Découvrir le côté le plus caché de nous même [PV]

Rita regardait les flammes dans la cheminée. Il paraissait que la salle commune des Poufsouffles possédait la plus grande cheminée de tout Poudlard -on imagine aisément la taille du feu-. Les flammes dansaient, de petites volutes de fumée s’échappaient ainsi que quelques étincelles. C'était beau. Le fauteuil était si confortable que Rita aurait pu s'endormir. Du moins, dans d'autres circonstances. Car la salle commune était pleine, si ce n’était bondée. Il y régnait un véritable capharnaüm. Des tas d'objets étaient par terre -des livres, parchemin, plumes, écharpes, comme si le dimanche il ne fallait absolument pas les ranger-. C'était beaucoup trop bruyant.

Tiens, et si elle allait travailler. Hum. Mais le fauteuil était si confortable... Tant pis. Rita se leva, laissant sa place à d'autres Poufsouffles, et se dirigea vers leur salle de travail. Elle regretta aussitôt son acte. La salle était tout aussi pleine – à croire que les Poufsouffles aimaient travailler au point d'y passer leur dimanche matin-. Déçue, Rita se dirigea vers les dortoir pour enfiler des vêtements chauds, dans le but de sortir. Mais où ? Elle n'avait pas vu ses ami(e)s de Poufsouffles, Nathanael et Chaerin était sûrement ensemble, et du coup, elle était seule, sans avoir quelque chose de particulier à faire. A part rêvasser. Dans le silence. Rita enfila un pull, mit son manteau et ses chaussures avant de mettre son écharpe et un petit bonnet. Parfait, elle n'aurait pas froid. Ah oui, les gants! Rita les prit et sortit de sa salle commune.

Ouf ! Dites donc, les murs isolaient super bien ici ! Plus un bruit. Rita sourit et monta les escaliers pour passer par le hall d'entrée. Elle avait toujours admiré l'architecture de Poudlard. Les portes faisaient bien 2, 5O mètres minimum, les tours étaient si hautes qu'elles étaient parfois cernées de nuages. Parfois, Rita se demandait pourquoi on l'avait envoyée à Poufsouffles. Elle aurait bien aimé que quelqu'un lui donne une raison, le lui explique. Car cela la torturait. Sans exagérer. Elle n'avait jamais pensé pouvoir atterrir dans cette maison -même si aujourd'hui, elle n'aurait pas pu avoir plus grande fierté-. Elle soupira bruyamment en passant la porte. Brrur. Ce qu'il faisait froid tout de même.

De loin, Rita aperçue le pont et se rendit soudainement compte qu'elle ne l'avait jamais traversé. D'ailleurs, elle n'avait pas vu grand chose depuis son arrivée à l'école. Elle allait vite rectifier ça. Ses pas s'imprimaient dans la neige au fur et à mesure qu'elle avançait. Il y avait un peu de vent, mais cela était largement supportable. Et puis, sans le savoir, Rita pensa à Nathanael. Mais que fait-il dans ma tête? Elle adorait le garçon. Vraiment. Personne n'était plus gentil avec elle. Et ce jour-ci, elle aurait quand même aimé discuter avec lui. Et renouer leur relation. Ce qui n'expliquait pas vraiment ce que faisait le jeune homme dans sa tête. Rita avait été persuadé qu'elle était tombé amoureuse de lui. En réalité, cela était bien plus complexe - les frasques de l'amour-. Elle admirait Nathanael. Ou plutôt, elle était intimidée. On rencontre rarement des gens aussi gentils, attentionnés et respectueux que lui. Parfait. Rita se promit de parler au garçon.

Soudain, Rita, alors qu'elle marchait -assez lentement contrairement à d'habitude-, entendit un bruit. Un hululement plus précisément. Elle leva les yeux au ciel. Rien. Hum. C'était une chouette, c'était tout. Elle fut cependant surprise d'entendre le même bruit se répéter. De plus en plus fort. Mais qu'est-ce que... Rita eut à peine le temps de se retourner, puis de se baisser pour éviter la chouette qui lui avait foncé dessus. C'était quoi, ce délire?! Quand elle vit que la même chouette revenait vers elle, elle se mit à courrir. Vers le pont. Sa respiration était saccadée. Des mèches de cheveux lui cachait la vue. Elle sentit et vit enfin le bois du pont sous ses pieds. Mais elle ne vit pas du tout les pieds qui traînaient par là alors qu'elle ralentissait sa course (la chouette semblait avoir fini de la poursuivre).

Et ce fut la chute. Tout se passa très vite. Rita se retourna instinctivement pour amortir sa chute sur le postérieur quand elle sentit une main la retenir par le creux du dos. Ouf, elle n'était pas tombé. Elle ouvrit les yeux pour voir son (ou sa) sauveur (sauveuse, même si elle doutait fortement qu'une femme puisse la rattraper de la sorte). Quelle ne fut pas sa surprise quand elle se rendit compte que c'était un fort- et bien fait... très bien fait- jeune homme. Un Gryffondor. Rita mata encore quelque secondes ses belles épaules carrés, puis, pour ne pas attendre plus longtemps dans la même position -car ce n'était pas très agréable mine de rien- les saisit -oulala, musclées...- et se redressa. Elle afficha un grand sourire.

-Merci. Je ne t'avais pas vu désolée... je m'appelle Rita.

La journée ne semblait tout à coup plus si monotone.

Le jeune homme lui sourit et s’ébouriffa les cheveux.

-Je sais que tu avais très envie de me retrouver et de faire ma connaissance, mais de là à me rentrer dedans…

Oui... Enfin non. Mais à quoi elle pensait? Elle ne le connaissait même pas. Certes, il était tout à fait adorable avec ses cheveux brun en bataille et ses grand yeux marrons-verts. Mais tout de même. Rita le regarda. Le garçon continuait à lui sourire, comme si la situation l'amusait. En même temps, ça pouvait se comprendre. Qui n'aurait pas sourit en voyant une pauvre fille courir dans tous les sens pour échapper à une chouette. Et en plus, foncer sur quelqu'un -s'aurait été moins gênant si c'était quelqu'un qu'elle connaissait au moins- avec tout l'espace qu'il y avait pour passer. Le garçon avait vraiment raison de rire. Car, soit cela portait à confusion, soit c'était une superbe occasion pour la taquiner. Elle se sentait ridicule.

-Je suis Jules, enchantée.

Jules paraissait être le genre de garçon qui était assez populaire. Le genre un brin charmeur, propre sur lui mais en même temps tellement... hum... décontracté. Avec sa petite tête de Saint -oui oui on te croit-, et aussi grâce aux vêtements qu'il portait, il semblait venir d'une famille aisée. Décidément, elle en rencontrait pas mal des gosses de riches ici. Bon, au moins, il était poli et ne la prenait pas de haut, c'était déjà ça.

Les yeux marrons-vert de Jules étincelaient. Rita se demandait bien ce qu'il pouvait avoir en tête et pensa un instant à se justifier. A lui répondre qu'elle avait été poursuivit par une chouette, que ses cheveux lui avait cachées la vu et que du coup, elle n'avait pas vu ses pieds à lui. En réalité, rien que d'y penser, cela semblait le comble du ridicule. Cependant elle devait dire quelque chose pour ne pas rester plantée là comme une idiote, un sourire figé aux lèvres.

-Je n'ai pas pu résister... elle laissa échapper un petit rire, l'attraction était beaucoup trop forte.

Mais que...?! MAIS qu'est-ce qu'elle foutait là?! Ça va pas la tête! Mais c'est qu'elle flirtait en plus. Malgré le sourire que Rita affichait, c'était l’hécatombe dans sa tête. Habituellement, elle se montrait plutôt réservée, voir timide avec les garçons. Par exemple, elle aurait du dire: "Désolée, je ne l'ai pas fais exprès" avoir un petit sourire timide, rougir légèrement de honte et se retourner pour partir. Comme elle l'aurait fait avec n'importe quel garçon.

Car en réalité, Rita était véritablement terrifiée par eux. Non pas qu'ils lui aient fait quelque chose en particulier. Mais son père avait été très stricte avec elle, voir carrément flippant dans son éducation, et puis, là où elle habitait, les garçon étaient plutôt du genre... violent. Sans parler de son grand père qui avait battus sa grand-mère pendant des années avant qu'elle ne divorce, en découvrant qu'elle ne l'aimait plus. Autant dire que les hommes n'avaient pas une exellente image dans la tête de Rita et la possibilité d'aimer quelqu'un l'appeurait encore plus. Elle ne voulait pas souffrir. Et comme elle en avait peur, peur qu'ils la déçoivent, elle fuyait instinctivement, ou montrait une autre face d'elle même. Timide, niaise et coincée.

Quel n'avait pas été sa surprise, donc, lorsqu'elle s'était rendu compte des mots qui lui avaient échapper. Rita était parfaitement à l'aise et se prêtait au jeu. Peut-être parce qu'elle savait que cette rencontre n'engageait rien. Était-ce la solution à son problème avec les hommes? Qui sait... Mais avant même qu'elle ne se rende compte de quoi que ce soit, elle continua, toujours dans la même optique:

-Et que fais un jeune homme aussi mignon, tout seul, sur un pont?

Rita voulait tenter la chose. Elle voulait s'amuser, se lâcher, flirter, draguer, jouer. Aujourd'hui, FUCK! Elle allait se découvrir une tout autre personnalité. Et cet homme allait être la victime de son expérience.

Le jeune Gryffondor accompagna son rire au sien. Jules Saint-James était un jeune homme avec l'air malicieux. Il semblait avoir comprit le jeu. Car s'en était un. Un moment de détente et de rire entre deux personnes qui ne se connaissaient absolument pas. Rita en profita pour observer le garçon. Il dégageait quelque chose de particulier. Comme une sorte d'aura. Un truc en plus quoi. Bien que Rita pensa que le garçon n'était pas trop son style, bien que, franchement, il était tout de même bien foutu, elle faisait une fixation sur ses yeux. Elle aimait les yeux vert. Et puis cette aura, cette chose qui faisait qu'elle se sentait un peu impressionnée. Le garçon avait du charme. Tout simplement. Ce qui fit bien rire -intérieurement bien sur- Rita sous cape. Car elle n'était pas du tout attiré. Suffisamment pour flirter bien sur. Mais pas plus. Car elle avait déjà quelqu'un dans son cœur, bien que cela soit également très compliqué.

Un instant, les yeux du Gryffondor se perdirent dans le vague. Peut-être pensait-il à la même chose qu'elle. Enfin, du moins, elle l'espérait. Il avait beau être tout à fait charmant, elle souhaitait vraiment n'être que son amie. Un ami avec lequel elle pourrait être une tout autre personne. Elle-même. Rita sentait qu'ils allaient le devenir. Et cela était d'autant plus étrange. Jules était surement l'une des personnes avec qui elle n'aurait jamais parlé. Non pas qu'il est fait quelque chose en particulier, mais sa manière d'être, de se comporter... Il n’inspirait aucune confiance à Rita et faisait un peu trop "Je suis super beau et trop cool". Ouais, ben pour le coup, Rita s'était rétamée. Car elle s'était trompée en beauté. Elle était d'ailleurs très contente d'avoir tord. Le garçon était à première vu quelqu'un non seulement de très sociale ( et populaire) mais également gentil et rieur. "Il ést un peu comme moi d'une certaine manière, pensa Rita. Il transpire la joie de vivre avec ses yeux pétillants".


-Je sais, il parait que je suis un genre d’aimant ! Mais je le vis bien.

Jules ria et Rita ne pu s'empêcher d'en faire de même. C'était qu'il avait du répondant en plus! Il lui afficha un de ses beaux sourires -probablement celui qu'il sortait à toutes les filles- et Rita ne pu retenir un rire fou. Cet air charmeur là, elle le connaissait bien. Trop bien même. Celui de Nathanael. Ce beau sourire en fossette, les yeux noir aussi beau que des perles, ces épaules musclées... Rita afficha un sourire tout à fait niais. Elle reprit vite ses esprit. Ça c'était pas croyable. Elle qui croyait qu'elle n'était attaché à presque personne, voilà qu'elle se mettait à penser à Nathanael sans arrêt. Cela la troublait carrément. Quand Rita rencontra de nouveau le regard de Jules, il affichait toujours cette air charmeur et assuré. Brrrrr! Rita en ressentit carrément un frisson. Il savait ce qu'il faisait en plus. Néanmoins, Rita n'en montra rien et lui répondit par un petit sourire malicieux, à son tour. Enfaite, c'était peut être le sourire qu'elle affichait le plus, bien qu'elle ne comprenait pas du tout pourquoi. Comme si au fond, elle passait son temps à jouer avec les autres, parfois même sans qu'ils ne s'en rendent compte. Bien sur, dit comme ça, ça l'affichait plutôt mal. Mais elle adorait cet air un peu canaille qui se décalait de sa tête de bonne sœur.

En plus d'être mignon, Jules ne se gênait absolument pas pour dire qu'il le savait. C'était presque de la vantardise. Peut-être était-ce la son charme. Cette assurance à toute épreuve -Rita aimerait tout de même bien le voir amouraché, il n'aurait plus cet air là-. D'ailleurs en y pensant bien, Rita n'était pas mieux. Elle était un peu... fière disons, en apparence. Elle se sentait belle, elle connaissait ses qualités autant que ses défauts et passait souvent son temps à répondre du tac au tac: "Rita, t'es génial!" "Ouais je sais". Du coup, pas mal de personne ne l'aimait pas, vu l'assurance qu'elle affichait, mais qui cachait en réalité un réel manque de confiance en soi. Peut être qu'avec Jules comme modèle elle parviendrait à l'assumer et à en constituer quelque chose d'autre qu'un défaut. Et tout de même, les deux jeunes gens se ressemblaient vachement. Cela promettait de faire faire d'eux de bons amis et Rita en était enchantée.

-Mais je t’attendais bien sûr !

Évidemment elle aurait du s'en douter! Il n'y avait que lui pour répondre cela. C'était un personnage. Leur petit jeu était de plus en plus intéressant. Jules affichait toujours ce petit sourire , mais cette fois ci, c'était ses yeux qui affichaient quelque chose d'étrange. Pas seulement de la malice. Il y avait autre chose. Après un petit moment passé à le fixer - elle avait peur que cela deviennent très long vu qu'aucun des deux ne semblaient éprouver de honte à fixer l'autre- elle finit par rendre les armes.

- Alors c'est surement toi qui as demandé à la chouette de vérifier si je ne portais pas une perruque. J'ai couru comme une folle vers toi. Tu sais, c'est un véritable problème... si on s'attire de cette manière là. C'est dangereux.

La sale bête qui l'avait pris en chasse quelques minutes plus tôt. Qui avait, effectivement essayé de lui arracher une touffe de cheveux. Raison pour laquelle Rita s'était mise à courir. Elle avait percuté Jules qui l'avait, galant, rattrapé avant sa chute. Rita avait prit un air tout à fait sérieux. Comme si cette remarque était quelque chose de fondamentalement important. Ce qui était bien sur ridicule. Bien qu'en y pensant bien, la situation en elle aime était ridicule. Mais pourquoi cette sale bête lui avait foncé dessus? Soit elle était maladroite, soit elle l'avait volontairement attaquée. Rita afficha une moue perplexe qui, disaient ses amis, était tout à fait adorable, même si elle n'en avait jamais prit conscience. Elle regarda ensuite Jules pour lui lâcher avec un air tout a fait révélateur qui la surprit complètement (étant donné qu'elle n'était pas vraiment attiré pas Jules, qu'il n y avait pas d'amour potentiel entre eux):

-Bien que j'aime le danger.

Rita était ce genre de jeune fille aux yeux qui pétillent et éclairent le visage comme deux grands projecteurs. Elle n’était pas aussi sur d’elle qu’elle paraissait cependant, Jules pouvait le voir. Pourtant, elle affichait un sourire serein et mesquin à la fois, et n’avait aucune honte à discuter avec lui sur ce ton de plaisanterie. Et pourtant, les attitudes de Jules pouvaient parfois en brusquer plus d’une. Ou alors, leur faire croire des choses… Improbables. Parce que c’était un joueur, et qu’au fond, il n’était pas toujours intéressé qu’il pouvait le laisser croire. Sauf que toutes les filles ne sont pas aussi intelligentes que Rita pour le voir. Certaines se piquent au jeu, et celle-là sont toujours les meilleures. Mais d’autres avaient ce don de lancer des regards suppliants à Jules, ou un vague sourire timide, depuis qu’il leur avait parlé un peu trop… Trop quoi ? Galamment ? Quoi, il était ainsi ! Ce n’était pas sa faute si les filles passaient leurs temps à interpréter chaque action de la gente masculine ! Oh, il m’a parlé, oh, il m’a souri ! Et hop, c’était parti pour un tour de désillusion. Pourquoi ne pouvaient-elles pas être simples et censées ? Et surtout, pas prise de tête ?

- Alors c'est surement toi qui as demandé à la chouette de vérifier si je ne portais pas une perruque. J'ai couru comme une folle vers toi. Tu sais, c'est un véritable problème... si on s'attire de cette manière-là. C'est dangereux.

Jules eut de nouveau un rire qui s’éleva dans le silence matinal du parc. Il n’y avait personne dehors par ce temps, simplement les deux adolescents et leurs rires moqueurs. C’était donc une chouette qui avait poussé Rita à se jeter sur lui ? Elle avait fui l’animal ? Le gryffondor eut une moue dubitative. Que faisait un tel oiseau à s’attaquer aux jeunes filles ? Les chouettes n’étaient pas dangereuses, si ? Quoi que, le rouge et or se souvenait de sa mésaventure du mois d’octobre où il avait donné rendez-vous en pleine nuit à une fille dans la volière. Celle-ci c’était montré, mais avait poussé des cris stridents en réalisant le nombre d’oiseaux qu’habitaient les lieux. Elle en avait la phobie, et ne pardonna jamais au garçon de l’avoir amener là-bas. Dommage, pensa-t-il, ça aurait pu être un lieu amusant un rendez-vous secret là-dedans. Et puis, c’était original, nouveau. Et Jules aimait ça. Il était comme un gosse qui voulait un nouveau jouet. Il fallait toujours faire quelque chose d’autre, de différent. Il se lassait de tout si vite, et la banalité était à ses yeux la pire des choses qu’il puisse exister. Rester assis dans son fauteuil toute la journée ? Ce n’était jamais, jamais dans ses plans.

Bien sûr, ce n’était pas toujours favorable d’être aussi… Téméraire. Jules se foutait toujours dans un tas de situations ingérables, et se faisait punir par ses parents au moins une fois par semaine. Mais il aimait ça, les faire tourner en bourrique. C’était une sorte de revanche. Quant aux professeurs le Gryffondor se débrouillait pour être apprécié d’eux sans jamais trop être fayot. Il était comme ça, il aimait plaire. Dans toute situation. Et ça fonctionnait plutôt bien à vrai dire. Il lui suffisait de sortir son sourire max-white et sa bouille d’ange, et c’était dans la poche. C’était un beau parleur, un vrai, certes. Mais il en jouait et aimait ça, peu importe ce qu’on puisse en penser. Il n’y avait que deux écoles. Soit on le détestait, soit on l’adorait. Dans le cas Rita, il semblait que c’était la deuxième option, du mois il espérait. Mais elle avait l’air sincère, et Jules ne l’aurait probablement pas classé dans la catégorie de petite pouffe superficielle désagréable et hautaine. Quoi que, ce genre de fille là aimait bien Jules. Parce qu’il était populaire et « Trooop beauuuu ». A cette pensée, le garçon eut un petit soupir entre l’exaspération et l’amusement. C’était normal qu’il ait confiance en lui avec tout ça, non ?

-C’est vrai je l’avoue, je l’ai dressé pour attirer les filles de cette façon.

Jules eut un nouveau regard appuyé vers Rita, lui fit un clin d’œil, et eut un nouveau rire. Rita se joignit un rire, puis repris un air plus sérieux. Elle glissa à l’attention de Jules, sans le quitter des yeux.

-Bien que j’aime le danger.

Jules fronça les sourcils avec exagération, comme si il réprimait la jeune fille. Il eut un nouveau rire, et détendit les traits de son visage. Elle aimait le danger ? Peu commun pour une Poustouffle. Mais ce n’était pas tout de le dire, maintenant il fallait le lui prouver. Il s’appuya contre les barrières du pont nonchalamment, sans cesser de fixer la jeune fille. Il aimait bien la tournure que prenait la conversation. Avec cette fille, il avait l’impression qu’il pouvait raconter n’importe quoi et être lui-même sans avoir peur des conséquences que cela pourrait avoir sur elle. Séducteur ? Oui, tout comme elle. Et il lui semblait qu’ils savaient tous les deux très bien où allait cette conversation. Tout ça n’était qu’un jeu, mais il commençait par avoir une certaine affection pour Rita. En fait, la jeune fille amusait le rouge et or. Il se voyait déjà faire les 400 coups avec elle, ou établir un repère secret dans la volière d’où ils espionneraient tout le château.

-Ah oui ? Je serais curieux de savoir les choses dangereuses que tu as faites. Lança le garçon avec un ton de défi.

Le hasard fait bien les choses. Voilà ce que pensait Jules en regardant Rita, le parc enneigé, et le château au loin. Il aurait pu rester au chaud sous sa couette à blaguer avec ses camarades de dortoirs sur les professeurs ou la dernière lubie des filles de son année (les barrettes avec des nœuds). Il aurait pu juste avoir la flemme comme il avait souvent, ne rien faire et ne se poser aucune question. Flâner comme à son habitude, dormir, parler Quidditch. Bâcler ses devoirs parce qu’il avait la flemme. Mais à la place, il avait décidé de se lever, de se bouger. Ça lui arrivait parfois aussi, d’avoir des impulsions de vie, c’était un Gryffondor après tout. Ses camarades n’avaient pas eu envie de sortir par un temps pareil, mais ça n’arrêtait pas Jules. Il était prêt à partir se balader tout seul, tout en se demandant sur quoi il allait tomber. Et là, en l’occurrence, c’était la jolie et inconnue au bataillon, Rita. Rien que pour la douceur de ses traits et la fraicheur de son rire, le jeune homme ne regrettait rien. Il ne l’avait jamais approché précédemment et là, c’était le pur hasard qui s’en chargeait. Et ça, ça n’avait pas de prix. Jules le savais au fond de lui, il venait de se faire une amie.

Il se voyait déjà parcourir Poudlard en compagnie de la jeune fille, tel un duo de choc. Même si c’était une Poustouffle, il ne doutait pas un seul instant de son courage et son envie de vivre un tas d’aventure. Ça se voyait dans la manière dont ses yeux brillaient comme des petites flammes. Rita aimait jouer et rire. Jules aussi. Jackpot. Il se demanda cependant si elle avait un petit ami. Qui pourrait être jaloux. D’ailleurs, est-ce que le Gryffondor serait jaloux du mec en question ? Est-ce que Rita lui plaisait comme les autres filles qu’il aimait bien draguer de temps à autre ? Hum, non. C’était autre chose. Dès le début, la jeune fille s’était mise à jouer comme le lui faisait. Et ça, ça n’attirait pas spécialement le garçon. Lui, il aimait bien les faire craquer : si la partie était gagnée d’avance, où était l’intérêt ? Rita lui avait bien fait comprendre qu’elle riait de tout ça, et Jules également. Il n’y avait donc plus cette barrière de la séduction, ou plutôt c’était elle installé autour d’eux. Ils s’amusaient et c’était bien ainsi, pas besoin de chercher plus loin. Et ça, le garçon aimait ça. Il aimait ne pas avoir à trop réfléchir, parce qu’il ne voulait pas prendre peur.

Sans trop savoir pourquoi, toutes ses pensées autour des filles le ramenaient toujours à Victoria. Son prénom apparaissait dans son esprit sans même qu’il le désire. En fait, c’était comme si elle était toujours dans sa tête mais que lui ne voulait pas l’admettre. Parce qu’il ne savait pas ce qui se passait. En cet instant précis, Jules se serait damné pour avoir Emmanuelle avec lui. Sa petite sœur, malgré son jeune âge, était très intelligente et mature. Bien plus que lui en fait. Elle savait toujours le conseiller indirectement, parce qu’elle savait qu’exposer clairement à Jules ses défauts ou remettre en cause sa manière d’agir et de réfléchir, ça l’énervait et le braquait. Il avait une certaine fierté malgré tout, mais il acceptait de la mettre en retrait lorsqu’Emmanuelle lui prodiguait conseils et idées. Le jeune homme rigolait, prétendait qu’elle avait tort et dans la minute qui suivait, il appliquait tout ce qu’elle disait. Il prétendait avoir trouvé l’idée seule, et Emma approuvait. Mais au fond, tous les deux savaient très bien ce qu’il en était. C’était le cerveau de la famille. La seule qui n’était pas pourrie dans l’entourage du garçon. Il eut un pincement au cœur en imaginant sa petite chérie seule au manoir. Non, non, il devait se concentrer sur Rita.

-Oh, je ne suis pas sure que ça fonctionne. Sur le moment, j'avais juste envie d'incendier cette chouette. Seulement, j'avais oublié le mouvement de poignet pour lancer le sort... Dommage.

Jules éclata de rire à l’idée de voir une chouette réduite en cendres par Rita. Elle n’avait pas l’air d’être une fille violente, bien au contraire. Il afficha une mine extrêmement choqué, mettant sa main devant sa bouche qui formait un parfait O. Et puis il rit de nouveau.

-Non s’il te plait, comment je ferais pour attirer les filles après hein ?!

Le garçon mima une mine affligée. C’était con, car il savait très bien que les filles viendraient de toute manière. Parce qu’il plaisait, qu’il était beau, qu’il était drôle et… Super modeste, lui souffla la voix d’Emmanuelle dans la tête. Il voulut la chasser, mais celle-ci murmura le prénom de Victoria, ce qui troubla un peu le jeune garçon.

-Tu veux dire, comme celle-ci ?

Si le garçon était toujours un peu mal à l’aise après le murmure de sa sœur dans son esprit, il sentit son cœur se décrocher lorsque Rita, sans crier garde, sauta du pont. Oui, vous avez bien lu, elle escalada la rambarde et se jeta dans le vide. Jules laissa échapper un cri et se jeta sur la balustrade, cherchant des yeux la jeune fille. Il n’en revenait pas ! ELLE VENAIT DE SAUTER ! ELLE VENAIT DE SE SUICIDER ! Le cœur du Gryffondor battait si fort que ses doigts accrochés sur la barrière tremblaient. Pourquoi avait-elle fait ça ?! Qu’avait-il dit ?! Etait-ce prémédité ?! Et maintenant, que devait-il faire ?! Il allait perdre connaissance si il ne se calmait pas mais comment pouvait-on être calme alors que…
Que…
Que Rita pendait là, dans le vide, accroché à une corde. Cette dernière était enroulée autour de sa taille, et à travers le brouillard, Jules devinait le sourire de la Poustouffle, visiblement très fière de son coup. Lui par contre, ne rigolait pas du tout.

-MAIS CA VA PAS LA TÊTE ?!

Son cœur reprenait peu à peu un rythme normal. D’un coup de baguette magique et de Wingardium Leviosa, le jeune homme fit s’élever le corps de Rita à sa hauteur. Elle flottait là, dans l’air, un grand sourire aux lèvres.

- Tu voulais que je meurs d’une crise cardiaque ou quoi ?!

Rita aimait la liberté plus que tout au monde. Ce sentiment d'allégresse. De maitrise totale de sa vie. C'était... une grande bouffée d'air frais. Certes, elle était un peu timbrée sur les bords, il fallait l'admettre. Elle avait toujours eus cette sorte d'impression de jouer avec sa vie. Peut-être parce que, contrairement aux autres, elle n'avait pas peur de la mort. Ce qui la terrifiait plutôt c'était d'avoir à souffrir avant... Rita avait donc décidé de sauter par la rambarde pour être explicite. Les pieds joint, elle avait sauté dans le vide tel un ange. Les bras écartés, le corps désormais à l'horizontale. Le brouillard qui flottait sous le pont donna à Rita l'impression de s'engouffrer dans les entrailles des nuages. Mais elle, elle ne flottait pas. Elle était en chute libre. Et son cœur était comme décroché. Boumboumboumboum. Tel un tambour, il martelait sa poitrine bien plus qu'elle ne l'aurait cru. Sentiment aigu que son coeur allait lacher. Rapidement, Rita se retourna pour faire face au pont qu'elle ne voyait presque plus. Elle le pointa de sa baguette et cria:

-Incarcerem!

Aussitôt des cordes jaillirent de sa baguette et virent s'accrocher à l'une des poutres du pont. Ceci fait, le bout de la corde s'enroula rapidement autour de la taille de Rita qui prit tout de même la précaution de s'appliquer un levicorpus. Elle préférait éviter de mourir d'étouffement vu la vitesse à laquelle elle allait. Ce fut donc moins brutalement qu'elle se retrouva attachée, à se balancer désormais dans le vide, très heureuse.

Rita se rappela soudainement de ses premiers essais. Le premier était satisfaisant, les cordes étaient bien sortis et avaient accrochés le dossier d'une chaise. Avant de se défaire car le noeud n'était pas solide. En s'entrainant elle était parvenue à obtenir un noeud de bien meilleure consistance. Bien sur, elle réfléchissait souvent avant d'agir. Mais au 10 éme essai, elle avait agit avec impulsivité. Elle avait prit de la hauteur, avait sauté, avait lancé son sort et... s'était lamentablement retrouvée par terre. Avec une vilaine chute de 3 mètres. Elle avait finie à l'infirmerie. Il semblait donc évident qu'elle devait trouver très rapidement un moyen d'accrocher l'autre bout de la corde à sa taille. Un laborieux entrainement s'était ensuivi jusqu'à ce qu'elle y parvienne. Elle avait faillit briser ses côtes avec le 30 ème essais, à cause de la vitesse de la chute. Au bout du 40 ème, tout était parfait. Et elle avait réussi avec brio. Elle en était particulièrement fière et satisfaite. Rita éclata de joie à cette pensée. Ce n'était pas très drôle mais elle préférait en rire.

-MAIS CA VA PAS LA TÊTE ?!

Mais oui, Jules! Ce qu'elle était idiote. Elle l'avait complètement oublié dans son allégresse. Haha, elle imaginait parfaitement la tête du garçon et en était très satisfaite. Tu vois: Je me rriiisss du danger. Avant de se souvenir que Simba avait fini par risquer sa vie et celle de ses proches. Oups. Mauvais exemple. Soudain, alors que Rita commençait à trouver que c'était pas mal du tout de se laisser aller ainsi dans le vide, riant au lac, riant à la vie, riant au danger, elle sentit quelque chose la soulever. Tiens... son corps était en lévitation! Rita arriva face au garçon un sourire narquois aux lèvres, le regard un peu perplexe, espiègle. Genre: Eh ben tu vois? Je l'ai fait". Jules brandissait donc sa baguette la faisant ainsi flotter. C'était une sensation très agréable. Pas d'avoir impressionner Jules, mais de flotter. Elle adorait ça.

- Tu voulais que je meurs d’une crise cardiaque ou quoi ?!

Rita éclata de rire tandis que le garçon la regardait ahuri. Oui elle étai inconsciente mais cela ne l’inquiétait pas. C'était sa manière à elle d'oublier. Agacée de ne pas prendre la maitrise de son corps, elle prononça un rapide: "Finite" qui annula le sort. Elle ne tomba pas dans le vide, car Jules l'avait fait avancer jusqu’à la rambarde. Elle sauta sur le pont, se recoiffa rapidement et affronta le regard de Jules. Maintenant qu'elle le regardait bien, il semblait vraiment ahuris. Oups, elle y avait été un peu trop fort.

-Ce n'était pas le but premier mais maintenant que tu le dis...

Rita était bien avec Jules. Elle avait l'impression de pouvoir être elle-même et de ne pas être jugée. L'impression qu'elle pouvait avoir cet air malicieux sans qu'il ne trouve qu'elle le faisait exprès. La simple impression d'avoir un ami qui lui ressemblait. Sans complexité, sans ambiguïté. C'était clair. Ils étaient bien tous les deux, à rire, à se foutre de la vie ( surtout elle pour le moment) sans arrières pensées. Rita s'était toujours dit qu'elle continuerait à faire ses expéditions secrètes seule. Mais si Jules le voulait bien, cela ne la gênerait pas du tout de faire des virées à deux. Ils en garderaient des souvenirs inoubliables. Des petites farces, des coups de théâtre anonyme, le genre de choses que l'on ne peut pas faire seul. Une sorte de duo de choc. Des fois Rita se disait que le choixpeau n'avait pas vraiment su lui attribuer une maison précise et que c'était pour cela qu'elle était à Poufsouffle. Peut-être était-elle mieux placée à Gryffondor? Hum... Finalement, Rita ne regrettait pas sa maison, et s'y sentait comme chez elle désormais.

-Je pensais que tu étais plutôt quelqu'un de difficile à choquer, lui dit-elle en finissant par rire de nouveau de cette air espiègle. Tu vois bien désormais que je maitrise parfaitement les sorts que j'utilise, sans me vanter. C'est quoi ton petit don, à toi?

Une chose était sure, Rita était impatience de découvrir ce petit côté de Jules qu'il cachait surement pour lui. On cache tous quelque chose, Rita la première. Elle utilisait son visage d'ange pour s'en sortir dans toutes les situations. Elle était maligne, mais préférait le garder pour elle, bien que Jules devait s'en douter. Il avait bien quelque chose aussi. Et quand elle le saurait, ils pourraient alors assembler leurs atouts pour devenir le duo de choc du collège. Et semer la zizanie sans que personne ne puisse les soupçonner.


FINI