[Sondage] Rita Minithya VS Anita Blake

A la gare de King's cross, on avait pour habitude de voir tout type de personnes. Seulement, chaque année, comme un rituel, on voyait apparaître de part et d'autre quelques centaines d'individus, aussi bien enfants qu'adultes, se diriger en masse vers la voie 9, puis, disparaître. Un homme qui ne venait à la gare que de temps en temps n'y aurait prêté aucune attention. Ce n'était pas le cas de Mr. Harris qui était convaincu qu'il s'agissait là d'une secte. Début septembre, il restait la matinée à attendre à côté du mur de la voie 9, jusqu'au jour où, comme il en était convaincu, plusieurs personnes apparaîtraient et disparaîtraient comme par... magie. Et ce jour, il pourrait convaincre le monnnndee entier qu'il y avait bel et bien une menace qui pesait sur Londres toute entière. Peut-être s'agissait-t-il même de terroristes qui utilisaient des enfants pour passer inaperçu. Il serait le héros incontesté. Et sa femme retournerait à ses côtés. Jubilant en voyant arriver un groupe d'enfants avec des cadis sur lesquelles se tenaient des chouettes, Mr. Harris sortit sa camera. Son heure de gloire était arrivée. Les enfants passèrent devant lui, sans se rendre compte de sa présence et se placèrent, accompagnés rapidement d'adultes, devant le mur entre le passage des voies. Il ne fallut pas longtemps à Mr.Harris pour regarder sa camera, appuyer sur le bouton de marche et la positionner vers les "dangereux terroristes". Mais il n'y avait plus personne. Pfuit. Disparus. Le vieil homme enragea. Il reprit le sourire rapidement en voyant apparaître un autre groupe. Bon, il était prêt. Il mit discrètement la camera dans la direction du groupe au moment où il faisait face au mur. Cette fois-ci ils les auraient! Et ils les eut. Les cheveux roux d'une enfant et d'une dame venaient de disparaître... dans le mur! Il le savait! Explosant de joie et contenant un rire démoniaque, celui de sa victoire, Mr Harris courut vers le policier le plus proche. Celui-ci, surpris calma tout d'abord le vieil homme. Il regarda la vidéo puis le guida vers une des salles vides, réservées au personnel de la gare. Tandis que le policier semblait fouiller dans sa paperasse, Mr Harris gigotait d'impatience. Il allait devenir célèbre pour ces images, il serait aimé de toutes les femmes, serait riche et... Il s’immobilisa totalement, stupéfié,. Le policier lui faisait face, un bâton à la main dirigé vers lui. Allons bon, que comptait-il faire avec ce bâton de bois? Mais Mr Harris eut à peine le temps d'entendre : "Oubli..." qu'il se réveillait déjà. Il se trouvait à côté du mur de la voie 9. Mais que venait-il faire là? Sa voie était bien plus loin. Il soupira en sentant pointer une vilaine migraine et passa sa main sur son front, quittant la voie 9 déserte, avec la mauvaise impression d'avoir oublié quelque chose. Il n'y avait pas journée plus ordinaire.

Pendant ce temps, de l'autre côté du mur, la voie 9 3/4 était bondée. Des gens curieux, vu leur accoutrement se bousculaient pour rejoindre des amis. Un train était à gare, entièrement rouge, il était totalement différent des trains habituels. Et pour cause, il transportait des gens inhabituels. Vêtus de robe noirs, des enfants et adolescents de tout âge rejoignaient le train tandis que leurs parents, malheureusement, pour ceux qui en avait, leur faisaient de grands signes de mains. On ne pouvait pas ne pas remarquer que quelqu'un était au centre de l'attention. On voyait des regards se tourner vers un petit groupe, suivis de murmures. Le père, visiblement, avait des cheveux noirs en pagaille et des lunettes rondes. La mère, des cheveux roux attachés en chignon. Deux garçons bruns et une petite fille rousse, comme sa mère les suivaient. Tandis qu'ils se faisaient une place pour rejoindre à leur tour le "Poudlard Express", les gens cessaient peu à peu de les regarder. Tant mieux. Ils furent rapidement rejoint par un couple de deux enfants. La mère, une brune ravissante serra dans ses bras chaque membre de l'autre famille, visiblement ravie -"Oh, Lily, comme tu as grandi!", dit-elle à la petite fille rousse aux yeux marrons. Le père, aussi roux que l'était la femme du premier couple, les salua tous en faisant de grands gestes, faisant rire toute la petite bande. Les deux couples se placèrent devant le train, tandis que leurs enfants leurs disaient au revoir. La petite Lily resta agrippée aux jambes de sa mère, visiblement très vexée de ne pas pouvoir rejoindre ses frères et ses cousins. Un d'entre eux, surement le plus téméraire -il s'appelait James, à ce qu'on pouvait en entendre- fila droit vers le train, bousculant au passage son petit frère qui avait l'air très inquiet. Celui-ci paraissait bien plus sage que son frère. Son père l'appela par son nom pour l'enlacer, le rassurant, et sa mère pour l'embrasser ("Tout ce passera bien Albus"). Les deux autres enfants - Rose et Hugo, paraissaient tout aussi inquiets mais leur père les rassura aussitôt. On entendit rapidement leurs rires se joindre au sifflet sourd annonçant le départ du train. Les enfants se précipitèrent vers les wagons tandis que les parents, émues les regardaient filer pour un bon moment. Partout, de petites mains s'agitaient en leur direction tandis que le train démarrait. Le ronronnement habituel du train retentissait de plus en plus fort tandis que de la fumée envahissait la gare. Les adieux avaient été douloureux, mais pour les enfants, c'était aussi le commencement d'une belle aventure.

Et tandis que le train s'éloignait, un homme tel que Mr. Harris attendait qu'il revienne pour avoir un jour, son heure de gloire.