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"We don't need to fight and cry." |PV|

 
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 "We don't need to fight and cry." |PV|

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Sebastian Hansen


Sebastian Hansen
Élève de 4ème année



Masculin
Nombre de messages : 568
Localisation : Probablement en train de t'aider à faire tes devoirs.
Date d'inscription : 12/03/2012

Feuille de personnage
Particularités: I'm a dinosaur, Rawwwr. *tente d'avoir l'air effrayant*
Ami(e)s: Plutôt des filles. Bien que je ne sois pas encore sûr que Tess puisse techniquement être considérée comme une, vu qu'elle a probablement plus de co... Enfin, bon.
Âme soeur: Désolé Etienne, les lèvres de Casey sont quand même plus douces.

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MessageSujet: "We don't need to fight and cry." |PV|   "We don't need to fight and cry." |PV| Icon_minitimeJeu 8 Nov - 23:29


"We don't need to say goodbye
We don't need to fight and cry
Oh we, we could hold each other tight tonight

We're so helpless
We're slaves to our impulses
We're afraid of our emotions."


Octobre. C’était sûrement l’un des mois que j’aimais le moins dans l’année : la fin de l’été se faisait clairement sentir. L’automne s’installait, la pluie, le vent, les feuilles qui commençait à devenir rougeâtre avant de tomber et de s’amasser le sol… C’était une atmosphère nostalgique que je n’aimais pas trop. Le soleil me manquait déjà, mes vacances d’été en compagnie de Clea assis dans le hamac de ma tante, ou à jouer du piano pendant que ma meilleure amie me regardait en riant. Même aller parcourir les bois avec elle, chose dont je n’étais pas fan parce que je n’étais pas un grand casse-cou, ça me manquait. Maintenant, c’était le retour à Poudlard. Des pierres grises, des nuages… Ce début d’année ne me plaisait pas trop. Déjà il y avait cette histoire avec Maddison qui me prenait la tête, parce que je ne savais pas quoi penser et qu’honnêtement, sa cousine me faisait sérieusement flipper. Ambre Serana avait officiellement matière à être élue la Serpentarde la plus désagréable de la planète et probablement la plus conne aussi. Et dans la série vert et argent, j’avais aussi Daphne qui n’était pas mal : notre dernière rencontre dans la cour de l’horloge, je l’avais plus qu’amer. Ça avait fini par un peu me sortir de la tête, j’avais envie de penser à autre chose. Sauf que pour le moment, je n’avais pas trop d’échappatoire. Aria et moi, ça devait sérieusement étrange. Clea et moi, souvent tendu. Je n’avais pas envie de les embêter avec mes histoires, mes doutes, mes conneries. La seule personne avec qui j’avais envie de passer du temps parce qu’avec elle je ne me prenais pas la tête… Eh bien, je m’étais pris la tête avec elle. Tess.

Je contemplais le ciel grisâtre par la fenêtre. J’écoutais d’une oreille distraite le cours d’histoire de la magie, parce que j’avais la tête un peu ailleurs. A côté de moi, Etienne aussi semblait distrait et se contenter de faire des gribouillis sur son parchemin. Je jetai un coup d’œil au cours de ma voisine de derrière, discrètement. Ah, d’accord. Elle devait avoir écrit environ le quadruple de mes notes. Bon au pire, je trouverais bien un bouquin à la bibliothèque sur la Constitution des Gobelins. Vu la feuille d’Etienne, on allait devoir chercher ensemble de toute manière ! En fait, le Gryffondor était probablement la personne avec qui je passais le plus de temps dernièrement. Il ne me faisait pas chier au moins, et c’était un bon commun. De tous les mecs du dortoir, c’était avec le petit français que je m’entendais le mieux. Son amitié m’avait d’ailleurs été à mieux m’intégrer au sein de notre bande dans laquelle il était très apprécié. Moi, j’avais toujours été plus discret dans le groupe mais peu à peu, je commençais à me faire à la vie en communauté au milieu de Gryffondor. Parce qu’autant vous dire que c’était une aventure de tous les jours car beaucoup avait effectivement les caractéristiques d’un rouge et or : leader, franc, téméraire. Colérique aussi. Bref, autant vous dire que ça pétait souvent. Surtout avec Luke, cet espèce de débile qui se prenait pour le roi que je n’aimais pas du tout. Avec Tess on se riait tout le temps de sa fierté ridicule et de ses manières de fils à papa. Ça me manquait, de rire de ça avec elle.

Depuis notre dispute lors de la fête champêtre, nous ne nous étions plus adressé la parole une seule fois. On se contentait de jouer aux gamins en se lançant des regards noirs du genre « c’toi l’con » mais sans jamais chercher à s’expliquer ou à revenir sur notre engueulade. Personnellement, je maintenais mon point de vue… Malgré tout. Même si avec Daphne, Maddy, sa cousine tarée, bref tout ça, ça allait pas trop… Je refusais de m’adonner à ses conneries de préjugés sur les maisons. Moi, je m’entendais bien avec tout le monde… Généralement. D’ailleurs, c’était souvent ça mon problème. J’aimais bien tout le monde, et tout le monde m’aimait bien. Sauf qu’à force d’être l’ami de tout le monde, on était celui de personne. Je commençais à en prendre conscience, encore plus depuis que je m’étais engueulé avec Tess. Parce que je m’entendais vraiment bien avec elle, plus qu’avec les autres en fait. Il fallait donc que l’une des seules personnes que je considérais comme une véritable amie soit celle avec qui je me disputais, moi qui ne me brouillais jamais avec personne. Jusque-là, on avait compris, j’étais super logique. Bon, ce n’était pas le moment de penser à tout ça parce que ça venait de sonner : pause de midi. C’était toujours celle qui réveillait le plus de monde, parce qu’on avait tous super faim à cette heure-là. Grande salle, me voilà !

Etienne et moi nous installâmes joyeusement à table, devant les assiettes remplies aujourd’hui de pâte à la bolognaise. Et y avait même des cookies pour dessert ! C’était une victoire ! Comme tous les midis donc, nous discutions avec les autres Gryffondors à table, ceux du dortoir et aussi quelques autres filles. Entre rouge et or, on ne faisait pas trop la différence parce que de toute manière j’avais vite compris que la moitié des filles ici étaient bien plus courageuses que moi. Surtout cette fille qui était en face de moi là, une certaine Isobel. Elle me faisait limite peur, parce qu’elle ne mâchait pas ses mots et que face aux mecs, elle se sentait comme à la maison. Mes potes l’adoraient, elle faisait bien partie de la bande même si elle avait un peu la sienne, composée d’ailleurs de temps à autre de Tess… Qui n’était pas là ce midi. En y réfléchissant, je ne l’avais pas vu non plus en cours ce matin. Bon, je la cherchais pas tout le temps hein, mais c’était plus fort que moi, j’aimais bien voir comment elle allait, même de loin. Sauf que là ?... D’habitude je l’entendais toujours gueuler à table, c’était pas le genre discrète et y avait toujours ce moment où nos regards se croisaient et qu’on s’ignorait et se renfrognait. Bref. Malgré moi, je me demandais bien où elle était passée, parce qu’elle n’était pas avec un de ses cousins non plus… Hum.

Ce fût la fameuse Isobel qui coupa court à mes interrogations. Je ne les avais même pas formulés, c’était Luke qui l’avait fait. « Elle est où la Rouquine ? » Mentalement, j’imaginais la réaction de Tess à ce surnom et j’eus presque envie de rire. Elle serait capable de le frapper. En fait, elle n’aurait probablement pas hésité ! Bon sauf qu’en fait, la suite me fit bien moins rire. Isobel expliqua rapidement que visiblement, Tess avait reçu une mauvaise nouvelle et que ça n’allait pas. Elle pleurait quelque part –Tess qui pleure ? D’après l’une des autres filles, ce n’était pas les toilettes mais la tour du pont de pierre. Je fronçais les sourcils. Ma question était la suivante : qui était avec elle ? De toute évidence, la réponse était : personne. Je vous disais quoi déjà moi ? Que les Gryffondors étaient loyaux ? Haha ! Bon, le fait était que ça m’embêtait d’imaginer Tess dans son coin. En plus, je me demandais sérieusement ce qui la mettait dans cet état parce qu’elle n’était pas du genre à se laisser aller pour des bêtises… Et si c’était Cooper ? J’allais pas mentir, ça me mettait de mauvaise humeur de ne rien faire. On était techniquement disputés… Mais bon, ça va, on allait pas jouer à ça toute la vie, non ? J’étais encore énervé contre elle, mais ça ne m’empêcha pas de me lever avant la fin du repas avec un prétexte bidon.

Je traversais le pont de pierre jusqu’au pied de la tour. Je n’allais pas me raviser maintenant ! Tess était probablement là-haut, dans un état un peu incertain. Et ça me mettait moi, dans un état pas très agréable non plus. Pensez ce que vous voulez, dites que je suis une bonne pomme, d’accord. N’empêche que voilà, Tess ça avait été ma pote, ça l’était sûrement toujours, enfin je savais pas trop et c’était pas le moment de refaire les questions existentielles de ma vie ! Je montais les marches doucement avant d’atteindre le sommet… Où se trouvait effectivement une petite tête aux longs cheveux roux en bataille, roulée en boule contre elle-même, et le visage rougi par les pleurs. Waouh, j’avais l’impression que le monde était sérieusement à l’envers. Je vis son visage se relever lorsqu’elle m’entendit arriver, et je restais un instant comme un con sur le seuil de la porte. Puis finalement, je m’approchais tout doucement avant de m’agenouiller devant elle, le regard inquiet.


- Qu’est-ce qui se passe ?... Demandai-je timidement, parce que voilà je savais pas trop où me mettre. Je fouillai dans ma poche et en sortis tout doucement un cookie que j’avais pris à la grande salle. Tiens, ça te fera du bien de manger un petit truc non ? Dis-je en lui tendant le biscuit d’un main, tandis que l’autre avait un peu maladroitement pris son bras que je caressais tout doucement, comme on consolait les petits enfants qui venaient de faire un cauchemar.

Sérieusement après Tess Tennant en robe, Tess Tennant qui pleure, c’était quoi la prochaine étape du « Monde parallèle de Poudlard » ?

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Tess Tennant


Tess Tennant
Élève de 2ème année



Féminin
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Localisation : Non mais alors je t'explique, mec, y'a un truc ça s'appelle les jambes, c'est nouveau ça vient de sortir, et ça permet de se DÉPLACER ! Je sais, je sais. Truc de fou.
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Particularités: Je mets mes cheveux aux enchères sur E-Bay. […] C'était une blague.
Ami(e)s: Juste “amis”, sans les parenthèses… Ah ! Et Seb aussi.
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MessageSujet: Re: "We don't need to fight and cry." |PV|   "We don't need to fight and cry." |PV| Icon_minitimeVen 9 Nov - 11:03

when God is gone and the Devil takes hold,
who will have mercy on your soul ?


(O Death)



C'est un lundi que ça s'est passé, et ça je m'en souviendrai toute ma vie je pense, quel jour de la semaine c'était je veux dire, parce que c'était le jour suivant ma petite baignade dans le lac avec Virgil, qui était un dimanche ; et je m'en rappellerai parce que normalement le dimanche je suis à court d'idées pour m'amuser et je dois faire mes devoirs et je n'ai pas envie. Du coup je reporte jusqu'au soir et le reste de la journée je la passe à m'ennuyer. Sauf quand Virgil Ferguson vient me chercher pour qu'on aille se baigner dans le lac, évidemment, mais ça ça n'arrive pas tous les dimanches. Chuck a toujours dit que le dimanche c'était 24 heures gratis pour rattraper celles de sommeil qu'on a manqué en faisant la fête le vendredi et le samedi. J'étais un peu jeune pour ça, alors je n'avais pas vraiment d'excuses pour ne pas faire mes devoirs dans la journée. Ça m'empêchait pas de me retrouver systématiquement obligée de m'y mettre en catastrophe après le repas du soir. Ça avait un nom ça, un nom compliqué que j'avais appris grâce à Mrs Beattie : la procrastination.

Mais bref. Ç'avait été un dimanche du TONNERRE. Parce que même si, en rentrant, j'avais été obligée de faire mes devoirs, eh bien je ne les avais pas terminés, mais ça n'était pas grave car, car, car : j'avais une bonne excuse. Ce n'était pas grave si cette excuse ne satisfaisait pas le professeur de Botanique (heureusement que c'était lui et pas Woodley, remarquez) parce qu'elle me satisfaisait moi. D'ailleurs, j'avais décidé qu'à partir de maintenant, tous mes week-ends seraient remplis, du vendredi soir au lundi matin. Il était temps que je fasse la fête moi aussi. J'avais Chuck Carlton pour cousin après tout, je devais avoir ça dans le sang. Il fallait que j'ai ça dans le sang.

Et du coup bien sûr, quand Kelsey avait débarqué en plein pendant le cours et réclamé que je la suive, tout mon enthousiasme avait brusquement muté en panique (au fait, on avait le droit de nager dans ce lac ??), et puis pendant qu'elle me traînait dans les couloirs je m'étais détendue puisqu'après tout, elle n'avait pas demandé à Virgil de nous accompagner. Et alors je m'étais demandé de quoi il pouvait bien s'agir, mes notes peut-être ? Elles n'étaient pas monstrueusement bonnes, mais bon, ça allait, je me débrouillais plutôt pas mal pour quelqu'un qui aimait procrastiner le dimanche. Barf, j'allais bientôt le savoir de toute façon, inutile de se prendre le chou. Je recommençai à m'inquiéter un peu quand je compris que nous étions en train de nous diriger vers le bureau de la directrice. Ça, c'était bizarre.

Mais je crois que même avec tout ça, je n'étais vraiment, mais alors vraiment pas psychologiquement prête à découvrir dans ce bureau mythique (où je pénétrais donc pour la première fois, s'il vous plaît, je n'étais qu'en deuxième année) le visage inquiet et las de ma – oui, de ma propre mère.

J'ai juste crié : “MAMAN ?!” comme si c'était la chose la plus improbable que j'ai jamais vu de ma vie, et en fait je crois bien que c'était le cas. Et puis je lui ai demandé ce qu'elle faisait ici, avant de me rendre compte (enfin) de la présence de la directrice. Ben oui, c'était son bureau – HUH. Je ne sais pas ce qui m'a le plus intriguée ensuite : ma mère ici, ou le fait qu'elle ne lève même pas les yeux au ciel d'un air de agacé face à mon manque de politesse. Elle se contentait de se tordre les mains comme une écolière timide, et le plus bizarre c'est qu'elle était… toute pomponnée, en fait, et sacrement bien sapée. Mes parents s'habillaient toujours n'importe comment parce qu'ils devaient constamment jongler entre la mode Moldue (pour les voisins) et la mode sorcière (pour le boulot), donc ça leur faisait le double de fringues à acheter. Du coup ils achetaient toujours les fringues en gros, pour pas cher, et moches. L'avantage avec la magie c'était qu'ils pouvaient repriser leurs vieux jeans un nombre incalculable de fois. Ma mère portait toujours des jeans sous ses robes de sorciers, mais aujourd'hui elle avait mis une robe. Une robe ! C'était tout aussi absurde que moi en robe à la fête champêtre. Je me rappelais très bien de cette robe d'ailleurs : elle l'avait achetée pour le mariage d'une de ses collègues de boulot. Et puis, la collègue en question avait commencé à dire qu'elle aimerait mieux que mon père ne vienne pas, à cause de ses origines Moldues. Du coup ma mère n'était pas allée au mariage et ne lui avait jamais reparlé, à cette sombre connasse, sauf pour lui dire qu'elle était une sombre connasse justement. Après quoi, son chef l'avait virée. Disons juste que cette robe n'était pas vraiment le symbole de la joie et du bonheur, et ma mère avait bien failli la jeter – mais mon père avait commencé à grogné qu'on balançait pas une robe neuve à la poubelle, surtout une qui lui faisait un postérieur si parfait, et ma mère avait crié qu'elle en avait marre qu'il la prenne pour un objet, et mon père lui avait gueulé d'arrêter de raconter n'importe quoi, et ma mère bien sûr, “mais c'est toi qui raconte n'importe quoi, elle me fait un putain de gros cul oui !”, bla bla bla, dialogue constructif ici…

Je fronçai les sourcils. Il fallait qu'il y ait une sacrée urgence pour qu'elle se force à porter ce truc.

Ensuite la directrice a commencé à me parler tout doucement et je n'écoutais pas vraiment parce que j'étais trop occupée à me dire que si Chuck avait été là, il aurait été ravie de se trouver entre trois femmes aussi belles et bien foutues (l'une étant sa tante, mais ça n'empêchait pas qu'elle soit canon). Et si Coop avait été là, il lui aurait marché sur les pieds pour l'avertir de ne pas lorgner (encore) le décolleté de Kelsey. J'avais juste envie de rire en y pensant. Ce genre de trucs m'arrivait tout le temps, bon sang ! Impossible de contrôler mon sourire nerveux. Ma mère avait l'air exaspéré cette fois, mais la directrice conserva son air à la fois gentil et un peu triste qui me mettait ultra mal à l'aise.

Et puis elle et Kelsey sont sorties, je suis restée seule dans le bureau avec maman. Le temps qu'elle m'explique.

Je suis ressortie environ vingt minutes plus tard. Kelsey était repartie, mais Wayland triait des papiers dans l'antichambre : elle me dit qu'elle allait me faire un mot pour ne pas aller en cours le reste de la journée ; mais je voulais y aller quand même – je n'avais pas l'impression de me sentir assez mal pour que ce soit justifié – alors elle me fit juste un mot d'excuse pour le cours de Woodley, dont j'avais manqué les premières dix minutes. Elle déposa le papier dans l'enveloppe la plus minuscule que j'avais jamais vu. On aurait dit un post-it, sauf que c'était une enveloppe ! J'ai regardé ma mère d'un air de dire : “Tu as vu ça ? C'est dingue !” Et il y en avait tout un paquet sur la table ! C'était tellement ridicule. J'ai pensé au mec qui avait eu l'idée de faire des enveloppes de cette taille, et je me suis demandée s'il avait sérieusement cru que ça marcherait quand il avait monté son affaire. Mais ma mère ne me rendit pas mon regard. Elle devait en avoir des comme ça à son bureau.

Du coup, je me sentis un peu conne. Mais j'allais bien, à part ça.

Je ne sais pas ce que Wayland avait marqué sur ce mot dans sa putain d'enveloppe, mais même Woodley n'y trouva rien à redire. Elle se contenta de me montrer ma chaise. C'était tellement pas son genre que les autres oublièrent pendant une seconde la règle du “Silence Absolu” qui régnait en permanence dans le cours de sortilèges et commencèrent à chuchoter sur mon passage. Woodley menaça d'enlever cent cinquante points à Gryffondor si on ne la bouclait pas, alors tout le monde me laissa tranquille.

Et puis en fait je fus tranquille encore pendant l'heure suivante. Défense, deux heures avec les Serdaigle – c'était une journée normale. Je vérifiai l'heure, sur l'horloge accrochée au-dessus du tableau : une heure et demi que j'étais au courant. Et ça allait toujours. A midi, enfin, Isobel vint me voir pour me demander ce qui s'était passé – quelle commère, celle-là ! Je répondis vaguement, que c'était un problème de famille. Déçue – je ne sais pas à quoi elle s'attendait – elle se détourna et commença à discuter avec deux Serdaigle, une fille et un garçon qui avaient cours avec nous. Le garçon se plaignait d'avoir fait perdre dix points à sa maison, pour devoir non rendu ; la fille lui répliqua que ça lui apprendrait à procrastiner.

Il a suffit de ça : et soudain ça m'a juste frappée sans prévenir, en plein milieu du couloir, comme un énorme coup de poing dans le ventre. La sensation s'est diffusée dans ton mon corps et avant de comprendre ce qui m'arrivait, j'avais les larmes aux yeux. J'ai croisé le regard d'Isobel. Tout était en train de devenir flou autour de moi et je ne voulais pas que quelqu'un d'autre s'aperçoive que j'étais en train de pleurer. Pleurer, moi ? Je ne me rappelais pas la dernière fois que ça m'était arrivé. Les braves filles ne pleurent pas, comme dit la chanson. Alors j'ai pris mes jambes à mon cou. J'ai avisé la porte de la tour du pont de pierre, et je me suis ruée dessus en espérant que le sommet serait vide. Coup de chance, il l'était.

Je m'affalai sur le sol pierreux et je recroquevillai sur moi-même. Cachée sous mes cheveux, dans ce monde orangé à la douceur réconfortante, je me sentais déjà plus en sécurité, libre de pleurer en toute tranquillité. C'était l'heure de la bouffe : personne n'allait venir m'emmerder. J'espérais qu'Isobel allait tenir sa langue, parce que j'étais sûre qu'elle m'avait vue monter, et je savais que Chuck et Coop allaient se poser des questions si on les avait mis au courant eux aussi. C'était bien possible : mes parents avaient toujours compté sur eux pour me surveiller. Chuck, parce que c'était l'aîné, et Coop, parce que c'était Coop. Ils avaient dû leur envoyer un hibou, parce que ma mère était retournée aussitôt au boulot donc elle n'aurait pas pu le leur dire de vive voix. Sauf que je n'avais pas envie de parler à Chuck, et Coop devait encore être à l'infirmerie de toute façon. Et d'ailleurs je ne voulais pas parler du tout. Je voulais être seule.

Souhait qui finit bien sûr par être brisé quand j'entendis des pas précipités monter les escaliers. Cette pute d'Isobel avait parlé, pensai-je, et je repliai encore davantage mes jambes devant mon menton, le visage enfoui sous mes bras et mes cheveux qui s'emmêlaient.

Entendant les pas s'arrêter à mon niveau, je finis par relever la tête. C'était lui. Evidemment.

– Va-t-en, croassai-je entre deux sanglots.

Il ne m'écouta absolument pas et s'agenouilla au contraire à mon chevet. Je me rendis compte que c'était pour ça que j'avais toujours bien aimé Seb Hansen : il avait tellement peu confiance en lui qu'il ne se rendait pas compte que sa gentillesse était en fait du culot pur et simple, dans certains moments.

– Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il doucement, et j'avais envie de lui répondre, oui, effectivement qu'est-ce qui se passe mec ? Ça fait plus d'un mois qu'on se parle pas, sans compter les vacances. Oui, sauf que c'était Seb pour vous. C'était juste qui il était. Par exemple, avoir un cookie dans sa poche pour le donner à une malheureuse en larmes, voilà, ça c'était du Seb tout craché, typique. Tiens, ça te fera du bien de manger un petit truc non ?

Je sentais sa main caresser maladroitement mon épaule, et ça me donna juste envie de pleurer encore plus fort, mais je tins bon. J'avais réussi à plus ou moins contrôler mes spasmes, ce n'était pas le moment de replonger ! Par contre, j'étais vraiment incapable d'avaler son biscuit. Je le pris quand même avec un petit “merci”, si minuscule que j'eus un peu honte de moi.

– C'est juste… ma nourrice, elle est… ma mère est venue et elle a dit qu'elle était dans son fauteuil hier soir… elle était vieille et…, finis-je par bredouiller.

Impossible de continuer. Les mots étaient simplement coincés dans ma gorge.
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Sebastian Hansen


Sebastian Hansen
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Date d'inscription : 12/03/2012

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Particularités: I'm a dinosaur, Rawwwr. *tente d'avoir l'air effrayant*
Ami(e)s: Plutôt des filles. Bien que je ne sois pas encore sûr que Tess puisse techniquement être considérée comme une, vu qu'elle a probablement plus de co... Enfin, bon.
Âme soeur: Désolé Etienne, les lèvres de Casey sont quand même plus douces.

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MessageSujet: Re: "We don't need to fight and cry." |PV|   "We don't need to fight and cry." |PV| Icon_minitimeJeu 15 Nov - 23:47

J’étais parti d’un pas déterminé, bien décidé à trouver Tess et voir ce qui se passait. Parce qu’honnêtement c’était étrange d’imaginer qu’elle veuille s’isoler, ou même que ça aille pas. Je savais bien qu’elle était comme tout le monde, ce n’était pas un robot et elle avait des sentiments. Mais elle était du genre positive, elle tenait bien le coup de manière générale. Pas le genre à pleurer pour une note ou un garçon. Donc si ça n’allait pas, c’est qu’il devait y avoir eu quelque chose de grave, mais je n’arrivais pas à trouver une solution plausible dans toutes les situations catastrophes que ma tête faisait. Quelqu’un de mort ? Une maladie incurable ? Enfin, bon, si j’avais bien compris avec son cousin Coop, elle était déjà bien servie. Elle ne m’en avait jamais vraiment parlé et évidemment j’étais assez intelligent pour ne pas trop lui poser de questions là-dessus parce que je sentais bien que c’était un sujet délicat. C’était vraiment con, parce que Coop elle me l’avait présenté et c’était vraiment un garçon super sympa. D’ailleurs, j’avais toujours trouvé drôle cette opposition entre les deux, entre la spontanéité de Tess et la sagesse de Coop, j’avais l’impression qu’ils se complétaient un peu et ça me faisait toujours sourire quand ils étaient tous les deux à se chamailler. Enfin, quand Tess embêtait Coop plutôt. Mais bon, ça c’était un peu avant parce que maintenant que j’étais brouillé avec la Gryffondor…

D’ailleurs, ça faisait doucement ralentir mes pas, malgré moi. Parce que je ne savais pas trop comment aborder la situation tout de même. « Hey salut Tess ! Je m’inquiétais pour toi ! Tu sais, depuis que tu m’as envoyé une tarte à la crème dans la figure et que j’ai défiguré ta robe –qui t’allait très bien au passage- j’ai vraiment pensé à toi ! » Non… Non, étrangement, ça ne me semblait pas approprié! Essayons donc quelque chose de lui… Euh, normal ? Du genre « Tess, ça va ? C’est Isobel qui m’a dit que tu étais là, je sais que tu l’aimes pas trop mais bon elle son frère est à Serpentard donc elle est compréhensive donc je l’aime bien ! » Je commençais sérieusement à dévier du sujet. Au pire, je verrais bien ce qui allait se passer, déjà je me doutais bien que l’accueil ne risquait pas d’être glorieux. J’espérais juste qu’elle n’était plus encore trop en colère. Moi, je ne l’étais plus en tout cas. Disons simplement que… Ce n’était pas une histoire de fierté qui m’empêchait de m’excuser, mais plutôt de principe. Je n’avais pas tort sur le sujet des Serpentards. Pas totalement raison non plus. Nous avions tous nos deux nos torts au final, et c’était à qui ferait le pas le premier. D’habitude c’était toujours moi… Il faut croire qu’on ne change pas les bonnes habitudes.

Mais là, tout de même, c’était différent. Pourquoi est-ce que Tess était toute seule hein ? Elle avait pleins d’amis ici normalement. Vous me direz que ce n’est pas très autant : elle était jolie, drôle, chouette, pas niaise ni coincée… C’est le genre de filles que tout le monde aimait ! Sauf ceux qui avait à faire à sa grande gueule. Outre ce détail !... Mais évidemment, à no âges l’amitié semble être un peu futile pour la plupart des gens. On s’aimait tous bien mais dès que les soucis commençaient, les gens désertaient rapidement parce que personne n’aimait trop être face à quelqu’un qui était triste. Oui, bon, c’était à ça qu’était censé servir l’amitié. Mais je n’allais pas révolutionner le mental de tous mes camarades de Poudlard, j’allais juste faire ce que je pensais juste et normal. Ce que j’aurais été content que l’on fasse pour moi aussi. Être un bon ami quoi. Et vu qu’avec Tess, c’était pas encore gagné… Ben, c’était toujours ça de pris !



- Va-t-en.

Oui, évidemment je ne m’étais pas entendu à mieux de sa part. Comme si après tout ce qui s’était passé, elle allait se jeter dans mes bras en pleurant et en demandant mon aide ! Soyons logiques. C’était Tess, voilà tout. Mais cependant, il y avait un truc qui avait un peu disparu, sûrement à cause des larmes qui avaient rougis ses joues. D’habitude, elle rayonnait, elle riait, elle en jetait quoi. Là, je n’étais pas –et probablement personne- habitué à la voir dans cet état. Mais ça ne me donna pas envie de faire demi-tour, bien au contraire. Je m’approchais plus près d’elle, pénétrant son espace personnel envahi de sanglot et de longs cheveux roux qui formaient un cocon autour d’elle. L’atmosphère y était lourde et lorsque que je posais ma main sur son épaule, je sentis la jeune fille tressaillir. Je voyais bien qu’elle se forçait à retenir les sanglots, comme pour me montrer qu’au fond c’était la plus forte, ou juste se contenir… Je n’en voyais pas l’intérêt mais je me gardais bien de faire de commentaire, préférant tendre le cookie avec un tout petit sourire qui au fond, était vraiment honteux parce que je me pointais après des mois de silences radios avec comme seul explication un sourire et une sucrerie. C’était mieux que rien, mais ce n’était pas vraiment suffisant. Je m’en doutais bien, mais j’avais l’impression que notre dispute était loin, qu’il y avait quelque chose de plus pressant qui prenait tout l’espace et contractai le cœur de Tess. Lorsqu’elle prit le cookie, elle bredouilla un merci tremblotant mais ne croqua pas dedans. Elle avait probablement l’estomac noué… Mais j’avouais que je n’en menais pas trop large non plus, de débarquer que maintenant.

- C'est juste… ma nourrice, elle est… ma mère est venue et elle a dit qu'elle était dans son fauteuil hier soir… elle était vieille et…

Ah, merde. Ce fût la seule pensée qui se forma dans mon esprit. Merde. Je crois que Tess m’avait déjà parlé de sa nourrice en plus, sa vieille voisine qu’elle aimait bien. Plus qu’elle ne voulait l’avouer probablement. La mort, c’est juste… Y a avait pas grand-chose à dire. C’était juste affreux, aucun mot ne pouvait rien y faire. Oui, que pouvait-on dire dans ce genre de situation ? Que ça allait passer ? S’arranger ? Oui, bien sûr. La mort ça ne s’arrangeait pas. On y pensait juste un peu moins, on n’oubliait jamais. Ça me faisait de la peine pour elle et je n’allais pas mentir, ça me mettait un peu mal à l’aise parce que je ne savais pas où me mettre. Je voulais lui dire qu’elle était partir sans souffrir, qu’elle avait eu son temps, ce genre de chose… Mais ça me paraissait creux. A nos âges, la mort c’était toujours une immense montagne qui s’imposait à nous, on était pas préparé à ça, on avait pas la force. C’était trop… Lointain, comme si ça ne pouvait pas arriver à nous. Et pourtant.

J’avais envie de parler de Tom à Tess, parce que je ne l’avais fait. Ici, personne ne savait pour lui, sauf Aria et Clea. Du reste, je ne m’étendais jamais sur mon petit frère. Mais maintenant, j’avais très envie de lui dire que je savais ce que c’était de perdre quelqu’un et que tous les jours je le vivais, avec la mémoire de mon propre frère qui peu à peu se détériorait, rendant son sourire plus vide et moins lucide. J’avais juste envie de raconter pleins de choses à la Gryffondor parce qu’au fond, c’était une amie et c’était l’une des premières que je m’étais fait aussi. J’avais toujours trouvé qu’elle était géniale, différente de moi bien sûr, mais géniale. Culotée, drôle. J’adorais rire des petites princesses de notre niveau, l’aider pour ses devoirs. Même lorsqu’elle me trainait de force dans des expéditions foireuses qui ne me mettaient pas trop à l’aise, je la suivais parce que je savais qu’avec elle je m’amusais toujours. Elle me prenait pas la tête, pas comme tout le monde. Ça me paraissait simple, pas comme Clea ou Aria. Daphne hors compétition, ne parlons même pas de Maddy. Tess, elle était cool, elle y allait pas par quatre chemin. Alors que j’avais couru après Clea ou Daphne un milliard de fois, j’avais abandonné le jeu aussi facilement avec la rouquine ? Sérieusement, j’étais nul.

Très maladroitement, ma deuxième main se posa sur l’autre épaule de Tess et me rapprochant, je pris dans mes bras la jeune fille tout en caressant ses longs cheveux roux flamboyant. Si sur le moment, l’idée m’avait paru complétement étrange, je ne regrettai pas mon geste. Il me paraissait normal.


- Désolé. Pour ta nourrice, pour m’être énervé contre toi pour rien, pour avoir fait la gueule comme un gamin, pour avoir mis autant de temps à te trouver et aussi pour te faire un câlin digne des films d’Hollywood dont tu te moques tout le temps.

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Tess Tennant


Tess Tennant
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MessageSujet: Re: "We don't need to fight and cry." |PV|   "We don't need to fight and cry." |PV| Icon_minitimeDim 18 Nov - 20:55

Maintenant que Seb était là, je ne voulais pas paraître aussi faible que j'avais du lui sembler à son arrivée au sommet de la tour. Ce n'était pas que je voyais une quelconque faiblesse à pleurer, ou que je voulais vraiment lui montrer que j'étais la plus forte, mais ça présence me rappelait que le monde continuait de tourner ; grandir avec mes parents, avec Chuck, m'avait appris que la vie ne fait pas de cadeaux et qu'il ne faut pas s'attacher aux choses qui rendent tristes, mais plutôt les éloigner aussi vite qu'elles arrivent, les balayer d'un revers de la main. Et je veux dire, ce n'était pas si grave n'est-ce pas ? Elle était morte dans son sommeil – oui, morte, je pouvais au moins le penser si je ne pouvais pas encore le dire – et elle était vieille. Malade. C'était normal d'être malade à son âge. Et… bien sûr, elle allait me manquer, mais je vivais à Poudlard à présent et jusque là je m'étais passée d'elle. Je pourrais juste continuer, pas vrai ? D'ailleurs, si ma mère n'était pas venue me l'annoncer, je n'aurais jamais su ce qui était arrivé avant mon retour aux vacances de Noël. Je serais revenue et ça aurait été comme… découvrir…

Bon, d'accord. Inutile de faire semblant.

Et d'ailleurs, je réalisai que c'était impossible avec Seb. Il avait comme le pouvoir de faire sauter toutes mes barrières, et lorsqu'il posa sa deuxième main sur mon épaule libre pour me serrer contre lui, je me laissai faire et senti le flot de larmes que j'avais réussi à contrôler repartir de plus belle, comme une rivière à la chute d'un barrage. La position était bizarre, parce que j'étais recroquevillée sur moi-même et que j'avais replié mes genoux contre ma poitrine ; il avait dû s'accroupir et se pencher un peu, et je me doutais que ce ne devait pas être très confortable, mais pour l'instant je n'étais juste pas capable de me lever. C'était comme si on m'avait scier les jambes, je ne les sentais plus – elles n'étaient plus qu'un poids mort au bout du reste de mon corps, et j'avais l'impression que si j'essayais de me déplacer il me faudrait ramper sur le sol comme un serpent, et cette pensée avait quelque chose de grotesque et affreux, comme un vieux cauchemar. Cela fit surgir dans mon esprit des images que j'aurais préféré ne jamais imaginé – Mrs Beattie dans son fauteuil, Mrs Beattie revenant me hanter la nuit… mais les Moldus ne pouvaient pas devenir des fantômes, n'est-ce pas ? Pourquoi pas, d'ailleurs, c'était débile, les Moldus étaient comme nous. Nous étions comme eux, plutôt. Un jour moi aussi j'allais mourir, vieille, malade et seule, et on trouverait mon cadavre dans un fauteuil. D'ailleurs, c'était ma mère qui avait trouvé Mrs Beattie, qui était entrée avec le double des clefs qu'elle avait confié à mes parents. Qu'est-ce qui l'avait alertée ? Elle m'avait dit que c'était les cris de Waldo, mais si c'était l'odeur ? Je m'imaginais à la place du perroquet, prisonnière dans une cage à appeler à l'aide toute la journée, à suffoquer à cause de la puanteur, sans que personne ne vienne. Qu'est-ce qui allait arriver à Waldo ?

Une des mains de Seb avait remonté jusqu'au sommet de mon crâne et me caressait à présent les cheveux. Un geste lourd de sens pour moi, parce que je ne laissais jamais personne les toucher ainsi. J'étais habituée à ce qu'on ne me lâche pas la grappe sur mes cheveux ; comme ceux de ma mère, ils étaient longs, souples et doux au toucher, et bien sûr en digne fille de mon père j'avais hérité du roux des Tennant. C'était aussi la seule partie de mon corps que je considérais comme jolie, lorsqu'il m'arrivait de me regarder dans le miroir pour autre chose que juste me brosser les dents. Seulement je détestais qu'on les touche comme ça, sans me demander mon avis (ça n'avait pas raté le jour de la rentrée, et j'avais bien fait comprendre à Isobel que ce n'était pas une bonne idée de ma saouler avec ça). Comme si c'était – je ne sais pas moi, un bout de tissu dans un magasin Ikea ! Non, mais vraiment. Mes parents étaient si habitués qu'ils ne m'embêtaient plus avec ça (et ça faisait un baille que ma mère avait abandonné l'idée de me faire des nattes). Coop ne s'y serait jamais risqué. Seul Chuck se le permettait, probablement parce que Chuck se permettait tout. Il aimait m'ébouriffer les cheveux, juste pour me rappeler qui était le grand dans l'affaire, et je crois que ça commençait à m'agacer un peu au fond. Mais la façon que Seb avait de les toucher était très différente : sa main allait et venait, descendant, remontant, toujours assez lentement ; ses doigts butaient contre les nœuds et les défaisaient machinalement, tout en douceur ; et je savais que j'aurais du me sentir gênée, par sa proximité et l'intimité du geste, seulement tout ça semblait très naturel. Vrai.

– Désolé, souffla-t-il.

Ce n'était qu'un petit mot mais je sentais la sincérité dans sa voix. Il y avait quelque chose derrière, aussi. Seb et moi, on s'était à peine adressé la parole depuis notre dispute avant le début des grandes vacances. Je réalisai maintenant que j'avais été stupide de laisser les choses s'envenimer à ce point. Mon avis sur les Serpentard n'avait pas tellement changé (je continuais de trouver qu'ils étaient majoritairement relous, à l'exception de quelques rares personnes assez sympas, incluant peut-être – je n'avais pas encore décidé – sa grande copine Clea), mais je ne voulais plus laisser ça détruire mon amitié avec quelqu'un qui rendait ma vie à Poudlard tellement plus cool. Depuis quand étais-je du genre à avoir une opinion, d'ailleurs ? Quand ça commençait à parler de ces vieux sujets à la con comme la politique, à table, je me cassais le plus vite possible dans ma chambre. Il y avait des choses plus importantes, pas vrai ? Alors si Seb tenait à traîner avec des Serpentard… même les plus infréquentables comme Kasperek… je ne le saoulerais plus avec ça.

– Merci, lâchai-je en retour – merci d'être là, merci de me pardonner, merci pour le cookie et pour les cheveux et merci de ne pas tenir compte de mes grands airs de battante à la mords-moi-le-nœud.

Je me rendis compte que je frissonnais – il y avait quelques courants d'air et j'avais laissé mon pull dans le dortoir, comme nous n'étions pas censés sortir aujourd'hui. Je n'avais pas mis de collants épais non plus – eh, made in Scotland, les gens, on était en octobre, fallait pas déconner ! – et maintenant je le regrettais, parce qu'avec seulement ma jupe, mon t-shirt et ma chemise boutonnée par-dessus, et bien je n'en menais pas large. C'est que d'habitude j'étais tout sauf frileuse, je passais ma vie en short. Comment se faisait-il que j'ai si froid soudain ? Ce n'était pas du tout comme lorsqu'on s'était baignés dans le lac avec Virgil. Pas de picotement agréables à la surface de la peau, non, au contraire, c'était comme j'étais froide… à l'intérieur. Je me sentais faible, aussi, comme engourdie, l'esprit embrumé à force d'avoir pleurer, et horriblement fatiguée, non, épuisée même. J'avais juste envie d'aller pioncer un bon coup…

Et soudain je pris peur – Mrs Beattie était sûrement morte comme ça, morte dans son sommeil, ou elle avait eu l'impression de s'endormir tout doucement. Je savais bien que c'était ce que désiraient les gens en général, une mort paisible ; mais à l'instant même, ça me terrifiait. J'étais en train de découvrir que le sommeil était un enfoiré de traître. Je n'allais pas être capable de dormir cette nuit, c'était sûr. Avec hargne, je portai le cookie de Seb à ma bouche et mordis dedans, alors que j'étais convaincue une seconde plus tôt qu'une seule bouchée me ferait vomir. Les morceaux de chocolats fondirent dans ma gorge, et je sentis une sensation de chaleur bienfaisante se diffuser dans tout mon corps. Je pris une grande inspiration et fermai les yeux. Manger. Respirer. Être en vie.

– Ils vont l'enterrer demain, annonçai-je à Seb, calmement. Je pars cet après-midi et je rentre que lundi prochain, ma mère… on s'est arrangées avec Wayland.

Ma mère, dans sa putain de robe trop chère. Qu'est-ce qu'elle allait porter demain, elle qui n'avait que du jean dans son armoire ? Et moi ? Avec mes cheveux poil-de-carotte, en plus, non, vraiment ça n'allait pas le faire, pourquoi pas ramener une boule à facette tant qu'on y était ! Non, il valait mieux qu'on y aille pas du tout. Mais si on y allait pas… qui irait ? Mrs Beattie n'avait pas de famille à ma connaissance, à part son neveu sportif qui venait la voir de temps en temps. Elle avait ses copines du club de lecture. Et puis nous, les voisins. Miss Coffey serait là, en train de distribuer des mouchoirs à la ronde ; le professeur Cuthbertson ferait sûrement un discours, c'était lui le plus savant de l'immeuble ; et Mr Fulton s'occuperait des fleurs ; et les Amabile au grand complet, la grand-mère s'était toujours bien entendue avec Mrs Beattie ; et Mr Mcghee bien sûr, et les Donnelly et les Connelly et peut-être même les Russells. Tous ces gens la connaissaient et l'appréciaient, mais personne ne l'admirait comme je l'admirais, ça j'en étais sûre. Elle s'était occupée de moi, elle m'avait raconté ses histoires de révolution et de lutte pour les droits des femmes ; elle m'avait même montré des photos de son mari, un homme brave et honnête dont elle parlait toujours avec tant de fierté, même des années après sa mort. Les petites filles grandissent avec les contes de fées de Disney et rêvent de princes charmants, mais moi, c'était avec ce mec que je m'imaginais vivre de folles aventures, en noir et blanc, sur fond de Blitz.

Ça, elle m'en avait raconté, des choses affreuses. Et pourtant, elle ne m'avait pas dit qu'elle était malade. Pourquoi ? Pourquoi personne ne m'avait rien dit ? Pourquoi personne ne me disait jamais rien ?? D'abord Coop, maintenant ça ! Je revoyais l'expression toute penaude de ma mère, dans le bureau de Wayland. Elle savait, ils savaient tous que ce… truc, était en train de lui bousiller les tripes ; et pendant tout ce temps moi j'étais là, à courir la voir pour qu'on aille se balader dès que je m'ennuyais, ou à lui envoyer des lettres pour lui raconter ma vie, sans jamais vraiment lui demander comment elle allait, elle. J'avais dû l'épuiser, peut-être que c'était en partie ma faute ? Si on l'avait ménagé, elle aurait pu tenir plus longtemps peut-être.

– Ça faisait deux ans qu'elle allait mal et moi j'en savais rien… J'arrive pas à croire que mes parents m'aient caché ça, putain, ma voix était rauque et éraillée, mais la colère était bien reconnaissable. Tout le monde agit avec moi comme si j'étais une petite chose fragile : “oh, non, n'embêtons pas Tess avec ces histoires, elle est si jeune, préservons son innocence ; on aura qu'à lui balancer tout ça brutalement à la gueule le jour où on aura plus le choix” ! C'est comme Chuck, il pouvait pas me dire en face que Coop était vraiment malade avant que je manque de le faire tuer ? Et alors quoi, c'est ma faute après ?? Personne ne me fait confiance parce que je suis la plus petite, mais pourtant je suis la seule à vraiment me soucier qu'on reste une putain de famille !!

Je réalisai brusquement que j'avais crié ces dernières phrases à la face de Seb, ce qui n'avait pas du tout été dans mes intentions.

– Seb… je suis désolée. La dernière fois que t'as passé tes nerfs sur moi à cause de Daphnee je t'ai envoyé un gâteau dans la tronche, maintenant toi tu m'apportes un cookie et… je suis juste la pire des amies, pardon, m'excusai-je.

Je crois que je ne m'étais jamais sentie aussi nulle de ma vie. Mais alors, grave.
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Sebastian Hansen


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Âme soeur: Désolé Etienne, les lèvres de Casey sont quand même plus douces.

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MessageSujet: Re: "We don't need to fight and cry." |PV|   "We don't need to fight and cry." |PV| Icon_minitimeMer 28 Nov - 19:29

J’avais déjà vu beaucoup de filles pleurer, ma grande sœur la première. Malgré toutes nos années de différences, j’avais toujours considéré être le plus grand des deux d’un point de vue émotionnel –ou presque. Elisa faisait toujours la grande, la forte et la meilleure devant ses amies mais moi je voyais très clair dans son jeu. Elle avait beaucoup de mal avec ses émotions et pouvais-je vraiment lui reprocher ? C’était un peu de famille. Mais lorsqu’elle craquait ce n’était jamais chez ses amies. Toujours à la maison, souvent lorsqu’elle s’engueulait avec mes parents et ça finissait en porte claquée et larmes. Et qui montait à l’étage voir la grande fille qui pleurait et hurlait qu’on la laisse tranquille ? C’était moi. J’étais habitué. C’était un peu mon rôle dans la maison, de recoller les pots cassés. C’était un peu mon rôle de manière générale au final mais je m’en étais accommodé. Peut-être que finalement, j’aimais peut-être ça, savoir que je servais à quelque chose ou que je faisais au moins une chose de bien. Hors de ma famille, j’avais reproduis donc ce schéma avec mes amies. Clea fût la première de la liste, car la première de mes véritables amies. Je me souvenais encore que lors de notre première rencontre, au bord de la mer, j’avais trouvé cette fille qui pleurait entre les rochers. Aria aussi, je l’avais vu pleurer. Moins souvent car elle était comme Elisa, une poupée vaillante à l’extérieur dont l’intérieur était bien différent et plus fragile. Mais Tess pleurer ? Non, ce n’était pas normal.

J’aurais presque mieux vu Etienne pleurer tiens ! Ou moi. Mais Tess c’était tellement étrange ! Elle n’était pas sans émotions, je m’en doutais bien. Mais elle avait pris de Chuck, son cousin, cette distance avec les choses que j’admirais un peu. C’était habituellement elle qui me remontait le moral, parce que moi je n’étais pas très vaillant et même si je n’étais pas du genre à dire lorsque ça n’allait pas, la Gryffondor le voyait souvent. Je ne savais même pas comment elle faisait mais à chaque fois, elle se moquait de ma gueule de « constipé » avant de froncer les sourcils et de deviner que quelque chose n’allait vraiment pas. J’avoue que je n’étalais pas trop ma vie et puis avec Tess, je n’avais pas cette relation que j’avais avec Aria où je lui disais tout –ou presque. Non, elle c’était plutôt implicite et parfois, ça me faisait un bien fou de voir qu’elle ne me jugeait pas ou ne me demandait rien. Elle se contentait de me taper pour que je me bouge et m’amener prendre l’air ou jouer aux échecs sorciers –ce qu’elle préférait c’était quand les pions se faisaient manger, la stratégie et tout ça la gavait vite. Voilà pourquoi Tess je l’aimais bien et pourquoi elle m’avait manqué : sa légèreté.

Je n’avais jamais eu ce feeling là en amitié, me semblait-il. Cette chose qui me paraissait naturelle et réciproque. Les gens m’appréciaient toujours bien au premier abord, je le savais, parce que j’étais ce genre de mec pas trop chiant et avec qui on pouvait facilement briller –et les gens adoraient ça. Moi en revanche, je n’avais jamais l’impression d’être… En confiance, du moins pas rapidement. Il fallait que je m’habitue, que je fasse mon petit trou. Ça avait été pareil à Poudlard, avec les garçons de mon dortoir par exemple. Encore maintenant, je bénissais Dieu d’avoir mis dans mon chemin Etienne, bien qu’il m’ait fallu un petit moment pour vraiment m’entendre avec lui : le déclic s’était fait lorsque nous avions passé la soirée dans les serres. Mais voilà, Tess c’était simple. Dès le début j’avais aimé sa franchise et surtout, j’avais aimé la manière dont elle me voyait. Ça pouvait paraitre un peu égoïste, mais elle me voyait toujours mieux que ce que j’étais vraiment, elle passait son temps à me dire de m’affirmer. Et si au fond, ça m’énervait parfois, j’aimais cette façon de me bousculer un peu. Bon sauf que maintenant, c’était plutôt les larmes de mon amie qui me bousculaient, pas son humour.


- Merci.

Une phrase, un mot. Une réponse, un mot. Et pourtant, dans cet échange, il passa quelque chose que, il me semble, nous sentîmes tous les deux et je me contentai d’afficher un maigre sourire. Tess frissonna malgré elle je le sentis et je me détachai d’elle pour enlever mon pull et lui tendre. J’avais tout prévu – j’entendais par là un sous pull parce que j’étais un peu frileux et que bon, bref, je n’allais pas passer une demi-heure sur mes tenues vestimentaires. Je regardais la Gryffondor un peu hésitant, ne sachant pas trop quoi lui dire. Je la vis croquer dans mon cookie un peu sauvagement et malgré moi j’eus un sourire. Parce que j’aimais bien quand elle reprenait le dessus et qu’elle se battait, c’était la Tess que je connaissais –et que j’adorais.

- Ils vont l'enterrer demain. Je pars cet après-midi et je rentre que lundi prochain, ma mère… on s'est arrangées avec Wayland.

J’hochai la tête sans rien rajouter. Que pouvais-je bien dire de toute manière ? Amuse toi bien ? C’était simplement nul de rentrer chez soi pour un enterrement. Personne n’aimait ce genre d’évènements en plus. Moi ? Je n’avais assisté que celui d’un ami à mon père que je ne connaissais pas, et à mon grand père, lorsque j’avais six ans. Je ne m’en souvenais pas trop en fait. Mais au fond, je savais qu’il n’était qu’une question de temps avant que… Qu’il y en ait un autre. L’ombre de Tom planait au-dessus de moi et j’essayais tant bien que mal de la repousser mais la conversation sur la mort me le rappelait forcément, me rappelait le diagnostic des médecins qui étaient sûrs que c’était une peine perdue que de se battre. Si la lumière dans ses yeux disparaissait petit à petit, bientôt elle s’éteindrait complétement.

- Ça faisait deux ans qu'elle allait mal et moi j'en savais rien… J'arrive pas à croire que mes parents m'aient caché ça, putain. Tout le monde agit avec moi comme si j'étais une petite chose fragile : “oh, non, n'embêtons pas Tess avec ces histoires, elle est si jeune, préservons son innocence ; on aura qu'à lui balancer tout ça brutalement à la gueule le jour où on aura plus le choix” ! C'est comme Chuck, il pouvait pas me dire en face que Coop était vraiment malade avant que je manque de le faire tuer ? Et alors quoi, c'est ma faute après ?? Personne ne me fait confiance parce que je suis la plus petite, mais pourtant je suis la seule à vraiment me soucier qu'on reste une putain de famille !!

La colère de Tess transparaissait dans sa voix tandis qu’elle me déballait tout ça d’un ton vif et tranchant, me criant presque dessus. Je comprenais ce qu’elle ressentait bien que je vivais exactement le contraire. Moi, mes parents m’avaient toujours tout dit parce que j’étais mature et de bons conseils, que je savais porter ce genre de poids… Est-ce que j’aurais voulu ne rien savoir ? Je n’en étais pas certains et je le voyais dans la réaction de la Gryffondor à quel point ce genre de situations pouvaient être insupportables. Je m’apprêtais à répondre, mais elle me coupa l’arbre sous le pied et me surpris –en s’excusant.

- Seb… je suis désolée. La dernière fois que t'as passé tes nerfs sur moi à cause de Daphne je t'ai envoyé un gâteau dans la tronche, maintenant toi tu m'apportes un cookie et… je suis juste la pire des amies, pardon.
- Mais ça va bien, de dire ce genre de conneries !
Répliquai-je instantanément. J’avais parlé un peu vite et je me sentis un peu rougir, parce que j’avais répondu d’une manière presque agressive qui ne me ressemblait pas du tout. J’veux dire, j’ai été nul aussi à cause de… L’autre là, et tout ça… Je n’avais pas envie de parler de Daphne mais alors là pas du tout. Tu… J’espérais de tout mon cœur que personne n’allait filmer la déclaration pitoyable que j’allais faire, parce que dès qu’il s’agissait de sentiment je devenais juste… Ridicule ! T’es cool Tess, je t’aime vraiment bien. Tu m’as manqué. Ajoutai-je timidement.

Si vous avez un trou pour vous cacher, je suis preneur !

- Tu devrais t’expliquer avec tes parents… Je marquais un blanc. L’évocation de Coop m’avait fait (encore) pensé à Tom et je sentais que sa présence était partout. J’en avais marre de le cacher et surtout après ce que Tess m’avait dit. Je n’avais pas envie de lui mentir à elle, comme le faisait ses parents. Tu sais que… J’ai un petit frère, Tom. Il est à Sainte Mangouste… Il est malade aussi, un peu comme Coop. Mais lui c’est… Enfin, il va mourir quoi. C’est les docteurs qui l’ont dit.

… Un trou, s’il vous plait.

- Je l’ai pas dit à grand monde.

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Tess Tennant


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MessageSujet: Re: "We don't need to fight and cry." |PV|   "We don't need to fight and cry." |PV| Icon_minitimeJeu 13 Déc - 11:09

Je sais pas si c'était le cookie, ou bien le pull que Seb m'avait passé en me sentant frissonner, ou encore le fait d'avoir finalement craché cet amas de sentiments qui m'étranglait – mais enfin, je me sentais un peu moins mal.

– Mais ça va bien, de dire ce genre de conneries !

J'eus un mouvement de recul (pas très efficace, vu que j'étais déjà collée au mur). Ah ben ! Seb qui s'énervait, voilà une chose à laquelle on ne vous préparera jamais assez ! J'étais tellement peu habituée à ce genre de réaction de sa part que, pendant une seconde, je me crispais, prête à lui gueuler dessus en retour, malgré mon regard encore embué de larmes et le fait que j'avais des cheveux jusque dans la bouche. Que voulez-vous, la riposte chez moi c'était instinctif, question d'éducation j'imagine. Si on venait me faire chier avec ça je pourrais toujours dire que je suivais le bon exemple de mes vieux, tiens ! Il me fallut encore un petit moment pour piger qu'en fait, s'il avait mal réagi, c'était parce que je lui avais fait des excuses. Ben oui, excusez-moi de pas comprendre, c'est un peu tordu quand même. Mais je l'aimais comme ça mon petit Seb, tout tordu et gentil qu'il était.

– J'veux dire, j'ai été nul aussi à cause… L'autre là, et tout ça… Il était devenu rouge comme une écrevisse et cherchait visiblement ses mots.

Je sais bien que je n'aurais pas dû me sentir satisfaite de l'entendre parler de la polak de cette façon… mais franchement, je pouvais pas m'en empêcher, d'accord ? Qu'elle kiffe pas trop Seb encore, je voulais bien l'admettre (même si je comprenais pas ce qu'elle pouvait bien lui reprocher, mais bref), mais qu'elle l'envoie bouler de cette façon à chaque fois ? C'est vrai qu'il devait être un peu lourd à force, mais c'était pas une raison. C'était mignon, quoi, il voulait juste l'aider après tout. Avec son sale caractère elle avait réussi non seulement à blesser mon pote mais à provoquer une dispute entre nous. Décidément, je pouvais pas saquer cette nana.

– Tu… commença-t-il ; méfiante, je sentis mes yeux s'écarquiller malgré moi en le voyant lutter pour trouver ses mots – bon sang, qu'est-ce qu'il allait nous pondre ? T'es cool, Tess, je t'aime vraiment bien. Tu m'as manqué.

Je ris, un peu trop fort, pour cacher ma gêne et me passai une main dans les cheveux, les ramenant en arrière.

– Aha ! Toi aussi mon petit, fis-je en lui donnant un coup de poing amical dans l'épaule.

Je crois qu'on devait avoir l'air plutôt con en fait, à se tomber dans les bras comme ça en pleurant des excuses. Mais enfin, bon, c'était pas si grave. De temps en temps, un peu d'amour ça fait pas de mal hein ?

– Tu devrais t'expliquer avec tes parents… me suggéra Seb, une fois ce grand moment d'amitié passé.

Je hochai vaguement la tête. Il avait raison, évidemment… sauf que je savais déjà que je ne leur dirais rien. Parce qu'en fait, le truc bizarre avec mes parents, c'était que, quand je les regardais, je ne pouvais pas leur parler. Il y avait comme quelque chose qui me retenait, qui m'empêchait de leur balancer leurs quatre vérités à la tronche. De toute façon, tout était déjà réglé. Je n'allais pas les changer du jour au lendemain en leur reprochant maintenant ce truc que j'avais ruminé pendant des années. Parce que ouais, c'était pas nouveau, cette manie de me traiter comme la dernière des connes sous prétexte que j'étais la plus petite de la famille. Je comprenais pas pourquoi on ne me faisait pas confiance, alors que Chuck, à mon âge, faisait déjà tout un tas de conneries sans personne pour l'emmerder, il avait déjà son indépendance, on le croyait assez sérieux pour veiller sur Coop, et tout. C'était quand même sacrement injuste, parce que j'adorais mon cousin, mais dieu sait que c'était pas le type le plus responsable de la terre. Quelque part, je crois que c'est pour ça que je traînais tout le temps avec des mecs. Parce que j'en venais à me dire : peut-être qu'on agissait comme ça avec moi parce que j'étais une fille ? Peu probable quand on savait qui était ma mère… mais je sais pas, des fois je me demandais quand même. Et je sais que le grand truc des petites filles c'est de rêver d'être une princesse, seulement moi les princesses, soyons clairs : ça me faisait chier.

Et puis, quelque part, j'étais gênée de lui avoir vidé mon sac comme ça. Surtout le passage qui concernait Coop. On m'avait bien fait comprendre que j'étais pas censée le crier sur tous les toits. Même si j'avais confiance en Seb pour garder le secret, là n'était pas la question hein, c'était juste… Je m'en voulais d'avoir craqué comme ça, c'était idiot.

Je remarquai que Seb s'était interrompu et semblait hésiter à ajouter quelque chose. Il tirait une sale tronche, constatai-je. Dire qu'on venait de se réconcilier dans la joie et la bonne humeur ! A voir sa tête on aurait pas cru.

– Quoi ? lâchai-je, soucieuse (bah ouais, mine de rien fallait que je me rattrape côté amitié, parce qu'il pouvait bien dire tout ce qu'il voulait, j'avais été franchement dégueulasse avec lui ces dernières semaines.)

Il avala sa salive et commença, doucement :

– Tu sais que… J'ai un petit frère, Tom.

J'acquiesçai – oui, je m'en rappelais parfaitement, il me l'avait dit le jour où on s'était vraiment parlés pour la première fois dans la salle de musique.

– Il est à Sainte Mangouste… Il est malade aussi, un peu comme Coop, acheva Seb. Mais lui c'est… Enfin, il va mourir quoi. C'est les docteurs qui l'ont dit.



– Je l'ai pas dit à grand monde.

Et vlan. C'est reparti pour un tour.

Je… Je n'arrivais même pas à le regarder. Je gardai les yeux rivés au sol, essayant de contrôler ma respiration parce que la dernière chose que je voulais c'était me remettre à pleurer et là je sentais que ce n'était pas loin. Putain, mais depuis quand j'étais une telle fiotte au fait ?? Même pas capable de garder une contenance quand mon pote avait besoin de soutien. Seb avait bien du mérite de me pardonner et de vouloir toujours de moi comme amie, parce que j'en étais vraiment pas digne.

… Putain. PUTAIN.

– Excuse-moi, marmonnai-je en pressant mes paumes déjà humides contre mes yeux, jusqu'à voir danser des papillons noirs sur mes paupières.

Mais qu'est-ce que c'était que ce putain de monde où y'avait pas une famille dont tous les membres soient en bonne santé ? Un gosse. Un gosse qui allait crever, comme une pauvre vache, comme un rat écrasé sur la route, et ensuite on le mettrait dans une boîte et on le mettrait dans la terre pour y pourrir et se faire bouffer par les vers. Et d'ailleurs, ils lui feraient une boîte taille réduite ? Ça devait exister. Apparemment, c'était plus fréquent qu'on penserait. Se faire bouffer par les vers. Et toutes les autres bestioles. Ils devaient avoir tellement à bouffer, ces bâtards – pas étonnant qu'ils soient si nombreux, quand on se nourrit de… de cadavres – oh mon dieu. Merde. Merde. Mon cerveau était en train de dérailler complètement.

– Excuse-moi, répétai-je, sans réussir à contrôler les tremblements de ma voix, excuse-moi, c'est juste… putain de merde, tu vois ?

Et ensuite il ne resterait rien, rien, rien qu'une pierre toute conne avec ton nom écrit dessus comme si ça voulait dire quelque chose. Comme Mrs Beattie. Comme son mari. Comme…

– Je me sens mal, annonça-je – je me disais bien aussi que c'était pas une bonne idée son cookie en fait, autant pour le gâteau de la paix.

Chancelante, je me redressai en m'appuyant sur la muraille, cherchant le rebord à tâtons parce que là tout tournait comme dans un manège et ma vue était tellement brouillée que je distinguais que dalle. Je me retournai, cherchant le vide, et une fois que je l'eus trouvé je m'éloignai autant que possible de Seb en longeant fébrilement la paroi. J'avais l'impression que tous mes organes étaient en train de danser la salsa dans mon corps, que mon cœur allait faire un grand jeté un de ces quatre et remonter jusque dans ma gorge – d'ailleurs il y avait définitivement quelque chose qui voulait se frayer un chemin par là et j'espérais vraiment que ce n'était pas mon cœur parce que j'en avais quand même un minimum besoin pour vivre et je ne voulais pas mourir, je ne voulais pas mourir, je…

– T'APPROCHE PAS ! beuglai-je à l'intention de Seb, qui devait se trouver quelque part derrière moi et guetter l'occasion de m'aider parce que c'était Seb et c'était ce qu'il faisait et la dernière chose dont j'avais besoin c'était qu'il me voit vomir mes tripes et boyaux sur le pont en contrebas.

Dans un éclair de lucidité j'attrapai mes cheveux et les tirai en arrière, espérant que la douleur dans mon crâne me distrairait de celle dans mon ventre, mais je ne craignais pas suffisamment des cheveux pour que ça marche, les ayant eu longs et emmêlés toute ma vie. Non, je ne voulais pas vomir, c'était horrible de vomir, ça faisait un mal de chien, c'était dégueulasse, ça puait, ça me rappelait l'alcool, et le taré qui m'avait foutu la frousse une fois au squate park, et Chuck – je ne voulais pas qu'il devienne comme ça, non, non – et ça me rappelait la maladie, et ce petit garçon qui allait mourir et laisser sa famille, Seb, pauvre Seb – et Coop. Et je ne voulais pas, je ne voulais pas penser à ça mais, et si, et si… ? Parce que Chuck l'avait dit, c'était grave, plus grave que ce qu'on m'avait dit. Et si j'avais encore aggravé les choses avec cette histoire de balai, s'il allait encore plus mal à cause de moi ? Et s'il n'y avait rien à faire, et si c'était comme Mrs Beattie, si tout le monde savait sauf moi et que personne ne me le disait ? Et si j'étais malade moi aussi, si c'était de famille ? Et mes parents ? Et Chuck ? Et…

Il s'est avéré que ce n'était pas mon cœur mais bien le cookie de Seb ainsi que mon petit-dèj' de ce matin qui cherchaient à rebrousser chemin. J'ai tout rendu par-dessus le rebord. C'était tellement acide que ça me brûlait, j'avais l'estomac et toute la poitrine en feu, je toussais et j'avais l'impression que ça ne finirait jamais.
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Sebastian Hansen


Sebastian Hansen
Élève de 4ème année



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Particularités: I'm a dinosaur, Rawwwr. *tente d'avoir l'air effrayant*
Ami(e)s: Plutôt des filles. Bien que je ne sois pas encore sûr que Tess puisse techniquement être considérée comme une, vu qu'elle a probablement plus de co... Enfin, bon.
Âme soeur: Désolé Etienne, les lèvres de Casey sont quand même plus douces.

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MessageSujet: Re: "We don't need to fight and cry." |PV|   "We don't need to fight and cry." |PV| Icon_minitimeJeu 20 Déc - 23:16

Je vis Tess réagir étrangement à ma seconde de courage et d’énervement, comme si ce n’était juste pas normal que moi, Sebastian Hansen, j’hausse un peu le ton. Effectivement, ça en étonnait plus d’un de me voir changer de la sorte, moi qui étais toujours discret et sage. Ce n’était pas vraiment que je savais m’affirmer quand il le fait non, j’étais plutôt esclave de certaine de mes émotions ou plutôt de leur trop pleins dans le cas présent. Quand les choses devenaient confuses, j’avais simplement du mal à les sortir dans un ordre intelligible et ça m’échappait souvent malgré moi. Aussi quand j’étais en colère, mais c’était une chose plus rare, je ne l’avais connu qu’avec Daphne et Tess, lors de nos disputes. Je m’étais aussi découvert un sorte de courage, ou d’affirmation, caché et qui s’affirmait si se présentait un danger. Comme cette fois dans la forêt où j’avais eu la bonne idée de me mettre en Kasperek et une araignée géante. Et vous savez quoi ? J’aimais bien ce genre de moment. Pas ceux où je risquais de mourir manger par une araignée, non. Ceux où je sentais tellement de choses que je les laissais toutes sortir, voilà ce qui me prouvait à chaque fois que la personne en face de moi comptait, qu’elle m’apportait quelque chose et même si c’était confus, c’était ce que j’appréciais.

Mais visiblement, j’étais plus doué pour le sentir que le montrer. Ma tentative assez ridicule de déclaration d’amitié à Tess était totalement pitoyable, parce que suivi d’une explosion ratée qui avait provoqué des explications encore plus ratées et que bon voilà, je commençais sérieusement à me sentir ridicule. Mais les choses étaient ainsi non ? On ne pouvait pas juste s’engueuler avec quelqu’un, l’ignorer comme un gamin pendant des mots et revenir comme une fleur. Les choses évoluaient mais ne disparaissaient pas, on ne pouvait pas tout à coup faire comme si de rien n’était bien que j’étais persuadé que c’était la solution que Tess et moi aurions préféré. Sauf que je lui devais des excuses et de toute évidence, elle m’en devait aussi. Toute cette dispute me paraissait lointaine et plus j’y réfléchissais, plus je la trouvais sérieusement conne. Tout ça n’était au final qu’une histoire de… Robe, de polonaise et de maisons. Non mais vraiment, résumé de la sorte, c’était juste ridicule et le pire c’est que sur le moment, je m’étais tellement énervé, et Tess aussi, on avait dit des trucs qui n’avaient juste pas de sens… Ou peut-être un peu, mais la diplomatie nous avait cruellement manqué. Et si nous étions mauvais pour nous engueuler, nos réconciliations n’avaient pas une très belle gueule non plus. Après mes compliments hachurés et gênés, j’entendis rire Tess, mais d’un vieux rire un peu gêné du genre « mais je dis quoi maintenant » et elle se recoiffa –geste assez rare chez elle il faut bien le dire.


- Aha ! Toi aussi mon petit.

Et elle me tapa dans l’épaule, comme elle avait l’habitude de faire. J’avais l’impression que nous venions donc d’enterrer la hache de guerre et peut-être plus… Comme si nous faisions une étrange promesse, celle de rester amis malgré les conneries qu’on s’était dit et qu’on se dirait probablement. Je savais qu’elle n’était pas très démonstrative et je ne l’étais pas spécialement non plus, du moins pas avec elle. Avec Aria ou Clea, je n’avais aucun problème pour les prendre dans mes bras, mais Tess c’était… En fait, je ne l’avais jamais vraiment câliné, l’idée me mettait presque mal à l’aise parce que… Il n’y avait pas d’explications. Ce n’était pas que je n’avais pas envie, j’avais simplement l’impression que ça serait extrêmement bizarre si le matin à la table du petit déjeuner, je lui flanquai un baiser sur la joue comme je pouvais le faire à Aria. Non, ça n’était pas… Logique. Peut-être parce qu’elle n’était pas tactile non plus, à part pour me frapper, et que je m’adaptais ?

Il y avait quand même quelque chose pour laquelle j’étais meilleur que les câlins avec Tess, c’était l’écouter. J’attendis patiemment donc qu’elle vide son sac, fronçant un peu les sourcils alors qu’elle évoquait Coop. Elle n’était pas du genre à étaler sa vie, et moi non plus d’ailleurs, mais lorsqu’elle le faisait je n’avais aucun problème à l’écouter. Comparé à certaines personnes qui m’utilisaient parce que j’étais une gentille bonne pomme qui conseillait bien, j’avais vraiment l’impression que mon amitié avec Tess était à double sens. Et puis honnêtement ce qu’elle me racontait était souvent bien plus intéressant que les problèmes de cœur de ma voisine de SACM, qui était certes très gentille mais… Enfin, bon. J’étais donc tout de même habitué à des sujets plus relax avec la Gryffondor mais c’était ça aussi que j’aimais, quand il fallait que ça devienne sérieux, je pouvais lui faire confiance pour être honnête, franche et surtout silencieuse. Elle garderait pour elle ce que j’allais dire je le savais, je n’avais pas à hésiter même si… Ce n’était jamais facile ce genre de chose. Je ne voulais pas la chagriner en plus, mais c’était ce que je vivais, pourquoi mentir ? Elle reprochait à sa famille de la considérer trop jeune pour savoir, je refusais de faire de même.


- Quoi ?

Et le pire avec Tess c’est que d’une manière, elle me connaissait très bien. Elle voyait à ma tête que quelque chose clochait, à mon intonation hésitante, à mon regard fuyant. Mais j’étais décidé à me lancer, en espérant que… Bon, hein, je ne savais pas ce que je faisais. C’était pas vraiment nouveau quand il s’agissait de Tom de toute manière. Il y eut donc ce moment… Etrange, où je lui expliquai vaguement la situation et que je sentis un affreux silence s’installer. Et les yeux de Tess se river sur le sol. C’était toujours ce qui se passait dans ces moments, ça m’était presque égal.

- Excuse-moi.

Je la vis s’essuyer les yeux et je n’ajoutai rien. Je voulais lui dire qu’elle n’avait pas à s’excuser, qu’évidemment ce n’était pas sa faute et ce genre de choses, mais je savais aussi que c’était humain de réagir de la sorte. Il me semblait aussi qu’elle s’excusait de ne pas savoir quoi répondre, peut-être aussi de pleurer un peu. Je ne fis aucun mouvement vers elle, même si j’en avais un peu envie, je ne voulais pas qu’elle se remette à pleurer dans mes bras. Honnêtement, je n’en menais pas large non plus, pas du tout. Je voulais hausser les épaules, sourire, dire que… Que quoi ? Que c’était la vie, qu’on ne pouvait rien y faire, que… Que c’était pas grave…

- Excuse-moi… Excuse-moi, c'est juste… putain de merde, tu vois ?

Oui, je vois. Son malaise me fit un étrange coup dans le cœur, mais il y avait autre chose qui flottait en moi et j’avais besoin que ça sorte parce que ça, je l’avais dit à encore moins de monde, je n’avais jamais eu le culot de le dire à mes parents, je… Comment pouvais-je dire que…

- Et… Et ? Et maintenant, je disais ça comment ? Je suis désolé de te dire ça à toi, mais j’ai juste besoin de… Putain c’était tellement compliqué à sortir et j’avais un goût étrange dans la gorge, celui des larmes je crois mais je voulais tout lâcher… Il s’est fait renversé par une voiture. Il courait, je lui courais après en lui criant dessus parce qu’on s’était disputés. Disputés… Juste avant…

Je laissais ma phrase en suspens, incapable de finir et de dire tout ce que je sentais, tout ce que je pensais, et j’avais sacrément envie de pleurer et…

Ce silence…

C’était comme ça que ça finirait pour Tom.


- Je me sens mal.

Sa voix me tira de mes pensées lorsque je compris qu’elle parlait dans le sens strict du terme. Je me levais presque aussi vite qu’elle, et la regardais, un peu confus, longée les murs de la tour en chancelant comme prise de vertige. Elle tremblait, ses joues constellées de larmes, et je me sentais impuissante et incapable, sans savoir comment faire pour arranger la situation.

- T'APPROCHE PAS !

Je me figeai derrière elle, la main tendu dans le vide, prête à l’attraper mais je la baissai parce que visiblement non… Et très violemment, Tess écarta de son visage sa masse de cheveux roux, se pencha par-dessus la rambarde et… Vomit.

-Tess… Murmurai-je, mal à l’aise. Il semblait qu’après mainte quintes de toux, crachats et autres, elle s’écarta un peu, chancela en arrière et j’eus tellement peur qu’elle s’écroule de nouveau par terre que je passai mon bras par sa taille et la retenu contre moi. Son dos s’appuyait contre ma poitrine, et je la sentais encore trembler. Tout doucement, je murmurais une nouvelle fois. Tess… Calme toi, ça va aller. J’avais ma menton presque sur son épaule, et je sentais ses cheveux qui me chatouillaient le visage. Viens, on y va. Achevai-je, sans oser encore bouger parce que j’avais peur qu’elle tombe une nouvelle fois et… Et je voulais pas qu’elle se fasse mal –dans tous les sens du terme.

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