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Make me Glorious (pv) (terminé)

 
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 Make me Glorious (pv) (terminé)

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Chuck Carlton


Chuck Carlton
Adulte



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Localisation : Là où on peut faire la fête !
Date d'inscription : 03/03/2010
Célébrité : Adam Brody

Feuille de personnage
Particularités: i should have known better
Ami(e)s: Emmy-Nem, Haley, mon petit lapin! Oh vous inquiétez pas, ça nous choque autant que vous... ; Joy, eh ouais comme quoi ! ; Ruby Miss Parfaite ; Lilian, the one and only
Âme soeur: come to me my sweetest friend can you feel my heart again i'll take you back where you belong and this will be our favorite song

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MessageSujet: Make me Glorious (pv) (terminé)   Make me Glorious (pv) (terminé) Icon_minitimeSam 15 Déc - 12:14

Une fois n'est pas coutume, j'attendais un miracle. Oui, c'est ce qu'on dit de Noël hein, même si bon, je n'étonnais personne en disant que la dimension religieuse de tout ce bazar m'était à peu près aussi éloigné qu'un pingouin du Sahara. Mais bon. La magie de Noël, tout ça : allons-y. Banco. Pourquoi pas? Du moment que y'avait de quoi boire et s'éclater, je n'allais quand même pas faire la fine bouche...

On était installés bien tranquillement dans la salle commune, avec des potes, et en fait je mis quelques temps à m'en rendre compte mais : on était que des mecs. Ben oui. Forcément! Les filles avaient toutes disparu dans leurs dortoirs, parce que voyez-vous, pour être la plus belle ça prend un sacré temps, encore plus quand la compétition est rude comme ici, alors voilà, on était qu'entre mecs, à arroser cette fin d'après-midi avec des Bièraubeurres chourées à Pré-au-Lard, et bien méritées. Déjà : on était en vacances, et de deux : c'était le bal de Noël, un peu LA grosse fête par excellence, alors vous pensez bien que j'étais plus qu'au taquet! Et en plus... C'était mon dernier bal ici, mon dernier Noël ici, et même si j'étais pas fâché de me dire que bientôt j'en aurais fini avec les études, ben, mine de rien, ça me flanquait un petit coup au moral quand même. Poudlard, c'était chez moi, et puis laisser Coop ici, et tous mes souvenirs, tous ces gens et... Bref. C'était pas le moment de verser sa petite larme : on avait une fête sur le feu, et j'étais bien décidé à lui faire honneur. Avec les mecs on discutait de tout et de rien, et j'étais vautré comme d'hab dans un des gros fauteuils rouges de la salle co', à siroter ma petite bouteille, et à parier sur qui serait la plus canon et qui la plus ridicule - croyez-moi ou pas mais quand l'un amorça une blague sur Haley Collins je le fis taire direct en lui proposant d'aller prendre un bain avec un sèche-cheveux (ce qui laissa les autres perplexes parce que tout le monde ici ne savait pas ce qu'était un sèche-cheveux, mais l'intéressé oui) et vu le regard noir que je lui avais lancé, il ferma sa gueule. De toute façon avec ma place de leader du groupe, les autres se la fermaient quand j'en avais envie, la plupart du temps, et c'était bien pratique, bien que depuis quelques temps je commençai à avoir d'autres choses à foutre que de faire mon petit chef mais bah, au bout de presque sept ans, je n'avais plus d'effort à faire, je l'étais naturellement. Après avoir abordé les meufs, la conversation tourna principalement autour d'un point important : l'alcool, parce qu'on en avait des réserves ici mais ça n'allait pas suffire, etc etc. J'avoue que j'écoutais seulement un peu d'une oreille, en regardant la neige tomber - le parc était tout blanc déjà - et le soir arriver en même temps.

Je ne pouvais pas ne pas penser à l'année dernière, à comment on s'était éclaté, à Taylord dans sa putain de robe rouge qui me serrait encore la gorge tellement elle me faisait de l'effet, à Fray complètement refait, à ma danse avec Haley, au gui, à la suite... Et je ne pouvais pas mentir : ça avait été une putain de soirée, l'une des meilleurs que je n'avais jamais faite, franchement. Le meilleur bal en tout cas. Celui d'avant avait été ouf aussi, mais dans un autre genre - disons que celui de l'année dernière avait été du freestyle complet, et du freestyle de pure qualité. Je me demandais si cette année ça le serait autant... Viendra ou viendra pas? Bien sûr, qu'elle allait venir, cette
nigaude, comme dirait Haley. Elle devait sûrement être en train de mettre sa robe en râlant, mais de la mettre quand même.

C'est pile ce moment que choisit mon voisin, un mec gros, boutonneux et bête à bouffer du foin - je ne pouvais pas le blairer mais c'est comme dans tous les villages, il faut toujours un idiot - pour me demander si je pensais que Taylord Reegan allait venir, et pour rappeler aussi à tout le monde "mais Chuck, tu n'as pas dit avec qui tu y allais toi?!". Oh tu sais quoi, ta gueule. En plus, il me regardait derrière ses lunettes en cul de bouteille avec une espèce d'avidité parce qu'il n'avait probablement eu aucune demandes et que tout ce que je faisais, il essayait de le faire ensuite. Je lui répondis avec l'amabilité d'une porte de prison que j'y allais avec sa mère, et me renfrognais d'avantage dans un silence songeur.

Et si elle ne venait pas? Cette grognasse, elle en serait bien capable. Ouin ouin ouin, je veux rester toute seule parce que la vie est trop nulle et que de toute façon je n'aime personne et personne ne m'aime à part mon chat et l'unique gâteau que je mange une fois par jour. Pfff. C'était bien la peine, hein, de... Merde, voilà.

Après cette soirée ça allait être les vacances pour de bon, et même si j'aurais carrément préférer rester ici tranquille, ces connards de Médicomages à la con n'avaient rien trouvé de mieux que de fixer un rendez-vous impératif pour Coop juste avant Noël. Oh mais oui, joyeux Noël à vous aussi, une journée à l’hôpital? C'est vraiment trop cool de votre part, j'en rêvais. Enfin, bref, pas la peine de s'étendre sur le sujet, je ne laissais clairement pas Coop y aller tout seul, et puis de toute façon on devait aussi rentrer pour se taper le dîner "en famille" chez les grands-parents (joie et allégresse), donc hein. J'allais pioncer et voir mes potes de Bristol le reste du temps, et on en parlait plus.

Mais bon : en attendant l'heure était à la grosse fiesta et je finis cul sec ma bièraubeurre, avant d'en prendre une autre et de défier un pote à un jeu de cartes. Et puis le temps passa grave vite et il était bientôt 19h, et comme ça commençait à s'agiter de partout, et que la bièraubeurre m'avait envahi le système et je me sentais tout léger et hop, allons nous préparer! Je remontai dans le dortoir en me marrant avec les autres, m'habillai tranquillement - j'avais sorti mon costard tout à l'heure - eeeeh oui -, il était classique, noir, chemise blanche et cravate, normal quoi, et me repeignai vite fait dans la salle de bain, avant de descendre en même temps que les autres. Ah oui, et j'avais mon masque dans ma poche - non mais quelle idée, un bal masqué, hein - un loup noir et simple, que j'allais mettre en bas, parce que pour l'instant j'avais la flemme.

Il y avait plein de monde dans les couloirs et dans le hall, quand j'arrivai en bas, et les gens se dirigeaient en couple dans la salle où on entendait de la musique. Je n'avais qu'à tourner la tête à gauche ou à droite pour mater des filles toutes plus ravissantes les unes que les autres, dans des robes absolument parfaites qui même si elle les couvraient un peu trop, elles les mettaient bien en valeur mais... Mais pas une de ces silhouettes ne correspondaient à la sienne. Elle allait venir, de toute façon, je ne m'inquiétais pas. Je saluai les autres en leur expliquant mystérieusement que j'attendais quelqu'un, et ils me lâchèrent à reculons je le voyais bien, mais merde hein, qu'on me foute la paix. Je me postai en bas de l'escalier et m'appuyai nonchalamment, les mains dans les poches, après avoir mis mon masque sur ma tête, mais pas encore sur mon visage, histoire d'être prêt à l'attaque. Il était juste 19h, c'est bon, on était pas aux pièces non plus.

Elle avait dit qu'elle ne viendrait pas mais moi j'avais dit que je l'attendrais, et elle savait que je ne mentais pas. Et puis elle avait été tellement à côté de la plaque à me mentir au sujet du bal, tout ça, je l'avais grillée moi, elle ne savait juste pas sur quel pied danser, mais puisque je lui disais que tous les deux on allait bien se marrer, quel besoin elle avait de se prendre la tête! La vie était trop courte, hein, comme on dit.

En face de moi, dans le hall, il y avait cette fille de quatrième année avec qui je sortais plus ou moins. Et que je n'avais pas invitée au bal, je ne pouvais pas être sur tous les fronts. Et puis elle était bien gentille et bien mignonne, mais bon, sortir avec une quatrième année, je pouvais mieux faire quand même. J'avais juste pas spécialement envie de me parader à son bras devant toute l'école... Elle me lança un petit sourire et je compris qu'elle était toujours libre si je voulais y aller avec elle - ses pintades de copine autour pouffaient derrière leurs masques et nous jetaient des petits coups d'oeil.

Et si Taylord ne venait pas? J'allais quand même aller au bal, boire et danser, c'était certain. Mais de quelle façon?...

Elle allait venir, allez, je la connaissais, la petite. Mais il était 19h15, presque. Passé le quart d'heure syndicale, je ne savais pas trop...

A quel moment je lâchais l'affaire? Elle
allait venir, pourtant, j'en étais sûr... Ou bien j'étais sûr d'avoir envie qu'elle vienne?

Et merde. 19h20. Personne en haut des marches : non mais franchement, merci, je la retenais, elle était franchement pas cool. Elle voulait gâcher mon dernier bal, parce que voilà, on avait des trucs à se reprocher? Ouais, ben c'était pas cool. Je baissai les yeux quelques instants en louchant sur la point de mes godasses avant de regarder à nouveau en face de moi : bon, je lui faisais une fleur à cette jolie brune de quatrième année? Au moins, j'étais sûr de finir la soirée d'une façon des plus agréables...


Spoiler:


Dernière édition par Chuck Carlton le Mer 2 Jan - 11:36, édité 1 fois
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Taylord Reegan


Taylord Reegan
Élève de 7ème année



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Localisation : Ben regarde, sur ma licorne magique... Ah, tu la vois ? Okay, arrête le jus de citrouille alors, visiblement ça te fait pas que du bien.
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Particularités: J'ai dix doigts. C'est fou hein.
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MessageSujet: Re: Make me Glorious (pv) (terminé)   Make me Glorious (pv) (terminé) Icon_minitimeDim 16 Déc - 0:12



Je l’avais répété à Haruhi plusieurs fois que non non, ça ne me dérangeait pas de rester ici et qu’une fois que tout le monde serait parti, j’allais peut être profiter d’avoir la salle commune pour moi toute seule pour essayer de trouver un passage secret, ce qu’en sept ans passés à Poudlard, je n’avais jamais cherché à faire, mais que c’était l’occasion rêvée. Je l’avais même aidé à attacher sa robe et repousser une mèche de cheveux qui n’était pas à sa place. J’avais bien dit que je ne souhaitais pas aller au bal et que je n’irais pas. Ce n’était pas un secret de polichinelle, c’était clair, net, posé à plat sur la table, je n’avais rien à me reprocher. Absolument rien. Ça avait été l’effervescence pendant toute l’après-midi et j’avais été en décalage avec les autres filles, allant de celles qui restaient relativement posées et qui attendait le dernier moment mais sans se mettre en retard non plus et les autres qui avaient poussé des petits cris hystériques dès le lever du jour et qui n’avait pas cessé depuis. Personne ne faisait donc attention à moi, à part quand c’était pour me demander de faire sortir Zephyr d’ici parce qu’il menaçait d’accrocher les bas de robes avec ses griffes, ce que je n’avais bien sûr pas fait – c’était que du tissu et avec la magie, c’était toujours réparable ! En plus la façon dont elles s’agitaient comme des oiseaux faisant des aller retours pour faire leurs nid, avec son tempérament joueur et ben ça lui donnait lui aussi de bondir de parts et d’autres de la pièce quand il ne courrait pas avec Nelly – ça allait être d’une compagnie comme d’une autre ce soir, mais je préférais et de loin les miaulements que les cris de pintades.

Non, je n’y allais pas j’avais dit. On en avait pas reparlé depuis le jour de son invitation dans la grande salle, donc j’en avais conclus que malgré ce qu’il avait dit, comme j’avais coupé court au truc qu’il s’était résigné parce que le choix de qualité c’était pas ce qui manquait et ensuite j’avais entendu dire par des filles pas plus tard qu’hier parce qu’elles n’arrivaient pas à fermer l’œil en parlant de leur cavalier puis des garçons en général que Chuck Carlton y allait avec Katie Bell cette année, qu’on ne la voyait plus trop avec Ulrich, bref. J’avais voulu démentir en disant que ce n’était pas vrai mais… ben qu’est-ce que j’en savais puisque je lui avait répondu texto que c’était pas la peine qu’il compte sur moi. Surtout que Katie, c’était tout à fait possible, ça paraissait presque logique, enfin… tant mieux hein, il avait compris que je n’étais pas une valeur sûre, et que comme j’avais clairement exposer mes intentions, il pouvait aller faire sa proposition à quelqu’un d’autre, c’était normal, il n’avait pas à m’en parler, c’était normal aussi…

Donc de toute façon, si je me pointais en bas des marches, il n’y aurait personne. Normal, puisque je n’avais pas de cavalier. Au bout d’un moment qui m’avait apparu être interminable – ça avait duré toute la journée cette affaire – les premières filles, trop impatientes d’exhiber leurs robes avaient commencé à descendre et notre dortoir à nous avait désempli petit à petit, et j’avais souhaité une bonne soirée à Scarlett et Haruhi qui étaient parties dans les dernières puis la porte s’était refermée une dernière fois sur une fille un peu à la bourre. Cette fois on y était. Nelly, Zephyr et moi. Ou plutôt moi toute seule parce que les deux autres étaient en train de se rouler sous un des lits et que je m’étais allongée sur le mien, les yeux rivés sur le masque aux bordures à paillettes argentées, tout comme le contour des yeux posé sur la table de chevet. Il était blanc parce que c’était celui qui était le plus susceptible d’aller avec tout, parce que c’était Haruhi qui l’avait pris en même temps que le sien comme on se reparlait à présent et que chacun essayait d’aller dans le sens de l’autre du mieux possible même si un peu maladroitement parfois, et qu’à ce moment-là je ne lui avais encore dit que je ne comptais pas aller à la soirée. Dans un peu plus d’un quart d’heure, on serait dix-neuf heures. Dans un peu plus d’un quart d’heure il serait définitivement trop tard.

Je n’avais toujours pas réussi à savoir ni même à comprendre pourquoi c’était Chuck qui m’avait invité de lui-même, alors qu’il avait toutes… ses autres copines, mais qu’il avait dit que c’était avec moi qu’il avait envie d’y aller, et qu’il serait en bas des marches du hall, et qu’il voulait y aller avec moi.
Avec moi quoi.

Mais bien sûr que même si je ne l’avais pas formulé, j’avais voulu que ça se passe comme ça, enfin qu’il me demande, mais c’était tout ce qui allait derrière qui n’allait pas et qui rendait tout impossible, on avait pas envie des même choses… et si on voulait la même chose ? Ce n’était pas là que j’allais le savoir. Tant pis. Je n’allais pas savoir alors. Mais trop tard pas possible de faire partir cette boule d’excitation mêlée à l’angoisse ce sentiment un peu fou qui vous pousse à agir impulsivement et non cette fois je savais que j’étais raisonnable, je n’avais plus le temps de me préparer.

J’allais au bal.
Je me redressai tout de suite parce que si je me mettais à réfléchir je savais que j’allais changer d’avis. Je ne l’avais pas vu parce qu’elle était tout au bout de la penderie avec les autres robes et que c’était les elfes qui avaient de les sortir de la valise au début de l’année, comme ils faisaient tout le temps, mais comme je ne mettais plus de robes, je me servais un peu avec les vêtements que j’avais dans l’armoire qui me tombait sous la main quand ce n’était pas les uniformes alors c’était vite vu, le côté des vêtements un peu plus élaborés et près du corps m’était un peu obscur surtout que je ne les avais jamais mis dans ma malle il me semble – c’était encore un coup de Ruth j’en étais sûre avec son imagination tordue qui lui faisait faire des trucs tout aussi tordues et comme j’avais de toute façon eu la tête ailleurs tout l’été elle avait vu juste en se disant que je n’y verrais que du feu et qu’elle me mettait devant le fait accomplit sur place. Je lui avais parlé du bal parce qu’on avait choisi ensemble et avec Lilian la rouge de l’année dernière – mais je ne voulais pas trop y penser. Sauf que là on ne l’avait pas fait et… elle était la quand même. La robe. Ben oui en fait je n’avais pas pu m’en empêcher de fouiller dans mes affaires après cette drôle de demande, j’avais peut être envisagé l’éventualité que… Je la sortais de l’ombre tout en retournant m’assoir sur le lit, la robe sur les genoux. Je savais qu’elle venait de là-bas parce que je l’avais vu dans l’une des vitrines de Comanche, je ne savais plus quand exactement mais peut être encore l’année d’avant et je me souvenais avoir dit à Ruth qu’elle me plaisait parce qu’on était allées se balader en ville ce jour et qu’on l’avait vu dans une des vitrines. Elle n’était pas tout à fait lilas et tendait plus vers le rose et je n’avais pas l’habitude de porter ces couleurs, mais la coupe étai joli il y avait un bustier ou s’entrelaçaient des bandes de tissus et des strass de toutes les couleurs et s’arrêtait à la taille pour que la mousseline puisse descendre jusqu’aux pieds, mais c’était con, elle n’allait pas m’aller, je n’étais pas assez… Ben j’allais pas la remplir, c’est tout ! J’allais tout de même dans la salle de bain la passer mais aussi pour avoir un miroir et la mettre devant moi. Il y avait un truc qui clochait. Un gros truc qui clochait. C’était pas la robe, mais je voyais pas d’où ça venait j’avais beau chercher dans mon reflet et puis mes longues racines brunes n’arrangeaient pas vraiment le tableau… C’était même carrément moche, je n’y avais pas touchée depuis la rentrée, ça faisait bizarre, en fait c’était ça qui n’allait pas du tout.

Je voulais être la plus belle.
Qu’il ne voit que moi.
Mais je n’avais vraiment pas le temps de les bidouiller là, ça allait bientôt être l’heure et là c’était celle où j’étais même censée m’apprêter à descendre, la fébrilité, c’était bien merdique comme sensation ça empêchait de penser posément, ah j’avais ce livre, là, de sorts utiles, j’en avais lu un pour les cheveux je m’en souvenais, j’allais le chercher en laissant choir les autres objets que j’avais déversé un peu partout sur le sol en fouillant et le ramenait avec moi dans la salle d’eau pour lire en même temps d’avoir la tête au dessus du lavabo – non ce n’est pas une position confortable – et prononcer la formule pendant que je lavai mes cheveux qui était censée faire partir les excédents de couleur comme si elle glissait sur les mèches et j’eux une seconde la crainte que ma baguette ne me fasse une ultime blague alors qu’elle avait arrêté et déclenche un cataclysme, mais non il y avait une sensation douce et chaude qui émanait de tout mon cuir chevelu et quand je relevai enfin le menton, il n’y avait plus aucune trace de cette teinture qui ne m’appartenait pas, puisque ce n’était pas moi. Encore avec un autre sort je les séchais en envoyant de l’air dans ma chevelure, et trois pages plus loin il y avait celui qui proposait quelques tournures pour faire des coiffures relevées, pffft je n’étais pas douée pour ce genre de sortilèges là, en plus j’étais énervée de toute cette tension alors je dû m’y reprendre plusieurs fois pour faire quelque chose de satisfaisant et de conclure avec la dernière touche qui était une barrette argentée. Voilà. Je ne pouvais pas faire mieux de toute façon. Pour le maquillage je le forçais un peu plus que ces derniers jours, avec le rouge à lèvres et les yeux plus noirs, plus deux trois autres trucs, ça encore ça allait je savais faire. Restait plus que la robe. Je voulais la mettre en dernier – c’était me voiler la face rien de plus parce qu’elle allait être trop grande, que je n’allais pas pouvoir la porter que même avec la magie la rétrécir serait impossible, je remontai la fermeture sur le côté en m’attendant à ce qu’elle retombe à mes pieds aussi sec, mais… hmmm… je gigotai le haut du corps en fronçant les sourcils pour voir si elle ne bougeai pas mais le bustier se maintenait parfaitement, j’avais repris du poids je l’avais remarqué mais, pas autant, pas de là à avoir de nouveau des vêtements à ma taille… J’aurais dû en être contente, mais en me regardant dans le miroir, c’était impossible, je me voyais toujours aussi…
maigre qu’avant, comme si mon apparence n’avait jamais changé. Si la robe était très belle, le simple fait de la porter l’enlaidissait parce que je n’allais pas avec, ce n’était pas beau, en plus j’eus la mauvaise idée de me mettre de trois quarts et de me rendre compte qu’on voyait par endroits ma peau fragile là où elle avait été abîmée dans le dos, j’essayais de me sourire dans la glace pour me donner du courage, mais ce n’était pas très glorieux. Je n’avais que ces fringues de bal de toute façon.
Je ne pouvais pas y aller comme ça. J’étais en retard en plus. C’était fini.

Il fallait que j’y aille !
Heureusement, il y avait plein de foulards sur un des lits parce qu’une des filles en avait essayé une multitude tout à l’heure, et dans le tas, il y en avait un dans les mêmes teintes que ma robe mais en un peu plus clair. Je me couvrais les épaules avec, enfilai mes sandales et n’avait pas fait trois pas dans les escaliers pour descendre dans la salle commune que je remontais aussi vite chercher le masque que j’avais oublié. Sans le mettre. Pas le temps.

D’ailleurs je n’avais même pas regardé l’heure parce que voilà sinon ça allait me faire changer d’avis, et s’il n’était pas là, ou si encore pire oui mais avec une autre personne au bras, et si… iueghjhs je me rattrapai tant bien que mal au mur en poussant deux ou trois gros mots à la suite parce qu’il y a des choses qui ne changent pas parce que le talon de ma chaussure venait de se tordre parce que je marchais trop vite et je regardais pas mes pieds et que je n’avais pas mis ces choses-là depuis des lustres, et ah oui, ça faisait mal pas de doutes ! Je savais que ça allait passer parce que ça arrivait, mais je m’asseyais quand même un instant pour faire passer la douleur, mais les minutes passaient et plus elle passaient et plus je sentais que ça me filait entre les doigts, quoi, aucune idée, mais en bien ou en mauvais, il allait se produire un truc ce soir, j’y avais réfléchi de toute façon, mais d’abord… Je claudiquais un peu mais repris ma marche, j’étais presque en bas en plus…

Mais plus j’avançais vers les grandes marches en marbre du hall plus je ralentissais la cadence alors que ça aurait dû être l’inverse cherchant à faire le moins de bruit possible, c’est que ben, heu, je m’avançais timidement, encore un pas et j’allais être tout en haut des escaliers avec une vision d’ensemble de ce qui se passait en bas et je ne savais pas trop ce que je voulais voir – ou alors j’avais peur de ce que j’allais voir.

J’eus une fraction de seconde de soulagement – il y avait Chuck, il était là, oui oui, comme il l’avait dit, mais mon regard suivit naturellement le sien qui regardait en direction de… je passais par plusieurs stades, de celui à vouloir crever les yeux de cette putain de nana collante comme pas deux depuis des jours, avec ses propres talons aiguilles, mais Chuck ne m’avait pas vu encore, je sentis mon visage se décomposer sous la compréhension de ce qui était en train de se passer : je pouvais me reculer, me mettre dans l’ombre, il allait croire que je n’allais jamais venir ce qui aurait déjà dû être le cas en fait, mais passons, il allait passer une meilleure soirée avec elle, c’était mieux comme ça, je ne voulais pas qu’il s’ennuie, ouais voilà, il allait plus s’amuser avec elle, j’étais trop bête, ça se voyait qu’il préférait y aller en sa compagnie. Seulement il y eu un « Taylord ! » de la part d’une de ses copines dans sa bande et évidemment tous les yeux se levèrent dans ma direction. Génial. Il se passa un moment bizarre où j’étais prête à tourner les talons sans explications et en finir avec ces débilités, mais c’est aussi en même temps que se manifesta cette chose qu’on appelait plus communément la fierté - il était là à m’attendre pas elle, donc… Je m’avançai en me tenant à la rambarde et en serrant les dents pour ne pas boiter en prenant une posture qui indiquait la confiance et la prestance alors qu’en fait j’avais juste envie de disparaître mille pieds sous terre tellement j’étais ridicule dans cet accoutrement, que ce n’était pas ma place, mais alors pas du tout, j’étais sûre qu’elles devaient toutes être en train de bien rigoler intérieurement tiens.

Je me collai le masque sur le nez et arrivait à la hauteur de Chuck – enfin, plus ou moins parce je m’étais arrêtée à au moins un mètre pour mettre de la distance entre nous, je me sentais trop mal et si on était trop près, alors que j’étais déjà comme hypnotisée je ne l’avais pas quitté du regard depuis le début, ça me faisait toujours un petit truc tout drôle dans le ventre quand il était bien habillé… comme ça… non non non. Non.

Alors là, l’idée, c’était que je parle pour mettre fin à cette drôle d’ambiance qui venait de s’installer, c’est ça ? Déjà, j’allais m’excuser d’avoir autant tardé. C’était la moindre des choses.

- C’est moi. Mer-de. J’avais plein de phrases qui me passaient dans la tête pourtant, mais alors je ne sais pas pourquoi il y avait plein d’autres mots qui sortaient tous seuls à la place. Enfin, heu. T’as vu. Que c’était moi.

Tais-toi-tais-toi-tais-toi.

- Y’avait un embouteillage de fantômes là haut ! plaisantai-je pour expliquer mon retard mais encore avec cette drôle de magie pour expliquer mon retard qui me faisait parler toute seule, oui exact, comme ça !! Héhéhé héhé.. hé. J’essayais d’être enjouée pour cacher mon malaise, mais pour le moment ce n’était pas une franche réussite…

..Je réalisais que je lui lançais un peu trop de regards appuyés depuis tout à l’heure, que je me rinçais l’œil en d’autres termes parfaitement, qui, que, quoi, bon, on allait quand même pas rester là ?! Je le tirai par un des bouts de sa veste en regardant brusquement ailleurs pour l’inciter à me suivre dans la salle de bal mais le lâchai tout aussi vite pour ouvrir la marche, devant, comme ça en plus je n’avais pas à voir son air désemparé devant le spectacle de mon air de clown dans ma robe de la catégorie des robes superbes sur les mannequins mais qui n’allaient pas à toutes les nanas – des nanas comme moi. Les autres filles se tenaient au bras de leur cavalier alors j’aurais dû faire pareil, mais je ne pouvais pas, je ne sais pas, c’était un peu étrange, c’était Chuck, donc…
Ben je ne pouvais pas, non ?




Parfois on regarde les choses
Telles qu'elles sont
En se demandant pourquoi
Parfois, on les regarde
Telles qu'elles pourraient être
En se disant pourquoi pas
Spoiler:
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Chuck Carlton


Chuck Carlton
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MessageSujet: Re: Make me Glorious (pv) (terminé)   Make me Glorious (pv) (terminé) Icon_minitimeLun 17 Déc - 17:38

Mais enfin, c'était complètement con. Elle n'allait pas venir, elle avait bien dit qu'elle n'en avait pas envie, et puisqu'on ne se devait plus rien, je ne voyais pas pourquoi Mademoiselle allait se bouger pour ma gueule. De toute façon depuis son retour il fallait quand même bien le reconnaître, je me battais pour deux, je lui faisais à bouffer, je faisais des efforts pour être sympa et essayer de regagner son amitié, mais dans l'autre sens, elle mettait un peu de temps à les accepter et je voyais bien qu'elle ne voulait pas trop. Enfin, je sais pas, elle s'investissait toujours un peu, mais jamais au début, je ne savais jamais par quel bout la prendre : voilà ce qui me faisait réellement chier. Je ne savais plus rien avec elle, elle avait trop changé, à commencer par sa blondeur qui avait dû lui liquéfier le cerveau par les racines. Bon, eh ban tant pis. Ce bal allait être un bal comme les autres, mais de toute façon elle ne serait pas là pour le voir, McBeth allait rouler des pelles à Collins et Taylord ne serait même pas là pour me réanimer, mais qu'elle se rassure, peut-être que Fray serait ravi de devoir me faire du bouche à bouche. Qu'au moins quelqu'un soit content ce soir! Non mais en plus, j'étais content. J'étais content, moi, d'aller au bal, de faire la teuf, de boire et de mater les jolies filles, tout ça. Ça n'allait pas manquer... Mais qu'es-ce qui allait manquer alors? Oh putain ce qu'elle pouvait me prendre la tête, mais Taylord Reegan mais quelle purge, que quelqu'un me la sorte du cerveau de force, je commençais à en avoir ras le cul, hein. Elle ne venait pas au bal, point, barre, je la laissais au vestiaire, et roulez jeunesse. Mais alors, pourquoi quelqu'un avait prononcé le mot Taylord autour de mot? Oh, probablement que cette gigantesque conspiration continuait, celle qui consistait à me bassiner avec du Taylord Reegan en long en large et en travers jusqu'à je sucre les fraises et qu'on m'envoie baver bien tranquillement dans un asile. M'emparant de mon plus beau sourire, j'allais pour me diriger vers la nana de quatrième année qui avait repéré mon coup d'oeil et me souriait déjà. Après un dernier regard nonchalant vers les marches, je...

...

......

.........

- ... Woaw.

Putain de putain de chier. Je sentis mon coeur se stopper et mon sang se figer - un peu comme quand on boit le verre de trop qui déboîte complètement le cerveau et qu'on sent une intense sueur froide et que tout s'envole, du fond des tripes jusqu'en haut du crâne, que le monde explose, enfin toutes proportions gardées évidemment, mais là, juste, non, je, non, c'était pas possible, non.

Elle était atomique. Enfin, si c'était elle... C'était elle?! Mais oui c'était elle, mais ces cheveux bruns, ah, ce coup dans le dos! Mais putain mais on a pas idée, mais...

Chacun de mes neurones (eh oui, j'en avais quand même quelques uns, il ne faut pas croire) était tranquillement entrain de flotter en suspension dans mon pauvre cerveau déjà bien mis à rude épreuve par cette même Taylord Reegan qui descendait les marches comme une princesse, et voyez-vous, ils avaient décidé de ne plus du tout rentrer en contact les uns avec les autres, de ne plus se passer de signal, ce qui fait que l'activité de mon cerveau pouvait proportionnellement se comparer à celle d'un choux-fleur. Je ressentais un truc intense mais tellement écrasant que je sus pertinemment que ça se lisait sur mon visage : si on avait dû faire un remix , ce soir, de la nativité, j'imagine que Marie avait eu la même gueule que moi en voyant l'ange Gabriel débarquer dans son salon. Oui, vous noterez qu'en ce soir de Noël, c'était de circonstances. Il y avait juste le bout de mes doigts qui fourmillait et à la réflexion je me dis que mettre les doigt dans une prise devait ressembler à ça, que tout court-circuitait et qu'on ne pouvait plus rien faire et qu'on ne sentait plus rien, et puis voilà. Non mais cette robe. Cette coiffure. Ce maquillage. Que quelqu'un m'enlève ce masque, que je la vois toute entière et surtout que quelqu'un m'enlève foulard autour de ses épaules parce je voulais qu'elles soient nues et...

Bon. J'imagine que le sex-appeal de Taylord avait retrouvé tout son étrange pouvoir, en même temps qu'elle avait retrouvé sa couleur de cheveux.

Bien. Je crois qu'il fallait que j'ai une espèce de réaction, là. Parce qu'en fait, bien que tout ce petit manège ne durait que depuis quelques secondes, j'avais totalement conscience qu'elles prenaient des valeurs de millénaires.

Réveille-toi, mon petit Chuck!


- C’est moi. Elle s'arrêta un peu brusquement et j'avais envie de lui dire que Cendrillon avait sûrement descendu plus élégamment les dernières marches parce que là Taylord avait soudain eu une démarche un peu tendue, mais bon. Les seuls mots qui me venaient pour l'instant à l'esprit étaient udfqskdrgs qsfdqsyuefqkuy. Enfin, heu. T’as vu. Que c’était moi.

Oh, oui, comment dire, je crois que le monde entier, en passant par les balais cachés dans le placard à balais du hall avaient remarqué que Taylord Reegan venait d'arriver en bas des marches.

Je compris que, bien que généralement les jolies filles me fassent habituellement de l'effet, ce que je ressentais puissance mille n'était peut-être pas trop approprié à la fille que j'avais invité en tant qu'amis. Oui, il ne fallait pas chercher bien loin, j'avais un troupeau d'éléphants qui me piétinaient le ventre et l'étrange impression que mon coeur était plus ou moins les basses d'une discothèque, donc je veux dire, on peut se voiler la face et se dire que ouhlàlà, la Bièraubeurre fait son petit effet, mais bon quand même : la robe de Taylord (plus longue que l'année dernière, je ne savais pas si je devais remercier le ciel ou pas) et ce revirement de situation n'y étaient pas pour rien. En tout honnêteté, maintenant que les rouages de mon cerveau se remettaient en marche en toussant et crachotant un peu, la seule chose que je m'imaginer clairement formuler et de lui proposer qu'on aille rejoindre les balais dans le placard et qu'on enlève nos vêtements, aussi jolie que soit sa robe, mais bon. Mais bon, encore une fois, Taylord était Taylord, et blablablabla, c'était pas ce chemin là qu'on empruntait, je finissais par connaître la chanson. Elle aurait quand même pu être moche, franchement. Ça aurait considérablement simplifié l'équation.


- J'savais que tu allais venir, dis-je après tout ce temps interminable qui je pense ne l'avait pas dupée, mais bon, tant pis, hein. A vrai dire je pense que ma voix un peu rauque enleva un peu de crédibilité à l'air absolument décontracté et sûr de moi que je m'étais recomposé, mais bon. Ce n'était quand même pas de MA faute si elle s'était habillée et maquillée de sorte que j'ai envie de tenter de lui faire des enfants dans toutes les pièces du château. (Tenter, j'ai dit).


- Y’avait un embouteillage de fantômes là haut !

... Oui, bon. On ne peut pas tout avoir, hein. Être sexy ou drôle : il faut choisir. Je fis genre que c'était drôle, et lâchai un rire chelou, crispé dans ma gorge parce que merci j'avais déjà trop à gérer, alors si en plus il fallait que je ménage sa susceptibilité en lui faisant croire que ha ha ha sa blague était hilarante, pfiou, putain, on était pas sortis de l'auberge.

C'était là qu'il me fallait un refroidisseur d'esprit. Enfin, de corps tout entier, je vous passe les détails, jeunes filles en fleurs que vous êtes (ça te comprend toi aussi, Stephen). Pourtant, à force de pratiquer, j'avais des méthodes infaillibles, mais là, même les images de ma vieille prof de musique me paraissaient floutées par mon cerveau qui répétait TAYLORDSAROBETAYLORDTOUTENUETAYLORDAAAARGH en boucle, comment j'allais faire pour... Ah tiens! Haley - wouh, cette robe... PITIÉ ARRÊTEZ - qui se trémoussait - virtuellement parlant, Haley était raide comme la justice, comment voulez-vous qu'elle se trémousse comme la première greluche venue - entre les bras de son si parfait petit prince charmant et le bisoutait mignonnement (Haley ne savait faire que les choses mignonnement, elle avait été Bisounours dans une autre vie) pendant que l'autre anguille de McBeth, jolie copie translucide de son Roméo au coeur de pierre (notre ami Fray) la pelotait consciencieusement (c'est à dire qu'en termes Haleyesques, il lui mettait la main sur l'épaule, OH LA LA). Les imaginer au lit! Voilà qui allait calmer mes ardeurs! ... Oh zut, avec tous les efforts du monde, et pourtant mon esprit n'était pas franchement bien placé, je n'arrivais même pas à les imaginer au pieu. Je ne les voyais que se tenir la main en buvant du thé. Oh merde, alors. Je sentis qu'un fou rire me montait dans la gorge et je me retins de ne pas exploser de rire et détournai le regard pour - GFYTFYTFTUIYGYU, ah oui, Taylord.


Bon, entrons dans cette salle, buvons toutes les bouteilles de whisky et arrachons nos vêtements sur la piste de danse, et qu'on en finisse.

Je lui agrippai le bras - non mais, elle ne croyait quand même pas qu'elle allait venir au bal avec moi en se tenant à deux mètres de mois - et le passai sous le mien autoritairement. Dans la salle, il y avait déjà pas mal du monde - forcément, quand on se pointe en retard, hein! - et la musique coulait à flots - oui, eh bien, j'avais envie de boire. Il me fallait absolument de quoi tenir, un peu d'alcool dans le sang, sinon je n'allais pas pouvoir aligner deux mots sans avoir des pulsions incontrôlables. Je ne sais pas si vous aviez remarqué les tentures qui décorait la salle de bal? Eh bien laissez-moi vous dire que rien qu'en imaginant, on pouvait faire des tas de trucs derrière. Nus. De préférence. J'attrapai deux coupes de champagne - s'il vous plaît - au vol et en mis une dans les mains de Taylord. Bois donc, ma petite. Bois. Ca ne peut que te faire du bien. Je me rendis compte alors que j'évitais de la regarder dans les yeux et quand alors je m'arrêtai en face d'elle pour trinquer et que je croisai son regard derrière le masque, je... J'avalai tout rond la moitié de ma coupe de champagne.


- Taylord, tu aurais pu me prévenir. J'aurais plus bu avant si j'avais su que tu allais être aussi canon... Encore plus que d'habitude évidemment... J'eus un petit sourire au coin des lèvres et lui lançai un clin d'oeil, derrière mon masque moi aussi, putain mais je méritais une médaille pour paraître si cool alors qu'en moi RIEN n'était cool.

Par le même phénomène physique que l'année dernière - j'étais grand, elle était petite, bla bla, souvenez-vous - mes yeux étaient immanquablement attirés par son joli décolleté que je voyais nettement et qu'elle remplissait bien - elle avait enfin pris du poids, je pouvais le confirmer. Je me rendis compte alors que j'avais déjà vidé ma coupe, pour compenser tout ça.

Il fallait agir.


- On va danser? proposai-je sans plus attendre - enfin, elle avait pas trop le choix. C'était ça où je l'emmenais tester le derrière des tentures avec moi.

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Taylord Reegan


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MessageSujet: Re: Make me Glorious (pv) (terminé)   Make me Glorious (pv) (terminé) Icon_minitimeMer 19 Déc - 21:43

J’aurais aimé que Stephen soit là. Parce que lui seul aurait eu quelque chose de drôle qui n’avait rien à voir et de complètement décalé mais qui au final m’aurait faire rire et détendue par la même occasion, que tout allait bien se passer, et pour me permettre d’analyser aussi, parce que je n’avais pas zappé le sourire qui lui lançai, à cette conne, je ne la connaissais pas donc je ne savais pas vraiment si elle était conne ou pas, mais elle me soulait, voilà, donc elle était conne et merde. Mais non, je venais de contrecarrer ses plans, et il tirait une autre gueule tout à coup, je crois qu’il avait parlé mais pas assez fort pendant que je descendais les marches, enfin à la limite je préférais ne pas trop savoir, et surtout pas trop non plus où poser mon regard, me sentant observée non seulement par lui, mais je préférais ne pas trop savoir ce qu’il en était et finalement c’était pas si mal qu’on ait des masques comme ça je ne voyais ni ses expressions ni il ne voyait les miennes mais bon, on ne savait jamais. Je me sentais observée jusque dans la moindre fente qu’il y avait dans le sol, pas du tout à l’aise dans cette robe dont la couleur était beaucoup trop voyante tout à coup et surtout parce que je ne m’accordais pas avec, encore cette histoire des fringues qu’on trouve super sur les portants mais qui quand on les porte ne sont pas faits pour nous, moi c’était les jean’s troués et délavés et les bottes de cow boy et je ne pouvais me permettre rien, mais pourquoi est-ce que j’avais mis cette robe…

- J'savais que tu allais venir.

- J’avais rien d’autre à faire…
putain pourquoi est-ce que ma langue avait décidé de dire n’importe quoi ce soir ?! Enfin. J’avais envie. De venir, me rattrapai-je cette fois, avec ce même ton un peu haché comme si j’avais peur de ce que j’allais dire. Mais c’était vrai, au fond j’en avais eu envie dès le début, c’était juste que… Mais je reste pas longtemps, précisai-je parce que je ne me voyais en effet passer la soirée dans son intégrité.

En plus voilà, maintenant j’étais sûre que j’étais grillée et qu’il avait capté parce que c’était encore plus voyant sur les strass que j’avais sur ma robe et que c’était exactement pareil que si j’avais écrit jesuisamoureusedeChuckCarlton sur ma poitrine et pour passer vite vite à autre chose je fis ma blague merdique et ne le laissai même pas finir son rire calculé ou pas j’en sais rien mais il n’avait rien à voir avec ceux de d’habitude, et le traînai derrière moi, avec un peu de chance j’allais finir noyée au milieu du monde dans la salle de bal et au moins ce serait la fin du supplice. Seulement Chuck avait dû comprendre parce qu’il décida de me servir de bouée et j’enfonçai plus ou moins mes ongles dans sa veste, mon cœur dansant la salsa mélangée à la macarena et au tango, enfin un mix des trois tellement il s’agitait de cette soudaine proximité, parce que enfin bon, je pensais à des trucs qui m’étaient plutôt interdits de penser et que peut être Chuck pensait aussi sauf que ce n’était pas avec moi et…

Je le savais. Que c’était une mauvaise idée. Cet imbécile de bal.
Tout me revint d’un coup en tête avec la force d’une balle de baseball – de circonstances.. ? – comment on en était venu à passer la soirée ensemble ou presque alors qu’on avait tous les deux pas de cavaliers, les danses qui s’étaient enchaînées les unes à la suite des autres, les coupes de champagne aussi, toutes… toutes ces choses qui n’étaient plus que de l’ordre du souvenir. Et c’était ça qu’il y avait d’embêtant avec les souvenirs – c’était qu’il n’y avait plus aucune possibilité d’y avoir un jour accès et de revivre ces moments magiques. Et malgré tous les efforts que j’avais fait, que je faisais en me convainquant qu’il ne se passerait jamais la même chose ce soir…
Je n’attendais que ça.

Elles étaient là les raisons pour lesquelles j’avais voulu rester là-haut, bien au chaud dans mon dortoir, pourquoi est-ce que je n’avais pas pu m’y tenir, pour une fois, pour une
seule fois ? J’étais juste en train de me faire du mal toute seule là, et pourtant, c’était bien moi qui était au bras de Chuck même si j’étais toute raide à ses côtés et que je devais plus avoir l’air d’un automate qui avait bien besoin d’être réparé qu’autre chose, mais il y avait toujours ce moment qui suivait celui où je me disais que Chuck n’attendait rien de moi ni de ce bal, que peut être pourquoi pas, il espérait autant que moi ? Non. Ce n’était pas bien. Il ne fallait pas penser ça. Oui mais pourquoi p.. Chut !

Quand je pris la coupe qu’il me tendait en me jurant par contre de ne pas en abuser comme l’année dernière sinon j’allais mettre en pratique tous les – faux – espoirs qui se dressaient dans ma tête et que je ne pouvais pas retenir, je fis tout ce que je pouvais pour contrôler le tremblement de ma main qui me remontait jusque dans le bras pour qu’il ne le remarque pas et ne trouvais comme solution que de la porter aussitôt à ma bouche, me trouvant d’autant plus stupide d’avoir une réaction pareille parce qu’il n’y avait aucune raison, oui mais voilà, c’était qu’à être trop sûre de ce que je voulais, mais à ne pas savoir ce qui allait se passer, je ne savais plus ce que je voulais, et ce qui se passait…
Bon en fait j’étais totalement dépassée par les événements ce qui me faisait les comprendre encore moins que ce que j’essayais de les comprendre tout court donc je ne comprenais plus rien, mais aussi me disait que c’était mieux de ne pas comprendre, parce que si je comprenais et que ce n’était pas ce que je voulais que j’avais voulu comprendre, j’allais être déçue. Hmmm on avait compris.


- Taylord, tu aurais pu me prévenir. J'aurais plus bu avant si j'avais su que tu allais être aussi canon...

Mon cœur aussi se tordit la cheville dans sa sacalrenago parce que pas préparé au compliment. Il n’y avait plus rien dans ma coupe. Je la posai sur la table avec l’intention de ne plus toucher à l’une d’entre elle jusqu’à… si je ne m’occupai pas la main avec n’importe quoi on allait bientôt croire que j’étais parcourus de spasmes tellement je tremblais et j’en repris une autre. Oui oui, juste pour m’occuper les mains.
Et en boire une gorgée.

- Seulement ce soir ? Je lui fis un franc sourire sur le même ton. Mais sans en ressentir les mêmes effets.

A l’intérieur même si je naviguais déjà en pleine tempête, c’était comme si une vague plus grosse et plus puissante que les autres venaient de me faire boire la tasse. C’était typiquement le genre de phrases qu’il disait à toutes les filles en soirée, avec la même intonation, le même sourire, le même clin d’œil, le même genre en fait d’approche qu’il m’avait pendant si longtemps faite avant d’arrêter… Parce que je savais que ce n’était pas vrai – il n’allait pas dire à la personne qu’il avait invitée qu’il la trouvait moche, ça tombait sous le sens, même s’il aurait pu s’abstenir de dire quoi que ce soit… Il me l’avait craché en plus la vérité, ce qu’il pensait vraiment, et en plus elle ne faisait que s’accentuer, la robe m’allait peut être mais Ruth avait dû prendre en compte que j’avais maigri et avait choisi une taille en dessous, c’est tout, c’était pour ça. Non non… je savais que ses mots qui sortaient de sa bouche, ce n’étais pas le sens premier, mais le sens opposé, enfin voilà, c’était pas sincère, même si j’imaginais que ça partait d’un bon sentiment au départ… Au lieu de me mettre à l’aise se fut l’inverse qui se produisit parce que je n’avais plus trop d’estime de mon corps, et j’en profitais pour venir à bout de ma seconde coupe pour pas qu’une seconde, mes sentiments ne se laissent transparaître. Je n’avais pu m’empêcher cependant de courber les épaules comme si ce simple geste pouvait suffire à me protéger de tous les regards autour de nous. Et puis j’aurais pu lui dire que ce n’était pas la peine qu’il pouvait se passer de ça, je ne voulais pas tout gâcher comme d’habitude et encore une fois… Tant pis.


- On va danser?


Non mais, ça ne faisait pas partie de mes projets. J’étais venue mais n’avais pas prévu de toute façon de rester jusqu’à la fin de la soirée, c’était juste pour dire que j’étais venue et voilà et… mais on se retrouvait déjà sur la piste de danse et sentir Chuck si proche acheva de tendre chacun de mes muscles et mon dos s’opposa légèrement à sa main dans mon dos pour m’inciter à me rapprocher d’avantage, mais je ne me sentais pas très bien encore moins bien que tout à l’heure c’était pour dire dans quel état j’étais. Nous fîmes quelques pas un peu maladroits à cause de ça mais ni Chuck ni moi ne fîmes le moindre commentaire. Au bout de la première minute, je commençais à me détendre un peu plus en me disant qu’au moins cette année la valse d’ouverture du bal m’avait été épargnée et que si j’étais une piètre danseuse, je pouvais à peu près encore limiter la casse… Lorsque je voulue enrouler mes bras autour de son cou pour être un peu plus l’un contre l’autre, néanmoins, c’est à ce moment-là seulement que je remarquai la pression sur mon corps moins forte et que Chuck lui aussi préférait prendre ses distances et… mais en fait il ne faisait pas trop attention à ce qu’on était en train de faire, et je n’osai pas. Mais je voulais pourtant, c’était juste la surprise et l’émotion qui m’avaient fait de raidir, mais une fois passées… A la place mes mains se crispèrent sur ses épaules et mon geste nous fîmes nous éloigner l’un de l’autre de quelques centimètres encore. Je regardais autour de nous – dans chacun des couples qui nous entouraient c’était flagrant : une bombe aurait pu exploser qu’aucun d’entre eux ne l’aurait pas entendu, tellement ils étaient absorbés les uns comme les autres par leur partenaire tandis que moi, non seulement je me sentais en décalage avec parce que je n’étais pas dans cet autre monde dans lequel j’aurais dû être normalement, mais j’étais aussi en décalage avec Chuck – je cherchai désespérément d’accrocher ses yeux en levant la tête plusieurs fois vers la sienne parce que j’observai mes pieds en même temps – et là, je tapai dans la semelle de sa chaussure sans faire exprès, mais ça ne le perturba même pas plus que ça, parce qu’il était apparemment trop occupé à lorgner les autres filles qui se trouvaient autour, qu’il ne pouvait pas coller contre lui parce qu’il était avec moi…

Pourquoi est-ce qu’il voulait venir avec moi ici si c’était pour n’en avoir rien à foutre ? C’était trop bête mais surtout c’était une grosse mascarade qui ne rimait à rien, je me sentais trop nulle de ne pas répondre à ses espérances et surtout de ne pas être à ma place qui n’était ni dans la salle et alors encore moins dans ses bras. Plusieurs chansons s’enchaînèrent les unes à la suite des autres, elles étaient toujours plus ou moins rythmés au début sans être ni trop rapides ni trop lentes. J’avais la gorge serrée comme si j’avais avalé un trop gros morceau de quelque chose qui ne demandait qu’à sortir et je me contentai juste de suivre ses pas comme je pouvais, mais ça ne ressemblait même plus à une danse tant nos mouvements étaient tout sauf fluides, et me mordis la joue très fort avec mes dents lorsque je marchai sans faire exprès sur son pied, mais surtout pour ne pas craquer et ne pas pleurer parce que c’était un véritable cauchemar et je voulais juste que ça s’arrête, m’enfuir d’ici et ne plus jamais y revenir. Je voyais sans la voir le bout de son épaule que je n’arrêtai pas de fixer pour ne pas à avoir à comparer à quel point la/les filles qu’il matait de son côté, étaient beaucoup plus « canons » que moi… mais qu’il restait, se sentant obligé de remplir ses obligations de cavalier – il devait bien s’en mordre les doigts maintenant…

Aux premières notes de la mélodie qui s’élevait, je m’écartai, ce qui ne fut pas bien difficile puisque j’avais même arrêté de me tenir à lui et j’avais juste les poignets posés de chaque côté de son cou, parce qu’elle indiquait un slow, un vrai de vrai cette fois. C’est bon, c’était peut-être inutile de poursuivre cette grosse connerie qui de toute évidence ne nous menait nulle part si ce n’est pour nous rendre ridicules et sans un mot, je rejoignis la buvette sans même vérifier qu’il était bien à ma suite – je lui laissai la possibilité d’aller s’amuser avec qui il voulait puisque de toute évidence… oubliant ce que je m’étais dit tout à l’heure je pris une nouvelle fois un verre pour en vider presque la moitié en quelques gorgées, la grosse boule qui s’était formée dans ma gorge et qui était devenue encore plus grande que tout à l’heure rendant l’opération plus difficile.

Je laissai passer plusieurs secondes, attendant une réaction de sa part, je ne savais pas trop, mais rien ne vint. Je levai finalement le menton de mon champagne vers Chuck qui lui observait… quelqu’un d’autre ? Je ne voyais pas, mais c’était dans la direction opposée de la mienne.
Je voulus lui dire qu’il était beau. Sans y parvenir.

- Va l’inviter à danser si tu veux
, soufflai-je doucement, mais assez fort pour qu’il puisse m’entendre.

Qu’au moins, un de nous deux passe une bonne soirée. Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi de toute façon, j’avais su que ça se passerait comme ça, mais je m’étais pointée quand même, moi et mes fantasmes irréalisable à la con. Ça aussi il me l’avait dit qu’il ne voulait pas être avec moi, qu’on sorte ensemble quoi, de toute façon, qu’est-ce qui aurait changé entre temps, entre ce moment où il l’avait dit et ce soir ? Je veux pas être avec toi, je veux pas être avec toi, je veux pas être avec toi, je veux pas être avec toi, je veux pas être avec toi, c’est bon Taylord, cette fois tu retiens ?! J’abandonnai ma coupe là où je l’avais prise sans même la finir.

- J’y vais là de toute façon, je pars tôt demain, c’était vrai en plus, j’avais des heures de vol qui m’attendaient pour rentrer à la maison pour Noël et il devenait plus qu’urgent pour moi de partir d’ici le plus vite possible, parce que non, je ne voulais surtout pas voir, maintenant qu’il était libre, sur qui Chuck allait jeter son dévolu. Bonsoir, chuchotai-je.

Ce débile de masque ne me servait plus à grand-chose maintenant – je l’ôtai de mon visage et le laissai tomber sur la table qui m’était la plus proche, signe que je ne participais plus à cette grosse mascarade. A la place, je demandai aux deux personnes juste à côté s’ils pouvaient bien me laisser passer pour rejoindre la sortie.
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: Make me Glorious (pv) (terminé)   Make me Glorious (pv) (terminé) Icon_minitimeVen 21 Déc - 12:02

- Seulement ce soir ?

Eh bien, oui : la situation n'était pas assez compliquée comme ça, jouons avec les mots, histoire de me rendre la tâche encore plus impossible! J'aurais été dans mon état normal je lui aurais balancé mon verre de champagne à la gueule pour lui apprendre à dire des conneries aussi grosses qu'elle - non, mauvais exemple, deux fois plus grosses qu'elle - mais 1) je ne voulais pas gâcher du si bon champagne en le versant ailleurs que dans ma bouche, et j'en avais besoin, et 2) c'était là qu'il fallait répondre galamment "mais non, tous les jours", le problème c'était que si j'ouvrais encore une fois la bouche alors qu'elle me regardait de sous ses cils et qu'elle resplendissait dans sa robe de grosse bombasse, j'allais probablement lui proposer d'aller faire quelques galipettes à l'abri des regards de tous. Bref, ce n'était pas le moment. Je la regardai juste comme si elle avait été une aliénée moyenne qui me demandait si je cultivais des courgettes sur la banquise, avant d'essayer de comprendre ce qui se passait dans sa petite tête de pioche.

Oui, parce que j'avais décidé de faire comme ça. Puisque je ne contrôlais plus rien, que je n'étais même pas sûr de contrôler mes gestes si elle s'approchait trop près de moi, tout ça, et qu'elle m'atomisait le corps et l'esprit avec sa robe, sa coiffure, je décidai de tenter de la comprendre pour voir ce qu'elle attendait, pour... Bon, d'accord, pour voir moi aussi ce que j'attendais. Non mais je n'avais pas honte de le dire : j'étais perdue en plein brouillard sur la banquise et autour de moi il n'y avait que les rennes et les pingouins qui faisaient la fête pour Noël, je n'avais absolument aucune idée de ce qui se passait, de ce qui allait se passer, voilà. Voilà pourquoi il fallait que je boive, que je danse, que je fasse la fête - avec Taylord - et avec un peu de chance on boirait trop, comme l'année dernière, et on oublierait tout demain et donc personne ne se souviendrait de mes mains trop baladeuses, ou pire encore, parce que si je commençais... Putain, mais je savais que c'était des conneries de faire ça en même temps, il y avait une petite voix dans ma tête qui chantait mayde mayde mayde c'est avec Taylord que tu es en train de jouer, tu sais très bien que tu n'as plus trop le droit de lui faire ça, tu risques gros, mais merde aussi! Et cette tenue! Et ce charme apocalyptique! Et je faisais quoi, moi, pauvre garçon que j'étais, quand on excitait comme ça mes hormones en était la fille la plus belle et la plus désirable de cette terre?!

On va danser. Maigre consolation. Je l'entraînai au milieu de la salle de bal. Oh putain, il y avait déjà plein de monde, je n'avais même pas remarqué, d'ailleurs, il était quelle heure? Depuis combien de temps on était là? Aucune idée, dans ma tête il était déjà passé des nuits et des nuits à faire des folies avec Taylord et sa robe de princesse, donc bon, j'étais perdu. En fait autour de moi les robes des filles brillaient, les rires fusaient et tout ça, mais il n'y avait rien de net, rien qui attrapait mon attention. Le bal se résumait à deux choses : mon coeur qui faisait BOUM BOUM BOUM et Taylord.

J'attrapai sa taille - j'en mourrais d'envie depuis tout à l'heure. J'en mourrais d'envie parce qu'elle était toute fine dans son corset et que le bas de la robe s'évasait ensuite mais cette limite entre le haut et le bas me rendait dingue, j'avais envie de la saisir à deux mains, de la coller contre moi, et de ne plus jamais la lâcher. Je le fis. Je la pris toute entière (...non, pas tout de suite comme vous pourriez l'entendre) et la collai contre moi et cette fois je ne savais plus trop ce qui se passait à l'intérieur de moi mais j'imagine que c'est à ça que devait ressembler la fin du monde. J'avais la ferme impression qu'on dansait comme deux pingouins manchots avec 4 degrés d'alcool dans le sang chacun, mais je m'en foutais tellement, du moment qu'elle était contre moi...


... Trop contre moi. Je sentis la limite, le moment où j'allais basculer, ma main était déjà remontée vers sa nuque pour que je la saisisse et que je l'embrasse comme j'en crevais d'envie, sauf que voilà, commencer, ça voudrait dire ne plus m'arrêter, après, j'allais lui arracher sa robe, tout ça, et je me doutais que ça ferait un peu tâche au milieu des "bonnes moeurs" de Poudlard. Je n'eus même pas le temps de regrette quoi que ce soit, je marchais au radar, comme une machine, et je ne réfléchissais plus à rien, et je l'écartai de moi légèrement avant de prendre une distance de sécurité et de respirer avec - un tout petit peu - plus d'aisance. Bordel, que quelqu'un mette fin à ce carnage. Non, que ça ne s'arrête jamais, que... Je n'en savais rien. Je savais juste que Taylord était trop près, que j'avais envie de tomber à ses genoux, mais que je ne le pouvais pas, et voilà. Je me forçai à regarder ailleurs parce que tout me ramenait à elle - et son décolleté - et je ne pouvais m'empêcher de loucher sur ses cheveux aussi, ses beaux cheveux bruns et brillants comme je les aimais, que j'avais envie de sentir, de caresser et d'embrasser. En une soirée Taylord était revenue la femme fatale qu'elle était avant, et franchement, elle n'était pas cool de ne pas m'avoir prévenu, parce que moi j'en payais bien le prix. Ah tiens! Haley et son amoureux transi étaient un peu plus loin, sur le côté, ils dansaient pas. Ils avaient l'air en grande conversation. Je devinai déjà le truc : oh non, Scott, nous ne devons pas boire, c'est mal! Mais si, juste une demi-coup à deux, allez... Non, je vais être pompette! Et je dois rentrer me coucher dans une demi-heure, oh là là!... C'est là que je me rendis vraiment compte qu'Haley était toute belle - oui parce que tout à l'heure ça avait été un électrochoc, déjà que je venais d'en subir un, donc je n'avais pas eu le temps d'avoir une réaction sensée - et qu'elle souriait et que malgré tout, malgré son... cavalier à deux balles, elle paraissait contente, et je me sentis content pour elle. Au moins une qui passait la soirée de ses rêves, c'était déjà ça - plus ça allait, plus j'avais l'impression que Taylord tirait la gueule entre mes bras. Quoi? Oui ben pardon de ne pas plus te serrer contre moi, c'est ça ou je te pelote, hein. Je commençai à lorgner sur les filles autour de nous, pas parce qu'elles m'attiraient mais parce que je voulais les forcer à m'attirer. Et j'avais beau me forcer à regarder leurs décolletés, leur façon de danser, tout ça, rien n'y faisait. Putain! C'était quand même pas bien compliqué normalement, c'était la nature, un garçon une fille, pouf, et ça faisait des petites étincelles! Il y avait une petite Serdaigle près de moi - mignonne, mais elle ne me fit rien - puis je reconnus deux jolies blondes de Poufsouffle qui se marraient ensemble et... Rien. Elle était où, la quatrième année de tout à l'heure tiens? Peut-être qu'elle... ? Je me tordis le cou dans tous les sens, sans la trouver, mais c'est à ce moment-là que Taylord choisit de me filer entre les doigts. Je sentis ses bras raides comme des allumettes s'ôter des mes épaules. Visiblement elle avait soif. Moi aussi, ah ça... Sans broncher, je la suivis à la trace, comme un automate.

Près de la buvette, je fis comme elle et pris un verre, mais je sentais que j'avais déjà la tête qui tournait - et pas encore à cause de l'alcool. Je... Bon. Je crois que j'avais fait la plus grosse connerie de ma vie, non, en l'invitant? Parce que ça me poussait à perdre la tête et à agir alors qu'il ne le fallait pas? Bien. Bien joué, non, vraiment. Je me mis à boire ma coupe en gorgées pas du tout espacées. Tout en face de moi, en train de danser, il y avait qui? Je vous le donne en mille? C'est cadeau? Haley Collins et Scott McBeth, collés l'un à l'autre comme les deux petits icebergs qu'ils étaient, et qui tournicotaient en ne se quittant pas des yeux et je crus que sous nos yeux ils allaient se transformer en deux nounours, un bleu et un rose, pour ensuite se mettre à lancer des coeurs en bonbon à tout le monde. N'empêche, je me marrais, mais... Haley. Elle était là, la solution. Il fallait que j'arrive à choper Haley deux secondes et... J'étais sûr qu'elle saurait m'expliquer la meilleure chose à faire, parce qu'elle était nulle en drague, mais là, c'était pas de la drague justement, c'était tout l'inverse, il ne fallait PAS que je drague Taylord, mais merde, son Serdaigle lui collait aux basques, putain, quelle plaie ce McBeth, je...


- Va l’inviter à danser si tu veux.

... Hein?! Non je ne voulais pas inviter McBeth à danser, mais qu'est-ce qu'elle me racontait là, oh?! Elle tripait sur ses deux ex ensemble ou quoi?... Vision d'horreur. Je bus d'un coup la fin de ma coupe, sentant que le champagne commençait à faire son petit effet et que... ça n'arrangeait rien, tiens.

- J’y vais là de toute façon, je pars tôt demain. Bonsoir.

Non mais, bonsoir, quoi. Est-ce que les gens normaux se disent bonsoir? Je ne crois pas. Je lui jetai un regard d'incompréhension, mais elle avait décidé de se transformer tout d'un coup en grande star d'Hollywood, et d'un air absolument théâtral, elle enleva son masque et le jeta sur la table, en mode fini la rigolade, avant de redresser fièrement la tête et de tourner les talons - mieux encore, la façon dont elle demanda au couple à côté d'elle de s'écarter pour la laisser passer. Ils étaient à moitié en train de se pécho donc ça me fit rire. Mais le temps que je ris et que je m'amuse de tout ça, je me rendis compte que c'était pas tant de la blague que ça puisqu'elle était vraiment partie.

- ... Taylord!

Wo wo wo... Sans réfléchir, j'abandonnai ma coupe, fendis la foule à mon tour - sans demander, pour le coup - et lui courus après comme un lapin bien emmerdé par tous les obstacles. Je finis par la rattraper alors qu'elle arrivait devant la grande porte, et je lui chopai le poignet, attendis qu'elle se retourne, puis attrapai son deuxième poignet dans mon autre main. Son regard m'électrisa, et maintenant qu'elle n'avait plus son masque, elle me paraissait être encore plus étincelante, comme une boule à facettes. Bon. Et maintenant, je disais quoi... Qu'est-ce qu'elle voulait entendre?...

- Attends, suppliai-je, sentant pour la première fois de la soirée mon cerveau agir plus ou moins normalement. T'en vas pas tout de suite, promis on rentrera pas tard si tu veux, je sais que tu pars demain, je... Bon, visiblement, elle m'avait grillé les neurones autant que les hormones, je n'arrivais pas à clarifier mes pensées, c'était malin. J'ai envie que tu restes.

Pendant que je parlais, j'essayai de reculer et de la tirer vers moi pour qu'on s'éloigne sournoisement de la porte et qu'elle ne soit pas tentée de partir vraiment. Je lui souris, alors que son regard brillait sous la lumière de la fête, et je me demandais si mon regard brillait autant, mais je crois qu'on ne pouvait pas ignorer le fait qu'elle m'éblouissait.

- C'était eux que je regardais, dis-je en lançant un coup de tête vers Haley et McBeth, qui dansaient toujours. Parce que ça me fait plaisir pour Haley, expliquai-je en me forçant, mais je compris que si je ne montrais pas un peu de bonne foi, Taylord allait prendre la poudre d'escampette. Même si je l'accorde, ces mots là dans ma bouche alors qu'elle se tapait McBeth pouvait paraître bizarre. Mais bon. C'est tout.Allez, Tay, reste...

Cette fois j'avais retrouvé toute le contrôle de moi et je lui lançai un sourire bien plus habituel, entre la provocation et l'amusement. Alors je lâchai ses mains et me penchai un instant vers elle pour l'envelopper entre mes bras et la serrer contre moi - pitié ne pas s'attarder sur le fait que je touchais sa peau nue de mes mains - et je compris en cet instant que tant qu'elle serait là, tout irait bien : je me sentais bien.
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Taylord Reegan


Taylord Reegan
Élève de 7ème année



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MessageSujet: Re: Make me Glorious (pv) (terminé)   Make me Glorious (pv) (terminé) Icon_minitimeSam 22 Déc - 19:23

♪ Firework ♫

Boom, boom, boom
Even brighter than the moon,
moon, moon
It's always been inside of you,
you, you
And now it's time to let it through

'Cause baby, you're a firework
Come on show 'em what you're worth
Make 'em go, "Aah, aah, aah"
As you shoot across the sky



C’était trop con, je m’étais encore laissée tomber dans mon propre piège à m’imaginer des trucs qui ne pourraient jamais se réaliser pace que ce n’était pas les mêmes qu’imaginait Chuck. Enfin, là aussi, j’imaginais. A défaut de danser sur la piste, je dansais encore sur ces deux pôles sans savoir si finalement j’avais espéré que s’il m’avait proposé de venir avec lui ce soir, c’était une bonne excuse pour passer du temps tous les deux – je veux dire tous les deux – ou juste parce que j’étais sa pote et que comme ça, si je lui laissais le feu vert rien ne l’empêchait de changer de cavalière et de poursuivre la fin du bal en meilleure compagnie. J’évoluai difficilement entre les gens pour rejoindre la sortie en serrant un peu plus l’étole qui cachait mes épaules autour de moi. J’étais dans ce stade bizarre quand on a réagi un peu brusquement sur un coup de tête où on se dit « est-ce que je suis vraiment en train de faire ça ? », qu’on prend conscience, qu’on a envie de retourner en arrière mais que la fierté empêche tout ça. Je revoyais nos pas et nos mouvements robotiques ou pas une seule fois nos regards s’étaient croisés - comme si tout le reste de la salle était devenu soudain trop important, et j’avais espéré… je sais pas… être la seule… je me mordis l’intérieur de mes joues, ne sachant pas contre qui j’étais en colère, moi d’avoir accepté de venir ici alors que ce qui se passait n’était pas une surprise, Chuck et ses promesses qu’une fois de plus n’étaient que pour me convaincre mais n’avaient aucune portée, nous deux à la fois de toujours dire et faire des conneries comme si le simple fait qu’on reste ensemble nous contraignait à dire et à faire des conneries.

Voilà. Je n’étais pas plus avancée, non mais en plus un bal masqué, est-ce que j’avais envie de participer une seule seconde à un bal masqué, alors que ce que j’attendais de Chuck, c’était qu’il enlève le sien qu’il avait sans arrêt. Je ne savais même plus quand il l’avait ou pas, et là, il me semblait être encore plus inaccessible que jamais pas ce soir en tout cas, même si j’avais senti que quelque chose avait inévitablement changé, donc peut être que ça n’avait pas totalement servi à rien…
Mais qu’on allait devoir mettre un terme à tout ça.

Je me sentis doucement tirée vers l’arrière, et me tournai de trois quarts pour demander à la personne qui me retenait de me lâcher.

- J’ai pas envie de dans…


Je m’interrompis pendant que Chuck en profitait pour me maintenir bien en face de lui pour m’empêcher de partir – je l’implorai du regard. Il ne voyait pas que ça me faisait du mal d’être près de lui sans pouvoir enfin laisser libre cours à mes envies ?


- Attends.

- Mais non, mais c’est pas grave, j’étais venue comme il me l’avait demandé – qu’est-ce qu’il voulait de plus puisque ce n’était pas ce à quoi je m’attendais ?

- T'en vas pas tout de suite, promis on rentrera pas tard si tu veux, je sais que tu pars demain, je...

- Je veux pas que tu t’enn..
comme on parlait tous les deux en même temps, il y avait des mots que je captais plus que d’autres, pourquoi il disait ‘on’, mais rien ne le forçait à…

- J'ai envie que tu restes, coupa-t-il sans m’écouter.

- C’est toi qui veux pas danser avec moi !
me plaignis-je et l’espace d’un instant ma voix me sembla être celle d’une gamine – génial maintenant le champagne s’amusait à parler à ma place. Je n’avais pas pris assez de verres pour terminer sous la table, mais les lumières, l’émotion, Chuck… tout ça en même temps, c’était pas le meilleur mélange à faire pour avoir l’air très crédible.

Je fis la moue et pourtant, rien en cet instant n’aurait pu me faire décrocher mes yeux des siens car on ne voyait plus qu’eux derrière son masque et c’était ce regard-là, celui que je pensais avoir perdu à jamais ou alors qui n’avait jamais existé, et même si ce fut moindre je me sentis rassurée – je savais à présent qu’il existait, qu’il avait toujours existé et encore plus quand il ne s’adressait qu’à moi et là tout de suite, j’aurais pu faire n’importe quoi pour le garder pour toujours…


- C'était eux que je regardais
, il y avait plus loin Scott et Haley qui tournaient ensemble et j’eus la très bonne idée de me taire parce que sinon, j’allais lui dire que ouais normal, il avait bien envie d’être à la place de Scott puisqu’il passait la plupart de son temps avec Haley, y’avait un truc entre eux, mais non, je ne voyais pas Haley faire… et… Parce que ça me fait plaisir pour Haley. C'est tout. Allez, Tay, reste...

Je ne savais pas comment, mais on était un peu à l’écart des autres maintenant et les portes de la grande salle que j’avais été prête à franchir tout à l’heure avaient été repoussées un peu plus loin. Je repliai les bras juste à temps contre lui puisqu’il m’entourait avec les siens et là, ce fut comme si la musique avait baissé progressivement jusqu’à s’éteindre totalement, pareil avec les lumières et que si je bougeais la chaleur qui m’avait soudain envahit qui n’avait pas qu’à voir avec son corps tout chaud près du mien allait disparaître et je fermai les yeux pour en profiter un maximum. C’est tout.
C’est tout.
Okay, alors qu’est-ce qu’il fallait que je fasse maintenant ?

Me décoller de Chuck me semblait à présent être tout aussi inenvisageable pour moi que lorsque j’avais décidé de regagner les dortoirs quelques minutes plus tôt. Puisque qu’il m’avait demandé de le faire, très bien. J’allais rester. J’en avais marre de me poser toutes ces questions à son sujet mais surtout de toujours trouver tout un tas de réponses toutes aussi différentes les unes que les autres qui finalement me laissaient toujours au même point c’est-à-dire à cette endroit où il y avait mille routes à prendre mais que je restais indécise quand à celle à choisir. Très bien, très bien. J’allais en prendre une, une bonne fois pour toute, celle que je voulais de préférence et tant pis si ce n’était pas celle que Chuck proposait : il aurait fallu y penser avant de m’inviter au bal, j’allais faire comme lui maintenant. Il y avait le châle qui se barrait à moitié et je sentais ses doigts contre ma peau et tressaillis. Il pouvait très bien laisser ses mains là où elles étaient toute sa vie… Je le retins quand je sentis qu’il voulait s’éloigner en m’accrochant avec les miennes à sa chemise – hé non non, il ne se barrait pas comme ça, comme il avait si bien l’habitude de faire et puis comme ça, ça me permettait de réfléchir encore un peu pour savoir comment agir. Dans l’idée, c’était simple, si je restais, c’était en imposant mes propres conditions et non plus celles de Chuck, surtout à présent que je sentais que pour la première fois depuis longtemps, je sentais que je pouvais avoir le dessus si j’en avais envie. Ce qui changeait aussi c’était que j’en avais conscience alors qu’en général ce n’était qu’après coup parce que je fonctionnais toujours un peu sur le moment sans penser à la suite et ce que ça pouvait engendrer. Un peu comme cette fois là où on s’était engueulé, parce qu’il voulait quelque chose, oui oui on parle bien de ce quelque chose où on a pas besoin de parler pour le faire, pendant que moi je voulais cette autre autre chose qui n’avait rien à son autre chose à lui. En gros. Je n’avais compris que j’avais été un peu maladroite sur le coup parce que je ne m’étais pas rendue compte qu’avec mes gestes j’étais allée trop loin sans le savoir, mais justement, comme là, c’était prémédité, est-ce que ça n’allait pas annuler tout ça ? Il ne manquait plus qu’à faire un test.

Je m’écartais un tout petit peu pour que nos visages puissent se faire face.

- Okay, dis-je simplement. Puis je passai mon index sous son nœud de cravate pour l’attirer vers moi. Mais tu vas devoir enlever quelque chose d’abord…

Je passai mes mains de chaque côté de son visage en souriant de mon petit stratagème, pour lui retirer son masque dans un geste à double sens : pendant trop longtemps nous nous étions reprochés de cacher nos émotions – alors oui d’accord, je restais. Mais uniquement avec le mec dont j’étais tombée amoureuse. Donc l’autre, Chuck n’avait plus qu’à le ranger au placard.

Je l’avais fait des milliers de fois, ce n’était pas très compliqué de se retenir quand même – pourtant lorsque je dégageai ses joues et envoyait valser son masque sur une chaise, je vis très nettement le moment où j’allais me jeter sur ses lèvres. Non non non, jamais. Pas… maintenant. En tout cas. Je le fis se pencher vers ma bouche en tout cas, parce que même si les chaussures que je portais me rendait plus grande, il l’était toujours un peu plus, mais pour une fois, la distance était réduite, donc il ne pouvait pas s’en moquer.

- .. parce que je danse pas avec les tricheurs
, conclus-je sérieusement cette fois, sans lever la tête je cherchais ses yeux avec les miens pour attendre son accord – même si je ne lui avais pas trop laissé le choix.

Mon cœur se mit à battre encore plus vite – tellement fort qu’il avait dû passer en mode vibreur. Si si, c’est possible. Je pensais… je voulais voir… je m’interdis de cogiter parce que sinon, je n’allais jamais le faire et j’avançai le cou comme pour faire mine que j’allais sceller notre deal avec un baiser, sauf que j’allais me reculer au dernier moment.. je n’avais pas prévu que Chuck s’inclinerait lui aussi parce que je croyais le prendre par surprise et nos lèvres s’effleurèrent nettement et au prix d’un effort surhumain, je me mordis la lèvre pour nous empêcher d’aller plus loin tout le dévisageant innocemment. Alors que j’étais toute fondue de l’intérieur - mais je refusais de craquer la première.
Le tout était de savoir si lui allait le faire ?

J’en profitais malgré tout pour lui faire un bisou sur la joue, le cerveau un peu embrumé parce que tout ce qui venait de se passer n’avait pas duré plus de deux minutes – c’est fou tout ce qui peut se passer durant ce laps de temps – et puis j’avais gobé mes coupes un peu vite tout à l’heure donc l’alcool y était plus ou moins pour quelque chose, même si j’avais la certitude que c’était plus à cause de Chuck que du champagne que j’étais ivre. Je passai tout à fait mes bras autour de lui cette fois parce que la gêne du début de soirée avait disparu et le fis reculer pendant que j’avançai parce qu’il était hors de question que je le lâche, pour nous mêler aux autres couples qui eux n’avaient pas cessé de danser. Je lovai ma tête contre son épaule tout en songeant que je venais de faire un virage à cent quatre-vingt degrés, mais cette fois, j’espérais vraiment être dans la bonne direction.

- Tu sens bon
, il y eut un mouvement de sa part qui me fit comprendre que j’avais pensé à voix haute, mais je m’en fichais. Tant que c’était cette odeur-là qui m’enserrait, je me sentais en sécurité.

Peut-être que ce soir encore, on était en train de jouer – mais sans filet cette fois.
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: Make me Glorious (pv) (terminé)   Make me Glorious (pv) (terminé) Icon_minitimeDim 23 Déc - 20:22

- Je veux pas que tu t’enn... C’est toi qui veux pas danser avec moi !

Ok, donc en fait, le message était que j'avais été le Roi des connards? Ou bien, au choix, que Taylord manquait nettement de jugeote, mais bon je ne pouvais pas lui en vouloir non plus, je ne pouvais pas me vanter qu'on lisait en moi comme dans un livre ouvert. Hmm. Non mais, elle ne m'ennuyait pas, et d'ailleurs, vu la gueule qu'elle avait tiré quand on avait dansé, c'est plutôt elle qui semblait s'emmerder comme un rat mort! Et, quoi, moi?! Moi je ne voulais pas danser avec elle? Mais si elle savait toutes les danses que j'avais en tête avec elle... Et pas des plus classiques... Elle était vraiment à côté de la plaque. Je soupirai. Tout ça parce que j'avais eu le malheur de me réjouir pour Haley et son crapaud de prince charmant, je vous jure.

Mais je ne voulais pas qu'elle parte... Je ne voulais pas qu'elle parte parce que, merde, qu'on ne me demande pas d'explications, ce bal était le nôtre, qu'elle le veuille ou non, c'était la dernière fois qu'on était à Poudlard pour Noël - et me dire qu'on quittait Poudlard dans 6 mois me faisait suffisamment chier, donc pas la peine d'insister là-dessus. Et puis... J'avais envie qu'on se réconcilie vraiment, qu'on oublie tout, quoi, dans 6 mois, on ne se voyait plus!... Non, il ne fallait pas penser à ça, j'ai dit. De toute façon, maintenant qu'elle m'avait retourné le cerveau avec sa robe de bombasse et tout le reste, c'était hors de questions 1) qu'elle danse avec quelqu'un d'autre, non mais, on ne sait jamais, qui allait mettre ses sales pattes sur Taylord! et 2) qu'elle rentre se pieuter, ça aurait été du gâchis. Enfin, si elle était seule. Bref. Putain, que c'était un con d'être un mec parfois : je savais bien que je délirais mais je ne pouvais juste pas m'en empêcher, parce que voilà, j'avais envie de croquer Taylord toute crue et qu'elle résonnait dans tout mon corps et que mon coeur faisait boum boum boum rien que pour elle, qu'est-ce que vous vouliez que j'y fasse moi?! J'avais trop de sang qui affluait dans mon cerveau, j'étais en surchauffe, voilà, alors, j'avais des circonstances atténuantes. Pour mes mains baladeuses - j'essayais de les retenir mais bon - et pour tout le reste.

C'est pour ça que, hein, il fallait mieux... Lui faire un câlin. Voilà. En la serrant contre moi je la sentis se pelotonner comme elle le faisait avant, quand on avait l'habitude de se prendre dans les bras et de s'embrasser, et ça me fit sourire. J'étais content que finalement on y était arrivé... Qu'on allait pas encore une fois se quitter fâchés après s'être gueulés dessus, et moi, c'était tout ce que je voulais comme cadeau de Noël. De toute façon on ne fêtait pas Noël avec les parents, on ne l'avait jamais fait, et quand on se réveillait le 25 au matin c'était un matin comme les autres - non, pardon : pas comme les autres puisqu'on devait tous aller chez les grands-parents, merci du cadeau. Donc, c'était un jour pire que les autres. Quelle plaie putain, dire que c'était bientôt. Bon, j'offrais quand même un petit truc à Coop depuis que j'avais des thunes, mais voilà quoi. L'esprit de Noël, chez nous, ça n'existait pas. Sauf ce soir... Je ne voulais plus la lâcher : tout était parfait, j'avais juste envie de lui faire ressentir tout ce qui me passait par la tête et que je n'étais pas capable d'exprimer, et ça, elle le savait bien. Je voulais lui dire que malgré tout elle comptait, qu'elle avait toujours était là, que tout était de ma faute et je le savais, que je regrettais de lui avoir fait du mal, d'avoir fait merdé les choses ; que je voulais juste qu'on reste ceux qu'on avait toujours été, les mêmes, à se chercher mais à ne pas se quitter, et que c'était pour ça que j'avais fait tellement d'efforts quand elle était revenue, que j'avais tout fait pour qu'on redevienne potes, pour qu'elle aille mieux, pour qu'elle... ait besoin de moi peut-être? Sans doute, c'était débile, mais bon, c'était fait. Et maintenant, dans sa robe de princesse avec plus de charme que toutes les filles de la terre réunies, elle n'avait plus besoin de moi. J'aurais aimé lui dire que sans doute si j'avais été différent, j'aurais été amoureux d'elle, parce que comme Katie l'avait dit je le sentais dans mon ventre quand elle était là - et ce n'était pas parce que j'étais à deux doigts de la peloter, enfin, pas que, il y avait autre chose - mais je ne pouvais juste pas. J'en étais pas capable, et je savais que ça rendait trop fragile, alors, hors de question. J'aurais aimé que toute cette merde d'amour à la con n'existe pas et que ça ne pose pas de problème que je l'embrasse, là maintenant tout de suite.

Quand je fis mine de m'écarter - apparemment j'avais réussi, non? Elle restait? On pouvait retourner danser ou boire mais se barrer de près de la porte?! - elle me retint un peu et j'obéis. Moi non plus, je n'avais pas envie de la lâcher. Plus jamais.


- Okay. Mais tu vas devoir enlever quelque chose d’abord…

Son regard me frappa comme un éclair - j'avais mis pour la deuxième fois de la soirée les doigts dans une prise, petite pensée pour mon pauvre coeur qui subissait tout ça - et je crus que j'avais mal compris : elle s'était agrippée à ma cravate et me tirait vers elle, euh, quoi? Que j'enlève ma cravate? Ma chemise? Mes vêtements? Oh oui, enlevons tout. Pas de soucis. Je...

- .. parce que je danse pas avec les tricheurs, continua-t-elle à murmurer comme une sirène maléfique qui cherchait à m'envoûter.

Je m'étais penché, évidemment. Parce que j'avais cru qu'elle voulait qu'on passe à la vitesse supérieure, et que si ça venait de sa part, ça ne m'engageait pas, donc je n'y voyais absolument pas d'objection. Mais en fait elle avait passé ses mains doucement sur mes joues - je frissonnai jusqu'au fond de mes entrailles. Bon sang! J'avais l'impression de connaître la forme, le toucher de ses mains entre milles - et m'avais enlevé mon masque, qu'elle envoya valser un peu plus loin. Ah bon. Remarquez, ça m'arrangeait, ça me grattait ce truc. Mais euh... Je n'avais juste pas compris le message, quoi. Ma main restait agrippée à sa taille, sa taille toute fine bien prise dans sa robe que j'avais envie de dévorer, dans l'espoir qu'elle aille plus loin mais... Mais une partie de ma conscience me disait qu'il ne fallait pas. Chier.

Ah, d'accord, j'avais compris le coup du masque : genre, bas les masques quoi, c'est ça?

Eh ben, elle n'allait pas être déçue. Si elle s'imaginait une seconde ce qui me trottait dans la tête... Du coup je me redressai, abandonnant l'idée qu'on s'encanaille au milieu de la salle de bal, mais comme elle s'était rapprochée, je sais pas, on avait mal visé, et ma bouche effleura la sienne, et alors là, bonjour l'angoisse. Je crus que quelqu'un m'avait tiré des obus dans toute le corps et ma main se crispa sur sa taille mais je me raidis, sans me redresser trop vite non plus : je me figeai plutôt. Elle aussi.

C'était vrai que pour porter des masques, on était les champions. Mes yeux scrutèrent son visage que je connaissais par coeur : j'avais l'impression qu'il m'avait accompagné toute ma vie. Elle était belle, tout simplement. Encore plus quand elle se... aaaaargh, quand elle se mordait la lèvre comme ça je... Je voulais être sa lèvre pour que ses dents me mordent et... Bref. Heureusement qu'elle fit diversion en m'embrassant sur la joue. Je lui souris.


- Tu sens bon, dit-elle tout d'un coup, alors qu'on était entrain de se rediriger vers la piste de danse bras-dessus bras-dessous avec probablement des sourires de bisounours mais bon - on n'en était pas au point d'Haley et de McBeth, rassurez-vous. Je tiquai, évidemment : est-ce que moi aussi j'avais pensé tout haut quelques instants plus tôt pour qu'elle dise ça?!

Ça me faisait plaisir évidemment mais je... Déjà que c'était louche tout ce qui venait de se passer, n'en rajoutons pas. Il fallait que je la tienne moins serrée contre moi et que je lui fasse comprendre que maintenant, on choisissait : soit on se calmait et on passait une cool soirée entre potes, soit d'accord on se câlinait, mais il fallait l'assumer, et je n'étais pas certain que c'était ce qu'elle voulait.

Mais comme je n'étais capable de rien à cause de son envoûtement, je portai sa main à mes lèvres et l'embrassai.

Franchement pas malin, oui, je sais. Mais merde, hein.

De retour sur la piste de danse, comme éééévidemment on revenait pile pour le slow, je la tins entre mes bras sans une seconde regarder quelqu'un d'autre qu'elle, et d'ailleurs, je ne sais pas combien de temps dura le truc, mais j'aurais dit quelques secondes à peine. Et puis ensuite, comme par magie encore une fois, il y eut une musique super entraînante qui ressemblait à un truc de Country et je ne manquai pas de lacer à Taylord un clin d'oeil amusé avant de l'entraîner dans une danse endiablée - je crois même qu'avec tous les mouvements de zouave que je faisais les gens s'écartaient autour de nous, mais je n'en avais rien à foutre. Je la faisais tourner et tourner et j'essayais de faire des mouvements compliqués et tout, et je me marrais comme une baleine, ne pensant plus à rien d'autre. Et puis c'était pratique avec son gabarit : limite je pouvais la soulever d'une main. Ils passèrent plusieurs morceaux de musique dans le genre et on ne s'arrêtait plus, et j'espérais qu'elle s'éclatait tout autant que moi... Je voulais juste l'entendre rire.

Et puis la musique ralentit un peu et nous laissa un peu de répit - on était essoufflés comme si on avait couru un marathon - et alors que j'allais lui faire une petite blague... Un éclair roux dans la foule accrocha dans mon regard. Pardon?! Je tordis le coup dans sa direction, faisant un signe à Taylord que je ne matais personne mais qu'il y avait cas de force majeur. Je... OUI. Oh putain. Ma cousine. Ma
toute petite cousine. Là. Au bal. En robe. Avec un cavalier. Un cavalier. QUI C’ÉTAIT CE TYPE?! Je crus que j'allais tuer quelqu'un. Je tirai Taylord vers moi et lui fis signe de s'écarter un peu avec moi; on alla vers le buffet, en dehors de la piste de danse.

- J'ai vu ma cousine, lui lançai-je de but en blanc. Tess. J'avais envie de mourir. Non mais, elle était trop jeune! Qu'est-ce qu'elle venait se débaucher ici? Au secours, on allait voler l'innocence de ma pauvre cousine! Elle danse... Avec un garçon.

Alors lui, il n'était pas prêt de sortir d'ici vivant. Et puis, je les surveillais. J'attrapai une coupe que je tendis à Taylord, puis en pris une pour moi - déjà j'avais soif, mais alors là, j'avais bien besoin d'un petit remontant. Je me rendis compte alors que je n'avais pas lâché la main de Taylord depuis tout à l'heure et que je la serrai toujours, comme si sans elle j'allais couler. Il y avait un peu de ça. Je cherchai sur son visage une expression scandalisée comme la mienne, mais quelque chose me dit qu'elle ne voyait pas l'histoire de Tess de la même façon que moi...

J'eus un petit sourire - d'accord peut-être que c'était un peu exagéré, mais merde, Tess était une enfant, et MA cousine de surcroît, alors on la touchait pas.


- En tout cas j'connais pas de meilleure danseuse que toi, dis-je en souriant encore plus, parce que même si notre danse avait été complètement improvisée, c'était la nôtre alors elle était parfaite.

Je levai mon verre vers elle avant de boire, et puis comme tout d'un coup ils se mirent à jouer un air que j'aimais bien, mais qu'on était en train de boire, alors je la soulevai en l'attrapant par la taille et lui mit le bout de ses pieds sur les miens avant de me mettre à tourner doucement sur moi-même, l'entraînant évidemment avec moi. Elle était tellement légère que je ne la sentais pas : ma main qui ne tenait pas le verre se posa à plat dans son dos comme pour la retenir. Je ne voulais pas qu'elle s'envole.

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Taylord Reegan


Taylord Reegan
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MessageSujet: Re: Make me Glorious (pv) (terminé)   Make me Glorious (pv) (terminé) Icon_minitimeMer 26 Déc - 16:42

♪ You Raise Me Up ♫

You raise me up, so I can stand on mountains

You raise me up, to walk on stormy seas
I am strong, when I am on your shoulders
You raise me up - to more than I can be

There is no life - no life without its hunger
Each restless heart beats so imperfectly
But when you come and I am filled with wonder
Sometimes, I think I glimpse eternity



Je voulais juste m’amuser danser et rire sur l’instant, sans penser au reste, voilà. Parce que c’était ces moments-là qui demeuraient les meilleurs quand on y repensait par la suite. Ceux où plus rien n’a d’importance que ce qui se passe là, maintenant, tout de suite, sans chercher de messages ou de significations cachées, mais de faire tout ce qui nous passait par la tête et d’en profiter parce que Chuck avait réussi à me convaincre, peut-être qu’en fait, j’avais vraiment envie de rester pour des raisons un peu plus précises que je ne disais pas clairement, ces mêmes raisons que j’avais peur que ce soit elles qui détruisent tout encore une fois, alors qu’on était revenue au milieu des autres, pour repartir de zéro, comme si le début de soirée n’avait été qu’une ébauche, qu’on l’avait déchiré, et qu’à présent, on repartait du bon pied. C’est pour cela que je m’en voulu un peu d’avoir été si honnête, même si c’était, les mots, encore eux, je savais qu’à tout instant ils pouvaient causer à notre perte, tout comme en même temps j'en avais marre de toujours réfléchir à chaque fois que je devais lui parler et je ne pouvais pas non plus continuellement rejeter mes sentiments et faire comme si de rien était et ensuite ? Voilà que c’était encore en train de redevenir trop compliqué que j’étais en train de peser tout et son contraire, alors tant pis, je mettais tout le reste de côté, je voulais juste rester là, comme ça contre lui en prenant ce qu’il me donnait en me serrant dans ses bras et même si ce n’était qu’à moitié ce que j’espérais parce qu’il y avait toujours cette petite partie qui me disait que ce n’était pas complet que le mental ne suivrait jamais le physique, et bien au moins là on était là ensemble comme on ne l’avait jamais été depuis des mois, et même si c’était peu, même si ce n’était pas assez, je m’en contentais, parce qu’on ne pouvait jamais savoir ce qu’il se passerait la minute suivante.

Donc oui ce soir, je changeais d’état d’esprit comme de chemise en passant par toutes les phases de l’arc en ciel et si trois secondes plus tôt, je cherchais le meilleur moyen de le pousser à m’embrasser, là, je préférais les choses se laisser aller et suivre leur cours. C’était comme si on avait été catapulté dans une autre dimension où le passé et le futur n’avait que bien que d’importance, comme si on ne s’était jamais connu avant, et qu’on ne se verrait jamais après et il n’y avait bien que le présent qui comptait, donc en fait peu importe ce qui se passerait où ce qui ne se passerait pas. J’avais envie de quelque chose, je le faisais, les conséquences, dans ce monde n’avaient aucun poids, aucune valeur. Je frémis au contact de ses lèvres sur ma peau et je passai ma main entre la sienne pour la retenir dans la mienne et que j’avais l’autre bras autour de son cou.

- Tu t’es transformé en vrai prince charmant ce soir, me moquai-je pour le taquiner et je lui donnais un petit coup de poing dans l’épaule pour ne pas passer pour une potiche. Tous ces délires de princes et princesses, ça n’avait jamais été mon délire même quand j’étais petite. Je préférais aller me rouler dans la poussière que d’aller me déguiser en Marraine Bonne Fée avec le tutu rose et la baguette magique dans ma chambre.

Je posai ma tête contre son épaule en me réinstallant et pus voir que tout autour de nous que nous étions les seuls à avoir outrepassé la règle d’attendre minuit pour enlever les masques mais je m’en fichais, parce que je pouvais me vanter de connaître aussi bien la façade de Chuck que ce qu’il était pour de vrai. Enfin… en fait j’avais de sérieux doutes à présent, je ne savais plus qui était qui et quoi et les deux se mélangeaient un peu dans ma tête. C’était aussi un peu pour ça, avec mon geste, que j’espérais au moins à quoi m’en tenir avant la fin de la soirée. Minuit ne devait plus être très loin de toute manière, même si je n’avais aucune idée de l’heure en fait, mais que quand je regardais son visage tout dégagé, il s’accélérait, alors que je ne demandais qu’une chose, celle qu’il s’arrête.

Mais la musique changea bientôt en des consonances que je connaissais bien puisqu’à la maison on avait l’habitude de danser dessus lorsqu’il y avait des soirées, souvent après avoir marqué le bétail et qu’on se retrouvait tous pour manger autour d’une grande table et tout ça et qu’après le repas, même les moins doués voulaient bien faire quelques pas sur la piste, et la Country était bien la seule musique que je maîtrisais un peu près, même si là, celle qui était joué ressemblait plus ou moins à celle que j’avais l’habitude d’entendre que c’était plus une inspiration qu’une véritable danse country, mais bon, ce n’était pas grave, puisque je suivais tant bien que mal Chuck et que malgré les pas que j’essayais de lui montrer, ça ressemblait plus à un gloubiboulga de cowboy qu’autre chose. En plus, avec la longue robe que je portais, c’était encore moins facile et je l’avais soulevé pour ne pas me prendre les pieds dedans, pendant que je m’accrochai à ses épaules ou ses bras pour ne pas tomber et les seuls sons qui sortaient de ma gorge c’était les rires qui s’en échappaient. Ca me donnait des crampes d’ailleurs et par moments, je n’avais pas le choix que de plier le ventre parce que sinon, je ne respirais plus.

Il y eu une accalmie ensuite pendant laquelle je suivie Chuck qui avait fendu la foule – j’avais l’impression qu’il y avait de plus en plus de monde dans cette salle – d’abord parce que je pensais qu’on faisait une pause, mais il avait changé d’expression et je l’interrogeai du regard.


- J'ai vu ma cousine. Tess.

Je ne le quittais pas des yeux en attendant qu’il poursuive parce que je ne voyais pas où est-ce qu’il voulait en venir. En même temps il y avait tout Poudlard ou presque qui profitait du bal, alors où était le problème, c’était même normal que Tess fasse pareil, non ? En plus, personnellement, j’avais un peu de mal à reconnaître certaines personnes parmi toutes ces couleurs et ces masques, j’avais reconnu Haruhi pas si loin de nous tout à l’heure parce que je savais comment elle était habillée et quel était son masque et d’ailleurs si elle m’avait vu elle aussi, elle devait se demander ce que je foutais là alors que je lui avais martelé que je ne voulais pas me rendre ici et encore plus si elle avait vu que c’était avec Chuck que j’y étais. Enfin tout ça pour dire que Tess était bien gentille et que je n’avais rien contre elle, mais que pour le moment, elle était un peu le cadet de mes soucis, ce qui visiblement, n’était pas le cas de Chuck.

- Elle danse... Avec un garçon.

Je levai les yeux au ciel en souriant et bus une gorgée de la coupe de champagne qu’il m’avait donné une seconde plus tôt.

- Ben ouais. Et alors ? Il s’attendait à quoi, qu’elle aille proposer une danse à Woodley ? Si j’étais lui, si ça avait été le cas, là, il y aurait eu vraiment du souci à se faire… Moi aussi j’te signale, dis-je comme s’il venait lui-même de remettre en cause qu’il était un mec et qu’en fait depuis tout à l’heure je dansais avec le calmar géant du lac qui s’était déguisé pour l’occasion. Cette image me fit éclater de rire, mais je crois que c’était aussi que c’était parce que le champagne y était pour quelque chose et que là, c’était – vraiment – ma dernière coupe, parce je me sentais à ce stade où j’étais un peu pompette sans avoir sombré de l’autre côté et je refusais de laisser l’alcool altérer ma pensée, parce que sinon il y avait des détails qui allait m’échapper et je ne voulais pas que Chuck s’échappe.

.. qu’est-ce que je disais déjà ? Enfin. Nos mains se tenaient toujours et je me forçais à ne pas entrelacer nos doigts ensemble bien que l’envie soit très forte. A la place, je caressai du pouce le dos de sa main dans des petits mouvements d’allers et venues.

- Et c’est toi qui dis ça ?
repris-je sans pouvoir m’empêcher de pouffer. Tu t’fous d’moi ?

Je lui jetai un regard de côté en levant les yeux vers lui et légèrement la tête aussi. C’était sûrement le moins placé des mecs de Poudlard pour parler de ça alors qu’à l’âge de Tess c’était le cadet de ses préoccupations et il avait certainement dû d’ailleurs avoir la place qu’occupait le cavalier de sa cousine actuellement ! Non mais qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre des fois !


- En tout cas j'connais pas de meilleure danseuse que toi.


- C’est parce que t’as pas dû en connaître beaucoup
, plaisantai-je, parce que n’importe quelle fille présente ici devait mieux se débrouiller que moi, parce que la country, c’était bien le seul thème où je savais mettre un pied devant l’autre – mais je le remerciais quand même, flattée du compliment, pendant qu’il me prenait encore dans ses bras. Je me sentis soudain beaucoup plus légère – plus que d’habitude – et me tint à son cou d’une main, parce que mes pieds avaient été soulevés du sol, pendant que l’autre tenait toujours la coupe de champagne. Nos visages en étaient ainsi parfaitement face à face, et je me demandais comme ça se faisait que les étoiles qui sortaient de mes yeux pendant que j’étais plongée dans les siens ne l’aveuglaient pas parce qu’elles ne brillaient plus que pour lui.

Au passage, je posai mon verre sur la table après l’avoir terminé, la tête me tournant un peu et en fis de même en prenant sa coupe des mains, avant d’entamer tous les deux une nouvelle danse, s’éloignant du buffet et se rapprochant des autres, laquelle je faisais plus ou moins attention à ne pas non plus lui enfoncer mes talons dans les pieds. Dans mon estomac c’était un véritable lâché de ballons, je me sentais comme gonflée à l’hélium et les lois de l’apesanteur n’existaient plus. Au loin – parce nous étions dans une bulle et tous les bruits autour de nous revenaient en sourdine – j’entendis vaguement que maintenant on changeait de partenaire, comme l’année dernière. Mais oui, mais bien sûr ! Je m’en fichais royalement de changer de cavalier, j’en avais déjà un et il me convenait très bien et je ne comptais pas le lâche et heureusement Chuck avait l’air d’être dans le même état d’esprit que moi. Il y eut du mouvement autour de nous mais là encore, c’était comme si on ne se sentait absolument pas concernés et ça fonctionna comme ça pendant quelques autres musiques si bien que je ne savais même plus vraiment combien de chansons avaient défilées, mais que celle si laquelle nous bougions était un peu plus rapide que les précédentes, et pendue à la nuque de Chuck, je repliai soudain les genoux dans mon dos pendant qu’on tournait sur nous-même. En même temps, tout en me tenant, je tentais de lui masquer les yeux avec mes mains en les contorsionnant, pas vraiment facile là non plus parce que je m’étais remise à rire, car à cause de nos – mes – bêtises, nous n’étions plus très stables. J’atterris brusquement sur mes pieds me rattrapant à sa veste à la fin de l’ultime mesure, puis après lui avoir lancé un sourire comme si de rien était, entourait sa taille, un peu comme si on était devenus une seule et même personne.

- Mais toi par contre, niveau danse, c’est moyen, le narguai-je, alors qu’une fois n’est pas coutume, c’était moi qui lui avait mis des bâtons dans les roues. Alors que pour le moment, il était irréprochable, depuis mon faux départ. Non, me contredis-je, ça t’arrive pas souvent, mais t’es parfait.Tu devrais continuer, ça te va pas si mal, je lui tapotai la pommette du bout de mon index pour appuyer mes dires.

Il y eut un instant de suspens parce que la voix de quelqu’un s’éleva indiquant que dans quelques secondes il serait temps d’enlever les masques, et… Chacun eurent tous le même geste, pour marquer le coup parce que minuit venait de passer.

- Joyeux Noël
, soufflai-je dans le cou de Chuck. Ce n’était peut-être pas le jour, mais et alors puisque c’était ce qu’on célébrait ce soir ? Je…

Sauf que je me mordis douloureusement le bout de la langue pour m’empêcher de poursuivre parce que j’avais bien failli ajouter les deux mots de trop tout ça à cause de l’euphorie qui m’habitait. Pour effacer le blanc que je venais de produire, je lui ébouriffai les cheveux, mais j’avais senti mes joues se teindre de rose, merde, eut, une idée, autre chose à faire… Je tournais la tête, et j’avais en pleine ligne de mire… Génial !

- On va prendre une photo ?
indiquai-je en pointant du bout du nez le photographe de la soirée qui tirait justement le cliché d’un des couples. Je m’étais stoppée à tant, mais j’avais toujours les paroles qui tapaient contre ma boîte crânienne et qui ne demandaient qu’à sortir, alors si on pouvait gentiment aller poser là-bas et penser à autre chose…

Mais tu sais.. j’crois qu’je t’aime.


Dernière édition par Taylord Reegan le Lun 31 Déc - 0:26, édité 1 fois
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: Make me Glorious (pv) (terminé)   Make me Glorious (pv) (terminé) Icon_minitimeDim 30 Déc - 11:40

Alors ça, la fatalité, ça n'était pas mon truc. Mais genre, pas du tout. Parce que si il y avait bien une seule chose qu'on gérait c'était notre propre vie, on en faisait ce qu'on voulait, on emmerdait le monde, et puis basta. C'est pour ça que quand ma mère me crachait à la gueule que de toute façon vu notre père minable, Coop et moi on serait jamais rien de plus brillant que ça, ça me faisait bien rigoler : qu'est-ce qu'elle en savait cette conne, le cul posé sur son canapé, à se détruire les neurones devant sa foutue télé? C'est parce qu'elle s'était mis dans le crâne que c'était comme ça et pas autrement qu'elle devenait minable elle aussi. Moi je ne croyais pas au destin et pas aux lois de la vie et de la société, il fallait être con pour croire qu'on ne pouvait pas les casser. C'est ce que je faisais depuis toujours et quoi de meilleur comme preuve puisque ça marchait très bien! Je n'allais pas finir putain de garagiste comme mon père avec des bouteilles de whisky comme bouées de sauvetage, et encore moins comme ma mère à ne profiter ni de mes pouvoirs magiques ni du reste, et attendre que ma vie devienne de plus en plus merdique avec les jours qui passent. Coop, c'était pareil. Peut-être qu'il était malade et que c'était pas simple mais il avait des envies, des projets, il avait des amis, une vie. On avait rien à voir avec eux. On n'aurait jamais rien à voir avec eux.

Mais peut-être que... Peut-être que je m'étais laissé un peu contaminé sans le savoir. J'espérais franchement pas. Mais plus je serrais Taylord contre moi et plus je la sentais se coller à moi, plus je me disais que j'étais incapable de l'aimer. Ben quoi, il était temps de mettre un mot sur toute cette belle connerie, non? Voilà, si on avait été je ne sais pas moi, Haley et Scott McBeth, deux mignons petits nounours, on aurait fini par reconnaître nos torts, se faire des bisous, se déclarer notre flamme, se demander en mariage. J'imagine que ça aurait réglé tous mes problèmes : les scénarios classés X qui me cheminaient dans la tête depuis le début du bal auraient au moins pu être mis à exécution en toute tranquillité. On n'aurait pas été à se tourner autour comme des abrutis, enfin, moi, au moins, puisque finalement c'était après mon masque qu'elle en avait eu et pas après mes lèvres, mais bon. J'imagine que les choses auraient dû se passer comme ça, plus ou moins. Mais voilà, je ne savais pas faire, je ne pouvais pas faire, je n'en étais pas capable. Et de toute façon quel exemple j'aurais eu? Ma famille était un gigantesque merdier ou tout le monde se détestait plus ou moins fortement, avec mes parents à la première place du podium. Et puis, même. Les couples, ça n'existait pas. Il fallait voir autour de nous : les voisins, tous divorcés ou bien à se gueuler dessus ; la seule famille "parfaite" c'était celle de Chris, mon meilleur pote, et devinez quoi? Son daron était mort. Comme quoi, c'est bien que ça ne doit pas exister : il paraît que ses parents étaient le couple parfait et que tout allait pour le mieux dans la meilleur des mondes ; sympa la vie qui s'amusait à faire exploser les seuls exemples qui auraient pu donner de l'espoir aux autres. Voilà pourquoi je n'y croyais pas. Voilà pourquoi je ne pouvais pas. Et je tenais trop à Taylord pour lui infliger ça, pour tenter un truc qui de toute façon était voué à l'échec. Je voulais juste la savoir heureuse, la voir rire, la serrer contre moi... Rien de plus.

- Tu t’es transformé en vrai prince charmant ce soir, se moqua-t-elle gentiment, et je répliquai à son coup de poing amical par une chatouille à un endroit stratégique, en haut de sa taille. Je la connaissais par coeur, et ça me fit sourire.

Et je souris encore plus quand elle se mit à rire alors qu'on dansait comme des demeurés : son rire était toujours particulier à entendre, parce qu'il ne résonnait pas souvent ces derniers temps, mais quand il sortait je sentais tellement qu'il était vrai et qu'il venait du fond de son coeur que j'avais envie de tout laisser tomber et de l'embrasser sur-le-champ. En plus elle avait ce grand sourire qui découvrait ses petites dents quand elle riait et ça lui creusait deux fossettes dans les joues, et quand ses yeux se plissaient un peu je les voyais tout brillant et je retrouvais une fraction de seconde la Taylord heureuse, celle qui avait été un jour insouciante, celle que je n'avais pas trop abîmée...

... Je ne savais tellement pas ce que je voulais. C'était tellement con, putain. Ce bal était notre dernier bal à Poudlard, et merde, il y avait tous les ingrédients réunis pour qu'on passe une soirée parfaite! Mon état d'esprit me faisait chier et j'avais envie de me mettre des claques - je compensai en buvant des coupes de champagne, à la guerre comme à la guerre. L'ambiance était nickel, la musique était cool, y'avait à boire, des belles filles toutes endimanchées et une encore plus jolie entre mes bras, nos potes autour de nous, alors quoi, je m'étais levé du pied gauche ou quoi ce matin?!

Là-dessus, Tess dans une robe de jeune fille beaucoup trop courte pour les tenues de skateuse que je lui connaissais jugea bon d'en rajouter une couche. Bien. Très bien. Il ne manquait plus qu'Haley fasse une lap-dance au beau milieu de la salle et la conspiration toucherait à son apogée, je me noierais un bon coup dans un tonneau de champagne pour oublier tout ça et personne n'entendrait plus jamais parler de moi.


- Ben ouais. Moi aussi j’te signale. Gnagnagna. Je savais : je savais qu'elle n'allait pas comprendre, cette greluche! Déjà, elle m'avait déjà sortie le grand jeu l'année dernière avec une robe du feu de dieu, donc j'imagine que les robes courtes ne la froissait pas plus que ça. Ensuite, elle ne pouvait pas comprendre. Tess. Ma cousine. Petite. Un garçon. Au bal. On sait ce que font les garçons au bal... NON. Pas possible. Ma toute petite cousine! Et c’est toi qui dis ça ? Tu t’fous d’moi ?

Eh bien oui, qu'elle se foute de moi! Au point où j'en étais, hein. Je me rendis compte que je serrai sa main pour me donner des forces et supporter que l'innocence de ma pauvre cousine s'envolait aussi vite que les bulles dans nos coupes de champagne, mais bon. J'imagine que "et c'est toi qui dis ça" voulait en gros dire comment, mais voyons Chuck, toi qui t'es tapé toute l'école, tu imagines qu'il n'y a pas quelqu'un qui va te succéder et se taper toutes les filles de la génération d'en-dessous, ta cousine y comprise, mais tu veux rire! Et croyez-le ou pas mais même si je n'y pouvais pas grande-chose, ça ne me faisait pas forcément plaisir que Tess rentre d'un coup comme ça dans la cour des grands sans y être préparée... Et sans que je sois préparé!

Parfois, j'aurais bien aimé que Tess soit un peu plus comme Haley Collins. Ça m'aurait bien rassuré, sur ce plan-là.


- Laisse-moi mourir, grognai-je à Taylord, d'un air de dire que personne ne pouvait comprendre ce qu'on infligeait à mon pauvre coeur.

De toute façon, tant pis. J'avais déjà trop de trucs en tête. Et puisque j'avais soulevé Taylord et qu'elle était face à moi et que son odeur m'embaumait, tout venait de partir à la trappe, une nouvelle fois. Je commençai à en avoir ras le cul de changer d'état d'esprit comme de froc mais je commençai aussi à entrevoir que... du moment que Taylord était dans l'équation, je n'y pouvais rien. Donc, il fallait l'enlever. Mais, je n'en avais pas la force. Le seul nom de Taylord m'explosait les neurones. C'était trop tard, j'étais foutu.

Du coup, puisqu'il il fallait crever, autant que ça se passe de la façon la plus plaisante possible, hein. Alors qu'on se remettait à danser et que je n'arrivais pas à détacher mon regard du sien, braqué droit vers moi, de son sourire, de son rire, de tout, je sentis mes mains prendre leurs aises pendant qu'on se remettait dans le mouvement, elles pressèrent sa taille et remontèrent vers ses épaules, sur sa peau, elle l'attirait contre moi quand les mouvements de danse faisaient qu'elle s'écartait trop, et l'une d'elles passa même de sa taille vers son ventre, légèrement, comme si elle ne faisait que passer, puis attrapa son bras et le caressa en remontant vers l'épaule. Et je faisais tout ça mine de rien, genre dans le feu de l'action, je ne faisais pas exprès, oh là là. Sauf que mon coeur battait tellement fort que je me demandais si il n'allait pas me trahir, et que les images de tout ce que je pouvais bien faire avec Taylord se précisaient dans ma tête. Minuit qui approchait et bas les masques, youp là, qu'est-ce que j'en avais à foutre, je me foutais bien de toute cette petite mascarade alors que j'avais de moins en moins de force pour réfréner mes ardeurs.

Je voulais Taylord, là, tout de suite, maintenant.

Je ne compris pas trop ce qui se passa mais je la sentis perdre l'équilibre et se raccrocher à moi comme un raton-laveur - tiens, mais est-ce qu'elle ne commençait pas à être un peu attaquée par le champagne? Moi je n'étais pas encore rincé, mais ça commençait, mine de rien - avant de nous faire chanceler tous les deux, mais on tint bon.


- Mais toi par contre, niveau danse, c’est moyen, minauda-t-elle, les bras entourés autour de moi - oui oui - alors que bonjour, c'était elle qui fenait de faire une galipette dans les airs et de manquer de nous faire tomber comme des merdes. J'allai lui tirer la langue quand : Non, ça t’arrive pas souvent, mais t’es parfait. Tu devrais continuer, ça te va pas si mal.

... Hmmmsfdjhisufgs. Il fallait qu'elle arrête. Qu'elle arrête! J'avais envie de l'embrasser. Et il ne fallait pas.

- Joyeux Noël. - Ah oui, les masques, minuit, youplaboum. Elle était tout près de moi. Sa bouche contre ma joue, je sentais son souffle.

- Oui... Joyeux Noël. Putain, j'allais l'embrasser. Tant pis. Je n'en pouvais plus. Ma main se crispa dans son dos et...


- On va prendre une photo ?

Sa main dans mes cheveux me fit l'effet d'un oreiller qu'on se prend dans la gueule au réveil. Ah bon. J'avais plutôt envie qu'on s'enferme dans le noir pour développer des photos ou autre plutôt que de prendre une photo, mais bon. Je la suivis comme un automate, vers un endroit que je n'avais même pas remarqué : ah oui, un mec, un petit sorcier avec un gros nez et un grand chapeau, prenait des clichés des couples de la soirée, en mode soirée américaine. Je me sentais sonné, du champagne, de tout... Ca nous fera un souvenir, me dis-je avec la très forte sensation d'avoir perdu pieds, définitivement. Je me dis alors qu'il fallait que je reprenne un semblant de poil de la bête, saisis les mains de Taylord et l'emmenai devant l'objectif comme si l'idée était venue de moi. Là, je lui passais le bras autour de la taille et attendis que le photographe fasse son boulot - le flash me défonça les yeux, et j'abandonnai ma cavalière pour aller chercher les photos en battant un peu des paupières.

- Votre petite amie est ravissante, me dit le photographe comme si il était mon meilleur pote depuis toujours. Quand il loucha sur Taylord qui m'attendait un peu plus loin, je lui arrachai les deux photos des mains.

- Je sais, lâchai-je en le fusillant du regard. Non mais oh. Tant pis pour le terme pas très exact, je n'allais pas le laisser se rincer l'oeil sur Taylord.

Je jetai un coup d'oeil sur les photos, identiques, de nous deux en parfaits et mignons petits cavaliers de bal. C'était une mauvaise idée : le décolleté de Taylord était tout aussi voyant sur la pauvre photo qu'en vrai, et ça n'arrangea rien à mes petites affaires. Je tendis une photo en souriant à Taylord et glissai l'autre dans la poche de ma veste. Je n'étais quand même pas fâché d'avoir un petit souvenir de toutes ces années, même si j'avais la certitude que cette soirée était en train de me filer entre les doigts, à un rythme qui dépassait la vitesse de la lumière, mais vous n'aviez pas idée. J'attrapai un nouveau verre au passage - champagne, whisky, n'importe quoi, je m'en foutais complètement - pour le siroter tranquillement en tentant d'oublier tout ce joli bordel.

C'est bien connu, à Poudlard les soirées officielles ne durent pas non plus jusqu'au bout de la nuit car il faut - tout de même! - discipliner nos petites têtes blondes, et maintenant que minuit était passé, que la buvette commençait à se vider de moitié, tout ça, et que les plus petits rentraient se pieuter, on approchait de la fin - dans tous les sens du termes. Qu'est-ce que j'allais faire, hein? Dire bonsoir à Taylord, ravi d'avoir dansé avec toi, et à la revoyure? Putain, mais je n'en étais pas capable non plus!

Heureusement, comme c'était la fin de soirée, il n'y avait plus que des musiques posées, du coup, je l'attirai vers la piste pour qu'on danse un slow tranquillement et que ça me permette de réfléchir. Ou pas. Avec Taylord serrée dans mon bras et ma tête qui reposait à moitié sur la sienne, tandis que tout mon corps vibrait d'être contre le sien, ça favorisait pas la réflexion, mais bon. Au moins j'étais bien, et ça continuait un petit peu tout ça... Je me demandais où était Coop, si il nous avait vus ou pas, et ce qu'il allait bien pouvoir me sortir comme conneries demain dans le train, cet abruti. On voyait bien qu'il n'avait pas été comme moi en plein milieu de la tourmente.


- Tu veux faire quelque chose après?... Ou tu veux rentrer? finis-je par lui demander tout bas. C'était con, parce que je savais qu'on partait tôt de Poudlard demain, et qu'avec le voyage qu'elle devait se taper ensuite, elle n'allait sûrement pas passer une nuit blanche. Et puis, c'était quoi ce "quelque chose"? Même moi je n'en avais aucune idée, parce que d'accord y'aurait sûrement une fiesta en salle co, mais c'était pas vraiment ce dont j'avais envie avec elle là maintenant tout de suite quoi... Et ce que je voulais moi, je savais qu'elle ne le voudrait jamais non plus.

J'étais coincé, et ça me faisait bien chier. Alors j'attendais de voir ce qu'elle voulait elle : au moins j'étais sûr de ne pas tout faire foirer comme la dernière fois.


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