais ne renonçaient pas pour autant - par fierté sans doute. Mais en tout cas, ils avaient également appris à nous craindre : ils savaient de quoi nous étions capables. Et ce n'était pas parce que nous étions liés par le sang que nous allions nous retenir de nous défendre. Fergus et Lizzie et les autres étaient tous les mêmes pour moi, je n'avais jamais ressenti un quelconque lien particulier avec les gens de ma famille, que ce soit même pour ma mère ou mon père. Ils me semblaient des pions plutôt qu'autre chose, et ils me semblaient dépassés aussi, par la vie et les évènements, alors que je me sentais moi à l'aube de quelque chose de grand. Les seuls attachements particuliers que j'avais étaient pour Ivy, qui elle était tout à la fois, ma soeur, mon âme, mon double, et pour Adam, ce petit être bien particulier, si banal en apparence mais sans lequel je me serais senti bien... démuni.

Quand ma voisine, Daphne, leva sa feuille pour me la tendre mieux, je sentis Adam piétiner un peu mes genoux, parce que lui aussi avait envie de voir, mais comme il était encore en train de déjeuner, je le connaissais trop bien : il allait baver, et je doutais que Daphne soit très heureuse que mon crapaud bave sur son dessin, même si il venait de prouver qu'il pouvait baver pour la bonne cause. Je saisis la feuille en la maintenant à bonne distance de mon crapaud, l'observant plus attentivement. Les traits de la caricature étaient vraiment bien croqués, elle avait repéré les imperfections de Lizzie pour les faire ressortir, et ça ressemblait tellement à Lizzie que je ne retins pas un petit ricanement de plaisir.


- Je trouve aussi qu'elle est mieux comme ça. Je peux en faire d'autres, ça ne me dérange pas, expliqua-t-elle avec fierté.

Je lui lançai un regard : apparemment j'avais flatté son ego, à en juger son regard brillant et la manière dont elle s'était redressée. Mais comme j'étais plutôt content d'avoir trouvé une alliée contre la bêtise de nos aînés, je décidai de ne pas céder à ma première envie, à savoir de me moquer d'elle un peu parce que je n'aimais pas les gens qui s'y croyaient trop - ils me faisaient penser à Fergus - mais plutôt de rentrer dans son jeu. Et puis, depuis le bal avec Millicent, j'avais commencé à me rendre compte que les filles dégageaient quelque chose de particulier qui m'intéressait de plus en plus, et Daphne ne dérogeait pas à la règle. Elle était menue et bien faite et j'aimais ce gabarit - comme Ivy -, ses cheveux étaient beaux, son visage était bien fait et ses yeux brillaient comme des pierres précieuses. D'ailleurs, j'avais un peu du mal à en détacher les miens.


- C'est trop cool ce qu'il vient de faire ton crapaud, je veux bien que tu me le prêtes pour faire pareil avec certains.

Hmm... Aussi sympathique que m'était Daphne, il aurait fallu me passer sur le corps pour que je "prête mon crapaud" à quiconque. Piqué dans mon estime - et surtout dans son estime à lui - je dis un peu plus froidement que je lui avais adressé mon compliment :

- Je ne prête pas mon crapaud, et il s'appelle Adam,
ajoutai-je pour appuyer sur le fait qu'il n'était pas un simple objet baveur mais un être à part entière. A ces mots, il leva vers moi ses yeux jaunes et globuleux et j'y lus de la reconnaissance. Mais ma camarade de classe eut alors un geste qui, pour le coup, ne ressemblait à aucune des réactions habituelles des gens : elle attrapa une mouche qui restait dans la petite boîte en fer et la donna à Adam - qui se jeta dessus et avec tant de ferveur qu'il saisit entre ses pattes le doigt de Daphne pendant quelques instants, avant de le relâcher et de mâchouiller avec vigueur. Puis elle le grattouilla à son tour, et quelle ne fut pas ma surprise de ne voir aucune trace de dégoût sur son visage. Allons bon ! ... Mais on sera ravi, lui et moi, de renouveler notre petite expérience pour te venger de ceux qui t'embêtent. Il y en a beaucoup ?

Je lui lançai un regard à la fois entendu et complice : elle l'ignorait sûrement, mais par ce geste amical envers mon crapaud, elle venait de sceller notre amitié. Je n'avais d'intérêt que pour les gens qui respectaient Adam autant que moi, car c'était là la preuve de leur intelligence. Et croyez-moi, il y en avait peu.

- Lui aussi je pourrais le dessiner, je dessine tout. Et ça, on pourra le mettre sur le panneau d'affichage de la salle commune.

J'éclatai de rire : l'idée était parfaite, et j'allais très certainement la mettre à exécution, mais il fallait attendre que les sbires de Lizzie ne soient pas là, sinon, la caricature n'allait pas avoir une très longue vie.

- T'as raison, et je suis sûre que ça lui fera un grand plaisir, me moquai-je avec satisfaction. Allez Adam, c'est à toi maintenant, montre comme tu es beau !

Le pauvre petit animal comprit tellement la solennité du moment qu'il avala tout rond sa mouche et faillit s'étrangler - je vis ses yeux jaillir de ses paupières puis reprendre leur place normale - mais il se redressa ensuite et, comme si il avait fait cela toute sa vie, il sauta d'un petit bond sur la table où Daphne avait étalé ses affaires et s'y tint immobile comme un prince, dans une position qu'il devait, j'imagine, définir comme la position noble du crapaud par excellence. Déjà, le crayon de la Serpentard s'activait avec frénésie sur le papier et en regardant je voyais déjà Adam apparaître, et ma foi, c'était furieusement ressemblant, et même, je trouvais ça beau, et j'étais fier car Adam allait avoir un joli autoportrait.

- C'est en Pologne que tu as appris à dessiner aussi bien? demandai-je alors, de manière à entretenir la conversation car j'avais envie de me rapprocher de Daphne, et qu'il fallait aussi que je continue à lui graisser la patte, puisqu'elle semblait particulièrement sensible à cela.
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Daphne Kasperek


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MessageSujet: Re: La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K.   La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K. Icon_minitimeSam 2 Mar - 18:16

- Je ne prête pas mon crapaud, et il s'appelle Adam.

Qu’est-ce que ça pouvait bien faire ! Il ne prêtait son crapaud, d’accord. Je pouvais toujours le voler. En plus, il ne pourrait plus se plaindre que je ne lui avais pas demandé l’autorisation avant ! Je ne répondis rien pendant que je lui servais, coincé entre mon pouce et mon index, son repas au dénommé Adam, et mon sourire s’agrandit un peu plus en entendant les craquements sonore de lorsqu’il gobait les aliments. Je me voyais parfaitement, en train de le poser sur les copies toujours très soigneuse de ma camarade qui se mettait toujours à ma droite en cours d’Histoire de la Magie et qui jetait toujours des coups d’yeux dédaigneux à mes parchemins désorganisés et brouillons, comme si c’était cette seule vision qui suffisait à me juger. C’est sûr qu’elle allait faire moins la fière si un filet de bave venait barbouiller toute son écriture juste avant de rendre le devoir demandé pour le jour même !

Ça aussi, comme la fille que j’avais caricaturé, ce n’était l’affaire que de quelques minutes ; ce qu’il y avait de bien quand on se servait des animaux pour faire le sale bout à sa place, c’était qu’on ne pouvait pas se venger dessus, parce que ça aurait servi à rien, pas quand on pouvait faire passer sa frustration sur quelqu’un d’autre ! En plus, un crapaud, c’était petit, j’avais qu’à le choper pendant qu’Alistair ne regardait pas et le tour était joué, de toute façon, ce n’était pas à Adam que je comptais faire du mal, parce qu’il m’était bien plus sympathique que le reste de l’école, mais c’était de lui dont j’allais me servir pour faire du mal en revanche…

- ... Mais on sera ravi, lui et moi, de renouveler notre petite expérience pour te venger de ceux qui t'embêtent. Il y en a beaucoup ?


Je n’avais pas relevé la tête, parce que j’étais déjà concentrée sur la liste mentale qui se composait dans ma tête.

- Tous ceux que j’aime pas parce qu’ils m’aiment pas. Ouais, ça en fait un peu. Qui allait être ma première victime ?

Je tapotai du bout des doigts le haut de la tête d’Adam comme pour le récompenser, mais tout en restant un peu dans la retenue, parce que j’avais très envie de l’arracher des genoux d’Alistair pour jouer avec, l’emmener dans le par cet lui construire une petite cabane juste pour lui avec des feuilles, un peu de terre, et des brindilles tombées sur le sol.

- Je te les montrerai quand on ira manger tout à l’heure dans la Grande Salle ! Proposai-je pleine d’entrain, parce que finalement il voulait bien marcher dans ma combine.

Et les alliés, lorsqu’il s’agissait de faire quelques méfaits, étaient toujours très précieux !

Surtout qu’en plus, maintenant qu’il venait d’accepter mon autre idée avec le dessin en riant, j’étais de plus en plus à l’aise avec lui ; il n’y avait rien de plus satisfaisant que d’être écouté et de se sentir écouté, et même si je n’étais pourtant pas vraiment encline à être bavarde et à faire la conversation avec les gens que je ne connaissais pas trop parce qu’il y avait toujours la suspicion pour plomber l’ambiance, Alistair était en train de me donner la confiance dont je manquais : c’était un grand mot, toutefois, et j’avais plus confiance en son crapaud qu’en lui, mais c’était déjà un premier pas. Quand je parlais, Adam avait des réactions comme s’il comprenait les humains comme s’il en était un. Il ne manquait plus qu’à lui faire un bisou pour vérifier !

Ça me donnait une idée…

- T'as raison, et je suis sûre que ça lui fera un grand plaisir. Allez Adam, c'est à toi maintenant, montre comme tu es beau !


Mon sourire s’évanouit ensuite dans la concentration, oubliant petit à petit un peu tout ce qui se trouvait autour de moi : l’agacement avant le petit numéro d’Adam, puis le plaisir de m’être vue vengée sans qu’Alistair ne le sache d’abord, et c’était ça que j’avais toujours aimé dans l’acte du dessin ; oublier qui j’étais et d’où je venais pendant quelques minutes, parce qu’il n’y avait plus que ma main, le crayon, et la feuille qui comptait vraiment, et plus que tout, plus que comme courir dans les prairies jusqu’à s’en déchirer les poumons parce qu’on est allé trop vite et qu’on a du mal à récupérer son souffle, c’était dans ce que je faisais apparaître, juste avec un outil – parfois plusieurs – que je trouvais ma véritable liberté, parce que dans ce monde là où j’allais, il n’y avait ni mal, ni douleur, ni tristesse, et ce qu’il y avait de mieux dans tout ça, c’était que j’en étais la créatrice, donc je pouvais en faire tout ce que je voulais. C’était ces instants, bien trop rares, dans lesquels j’étais à la place à laquelle je devais me trouver, c’est-à-dire en paix avec moi-même. Mais le temps d’y penser et…

- C'est en Pologne que tu as appris à dessiner aussi bien ?


… Voilà. C’était déjà perdu.

Je hochai vaguement la tête, avec un rapide signe pour lui faire comprendre que j’allais lui donner une explication dans les minutes à suivre, mais pas tout de suite parce que j’étais en train de m’attarder sur les pattes d’Adam, c’était plus complexe et quand c’était plus complexe, c’était aussi plus dur de faire deux choses en même temps, et ça faisait plusieurs fois déjà que je repassais sur certains traits, qui étaient un peu plus grossiers par rapport au reste.

- Oui, voilà, c’est ça. Il n’y avait vraiment rien à dire de plus, et aussi énervant que cela était, c’était à l’autre que je le devais. J’étais un peu plus raide et sur la défensive que tout à l’heure, comme à chaque fois que son visage se tissait, comme l’araignée agrandissant sa toile, dans ma tête, même si ce n’était pas le but de l’origine de sa question.

Pas parce que dans un acte d’extrême gentillesse, elle avait voulu m’offrir un cadeau qui venait de ses mains, surtout pas ! Mais dans une maison, même la plus basique comme la nôtre qui soit, on trouvait toujours des feuilles et de quoi écrire, parce que même si mes parents étaient sorciers, ils s’étaient adaptés à la vie moldu. Parce que l’ancien amoureux de l’autre en était un soit disant. Je n’avais jamais vraiment eu de détails, mais on ne voyait jamais beaucoup la magie de toute manière. Ca s’était fait assez instinctivement, parce qu’avec Delilah, on avait pour habitude de s’isoler dans la chambre, pour l’éviter un maximum, à part quand elle venait nous chercher elle-même. Et comme on avait pas grand-chose pour quoi s’occuper, il fallait bien faire avec ce qu’on avait, alors elle, elle relisait inlassablement le peu de livres qu’on avait et qu’elle aurait pu réciter au mot près tellement qu’elle les connaissait par cœur, et moi, bah une fois que j’avais dessiné tous les meubles de la pièce, je la dessinais elle parce qu’elle restait tout le temps avec moi, et quand j’en avais assez, c’était tout ce qui me passait par la tête, qui venait remplacer les traits réaliste de ce qui m’entourait.

Comme je l’avais très souvent fait avec Sebastian, surtout au début, je fus fortement tentée d’insulter Alistair parce qu’il avait été indélicat de poser cette question. Sauf que depuis que je côtoyais Poudlard et ses habitants, c’était les questions, quand on m’en posait, sur mon pays d’origine qui revenaient le plus souvent, mais mon pays d’origine, c’était aussi une référence à l’autre, alors bien sûr que ça m’énervait toujours ! Mais à force de les entendre… c’était comme une vieille blessure qui fait encore mal rien que quand on le regarde mais qui reste indolore lorsqu’on appui dessus, et progressivement on apprend à faire avec, déjà parce qu’on a pas le choix ; et que c’est impossible d’évoluer dans un château surpeuplé, dans le plus grande solitude indéfiniment… Et puis pour en revenir à Sebastian, j’avais fini par l’assimiler, tant bien que mal, et comme il y avait de l’intérêt de sa part, je commençais un peu à faire des efforts. Avec lui, comme avec tout le monde, donc après avoir pris une profonde inspiration, puis expiration, j’étais prête à faire pareil avec Alistair.

- Mais j’avais pas encore toutes les affaires que j’ai là, je lui montrais tout mon fatras et j’étais soigneuse à l’extrême avec. C’est ma sœur que je dessine le plus souvent normalement, crus-je bon de préciser inutilement, mais que comme tout à l’heure, je voulais qu’il le sache.

Ensuite, je fis plusieurs croquis, et je pris même la liberté de mettre Adam sous tous les angles pour en faire le plus possible. Au bout de quelques uns, je finis par poser mon crayon.

- Adam, il est magique ? Demandai-je soudain à Alistair, parce que j’étais en train de montrer mes différentes esquisses au crapaud avec un œil vif, et ça me faisait songer à ce que j’avais pensé tout à l’heure, parce que les crapauds de Pologne, eux, ils ne réagissaient pas comme ça ! J’étais fascinée de voir que j’aurais presque pu entamer une discussion sérieuse avec lui si il avait été doté de parole lui aussi, et comme il sortait de l’ordinaire, c’était qu’il était extraordinaire et je le trouvais trop génial ! Comment est-ce que tu l’as eu ? Du coup connaître son histoire m’intéressait encore plus. Tu l’as trouvé ? Je voudrais bien un animal qui écoute comme lui !

Sans faire exprès, je tapai mon coude contre l’accoudoir derrière moi, faisant glisser ma baguette magique par la même occasion, et lorsque mon regard se posa dessus, je le sentis s’illuminer, la seconde qui suivi :

- Dans un livre de la bibliothèque, j’ai trouvé un sort qui disait comment faire pour animer un dessin. Y’a des potions aussi, mais c’est plus compliqué, j’ai pas compris comme est-ce qu’il fallait faire. Mais j’ai essayé avec ma baguette, et j’ai réussi. Je ne précisais pas que des essais, avant un résultat concluant… il y en avait eu. Tu veux que je te montre ?

J’avais hâté déjà, d’entendre sa voix au timbre impressionné comme il l’avait fait tout à l’heure, parce que c’était une teinte mélodieuse ; comme ce qu’aurait dû faire une maman avec son enfant, pour qu’arrivé à l’adolescence, il ne soit complexé par le manque flagrant d’attention dont il avait été privé, et qu’il réclamait silencieusement aujourd’hui.
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Alistair Callaghan


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MessageSujet: Re: La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K.   La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K. Icon_minitimeMer 13 Mar - 18:59

C'était bien simple : la meilleure méthode de montrer à Ivy que je pouvais très bien me passer d'elle, c'était... De la remplacer. Ni dans mon cœur ni dans mon esprit bien évidemment, Ivy restait Ivy quoi qu'il arrive, elle était ce que je chérissais le plus au monde et appartenait à mon monde, ou même, elle le constituait. Mais il n'est pas rare de compter des hauts et des bas même dans les plus belles histoires, et si je ne m'inquiétais pas de la perdre pour de bon car je savais que cela n'arriverait jamais, j'étais agacé de son indifférence. Elle était une de ses forces - il suffisait de se prendre l'un de ses coups d’œil dévastateurs pour en mesurer l'efficacité - mais je détestais lorsqu'elle utilisait ses atouts contre moi, alors que jamais je n'en avais fait de même. Quand je voyais son visage tant aimé sous ses cheveux cuivrés me jeter des regards comme si j'avais été le même que tous les garçons qu'elle pouvait croiser à Poudlard, une certaine rage prenait possession de moi, quoi que froide et contrôlée. Elle voulait jouer à cela ? Fort bien, je n'étais pas du genre à avoir froid aux yeux. Elle savait particulièrement bien que jamais je n'allais lui faire du mal - « Toi et moi, ensemble, à jamais » et cela n'avait pas changé - mais pour ce qui était de jouer, elle savait tout autant que j'étais le premier à renvoyer la balle. Alors si Iphigenia Valmont, prise de je ne sais quelle lubie d'adolescente, avait décidé de me tester, elle allait en avoir pour ses Gallions. A jamais, elle restait cette sœur d'âme, cette jumelle de mon cœur et de toutes mes pensées, et elle était d'ailleurs ma sœur à plus d'un titre depuis que nous avions partagés nos sangs dans cet arbre, lors de notre enfance, mais je savais également qu'elle était à jamais la seule adversaire digne de ce nom que je pouvais avoir. Tous autant qu'ils étaient n'entraient pas dans le fil de mes pensées - avec Adam nous étions ailleurs, comme des extra-terrestres déguisés, et seule Ivy partageait notre condition. Si bien qu'il fallait que je m'y mettre, et d'arrache-pied, si je ne voulais pas perdre dans m'être battu une seule seconde. Or, la meilleure des méthodes était la suivante : lui montrer que je ne souffrais pas de son absence, et reconstituer un duo, avec une fille également, une fille jolie de surcroit et qui pouvait prétendre un minimum à la compétition (même si je connaissais la gagnante), une fille qui possédait des qualités qu'Ivy ne possédait pas - et en cela, il me fallait une Serpentard, ce qui nous avait fait défaut : sans risquer de me tromper, je pense que je pouvais affirmer avec certitude que Daphne était la candidate idéale.

- Tous ceux que j’aime pas parce qu’ils m’aiment pas. Ouais, ça en fait un peu.
Je m'extirpai de mes pensées, profondément satisfait de mon petit raisonnement. Et lorsque je levai un sourcil en regardant Daphne qui semblait elle, plongée dans ses pensées en observant nos ennemis, je sus qu'un éclair passa dans mon regard et qu'Adam avait saisi la situation, car il me jeta un regard assassin de ses yeux globuleux. Qu'Ivy se rassure : Adam, à jamais lui aussi, lui serait fidèle. Je te les montrerai quand on ira manger tout à l’heure dans la Grande Salle !

- C'est entendu, et je me chargerais de les remettre à leur place, dis-je avec un sourire complice. A partir de dorénavant, les ennemis de Daphne devenaient des cibles à abattre. Et Adam, mon fidèle soldat, allait coopérer, qu'il le veuille ou non. Je me fis alors la réflexion que Daphne, sans le savoir, employait une tactique de séduction à l'égard du petit animal car elle continuait de le grattouiller et de s'intéresser à lui, et je devinais déjà le dilemme se former dans sa tête de crapaud : trahir Ivy ? Ou pas ? Car Daphne était si gentille!...

Sans compter que Daphne continuait à m'offrir mes armes sur un plateau d'argent, en me proposant d'aller manger ensemble ensuite, ce qui me convenait tout à fait : il fallait que nous nous montrions, et la Grande Salle pour cela était idéale, tout comme il fallait que nous partagions du temps ensemble, pour que l'effet soit total. Si besoin était, puisque Millicent était une de mes amies plutôt proches depuis le bal, je pourrais même lui demander des conseils et savoir si elle connaissait quelques détails sur Daphne que j'ignorais, mais pour l'instant, je préférais encore jouer cavalier seul.

Adam prenait la pose comme un souverain sur son trône et je ne retins pas un petit ricanement moqueur, qu'il ignora tout aussi royalement, mais une bulle de bave se forma entre ses lèvres pour exprimer son agacement. Je ravalai mes moqueries et m'installais confortablement dans mon siège, les yeux rivés sur Daphne et son croquis, jugeant qu'il valait mieux, pour la bonne cause, ne pas vexer trop Adam sinon il allait courir se cacher sous un canapé, ce qui ne plairait pas à l'artiste. Je tentai de lancer la conversation mais essuyai une certaine déconvenue lorsqu'elle me répondit plutôt sèchement - mais j'avais noté dans son attitude qu'elle était parfois assez brute de décoffrage :


- Oui, voilà, c’est ça.

Voilà qui n'était pas très engageant - il allait falloir prendre quelques pincettes, me dis-je alors. Je décidai de ne pas appuyer sur le sujet de son pays et de ses origines et me contentai de l'observer pensivement, tandis qu'Adam apparaissait sur le papier, d'une manière étonnamment réaliste et réussie, je devais bien l'avouer.

- Mais j’avais pas encore toutes les affaires que j’ai là. C’est ma sœur que je dessine le plus souvent normalement.


Bien, c'était déjà ça. Elle avait l'air un peu plus détendue et j’acquiesçai silencieusement, essayant de mettre un visage sur le nom de sa sœur, mais je n'étais même pas certain qu'elle était à Poudlard - c'était tout nouveau que j'accorde de l'attention à Daphne, et j'avais encore quelques lacunes à son égard. Sur la table, devant, nous, Adam avait bougé à la demande de sa dessinatrice, et s'était tourné un peu après avoir fait quelques bonds hystériques pour se détendre les pattes, avant de se mettre de profil, puis de face, etc. C'était la première fois qu'il vivait une telle séance de top-model et je voyais bien qu'il était aux anges, et d'un autre côté cela m'arrangeait particulièrement, parce que je pouvais continuer mon petit manège avec Daphne sans qu'il se mettre à coasser d'indignation.

- Adam, il est magique ? Comment est-ce que tu l’as eu ? Tu l’as trouvé ? Je voudrais bien un animal qui écoute comme lui !

Tout à son travail, la Serpentard ne m'avait pas beaucoup parlé et me répondait plutôt par monosyllabes, mais alors qu'elle avait déjà accompli quelques esquisses, sa voix se fit plus enjouée et je compris qu'elle n'avait plus besoin d'être autant concentrée que tout à l'heure. Je restais quelques secondes silencieux après cette question - voilà qui, je devais bien le reconnaître, m'avait surpris. Car Adam était magique oui, mais son pouvoir était un secret, mais surtout, surtout : les gens ne le comprenaient pas, ne s'en rendaient pas compte. Car ils étaient trop bêtes pour mesurer l'intelligence de mon crapaud. Seule Ivy l'avait compris, dès le premier regard. Moi, j'avais vécu la magie d'Adam lors de notre première rencontre, lors d'une après-midi pluvieuse où je jouais dans les flaques du jardin et que les Gallions que j'avais volés à Fergus étaient tombés dans l'eau. Ce crapaud, d'apparence laide et banale comme celle de tous les crapauds de son genre, était alors apparu sous mes yeux et avait, m'hypnotisant presque alors, parcouru les flaques et sauver sans hésiter les Gallions de la boue, où ils avaient disparus. Et puis, comme je lui avais parlé, manifestant ma surprise, il avait croassé, et dans son regard jaunâtre et globuleux, j'avais lu une intelligence particulière. Dès lors, il ne m'avait plus quitté. Nous nous étions adoptés - car je savais pertinemment que même si je restais le maître, j'étais autant attaché à lui que l'inverse.

Mais voilà que j'hésitais : personne ne savait sa magie et elle était secrète, c'était d'ailleurs l'un de nos secrets, tous les trois, avec Ivy... Mais Daphne me servait justement d'arme contre Ivy. Alors, tant pis.


- Normalement, c'est un secret,
dis-je avec un sourire en coin. Sur la table, Adam me jetait un regard plein d'étonnement - il avait même arrêté de baver. On s'est trouvés chez moi, en Écosse, commençai-je. Comme ça. Je faisais exprès de manger les détails - pour accentuer le mystère, toujours important lorsqu'on cherche l'intérêt de quelqu'un. Adam est magique, oui, mais... Je ne sais pas, tu veux montrer ton secret à Daphne? demandai-je l'air de rien au crapaud, qui sembla se figer et vira du marronnasse au kaki, signe d'une certaine crainte chez lui. Tu l'aimes bien, Daphne, et puis elle est gentille, elle fait des dessins de toi... murmurai-je pour toucher sa corde sensible. Il avait intérêt à me suivre sur ce coup-là, le bougre.

- Crôa, crôa... crôaaa-crôa-crôa, fit-il alors, se déridant d'un coup. Et il saute à terre, et se faufila sous les canapés de la salle commune, sans bruit.

Je me redressai et me rejetai dans mon fauteuil, sûr de mon coup, mais je ne montrais rien - je voulais que Daphne doute et ignore ce qui était en train de se tramer. Elle bougea et fit tomber sa baguette, ce qui lui permit de changer de sujet - momentanément :


- Dans un livre de la bibliothèque, j’ai trouvé un sort qui disait comment faire pour animer un dessin. Y’a des potions aussi, mais c’est plus compliqué, j’ai pas compris comme est-ce qu’il fallait faire. Mais j’ai essayé avec ma baguette, et j’ai réussi. Tu veux que je te montre ?

Ah, oui, cette méthode, je la connaissais bien, je l'avais prise à mon imbécile de frère, qui avait mis trois heures à y parvenir alors qu'il suffisait de se simple sort et de ce mouvement de baguette un peu complexe, mais pas non plus impossible. Je m'étais agacé contre Broderick, ce jour là, et j'avais fini par lui faire pousser des poireaux dans les oreilles en énervant Fergus qui m'avait visé mais comme j'avais prévu le coup je m'étais décalé et le sort avait touché Broderick - mais bon, c’était une longue histoire. Mais je décidai de feindre l'ignorance car la fierté de Daphne aimait visiblement qu'on la flatte, et je mimai l'étonnement intéressé :

- Ah ? Oh oui, je veux bien voir, et même apprendre ce sort. Mon frère m'en a parlé, mais il n'a jamais réussi à le réaliser correctement.

Satisfait, j'attendis qu'elle s'exécute. Mais tout d'un coup, Adam, surgissant du néant, bondit sur mes genoux, tenant bien serrés contre lui, dans ses petites mains, deux grosses pièces d'or - des Gallions - et un fin bracelet brillant, qui semblait tressé de fils d'or et d'argent magiques car les nuances du métal précieux chatoyaient alors qu'il y avait peu de lumière. Je pris son butin après avoir échangé un sourire complice avec mon crapaud, le mis dans ma main pour le présenter à Daphne. Autour de nous, personne ne s'était rendu compte de rien - et surtout pas les personnes auxquelles Adam venait de subtiliser de l'argent et un bracelet précieux.

- Voilà,
dis-je simplement. Je bougeai ma main, pour faire rouler les pièces dans ma paume. Il sait toujours où aller, et personne ne s'en rend compte, expliquai-je sans m'attarder, car le secret d'Adam se devinait sans avoir besoin de mots. Je regardai alors Daphne dans les yeux - ils brillaient, eux aussi, comme par magie - et je lui souris, avant d'empocher les deux Gallions et de lui tendre le bracelet. Tiens, c'est pour toi, mais je ne le lâchais pas, attendant qu'elle me tende son poignet pour que je lui attache.

Ma tactique s'affutait au fur et à mesure des minutes, et ce n'était pas pour me déplaire.
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MessageSujet: Re: La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K.   La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K. Icon_minitimeSam 16 Mar - 21:10

C’était pas comme l’autre prenait soin de ses enfants qu’il fallait espérer avoir un animal de compagnie. Quoique… elle nous traitait plus mal que les chiens errants qui se baladaient dans les rues, au poil sale, donc peut être qu’ils auraient eu plus de chance d’être plus appréciés que nous, qui sait. Mais ça aurait fait une bouche de plus à nourrir. Parfois, j’essayais de trouver des solutions fictives dans ma tête, même si ça servait à rien, parce que ça changeait rien au passé, mais quand même, ça soulevait pas mal de questionnements : pourquoi est-ce qu’elle était pas partie, tout simplement ? Pourquoi c’était nous qui avions dû le faire ? Si elle en avait si ras le bol que ça et qu’elle pouvait pas nous supporter, le plus facile, ça aurait été de faire ses valises, et aller voir ailleurs, bien loin de préférence ! Papa l’avait pas fait, parce que pendant toutes ces années, il avait été bloqué : c’était pas lui le mieux gradé pour son poste, et puis comme l’autre le menaçait de dire que c’était lui qui était à l’origine de ce qui se passait à la maison (c’était pas difficile d’entendre leurs disputes, vu comme elle criait fort), ben on était vite bloqué. C’était parce qu’il nous aimait qu’il avait fait ça, pas le contraire, je le savais, c’était pour pas nous abandonner avec elle, c’était pour pas la laisser gagner… Même si vivre avec elle c’était l’enfer également, quelque part, comme il était là…

La réponse, je l’avais ; je l’avais toujours eu : elle avait bien trop d’arrogance pour prendre la fuite la première : là aussi dans un sens elle avait gagné. Pas grand-chose, mais elle avait gagné quand même.

- Normalement, c'est un secret. On s'est trouvés chez moi, en Écosse. Comme ça.

Je buvais ses paroles. Et je voulais poser d’autres questions aussi, mais j’avais peur qu’en le faisant, ça l’arrête dans son élan. C’était trop bien et j’avais vu juste, j’étais trop forte ! Je souris l’air entendu, pour faire croire que je comprenais très bien, même si en vrai, j’attendais la suit. Il fallait que j’aille en Ecosse en chercher un comme ça moi aussi !

- Je peux garder un secret, lui confiai-je pour lui montrer que j’étais une valeur sûre et qu’il pouvait me faire confiance. Je me sentais aussi encore plus importante que tout à l’heure, et ce n’était pas pour me déplaire.

- Adam est magique, oui, mais... Je ne sais pas, tu veux montrer ton secret à Daphne? Tu l'aimes bien, Daphne, et puis elle est gentille, elle fait des dessins de toi...

C’était à mon tour de fixer Adam encore plus intensément, comme si j’allais m’attendre à le voir exploser d’un moment à l’autre, mais que comme les Phœnix, il allait renaître de ses cendres ou un truc comme ça, ou des tours de magie, j’en savais trop rien moi, ce qu’ils faisaient, les crapauds qui étaient magiques !

- Je t’en donnerai un ou deux, appuyai-je nullement gênée de parler à Adam, comme si c’était un humain comme Alistair ou moi.

D’un coup, il bondit, et tout de suite après, disparu. Quoi, c’était ça la magie ? Ouais… moi aussi je pouvais me cacher sous une table et disparaître ! Je questionnai silencieusement Alistair, mais comme il n’avait pas l’air de se soucier de rien, je me dis que ça devait être normal, et que comme lui, je devais juste attendre que ça se passe… ça devait vraiment être quelque chose d’incroyable qu’Adam devait faire ! Je repris la conversation là où nous l’avions laissé, c’est-à-dire sur mes dessins.

- Ah ? Oh oui, je veux bien voir, et même apprendre ce sort. Mon frère m'en a parlé, mais il n'a jamais réussi à le réaliser correctement.


Je me raclai la gorge pour avoir un timbre un peu moins rauque. Il fallait que je le réussisse du premier coup pour faire la meilleure des impressions. Pourtant, c’est toujours comme ça : quand on souhaite du plus fort possible de pas se louper… c’est là qu’on se loupe. Comme par hasard. C’était la bonne formule que j’avais prononcé, mais j’avais pas très bien articulé et mon accent ne me sauva pas plus la mise. Le bout de mon papier s’enflamma, mais le temps que je réagisse pour l’éteindre, l’ensemble de la feuille avait pris feu d’un coup, et il ne restait déjà plus que des cendres. Je jurai à voix basse en polonais, comme j’avais l’habitude de faire dès qu’il y avait quelque chose qui me contrariait, et comme c’était ma baguette la coupable, je donnais un coup dessus, rageusement, comme si ça allait l’aider à mieux la faire marcher.

- Elle est trop conne cette baguette, marmonnai-je froissée, parce que c’était un peu la honte, et lançai un regard à Alistair pour lui ôter toute envie – on ne savait jamais – de rigoler. J’aimais pas quand ça se passait pas comme je voulais ! Parfois ça arrive, me justifiai-je quand même, mais bon, j’étais pas très fière non plus.

Il fallait que je me reconcentre, parce que je pouvais pas rester là-dessus, sinon Alistair il allait penser des choses sur moi qui étaient pas vraies et je voulais pas qu’il pense des choses sur moi qui étaient pas vraies. Je répétais mentalement la formule, puis la prononçai de nouveau en faisant bien attention à ne pas mâcher les mots cette fois. Pendant deux secondes, il ne se passa rien, puis l’Adam esquissé s’anima lentement sur la feuille. Puisque j’avais dit que je savais le faire !

- Voilà ! J’avais rattrapé le coup, et c’était mon honneur qui était sauf ! T’as qu’à choisir ceux que tu préfères dans ceux que j’ai fait, mais j’en garde quand même quelques uns pour moi ! Prévins-je, parce qu’on ne savait jamais. J’étais pas le distributeur non plus !

Sans prévenir, Adam arriva tout à coup de nulle part, comme s’il n’était jamais parti faire ça petite promenade. Je fronçai un petit peu les sourcils pour voir ce qu’il tenait serré contre lui… Oh !

- Voilà. Il sait toujours où aller, et personne ne s'en rend compte.


Comme tout à l’heure, la jalousie pris possession de moi ; j’y avais pensé tout de suite en regardant les gallions dans la main d’Alistair, que c’était le bon moyen pour se faire un peu d’argent de poche facilement, le mettre de côté, et le donner à mon père parce que des petites économies ne nous ferait pas de mal. J’avais très envie d’avoir Adam pour moi toute seule !

- C’est trop chouette… j’étais réellement impressionnée et ne le lui cachais pas. C’est mieux qu’avoir un chat ! J’avais rien spécialement contre les chats, mais eux à part dormir, ils faisaient pas grand-chose, et c’était pas de l’argent qu’ils ramenaient, mais des souris crevées !

- Tiens, c'est pour toi, dit-il en me montrant le reste du pactole. C’était ça que j’avais repéré en premier, parce que c’était ce qui brillait le plus, donc ça avait attiré mon œil tout de suite.

J’avançais immédiatement après cette annonce, ravie d’avoir un nouveau cadeau, qui avait l’air de coûter cher, et surtout en si peu de temps ! J’avais toujours le collier offert par Sebastian autour de mon cou, et le bracelet allait aller très bien avec puisqu’il était doré et argent, mais il avait l’air d’être encore plus incroyable que ça, parce que les nuances variait très légèrement, comme si c’était de l’eau doré et argenté qui coulait à l’intérieur même. Je frissonnais en le sentant la fraîcheur des métaux entrer en contact contre la peau de mon poignet, touchée de l’attention, parce que les offrandes avaient des connotations très particulières pour moi, si bien que momentanément, je ne savais plus quoi dire, me contentant de le tourner délicatement entre mes doigts après qu’il fut accroché, comme si j’avais peur de l’abîmer, ce qui était un peu le cas, et l’observant sous toutes les coutures, sans m’en lasser.

Alistair ne le savait pas, mais en me donnant un objet précieux, lui aussi le devenait tout autant ; ce n’était pas comme avec Sebastian, où nos différences avaient joué avant, ce qui faisait qu’on était un peu sur la sellette, mais qu’en ce moment, on arrivait à tenir un peu mieux dessus, et un peu plus longtemps aussi.

- J’adore les surprises, lui appris-je sur le ton des confidences, sans lui dire qu’elle était la véritable raison. Que j’en avais si peu eu dans ma vie, que chaque présent devenait un trésor inestimable lorsque je le recevais. Ça ne me dérangeait pas de m’y habituer un peu. Je vais aller en Ecosse, chercher mon crapaud qui sera comme Adam, décrétai-je. Enfin, techniquement on y était déjà, mais il avait dû comprendre où est-ce que je voulais en venir. Même si aucun autre crapaud est comme lui, me rattrapai-je, parce que je ne voulais pas vexer Adam. C’était mon nouveau copain lui aussi, et il était bien plus intéressant que la majorité des gens présents ! Merci, dis-je en sortant des caramels de ma poche, parce que j’adorais ça et que j’en avais toujours sur moi. J’en donnais un à Alistair, parce que j’étais pas sûre que ce soit l’un des repas favori d’Adam… Ils sont trop bons ceux là.

Je mastiquais le mien en silence, parce que c’était des caramels mous, donc ils étaient un peu plus collants.

- T’as vu d’ailleurs sur le panneau qu’il y a la fête foraine qui va venir à Pré-au-Lard ? C’était l’événement de l’hiver, et j’étais excitée ce sujet parce que j’avais jamais mis les pieds dans une fête foraine… C’était pas le genre de fête qu’il y avait chez nous. J’ai hâte qu’elle arrive, dès qu’elle est installée, j’y vais !

Je le regardais à la dérobée. Est-ce qu’il avait saisi mon invitation sous entendue ?
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Alistair Callaghan


Alistair Callaghan
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MessageSujet: Re: La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K.   La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K. Icon_minitimeJeu 28 Mar - 13:31

Citation :
J’avais très envie d’avoir Adam pour moi toute seule !
Pas touche à mon crapaaaaaaaaaaaaud La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K. 555682

- Je peux garder un secret. Je t’en donnerai un ou deux, expliqua Daphne à Adam sans paraître soucieuse le moins du monde du fait qu'elle s'adressait à un batracien du genre le plus commun de tous les batraciens de cette planète.

Eh bien... Voilà qui n'allait pas me faire reculer dans ma petite entreprise. Il existait si peu de gens, même à Poudlard alors que nous étions censés être plus jeunes et donc plus ouverts d'esprits, qui considéraient Adam comme un pair que lui et moi avions l'habitude d'être incompris. Non pas que cela me dérangeait, entendons-nous bien : je n'avais jamais eu quelque chose en commun avec le reste des mortels, et ce n'était pas pour rien qu'Ivy, Adam et moi nous étions retrouvés sous le ciel gris de terres écossaises. Je crois qu'il y avait une sorte de logique, d'équilibre dans la complexité de l'univers, qui amenait les gens à se retrouver en fonctions de leur énergie et de leurs aptitudes. Les plus mauvais, ma foi, les plus bas de gamme comme ces idiots qui habitaient en bas de la colline avec leurs enfants plus bêtes les uns que les autres, se reproduisaient comme des lapins ; les gens comme mes parents pour qui apparence, argent et réussite sociale comptaient plus que tout mais qui manquaient cruellement d'intelligence se trouvaient aussi facilement qu'on ramasse les citrouilles, et les gens comme Ivy et moi... Les gens comme Ivy et moi repoussaient les autres depuis tant de temps, avec leur énergie si puissante, si magnétique et surtout si différente et supérieure, qu'ils avaient l'habitude d'agir seul. Or, quand ils se rencontraient, ils se passaient quelques instants curieux - ils se jaugeaient et se mesuraient sous tous les angles en se demandant, mais comment Diable existe-t-il un être qui me ressemble autant ? Et puis ils s'alliaient - à la vie, à la mort. A jamais. Ivy, Adam et moi, trois pièces d'un puzzle unique, indestructible. Et si depuis tout petit, je déclenchais chez la majorité des personnes de la frayeur, de l'inquiétude, parce que justement ma différence était trop impressionnante, il n'en avait jamais été ainsi concernant Ivy, et inversement. Si bien que tous les deux, et Adam entre nous, nous avions un tel pouvoir et une telle emprise sur le monde qu'il nous mangeait dans la main, docilement.

A Poudlard, rien n'avait beaucoup changé. Mes frères m'évitaient toujours parce qu'ils ne me connaissaient pas et ce qu'on ne connait pas, on le craint ; les sœurs Valmont s'acharnaient à tenter de nous embêter sans grande réussite car elles s'y prenaient comme des manches à balais qu'elles étaient. Sauf que... Serpentard et Poufsouffle s'opposant aussi bien par les couleurs que par les caractéristiques, Poudlard lui-même s'était chargé de mettre un peu de distance chez les Enfants Terribles - comme nous appelait nos parents.

Toutefois, je n'allais pas me laisser faire par un
château. Si Ivy se plaisait à faire sa mijaurée qui se fait désirer, grand bien lui en fasse : ma réponse n'allait pas se faire attendre. Daphne, ici présente, si encline à marcher dans mes plans et à se laisser flatter, et surtout si admirative et amicale avec Adam, consistait l'arme parfaite. Mieux que tout elle était jolie, plutôt grande et mince, avec de beaux cheveux bruns et un teint de porcelaine, sans compter deux magnifiques yeux particulièrement hypnotisant. Étant donnée la physionomie d'Ivy, si chaude, si enflammée avec ses cheveux de cuivre et ses yeux dorés, ses taches de rousseur, j'avais l'impression d'opposer la glace au feu grâce à Daphne... Et c'était bien tout ce qui m'importait, le résultat : des étincelles.

Adam, silencieux comme si il avait compris l'enjeu de sa mission, s'était faufilé sous les canapés, les fauteuils, au milieu de la salle commune qui ne se doutait de rien. Pour ma part, j'observais Daphne qui agitait sa baguette devant ses dessins et je sus instantanément qu'elle allait rater car son geste avait manqué de clarté dans la dernière courbe - le papier prit feu et je dus faire un gros effort pour ne pas saisir ma baguette et me charger de cette affaire : éteindre le feu, faire réapparaitre le papier, animer le dessin en deux temps trois mouvements. Parfois, je supportais mal le manque de précision et de talent. Mais Daphne avait la chance d'être tout à fait intégrée dans mon processus, et donc à l'abri de toutes mes considérations désobligeantes habituelles à l'égard des autres. Elle était immunisée, somme toute. En revanche, je haussai un sourcil quand je l'entendis proférer quelques jurons - par déduction - dans sa langue. Je connaissais un peu des sonorités étrangères mais celle-là m'était vraiment inconnue - à part wlawlukuflerk, ou quelque chose qui s'y apparentait, je ne compris rien d'audible de plus. Je restais poliment attentif, passablement désolé pour ce fâcheux incident, en attendant la suite. Je guettais également le retour de mon crapaud, parti en sainte-croisade.


- Elle est trop conne cette baguette. Parfois ça arrive, marmonna-t-elle.

- Absolument, affirmai-je compassion. Il m'est déjà arrivé de transformer le doudou de ma petite sœur en bouse de dragon - j'ai raté mon sortilège de séchage, expliquai-je le plus sincèrement du monde - histoire vraie en tous points, bien qu'il allait sans dire que j'avais pris un malin plaisir à rater mon sortilège et à voir Vanora recouverte d'une substance encore plus dégoûtante que les pustules d'Adam.

Quand elle réitéra l'expérience, cette fois, le sortilège fonctionna, et avec un léger retardement, les petits Adams crayonnés se mirent à bouger et à sautiller sur le papier.

- Voilà ! T’as qu’à choisir ceux que tu préfères dans ceux que j’ai fait, mais j’en garde quand même quelques uns pour moi !

Cette fois, je ne me retins pas ma satisfaction et observai tous les dessins avec intérêt - Adam choisit ce moment là pour repointer le bout de sa verrue. Il bavait non seulement de sa mission mais en plus des dessins particulièrement réussis, et j'optais pour deux esquisses, celle, l'une des première, où Adam posait avec un air princier qui était ridicule mais plutôt attendrissant, et une autre où il bondissait un peu partout, tout excité d'être le centre de l'attention. Je remerciais Daphne en la complimentant une nouvelle fois sur la précision et la beauté de ses dessins, que la magie sublimait, comme une petite touche finale.

En tout cas, l'éclair bref mais visible qui exprimait son intérêt avide quand elle comprit les actions d'Adam ne m'échappa pas. Je souris en coin, particulièrement fier de mon coup.

- C’est trop chouette… C’est mieux qu’avoir un chat !

Quelle idée ! Bien sûr que oui, et je m'exclamais avec vigueur pour affirmer cette remarque, tandis qu'en même temps Adam donnait de sa jolie voix :


- CRÔAAAAAA CRÔA CRÔA ! (bien sûr que je suis mieux qu'un chat!)
- Affirmatif ! D'ailleurs, ce qui est encore mieux, c'est que les gens croient que les chats sont mieux, conclus-je avec un petit sourire mystérieux.

C'était bien là le plus important dans la vie : toujours contrôler ce qui paraissait et manipuler ce qui ne paraissait pas. Pour cela, un crapaud plutôt commun et plutôt hideux était le B-A BA pour débuter. Content de moi - de nous, puisqu'Adam venait de sautiller sur mes genoux et de s'y installer en rond, comme une poule qui couve ses meufs, et mâchonnait sa langue en émettant un petit hmgnhmgnmnm satisfait du type qui a bien travaillé et qui est fier de son œuvre - j'observai Daphne admirant le bracelet que je venais de lui nouer. Son poignet était particulièrement fin et je m’aperçus qu'elle était très fine, effectivement ; comme elle regardait le bijou et le faisait tourner entre ses doigts sans m'accorder d'attention pour le moment, j'en profitai pour analyser ce que je pouvais. Le collier autour de son cou mis à part, rien ne détonait dans sa tenue, correcte, sans plus. Quelque chose dans mon attitude m'interpellait et me faisait penser à nos cousins anglais, ceux que nous voyons une fois l'an, et encore. Ils étaient six et si trois des filles étaient de la trempe des sœurs Valmont, donc inintéressantes au possible, la quatrième, Beth, avait un petit quelque chose qui fit immédiatement le lien dans mon esprit avec Daphne. Un caractère prononcé mais friable et modulable si l'on savait y faire - quelques secrets bien enfouis, et une pincée d'histoire familiale particulièrement lourde. Mais en tout cas, la même sensation émanait de Beth et de Daphne : celle d'attendre quelque chose, ou quelqu'un, celle de considérer tout d'un air plutôt blasé, froid, lointain, sans entrevoir une seconde se qui se dessinait sur leur chemin.

Et de la même manière que Beth faisait partie de mes rares cousines dont je m’accommodais, je savais que j'allais très bien m’accommoder avec Daphne.


- J’adore les surprises. Je vais aller en Écosse, chercher mon crapaud qui sera comme Adam. Même si aucun autre crapaud est comme lui. Merci. Ils sont trop bons ceux là.

Elle se rattrapa à temps : Adam avait bougé de sa position de sieste pour lancer un regard jaunâtre à Daphne. Mais, ensuite satisfait, il marmonna dans sa barbe et ne s'offusqua pas d'avantage. Pour ma part, j'étais plutôt content de tout ce qui venait de se passer. Non seulement Lizzie devait encore pleurer de l'affront de tout à l'heure, mais en plus Daphne m'était arrivée sur un plateau d'argent, et c'était ce genre de rencontres qui ne fatiguaient nullement et qui se faisaient toutes seules, ce dont je ne pouvais que me réjouir. Machinalement, je tapai la tête d'Adam du bout du doigt dans un geste affectueux, pour lui faire comprendre aussi que Daphne pourrait aller en Ecosse chercher tous les crapauds du monde, personne ne l'égalait lui - et puis j'acceptai un caramel bien volontiers, mais mon crapaud, gourmand quand cela l'arrangeait (à savoir sil il avait besoin ou non d'attention) nous regarda avec des petits yeux plaintifs et émit un petit couinement qui se voulait formidablement malheureux.

- Mais ce n'est pas bon pour toi, niguedouille, lui expliquai-je en sortant le caramel de son papier.
- Crôahiiiii...

Je lançais un regard un peu blasé à Daphne, pour qu'elle mesure que mon crapaud génial pouvait également se montrer génialement agaçant. Puis je soupirai, détachant un tout petit morceau du caramel, que je posais sur mon doigt, et que je tendis à Adam. Il s'agrippa comme un hystérique à mon doigt et bava en bonne quantité avant d'avaler le petit morceau de caramel ; après quoi, il fut si occupé à mastiqué cette substance un peu collante, qu'il n'ouvrit plus sa petite bouche. Je lançai un regard amusé à Daphne cette fois, me retenant de rire ouvertement pour ne pas vexer Adam.

Il allait bientôt être l'heure du repas, et puisqu'elle m'avait proposé je ne comptais pas aller manger avec quelqu'un d'autre avec elle. Du coup, j'enclenchai le mouvement en rangeant mes affaires. Enfin, plus exactement, en attrapant mes sacs et en y coinçant avec précaution les dessins animés d'Adam au milieu de mon livre de Sortilèges, car je ne voulais pas qu'ils s'abîment. Je me levais, attrapant Adam et le déposant avec habitude sur mon épaule. Il s'y installa en boule, et je sentis ses petits doigts agripper mon uniforme avec une force étonnamment vigoureuse pour un si petit être.


- T’as vu d’ailleurs sur le panneau qu’il y a la fête foraine qui va venir à Pré-au-Lard ? J’ai hâte qu’elle arrive, dès qu’elle est installée, j’y vais !

... Si en plus elle continuait à me dérouler le tapis rouge ! J'eus un sourire ravi, et j'accrochai son regard :

- Et je me ferais un plaisir de t'accompagner, si ça te dit. Est-ce que tu as peur des manèges à sensations ? demandai-je en lui lançant un petit clin d’œil, juste par simple plaisir de provocation. Puis, je lui tendis mon bras pour qu'elle glisse le sien dessous - mon plan était enclenché, plus question de revenir en arrière. Alors, tu te joins à Adam et moi pour aller manger ?

Le crapaud émit un petit couinement de contentement - il adorait être sur mon épaule, bien plus que dans ma poche, mais je devinais également dans ce couinement un petit cri de protestation. Il s'était laissé un peu embobiner par les beaux yeux et les beaux dessins de Daphne, mais à présent, je crois qu'il comprenait où je voulais en venir. Mais pour l'instant, je passai devant le reste de la salle commune - au milieu de laquelle quelques élèves s'étaient fait déposséder sans le savoir - la tête haute et l'air supérieur, comme d'habitude, et je crus capter un regard vers nous, de la part des amis de Lizzie qui me lançaient des regards à la fois noirs et craintifs, mais aussi du reste qui chuchotait déjà sur ma nouvelle alliance avec Daphne... Tant mieux, tant mieux. Je pressai d'ailleurs son bras délicatement mais avec insistance, pour bien lui faire comprendre que je ne comptais pas m'en tenir à un seul repas partagé avec elle : qu'il allait être le premier d'une série, si elle l'acceptait.
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MessageSujet: Re: La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K.   La bave du crapaud & la blanche colombe - D.K. Icon_minitimeMar 2 Avr - 22:54

C’était un drôle de spectacle de voir manger son morceau de caramel : parce qu’il n’y arrivait pas, ou du moins, c’était ce que je pensais, parce qu’il avait arrêté de croasser pour mastiquer à la place et ça lui faisait gonfler la tête le cou et les joues comme s’il était une grosse balle de ping pong. Mes lèvres s’étaient déjà ouvertes pour rire, parce que j’avais terminé mon bonbon, mais en même temps, je croisais le regard d’Alistair qui devait à peu près avoir la même expression que moi juste avant, et comme il ne rigolait pas, je me dis également que ce n’était peut être pas une bonne idée et qu’il valait mieux jouer la carte de la diplomatie. Delilah disait tout le temps que j’étais pas diplomate et que je manquais de tact et que c’était pour ça que je m’attirais des ennuis, parce qu’à l’école, quand on était en Pologne même si en classe ça allait, parfois je m’étais déjà disputée avec d’autres enfants parce que j’étais à peu près la seule à exprimer tout haut ce que les autres pensaient tout bas, ou alors quand je reprenais la maîtresse parce que j’étais pas d’accord avec elle. Mais avec elle, j’avais vite compris que c’était mieux d’arrêter, le jour où elle en avait parlé à l’autre, et que j’avais eu une raclée, en plus des autres quotidiennes, en rentrant à la maison. Pour faire bonne mesure, j’attrapais un bonbon et l’enfournais dans ma bouche pour que mon mouvement n’est pas trop l’air suspect, et j’enchaînais, en parlant de la fête foraine.

- Et je me ferais un plaisir de t'accompagner, si ça te dit. Est-ce que tu as peur des manèges à sensations ?

Soit il avait compris mon allusion, soit sa réaction était naturelle, mais j’avais obtenu ce que je voulais, et je haussai les sourcils, nullement impressionnée, et aussi pour cacher que j’étais ravie qu’Alistair ait accepté mon invitation ; ce n’était pas habituel, mais il y avait quelque chose chez lui qui me donnait envie de passer plus de temps avec lui, comme ça avait été le cas avec Ana, aussi parce que je ne pouvais pas rester seule indéfiniment, parce qu’au fil des ans, depuis que j’étais à Poudlard, je m’étais faite à l’idée que si tous les gens d’ici n’étaient pas polonais (bon Ana, ça ne comptait pas) je pouvais quand même avoir des points communs et m’entendre avec eux.

- Bien sûr que non j’ai pas peur ! En plus je te parie que je tiens mieux le coup que toi ! M’exclamai-je pour le provoquer comme il l’avait fait, mais c’était gentil, et comme ça, j’étais sûre qu’il allait pas se défiler, venir avec moi et ne pas me lâcher au dernier moment !

De toute façon, je pouvais pas savoir si j’avais peur ou pas parce que j’étais jamais monté sur aucun manège et je m’en faisais une vague idée, sans pouvoir vraiment mettre une image claire dessus, mais partout, j’avais entendu que c’était trop génial et que dans toute la fête foraine, il n’y avait que des sourires, et des rires, et pleins de belles choses colorées, et ça, je ne voulais plus seulement l’imaginer. J’allais essayer toutes les attractions qu’il y avait là bas, et j’étais déjà trop impatiente d’avoir mon propre avis, mes propres impressions et ne pas devoir me fier à celles des autres. Quelque que chois qui était vraiment A moi, et qui venait DE moi.

Pour ne pas éveiller les soupçons, je me retins d’expliquer qu’en fait, je n’avais jamais les pieds dans une manifestation comme ça de ma vie ; apparemment à entendre tous ceux de mon âge, ils y étaient tous au moins allé une fois. Ca faisait partie des mœurs en quelque sorte. Comment expliquer que les us et coutumes de l’autre divergeaient…
légèrement ? Il ne fallait pas qu’Alistair s’étonne et me pose des questions comme tout à l’heure, parce que sinon, il allait me donner l’occasion de le détester, et ce n’était pas bon parce que ce n’était pas ce que je voulais. C’était bizarre, mais je ne voulais pas le détester, comme ça avait été le cas avec Hansen pour ne citer que lui. Mais en même temps, ce n’était pas comme si Sebastian l’avait voulu, donc quelque part, ça avait été logique, la façon dont ça s’était goupillé depuis la première année, même si en ce moment ça se passait mieux ; tant qu’on se voyait que tous les deux, c’était très bien, et il n’y avait pas de raison que ça change.

- Mais je vais pas faire que ceux-là, je veux tous les essayer !


C’était un paradis qui était en train de s’ouvrir à moi, alors je n’allais pas laisser les portes se refermer juste devant mes pieds sans en avoir au moins profité de la saveur ! Et puis j’allais pouvoir comparer aussi : puisque des deux, celui que j’avais le plus souvent côtoyé, c’était l’enfer.

- Alors, tu te joins à Adam et moi pour aller manger ?


Je hochai rapidement la tête et superposaient mes dessins les uns sur les autres pour les organiser un peu et les ranger correctement dans mes affaires, le plus soigneusement possible, parce que je ne voulais pas corner des morceaux de feuille ; ça avait une impression de pas terminé et d’un peu sale après, et je voulais pas qu’on dise ça de ce que je dessinais ! Ce qui sortait de ma tête, c’était de belles choses, parce que je ne voulais montrer que de belles choses pour chasser et faire fuir les mauvaises – il y en avait trop eu.

- Voilà, je suis prête, dis-je en me levant moi aussi, deux ou trois minutes après, le temps d’avoir tout rangé. Je pourrais au moins manger quatre ou cinq assiettes de mouches ! Poursuivis-je sur la plaisanterie, en m’adressant plus à Adam cette fois ; bah quoi, c’était lui qui était le plus à même de comprendre de quoi je parlais !!! A partir de maintenant, j’allais lui garder tous les insectes crevés que je trouvais, j’aimais bien quand je sentais ses petites pas ou sa langue rêche toucher la surface de ma main.

En sortant, je jetai une dernière vue d’ensemble sur la salle commune : à mon arrivée, elle m’avait paru immense et hostile, parce qu’il y avait tous ces gens que je ne connaissais pas et que je n’avais pas envie de connaître parce que je n’en avais pas besoin. Ce soir, elle paraissait soudain beaucoup plus petite, comme si elle avait rapetissé durant ces années, sans que je ne m’en aperçoive ; ou peut être que c’était bien moi qui était devenue un peu plus grande.



Terminé
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