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Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé)

 
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 Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé)

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Chuck Carlton


Chuck Carlton
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MessageSujet: Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé)   Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé) Icon_minitimeVen 30 Mar - 18:28

Des manèges, des gaufres, de la guimauve, ouais ouais cool cool. Sauf qu'au bout d'un moment ben... Ça allait bien cinq minutes. Autant vous dire que Pré-au-Lard n'avait rien de DisneyLand version sorcière, et si les quelques trucs qu'ils avaient installés là tenaient debout, ils ne cassaient pas non plus des barreaux de chaise. Ouais, j'étais plutôt de mauvais poil, ouais. Déjà, juste avant de venir on avait mis une heure à courir partout dans le dortoir pour essayer de remettre la main sur ce connard de chat d'un de mes potes de dortoir, et ça m'avait bien soulé. Je n'aimais pas spécialement les animaux, mais en plus, ce chat était con comme la lune. J'avais fini par l'écraser sous un coussin pour l'immobiliser après qu'il ait grimpé vingt fois aux rideaux et fait un peu près mille fois le tour de la pièce en passant un milliard de fois sous chaque lit histoire de bien se cacher et nous narguer. Au bas mot. Ensuite, dans tout ce foutoir j'avais mis des plombes à trouver mon écharpe et mon manteau parce qu'il avait beau faire grand ciel bleu on était en février et ça caillait sec, et puis pour conclure cette merveilleuse journée j'avais catégoriquement renvoyé Coop dans ses appartements, parce que ça faisait une semaine qu'il était enrhumé et qu'il avait beau me jurer que ça allait mieux et tout le baratin, il aurait fallu me passer sur le corps pour qu'il mettre une seconde le nez au dehors alors qu'il risquait d'attraper la mort. Le problème, c'est que les fêtes foraines, c'était un peu notre truc à nous deux, et qu'on adorait passer du temps à celle qui s'installait au début de l'été à Bristol. Bon, elle était carrément miteuse hein, mais c'était mieux que rien et c'était un peu notre rituel. Du coup, une fête foraine sans lui, ben ça me faisait un peu chier, et j'étais à peu près de l'humeur d'un troll en colère en me rendant à Pré-au-Lard. Surtout que, honnêtement, ils ne s'étaient pas trop défoncés, la fête était cool, mais sans plus.

Vu qu'en ce moment tout foutait le camp, j'en avais plus que marre d'avoir envie de cogner à peu près tout le monde, du coup, je me forçai à oublier tout ça et suivis les autres sans m'attarder plus longtemps. Je restai avec mes potes et on fit tout ce qui en valait la peine, le train fantôme, la maison hantée, le toboggan, et évidement les stands de bouffe, sachant que pour le reste, je ne savais pas patiner, et la balade romantique sur le lac entre mecs, voilà quoi. Il se passa un truc marrant quand on s'embarqua sur le toboggan - un truc que je me sentis obliger de partager avec les autres, parce que c'était bien drôle : plus bas il y avait Taylord et Haley ensemble, et alors, là, moi, je dis STOP. Haley! Sur le toboggan! Cette pauvre Taylord, ohlàlàlààà, ce qu'elle avait du s'amuser avec une compagnie pareille! J'imaginais bien la tronche d'Haley parfaitement stoïque de haut en bas en mode je-ne-m'amuse-pas-et-de-toute-façon-plus-rien-ne-me-fait-rire-dans-ce-monde-cruel, ou bien alors complètement paniquée, les cheveux en l'air, hurlant tout ce qu'elle savait, mais pas comme on hurle quand on s'amuse en mode lol quoi, non plutôt en mode mon-coeur-va-lâcheeeeeer-je-suis-trop-fragile-pour-çaaaaa. Bref, cette vision me fit tellement rire que dès ce moment - merci Haley - je me sentis un peu mieux et mis tout le reste de côté. Qui plus est, j'avais repéré Taylord, ce qui n'était pas sans intérêt pour la suite de l'histoire.

Et donc! Tout ragaillardi que j'étais j'emmenais les autres vers l'espèce de voyante emmaillotée dans ses chiffons, parce que ces trucs me faisaient toujours bien marrer. Une fois, une vieille mégère avait déduit une seule chose en lisant dans sa boule de cristal toute miteuse : "tu as des problèmes avec ta mère". Tiens donc!!! Un quart d'heure pour en arriver à un truc que je savais déjà et qui en plus devait être valable pour la moitié de la populace qui se baladait là, merci bien. Bref, après l'avoir écouté débiter ses conneries de vieille bonne femme, vu que tout le monde se demandait ce qu'on allait faire ensuite, je prétextai d'avoir vu mon frère dans la foule et les plantai là pour pouvoir tranquillement vaquer à ce que j'avais réellement en tête. Elle n'allait pas être bien difficile à repérer cette andouille, ou bien disons, que je commençais à avoir l’œil en ce qui concernait le repérage de Taylord Reegan en mode furtif.

On avait convenu qu'on se retrouverait plus ou moins par hasard, sans trop savoir vraiment ni où ni comment, comme d'habitude quoi. Ça aurait été décidément trop grillé qu'on y aille tous les deux, et on aurait pas eu besoin de faire la balade romantique sur le lac, enfin bon, autant s'attacher clairement une pancarte sur la gueule avec écrit "on sort ensemble", quoi. Mais ça faisait quelques jours qu'on avait pas pu trop passer de temps ensemble parce que les profs avaient cru que Fête Foraine rimait avec avalanche de devoirs, et comme Taylord était une élève assidue - ... - elle les faisait et ça prenait du temps, temps qu'elle ne passait pas avec moi du coup. C'était un peu chiant. Enfin, le week-end arrivé, c'était déjà mieux. Disons que je commençais à mourir un peu de ne pas l'embrasser, parce que mine de rien nos soirées dans notre salle secrète elles devenaient quasi quotidiennes, et si déjà je n'avais pas à le droit à tout ce que je voulais de sa part, si en plus on m'enlevait ça... Et puis, depuis la dernière fois, depuis son grand déballage là, ça avait un peu changé, ou bien peut-être que je me faisais des films, mais bref j'évitais un peu de la malmener parce que voilà je n'en menais pas trop large, tout en essayant que ça ne se voit pas parce que je savais que Taylord était ce genre de personnes qui, comme moi, avait une sainte horreur de la pitié et que si jamais elle savait que je me retenais parfois pour ne pas la brusquer, elle m'aurait plutôt envoyé une beigne qu'autre chose. On va dire que j'y allais avec des pincettes, enfin, que j'essayais, parce que hein, le naturel, on sait comment il revient.

Comme j'étais un mec cool, je me dis que j'allais lui acheter un truc à bouffer, surtout que - d'une pierre deux coups - ça ne lui ferait pas de mal de prendre quelques petits grammes. Je retournai aux stands en regardant tout autour de moi mais n’aperçus personne et continuai. Les stocks commençaient à se vider, apparemment, me dis-je en arrivant. Par contre, je ne sais pas si vous avez déjà remarqué, mais les stands de bouffe dans les Fêtes foraines sont toujours roses et kitch et les gens derrière ont toujours l'air absolument cons, déguisés en gros marshmallow. Ça ne changeait pas chez les sorciers : ils avaient des faux gâteaux collés sur leurs chapeaux pointus et faisaient jaillir de la farine et du sucre de leur baguette en virevoltant derrière le stand, en mode Mary Poppins sous acide. Je fis comme si de rien n'était et réfléchis à ce qui pourrait le mieux plaire à l'autre zouave, en éliminant d'office les beignets à la citrouille et les trucs un peu trop sorciers, parce que même si elle aimait ça je savais qu'elle préférait les trucs plus... moldus. Dans une marmite, il y avait des petits trucs qui frétillaient en laissant parfois s'échapper des paillettes et ça ressemblait à des churros et je me dis que ça pouvait être pas mal. J'en demandai donc au mec déguisé en... en une espèce de donut magique mais avec une voix surexcitée il me répondit :

- Eh non mon garçon! Ils ne sont pas cuits! Mais si tu veux.... DES PATACITROUILLES FRITES?!

Il me hurla quasiment dessus en mode hystérique avant de me brandir devant le nez les beignets que j'avais déjà repéré.

- Non non, lui dis-je en lui jetant regard blasé. C'est bon mon gars, calme toi, c'est juste une fête foraine.


- Tu n'aimes pas la citrouille?! me dit-il d'un air à la fois penseur et catastrophé.

- C'est pas pour moi,
lâchai-je, agacé. Il était demeuré ou il avait trop abusé des patacitrouilles frites?! Il y avait à la limite de la guimauve magique - elle bougeait et changeait de couleur - mais boarf, je n'étais pas trop fan de ça et je n'étais pas sûr que ça lui plaise.


- AH, C'EST POUR TON AMOUREUSE! continua-t-il en se frottant les mains. Mais ta gueule, oui!! Non seulement j'avais envie de lui rabattre son caquet parce que sa voix était horripilante, mais en plus... mon amoureuse... Et d'une je n'avais pas d'amoureuse, et de deux, il ne voulait pas le hurler plus fort non mais oh?! ALORS, J'AI CE QU'IL TE FAUT! Et il me brandit à nouveau un truc sous le nez...... Une pomme d'amour. Une pomme d'amour version sorcière, avec des cœurs qui apparaissaient et disparaissaient sur la couche de sucre rouge. Qu'on m'achève. Que quelqu'un mette fin à mon supplice.

En même temps, il n'y avait rien d'autre qui me branchait, et si je devais en plus attendre avec cet hystéro que les beignets cuisent, j'allais faire un meurtre. Je flanquai les mornilles sur le comptoir et attrapai la pomme - non mais au secours - avant de la fourrer dans le sachet qu'il me tendait et de la cacher dans ma poche. Ne me dites pas que je venais d'acheter une pomme d'amour pour Taylord, non, non.

J'abandonnai l'autre excité du steack pour revenir en terrain plus sûr, et je revins sur mes pas, m'approchant je ne sais pas trop pourquoi de la maison hantée, en me disant que ce Taylord aurait sûrement le même genre d'idée tordue que moi et qu'elle passerait par ici. Bingo, quelques minutes plus tard, alors que je zonais sans pouvoir allumer une clope parce que les profs étaient venus aussi à la fête et que je ne voulais pas risquer de me faire pincer pour une pauvre cigarette, j’aperçus une silhouette bien connue, emmitouflée comme moi dans son écharpe rouge et or. Ses cheveux brillaient au soleil et je ressentis l'habituelle sensation dans mon ventre. Je laissai les gens passer et, m'assurant que personne ne nous voyait, j'arrivai dans son dos et la soulevait dans mes bras avant de l'emporter avec moi - elle pesait deux grammes tout au plus - vers le côté de la Maison Hantée, dans l'ombre, à l'abri de tout le monde.


- On t'a jamais dit de te méfier des maisons hantées? lui chuchotai-je à l'oreille avant de l'embrasser avidement, parce que c'était vraiment trop me demander d'attendre un peu plus longtemps. Ses lèvres étaient froides mais son souffle chaud et quand il emplit ma bouche je sentis mes tempes bourdonner comme d'habitude et je la gardai longtemps captive de moi, n'ayant aucun mal à l'emprisonner de mes bras.

- Alors comme ça, tu emmènes Haley faire du toboggan? Tu veux la tuer, ou quoi? lui dis-je en riant après avoir décollé mon visage du sien, tout en le gardant entre mes mains. Ses yeux bruns m'hypnotisaient, ses longs cils étaient toujours naturellement recourbés et j'avais l'impression qu'elle aurait pu me faire faire n'importe quoi d'un simple regard. C'était dit sur le ton de la plaisanterie parce qu'au fond j'aimais bien cette petite Haley, mais je ne pouvais m'empêcher de me moquer gentiment, parce qu'elle était quand même bien drôle dans son genre.

Repensant à ma... pomme d'amour, je plongeai ma main dans ma poche, prenant un air un peu mystérieux mais à la fois embêté :


- Ah, et j'ai un truc pour toi. Mais si tu ris, je t'enferme dans la maison hantée ce soir. Ok?

La sortant du sachet, je lui mis l'affreuse pomme d'amour sous le nez en la fusillant du regard - c'est bon, je me sentais assez con comme ça, alors elle n'avait pas intérêt de se foutre en plus de ma gueule!

- C'était tout ce qu'il restait, râlai-je entre mes dents.


Dernière édition par Chuck Carlton le Mar 24 Avr - 15:03, édité 1 fois
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Taylord Reegan


Taylord Reegan
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MessageSujet: Re: Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé)   Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé) Icon_minitimeSam 31 Mar - 17:14

J'avais perdu de vue Haley assez rapidement, et pour cause : avec toute la foule qui allait et venait dans tout les sens, c'était déjà bien difficile de repérer ses pieds sur le sol, alors ne parlons même pas de ceux des autres... Sans vérifier un seul instant si elle m'avait suivit ou non, j'avais filé dans la même direction que la grande gicle aux cheveux à moitié frisés que j'avais repéré un peu plus loin, mais le temps de faire quelques mètres à travers les passants, c'était déjà trop tard, non seulement il n'était plus dans mon champ de vison, déjà considérablement réduit, à cause des nombreux cous et épaules qui m'arrivaient à hauteur des yeux. Je me retournais pour voir si la Serdaigle était toujours dans le coin, mais les seule choses qui me bousculèrent, n'étaient ni plus ni moins que des sales gamins, qui, de ce que je pouvais en comprendre d'après leurs cris – et ce n'était pas le truc le plus évident – c'était que l'un d'entre eux avait subtilisé sa baguette magique à l'un de ses parents, parce qu'il n'était pas en âge de posséder la sienne. Alors forcément tout le monde était en train de se la disputer, tout en gardant un œil attentif à ce qui se passait autour, parce que ça aurait été trop bête de se faire prendre la main dans le sac maintenant, à présent que le méfait était accompli.

Bref, pas de Haley donc et j'allais commencer à croire que c'était le mot d'ordre de la journée : après la disparition de Scarlett et Haruhi, un peu plus tôt, voilà qu'à présent, c'était la sienne, et je me retrouvais de nouveau au milieu de la population ambiante. Je n'avais plus qu'à faire passer le temps autant que je le pouvais et en refaisant le tour de la fête foraine de long en large, peut être que j'allais finir par tomber par hasard – pour le coup, ça risquait vraiment d'être le cas, et avec toute cette foule, peut être qu'on allait même pas avoir cette chance – sur Chuck. Il aurait été plus judicieux peut être de se donner une heure et un point de rendez vous fixe, parce qu'au moins, le fait qu'il y ait beaucoup de monde aurait pu nous permettre de passer inaperçu ; à moins de tomber sur un taré du Daily Poudlard qui serait venu fouiner dans le coin à la recherche d'infos croustillantes parce que c'était le lieu idéal, mais là encore, c'était une option qui me paraissait être encore moins probable. Je chassais cette éventualité de mon esprit en me disant que de toute façon, tout ça, ça pimentait un peu le jeu et que de fait, ça allait très bien avec le thème de l'endroit.

L'ambiance, c'était ça le mot clé de toute bonne fête foraine qui se respecte. Bon, les attractions aussi, ça coulait de source, et même si elles étaient nettement moins étonnantes que celles des États Unis, où chaque manège était en taille XXL, je prenais néanmoins ce même plaisir à passer du bon temps dans celles ci, simplement parce que j'avais l'impression que cela réveillait en moi les souvenirs d'enfance, que j'avais presque pu oublier au fil des années. Et donc, cette énergie qui se dégageait de chaque personne présente ici était contagieuse, chacun se la transmettait sans en avoir vraiment conscience, et pour le prouver, même le soleil était de la partie. Donc avec tout ces éléments, combinés au reste, il n'y avait absolument rien qui aurait été en mesure de me contrarier aujourd'hui.

Je resserrai un peu plus mon écharpe autour de mon cou, parce qu'une bourrasque plus forte que les autres venait s'engouffrer dans mes cheveux et me laissai porter pendant quelques instants à travers ce bain de foule, avant d'avoir l’œil attiré par la maison hantée – en fait on ne voyait qu'elle, s'était difficile de faire autrement. D'ailleurs, c'était assez marrant de voir que même les sorciers possédaient ce genre d'attractions, alors que bon, les fantômes et tout le reste, ils savaient à quoi ça ressemblait ; on en avait notre petite flopée à Poudlard. Je me demandais bien par quels moyens ils faisaient donc pour effrayer les gens qui pénétraient à l'intérieur.. ? A la regarder, comme ça, ce n'était qu'une vieille maison qui devait sûrement faire claquer ses portes sans avoir besoin d'aucun mécanisme, et d'avoir le parquet qui craquait, bref, rien qui n'avait de quoi faire grimper aux rideaux, alors à moins de faire preuve de beaucoup d'imagination, ça ne devait pas casser des briques. En revanche, ça pouvait être l'endroit idéal pour...

C'était marrant de voir à quel point on pouvait avoir les mêmes idées au même moment, et c'était vrai que dans ce cas de figure, ça arrangeait bien des choses. J'étouffai une exclamation de surprise, tout en sentant mon cœur faire un bon à l'intérieur de ma poitrine, lorsque je me sentis soulevée et ne tardai pas à gratifier Chuck d'un grand sourire, lorsque je le reconnus et qu'il nous emmenait un peu plus loin, dans un recoin plus obscur.


- On t'a jamais dit de te méfier des maisons hantées?

J'avais posé mes paumes à plat sur lui et laissai docilement mes bras se replier au fur et à mesure qu'il se rapprochait.

- Tout le temps... eus-je juste le temps de dire, avant de répondre à son étreinte avec envie.

C'était un peu bizarre ces derniers temps. Quelque chose avait changé depuis l'autre soir, un truc en plus ou en moins, je ne savais pas trop, mais tout ça, ça m'avait complètement calmée et je faisais nettement plus attention qu'auparavant, lorsqu'on se mangeait les lèvres sans trop réfléchir au reste. Et puis, vu ce que j'avais réussi à provoquer l'autre coup, je préférais m'en tenir au minimum pour le moment, même si ce n'était pas toujours facile : parce que si je n'étais pas très entreprenante, je ne faisais pas non plus la fine bouche quand Chuck prenait les devants, comme tout de suite, et c'était presque si j'en redemandais encore lorsqu'il s'écarta. En même temps, ce n'était pas comme si on s'était vu souvent ou pendant longtemps depuis quelques jours, et même si j'expédiais plus mes devoirs qu'avant, il fallait les faire quand même, et parfois, écrire seulement quelques lignes, ça ne suffisait pas. Alors il fallait bien qu'on se retrouve comme il se devait, et là, je ne voulais penser à rien d'autre, si ce n'est lui.

- ...mais j'aime bien prendre des risques
, murmurai-je pour enfin terminer ma phrase.

Je souris un peu plus, tout en le défiant innocemment du regard. Ces retrouvailles me faisaient oublier de seconde en seconde, les bonnes résolutions que j'avais prise. Mais d'un autre côté, tout allait pour le mieux, puisque les résolutions étaient avant tout faites pour ne pas être tenues...


- Alors comme ça, tu emmènes Haley faire du toboggan? Tu veux la tuer, ou quoi?


Je haussai les épaules de la manière la plus naturelle possible, comme si c'était le truc le plus évident du monde.

- T'inquiète, quand je l'ai laissé, elle allait très bien
, le rassurai-je sans pour autant être vraiment sûre de la véracité de mes propos.

Parce que dans les faits, je l'avais pas vraiment laissé, on allait plutôt dire qu'on s'était retrouvé toutes les deux séparées par la force du destin...


- Ah, et j'ai un truc pour toi. Mais si tu ris, je t'enferme dans la maison hantée ce soir. Ok?

Curieuse tout à coup, mon attention fut attirée là où il était en train de farfouiller dans sa poche... ah, parce que c'était à mon tour de parler ? Voyant qu'il avait arrêté son geste, sûrement pour attendre une confirmation de ma part. Je alors hochai la tête tout en essayant de dire le plus sérieusement du monde – ce qui augmentait encore plus mon désir de savoir ce qu'il se tramait.

- Et là, est-ce que tu as l'impression que je rigole ?
Questionnai-je sans parvenir à masquer l'éclat dans mes pupilles qui était prêt à révéler tout l'inverse. Ce n'était pas de ma faute, mais à celui de l'esprit de contradiction, je n'y pouvais rien ! Je-ne-rigolerai-pas, affirmai-je posément, comme si je débitai une leçon que j'avais apprise par cœur.

L'instant d'après, je me retrouvais avec une friandise dans les pattes – et quelle friandise ! Je comprenais mieux à présent la raison de sa mise en garde, surtout avec les petits cœurs qui m'explosaient sous le nez là, et c'était vrai que la vision de Chuck se baladant avec une pomme d'amour de ce type était une image tellement drôle, que je me concentrais pendant plusieurs secondes sur la face brillante du fruit, à cause du caramel, pour ne pas me moquer – d'une j'avais promis et je tenais mes promesses, et de deux j'adorais les pommes d'amour, donc ce n'était pas un problème.


- C'était tout ce qu'il restait.


Je ne commentai pas et avais légèrement incliné la tête sur le côté, tout en tournant le bâtonnet entre mes doigts, me félicitant de m'être retenue avant de prononcer l'énorme absurdité qui m'était venue à l'esprit, comme quoi lorsque mon père pouvait venir avec nous à la fête foraine, ce qui n'était pas toujours facile puisqu'il dirigeait un ranch, il finissait lui aussi par m'en acheter une, et que, quand j'étais plus petite, j'étais certaine que ça signifiait que c'était parce que j'étais parce que j'allais me marier avec lui plus tard. Ça ne signifiait rien, mais connaissant l'énergumène qui se trouvait en face de moi, il allait le prendre mot pour mot, et me la fourrer dans les oreilles avant de partir en courant, alors que j'étais moi même à des années lumières de penser à des trucs aussi stupides – merci bien, je préférais m'intéresser à ce qu'il se passait là, tout de suite, que de ce truc débile qu'on appelait l'avenir. C'était pour ça que j'avais bien soigneusement évité la voyante aussi, parce que retourner le passé en long en large et en travers d'accord, mais prévoir le futur, ce n'était pas trop mon trip.

- Merci, finis-je par dire en lui souriant une fois encore, sincèrement, en découvrant toutes mes dents, prête à croquer dedans. Pendant que je mâchai la première bouchée, je passai mon index sur le sucre, avant de le porter à la bouche de Chuck et de l'attirer vers moi par la même occasion. Tiens, lui proposai-je sans trop lui laisser le choix non plus, et avant de lui faire un bisou tout collant sur la joue. J'espère que tu penses pas que je vais manger tout ça toute seule... c'était faux, cette malheureuse petite pomme, elle était loin de me faire peur, et j'en avais déjà gobé plus de la moitié, mais je lui tendis quand même pour qu'on partage, c'est très bon, tu vas voir. Pour ensuite conclure soudainement et pleine d'entrain, bon, tu me l'as fait visiter, cette maison ?

J'avais repéré une porte arrière, à peine plus loin de là où nous nous étions cachés. J'avais tout autre chose en tête bien sûr, et les sensations fortes que j'imaginais n'avaient rien à voir avec l'adrénaline qui était celle de tomber nez à nez sur un fantôme en papier mâché qui aurait lui même peur de son ombre.
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Chuck Carlton


Chuck Carlton
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MessageSujet: Re: Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé)   Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé) Icon_minitimeSam 31 Mar - 18:49

C'était plus fort que moi, à un point que vous ne pouvez même pas imaginer. C'était genre... Genre la force d'un gratte-ciel comparé à un grain de sable : je pouvais bien essayer de lutter, tu parles, autant me jeter dans la Tamise tout de suite. Elle avait un truc putain, mais un truc! Un truc qui me rendait dingue, comme si j'avais bouffé tout un tas de pilules hallucinogènes et aspergé le tout de trois litres de Pur-Feu. J'avais eu du mal à me retenir de la plaquer violemment contre le mur de la maison hantée et de laisser libre court à touuuutes les jolies petites idées que j'avais dans la tête. Ses cheveux brillants me rendaient barge. Son regard toujours un peu à moitié entre la retenue et la provocation... J'avais le cœur qui explosait. Et puis le dernier truc, histoire de m'achever : ses lèvres qu'elle pinçait souvent entre ses dents quand elle réfléchissait ou qu'elle était mal à l'aise, et alors là j'avais juste envie de mourir quand je voyais sa dent mordre sa lèvre parce que j'aurais tout donné pour être à sa place et qu'elle me morde comme ça, partout partout... Oh, il ne faut pas rêver hein, ce n'était pas parce qu'elle m'avait salement rembarré l'autre fois que j'avais calmé mes ardeurs ou bien arrêté de fantasmer. Au contraire, c'était encore pire. C'était à un tel point que parfois j'avais envie de lui dire qu'elle serait sans doute responsable de ma mort imminente, si jamais on avait pu mourir de frustration. Sauf que voilà, vu que mademoiselle m'avait pleuré dans les bras et tout le bazar, j'aurais été un peu bâtard de lui dire cash "écoute Taylord, il va falloir que tu te forces hein, parce que moi j'en peux plus". L'idée me plaisait bien, mais je doute qu'elle soit partagée, et connaissant le caractère bien trempé de la dite Taylord, non, décidément : TRÈS mauvaise idée.

Donc là en cet instant Godzilla aurait pu débarquer dans la fête, je ne m'en serais pas rendu compte, tout occupé que j'étais à embrasser - ou bien dévorer, pour être plus juste - Taylord. Depuis, donc, qu'elle m'avait mis un gros stop, elle avait pris sur elle et je l'avais senti. En tout logique, vous me direz, j'aurais du trouver ça cool. Eh bien non, pas du tout. En fait, ça me frustrait encore plus, ha ha. Parce que moi je la voulais toujours autant, et que j'en avais un peu ras le cul. Ok, je voulais bien être sympa et comprendre, mais à côté de ça, ben n'empêche que je ne pouvais pas retenir ce que je ressentais, et donc, qu'elle soit moins entreprenante ou non, quoi qu'il arrive, je n'en pouvais plus dès qu'elle était dans mes bras. Ça faisait trop longtemps, trop de temps que j'attendais et que je l'imaginais, quand même enfin, six ans! Je méritais une médaille, parfaitement, ni plus ni moins. Taylord ne s'en rendait peut-être pas compte du potentiel qu'elle dégageait, mais moi je peux vous dire que oui, et même que je le visualisais bien. Alors ses petits bisous là, ses caresses qu'elle retenait et la façon qu'elle avait de me regarder bien sagement alors que je savais que son cœur explosait comme le mien, non, vraiment, non merci. J'avais l'impression que j'aurais pu me mettre à grogner tellement tout ça me foutait les nerfs en pelote, et je voulais qu'elle retienne que dalle moi, qu'elle laisse ses mains aller où elles voulaient, merde, qu'elle se serre contre moi et que tout se passe comme je crevais de l'imaginer.

Mais non! On était à une fête foraine où les gens mangeaient de la guimauve rose en faisant des balades sur l'eau bien tranquillement dans des barques en forme de cœur. Pas de place pour un peu de bestialité dans ce monde de Polly Pocket. Dommaaaage...


- ...mais j'aime bien prendre des risques.

HA HA, mais oui! Je vois ça, ma petite! J'aurais pu lui rire au nez en lui disant que j'avais hâte de voir ça, parce que moi les risques alors là pas de soucis elle pouvait les prendre et moi avec, dans tous les sens du terme hein, vraiment.

- Ah ouais?! ricanai-je entre mes dents, retenant un "j'attends de voir ça" qui aurait été sûrement un peu lourd depuis le temps que je lui servais ce genre d'allusions. Qu'elle me pardonne hein, mais si je ne pouvais pas avoir ce que je voulais, elle pouvait bien m'accorder un peu d'ironie, tout de même.

Son gros problème, son gros gros problème à cette petite, c'était qu'elle comptait bien trop pour moi pour que je me comporte comme le premier des salauds. Je ne crois pas qu'elle le savait et c'était tant mieux d'ailleurs, mais depuis le temps, depuis toutes nos disputes et nos bons moments, et puis depuis tout ce qu'elle m'avait dit et ce que moi, mine de rien, je lui avais un peu dit au fil des années, eh ben, on va dire que Taylord ne rentrait dans aucune case. Pas la meuf qu'on drague qu'on jette, pas la meuf qu'on veut juste se taper, pas non plus celle avec qui on se case parce que c'était pas mon genre, mais pas l'ex non plus parce que je n'en avais pas envie à vrai dire, pas la simple pote parce que j'avais bien trop envie de la coucher dans mon lit pour ça,... Le trucs c'est qu'il faudrait bien un jour que je me décide à la ranger quelque part, et alors là, autant vous dire que le choix n'allait pas être simple. C'est donc pour ça que je me l'évitais pour l'instant, parce qu'on était bien tous les deux, ma frustration sexuelle mise à part, merci bien.


- T'inquiète, quand je l'ai laissé, elle allait très bien, dit-elle en haussant les épaules.

Alors là pardon si je me trompe, mais laisser Haley après une descente de folie en toboggan dans une foule blindée et heureuse de vivre et supposer qu'elle allait "très bien", c'était aussi improbable qu'Obama débarque à Poudlard sur un Nimbus pour nous danser la Macarena.


- T'y crois vraiment? Je levai un sourcil. Vu comment elle est en ce moment... Mais bon, t'as bien fait de lui changer un peu les idées, notai-je pour Taylord comme pour moi-même. Allez savoir pourquoi, depuis le bal Haley Collins était devenu le petit mouton un peu faible et tremblant de mon troupeau, mais un petit mouton que j'aimais bien quand même, et je me fixais un point d'honneur à ce qu'elle ne se fasse pas dévorer toute crue par un grand méchant loup ou bien qu'elle ne se casse pas la patte en tombant la nuit dans un ravin. Je crois que j'avais une sale manie de vouloir protéger les nanas que j'aimais bien, à commencer par Taylord, et si c'était bien chevaleresque, on va dire que ça ne facilitait pas forcément la vie, parfois.

- Et là, est-ce que tu as l'impression que je rigole ? Je-ne-rigolerai-pas.

Donc autant vous dire qu'elle allait rigoler. MERCI. Ah ce vendeur, putain, je le retenais! La mort dans l'âme je sortis la fameuse pomme d'amour et la flanquais entre les mains de Taylord qui y mettait du sien pour ne pas sourire, mais ses yeux tout brillants et sa posture un peu plus droite que d'habitude ne trompait personne, en tout cas, pas moi. Et puis au fond, elle avait raison, c'était parfaitement ridicule, mais rappelons-le, ça partait à la base d'une bonne intention, hein!...

- Oh tais-toi, râlai-je, à la fois vexé et un peu, oui oui je l'avoue, gêné. Ce genre de trucs cucu la praline ne nous ressemblait vraiment pas.

Elle la fixa un peu trop et elle s'appliquait clairement comme une petite gamine à qui on aurait ordonné quelque chose, et je savais qu'elle se marrait bien sous cape, du coup je décidai de me mettre à bouder un peu, elle, cette salle pomme d'amour débile, et l'autre vendeur un peu trop excité et ses idées à la con. Je léchai son doigt en la fusillant du regard et en faisant mine que je m'en foutais mais en réalité c'était tout aussi bien que je la boude car lécher tout simplement son doigt... c'était juste pas possible, je veux dire,
lécher son doigt, quoi. Elle me colla ensuite un bisou gluant sur la joue et je lui fis une grimace avant qu'elle me tende la pomme pour que je la croque moi aussi.


- J'espère que tu penses pas que je vais manger tout ça toute seule... c'est très bon, tu vas voir. Bon, tu me l'as fait visiter, cette maison ?

J'hésitai, puis, cédant à la petite idée qui avait germé dans ma chère petite tête, je croquai un assez gros morceau et me penchai vers elle pour qu'elle en attrape la moitié, l'obligeant à coller ses lèvres contre les miennes en même temps, avant de dessiner le contour des siennes de la pointe de ma langue pour en récupérer le sucre. Et puis je me redressai, tout fier de moi, ne lui laissant pas le loisir de continuer, profitant de sa proposition pour la prendre par la main et la tirer derrière moi. Il y avait une porte, de secours sûrement, et je l'ouvris à l'aide de me baguette. Ça faisait sûrement plus peur que la vraie entrée : le couloir était sombre et je serrai bien fort la main de Taylord en la sentant juste derrière moi alors qu'on entendait, voilées, les voix de ceux qui visitaient la maison. On devait se trouver juste derrière le décor, en fait, et j'avais envie de rire des bêtises qu'on pouvait faire, comme surgir tout d'un coup hurlant et leur flanquer à tous la crise cardiaque de leur vie (enfin, de leur vie...). On se balada un petit moment dans cet endroit secret qui était un peu grisant, il fallait bien le dire, comme si on avait à nous deux tout le contrôle de la maison hantée. A un moment, on finit par arriver dans un petit passage plus en hauteur qui donnait sur une pièce - la chambre, apparemment. Les rideaux étaient tout moisis et le lit semblait avoir été lacéré au couteau, près de la cheminée il y avait un grand fauteuil et à côté une petite table avec une carafe pleine de faux sang. Ça me faisait marrer, parce que qu'elles soient moldues ou sorcières, finalement, les maisons hantées se ressemblaient assez. Comme il n'y avait personne dans la salle, j'escaladai le faux décor pour arriver dans la pièce, avant d'aider Taylord à faire pareil. Il y avait des fausses toiles d'araignées qui pendaient de la cheminée et j'en attrapais avant de lui en mettre par surprise dans les cheveux, et je m'éloignai en ricanant. Je finis par m'installer dans le gros fauteuil en velours sombre - apparemment celui du vampire qui "habitait" ici - croisant les jambes comme un prince, sans quitter Taylord des yeux.

Laissant un petit silence passer pendant lequel je lui lançai un regard en biais tout en souriant mystérieusement, je décidai de poursuivre notre petit jeu et la défiai d'une voix qui en disait long, certain qu'elle et sa fierté légendaire ne se déroberaient pas :


- Vas-y... Fais-moi peur, la provoquai-je d'une voix qui je pense ne cachait pas vraiment mes réelles intentions.
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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé)   Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé) Icon_minitimeDim 1 Avr - 17:49

On en avait pas reparlé depuis l'autre soir et dans un sens, c'était tant mieux, parce que c'était bien la première et la dernière fois que je m'essayais à cet exercice. Après, de là à savoir si les choses avaient changé ou non... C'était un peu bizarre comme sensation parce qu'à la fois je me sentais comme soulagée d'un poids, mais d'un autre côté, il y avait ce sentiment étrange, plus lourd, qui logeait au fond de mon estomac, comme pour me dire que même si pour le moment tout allait pour le mieux, la menace planait toujours et qu'elle était bien là, quoi qu'il arrive. Et aujourd'hui plus que tout, je ne voulais pas y penser, parce que ce n'était ni le moment ni le lieu, que j'avais juste envie de me détendre un peu en m'occupant de choses que tout les adolescents de mon âge pouvaient faire dans une fête foraine – et pas que. Chuck faisait aussi comme si de rien était, ou du moins, c'était ce qu'il me semblait – et je l'en remerciais, tout en sachant qu'au moins j'avais vu juste en me disant qu'il ne s'en formaliserait pas et que tout se passerait comme avant. Ou presque, puisque j'avais du changer mon fusil d'épaule et que... ben que finalement ça me frustrait plus que le reste et pour le moment, je préférais m'en tenir à ce qu'il faisait lui, plutôt que ce que je pourrais bien faire moi.

- Ah ouais?!

En guise de réponse, je lui donnai une tape dans l'épaule avec un air entendu, qui voulait bien dire qu'il ne s'aventure pas trop dans ce terrain là, parce que je pouvais bien faire tout les efforts que je voulais, dès qu'il s'agissait de montrer de quoi j'étais capable, ça changeait vite la donne.

Parce que même si je ne l'évoquais pas trop pour que ça ne me retombe pas dessus – encore une fois, puisque Chuck avait cette fâcheuse manie de toujours vouloir faire croire qu'il était blanc comme neige, alors que c'était loin d'être le cas – ce petit jeu constant de la provocation était méchamment entrain de se retourner contre moi ; alors au début c'était bien marrant, surtout que même si je faisais comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes, trônait toujours dans ma tête cette affreuse scène de la dernière fois, et je n'avais pas franchement envie que ça recommence. Donc je m'y prêtais bien. Seulement, ça commençait à durer tout ça, en plus, on ne s'était pas trop vu ces derniers jours, ça faisait beaucoup d'accumulations, et je poussai un profond soupir pour évacuer tout ça. Non j'avais décidé que je passerai un bon moment, et il était hors de question que dans mon programme, ça se passe autrement ! Ça avait si bien commencé avec la séance toboggan avec Haley !


- T'y crois vraiment? Vu comment elle est en ce moment... Mais bon, t'as bien fait de lui changer un peu les idées.


- Bon bah on verra ce qui se passe la prochaine fois, avec le train fantôme...


Donc de prochaine fois il n'y aurait sûrement pas, parce que train fantôme, toboggan ou que sais-je encore, le jour où Haley Collins voudrait de nouveau faire une quelconque attraction avec moi, nul doute que les strangulots du lac se mettraient à voler dans le ciel !

Surtout que là, je mourrais d'envie de savoir ce qu'il mijotait, sans déterminer si oui ou non je devais m'inquiéter ou pas. Heureusement, ses plans pour le coup étaient à des années lumières des miennes, parce que luné comme il l'était lorsqu'il me tendit la pomme d'amour, j'aurais plutôt juré qu'il était à deux doigts de me forcer à embrasser la sorcière à grosses verrues qu'il devait sûrement y avoir à l'intérieur de la maison hanté !


- Oh tais-toi.


Casse pieds, casse pieds, casse pieds ce mec ! Mais en même temps, c'était vrai que je prenais un malin plaisir à analyser sa réaction, et c'était assez drôle de le voir se prendre sans ses propres filets tout seul.. ! Pour une fois que ça changeait un peu, je n'allais quand même pas m'en priver !!

- J'ai encore rien dit !
Non mais c'était vrai, d'accord que la situation était un peu incongrue, mais je ne pouvais pas non plus faire croire que ça ne me plaisait pas, même si on devait sans aucun doute penser tout les deux que les « plop » des cœurs qui parfois se détraquaient et s'affolaient tout seuls, c'était de trop. Mais on allait pas en faire tout un plat pour si peu, tout comme je n'allais quand même pas cacher que j'avais plus envie d'en rire qu'en pleurer ! Je m'en fous que tu fasses ta mauvaise tête, ça sert à rien.

J'étais de trop bonne humeur pour m'en formaliser, même si je ne pouvais m'empêcher de remarquer que lui aussi à ses heures perdues prenait un malin plaisir à jouer avec mes nerfs. Ça aurait été trop bête qu'on rentre tout de suite tête baissée là dedans, et de gâcher ce moment.

- Donc... repris-je avec sérieux, comme si rien ne s'était produit, et avec un franc sourire, je t'assure que c'est très bien. Pour une fois que je disais la vérité, il avait plutôt intérêt à me croire, bien qu'il affichait toujours son air grognon, toujours pas prêt à en démordre. Et puis, j'adore ces trucs là, je lui présentai la pomme, sans toutefois lui parler de l'anecdote à laquelle je pensais justement. En fait, il aurait dû être content d'être bien tombé en choisissant, parce que ce n'était pas le genre de truc que je m'amusais à crier sur tout les toits, du genre « youhouuuu, tu savais que j'aimais les pommes d'amour ? ». En plus, j'ai faim, c'était mon dernier argument, et non négociable.

Parce que c'était bien joli de faire des glissades dans des rondins de bois, mais ça creusait ! Il fallait noter aussi qu'il n'y avait pas que ça que j'avais envie de manger, et je m'emparai du morceau de fruit qu'il me tendait, tout en avalant rapidement et de travers du coup pour essayer de l'embrasser par la même occasion, parce qu'il n'y avait rien de plus excitant que de faire nos petites papouilles dans l'ombre, alors qu'il y avait tout les passants qui allaient et venaient juste à quelques mètres, mais qu'eux aussi étaient de toute façon bien trop occupés avec leurs propres pommes d'amour pour remarquer ce qu'il se passait de ce côté ci. J'allais passer ma main derrière sa nuque pour le forcer à se pencher, et j'avançai également la tête pour attraper ses lèvres, mais ma bouche se refermai dans le vide puisque Chuck s'était redressé plus rapidement que je ne l'avais évalué et je clignai plusieurs fois des paupières bêtement sans comprendre tout de suite ce que je venais de manquer, et le temps que je tende la main pour m'accrocher à son cou, il l'avait prise au passage pour m'emmener un peu plus loin, afin de pénétrer dans l'habitacle.

Oui donc non, moi ça ne me faisait pas marrer, et plusieurs fois j'ouvrai la bouche avant de la refermer, tout aussi agacée parce que je ne trouvais rien à dire, car je m'étais faite bien avoir. A la place, je me laissai traîner derrière Chuck en y mettant toute la mauvaise volonté possible, parce qu'il avait finalement réussi à m'énerver, parce qu'à présent, il avait parfaitement conscience qu'il pouvait faire tout ce qu'il voulait de moi, et que, juste ça m'énervait et puis c'est tout, je ne voyais pas d'autres raisons valables à cela.

- Je peux le faire toute seule
, maugréai-je alors qu'il me faisait à mon tour passer dans une des pièces de la maison, mais mon action tomba à plat lorsque mon pied se bloquai en même temps dans je ne sais pas trop quoi, et je dû me rattraper à ses épaules pour ne pas tomber. Je le défiai du regard pour lui signifier qu'il ne valait mieux pas pour lui qu'il fasse le moindre commentaire et m’avançai pour voir plus en détail où est-ce que nous avions atterri.

Pour me venger j'allais lui faire savoir que j'aimais beaucoup la chambre dans laquelle il pionçait chaque soir, mais une fois encore, il me devança en me bouchant la vue avec les toiles d'araignées dégueu qu'il y avait dans la salle, ce qui m'exaspéra d'autant plus que je mis plusieurs minutes à tout enlever, parce que c'était super collant ces saletés, et alors qu'il s'installait un peu plus loin dans l'unique fauteuil qu'il y avait ici, je le jaugeai en plissant les yeux d'un air de dire « tu sais que je suis morte de rire » tandis que de son côté, il avait l'air de bien se marrer, ce clown du dimanche !

- J'ai trooooooooop la frousse, commentai-je d'un ton blasé. Il n'avait quand même pas oublié à qui il s'adressait quand même ? Qu'il ne s'attende pas à ce que je me mette à couiner comme la nenette moyenne qui avait la trouille du premier mulot qui passait, et qui de toute façon, était plus terrorisé par la grosse bête quelle était – et quand on voyait certaines des énergumènes en question, qu'est-ce que je le comprenais !

Il y avait beaucoup de tensions – et pas que de la mauvaise – et d’adrénaline dans cet endroit tout à coup, et je ne savais pas s'il l'a sentait lui aussi, mais là quand je l'observai de toute ma hauteur, ce qui pour une fois n'était pas difficile puisqu'il était assis, je n'avais qu'une idée, qui me faisait oublier tout le reste, et que pleine de mauvaise foi que j'étais, j'étais en train de bouder. Là dessus, aucun doute que nous étions sur la même longueur d'ondes.


- Vas-y... Fais-moi peur.


Ma raison et ma retenue était à des kilomètres, et puis en cet instant, elles pouvaient tout aussi bien aller se faire voir que ça ne m'aurait fait aucun effet. Ignorant l'éventualité que quelqu'un pouvait débarquer ici à n'importe quel moment, je m'avançai, bien décidée à en découdre et de lui prouver qu'il avait perdu d'avance, que s'il avait des doutes sur ce dont j'étais capable, j'allais les lui enlever dans les secondes à venir.

- T'es sûr ? J'étais juste devant lui, et c'était maintenant ou jamais s'il voulait faire marche arrière, parce qu'avec la perche qu'il venait de me tendre, me contenir ou pas n'avait plus vraiment d'importance. Je me penchai vers son oreille, tu sais ce qu'elles voulaient lui faire, à Jonathan Harker, les trois femmes vampires de Dracula ? Je n'avais que des vagues souvenirs du bouquin dans l'ensemble, mais j'étais au moins sûre que le Harker en question n'y était pas resté insensible. Elles étaient prêtes à le croquer...

Je profitais de ce temps de battement pour desserrer son écharpe et lover mes mains fraîches dans la chaleur de son cou, puis sans plus attendre, je l'embrassai à n'en plus finir, ne pouvant plus me décoller de son visage, griffant doucement sa peau avec mes ongles de temps à autre, tout en me laissant progressivement tomber dans ses bras. Le goût de ce risque mis en jeu était en train de me faire perdre toute logique, et le rendait de toute façon bien trop grisant pour penser une seule minute à vouloir passer à côté.
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MessageSujet: Re: Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé)   Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé) Icon_minitimeLun 2 Avr - 15:53

Est-ce qu'il n'y avait que moi qui saisissait l'ironie de ses salades ou pas?! "Ne fais pas ta mauvaise tête". Il faut dire que pour elle c'était tellement devenu un sport national qu'elle ne s'en formalisait même plus, c'est ça? Pfff. En tout cas, j'étais bien décidé à faire ma mauvaise tête un petit moment, pour une fois que c'était moi qui avais l'occasion de la bouder, et pas l'inverse. Et puis, c'était drôle de la voir se démerder tant bien que mal, parce que dans ces moments-là elle avait toujours l'air un peu maladroit et c'était une petite vengeance que je pouvais franchement me permettre. Mine de rien, si on remontait l'histoire c'était quand même moi le plus au taquet de l'histoire - même si je vous l'accorde j'agissais comme ça parce que j'avais un but précis. En ce moment la tendance se renversait un peu, et honnêtement ça me faisait plutôt plaisir. Enfin : j'en était quand même venu à lui offrir une pomme d'amour, hein. Contraint et forcé, mais je l'avais fait. Alors ça va, la balance ne penchait pas non plus complètement d'un seul côté. Bref, je l'avais tirée derrière moi sans ménagement et elle avait résisté un peu en mode "je boude mais je te suis quand même" qui ne trompait personne.

A l'intérieur on s'était rendus compte du coup de génie qu'on avait eu et déjà j'oubliais un peu que je devais la bouder, parce qu'on se marrait bien, comme à chaque fois qu'on se trouvait dans une situation inhabituelle doublée de normalement interdite. Je n'étais pas sûr que les mecs qui tenaient la maison hantée apprécient que deux gamins soient rentrés par la petite porte du personnel, et si moi ça me faisait bien rire, je savais qu'on pouvait très bien se faire sortir à coups de pied au cul si on était pas discrets. Du coup, je sentais d'instinct Taylord un peu plus contre moi. Avec elle c'était comme avec Coop : je pouvais avoir envie de lui dévisser la tête et m'être engueulé avec lui tout l'après-midi, il y avait toujours un moment où il se passait un truc qui me faisait passer à autre chose et je me remettais à agir avec lui comme si il ne s'était rien passé. Parfois ça me soûlait, parce que finalement je ne pouvais jamais lui faire la gueule bien longtemps alors qu'il le méritait, et d'autres fois ça m'arrangeait, parce que les excuses tout ça tout ça ne c'était pas trop mon truc. M'excuser en plus auprès de Coop alors que c'était moi le plus grand et moi qui faisais la loi, ça n'avait pas de sens. D'ailleurs, c'est vrai ça : je ne m'étais jamais excusé de quoi que ce soit avec lui. Quand il me faisait chier et que je l'enfermais dans sa chambre ou bien que je lui foutais une baffe, il savait très bien que c'était parce qu'il m'avait couru sur les nerfs et que je ne m'excuserais certainement pas par la suite. De toute façon il n'avait jamais rien dit à ce sujet, alors. Et puis hein, il restait mon petit frère, ça sert à se défouler, les petits frères, non?

Je soulevai tel le gentleman que j'étais Taylord qui pesait à peu près aussi lourd que les araignées qui se baladaient derrière les décors en carton-pâte, mais évidemment, mademoiselle toujours aussi réceptive à la galanterie me balança :


- Je peux le faire toute seule, grogna-t-elle avec sa voix de bûcheron canadien agacé après 10 jours de chasse au grizzly infructueuse.

Et l'instant d'après, alors que je la lâchai après l'avoir posée au sol, elle trébucha dans l'un des gros tapis qui recouvraient le sol et se rattrapa de justesse, je vous le donne en mille, en plein dans mes bras, et je lui servis un petit sourire des plus ravis. A part le fait qu'elle manqua de me fusiller du regard, elle n'ajouta rien et s'en alla un peu plus loin comme si de rien n'était. Oh, ça alors! J'avais vraiment réussi à la mettre de sale humeur! Limite, j'aurais pu m'en frotter les mains.


- "Je m'en fous que tu fasses ta mauvaise tête, ça sert à rien", la singeai-je en ricanant, sans toutefois trop hausser le ton parce qu'avec tous ces trucs bizarres autour de nous je n'avais pas non plus envie qu'elle s'inspire de tout ça pour m'emprisonner dans un cercueil à pics ou me faire boire de l'arsenic.

Technique de défense numéro 1, la meilleure : l'attaque. Du coup, je lui balançai dans la tronche les fausses toiles d'araignées pleines de vraie poussière, et je la regardai se battre avec, ricanant vraiment cette fois. On avait peut-être changé, nous, depuis six ans, mais ça ça n'avait pas changé en tout cas : j'aimais toujours autant lui voler dans les plumes et ça me faisait toujours autant de rire de la voir victime de mes petites blagues. Et puis, j'étais sûr, au fond, qu'elle les aimait bien mes blagues, parce qu'au bout de six ans, à part ça, c'aurait été du masochisme.


- J'ai trooooooooop la frousse.

Je devais bien lui reconnaître ça : elle n'était pas une poule mouillée, et je crois que je l'aurais dégagée depuis longtemps si ça avait été le cas. Non, elle n'avait rien des blondasses des films d'horreur, bien roulée et en mini-short qui hurlaient à la première chauve-souris venue. Déjà, elle n'était pas blonde - heureusement, je préférais de loin les brunes - ensuite, bien roulée eh bien... Disons qu'elle était roulée juste comme il fallait, mais comme à côté de ça elle n'était pas épaisse, elle ne pouvait pas non plus prétendre à être trop roulée non plus. Enfin, après tout : j'imaginais qu'elle était bien roulée. Parce que je ne sais pas si vous souvenez, mais je n'avais toujours pas le droit de le constater par moi-même. Bref, passons : elle avait quand même les mini-shorts mais elle les portait plutôt avec des bottes de cow-boy qu'avec des talons, ce qui déjà la rangeait dans une autre catégorie. Et enfin, je l'imaginais faire tout sauf hurler à la mort si elle se trouvait un jour nez à nez avec un monstre dans une maison hantée, et autant vous dire que je crois que le monstre s'en sortirait avec un bon cocard plutôt que l'inverse. C'était ça ce que j'aimais chez Taylord : elle avait du chien, même si parfois j'aurais bien aimé qu'elle se prenne un peu moins pour un pitbull.

- AAH! Moi aussi. Un monstre!!! fis-je en me retournant soudain vers elle et en la regardant comme si elle était Jack l’Éventreur en personne.

Et puis je m'installai dans mon grand fauteuil, content de moi et de mon petits stratagème qui à n'en pas douter allait l'énerver encore plus. Bon, entre nous, cette maison hantée n'était pas vraiment très flippante, et j'étais un peu déçu pour un truc sorcier, mais après tout les autres pièces étaient peut-être mieux. Celle de Bristol était plutôt à mourir de rire qu'autre chose parce qu'année après année tout tombait en lambeaux, mais c'était ça qui était drôle, et finalement c'était là où on s'amusait le mieux avec mes potes, parce qu'on la connaissait par cœur et qu'on y'avait même découvert des passages secrets. Est-ce que ça me manquait? me demandai-je tout d'un coup. Question chelou. Non, bien sûr que non; à part mes potes et les bons moments qu'on pouvait passer... Il y avait trop de jours où je m'étais ennuyer à mourir pour prétendre un jour que ma vie d'avant me manquait. Je n'avais qu'à ouvrir les yeux : j'étais à Poudlard, et j'avais même sous la dent l'une des nanas les plus canons de l'école, alors... Je chassai mes souvenirs de mon esprit, et d'ailleurs, je ne savais même pas pourquoi ils avaient surgi tout d'un coup. L'ambiance fête foraine, j'imagine. Pauvre Coop, il devait bien se faire chier au château, et il devait bien m'en vouloir. Mais bon, hein... Il n'avait pas vraiment le choix.

Qu'allait faire Taylord? Ha ha, je m'en frottais les mains d'avance. J'avais l'impression que plus je la repoussais plus elle s'approchait, et finalement c'était sans doute la meilleure attitude à adopter puisque je n'avais pas le droit, moi, de l'approcher.


- T'es sûr ? Tu sais ce qu'elles voulaient lui faire, à Jonathan Harker, les trois femmes vampires de Dracula ? Elle se penchait vers moi et je la regardai toujours droit dans les yeux, sans bouger. Vas-y ma petite, je t'attends. Elles étaient prêtes à le croquer...

Insortable, cette enfant. Insortable. Bon, ok, je ne vais pas vous mentir : je sentis un frisson me parcourir de haut en bas quand elle prononça sa dernière phrase et quand elle m'embrassa, parce que me faire croquer par Taylord, je ne disais pas non. Je la laissai faire, sans bouger. Elle cala ses mains dans mon cou avant de s'installer sur mes genoux et de m'embrasser à en avoir le souffle coupé. Je fis mine que pour moi tout est normal, avant de la repousser doucement et de l'obliger à me regarder dans les yeux.

- Hmm... J'ai pas très peur, commentai-je avec une petite moue de déception. Oh, si elle voulait jouer, on allait jouer, ça, il n'y avait pas de problèmes...

Je fis tomber son manteau de ses épaules parce qu'il faisait chaud, et qu'il m'embêtait un peu. Et puis, comme elle juste avant, avec un petit sourire aux lèvres, je défis son écharpe serrée autour de son cou avant de la passer derrière ses épaules et d'attraper les deux bouts dans mes mains. Et puis je tirai vers moi, la forçant à m'obéir. Je tenais l'écharpe trop fort pour qu'elle puisse se redresser. J'attirai son visage tout contre le mien, jusqu'à ce que je sente son souffle sur mes lèvres et que j'entende presque les battements étouffés de son coeur.


- J'attends... Toujours parfaitement en contrôle de moi-même. J'attrapai sa lèvre inférieure entre mes dents, augmentant un peu plus cette tension de plus en plus oppressante.
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Haruhi Michiko


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MessageSujet: Re: Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé)   Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé) Icon_minitimeDim 8 Avr - 20:33



Désolée du retard Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé) 938394

Il y avait de ces choses qui arrivaient à point nommé, celles qui se matérialisent comme par magie et qui ressemblent plus ou moins à une solution. Ces occasions étaient rares ; même très rares, et je comptais sur les doigts d’une main les fois où ça m’était arrivé. Force était de constater que dans mon cas, c’était plutôt le contraire. Mais aujourd’hui, cette fête foraine était exactement ce qu’il me fallait. Elle avait l’avantage d’être pleine à craquer ; car il était évident que tout le monde allait s’y presser, et moi je n’avais qu’un seul désir : me fondre dans la foule. J’étais loin d’être la seule élève de Poudlard qui s’y rendait. Ce fait constituait également un très grand avantage ; je ne risquais pas d’y croiser Elliott Ansen. Non seulement je doutais très fortement qu’il se rende à ce genre d’endroits, et de plus, il était quasiment impossible que l’on se croise. Scarlett et Taylord avaient aussi décidé d’y faire un tour, donc plus rien ne me retenait.

Je n’irais pas jusqu’à dire que le début de journée était idéal ; car je n’avais jamais vraiment l’esprit reposé, mais rire en compagnie de Scarlett en sachant que je n’avais plus rien à lui cacher m’emplissait d’une joie, certes mince mais nouvelle. Quant à Taylord ; nos liens s’étaient davantage resserrés depuis l’épisode de la bibliothèque. Mais ce qui devait arriver arriva ; et nous avions fini par perdre Taylord. Se lancer à sa recherche n’était même pas envisageable. De près, elle ne ressemblait à personne d’autre, mais de loin n’importe quelle fille brune et avec une silhouette mince pouvait passer pour Taylord. J’avais continué donc mon chemin en compagnie de ma meilleure amie ; et nous avions soigneusement évité la diseuse de bonne aventure. Ni elle ni moi ne croyions à ce genre de choses, et gâcher mes Gallions pour une femme qui n’avait comme don que d’être un peu perspicace, hors de question. Et puis ensuite… je m’étais perdue aussi. Les cheveux de Scarlett étaient bien plus faciles à repérer que ceux de Taylord, mais les gens commençaient à vraiment se bousculer, et il était impossible de distinguer qui que ce soit. Et ce qui m’avait semblé être un avantage ; la masse, devenait un vrai piège.

La tête commençait déjà à me tourner ; mais par chance je tombais sur un groupe de quatrième année que je suivais, parce qu’elles, contrairement à moi, semblaient savoir où elles allaient. Nous arrivâmes, enfin j’arrivais devant la Maison Hantée. J’hésitais ; je n’avais pas vraiment envie d’entendre les cris effrayés de tous ceux qui allaient la visiter. Je décidais soudain que je n’avais rien à perdre et m’engageais vers l’entrée, de toute façon tout m’était égal depuis que je m’étais perdue. Même pas un peu d’énervement ou de déception, non rien, et je détestais cela ; l’impression d’être vide et fade était très récente et pourtant je l’avais détestée dès le début. A l’entrée étaient postés deux hommes avec des fausses cicatrices qui barraient leur visage et des haillons sur le corps. Je regrettais déjà de ne m’être pas rendue à la patinoire, au moins, elle remplissait ses fonctions. Cette maison hantée ne me faisait pas peur du tout. Je continuais donc le parcours, et que ce soit le salon, la salle de bal ou les cuisines, ils n’arrivèrent pas à m’arracher un cri. Je commençais sérieusement à me dire qu’il fallait que je redescende, parce que là, je perdais un temps qui m’était précieux. Et puis les groupes s’en allèrent tous vers la gauche, je décidais alors de prendre la droite. Peut-être que j’aurais davantage peur si j’étais seule. Et j’avais beau déambuler, rien. Enfin si, des squelettes, des vampires dans leur cercueil et des cris stridents. Je regrettais la présence de Scarlett, ou de Taylord, elles auraient pensé la même chose que moi, et au moins on aurait pu rire.

Je poussais une porte qui étrangement, ne produit aucun son censé me faire peur, comme quoi même les techniciens de cette pseudo maison hantée croyaient aussi peu à son potentiel de terreur que moi. Visiblement, c’était censé ressembler à un grenier. Il y avait un tas de vêtements pliés avec des tâches de sang dessus, et les poutres semblaient partir en lambeaux. Dans le coin, il y a des poupées de porcelaine alignées, avec leur sourire angélique sur le visage. Pour le coup, ça me faisait peur, comme quasiment tous les gens à qui on a raconté des histoires au coin du feu, j’avais développé une aversion pour ce genre de choses. Vite fait, bien fait, je fermais la porte, honteuse, finalement, d’avoir été prise au jeu. Ensuite, il y avait un déambule de couloirs (mine de rien, cette maison était immense) et je finis par apercevoir une nouvelle porte, d’où s’échappaient des éclats de voix.

Je reconnaissais une voix qui m’était familière puisque c’était celle de Taylord. Je n’étais pas mécontente de la retrouver parce que je commençais à croire qu’ils avaient fait exprès de créer des pièces qui ne glaçaient le sang à personne pour ensuite sortir le grand jeu. Je n’avais plus vraiment envie d’être toute seule. Je sourie, et poussais la porte, déjà pressée de lui demander où elle était passée pendant une partie de l’après-midi.

Sauf que Taylord n’était pas seule. C’était on ne peut plus clair. Elle était en train d’embrasser Chuck, et pas qu’un peu. Ce n’était pas comme si je ne m’étais pas doutée de leur histoire, au fond j’étais au courant. J’avais défendu leur histoire auprès de Lilian (tout d’un coup, je me sentais plus triste, ce n’était pas des choses auxquelles j’aimais repenser), j’avais entendu dans le ton de Taylord lorsque elle avait prononcé son prénom qu’elle brûlait de m’en dire plus, mais qu’elle ne pouvait pas. En effet, ça se confirmait. Je trouvais ça étrange qu’ils se cachent. Ils avaient toujours été des personnes directes et qui n’en avaient rien à faire de ce qu’on pouvait penser d’eux. Mais en y réfléchissant, il y avait…Lilian. C’était tout à leur honneur, preuve qu’ils n’avaient pas voulu la blesser. J’hésitais à leur signifier ma présence ou à les laisser faire. Les deux étaient extrêmement gênants, lorsqu’on se mettait à leur place.

Je me sentais un peu coupable de les avoir interrompu ; mais dans un autre sens, ça allait rompre définitivement l’ennui que j’éprouvais depuis tout à l’heure. La perspective de voir Taylord Reegan et Chuck Carlton rougir était une occasion à ne pas manquer.

Bien sûr que je n’allais rien répéter. J’étais leur amie. Enfin, surtout Taylord, mais Chuck m’était sympathique. Contrairement à Kelsy, elle, j’avais compris dès le début que quelque chose n’allait pas, Chuck avait selon moi prouvé maintes fois qu’il tenait à Taylord. Rien que le soir où étaient tombés les Mangemorts. Bien sûr qu’il voulait nous protéger, Daniel et moi, mais la façon dont il se comportait avec elle le trahissait déjà.


On se demandait où tu étais passée, Scarlett et moi, fis-je assez distinctement. Ce n’était pas trop embarrassant, mais le petit sous-entendu n’était pas innocent. J’avais désormais du mal à me retenir de rire. Mes mots eurent l’effet d’un électrochoc, ils se détachèrent du mieux qu’ils pouvaient, mais ce n’était pas la peine d’essayer : le mal était fait. Je ne dirais rien, ajoutais-je tout de suite. Ils pouvaient me faire confiance ; eux en une du Daily Poudlard, jamais. Dans un certain sens, ils avaient de la chance d’être tombés sur moi. Et rien que d’imaginer rapporter l’information à l’équipe alors que Scott en faisait partie, ça me donnait mal au cœur. Je ne voulais surtout pas créer de conflits. Au fond, ils le savaient. Mais je les comprenais…se rendre compte que leur plan avait échoué, c’était rageant. Il ne s’agissait pas seulement d’un petit jeu entre eux ; ça avait toujours été plus que ça. Ni Taylord, ni Chuck n’étaient de ces gens qu’on pouvait ranger dans des cases. J’étais bien placée pour savoir que les sentiments étaient complexes, et engendraient par la suite, des comportements qui l’étaient tout autant. Ils pouvaient être certains que je ne les jugerais pas.
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Taylord Reegan


Taylord Reegan
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MessageSujet: Re: Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé)   Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé) Icon_minitimeMar 10 Avr - 19:12

Si on devait comparer cette relation à quelque chose, j'aurais eu tendance à dire qu'elle était un peu comme les montagnes russes, et qu'on passait d'un sentiment à un autre, aussi vite que la cabine avant qu'elle ne descende à toutes blindes les rails, une fois qu'elle était lentement arrivée tout en haut de l'interminable montée.

- AAH! Moi aussi. Un monstre!!!


Comme là par exemple, j'avais envie de faire judicieusement remarquer à Chuck que son humour était digne de la vase qui devait s'être collée sur la peau gluante du doyen des strangulots du lac de l'école, mais à la place, je me contentais de me retourner, tout en mimant l'effroi à mon tour.

- Où ça ???! puis de m'avancer avec mon petit air lassé, comme une mère qui a trop l'habitude que son gamin lui fasse ce genre de farce - à quelques détails près, on se rapprochait presque de cette vérité. Il faut bien que quelqu'un se mette à ton niveau, me justifiai-je en le narguant, tout en ayant déjà tout autre chose en tête...

Je lui faisais mon petit topo sur les vampires, en lui montrant mes maigre connaissances en la matière, mais dans le fond, ça n'avait pas grande importance parce que le résultat de ce que je préparais serait identique. Et pour ça, je préférais tout autant être installée confortablement, et ce fauteuil, prévu initialement pour une personne allait très bien faire l'affaire pour nous deux.


- Hmm... J'ai pas très peur.


Je levai les sourcils avec un air qui se voulait indifférent, pour ne pas trahir, au contraire, l'état d'excitation dans lequel je commençais à me trouver. Ça aurait trop été lui prouver qu'il avait raison depuis le début, et je n'allais quand même pas le laisser profiter de ce petit plaisir aussi rapidement !

- Tu devrais... lui affirmai-je malgré tout, en gardant un timbre mystérieux, en continuant la provocation. Je ne savais pas où tout cela allait finir par nous mener avec le temps, nos piques incessantes, et je faisais mon possible pour le pousser au plus loin, pour le faire céder. Je passai l'ongle de mon index sur l'os de sa mâchoire, de son oreille jusqu'au menton - suffisamment fort pour que ce ne soit pas une caresse, mais assez pour laisser une toute petite trace blanche de griffure. Je peux te rappeler l'effet que ça fait si tu veux... lui murmurai-je, tout en sachant qu'il n'aurait pas la même réaction que lorsque je lui avais enfoncé les ongles jusqu'au sang dans les mains, que ce temps là était révolu.

Je ne savais pas comment est-ce qu'il faisait pour être aussi calme, lui qui n'en perdait pas une d'habitude, et cela ne faisait qu'augmenter chez moi le sentiment inverse : mes pensées ainsi que mon cerveau étaient dans un état ébullition avancé et j'avais la sensation que mes os étaient en train de fondre de l'intérieur et que la seule façon de stopper tout ça, c'était de l'embrasser à n'en plus finir. A la place, et comme une poupée de chiffon, je le laissai docilement me débarrasser de quelques couches. Puis, un truc se déconnecta enfin là haut lorsqu'il m'obligea à me retrouver tout près de son visage à cause – grâce – à mon écharpe, ne me laissant ainsi donc qu'une liberté de mouvement plus que limité, et dans un sens c'était tant mieux car j'avais tellement l'impression de bouillonner que chaque geste se serait résumé à un tremblement. Ce n'est que là que je réalisai que j'avais arrêté de respirer pendant quelques secondes, troublée par l'éclat de satisfaction du combat remporté qui régnait au fond de ses pupilles...

- Hey, tu m'as pris pour quoi ? Un cheval sauvage ?
Je voulais détendre l'atmosphère, chargée de sens, tout en tentant de faire bonne figure, de mieux en mieux..!

C'était inutile toutefois d'essayer de faire machine arrière – ce n'était pas comme si je pouvais de toute façon. Je pouvais même sentir son corps résonner lorsqu'il parlait.


- J'attends...

Lorsqu'on était tout les deux, il finissait toujours par y avoir un moment où tout basculait de l'autre côté, où soudain, ce n'était plus mon esprit qui dirigeait mes actes, mais ou à l'inverse, la tendance se renversait, parce que plus rien n'avait d'importance. J'émis un faible grondement en signe de réponse, parce que tout ça me semblait plus que superflu à présent et me mis à mordiller également ses lèvres de toutes parts, et un petit peu plus fort à chaque fois, en échos à la pression incessante que la laine exerçait sur mon dos. J'allais ensuite, comme je le faisais souvent, au niveau de son cou pour lui faire des papouilles et le chatouiller avec une multitude de bisous, avant de m'arrêter plus longuement à un endroit afin d'aspirer sa peau pendant un moment et lui laisser un souvenir pour quelques jours, de revenir vers sa bouche, pour lui rouler une pelle digne de ce nom. Nerveuse à n'en plus finir, ma main libre cherchait la fermeture éclair de sa veste pour pouvoir l'ouvrir, tandis que l'autre forçait de seconde en seconde derrière sa nuque ; j'étais en plein brouillard et il me semblait qu'il n'y avait aucun moyen à présent pour que la lumière se fasse.

-On se demandait où tu étais passée, Scarlett et moi.

Ou peut être que si.
C'était exactement comme si une énorme enclume venait de se loger au fond de mon estomac et mon cerveau se remit brusquement à fonctionner à vive allure, en essayant du mieux qu'il le pouvait pour remettre chacune des informations dans l'ordre, autrement dit, que nous n'étions pas dans notre salle habituelle, comme j'avais fini par me le laisser penser, trop occupée de toute façon avec le reste pour m'attarder à ce genre de détails, qu'en fait, nous étions bel et bien dans la maison hantée et que ce n'était pas le pure fruit de mon imagination, et par conséquent, que n'importe qui pouvait arriver ici à tout moment et donc... que nous n'étions pas seuls.

Sous le coup de la surprise, je me redressai brutalement, tout en entraînant Chuck avec moi, parce que j'étais toujours accrochée à son cou, n'ayant pas encore emmagasiné les mots qui venaient d'être prononcés, et me dévissai à moitié la tête pour voir qui avait bien pu faire irruption ici. J'eus une réaction stupide, parce qu'au lieu de me relever prestement pour faire croire que tout ceci n'était un pauvre malentendu, je me resserrai un instant contre Chuck, pétrifiée à l'idée de ce qu'il allait pouvoir se passer maintenant. Il fallait réagir et vite, parce qu'il ne fallait pas pousser mémé dans les orties non plus, vu la situation actuelle des choses, il était impossible de faire passer tout ça pour un « pauvre malentendu ». Ayant reconnu l'ombre d'Haruhi, j'ouvrai la bouche pour dire quelque chose, n'importe quoi, tout remettant discrètement quelques mèches de cheveux de Chuck en place, alors que les miens venaient se coller contre mes lèvres sous le coup de ma respiration saccadée, mais heureusement elle me devança, parce que j'avais beau chercher, je ne trouvais rien à dire.


-Je ne dirais rien.


Tout s'était passé en seulement l'espace de quelques secondes, et je quittai maladroitement les genoux de Chuck, tout en ayant échangé un dernier regard avec lui, parce qu'il avait également compris, que ce n'était surtout pas le moment de paniquer, ce qui n'aurait juste pour résultat de nous faire faire encore plus de conneries. Merci, on avait eu notre quota pour la journée. Je tirai sur mon tee-shirt, en me demandant bien de quoi on pouvait avoir l'air – et préférais donc ne pas trop y penser – et passai mon écharpe autour de mon cou sans la nouer, ou alors c'était peut être celle de Chuck, je ne savais plus trop, parce qu'elle avait plus son odeur que la mienne, mais j'étais suffisamment mal à l'aise comme ça pour faire un nouvel échange dans l'immédiat, et préférais le faire plus tard.

- Oui, je crois que c'est mieux comme ça, assurai-je doucement, la voix un peu rauque, et je me raclai la gorge tout en entreprenant cette fois de remettre mon manteau, bien que j'avais plus la sensation étouffer qu'autre chose...

Les dégâts étaient moins terribles qu'il n'y paraissait ; évidemment, à choisir, il aurait été plus simple pour nous que ce soit un simple villageois de Pré-Au-Lard qui nous découvre dans cette position embarrassante, car au moins il ne nous connaissait pas et nous aurions pas eu de comptes à lui rendre. Mais au moins, Haruhi, ce n'était pas un élève lambda de l'école, c'était bien plus que ça, et j'avais assez confiance, surtout depuis notre dernière discussion en tête à tête, pour être sûre que ce n'était pas des paroles en l'air et qu'elle le garderait pour elle. Sinon je n'aurais même pas voulu présager la suite.

- Je vous cherchais aussi, je meublai la conversation comme je pouvais et surtout comme si de rien était, mais sitôt ces paroles prononcées que je voyais que je m'embourbai encore plus et me rattrapai trop rapidement pour que cela soit naturel, ...tout à l'heure !

Okay donc plus je parlais, plus c'était la cata et nier les faits alors qu'il était définitivement trop tard était de l'énergie perdue.

- C'est mieux comme ça pour le moment... lui expliquai-je posément, en cherchant l'appui de Chuck du coin de l’œil, les bras ballants contre mon corps en faisant un grand effort de concentration pour ne pas prendre sa main. Tu comprends ?

J'étais certaine que oui parce que je lui avais indirectement expliqué pourquoi à la bibliothèque et mon amie était assez perspicace pour savoir où je voulais en venir, tout comme ça ne pouvait être que temporaire, parce que nous ne pourrions pas nous cacher indéfiniment, et que j'en avais bien conscience, l'excuse de Scott, Lilian et des autres élèves dont certains n'avaient que faire de la vie privée des autres parce qu'ils étaient trop friands de ragots, ça ne marcherait qu'un temps, et qu'il faudrait bien un jour y passer. Mais de savoir ou quand et comment, c'était une décision qui n'appartenait qu'à Chuck et moi.

- J'espère que ce ne sera pas trop lourd à porter en attendant...
parce qu'elle non plus ne pouvait plus faire comme si elle n'avait rien vu, rien entendu, et ça me gênait d'avoir à lui demander ça tout en sachant pertinemment qu'elle était très proche de Scarlett, bien plus que de moi et je ne voulais pas qu'elle se mette à mentir sur nous si des questions, innocentes pourtant en apparence, venaient à fuser. Tout comme parallèlement je tenais trop à ce secret, comme à la prunelle de mes yeux pour qu'on y touche, et avais fait bien trop d'efforts et de sacrifices pour que tout parte en fumée en un claquement de doigts. Cela n'aurait tenu qu'à moi, mettre Scarlett dans la confidence ne m'aurait pas dérangé, parce que j'avais également partagé beaucoup de choses avec elle et elle m'avait tellement aidé alors qu'elle n'allait pas forcément bien non plus à cette époque, que je lui devais bien ça. Mais maintenant, il y avait Chuck dans ma vie, et son avis m'importait tout autant que le reste, et s'il y avait des concessions à faire, tant qu'elles n'étaient pas majeures, j'étais prête à les accepter.
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MessageSujet: Re: Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé)   Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé) Icon_minitimeLun 16 Avr - 15:42

- Tu devrais... Je peux te rappeler l'effet que ça fait si tu veux...

Hmmm, madame me prenait par les sentiments, je ne pouvais pas dire le contraire. Je n'avais pas kiffé quand elle m'avait détruit la main il y a cinq ans, puisque c'est ça qu'elle rappelait, mais amené de cette façon... Ses ongles pouvaient laisser toutes les traces qu'ils voulaient sur ma peau, non, vraiment. Heureusement que j'avais un but et que je tenais à lui faire payer un peu de tout ce qu'elle m'infligeait habituellement, parce que sinon je n'aurais jamais réussi à garder le contrôle de moi. C'était comme si il y avait un élastique au fond de mon ventre et qu'on le tirait tirait tirait et que tout se contractait, mais non, je restais de marbre, comme si Taylord n'était pas du tout à cheval sur moi, contre moi, à m'embrasser de partout, à ma merci, les yeux tout brillants comme quand on s'était embrassé trop longtemps pour rester raisonnables. Parfois je me disais que ce petit jeu était aussi excitant que si on avait fait tout ce que j'avais en tête depuis bien longtemps, parce qu'il y avait toujours cette limite qu'elle ne voulait pas qu'on franchisse mais qu'on repoussait un peu plus à chaque fois, et que l'interdit nous faisait tourner la tête; mais sinon, franchement, ça me frustrait à mort plutôt qu'autre chose. Là, j'avais trouvé comment m'en amuser en jouant avec elle et en la menant par le bout du nez, mais je savais que je ne pourrais pas jouer ce jeu-là éternellement. Elle était rentrée dans la cour des grands, qu'est-ce qu'elle croyait? Et je l'attendais, de pied ferme!...

Je ne dis rien et continuai de la prendre dans mon petit piège, souriant du coin des lèvres parce que je voyais bien qu'elle mourrait d'envie que je fasse un geste en son sens. Eh bien non ma petite, cours toujours. Au lieu de ça je serais l'écharpe plus près et l'approchais de mon nez, la regardant sans ciller. Il y avait quelque chose dans le dessin de ses lèvres et dans la forme de ses yeux qui me réchauffait tout entier.


- Hey, tu m'as pris pour quoi ? Un cheval sauvage ? De mieux en mieux..!

Un cheval sauvage... Je ne retins pas un petit ricanement, parce que imaginer Taylord en cheval sauvage avait plusieurs aspects et je doutai qu'elle ait pensé au même que moi... Et puis elle céda, et de toute façon elle n'avait pas le choix, et je restai encore immobile, alors qu'au fond de moi c'était l'apocalypse et que mon cœur et mon corps tout entier étaient au bord de l'explosion. Mais je lâchai pas l'affaire et fermai simplement les yeux quand je sentis ses dents dans mon cou et ses mains contre moi, elles tremblaient d'ailleurs et je fis la pression des miennes plus fortes sur l'écharpe qui la pressait contre moi. Quand elle passa ses doigts dans mes cheveux je sentis des frissons me parcourir de partout et la laissai m'embrasser, le souffle coupé de l'énergie qu'elle mettait, tout en me disant non non non non non ne cède pas ne cède pas... Je voulais que ce soit elle qui craque, elle qui ait envie de mourir d'envie comme moi depuis des lustres. Ses mains se faisaient plus pressantes et je fus tenté de les attraper, mais...

- On se demandait où tu étais passée, Scarlett et moi.

Ouuuuuuuuuuuups. Fail.

Je me redressai d'un coup parce que cette voix n'était sûrement pas celle de Taylord, et que donc par définition quelqu'un venait de rentrer dans la pièce où on était. Où on euh... s'embrassait de manière plus que suggestive. Ok, donc pas besoin d'être Einstein ou Fray pour en déduire que notre secret allait prendre un sacré petit courant d'air.

Taylord se serra d'abord contre moi comme si le Grand Méchant Loup en personne avait débarqué; et on puis on tourna tous les deux la tête dans la même direction pour voir... Haruhi Michiko en personne, droite comme un i plantée sur le pas de la porte, avec l'air visiblement aussi surprise que nous, mais amusé aussi. Tu m'étonnes. Surprendre les deux personnes qui se disputaient sans doute le plus à Poudlard la main dans le sac, si j'ose dire, ça avait de quoi défrayer la chronique.


- Je ne dirais rien.

Encore heureux. Mes neurones s'étaient un peu bloqués sous le coup de l'attaque de câlins de Taylord plus de l'entrée fracassante d'Haruhi, mais il y avait bien une chose dont j'étais certain : ce n'était pas avec la petite jap' qu'on allait faire la une du Daily, parce que je savais qu'on pouvait compter sur sa discrétion. Bon, l'ennui c'était qu'elle était pote avec Lilian et tout le bordel et que je me doutais qu'elle en savait un peu plus que je devais l'imaginer, mais j'estimais franchement qu'elle serait assez cool pour ne pas nous faire de sale coup.

- Ah, je savais pas qu'on avait prévu un plan à trois? commentai-je alors en souriant de toutes mes dents - quoi, autant réchauffer un peu l'atmosphère, hein.

En tout cas Taylord avait bondi, comme piquée par une guêpe, et se tenait debout entre Haruhi et moi d'une façon tellement comique que à la regarder on aurait pu deviner qu'elle avait commis tous les crimes du monde. Sympa pour moi! Pour me donner une contenance, je réenroulai mon écharpe moi aussi, tout en étendant les jambes sur le fauteuil et en m'y enfonçant un peu plus, un petit sourire amusé aux lèvres. Bon, franchement, c'était chiant qu'on se soit fait griller, ça j'étais d'accord. Mais dans notre manque de bol on avait eu de la chance, parce que Haruhi était notre pote et était assez intelligente pour comprendre qu'il y a des choses qu'il vaut mieux garder secrètes, point barre. Du coup, la situation me paraissait nettement moins dramatique, et honnêtement, je prenais un malin plaisir à voir Taylord se dépêtrer de là parce qu'elle s'y prenait comme un manche, comme si c'était la chose la pire qui aurait pu nous arriver :


- Oui, je crois que c'est mieux comme ça.

En plus, elle cherchait mon regard et c'était limite si elle ne m'envoyait pas des SOS avec des phares à la place des yeux. J'avais envie de rire, mais de rire!...

- Je vous cherchais aussi... tout à l'heure !

- Tu t'enfonces, mon petit cœur,
commentai-je comme si de rien n'était, choisissant exprès un surnom débile pour voir si Taylord piquerait encore plus un joli petit fard - j'adorais quand elle rougissait.

- C'est mieux comme ça pour le moment... Tu comprends ?

Je me levai lentement du fauteuil, m'étirai et enfilai mon manteau. Bon, allez, j'allais quand même venir à la rescousse de ma tendre et chère, après l'avoir laissée se démerder toute seule. Haruhi était resté bloquée dans l'entrée de la porte et je mis entre elles deux, avec le sourire du type qui n'a strictement rien à se reprocher. Au passage, j'attrapai la main de Taylord et glissai mes doigts entre les siens.

- J'espère que ce ne sera pas trop lourd à porter en attendant...

- Ça va, c'est pas non plus les plans du dernier satellite de la Nasa,
ajoutai-je avec un petit clin d'oeil, profitant de la compagnie de deux personnes qui comprenaient les références moldues - parfois, ça me manquait un peu à Poudlard avec ceux qui n'avaient toujours connues que la magie. Bon, comme j'étais conscient que Taylord allait finir par me mettre une tarte si je continuais à prendre tout par-dessus la jambe, je fis un petit effort.

- Bon, c'est vrai que c'est mieux qu'on ne s'affiche pas au grand jour, mais j'imagine que tu t'en doutes, fis-je en souriant à Haruhi en haussant les épaules : je lui faisais confiance. J'attirai Taylord vers moi, nous rapprochant d'Haruhi. Bon, eh bien je crois que le petit jeu était terminé... Mais je ne m'inquiétais pas : vu comment je l'avais chauffée, j'étais certain qu'elle reviendrait, et sans attendre bien longtemps. Ça vous dit qu'on finisse la visite tous les trois? demandai-je alors histoire de sceller notre pacte, et puis, ça me faisait plaisir qu'on soit en compagnie d'Haruhi, parce qu'elle n'était pas prise de tête. En tout bien tout honneur, bien sûr, ajoutai-je en riant sous cape à l'adresse de la japonaise. Le seul truc qui me faisait un peu chier, c'était par rapport à Lilian : plus ça allait, et plus j'avais l'impression de monter un coup contre elle, et c'était bien la dernière chose dont j'avais envie, parce que je ne voulais pas que ça retombe sur Taylord, et vu comment les choses se passaient... Ce qui concernait Taylord commençait à me concerner moi, quoi qu'il arrive.
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MessageSujet: Re: Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé)   Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé) Icon_minitimeVen 20 Avr - 17:00

C’était aussi ça, se rendre compte que l’on n'est plus une enfant ; on réfléchit aux conséquences. Auparavant, on les connaissait mais on les oubliait, se concentrant sur l’instant présent. Maintenant, il n’était plus question d’insouciance, plusieurs facteurs étaient entrés en jeu et il était impossible de les ignorer. Les conséquences, je les voyais, presque trop bien. Ce que m’avait confié Taylord m’avait donné à réfléchir sur elle ; elle qui n’avait jamais eu besoin de personne parce qu’elle surmontait tout, seule, et bien, c’était du vent. Taylord avait besoin de moi, de Scarlett, de gens pour l’entourer, mais elle avait besoin de lui. Je le savais : ça allait bien plus loin qu’une photo sur la une du Daily Poudlard. C’était réel, ça avait de l’importance. Je savais ça sur Taylord ; parce que j’étais proche d’elle et qu’elle n’arrivait pas à me mentir. Quant à Chuck ; je ne pouvais pas me prononcer. Même si j’étais certaine que ses intentions étaient honorables, je ne pouvais pas être persuadée qu’il prenait ça autant au sérieux que Taylord. Seuls eux le savaient.

Je voulais juste leur assurer que je ne ferais rien qui puisse leur faire du tord. Je m’en voulais presque de devoir le dire à haute voix pour me sentir bien ; au fond, Taylord ne m’avait-elle pas juré qu’elle me faisait confiance quoi qu’il arrive ? L’épisode de la bibliothèque m’avait autant réconfortée qu’il m’avait inquiétée. J’étais désormais certaine que je veillais sur mon amie, et elle en retour, mais maintenant je craignais qu’un jour, elle craque ; comme je l’avais fait. Elle n’était pas intouchable, et si moi je l’avais réalisé bien trop tard, j’espérais que ce n’était pas le cas de Chuck.


- Ah, je savais pas qu'on avait prévu un plan à trois?

J’aurais du m’attendre à qu’il réagisse ainsi, après tout, on parlait de Chuck Carlton et tous ceux qui le connaissaient- de près ou de loin- savaient qu’il ne faisait pas dans la subtilité. Si son franc-parler était appréciable, cette fois, il m’agaça. C’était sans doute irrationnel ; mais je n’aimais pas qu’il soit aussi décontracté, ça ne m’amusait pas. Mais je ne lui en voulus pas très longtemps, au fond je savais que je m’en prenais à la mauvaise personne, ce n’était pas tant l’attitude de Chuck qui me déplaisait, mais le fait qu’elle me rappelait le détachement d’Elliott, que j’étais incapable d’oublier. Et puis j’étais trop excessive : au fond, ça ne me regardait pas ce qui se tramait entre Taylord et Chuck. Mais je ne pouvais pas décemment faire comme si ça m’était égal.

- Oui, je crois que c'est mieux comme ça.

Le contraste entre leurs deux réactions était on ne peut plus saisissant ; j’aurais pu m’en inquiéter. Mais quelque chose s’était déclenché, quelque chose que je commençais à comprendre. Si c’était moi, en fait, qui plaçais les obstacles sur ma propre route ? Je me plaignais souvent-intérieurement surtout- de l’âge adulte qui me gagnait et qui m’éloignait chaque jour un peu plus de ce que j’avais été. Je comprenais, à présent, malgré que la vie m’ait prouvé qu’elle n’était pas des plus justes ; qu'il fallait que je lui fasse confiance. Peut-être (tout restait à l’état de suppositions) que je craignais que ce qui s’était passé entre Kelsy et Scarlett se reproduise. Mais c’était idiot et illogique : j’étais la première à dire que tous les gens ne se ressemblaient pas et pourtant je comparais leur situation. Taylord n’était pas Scarlett. Chuck n’allait pas faire les mêmes erreurs que Kelsy. C’était la seule chose à savoir.

- Je vous cherchais aussi... tout à l'heure !

Rarement j’avais vu un air gêné sur le visage de Taylord, et pourtant il commençait à se peindre. Elle qui avait toujours été intelligente, brillante même et de bon conseil, c’était étonnant de voir combien elle était médiocre pour trouver des excuses. J’aurais réagi pareil à sa place, mais la voir dans une telle posture était vraiment inattendu. Je n’arrivais pas à retenir mon sourire, qui se dessinait sur mon visage, j’eus la décence de ne pas rire ; Taylord n’allait certainement pas trouver un allié en la personne de Chuck qui semblait bien s’amuser de la situation.

- Tu t'enfonces, mon petit cœur.

Il me fallut quelque secondes pour réaliser qu’il avait vraiment dit ça, et quelques une de plus pour constater si oui ou non Taylord lui avait lancé un regard noir. Il s’était désormais déplacé, pour être posté à côté de mon amie.

-Dis donc, Taylord, ça te va drôlement bien comme surnom, c'est trop mignon je n’étais pas devin mais je savais d’avance que Taylord n’allait pas apprécier qu’on se ligue contre elle ; mais elle ne ferait pas longtemps la tête : cette fille était plus sensible qu’elle n’y paraissait, même s’il m’avait fallu six années pour le découvrir.


- C'est mieux comme ça pour le moment... Tu comprends ?

Il s’agissait plus d’une question rhétorique qu’autre chose, mais ça me touchait qu’elle me le demande. Je repris un air plus sérieux, et hochais la tête. Nous n’avions pas besoin de mots. S’il elle m’avait clairement demandé ce que j’en pensais ; je lui aurais répondu que c’était mieux comme ça, la meilleure décision. Rien que pour Lilian. Ma dernière discussion avec elle s’était terminée de manière étrange et m’avait offert son lot de doutes. Celle qui avait été mon amie avait pris soudain un ton plus doux, presque compatissant et ça s’était terminé. Comme ça, sans aucune clé pour comprendre ce qu’il en était.

- J'espère que ce ne sera pas trop lourd à porter en attendant... répondit-elle avec un certain malaise.

- Ça va, c'est pas non plus les plans du dernier satellite de la Nasa, rétorqua Chuck, fidèle à lui-même.

Que trouver à répondre, alors que j’étais au milieu de deux personnes qui n’étaient d’accord en rien ? Enfin, ça, c’était en apparence, je me doutais bien que beaucoup de choses les liaient s’ils s’étaient rapprochés de cette façon-là. Ils se ressemblaient plus qu’ils ne le laissaient paraître, à ne pas en douter. J’aurais aimé dire à Taylord que ce ne serait pas une difficulté, certes aujourd’hui, j’en avais la confirmation, mais comme nombre de gens, je le savais déjà un peu. Taylord, malgré ce qu’elle disait, s’était toujours obstinée et ce n’était sûrement pas par hasard qu’ils s’étaient retrouvés plusieurs fois ensemble. Même si elle ne le voyait pas, elle lui portait déjà de l’intérêt des années plus tôt. Et précisons que ces deux-là s’étaient embrassés au Bal de Noël, c’était on ne peut plus criant comme preuve.

-Je crois que je vais pouvoir me retenir de tout révéler, fis-je en lui souriant à elle, puis en regardant brièvement Chuck. Elle n’avait pas à s’en faire. Et puis c’était un mal comme un bien ; maintenant elle pourrait me parler plus librement, et bonus : elle n’avait plus à prétexter un devoir à finir pour que je ne me doute de rien.


- Bon, c'est vrai que c'est mieux qu'on ne s'affiche pas au grand jour, mais j'imagine que tu t'en doutes, fit-il, avec sa désinvolture légendaire. Ça vous dit qu'on finisse la visite tous les trois? En tout bien tout honneur, bien sûr.

- Pas besoin de le préciser, ajoutais-je à l’intention de Chuck. Parfois j’avais l’impression qu’il lui fallait son quota de petites insinuations pour se sentir bien. Enfin, s’il n’y avait que ça pour lui faire plaisir, pourquoi pas. Marché conclu, je me retenais de préciser que j’avais déjà fait la moitié de la visite et qu’à part les poupées, cette maison hantée ne valait rien. Je me mis à leur hauteur, et m’appuyais furtivement sur l’épaule de Taylord. J’appréciais que ça me paraisse naturel ; une autre conséquence bénéfique de notre discussion à la bibliothèque. J’avais réussi à lâcher un peu de lest, à être plus confiante. Là, en cet instant-je savais que ça ne durerait pas longtempts- je ne pensais pas au futur. Juste au présent, et je me sentais étrangement bien.
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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé)   Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé) Icon_minitimeLun 23 Avr - 18:33

Niveau ambiance, j'en avais imaginé beaucoup, mais pas celle là. Parce que s'il nous arrivait de toucher le risque du bout de nos doigts pour voir un peu le goût que ça avait si on s'y approchait de plus en plus près – saveur exquise – on était toujours passé entre les mailles du filet. Forcément, c'était une réaction en chaîne, donc on recommençait, il ne se passait rien, donc on continuait, comme ça encore et encore et ça aurait pu durer encore longtemps si Haruhi n'avait pas cru judicieusement mettre fin à ce petit manège dans lequel nous nous étions engouffré. De manière aussi imprévue soit-elle, elle l'avait fait.
L'idée maintenant, c'était de rattraper le tire.


- Tu t'enfonces, mon petit cœur.

Idée non partagée qui en tant normal m'aurait fait claqué ma langue contre mon palet sous le coup de l'énervement, parce que ça commençait à bien faire cette manie qu'il avait de me laisser me débrouiller toute seule, alors que bon, à part si on est complètement névrosé, c'est pas le genre de délire qu'on se tape tout seul, mais en gros là, pour ne pas changer, ça signifiait clairement que si je voulais compter sur Chuck je n'avais plus qu'à m'étrangler avec mon écharpe aux couleurs de ma maison tout de suite. Nice.

A la place, j’arrondissais légèrement les yeux, en clignant plusieurs fois les paupières, tout en me répétant mentalement que ce n'était décemment pas ce que j'avais dû entendre et que c'était l'excitation du moment qui me jouait des tours. Ou alors que de papillonner des cils comme ça, me ferait peut être mieux comprendre ce qu'il avait bien pu passer par la tête de Chuck pour qu'il en vienne à de tels extrêmes, et que là aussi c'était l'excitation du moment qui lui jouait des tours. Oui, non.. ? Non ? Apparemment non.


-Dis donc, Taylord, ça te va drôlement bien comme surnom, c'est trop mignon.


Et s'il y avait vraiment un truc qui me filait des boutons surtout comme j'étais impuissante et que je ne devais pas trop la ramener, comme maintenant, c'était si en plus on se foutait de ma gueule. Du coup j'en voulais encore plus à Chuck parce que non seulement ça ne le dérangeait pas de me laisser remuer ma mixture toute seule, alors que quelques instants plus tôt, il était bien content de participer avec moi – hein ouais, on va pas se gêner pour rappeler les faits – mais si en plus Haruhi s'y mettait elle aussi alors que j'avais une seconde cru qu'elle pourrait potentiellement être mon alliée, je n'allais pas m'en sortir !

Bon. Ce n'était pas grave. Il y avait une solution. Toute simple. Tellement simple que c'était celle que j'utilisais le plus souvent. Parce qu'il n'y en avait une seule lorsqu'on parlait d'attaquer : c'était de contre attaquer à son tour.

- Non. C'est moche, coupai-je pour les empêcher tout le deux de trouver sur quoi rebondir. Surtout aussi parce que ce qu'imaginait ensuite se dessinait lentement dans mon esprit et que je n'avais plus qu'à attendre le bon moment pour porter le coup final.

Pour le moment donc, c'était peut être mieux de mettre les choses au point avec Haruhi directement. Au fond, ce n'était pas de sa faute si elle était arrivée au mauvais endroit au mauvais moment et je ne pouvais pas lui en vouloir d'essayer de détendre l'atmosphère comme elle le pouvait. Hmmm si un peu quand même, j'étais vexée, même si des choses plus importantes ne me permettaient pas de m'étendre sur quelque chose d'aussi con qu'un surnom débile inventé par un copain stupide. Surtout. Surtout, surtout, surtout quand ce n'était même pas sincère même pas pour me faire plaisir et que ça n'avait que pour seul but lucratif de me faire chier.


- Ça va, c'est pas non plus les plans du dernier satellite de la Nasa.


- Ah bon, tu sais ce que c'est que la Nasa ? Bonne nouvelle
, grognai-je une nouvelle fois entre mes dents, complètement de mauvaise foi.

C'était clair que lui aussi n'avait pas tord, mais si ça lui faisait une belle jambe, ce n'était pas mon cas, j'avais déjà assez de problèmes au niveau relationnel depuis ces dernières semaines pour qu'on vienne rajouter ça au compteur, mais il allait m'excuser, et d'ailleurs qu'il le fasse ou pas, je m'en foutais, mais qu'il la ramène pas trop non plus ! Le fait de le voir si peu concerné par la question me contrariait un peu et me laissait penser qu'en fait il n'en avait rien à faire et j'avais bien envie de lui dire qu'il pouvait bien faire le malin autant qu'il le voulait, mais qu'à la base, c'était comme même lui qui avait cette proposition le premier, mais que là il tirait simplement la situation à son avantage, juste pour ne rien perdre de sa superbe habituelle.
Merci...

-Je crois que je vais pouvoir me retenir de tout révéler.


Haruhi mit fin avant qu'elle ne commence à la nouvelle dispute qui se profilait. Je me contentai de hocher la tête sans en rajouter, puisque de toute façon ça avait autant d'incidence que si je m'adressai à ce tableau avec ce chevalier un peu fou qui était toujours en train de défier quiconque avait le malheur de passer devant lui...

- Bon, c'est vrai que c'est mieux qu'on ne s'affiche pas au grand jour, mais j'imagine que tu t'en doutes. Ça vous dit qu'on finisse la visite tous les trois? En tout bien tout honneur, bien sûr.


Je regardai obstinément dans la directement opposée à celle de Chuck, ne répondant pas à son étreinte. Ouais ben chacun son tour ! Et puis comme ça, il ne pouvait pas voir le sourire satisfaisait que j'affichai à présent ; parce que lui, ça allait nettement moins le faire rire.. !

- Pas besoin de le préciser. Marché conclu.

- Mais oui, c'est ça, on te suit partout maintenant, Charles, ma petite pomme d'amour... minaudai-je, fière de moi, tout en profitant des quelques secondes où lui aussi, à mon instar tout à l'heure, réaliserait ce que je venais de faire, pour lui prendre sa main et serrer fort ses doigts entre les miens pour qu'il ne se dérobe pas. Après tout, la dernière fois – avant dernière pour être plus juste, mais ça ne comptait pas, parce que le contexte était différent aussi – j'avais bien terminé dans le lac. Surtout que j'en ai pas encore terminé avec toi, ajoutai-je en jetant un coup d’œil entendu à Haruhi, en référence à ce qu'il se serait passé si mon amie n'avait pas débarqué dans la pièce à point nommé. Et puis après tout comme il me l'avait dit il n'y a pas si longtemps « entre nous, c'est donnant-donnant » c'était une autorisation dont je n'allais pas me priver !

J'avais la place parfaite entre Chuck – que j'embrassai sur la joue de la pointe des pieds pour faire passer la couleuvre, comme s'il allait résister ! – et Haruhi qui était de l'autre côté, tout près. Je lui avais dit de me faire confiance la dernière fois. Nous n'avions plus qu'à la mettre à l'épreuve, mais s'il y avait beaucoup de choses qui me tracassaient, celle ci n'en faisait pas partie.
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MessageSujet: Re: Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé)   Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé) Icon_minitimeMar 24 Avr - 15:02

Allons, allons... Pourquoi est-ce que Taylord me regardait comme ça? Oh ça va, c'était pas la fin du monde hein! Ce n'était qu'Haruhi, et puis, pfff, on faisait ce qu'on voulait, non? Je savais bien qu'elle n'appréciait pas quand je faisais le con alors qu'elle essayait de sauver les meubles, mais en même temps qu'est-ce qu'on pouvait faire d'autre?

-Dis donc, Taylord, ça te va drôlement bien comme surnom, c'est trop mignon.

Pour un peu j'aurais fait un gros câlin à Haruhi, mais je me retins histoire de ne pas provoquer encore plus le T-Rex qui se reposait dans Taylord.

- Non. C'est moche.

Je ricanai avant de me poster à côté de Taylord. En tout cas, Haruhi était vraiment cool, et je lui en étais redevable sur ce coup-là. Etant donné qu'elle était aussi pote avec Lilian, je voyais gros comme une maison la solidarité féminine débarquer avec ses gros sabots et une Haruhi en furie me traitant de tous les noms d'oiseaux pour le sale coup que j'avais fait à Lilian, et avec une de ses amies en plus, et blablabla. La vie en communauté avait ses avantages et ses inconvénients, la preuve. Mais bon, Haruhi avait apparemment décidé de la jouer intelligemment et je n'avais pas trop l'impression qu'elle ait envie de me décapiter comme il se devait. Alors, on était tranquilles : si elle ne faisait pas de cirque maintenant, je ne voyais pas pourquoi elle en ferait un plus tard.

- Ah bon, tu sais ce que c'est que la Nasa ? Bonne nouvelle.

Oooh, facile, facile.

Puisqu'elle s'était rhabillée comme moi à la va-vite, je profitais du fait qu'elle se tournait vers moi d'un air boudeur pour attraper les deux bouts de son - de mon? - écharpe qui pendait et les enrouler avant de les nouer bien fort histoire de lui rabattre son caquet.

- Tiens, tais-toi donc pour voir, la narguai-je en souriant.


- Je crois que je vais pouvoir me retenir de tout révéler.

- De toute façon, tu connais Taylord, je pense que tu imagines le sort qu'elle te réserve si jamais tu parles un jour...
ajoutai-je en direction d'Haruhi avec un clin d’œil complice.

Bon, tout ne pouvait pas être parfait évidement. J'aurais bien aimé voir jusqu'où Taylord serait allée si on ne nous avait pas dérangés : à vrai dire je n'arrivais pas à tourner la page, parce que pour une fois que j'avais la maîtrise totale de moi-même et que j'avais fait semblant de n'en avoir rien à foutre, j'avais senti que tout d'un coup Mademoiselle était toute à ma merci... A croire que Dracula et les toiles d'araignées avaient un petit effet aphrodisiaque... Je jetai un coup d'oeil à Taylord qui ignorait délibérément mon regard - mais je m'en fous, j'avais attrapé sa main dans la mienne et j'étais bien décidé à ne pas la lâcher jusqu'à ce qu'elle cède.

D'un autre côté, des occasions on aurait bien d'autres, et finalement ce petit épisode me faisait bien rire, et puis ça faisait quelques temps que je n'avais pas passer un peu de temps avec Haruhi, alors ce n'était pas non plus l'horreur absolue. Elle faisait partie des gens que j'appréciais le plus ici, encore plus après l'histoire des Mangemort, quand nous nous étions retrouvés avec elles deux et Dan et.... Bref.


- Pas besoin de le préciser. Marché conclu.


Je lui caressai la tête en guise de remerciement - oui, ne me demandez pas pourquoi, mais avec Haruhi j'avais toujours ce genre de geste parce qu'elle était toute petite toute mignonne.

Allez, on allait pas rester quinze plombes dans cette antre de vampire. Je proposai qu'on se tire et qu'on poursuive la visite, maintenant qu'on en avait fini avec ce petit intermède et que ma foi, on n'avait plus qu'à profiter du temps qui nous restait, et à bien s'amuser.


- Mais oui, c'est ça, on te suit partout maintenant, Charles, ma petite pomme d'amour...

... Oh, la garce!! Qu'on m'y reprenne à lui offrir des pommes d'amour, ouais! Je serrai les dents pour ne pas montrer combien je détestais qu'elle m'appelle comme ça et que, non, pas du tout, ça me m'atteignait pas, DU TOUT. Et devant Haruhi, en plus. Pfff. La prochaine fois, j'allais la laisser en solo avec Dracula, puisque apparemment il la faisait kiffer.

- Surtout que j'en ai pas encore terminé avec toi...


- Moi non plus, grognai-je. Oooh non. Elle venait de signer (pour la... millième fois?) son arrêt de mort.

Alors qu'on était prêt à partir et que j'avais lancé un regard blasé à Haruhi du genre "tu vois ce que je dois me coltiner", Taylord, sûrement pleine de remords - tant mieux! - me planta un bisou sur la joue. Beuuuh. Je fis un pas en avant et me barrai de la pièce, les entraînant à ma suite, avant de lancer un appel au secours à Haruhi :


- Au viol!

Non mais oh. Elle n'allait pas m'avoir comme ça.


FIN Fantômes et... pomme d'amour (pv) (terminé) 36166
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