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| Mauvaise pioche /P.V\ [Terminé] | |
| Auteur | Message |
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Caleb Matthews Élève de 4ème année
Nombre de messages : 568 Localisation : Tout ce que je peux dire, c'est qu'ici, il fait sombre. D'accord, il y a beaucoup de coins sombres à Poudlard. Date d'inscription : 31/12/2011 Feuille de personnage Particularités: "Le prochain qui me félicite pour mon titre risque très gros. Je préfère prévenir." .... Challenge accepted Cobralkowsky !!! Ami(e)s: Cata in the place ! (Et Ana aussi, mais chut elle est pas au courant !) Âme soeur: Je me demande encore si oui ou non je vais manger du porridge demain matin, alors franchement, parler d'âme soeur...
| Sujet: Mauvaise pioche /P.V [Terminé] Lun 2 Jan - 21:31 | |
| Mais non, mais non, je n'étais pas en retard ! Disons que j'avais encore un bon quart d'heure devant moi pour : sortir de mon lit, m'habiller, me passer un coup sur le visage pour justement ne pas avoir l'air de sortir de mon lit, m'enfuir du labyrinthe qu'étaient les cachots, prendre mon petit déjeuner dans la Grande Salle et trouver le cours d'Etudes des Moldus, et tout ce que je savais de ce cours... et bien c'était qu'il parlait des Moldus, l'étage, je n'avais aucune idée duquel c'était, mais cela, j'avais bien tout le temps de m'en préoccuper après un bon repas du matin, bien consistant ! Ça me laissait beaucoup de temps devant moi, ce programme, aussi, je me retournai mollement de l'autre côté de mon lit dans l'espoir de gagner cinq bonnes minutes de sommeil.
Ce fut les cinq minutes les plus courtes de ma vie ! Les dortoirs, à présent vides, commencèrent à m'alerter, car cela signifiait que si je n'étais pas encore à la bourre, encore quelques secondes, et ce serait vraiment le cas. Logique implacable dès le matin, j'étais heureux de constater que toutes mes capacités étaient au top et cela dès le réveil. Et heureusement pour moi, parce que j'allais en avoir besoin, et j'allais devoir remettre à plus tard, l'option « se perdre », c'était tout dans mon intérêt de le caser un peu plus tard dans mon emploi du temps si je ne voulais pas me faire découper en rondelles par un simple regard par... Par le prof dont j'ignorais tout si ce n'est que ce n'était pas « le » mais « la ».
J'avais une bonne mémoire visuel et un sens de l'orientation pas trop mal; je n'avais plus qu'à emprunter le chemin de la veille pour retrouver le hall qui lui même menait à la Grande Salle qui n'était autre que le coin ralliement; c'était en effet l'endroit où il y avait le plus de probabilités pour retrouver les personnes qu'on cherchait. Mais quand même, c'était étrange tout ça : je voulais bien admettre que je m'étais légèrement fait pris de court par le temps, mais quand même, comment se faisait-il qu'il n'y ait presque personne autour des quatre tables symbolisant chacune une maison, alors qu'il était... Mince, voilà que pour couronner le tout, j'avais oublié ma montre, je ne pouvais donc même pas déterminer combien de temps il me restait, avant de foncer droit vers mon destin qui plus les secondes passaient, plus il avait l'air un peu moins glorieux. Tant pis, au point où j'en étais, il valait mieux subir les foudres de l'enseignant le ventre plein, alors je faisais abstraction, en me disant que je devais être plus morfale que les autres. Ou alors qu'ils avaient purement et simplement déjà mangé. Au choix. Je savais la bonne réponse, mais préférais quand même la seconde solution.
A croire que les meilleurs moments n'étaient faits que pour passer vite, parce que je filai à nouveau comme le vent, ou comme une flèche, les deux comparaisons étaient sympa toutes les deux à la seule différence que l'un, on ne pouvait pas le voir et l'autre oui, mais j'avais la classe quand même. Avalant ma dernière bouchée de tartine, je harponnai le premier élève qui n'avait pas l'air trop méchant (par ce que bon, me faire remballer par un mec de septième année alors que j'étais déjà dans de beaux draps, y'avait mieux) et je jetai mon dévolu sur une fille qui avait l'air toute émoustillée parce que je lui adressai la parole : non en fait, ce n'était pas vrai, je n'en avais aucune idée, moi tout ce que je souhaitais, c'était qu'elle me crache la réponse (ce qu'elle eut tôt fait de faire en bégayant à moitié) et de la remercier d'un rapide coup de la main, avant de poursuivre mon chemin vers ces contrées inconnues. Le premier étage, donc. J'avais un peu de chance dans tout ce fourbi et je n'allais pas cracher dessus.
J'étais en train de préparer mentalement l'excuse que j'allais balancer devant toute la classe pour expliquer la raison de mon retard, si jamais cela venait vraiment à se produire, et j'avais encore l'espoir de penser qu'ils étaient seulement en train de tous poser leur baguette sur le coin de la table et d'ouvrir le livre à la bonne page. Et comme ça, je n'avais rien loupé. Ce que j'oubliai de prendre en compte en revanche, c'était que nous étions dans une école de magie. Et ce n'était pas faute d'avoir une famille de sorciers pourtant ! Effectivement, je ne pus pas aller plus loin dans le fil de mon bobard, parce que c'était tout juste si j'eus le temps de me rattraper à la rampe parce que l'escalier était en train de bouger, comme ça, parce qu'il se disait « tiens, et si j'allais faire ma petite promenade matinale ! » bien évidemment, bien évidemment, non mais attendez, il pouvait pas attendre deux secondes que moi je ne sois plus en train de fouler ses marches pour faire sa petite affaire ? Il eut l'air de tourner sur lui même, avant de s'incruster dans un autre. Je restai quelques instants sans bouger, en m'attendant à ce qu'il se passe de nouveau quelque chose, mais rien, que dalle, nana, je restai comme un imbécile au milieu de ce nouvel escalier sans fin. Une fois encore, j'attrapai la rampe dans le but de la secouer et intimer à mon antagoniste de me ramener à la case départ, mais rien à faire, j'étais obligé de grimper plusieurs étages plus haut, alors que moi, j'avais juste besoin d'aller quelques étages plus bas !
J'avais dit que j'avais une bonne orientation ? Certes, mais ça, c'était si on ne prenait pas ce genre de mauvais épisode en compte. Je ne savais fichtrement pas où est-ce que je me trouvais, et ça ne servait rien de demander une nouvelle fois mon chemin parce que je voyais le coup venir à des kilomètres : d'ailleurs je n'avais pas fait trois pas dans les escaliers, en sautant l'une d'entre elles parce qu'il y avait un gros trou dedans qu'une fois n'est pas coutume, celui dans lequel je me trouvais maintenant devait songer que c'était le moment idéal pour danser le Jerk. Pas moyen, il fallait que je me casse de là, maintenant et dès qu'il s'immobilisait, je ne demandais pas mon reste et m'échappait à toute allure de ses griffes !
Je ne savais absolument pas où est-ce que je me trouvais, mais il me semblait être descendu suffisamment bas pour peut être m'être retrouvé, sans m'en rendre compte, au bon étage. Qui ne tente rien à rien, j'empoignai la première poignée qui se trouvait là en me disant que si jamais ce n'était pas la bonne classe, au moins, le prof qui serait à l'intérieur de celle-ci pourrait me remettre sur la bonne voie, ou me foutre une retenue. Ou même les deux. Combien de temps cette petite escapade avait-elle duré, j'étais incapable de le définir et j'ouvrai la porte à la volée, avant de m'exclamer, combinant toutes les hypothèses possibles à la fois :
- Je suis désolé d'avoir mis autant de temps, mais je me suis fait attaquer par mon oreiller durant mon sommeil (réfléchissant à toute allure, c'était la seule chose qui m'était venue à l'esprit) , et euh... c'est bien ici qu'on cause des Moldus ? J'avais parlé si vite que j'avais le souffle court. C'est là, et seulement là (tenez vous bien) que je réalisai que mon auditoire n'était autre que... des tables et des chaises vides. Parfaitement. La salle m'avait tout l'air de ne pas avoir été occupée depuis des lustres ou même une éternité ou deux, tellement il y avait de la poussière. Ça ne servait plus à rien de retrouver les autres, je devais me faire une raison : tout les éléments s'étaient ligués contre moi et au lieu d'aller à contre courant plus longtemps, je décidai de me laisser porter et de faire quelques pas à l'intérieur. J'allais directement jeter un coup d'œil par la fenêtre dont la vue me menait directement vers le parc où de nombreuses personnes profitaient de cette journée ensoleillée. Ce n'est qu'à ce moment que je me souvenais de la conversation que j'avais eu avec un gars de Poufsouffle et de première année également qui me proposait d'aller titiller l'arbre agressif du parc parce que le lendemain nous serions...
Dimanche. Parfaitement, dimanche. |
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Alex Turner Élève de 5ème année
Nombre de messages : 629 Localisation : Il est préférable d'être ailleurs lorsqu'autre part n'est plus ici. Date d'inscription : 05/07/2011 Feuille de personnage Particularités: Attrapeur des Golden Flyers! Et loup-garou, accessoirement... Ami(e)s: Ouais, ahem... Question suivante? Âme soeur: Mon âme est fille unique pour le moment...
| Sujet: Re: Mauvaise pioche /P.V\ [Terminé] Lun 30 Jan - 20:09 | |
| Seul le temps permet de guérir ses blessures... Enfin, c'était ce que répétaient tous les écrivains mélancoliques, les ados blessés et les séries télévisées moldues. En clair, c'était ce que je n'arrêtais pas d'entendre de la part de gens qui s'y connaissaient bien mieux que moi en relations sociales. Parce que, il ne fallait pas se voiler la face; je savais très bien que pour ma part, je ne connaissais rien aux subtilités des ruptures, aux habiles stratagèmes qu'il s'agissait de mettre en place pour manipuler les gens et au tact qui était censé rendre votre vie bien plus belle et plus simple.
Pour moi, les choses avaient toujours été claires et limpides. Tout, ou presque, était une question d'instinct qu'il s'agissait de suivre. Je n'avais jamais agi qu'en suivant ce seul principe et ma foi, je trouvais que ça me réussissait plutôt bien. J'avais des amis, plein d'amis, une FOULE d'amis! Je m'entendais bien avec le personnel de l'école, y compris les profs, et même avec les elfes de maison et je faisais parti d'une super équipe de Quidditch. Non, vraiment, tout avait toujours roulé pour moi! Tout... jusqu'à Aure. L'une des seules fois de ma vie où j'avais été obligé d'agir sous la contrainte et plus suivant mon intuition. Et le résultat n'était pas très beau à voir.
J'étais devenu insomniaque, paranoïaque et détraqué. J'étais perpétuellement triste et fatigué et cet état nouveau que je n'avais jamais connu auparavant me troublait au plus haut point. Qu'y a t-il a faire lorsqu'on avait aussi mal? Parce que je vous prie de croire que j'avais tout essayé. Les chocolats devant la télé, les occupations futiles pour tenter de se vider la tête, les larmes, l'isolement et au contraire les multiples fréquentations mais rien, RIEN n'y avait fait. Alors les conseils des autres, je devais bien l'admettre, ça commençait un peu à m'agacer.
Aure me manquait. C'était indéniable et ça me tuait à petit feu. Je l'avais laissé occuper une si grande place dans ma vie pour ensuite la chasser... Et c'était beaucoup trop dur à supporter de renoncer à tout du jour au lendemain. Pourtant, malgré le chagrin que je ressentais continuellement, malgré ma haine envers moi-même et ce vide absolu dans mon existence, je trouvais que je donnais plutôt bien le change. Quand on me parlait, j'étais tout sourires, même quand Aure me regardait avec son air d'enfant blessée et trahie. En fait, surtout quand Aure me regardait avec son air d'enfant blessée et trahie. Et bizarrement, je n'arrêtais pas de me dire que ça lui passerait, qu'après tout je n'étais pas assez mégalo pour me considérer comme étant irremplaçable alors que paradoxalement, je savais que pour moi ça ne passerait pas, parce qu'Aure était vraiment une amie irremplaçable.
Et ça, je vous prie de le croire, ça ne passait pas avec le temps.
Cette nuit encore, j'avais rêvé que je retrouvai la poufsouffle pour m'excuser et que nous redevenions amis comme avant, comme si rien ne s'était jamais passé. Le retour à la réalité était toujours rude et de ce fait, j'en étais à me demander si je ne préférais pas mes horribles cauchemars dans lesquels je dévorais Aure et toute sa famille. Au moins, quand je me réveillais le matin, je trouvais que ma vie n'était pas si terrible que ça finalement! Je jetai un coup d'oeil à mon réveil: sept heures. Un peu tôt pour se lever un dimanche mais je ne pouvais pas me résoudre à me rendormir! Si je le faisais, si je m'autorisais encore un instant de répit, j'allais être assailli par ces flash heureux de moments passés avec ma meilleure amie et, aussi doux soient ces souvenirs en apparence, ils ne manqueraient pas de me transpercer le coeur dès que j'ouvrirais les yeux.
Doucement, je me levai, m'habillai, et quittai le dortoir sans faire de bruits. Je refermai la porte derrière moi et m'engageai dans l'un des nombreux couloirs de l'école. Mille fois j'avais pensé éclaircir la situation avec Aure, mettre les points sur les i, lui écrire une longue lettre pour tout lui expliquer et ainsi regagner un semblant de valeur à ses yeux... Mais ce matin, ce désir pressant était bien plus fort que les autres jours. Le temps, au lieu d'adoucir ma peine, n'avait fait que l'exacerber et cette situation plus qu'instable devait cesser. Maintenant. Je ne tiendrais pas une heure de plus en sachant que ma meilleure amie me prenait pour le pire des pauvres types.
Je m'engouffrai dans une salle au hasard et sortis de mon sac (que j'avais emporté avec moi par pur automatisme) une plume, de l'encre et un bout de parchemin. Bien assis derrière une table, je me frottai les mains, m'humidifiai les lèvres, saisis ma plume et là... le trou noir. L'angoisse de la page blanche, une panne d'inspiration ou tout ce que vous voudrez! Je m'étais imaginé en train de tout expliquer à Aure tant de fois! Cette lettre, je l'avais mentalement écrite si souvent que ça me tenait éveillé la nuit! Alors bon sang, pourquoi étais-je bloqué comme ça?! Sûrement à cause de ma raison qui me dictait que ce n'était pas la bonne chose à faire, que je n'étais qu'un égoïste? Mais voilà, j'en avais assez de cette attitude, aussi noble soit-elle et puis vous connaissez la chanson? Entre raison et sentiment, c'est toujours le même qui gagne.
Je ne sais pas combien de temps je restai assis là, à fixer cette page blanche calmement tandis qu'au contraire, une bataille féroce entre mes envies et ma conscience se livrait dans ma tête. Une heure, peut-être plus? Je m'en moquais à vrai dire. Il s'agissait d'une décision plutôt importante et je n'avais pas envie de la prendre à la légère. Toujours est-il que lorsqu'un gars ouvrit la porte à la volée, je tressaillis à peine tant j'étais obnubilé par mes pensées moroses.
- Je suis désolé d'avoir mis autant de temps, mais je me suis fait attaquer par mon oreiller durant mon sommeil, et euh... c'est bien ici qu'on cause des Moldus ? débita t-il à tout allure.
Moui, mais encore? Je levai un sourcil, perplexe. On était dimanche et ce gars était soit somnambule, soit complètement à côté de la plaque. Je l'observai marcher jusqu'à la fenêtre sans me voir. Il fallait dire que j'étais plutôt discret, assis tout au fond de la classe, dans l'ombre d'une grosse armoire, mais ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne remarque ma présence! Alors, je me raclai la gorge et déclarai d'une voix forte:
-Huit heures et demi. Même pour un dimanche, c'est un peu tard pour arriver en cours!
Je fis un mince sourire au jeune homme. Je savais que j'avais un regard vide et absent, mais grâce à son intervention, pendant une minute je n'avais plus pensé à Aure. Pendant une minute, j'avais arrêté de souffrir. |
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Caleb Matthews Élève de 4ème année
Nombre de messages : 568 Localisation : Tout ce que je peux dire, c'est qu'ici, il fait sombre. D'accord, il y a beaucoup de coins sombres à Poudlard. Date d'inscription : 31/12/2011 Feuille de personnage Particularités: "Le prochain qui me félicite pour mon titre risque très gros. Je préfère prévenir." .... Challenge accepted Cobralkowsky !!! Ami(e)s: Cata in the place ! (Et Ana aussi, mais chut elle est pas au courant !) Âme soeur: Je me demande encore si oui ou non je vais manger du porridge demain matin, alors franchement, parler d'âme soeur...
| Sujet: Re: Mauvaise pioche /P.V\ [Terminé] Sam 18 Fév - 13:18 | |
| Se lever tôt pour aller en cours, avait toujours constitué pour moi l'un des plus grands mystères de la vie. Non mais c'est vrai, mettez vous à ma place aussi : quelle personne censée et un minimum saine d'esprit y trouvait un véritable plaisir dans le fait de se lever à six heures tout les matins en se disant : « tiens et si je relisais un peu mon cours de potions avant de me rendre dans les cachots après un bon repas bien consistant dans la grande salle ! » A imaginer bien sûr avec les petites voix fluettes des gamins qui débitent leur texte qu'ils ont appris par cœur dans le seul but d'avoir une bonne note. Je crois que ce n'est pas la peine de préciser que le seule chose que je daignais bien connaître sur le bout des doigts, c'était mes tours de passe passe.
Donc pour résumer la situation, me lever alors qu'il faisait encore nuit noire, ça me soûlait, mais s'il y avait bien un machin qui me soûlait encore plus que de me lever pour aller en cours alors que la logique voulait qu'on soit tous en train de faire de beaux rêves dans nos lits à baldaquins, et bien c'était de croire que c'était l'heure de parler des moldus alors que pas du tout, que c'était le seul jour de la semaine où la prof devait elle aussi profiter des draps en soie dans lesquels elle se blottissait (même mentalement, avec tout ce que je venais de débiter, je méritais de reprendre mon souffle là). Je ne sais pas pourquoi, mais j'imaginais parfaitement toutes les nanas de l'équipe enseignante de l'école, dormir dans des draps en soie, certainement à l'instar de la peau parfaite qu'elles avaient toutes, comme si elles mêmes n'étaient que des chimères.
Pour une fois que j'étais parti pour faire quelqu'un chose de bien en plus, aucun élément perturbateur n'était, comme l'adjectif l'indique, venu me perturber pendant que je faisais tout un tas d'allers et retours dans le château. Et en fait, c'était ça qui aurait du me mettre la puce à l'oreille, ce qui me laissait à présent penser que j'étais peut être encore en train de dormir dans mon lit, en train de faire ce drôle de cauchemar et que lorsque j'allais réellement me réveiller, nous allions être en début de semaine et que tout les efforts et les étages que j'aurais parcouru pendant mon sommeil... et bien tout ça serait à refaire ! Instinctivement, je me pinçai l'avant bras avec vigueur, alors que j'étais toujours près de la fenêtre histoire de vérifier que j'étais vraiment là où j'étais censé être c'est à dire dans cette salle ville. Enfin, rectification, je n'étais pas censé être dans cette salle vide un dimanche matin mais bel et bien tout au fond de mon lit ! Bref, on avait compris l'essentiel. Je laissai échapper un « Aie » mécontent, parce qu'avec toute cette histoire je venais de me faire mal et poussai un grand soupir en me disant que je n'avais plus qu'à tenter de retrouver ma salle commune pour aller pioncer quelques heures de plus...
-Huit heures et demi. Même pour un dimanche, c'est un peu tard pour arriver en cours!
Hein, qui, que, quoi, comment ? Je tournai vivement la tête dans la direction de la voix. Voilà que je venais de me faire surprendre par un fantôme, ça s'était la meilleure ! Et dans le bon sens du terme, attention, parce que c'était l'une des premières choses que j'avais voulu faire après le repas de répartition, causer avec l'un de ces ectoplasmes qu'on avait seulement un instant entre aperçu au dessus des tables mais qui avaient eu tôt fait de disparaître alors que certains lançaient des cris de surprises, d'autres d'effroi et enfin les derniers comme moi, qui avaient mille questions à leur poser. Et là, j'en avais un pour moi tout seul qui ne fuyait pas telle une bête sauvage qui ne voulait pas se laisser apprivoiser ; si je n'avais pas de la chance dans mon malheur, et bien je ne savais pas ce que c'était ! Non mais attendez...
C'était un fantôme, lui ?!
Non, un garçon blond, même pas transparent, ça ne pouvait pas en être un. Je ne cachais pas ma déception sur mon visage, mais me faisait la réflexion qu'il était toutefois aussi pâle qu'un mort. De loin. Bougeant finalement de mon poste, je me dirigeai vers le fond de la pièce, là où il se trouvait et là encore cela confirma mes pensées. Il n'avait pas l'air très heureux, mais comme il souriait, je me disais qu'il était peut être toujours comme ça, que c'était sa tronche habituelle et qu'en fait il espérait secrètement grâce à une potions magiques (encore elles !) pouvoir y remédier un jour !
- Ce genre de choses arrivent même aux meilleurs ! Répliquai-je, enjoué, dans un haussement d'épaules. Ce que je ne précisai pas, c'est que dimanche ou pas, ce genre d'accident allaient sans aucun doute m'arriver plus d'une fois cette année... ou plutôt que de toute manière, c'était dans mon programme. Je baissai les yeux en direction de l'attirail qu'il avait sûrement emmené avec lui et qui à présent se trouvait sur la table.
- Hum. Même pour un dimanche, ce n'est pas un peu tôt pour commencer ses devoirs ? A part pour noter le nom de la matière en début de parchemin pour chaque nouveau cours, je n'avais pas touché à ma plume pour rédiger quoi que ce soit. Non mais vraiment, pourquoi faire aujourd'hui ce que pouvait faire le lendemain ?! A la limite, tant que c'était fait, je ne voyais absolument pas où était le problème, si je gribouillai deux trois éléments sur ma feuille la veille de la date butoir pour rendre mon devoir. Le résultat n'était pas toujours garanti, mais au moins, j'avais la conscience tranquille !
- D'ailleurs, tu arrives à te concentrer avec tout ce silence ? Si c'était vraiment le cas, chapeau ! Je savais que moi, j'étais incapable de réaliser ce genre d'exploit... |
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Alex Turner Élève de 5ème année
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| Sujet: Re: Mauvaise pioche /P.V\ [Terminé] Sam 3 Mar - 18:57 | |
| Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que le jeune homme en face de moi n'était pas du matin. La façon dont il était entré en trombe dans la pièce et avait débité son petit discours pendant plusieurs secondes avant de se rendre compte que la salle était vide et son regard perdu lorsqu'il s'était posté devant la fenêtre, sans parler de son air agité lorsque ma voix s'était élevée entre ces quatre murs et du fait qu'il s'était même senti obligé de se pincer l'avant bras...!
Je connaissais ce sentiment qu'il ressentait, et pour cause! J'avais vécu la même chose en entrant à Poudlard. Cette impression d'être complètement déphasé car tout était trop nouveau, cette appréhension à chaque pas parce qu'un phénomène surnaturel et magique risquait de se produire, cette angoisse permanente à l'idée qu'une créature peu commune puisse vous surprendre au détour d'un couloir... De toute évidence, ce garçon n'était pas là depuis longtemps et il avait encore du mal à s'habituer à la nouvelle vie que lui offrait cette école.
Lorsqu'il m'aperçut, d'ailleurs, il parut infiniment déçu, ce qui confirma ce que je venais de penser. Je ne savais pas à quelle créature surnaturelle il s'était attendu mais à l'évidence, j'étais trop banal pour le satisfaire. Je n'était qu'un sorcier après tout, rien de bien folichon dans cette école et à dire vrai, un spécimen très commun dans les environs... Néanmoins, il se ressaisit assez vite et se dirigea vers moi d'une démarche assurée. J'aperçu rapidement le blason fièrement accroché sur sa poitrine: Poufsouffle. Comme Aure.
- Ce genre de choses arrivent même aux meilleurs ! dit-il, pas dépité pour un sous.
Je souris. J'aimais bien cette attitude positive qui contrastait tant avec ma lassitude actuelle. Le jeune homme se posta en face de moi et porta son attention sur la feuille qui était posée sur ma table. Sans savoir exactement pourquoi, je m'empressai de plier mon bout de parchemin et de le ranger prestement dans mon sac. Je n'aimais pas l'idée qu'un inconnu puisse venir s'immiscer dans mes affaires, dans mes problèmes, et d'une manière plus générale, entre Aure et moi. Je savais que ma réaction avait été exagérée, que ce bout de papier était vierge et qu'à moins d'être un puissant legilimens, ce garçon ne pouvait pas savoir ce que cette future lettre représentait pour moi! Mais je n'avais juste pas pu m'en empêcher... .
- Hum. Même pour un dimanche, ce n'est pas un peu tôt pour commencer ses devoirs ?
Je souris, un peu crispé. Cette remarque ravivait le souvenir d'Aure dans ma mémoire, vif et douloureux, et sonnait comme un rappel à l'ordre. J'étais en train de perdre du temps; j'aurais dû rédiger cette missive en ce moment même!!! Je voyais bien que cet élève essayait vivement d'engager la conversation, le fait était que je n'étais pas sûr de vouloir lui répondre...
- D'ailleurs, tu arrives à te concentrer avec tout ce silence ?
Nouvelle tentative, je tiquai. Le choix ne semblait pas très difficile à faire pourtant! Aller écrire à ma meilleure amie de toute urgence pour lui dire qu'elle me manquait horriblement et lui présenter mes plus plates excuses, ou, rester ici à bavarder avec un illustre inconnu. La réponse était évidente; j'aurais dû couper court à cette petite discussion et tourner les talons vers un endroit plus calme! Mais en réalité, il ne s'agissait pas tant de choisir entre Aure et cet élève de Poufsouffle. Il s'agissait de choisir entre écrire cette lettre et ne pas l'écrire. Tous les arguments qui pesaient du côté du "contre" me clouaient sur cette chaise tandis que le manque que je ressentais me donnait envie de m'éjecter hors de cette salle!!!
Mais il fallait être réaliste. Le seul élément qui me poussait vers la volière visait uniquement à améliorer mon petit confort personnel. En d'autre terme, écrire cette lettre reviendrait à me montrer incroyablement égoïste. Le fait qu'Aure soit soulagée par mes explications n'était qu'un prétexte pour soulager ma conscience.
-Le silence peut parfois aider... Tu devrais essayer, à l'occasion, répondis-je tel un automate.
Je reportai mon attention sur le jeune homme en face de moi. Je ne savais pas de quoi je pouvais bien avoir l'air à ses yeux, avec mes grandes cernes et mon superbe teint calcaire! Mais je m'en moquais. Je me foutais bien de ressembler à un drogué ou à un rescapé d'Askaban, le tout étant que cet individu me retienne ici suffisamment longtemps pour que cette l'obsession de cette lettre finisse par me quitter. D'ailleurs, je me sentais déjà moins excité depuis que j'avais réalisé à quel point j'étais égocentrique.
L'adrénaline quittait doucement mes veines et je laissais la honte m'envahir sans opposer la moindre résistance.
-Je m'appelle Alex Turner.
Je parlais pour parler mais il fallait vraiment que j'essaye de donner le change. Je savais que tenter de sourire ne ferait que me donner l'air plus détraqué encore, alors j'optai plutôt pour un sujet de conversation joyeux. Mes intonations pourraient paraître légères et en calculant bien mon coup, je devrais même avoir l'air de m'intéresser à la réponse! Après tout, on se connaissait pas, et j'espérais bien que ce Poufsouffle ne se formaliserait pas de ma mauvaise humeur. Avec un peu de chance, il penserait qu'être taciturne faisait juste partie de mon caractère.
-Tu es nouveau ici, je me trompe? Tu viens d'où?
Oui, qu'il me parle un peu de sa vie qui, quoi qu'il ait pu faire, était sans doute beaucoup plus intéressante que la mienne! Devenons amis et discutons longuement pour que j'ai l'impression de penser à autre chose une minute... Tiens moi la jambe un moment et je suis sûr que je pourrais tenir, que la plume sur ma table cessera de me brûler les yeux. Donne-moi juste une chance de continuer à incarner le type bien que je m'efforce d'être.
Dernière édition par Alex Turner le Ven 16 Mar - 21:05, édité 1 fois |
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Caleb Matthews Élève de 4ème année
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| Sujet: Re: Mauvaise pioche /P.V\ [Terminé] Mar 6 Mar - 15:01 | |
| Certes. Apparemment, je n'étais pas tombé sur le gars le plus bavard de l'école, et même si en soi ça ne me dérangeait pas trop de faire la conversation tout seul et de le voir hocher la tête de temps à autre pour me dire qu'il ne s'était pas perdu dans une galaxie quelconque, parce que j'avais toujours pleins de choses à raconter, quand même, aussi tôt le matin (un dimanche matin pour être exact, je pense que je ne l'avais pas encore assez rappelé), je ne pensais pas être suffisamment au top de toutes mes capacités pour réussir un tel exploit. Comme il ne m'avait pas répondu, j'en avais déduit que c'était tellement évident qu'il était en train de bosser que ce n'était même pas la peine de soulever ma remarque et pourtant mon très cher ami avait eu une réaction pour le moins étonnante : se débarrasser du dit papier, comme si ce qu'il avait noté dessus était écrit à l'ancre invisible, mais que j'avais quand même se fabuleux pourvoir de le déchiffrer... Ou alors plus simple, il avait décidé que ce n'était pas le moment de rédiger un parchemins sur les soins aux créatures magiques ! Bon choix. J'aurais fait le même.
-Le silence peut parfois aider... Tu devrais essayer, à l'occasion.
Mouais... après tout pourquoi pas, si c'était ce qu'il avait l'air de croire je n'allais pas le forcer à penser le contraire ! J'avais du mal à partager cet avis. Parce qu'en ce qui me concernait, je trouvais le silence ennuyeux comme la mort. Le pire, c'était quand on était tout seul, parce que la seul manière de le briser, c'était certes de le faire soi même, mais quand on était tout seul, on ne pouvait pas espérer obtenir la réponse de quelqu'un d'autre en retour. Enfin, même à plusieurs, la situation était sournoisement en train de me prouver que ce n'était pas forcément mieux.
Mais je ne me démontais pas. A mon tour de jouer la carte de la carpe tiens ! Ça allait me changer un peu, le changer un peu lui aussi par la même occasion, en plus d'être un véritable défi pour moi, parce qu'il suffisait seulement que j'en vienne à penser que j'allais rester muet, que déjà, j'avais une foule de choses à raconter, que ce soit en rapport avec la discussion ou pas et je sentais qu'il y avait le bout de ma langue qui me brûlait, qui me titillait, de dire quelque chose, n'importe quoi, mais pourvu que ce soit quelque chose !
-Je m'appelle Alex Turner.
Il était donc évident maintenant que j'étais très mauvais à ce petit jeu là. Et puis après tout, comme mon camarade semblait de nouveau être dans de bonnes dispositions pour aligner quelques mots les uns à la suite des autres, j'en venais à la conclusion basique que s'il n'était pas causant, c'était sûrement parce que lui aussi n'était pas encore tout à fait réveillé... Mais en même temps, il fallait en avoir, de la suite dans les idées, pour se dire, oh bah tiens tiens tiens, pourquoi je n'irais pas m'enfermer dans une salle vide sur l'intelligence des veracrasses ! Ahahah, mais quelle bonne blague ! Enfin, bonne blague c'était une façon de parler, parce que j'étais intimement convaincu que j'étais capable de faire mieux...
- Caleb Matthews, ajoutai-je machinalement, comme si me présenter, j'avais fait ça toute ma vie.
Et j'étais bien bête sur ce coup ! J'aurais du lui donner un nom connu de l'école, juste pour voir quelle serait sa réaction devant mon gros bobard. Peut être que cela aurait au moins eu le mérite de l'éveiller un peu ! Mais à retenir pour mettre cette petite expérience en action lors d'une prochaine rencontre avec un inconnu...
-Tu es nouveau ici, je me trompe? Tu viens d'où?
Voilà qu'on passait aux choses sérieuses ! J'étais tout de suite nettement plus demandeur et intéressé. Estimant que j'étais resté debout trop longtemps je tirai une des chaises pour la ramener vers la table, afin de pouvoir parler tout en étant plus à l'aise. Je posai un coude sur la table pour m'appuyer.
- D'Australie, dis-je en premier lieu, en guise d'amuse-gueule. Ah, l'Australie ! Ce pays si cher à mon cœur ! Je pouvais disserter là aussi dessus pendant des heures sans pouvoir m'en lasser !
- Tu connais un peu ? Je viens de Sydney plus précisément, mais mon père est un important homme d'affaires, amené à beaucoup voyager. C'est donc pour ça que je suis à Poudlard, expliquai-je de façon blasée, comme s'il s'agissait d'informations sans réelle grande importance. Je passai mon index sur le rebord de la table, réfléchissant un instant à ce que j'allais lui dire ensuite. Même si en réalité, c'était déjà tout réfléchi !
- Les plages australiennes sont très belles à voir, le surf, et tout ça... le seul problème, ce sont les requins. Je laissai planer le suspens pendant quelques secondes, avant de poursuivre sur le même ton qui se voulait être indifférent, j'ai dit que j'ai failli me faire attaquer par un requin ?
L'un des moments les plus effrayants de ma vie au passage, et inutile de préciser que depuis cet incident, je faisais toujours attention à bien regarder l'horizon de la mer avant de me risquer à mettre le moindre pied dans l'eau ! Je n'étais pas extrêmement peureux comme mec, mais quand même, ça ne faisait pas parti de mes beaux projets que de servir de dessert à un gros poissons aux dents pointues ! Je tapai vivement avec le plat de la main sur la table pour dédramatiser la situation qui n'était pas si terrible que ça puisque j'étais bien devant ce garçon blond, sans être démembré le moins du monde ! Ou encore pire : avec des moignons !
- Et toi Alex ? Questionnai-je avec entrain, quelles palpitantes aventures as tu à raconter du haut de tes... de tes, de tes, de tes, j'avais l'air fin maintenant, ma tirade tombait à plat puisque je ne savais pas son âge ! Je plissai les yeux pendant un instant tout en le dévisageant pour tenter de me faire un à priori, sans grand succès. Du haut de tes quelques années d'existence ? Comme ça, je ne risquais pas de me tromper ! |
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Alex Turner Élève de 5ème année
Nombre de messages : 629 Localisation : Il est préférable d'être ailleurs lorsqu'autre part n'est plus ici. Date d'inscription : 05/07/2011 Feuille de personnage Particularités: Attrapeur des Golden Flyers! Et loup-garou, accessoirement... Ami(e)s: Ouais, ahem... Question suivante? Âme soeur: Mon âme est fille unique pour le moment...
| Sujet: Re: Mauvaise pioche /P.V\ [Terminé] Mar 20 Mar - 21:53 | |
| Vous l'aurez sans doute compris, avant même que ce garçon n'ouvre la bouche, j'étais déjà de parti pris. Ma propre vie me paraissait si morne, si terne, si vide, que j'avais beaucoup de mal à concevoir le fait que quelque chose d'autre que mon désespoir puisse attirer mon attention. D'ailleurs, je m'étais tellement préparé à écouter une histoire classique et barbante que j'en venais presque à regretter que nous n'ayons pas cours aujourd'hui. Cours ou entrainement de quidditch ou une montagne de devoirs à faire... En fait, j'étais tout à fait persuadé qu'il existait un milliard de façons plus agréables de s'occuper l'esprit que d'écouter un élève de première année quelconque me raconter sa vie.
-Caleb Matthews.
J'avais à peine entendu mais je hochai la tête pour donner l'illusion que je me concentrais, exactement comme lorsqu'un prof me regardait avec trop d'insistance en cours tandis que j'étais sur le point de m'endormir. Caleb Matthews, il ne fallait pas que j'oublie ce nom! Sinon j'allais encore me retrouver dans une situation embarrassante la prochaine fois que je le croiserais dans un couloir et je serais obligé de lui donner des petits surnoms comme "mec" ou "poto" avant de demander en douce à quelqu'un d'autre de qui il s'agissait...
Ce genre de scène faisait partie de mon quotidien: je n'avais aucune mémoire des noms et qui plus est, je n'étais pas physionomiste pour un sous, ce qui me compliquait considérablement l'existence. La voix de "Caleb" me tira de mes réflexions, laissant un mot flotter dans les airs. Je n'en compris pas tout de suite la signification car j'étais tellement distrait ce matin que j'avais déjà oublié la question que j'avais posé.
- D'Australie.
D'Australie? Sérieusement?! Cette fois, je reportai vraiment mon attention sur lui. J'avais eu l'occasion de poser cette question à tellement d'élèves différents et pourtant, jamais personne ne m'avais cité un lieu aussi éloigné de l'Ecosse, ni même du Royaume-Uni... Je me surpris à prêter l'oreille avec plus d'attention à la suite de son récit...
- Tu connais un peu ? Je viens de Sydney plus précisément, mais mon père est un important homme d'affaires, amené à beaucoup voyager. C'est donc pour ça que je suis à Poudlard. Les plages australiennes sont très belles à voir, le surf, et tout ça... le seul problème, ce sont les requins. J'ai dit que j'ai failli me faire attaquer par un requin ?
Ça par exemple, ce type était un vrai moulin à parole! Mais je devais avouer que pour quelqu'un de son âge, il semblait avoir déjà un sacré bagage en souvenirs et en émotions fortes! De plus, avais-je bien entendu? Caleb Matthews pouvait-il vraiment être un riche héritier errant au hasard des couloirs un dimanche matin??? On avait vraiment de drôles de surprises, ici, à Poudlard... Comme quoi, il ne fallait pas se fier aux apparence! La preuve, j'étais blond, mignon et sympathique et pourtant, j'étais à moitié un monstre...
-D'Australie, hein? répétai-je, décontenancé. Ça alors... Et comment as-tu échappé à ce requin...???
J'étais peut-être un peu paranoïaque, mais tenter d'imaginer cet élève en train d'échapper à un prédateur me mettait quelque peu mal à l'aise. Après tout, j'étais moi aussi, en quelque sorte, un prédateur... J'essayai d'orienter mon esprit sur quelque chose de plus agréable, un aspect plus charmant de ce pays si particulier! Je repoussai avec véhémence toutes les images de crocodiles, lions et autres chasseurs qui m'assaillaient de toute part, et ce fut sans doute la raison pour laquelle je tombai bien vite dans les clichés.
-Tu as déjà vu un kangourou???
Le silence pesant qui suivit ma question me fit comprendre à quel point elle était stupide. Rah, ce que je pouvais être bête quelques fois! Je m'étais laissé emporter par mon entrain habituel et j'avais parlé spontanément et sans réfléchir, laissant sous-entendre clairement que la seule chose qui me passionnait dans l'Australie, c'était les kangourous. Absolument pathétique, bien que la réponse à cette question m'intéresse au plus haut point...!
-Je veux dire, me repris-je, comment est la tour de Sydney? Il parait que la vue qu'on y a y est magnifique...
Plus je m'embourbais dans mes réflexions, plus je me rendais compte à quel point j'étais rouillé en ce qui concernait les relations sociales. Je bafouillais, je me reprenais pour dire des choses plus intelligentes, je laissais de longs silences gênés s'installer dans la conversation... Par Merlin, j'avais tout d'un homosexuel qui flirtait pour la première fois!!! Heureusement, Caleb ne sembla pas se formaliser du mal-être qui m'animait, car il me demanda joyeusement:
- Et toi Alex ? Quelles palpitantes aventures as tu à raconter du haut de tes... Du haut de tes quelques années d'existence ?
Sapristi, lui aussi se mettait à hésiter dans ses phrases maintenant... Il fallait que je mette un terme à cette situation équivoque avant que nous nous mettions tous les deux à nous empourprer comme des fillettes gloussantes et enamourées!
-Rien d'aussi palpitant Caleb. Je crains que la vie en Angleterre soit d'un ennui mortel.
J'avais parlé d'une voix plus grave que je ne l'aurais voulu. Qui plus est, en voulant mettre de la distance entre nous, j'avais employé un langage soutenu tout à fait snobinard qui me donnait envie de me frapper la tête contre la table! Pourquoi avais-je tant de mal à rester naturel? Il fallait toujours que je pèse deux fois plus mes mots avant de parler et que je les analyse encore une fois après les avoir prononcé!!! Ne pouvais-je pas seulement être moi-même...? À moins bien sûr que je ne me sois perdu en route... |
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Caleb Matthews Élève de 4ème année
Nombre de messages : 568 Localisation : Tout ce que je peux dire, c'est qu'ici, il fait sombre. D'accord, il y a beaucoup de coins sombres à Poudlard. Date d'inscription : 31/12/2011 Feuille de personnage Particularités: "Le prochain qui me félicite pour mon titre risque très gros. Je préfère prévenir." .... Challenge accepted Cobralkowsky !!! Ami(e)s: Cata in the place ! (Et Ana aussi, mais chut elle est pas au courant !) Âme soeur: Je me demande encore si oui ou non je vais manger du porridge demain matin, alors franchement, parler d'âme soeur...
| Sujet: Re: Mauvaise pioche /P.V\ [Terminé] Dim 25 Mar - 18:34 | |
| Est-ce que j'avais précisé que j'étais du genre bavard à raconter ma vie ? Voilà qui était chose faite, et je n'allais pas avoir besoin de le dire à Alex pour qu'il le remarque de lui même. D'ailleurs, il m'avait l'air d'être un peu amorphe, préférant sans doute lui aussi de retourner dans son lit pour profiter de quelques heures de sommeil, ou alors d'un bon petit remontant, genre café, vitamine, bref, tout ce qui aurait pu le faire sortir de cette léthargie dans laquelle il m'avait tout l'air de s'enfoncer de minute en minute. Mais après, hein... ce n'était que mon avis.
Quoi que... y avait-il un quelconque espoir de réussir à déceler autre chose derrière cet apparent mur de glace ? Il y avait pas mal de givre et elle commençait à se fissurer, et savoir que c'était peut être grâce à moi, me remplissait de fierté.
-D'Australie, hein? Ça alors... Et comment as-tu échappé à ce requin...???
Certes, je n'y étais pas allé avec les dos de la cuillère, surtout que je lui avais conté cette « anecdote » comme si j'étais rentré dans de grandes explications pour lui faire savoir quelle était la meilleure méthode pour lancer un freeze bee à son partenaire pour que lui même puisse le récupérer avec élégance. Et pour l'avoir déjà tenté, autant vous dire, que ce genre de coup de main ne venait pas du jour au lendemain !
- J'aimerais bien pouvoir te le dire... mais très honnêtement, moi aussi, je ne savais pas que ce genre de miracle pouvait exister. Je haussai les épaules comme si ce n'était rien de plus qu'une formalité. Je n'étais pas mort, je n'avais pas le petit doigt en moins, et c'était tout ce qui comptait, les détails, et tout le reste... Très franchement, à part les faits extraordinaire, qui se souciait de ce genre de choses ? Vraiment, ce type échappait à tout ce que j'avais pu connaître jusqu'à maintenant !
- Donc, commençai-je à conclure d'un ton très doc, si tu vas en Australie... fait gaffe aux requins. Ça coulait de source, mais on ne savait jamais, mieux vaut prévenir que guérir, et croyez le ou non, mais je n'avais pas envie d'avoir sa mort sur la conscience ! En parlant de conscience d'ailleurs, j'avais déjà bien assez à faire avec elle, sans en rajouter une couche !
-Tu as déjà vu un kangourou???
Le sourire que j'arborais depuis tout à l'heure se figea soudain. Après l'expression « passer du coq à l'âne », voilà qu'on passait « du requin au kangourou » ! Bon, on allait mettre ça sur le compte de l'Australie qui était dans la place hein ! Enfin, je ne pouvais qu'à moitié me plaindre, parce qu'à présent, j'avais enfin son attention et je n'allais quand même pas la laisser me filer entre les doigts ! Ce n'était pas une question d'être égocentrique ou pas, le fait étant que j'aimais beaucoup parler, parler, parler... tant que je parlais et qu'on m'écoutait tout allait pour le mieux, parce qu'avec toutes les choses que j'avais à dire, je pouvais assurer sans trop m'en vanter qu'une année entière n'aurait certainement pas suffit !
- Si tu vis en Australie et que tu n'as pas vu de kangourous dans les parages... tu n'es pas dans le coup, affirmai-je avec aplomb, parce qu'il en faudrait beaucoup plus pour me déstabiliser. Ou que tu ne sors jamais de chez toi! Ce qui après coup était encore ce qui paraissait être le plus logique ; mais comme je l'avais dit, Alex était plein de surprises, et s'il s'avérait qu'il était réellement du genre imprévisible et impulsif, peut être que nous allions vraiment bien nous entendre ! Mais il faisait tout dans le demie mesure, car juste après, il cru bon de se rattraper. Mais voyons ! Ce n'était pas une honte d'aimer les kangourous tout roux !
-Je veux dire, comment est la tour de Sydney? Il parait que la vue qu'on y a y est magnifique...
En parlant de café, c'était vrai qu'à présent qu'on y réfléchissait un peu plus, il n'aurait plus manqué que cela, ainsi qu'un peu de porridge en prime pour qu'il s'agisse presque d'un dimanche matin normal ! Heureusement, je n'avais pas besoin d'être à Poudlard depuis très longtemps pour déjà connaître plus ou moins le chemin qui menait à la Grande Salle ! Parce qu'avec tout ces escaliers qui prenaient un malin plaisir à vouloir me jouer des tours, c'était plus un défi à relever que le reste !
- Il ne paraît pas seulement : elle est magnifique, et tu peux voir toute la ville de cette manière... Mais comment peut-il en être autrement, puisque Sydney est une très belle ville en soi... Comme si j'y étais encore je vous dis ! D'ailleurs et c'était bien le cas de le dire, cette ville était un point capital du pays, simplement, hé bien... parce que c'était la capitale, donc que ce n'était pas pour rien ! Il fallait suivre un peu !
- Je pourrai te faire le guide touristique, à l'occasion...
Voilà que j'étais déjà en train de prévoir mes prochaines vacances ! Mais bon d'un autre côté, je n'étais pas sûr qu'il prenne cette dernière remarque au sérieux, et à vrai dire c'était plus une question de politesse qu'autre chose... Et oui, j'étais multi fonctions ! Poli, aimable... il fallait bien de tout pour faire un monde !
Ce qui m'amenait à penser que j'avais assez parlé de moi pour ce matin et que c'était à son tour de me raconter comment est-ce qu'il s'était fait attaquer par un ours ! Mais attendez, ce n'était pas que j'avais beaucoup d'imaginations, mes prévisions pouvaient très bien être justes !!!
-Rien d'aussi palpitant Caleb. Je crains que la vie en Angleterre soit d'un ennui mortel.
Hmmmm apparemment pas. Et il était clairement clair que vu la façon dont il présentait les choses, ce n'était pas très encourageant pour la suite, mais il ne fallait quand même pas oublier que j'étais Caleb Matthews et qu'il en fallait beaucoup plus pour me démonter !
- … jamais une attaque d'ours à l'horizon ? Insistai-je quand même malgré tout, parce que cette idée d'ours me plaisait bien au fond. Mais au lieu d'attendre sagement la suite, je rajoutai : d'attaque tout court ? Laisse moi deviner, tu t'es retrouvé nez à nez avec le monstre du Loch Ness mais tu es tenu au silence par les services secrets moldus et sorciers, sous peine d'être torturé si tu révèles sa véritable forme, et de mourir dans d'atroces souffrances ?! J'avais parlé d'une traite parce que c'était carrément mieux que les ours ! Ne t'inquiète pas, je ne dirai rien ! Affirmai-je brusquement, parce que moi non plus je n'avais pas envie d'être torturé et de mourir dans d'atroces souffrances... |
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Alex Turner Élève de 5ème année
Nombre de messages : 629 Localisation : Il est préférable d'être ailleurs lorsqu'autre part n'est plus ici. Date d'inscription : 05/07/2011 Feuille de personnage Particularités: Attrapeur des Golden Flyers! Et loup-garou, accessoirement... Ami(e)s: Ouais, ahem... Question suivante? Âme soeur: Mon âme est fille unique pour le moment...
| Sujet: Re: Mauvaise pioche /P.V\ [Terminé] Mer 25 Avr - 14:49 | |
| - Si tu vis en Australie et que tu n'as pas vu de kangourous dans les parages... tu n'es pas dans le coup. Ou que tu ne sors jamais de chez toi!
Je l'avais sans doute déjà dit mais Caleb avait la tchatche. C'était la première chose qu'on remarquait chez lui juste après qu'il ait ouvert la bouche! Il n'avait pas besoin de beaucoup parler, mais il s'exprimait avec un tel débit, sans jamais voir sa langue fourcher ni reprendre son souffle, qu'il était aisé d'imaginer les longues heures d'entrainement qu'il avait pu avoir grâce à des conversations multiples et variées. Etant d'un naturel plutôt discret et peu bavard, je ne tentai pas de rivaliser avec lui, mais je n'en restai pas moins impressionné.
Muet d'admiration, si l'on pouvait dire...
- Il ne paraît pas seulement : elle est magnifique, et tu peux voir toute la ville de cette manière... Mais comment peut-il en être autrement, puisque Sydney est une très belle ville en soi... Je pourrai te faire le guide touristique, à l'occasion...
Ah... Et bien oui, pourquoi pas...? Décidément, ce matin, j'étais complètement à l'ouest. Je n'étais pas quelqu'un de ramolli d'ordinaire, mais la monotonie qui avait envahie mon quotidien m'avait rendu ennuyeux et soporifique. De plus, l'énergie dont Caleb semblait redoubler m'épuisait en me demandant un effort supplémentaire pour garder mon attention fixée sur le jeune homme et, de ce fait, pompait ma propre force vitale. C'était un vrai cercle vicieux, comme si le Poufsouffle était nocif pour moi... Si tant est que quelque chose, ces derniers temps, me soit bénéfique! À part Aure, bien sûr....
Aure. Aure, Aure, Aure, Aure, Aure, Aure... Je ne pensais qu'à elle, c'était plus fort que moi! Je n'avais plus envie de lui écrire cette lettre; cette folie qui m'avait prise sur un coup de tête m'avait définitivement passé. Au lieu de ça, je ressentais l'impérieux besoin de me frapper la tête contre cette table, de m'insulter et de sauter par la fenêtre pour en finir avec cette vie cruelle et injuste.
Mais Caleb se moquait bien de mes tourments! Perché à des lieux de là au sommet de tours magnifiques ou en train de gambader avec les kangourous, il ignorait tout du mal qui me rongeait et me considérait juste comme quelqu'un d'un peu lent... Tant pis, j'avais passé le cap de me soucier de l'opinion des autres. Toujours empreint de bonne humeur, le jeune homme reprit, survolté à souhait:
- … jamais une attaque d'ours à l'horizon ? -Euh... -D'attaque tout court ? -Et bien, je ne... -Laisse moi deviner, tu t'es retrouvé nez à nez avec le monstre du Loch Ness mais tu es tenu au silence par les services secrets moldus et sorciers, sous peine d'être torturé si tu révèles sa véritable forme, et de mourir dans d'atroces souffrances ?! -Caleb, ce n'est pas... -Ne t'inquiète pas, je ne dirai rien !
Aaaaaaaaaaaargh!!!!
-Aaaaaaaaaaaargh!!!!
Stop!!! Assez avec cet incessant babillage qui menaçait de me rendre complètement marteau! Ce n'était pas que je n'appréciais pas Caleb, et j'irais même jusqu'à dire qu'il était fort sympathique! Seulement voilà, il avait eu la malchance de tomber sur moi. Moi, Alex Turner, sûrement la seule personne dans ce château qui était extrêmement susceptible en ce qui concernait le sujet des "attaques de monstre", les "secrets" et les "atroces souffrances", sans parler d'être "tenu au silence", de dissimuler "sa véritable forme"!!! Qui plus est, le poufsouffle ne s'en rendait peut-être pas compte mais il m'angoissait, à insister comme il le faisait, à me presser comme un citron et à tirer des conclusions hâtives!!! Résultat des courses, j'étais rouge et tout boursoufflé et j'avais dû hausser le ton pour me faire entendre.
Décidément, tout cela n'était certainement pas très recommandé pour préserver ma tension artérielle...
- Je n'ai rien à cacher, Caleb, tranchai-je un peu plus froidement que je ne l'aurais voulu. Je n'ai aucun secret, je ne me suis jamais retrouvé en tête à tête avec un monstre, je suis le garçon le plus ordinaire de cette école alors laisse-moi te dire que si tu cherches du spectaculaire, tu te trompes de personne!
Furibond, je me levai d'un coup, attrapant mon sac au passage. Cette réaction était exagérée, mais ma normalité était ce que j'avais de plus précieux et je comptais à tout prix la préserver! Qui plus est, je ne pensais pas réussir à me calmer dans les minutes qui suivraient si je restais avec une personne aussi surexcitée que Caleb. Ce n'était pas contre lui mais il me mettait les nerfs en pelote sans le vouloir avec toutes ses élucubrations saugrenues.
-Je dois filer, à une prochaine fois!
Et, sans demander mon reste, je quittai la salle en claquant la porte derrière moi. Au final, je n'étais pas en colère contre mon interlocuteur, au contraire! J'étais reconnaissant à ce jeune poufsouffle de m'avoir diverti et changé les idées! Mais j'étais en colère contre moi, ou plutôt, contre cette part de moi qui, où que je sois, me rattrapait toujours. Pourtant, j'avais bien conscience que c'était pour toujours et que je devais apprendre à vivre avec. Mais c'était plus fort que moi: je n'arrivais pas à me faire à l'idée d'être à moitié un monstre et j'étais presque sûr de ne jamais y arriver... . |
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