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To make an end is to make a beginning — Cat

 
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 To make an end is to make a beginning — Cat

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Angus Baxter


Angus Baxter
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MessageSujet: To make an end is to make a beginning — Cat   To make an end is to make a beginning — Cat Icon_minitimeDim 27 Nov - 23:09




“For last year's words belong to last year's language
And next year's words await another voice.
And to make an end is to make a beginning.”




(Un vendredi d'Août — Inverness, Écosse)



Il faisait si chaud que la grande et unique fenêtre de notre appartement ne suffisait pas à aérer l'espace et que j'étais obligé, de temps à autre, de lancer des sortilèges d'Aération pour que l'atmosphère ne soit pas irrespirable. Cet endroit était plutôt bien, de tous ceux que nous avions eus, mais il était, comme très souvent pour ce genre d'endroit miteux, sous les toits, et la chaleur écrasante s'en donnait à coeur joie au-dessus de nos têtes. Heureusement, Cat était encore au centre avec les autres jeunes, ce qui lui évitait au moins de passer la journée enfermée dans cette chaleur... Je n'aurais même pas pu l'en sortir car, pour la misérable sommes de quelques mornilles, j'étais entrain de recopier des stupides manuels d'utilisation de nécessaires à balais en dix exemplaires chacun, et que je voulais absolument finir avant le week-end car nous avions des projets pour le lendemain, samedi. À vrai dire, j'avais tellement de tâches à accomplir que j'aurais pu remplir mes journées pour le restant de l'année mais ça, c'était une autre histoire. Je regardai scrupuleusement mes deux plumes gratter le parchemin, toutes seules, recopiant les éléments que je leur présentais (évidemment, on me les avait fournis dans le mauvais ordre) tandis que je veillais à ce qu'il n'y ait aucune faute d'orthographe. J'y étais depuis sept heures du matin et sous mes yeux étaient passés des kilomètres de mots, réduisant mon cerveau en une bouillie qui mijotait dans cette atroce chaleur : j'avais hâte de finir, et hâte d'essayer de sauver ce qui me resterait de neurones. Ce genre de tâches rapportait un peu, certes, mais me tapait considérablement sur le système. Je savais d'avance que mon moral allait être passablement énervé et taciturne pour le reste de la soirée, à cause de ces maudits manuels qu'il me fallait absolument boucler pour être certain de pouvoir payer notre loyer.

Deux heures s'écoulèrent encore : l'après-midi était bien entamée. Je me rendais compte, dans ces moments-là, que je ne pensais à rien. Mon cerveau se mettait en pilote automatique et, une minute après avoir lu une phrase, j'étais déjà passé à la suivante, bien incapable de ressortir la précédente.

Tout d'un coup, une ombre dans mon champ de vision stoppa mes automatismes et les plumes ralentirent leur rythme tandis que je me redressai : un hibou se dessinait dans le ciel, assez proche pour que sa trajectoire ne laisse planer aucun doute. Il venait vers moi. Je fronçai les sourcils (chez les gens de notre monde, les hiboux apportent rarement de bonnes nouvelles : un proche qui ne va pas bien, une connaissance qui a besoin d'aide, un rappel de facture...) et je n'avais aucune envie de traiter cela maintenant, en plus de tout. La chaleur accentuait ma mauvaise humeur et je m'étirai, décollant en même temps ma chemise de ma peau. J'agitai ma baguette dans les airs et une brise fraîche revint alors, délicieuse. Le hibou, lui, se posa gracieusement sur la fenêtre, attendant d'être invité.

C'était... Un hibou grand-duc.

Le coeur battant à cent à l'heure, je me levai, stoppant les deux plumes dans leur course. Ces hiboux-là appartenaient à Poudlard. Il apportait une réponse... Je pris la lettre des pattes du hibou et déchirai l'enveloppe sans plus attendre, mais l'animal, désirant une récompense, me mordilla le doigt ; je fis un geste de la main pour l'envoyer promener, je n'avais rien à lui donner de toute façon, et lui tournai le dos. Après un hululement indigné, il s'envola de nouveau, et disparut.

J'avais terriblement peur de cette réponse, et déjà dans ma bouche se faisait sentir l'amertume de la déception. J'avais bien fait de ne pas en parler à ma fille, car c'était trop énorme, trop important - c'était beaucoup trop de poids dans nos vies pour que je lui fasse croire un si beau revirement. Je lui avais dit que je passais des entretiens pour un travail assez sérieux, mais je n'avais dit ni où ni quoi. La pauvre m'en avait voulu, je le savais, à ses regards assassins, mais je n'avais pas cédé. Je ne voulais pas lui donner une déception de plus. J'ouvris.



« Cher Mr Baxter,

Suite à nos deux entretiens, j'ai le plaisir de vous annoncer que l'équipe professorale de Poudlard a décidé de vous confier le poste de garde-chasse. Il est à pourvoir à la rentrée prochaine, le 1er septembre. Comme je vous l'avais expliqué, votre fille pourra bien bénéficier d'une dérogation et rentrer en troisième année après un entretien préalable et quelques tests pour vérifier son niveau. Vous pourrez loger dans la maison du garde-chasse prévue à cet effet.

Je vous recontacterai pour un entretien avec votre fille dans les jours à venir.

Au plaisir de travailler avec vous,

Cordialement,

Sara Wayland »



... Il me fallut de longues minutes pour comprendre, imprimer, mesurer, savourer. C'était inespéré !!!

La chaleur m'étouffait toujours autant mais je nageais dans le bonheur - en jetant un coup d'oeil par la fenêtre je vis quelques passants, le sommet des arbres, les toits, les rues un peu sales, tout cela écrasé de chaleur, alors que mon coeur lui s'envolait enfin, ravivé par cet espoir qu'il attendait depuis si longtemps ! J'avais peine à y croire et au bout de dix minutes j'étais déjà de retour à mon ouvrage, accélérant le rythme de plumes ne jetant que de vagues coups d'oeil à ce qu'elles écrivaient, incapable de me concentrer. J'étais engagé ! À Poudlard ! Nous allions avoir une vie stable, si tout se passait bien ! Si tout se passait bien... Je me rembrunis un peu. Rien n'était fait, encore. Il restait un mois.

Ce n'est qu'une demi-heure environ avant le retour de Cat, mon travail enfin terminé et expédié à cet homme grassouillet détestable qui prenait tout le monde de haut mais qui avait le mérite de donner plein de petits travaux de la sorte, que je décidai de marquer le coup. J'avais l'impression que ma joie de tout à l'heure s'était dissipée dans la chaleur ambiante, mais la perspective de celle de Cat suffisait à me remettre du baume au coeur. Je décidai alors de marquer le coup, et très vite mon imagination me donna une foule d'idées : je colorai les quatre murs de notre appartement en bleu, rouge, vert et jaune grâce à des sortilèges, puis en farfouillant dans la cuisine je sacrifiai un chiffon et modelai tant bien que mal un genre de chapeau pointu que je posais sur la table au milieu de la pièce, tandis que d'un coup de baguette je remis notre maigre mobilier en ordre, et fis disparaître dans le placard mes outils de travail. Ensuite, impatient comme jamais, j'attendis en faisant les cent pas.

Son pas sautillant dans les escaliers résonnait dans la cage et je l'entendis arriver ; je me plantai alors devant la porte, pour lui boucher la vue quand elle entrerai.


- Tut tut ! On ferme les yeux, ordonnai-je alors en préambule. Je pris ses petites mains et les plaçai sur ses yeux, tout en la serrant un instant dans mes bras et en déposant un baiser sur ses cheveux épais. Ils sentaient le bonbon. J'ai une surprise, va jusqu'au milieu de la pièce.

Je refermai la porte et la laissai avancer à l'aveugle, sentant mes lèvres étirées en un grand sourire.

- J'ai reçu une lettre, aujourd'hui... J'ai été pris dans un nouveau travail, celui dont je te parlais. C'est du sérieux. Et c'est... Ouvres les yeux... À toi de deviner !
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Caitríona Baxter


Caitríona Baxter
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MessageSujet: Re: To make an end is to make a beginning — Cat   To make an end is to make a beginning — Cat Icon_minitimeMar 29 Nov - 1:13

Je poussai un soupir et passai ma main dans mes cheveux crépus, les secouant. Ils me tenaient chaud au crâne, et l’air était particulièrement lourd ces derniers jours, surtout chez nous. Heureusement, le centre avait des ventilateurs magiques, qui envoyaient de l’air frais dans la figure et des petits frissons le long des bras, mais comme nous étions dehors, dans la petite cours, l’air chaud restait emprisonné entre les murs. Je réajustai mon débardeur, sous ma salopette en tissu ; il était trop petit et remontait toujours le long de mon ventre, le serrant désagréablement, collant à ma peau humide de transpiration. Je n’avais qu’une envie, faire comme les garçons qui ôtaient leur tee-shirt avant de jouer au ballon. En plus, ils me fatiguaient, à se pavaner avec leurs soi-disant muscles. Tim me lança un regard amusé, et serra son poing pour contracter son biceps, ce à quoi je répondis par un tirage de langue bien placé. Je lançai un regard vers Carlotta, assise en contre-bas de moi, sur le banc de la table, qui écoutait un de ses vieux tubes préférés sur un vieux baladeur moldu. J’entendais la voix chantante espagnole depuis l’une des écouteurs qu’elle avait ôté et faisait tourner entre ses doigts comme un petit lasso. Elle regardait Tim avec un air encore plus blasé que le mien, si c’était possible, et cela me fit rire – je lui tendis la boîte de bonbons à côté de moi pour qu’elle en prenne un, avant de m’installer plus confortablement en tailleur sur la table sur laquelle je m’étais perchée. Le soleil tapait toujours, et je mis l’une de mes mains en visière au-dessus de mes yeux pour observer le match avec plus de précision.

J’étais frustrée de ne pas pouvoir jouer, surtout que je me débrouillais beaucoup mieux que la moitié des garçons, mais mes baskets étaient trop petites et me faisaient des ampoules mais surtout mal au pied si j’essayais de courir. Du coup, Andrew me prêtait les siennes quand il ne jouait pas, sauf que du coup il fallait qu’on alterne. Je n’avais pas eu le cœur de dire à Boban qu’il m’en fallait des nouvelles, on avait trouvé mes actuelles dans une friperie trop chouette et on avait fait une sacrée affaire, elles n’étaient pas trop usées et elles avaient un motif de fraise super mignon dessus. Je m’étais fâchée même fâchée avec Boban, parce qu’il m’avait promis qu’on avait l’argent pour les prendre, mais les jours suivants il avait sauté plusieurs fois des repas, en pensant que je ne remarquais pas ou ne comprenait pas, et j’avais fini par m’énerver – je lui en avais beaucoup voulu d’avoir menti, plus que le reste, parce qu’on ne faisait jamais ça tous les deux. Mais comme toujours, on était pas resté en colère très longtemps, et j’avais été touché au fond qu’il se sacrifie pour me faire plaisir, alors j’avais envie de garder les chaussures le plus longtemps possible. Surtout que je n’étais pas bête, l’argent ce n’était pas la joie ces derniers temps. Parfois, quand j’aidais un peu Miss Teller avec ses courses ou pour faire la toilette de Sausage, son petit boursouflet, et qu’elle me donnait quelques mornilles, j’en glissais quelques-unes dans le porte-monnaie de Boban, juste un peu pour aider mais pas trop pour qu’il ne remarque pas. J’étais contente, la dernière fois, Miss Teller avait été particulièrement généreuse, j’avais pu acheter à Boban de quoi faire son plat préféré, et j’espérais qu’elle ait un nouvel élan généreux pour que je puisse aller m’acheter de nouvelles chaussures – je rêvais d’une paire jaune citron que j’avais vu dans une vitrine la dernière fois, mais elles étaient clairement au-dessus de nos moyens.

Peut-être que le nouveau travail mystère de Boban me permettrait de me les offrir, mais j’en doutais. J’étais de mauvaise humeur, d’ailleurs, quand je pensais à toute cette histoire, parce qu’il ne voulait rien me dire, ce qui me frustrait énormément, surtout qu’on ne faisait jamais ça ! Enfin, en même temps, ça arrivait qu’on se cache des choses, Boban ne voulait jamais trop me raconter les soucis, et moi je me gardais bien de lui raconter certaines choses – comme tous les enfants, non ?! Mais tout de même, un nouveau travail, il aurait pu me dire ce qu’il avait en tête ?! Surtout que ça me concernait aussi, surtout si on devait bouger, il fallait que je me prépare !... Bon j’avoue, c’était un peu une excuse, je n’avais pas besoin de me préparer, j’étais habituée et puis j’étais secrètement ravie à l’idée de ne plus voir la tête de Philip tous les jours, mais ça c’était autre chose. Je me demandais ce que Boban avait en tête, il avait toujours plus d’un tour dans son sac, mais tant de mystère attirait ma curiosité et me rendait quelque peu bougonne.

Sur le chemin du retour du centre, je passai par l’un des petits cafés moldus, celui avec l’un des serveurs qui me regardaient toujours de travers quand je rentrais. Je connaissais bien mon rituel, maintenant, je le faisais quasiment une fois par semaine. Je rentrais, et j’achetai une sucette en sucre, celle à 20 cents – que j’avais jamais généralement trouvés par terre juste avant, à force de chercher – puis je faisais mine d’aller aux toilettes, attrapant au passage un magazine sur la table de ceux en libre-service. Je le fourrais ensuite dans mon vieux sac à dos dont la bretelle était toute décousue, et je ressortais en lançant un « bonne journée ! » tout mielleux. Bam, ni vue ni connue. Bien fait pour ce vieux nigaud raciste qui avait les dents jaunâtres. J’allais lire le dernier numéro de Seventeen tranquille dans mon lit ce soir, et c’était à ses frais !

Je shootai dans une cannette de bière qui trainait en bas de l’escalier de l’immeuble, avant de monter en chantonnant la chanson de Carlotta.


- Tut tut ! On ferme les yeux. Boban me surprit à peine arrivée et je répondais à son câlin rapidement, sentant que mon cœur s’emballait : il avait prévu quelque chose ?! J'ai une surprise, va jusqu'au milieu de la pièce.

Je me mis à sautiller sur place.

- C’est quooooi ?!

Mais je connaissais trop bien Boban, il n’allait pas vendre la mèche avant… ! Je suivis donc ses ordres, toute impatience. J’adorais quand il faisait des choses comme ça, en plus il avait toujours un air tout joyeux qui me faisait plaisir à voir.

- J'ai reçu une lettre, aujourd'hui... J'ai été pris dans un nouveau travail, celui dont je te parlais. C'est du sérieux. Et c'est... Ouvres les yeux... À toi de deviner !

Oh !! Le fameux travail ! Je ne me fis pas prier, et ouvris les yeux dès qu’il me permit, et je lâchai un petit « oh » de surprise. Les murs étaient tout colorés, et il y avait quelque chose sur la table que je n’arrivais pas trop à identifier, surtout que mes yeux papillonnaient dans tous les sens, ne sachant plus où donner de la tête. Qu’est-ce que c’était que ça ?...

- J’espère que c’est pas un boulot de décorateur d’intérieur parce que dis donc, toutes ses couleurs, Tina dirait que c’est un terrible fashion faux-pas ! M’exclamai-je en riant.

Tina était la petite-copine d’un ami de Boban qui tenait une boutique d’habits et avait toujours un avis très tranché sur les couleurs et les motifs, elle me faisait d’ailleurs parfois remarqué que je mixais trop de couleurs ensemble, si bien que c’était devenu une blague entre Boban et moi de l’imiter dès qu’on était dans une friperie ou au Secours Populaire. Je m’approchai de la table, regardant l’espèce de chapeau qui était dessus. Un chapeau… Hm… Je regardai à nouveau les couleurs sur les murs, et petit à petit, je sentis que je commençais à comprendre.


- Mais… C’est les couleurs de… Ding, boum ! L’ampoule s’alluma dans mon cerveau. Je me tournai vers Boban, ouvrant grand les yeux, fronçant légèrement l’un de mes sourcils, parce que je n’étais pas sûre de comprendre. Non ?... Si ?! On avait pas besoin de parler, il m’avait compris et je compris sa réponse, et tout à coup, je poussai un cri et fonçai droit sur lui en continuant d’hurler. BOBAAAAAAAAAN !!!! AAAAAAAAAAAHIIIIIIIIII ?!!!!! Je lui sautai dans les bras, criant toujours un « hiiiiiiiiiiiiii » hystérique, m’accrochant à lui avec mes jambes, comme un petit koala. Mais comment c’est possiiiiiible ???!!! Comment tu as fait ???? Je le serrai fort, sentant son odeur de Boban que j’aimais tellement.

Il me fallut un long moment avant de reposer les pieds sur le sol tellement j’avais envie de rester dans ces bras, et je mis à sautiller, mes mains toujours accrochés à ses bras, à moitié sur la pointe des pieds pour être un peu plus grande.


- Mais c’est pour de vrai ?! Le chapeau, c’est pour qu’on se répartisse ?! On peut choisir nos maisons ?! Tu crois que tu pourras porter le choixpeau ?! Moi oui, non, tu crois ?!

Je repoussai un « hiiiiii » et entamai une danse de la joie en secouant mes lourds cheveux dans tous les sens. Poudlard, je n’y croyais pas ?!


Dernière édition par Caitríona Baxter le Dim 18 Déc - 18:06, édité 1 fois
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Angus Baxter


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MessageSujet: Re: To make an end is to make a beginning — Cat   To make an end is to make a beginning — Cat Icon_minitimeLun 5 Déc - 18:33

Ma fille avait toujours eu le don de me remonter le moral – malheureusement, cela ne marchait pas tout le temps – mais il n’y avait qu’elle pour le faire, il n’y avait qu’elle seulement qui savait comment. Cela faisait beaucoup rire les gens qui nous connaissaient et s’amusaient de me voir éclater de rire ou faire le clown quand elle était là, alors que le reste du temps je n’étais pas autant exubérant. Je ne me l’expliquais pas vraiment moi-même, à vrai dire je ne me posais pas trop la question : c’était ainsi que j’étais, et ça m’énervait toujours un peu que l’on souligne ma mauvaise humeur ou mon retrait de manière générale, car si cela embêtait les gens, je ne les forçais pas à me côtoyer. C’était ainsi, et voilà tout. J’avais suffisamment d’autres problèmes à l’esprit, et plus important qui plus est. Mais ce que j’expliquais un peu plus facilement, c’était Cat : sa voix chantante, ses yeux noirs pétillants étirés comme ceux d’un félin, son énergie, sa douceur, et l’intense complicité qui nous liait. C’était simple : dans mon monde il n’y avait qu’elle, quasiment, et inversement. Je m’étais souvent demandé, quand elle était encore bébé, si elle ressemblerait à sa mère autant par les traits et la silhouette que par l’esprit ; quelque part cette idée m’effrayait un peu, car avoir un modèle réduit de la femme que j’avais aimé si fort avait un petit quelque chose de dérangeant. Mais j’avais eu tort : Cat n’était ni sa mère, ni moi, ni personne, elle était quelqu’un à part entière et si je retrouvais peut-être des mimiques ou quelques caractéristiques de sa mère en elle, parfois, c’était si secondaire qu’elle ne pouvait pas me revenir en mémoire. Enfin… Pas de la sorte, évidemment. Je pensais à elle, mais pas à cause de Cat – plutôt à cause de moi.

Bien sûr, c’était parfois à doubles tranchants : quand j’étais de mauvaise humeur et que je ne répondais pas à la sienne, bonne, Cat était frustrée de ne pas pouvoir me changer les idées, tandis que je me renfrognais un peu plus. Cela faisait partie des désavantages de cette vie qui était la nôtre, mais pour autant, nous faisions avec. Parfois, quand je repensais à tout ce que nous avions traversé, je sentais mon cœur se serrer et j’avais vite besoin de prendre ma fille dans mes bras et de la serrer fort, sans trop lui dire pourquoi, juste parce que j’avais besoin de sentir sa présence et de me dire qu’elle était là et bien là, quand de trop nombreuses fois on avait voulu me l’enlever. Nous n’avions jamais eu beaucoup d’argent, certes, mais je m’étais battu comme un lion pour qu’elle ne manque jamais de nourriture ou d’une couverture – les rares fois où j’avais échoué, parce qu’il n’était pas si simple pour quelqu’un comme moi de trouver du travail et un toit, les services sociaux s’en étaient mêlés. Mais aujourd’hui, tout était possible et soudain tout cela était loin derrière nous : si je travaillais à Poudlard nous aurions un toit, de la stabilité, de l’argent… C’était beaucoup tout d’un coup, et j’en étais encore un peu étourdi.

Elle joua le jeu, évidemment, et dès que son agitation avait envahi la pièce, je sentis mon corps s’alléger encore plus. J’avais même l’impression que la chaleur n’était plus aussi oppressante que tout à l’heure ! Cat ouvrit les yeux quand je lui indiquai – mais pas avant que j’ai ri avec elle et que je me sois accroupi à côté d’elle pour la prendre dans mes bras et embrasser plein de fois sa joue et son cou en faisant du bruit exprès, parce que ça l’embêtait mais que ça l’amusait en même temps.


- J’espère que c’est pas un boulot de décorateur d’intérieur parce que dis donc, toutes ses couleurs, Tina dirait que c’est un terrible fashion faux-pas !

Je ris de plus belle puis prétendis être offensé, et je me mis à la chatouiller le long des côtes. Elle se débattit, mais je sentais bien que toute son attention était portée sur ma surprise. J’étais tellement soulagé de cette nouvelle que j’avais l’impression que tout était encore un rêve, que des kilomètres de grimoires m’attendaient pour être copiées, que je devais encore penser à la suite, à prévoir, à me démener pour trouver plusieurs jobs précaires qui m’assureraient de quoi nous nourrir et nous loger, ainsi que le strict minimum…


- Mais… C’est les couleurs de…

Cat comprenait tout très vite – ce qui ne me rendait pas peu fier, d’ailleurs. Je soutins son regard.

- Non ?... Si ?! BOBAAAAAAAAAN !!!! AAAAAAAAAAAHIIIIIIIIII ?!!!!! Mais comment c’est possiiiiiible ???!!! Comment tu as fait ????

Elle me sauta dessus et je la laissai me grimper dessus comme un petit koala, tandis que nous jouions et rigolions en même temps dans un joyeux tintamarre qui dura plusieurs minutes, seulement, mais qui n’appartenait qu’à nous. Je lui rendai ses baisers et ses câlins, trop occupé à sourire de la voir sourire et à rire de la voir rire pour rentrer tout de suite dans les détails. Je voulais savourer le moment.


- Mais c’est pour de vrai ?! Le chapeau, c’est pour qu’on se répartisse ?! On peut choisir nos maisons ?! Tu crois que tu pourras porter le choixpeau ?! Moi oui, non, tu crois ?!

- Et mon chapeau, alors, Tina en dirait quoi ?? répondis-je en riant et en caressant ses cheveux. Bien sûr que tu pourras le porter – assieds-toi, je vais tout t’expliquer.

Nous nous installâmes sur l’une des chaises autour de la table où j’avais installé le choixpeau en chiffon, je m’assis en premier et je calai Cat sur mes genoux qui avait bien du mal à rester en place et regardai un peu partout autour d’elle – les murs peints, le faux chapeau, moi – en papillonnant de ses grands yeux bordés de longs cils. Je posai quelques secondes mon front contre ses cheveux, respirant son odeur. Elle grandissait si vite ! Presque trop, parfois.


- Je suis désolé de t’avoir menti, mon petit chat, mais je voulais être sûr de la chose avant de te l’annoncer… C’était une trop belle occasion. J’ai postulé au poste de garde-chasse à Poudlard. Ils demandent en gros quelqu’un qui sait un peu tout faire, bricoleur et débrouillard, je me suis dit que j’avais toutes mes chances ! Je lui fis un clin d’œil. Elle disait toujours qu’il n’y avait rien au monde que je ne savais pas faire, ce qui m’amusait beaucoup. J’ai rencontré la directrice et quelques autres personnes, j’ai passé deux entretiens, et… J’ai reçu la lettre tout à l’heure : je suis pris !

Elle poussa un nouveau petit cri et j’embrassai son front.

- Mais ce n’est pas fini : ça veut dire qu’on aura une maison de fonction… Ça veut dire que toi aussi, évidemment, tu es prise, en deuxième ou en troisième année selon ton niveau… Ça veut dire qu’on sera tous les deux à Poudlard, pour de bon ! Et que tu pourras mettre le choixpeau sur ta tête !

Je lui pinçai le bout du nez – je savais qu’elle était tellement excitée de tout ce que je lui racontais qu’elle n’allait pas s’arrêter de gigoter de si tôt. Avec ma baguette, je fis voler le vieux paquet de chiffon et le posai sur ma tête.


- Hmm hmm… Dites-moi jeune fille, il va falloir être sage là-bas… Et arrêter de lancer des bouchons de bouteille sur Mr Greene quand il passe sous la fenêtre ! J’avais pris alors une fausse grosse voix pour lui faire peur – Mr Greene était un vieux sorcier à moitié fou qui habitait notre immeuble et qui détestait les enfants, si bien qu’il s’en prenait toujours à eux de manière injuste et insupportable, et Cat m’avait raconté qu’il essayait toujours de lui tirer les cheveux. Je l’avais surprise plusieurs fois en train de lui jeter des choses par notre fenêtre quand il passait dans la rue, mais je le détestais tellement que j’avais fait mine de ne rien voir. Tu crois que je ne t’ai pas vue ? Je levai ma main pour qu’elle la tope. Bien joué, KittyCat. Bon, alors, si je porte le choixpeau, moi, tu crois qu’il me dira quoi ?!

C’était un jeu entre nous depuis longtemps ; je n’avais pas été à Poudlard à cause de mes parents, quant à Cat elle n’avait pas pu y aller pour de nombreuses raisons, et si nous nous plaisions tout de même à notre mode de vie et au cours qu’elle prenait à la maison, je savais qu’elle le regrettait au fond – ne l’avais-je pas moi aussi toujours regretté ?[/i]
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Caitríona Baxter


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MessageSujet: Re: To make an end is to make a beginning — Cat   To make an end is to make a beginning — Cat Icon_minitimeDim 18 Déc - 20:26

- Et mon chapeau, alors, Tina en dirait quoi ?? Bien sûr que tu pourras le porter – assieds-toi, je vais tout t’expliquer.

Je n’avais aucune envie de m’asseoir parce que je ne tenais pas en place, mais j’écoutais Boban sans rechigner, car malgré tout, je marchais toujours un peu à la baguette avec lui. C’était difficile de me concentrer quand j’avais simplement envie de sautiller partout, j’avais envie qu’on mette de la musique – la nouvelle chanson de Little Mix était sortie et elle était trop top ! – qu’on danse comme des fous ; mais j’avais aussi envie d’en savoir plus, Boban avait raison, alors je m’installai sur ses genoux sagement… Ou du moins le plus sagement possible. C’était difficile de rester concentrer, il y avait tellement de choses autour de moi, de couleur, et je me mis à gratter l’un de mes ongles sur lequel un vieux vernis à paillettes violettes s’écaillait, me rappelant qu’il fallait demander à Boban de me remontrer le sort super qui faisait tout partir. Nina, chez qui je me faisais parfois les ongles pour rigoler, avait une maman qui était moldue, et elles avaient l’habitude d’utiliser du dissolvant, et c’était super galère pour enlever les vernis à paillettes – les moldus n’avaient pas de chance de ce côté-là, c’est clair ! Nous un coup de baguette et c’était fini ! Mais bon, je m’égarai, et Boban avait des choses à me raconter : j’étais prête à écouter !

- Je suis désolé de t’avoir menti, mon petit chat, mais je voulais être sûr de la chose avant de te l’annoncer… C’était une trop belle occasion. J’ai postulé au poste de garde-chasse à Poudlard. Ils demandent en gros quelqu’un qui sait un peu tout faire, bricoleur et débrouillard, je me suis dit que j’avais toutes mes chances ! J’ai rencontré la directrice et quelques autres personnes, j’ai passé deux entretiens, et… J’ai reçu la lettre tout à l’heure : je suis pris !

Je poussai un cri et tapai dans mes mains, comme pour applaudir. J’y croyais pas ! Enfin, si, bien sûr que j’y croyais, je n’en doutais pas un seul instant, Boban avait totalement les compétences, c’était sûr, il était super débrouillard ! Il suffisait de regarder notre vie, il faisait toujours des miracles avec le peu qu’on avait. En plus, les gens pensaient souvent que parce qu’il n’avait pas été à Poudlard, il n’était pas très doué en magie, alors que c’était tout l’inverse. La preuve, c’était lui qui me faisait l’école, et je m’en sortais très bien, en plus de tout il était pédagogue – mais un peu trop sévère, c’est vrai. J’étais sûre que la directrice l’avait vu directement, et ça me mettait de super bonne humeur qu’on reconnaisse clairement les talents de mon père. Il n’y avait rien qui m’insupportait plus que les gens qui le sous-estimaient, simplement parce que nous avions une vie un peu compliquée… Maintenant qu’on allait vivre à Poudlard, on allait enfin le reconnaître à sa juste valeur.

- Ohlala, c’est sûr tu vas être génial ! Mais tu aurais pu me dire, je t’aurais aidé à préparer les entretiens ?! La directrice était gentille ?! Je suis sûre qu’ils ont vu que tu étais parfait pour le poste, tu as dû terrasser toute la compétition !

Je me mis à rire toute seule, toute contente d’imaginer Boban à ses entretiens, en train de tout déchirer. Je me demandais comment il avait fait, comment il avait raconté notre vie. C’est vrai que sur le papier, il n’avait peut-être pas le profil le plus… Habituel ? En plus, ce n’était pas toujours évident pour Boban, il était quand même très réservé et j’avais déjà remarqué que ça pouvait le desservir dans ce genre de situations. Mais ça ne changeait pas qu’il savait faire ses preuves ! La directrice avait forcément vu qu’il était sérieux et qu’il était motivé, et qu’on avait pas besoin d’avoir été à Poudlard pour être un bon sorcier ! Boban en était l’exemple parfait !

- Mais ce n’est pas fini : ça veut dire qu’on aura une maison de fonction… Ça veut dire que toi aussi, évidemment, tu es prise, en deuxième ou en troisième année selon ton niveau… Ça veut dire qu’on sera tous les deux à Poudlard, pour de bon ! Et que tu pourras mettre le choixpeau sur ta tête !

Les émotions déferlaient sur moi et je ne savais même pas par quoi commencer : une maison ?! UNE MAISON ?! Un vrai chez nous, dans Poudlard ? Mais ça allait être génial ?! Et j’allais rentrer à Poudlard, à l’école !... Mais en même temps, cela me stressa tout à coup, cette histoire de niveau, je voulais absolument rentrer en troisième année parce que je voulais prouver que je pouvais être aussi forte que les autres ! Je savais qu’avec notre rythme de vie, je n’étais pas dans les meilleures dispositions pour apprendre… Mais j’étais plutôt douée, d’après les sorciers autour de moi, même si j’étais assez dispersée et que ça se sentait dans mes sortilèges – le pire, c’était les potions, je manquai de rigueur. Mais j’étais prête à faire des efforts, surtout que je ne voulais pas décevoir Boban de ce côté-là. Je savais qu’il s’en voulait de sa vie chaotique, qu’il voulait que je m’en sorte mieux que lui, et que ça comptait pour lui que je réussisse un minimum scolairement. Surtout qu’il faisait du mieux qu’il pouvait, à jongler entre le travail et me faire les cours à la maison, et je voulais qu’il voit qu’il n’avait rien raté, au contraire. Je voulais qu’il soit fier.

- Hmm hmm… Dites-moi jeune fille, il va falloir être sage là-bas… Et arrêter de lancer des bouchons de bouteille sur Mr Greene quand il passe sous la fenêtre ! Mes yeux s’agrandirent, et je fis une petite grimace, tout à coup un peu inquiète. Il plaisantait, ou il était vraiment fâché ?! Parfois, avec Boban, la ligne pouvait être franchie d’un coup… Tu crois que je ne t’ai pas vue ? Bien joué, KittyCat. Bon, alors, si je porte le choixpeau, moi, tu crois qu’il me dira quoi ?!

Je me remis à rire, soulagée, rougissant un peu quand même d’être prise sur les faits alors que je me croyais discrète. Mais ce n’était pas ma faute, Monsieur Greene était horrible, je le détestais ! Tout le monde le détestait ! J’aurais d’ailleurs adoré m’entrainer à lancer des sortilèges sur lui, j’avais été tenté quand Boban m’avait appris le maléfice du saucisson, mais je savais que ça pouvait lui retomber dessus si j’utilisais la magie n’importe comment. Alors je restais old school, je n’avais pas besoin d’agiter ma baguette pour me venger de ce vieux crouton !

- Mais c’est pas ma faute Pops, tu sais qu’il est trop méchant ! Je lui fis une petite moue qui se voulait désolée, battant un peu plus des cils. En plus c’est trop drôle, il ne comprends pas d’où ça vient, et ça le rend dingue ! On se mit à rire tous les deux, Boban imaginait sûrement très bien la scène, et je voyais bien qu’il partageait mon antipathie pour Monsieur Greene. Mais promis je serais sage à Poudlard ! Tu crois que je serais prise en troisième année ? Demandai-je malgré moi, un peu inquiète.

Je me remis à gratter le vernis sur mes ongles, avant de me tenir le menton du bout des doigts, prétendant être en grande réflexion. Je plissai les yeux, fixant Boban et son faux chapeau. Sa maison !.. C’était une très bonne question, je me l’étais déjà un peu posée, et pour ma maison aussi, mais j’en avais jamais parlé à voix haute. J’avais peur de faire de la peine à Boban, car je savais qu’il regrettait de ne pas être allé à Poudlard, et qu’il s’en voulait de m’en priver aussi. Je ne lui en voulais pas, je lui répétai souvent, mais je crois qu’au fond on savait tous les deux que c’était un peu plus compliqué que ça.


- Le choixpeau te dira que tu es… Pragmatique et sage comme un Serdaigle, et calme aussi ?! Mais t’es aussi courageux, comme Gryffondor… Mais… Hmm, je crois que le mieux c’est Poufsouffle ?! Tu es patient, tu travailles très dur, tu es tolérant… Et tu fais des pets qui sentent le blaireau, m’exclamai-je.

On se lança dans une bataille de chatouilles pendant un long moment, jusqu’à que je manque de tomber de la chaise tellement je rigolais. Je me redressai un peu, et secouai mes cheveux.


- Non mais ça te va bien Poufsouffle, pour de vrai, non ? Tu crois que j’y serais aussi ? Je veux qu’on soit dans la même maison ! Dis-je joyeusement.

J’avais chaud partout, et je ne savais pas si c’était l’appartement mal aéré ou l’excitation de la nouvelle, ou les deux, mais le tissu de ma salopette me collait à la peau désagréablement. Mais tant pis, rien n’allait pouvoir gâcher ce moment, la joie se déversait littéralement sur moi, me fondait dessus et m’enveloppait dans un petit cocon chaud. Boban avait l’air aussi ravi que moi, c’était sûrement la meilleure partie de cette nouvelle, de le voir si heureux !
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MessageSujet: Re: To make an end is to make a beginning — Cat   To make an end is to make a beginning — Cat Icon_minitimeVen 6 Jan - 17:53

Un jour, je m’étais rendu compte d’une chose qui avait alors éclairée ma vie comme une tripotée de chandelles. Je n’avais jamais été un bon miroir pour moi-même, je n’avais jamais été capable de savoir exactement ce que je valais, comment me définir – c’était d’ailleurs ce qui pêchait parfois dans les divers entretiens d’embauche que je pouvais passer. À la question quelles sont vos qualités, qu’est-ce qui vous différencie des autres, eh bien… Bien sûr que j’étais débrouillard et touche-à-tout, j’avais fait tant de métiers ! Mais pour le reste, je n’en savais rien, et du reste je n’avais jamais vraiment le temps de me poser la question. Ma tête était pleine, toujours : les jours à venir, la liste des dépenses, ce qui nous manquait, les contacts dont j’avais besoin, les gens et les choses à éviter, les nouvelles affaires dont Cat avait besoin, la liste des cours qu’elle devait suivre, etc, etc. Les jours se succédaient, et je les abordais tous de la même manière : sans attendre et sans me poser de questions. Je n’avais pas le choix, et je ne l’avais jamais vraiment eu. Mais je ne me plaignais pas pour autant : j’avais eu ce que j’avais toujours voulu, en un sens, mon indépendance, et pour ce que je n’avais pas espéré, cela m’était arrivé un beau matin sans que je le comprenne vraiment, sous la forme d’un petit bébé, et avait embelli radicalement ma vie. Ce que je n’avais pas compris, encore des années après, c’est que ce serait ce petit bébé devenu grand qui serait ce miroir que je n’étais pas et qui me renverrait, à mon sens, le meilleur de ce que je pouvais être ; c’était Cat, en disant des choses comme elle pouvait en dire à l’instant et en m’admirant à sa façon qui me faisait sentir puissant et capable de tout entreprendre et de tout réussir. Peut-être que si ça n’avait pas été pour elle je n’aurais pas tenté Poudlard, qui sait ? Le jour où je m’étais rendu compte qu’elle pouvait me faire sentir ainsi, j’avais alors ressenti une chaleur particulière, comme si j’avais la confirmation tout d’un coup que j’existais, réellement, que j’existais bien dans l’instant présent et que je n’étais pas uniquement constitué d’une succession de minutes et d’évènements, la tête dans le guidon.

Il arrivait, parfois, quand je n’arrivais pas à dormir pour une quelconque raison, que je me perde dans mes pensées et imagine quelle aurait été ma vie si je n’avais pas rencontré Eby, ou bien si je n’avais pas quitté ma famille tout simplement. J’avais l’impression que le champ des possibles était alors tellement grand qu’il me donnait le vertige, et je revenais bien vite à des préoccupations matérielles.


- Mais c’est pas ma faute Pops, tu sais qu’il est trop méchant ! Cat faisait ses yeux doux de petit chat pour m’amadouer et je les acceptai de bonne grâce, bien que je lui ai d’abord jeté un petit regard réprobateur. Elle savait très bien que je n’étais pas non plus pour ce genre de choses. En plus c’est trop drôle, il ne comprend pas d’où ça vient, et ça le rend dingue ! Mais promis je serais sage à Poudlard ! Tu crois que je serais prise en troisième année ?

Comme elle avait toujours le rire communicatif, je m’étais mis à rire moi aussi, et je m’étais installé en la tirant sur mes genoux. J’embrassai son visage et ses cheveux et passai ma main dedans, en y laissant mes doigts – je détestais que les gens le fasse avec elle, surtout qu’ils se le permettaient n’importe quand ; ça la rendait folle, et moi avec – et jouai quelques instants en silence, en la regardant. Elle était tellement heureuse et rayonnante que je voulais profiter de ces moments sans les précipiter.

- Normalement, oui, il n’y a pas de raisons, tu te débrouilles bien avec tes cours et j’en ai déjà parlé avec la directrice. Elle avait l’air très satisfaite de tes notes, mais tu devras quand même remplir une petite évaluation, si j’ai bien compris. La prochaine étape, c’est qu’on aille tous les deux à Poudlard pour qu’elle nous rencontre ! Tu vas voir, ça va bien se passer, dis-je en lui frottant le dos et en la serrant dans mes bras.

Je n’y arrivais toujours pas à me faire pour de bon à cette idée mais elle prenait de plus en plus son chemin, malgré l’air étouffant et brûlant de notre petit appartement. Il faisait si chaud que je mourrais d’envie de sentir de l’air frais, d’être au bord de l’eau ; je savais ce que nous allions faire ensuite. Pas question de rester ici alors que nous pouvions aller dans l’un de nos endroits préférés ; encore plus quand, et ça faisait bizarre, j’avais devant moi la perspective d’un salaire bien plus conséquent qu’à présent et surtout régulier, ce qui allait nous permettre de changer énormément notre qualité de vie, et de rembourser les petits sommes que je devais à droite et à gauche.

Depuis que j’étais petit, et sans doute parce que c’était à l’opposé du genre de ma famille, je m’étais pris de passion pour la mer et son univers, les sorciers qui allaient naviguer à la recherche d’autres sorciers loin de nous, à la recherche de créatures marines ou simplement à la pêche, tout ce qui s’y rattachait me captivait et j’avais lu tous les romans qui me tombaient sous la main, que je chapardais pour la plupart quand nous trouvions une librairie sur notre passage. Mes parents étaient des gens de la terre, j’avais l’impression d’être diamétralement opposé. En les quittant, mon but était flou, mais je savais quelque part au fond de moi  qu’un jour ce rêve aboutirait, dans un futur plus ou moins proche… Et puis les aléas de la vie étaient arrivés et j’avais travaillé tant bien que mal, j’avais un peu bougé, cherché ma place, j’étais tombé amoureux et j’avais eu un enfant ; mes rêves n’avaient tout d’un coup plus eu la même priorité. Cat était devenu toute ma vie, et je lui avais donné de la mienne en retour. J’avais su alors qu’il était impossible pour moi de m’embarquer à bord de n’importe quel navire pour la simple et unique raison que je ne pouvais pas l’abandonner derrière moi, et pas non plus l’emmener. Notre existence était déjà parmi celles les plus marginales et chaotiques, je ne voulais pas en rajouter. Du coup, j’avais trouvé comme compromis de toujours revenir à un moment dans une ville ou un village proche de la mer, et nos endroits favoris étaient devenus les docks. En Angleterre ou en Écosse, les docks étaient des endroits si particuliers qu’ils me donnaient l’impression de changer de vie pour un temps ; l’odeur d’abord, forte en poissons, en essence, en nourriture, les couleurs ensuite : les teintes de gris, partout, de vert, de bleu un peu, d’argent et de blanc, et puis les gens, cette communauté qui me fascinait mais qui ne pourrait jamais être la mienne. C’était nos petits plaisirs, de s’y promener et de manger des glaces en été, de la friture, ou des fish and chips en hiver.


- Le choixpeau te dira que tu es… Pragmatique et sage comme un Serdaigle, et calme aussi ?! Mais t’es aussi courageux, comme Gryffondor… Mais… Hmm, je crois que le mieux c’est Poufsouffle ?! Tu es patient, tu travailles très dur, tu es tolérant… Et tu fais des pets qui sentent le blaireau. Non mais ça te va bien Poufsouffle, pour de vrai, non ? Tu crois que j’y serais aussi ? Je veux qu’on soit dans la même maison !

Riant de plus belle, je me mis à la chatouiller un peu partout et comme elle tombait je l’attrapai par les pieds pour la pendre à la verticale – malheureusement elle était devenue trop grande pour ça, et je ne tenais jamais bien longtemps.


- Arrête de dire des bêtises ou je te mange les orteils, rétorquai-je en enlevant ses chaussures et en lui chatouillant les pieds. Toi aussi, je prédis Poufsouffle, c’est sûr ! Déjà parce que comme ça on sera ensemble, et ensuite parce que tu es la personne la plus loyale, dévouée et tolérante que je connaisse, et que tu n’as pas peur de travailler non plus !

Je la remis sur sa chaise et l’embrassai de nouveau. Elle sentait le bonbon à la fraise.

Il faisait tellement chaud qu’on dut arrêter de chahuter un peu tous les deux ; j’en profitai pour lui montrer la lettre et lui raconter comment j’avais procédé, et comment les entretiens s’étaient déroulés. La maison serait à l’extérieur du château mais tout à côté, elle serait uniquement à nous, et oui elle pourrait y venir, même si elle devait dormir majoritairement dans le dortoir avec les autres élèves. Comme cette idée parut l’embêter un peu, je m’empressai de la rassurer – mais d’abord je relançai un nouveau sortilège de rafraîchissement, car la chaleur redevenait insupportable. Au loin, le ciel commençait à se teinter de doré et de rose. La journée baissait mais était encore bien éclatante ; la soirée allait être magnifique.


- En tout cas, ce soir, c’est la fête, mon petit chat, tu as le droit à ce que tu veux ! J’avais pensé qu’on pouvait aller dîner sur les docks et se promener… Tu pourras manger toute la friture que tu veux et tout ce qui te fait envie ! Je lisais dans ses yeux que la tentation était grande, mais qu’elle n’arrivait pas à savoir si c’était raisonnable – elle savait très bien que parfois j’en avais marre, marre de cette vie et de cet argent, et que je dépensais sans compter pour lui faire plaisir alors que nous n’avions plus rien… Mais cette fois, tout était différent. Il faudra même t’acheter des nouveaux vêtements, pour Poudlard. Ne t’inquiète pas Kitty, tu sais, tout va changer maintenant…

Ma gorge s’était nouée tout d’un coup et ma voix s’étouffa à moitié – je ne l’avais pas vu venir. Je me levai pour dissiper tout ça et ramassai quelques affaires.

- Tu te prépares et on y va ? C’est toi qui choisis le programme !

Elle adorait que je lui fasse des surprises, mais elle aimait aussi choisir nos itinéraires ou le déroulement de nos journées, c’était comme un jeu.
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MessageSujet: Re: To make an end is to make a beginning — Cat   To make an end is to make a beginning — Cat Icon_minitimeLun 30 Jan - 22:32

Je laissai Boban jouer avec mes cheveux, je balançai mes jambes en gigotant à moitié et en ronronnant comme le petit chat que je prétendais être quand on était que tous les deux. J’aimais bien quand il touchait mes cheveux, c’était le seul qui avait le droit d’ailleurs, je lui faisais confiance pour les couper et les coiffer, alors que je savais bien que c’était difficile. Quand j’étais toute petite, l’une de nos voisines qui venait d’Afrique du Sud lui avait prêté un livre sur les cheveux crépus, et Boban s’était renseigné sur comment s’en occupé et comment les coiffer. Parfois il me faisait des tresses ou des coiffures un peu élaborées, il avait appris tous les sortilèges nécessaires et ça me faisait toujours plaisir quand il s’occupait de moi comme ça, j’avais l’impression d’être une petite princesse.

- Normalement, oui, il n’y a pas de raisons, tu te débrouilles bien avec tes cours et j’en ai déjà parlé avec la directrice. Elle avait l’air très satisfaite de tes notes, mais tu devras quand même remplir une petite évaluation, si j’ai bien compris. La prochaine étape, c’est qu’on aille tous les deux à Poudlard pour qu’elle nous rencontre ! Tu vas voir, ça va bien se passer.

Je pinçai un peu mes lèvres, mais hochai la tête pour me donner contenance. Une petite évaluation… Il fallait absolument que je la réussisse. J’étais sûre que la directrice allait non seulement me juger, mais aussi juger Boban selon mon niveau. Quand on n’avait pas été à Poudlard, les autres sorciers avaient tendance à froncer les sourcils et à conclure que nous n’étions pas doués. Je n’étais sûrement pas la meilleure sorcière de mon âge, mais je me débrouillais, et j’étais bien décidée à prouver ce que je valais… Mais au fond de moi, quelque chose grinçait, comme une alarme. C’était bizarre à expliquer, mais peut-être que j’avais tellement vu Boban se dévaloriser que j’avais fini par me dire que c’était peut-être mieux de faire profil bas et de ne pas trop espérer, pour ne pas être déçue. Mais j’étais sûre qu’il se serait énervé si je lui avais fait part de cette réflexion, il m’aurait grondé de ne pas croire en moi, il m’aurait dit que j’étais une très bonne élève, qu’il fallait avoir confiance en mes capacités. Mais c’était ça le problème avec Boban aussi, il n’était jamais objectif sur moi, et même si ça me flattait, ça m’inquiétait aussi. Peut-être qu’il me surestimait, qu’il me protégeait trop de la réalité et que j’allais finir par me la prendre en pleine face…

- D’accord, il faudra bien qu’on révise alors, dis-je, un peu songeuse mais plein d’entrain, pour montrer à Boban que j’étais motivée. Pas question de le décevoir, de toute façon.

Heureusement, on changea de sujet, et je me sentis un peu allégée, parce que je préférais qu’on imagine nos vies là-bas, nos maisons, qu’on plaisante, avec nos petits codes bien à nous. C’était génial quand j’arrivais à faire rire Boban, j’avais l’impression qu’il rajeunissait de dix ans, ça gonflait mon cœur et j’avais envie de rire à mon tour. Je ne le voyais pas souvent sourire ou s’amuser quand on était avec d’autres personnes, je savais qu’il n’était comme ça qu’avec moi, que la famille qu’on formait était un petit havre de paix pour lui, et je voulais absolument qu’elle le rende heureux. Le reste, c’était compliqué, ça l’inquiétait, ça lui faisait de la peine… Avec moi, je savais que c’était différent. Je le laissai m’attraper et me chatouiller les pieds, et je riais en gigotant et en protestant, sentant que dans mon sang, de petites bulles d’euphorie explosaient un peu partout.


- Arrête de dire des bêtises ou je te mange les orteils.
- Noooon, pitié, Monsieur le Troll, pitiééééé !!!
Protestai-je en criant.

C’était notre petit jeu à nous, on faisait semblant que Boban était un troll terrible qui venait me manger les pieds ou le nez, et je criais toujours en essayant de me cacher ou en le suppliant de m’épargner.


Toi aussi, je prédis Poufsouffle, c’est sûr ! Déjà parce que comme ça on sera ensemble, et ensuite parce que tu es la personne la plus loyale, dévouée et tolérante que je connaisse, et que tu n’as pas peur de travailler non plus !

Mon cœur se gonfla. Il pensait que j’étais dans la même maison que lui ! Rien ne me faisait plus plaisir que tous les gentils qualificatifs qu’il venait d’utiliser, mais aussi de savoir qu’il pensait que j’étais un peu comme lui… Il ne le voyait sûrement pas, mais il était mon modèle de bien des façons, et j’espérais tellement un jour pouvoir être tout ce que j’admirais ; sa détermination, sa modestie, sa tolérance, sa patience, sa loyauté… !

J’écoutais sagement ce qu’il me disait, la lettre, l’histoire de cette maison… Mon cœur fit une embardée quand je compris que nous allions être séparée, je n’y avais même pas pensé, et tout à coup je sentis que je paniquais, mais je ne voulais surtout pas attrister Boban qui était si fier de la nouvelle. Ce n’était pas grave… On allait s’habituer tous les deux, n’est-ce pas ?... Je détestais tellement dormir loin de lui, je dormais toujours mal, je faisais des cauchemars, et ça me rappelait toujours cette terrible semaine où j’avais cru que nous allions vraiment être séparé pour toujours. A la simple évocation de ce souvenir, j’avais envie de fondre en larmes. Mais Boban avait raison, à Poudlard je pourrais venir le voir tout le temps, on serait tout près, on se verrait tout le temps. Il ne fallait pas s’inquiéter.


- En tout cas, ce soir, c’est la fête, mon petit chat, tu as le droit à ce que tu veux ! J’avais pensé qu’on pouvait aller dîner sur les docks et se promener… Tu pourras manger toute la friture que tu veux et tout ce qui te fait envie ! Il faudra même t’acheter des nouveaux vêtements, pour Poudlard. Ne t’inquiète pas Kitty, tu sais, tout va changer maintenant…

Aaaaah !! J’eus un petit cri euphorique, impatiente.

- Je pourrais avoir une barbapapa ?! Demandai-je toute excitée.

Les docks, Boban et moi, c’était toute une histoire et toute une tradition ! Si on faisait la fête, on allait pouvoir vraiment profiter, et j’espérai que Boban ne se montait pas la tête et qu’on avait bien les moyens pour se payer cette petite soirée, mais je lui faisais confiance au fond. Je crois que j’avais surtout juste envie qu’on profite tous les deux.


- Tu te prépares et on y va ? C’est toi qui choisis le programme !

Je sortis de mon vieux sac en toile les affaires dont j’avais besoin – ma baguette, un paquet de mouchoir, mes clefs au cas-où – et les fourrai dans la poche avant de ma salopette.

- On y vaaaa ! M’exclamai-je en sautillant. Je remis mes chaussures pour qu’on sorte. Je grimaçai un peu, sentant que le tissu frottait contre mes ampoules, mais je mordis ma joue pour ne pas trop le montrer. Dis, Daddy, on pourra me trouver de nouvelles chaussures ? Je ne t’avais pas dit, mais celles-là sont trop petites, et elles me font mal, confessai-je.

Maintenant qu’on pouvait m’acheter des habits pour ma rentrée, je pouvais bien l’avouer à Boban, non ?...

Comme j’étais prête, je vins à sa hauteur et lui pris la main pour qu’on sorte ensemble. Pendant qu’il verrouillait la porte, je regardai le ciel au loin et sa jolie couleur, avant de me retourner à nouveau vers Boban. Il avait l’air tellement plus léger. Je frottai mon visage contre son bras en souriant.


- Je suis vraiment trop fière de toi, murmurai-je, toute contente.

Tout allait changer, pas vrai ? Pour le mieux, à présent, Boban me l’avait assuré…


(Terminé <3)
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