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"Favorite Song." [S.]

 
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 "Favorite Song." [S.]

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Apple Hunt


Apple Hunt
Élève de 6ème année



Féminin
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Date d'inscription : 02/05/2012

Feuille de personnage
Particularités: Je suis un ninja.. Si, regarde ce que je viens de faire ! ... tu n'as rien vu ?... justement... B-)
Ami(e)s: Hé ! Hé ! Scott ! Scooott ! Reviens, j'ai un truc à te montrer...
Âme soeur: « There's no more night, blue skies forever (...) and a lust for life keeps us alive. »

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MessageSujet: "Favorite Song." [S.]   "Favorite Song." [S.] Icon_minitimeMar 18 Déc - 18:40

Spoiler:






"It's like forgetting the words
To your favorite song
You can't believe it
You were always singing along
It was so easy and the words so sweet."



Eet - Regina Spekor




Je n’étais pas la plus fille des filles de Poudlard, d’accord. J’aimais grimper dans les arbres, me rouler dans l’herbe, j’étais super forte aux billes et à la bagarre. J’avais toujours de la terre sous mes ongles rongés, j’adorais le football et je m’étais cassée au moins une fois chaque bras en faisant des cascades stupides. Je ne vous parlais même pas du nombre de Barbie que j’avais maltraitées, brûlées, démembrées, rasées et mordues. Mais, d’un autre côté, j’étais… Une amoureuse de la couleur rose, j’adorais les films d’amours et les jolies robes, j’avais joué toute mon enfance au papa et à la maman avec ma voisine en Suède, je mangeais des cupcakes et je riais trop fort en tentant de recoiffer la masse blonde de cheveux qui me servait de cheveux. Je n’étais ni toute blanche, ni toute noire. Je riais des filles qui se croyaient dans un conte de fées tout en rêvant secrètement de rencontrer un double de Hugh Grant et d’après Serghei, il y avait environ 0,0015% des hommes sur cette planète qui pouvait lui ressembler, la chance de les croiser était réduite mais pas inexistante ! De 0,00000895% d’après le Serdaigle. J’avais le droit de rêver quand même ? En attendant, il me restait bien comme compagnie les citrouilles du jardin de toute manière. Enfin, sauf qu’à Noël elle commençait à geler et sous prétexte qu’à cette époque c’était sapin et pas cucurbitacée, on les avait laissé dehors toutes seules, mourantes sous la neige et le verglas ! Vous y croyez ça vous ? J’avais quand même réussi à un sauver une, toute petite. Serghei y avait jeté un sortilège dessus qui me permettait de la conserver et maintenant à côté de mon lit, sur ma table de chevet, traînait donc une toute petite citrouille d’un joli orange. Comme un doudou. J’étais d’ailleurs persuadée que ma chauve-souris en peluche était jalouse –mon doudou de naissance.

Bref, tout ça pour dire que oui j’étais une fille donc oui, j’avais hâte que le bal de Noël arrive. Ça allait être géant ! Déjà, il était masqué ! Vous imaginez le truc ? Toute la grande salle remplie d’une foule masqué, insondable, j’allais pouvoir passer la soirée à essayer de trouver qui était qui ! Puis aussi, on n’allait pas se mentir, à rire sur les robes des autres, à dévaliser le buffet et à danser comme une tarée dans une chouette robe. J’avais déjà repéré avec mes copines un magasin à Pré-au-Lard qui en vendait des extras belles pas trop chers ! L’année dernière, j’en avais une blanche que ma maman m’avait envoyée parce que je l’avais du mariage de tante Annie mais cette fois non, j’allais m’en dégotter une ! Et puis, ce n’était pas du jeu parce qu’Alex et Caro elles, avaient le droit depuis leurs premières années à de sublimes robes ! Pas question qu’on me refile les restes, je n’étais peut-être pas aussi coquette que ces deux-là mais tout de même. Elles aussi, c’était extrême, elles pensaient que la vie s’arrêtait si un ongle se cassait alors autant vous dire que oui, ce n’était pas trop mon trip d’être comme ça. Vu l’état de mes mains de toute manière… Je m’étais encore fait mordre par une plante de Sawyer au dernier cours, sous prétexte que je l’avais « caressé » alors qu’elle n’aimait pas être touchée. Elle avait de jolies fleurs roses, pas ma faute moi.

En parlant de rose, c’était la couleur de la robe que j’avais dégoté avec mes copines. Je m’étais même acheté des talons avec, et là c’était la partie un peu moins cool. En effet, tous les soirs, je m’entraînais dans mon dortoir car j’étais probablement la moins adroite des filles de Poudlard les pieds sur terre alors perchée sur quelques centimètres, c’était une véritable aventure ! Mais il me fallait simplement de la patiente… D’accord, je n’en avais aucune. Mais j’avais vraiment envie de les mettre ses chaussures, elles étaient dorées en plus comme mon masque ! C’était juste parfait. Je n’avais pas prévu de coiffure par contre parce qu’à force de m’agiter partout j’allais forcément la défaire et que j’étais trop nulle pour en faire de toute manière. Heureusement, y avait une fille trop cool dans mon dortoir qui m’avait promis de me maquiller parce que j’étais trop nulle pour ça moi, et on avait des essayages, et le crayon noir sous les yeux ça les faisait ressortir ! C’était chouette et je notais qu’il fallait que j’apprenne à m’en servir pour faire ça plus souvent tiens. Mais pas question de demander à Alexandra, j’avais ma fierté quand même.

Il y avait un autre problème par contre avec le bal, c’était les cavaliers. Toutes les filles de mon dortoir ne parlaient que de ça et moi, ce n’était pas encore trop un truc qui me branchait, de parler des garçons. J’avais pleins de comment, mais pas d’amoureux, même s’il y avait ce mec-là, Martin, qui arrêtait pas de me faire des avances. Vu auriez-vous la tête de Serghei quand je lui avais raconté ça ! Bon, bref, pas question d’y aller avec n’importe qui et en fait, je ne voyais que mon meilleur ami comme accompagnateur possible –je n’avais même pas songé à quelqu’un d’autre. Sauf que ce bêta ne cessait de me dire qu’il n’en était pas question, que je ferais mieux d’y aller avec l’un de mes « nombreux » copains (il avait insisté sur « nombreux ») sauf que moi je n’arrêtais pas de répliquer que c’était avec lui ou sans personne mais non, Monsieur faisait la tête de mule. Son refus m’avait mis de très mauvaise humeur, mais je n’étais pas du genre à me venger ou à changer d’avis : c’était Serghei ou toute seule. Et après des jours de batailles finalement… Ce fût moi toute seule.

Heureusement, j’avais mes copines pour me tenir compagnie ! J’étais toujours un peu triste que mon meilleur ami ne soit pas de la partie, mais ça n’allait pas m’empêcher de m’amuser ! En plus, j’étais plutôt contente de ma tenue finale. J’eus quelques moqueries de mes sœurs parce qu’évidemment j’avais un bustier mais pas beaucoup de poitrine à mettre dedans blablabla sauf que j’avais croisé Aaron et il m’avait dit que j’étais très chouette en rose donc je lui faisais confiance. La grande salle vibrait sous les talons qui foulaient la piste et toutes les couleurs du monde se mélangeaient et virevoltaient sous les danses endiablés : c’était magnifique. Un passage obligatoire au buffet, et moi et mes copines nous lancions dans une razzia de jus de framboise piquant et de brochettes de tomates roses –la magie c’était génial ! Nous bavâmes devant certaines robes, surtout celle d’Aure notre préfète, et d’Haley Collins aussi, oh et puis celle de Taylord Reegan dans le genre rose c’était parfait ! Il y avait d’autres filles que je ne reconnaissais pas non plus mais qui avait de ses chaussures de compétitions, je me sentais carrément ridicule à galérer avec les miennes tiens ! Mais bon, ce qui comptait, c’était que moi je m’amuse.

Et c’était bien parti ! Après donc un arrêt par la case nourriture, mes copines et moi nous jetâmes sur la piste de danse en riant comme des allumées. Je voyais quelques-unes de mes camarades coincées avec des mecs pas fun du tout, et nous nous moquâmes un peu d’elles en s’agitant n’importe comment, inventant des chorégraphies, bousculant les septièmes années sans même s’excuser, bref, menant la belle vie. Je retrouvais même Aaron dans lequel je sautais dans les bras, sous l’euphorie de la soirée. Je l’aimais trop ce mec en plus ! Il était avec tous ses amis et rapidement cela se transforma en battle fille/garçon, et je me mis à danser Pulp Fiction avec Aaron parce qu’il connaissait le film et je riais tellement que j’en avais mal au ventre que je dû m’appuyer contre une amie pour reprendre des forces. Ce fût à ce moment-là que je remarquais ce garçon dans la foule qui nous observait et malgré son masque, il ne me fallût pas plus d’une seconde pour le reconnaître. Mon corps eut une secousse d’euphorie doublée, et voyant qu’il se tournait, je me mis à lui courir après. Il ne m’avait pas reconnu ou quoi ?

- Heyyyy ! Attends ! Criai-je dans l’atmosphère bruyant du bal. J’arrivais à sa hauteur et lui attrapai le poignet avec un grand sourire. Tu m’avais pas reconnu ou quoi ? J’ai galéré pour te rattraper, dans les films les meufs elles courent toujours bien avec leur talon, moi je te raconte pas l’histoire ! Mais t’as vu, elles sont chouettes mes chaussures non ? Dis-je triomphante en lui montrant avec un nouveau sourire.

Et il voyait ma robe en plus, que je ne lui avais pas montré, parce que je l’avais utilisé comme chantage pour qu’il vienne. Maintenant, bam ! Il n’aimait pas le rose mais attendez, j’avais des paillettes et un ruban, c’était juste trop la classe !

- Et tu dois voir la robe d’Alex, on dirait un mix entre un muffin et le chien de Madame Stone ! C’était notre voisine qui avait un goût plus qu’étrange pour les habits à carreaux.

Mais mon rire, Serghei n’y répondit pas. En fait depuis le début, il n’avait pas l’air très content, ou plutôt… Non, je ne sais pas, je le sentais simplement. Ça clochait. Il n’était pas d’un naturel souriant certes, mais il y avait quelque chose de grave et légèrement désespéré sur son visage…

- Tu es sûr que ça va Serghei ? Je fronçai les sourcils, marquant une pause. Je suis contente que tu sois venu mais si t’es pas d’humeur à faire la fête, viens goûter les petits fours, c’est une tuerie ! Tout problème avait sa solution : un peu de bonne nourriture, et une meilleure amie à l’écoute !
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Serghei Vacaresco


Serghei Vacaresco
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Particularités: Un accent slovaque. Et un esprit brillant.
Ami(e)s: Apple et Alec.
Âme soeur: Cela me freinerait dans l'amélioration de mes capacités cérébrales et je ne veux pas me baser sur des réactions chimiques éphémères de toute façon... et pourtant.

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MessageSujet: Re: "Favorite Song." [S.]   "Favorite Song." [S.] Icon_minitimeVen 21 Déc - 13:37

Spoiler:


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Serghei & Apple



Elle se détachait de moi. De plus en plus. J'étais son ami, son meilleur ami, c'était elle qui me l'avait dit. Elle m'avait dit qu'il n'y avait que moi qui étais important pour elle. Depuis la fin de notre première année, Apple avait changé. Réellement changé. Cet été, elle avait écourté le temps qu'elle passait avec moi à la fenêtre pour écrire des lettres à ses amis. Ses amis... Et moi je devenais quoi dans tout ça ? L'année que nous avions passée ensemble à Poudlard, notre première année, avait été la plus belle année de toute ma vie. Je me surprenais moi-même à sourire plus souvent, à me salir sans immédiatement penser aux remarques acerbes de Madalina. Nous passions beaucoup d'après-midi ensemble étendue sur l'herbe du parc observant le ciel d'Ecosse. Elle me racontait ses aventures de la journée, je répondais à ses questions sur la métamorphose ou encore les potions. Je lui apprenais des choses et elle m'emmenait dans son monde où la nature était reine. Ce monde fragile dont Apple était la gardienne, ce monde que j'étais le seul à connaître. Ce monde dans lequel j'étais le seul étranger à être toléré. Si j'étais son ami, alors pourquoi ne voulait-elle pas passer Noël avec moi, à traîner tous les deux dans le château comme j'en avais envie pour une fois ? Pourquoi voulait-elle que je l'accompagne à ce bal masqué de Noël ? J'avais déjà refusé de l'accompagner à celui de l'année précédente, mais je ne l'avais pas supplié de rester avec moi. Au contraire, je lui avais dit qu'il n'y avait pas de soucis, qu'elle avait le droit d'aller s'amuser avec d'autres personnes que moi tandis que je resterais seul en compagnie d'un énorme pavé sur l'astrophysique ou sur les potions anciennes ... Aujourd'hui je ne pensais plus la même chose, parce qu'elle s'éloignait de moi. Cette année je voulais qu'elle reste avec moi, qu'elle arrête de me laisser seul pour s'amuser avec d'autres. Moi je n'avais personne d'autre qu'elle. Absolument personne d'autre. C'était mon choix, celui de rester dans mon coin, complètement introverti, attendant qu'elle vienne, qu'elle me prenne la main et qu'elle m'entraîne à l'extérieur pour que nous puissions jouer ensemble. J'avais peur qu'elle ne vienne plus et qu'elle me laisse moisir dans ma tour.

Je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter au sujet de notre amitié, même si Apple me prouvait son amitié à mainte et mainte reprise. Les preuves de son attachement pour moi ne manquaient pas, mais les doutes s'immisçaient en moi quand je me retrouvais seul. Ces dernières semaines encore le fait qu'elle insiste tant pour aller au bal de Noël en ma compagnie me prouvait à quel point elle tenait à moi. « J'y vais avec toi ou je n'y vais pas du tout ». C'étaient ses mots, cela aurait dû me suffire à accepter de l'accompagner, mais au lieu d'imposer mon idée, je lui avais répliqué la même chose que l'année dernière. Je lui avais dit d'y aller avec ses autres amis. Je me souviens d'avoir senti mon coeur se soulever quand je l'avais vu s'éloigner une fois qu'elle avait compris que je ne changerais pas d'avis. Je l'avais senti à l'intérieur de ma cage thoracique et la tristesse m'avait envahie avant que je retrouve mon amie la solitude. Apple m'avait déjà glissé aussi subtilement qu'elle l'avait pu que je devais faire des efforts avec les autres et me forcer à leur parler. Pour elle c'était facile, elle allait vers les autres spontanément, elle était drôle, gentille, elle ne se laissait pas faire pour autant... Pour elle, se faire des amis était un processus naturel et même si j'étais conscient du fait que l'homme était fait pour vivre en société, j'avais la vague impression que ce principe ne s'appliquait pas à ma personne. Depuis ma première année, je n'avais fait que deux rencontres intéressantes. Padma Haimi, une Serdaigle du même âge que moi et Alec Huxley, un Serpentard avec qui j'avais partagé la barque nous emmenant au château le tout premier jour de notre arrivée à Poudlard. Je partageais une ressemblance avec chacun d'eux. Pour Padma, c'était le fait de ne pas être britannique de pure souche. Elle est indienne, je suis slovaque. Notre accent nous rattrapait à chaque fois que nous prenions la parole, nous rappelant que nous n'étions pas vraiment chez nous. Avec Alec c'était différent, nous partagions le gout de la solitude et je me sentais en quelque sorte proche de ce garçon. Nous étions en quelque sorte « les mêmes ». J'insisterais grandement sur le « en quelque sorte », car il était statistiquement impossible que je tombe sur mon double. Comme je l'avais déjà dit à Apple - et selon mes calculs - les chances de tomber sur le double d'une personne équivalait à un taux s'élevant à 0,03 %. Rien à voir avec les chances qu'elle avait de croiser un homme ayant les mêmes traits physiques que Hugh Grant, cet acteur britannique qu'Apple aimait beaucoup. Cette statistique s'élevait à 0,0015 %. Mes pourcentages étaient précis et la marge d'erreur était quasiment inexistante, j'utilisais des algorithmes précis que j'avais trouvés dans un vieux livre poussiéreux dans la bibliothèque de Liverpool. Je l'avais emprunté pour deux mois le temps de l'étudier et c'est dans ce bouquin que j'ai appris les formules me permettant les calculs les plus fous qui me venaient à l'esprit.

J’étais assis sur mon lit, tournant les pages d’un bestiaire magique que j’avais emprunté la semaine précédente. Ressassant toutes ses histoires de bal, je me laissais tomber sur mon oreiller et observais le dortoir vide. Les garçons avec qui je le partageais étaient partis s’amuser en bas. Ils étaient plutôt sympathiques, pas trop envahissant, propres sur eux et ils avaient de la conversation. Nous avions tous les quatre une entente cordiale bien que nous ne soyons pas amis. Je levais mes jambes et observais mon jean et mes chaussettes rayés de noir et de gris. Et si Apple était tout de même au bal, à m’attendre près du buffet ? Faire des efforts, faire des efforts. Ces trois petits mots résonnaient dans mes tympans, déchirant le lourd silence dans lequel j’étais plongé depuis plus d’une heure. Je refermais le livre à mes côtés, créant un petit nuage de poussière et je me suis levé. Je n’avais qu’une envie, mettre mes chaussures et descendre en jean et en gros pull en laine. Je devais faire des efforts, je devais les faire pour Apple. J’ouvris ma valise et en sortie une chemise à carreaux colorée que notre voisine madame Stone m’avait offert une fois. Les couleurs étaient plutôt gaies et vivaces, alors je décidais de troquer mon pull contre cette chemise qui me rendrait peut-être un peu plus joyeux. Je décidais ensuite d’enlever mon jean au profit de mon pantalon noir d’uniforme et pour terminer ma tenue de bal improvisait je décidais de revêtir une des anciennes vestes en velours d’Emilian. Cette veste était trois fois trop grande pour moi, c’était sans doute pour ça que je ne la mettais jamais. Mon sens de la mode n’était pas développé du tout, je ne savais pas si j’étais ridicule ou non ainsi affublé. Il me manquait cependant quelque chose. Le bal de cette année était un bal masqué et personne n'avait le droit d'entrer sans un masque. Je me suis alors souvenue qu'Edward, un de mes camarades de chambre en avait deux et hésitait grandement avant de faire son choix et de laisser le second masque dans son armoire. Dieu sait que je détestais mettre mon nez dans les affaires des autres. Je me remémorais mon leitmotiv et m'avançait devant le meuble appartenant à Edward. Elle était fermée comme je m'y attendais, mais je réussis d'un simple coup de baguette à surmonter cet obstacle. Saisissant le masque, je le posais sur mon visage et fermais la veste d'Emilian dans laquelle je nageais. J'étais prêt à descendre rejoindre Apple. Je voulais la surprendre et lui faire plaisir en cette période de Noël même si cela m'angoissait beaucoup. C'était la première fois que je voyais le château si vide. Il l'était encore plus qu'en période de vacances scolaires. Le bal était - et j'en étais certain - l'évènement le plus populaire de l'année. Mon coeur battait plus fort au fur et à mesure que je descendais vers la Grande Salle et une fois que j'avais poussé la porte, quelque chose me disait que j'aurais dû faire demi-tour immédiatement.

Je m’étais avancé un peu dans la salle, évitant tout contact physique avec les autres, ce qui n’était pas une chose facile et quand je l’ai aperçu riant et dansant avec lui, je compris qu’elle n’avait pas besoin de moi. Certes elle avait un masque, mais je reconnaîtrais ses cheveux blonds entre mille. Sa robe rose épousait parfaitement sa silhouette, même si je la trouvais un peu courte pour elle. J’agissais un peu comme un protecteur envers elle, je ne supporterais pas qu’on lui fasse du mal. Elle resplendissait comme d’habitude, mais ce n’était pas moi qui profitais de ses rires. C’était Aaron Marshall, un Serdaigle de notre âge qui se rapprochait d’Apple de jour en jour. Je n’aimais pas les voir ensemble, cela me blessait profondément et de voir qu’elle s’amusait beaucoup avec lui provoqua en moi de l’amertume. Une amertume avec laquelle j’allais devoir composer pour le reste des vacances. Je ne me sentais vraiment pas bien et lorsque son regard croisa le mien, j’avais préféré prendre la fuite. Le brouhaha de la salle m’assourdissait, je n’étais pas à ma place ici. Déboutonnant ma veste dans le vain espoir de mieux respirer, je sentis sa main attrapant mon poignet.


« Tu m’avais pas reconnu ou quoi ? J’ai galéré pour te rattraper, dans les films les meufs elles courent toujours bien avec leur talon, moi je te raconte pas l’histoire ! Mais t’as vu, elles sont chouettes mes chaussures non ? »

Je regardais, mais ne disais rien, je n’avais pas pour habitude de voir Apple faire autant « fille ». Je ne parvenais même pas à esquisser un sourire. Je ne comprenais pas pourquoi elle se souciait de moi à ce moment précis, alors qu’elle s’amusait bien avec son ami Aaron.

« Et tu dois voir la robe d’Alex, on dirait un mix entre un muffin et le chien de Madame Stone ! » Ma chemise était un cadeau de Madame Stone, mais elle avait l'air tellement emballé par sa propre robe qu'elle n'avait pas dû remarqué que je portais de la couleur. J'étais ridicule. « Tu es sûr que ça va Serghei ? Je suis contente que tu sois venu mais si t’es pas d’humeur à faire la fête, viens goûter les petits fours, c’est une tuerie ! »

« Non », dis-je un peu trop brusquement, « non ce n’est pas une bonne idée. Je vais remonter dans mon dortoir. Retourne t’amuser avec lui, je n’ai pas envie de gâcher ta soirée. »

Ni d’être un boulet pour toi, ajoutais-je mentalement avant d’enlever sa main de mon poignet et de me retourner vers la sortie.


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Apple Hunt


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Particularités: Je suis un ninja.. Si, regarde ce que je viens de faire ! ... tu n'as rien vu ?... justement... B-)
Ami(e)s: Hé ! Hé ! Scott ! Scooott ! Reviens, j'ai un truc à te montrer...
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MessageSujet: Re: "Favorite Song." [S.]   "Favorite Song." [S.] Icon_minitimeSam 22 Déc - 0:06





"It's like forgetting the words
To your favorite song
You can't believe it
You were always singing along
It was so easy and the words so sweet."



Eet - Regina Spekor




Si Serghei avait un masque, était-ce parce qu’il avait prévu de venir depuis le début pour me faire une surprise ?... Ce n’était pas vraiment son genre pourtant, je le connaissais. Si c’était une surprise, on ne pouvait pas prévoir la réaction de la personne d’en face et forcément ça lui aurait déplu. Mais lui pouvait bien anticiper la manière dont j’allais réagir, il me connaissait bien assez par cœur pour ça. Je ne savais donc plus trop où donner de la tête. Je voyais encore moins le Serdaigle voler le masque à quelqu’un d’autre. Honnêtement ? J’étais surprise, mais agréablement. Qu’est-ce qui l’avait poussé à venir ? Il en fallait beaucoup pour le convaincre et généralement lorsqu’il avait une idée en tête on ne pouvait pas la déloger. D’un côté, elle était souvent accompagnée de théories scientifiques, d’expériences, qui la rendaient sûre. Il y avait toujours un calcul, même dans les actions les plus stupides. « Non Apple, on ne va pas jouer dehors, avec cette température il y a 48% de risques que l’on tombe malade » C’était un peu habituel avec lui ce genre de phrase et je savais que de l’extérieur, ça pouvait paraitre étrange mais pour moi, c’était évident, naturel. Sauf que maintenant, je me demandais bien pourquoi il était ici car s’il avait refusé en premier lieu, c’était bien que les chiffres ne jouaient pas en ma faveur. Donc… Est-ce que je gagnais sur les mathématiques ?

C’était pourtant bien ce que je lui répétais. Les gens ne pouvaient pas être quantifiables, ni les sentiments. Je ne l’aimais pas à un certain taux de pourcentages, ça ne variait pas selon des formules mathématiques. Les émotions ne se comptaient pas et c’était l’un des uniques reproches que j’adressais à mon meilleur ami. Si sa justesse numérique l’aidait dans bien des situations, elle le pénalisait dans ses relations. Il réfléchissait trop, je savais que c’était mon opposé à ce niveau-là et que nous avions tous les deux des concessions à faire de ce côté-là. Il est vrai que Serghei n’était pas un garçon sociable et que les gens se demandaient souvent ce que nous fichions ensemble. Comme si ça pouvait s’expliquer tiens ! Il était comme ça, timide, ou plutôt observateur et ce n’était pas prêt de changer. Mais au fond, il n’était pas aussi solitaire qu’il voulait bien le dire, ni silencieux. J’en étais la preuve, il trainait toujours avec moi et on parlait pendant des heures et des heures, sans jamais manquer de discusssion. Comment est-ce qu’on était arrivé à cette relation ? Je n’en avais aucune idée, entre lui et moi ça m’avait toujours paru naturel. Je n’avais pas l’impression qu’il se forçait, à part quand on grimpait dans les arbres parce qu’il n’était pas trop casse-cou, mais bon.

Avec moi donc, tout était simple. Le problème, c’était plutôt les autres. Pourtant Poudlard lui réussissait je le voyais parfaitement ! C’était son univers après tout. Ici, tout le stimulait intellectuellement, ce n’était plus l’école moldu, rien à voir. La bibliothèque était comme une deuxième chambre, il y empruntait des livres que même les septièmes années ne voulaient pas toucher. Ici, c’était fait pour lui et ma présence ne pouvait qu’améliorer les choses, n’est-ce pas ? Au moins, nous n’avions pas la douleur du manque. Mais voilà, moi ça ne suffisait pas forcément. Je n’étais pas la seule entre ces quatre murs et je n’étais même pas dans sa maison, nous ne pouvions donc pas tout le temps rester ensemble. Bien entendu, je l’aurais choisi lui à tous mes camarades mais ça, Serghei ne me l’aurait pas cru si je lui avais dit. J’étais persuadée de toute manière que quelques contacts lui feraient du bien, j’avais envie de le voir s’épanouir en tout point et il avait besoin d’être accepté. Et à Poudlard, c’était possible. On s’en fichait de ses cheveux étranges, de son accent étranger ou de son sourire-grimace. On était des sorciers, forcément on était tous un peu fou, non ? Alors mon meilleur ami allait bien trouver folie à son pied, surtout parmi les tronches de Serdaigle ! Enfin, évidemment j’espérais que…

Bon c’était très égoïste hein, mais je ne voulais pas qu’il rencontre quelqu’un de trop génial non plus parce qu’après c’était moi qui allait sauter et que voilà, même si je ne lui montrais pas toujours autant que je l’aurais voulu, Serghei c’était… Serghei quoi. Je n’avais pas envie qu’il me remplace. Je savais qu’il valait tellement plus que ce qu’il croyait et ce que l’on pouvait voir à l’extérieur. Je voulais vraiment que tout le monde le réalise et à la fois, ça me faisait un peu peur parce que j’avais beau parler très fort et courir partout, me permettant d’être remarquée facilement, je n’étais qu’une petite tête blonde… J’étais mille fois moins intelligente que lui et que beaucoup de Serdaigle et j’angoissais un peu à l’idée qu’il se trouve de grands copains pour parler mathématiques et que moi ben à côté, je ne fasse pas long feu. Enfin que surtout, j’ai l’air complétement conne. Malheureusement, je n’aimais pas non plus lorsque Serghei s’isolait et se coupait des autres. Voilà pourquoi j’avais voulu qu’il vienne au bal, qu’il rencontre mes amis, qu’on fasse la fête ensemble ! Et il était là. Pouvais-je conclure que j’avais donc réussi à changer quelque chose ce soir, en gagnant sur ses chiffres chéris ? Ou avait-il fait un nouveau calcul pour conclure que venir était une meilleure solution ? Voyons donc : (sentiments d’Apple + Sentiments de Serghei) x (Petit Four + Musique+ Tenue chouette) = Soirée de folie. Au pire, ça me paraissait un calcul logique.

Sauf que Serghei ne faisait pas la tête que j’aurais voulue. Pas de sourire. Pas de paillettes dans les yeux. Tout le contraire, en fait, il avait l’air vraiment… Gêné, triste. Pourtant, il n’y avait aucune raison, non ? Il avait eu la meilleure note de la classe en botanique au dernier devoir, on allait passer Noël ensemble… Bon d’accord, j’allais partir quelques jours voir ma maman quand même, mais bon. Ce n’était pas ma faute tout de même si notre soirée de rêve au bal, c’était lui qui ne voulait pas venir ! Je tentais de réchauffer l’atmosphère en parlant de ma tenue, avant tout de même de lui demander ce qui n’allait pas. Qu’il ne s’inquiète pas de toute manière, on allait bien s’amuser et s’il avait un problème, tout avait une solution –mathématique, en tout cas d’après lui. Et s’il n’avait pas envie d’aller avec les autres, je resterais avec lui ça m’était égal. Mais il faudrait au moins qu’il danse avec moi une fois, parce que tout de même, il me le devrait bien !

- Non. Non… Non quoi ? Je n’aimais pas ce non, ni ce ton d’ailleurs, quelque chose clochait et commençait sérieusement à m’embêter. Non ce n’est pas une bonne idée. Je vais remonter dans mon dortoir. Retourne t’amuser avec lui, je n’ai pas envie de gâcher ta soirée.

Je restai figée durant des secondes qui me parurent une éternité, tentant d’analyser ce qu’il venait de me dire. Le dortoir… D’accord. Il venait pour repartir. Et pourquoi ? Pour ne pas gâcher ma soirée ? Mais d’où lui venait une telle idée ! Je lui avais répété mille fois que je voulais venir simplement avec lui, s’il comprenait les runes il pouvait bien comprendre ma langue à moi, non ? Il la connaissait par cœur cet abruti.

- Lui ? Hein ? Demandai-je en fronçant les sourcils sans comprendre. Il devait se tromper, j’étais seule ! Je n’ai pas de cavalier je t’ai dit, c’est toi ou rien ! De qui tu par…

Mais ma voix s’éteignit aussi vite qu’elle s’était embrasée. Je m’étais tournée vers mes amis et j’avais de suite compris ce qui se tramait, ce que sous-entendait Serghei. L’information fit son chemin jusqu’à mon cerveau, trop lentement cependant, car il avait déjà dégagé son poignet de ma pitoyable et minuscule paume. Je reconnectais rapidement, et eu un mouvement violent pour rattraper le garçon qui s’était déjà éloigné, évidemment trop brusquement si bien que je me tordis un peu la cheville et manquai de tomber, me rattrapant littéralement à la veste du Serdaigle qui dos à moi, se dirigeait vers l’échappatoire : son dortoir.

- Serghei ! Criai-je un peu malgré moi, la voix nouée. T’es pas en train de faire ce que je penses que tu fais, pas vrai ?

J’avais la voix qui tremblait un peu et une boule au ventre, parce que j’avais commencé à former une hypothèse dans mon cerveau et je ne l’aimais pas du tout, pas du tout… Un peu de colère, et beaucoup de peur, j'avais ôté mon masque parce que je n'avais pas envie de me cacher derrière. Ce n’était pas possible, il ne pouvait pas penser que… Ni me faire une crise… Ni… Non !

Visiblement, il manquait un facteur dans l’équation.

(sentiments d’Apple + Sentiments de Serghei) x (Petit Four + Musique+ Tenue chouette)/ Aaron = Problèmes en perspective.


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Serghei Vacaresco


Serghei Vacaresco
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Ami(e)s: Apple et Alec.
Âme soeur: Cela me freinerait dans l'amélioration de mes capacités cérébrales et je ne veux pas me baser sur des réactions chimiques éphémères de toute façon... et pourtant.

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MessageSujet: Re: "Favorite Song." [S.]   "Favorite Song." [S.] Icon_minitimeSam 19 Jan - 23:56

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Serghei & Apple



Pour reprendre l'expression mon coeur l'avait emporté sur la raison. Mon coeur, métaphoriquement parlant, souffrait de l'avoir vu rire et danser avec cet Aaron de malheur. Il me volait mon amie chaque jour un peu plus et elle ne s'en rendait même pas compte.

Je voulais lui faire plaisir en venant au bal. Je ne commettrais plus ce genre d'erreur. J'avais été idiot de croire qu'elle voulait s'amuser avec moi et seulement moi. Je voulais que l'on retourne à Liverpool. Je voulais rentrer chez moi. Je voulais la voir à sa fenêtre me sourire et je voulais que l'on ose enfin ouvrir ces maudits fenêtre pour se parler et pas juste s'écrire par carnets interposés. Je voulais jouer dans son jardin avec elle et passer mes après-midis à faire des gâteaux avec Apple et sa mère. Je voulais être son seul ami, celui qui l'accompagnera toute sa vie, celui avec qui elle parcourra le monde ! J'étais cet ami ! Moi, Serghei Vacaresco !

C'étaient les lamentations égoïstes de mes sentiments à l'égard d'Apple qui tournaient en boucle à l'intérieur de ma tête. Mes pensées étaient toutes tournées vers cette jalousie que je ressentais malgré moi. Je ne voulais pas faire de notre amitié une prison pour elle. Après tout elle avait bien le droit d'avoir une vie sociale, non ? Non. Pas si je n'en faisais pas partie. Jamais je n'aurais cru que le fait de se voir tous les jours avec Apple allait tant renforcer cette espèce d'addiction que j'avais développée envers elle. Il y avait pourtant tant de personnes autour de moi. Dans ma salle commune, ce n'était pas les élèves originaux qui manquaient. J'aurais très bien pu m'entendre avec eux, sauf que je n'avais jamais osé aller vers les autres. Faire des efforts ? Je n'en faisais aucun en fin de compte. J'avais peur de trop m'attacher à eux comme j'étais attaché à Apple, alors je calculais. J'établissais des théories sur les gens, sur les sentiments, les émotions. Si je me trompais il me suffisait de gommer mes erreurs, mais la réalité était tout autre selon mon amie. Et Apple avait raison, comme souvent contrairement à ce qu'elle pensait, en matière de relation, les mathématiques et autres théories scientifiques n'avaient pas leur place. Preuve en était que les théories que j’avais établi depuis l’année dernière furent toutes démontées les unes à la suite des autres. La science n’était pas compatible avec les émotions… Du moins pas la science au sens stricte du terme, celle que j’aimais pratiquer. Si je devais être le dernier de la classe dans une matière c’était bien en interactions sociales. Je mettais sans doute trop concentré sur la physique et les autres sciences. Quoique pouvait en dire Apple et même si je lui donnais raison, il existait des sciences sur l’homme, des sciences qui étudient son comportement face à la nature, face aux autres hommes, face à lui-même ! De telles sciences existaient, je le savais et si je ne parvenais à faire mon apprentissage seul, j’allais irrémédiablement consulter les ouvrages de la bibliothèque de Liverpool lors des prochaines vacances quitte à rentrer là-bas sans Apple et à subir les remontrances de mes grands-parents et de ma mère sans son soutien.

Ce qu’elle n’arrivait pas bien à comprendre c’était que j’avais besoin de mes livres, j’avais besoin d’avoir en mémoire des théories et des calculs. J’avais besoin de comprendre comment le monde fonctionnait, mais n’ayant pas ou très peu d’interactions avec lui, je fus dans l’obligation d’apprendre grâce aux livres et les explications qu’ils me fournissaient étaient vitales à mes yeux. En revanche, je ne pouvais pas les avoir en ce qui concernait les sentiments. Cela me déstabilisait, je n’étais pas habitué à autant de monde autour de moi. J’étais inadapté à la vie en communauté et j’avais du mal à m’intégrer. Même quand Emilian m’emmenait à la synagogue il n’y avait pas tant de gens et encore moins d’enfants de mon âge. Je n’avais jamais reçu la moindre considération quand j’étais petit. C’était sans doute pour ça que je m’accrochais tant à Apple. Parce qu’elle avait été la première à bien vouloir de moi. Aujourd’hui j’avais cette désagréable impression que cela n’était plus le cas et c’était cette impression qui me blessait. Je n’arrivais pas à concevoir l’idée de ne plus être son meilleur ami. Et pourtant le risque de la perdre était plus élevé que jamais et ce chiffre, que je n'osais même pas définir, m'obsédait. Je n'arrêtais pas d'y penser. Tous les jours, depuis ce jour où elle avait voulu jouer avec moi. Je veux dire, nous étions tellement différents. Notre amitié défiait toutes les lois de ma raison. Apple n'aimait pas quand je lui disais ces choses, mais j'ai été élevé en ayant conscience que j'étais une tare. Si ma propre famille ne voulait pas de moi, alors pourquoi le reste du monde penserait le contraire ?

Le pire c’est qu’elle ne voyait même pas de quoi je parlais. Elle ne voyait pas le mal que cela me faisait de la voir s’amuser sans moi. Je voulais que l’on joue comme autrefois, comme quand on avait six ans et que je la regardais grimper aux arbres avec appréhension, n’osant pas la suivre et la situation n’avait toujours pas changé. J’étais toujours aussi inquiet quand je la voyais s’agripper aux branches des arbres du parc, la sermonnant parfois parce qu’elle enfreignait le règlement. Ce sont ces moments-là que je voulais vivre pour l’éternité. Ces moments où elle me souriait à pleine dent en me faisant comprendre qu’elle sera toujours là.


« Lui ? Hein ? Je n’ai pas de cava… »

Sa voix se fit de plus en plus lointaine. Je m'approchais lentement, trop lentement, des portes. Un amas d'élèves sautillant et se frottant les uns contre les autres avec les bras levés me fit face. Je ne pouvais pas les contourner et l'idée de devoir me coller à eux activa dans mon organisme, un spasme de dégout. Je n'avais aucune envie d'être en contact avec cette concentration de bactérie dont la plupart pouvait me rendre malade. Même si la soirée n'en était pas à un stade avancé - je me basais sur la quantité de petits fours restant additionné au fait que la décoration de la salle était toujours en état - j'étais certain que plusieurs élèves étaient déjà sous les effets de l'alcool. C'est là que la musique s'arrêta l'espace de cinq secondes ce qui fit se séparer le groupe d'élèves me barrant la route. J'allais enfin pouvoir sortir. Je me dirigeais vers la porte le pas assuré quand un garçon beaucoup plus grand et âgé que moi coupa ma trajectoire qui était perpendiculaire à la sienne. Sa main de géant se posa sur mon épaule et il partit aussitôt en riant et sans prendre la peine de s'excuser. Cela n'avait duré qu'une dizaine de seconde à peine, mais il m'avait ralenti et je sentis que l'on s'accrochait à ma veste. Je ne pouvais pas me retourner tant qu'Apple ne me lâchait pas. Cela ne pouvait être qu'elle. Qui d'autre m'adresserait la parole ? Je fis volte-face quand j'en fus capable, elle avait retiré son masque et semblait énervée.

« Serghei ! » me cria-t-elle.

« Tu ne t’es pas fait mal ? » ma question resta en suspens. On n’arrivait pas à s’entendre parler ce qui me déplaisait fortement. Je n’avais jamais aimé l’agitation, je me demandais bien pourquoi j’étais venu…

« T’es pas en train de faire ce que je penses que tu fais, pas vrai ? »

Que voulait-elle que je réponde à ça ? Que j’étais jaloux d’Aaron ? Que je ne voulais pas qu’elle s’amuse sans moi ? Si elle pensait que je faisais une crise de jalousie, alors elle n’avait pas tout à fait tort. J’étais déçu. Déçu du fait qu’elle puisse me remplacer. Déçu du fait qu’elle n’avait même pas vu tous les efforts que j’avais fournis juste pour elle.

« Ce n’est pas grave, on en reparlera un autre jour… » je m'en voulais un peu plus à chaque mot que je prononçais. Je voyais ses sourcils se fronçaient d'une manière que je n'appréciais pas. Elle avait de nouveau agrippé mon poignet et encore une fois je me défis de son emprise. « Apple… Tu ne comprends pas ! J’ai fait des efforts et toi… toi tu ne les vois même pas ! » Je parlais de ma tenue vestimentaire que je trouvais de plus en plus ridicule, sans parler du masque que j'avais emprunté à un autre sans sa permission. Je voyais qu'Apple ne se sentait pas bien, mais je pris le risque de continuer ma phrase, « j’ai l’impression que ce n’est pas assez pour toi et que cela ne sera jamais assez ! » Je soupirais « Laisse-moi maintenant, Aaron doit t’attendre. »


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MessageSujet: Re: "Favorite Song." [S.]   "Favorite Song." [S.] Icon_minitimeMar 22 Jan - 23:20




"It's like forgetting the words
To your favorite song
You can't believe it
You were always singing along
It was so easy and the words so sweet."



Eet - Regina Spekor




Je tentais de me rappeler des récits de soirées de Noël que m’avaient fait mes sœurs. Principalement pour me rendre jalouse certes, mais c’était toujours bon à prendre. Alex me disait toujours que le mieux, c’était la jolie robe dans laquelle on se sentait comme une déesse. C’est vrai que drapée tout de rose, je me sentais comme une princesse dans les livres que j’avais lu gamine. Du moins, avant que je connaisse Serghei qui m’avait un peu familiarisé à la littérature, bien que je n’y sois pas très réceptive pour le moment. J’avais bien lire, mais je préférais jouer dehors, mais je voyais bien que ça lui tenait à cœur alors je faisais des efforts. Honnêtement, j’adorais quand ensuite, il m’expliquait toutes les subtilités de l’histoire et de l’écriture que je n’avais pas su saisir. En fait, j’adorais tout bêtement quand le Serdaigle m’expliquait quelque chose, que je voyais ses yeux briller devant mon sourire et la fierté qu’il approuvait à m’apprendre quelque chose. Même si secrètement, j’aimais toujours les princesses de mes contes de gamine, et ce soir, j’en étais une ! Après, ça c’était l’avis de Caro, il y avait la musique et les danses. Du coup, je m’étais déchaînée avec Aaron et c’était top fun, je rejoignais l’opinion de ma sœur –ça arrivait, je vous promets ! D’après Kathleen, parce que parfois elle parlait aussi, il y avait le buffet qui était génial. Encore une fois, j’approuvais totalement, les elfes s’étaient encore dépassés, me surprenant toujours plus si c’était possible. Bien évidemment, il y avait aussi les copines, et encore une fois j’étais servie avec les miennes. J’avais donc tous les ingrédients pour une soirée parfaite. Rien que le mot, bal, c’était obligé que ça pète des paillettes, comme le disait Alexis –une gryffondor que j’aimais bien avec qui j’étais parfois en cours. Avant de retourner dans ma banlieue bien grise de Liverpool, j’allais profiter des chandelles et des petits fours de Poudlard ! Et de mes amis aussi ! Il restait cependant un élément clef d’après Alexandra pour un bal réussi, le détail qui changeait tout : le cavalier.

Mais en fait, je n’étais pas venu pour ça. Je l’avais dit et redit, je venais avec Serghei ou avec personne. Parfois, j’avais l’impression que j’avais besoin de lui poser ce genre d’ultimatum pour qu’il réalise que je tenais vraiment à lui. Je n’avais pas osé lui en parler, mais je le connaissais par cœur, et j’avais très bien senti que quelque chose clochait. J’avais cette impression, que je voulais croire stupide, qu’il doutait de notre relation. Comme s’il se sentait en danger. De quoi ? Des autres ? Je n’arrivais pas à m’imaginer cette option. C’était simplement le monde à l’envers. Je n’allais pas mentir, je m’étais fait de bons amis ici. Les filles de mon dortoir étaient très amusantes, et je me sentais très bien intégrée dans l’esprit de Poufsouffle. Je restais un peu triste de ne pas être avec Serghei, mais je savais que sa maison lui convenait tout autant que la mienne m’allait. J’étais sûre qu’il était bien là où il était, et que ce n’était pas un blason qui allait nous écarter de toute manière. Et puis, on était ensemble dans beaucoup de cours ! Avec ça, j’avais pu aussi faire la connaissance d’autres personnes de maisons différentes, comme Aaron, que j’appréciais beaucoup. On me disait souvent que j’étais assez sociable et que je mettais les gens à l’aise, je ne m’en rendais pas trop compte mais j’étais plutôt contente si c’était le cas. L’ambiance du château me plaisait beaucoup et à mes yeux, la seule ombre du tableau résidait dans l’attitude étrange de mon meilleur ami. Encore plus ce soir…

- Tu ne t’es pas fait mal ?

Tu me fais mal en agissant ainsi fût la seule réponse qui me vint, mais je me forçais à la taire. Je ne voulais pas lui faire de la peine, même si la réaction qu’il avait me dépassait totalement. Est-ce qu’il était jaloux ? Non, d’Aaron ? Sérieusement ? C’était tellement… Ridicule ! J’avais enlevé mon masque et je fixai ses yeux sombres qui me fuyaient trop à mon goût, tout comme il s’échappait de mon emprise –il retira son poignet trop brusquement à mon goût. Je sentais la tristesse qui montait en moi, mais surtout l’incompréhension car je ne m’étais jamais disputée avec Serghei, pas une fois. Ou pour des histoires débiles, des histoires de livres, de bonhomme de neige et de magie. Notre amitié n’avait jamais été remise en question, pour des raisons qui me paraissaient évidentes : je n’en avais jamais douté. Etait-ce parce que moi, je n’avais pas de concurrente potentielle ? Mais, lui non plus ! Personne ne représentait ce qu’il était à mes yeux, il le savait, je lui avais fait comprendre beaucoup plus de fois que lui ne me l’avait dit, car il n’était pas à l’aise avec les déclarations, je le savais –je calmais donc mes ardeurs pour ne pas le mettre mal à l’aise.

- Ce n’est pas grave, on en reparlera un autre jour… Apple… Tu ne comprends pas ! J’ai fait des efforts et toi… toi tu ne les vois même pas ! La soudaine brutalité de son ton me fit frémir, et je sentis le goût amer des larmes monter dans ma gorge, mais je les retenais de toutes mes forces. J’ai l’impression que ce n’est pas assez pour toi et que cela ne sera jamais assez ! Laisse-moi maintenant, Aaron doit t’attendre.

Pour la première fois depuis le début de notre relation, Serghei me fit du mal. Réellement, de la peine, une comme j’en ressentais rarement. Je ne comprenais pas ? C’était ma faute alors ? Ma vue avait commencé à se brouiller, parce que j’étais en colère et qu’à chaque fois que ça arrivait, je me mettais à pleurer –ce que tout le monde interprétait toujours comme de la faiblesse. J’étais énervée oui, contre moi-même, contre Serghei, contre le monde entier. C’était une colère incomprise, frustrée, qui se puisait dans les mots que le Serdaigle m’avait adressé de son ton si brutal et si las à la fois. Je voulais répondre, mais je sentis déjà les mots se bloquer dans ma gorge, et je ne voulais pas éclater en sanglots car sinon il ne comprendrait rien à ce que je raconterais. J’avais tellement de choses à lui répondre, ça se mélangeait, et j’avais le cœur trop lourd pour le supporter. Toutes ces années, mon meilleur ami avait été mon échappatoire, la seule personne avec qui je me sentais réellement en sécurité, dans toutes les situations. La seule personne qui ne m’avait jamais laissé tomber, ni déçue, avec qui j’avais toujours eu l’impression de faire les choses biens. Et maintenant, Serghei me disait que je… Je le mettais de côté? Que je ne faisais pas attention à lui? Comment pouvait-il!...

- Des… Des efforts ? Ma voix buttait sur les mots, et je tentais de me rappeler des grands discours dans les livres de Serghei, ceux où les héroïnes étaient si intelligentes et charismatiques. Mais ça ne marchait pas… Je… Tu me dis ça, alors que tu ne veux jamais venir… Juste, manger avec mes amis ? Des efforts ? C’est ça, des efforts Serghei ? La première larme roula sur ma joue, et je su que le combat était perdu d’avance, parce que je ne pouvais plus me contenir. Je tanguais un peu sur mes chaussures, j’avais envie de les enlever, de les jeter, que la musique cesse mais que Serghei arrête, et qu’on revienne en arrière… Et le pire… Voilà, je commençais à renifler, j’étais ridicule, et ma tentative de maquillage devait partir en cacahuète. C’est que je m’en fiche ! Que… Que je t’en veux pas, parce que je t’en veux jamais et que… Je me mis à pleurer soudainement, très brutalement, et je m’écartai du Serdaigle, tentant d’essuyer les larmes qui coulaient sans vouloir s’arrêter. Ma voix s’était brisée. Je n’ai jamais classé mes amis, mais tu sais très bien que tu es au-dessus de tout ça.. De tout le monde... Et que tu… Je n’arrivai presque plus à parler entre les hoquets. Je m’en fiche des autres !

J’étais tellement, tellement triste de la tournure que prenaient les évènements. Je n’arrivais pas à rajouter quelque chose et je me sentis soudainement tellement stupide que je m’enfuis, littéralement, traversant la foule en plaquant ma main contre mes lèvres qui tremblaient pour ravaler les hoquets des sanglots. Je sortis de la salle, me dirigeant vers les grandes portes, sortant dans le parc sans pouvoir m’arrêter de pleurer. Il faisait un froid incroyable, et je n’avais aucune veste, et je me sentis ridicule dans ma petite robe de soi-disant princesse. Je me laissai tomber sous un arbre là où la neige n’avait pas pu tomber à cause de la densité des feuilles. Rageusement, j’ôtai mes chaussures et les balançai plus loin, parce que j’avais mal aux pieds, et au cœur aussi.


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