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Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S]

 
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 Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S]

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Taylord Reegan


Taylord Reegan
Élève de 7ème année



Féminin
Nombre de messages : 2576
Localisation : Ben regarde, sur ma licorne magique... Ah, tu la vois ? Okay, arrête le jus de citrouille alors, visiblement ça te fait pas que du bien.
Date d'inscription : 26/02/2010

Feuille de personnage
Particularités: J'ai dix doigts. C'est fou hein.
Ami(e)s: C'est comme la poussière d'étoiles. Si t'y prends pas gaffe, elle s'effrite entre tes doigts...
Âme soeur: Il a un petit faible pour les cow-girls.

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MessageSujet: Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S]   Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S] Icon_minitimeJeu 21 Juin - 19:24

Ça, c'était typiquement le genre de journée qui commençait mal dès qu'on posait un pied hors du lit et qui, par extension, devait se terminer mal, pour rester dans le ton, parce que c'était plus fun. Franchement, déjà que je ne faisais plus beaucoup d'efforts, je me demandais bien ce qui me prenait de faire celui de sortir du dortoir, pour aller dans des cours, que, de toute manière, je ne suivais plus non plus, parce que c'était une véritable perte de temps, et je voulais bien utiliser ma baguette magique oui, mais à d'autres fins que celle de transformer un sellier en poivrier ou toute autre connerie du genre, même si je m'étais bien gardé d'en faire la remarque à Kelsey lorsqu'elle s'était approchée de moi en pinçant les lèvres, signe distinctif de son mécontentement. Il y avait assez de retenues qui me pendaient au nez comme ça pour que j'en rajoute une autre à la liste, surtout qu'au rythme ou allait les choses, je sentais que si j'en écopais une de plus, ça allait vraiment, mais vraiment mal se passer, surtout si c'était la directrice de ma maison qui pétait un câble et qui déciderait d'aller me faire laver les dents de scroutts à pétards qu'élevait le garde chasse. Même si pour le moment, je trouvais que mon petit stratagème pour être insupportable fonctionnait bien, il me restait encore suffisamment de raison pour ne pas pousser le bouchon aussi loin. Ou du moins, pas avec n'importe qui.

Enfin, ça n'avait malgré tout pas suffit pour espérer passer entre les mailles du filet de Doherty qui m'avait attrapé à la fin de son cours pour me faire remarquer que blablabla, je ne lui avais pas rendu les trois derniers devoirs qu'il avait demandé durant ces dernières semaines et que ça commençait à faire beaucoup, ce à quoi j'avais répondu que je n'en avais rien à foutre – « à faire », je n'avais pas trop envie qu'il me lance le sortilège du levicorpus pour me punir de cet affront, même si ça me démangeait – que la fin de l'année allait arriver vite et que ce n'était pas parce qu'il n'avait pas eu son parchemin sur les crabes de feu que lui aussi allait s'enflammer comme une allumette qu'on aurait craqué ! Banco ! J'avais eu le privilège à ce qu'il m'emmène tout au fond de la salle de classe et sous sa surveillance – impossible de fuir – pour que je nettoie un vieil aquarium où jadis il y avait dû y avoir des strangulots et autres espèces du genre, mais que personne n'avait pris la peine de remettre au goût du jour et qui était dans un état pitoyable. Ce qui aurait pu prendre quelques secondes avec une simple formule me pris une bonne heure, si ce n'est plus, mais c'était déjà beaucoup trop. Encore plus de mauvais poil, je récupérai ma baguette d'un geste sec et déguerpis sans plus demander mon reste, des fois qu'il aurait encore une idée stupide du genre aller attraper des lutin de cornouailles dans le forêt interdite. En supposant qu'il y ait des lutins là dedans, et ce n'était sûrement pas moi qui allait aller vérifier !

Ce n'est qu'en déambulant dans les couloirs que je remarquai l'après-midi déjà bien avancée car le soleil qui déclinait à l'horizon bien que encore assez haut dans le ciel, de ce qu'on pouvait en voir en s'approchant des fenêtres. Remonter dans la salle commune supporter les Gryffondor dont certains en particulier ne me disait rien, et il était encore bien trop tôt pour se rendre dans la grande salle pour aller manger, et puis bon, ces derniers jours, j'en avais sauté un ou deux... ou trois, mais qu'importe, un de plus, un de moins, ce n'était pas ça qui allait me manquer et au lieu de prendre les escaliers pour grimper dans les étages supérieurs, je dégringolais tranquillement jusque dans le hall dans l'idée que la chose la plus reposante qu'il y avait à faire était d'aller traîner vers le lac qui était à peu près le seul havre de paix agréable dans ce château.
Et je crois que j'en avais bien besoin.

Dans la cour, je décidais de passer par le pont, parce que lorsqu'on arrivait tout au bout, on pouvait prendre un chemin un peu plus discret qui menait en marchant un peu dans un coin où les élèves allaient peu et que j'avais découvert par hasard quelques années plus tôt, et qui après réflexion semblait être une meilleure planque que le lac, car avec les beaux jours qui étaient revenus d'un coup, les premières années adoraient aller se jeter dans l'eau après une journée bien remplie et écouter leurs cris et subir leurs éclaboussures était au dessus de ma patience plus que limitée en ce moment. A moins qu'on me donne l'autorisation d'en noyer un ou deux, ce qui n'allait malheureusement pas être le cas – quoi que si j'allais demander du côté de Woodley ou Nakamura, je pouvais avoir mes chances – je préférais ne pas me mêler à cette foule qui transpirerait de joie et de bonne humeur alors que ma journée avait été pleine d'accroches, entre trébucher contre une des marches en descendant du dortoir, me prendre la tête avec un tableau qui lui aussi était visiblement d'humeur instable, j'en passe et des meilleures, sans parler de la retenue de Doherty, j'avais eu mon quota je pense.
Et pourtant, ça ne faisait que commencer.

Oui oui.
Il y avait ce groupe de Gryffondor qui traversait justement le pont dans le sens opposé au mien, et même de loin, je pus deviner sans mal l'expression moqueuse sur leur visage et même un éclat de rire qu'ils tentèrent tous de retenir et de masquer par la suite pendant qu'ils se rapprochaient, et c'était encore plus frustrant parce que je pouvais presque discerner sans mal quelle en était la raison de leur comportement ce qui m'énerva d'autant plus que je constatais que pour une fois Carlton n'était pas avec eux, mais lui, il pouvait bien se trouver tout au fond d'un terrier avec un troll à sa poursuite que je ne lèverai pas le petit doigt pour venir lui porter secours.

Évidemment, ce n'était pas la première fois que ça arrivait et si au début j'avais fait comme si de rien était parce qu'il y avait du monde tout autant le plus souvent, et que la moindre mouche qui pétait de travers les poussait à l'hilarité, il ne fallait pas être très futé, vu leur discrétion, pour comprendre qu'ils tiraient cette tête bizarre aux traits encore plus prononcée – puisque je vous dit que leur capacités mentales ne dépassent même pas celle d'un poisson rouge ! – spécialement lorsque j'étais dans les parages, et comme j'avais un petite idée du pourquoi du comment du parce que, non seulement ça me mettait mal à l'aise même si je faisais en sorte de ne pas le montrer, mais je sentais aussi l'agacement monter de plus en plus.
Et ce fut cette dernière goutte d'eau qui fit déborder le vase.

Alors qu'ils arrivaient à ma hauteur, je défiai celui du milieu, que je n'avais pas quitter des yeux jusque là, d'un coup vif du menton suivit d'un hargneux « t'as un problème ?! » parce qu'en terme de langage, il fallait bien se mettre à leur niveau et encore je n'étais pas sûre que même ça, ils le comprennent. Comme c'était à prévoir son sourire s'agrandit dans un abominable rictus qui voulait tout dire, histoire de bien montrer que ce jour était pourri et qu'il le resterait et finalement je n'attendis même pas qu'il me réponde – si c'était pour qu'il prononce trois mots à la suite des autres qui n'avaient aucun lien entre eux, autant s'en passer – et sans attendre un instant de plus, je me jetai sur lui par surprise, ce qui le fit tituber sur quelques pas vers l'arrière, ne s'attendant sûrement pas à ce que je l'attaque sans prévenir, et malgré sa tête de plus que la mienne, cela ne m'empêcha pas de lui enfoncer mon poing dans son cou et d'essayer de toucher chaque partie de son corps qui était à proximité de mes mains ; je ne comptais pas lui faire de cadeau, qu'il se rappelle bien de baisser la tête la prochaine fois qu'on se croiserait. La colère me fit oublier cependant que, dans tout les cas, il avait le dessus sur moi parce que c'était un mec, ce qu'il ne manqua pas de montrer en m'en collant une sur la joue en réponse – je ne pus deviner si c'était vraiment volontaire ou s'il avait essayé de me repousser que que c'était sur mon visage que sa main avait atterri par inadvertance. Mouais ; de toute façon qu'il ait vraiment envie de me frapper autant que moi je le souhaitais, je ne comptais pas me laisser faire aussi facilement, mais je dû m'écarter légèrement quand même, parce que mine de rien, il n'y était pas allé tout en douceur, tandis que l'un de ses copains monta lui aussi à l'assaut en m'attrapant d'une main les poignets et de l'autre par la taille pour m'éloigner alors que je l'insultais de tout les noms qui me venaient à l'esprit et de me débattre sans trop de succès, alors que de son côté il affirmait que j'étais une furie.

Ça allait très certainement me retomber dessus car il y avait deux témoins en plus de ma victime – hé je l'étais aussi quand même ! - mais au point où j'en étais, un de plus, un de moins, ça n'avait plus grande importance.
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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



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Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. »
Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. »
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MessageSujet: Re: Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S]   Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S] Icon_minitimeVen 22 Juin - 0:33

-Protecto ! Criai-je en tendant ma baguette, dressant une protection vaporeuse entre le garçon et la fille. Lâche là toi, barrez-vous. Ordonnai-je presque d’un ton sec au deuxième élève qui tenait la brune dans ses bras en tentant de la retenir. Je m’avançai vers eux en soupirant, les chassant vaguement de la main. Non sans manquer d’insulter la jeune fille, ils partirent avec un air qui se voulait digne mais qui réellement paraissait pathétique. Je me tournais machinalement vers la fille avec un regard étonné.

Parfois, je me demandais vraiment ce qui passait par la tête des gens.



_____________


En début de journée.

D’après mes calculs en me réveillant ce matin, j’avais dormi cinq heures cette nuit. J’eus un sourire satisfait en posant mes pieds sur la pierre froide tandis que je me dégageai de ma couverture bleu et argentée. Le soleil tremblait timidement derrière les nuages et une lumière blanchâtre filtrait à travers les rideaux à demi tirés du dortoir. M’étirant tel un chat, je jetai un coup d’œil vers le lit des filles qui elles aussi peinaient à se réveiller. Ophélia ressemblait à une petite princesse sous ses draps, ses cheveux blonds flottant sur l’oreiller comme les rayons du soleil dans le ciel bleuté des soirées d’été. Prudence elle, avait déjà commencé son petit rituel matinal en se massant les paupières pour éviter les cernes. L’ironie du sort m’avait donné comme camarade de chambre deux jeunes filles qui vivaient dans un monde peuplé de papillon et de poneys. Traduction ? L’opposé total de mon monde à moi. Cela ne m’empêchait pas cependant d’apprécier leur compagnie, bien que j’apprécie Prudence plus que la jolie blonde Russe : elle avait toujours cet air naïf collé sur le visage qui me paraissait presque trop beau pour être vrai. Tandis que la brune elle, avait un côté très pragmatique que j’adorais même si beaucoup de ses conseils concernaient la mode et les cours, c’était toujours pratique à prendre. Plus, elle avait toujours ce sourire réconfortant et cette manie de vouloir vous aider : en gros, un vrai chou à la crème. Je l’aimais bien moi.

Lorsqu’elle remarqua que je m’étais levée, elle ne manqua d’ailleurs pas de m’adresser un regard plein de sous-entendu, me glissant un « Tu as passé une bonne nuit ? ». J’haussai les épaules, l’air presque gênée et murmurant un vague oui en prenant mes affaires de toilettes. Je l’entendis rire et je sentis moi-même un sourire naitre sur mes lèvres : je l’avais visiblement réveillé hier soir en rentrant. Je devais avouer que je n’avais pas trop fait attention où je mettais les pieds, étant presque euphorique des dernières heures passées. Oui je vous entends déjà me demander ce que je fichais dehors à minuit passé dans les couloirs. Et bien si vous voulez tout savoir, j’étais restée un peu plus longtemps que prévu avec Hadrian dans la salle sur demande, lovée dans un canapé moelleux. Du reste, ça ne regardait que moi. En tout cas, le fait est que j’avais shooté dans une chaussure en rentrant en catimini dans le dortoir et j’avais entendu la jeune fille grommeler sous sa couette. Mais bon, je savais très bien que mes excursions nocturnes amusaient presque plus Prudence que moi-même et qu’elle était toute manière habituée à celle-ci. Ophélia elle, semblait dormir à point fermé à chaque fois que j’apparaissais dans l’embrasure de la porte ou même lorsque que je fixais le plafond des nuits entières sans trouver le sommeil. Si elle semblait connaître également mes sorties, elle n’avait jamais fait aucun commentaire sur celle mais au fond, je crois qu’elle ne me trouvait pas très raisonnable. Tant pis.

Elles étaient devenues de plus en plus fréquentes ces derniers temps. C’était toujours le même scénario de toute manière : Hadrian ou Lizlor. A chaque fois que je me retrouvais avec l’un des deux, je ne voyais pas le temps passer et nous finissions même de temps à autre à nous endormir dans nos lieux favoris : la salle sur demande ou les gradins du terrain d’entraînement pour Hadrian, et la tourelle du pont de pierre pour Lizlor. Je n’arrivais pas à croire à quel point en quelques semaines, les deux avaient pris cette place aussi importante dans mon quotidien. Je devais dire que je ne l’avais pas vu venir mais du jour au lendemain j’avais l’impression d’avoir traversé un océan et de me retrouver sur une rive qu’on aurait presque pu appeler sécurité ou bonheur. En y pensant, j’entendais le rire de la Gryffondor et sentais presque le goût des tartes au citron que nous dévorions dans les cuisines, cigarette à la main en discutant avec lutin, un elfe de maison qu’elle appréciait beaucoup. Et puis, je sentais aussi le parfum du cou d’Hadrian, refuge incroyable dans lequel je m’abritais dès que je le pouvais. Rien que de penser à ces deux-là et ma matinée commençait de bonne humeur. Avec un peu moins de cernes qu’habituellement en plus.

J’avais d’ailleurs promis à Lizlor de la rejoindre en fin d’après-midi au bord du lac pour l’aider sur son devoir de potion. C’était de loin la matière où j’étais la plus douée, et on ne pouvait pas en dire autant de la jeune fille qui était plus apte à envoyer un sort dans la tête d’un lutin de Cornouailles et autres bestioles amusantes qui peuplaient les cours de défense contre les forces du mal. Moi aussi je me débrouillais plutôt bien, mais le devoir sur le polynectar et ses contre-effets me paraissait bien plus intéressant : saviez-vous que si l’on se trompait dans la race de scarabée doré, en choisissant un du Mexique plutôt que Croatie, on risquait de perdre une partie de nos cheveux après avoir bu la potion ? Enfin, je m’égare je crois. M’asseyant à la table des Serdaigles au petit-déjeuner, je me rappelais d’ailleurs que lors de ma première rencontre avec la jeune fille, je lui avais donné mon devoir dans cette matière pour remplacer le sien qui s’était fait aspergé de colle gluante provenant d’une plante bizarre. Il faut croire que les potions étaient destinées à nous lier pour les années à venir et j’eus presque un rire à cette pensée et joyeusement, j’engloutis mes œufs brouillés. Thermos de thé à la main, je m’apprêtai à affronter cette journée de cours avec une seule attente : l’après-midi.

J’eus d’ailleurs à peine le temps de voir Lizlor durant le déjeuner, me retrouvant prise en sandwich entre Dray et Hadrian lancés dans une conversation sur le Quidditch où le Gryffondor ne cessait de me prendre à parti alors que tout ce que je voulais, c’était lire mon bouquin sur la métamorphose tranquillement. Jay compatissait dans son coin en riant, et je finis par réfuter les théories sur l’attaque de type hongroise des deux garçons qui finirent par se liguer contre moi. Face au meilleur ami, je ne faisais pas le poids et je quittais la table avec des crampes à l’estomac à force d’avoir ris. Cette journée se déroulait bien mieux que je ne l’avais prévu et durant le cours d’histoire de la magie, je gribouillais quelques notes importantes pour le devoir de Lizlor tout en écoutant à moitié le cours sur les gobelins et la révolution du XIXsiècle : j’avais déjà lu un bouquin dessus de toute manière. La cloche finit par retentir et je poussai un soupir de soulagement, bondissant de ma chaise comme une furie. Empoignant mes affaires à la va-vite (ce qui n’était pas mon habitude cependant) je sortis de la classe en un rien de temps et me dirigeai vers le parc en passant par le pont couvert du troisième étage. Sauf que ce que je n’avais pas prévu, c’était de tomber sur une bagarre.

Tandis que mes pas résonnaient dans la voute du pont, j’avançais vivement avec un sourire aux lèvres. Devant moi marchait ce qui me semblait être Taylord Reegan, la Miss Gryffondor. Je remarquais qu’elle avait minci et dans mon esprit jailli automatiquement Chuck dont les ragots voulaient qu’elle soit sortie avec lui et ce soit fait plaquée assez violemment. Ou plutôt de manière inattendue. Mes propres observations confirmaient d’ailleurs cette thèse : les regards noirs de la jeune fille, le rire mesquin du garçon devant ses amis… Comment elle le vivait ? Je ne la connaissais pas, je n’en savais strictement rien moi. De loin comme ça, elle n’avait pas l’air d’aller trop mal tout de même malgré sa minceur qui s’accentuait. Sa démarche était fière, rapide et sûre d’elle. Tout est bien qui finit… Bien ? Le dernier mot n’eut pas le temps de se former dans mon esprit. Car sous mes yeux, Taylord envoya un coup de poing dans la tête d’un type deux fois plus large qu’elle qui venait à sa rencontre avec sa bande de potes. Sans réfléchir, je levais ma baguette pour stopper le massacre.



_____________


- Ca va pas la tête ?

Je fixai désormais la Miss Gryffondor, l’air légèrement incrédule. Ma voix était plus dure et autoritaire que je ne l’aurais voulu mais je ne pouvais m’en empêcher. Au loin, les rires du groupe de garçon résonnaient, et j’eus un regard mauvais en direction : il allait faire les malins, super.

- Tu tenais à te faire détruire ou quoi ? Ajoutai-je. Puis, constatant que sa joue était rouge, j’ajoutai d’une voix plus douce. Pas trop mal quand même ?

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Taylord Reegan


Taylord Reegan
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MessageSujet: Re: Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S]   Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S] Icon_minitimeJeu 28 Juin - 16:21

C'était vraiment un truc que je ne comprenais pas. Cette manie, là de chercher qui serait le plus con par rapport à l'autre, dans le souci d'être sur la première place du podium, parce que ne nous leurrons pas, ils n'étaient pas assez futés pour remporter quoi que ce soit d'autre. Et puis s'ils avaient réellement la prétention de le battre lui, il y avait encore du chemin à faire. Ouais, l'autre là, il avait été déclaré vainqueur toutes catégories, et non, il n'y avait sûrement pas de quoi s'en vanter.

Pas le temps de m'attarder dessus en tout cas, car pour l'instant, j'étais aux prises de trois gorilles – et ça me soûlait vraiment de l'admettre, mais niveau physique, ils l'emportaient largement et pour cause : c'était des armoires à glace, et moi j'étais la petite souris qui s'était faufilée à l'intérieur mais qu'on avait rattrapé sans mal et qu'on laissait pendouiller la tête en bas en la tenant par la queue et en rigolant bien de la voir se débattre sans succès. Ce qui me donnait encore plus l'envie de donner des coups de poings de partout, oubliant momentanément la douleur que cela pouvait procurer ; la colère, en même temps, faisait oublier pas mal de choses, surtout les trucs les plus sensées. Je m'en fichais pas mal qu'ils aient l'avantage sur pas mal de points, l'avantage tout court, après tout, ce qui comptait, c'était la volonté, et moi, la volonté de leur faire ravaler leurs remarques, qui au fond me blessaient bien plus que je ne voulais l'avouer, ainsi que de leur faire effacer leur sourire qui ne semblait jamais vouloir quitter leur visage, je l'avais au moins pour quatre, donc de ce point de vue là, c'était sans aucun doute moi qui les dominait sans peine.

On a toujours l'impression que ce genre de moments durent des heures alors qu'en réalité, quelques secondes à peine s'écoulent. Je m'agitai toujours dans tout les sens en balançant les pieds de toutes part en espérant très fort que l'autre énergumène qui me retenait prisonnière recevrait un coup ou même qu'il finisse par me laisser tomber au sol, mais au lieu de ça, il ne cessait de refermer son étrinte tandis que les deux autres affichaient un rictus mauvais, sans doute dans l'idée qu'il n'allait pas me laisser m'en sortir comme ça.


- Protecto !

Je me sentis soudain propulsée vers l'arrière, et fis plusieurs pas de travers avant de retrouver mon équilibre. Je battis des paupières un instant pour voir d'où venait le sortilège, et qui l'avait lancé.

- Lâche là toi, barrez-vous.

Celui que j'avais attaqué en premier m'affirma qu'il n'en avait pas fini avec moi et instinctivement je fis un mouvement vers l'avant d'en l'optique de me jeter sur lui à nouveau mais j'en fus empêchée par la blonde qui s'était dressée entre nous lorsqu'elle avait lancé le bouclier. Sans se soucier d'elle d'ailleurs, ils balancèrent tout un tas de saloperies à mon égard avant de s'éloigner, sûrement pour retourner dans la tour de Gryffondor afin raconter leurs exploits.
Oh, et puis qu'ils aillent se faire foutre.

Je les observais jusqu'à ce qu'ils disparaissent, comme si mon simple regard allait les tuer, les transformer en statut sur place. C'était plutôt eux, ouais, qui ne perdaient rien pour attendre !!


- Ca va pas la tête ?

Je reportai mon attention sur la fille, l'air furibond, parce que je n'avais pas vraiment besoin qu'elle s'y mette elle aussi. C'est là que je finis par la reconnaître, parce que c'était la préfète de Serdaigle, enfin l'une des deux préfètes pour être exacte, parce que bon, c'est le genre de détails qu'on retient lorsqu'on s'apprête à faire une connerie, histoire de vérifier qu'ils ne sont pas de le coin... Preuve en était, je n'avais pas assez surveillé mes arrières et voilà quel était le résultat...

- Un coup d'plus, un coup d'moins, ça va pas leur abîmer plus le cerveau, vu le peu d'neurones qui s'y baladent
, rétorquai-je sèchement. Résoudre les problèmes avec les mots n'avait jamais servi à rien, merci, je crois que j'en avais suffisamment fait l'expérience ces derniers jours, y'avait que quand on leur tapait dessus que ça tiltait, et encore j'avais des doutes. Et puis merde, ça la regardait pas !

Le soleil avait pris une teinte orangée et forte, qui venait taper contre le pont, produisant des couleurs et des ombres qui pouvaient paraître inquiétantes sur la construction un peu bancale ainsi que sur nos visage, comme si tout était en train de prendre feu. Bon, pour le moment, je n'étais pas franchement sympathique avec la personne qui m'avait sauvé la mise, mais après ce qu'il venait de se passer, ajoutant au fait que j'étais facilement prompt à démarrer au quart de tour en ce moment, ce n'était pas en utilisant cette méthode qu'elle allait obtenir quoi que ce soit de moi.


- Tu tenais à te faire détruire ou quoi ?

Nouveau coup d’œil mauvais. Puisque je lui disais qu'il n'y avait pas mort d'hommes !

- Qui te dit que je n'avais aucune chance ? Je devenais de mauvaise foi, parce que ça commençait très sérieusement à me gonfler, tout ce qui ne cessait de partir en vrille, en plus de cette journée de merde jusqu'au bout.

Je sentais mes mains trembler, comme tout le reste de mon corps, et me laissai glisser contre ce qui servait de rambarde fermée du pont, pour que les élèves ne tombent pas. Je fermai et rouvris plusieurs fois ma main avec laquelle j'avais frappé, car après coup, ça faisait sacrément mal et portai l'autre à ma joue, qui elle aussi, me brûlait. Il ne s'était pas loupé l'autre con !


- Pas trop mal quand même ? Me demanda Ruby – c'était comme ça qu'elle s'appelait – d'un ton qui se voulait sûrement moins agressif.

Je laissai planer le silence, regardant fixement devant moi, obstinément, pensant aux picotements de ma peau qui me faisait un mal de chien.

- Tu peux m'enlever autant d'points qu'tu veux, j'en ai rien à foutre, lâchai-je, le ton blasé, mais faisant également abstraction de l'animosité.

Vu que j'en avais fait perdre pas mal et que ça ne m'émouvait pas plus que ça... Je ne lui en fis pas part, mais je n'avais plus aucune solidarité vis à vis de ma maison. J'en avais assez de Poudlard, assez des gens qu'il y avait à Poudlard... Mon statut de Miss ne servait pas à grand chose à présent que je ne l'honorais plus. Ce que je voulais, c'était de me casser d'ici, parce que cet endroit n'avait rien a m'apporter. C'était juste que je m'en rendais compte maintenant. Quand est-ce qu'ils allaient enfin comprendre que le seul truc que je voulais c'était de me faire jarter ?! Tout le monde y gagnait au change : les profsn j'arrêtais de leur faire des cheveux blancs en faisant n'importe quoi, et moi, je pouvais enfin retourner aux Etats Unis avec le ferme intention d'y rester pour toujours et basta. De toute façon dans ce pays à part de la flotte et du froid, y'avait rien à faire, alors j'étais très bien chez moi.
Bah, ce n'était qu'une question de temps, ils allaient bien finir par céder.
Je n'allais pas leur laisser le choix.

Je relevai la tête dans sa direction, ses cheveux encadraient son visage, et même si elle portait comme moi l'uniforme ça lui allait comme un gant. Et puis surtout, elle avait l'air heureuse. En gros, on avait toutes les deux rien à voir.

- Merci, dis-je un peu plus aimablement, parce qu'au final, elle avait mis un terme à tout ça, avant que ça ne dégénère vraiment. C'est cool ce que tu as fait.

Je me massai la pommette en poussant un profond soupir. C'était clair que c'était franchement pas l'éclat' ; je n'avais plus qu'à attendre que sa passe, mais bon, vu que la main du type faisait deux fois la mienne, je risquais aussi d'attendre deux fois plus longtemps que l'élancement ne cesse.

- Si t'as des glaçons dans ta poche, je prends, répondis-je enfin à sa question, en essayant même de plaisanter – vainement. J'avais pas envie de rire. Je bougeai la mâchoire pour réveiller les articulations ce qui eu pour seul succès d'être encore plus désagréable. Les hormones des mecs, c'est comme ça, elles aiment bien montrer leur supériorité, murmurai-je et mon regard glissa sur mes poignets et retins tant bien que mal le frisson qui voulait parcourir mon dos. Ruby ne pouvait pas savoir, et tant mieux, parce que je ne voulais pas lui montrer, ni qu'elle devine, ce moment de faiblesse, et chassais vite le visage de Carlton de mon esprit.

Je fermai les yeux avec l'intense espoir qu'en les rouvrant, tout soit différent.
Parce que tout était différent oui. Mais pas dans le bon sens.
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Ruby Standiford-Wayland


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MessageSujet: Re: Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S]   Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S] Icon_minitimeJeu 28 Juin - 17:35

Spoiler:

Je n’étais pas trop du genre justicière masquée mais une chose était sûre, je n’allais pas laisser Taylord se faire démonter la tête sans intervenir. Je ne connaissais pas la jeune fille pourtant, et je devais dire que je n’avais pas toujours entendu du bien d’elle. Enfin, durant les dernières semaines, elle s’était fait reprendre de nombreuses fois par les professeurs et j’avais même entendu Kelsey parler de son cas qui était, selon elle, étonnant. Visiblement, ce n’était pas la première fois qu’elle frappait quelqu’un alors qu’en décembre, on l’élisait à la majorité Miss Gryffondor. Ce prix allait habituellement donc aux élèves méritants, appréciés de tous. Mais je doutais que désormais, ses poings soient très bien vus. Qu’est-ce qui s’était passé ? Etait-ce Carlton qui l’avait… Blessée ? Je ne suivais pas toute les histoires du château et je regrettais actuellement de ne pas avoir mon petit carnet bleu dans lequel je notais mes remarques sur les gens de Poudlard : j’étais sûre d’avoir quelques commentaires sur leur histoire à ces deux-là. Parce qu’en plus, Hadrian m’en avait parlé de ce Chuck, l’ex de sa sœur. Bon après je vous avouerais qu’il n’avait pas l’air très objectif et que je ne répèterai pas ici les jolis adjectifs qu’il avait utilisé pour le décrire. Comme on dit si bien : No comment.

- Un coup d'plus, un coup d'moins, ça va pas leur abîmer plus le cerveau, vu le peu d'neurones qui s'y baladent.

J’avais vu de meilleur remerciement tout de même, pensai-je avec ironie. Mais je ne fis aucun commentaire parce qu’au fond j’étais d’accord avec elle. Un mec qui frappe une fille a environ autant de neurone qu’une autruche. Ou qu’une moule. Voir un mix des deux. La jeune fille me regardait elle avec un air sombre qui voulait clairement faire passer comme message que ce n’était pas mes oignons. C’était le cas certes mais entre temps, je crois que si je n’étais pas intervenue on lui aurait probablement mis un bon coup dans son joli minois parce que vu la colère qui semblait émanée d’elle, elle n’aurait pas cessé de frapper. Mais je ne pouvais que la comprendre, après tout j’avais été pareil. Après l’incident, j’avais aimé frapper tout ce qui se trouvait autour de moi, le détruire parce que je l’étais moi, anéantie, et que le monde n’avait pas le droit de continuer à tourner. J’explosais littéralement, quitte à faire parfois des choses complétement irresponsables. Et puis, je me calmais de nouveau pour être presque comme une coquille vide durant des heures, avant la nouvelle explosion. Si Taylord me voyait peut-être comme une jolie fille qui avait l’air épanouie et tout le bordel, elle n’avait probablement pas idée de combien je pouvais comprendre ce qu’elle ressentait.

- Qui te dit que je n'avais aucune chance ?

Je la voyais fulminer et trembler, toujours animé par cette colère qui l’aveuglait. Elle était de mauvaise foi et elle le savait très bien, je n’avais pas besoin de lui dire. J’étais sûre qu’elle n’était pas stupide, et qu’elle était tout de même que vu le gabarit des mecs, c’était un peu comme affronter avec une cuillère un dinosaure. Parce qu’elle, elle était toute fine et fluette. D’ailleurs, ses joues me semblaient étrangement creuses et je devinais qu’elle avait perdu beaucoup de poids récemment. Elle perdait l’appétit ? Là encore, je sentis une vague de souvenir refaire surface. Moi, flottant dans mon jean, ordonnant les placards de la cuisine des familles d’accueils au lieu de prendre mon goûter. Je ne pouvais pas comparer la Gryffondor et moi car je n’avais aucune idée de ce qu’elle avait réellement vécue. Les peines sont toutes différentes et ne sont jamais quantifiables. Cependant, je sentais bien que la Miss n’avait pas la grande forme et je me décidais alors à être un peu plus douce avec elle.

- C’était déloyal, ils étaient trois et tu étais seule.

Je parlais d’une voix légèrement plus douce, mais on sentait toujours le mélange d’incompréhension et d’adrénaline qui s’était diffusé dans mes veines quelques minutes plus tôt. Je vis Taylord regarder sa main et toucher sa joue, et sa grimace m’interpella. Cette fois-ci, toute trace de colère ou même d’étonnement disparu de mon intonation qui devint plus calme et posée. Je lui demandai si allait bien et je la vis frémir en regardant droit devant, comme si de rien n’était. Elle jouait les durs ? Si elle le voulait, mais sa joue était bien trop rouge pour ne pas être douloureuse.

- Tu peux m'enlever autant d'points qu'tu veux, j'en ai rien à foutre.

Sur le coup, je fus tellement surprise que j’eus un petit rire. Des points ? Ah oui c’est vrai que j’étais préfète, mais je n’y avais même pas songé. Bien entendu j’avais déjà sanctionné des élèves pour bagarre mais cette fois-ci je voyais bien que c’était différent. Je ne savais pas si c’était de la compassion peut-être… Mais je finis par répondre à la jeune fille avec un sourire.

- Si je voulais en enlever, ça serait pour sanctionner les trois crétins.

J’eus un air entendu, tâchant de lui faire comprendre que pour moi, riposter de la sorte devant une fille était à mes yeux pire que sa propre attaque. Je sentais très bien qu’il y avait eu une raison à ce coup de poing, mais la Gryffondor était encore trop sur les nerfs pour que je puisse me permettre de lui demander quoi que ce soit. Dans tous les cas, je sentais qu’elle allait me rembarrer, mais au moins j’aurais essayé. Parfois, parler avec une personne totalement extérieure à sa vie pouvait faire du bien, et je regrettai d’ailleurs de n’avoir jamais eu cette compagnie là quand j’allais mal : quelqu’un qui ne savait rien, qui ne disait rien. Juste là, avec des oreilles, pour m’écouter. Vous me direz qu’il existe des psys. Je n’aime pas ça, c’est glauque, ça sonne faux. Il vous pose des questions dont il connait déjà la moitié de la réponse parce que le médecin lui a tout raconté avant. J’avais détesté toute ses séances inutiles durant lesquelles je parlais à peine. Personne ne comprenait rien de tout manière et moi non plus, alors comment l’expliquer ?

- Merci. C'est cool ce que tu as fait.

J’eus un sourire malgré moi. Bon au moins elle s’était calmée. A mon avis, elle avait tout de même sacrément mal à la joue vue la manière dont elle se la massait. J’hochais la tête et répondis :

- De rien.

Je n’étais pas très douée pour les grands discours, et je me voyais très mal répondre que c’est normal les autres sont là pour ça et que si elle voulait elle pouvait pleurer sur mon épaule. Parce que pour ça, allumer votre télé et matez-vous un film hollywoodien.

- Si t'as des glaçons dans ta poche, je prends. Les hormones des mecs, c'est comme ça, elles aiment bien montrer leur supériorité.

Elle avait ce ton de fausse plaisanterie. Elle continuait de se masser la mâchoire, et finis par soupirer en fermant les yeux, visiblement exténuée. Sans attendre, j’agitais ma baguette en prononçant un Accio Glaçon qui me permit de lui donner quelques cubes que j’enroulais dans un mouchoir avec un petit sourire. La magie, c’était pratique quand même, pensai-je avec un rire.

- J’ai une baguette dans ma poche, plus simple. Dis-je également avec un ton de plaisanterie, essayant de détendre l’atmosphère. Met ça sur ta joue. Continuai-je avec un air un peu trop maternel à mon goût.

J’eus également un petit rire pour sa blague sur les hormones masculines. C’est vrai que c’était plutôt un truc de mec de frapper quand ça n’allait pas alors que nous, femmes, étions généralement plus forte pour les joutes verbales. Je repris cependant une mine sombre lorsque je vis à quel point Taylord semblait être fatiguée et au bout du rouleau. Je ne savais pas vraiment ce qu’elle attendait des autres face à elle : de la compassion ou au contraire, agir comme si de rien n’était ? Je me mordillais la joue, tentant de trouver une manière de couper la poire en deux. Bon et mince à la mince, je verrais bien !


- Qu’est-ce qu’ils te voulaient d’ailleurs ces mecs-là ? Et voilà hop ! La technique « je suis curieuse mais pas trop » qui marchait plutôt bien. J’avais une foule de question cependant, et le nom de Chuck manquait de franchir mes lèvres à tout instant. Mais je les gardais fermer, consciente que cette personne n’était peut-être pas la meilleure à évoquer en ce moment même.

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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S]   Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S] Icon_minitimeMar 3 Juil - 20:01

J'essayais de sourire, mais n'était pas trop d'humeur. Je fus presque un instant tentée de la remercier une dernière fois, de me relever et de retourner dans le dortoir des Gryffondor et d'aller me coucher direct, sans passer par la case repas, pour qu'enfin demain soit un autre jour, mais ce n'était pas tant le fait d'être impolie qui me gênait le plus mais surtout qu'avec la poisse que je me tapais aujourd'hui, ça ne m'aurait guère étonnée de tomber sur les autres imbéciles dans la salle commune, et mine de rien, je me rendais compte que je les avais suffisamment excité pour qu'ils oublient aussi facilement cette altercation, et du coup qu'ils s'y remettent. Bon, je ne craignais pas grand chose, parce qu'avec le nombre de rouge et or qu'il devait y avoir à cette heure de la journée dans la pièce, ils n'allaient pas tenter quoi que ce soit, ce qui était d'autant plus vicieux, que je les imaginais bien en train de faire des sous entendus lourds, qui auraient le don de me foutre une nouvelle fois en pétards et d'essayer de leur tomber dessus, pour enfin leur donner une véritable occasion de se venger.
Ouais, non, j'avais pas envie.


- J’ai une baguette dans ma poche, plus simple. Met ça sur ta joue.


Je pris ce qu'elle me tendais sans rechigner, et ressentis un vague soulagement au moment de poser le paquetage dans lequel il y avait les glaçons sur la joue. Je savais que ce ne serait que de courte durée, car avec le soleil qui était revenu en force, il faisait également un peu plus chaud, et ils allaient sûrement fondre rapidement. Comme j'étais assise, j'avais étendu les jambes devant moi, et essayait tant bien que de mal de relativiser en me disant que même si Ruby était préfète, j'avais largement eu plus de chance que ce soit elle qui soit arrivée à temps plutôt que Doherty, parce que sinon, je n'aurais pas bien donné cher de ma peau. Et puis elle avait dit qu'elle ne sévirait pas. Quoi que, en ce qui concernait ce dernier point, je ne savais pas trop si je devais m'en réjouir ou pas.
Je savais plus ce que je voulais.


- Qu’est-ce qu’ils te voulaient d’ailleurs ces mecs-là ?

J'eus un « pff » dédaigneux, non pas à l'égard de Ruby, mais bien à celle des trois autres zigotos. Ils pouvaient dire ce qu'ils voulaient, s'ils pensaient que leurs menaces me flanquaient la frousse, ils étaient encore bien loin du compte ouais !! Au fond, ils avaient beau faire les malins, en attendant, vu comme ma main me faisait mal elle aussi – j'en profitais pour mettre les glaçons sur cette dernière cette fois, et répétai plusieurs fois le chemin main/joue, lorsque l'un ou l'autre commençait à me lancer un peu trop – j'avais bon espoir de me dire que l'autre aussi avait le coup douloureux. Ma dernière source de réconfort.

- Que des conneries, dis-je en ayant un petit geste de l'autre main libre vers l'avant, comme si j'avais chassé une mouche imaginaire.

J'avais évidemment un avis là dessus, et fis comme si la question de Ruby était innocente, alors qu'elle ne n'était pas tant que ça. Enfin, c'était ce que je me disais. En ensuite quoi ? Ce n'avait jamais été mon genre de m'épancher sur mes problèmes, ça n'était pas aujourd'hui que ça allait changer, et je faisais exprès de me foutre des baffes – métaphoriquement – pour me remettre plus vite en selle, et surtout, surtout, pour ne pas me morfondre sur mon sort, pour ne pas laisser à Carlton le doute de croire qu'il avait touché quelque chose. Qu'il l'ait fait exprès ou pas. Des meufs, il en avait eu, il allait en avoir d'autres ensuite, c'était sûrement même déjà le cas, qu'il n'allait pas tarder à lâcher parce qu'elle était plus assez intéressante pour lui, et hop, finito, fin de l'histoire, fermeture du rideau. Mon tour était arrivé, j'étais passée à la caisse, j'avais payé à la caisse et basta, c'était déjà à une autre nana d'allonger la monnaie, parce qu'il ne fallait surtout pas faire attendre les clientes suivantes. J'en avais rien à foutre de toute façon, je vivais ma vie, et c'était tout aussi bien comme ça, parce qu'au moins, moi qui m'était plainte durant nos premières années à Poudlard qu'il m'empoisonnait l'existence à me coller au train sans arrêt, à présent qu'il avait eu son bien, il me foutait la paix. C'était ce que j'avais toujours voulu, non ? Enfin de compte, céder plus tôt aurait été la solution, pour être tranquille plus vite, mais ce qui était fait était fait, et la vie était tout aussi cool.

Non mais et puis même, pleurnicher pour quoi ? J'avais compris bien vite que le topo, c'était chacun sa merde et tout le monde en sortait bien content. J'avais essayé de me confier – mes muscles se tendirent malgré moi, comme s'ils avaient voulu soudain se protéger de quelque chose qu'on ne voyait pas à l’œil nu – ça n'avait pas marché. Conclusion, c'était bien plus simple de tout garder pour soi, ça évitait plein d'emmerdes ensuite. Quoi que... l'image d'Haruhi s'imposa soudain, sans que cela ne soit prémédité. Madame la préfète parfaite, tellement parfaite qu'elle se permettait d'aller fouiner dans les affaires des autres... J'avais pris ça comme une leçon, et j'avais de nouvelles précautions qui étaient de bien ranger ma valise en la fermant sous mon lit et même si une simple formule aurait pu suffire à l'ouvrir comme mon armoire ou ma table de nuit, je pouvais juste compter sur la fait que ça pouvait être assez dissuasif. Mais comme elle non plus ne reculait devant rien...

- Laisse tomber, c'est juste pas l'jour, je haussai légèrement les épaules. Comme tout les autres jours d'ailleurs, rajoutai-je pour moi. Mais c'était juste une période, ça allait bien finir par passer, comme tout, il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Je ne voulais pas aussi en parler parce que je ne voulais pas qu'on me plaigne, merci, y'aurait plus manqué que ça, surtout que bon, j'étais un peu sur les nerfs, d'accord, mais en dehors de ça, dans l'ensemble, j'avais déjà vu pire, donc à partir de là, on pouvait dire que ça allait très bien.

Et puis j'avais besoin de personne - j'étais très bien toute seule. Au moins la seule personne qui pouvait m'emmerder, à la limite, c'était moi, donc finalement, je perdais pas grand chose. Et puis quand je me disais que j'allais me casser d'ici pour ne pas y revenir, qu'importe comment, ça me mettait presque de bonne humeur.
Ouais ça allait comme sur des roulettes.

- Ma tronche à dû les faire marrer,
supposai-je délibérément en évitant ce qu'elle pointait du doigt de façon plus ou moins déguisée. C'est cool, au moins, je saurais dans quoi me reconvertir si je rate ma vie...

Le seul truc qui me gênait vraiment dans cette histoire, c'était que justement, je ne savais pas trop ce que les gens savaient à propos de ça, car les ragots, de toute manière, ça finit toujours par être déformés. De mon côté, je n'avais rien dit, parce que le crier sur tout les toits après le vent que j'avais pris, j'avais mon honneur ; quant à Carlton, ce qu'il avait dit, ou ne pas dit... J'en avais un petit goût avec ses sois disant potes qui n'en avaient rien cirer de lui, ça restait plus ou moins vague... Y'avait rien d'étonnant, donc y'avait rien à dire, pourquoi est-ce tout le monde était encore là dessus alors que nous deux, on était passé à autre chose ?! Ca par contre, je pouvais l'affirmer : j'avais bien profité depuis des gars mignon et libre lors des soirées qu'on savait toujours trouver pour peu qu'on soit un peu malin, si ça c'était pas la preuve que l'autre n'était plus d'actualité, je ne savais pas ce qu'ils voulaient entendre de plus !

- Et puis techniquement, c'est un peu moi qui ai porté le coup la première... j'étais certaine qu'elle avait capté mon petit manège de ne pas répondre à sa question. Mais ils le méritaient. C'est de la légitime défense de répondre à la provocation, me justifiai-je. Je n'ajoutai pas toutefois que c'était souvent arrivé ce genre de trucs, de frapper ceux qui me faisaient chier, avant de mettre un pied à Poudlard – et aussi certes, mais ça comptait pas, et quand même moins souvent, un peu plus ces dernières semaines d'accord, mais c'était toujours justifiable ! Et puis c'était tellement plus facile que les mots, y'avait pas de manière, je préférais. Mais voilà je doutais qu'elle prenne bien ce genre de vanterie, alors j'allais m'abstenir, hein, même si jusqu'à maintenant, elle était cool, ça aussi ça pouvait être des apparences. J'en connaissais un rayon en la matière, après tout...

Alors, est-ce qu'elle allait rentrer dans mon jeu ?
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Ruby Standiford-Wayland


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MessageSujet: Re: Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S]   Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S] Icon_minitimeVen 6 Juil - 15:34

Taylord eut un soupir lorsque j’évoquais les garçons et elle leva presque les yeux aux ciels. J’avais vu juste, les trois gryffondors n’avaient pas l’être d’être des flèches et revenir sur l’incident était périlleux : la jeune fille n’avait visiblement pas très envie de se pencher sur tout ça. Je pouvais comprendre sa réaction parce qu’au final moi non plus je n’avais pas eu très envie de parler de mes problèmes lorsque j’en avais eu. Et la tempête passée, je ne voulais toujours pas en remuer l’écume. Alors à mon avis la Gryffondor était loin d’être prête à discuter de tout ça car à mon avis elle était en plein milieu du déluge. Les signes ne trompaient pas, j’en étais sûre. Comment pouvais-je les voir ? Parce que je les connaissais et que j’étais observatrice d’une manière générale. Si je pouvais déceler le bonheur et l’euphorie cachée derrière un sourire, je pouvais également voir les mensonges et le doute dans la manière de se tenir ou de rire. J’entendais lorsque cela sonnait faux parce que j’avais moi-même mis ce masque auparavant. Et avoir un éclat au milieu de la débandade intérieure, j’en connaissais le son, c’était comme une craie sur un tableau.

- Que des conneries.

Elle secoua sa main dans l’air, appuyant ses paroles qui voulaient bien dire que tout ça n’avait pas d’importance. Elle faisait comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes… Alors comment pouvais-je voir que la Miss était en pleine tempête ? Outre les observations que je m’étais faite dans mes carnets bleus, nourris de rumeurs et de faits et gestes diverses que j’avais remarqué, la voir là me suffisait. Sa fatigue était physique : elle avait perdu du poids d’après le creusement de ses joues. Ses nuits, agitées de soirée et de mauvais rêve vu ses cernes et ses ongles légèrement sales. Même ses cheveux étaient légèrement ternes et plats, signe qu’elle les coiffait à la va vite entre deux heures de sommeil récupérés sur un banc durant la pause du déjeuner. C’était ces quelques petits détails qui me donnaient l’impression globale que Taylord n’avait pas un rythme de vie très sain malgré cet air fier qu’elle continuait d’afficher en toute circonstance. Je me doutais bien que ce n’était pas une Gryffondor pour rien et qu’elle n’était pas prête de s’avouer vaincue. Je souris malgré moi face à sa force de caractère que j’admirais car au fond je n’étais pas sûre d’avoir eu la même à un certain moment.

- Des conneries assez importantes pour que tu lui foutes un poing tout de même… Dis-je avec un petit rire.

Parce qu’autant lui montrer que je n’étais pas là en ennemie, mais plutôt pour l’aider si elle le désirait. Je savais très bien que nous ne vivions pas dans un film Hollywoodien où deux inconnus se confient sur leurs vies respectives avant de pleurer dans les bras de l’autre. C’était un peu la vision des choses d’Ophelia ou même parfois, et je l’avouais à contre-cœur, de Prudence. Moi, la vie m’avait appris les choses différemment et pour y avoir été, je savais que l’on ne confiait pas ses histoires ainsi. Parce que partager sa peine n’allégeait pas toujours son fardeau bien au contraire. C’était comme donner un morceau de bombe à l’autre, quelque chose de nocif et nauséabonde qui vous dégoûtait pour le reste de votre vie, du moins dans mon cas c’était clairement ainsi que l’on pouvait voir l’incident. Alors je n’en voudrais pas à Taylord de ne pas parler de Chuck et tout ça, voir même de chose dont je n’avais pas la moindre idée : ses peines étaient les siennes et je n’allais pas venir les troubler sans sa permission.


- Laisse tomber, c'est juste pas l'jour.

Est-ce que récemment, ça avait été le jour une fois ? Pensai-je pour moi-même. Je savais que Taylord n’avouerait pas cette faiblesse en bonne Gryffondor qu’elle était. Qu’est-ce qu’elle voulait vraiment dire ? C’était sûrement une journée où rien n’allait et j’avais déjà vécu ce genre de chose, comme chacun il me semble. Les matins où l’on se lève en sachant très bien que notre journée va être pourrie mais qu’on ne peut rien faire à part s’en prendre plein la figure en silence. En général, c’était crescendo : ça commençait par un devoir oublié avant de finir par une retenue ou une bagarre. Et les soucis s’empilaient au fil des heures… J’approuvais d’un signe de tête sa phrase sans rentrer dans les détails. Si elle ne voulait pas répondre, que pouvais-je bien y faire ? Je n’allais pas lui donner du thé et des chocogrenouilles avec un air compatissant, non. C’était visiblement ainsi qu’elle voulait jouer, alors j’allais continuer mes questions supposées innocentes l’air de rien. Même si au fond je crois que la jeune fille n’était pas stupide et voyait très clair dans mon jeu. Mais je voyais également dans le sien, alors ne pouvions nous pas continuer ?

- Ma tronche à dû les faire marrer. C'est cool, au moins, je saurais dans quoi me reconvertir si je rate ma vie...

Au final, elle relançait tout de même la chose ! Je sentais qu’elle avait besoin d’expulser des mots qui ne pouvaient pas sortir car elle ne savait elle –même pas comment les ordonner. J’avais cependant vu juste, la base de toute cette histoire n’était que des moqueries malsaines qui provenaient probablement de Chuck ou du récent comportement de Taylord. Les gens étaient parfois cons et prenaient un malin plaisir à vous rappeler que ça ne va pas, car ils ne saisissaient pas tout ça. La douleur, l’incompréhension, la colère aussi… Pour eux, vous êtes simplement quelqu’un qui a vécu un sale moment et ne sait pas comment y faire face. Pire, vos réactions sont amusantes parce que vous démarrez au quart de tour. Petite à l’école, j’avais déjà eu à faire à des garçons comme ça qui aimaient bien pousser le vice. En grandissant, vous croyez qu’ils allaient s’améliorer ? Bien sûr que non. Et ne vous inquiétez pas les filles aussi savaient y faire : mais au lieu de rire ouvertement elles le faisaient à la dérober, critiquant vos cernes et la manière dont on vous a jeté comme une vieille chaussette.

- Les mecs sont cons parfois, mais je crois que je ne t’apprends rien.

J’avais parlé avec un ton diplomate mais au fond, je faisais directement référence à Chuck presque malgré moi. Je n’allais aborder ce sujet de manière explicite mais au fond, je voulais lui montrer que je savais et que je compatissais. J’imaginais deux minutes Hadrian se comporter de la sorte avec moi et je retenais un frisson : je crois aussi que j’aurais eu envie de le découper à la machette. Mais le fait est que je ne savais vraiment les détails du comportement de Chuck et je ne pouvais que deviner au travers des dires et des rumeurs. Comment Taylord vivait-elle que sa vie soit étalée de la sorte ? Je doutais que cela lui plaise dans tous les cas.

- Et puis techniquement, c'est un peu moi qui ai porté le coup la première... Mais ils le méritaient. C'est de la légitime défense de répondre à la provocation.

Oui je le savais, je l’avais vu. Mais je n’arrivais pas lui reprocher cela et décidais d’oublier mon rôle de préfète un instant car je savais très bien qu’elle avait des raisons… Même si elle savait que son acte n’avait pas été raisonnable, c’était probablement sa manière de se calmer à elle. Et si j’avais dépassé ce stade depuis quelques années, il restait douloureusement familier.

- Je vais pas te faire la connerie de discours sur la violence ne résout rien et tout ça, je te comprends. J’eus un petit soupir. Je n’avais trop envie de parler de tout ça et de toute manière, Taylord ne se doutait probablement de rien pour mon sujet : j’étais bien trop souriante et sereine actuellement pour que l’on puisse deviner mes anciens troubles. Anciens d’ailleurs était un bien grand mot… Mais honnêtement, je sais que ça détend pendant un certain temps quand on est… Pause. Sur les nerfs. Mais ce n’est pas une solution à long terme, même si je crois que tu en es consciente.

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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S]   Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S] Icon_minitimeDim 8 Juil - 15:33

- Des conneries assez importantes pour que tu lui foutes un poing tout de même…

Ses paroles résonnèrent un moment à la fois contre les rambardes du pont, car mis à part notre présence, tout était calme et redevenu silencieux, mais aussi contre les parois de mon crâne, sans que je n'en réponde rien dans un premier temps. J'étais certaine que leurs rires n'étaient innocents. Ils ne l'étaient jamais et ce n'était pas parce que nous faisions partie de la même maison que nous devions nous apprécier pour autant. Alors qu'à la base, on était répartie selon nos caractères, notre façon d'agir... donc dans un sens on était censé se ressembler, ne serait-ce qu'un peu, mais assez pour que tout le monde puisse s'entendre au sein de la même salle commune. Et pourtant, en cet instant, je me sentais nettement plus proche de Ruby que des trois autres qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Mais même sans ça, quand on y pensait, ça avait toujours clashé avec Chuck quoi qu'on en dise, alors...

Stephen, Scott, Elliott, et à présent Ruby, car même si ce n'était qu'une première impression la concernant, je n'étais pas d'humeur à lutter contre quoi que ce soit maintenant, alors que j'avais passé la journée à me battre au sens figuré du terme comme au propre. Il y avait des hauts et des bas, mais dans l'ensemble, c'était quand même bien plus souvent vers le haut, et j'en venais à me demander si finalement le choixpeau ne s'était pas trompé dans son choix le jour où je l'avais posée sur ma tête...

Ouais ben leurs histoires de maison, de toute façon, ça aussi c'était des conneries. Pas étonnant qu'il y ai des problèmes après – classé des gens par catégories, c'était le meilleur moyen ensuite pour les monter en groupe les uns contre les autres, et ensuite on s'étonnait que la plupart des Serpentard était de la soit disant mauvaise graine. Ne s'étaient-ils jamais posé la question de savoir d'où est-ce que venait vraiment le problème ?
Apparemment pas.

- P't'être, répondis-je avec la même désinvolture qu'auparavant, ce qui allait peut être, l'agacer. Car ça passait souvent pour du désintérêt, alors que ce n'était pas forcément le cas, et qu'ici, c'était plus de la lassitude, que de volontairement paraître désagréable à ses yeux. Mais après, qu'elle pense ce qu'elle voulait. Je n'avais pas envie de me justifier. En fait, j'avais avais assez de me justifier tout court. Oui, c'était important, même si je n'allais sûrement pas le lui dire. Ou du moins pas aussi directement. Pas pour eux, c'est sûr. Conclusion : pour eux c'était des conneries, et basta.

Que dire de plus ? On pouvait rester là encore longtemps, en silence, et la Serdaigle finirait par en avoir assez et partirait. Moi, tant que j'étais ici, je n'avais pas à affronter de nouveaux les regards insistants des élèves qui se trouveraient dans la salle commune à cette heure-ci – j'y répondais toujours avec la même hargne dissuasive, comme si mes yeux avaient à eux seuls le pouvoir de lancer des éclairs qui les transperceraient tous en plein cœur, mais ça suffisait pour que la plupart détourne le visage, et il était hors de question que je perde de ma superbe. Au contraire, ma fierté s'en était retrouvée doublé, comme si j'avais des choses à prouver, et c'était assez paradoxal, parce que si parfois ça ne m'aurait pas dérangé qu'on m'oublie un peu, surtout à cause de ce qu'il s'était passé récemment, et qui me mettait inévitablement dans la position de faiblesse ; je voulais aussi me montrer sous un meilleur jour à chaque fois, comme si au lieu d'être ébréché, mon honneur s'en était ressortie plus fort encore.

Mais pas tout de suite, car alors, il faudrait que je me pare de nouveau de ce costume encore un peu trop grand pour moi. Je préférais parler, même si c'était de tout et n'importe quoi, même si c'était des bêtises, même si c'était rien que des conneries.


- Les mecs sont cons parfois, mais je crois que je ne t’apprends rien.


Malgré moi, je souris. Elle venait de mettre en avant quelque chose qui me laissait un peu perplexe, parce que durant toute mon enfance, je m'étais toujours mieux entendu avec les garçons qu'avec les filles, parce que justement, ils faisaient moins de chichis, se prenaient moins la tête pour des choses complètement futiles, et puis plus simplement, j'avais toujours préféré patauger dans la boue en me prenant pour un cheval qui échappait à une quelconque menace, que de brosser gentiment les cheveux blonds d'une poupée Barbie, dans une chambre rose et pleine de paillettes.
Et au passage, ma chambre n'avait jamais été rose et pleine de paillettes.

Mais alors, pourquoi est-ce que fallait-il que tout cela change lorsqu'on entrait dans l'adolescence ? Et d'ailleurs, pourquoi est-ce qu'on devait passer par cette étape stupide, j'aurais préféré devenir adulte tout de suite, puisque ma naïveté, on me l'avait arraché sans me demander mon avis. Les garçons de l'adolescence, ils ne ressemblaient en rien à ceux qui vous tendaient la main gentiment pour vous proposer de courir dans la poussière sans aucune arrière pensée.

- Seulement parfois ? La narguai-je. Je voulais faire comme elle, et essayer de prendre le chose du bon côté, avec l'angle de la rigolade, mais la réalité était que c'était loin d'être aussi facile, alors que Ruby, elle, le faisait sans même s'en rendre compte. Elle était si proche pourtant, mais elle me semblait à présent bien loin l'époque où je tentais de défendre Carlton auprès de Scott, Lilian, ou même Stephen. Quoi qu'il arrive, il fallait toujours qu'on en revienne à lui, à croire que même lorsqu'il n'était plus là, il faisait en sorte de planer au dessus de ma tête pour bien me rappeler que je pouvais faire tout ce que je voulais, ça ne changerait rien.

Et puis la légèreté finit par dévier. Forcément. C'était bien caché là aussi, mais c'était inévitable. Et je ne savais pas si j'avais envie d'entendre ce qui allait suivre.


- Je vais pas te faire la connerie de discours sur la violence ne résout rien et tout ça, je te comprends.

Tiens, il y avait comme une sensation de déjà vu. Il y avait eu un moment où je faisais tellement tout ce que je voulais sans me soucier du reste – c'était un peu tout le temps, mais disons qu'à cette période là, ça avait été plus prononcé – que ma mère avait voulu m'inculquer deux trois trucs dans cette idée, alors qu'elle même avait le sang chaud ; bien sûr, j'avais trouvé à redire et mon père s'en était mêlé alors que lui à l'inverse était patient à l'extrême. Donc je l'avais tout de suite moins ramené, parce qu'il avait quand même un petit côté flippant lorsqu'il s'énervait.

- En attendant, y'a que ça qu'ils comprennent, grommelai-je entre mes dents, parce qu'ils se comportaient tous pareil pour imposer leur loi. Du coup, il fallait parler le même langage qu'eux pour se faire entendre, et même avec ça, j'avais vu que ça ne marchait pas toujours. Pire qu'un casse tête.

Qu'est-ce qu'elle comprenait, exactement ? Elle disait ça juste pour la forme, ou.. ?


- Mais honnêtement, je sais que ça détend pendant un certain temps quand on est… Sur les nerfs. Mais ce n’est pas une solution à long terme, même si je crois que tu en es consciente.


- Parler bien gentiment comme on l'fait là, ça résout rien non plus
, elle voulait bien faire, je m'en rendais compte, mais j'avais l'impression que quoi que je fasse, ce n'était jamais la bonne option, et pourtant, il n'y en avait pas quinze mille à choisir. Et puis, c'était pas comme si j'avais pas essayé en plus. J'avais même fait plus qu'essayer, mais là encore, je ne pouvais que me taire, parce que ça aurait avouer. Il ne fallait pas, il ne fallait pas, il ne fallait pas... Alors à moins qu'on fasse tous les autruches, j'suis pas sûre qu'il y ait vraiment d'solution. A moins que tu en aies une à proposer ?

Dis toujours, mais ça n'allait pas changer grand chose.
« Je sais que ça détend pendant un certain temps, quand on est sur les nerfs. »

J'eus une pensée bête. Très très bête, et même tellement bête qu'elle en devenait presque possible. Ça ne servait à rien de toute façon de ne pas penser à Chuck, parce que plus je m'y évertuais, plus j'y songeais, comme si le fait de se dire « n'y pense pas », inversait automatiquement le truc. Et puis le moindre, mot, le moindre geste de qui que ce soit, immédiatement je les calquais sur lui pour faire mes propres interprétations... Ce que venait de prononcer Ruby, c'était comme de sous entendre que Chuck était brusque envers moi pour se calmer, comme on le fait avec un punching-ball, et ce n'était pas une comparaison très sympathique.

- Qu'est-ce que tu sais ?
Lâchai-je brusquement, changeant d'avis à propos des rumeurs. Je savais qu'on ne pourrait pas les changer et que la plupart avaient-dû être enjolivées. Mais après tout, autant savoir à quoi s'en tenir. Je ne voulais pas me donner de l'importance ou quoi que ce soit, en disant que c'était sur toutes les bouches de l'école, parce qu'il devait bien y en avoir qui n'en avait rien à faire de ses minauderies, mais j'avais quand même cette impression que tout le monde était plus au courant que ma propre vie que moi moi même, et malheureusement, ça je ne pouvais rien y faire. Alors si je pouvais juste savoir ce qu'il se racontait... Enfin, euh, tu vois... ajoutai-je plus maladroitement, il paraît qu'il y a des trucs qui se disent en ce moment... et j'espérais qu'elle voyait, car il y avait toujours le risque que non, que je me fasse prendre à mon propre piège, et que je doive lui révéler moi même que j'avais eu le rôle de la fille qui s'était faite plaquée et qui ne pouvait rien faire pour changer la donne. Le rôle de la cruche dont on ne pouvait pas se décoller, même si je faisais tout ce que je pouvais pour m'en défaire et garder la tête haute.

Surtout que la nouvelle révélation que je venais de tirer à propos de Carlton, même si bon nombre aurait trouvé cette élucubration complètement stupide et que je me faisais des films toute seule, pour le moment, le faisait juste baisser un nouveau cran des mon estime. Si c'était possible.
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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
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MessageSujet: Re: Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S]   Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S] Icon_minitimeMer 11 Juil - 19:32

Ma remarque sur les raisons de cet échange mouvementé fit naitre une expression lasse sur le doux visage de Taylord et pendant un instant elle resta là, les yeux dans le vague, à réfléchir. Moi, je restais contre la rambarde sans dire un mot. Je crois qu’au fond, je comprenais un peu ce qu’elle ressentait, cette espèce de fatigue qui s’insinue dans vos veines et vous pousse à bout. C’est l’incompréhension, la révolte, la peur, toutes ses choses qui se glissent en vous et font douter même les plus forts. Car j’étais certaine que si la Miss était à Gryffondor, ce n’était pas seulement pour sa –visiblement- grande gueule. Y avait un truc plus profond, et si j’ignorais à peu près tout de sa vie, j’avais déjà vu dans ses yeux cette petite lueur qu’ont les gens fiers. Mais là face à moi, assise sur le sol, elle avait plus l’air à bout de nerf qu’autre chose. Et ce n’était donc pas facile de l’approcher car je la sentais prête à exploser à tout moment : mais c’était une bombe dont j’ignorais la nature. Pouvait-elle fondre en larme ? S’enfuir en criant ? S’énerver sur moi ? Je n’en savais rien et j’avais cette horrible impression de marcher sur des œufs. Et moi et mon besoin de contrôler tout autour de moi prenions un coup parce que pour une fois je doutais de ce que je devais faire.

Je tentais de me remémorer tout ce que j’avais pu écrire sur Taylord dans mes petits carnets bleus. J’étais sûre que son nom apparaissait sur certaines pages mais maintenant que j’étais sous la vraie en chair et en os, j’étais légèrement démunie. Parce que je connaissais plus la théorie que la pratique dans les relations humaines. Peu à peu j’avais fini par comprendre que connaitre les moindres détails sur la vie des autres n’amenait pas forcément une meilleure approche. Parce que nous étions imprévisibles, tout simplement. J’avais beau savoir que Prudence ne prenait que des tartines de confitures sans beurre au petit déjeuner parce que c’était meilleur pour sa ligne, cela ne m’aidait pas toujours à comprendre comment la jeune fille fonctionnait ! Et même si je pouvais me faire une idée en étudiant ses relations avec les autres, il y avait toujours les détails qui m’échappaient et qui m’échapperaient constamment avec mes amis comme avec les inconnus. Pourtant, tout en sachant qu’il existait toujours une part de mystère dans autrui, je ne cessai de noter dans mes petits carnets bleus chaque chose que je remarquais, aussi infime soit elle. Je tentais de me replonger mentalement dans mes notes, visualisant les petites pages couvertes de gribouillis. Je crois bien avoir noté une phrase de Lizlor concernant Taylord. Oui, il me semblait qu’elle évoquait elle et Stephen –d’une manière détournée, comme à chaque fois que la jeune fille abordait le sujet Fray. Oui, il l’aidait beaucoup d’après Liz même si… Scott ne voyait pas ça d’un très bon œil.

J’essayais de remettre tant bien que mal les pièces du puzzle dans ma tête. Les rumeurs allaient vite ici et je préférais me fier à ma propre personne. Que savais-je de Taylord ? Elle… Elle était sortie avec Scott McBeth ça, j’en étais sûre parce que je l’avais vu. Et elle était toujours avec une certaine Haruhi mais maintenant que j’y réfléchissais je ne les avais plus vus ensemble depuis un petit moment. Il y avait Stephen d’après Lizlor, et je savais également que Lilian et elle ne se parlaient plus. Pas la peine d’être un génie pour remarquer les regards que lui lançait la Sirène en rentrant dans la grande salle. Mais croyez-moi, la Miss Gryffondor savait y répondre. Tout ça ? A cause de lui, de Carlton. Je ne connaissais pas ce type mais déjà j’avais une sorte d’animosité envers lui. Probablement parce que je le voyais de loin enchaîner les conquêtes et que cette attitude chez les hommes me déplaisait. Lui et la sœur Easter avait formé un couple très en vue à une époque jusqu’à qu’il la plaque pour « être un peu seul ». Du moins, c’était ce qu’Hadrian m’avait raconté. Il m’avait également glissé que tout ça, c’était un petit manège pour se choper Taylord et visiblement ça avait bien fonctionné. Les ragots le murmuraient déjà mais lorsque Chuck plaqua –d’après les rumeurs encore une fois- la jeune fille, aucun des deux ne démentirent plus les bruits de couloirs sur leur ancienne relation. Mais ils faisaient simplement comme si ils ne se connaissaient plus, en fait.


- P't'être. Pas pour eux, c'est sûr.

Alors pour elle, ça comptait ? Je fis un léger signe de tête, signe que j’approuvais ce qu’elle venir. Je n’osais pas encore poser plus de questions et de toute manière, je doutais qu’elle y réponde. Taylord semblait être moins directe lorsque l’on s’approchait des problèmes, et elle utilisait des détours pour s’expliquer. Elle n’avait pas l’air de vouloir rentrer dans le vif du sujet et je la comprenais. De toute manière j’étais sûre qu’elle avait une meilleure amie sur qui compter quelque part, une qui savait exactement comment la conseiller. Cependant, je n’étais pas prête à abandonner le combat : j’étais décidée à rester là tant que la jeune fille en verrait l’utilité. Car elle aurait pu partir depuis bien longtemps, voir simplement ne pas réagir à mon intervention. En ce moment même elle pourrait trouver un prétexte pour partir : nous n’étions que deux inconnues l’une pour l’autre de toute manière. Et pourtant elle restait là et répondait vaguement à ses questions tandis que je voyais qu’elle voulait dire plus, tellement plus. Des choses qui se disputaient dans son esprit et qu’elle-même ne devait savoir formuler. Je la comprenais, je la comprenais vraiment sur ce coup.

- Seulement parfois ?
- Ne sois pas si dure tout de même. Répliquai-je avec douceur.

Je joignis mon sourire au sien. Oh, elle y allait fort quand même. Du moins, j’avais finis par m’écarter de ce jugement trop généraliste que j’avais des années de cela. C’était drôle de voir l’évolution. J’avais hais les mecs, tous sans exception ni explication pendant de longues années après l’incident. Et puis j’avais débarqué à Poudlard et j’avais fini par comprendre qu’ils n’étaient pas tous comme Lui. Qu’ils ne me voulaient pas tous du mal. Bien sûr que je ne saisissais pas toujours complétement leur manière de fonctionner et parfois j’avais toujours cette réticence envers eux. Mais au fur et à mesure des rencontres, je revoyais mon jugement précédemment erroné. J’avais commencé petit, avec simplement des amitiés comme celle que j’entretenais avec Jay. Je me voyais encore lui parler le soir du bal, la tête nichée sur son épaule. A ce moment-là, je sentais encore quelques frissons qui me tiraient vers l’incident, mais ils avaient disparu au fil des conversations. Et puis maintenant, tout simplement, j’avais Hadrian. Et ça c’était toujours quelque chose qui me paraissait irréaliste et pourtant… Pendant un instant, je m’imaginais plaquée comme l’avait visiblement été Taylord. Automatiquement, mes poils se hérissèrent et je secouais la tête pour me sortir l’idée de la tête.


- En attendant, y'a que ça qu'ils comprennent.

Ah ça, c’était autre chose. C’est vrai que parfois pour gagner le respect des mecs se montrer forte physiquement, ça en jetait. Mais ce n’était qu’un moyen superficiel et au fond, la Gryffondor le savait très bien. Cependant, je vis doucement le doute s’insinuer dans ses yeux : probablement parce que je lui avais d’une manière détournée montré que moi aussi, j’avais vécu ça. Et je crois qu’elle ne le comprenait encore qu’à moitié.

- Parler bien gentiment comme on l'fait là, ça résout rien non plus. Alors à moins qu'on fasse tous les autruches, j'suis pas sûre qu'il y ait vraiment d'solution. A moins que tu en aies une à proposer ?

J’eus un petit sourire en coin. Elle n’avait pas totalement tort au final. Mais je ne voulais pas lui faire la morale sur la violence car elle ne comprendrait que d’elle-même les conséquences. Et si ça prenait du temps, tant pis, c’était un problème strictement personnel. Peu importe ce que je vous conseillerons les autres, lorsque vous êtes dans certains états, vous n’écoutez que vous.

- Si tu les laisses parler, ils finiront par se lasser mais… J’hésitais puis, d’un ton qui se voulait amusé, continuai. Je crois que je les défigurerai avant aussi alors bon.

Je lui adressai un petit clin d’œil. Je jouais la carte de la compréhension même si au fond, j’avais un peu dépassé le stade de la violence pour tendre vers celui de l’indifférence. Je puisais aujourd’hui ma force autre part. Dans Lizlor, dans Hadrian, et cela me permettait de laisser de côté ce qui pouvait me chiffonner et me faire sortir de mes gongs. Au pire, lorsque cela arrivait, je me contentais de ranger ma chambre de fond en comble et de toute réorganiser et nettoyer. Pour m’occuper l’esprit, parce que c’était mon tic lorsque ça n’allait pas. Mais le dire à Taylord ? Pas question, personne ne le savait celui-là. Bien que beaucoup s’en doutait…

- Qu'est-ce que tu sais ? Enfin, euh, tu vois... il paraît qu'il y a des trucs qui se disent en ce moment...

Ah. Je ne m’étais pas attendue à ça, je devais l’avouer. Elle avait lancé sa première réplique avec pleine de convictions, et la seconde en bredouillant presque. Je savais que sa curiosité lui faisait peur et j’hésitais un instant.

- Tu veux quoi, les bruits de couloirs ? J’eus un petit sourire. Parce que moi, j’analysais tout ce qui me tombait sur la main et je ne voulais pas effrayer Taylord en lui dévoilant tout ça. Parce que les informations que je récoltais, les trois quarts de l’école ne les avait pas à mon avis, alors ce n’était pas la peine de l’inquiéter. Tentant d’être douce, je commençais hasardeuse. Les rumeurs sont toutes les mêmes globalement. T’as plaqué Scott pour Lui. Lui, Lilian pour toi. Et après… Je devais lui dire que les rumeurs voulaient qu’il l’ait plaquer après avoir « tirer son coup » ? Les mots restèrent accrochés au bord de mes lèvres et puis finalement, je me décidai. Je préférais être honnête avec elle. Il l’a fait, il t’a rajouté à la collection de ses trophées et il est parti.

Bon, ça c'était fait. Maintenant... Je tentais le tout pour le tout. D'un murmure tout doux, je finis par lui demander.


- C'est vrai, n'est-ce pas ?

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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S]   Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S] Icon_minitimeSam 21 Juil - 0:44

C'était un peu déstabilisant de voir Ruby rester calme à mes remarques, comme si elle n'en tenait pas rigueur, et en cela elle me faisait un peu penser à Scott. J'essayais de retenir ma colère tant de bien que de mal, surtout parce que je savais que ce n'était pas sur la bonne personne que j'étais en train de porter des reproches – heureusement, elle ne les prenait pas au pied de la lettre. Après tout, elle n'y était pour rien, bien que ce soit plus fort que moi, parce que la nervosité n'était pas encore tout à fait retombée.

- Si tu les laisses parler, ils finiront par se lasser mais… Je crois que je les défigurerai avant aussi alors bon.

La patience, pour ce genre de choses, n'avait jamais été mon point fort. C'était toujours ce qui les avait étonné, mes parents, mon oncle, ma tante... Avec les animaux je m'en sortais bien pourtant, et je pouvais rester des heures en leur compagnie pour essayer de les comprendre, de saisir un instant leur attention, et même si le résultat était souvent minime et ne venait qu'au terme d'un dur travail sur soi, ça me suffisait largement, et ne me donnait que plus envie de renouveler l'expérience le lendemain. Pourquoi ça ne pouvait pas être pareil au quotidien ? De trop nombreuses fois, j'avais pensé que je m'entendais de toute façon bien mieux avec les chevaux qu'avec les autres garçons et les filles de mon âge, et plus ça allait, plus il apparaissait que ça resterait ainsi.

Les sous entendus de la Serdaigle commençaient à être de plus en plus nombreux, et tout dans sa voix, malgré le ton de la rigolade, montrait que ça sentait le vécu... plus ou moins similaire ? Comme ça faisait plusieurs fois qu'elle l'évoquait, sans le dire clairement toutefois, j'avais envie de lui poser la question pour en savoir un peu plus, mais n'osais pas franchir le pas, parce que si elle ne s'était pas expliquée sans détour, c'était forcément qu'il y avait une raison, et donc qu'elle n'avait pas envie de m'en faire, alors que c'était la première fois que nous avions un échange. Ce que je comprenais tout à fait puisque j'étais la première à faire pareil, et c'était donc une réaction que je jugeais tout à fait respectable. Et puis la dernière fois que j'avais posé des questions, dans l'espoir d'obtenir des semblants de réponses, j'avais vu où est-ce que ça m'avait mené...

- Ouais, un ragot en remplace un autre, c'est bien connu
, soupirai-je mais je n'arrivais sûrement pas à m'en réjouir – c'était une mentalité que je n'arrivais pas à adopter, colporter tout un tas de trucs au détriment d'autres... Je préférais quand les choses étaient claires, et quand parfois je tournais autour du pot quand il s'agissait de quelque chose de personnel me concernant surtout, lorsque j'avais des comptes à rendre avec quelqu'un, je n'y allais pas par quatre chemins. Non seulement quand c'était comme ça, on nous mettait sur la lumière des projecteurs alors qu'on en avait aucune envie, mais on revenait dans l'ombre tout aussi vite, sans jamais avoir existé. Mais bon, ça faisait longtemps que j'étais sur les feux de la rampe, est-ce qu'un jour on allait un peu se décider à me laisser tranquille ?!

Le problème, c'est que je ne savais pas vraiment ce qu'on disait de moi. C'est sûr que lorsque c'est pour faire des compliments, on y est jamais insensible, même s'il y a plusieurs degrés de le montrer ensuite, et dans ce sens, ça marche toujours bien. Mais dès que ça devenait un peu moins rutilant... Dans les couloirs, ou entre deux cours, je m'efforçais toujours de ne faire attention à personne, de n'écouter personne, même si ce n'était pas toujours assez pour se rendre compte de certains regards un peu trop insistants que les élèves de troisième année avaient du mal à masquer. Je me fichais bien de ce que pensais les autres, mais là, je ne savais même pas quel était leur état d'esprit et c'était sûrement ça qui m'avait pousser à interroger Ruby plus ou moins malgré moi. D'où était-ce parti ? La salle commune des Gryffondor, pas de doutes, mais peut être aussi de Carlton - je ne le voyais pas en parler de lui même, car se vanter de s'être pris une torgnole parce que c'était le dernier des imbéciles, ce n'était pas son genre, mais que ça n'avait cependant pas être bien difficile d'occulter ce genre de détails pour renverser la tendance du bon côté, c'est à dire à son avantage. Évidemment qu'on m'interrogeait aussi, et avoir un discours différent aurait été idiot, même si je ne me prêtais jamais au jeu de bonne grâce, ce qui, par contre, avais dû me porter préjudice, et de passer pour la nana aigre de l'histoire. Génial quoi. Mais après, chacun était libre de sa propre interprétation, et ça ne m'aurait pas étonnée que les faits aient été enjolivés, pour avoir plus de choses à raconter.

J'en venais à la conclusion que ne pas savoir, me rendait encore plus vulnérable, et ça aurait été le dernier coup porté par Carlton, qui serait déclaré vainqueur, et ça, j'avais du mal à m'y faire. D'où l'intérêt de se tenir au courant.

Après, pourquoi questionner Ruby, qui après tout pouvait me dire elle aussi tout ce qu'elle voulait, ou bien quelqu'un qui m'était plus proche ? Peut être parce que justement, je ne savais même plus vers qui me tourner pour ça ; pas à Chuck, parce que justement, ce qui n'allait pas, c'était Chuck lui même. Ensuite, je l'avais bien remarqué, à l'inverse du reste, que Lilian, malgré son apparente indifférence à mon égard, me lançait parfois des regards mauvais qui ne présageaient rien de bon, lorsqu'elle pensait que je ne la voyais pas, mais à quoi bon lui expliquer encore que je n'avais jamais voulu tout ce qu'il s'était passé, et que n'avais jamais cherché à lui mettre des bâtons dans les roues. Je savais qu'elle n'en avait que faire. Ça faisait des mois que ça durait, et ce n'était pas du jour au lendemain qu'il y aurait du nouveau. Mes pensées allèrent naturellement vers Haruhi, comme ça arrivait souvent en ce moment, avant de me rappeler à chaque fois, que j'étais dans le même cas de figure avec elle aussi, et que de toute façon, je ne décolérais pas. D'amitié, il n'y avait plus, et la confiance était brisée, et je la voyais très bien aller rapporter à son super pote Carlton mes contrariétés, alors non, sûrement pas. Scott, c'était déjà fait, mais par pur respect pour lui et notre passé commun, je refusais d'insister, notre réconciliation était encore bien trop fraîche pour ça. Il y avait bien Stephen, finalement, à qui j'aurais aimé me confier en premier, mais j'étais un peu mal à l'aise avec lui depuis ce qu'il s'était produit dans les cachots, sans arriver à déterminer sur quelle longueur d'ondes nous étions. Et puis il semblait être si occupé, parce que je ne le voyais plus tellement, que je me voyais mal lui raconter quoi que ce soit alors que ça avait l'un de ceux qui m'avait mis en garde. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même. Haley aurait été une personne idéale, mais est-ce qu'elle m'appréciait autant que moi je l'aimais bien, aucune idée, et puis c'était vrai que Chuck m'avait quelque fois parlé d'elle, et tout ce qui se rapportait à lui et bien... ça ne me mettait plus en confiance.

Ce n'était pas mieux quand on y regardait de plus près alors de discuter avec quelqu'un qui n'était rattachée ni de près ni de loin avec les différents protagonistes ?


- Tu veux quoi, les bruits de couloirs ?

Je haussai les épaules très vite, comme si je n'y accordais aucune importance et j'avais désormais les yeux rivés sur le sol, portant une nouvelle fois les glaçons à ma joue. Je sentais que ça allait mieux, mais si ça pouvait ne plus être rouge en retournant à la salle commune...

- Les rumeurs sont toutes les mêmes globalement. T’as plaqué Scott pour Lui. Lui, Lilian pour toi.

- C'est un raccourci un peu rapide ça, lui confiai-je en la coupant presque, sans pour autant en indiquer la raison.

Je me souvenais avec exactitude où presque, des mots que j'avais utilisé dans la tour d'astronomie avec Scott – en général en plus quand c'est la première fois, ce sont des choses que l'on oublie pas, surtout que ça avait été difficile. A ce moment là, j'avais été persuadée qu'il n'y aurait aucun avenir avec Chuck, parce qu'on ne s'adressait plus la parole, à cause de l'une de nos nombreuses disputes là encore. A quelques détails près, c'était un peu ironique de constater qu'aujourd'hui, on en était à peu près au même point. En ce qui concernait Carlton, ça aurait été mentir que dire qu'elle était encore loin de la vérité, puisqu'on en avait nous même parlé tout les deux, mais ici aussi c'était un peu compliqué parce que... oh et puis j'avais même pas envie d'en parler et d'ailleurs, je remerciais intérieurement la préfète de n'avoir dit ni son nom, ni son prénom.


- Et après…

Crache-le, puisque je sais que de toute façon, ce que je vais entendre ne va pas me plaire...


- Il l’a fait, il t’a rajouté à la collection de ses trophées et il est parti.


Je m'y attendais pourtant, parce que j'avais expliqué à peu près la même chose à Scott, il n'y avait pas si longtemps de ça, mais quel était le pire ? Le plus dur ? L'entendre de sa propre bouche, ou de celle de quelqu'un d'autre, de cette réalité qui devenait soudain plus réelle que jamais, parce que ça voulait dire que n'importe qui était en mesure de l'affirmer. Le cauchemar duquel j'avais espéré vainement sortir, je le vivais désormais au jour le jour, je n'avais plus le choix. Il n'y avait désormais plus de place pour un peu de vie privée.

Je m'étais figée durant plusieurs secondes, en appuyant un peu trop fort sur ma pommette et m'en rendis compte. Je posais par terre le contenu de glaçons et passai ma frustration et mon énervement en sortant ma baguette magique, dégageai la glace du tissu et à l'aide d'une simple formule, les fis fondre en un rien de temps, laissant le textile imbiber l'eau. De ce point de vue, c'était tellement facile de disparaître...


- C'est vrai, n'est-ce pas ?

- Il a eu ce qu'il voulait, c'est tout ce qui compte. Tu peux le dire que je suis juste trop conne, je t'en voudrais pas, répliquai-je en répondant en partie, du même coup, à sa question, même si cependant, rien dans sa voix ne présageait qu'elle me prenait pour une énième greluche. Trop conne pour imaginer un seul instant, qu'il y avait eu un semblant de quelque chose entre nous. De toute façon, c'est beaucoup mieux comme ça, lui appris en y mettant plus de certitude. Ça sert à rien de perdre du temps avec des gens comme lui. J'allais devoir m'y tenir et ne plus m'attaquer au premier qui me passait sous la main du coup.

Non je n'allais pas rester dans mon coin en attendant que ça passe ; puisque j'étais sur le devant de la scène, j'allais prendre la situation en main pour l'avoir sous mon contrôle, et leur prouver que je n'en étais ressortie que plus forte, et sans aucune égratignure – que le vrai perdant, ce n'était pas moi, mais bien Carlton. Ça ne m'affectait pas, ça ne m'affectait plus. Il fallait passer à autre chose et vite, et je sentais que j'étais sur la bonne voie.

J'avais lancé le sujet, et pourtant, je ne voulais pas le voir s'éterniser et voulu le conclure. Est-ce que discuté de ça m'avait soulagé, ça restait à voir, mais au moins, j'avais compris plusieurs choses, donc ce n'était peut être pas si mal – même si la main et la joue amochées étaient en trop.

- Ça doit bien être bientôt l'heure de manger, non ?
Dis-je un peu trop soudainement, et de manière beaucoup plus enjouée. Je ne vais pas te laisser passer le repas ici. Là dessus, j'en profitai pour me relever et lisser un peu la jupe de mon uniforme pour la remettre en état et passai mes doigts dans des mèches de cheveux emmêlés. J'avais tout juste fait quelques pas, lorsque je me ravisais. Tu sais quoi ? Tu n'as qu'à partir devant, je dois pas être très présentable, je vais remonter me changer et sauver la misère. Ce n'était pourtant pas mon genre de faire des chichis, même si je prenais plus soin à mon apparence qu'avant. Je décidais de jouer là dessus. On se reverra dans la grande salle, affirmai-je comme si cela ne laissait aucune place au doute, inutile donc de s'inquiéter.

Je partais néanmoins la gorge serrée, parce que je n'avais pas très faim, mais le temps que je fasse un aller retour jusque dans la salle commune ne m'empêcherait pas de manquer le dessert. Et plus encore que le reste, je n'allais pas manquer cette occasion de me montrer, plus vivante que jamais, car j'avais décidé d'être partout – sauf sur le banc de touche.
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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



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MessageSujet: Re: Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S]   Marchons sur des oeufs, avançons sur les braises [R.S] Icon_minitimeJeu 26 Juil - 10:25

Il est vrai que la patience est un art difficile qui s’acquiert difficilement. J’avais moi-même vécue cette période où j’étais telle une bombe prête à exploser à chaque phrase. J’avais été une véritable boule de nerfs complétement ingérable. J’avais pété des assiettes, j’avais frappé dans des murs. Mais pas seulement. J’avais également eu des périodes de vide où je m’essayais dans le coin de mes chambres –j’en avais défilé, des « maisons ». Dans une léthargie complète je restais les yeux dans le vague pendant des heures, perdue et hagarde. Je m’étais d’ailleurs longtemps demandé quelle était l’attitude la plus inquiétante vu de l’extérieur. Honnêtement, si vous accueilliez une fille chez vous, vous la voulez en mode légume ou en mode chien d’attaque ? Les deux options se valaient. Moi, je savais juste qu’il fallait que j’évacue et l’heure suivante je me sentais tellement vide que j’étais presque incapable de faire quoi que ce soit. Ces moments étaient d’ailleurs particulièrement douloureux : assise en silence, mon cerveau se faisait une joie de triturer mes souvenirs et mes peines, juste pour me torturer un peu plus. J’avais longtemps cherché à trouver un moyen d’éteindre la machine, d’appuyer sur un bouton off pour me déconnecter. La musique, la guitare, la course, le rangement… Encore une fois, toutes mes tentatives avaient quelques effets positifs. Mais c’était négligeable.

Alors comment je m’en étais sortie ? Non, la question pouvait se poser autrement. Comment est-ce que je m’en sortais ? Car oui, la galère était loin d’être finie. Ce qui m’avait en partie libéré, c’était d’apprendre que j’étais une sorcière. C’était la pièce manquante de mon puzzle mais en particulier celui de l’incident : comment avais-je réussis à envoyer une faucille dans le crâne de quelqu’un –qui se trouvait être mon père, certes. Une réponse était la seule chose que je voulais, quelque chose qui me permettrait de comprendre ce qui clochait chez moi. Pourquoi parfois, dans des accès de fureur intense, un verre se brisait sans que je le touche ? C’était incompréhensible, du moins jusqu’à ce fameuse été où j’avais reçu la lettre. Je n’avais pas douté une seconde de son authenticité –beaucoup croit à une blague- parce qu’au fond je l’avais toujours senti. Je me souvenais encore avoir lu cette étrange lettre dans ma chambre avant de m’écrouler par terre en sanglot. Du soulagement ? Bien plus. Une véritable libération. J’étais horrifiée de comprendre ce que je portais en moi mais à la fois bien trop heureuse de finalement comprendre. C’était comme si finalement, j’avais sorti la tête de l’eau, j’avais respiré un grand coup pour remettre en marche mes fonctions vitales.


- Ouais, un ragot en remplace un autre, c'est bien connu.

Mais ce n’était pas un vulgaire ragot, là était le souci. Bien sûr aux yeux de tous ce n’était qu’une énième histoire de coucherie, de couple et de dispute, mais pas pour elle j’en étais sûre. Ce n’était pas une banale rumeur qui tournait dans le château car déjà elle était fondée et la plupart le savait car le principal intéressé alias Chuck, s’en vantait pas mal. Oui, d’ici quelques temps on passerait à autre chose : il s’en trouverait une autre ou on trouverait quelque chose de nouveau à se mettre sous la dent. Mais combien de temps tout ça resterait dans l’esprit de la Miss ? C’était là le problème et nous savions toutes les deux qu’elle en était consciente. Ce n’était pas si facile d’oublier et j’avais moi-même rêver de nombreuse fois que mon cerveau puisse balayer les souvenirs comme une rumeur est balayée au fil des semaines parce qu’elle est lassante. Mais la mémoire ne fonctionne pas ainsi : peu importe combien de temps vous ressassez les évènements, les mots et les gestes, jamais vous ne pourrez cesser de le faire. Et même quand, dans les moments les plus sombres, vous supplierez les souvenirs de disparaitre… Ils ne se feront que plus insistants. Rien ne pouvait arrêter ce processus. Si ce n’est peut-être une bonne cuite. Mais le lendemain, tout refaisait toujours surface.

- Oui, les gens vont se lasser.

J’avais parlé d’une voix douce, comme pour rassurer la jeune fille. Au fond, je savais très bien ce qu’elle se demandait : combien de temps ça allait durer cette connerie ? L’histoire, mais aussi probablement la souffrance qui allait avec. Je crois, mais je ne faisais que spéculer, que Taylord souffrait plus de l’incompréhension de la situation. Pourquoi Chuck l’avait-il plaqué ? Parce qu’il en avait marre ? Et pourtant, si la jolie brune s’était entichée de lui, elle avait ses raisons. Il avait dû faire quelque chose de bien au moins… Parce qu’elle, ce n’était pas la première de couverture du Daily Poudlard en général. Elle était sortie avec Scott certes, mais elle était loin d’égaler le nombre de conquête de certaines jeunes filles –pour ne pas citer la sœur d’Hadrian. Je ne comprenais pas trop d’ailleurs ce besoin de toucher tout ce qui bougeait, de toujours être l’objet de l’attention et des désirs. En fait, c’était carrément l’opposé de ce que je recherchais : la tranquillité pour ne pas dire l’anonymat. J’avais vite compris que je ne pourrais pas avoir ce dernier pour un tas de raison : non pas que je me crois populaire et prisée et tout le bordel, mais il me semblait bien qu’on commençait doucement à connaître mon nom. Si j’aimais ça ? Non. Mais les raisons pour lesquelles on me connaissait, elles valaient le coup. Hadrian, préfète, Lizlor, Quidditch. J’en passe et des meilleures.

Et puis Taylord me posa la fameuse question. Qu’est-ce qui se disait sur elle. C’était le genre de moment clef d’une conversation parce que là, j’avais intérêt à faire gaffe à ce que je racontais. Mais d’un côté, je sentais qu’elle avait besoin de la vérité et je n’avais pas envie de lui mentir. Oui, tout le monde murmurait –Chuck lui, fanfaronnait- que les deux étaient sortis ensemble, avaient même couchés ensemble avant que le Gryffondor ne la plaque sans grand remord. Ne me demandez pas pourquoi leur relation était cachée à une époque… Même aujourd’hui, c’était brumeux leur histoire. Je ne voulais pas poser plus de questions pour satisfaire ma terrible curiosité –allez donc parler de Carlton à Hadrian, qu’on rigole deux minutes. Alors je récoltais des informations comme je le pouvais, de temps à autre. J’observais le sourire de Chuck qui sonnait faux, la rage que Taylord ne pouvait contenir. J’essayais de mettre en place les pièces du puzzle mais il y avait un nombre assez incroyable de gens impliqués et je n’en connaissais pas la moitié. Haruhi, une préfète comme moi. Stephen que je ne connaissais que via Lizlor. Scott à qui j’avais rarement adressé la parole. Lilian à qui je n’aurais jamais osé parler de ça. Parce qu’après tout elle avait souffert dans cette histoire. Elle s’était fait plaqué par Carlton… Pour que Monsieur aille faire mumuse avec Taylord.


- C'est un raccourci un peu rapide ça.

Mais les rumeurs étaient ainsi ! Des raccourcis, toujours. On réduisait une histoire entière à une phrase, à un « Il l’a plaqué. » On ne voulait jamais l’histoire au complet parce que c’était trop long et pas assez croustillant. Mais je ne fis aucun commentaire sur ça, je n’avais pas envie de me stopper en cours de route. Parce que c’était déjà plutôt délicat comme situation et je préférais cracher le morceau une bonne fois pour toute. Evidemment, je préférais les sous-entendus et les non-dits parce que lui lancer à la gueule « Il t’a baisée et s’est barré ! » c’était un peu trop… Si vous voyez ce que je voulais dire. Et vous le visage actuel de la jeune fille après ma réponse, ça suffisait déjà pour faire un petit effet… Je me mordis les lèvres, gênée. Mais au fond, je devais savoir si c’était vrai. Mais vu l’expression actuelle de Taylord, je savais que c’était un oui.

- Il a eu ce qu'il voulait, c'est tout ce qui compte. Tu peux le dire que je suis juste trop conne, je t'en voudrais pas.
- C’est lui qui est trop con, pas toi.
Répliquai-je d’une voix presque autoritaire.
- De toute façon, c'est beaucoup mieux comme ça. Ça sert à rien de perdre du temps avec des gens comme lui.

J’approuvai d’un signe de tête. C’était plus facile à dire qu’à faire mais accepter ça, c’était déjà un début. J’espérais, même si je la connaissais à peine au final, que Taylord allait réussir à se relever. Car si en apparence, elle allait bien, n’importe quelle personne qui s’attardait sur son sourire voyait qu’il était faux. Mais pour le moment, elle avait juste besoin qu’on la laisse tranquille. Et me pencher vers elle avec un sourire compatissant n’était pas la solution.

- Ça doit bien être bientôt l'heure de manger, non ? Je ne vais pas te laisser passer le repas ici. Tu sais quoi ? Tu n'as qu'à partir devant, je dois pas être très présentable, je vais remonter me changer et sauver la misère. On se reverra dans la grande salle.

Cette soudaine vitalité me surpris un peu et je vis Taylord s’éloigner avec un demi-sourire. Je ne savais pas si mes confessions lui avaient fait un quelconque bien mais il me semblait que ça l’avait aidé. Ou que ça allait le faire, un jour ou l’autre. Je restais hagarde une seconde puis, sans trop savoir pourquoi, j’appelais brusquement :

- Taylord ! Je courais vers elle qui était déjà à quelques mètres devant et lui fis un sourire en arrivant à sa hauteur. Je t’accompagne. Lui dis-je simplement.

Je n’avais pas envie de rentrer dans des grands discours émouvants. Mais nos salles communes étaient à côté alors j’en profiterais pour poser mes affaires. Et après, je pourrais toujours aller diner avec la Gryffondor. Si elle ne voulait pas de ma compagnie, au pire, elle me claquerait ou me demanderait de dégager fissa. Je faisais confiance à sa franchise sur ça. Mais au fond, je savais que dans ce genre de moment un peu de compagnie extérieure –celle qui ne sait pas, ne juge pas- ça faisait toujours bien.


THE END

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