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L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé

 
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 L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé

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Camille Ells


Camille Ells
Élève de 2ème année



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MessageSujet: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeJeu 20 Oct - 17:57

J'allais bien devoir finir par m'y résoudre. Mais en attendant je trouvais toujours une bonne excuse pour remettre le moment à plus tard et ce n'était pas très compliqué : nous avions beaucoup de travail et pourtant cela ne faisait que plusieurs semaines que les choses sérieuses avaient réellement commencé et moi qui avait d'abord pensé qu'en première année nous allions nous la couler douce parce que nous avions encore six autres années devant nous, et bien, je me trompais. Étudier était loin d'être mon fort, mais je le faisais de mauvaise grâce et avant tout pour faire plaisir à mes parents qui m'avaient déjà envoyé plusieurs lettres auxquelles je n'avais pas répondu. En vérité je ne savais pas vraiment ce que j'allais trouver à leur dire, alors en attendant je les rangeai correctement dans un coin de ma valise.

Ca n'allait pas être éternel toutefois et si ca continuait, ils allaient se douter de quelque chose alors il valait mieux pour moi que j'expédie la corvée vite fait, comme ca on en parlait plus, ils avaient un os à ronger pendant quelques temps et seraient satisfaits. Mais dans les faits, c'était une autre histoire car j'avais beau être très occupé ces derniers temps, je ne voyais pas quoi leur dire qui serait susceptible de les intéresser, car pour eux, ce qui comptait avant tout, c'était que je me fasse remarquer à l'école et pas de quelque manière que ce soit : non non, c'était bien trop facile sinon et je ne devais pas prendre le risque de salir leur nom et leur réputation. Enfin, dans mon cas, à onze ans ce n'était pas ce qui m'alarmait le plus alors autant dire que ca me prenait la tête.

Très sérieusement, qu'est-ce que ca allait m'apporter d'être connu ? Rien. Si ce n'est un peu d'orgueil et de fierté en plus, mais je ne trouvais pas que ce soit un cadeau même si ce n'était pas ce qu'avait l'air de penser mes géniteurs. S'il n'y avait que ca pour les contenter, après tout, pourquoi pas, mais j'étais quand même bien content de ne pas à avoir à réfléchir à comment je devais formuler une phrase pour m'adresser à quelqu'un, parce que je ne les avais plus sur le dos, et ca je devais dire que ca ne me déplaisait pas le moins du monde. Et puis, comme je l'avais déjà dit, j'avais six ans pour me faire une notoriété si j'en avais envie alors ca pouvait bien attendre une semaine ou deux de plus.

Mais tout ca, ca ne me disait toujours pas ce que j'allais bien pouvoir raconter dans ma lettre, preuve étant que j'y songeais déjà en franchissant une à une les marches qui me conduisaient jusqu'à la volière. Elle était bien haute d'ailleurs, et c'était la première fois que j'y allais du coup, n'ayant aucune idée de comment elle pouvait bien ressembler à l'intérieur. Et bien ca ne cassait pas trois pattes à un canard; juste une multitude d'oiseaux qui couinaient dans tout les sens -à supposer que les oiseaux puissent couiner, certes- et agitaient les ailes avec mécontentement dès qu'on s'approchait de l'un d'entre eux, faisant tomber quelques plumes au passage. Bon, j'allais les laisser tranquille pour le moment et m'installait dans un coin, sur une table prévu à cet effet, déballant plume et parchemin.

En fait, j'avais plein de choses à raconter, même si ce n'était pas à eux. Que par exemple grâce à un ingénieux stratagème, prouvant que je pouvais être rusé si je le voulais, j'avais réussi à me procurer une guitare, le plus honnêtement du monde car oui, je l'avais payé et j'étais certain qu'ils ne s'en étaient même pas rendu compte tellement ils étaient blindé, niveau fric. Mais non, mauvaise idée de leur dire ca quand même parce que dès que ca concernait les moldus, ca ne leur plaisait pas; allez savoir pourquoi, c'était peut être ce qui avait renforcé ma fascination pour cet instrument.

Que la plupart de mes potes étaient à Gryffondor alors ? Je n'avais pas seule temps de lier des liens avec les autres maison donc c'était normal que mon cercle d'amis soit constitué de rouges et or... Justement là aussi ca posait problème; c'était aussi en partie pour cela que je ne leur avais pas répondu plus tôt. Ils étaient tout les deux allés à Serpentard et avait beaucoup espéré que j'y aille moi aussi. Non en fait c'était même nécessaire, comme s'il ne pouvait pas en être autrement puisqu'ils en avaient fait partie. Ils m'avaient donc posé de nombreuses fois la question dans leur missive, étant persuadé que moi aussi j'avais atterri là bas et qu'ils ne pouvaient pas en être autrement. Alors l'interrogation était la suivante : comment allais-je leur annoncer -parce que je n'avais plus le choix à présent- que j'étais tombé dans la maison sur laquelle ils trouvaient toujours à redire ? Comme je n'en savais encore rien et que le bruit des cris stridents des hiboux n'étaient pas pour m'aider à me concentrer, je restais devant mon parchemin vierge, me disant qu'ils ne devaient plus être à un ou deux jours près de ma réponse finalement.


Dernière édition par Camille Ells le Lun 30 Jan - 17:35, édité 1 fois
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Cahyl Steadworthy


Cahyl Steadworthy
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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeLun 31 Oct - 10:13

Mais quel était cet endroit ? Qu’est-ce que je foutais là ? Une école de magie. Le directeur n’avait visiblement rien trouvé de mieux que de m’envoyer là. Pitoyable. En même temps je pouvais comprendre. Personne ne voulait de moi à l’orphelinat et je n’étais qu’un poids sur ces épaules. Il faut dire que je ne l’avais pas aidé en restant silencieux à chaque fois qu’un couple ou qu’une famille venait me voir pour me poser quelques petites questions. La plupart du temps, je les jugeais totalement inutiles, et quand elles ne l’étaient pas, je n’avais simplement pas envie d’y répondre car cela m’ennuyais. Peut-être que j’y mettais beaucoup de mauvaise volonté, oui, mais au final, j’aimais assez cet Orphelinat. J’avais une bande de pote qui était plutôt sympa, bien qu’un peu dur sur les bords. Je m’étais rapidement fait une place, étant rapide, silencieux et très efficace quand il fallait mentir ou passer discrètement d’un endroit à l’autre. Evidemment, je m’étais aperçu très tôt que j’avais certains dons. Au début, je n’avais pas compris ce qui m’arrivait, et j’avais cherché des années dans des tas de livres qui ne m’avaient rien appris de nouveau. Il faut dire que le monde sorcier est très discret. Je ne l’aurais jamais découvert si une lettre n’était apparue, accompagnée d’une femme, pour m’y emmener, il y a quelques semaines à peine. Peut-être que ces rues débordantes de sorciers aux baguettes ridicules auraient dû m’impressionner, mais ce n’était pas le cas. Les sorciers restaient des gens normaux, ils avaient juste un petit bout de bois dans les mains, en plus de tout le reste.

J’étais allongé dans mon grand lit à baldaquin. La classe, sérieusement, quand dans votre vie vous n’avez connus que les petits lits inconfortables d’un orphelinat. L’espèce de toque avait bien fait de m’envoyer dans cette maison, parce que le bleu était l’une de mes couleurs favorites. Bon, d’après ce que j’avais compris à table, c’était la maison des intellos. Pf’, la bande se serait moquée de moi si ils avaient appris ça, mais tant pis, les gens semblaient sympathique et je pouvais toujours aller voir les autres maisons si ils m’ennuyaient. Néanmoins, il y avait une chose que l’espèce de chapeau parlant avait devinée juste : j’aimais les livres, et j’aimais apprendre. Peut-être qu’aux premiers abords ce n’était pas visible, mais c’était réel, et je ne vous dis pas le nombre de fois que la bande s’est moquée de moi parce que j’avais un livre dans les mains. Bref, dans tous les cas, ce dortoir me plaisait bien, la magie quant à elle, ça restait à voir. C’était bizarre et pour l’instant je ne trouvais pas ça utile, à part pour quelques petites choses futiles. De mes longs doigts, je tournais ce qu’ils appelaient baguette magique. Je n’étais pas convaincu pour un sous. Une baguette, franchement, ils n’avaient rien trouvé de mieux ? Visiblement non, et c’était assez désolant.

Je me levais souplement et contemplai une dernière fois ce dortoir si bleu. Je n’avais même pas échangé deux mots avec mes nouveaux colocataires, mais pour l’instant je m’en fichais un peu, je pourrais faire ça plus tard. Je devais d’abord explorer un peu plus minutieusement ce château qui me semblait sombre, froid, et pas du tout adapté pour héberger des centaines de gamins armés de magie. Je fis quelques pas dans la salle commune où ronflait tranquillement un feu doux. Je vis quelques élèves agglutinés autour, des écharpes bleues drapées autour de leur petits cou, et, haussant les épaules, m’engageait vers la sortie : Aucun intérêt. Ma première découverte fut de voir que les tableaux qui tapissaient les murs pouvaient parfaitement nous répondre, comme s’ils contenaient une vie propre. Je les avaient vus bouger la veille, certes, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il parle. Je trouvais ça plutôt stupide, qui allait perdre son temps à parler à un tableau ? Et surtout, qui nous disait qu’ils ne nous balanceraient pas quand nous sortirons de nos dortoirs la nuit ? Non, je ne leur faisais pas confiance du tout. Dérangé par ces détails parlants, je me dirigeais donc vers l’autre escalier qui me faisait face. Dans ce château, ils ne connaissaient visiblement pas les ascenseurs, grave erreurs. La technologie n’allait pas de pair avec la magie. C’était regrettable d’ailleurs, parce que cela aurait fait quelque chose de bien plus agréable et pratique que… qu’une volière.

Une volière ? Je faillis éclater de rire. Nous étions revenus au Moyen-Age ! Des centaines d’oiseaux, de chouettes, hiboux ou que sais-je me toisaient méchamment de leur perchoir. Je leur jetai un coup d’œil apathiques avant de ricaner devant la mine outrée que quelques-uns arboraient. Des oiseaux ! Une lettre devait certainement mettre plusieurs années avant d’arriver à destination ! Quelle erreur ! Ils auraient pu investir dans des ordinateurs et les placer dans cette pièce, cela aurait probablement coûté moins cher que l’entretient de cette pièce emplies de fientes. Et puis, un Mail, c’était envoyé vite fait, et reçus en quelques secondes à peines ! J’étais beaucoup plus sceptique quant au fonctionnement des oiseaux. Ils pouvaient se perdre, se faire manger, tuer ou capturés pendant leur chemin. Et de plus, qui est-ce qui nous disaient qu’ils arrivaient bien à destination et qu’ils ne se trompaient pas ? Non, ce moyen n’était pas fiable du tout. Je m’approchais tout de même de la large fenêtre qui devait servir de porte de sortie aux volatiles. Je fis particulièrement attention de ne pas marcher dans l’une des déjections qu’il y avait par terre. Je n’allais pas salir mes vieilles Victoria tout de même ! Je restais un instant à regarder l’extérieur. Ouais, la vue n’était pas mal du tout d’ici.

Puis, un froissement de papier me fit froncer les sourcils, je me retournai et découvris un mec qui avait probablement le même âge que moi, assis à une table, une plume dans la main, un parchemin dans l’autre… quand je vous disais qu’on était revenu au Moyen-Age ! Un stylo Bic était beaucoup plus efficace qu’une plume, et surtout moins salissant. Je le regardais un instant, légèrement excédé, puis m’approchait. Peut-être m’avait-il vu, peut-être non, mais cela m’importait peu. Je me demandais comment il pouvait se concentrer alors que les oiseaux piaillaient tout autour de nous dans un concert discordant. C’était franchement horrible, et j’avais du mal à ne pas leur envoyer une pierre pour qu’ils se taisent. Mais mon instinct me disait que ce n’était pas des oiseaux ordinaires, et leurs petits yeux vicieux qui vous fixaient contenaient un peu trop d’intelligence à mon goût. Si je leur faisais quelque chose, j’étais sûre que plus jamais je ne pourrais monter dans cette volière sans risquer d’avoir des griffures partout et un œil en moins. Mes yeux se perdirent un instant dans le parchemin vierge de l’autre garçon.


-Tu penses vraiment que ces chouettes vont emmener ta lettre au bon endroit ? Demandai-je au bout d’un instant.
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Camille Ells


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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeSam 5 Nov - 19:05

J'eus vite fait d'abandonner mon idée d'écrire quelque chose de classe et travaillé, parce de toute façon, je savais par avance que cela ne servirait à rien, que mes parents ne liraient que les mots qui les intéressaient -c'est à dire Serpentard- et basta. Nous n'avions vraiment pas les mêmes centres d'intérêts, peut être parce qu'à leur yeux, j'étais encore trop jeune. Justement. C'était ce point là que je ne comprenais pas. A onze ans, je m'en foutais d'avoir de moins bonnes notes qu'untel ou alors d'être moins connu qu'untel. Bof, tant que j'étais bien entouré et que je me plaisais bien à Poudlard, à mon avis, c'était le plus important. Bien sûr ce n'était pas cette impression que j'allais partager dans ma lettre car je n'avais pas envie de recevoir une beuglante ce qui signifierait alors que je serai obligé de renvoyer une missive pour revenir sur mes mots. C'était un cercle vicieux sans fin qui me fatiguait d'avance; c'était pour ca qu'en général, j'évitais donc de les contredire, comme ça, j'étais tranquille. Et je tenais à ma tranquillité. Même si je doutais que ce soit le cas avec ce que j'allais devoir leur apprendre...

Là aussi, j'avais du mal à saisir : qu'est-ce que cela pouvait faire d'être rouge, bleu, vert, ou jaune ? Après tout, ce n'était que des couleurs. Alors oui, après entrait en jeu le caractère d'une personne pour définir dans quelle ou quelle maison cette dernière allait être envoyé, mais quand même, ca ne m'expliquait pas en quoi l'une valait moins qu'une autre. Mais là encore, ce n'était pas la peine de poser la question; m'engager sur ce terrain avec mon père, c'était une véritable mission commando : il allait me forcer à l'écouter argumenter pendant des heures, sans me laisser la possibilité de fuir. La moitié du temps, c'était à table que ce genre de scène se passait et je ne l'écoutai qu'à moitié en mangeant. Mais lorsque le repas était terminé, c'était un peu plus dur de trouver une occupation, à part de jouer avec les couverts et comme la plupart du temps, j'en faisais tomber au moins un une fois par terre, ça repartait de plus belle, comme quoi je ne faisais pas attention, et tout le blabla qui allait avec. Rien que de l'évoquer, j'entendais sa voix me sermonner dans ma tête.

A présent, j'entreprenais de dessiner sur mon parchemin quelques animaux ridicules et informes. Je levai la tête à cause d'un cris d'oiseau un peu plus puissant que les autres (je m'étais habitué au bruit ambiant de la volière) et l'idée me venait d'entreprendre de « crayonner » l'un d'entre eux à l'aide de ma plume. Bon élève, je tentais de m'appliquer; mais au bout de plusieurs minutes, je devais bien finir par m'avouer que c'était loin d'être très concluant et laissais tomber. J'avais une bonne excuse en plus, parce qu'ils n'arrêtaient pas de s'agiter dans tous les sens, ce qui était loin d'être facile, pour réussir quoi que ce soit qui pourrait ressembler à un hibou ! Je rêvassai encore un peu en rajoutant des fioritures un peu partout, rendant par la suite la feuille inutilisable. N'importe quel parent aurait pu s'émerveiller et avoir une petite larme à l'œil en découvrant un courrier personnalisé. Pas les miens. Un parchemin, c'était pour écrire, et c'est tout. Je poussai un soupir de lassitude.

Reprenant un papier vierge, je prenais enfin la décision de faire ma lettre. On verrait bien ce qu'il se passerait ensuite. Je les saluai leur expliquai brièvement comment je trouvais Poudlard sans pour autant trop m'extasier là dessus : ils n'aimaient pas trop ça. Je glissai entre deux phrases que le choixpeau m'avait finalement envoyé à Gryffondor tout en omettant là aussi que pour le moment, j'en étais ravi. Même concentré, j'entendais la porte de la volière s'ouvrir à nouveau, mais ne prenais pas la peine de relever la tête car maintenant que j'étais lancé, il ne fallait surtout pas que je m'arrête, sinon, j'allais encore trop galérer pour reprendre. J'ajoutai une ou deux phrases de plus et posait avec satisfaction le dernier point final. Je me relisais rapidement, même si je savais que ça ne servait à rien et que cela ne m'empêchait pas de faire des fautes d'orthographes; là dessus aussi ils allaient grogner un peu, mais ma seule satisfaction était de me dire que je ne serai dans tout les cas, pas là pour les entendre...

C'était à présent le moment de choisir l'une des bestioles pour attacher le paquetage à sa patte et lui demander de le porter chez mes parents. Au moment de lever le nez pour voir laquelle d'entre elles serait la plus apte à faire ce travail, je me retrouvai nez à nez avec un inconnu. C'était vrai que j'avais oublié ce détail et mon nouvel interlocuteur devait penser que j'étais fort impoli... mais tant pis.

-Tu penses vraiment que ces chouettes vont emmener ta lettre au bon endroit ?

Je le fixai bêtement pendant un instant, tellement pour moi, ça coulait de source. Oh bien sûr, je ne disais pas que des imprévus avec les hiboux ne pouvaient pas arriver -on m'en avait raconter des bonnes- mais tout de même, ça restait rare et les oiseaux de Poudlard, s'ils étaient ici, devaient forcément être des bêtes de confiance. Ils ne pouvaient pas se permettre d'avoir de vieilles chouettes aux plumes desséchées : on était jamais trop prudent avec d'éventuels parents qui pouvaient venir se plaindre de ne pas avoir reçu le courrier de leur progéniture. Ou alors...

Ou alors...

Mon visage s'éclaira; je venais de comprendre l'utilité de la question. Comme quoi, à moi aussi, il m'arrivait de réfléchir !

- Toi, tu vivais chez les moldus; disais-je sur le ton de l'affirmation parce qu'il n'y avait pas de doutes possibles. J'avais de la chance dans mon malheur ! Désireux de bien faire, je poursuivais, elles n'ont pas l'air comme ça, mais elles sont très intelligentes et ne se trompent jamais de destination. Tu n'as pas encore fait d'essai en envoyant une lettre à tes parents ?

J'étais bien mal placé pour dire ça, étant donné qu'en ce qui me concernait, c'était la toute première que je leur faisais cette année. Mais il n'était pas obligé de le savoir...
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Cahyl Steadworthy


Cahyl Steadworthy
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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeMar 8 Nov - 21:26

Ah ouais d’accord. Après ma très intelligente question posée, le gars en face de moi sembla totalement perdre ses moyens. Enfin, plus exactement, il me regarda avec un air totalement ahuri. Ne relevant pas l’expression de son visage et l’ignorant totalement, je fixai mes yeux dans les siens, essayant de ne discerner rien qu’une once de compréhension qui confirmerait mon impression : ces oiseaux étaient réellement débiles, et ne servaient qu’à faire joli. Je jetai un nouveau coup d’œil aux bestioles au-dessus de nous. Comme si elles pouvaient sentir que j’étais mauvais et que je ne valais pas le coup, elles me fixaient d’un œil empli d’une méchanceté, presque humaine. Ok. Je n’étais pas le bienvenu ici, ça semblait clair, pourtant je tentais de comprendre. Ces chouettes ne pouvaient tout bonnement pas emmener le courrier dans un endroit précis, ce n’était pas naturel. Oui, mais, qu’est-ce qui l’était ici ? On voyait des trucs colorés sortir de bout de bois insignifiant, des plantes bouger et même parfois attaquer les élèves et aussi des tableaux parler comme s’ils étaient réellement vivants. Tout ce qui vivait –ou pas- dans ce château était bizarre, et je ne m’y faisais pas, malgré les petites semaines passées ici. Certes, c’était carrément confortable, la nourriture était divine, les élèves, bien qu’un peu hautain parfois, avaient l’air sympathique. Je ne m’étais rapproché de personne, à vrai dire je ne le voulais pas et n’en trouvais pas vraiment l’utilité.

Là, c’était simplement une question, mais une question qui me tenait à cœur. Je voulais partager au moins avec une personne le scepticisme qui me rongeait depuis que j’avais pénétré dans cette grande école. Tout le monde semblait tellement émerveillé et charmé par ce château de pierre froide. Moi, je ne trouvais pas cela splendide, ni excitant de dormir dans des lits à baldaquin. C’était confortable, et puis c’était tout, c’était des lits, quoi. Et puis les plats qui arrivaient seuls sur table, j’avais été surpris la première fois, mais pas besoin d’en faire toute une tarte les secondes, troisièmes, quatrièmes… fois. Je trouvais que les gens étaient trop enthousiastes. En même temps, comparer un orphelinat ou tout le monde était la plupart du temps maussade, ou lassé, à cause des visites ininterrompus de couple en mal d’enfants et de la vie collective et Poudlard, un collège où des filles et fils à papa se promenaient, en toute tranquillité, insouciants, ce n’était simplement pas possible. Bref, je revins rapidement sur terre et fixai de nouveau celui qui me faisait face. J’espérais entre autre qu’il ait trouvé une réponse satisfaisante durant le temps où j’avais ressassé mes pensées. Tout ce que j’eus le temps de voir, c’est son visage prendre une nouvelle expression, celle de la compréhension en fait. Oui mais la compréhension de quoi ? Bizarrement je craignais le pire.


- Toi, tu vivais chez les moldus. Dit-il soudain, me plongeant dans la plus grande stupéfaction.
-Euh… Répondis-je seulement, essayant de remettre en marche ce qui me servait de cervelle.

Moldus, moldus, moldus… Ah. J'haussai un sourcil. Ce devait probablement être le terme qu’employaient les gens qui savaient faire de la magie –comme moi, en fait- pour désigner, ceux qui n’en avait pas. Pff’. C’était vraiment nul, et surtout très moche ! Ils auraient pu trouver quelque chose d'un peu plus… classe ! Quand même, les personnes normales avaient inventées –enfin, d’après moi-, bien plus de choses que les sorciers ! Toute la technologie, hein ! Ce n’était pas n’importe quoi ! C’était même plus efficace que la magie parfois, d’après le peu de magie que j’avais vu. Et puis, j’avais plus confiance en choses matérielles qu’en choses immatérielles et plutôt aléatoires ! Je ne comprenais pas comment faisaient les personnes qui faisaient la magie pour ne pas utiliser la technologie, c’était la base de tout ! M’enfin, je laissai tomber d’un haussement d’épaule tandis que mon interlocuteur continuais, peut-être pour répondre à ma question un peu plus clairement qu’avant !

- Elles n'ont pas l'air comme ça, mais elles sont très intelligentes et ne se trompent jamais de destination.

Mouais, il répondait à ma question. Mais, non, elles n’avaient vraiment pas l’air de pouvoir trouver une maison, ou même une boite aux lettres ! Quoi que… Maintenant que je les regardais plus attentivement encore, et qu’elles aussi me fixaient de leurs yeux vraiment trop intelligents pour des chouettes, elles semblaient pouvoir le faire. Sauf que jamais je ne leur confierais mon courrier. De toute façon, la Chose en moi, bien qu’endormie en cette période, m’empêcherait probablement de les approcher. Les animaux sentaient certaines choses, et ils avaient raison, pas comme les humains qui étaient subjugués par les apparences seulement et qui négligeaient leurs instincts primaires, ceux qui justement vous prévenaient quand un danger approchait. J’étais blasé par la race humaine parfois. Ce qu’on pouvait qu’ils pouvaient être naïfs ! Depuis un certain temps, je ne me comptais plus comme un humain. J’étais autre chose, une chose que je détestais, bien que j’apprécie certaines des choses qu’elle me permettait d’améliorer. Pour en revenir aux hiboux, jamais ils ne me laisseraient toucher à une de leurs plumes. Ils comprenaient que j’étais dangereux, et que sous mon apparence de gamin pas si frêle que ça, se cachait une force surhumaine. Ouais, bah pour une fois, je tirais mon chapeau aux chouettes, elles comprenaient plus vite que les humains.

-Tu n'as pas encore fait d'essai en envoyant une lettre à tes parents ?
-Ah, j’aurais bien voulu, si seulement j’en avais ! Déclarai-je avec un petit rire. Mais de toute façon, je ne fais pas confiance à ces chouettes. Dis-je en montrant d’un geste négligent de la main les centaines de volatiles qui se mouvaient plus ou moins discrètement au-dessus de nos têtes.

Ah, mes parents. Un sujet que j’abordais avec le plus grand calme. Ouais, ma mère m’avait abandonnée, et mon père, je ne savais même pas s’il était en vie. Seulement, cela ne me faisait rien, ou pas grand-chose. Si elle l’avait fait, c’est qu’elle n’avait probablement pas le choix, ou peut-être qu’elle pensait que ce serait le mieux pour moi. Aucune idée. En tout cas, je me portais plutôt bien, et j’avais quelques amis à l’orphelinat. Et puis, le fait que j’ai dû apprendre à me débrouiller seul, lâché dans la jungle humaine, m’avait fortifié. Je ne m’en plaignais pas. A quoi ça aurait servi de toute façon ? Qu’à se morfondre, et je n’en avais pas envie. La vie offrait beaucoup de choses, il suffisait de les prendre avec la sagesse qu’il fallait, et avec calme aussi. Mais bon, les gens faisaient ce qu’ils voulaient, quand ils voulaient, de toute façon, c’était à eux de faire leur vie comme bon leur semblait, même si parfois ils mettaient tout en l’air. Je fixai à nouveau mon interlocuteur, essayant de deviner ce qu’il pouvait penser, mais je n’étais pas fort dans ce jeu-là. Autant dire que j’étais même sacrément nul. Les émotions des autres me laissaient souvent de marbre, souvent parce que je ne comprenais pas, je n’y avais pas été habitué, simplement. A l’orphelinat, c’était souvent chacun pour soi, et moi j’avais trouvé le juste milieu en ignorant la plupart des gens et en prenant seulement ce qui était à moi, et rien d’autre. Parfois, j’aidais les nouveau car je savais très bien dans quelle galère ils se trouvaient, mais c’était tout, parfois même trop pour la bande dans laquelle j’étais, car ils étaient du genre trop égoïste pour prêter mains fortes aux autres, sauf quand il était question de jolies filles ou de pote, évidemment. Personnellement, je ne faisais aucune distinction, pour moi tout le monde vivait à peu près la même chose en arrivant ici, et que ce soit une fille, un garçon ou quelqu’un que je ne connaissais pas, rien ne me dérangeait.
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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeJeu 10 Nov - 17:52

Je n'arrivais pas à être pessimiste, je voyais le bon côté dans tout. Il pleuvait ? Soit. Restait plus qu'à s'en protéger, oui, mais après tout ce n'était jamais rien qu'un peu d'eau. Et puis avec un climat comme celui de l'Ecosse, il n'y avait pas trop le choix que de s'y accommoder, bon gré, mal gré. Il faisait trop chaud ? Il y avait toujours la possibilité de se rafraîchir dans un bon bain d'eau froide, et en plus, le soleil permettait de bronzer, c'était tout bénef'. On ne voulait pas bronzer ? Et bien, dans ce cas là, il ne restait plus qu'à rester à l'ombre et puis voilà. On ne m'aimait pas ? Pas de problèmes, il y avait bien assez d'élèves dans cette école pour que je prenne note de quelques remarques désobligeantes.

Et puis, si réellement, il y en avait eu, on ne m'avait pas mis au courant. En même temps, dans ce genre de situation, on essaye d'être le plus discret possible. Alors bien sûr, après il y avait toujours des petits malins qui jugeaient que l'humiliation publique était plus amusante, mais de ce côté là non plus, je ne craignais pas grand chose puisque je n'avais même pas encore eu l'occasion de me faire des ennemis, alors pourquoi m'en aurait-on voulu ? Bien sûr, pouvait entrer en jeu la méchanceté gratuite, mais dans ce cas de figure ci, je n'avais pas l'esprit suffisamment tordu pour imaginer que cela me tombe dessus sans que je n'en ai le moindre soupçon. Bizarrement, ces choses là, ça pue à des kilomètres à la ronde même si au départ, on arrive pas forcément à déterminer ce que c'est.

En parlant de ça, j'étais bien content de ne pas savoir lire dans l'avenir. Perso, je ne trouvais pas que posséder ce pouvoir constituait un avantage, car si on arrivait à prévoir l'imprévisible, il n'y avait plus aucun charme à profiter de la vie et justement tenter d'être optimiste à chaque instant ! Pour moi, ça se résumait à connaître la mort des autres, connaître sa propre mort... Et on avait beau savoir donc tout ce qu'il allait nous arriver comme rebondissement dans notre vie, il n'y avait plus aucune surprises et pour peu que notre fin soit dramatique... et bien oui, autant mourir tout de suite à ce compte là, c'était plus simple.

Exactement, c'était la meilleure façon qui soit de transformer un optimiste en un pessimiste en l'espace de quelques secondes et j'étais encore trop jeune à mon goût pour être blasé par la vie aussi tôt ! C'était peut être naïf et niais comme concept, mais ça m'était complètement égal, puisque ça ne concernait que moi, et que je me fichais bien du regard des autres... si bien qu'il m'était déjà arrivé de rentrer dans une autre personne sans remarquer qu'elle marchait à ma rencontre, perdu dans mes pensées toutes plus extravagantes les unes que les autres. Parce que je n'arrivais jamais à m'arrêter de réfléchir, même pour des choses les plus futiles et en ce moment, ce qui occupait le plus mon esprit était sans conteste ma fameuse guitare, que je regrettais de ne pas avoir emmené avec moi pour en jouer un peu dans la volière. C'était un endroit « calme » si on oubliait un instant le jacassement incessant des oiseaux et surtout ils étaient meilleur public dans le sens, où, comme ils ne pouvaient pas parler, je n'avais pas à subir d'éventuelles critiques. Parce que oui, j'étais loin d'être doué pour le moment, même moi je n'étais pas assez bête pour m'en rendre compte alors je n'allais certainement pas me mettre à en jouer dans un endroit aussi bondé que la salle commune des Gryffondor !

Dans un sens, ce n'était peut être pas plus mal qu'elle soit restée bien au chaud dans son étui dans mon dortoir, car au moins, ça allait m'éviter bon nombres de questions à son sujet de la part du nouvel arrivant. Je me faisais plutôt petit dès que cela concernait l'instrument, car même si j'avais envie de le connaître du bout des doigts, pour le moment, je débutais à peine et apprenait tout seul, alors forcément, j'étais bien loin du compte. Je n'avais pas peur de la honte, mais quand même, je n'étais pas fou. Si je pouvais l'éviter, c'était très bien aussi, ne le nions pas.

Mon interlocuteur, m'avait posé une question pour le moins incongrue à propos des hiboux, c'était d'ailleurs ce qui m'avait permis de comprendre assez rapidement que pour penser de pareilles choses, il devait certainement ignorer beaucoup de choses du monde des sorciers et que ses parents étaient sans aucun doutes moldus. Donc, il savait ce qu'était une guitare. Donc c'était encore mieux que la mienne, que je n'avais pas encore dompté, parce que j'étais dans la phase observation, ne soit pas là. Ah ben oui, hein, c'est toujours mieux d'étaler sa science, au lieu de son ignorance ! Mon camarade sembla désemparé lorsque j'émettais mon hypothèse dont j'étais à peu près sûr au passage, mais je ne prenais pas la peine de relever. Je savais que j'avais raison, sinon il n'aurait pas tardé à se défendre corps et âme pour me prouver qu'il était un sang pur, comme aimait bien à le faire mes parents... A préciser que moi même, j'étais de sang mêlé. Chercher l'erreur.

-Ah, j’aurais bien voulu, si seulement j’en avais !

Si j'avais voulu mettre les pieds dans le plat, sans doute n'aurai-je pas mieux réussi.

- Oh. Mince.
Me contentai-je de répondre.

Que pouvais-je dire de plus ? Que j'étais désolé ? Je ne le connaissais même pas, et sa famille non plus, ça aurait été bien hypocrite de ma part, ce que je n'étais pas spécialement.

- Mais de toute façon, je ne fais pas confiance à ces chouettes.

Il n'avait pas terminé sa phrase, que déjà, j'avais dans l'idée de le convaincre du contraire. Bon, c'était sûr que ce n'était pas moi l'enfant le plus émerveillé par les chouettes, mais quand même, qu'on ignore à ce point leur potentiel, c'était assez dommage.

- Tu devrais, insistai-je quand même. Il n'allait tout de même pas rester coupé du monde toute l'année, si ? Ou du moins, tu peux toujours faire un essai, même si tu n'es pas sûr. Si elle arrive à destination, quelqu'un te renverra forcément une réponse, tu peux même le lui demander, et comme ça, tu verras qu'il n'y a plus aucun doute. Qui ne tente rien à rien. Je haussai les épaules. Mais c'est comme tu veux, hein !

Aussi clair que de l'eau de roche, je vous dis !
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Cahyl Steadworthy


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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeJeu 10 Nov - 22:39

-Oh, mince.
-Bah, t’inquiète, tu ne pouvais pas savoir. Et puis, si tu veux tout savoir, je m’en fiche.


Et puis de toute façon, ça m’était égal qu’il l’évoque. La plupart des gens, quand je parlais de mes parents, ou plutôt, des parents que je n’avais jamais eu avaient une réaction quasi semblable à celle du gars devant moi. Une mine contrite, la voix gênée. Et moi, je les regardais, blasé par cette attitude que j’avais vue des centaines de fois sur des personnes différentes. Il fallait innover un petit peu. J’avais toujours vécu sans eux, alors leur absence ne me pesait pas autant que ce que les gens pouvaient penser. J’y pensais, bien sûr, puis je m’arrêtai vite car ça ne m’apportait rien de bon. Rien du tout. J’observai à nouveau le visage de mon interlocuteur, maintenant amusé de voir plusieurs expressions passer sur sa figure. Il n’arrivait pas à savoir ce qu’il allait me dire. J’haussai les épaules. J’avais l’habitude de tout cela, de l’hypocrisie des gens faussement désolés, de la véritable pitié, de tout. J’avais presque tout vu, et rien ne m’atteignait plus désormais. Ou du moins, plus grand-chose. Je devenais comme immunisé par les sentiments des autres. En fait, je trouvais que j’avais parfois déjà assez de difficultés à faire face au miens pour m’occuper en plus de ceux des autres à mon égard. De toute façon, je m’en fichais pas mal de ce qu’ils pensaient de moi, ou pour moi. Je pouvais gérer seul, et je n’avais pas besoin qu’ils y rajoutent une couche de sentiments, qu’ils soient vrais ou faux. L’estime que j’avais pour le garçon devant moi augmenta légèrement quand il choisit l’option que je préférais : il se tu. Le silence était vraiment une bonne chose dans les situations de ce genre-là. Et j’appréciai pleinement le sien. Au moins, il existait quelqu’un qui ne s’extasiait pas sur la malchance que j’avais dans ma pauvre vie. Pf’, pitoyable. Cependant, quand j’évoquai à nouveau les chouettes qui pullulaient au-dessus de nos têtes, son visage sembla se ranimer et je sus que je n’avais pas forcément bien fait en parlant de ça.

-Tu devrais. Commença-t-il. Ou du moins, tu peux toujours faire un essai, même si tu n'es pas sûr. Si elle arrive à destination, quelqu'un te renverra forcément une réponse, tu peux même le lui demander, et comme ça, tu verras qu'il n'y a plus aucun doute. Qui ne tente rien à rien. Il haussa les épaules, comme j’aimais bien le faire moi-même. Mais c'est comme tu veux, hein !
-Ouais, je le ferais un de ces jours, si je m’ennuie vraiment. Dis-je avec un petit sourire moqueur.

Même si je n’avais pas grand monde à qui écrire. Pensai-je ensuite. Et c’était vrai, à qui pouvais-je bien envoyer une lettre ? La bande que j’avais laissé devaient faire les caïds à l’école, et ne pensaient probablement pas à moi, sauf quand il fallait désigner quelqu’un pour faire le guet ou les aider dans leurs devoirs. J’aurais pu écrire à un des surveillants qui m’aimait bien pour ma discrétion, mais que lui aurais-je dis de toute façon ? Salut, je m’amuse vraiment bien, j’apprends à faire voler des plumes et à transformer des agrafes en cafards. De un, il m’aurait pris pour un véritable malade mentale, de deux, je n’avais tout bonnement pas le droit de lui parler de ce que je faisais ici. Les êtres humains normaux n’étaient apparemment pas censés savoir que la magie existait. C’était d’une telle stupidité, cette règle, que je me demandais pourquoi personne ne s’était rebellé contre. Mais manifestement, les gens ici n’étaient pas très courageux, sauf quand il fallait lancer une ribambelle de sortilège sur des gars drapés de noirs et qui dirigeaient l’école. J’avais entendu plusieurs fois qu’à la base, ils étaient venus et avaient pris le château de force, un peu comme au Moyen-Âge, sauf que là c’était par magie. Certains élèves avaient particulièrement été marqués, d’après ce que j’avais vu. Mais, je n’en savais pas plus que ça, et je n’avais pas réellement l’envie de demander. Je n’étais pas du genre indiscret, la plupart du temps, les gens se sentaient comme en confiance avec moi, qui ne parlait pas beaucoup, et c’était ainsi que je connaissais beaucoup de secret. Je prenais le plupart d’entre eux avec mon habituelle attitude blasée, et apparemment ça contentait les gens qui ne voulaient être jugés. Et puis, je ne parlais pas, je n’avais pas de personne à qui je pouvais réellement faire confiance à l’Orphelinat, alors les gens étaient rassurés, et m’en disaient beaucoup. Un peu trop, parfois.

Je me dirigeais vers la grande fenêtre qui servait probablement aux hiboux de porte de sortie et m’y accoudai. J’observai un moment le paysage qui se dessinait devant mes yeux. C’était beau tout de même, la vue depuis ici. Le parc de cette école était très réussi, autant le dire. C’était l’une des seules choses pour lesquelles j’avais réellement de l’admiration. Les autres choses qui peuplaient et restaient dans le château, c’était… ouais. Pas mal, sans plus. Les gens s’extasiaient trop. Restaient trop sur des détails qui ne méritaient selon moi, pas digne de trop d’attention. Je préférais partir que d’entendre jacasser cinquante ans sur la même chose, tout à fait inutile. La seule chose dont je pourrais probablement parler, sans trop me lasser, était l’extérieur. La Chose devait y être pour beaucoup dans ce résonnement, mais je m’en moquais, de toute façon il allait bien falloir que j’accepte qu’elle fasse partie de moi entièrement, même si c’était dur, plus dur que tout autre chose. Alors, ça me faisait sourire, tous ces gens qui se plaignaient pour un oui et pour un non. Ces gens qui n’avaient même pas forcément connus la douleur, l’incompréhension, la véritable solitude. J’y avais goûté, j’y goûtais toujours. Intérieurement, je levai les yeux bien hauts au ciel. S’ils savaient ce que c’était réellement que de souffrir, à la fois mentalement, mais aussi physiquement. Quand la Chose s’emparait de moi, c’était une telle douleur que je ne savais si je restais éveillé ou si je m’évanouissais, et puis, la douleur mentale était aussi très forte, je résistai sans y parvenir, usant mes forces, me faisant mal à moi-même. Evidemment, ça ne marchais jamais et je succombais.

Revenant sur terre, je pris conscience que le gars était toujours derrière moi, sa précieuse lettre dans la main. J’avais tout de même envie de le voir l’attacher à la patte d’une de ces chouettes. Peut-être qu’il faudrait que je ne sois pas trop proche de lui, que le volatile ne le blesse pas à cause de mon odeur probablement trop forte pour les animaux. Ils ne m’aimaient pas, et je comprenais bien ça, j’étais un monstre qui était tout à fait capable de les manger cru. Autrefois, j’étais admiratif devant l’instinct inouï qu’ils possédaient. Maintenant, j’en possédais également quelques bribes, et bien que ce soit pratique, il ne fallait pas s’y laisser aller, car alors les sentiments ne comptaient plus, et seules les pulsions animales prenaient le dessus. Et ça, ça pouvait être dangereux ! Je n’avais pas encore trop écouté ces instincts, mais peut-être viendrait-il un jour ou je serais obligé, dans une situation extrême par exemple. J’espérais seulement que ce ne soit pas trop tôt, je n’étais peut-être pas prêt pour ça. Nan, pas prêt du tout. Je tournai la tête et lançai un regard vide sur le gars. Je réalisai que je ne connaissais pas son prénom. Dans un sens, c’était normal on avait à peine échangés trois phrases, mais j’aimais bien savoir, pour comprendre ensuite de qui parlais les gens. Et puis même, c’était plus sympa.


-Au fait, moi c’est Cahyl. Commençai-je. Puis, jetant un coup d’œil à la lettre qu’il tenait, je continuai : Et sinon, tu l’envoies à qui ta lettre ?
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Camille Ells


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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeVen 11 Nov - 17:29

Une foule de pensées me submergea. Et moi, si je n'avais pas eu mes parents pour me soutenir, où serai-je aujourd'hui ? Et bien sûrement ici également car tôt ou tard, lorsqu'on est sorcier, on reçoit forcément la lettre que tout les mêmes enfants reçoivent à l'aube de leur onze ans. Quand on est sorcier, c'était comme ça que ça se passait, on me l'avait toujours dit et je ne pouvais pas imaginer que l'inverse puisse arriver qu'un élève passe à travers les mailles du filet. Non, les adultes du monde magique étaient bien trop méticuleux pour ça et veillait toujours à ce que tout se passe bien dans le meilleur des cas. Pour en revenir à mes parents, parfois, ils m'agaçaient tellement lorsqu'ils entraient dans leur délire fou de sang pur alors qu'ils ne l'étaient même pas totalement, ou leur blabla inutile en ce qui concernait le Ministère de la Magie que j'étais bien content de filer dans ma chambre en attendant que l'orage passe. J'étais comme n'importe qui, du moins je ne pensais pas déroger à la règle : ça me faisait bien plaisir de ne plus les avoir constamment sur le dos, mais cela ne voulait pas dire pour autant que j'enviais mon interlocuteur. Non, en fait, je n'avais pas envie d'être à sa place et de ne pas connaître mes parents et je me demandais bien quel effet ça devait lui faire.

Quel avait été son passé ? Je pouvais le lui demander, mais ne le faisais pas, simplement parce qu'il me restait encore un minimum de tact pour commettre l'impardonnable, on ne savait jamais, peut être allait-il le prendre mal. C'était pour ça que je me contentais de prononcer cette simple remarque, à laquelle il répondit tout aussi simplement :

-Bah, t’inquiète, tu ne pouvais pas savoir. Et puis, si tu veux tout savoir, je m’en fiche.

C'était ça le problème. J'avais beau tenter de scruter son visage autant que je le pouvais il m'était tout à fait impossible de déceler quoi que ce soit, alors que moi, je savais -parce qu'on m'avait déjà fait la remarque- que j'étais incapable de garder un masque en permanence pour cacher mes émotions. Et puis ça ne me dérangeait pas plus que ça qu'on sache de par mon visage ce que je ressentais parce que de toute façon, en général je ne gardais pas ma langue dans ma poche lorsque je voulais faire savoir à quelqu'un que quelque chose me gênait. D'ailleurs mes parents en avaient fait l'expérience les premiers, peut être était-ce aussi pour ça que nous nous disputions par moments. Mais je ne leur en voulais pas parce que les brouilles ne duraient jamais bien longtemps et que quelques heures plus tard, bien souvent, nous étions tous passé à autre chose.

C'était malgré tout dans ces cas là, que je regrettais d'être un enfant unique. Toute l'attention était toujours concentrée sur moi. Bien sûr, dans un certain sens, c'était très plaisant d'être le seul chouchou de la famille et pour peu que je demande quelque chose qui me mettrait en valeur mes parents acceptaient de me l'offrir, car dans leur tête, si leur enfant avait la classe, cela voulait dire que eux aussi. Oui, moi non plus je ne comprenais pas trop ce point de vue. Mais par moment,s ça devenait vite pesant et j'avais l'impression d'être emprisonné dans un cocon, très douillet certes, mais un peu trop étouffant. Alors qu'à mon avis, dès lors qu'on était plus d'une progéniture au sein de la famille, on ne pouvait pas avoir les yeux sur tout le monde à la fois. Et puis, avoir un frère ou une soeur à embêter, ça devait être bien marrant.

Donc si mon camarade s'en fichait tant mieux. Enfin, pas tant mieux dans le sens « tant mieux », mais tant mieux dans le sens ou je n'avais pas fait de bourdes. De toute manière, il était trop tard pour revenir en arrière, et moi, j'étais déjà passé à autre choses à savoir résumer à quoi servait cet étrange volatile, qu'on appelait plus communément : une chouette. Fascinant, n'est-ce pas ?

-Ouais, je le ferais un de ces jours, si je m’ennuie vraiment.

Et bien en tout cas, on ne pouvait pas dire qu'il était follement emballé par le projet et je le laissais s'éloigner un peu plus loin, vers la fenêtre. Quant à moi, j'en revenais à mon observation des hiboux avant de décréter lequel j'allais choisir pour mener sa mission à bien. La tâche allait s'avérer être plus compliquée que prévu, car plus on a l'embarra du choix, plus justement, c'est difficile de choisir. Je préparai ma lettre pour le voyage, en la scellant parce que je ne voulais pas que n'importe qui la lise, même si le contenu n'était pas franchement très intéressant. Ce qui était personnel, devait rester de l'ordre du personnel, et puis voilà. Je m'approchai du rapace que j'avais désigné pour mener à bien ce travail.

-Au fait, moi c’est Cahyl. Et sinon, tu l’envoies à qui ta lettre ?

Consciencieusement, je fixai la missive à la patte de l'animal pour éviter qu'il ne la perde pendant le voyage, ce qui, je vous l'accorde ça aussi, aurait été sacrément embêtant.

- Je suis Camille, lui appris-je à mon tour en me présentant. C'était vrai que nous n'avions pas encore échangé nos prénoms, comme la plupart des gens le faisait, dès qu'ils échangeaient un bonjour. Moi, c'était le genre de détail que j'oubliais souvent.

Je m'approchai à mon tour de la fenêtre, la bête, docile, accrochée à mon bras. Comme pour faire une démonstration à Cahyl, et lui prouver que de toute façon, j'avais raison, j'expliquai à la chouette où elle devait se rendre en donnant le nom de famille ainsi que l'adresse. Il se passa à peine quelques secondes avant qu'elle ne s'envole. Je la regardai s'échapper au loin, jusqu'à ce qu'elle ne devienne un tout petit point.

- A mes parents, repris-je pour répondre à sa question. Mais bon, on va dire que je ne leur écris pas aussi souvent qu'ils le voudraient, commentai-je en plaisantant. Leurs centres d'intérêts ne sont pas les miens, alors forcément, je n'ai pas grand chose à leur raconter.

Car ses sûr que ce n'était pas à eux que j'allais leur raconter mes exploits à la guitare. Encore fallait-il également que je détienne des records, or, c'était également loin d'être le cas.

- Alors, toi, tu viens d'où ? Il ne fallait pas oublier que dès que ça concernait les moldus, moi, tout m'intéressait ! Et même s'il ne me l'avait pas confirmé, je savais que ma déduction était la bonne.
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Cahyl Steadworthy


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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeVen 11 Nov - 19:28

-Je suis Camille. Me dit-il.

Je restai un moment sans réagir, puis réalisant ce qu’il avait dit, je tournai à nouveau la tête dans sa direction, haussant un sourcil. Camille ? Ce n’était pas un prénom de fille ? Je savais que plusieurs gamines de l’orphelinat se prénommaient comme ça, et je n’avais jamais entendu ce nom dans la bouche d’un garçon. J’haussai les épaules. Bah, qu’il s’appelle Camille ou autrement, qu’est-ce que cela changeait ? Rien du tout, il était toujours la même personne. Je vous l’accorde, c’était plutôt étrange, et la première fois qu’il le disait, c’était déstabilisant, mais avec tous les prénoms étranges qui existaient aujourd’hui, ce n’était pas plus choquant que cela. Et puis, je pouvais parler, moi aussi j’avais un nom totalement bizarroïde. La plupart du temps, les gens me faisaient répéter car ils croyaient avoir mal entendus ou mal compris. Non, mon prénom était bien Cahyl, et j’en étais fier, quoi qu’ils en disent ! Je tournai à nouveau la tête, prolongeant mes réflexions tout en scrutant le paysage des yeux. J’imaginais un moment, ses parents, essayer de prendre une décision quant au prénom qu’ils choisiraient pour leur bébé. Peut-être avaient-ils seulement trouvé un prénom de fille, et qu’ils n’avaient pas eu le temps d’en chercher un pour un petit garçon, et qu’au final il lui avait donné celui trouvé initialement. Je m’arrêtai rapidement, me rendant compte que ce n’était pas forcément gentil d’avoir des pensées pareilles et je fixai mon attention sur les oiseaux qui tournoyaient au loin, au-dessus de la forêt interdite. J’entendis du bruit derrière moi, et quelques secondes plus tard, Camille était à mes côtés, une chouette sur le bras. Il avait accroché à la patte de l’animal sa lettre à l’aide d’un petit lien. Heureusement, le volatile ne semblait pas se formaliser de ma présence, bien qu’il me jette quelques coups d’œil méfiants. Calmement, mon interlocuteur commença à lui parler, lui expliquant avec douceur l’endroit où elle devait se rendre, lui donnant l’adresse où elle devait poster la lettre et ainsi de suite. Très sceptique, je regardai la chouette ouvrir ses ailes et commencer à s’élever dans le ciel avec grâce. Quelques minutes plus tard, elle n’était plus qu’un point noir à l’horizon, et j’évitai de regarder le garçon à mes côtés avec un regard moqueur. Je n’étais pas vraiment convaincu, mais lui l’était.

- A mes parents. Commença-t-il. Mais bon, on va dire que je ne leur écris pas aussi souvent qu'ils le voudraient. Plaisanta-t-il en me regardant. Leurs centres d'intérêts ne sont pas les miens, alors forcément, je n'ai pas grand-chose à leur raconter.

Je ne commentai pas. Qu’aurais-je pu dire ? Je ne pouvais rien m’imaginer cette fois-ci, je n’avais pas de parents, alors forcément je ne pouvais réellement comprendre ce qu’il me disait. Je ne pouvais pas ressentir cette espèce de pression qu’il avait de devoir envoyer obligatoirement une lettre à ses parents. De toute façon, le mot « parent » m’étais quasiment inconnus. La plupart du temps, les autres se plaignaient d’avoir des parents trop strictes, qui leur interdisait ça, et ci, et qui le grondaient pour un rien. Je me taisais et les écoutai, le visage fermé. Ils ne comprenaient pas, ne savaient pas ce qu’était une vie sans parents. Ils croyaient que c’était la liberté, que c’était bien. Non, je pouvais leur répondre non, ce n’était pas bien. On devait trouver nous-même les limites, sans jamais personne pour nous aider, pour nous aimer. Je m’y étais accommodé, bien sûr, comme avec tout. Mais le manque d’une personne pour soutenir, encourager, aider, ça, on ne s’y accommodais pas facilement. Les gens croyaient que leurs parents faisaient tout ce cirque pour les embêter, mais ils les aimaient simplement et voulait les protéger. Ils mettaient une limite ? Une protection. Je n’avais pas de limite, je devais me protéger moi-même. Je devais tout faire par moi-même. Non, ils ne comprenaient pas. Ce n’était pas de la liberté, c’était des responsabilités qu’on devait tenir seul, sans l’aide de personne. Ils se plaignaient, je me taisais. Qu’aurais-je pu dire ? Il y a bien un jour où ils réaliseraient qu’ils n’auraient pu vivre correctement sans leurs parents, que jamais ils n’y seraient arrivés. Pour l’instant, c’était la liste des plaintes, plus tard, celle des remerciements, probablement plus longue que la précédente.

- Alors, toi, tu viens d'où ?

De nulle part, fus-je tenté de répondre. C’était techniquement vrai ; je n’avais d’origines, mes parents les avaient emportés avec eux, et je n’avais aucune idée d’où pouvais-je venir. Mais je me doutais bien que ce n’était pas le sens de la question qu’il me posait. Il me demandait simplement d’où en Angleterre je venais. Ou alors sa question avait un sens caché. Du genre « du vient d’un endroit bizarre ? ». Bizarre ? Une minute, pour les sorciers, qu’est-ce qui étais bizarre ? Ah oui, les… modlu ? Non, les Moldus. En clair, j’étais bizarre. Ce que je leur renvoyais bien, car moi aussi je les considérais comme des personnes étranges et surtout peu tolérante. La plupart des ils appelaient ça « sang-purs », d’après ce que j’avais entendu, n’aimaient pas du tout les Moldus et Nés-moldus. Je levai les yeux au ciel. Vraiment peu tolérant Qu’est-ce que ça pouvait leur faire ? On avait exactement les mêmes pouvoirs qu’eux, non ? J’étais persuadé que si. Ils avaient juste un trop gros égo, et qui prenait trop de place. J’étais même sûre que pour garder cette pureté, ils étaient tous consanguin. Franchement, je trouvais ça vraiment bête. Mon estime pour tous ces sorciers baissait de jour en jour. Bon, bien sûr ils n’étaient pas tous comme ça, bien heureusement d’ailleurs, sinon, tous ceux qui avaient ne serais-ce qu’un peu de sang « impur » auraient été maltraités à vie. Tout ça me faisais tellement penser à la deuxième guerre mondiale durant laquelle Hitler avait exterminé la moitié des juifs seulement à cause de leur religion, et qu’il prônait une « race » dont il ne faisait même pas partit. Quelqu’un avait dit que l’histoire se répétait au cours des siècles. J’avais l’impression de revoir la même chose que dans les livres d’histoires. Reconsidérant Camille qui attendait ma réponse, je souris doucement.

-Hum… Je vis dans un orphelinat à Londres. Tu as dit tout à l’heure que j’étais un moldu. Peut-être, je sais pas, mais en tout cas je vis comme eux, et franchement, je veux pas te choquer, t’offenser ou je ne sais quoi, mais le monde sorcier est vraiment bizarre.

Voilà, il avait mon avis. Je ne savais pas vraiment comment il allait réagir à ça. J’espérais seulement qu’il n’était pas un fervent défenseur du super sang pur et qu’il ne commencerait pas à m’attaquer avec sa baguette. De toute façon, je n’aurais pu riposter, je n’utilisais presque jamais ma branche, sauf quand c’était nécessaire, en cours et quand il fallait travailler un minimum. En fait, s’il m’attaquait réellement, je ne réagirais pas, et m’enfuirait probablement, autant paraître lâche que de le tuer à cause de ma force accentuée par la Chose. Je pouvais réellement devenir violent, et ça me faisais peur. Quand ils me voyaient, la plupart des grandes racailles me croyaient faibles, ils m’identifiaient comme une proie facile, mais quand ils commençaient à me chercher, à me frapper, je ripostais, et la plupart du temps, ils étaient par terre. Je ne contrôlais pas ma force, et ça m’effrayait. En fait, je ne contrôlais pas grand-chose en moi, depuis que la Chose était là. Je le regardai à nouveau. Je m’étais fait rapidement des films car il ne me semblait pas être quelqu’un qui partait au quart de tour, ou même qui pouvait se battre pour un petit rien. En fait, il semblait même assez calme et positif, ce qui me rassurait plus que je ne l’aurais imaginé.

-Et toi, comment tu trouves le monde moldu ? Tentai-je tout de même, espérant qu’il n’allait pas me sortir une grande tirade injurieuse.
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Camille Ells


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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeDim 13 Nov - 16:25

Ma question, comme ça, n'en avait pas l'air, mais elle était loin d'être innocente, et pour cause, c'était une façon déguisée d'en apprendre un peu plus pour le monde qui était le sien autrement dit celui des moldus. Je n'osais même pas imaginer la tête de mes parents s'ils apprenaient que leur fils qu'ils avaient élevé pour qu'il devienne comme eux, un fana des gens qu'ils appelaient des « vrais » sorciers. Mouais, bof, je n'y comprenais pas grand chose à tout ce tralala et les entendre disserter sur le sujet pendant des heures ne m'intéressait guère et l'effet était plutôt inverse de ce qu'ils espéraient. Moi au contraire, je trouvais ça formidable leur manière de trouver des solutions à leur problèmes pour rendre leur vie plus pratique en utilisant diverses stratagèmes élaborés au lieu d'utiliser la magie. Moi, je baignais dans ce monde depuis que j'étais tout petit, alors forcément, je ne connaissais que ça; mais à chaque fois que nous devions nous rendre dans des endroits autre que le chemin de Traverse je ne pouvais m'empêcher de trouver que les objets dans les vitrines avaient des formes si bizarres que j'avais envie de les tripoter dans tout les sens pour comprendre leur fonctionnement. C'était nouveau, ça ne s'animait pas parce qu'on lui avait jeté un sort mais parce qu'il fallait appuyer sur un bouton, souvent vicieusement caché.

Comment je savais tout ça ? Bien souvent mes parents étaient dans de grandes conversation -encore- avec leurs amis avec qui ils sortaient de temps en temps, et moi la seule occupation que j'avais dans ces cas là, c'était d'observer les choses qu'on exposait sur les présentoirs. Et une fois qu'on a terminé de s'émerveiller devant une machine qui transforme les fruits en jus de fruits -là était toute la subtilité- il ne restait plus qu'à lire son nom ainsi que ses fonctionnalités. Nan mais attendez, moi je trouvais ça génial et c'était un peu près comme les tours de magie sauf qu'on utilisait ni baguette, ni formule : il suffisait de mettre les aliments dans l'engin, et hop ! C'était dans la poche. Enfin, au sens figuré du terme, parce que du jus de pomme dans une poche... Oui, voilà, on a compris.

Mais quand même, je ne pouvais pas lui poser le flot de questions qui s'entremêlaient dans mon esprit : d'une part ce n'était pas très poli,et j'avais eu une grande éducation sur le sujet et puis peut être que si je me montrais d'entrée de jeu trop intéressé, il pouvait se braquer et moi je n'avais plus qu'à jouer tout seul avec son silence. Pourtant, je mourrais d'envie de savoir si lui aussi possédait un... J'avais oublié son nom, mais peut être qu'en lui décrivant ce à quoi je pensais, il allait le deviner. Mais n'allons pas trop vite en besogne.

-Hum… Je vis dans un orphelinat à Londres. Tu as dit tout à l’heure que j’étais un moldu. Peut-être, je sais pas, mais en tout cas je vis comme eux, et franchement, je veux pas te choquer, t’offenser ou je ne sais quoi, mais le monde sorcier est vraiment bizarre.

Tiens donc ! Ça aussi, c'était pour le moins étonnant, parce que jusqu'à maintenant, on ne m'avait pas encore fait une pareille remarque ! Comment est-ce que je pouvais ne serait-ce qu'un seul instant trouver le monde sorcier bizarre alors qu'après tout, c'était justement dans ce monde là que j'étais né ? Impossible, impensable et je me demandais bien ce qui pouvait le pousser à penser ceci. Peut être pour les mêmes raisons que moi en ce qui concernait les moldus et leurs inventions et cela voulait alors dire que ça ne marchait pas que dans un sens... C'était logique après tout quand on y pensait, car si les enchanteurs se cachaient des moldus, à la base ce n'était pas pour rien, il y avait bien entendu une explication raisonnable à cela, même si cela était également synonyme de sacrifices parce que nous devions sans arrêt faire attention à ce que nous devions dire si jamais nous venions à parler avec un moldu pour une raison X ou Y. En ce qui concernait mes parents, c'était plutôt simple tout simplement parce qu'ils ne parlaient pas au moldus à moins d'y être contraint et croyez moi c'était toujours marrant de voir leur tête dans ces cas là. Mais c'était aussi et surtout sacrément embêtant de devoir réfléchir à ce qu'on allait bien pouvoir dire sans pour autant faire de gaffe. Je n'étais pas assez tordu pour balancer des phrases toutes faites et préférait la spontanéité. Après, sans doute que c'est pour tout et que ce n'est jamais rien de plus qu'une habitude à prendre...

- Et comment ça se passe alors ? C'était peut être franchement indiscret de ma part mais je voulais vraiment savoir quel était leur mode de vie, dans les détails. Je veux dire que si tu trouves les sorciers bizarres, c'est sûrement que les moldus ne vivent pas de la même manière... D'ailleurs, pourquoi tu trouves les sorciers bizarres ? C'est la baguette magique, hein ?

C'était vrai que d'un premier abord ça devait être assez impressionnant de voir des gens farfelus et échevelé dans le genre Ollivander agiter des bouts de bois dans tout les sens et ça devait être encore plus fou lorsqu'il nous proposait notre première et unique normalement baguette magique. Même moi, trop habitué voir ma mère se servir de la sienne sans me donner l'utilisation de l'essayer, j'avais eu une sensation étrange en essayant l'une d'entre elle. Mais bon, on s'y faisait vite même si lancer des sorts s'avéraient être parfois plus compliqué que prévu... moi qui pensait que transformer une aiguille en allumette ce serait un jeu d'enfant, en fait, il fallait croire que non... D'ailleurs, ça me faisait penser que je devais absolument m'exercer pour le prochain cours de Sortilèges qui se rapprochait à grands pas, mais ça, c'était un autre histoire.

-Et toi, comment tu trouves le monde moldu ?


Ça, c'était une formidable perche, où je ne m'y connaissais pas ! Alors oui, bien sûr que j'allais me jeter sur une pareille occasion en or, suivez un peu !

- Ils sont super malins les moldus. Je veux dire, faire des trucs pratiques sans utiliser la magie, je trouve ça trop fort ! Comment ils font pour inventer toutes ces choses ?

Parce que vraiment j'avais beau y mettre toute la bonne volonté que je voulais pour comprendre ils faisaient pour en venir la à la conclusion que c'était cette objet là qu'il fallait créer pour qu'il réalise telle action... Et bien c'est qu'il fallait vraiment avoir de la suite dans les idées !
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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeJeu 8 Déc - 20:56

- Et comment ça se passe alors ?Demanda-t-il, visiblement avide de savoir comment je vivais, et comment les moldus en général, vivaient.

Comment lui dire ? Comment lui décrire ? Encore, pour quelqu’un qui sait de quoi je parle, c’est plutôt facile, mais là, il n’y connaissait rien de rien, et je ne savais pas du tout par quoi commencer. Il ne connaissait probablement aucun nom moldu. Donc l’électricité, non. Et l’électricité était presque la base de tout ce qui se trouvait dans notre monde. Comment lui explique que rien de toute cela n’était magique, mais que tout était explicable scientifiquement ? Que c’était des particules, des atomes, qui gnagna… Bref, je n’étais en aucun cas un professeur de science, de physique, et je ne voyais pas comment aborder tout cela avec lui. Je décidai donc de ne pas m’attarder sur de longues explications, et plutôt lui donner la version concrète des faits. Encore, j’allais juste lui dire à quoi ça servait, pourquoi je m’en servais, et puis c’était tout. Après, s’il voulait réellement en savoir plus, il n’avait qu’à chercher par lui-même, aller trouver des scientifiques, des professeurs et rester quelques temps dans le monde moldu pour comprendre comment ça fonctionnait. Oui, mais, il n’en avait peut-être pas l’envie. Toutefois, vu son air enjoué et les yeux brillants qu’il levait vers moi, il avait visiblement envie de savoir, de comprendre.

Malheureusement pour lui, je ne serais pas d’une grande aide. Moi-même je ne comprenais parfois pas tout ce qui se déroulait dans mon monde. Ça marchait, j’avais appris à m’en servir, et c’était tout. Je ne me posais pas trop de question, enfin, j’essayais. Il aurait fallu rencontrer les génies qui avaient mis au point toutes ces merveilles pour avoir des réponses concises et réelles. De nos jours, on passait rapidement sur tous ces détails, et on nous faisait apprendre d’autres choses… qui en réalité, n’était pas très utiles. Si un jour tout se mettait à dérailler, je me demandais qui pourrait tout réparer, et réfléchir comme ceux qui l’avaient fait autrefois. J’avais l’impression que nous étions un peu trop conditionnés dans les programmes d’écoliers que nous faisaient le ministère de l’éducation, et que nous ne pouvions réellement sortir de ces voies pour apprendre d’autres choses. Mais, maintenant, tout changeais. J’apprenais la magie, chose qui me semblait encore plus inutile pour réussir ma vie. Peut-être que je me trompais, mais c’était aussi l’impression que j’avais depuis que j’étais ici
.

-Je veux dire, se reprit-il, que si tu trouves les sorciers bizarres, c'est sûrement que les moldus ne vivent pas de la même manière... D'ailleurs, pourquoi tu trouves les sorciers bizarres ? C'est la baguette magique, hein ?

A sa dernière remarque, je ris, réalisant qu’entre autre, c’était une de choses chez les sorciers qui me froissait.

-Ouais, la branche, enfin, baguette, c’est vraiment bizarre ! Ris-je. Mais, non, les moldus, ne vivent pas comme les Sorciers. Enfin, en tout cas pas comme dans ce château. J’imagine que vous, la lumière, l’eau qui arrive, tout est contrôlé par la magie. Nous, c’est autre chose. C’est… tout est naturel, en quelques sortes. Les humains ont juste mis à profit ce que la nature offrait pour parvenir à ce qu’ils font maintenant. Bien sûr, il y a aussi beaucoup de réflexion derrière. D’ailleurs, j’ai l’impression qu’à part pour créer les sorts, les sorciers n’ont pas beaucoup réfléchis ! Les moldus, ils ont dû tout inventer de A à Z. Mais bon, j’imagine que les débuts, pour les moldus autant que pour les sorciers, ont été difficiles. Concluais-je essayant de ne pas trop critiquer, tout de même, les sorciers.

Mais, je n’arrivais à défendre ceux qui lançaient des sorts. C’était trop étrange, bien trop, pour moi qui avait vécu comme un simple moldu jusqu’à présent. Comme une personne riche qui doit s’habituer brusquement à vivre dans un environnement pauvre, je devais faire face à ce monde qui n’était pas le mien et dans lequel je ne m’habituais à vivre, faisant également face à toutes les critiques qui jaillissaient dans ma tête. De plus, j’étais sûr, en ce moment, avec tous les mangemorts qui paradaient dans le château, que ce n’était pas une très bonne idée d’émettre quelconque jugement négatif envers le « fabuleux » monde sorcier. Mais s’il voyait, s’il voyait que ce n’était pas si beau que ça, que la magie ne pouvait définitivement pas tout résoudre. Je ne prétendais absolument pas que les moldus pouvaient le faire. Mais ça semblait viscérale, de les défendre, ces personnes n’ayant aucun pouvoir magique. Repensant aux sorciers maléfiques qui traînaient dans le château, je me rassurais intérieurement. De toute façon, que pouvaient-ils faire contre moi ? J’avais déjà tout perdu. Mes parents n’étaient pas là, je n’avais aucuns amis proches, et la pire de toutes les horreurs m’était arrivée. La Chose était en moi, et cela était la pire de toutes les punitions. J’étais à peu près certain que le doloris, sortilège que j’avais bien vite appris à connaître grâce aux livres de a bibliothèque, ne pouvaient me faire souffrir autant que la douleur qui me prenait lorsqu’Elle avait le contrôle. Repensant à ces instants de torture pure, je serrai la mâchoire. Non, ce ne devait définitivement pas être aussi douloureux. Alors, qu’avais-je à craindre ? Rien du tout. Rien. J’étais plus fort, plus fort que les autres. Plus fort qu’eux. Non, peut-être pas, mais j’étais probablement aussi résistant. Ma connaissance magique était bien sûr, très limitée, étant donné que je ne faisais absolument aucun effort pour réussir, mais physiquement, j’étais persuadé de pouvoir tenir plus qu’eux.

Secouant doucement la tête devant les divagations dans lesquelles mon cerveau se perdait, je fixais plus intensément la forêt qui mangeait la moitié du paysage que je voyais par la fenêtre. Revenant aux paroles que j’avais échangées avec mon interlocuteur, je souris doucement. Il était étrangement assez enthousiaste dans ces propos, comme s’il souhaitait en apprendre plus sur les moldus. Pensant à quelque chose qui pourrait l’intéresser sans que je passe des heures entière à lui expliquer à quoi cela servait, mes pensées se fixèrent sur la musique, je ne sus exactement pourquoi. Peut-être simplement parce que je repensais à l’Orphelinat, et que dans l’une des pièces était entreposé un piano où s’amusaient la plupart des enfants, et où le soir, l’une des surveillantes venait jouer en cachette, produisant des sons tout à fait extraordinaire. Je n’avais pas d’attirance spéciale pour la musique, mais je m’étais rapidement aperçu, après que la Chose soit arrivée dans ma vie, que cela semblait la calmer. J’avais par la suite passé plus de temps dans cette pièce, pianotant plus qu’autre chose – puisque je ne savais pas comment jouer-. La surveillante, qui m’avait vu avait alors entrepris de m’apprendre les bases du solfège, et quelques accords utiles. A partir de là, j’étais arrivé jouer des choses un peu plus potable, et de fil en aiguille, j’avais appris à apprécier l’instrument. Jetant un coup d’œil à mon voisin, je sentis une question assez intrigante pour moi effleurer mes lèvres.

-Dis, vos instrument de musique, ce sont les mêmes que ceux des moldus ? Demandais-je. Parce que s’il existait des instruments magiques, c’était plutôt comique, selon moi.
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Camille Ells


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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeDim 11 Déc - 18:45

Apprivoiser un monde qui n'était pas le sien semblait au premier abord difficile. Mais après, c'était comme tout, il fallait bien commencer quelque part et finalement on partait tous d'un même point, même si parfois l'arrivée était un peu différente. Certains allaient le plus loin possible alors que d'autres s'arrêtaient en chemin pour suivre une autre route qui était semée là aussi d'embûches ou qui était plus lumineuse et donc, c'était plus simple pour progresser. Je ne disais pas que je savais que celui que j'avais choisi de prendre était le bon, comment la savoir à seulement onze ans, mais pour le moment il ne me déplaisait pas tant que ça. Mes parents ne devaient pas être du même avis, et c'était tant mieux qu'ils ignorent certains points que je n'étais pas encore prêt à leur avouer. En réalité, dès que ça les concernait, directement ou non, ça devenait tout de suite plus compliqué parce que leur réactions étaient tellement prévisibles que lorsque j'avais la possibilité de les éviter, je le faisais. C'était lâche, oui, et alors ? On faisait avec ce qu'on pouvait et moi si je pouvais repousser leur colère le plus longtemps possible, ça m'arrangeait plus qu'autre chose.

Je me demandais comment ça se passait dans sa tête -celle de Cahyl- et son appréhension du monde des sorciers. J'avais bien envie de me mettre à sa place pendant quelques instants, pour voir, même si ça aussi, ça se révélait de l'ordre de l'impossible. Moi, j'avais vécu et grandi là dedans, j'étais dans le bain comme on dit alors en fin de compte, même si je faisais l'effort de jouer aux ignorants, je ne pouvais leurrer personne, et moi le premier, donc ça ne servait strictement à rien si ce n'est perdre un peu de temps. Alors autant me remettre à quelque chose dont je ne connaissais rien, et dont je voulais en savoir le plus possible. Il allait m'en falloir du temps, j'en avais conscience car dans le monde des moldus, j'étais comme un oisillon sorti de l'œuf, mais ce qu'il y avait de bien dans le fait d'apprendre, et cela dans n'importe quel domaine, c'est qu'il n'y avait pas d'âge pour débuter.

-Ouais, la branche, enfin, baguette, c’est vraiment bizarre ! Mais, non, les moldus, ne vivent pas comme les Sorciers. Enfin, en tout cas pas comme dans ce château. J’imagine que vous, la lumière, l’eau qui arrive, tout est contrôlé par la magie. Nous, c’est autre chose. C’est… tout est naturel, en quelques sortes. Les humains ont juste mis à profit ce que la nature offrait pour parvenir à ce qu’ils font maintenant. Bien sûr, il y a aussi beaucoup de réflexion derrière. D’ailleurs, j’ai l’impression qu’à part pour créer les sorts, les sorciers n’ont pas beaucoup réfléchis ! Les moldus, ils ont dû tout inventer de A à Z. Mais bon, j’imagine que les débuts, pour les moldus autant que pour les sorciers, ont été difficiles.

Ce qu'il y avait de plus embêtant, c'était d'avouer que j'étais bien incapable d'enregistrer autant d'informations d'un coup, mais tant pis, je faisais avec et essayai d'emmagasiner tout ce que je pouvais, et le reste, on verrait plus tard. Je devais avoir l'air de quelqu'un qui buvait chacune de ses paroles, avec un regard un peu fou dans les yeux. Maintenant que j'y pensais, j'espérai bien que ce n'était pas le cas et tentai vainement de me peindre une mine un peu plus sérieuse, un peu plus mature, mais au fond, je savais bien que cela m'était impossible. Il ne savait pas la chance qu'il avait, même si je n'étais pas tout à fait d'accord sur les propos qu'il avançait sur le monde des sorciers. Ça tombait bien, j'allais pouvoir l'aider à penser le contraire ! Alors bien évidemment il y avait des hauts et des bas et on ne pouvait pas dire qu'avec les mangemorts la situation était le plus appropriée pour faire pencher la balance du bon côté, mais quand même tout n'avait pas toujours été sombre, bien que je n'étais pas plus rassuré qu'un autre lorsque je croisai par mégarde l'une de ces ombres sombres au détour d'un couloir.

- Mais... comment vous faites pour penser à tout ça ?


Parce que oui, ça restait quand même un peu abstrait pour moi, réflexion ou pas il fallait quand même avoir une sacré dose d'imagination pour réussir à élaborer tant de trucs ! Le jour où j'avais dit à ma mère que je désirai devenir inventeur plus tard -et cela datait de quelques années déjà- elle avait poussé un profond soupir de lassitude en me demandant d'arrêter de dire des bêtises. Non au contraire, cela m'avait donné envie de persévérer dans cette voie même si à huit ou neuf ans, être inventeur, c'est beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît...

- Mais justement, les sorts... Il fallait y penser aussi ! Crus-je bon de justifier quand même parce que je ne voulais pas rester sur ce simple échec. Tu verras quand tu en connaîtras plus ! Enfin, quand on en connaîtra plus, parce que je ne suis pas beaucoup plus avancé non plus...

Et puis là aussi c'était la croix et la bannière pour réussir son sortilège de premier coup tellement il y avait de nombreux facteurs à prendre en compte; la formule à prononcer correctement, le mouvement de baguette qui ne doit pas être trop brusque ou trop rapide... En fin de compte on démarrait tous sur le même pied d'égalité, peu importe le milieu parce que nous avions tous notre baguette magique à partir du même âge, comme ça, c'était clair que personne ne pouvait être avantagé. Si je faisais des efforts, c'était bien pour faire plaisir à mon père tout ça, parce que bon, les études c'était bien joli mais ça ne faisait pas de jolis sons comme les cordes d'un guitare ! A supposer de savoir s'en servir, certes, mais ça c'était également une question de temps, ce qui était casse pied c'était que tout ce temps justement je devais l'utiliser pour ne pas avoir des notes trop minables dans les différentes matières et cela m'empêchait de me pencher réellement sur le souci de l'instrument de musique. Ou alors il y avait des moments de dur labeur comme celui ci ou je devais rédiger des lettres où je ne disais pas complètement la vérité... heureusement, j'avais de la chance dans mon malheur, puisque je n'étais pas en compagnie trop désagréable.

-Dis, vos instruments de musique, ce sont les mêmes que ceux des moldus ?

A croire qu'il était justement en train de lire dans mes pensées. Mais bon, on ne pouvait pas dire qu'il avait posé la question la plus simple qu'il puisse exister à propos de la magie et à vrai dire que je ne savais pas trop ce que je devais lui répondre... Oui... Non ? En fait je n'y avais jamais vraiment réfléchi parce que ça coulait de source... c'est ça, ça coulait tellement de source que finalement, on ne pouvait pas trop savoir.

- Bah tu sais, en général, tout marche par magie... répondis-je sans grande conviction toutefois. Mais non, ce ne sont pas tout à fait les mêmes, je veux dire, par exemple, mes parents, ils n'ont aucune idée d'à quoi peut ressembler une guitare, poursuivis-je dans un haussement d'épaules. Les moldus en font beaucoup, de la musique ? Il y a quoi d'autres à part des guitares ? J'aimerais bien apprendre, lui dis-je finalement, mais bon. C'est plus compliqué qu'il n'y paraît.

J'avais bien entendu parlé de deux trois trucs, mais sans plus alors forcément, là encore, ça m'intéressait et je n'étais pas mieux tombé pour qu'on réponde à ma question !
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Cahyl Steadworthy


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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeJeu 22 Déc - 12:06

Maintenant que j’y pensais, les personnes non douées de pouvoirs magiques étaient quand même drôlement fortes ! Inventer tout ça à partir de rien, ou presque. Bon, il est vrai que j’y avais déjà pensé, mais je m’en étais jamais rendu aussi bien compte qu’aujourd’hui. On nous apprenait des tonnes de choses en quelques années seulement, afin que l’on sache se servir de tous les appareils électroménagers, des interrupteurs, des télés, des ordinateurs, et de toutes les choses électroniques que l’homme avait brillamment inventé, mais on ne nous disait jamais comment en construire un, ou alors comment ça marchait réellement. Si un jour tout explosais, j’étais presque sûr que personne au monde aurait pu reconstruire toutes ses choses aussi bien. Peut-être avec beaucoup de chance, de volonté et de patience, mais ça me semblait impossible. Non, ne pas dire impossible ! L’homme avait réussis bien des choses, et je ne pensais pas qu’une catastrophe pouvait l’arrêté là ! Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’homme, comme l’animal, semblait être fait d’un bois bien dur, qui résistait à tous les évènements qui surgissaient çà et là sur terre, sur leur chemin. D’ailleurs, heureusement pour eux, puisqu’autrement l’espèce humaine se serait bien vite éteinte. En fait, maintenant que j’y réfléchissais, l’homme avait un instinct de survie bien développé, moins que celui des animaux évidemment… si l’on prenait par exemple la tsunami qui avait surgit en Thaïlande, les éléphants avaient été bien plus efficaces que les éleveurs, et avaient même sauvé quelques humains, ce que je trouvais plutôt amusant. Les hommes avaient été dépassés, et les animaux avaient tout compris avant eux, et s’étaient sauvés.

Moi, j’avais les deux espèces en moi, ce qui me confédérait pas mal d’avantages, comme un très bon instinct, que je n’écoutais pas beaucoup. Je n’avais pas envie, car je savais qu’il venait de la Chose, et je ne faisais pas le moins du monde confiance à la Chose. C’était une erreur, une mauvaise chose qui me rongeait un peu plus chaque jour. Evidemment, c’était cool sur certains points, comme la vue, l’ouïe et la force extrêmement développées, mais ça ne valait pas toutes les souffrances que cette condition m’apportait. Ah, ça non. Mes yeux se voilèrent un moment en pensent à toutes les soirées terrifiantes que j’avais passée, et toutes celles que j’aurais encore à passer durant ma vie. Parfois, au lieu de vivre tout ça, j’avais envie de mourir. Me tuer pour ne pas avoir peur, avoir mal, encore et encore… et perdre le contrôle. Je me demandais comment les premiers qui avaient eu la Chose en eux avaient réussis à vivre cela ! Peut-être qu’à l’époque, ils pouvaient faire passer ça pour une attaque de bête sauvage plus facilement, ou alors ils se cachaient dans les forêts profondes ou personne n’allait… ou alors ils se faisaient impitoyablement traquer, et pendre sur la place du village. Mouais. Au final, mieux valait peut-être que j’ai la Chose à cette époque-là, même si ça m’apportait que mépris et méfiance, au moins je ne risquais pas de danser au bout d’une corde dans la cours du château de Poudlard. Heureusement, les gens sorciers semblaient avoir pas mal de valeurs, dont celle de ne justement pas tuer les énormités de la nature… comme moi. J’avais quand même lu que quelques personnes s’étaient liguées contre nous, et avaient faillis passer des lois comme quoi nous n’avions plus le droit d’entrer dans les lieux publiques ou autres choses totalement stupide. J’avais ensuite appris que cette même personne avait démissionné pour problèmes familiaux. La rumeur racontait que son fils avait été mordu par une autre Chose. Je trouvais que c’était une bonne leçon, mais en même temps, je plaignais sincèrement le fils qui allait vivre un vrai calvaire toute sa vie, à cause des erreurs de son père. Je revins doucement sur terre, je remarquai que je m’étais légèrement emballé et que je n’avais pas écouté la phrase de Camille. Faisant un effort pour réintégrer la conversation, je fronçai les sourcils
.

- Mais justement, les sorts... Il fallait y penser aussi ! Tu verras quand tu en connaîtras plus ! Enfin, quand on en connaîtra plus, parce que je ne suis pas beaucoup plus avancé non plus...

-Ouais, j’imagine que les sorts ne sont pas venus comme ça : Pouf ! Bon, c’est vrai, les sorciers ont du bien réfléchir aussi pour les inventer, ou les trouver… je sais pas trop. Mais, les personnes normales ont quand même eut plus de boulots, je pense.

Pensant à sa dernière phrase, je me rendis compte qu’en effet, je ne pouvais pas tellement juger… vu que je ne connaissais rien. Je m’entraînais à peine pour mes devoirs et ne faisait aucun effort pour retenir les formules et les mouvements. En fait, je trouvais ça particulièrement bête et agaçant. Quoi que, nous avions eu le droit à quelques démonstrations de duels ou autre truc de genre, et il fallait que j’avoue que quand même certains sortilèges donnaient bien. Une petite explosion, un désarmement. Au final, peut-être qu’il fallait que je m’applique en cours, parce que si un de ces sorts me touchait, même quand la Chose s’emparait de moi, je n’avais pas autant de chance que ce que j’avais pensé. Bon, j’étais plus rapide, mais il suffisait qu’ils soient beaucoup et que… et j’étais cuit. Et puis, maintenant que j’y réfléchissais, c’était peut-être pas mal de savoir faire voler les objets etc. Un peu bizarre, c’est sûr, mais peut-être utile. Ouais, il fallait que je réfléchisse un peu à tout ça, au calme, et que je me décide si oui ou non il fallait que je bosse sur mes sortilèges et sur la magie. J’avais tout de même du mal à m’y faire, à tout ça, et pour l’instant j’avais plus confiance en la technologie qu’en la magie, mais peut-être qu’avec le temps. Et puis, ça pouvait toujours être utile, peut-être qu’il existait des sorts plus perfectionné qui pourraient par exemple me tenir plus efficacement que des chaînes… pour quand la Chose revenait. Je secouai la tête et repensait à quelque chose d’agréable. Le piano. Ah, au fait, les instruments de musique magiques ! Durant un instant, je m’imaginais un violon jouer tout seul et ça me fit très bizarre, j’attendis alors la réponse de mon interlocuteur, qu’il éclaire un peu ma lanterne sur le sujet.

-Bah tu sais, en général, tout marche par magie... Mais non, ce ne sont pas tout à fait les mêmes, je veux dire, par exemple, mes parents, ils n'ont aucune idée d'à quoi peut ressembler une guitare. Les moldus en font beaucoup, de la musique ? Il y a quoi d'autres à part des guitares ?

-Tes parents ne savent pas ce qu’est une guitare ? Wow, je pensais pas que c’était à ce point ! Je n’aurais jamais pensé qu’en effet, ce serait si grave. Bon, en même temps je ne pouvais pas dire grand-chose vu que j’étai totalement incapable de dire quoi que ce soit sur les instruments magiques et leur fonctionnement ! Des instruments, il doit en avoir plus d’une vingtaine, je pense. Les instruments à cordes, comme la guitare, le piano, le violon, les instruments à vent : la trompette, le saxophone, le flûte, et les percussions : tambours et tout le reste. Mais euh, tu ne connaissais vraiment pas tout ça ?

C’était trop étrange pour moi, et une fois de plus, le choc des cultures me choqua profondément. Il ne savait absolument rien de tout ce qui était moldu, et je ne savais absolument rien de ce qui était sorcier. Heureusement qu’il était là, au final, parce que je pouvais apprendre des choses en plus. Ça m’étonnerait que ces connaissances me servent un jour, mais au moins ça élargissait ma culture personnelle, et moi j’en faisais de même, et puis, ça me faisait plutôt plaisir de parler de tout ce qui avait peuplé mon enfance et mon début d’adolescence à quelqu’un qui ne méprisait pas –et c’était rare en ce moment- les moldus. Il était bon public.

-J'aimerais bien apprendre, mais bon. C'est plus compliqué qu'il n'y paraît.
-Ah, oui, ça c’est sûr ! M'exclamais-je en pensant aux heures où je m'étais acharné sur les touches du piano. J’ai entendu dire que la guitare c’était assez facile par rapport à d’autres instruments, mais j’ai jamais essayé, donc j’en sais rien. Vous apprenez les mêmes notes au moins quand vous faite de la musique sorcière ?

Parce que si c’était pas le cas, en effet, il était dans la mélasse ! Il lui faudrait prendre des cours de solfège, et ça m’étonnerait que ses parents lui payent des cours moldus !
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Camille Ells


Camille Ells
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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeSam 24 Déc - 14:59

Comment est-ce que j'avais découvert l'existence de la guitare ? La encore, je le devais aux emplettes que ma mère aimait tant faire dans les rues de Londres avec ses amies. Tandis qu'elle jacassait avec sur la pluie et le beau temps tout comme la nouvelle robe de soirée qu'elle s'apprêtait à acheter, une fois n'est pas coutume, j'avais jeté mon dévolu sur la vitrine la plus proche, tout en ne me tenant pas trop éloigné d'elle, parce que je la connaissais assez pour se plaindre qu'une fois de plus j'étais partie sans lui demander son autorisation. A l'intérieur, il y avait de nombreuses boîtes magiques qui par je ne sais quel sortilège brillamment utilisé faisaient défiler de nombreuses images et dans l'une d'entre elles on pouvait justement voir un musicien qui s'occupait de jouer un air en pinçant les cordes de l'instrument. Voir ces gestes étranges m'avaient d'abord rendu perplexe, puis voyant que ma mère et ses grandes potes avaient pris place juste à côté dans un café en terrasse extérieur m'avait suffit pour me convaincre que si je rentrai cinq minutes dans la boutique, elle n'allait pas en faire tout un drame. Nouvelle surprise quand j'apprenais que la boîte magique pouvaient également sortir des sons et que cela venait de la guitare que le type tenait toujours dans sa main.

Je n'avais pas eu trop le temps de m'appesantir sur le sujet et était rapidement ressorti de l'antre mystérieuse. Mais depuis, je n'avais eu de cesse d'y penser, de cesse de vouloir apprendre, de cesse de vouloir en connaître plus. Mais la suite, on sait ce qu'elle est, avec des parents comme les miens, ce n'était pas toujours la joie, mais comme l'idée ne m'avait plus quitté, à présent je pouvais au moins me vanter de savoir faire quelque chose comme les moldus ! A la différence près que faire de la guitare, ça ne se résumait pas à passer ses mains sur la cordes pour qu'un chant se mette à raisonner tout seul dans les airs. Mais je n'avais pas abandonné, même si ma patience avait des limites. Je ne savais pas combien de temps ça allait durer cette histoire, mais une chose était sûre, c'était méga frustrant par moments.

-Tes parents ne savent pas ce qu’est une guitare ?

Je hochai négativement la tête pour confirmer. Et en parlant de ça, plus tard il seraient au courant et mieux se serait pour tout le monde à commencer par moi.

-Des instruments, il doit en avoir plus d’une vingtaine, je pense. Les instruments à cordes, comme la guitare, le piano, le violon, les instruments à vent : la trompette, le saxophone, le flûte, et les percussions : tambours et tout le reste. Mais euh, tu ne connaissais vraiment pas tout ça ?


Le regard avide, je l'écoutai faire sa longue énumération, tout en me faisant la remarque mentale que j'avais vraiment tout à apprendre du monde de la musique, qui s'avérait être vraiment complexe sous bien des aspects et même si ce n'était pas insurmontable, quand même, ça ne m'avait pas l'air d'être toute à fait une grande partie de plaisir. Il fallait être bon élève, et déjà qu'avec le peu de cours que nous avions, je nageais plus ou moins, si je m'éparpillai encore plus, j'en connaissais deux qui n'allait pas être franchement ravis...

- C'est fou ça... fou qu'il y ait autant d'instruments, et surtout que je devais avoir l'air bien bête à présent...

Du coup, si je lui disais que j'étais aussi doué pour le moment qu'un manche à balai, même si j'avais une excuse, que c'était tout nouveau pour moi, il pouvait très bien ne pas être aussi clément. J'hésitai, mais après tout, pourquoi pas, il avait l'air de connaître pas mal de trucs sur le sujet, et si par la même occasion je pouvais choper deux trois informations utiles sur la question, ça allait certainement m'être utile pour la suite. Et je pouvais très bien aussi ne pas tout lui dévoiler et préserver un peu le mystère, même s'il n'allait pas être dupe, j'en étais sûr.

-Ah, oui, ça c’est sûr !J’ai entendu dire que la guitare c’était assez facile par rapport à d’autres instruments, mais j’ai jamais essayé, donc j’en sais rien. Vous apprenez les mêmes notes au moins quand vous faite de la musique sorcière ?


Au moins, je n'avais pas l'air d'être le seul dans ce cas de figure, et il ne me prenait pas non plus pour un demeuré, parce que passer pour un guignol, merci bien. C'était au moins ça l'avantage de parler avec quelqu'un qui n'avait, avant ce jour, que connu le monde des moldus; je pouvais leur parler en toute tranquillité parce leur monde m'intéressait grandement alors que si je venais à parler de guitare avec un élève qui ne les appréciait pas, la réaction aurait été bien différente.

- Vraiment..? Pour l'instant je trouve que c'est plus complexe qu'autre chose, j'espère bien arriver à des résultats un peu plus concluants bientôt...

Loin de moi l'envie de jeter la guitare par dessus la tour des Gryffondor, mais je devais avouer que cette option m'avait déjà traversé l'esprit...

- Tu parles de do ré mi fa sol la si do ? Oui, ça, je connais.


Ouf, je n'étais pas complètement ignorant et les moldus et les sorciers arrivaient malgré tout à se rapprocher sous certains points, même si ce n'était que sur des détails. C'était marrant de constater qu'à la fois il y avait à la fois des éléments divergents mais aussi convergents entre les deux mondes et qu'il n'y avait finalement qu'un pas pour passer du coq à l'âne.

- Tu m'as l'air d'être bien renseigné, repris-je. Toi aussi, tu joues de quelque chose ?

Qu'est-ce que c'était, comment c'était, quel son est-ce que ça produisait lorsqu'on savait en jouer correctement ? Toutes ces questions me traversaient l'esprit sans que je les formule à haute voix, bien qu'elles soient indirectement comprises dans mon autre question. Une chose était certaine, j'allais me coucher moins bête ce soir !
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Cahyl Steadworthy


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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeSam 28 Jan - 16:12

Bizarrement, je ne me sentais pas trop mal, ici. C’était quelque chose d’assez rare ces temps-ci ; non, en fait depuis que j’étais entré à Poudlard. Déjà à l’orphelinat j’étais en constante vigilance, assant qu’à tout moment, elle pourrait sortir et tout bouffer et réduire en bouillit sur son passage, dans un endroit peuplé de petits et d’enfants de toutes sortes, c’était relativement facile. Seulement, à l’orphelinat, nous n’étions pas autant qu’ici, dans cette école. Et pire que tout, alors que tout le monde se débrouillait plus ou moins à l’orphelinat, et que personne n’était en quête d’amour ou d’attention, c’était le total contraire ici, et ça me gênait. Enfin, en bref, nous n’étions pas réellement normaux, nous les orphelins. Il arrivait que ceux qui arrivent en dernier soient particulièrement demandeur d’attention, mais ils se calmaient vite, simplement parce que la vie était dure et qu’il fallait s’y faire : plus jamais ils n’auraient l’amour qu’ils avaient eu avec leurs parents, car il disparaissait aussi vite que ceux-ci. Qui d’autre peut aimer un enfant autant que ses propres parents ? Personne, cet amour ne se trouve plus, par la suite, il est privilégié, mais tellement rejeté, à notre époque. Nous, les étranges orphelins, nous pouvions nous passez de l’attention, et parfois, nous en donnions aux plus jeunes qui partaient en vrille ou qui crisaient C’était rare, car une espèce de règle s’était instaurée d’elle-même à l’orphelinat : on se débrouillait seul, sans les autres, et ainsi, nous étions grands. Dans un sens, je crois que ça nous aidait à murir plus vite, et aussi, cela nous apprenais à se débrouiller avec plus de facilité face à la vie qui nous attendait, pourrie, pour la plupart d’entre nous.

Bref, lorsque j’étais arrivé ici, ma peur s’était décuplée fois mille. Déjà, les gens collaient aux autres, voulaient apprendre à se connaitre, probablement parce qu’ils avaient peur d’être lâchés ainsi face à eux-mêmes dans un château si grand sans personne pour les guider. J’avais eu pitié d’eux bien souvent, car ils ne pouvaient se débrouiller seuls, ce que moi j’avais appris à faire très vite. Ils avaient essayés de venir vers moi, malgré mon apparence de déterré constante, et mes cernes noirs. Par peur, mais aussi par principe et pour respecter cette règle non-dite de l’orphelinat, je ne leur avais pas prêté beaucoup d’attention, et très vite ils avaient cessés de venir vers moi, ce qui m’arrangeait, je pouvais ainsi faire mes petites affaires tranquillement sans personne pour me déranger ou pour me poser les mauvaises questions quant à ma fatigue habituelle ou aux cicatrices qui parsemaient ma peau. Je ressentais souvent un certain malaise lorsque j’étais près des gens. Probablement parce que je savais que d’un petit coup de main, je pouvais les tuer, les briser, et que cela me faisait affreusement peur. Et puis, je n’avais pas envie d’être proche d’eux, nous étions simplement trop différents. Bizarrement, Camille, de par son innocence et sa curiosité face au monde moldu me mettait plus ou moins à l’aise. J’avoue que c’était plutôt plaisant, pour moi, qui étais constamment sur le qui-vive. Evidemment, je l’étais encore, en présence de toutes personnes humaines, et cela, je crois que jamais ça ne changerait
.

- Vraiment..? Pour l'instant je trouve que c'est plus complexe qu'autre chose, j'espère bien arriver à des résultats un peu plus concluants bientôt...

Revenant bien vite, dans mes pensées sur la musique, je souris de façon blasée tout en adressant un haussement de sourcil à mon interlocuteur. Ainsi il trouvait la guitare complexe, qu’il essaie de jouer à l’accordéon, et là, il verrait réellement quelque chose qui était complexe. Pour avoir essayé un jour d’en jouer lors d’un cirque moldu, je savais de quoi je parlais, ce n’était pas de la tarte. Seulement, il ne fallait pas que j’oublie qui venait du monde sorcier, et qu’ils ne devaient pas avoir les mêmes instruments que nous. Donc, se devait être forcément plus dur pour lui.

-T’inquiète, en s’entraînant, ça vient tout seul. Enfin, j’oubliai consciemment de dire qu’il fallait quand même beaucoup, beaucoup d’entraînement. Mais bon, si je pouvais lui remonter le moral rien qu’un peu, c’était toujours ça.

-Tu parles de do ré mi fa sol la si do ? Oui, ça, je connais.

Ouf, fut le seul mot que je pu penser. Heureusement, les sorciers semblaient avoir les mêmes notes que les moldus. Voilà, au moins, les deux « civilisations » pouvaient s’entendre sur au moins un terrain ! C’était déjà ça ! Et surtout, ça me permettrait de lui parler avec un peu plus de soulagement, et sans le perdre à chaque phrase. Enfin, je ne pouvais pas réellement me vanter car je n’étais pas un excellent musicien, et pire que tout, j’avais parfois du mal à déchiffrer correctement les partitions. Heureusement que certains gars de l’orphelinat avaient pris des cours étant plus jeunes et qu’ils s’en souvenaient encore, parfois je leur posais quelques questions, puis, les remerciait vaguement et retournait à mon piano afin de recommencer à jouer. Mais, peut-être qu’il apprenait à jouer sur des tablatures seulement, et que les partitions ce n’était pas son fort non plus. A vrai dire, je n’en savais strictement rien, et tant pis. De parler de musique me soulageait déjà un peu, parce que c’était l’une des rares choses qui ne me laissait indifférent, une chose qui arrivait malgré tout ce que je vivais, à me toucher l’âme. Je n’aimais évidemment pas le montrer, et le seul qui n’avait jamais vu mon visage autrement que blasé, était le piano de l’orphelinat.

- Tu m'as l'air d'être bien renseigné. Toi aussi, tu joues de quelque chose ?
- Ouais, ça fait un petit moment que je m’essaie au piano. Dis-je d’un air toujours aussi blasé, jetant un regard derrière moi, aux hiboux qui avaient arrêté quelques instants de piaillé, comme s’ils avaient senti que la Chose s’était calmée à l’énonciation du piano. En vérité, je ne savais vraiment si la musique la calmait, mais je croyais qu’elle aimait bien ça. Dans un sens, tant mieux, nous étions au moins d’accord sur un point.

Repensant à mon cher piano, que je devais laisser à l’orphelinat, entre les mains des autres enfants, un léger agacement me prit. J’étais pratiquement sûr qu’ils allaient profiter de mon absence, ces maudits gamins, pour toucher au piano, le désaccorder, et peut-être même le casser, dans leurs grands élans d’intelligence prodigieuse. Au pire, tant pis, je demanderais à d’autre de le réparer. Sans que les adultes ne le remarquent, il y avait bien quelques petits génies dans l’orphelinat, que ce soit à l’école, ou alors qui avaient des doigts de fées. Un gars, que je connaissais plus ou moins était un véritable prodige de la mécanique et parvenait à réparer des choses sans autre outils qu’une petite clef à molette et un tournevis. Franchement, je m’étais souvent demandé si lui aussi n’était pas un peu sorcier, mais vu que je ne l’avais pas retrouvé à Poudlard, il était apparu que non. Dans un sens, ça me dérangeait parce que j’étais obligé d’avouer qu’il n’avait aucun pouvoir surnaturel et qu’il était simplement très doué dans la matière. Il voulait monter son propre garage, et comptez sur moi pour que, si un jour j’avais une voiture, je sois son client le plus fidèle. En même temps, je lui devais ça vu le nombre de fois où il avait réparé mon réveil et qu’il avait bidouillé l’une des machines du self pour récupérer quelques friandises, après le coucher.
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Camille Ells


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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitimeLun 30 Jan - 16:12

Mon enfance ? Elle était difficile à définir et j'avais du mal à déterminer ma position qui se trouvait juste entre ma mère et mon père. Je veux dire; je n'avais jamais manqué de rien parce qu'ils s'en étaient toujours assuré, et je n'avais parfois qu'à demander quelque chose pour l'obtenir sans effort. Mais d'une autre côté... et bien d'un autre côté, je pouvais demander des trucs, d'accord, mais pas n'importe quoi, et autant le répéter, demander une guitare dont ils ignoraient tout, jusqu'à sa fonction, il était clair que ça n'allait pas passer. Dans mon malheur, il m'arrivait d'avoir un peu de chance, puisqu'ils m'envoyaient régulièrement de l'argent depuis que j'étais à Poudlard, et donc du même fait, ils ne pouvaient pas savoir ce que j'en faisais et je pouvais toujours inventer comme quoi je voulais me faire un stock de bonbons pour l'hiver, qui était certes, déjà bien entamé... Mais enfin bon, tant que c'était une excuse qui était un minimum valable, ça allait sans aucun doute passer comme un hibou s'acquittant de sa tâche un jour de beau temps..

Et puis c'était cool, parce que l'avantage, c'était qu'à Poudlard il y avait plein de moldus. Enfin non, pas des moldus parce qu'ils étaient sorciers comme moi, mais des gens qui à la base était issu de familles moldues. Attention ! Je ne les dénigrais pas ! Question d'habitude à prendre, enfin, à reprendre, parce qu'à la maison, c'était papa qui disait que ces gens, là, bah c'était des moldus. J'avais tenté d'objecter une fois que des lors qu'ils avaient un baguette magique et qu'ils savaient s'en servir de surcroit ce n'était pas pour rien et qu'il ne pouvait plus les appeler ainsi mais... Bah ça l'avait mis tellement en colère, il était parti une fois n'est pas coutume dans ses explications que je n'écoutais qu'à moitié en espérant ainsi que le temps passe plus vite et que je puisse filer sans demander mon reste au plus vite. Depuis, je m'étais bien gardé de recommencer et si je n'étais pas d'accord sur certains points, je préférais le garder pour moi, car au moins ça m'évitait un conflit qui prenait des proportions énormes, pour quelque chose qu'à la base je considérais comme un détail.

Oui, et donc, que disais-je ? Les sorciers nés moldus. Ben c'était génial de pouvoir discuter avec eux, parce qu'ils connaissaient pleins de choses que moi j'ignorais et vice versa, je n'étais parfois pas peu fière de leur apprendre deux trois bricoles sur la manière dont ma mère faisait le repassage ou la vaisselle, à l'aide de sa baguette magique ce qui lui permettait de faire plusieurs tâches à la fois. Parce qu'elle disait qu'elle ne voulait pas que mon père se « salisse les mains ». Par contre me donner à faire des trucs bien chiants comme dégnommer le jardin quand elle faisait faire autre de la couture à l'elfe de maison, non, ça apparemment ça ne la dérageait pas... Apparemment, c'était ça être maman : déléguer le travail. Il est bien évident que je ne parlais jamais de la partie degnommage qui me concernait quand je causais avec les autres.

-T’inquiète, en s’entraînant, ça vient tout seul.


J'acquiesçai, la tête un peu ailleurs sans être vraiment certain de ce qu'il avançait. Je ne disais pas qu'il racontait des cracks ! Dans tout les cas, il devait être plus au courant que moi sur ce point, mais comme j'avais l'impression de patauger dans la boue depuis le début, je commençais à désespérer de croire qu'effectivement quelque chose finirait par se passer. Et pour ça, il n'y avait aucune magie, même en utilisant mon bout de bois, pour me venir en aide... Mais en même temps je ne pouvais pas me permettre d'abandonner, parce que quand même, j'avais un minimum de fierté, il fallait pas croire !

- Ce qui veut dire que je n'ai plus qu'à continuer alors... soupirai-je; c'était comme quand on voyait la pile de devoirs qui s'accumulait petit à petit et que si on ne faisait pas grand chose rapidement, elle allait finir par se casser la gueule. Donc on commençait à se mettre à bosser, au départ, on était motivé à la simple idée d'en découdre, mais comme à chaque fois on nous donnait chaque jour du travail supplémentaire, ça ne se terminait jamais, c'était un cercle vicieux et on mourrait étouffé par les livres et les parchemins qui avaient eu raison de nous.

Oui, bah j'allais peut être aussi songer à m'occuper à mes devoirs de métamorphose et sortilèges, hein... Mais pas tout de suite.

- Ouais, ça fait un petit moment que je m’essaie au piano.


Instantanément, mon attention redoubla à l'évocation de ce nouvel instrument.

- Un piano ? Quézako ?

J'essayai de faire remonter mes souvenirs jusqu'au plus loin que je pouvais pour savoir si j'avais déjà entendu parlé d'une chose pareille ou si je l'avais déjà vu quelque part... En même temps Cahyl avait dit lui même qu'il en existait plein, je ne savais pas comme il pouvait faire pour se souvenir de tous !

- Comment ça marche ? Poursuivis-je, c'est une sorte de guitare aussi ?

Soudainement j'avais envie de voir à quoi ressemblait tout les instruments; peut être qu'un autre me plairait aussi ? Mais c'était de la folie de vouloir s'essayer à autre chose, alors que je galérais déjà bien assez comme ça... Si c'était pour nager dans la boue encore plus, non merci, j'allais déjà m'en tenir à ça !

Je jetai un coup d'œil vers la fenêtre, où le hibou était parti un peu plus tôt. Je ne pouvais pas repousser l'échéance indéfiniment, et se mettre au travail, à présent que le dur labeur d'envoyer la lettre à mes parents était fait, allait s'avérer être nécessaire si je ne voulais pas comme ils le disaient si bien « rater ma vie ». Sympa, c'était fou comme ils pouvaient me faire confiance parfois, je vous jure...

- Je ne voudrais pas t'abandonner comme ça... et oui, les règles de politesse on me les avait tellement rabâché que ça en devenait presque naturel pour moi. Presque flippant oui ! Mais il y a un devoir de potions qui m'attend bien sagement dans la salle commune... est-ce que c'était vraiment pour le cours de Potions, j'avais le doute à présent, peut être qu'en fait c'était de la Botanique. Mais il faudra qu'on reparle musique un de ces quatre !

Je lui faisais un dernier signe de la main en guise de salut puis quittai finalement la volière, à la rencontre de perspectives beaucoup moins réjouissantes...
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MessageSujet: Re: L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé   L'angoisse de la page blanche [Cahyl] Terminé Icon_minitime

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