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Anyway, it's about attitude [PV]

 
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 Anyway, it's about attitude [PV]

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Garrett Garrison


Garrett Garrison
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MessageSujet: Anyway, it's about attitude [PV]   Anyway, it's about attitude [PV] Icon_minitimeLun 17 Déc - 11:57

Je n’allais pas dire que j’avais attendu le bal avec autant d’impatience que les filles ; voyons, ça ne faisait pas très viril de la part de quelqu’un comme moi ! Mais quand même, un peu. Pas tout à fait pour les mêmes maisons cependant, parce qu’il n’y avait pas de compet’ du plus beau costume entre les mecs. Normal en même temps parce que dans tous les cas, c’était moi qui avais le plus de classe, j’étais déjà hors concours donc s’ils voulaient s’amuser avec ce genre de débilités, ah oui mais non, même le gagnant ne pouvait pas briller plus que moi. Cette envie qu’avaient les filles de vouloir avoir la plus belle des robes étaient quand même génial : après, on savait tous qui allait en profiter.

Ouais ben merci du cadeau ! Elles avaient toutes voulu être mes cavalières, mais qu’est-ce que j’y pouvais il avait bien fallut que j’en choisisse une seulement : elle était souriante, pas trop bavarde sans trop être silencieuse et elle avait toujours le regard braqué sur moi, condition suffisante pour qu’elle soit celle à qui j’allais faire l’honneur de faire danser sur plusieurs tempo ce soir. Et puis, je ne m’étais pas plus inquiété. Mais alors quand elle était descendu dans la salle commune dans son espèce de… de comment, dire, c’était tellement MOCHE, que je ne trouvais même pas les mots, et je m’étais contenté de sourire, mais c’était quand même passé comme un lettre par hibou postal parce qu’elle avait interprété ça, comme « Aaaah mais je suis le type le plus chanceux de la terre ! » En l’occurrence celui qui ce soit avait le plus de guigne, parce que danser avec ce… cette… en fait c’était une superposition de couche de tissus, mais en pas beau, pas comme elles avaient toutes les autres filles, et puis la couleur, non mais la couleur, c’était un espèce de violet, mais pas le violet mystérieux que portait sa copine que je regrettais de ne pas avoir invité maintenant pour le coup, et puis voilà, ça partait dans tous les sens, en gros ça ressemblait aux robes qui voulaient faire imitation de celle des princesse, mais comme elle avait dû être acquise dans une boutique pas cher, comment lui dire qu’elle ressemblait à… à une chose, emberlificoté dans du tissu.

Je devais tout faire pour me débarrasser d’elle. Je ne voyais pas pourquoi est-ce que j’aurais dû avoir des scrupules, c’était elle qui m’avait bercé dans des illusions quand elle n’avait pas arrêté de m’en parler les jours d’avant en la décrivant comme la chose plus incroyable que j’avais jamais vu ! Ah bah ça elle pouvait le dire oui ! Incroyable de laideur, voilà ce qu’elle avait oublié de préciser ! On était dans la salle depuis un certain temps déjà et elle arrêtait pas d’insister pour que je l’emmène danser. Non mais alors elle pouvait s’arrêter tout de suite : moi, je ne dansais pas avec elle. C’était trop naze de chez naze, c’était l’occasion rêvé pour montre à tous que j’étais brillant, et là si je l’emmenais au milieu de la piste, ça allait sans dire que c’était ma réputation tout juste récente de Garrett Garrison élève de deuxième année à Gryffondor qui allait en prendre un coup, non mais ça allait pas bien la tête ! Il était temps pour moi d’aller prendre mes cliques et mes claques pour voguer vers d’autres horizons, où surtout, je n’avais pas de meringue géante à mes trousses.

Je finis mon verre de jus de citrouille en une gorgée parce que je venais de repérer un gars un peu plus loin à l’écart de tous, parce qu’il y avait toujours de pauvres pouilleux sans cavalière des soirs comme celui-ci et il allait être content parce que j’allais lui donner la chance de sa vie : lui donner le droit d’embarquer celle que je me coltinais, si ce n’était pas une super B.A de ma part ! Je passai le bras de la fille sous le sien en prétextant que j’avais un pote à retrouver, mais que je n’en avais pas pour longtemps et qu’après promis on allait danser ensemble, et qu’en attendant, ils avaient qu’à s’amuser tous les deux. Et dès cet instant, ce n’était plus mon problème, je fondis dans la foule avec la ferme intention de l’éviter jusqu’à la fin de la soirée ce qui n’allait pas être difficile parce qu’avec le masque que je portais sur la tête je pouvais toujours faire semblant de ne pas l’avoir vu, si ça encore ce n’était pas un coup de génie !

Si les mecs qui se retrouvaient tout seul dans ces moments-là ressemblaient tous… non en fait ils ne ressemblaient à rien. Les filles, c’était autre chose, et j’allais bien en piocher une dans le tas qui allait faire l’affaire, une donzelle parfaite qui serait assez jolie pour qu’on nous remarque, mais pas plus que moi, cela va sans dire ! Et si je ne trouvais pas, ce n’était pas grave je pouvais toujours en voler une à son partenaire, franchement, ça ne me dérangeait pas plus que ça. Mais à une table justement, il y en avait une qui attendait sagement assise, comme du monde arrêtait pas de passer devant, je ne savais pas trop si je la connaissais ou pas, mais j’avais déjà vu cette silhouette c’était certain donc je m’en rapprochai.

C’était elle ! Si si, Sasha, l’aveugle là. Quoi c’était pas sympa de l’appeler comme ça ? En même temps, c’était vrai, alors qu’est-ce que je pouvais dire d’autre ? Mais même avec son masque je l’avais reconnu, c’était as trop compliqué en même temps, c’était pas avec ce genre de truc que soudainement on savait plus qui était qui, non mais n’importe quoi ! Bon bah alors c’était pas étonnant qu’elle ne danse, en fait on s’était pas trop reparlé depuis cette rencontre dans le lac, j’étais quelqu’un de super occupé et puis elle ne se faisait pas trop remarquer, et comme moi, justement c’était un peu dans mes obligations, ben on ne traînait pas ensemble, ceci explique cela. Bon, ce n’était pas avec elle que j’allais me montrer non plus alors puisqu’en étant toute seule ici, c’était comme si elle s’excluait elle-même de la piste de danse, mais ça ne m’empêchait pas d’attendre un peu avec elle, on savait jamais des fois que l’autre serait vraiment à ma recherche… Je me laissai tomber sur une des chaises, et comme il y avait à boire, j’attrapai une coupe.

-Alors, ils te racontent quoi les petits fours ? Ils ont beaucoup de conversation ? Rigolai-je parce qu’à attendre comme ça, elle devait se faire sacrément chier, je savais pas trop comment elle faisait pour rester aussi stoïque, déjà qu’en temps normal je ne tenais pas en place, là c’était le summum !

En plus comme on était assis, je pouvais pas trop voir sa robe, enfin, ça faisait tassé, elle avait l’air sympa, mais du de déterminer dans une position comme ça. Enfin, de toute façon, c’était toujours mieux que le gâteau sur pattes que j’avais abandonné !!!

- Moi je préfère les manger
, allez, un deux dans la bouche, ça ouvre l’appétit d’effacer ses traces ! Je n’avais pas dit que c’était moi, mais elle avait reconnu ma voix quand même ! Comment aurait-elle pu l’oublier de toute manière, puisque c’était moi, Garrett !

J’avalais mes bouchées en ayant un regard d’ensemble sur la salle. Ce n’était pas très délicat d’engager la conversation sur le fait qu’elle était contrainte de garder ses fesses vissées sur une chaise, mais en même temps puisque c’était précisément ce qui était en train de se passer, je voyais pas trop ce qu’il fallait faire de plus.

- En tout cas méfie-toi, parce que je peux verser ce que je veux dans ton verre… dis-je malicieusement. On ne s’attaque pas aux faibles ? C’était-pour-rire, pfff. En plus c’est vrai je pouvais remplacer son jus de citrouille par du sang de crapaud si je pouvais, et le seul moment où elle pouvait s’en rendre compte ce serait au moment de le boire, y’avait un côté marrant dans cette scène !

Parce que… qui buvait de ce truc ??
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Sasha Greenhorn


Sasha Greenhorn
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MessageSujet: Re: Anyway, it's about attitude [PV]   Anyway, it's about attitude [PV] Icon_minitimeLun 17 Déc - 13:06

Spoiler:



Le bal occupait les pensées de la plupart des filles en ce moment. Il n’était pas rare d’entendre en arrivant au milieu d’un groupe, un rire un peu niais et un murmure sur un potentiel cavalier. Il n’était pas rare aussi d’entendre de longs débats sur les robes et les couleurs, les coiffures et le maquillage. Tout le monde était dans un état d’euphorie doux à cette approche de Noël, du Nouvel An et des fêtes. En fait, c’était comme si le monde s’arrêtait après le début de janvier, il n’y avait que la période d’avant qui comptait. C’était les seules sujets de conversations, même les professeurs avaient cessés de nous donner trop de devoirs parce que, disaient-ils, c’était bientôt les vacances et qu’on était tous bien contents de faire une pause. Même eux avaient hâte finalement ! Les conversations s’orientaient bien évidemment sur les jolies décorations qui ornaient chaque couloir, des sapins, de boules de Noël magiques qui flottaient dans l’air et ce genre de choses festives. On vantait le plafond magique de la grande salle qui ressemblait à un ciel brumeux d’hiver d’où s’échappait de gros flocon qui disparaissaient en s’approchant de nos têtes. Une merveille, d’après tout le monde. Oui, le château était plongé dans un état second alimenté par les promesses d’une nouvelle année et de la magnifique ambiance. Oui, tout le château. Sauf une personne.

Et cette personne, c’était moi. J’étais, depuis le début de cette euphorie qui avait enflammé le château, d’une humeur plus que massacrante. Je passais mon temps à ronchonner dans mon coin parce qu’en plus je n’avais pas envie de casser le morale de Casey. Comme toute jeune fille qui se respecte, elle était pressée d’avoir cette soirée de reine. Elle avait en plus un chouette cavalier et ça ne m’étonnait même pas, j’étais sûre qu’elle était mignonne et surtout adorable : elle méritait d’avoir un garçon cool à son bras. Je l’avais senti hésitante à l’idée de me laisser toute seule mais je lui avais défendu de se sacrifier pour moi, j’allais forcément me débrouiller. Il y avait d’autres filles de notre dortoir qui elles n’avaient pas de cavaliers attitrés et elles y allaient entre potes et m’avaient évidemment dit que j’étais de la partie –j’avais fortement considérée ne même pas mettre les pieds à ce fichu bal. J’avais même fais l’effort d’acheter une robe en accompagnant Casey et même si je n’étais pas de très bons conseils, je touchais les tissus, elle me décrivait les couleurs et je finis par me laisser convaincre pour une robe bleu foncé à paillettes avec des nœuds qui irait très bien avec mes petits talons noirs et, un masque acheté plus tard, j’avais ma tenue pour le bal. La robe m’arrivait au-dessus des genoux et je dus aussi me procurer des collants. De toute manière, je ne pouvais pas en prendre une longue, imaginez-vous, j’allais me prendre les pieds dedans !... J’aurais pu me réjouir d’avoir une tenue tout court, pas vrai ?

Mais non. Ça m’énervait d’entendre ces conversations stupides et redondantes sur les robes, et les garçons, et les sapins de Noël, et les chaussures, et les plafonds et blablablablagniagniagnia. Pour la simple et bonne raison que moi, je ne pouvais pas voir tout ça, je ne pouvais pas participer à la discussion que tournait autour de la fameuse question « qui était le cavalier le plus mignon » non, moi je ne pouvais pas ! En plus d’être frustrant, j’étais encore plus énervée de voir toutes ses filles qui se taisaient quand j’arrivais, par pseudo-compassion. Il y en avait toujours une pour relancer le sujet et une pour murmurer un « chut ! » sec et gêné. De toute manière, tout le monde avait la tête à ça. Je préférais rester dans mon coin plutôt que d’assister à une conversation pitoyable où tout le monde faisait semblant de s’intéresser soudainement aux veracrasses ou aux traités de restriction de la magie chez les Gobelins. C’était encore plus insupportable et bien évidemment, le bal ne fût pas plus réjouissant.

A peine entrée dans la salle, accrochée au bras d’une de mes camarades, je me sentis oppressée par le bruit et la foule qui ne faisait nullement attention à moi. La bande dans laquelle j’étais donc pour ce début de soirée, s’approcha du buffet sagement et on me demanda ce que je voulais. Jusque-là, tout allait plutôt bien. Mais évidemment, les garçons sans cavalières commencèrent à se réveiller et à demander le bras de toutes les célibataires. Un instant plus tard, ma supposée amie Sophie minauda devant la proposition d’un mec et m’abandonna sur une chaise près du buffet en promettant de revenir. Une heure plus tard, elle n’était toujours pas là, évidemment. Je n’osais même pas mettre ma main sur le buffet, de peur de me la faire broyer ou de choisir un verre de champagne au lieu de mon jus de citrouille habituelle. J’étais condamnée à passer la soirée ici à attendre que l’on vienne me récupérer et évidemment, je n’avais pas ma canne : j’étais bloquée sur ma chaise, super cool ! Et le pire était évidemment les garçons qui venaient me demander de danser et que j’étais obligée de remballer parce que je ne pouvais simplement pas danser. J’étais aveugle, allôôôô. Sauf qu’évidemment, personne ne pouvait le savoir ça. J’avais mon masque, j’étais une anonyme dans la foule. Ça aurait pu me réjouir, d’être qui je voulais. Mais ça m’énervait encore plus de voir que l’on s’intéressait à moi lorsqu’on ignorait mon handicap.

Bref, cette soirée était pourrie.


-Alors, ils te racontent quoi les petits fours ? Ils ont beaucoup de conversation ?


Ah, mais je connaissais cette voix ! Et surtout, ce genre de plaisanterie. Garrett, le mec du lac. Lorsque nous nous étions croisés la première fois, j’avais vraiment eu l’impression d’accrocher avec lui. Mais évidemment, il ne s’était jamais remontré et je me demandai même ce qu’il venait faire là parce que vu comment il me parlait il m’avait reconnu j’en étais sûre ! J’haussai les épaules et répondis d’une voix peu sèche.[/i]

- Sûrement plus que ta cavalière, si tu viens me tenir compagnie.

Parce que je n’étais pas débile, s’il était là c’était que la fille avec qui il voulait passer la soirée l’avait lâché, ou il l’avait lâché enfin j’avais du mal à croire qui s’intéresse à moi. Cependant, au lieu de partir comme je l’imaginais –et non espérais- il continua sur sa lancée.

- Moi je préfère les manger !


Je levai mes sourcils, légèrement étonnée. Ah, il avait vraiment prévu de rester ?

- File moi en un alors, s’il te plait. Dis-je, poliment tout de même en tendant la main un peu dans le vide en espérant que c’était dans sa direction.

- En tout cas méfie-toi, parce que je peux verser ce que je veux dans ton verre…
-J’ai déjà verser quelque chose dans le tien.
Répliquai-je du tac au tac, d’une voix un peu trop froide à mon goût, mais ce n’était pas ma faute si je passai une mauvaise soirée et que je n’aurais jamais dû venir en plus. Je me mis debout, époussetant ma robe avant de demander. Tu peux m’accompagner à la porte s’il te plait ? Pour moi, c’était clair, la soirée s’achevait ici et maintenant.
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Garrett Garrison


Garrett Garrison
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MessageSujet: Re: Anyway, it's about attitude [PV]   Anyway, it's about attitude [PV] Icon_minitimeJeu 20 Déc - 11:27

La place où elle s’était assise se tenait la plus à l’écart de la piste de danse ou presque comme si elle avait voulu mettre le plus de distance possible entre elle et les autre ; qu’elle se le dise maintenant, ça risquait d’être un peu compliqué parce que ça grouillait de monde dans tous les sens qu’ils soient en train de se trémousser avec leur moitié ou bien qu’ils viennent se goinfrer de… je ne savais pas ce que c’était cette micro tartine mais en tout cas ça avait l’air très bon et elle allait finir directement… hgrnkgrn vachement bon, ça avait un goût de bonbon… dans mon estomac.

Pas même l’ombre d’un sourire se cachait sous le visage de Sasha ; être seule, c’était pas drôle. Mais allez ! C’était la fête quand même et en plus c’était les vacances j’avais hâte de rentrer à Godric’s Hollow pour ouvrir mes cadeaux !


- Sûrement plus que ta cavalière, si tu viens me tenir compagnie.

Et de mauvaise humeur en plus de ça. Ca n’allait pas pour autant entacher la mienne qui s’avérait être excellente ; mais je me fis quand même la remarque mentale que le ton de sa voix n’avait plus rien à voir avec celui plus doux et surtout beaucoup plus timide lorsqu’on avait discuté tout au bord du lac à la rentrée. Ca devait être l’effet calamar sans aucun doute.

- Ca je te le fais pas dire !
J’allais en faire des cauchemars de l’autre avec sa tenue affreuse ! T’as de la chance de pas voir sa robe ! On se souvient tous que la diplomatie et moi ne faisons pas bon ménage et puis j’avais pas envie de me casser la tête à réfléchir à ce que je disais alors que c’était le soir de Noël. Et puis on avait quand même le droit de plaisanter, même avec les gens aveugles quand même ! La tienne par contre, elle déboîte la tomate !

Et c’était vrai ; je la voyais qu’à moitié et j’allais bientôt lui proposer de se lever pour que je puisse la regarder correctement. En attendant, je lui filai le gâteau qu’elle avait demandé, tout en me disant en même temps, que c’était bien con par contre, parce qu’elle, ne pouvait pas me faire d’éloges comme j’en avais eu par feu ma première cavalière et je reconnus le sentiment qui m’envahit comme la fois d’avant quand j’avais découvert qu’autour d’elle, il ne pouvait y avoir que du noir et que rien ne pouvait en changer : que de cette manière moi aussi je devenais inexistant et plongeais dans l’obscurité. Il fallait que je trouve un moyen de devenir non pas une ombre parmi toutes les autres, mais ce soleil qui viendrait éclairer son univers uniquement composé de ténèbres. Je prenais ça comme un nouveau défi. Que je comptais bien remporter !


-J’ai déjà verser quelque chose dans le tien.

Donc oui, en plus d’être aussi de bonne humeur qu’une patacitrouille qui aurait fondu en plein cagnard un jour d’été, elle avait aussi perdu son sens de l’humour, enfin disons que ça aurait pu passer pour une bonne blague mais elle l’avait dit avec une telle voix d’outre tombe qu’avec un peu de chances, j’allais vraiment passer l’arme à gauche si je finissais mon verre. C’était pas ma faut à moi si elle pouvait pas s’amuser comme les autres, en fait, je voyais même pas ce qui l’interdisait de faire comme les autres, peut être pas toute seule, mais c’était un peu baisser les bras tout de suite et se complaire dans son malheur, même si elle avait plus l’air d’être en train de réfléchir si je pouvais être un bon ingrédient pour sa prochaine potion que de pleurer à chaudes larmes sur son sort.

- C’était pas mauvais en tout cas
, mais elle se leva sans toucher au sien, ce qui me permit au moins de la jauger elle et sa robe comme il se devait.

Elle était assez simple mais lui allait bien et au moins on avait pas le sentiment d’avoir un indigestion comme après qu’on ait mangé un truc un pas avarié comme l’autre de tout à l’heure. Non, à mon avis, elle avait nettement meilleur goût si on la croquait, quoi peut-être un peu trop épicé à cause de cette humeur un peu massacrante qi essayait d’écraser la mienne beaucoup plus joyeuse, cette dernière voulant au contraire mettre K.O la sienne.


-Tu peux m’accompagner à la porte s’il te plait ?

Quoi, elle partait déjà ?? Bon, en même temps, moi non plus je n’avais pas prévu de lui faire la conversation pendant des heures puisqu’elle avait l’air de préférer celle des petits fours ; où plutôt celle de son lit puisqu’elle se cassait. En plus maintenant, ma cavalière de départ avait dû se trouver quelqu’un d’autre donc j’allais pouvoir bien tranquillement à ce que j’étais en train de faire…

… mais ça, c’était avant d’avoir une idée tellement brillante que je me demandais comment même Sasha faisait pour ne pas en être aveuglée elle aussi ; j’étais génial, en plus je faisais dans les jeux de mots maintenant ! Sans rien ajouter de plus à ce qu’elle venait de réclamer, je pris son bras et l’aidait à faire quelques pas à travers la salle, sauf qu’au lieu de la ramener dans le hall… Je l’entraînais au contraire en plein milieu de la piste ou du moins j’essayais d’y arriver parce que ce qu’il faut savoir lorsqu’on emmène une non voyante sur une piste de danse, c’est qu’en plus de faire gaffe à ne pas se prendre un coup de coude dans l’œil par un élève de Septième année parce qu’il se croit être le maître incontesté de la valse (ça c’est parce qu’il ne m’a pas encore vu à l’œuvre) il faut aussi en faire de même pour celle qu’on traîne à sa suite ! On allait rentrer dans une zone de turbulence parce que tous les couples présents ici tournoyaient et ce n’était pas évident de se mettre entre chacun d’entre eux et de se trouver une place. J’embrassai sa taille avec mes deux bras pour soulever Sasha pour que personne ne lui marche dessus et ne la reposai que quand j’étais sûr qu’autour de nous personne ne viendrait la bousculer et pris une de ses mains dans la mienne pendant que je posai l’autre sur sa taille. Ne dite pas qu’elle avait cru que j’allais la raccompagner bien tranquillement jusqu’à sa salle commune ! Je voulais bien comprendre (en fait je ne comprenais pas, mais on allait faire comme si) que ce n’était pas très rigolo pour elle de ne pas participer à la fête comme les autres, mais ce n’était pas non plus une raison de rester dans son coin ; il n’était écrit nul par que les gens aveugles n’avaient pas le droit de danser et quand bien même été le cas, et bien le droit, on le prenait, et c’est tout. Je ne retins pas le grand sourire qui s’était formé sur mes lèvres parce que j’avais réussi mon coup sans qu’elle ne le voit venir (tu m’étonnes) et que maintenant on évoluait à peu près comme les autres sur la piste de danse, parce que même si je menais, ses pas à elle étaient plus hésitants.

- Alors c’est comme ça ?
L’interrogeai-je, pendant que je nous décalai doucement sur le côté pour qu’on ne nous rentre pas dedans. Tu ne prends jamais aucun risque ? Parce que c’est sûr que oui, vu comme ça, elle devait se faire chier tout le temps, un peu comme tout à l’heure quand elle attendait le déluge sur sa chaise.

En plus, elle ne se débrouillait pas si mal que ça, même si ça se sentait qu’elle était incertaine. Je raffermi la prise que j’avais autour d’elle pour bien lui montrer qu’elle n’avait rien à craindre.

- … tu veux que je t’explique… que tu visualises un peu ce qu’il se passe autour ? Pour la première fois depuis que je l’avais rejoint, je pris en considération qu’elle devait être paumée avec cette absence d’orientation, et que lui donner une aperçue d’ensemble l’aiderait peut être à être plus à l’aise. Ils ont dégagé les quatre tables de la Grande Salle et à la place ils les ont remplacés par des rondes qui sont sur le côté, et il y a la buvette qui se trouve pas loin de l’estrade qui elle est là où normalement se sont les profs qui sont assis d’habitude. Et nous on est au milieu de la piste là ! C’était les grandes lignes je n’avais pas décrit les couleurs ni rien, mais elle pouvait toujours demander si elle voulait ! Et presque tout le monde danse, mais t’inquiète pas, je te ferai pas tomber ! Rigolai-je.

Et pour lui montrer que je savais ce que je faisais je l’éloignai de moi le temps de la faire passer sous mon bras, qu’elle tourne sur elle-même, et la ramener vers moi. Et ben voilà, elle ne se débrouillait pas si mal !!!
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Sasha Greenhorn


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MessageSujet: Re: Anyway, it's about attitude [PV]   Anyway, it's about attitude [PV] Icon_minitimeDim 13 Jan - 17:10


Ce qui me rendait le plus triste, honnêtement, c’était que l’on vienne me parler par curiosité, jouant les jeux des anonymes sous les masques. Ce n’est pas qu’en temps normal on m’ignore mais disons plutôt que m’éviter était plutôt facile. Pouvais-je vraiment en vouloir aux autres ? Si j’avais été à leur place, qu’aurais-je fais ? Je n’en savais rien. Aujourd’hui évidemment j’avais compris que jamais je ne laisserais quelqu’un derrière, pour n’importe quelles raisons, juste parce qu’il était différent. J’avais compris ce que c’était que d’être cette personne qu’on regarde dans la rue en se disant qu’on est chanceux d’avoir une belle vie. Celle qu’on regarde en se disant « oh, ça pourrait être moi. » sans jamais penser que oui, ça pourrait réellement m’arriver. Personne n’y croit jamais je pense, si on n’a jamais vraiment vécu en contact de ce genre de problèmes, ça nous parait une notion floue et vague. Et quand ça nous tombe dessus, on réalise qu’on n’a jamais vraiment été préparé à ce genre d’éventuel. Comment on fait quand on perd une jambe ? La vue ? Une mère ? On subit, tout simplement. On rentre dans cette catégorie des gens que l’on regarde entre pitié et admiration. Au pire, j’avais plutôt un avantage avec mon handicap hein, je ne voyais même pas si on me dévisageait. Je n’avais pas la pression et la gêne des regards… Ah, sérieusement, pouvais-je même me réjouir de ça ?

- Ca je te le fais pas dire ! J’allais en faire des cauchemars de l’autre avec sa tenue affreuse ! T’as de la chance de pas voir sa robe ! Je restais inerte pendant une seconde, imprimant ce qu’il venait de me dire avec sa petite voix enjouée. J’avais… De la chance ? La tienne par contre, elle déboîte la tomate !

Je n’étais pas sûre d’être d’humeur à rire, mais encore une fois Garrett retournait complétement la situation et toutes les attentes que j’avais. Déjà, il restait avec moi et me faisait presque la discussion. D’accord, il était peut-être bavarde mais croyez-moi, mon handicap en écartait plus d’un. Et surtout, il y avait eu l’audace de faire une blague sur cette histoire de robe, et ma vue. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’était pas le genre de choses qui me vexaient. En fait, ça m’étonnait et me déstabilisait un peu, mais c’était presque quelque chose que j’admirais. Comment faisait-il pour être aussi à l’aise avec ça ? Alors que même-moi parfois, j’avais du mal à me supporter ? Je ne riais pas de sa blague, mais j’eus un très léger rictus presque invisible, car je ne voulais pas tout à fait admettre que c’était drôle mais au fond, ça ne me dérangeait pas qu’il se comporte comme ça. Au contraire, ça me détendait. Et il avait dit que ma robe déboîtait la tomate. Je n’étais pas sûre qu’une tomate déboîte quoique ce soit, mais l’expression me faisait rire, et assez plaisir parce que ça voulait dire que Casey m’avait bien conseillé… Je tentais de m’imaginer les moindres détails de cette robe que j’avais pu deviner du bout des doigts ou en demandant à Casey. J’ajustai mon masque sur mon visage, avec un tout petit sourire, avant de finalement réussir à répondre.

- Merci… Je suis sûre que toi aussi, tu… Déboîtes la tomate.

Je voulais rajouter quelque chose, mais je n’étais pas encore assez de bonne humeur, ni en confiance. J’avais toujours une boule dans l’estomac en pensant à toute cette soirée, et au fait que je ne pourrais pas m’amuser comme tout le monde. Je pensais un instant à Wayne, en me demandant où il était parce que depuis qu’il n’était plus avec Megane, les choses étaient un peu tendues pour lui. Il m’avait fait monter sur un balai… Lui, il aurait pu me faire danser peut-être. Mais je savais que ce soir, il passait sûrement une soirée avec les gens de son âge et je n’allais pas tenter de le retrouver ensemble –ce n’était pas possible, haha… J’aurais voulu me lâcher avec Garrett, comme j’avais réussi à la fin de notre première rencontre, mais je me souvenais aussi que je ne l’avais pas revu depuis et que ça voulait dire ce que ça voulait dire. Mais alors pourquoi est-ce qu’il était là ce soir ? Parce qu’il s’ennuyait ? Ou parce qu’il… Me trouvait réellement intéressante ?

- C’était pas mauvais en tout cas.

J’eus un pâle sourire. Pourquoi essayer de toute manière ? Il ne s’intéressait pas à moi, je le savais. J’étais à côté du buffet, il s’ennuyait, voilà tout. Dépitée, je me levais en lissant ma robe, demandant à Garrett d’au moins m’accompagner. J’espérais simplement qu’il n’allait pas me planter là, par flemme… Heureusement, il prit mon bras et j’eus un triste sourire, mais un certain soulagement parce que maintenant, ça allait enfin se terminer ce calvaire. J’avais envie de rentrer me cacher dans ma couette et probablement pleurer un bon coup, en pensant simplement au fait que mes parents venaient à Londres à Noël et que c’était bien la seule chose qui me faisait du bien… Je sentis Garrett m’entraîner en milieu de la foule, mais je commençais à me dire que ce n’était pas normal que l’on ait tournés à un moment, ni que l’on s’enfonce dans une foule de plus en plus compact. La musique semblait s’intensifier, comme si on se rapprochait de la scène et je commençais à comprendre légèrement ce qui se passait. Je sentis ses bras me saisir par la taille et il me souleva littéralement avant de me replonger dans la foule. Je crois qu’il écarta quelques personnes, me tira dans un coin où on avait plus d’espace. Une nouvelle fois, il me surprit en m’attrapant la main et en glissant l’autre sur ma taille. Maintenant, ça m’apparaissait clairement. Maladroitement, je bougeai ma main jusqu’à son épaule, après avoir frôlé son torse et son bras pour trouver ce que je cherchais.

- Alors c’est comme ça ? Tu ne prends jamais aucun risque ?

Il nous décala pour visiblement éviter un couple de danseur, posant sa question en toute innocence. Maintenant qu’il m’avait trainé ici, j’avais le cœur plus léger et j’étais très curieuse de la tournure que prenaient les évènements. Je décidai donc de répliquer du tac-au-tac, parce que je n’avais pas prévu de me faire marcher sur les pieds maintenant –dans tous les sens du terme.

- Tu en prends toujours ? J’avais répondu d’un ton de défi, même si je n’étais pas très à l’aise en ce moment-même : il me tenait fermement, mais j’avais peur de faire une bêtise et je tentais de me rappeler ce que mon père m’avait appris quand j’étais gamine au réveillon de Noël. Et je prends des risques à chaque pas, je te rappelle.

Je ne voulais pas me mettre en victime, mais je ne regrettais pas ce que je venais de lui dire. Devais-je lui rappeler qu’une moindre marche représentait pour moi l’Everest ?

- … tu veux que je t’explique… que tu visualises un peu ce qu’il se passe autour ? J’hochai la tête, d’un signe affirmatif. Ils ont dégagé les quatre tables de la Grande Salle et à la place ils les ont remplacés par des rondes qui sont sur le côté, et il y a la buvette qui se trouve pas loin de l’estrade qui elle est là où normalement se sont les profs qui sont assis d’habitude. Et nous on est au milieu de la piste là ! Et presque tout le monde danse, mais t’inquiète pas, je te ferai pas tomber !

Et comme pour appuyer ses dires, il me fit tourner sur moi-même délicatement, avant de me ramener dans l’étau de ses bras. Je m’accrochai à lui du mieux que je le pouvais, continuant à me caller sur les pas de Garrett qui visiblement, dansait pas mal du tout.

- Hum, ça a l’air chouette en tout cas. Dis-je d’un petit ton enjoué, toute mon amertume s’envolant au fur et à mesure de mes pas. Tu danses bien, merci de m’avoir… Traîner là-dedans !

Parce que je n’avais pas demandé ça, moi, à la base ! Mais une fois encore, comme je l’avais vécu avec Wayne, me forcer la main me faisait du bien.

- Alors dis-moi, qui a la plus jolie robe ? Et surtout, qui a la pire ? Tu reconnais les gens, sous les masques ?

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Garrett Garrison


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MessageSujet: Re: Anyway, it's about attitude [PV]   Anyway, it's about attitude [PV] Icon_minitimeMer 16 Jan - 19:06

Finalement, j’avais obtenu mon but initial, c’est-à-dire frimer sur la piste de danse en compagnie pas trop mauvaise parce que même si Sasha avait des gestes un peu gauches, ben quand même elle était vachement plus jolie que l’autre thon de tout à l’heure et avait attenté à ma vie en essayant de me faire porter disparu sous les vagues de sa robes à multiples volants. D’accord Sasha n’était pas la fille que j’allais embrasser à minuit lorsqu’on allait retirer les masques comme j’avais pensé le faire avec l’autre avant de préférer lui échapper comme si c’était une question de vie ou de mort, et ça l’était ! Mais au moins, on voyait à quel point moi, j’étais génial de l’emmener danser alors que personne n’avait voulu prendre ce risque, et que par conséquent c’était moi qui devait être le roi de la soirée, et comme Sasha était ma cavalière, la reine ; bientôt, elle allait me remercié de l’avoir forcé à venir sur la piste de danse même si pour le moment, elle semblait plutôt en combat avec son propre corps pour ne pas tomber. Oui parce qu’il y avait une histoire de couple de la soirée, et que même si j’avais dans l’optique de gagner parce que quand il y a un concours il n’y a que les bouseux qui disent que le « plus important, c’est de participer » non mais sérieusement qui pense ça ?? Tout le monde a envie d’être le premier, et si je me battais c’était pour cette première place justement, et je n’avais aucune honte à le revendiquer haut et fort ! Recevoir la couronne était un bonus bien sûr, parce que roi ou pas roi, tout le monde savait que c’était moi le meilleur, c’était évident !!!

… Quoi, vous êtes restés à « Sasha n’était pas la fille que j’allais embrasser à minuit lorsqu’on allait retirer les masques » ? Je ne voyais pas où était le problème, il fallait savoir faire la différence entre les bons potes et les potentiels amourettes et encore plus lorsque c’était des personnes du sexe opposé, ce qu’était Sasha, je rappelle. Et que je voyais en elle qu’une bonne copine parce que, parce que… bah parce qu’elle était aveugle quoi ! J’allais pas tourner autour du pot pendant mille ans pour trouver des mots qui n’allaient pas froisser la sensibilité des plus fébrile, et d’ailleurs, j’évitais de trop le clamer haut et fort pour ne pas avoir à subir les exclamations scandalisées, mais en même temps, c’était vrai quoi alors qu’est-ce que je pouvais y faire de plus ?? Elle était cool et ce soir, ça confirmait que j’aimais bien discuter avec elle et tout ça, mais ses problèmes c’était les siens justement et je ne me voyais pas trop m’impliquer là-dedans, parce que même si là je trouvais drôle de la faire sortir un peu au-delà de ses barrières, je n’étais pas une nounou non plus, alors que si on restait amis et bien tous les désagréments superficiels n’existaient pas ! Et puis je n’avais pas à m’en occuper, parce qu’il y avait cette fille de Poufsouffle qui le faisait très bien et qui passait tout son temps avec elle et qui s’asseyait tout le temps en cours, non ?? J’avais oublié comment elle s’appelait elle aussi, parce qu’elle était un peu du genre effacée donc c’était pas mon type de fréquentation, cela va sans dire, mais du coup, depuis que j’avais parlé à Sasha en début d’année, j’avais remarqué deux trois petits trucs comme sa copine. Et elle était pas mal elle non plus même si un peu trop discrète à mon goût.

Danser avec Sasha était un défi, mais que je n’avais pas peur de relever. Au contraire, je faisais en sorte d’avoir de grands gestes, et je lançai des regards noirs à tous ceux qui s’approchaient d’un peu trop près pour qu’ils nous laissent assez de place pour que quelqu’un ne la bouscule pas. De toute façon, personne n’allait pas bousculer, parce qu’elle était avec moi.

Et que j’étais Garrett voyons, et donc qu’on ne me bousculait pas !!!


- Tu en prends toujours ? Rétorqua-t-elle du tac au tac. C’était ça que j’aimais bien chez cette fille, c’était qu’avoir un handicap ne l’empêchait pas d’avoir de la répartie.

- Pourquoi, parce que tu considères que te faire danser, c’est prendre des risques ? Répliquai-je sur le même ton, mais en beaucoup plus amusé, parce que c’était moi qui menait la danse, c’était bien le cas de le dire !!! Qu’est-ce que tu veux, c’est comme ça qu’on devient un héros !

De la répartie soit, mais déjà la première, et ce soir avec la réaction qu’elle avait eu tout à l’heure, j’avais remarqué qu’elle avait la fâcheuse tendance à se laisser noyer par l’abandon, dès que ça devenait un peu trop difficile…


- Et je prends des risques à chaque pas, je te rappelle.

Rolala, mais quel sérieux tout à coup ! D’accord, ce n’était pas cool ce qu’elle avait, mais il y avait quand même pire que Sasha sur cette terre et d’accord elle ne voyait rien et avait du mal à se déplacer, mais quand même, c’était pas le bout du monde non plus, c’était juste qu’elle avait des habitudes différentes des autres pour marcher, mais elle pouvait s’estimer heureuse parce qu’elle avait ses deux jambes, elle pouvait se déplacer, alors le soir de Noël, elle pouvait quand même prendre les choses du bon côté !!!

- C’est faux, martelai-je tout à coup, et je me demandais comment est-ce qu’elle allait réagir mis à part pour dire que je parlais sans savoir puisque je n’étais pas à sa place. Mais c’était elle aussi qui en faisait trop ! C’est ta perception des choses qui est différente, mais c’est qu’un état d’esprit, d’accord et tu peux te casser la gueule dans un escalier, mais moi aussi hein, mais c’est pas un prétexte pour garder le cul vissé sur une chaise à regarder que le Poudlard Express passe ! Et puis de toute façon, tu peux pas le voir, alors c’est une plus grosse perte de temps encore !

Skillet m’avait déjà fait remarqué plusieurs fois que j’avais un peu trop tendance à être brutal et trop rentre dedans quand parfois j’essayais de motiver quelqu’un pour lui prouver qu’il avait tort de s’apitoyer et d’être triste, alors que mon but, c’était de lui rendre le sourire pour lui montrer qu’il fallait arrêter de se morfondre un peu, et retourner jouer au Quidditch, parce que c’était plus marrant ! Je me dis après coup que c’était peut-être ce que venais de faire avec Sasha et que c’était un peu comme de la pousser dans ses derniers retranchements, mais en même temps, tout le monde passait son temps à la brosser dans le sens du poil, je voyais bien quand elle était avec ses amies et qu’elles avaient toutes de mines contrites et désolée, ben c’était pas en étant désolée que ça allait l’aider à vivre, surtout en lui mâchant le boulot, alors ouais moi aussi j’étais désolé, mais désolé d’être honnête alors ?? J’allais pas changer de position pour leur faire plaisir, lui faire plaisir, alors que c’était moi qui avait raison !!! Et puis Skillet, puisqu’on parlait d’elle, où est-ce qu’elle était ? Je ne l’avais encore pas vu de la soirée, et je savais qu’elle s’était trouvée un cavalier « digne de son rang » et tout le baratin, mais bon, là avec les masques on aurait pu se parler sans avoir les grosses étiquettes « Serpentard » et « Gryffondor » sur la gueule !


- Hum, ça a l’air chouette en tout cas. Tu danses bien, merci de m’avoir… Traîner là-dedans !


Et bien voilà ! Même elle avait fini par changer d’avis et se ranger de mon côté, c’était bien la preuve que je ne battais pas des bras dans le vent comme un joueur de Quidditch qui peine à tenir sur son balai et qui n’est même pas foutu de défendre ses cercles, et… buuuut ! En plus, elle me disait que je dansais bien ! Non mais bien sûr que je dansais pas là, n’était pas la question, c’était juste qu’elle venait de mettre en avant l’une de mes trop nombreuses qualités !!!

-Bah de rien, en même temps le but d’un bal de Noël, c’est d’être « chouette », tu trouves pas ?
Lui demandai-je gaiment pour lui rappeler en riant que c’était elle qui s’était faite passée pour l’ombre de la soirée, alors qu’il n’y avait aucune raison !

Comme elle s’en sortait de mieux en mieux, je finis par faire accélérer le rythme et d’avoir une démarche un peu plus rapide et enlevée. Je me fis la réflexion qu’elle passait à côté de sa vie à ne pas sortir de sa coquille un peu plus souvent et ça c’était nul !!!

- De toute façon t’as pu le choix maintenant parce que y’a que moi pour pouvoir t’en sortir ! Bah oui, si j’avais pu la traîner là-dedans, la réciproque était vraie.


- Alors dis-moi, qui a la plus jolie robe ? Et surtout, qui a la pire ? Tu reconnais les gens, sous les masques ?

A sa demande, je fis un peu plus gaffe de regarder ce qui se trouvait autour de nous, parce que je partais du principe que ce n’était pas à moi de faire attention, mais les autres qui devaient faire attention à nous !

- Mais je te dis, c’est toi qui a la plus jolie ! En plus, c’est vrai que c’était chaud, parce que c’était tellement carnaval dans la salle de bal avec toutes les robes et les couleurs différentes surtout qu’il y en avait pas mal qui avaient l’air douces au toucher. Mais pour ce qui était de la pire… c’était une question super facile ! Y’a une meuf qui a un truc qui ressemble à un sac poubelle auquel elle a rajouté une ceinture à la taille pour que ça ait l’air moins informe j’imagine. Mais c’est encore plus moche en fait !

C’était un bout de tissus noir brillant qui faisait un peu effet plastique, enfin horrible quoi. Je scrutai un peu les environ et une chevelure orange vif fendit l’air, même de loin, et entrait dans mon champ de vision, et il y avait plusieurs rousses ce soir, mais elle, elle était plus voyante que les autres, déjà avec sa couleur de cheveux, sa taille pas très grande et puis sa robe verte. Sérieux, Tess Tennant savait ce que c’était une robe ; une robe de bal, encore mieux ! Je l’avais reconnu parce qu’on était dans la même classe et puis avec une tignasse comme ça c’était pas très difficile, en plus Isobel me parlait d’elle parfois, alors. Mais je sais pas, j’avais jamais trop accroché avec cette fille (c’était Morel le mec ? ça y ressemblait, mais là, j’étais moins sûr, en plus il y avait eu une sombre histoire comme quoi il avait changé de couleur de cheveux, je sais pas pourquoi, bref du coup voilà. Oui donc Tennant elle se prenait trop pour un gars pour qu’il y ait l’alchimie on va dire, pourtant Isobel traînait tout le temps avec le groupe, mais elle était beaucoup plus coquette donc c’était ça qui devait faire la différence… Enfin bon, elle s’était un peu trompé c’était plutôt en mode potiron qu’elle aurait dû se ramener, et pas en pomme verte !!!

- Ça dépend des gens, et ça dépend des masques aussi, parce que y’en a qui cache rien du tout, alors c’est pas très compliqué ! Genre parce qu’il y en avait qui avaient des loups tout simple sur la gueule, ils allaient passer inaperçu ! Non mais fallait vraiment être con ! Et puis même, y’a pas beaucoup de mystère de toute façon puisque presque tout le monde s’est pointé avec son cavalier ou avec sa cavalière, donc déjà, ceux-là danseront pas avec des inconnus !

Et oui ! C’était ce que j’avais fait, et puis après j’avais reconnu Sasha assez vite, alors dans le genre énigmatique… Comment ça je manquais de délicatesse envers Sasha qui elle n’était pas venue accompagnée ??

Après il y en avait qui en avait des plus grands et plus travaillés et avec l’ambiance tout ça, c’était plus difficile de voir, c’est vrai…

Un nouveau morceau s’éleva dans la pièce et c’était une musique beaucoup plus douce. Je passai alors plus franchement ma main dans le dos de Sasha pour qu’on se rapproche tous les deux.

- Et c’est quoi ton excuse pour t’être pointée sans copain ?
Il y avait un mec que je connaissais qui l’avait invité et apparemment c’était elle qui avait dit non, donc déjà, je savais que ce n’était pas parce que personne n’avait voulu la prendre sous son aile, mais elle qui avait dû faire la fine bouche, encore une fois. Parce que tu peux pas voir sa gueule ne compte pas comme explications !

Parce qu’elle était aveugle et recluse de la société ? C’était elle en ne se mêlant pas aux autres comme elle l’avait fait quand je l’avais récupéré et même le jour où j’étais allé lui demander si elle avait vu mon ballon qui, consciemment ou pas, se mettait en marge des autres. C’était trop facile !

- Surtout qu’on s’amuse bien là, donc ça prouve que dans tous les cas, tu as eu tort, appuyai-je, enjoué ; normal puisque, et là j’allais encore me répéter, mais il le fallait bien, j’avais raison ! Il fallait juste qu’elle ne prenne pas mes remarques comme des remontrances et se mette à bouder, parce que s’était justement pour la pousser à s’éclater un peu sans penser qu’elle était « différente » que j’agissais comme ça ! Parce que moi, j’étais quelqu’un de super sympa !

Mais ça, elle l’avait compris, non ?
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MessageSujet: Re: Anyway, it's about attitude [PV]   Anyway, it's about attitude [PV] Icon_minitimeVen 25 Jan - 23:34

J’essayais de réfléchir à la dernière fois qu’un garçon m’avait tenu dans ses bras, ou juste toucher. Ça me paraissait lointain, une éternité même. Sûrement avant que je ne perde la vue, à vrai dire, je ne me souvenais pas que quelqu’un se soit intéressé à moi depuis ce moment-là. Certes, quand j’étais petite, c’était des amours de cours de récréation. J’étais toujours la fille qui s’entendait bien avec les garçons, mais comme mes copines qui se la jouaient mode garçon manqué non, j’étais plutôt celle qui plaisait et étonnait un peu quand elle ouvrait la bouche. Il faut dire que je n’avais jamais été intimidée parce les mecs, du moins avec que ça n’arrive. Je me rappelais très bien de mon premier amoureux, lorsque j’avais 6 ans, au CP. Lucas, qu’il s’appelait. On s’aimait comme s’aime des gamins, à coup de trape-trape et bisous sur la joue. Je me souviens de l’innocence de cette époque, des rires, des visages de gens qui me souriant. Ces visages que je voyais. Et maintenant, c’était le noir total, et c’était visiblement ce qui allait m’attendre pour le reste de ma vie d’un point de vue sentimentale. Je n’étais pas fâchée, frustrée peut-être. J’avais une bataille en moi, cette constante envie de tout abandonner et le reste, toujours optimiste, qui refusait de se laisser marcher sur les pieds à cause de ça. Je penchais tantôt vers l’un, puis l’autre, complétement démunie sur l’attitude à adopter. J’étais fatiguée de me battre parfois, mais dès qu’on me provoquait comme Garrett le faisait, j’avais l’impression qu’un nouveau souffle m’envahissait. Je voulais prouver aux autres que j’étais capable d’être plus que ce qu’ils pouvaient voir. Et croire.

- Pourquoi, parce que tu considères que te faire danser, c’est prendre des risques ? Qu’est-ce que tu veux, c’est comme ça qu’on devient un héros !

J’entendis mon rire résonner malgré moi. Il avait de la réparti, tout autant que je pouvais en avoir quand je le voulais bien. C’était un peu ma carapace, l’attaque, j’aimais répondre aux piques parce que je refusais que ça me touche. Oui, réellement, j’aimais qu’on me prenne comme ça, qu’on me secoue un peu. Parce que j’étais parfois trop faible pour le faire, et j’avais besoin de savoir qu’on me considérait normalement. Parce que les gens habituels, ça se cherchait un peu, surtout à nos âges. Ça ne prenait pas des pincettes, sauf les gens polis comme Casey. Ne vous méprenez pas, j’adorais Casey. A vrai dire, plus j’y pensais, plus je me disais que je la considérais vraiment comme ma meilleure amie. Il y avait toujours Yuria au Japon, mais c’était comme une sœur pour moi, c’était différent. Je ne voulais pas classer mes amitiés de toute manière. Mais à Poudlard, il n’y avait pour moi réellement que la Poufsouffle que je considérais comme une réelle amie, avec qui j’étais parfaitement bien malgré tout. Elle avait parfois des réflexes gênés face à mon handicap, mais ça m’était égal parce que je savais qu’elle m’appréciait vraiment. Elle n’avait pas pitié non, c’était une vraie copine.

- Je pourrais te marcher sur les pieds, méfie-toi… Ce n’est pas parce que je ne les vois pas que je les sens pas ! Ajoutai-je, coupant court à toute réplique qu’il aurait pu faire. Parce que je le voyais déjà venir, je commençais à comprendre comment il marchait le Garrett ! Et visiblement, il avait un bon égo, mais ça m’amusait en fait. Il ne fallait pas qu’il s’attende à ce que je le caresse dans le sens du poil comme on dit ! Devenir un héros ? Donc… Il te faudra des méchants à combattre. Pensai-je à voix haute. Woodley est une de tes cibles ? Je veux bien t’aider ! Dis-je en riant.

Mais bon, du coup, je précisais tout de même, assez amère, que chaque pas était un risque. Voilà que mon côté plus triste ressortait, que la lassitude m’envahissait de nouveau et je me sentis avoir un petit sourire fade malgré moi. Je ne voulais pas que Garrett s’apitoie sur moi, à vrai dire, je ne voulais pas me plaindre non plus. Après tout, j’étais encore en vie, et croyez-moi en y réfléchissant, j’aurais pu avoir pire comme maladie. J’aurais pu mourir. Je pouvais encore parler, bouger, sentir les choses, ce n’était que mes yeux… Pas vrai ?

- C’est faux. C’est ta perception des choses qui est différente, mais c’est qu’un état d’esprit, d’accord et tu peux te casser la gueule dans un escalier, mais moi aussi hein, mais c’est pas un prétexte pour garder le cul vissé sur une chaise à regarder que le Poudlard Express passe ! Et puis de toute façon, tu peux pas le voir, alors c’est une plus grosse perte de temps encore !

Wow. Ce mec n’avait vraiment aucune idée de ce qu’était que le tact ! Mais encore une fois, au lieu de me vexer, ça me faisait l’effet inverse. J’étais tellement habituée à cette gentillesse hypocrite que sa violence franchise qui me désarmait un peu, me poussait à dépasser mes limites et à me sortir un peu de mon petit confort –bien que je n’en ai pas beaucoup.

- Te casser la gueule, toi ? Tu n’étais pas un héros ? Rigolai-je, parce que moi aussi je pouvais le chercher si je voulais hein !

Parce que s’il se prenait pour un beau gosse, j’allais un peu voir ce qu’il avait dans le ventre. Forcément, je ne pouvais pas le juger physiquement. Toutes mes copines s’accordaient à me dire qu’il était trop beau et je me demandais bien comment elles allaient réagir quand je leur dirais que j’avais passé le bal avec Garrett ! Bon, d’un côté, elles ne risquaient pas d’être jalouses, en matière de garçon, je n’étais en rien une concurrente, bien au contraire. Je savais très bien que, jolie ou pas, ce ne serait jamais moi que l’on choisirait parmi les autres. Je me faisais doucement à l’idée de toute manière…

-Bah de rien, en même temps le but d’un bal de Noël, c’est d’être « chouette », tu trouves pas ?

Comment faisait-il pour avoir une vision aussi optimiste des choses ? Est-ce qu’il avait la vie aussi facile qu’il le prétendait ? J’avais l’impression qu’il me reprochait un peu mon passage à vide du début de soirée. D’un côté, il n’avait pas à m’encourager dans ce genre de moment, mais j’avoue que j’avais l’impression qu’il ne comprenait pas trop. Ou qu’il ne voulait pas, ou prétendait que non. Parce que c’était un peu facile, la tactique de l’autruche, on ne voit pas trop le malheur des autres. D’un côté, le mien, tout le monde le voyait alors pour une fois, ça me faisait du bien de penser à autre chose.

- Hum, c’est vrai… Tu t’amuses hein ? Demandai-je soudainement un peu inquiète, parce que je savais que Garrett serait franc, et ça parfois c’était un peu flippant.
- De toute façon t’as pu le choix maintenant parce que y’a que moi pour pouvoir t’en sortir !

Ça, ce n’était pas faux ! J’allais littéralement me faire broyer par la foule s’il me lâchait. Je n’avais aucun rapport au milieu d’une telle masse et d’ailleurs, je me disais que le Gryffondor faisait de sacrés efforts pour qu’on ne se fasse pas marcher dessus. En plus de gérer ses propres pas, il devait faire attention à moi, et il s’en sortait vraiment bien !

- Mais je te dis, c’est toi qui a la plus jolie ! Y’a une meuf qui a un truc qui ressemble à un sac poubelle auquel elle a rajouté une ceinture à la taille pour que ça ait l’air moins informe j’imagine. Mais c’est encore plus moche en fait !

J’éclatais de nouveau de rire en imaginant la chose selon la description de Garrett. Mais aussi, je me sentis rougir de plaisir à son compliment, parce que je n’étais pas trop habituée. Certes, je ne visualisais pas totalement ce que je portais, mais j’avais réfléchi avant de choisir, et je faisais confiance du reste à Casey. La preuve, ça plaisait au Gryffondor !

- Merci… Murmurai-je, plus gênée que je ne l’aurais voulu. Je suis contente de ne pas voir cette horreur alors ! Plaisantai-je, parce que soudain, je commençais à prendre goût à ce jeu qui semblait s’installer entre lui et moi.

Et puis, il était bavard, et ça me plaisait de pouvoir poser autant de questions que je le voulais, parce qu’il y avait tant de choses que je ne pouvais pas savoir parce que… C’était le noir.

- Ça dépend des gens, et ça dépend des masques aussi, parce que y’en a qui cache rien du tout, alors c’est pas très compliqué ! Et puis même, y’a pas beaucoup de mystère de toute façon puisque presque tout le monde s’est pointé avec son cavalier ou avec sa cavalière, donc déjà, ceux-là danseront pas avec des inconnus !

Ah, ça c’était sûr que reconnaître des couples devait être facile. Il faut dire que depuis plusieurs mois déjà, c’était la question de tout le monde, et qui va avec qui, et est-ce qu’il va m’inviter, et gnagnagna. Qu’est-ce que ça m’avait énervé d’ailleurs, ou plutôt, qu’est-ce que je les avais jalousés…

- Et donc toi… Tu as abandonné ta cavalière… Tu es vraiment un héros ! Riais-je à nouveau, « héros » étant officiellement devenu son nouveau surnom.

La musique changeait au fil des morceaux, et celle qui commença fût légèrement plus douce, et je sentis la main de Garrett qui accrocha un peu plus mon dos. Honnêtement, je préférais un peu quand j’étais contre lui, parce qu’il dirigeait plus facilement et que je me sentais plus en sécurité –même si ça me gênait un peu…

- Et c’est quoi ton excuse pour t’être pointée sans copain ? Parce que tu peux pas voir sa gueule ne compte pas comme explications !

La gêne que j’éprouvais à être contre lui s’était envolée au même moment que mon rire s’était échappé de ma gorge aussi. C’est vrai qu’il y avait bien un mec qui m’avait demandé, sauf que visiblement, c’était pour un pari avec ses amis, alors merci bien, mais je n’étais pas une bête de foire. Du reste, personne n’avait vraiment osé, sauf quand j’étais sous mon masque et qu’on ignorait mon handicap.

- Parce que j’attendais que tu le fasses ! Répliquai-je, le cherchant un peu. Non, parce que… On m’a pas demandé, sauf ce mec-là, mais c’était un pari je crois.

J’essayais de ne pas paraître trop fâchée, parce qu’avec Garrett je m’amusais plus quand je me laissais aller. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me paraissait facile avec lui.

- Surtout qu’on s’amuse bien là, donc ça prouve que dans tous les cas, tu as eu tort !

Je voulus répondre, mais soudain la musique se coupa et la salle s’emplie d’une clameur qui me fit sursauter entre les bras de Garrett car j’avais totalement perdu la notion du temps, vu que je ne pouvais jamais vraiment l’avoir. Tout le monde se mit à hurler, et je me laissai emporter par les cris, ma main toujours dans celle du Gryffondor. Minuit explosa finalement, et j’enlevai mon masque, comme tout le monde autour d’après les bruits.

- Dis… Commençai-je, un peu hésitante. Je peux pas voir ton visage sans le masque alors, je peux le toucher ? J’avais plus soufflé que parlé, parce que je savais que c’était toujours un peu étrange de poser cette question. J’avais déjà touché son visage mais, je ne sais pas trop pourquoi, ce soir c’était différent, j’avais vraiment envie de voir… Enfin, de le sentir sous mes doigts.
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Âme soeur: Les Patacitrouilles !

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MessageSujet: Re: Anyway, it's about attitude [PV]   Anyway, it's about attitude [PV] Icon_minitimeMar 29 Jan - 20:10

Si parfois lorsqu’elle dansait je la sentais encore un peu réticence, quand ses membres se contractaient, à cause de ce que lui commandait son cerveau, je voyais malgré tout – parce qu’il fallait bien que l’un de nous deux le fasse ! Et comme elle ne le pouvait pas… - que lorsqu’elle commençait à me laisser faire nos attitudes étaient plus élégantes, surtout que mener ne me dérangeait absolument pas, c’était même ce qu’un garçon devait faire ; pourquoi est-ce qu’on disait de la danse que c’était pour les filles alors qu’il était tout aussi important que le cavalier soit remarqué par sa prestance ? La belle robe pouvait être prise en compte, elle devait l’être c’était bien pour ça que j’avais faussé compagnie à ma première partenaire, mais en attendant, il n’y avait pas de couple sans le garçon donc il était temps que justice soit rendue enfin un peu ! J’avais remarqué que même si c’était discret elle ne me laissait jamais faire bien longtemps et si elle acceptait de céder pour quelques pas, elle n’avait aucune confiance et se crispait une fois de plus.

Elle ne me faisait pas confiance ! Non mais vraiment ! Qui ne me faisait pas confiance ?? Etre aveugle ou pas, qu’est-ce que ça changeait ? Faites les choses compliquées quand elles peuvent être simples, quel beau crédo !


- Je pourrais te marcher sur les pieds, méfie-toi… Ce n’est pas parce que je ne les vois pas que je les sens pas !

J’eus exprès un mouvement plus vif pour la forcer cette fois ci à me suivre ; mais en faisant quand même gaffe à ce qu’elle ne se torde pas le pied, puisque j’avais dit que je faisais attention !!! De toute façon avant la fin du bal, j’allais le lui faire avouer, qu’elle avait passé une bonne soirée et elle ne pouvait avoir passé qu’une bonne soirée de toute façon puisqu’elle l’avait passé avec moi !

- T’en fais pas pour ça, je supporterai la douleur
, continuai-je de la même façon que précédemment, avant de rajouter, mais quand même si tu pouvais éviter, mes chaussures son neuves !

C’était dit sur le ton de la plaisanterie… mais je n’en pensais pas moins ; ben quoi j’allais pas faire genre que non alors que je voulais pas qu’elles soient cabossés par un coup qu’elle pourrait potentiellement donner du talon !


- Devenir un héros ? Donc… Il te faudra des méchants à combattre. Woodley est une de tes cibles ? Je veux bien t’aider !

Face de cactus là ?? Oui parce que j’avais décidé que c’était un cactus, même si en vrai elle ne ressemblait pas à un cactus mais pour une cause très simple : tout le monde situe à quoi ressemble un cactus ? Oui, non peut être, c’est bon ? Ben un cactus même si ça a des piquants tout bien piquants parce que ce sont des piquants et qu’il ne faut surtouuuuut pas les toucher parce que sinon après on va se piquer d’où l’idée du piquant, il y a ce sentiment mais alors super con qui nous puisse à vérifier si oui ou non on va s’écorcher quand même – en plus d’être un sentiment super con, c’est aussi le genre à s’accroître encore plus quand on ne recommande de surtout pas le faire – on veut se croire plus fort que le cactus et lui faire un câlin… sauf qu’on a déjà vu une photo prouvant qu’un être humain et un cactus puissent se faire un câlin ? Oui. Même dans le monde de la magie on pouvait être soumis aux lois de la réalité.

Et maintenant, ma question était toute simple : Est-ce qu’on avait déjà vu, partant du même principe de cause à effet, un être humain faire un câlin à Woodley ?

……….C’est bien ce que je disais.

- Woodley et sa secte ? Un jeu d’enfant ! Je claquai des doigts pour ponctuer ce que je venais de dire. Tout méchant à un point faible sinon c’est pas du jeu ! Mais c’est vrai aussi ce que tu viens de souligner, parce que tout héros a besoin d’une assistante, et puisque tu sembles bien vouloir répondre au profil…

Le fil de la discussion se poursuivit sur le thème et pas une seule fois elle ne réussit à m’avoir et me couper le sifflet, parce qu’avoir de la répartie faisait partie de l’une de mes sis nombreuses qualités qui faisait de moi ce que j’étais, et quelques fois et alors ça n’arrivait vraiment pas souvent parce que c’était purement de l’ordre du fictionnel, je me demandais ce que ça aurait pu être d’être dans la peau de quelqu’un d’autre, quelqu’un de fade et de sans importance que personne ne remarquerait jamais parce qu’il restait dans son coin un peu comme l’avait fait Sasha en fait avant que je vienne la chercher. Mais quelle horreur, heureusement que je n’avais pas eu cette vie-là ! Mais en même temps, je me disais juste ensuite que même en partant de ce principe hypothétique, c’était pas possible parce que j’aurais tout fait pour que cela change pour devenir celui que j’étais déjà. Je la rassurai une fois de plus entre temps, parce qu’on aurait dit que c’était plus fort qu’elle et qu’elle avait l’impression d’être un poids, mais que c’était sûr que si elle le pensait, elle allait forcément l’être à un moment ou à un autre ! Bon d’un côté, elle n’avait pas tort parce que dès qu’on la tenait dans ses bras, donc les miens, il fallait un minimum s’occuper un peu d’elle, mais pour le temps d’un bal, ce n’était pas ça qui allait me déranger !


- Parce que j’attendais que tu le fasses ! S’exclama-t-elle après que justement je l’ai interrogé sur la solitude dans laquelle elle s’enfermait ; même si je persistais à dire que c’était rien qu’un prétexte. Non, parce que… On m’a pas demandé, sauf ce mec-là, mais c’était un pari je crois.

Même si c’était moi qui avait posé la question, je préférais ne pas trop m’étendre sur le sujet ; parce que me retrouver un peu seul pour le bal, même si pour les mecs et les filles c’était pas pareil, ça m’aurait quand même un peu soulé. Bah justement ! C’était pas pire pour elle ? Moi je savais que jamais un truc dans ce genre ne serait arrivé, parce que voyons, comme ça aurait pu être possible, mais il y en avait comme Sasha qui était pas tellement bien dans leur peau et ce n’était pas en leur disant qu’elles étaient aussi mignonnes que des patacitrouilles (bien sûr que oui c’est un compliment !) que ça allait changer quoi que ce soit et puis… je voulais bien la couvrir de compliments et tout ça, mais c’était aussi à ses amis de le faire, la fille de Poufsouffle avec qui elle passait sa vie, elle ne pouvait pas faire un peu son job un peu ??

J’avais à peine eu le temps de rebondir, comme d’habitude que le silence se fit brutalement dans la Grande Salle comme si tout le monde avait été traversé de la même pensée que c’était bientôt minuit, on faisait déjà le décompte… Il y eut une grande clameur à laquelle je participais et comme j’avais toujours mon bras autour de la taille de Sasha, j’en profitais pour la soulever elle aussi, en même temps que de mon autre main enlevai mon masque.

Lorsque je la reposai toujours en veillant qu’elle soit bien stable sur ses pieds, elle aussi avait enlevé son masque ; hormis ses yeux qui par instants s’affolaient de ne pas trop savoir dans quelle direction regarder elle avait l’air d’une fille tout à fait normal. Ben oui ! Elle n’était pas normale puisqu’elle n’était pas comme les autres, pas la peine d’en faire tout un crottin d’Hippogriffe !!! Afin de diriger son regard, je lui pris le bout du menton pour relever un petit peu sa tête vers la mienne. J’étais un peu plus grand, peut-être pas de beaucoup, mais ça jouait quand même.


- Dis… Je peux pas voir ton visage sans le masque alors, je peux le toucher ?

Je haussai les sourcils avec perplexité, ce qu’elle ne put voir, sans être déstabilisé pour autant, parce que si ce n’était pas habituellement ce qu’on me demandait, je trouvais que c’était une excellente idée ! Parce que ça en revenait à être le sujet principal et j’adorais ça.

- Mais oui ! Par contre, je dois te prévenir qu’après avoir fait ça… Tu ne pourras plus jamais l’oublier ! Ce n’était pas comme si j’étais facilement oubliable, mais…

J’attrapai ensuite ses deux mains pour les poser automatiquement sur mes joues et la laisser faire le temps que ça prendrait. Avant ça, je nous avais quand même un peu décalés encore plus de la piste parce que maintenant les élèves dansaient un peu n’importe comment et que mon rôle n’était pas encore terminé. Presque. Mais la peau de ses doigts était douce et malgré la chaleur qu’il régnait dans la salle ses mains restaient fraîche et je me rendis compte que moi aussi j’avais chaud d’avoir dansé pendant tout ce temps.

Lorsqu’elle passa sa paume sur ma bouche, j’en profitais pour l’embrasser, et lorsqu’elle eut terminé sa petite exploration de mon visage (à un moment je riais parce que ça chatouillait !!!) je nous ramenai près des tables et des chaises pour qu’on puisse se reposer un peu et j’en profitais pour boire un grand verre de jus de citrouille, parce que j’avais une de ces soifs !

Sinon, ce n’était pas que mais… Elle ne pouvait pas l’avoir vu ça non plus, mais il y avait des copains à moi qui m’interpellaient plus loin en faisant de grands signes parce qu’apparemment ils remontaient dans la salle commune, certains avec leur cavalière parce qu’elles étaient à Gryffondor aussi, ou alors seul. J’observais Sasha de côté un instant, avant de faire un mouvement de nouveau vers mes potes pour leur signaler que j’arrivais. J’avais trop envie de les rejoindre, j’avais entendu des élèves plus âgés dire qu’il y aurait aussi la fête en rentrant et je voulais y participer, mais laisser Sasha dans la salle c’était comme d’abandonner un bébé dans une poussette sur un parking, donc il fallait…

La solution m’apparut sous le nez parce qu’une fille de Poufsouffle justement passa juste devant nous ; elle devait être plus âgé parce que je ne me rappelais pas l’avoir déjà vu en classe, mais elle salua Sasha, donc j’en conclus qu’elle devait se connaître. Je l’arrêtai du poignet.

- Tu t’en vas ? Maintenant oui en tout cas. Rentre avec Sasha alors. T’as pas le choix, appuyai-je en la regardant bien droit dans les yeux, mais avec un sourire pour me montrer persuasif surtout que j’étais sûr qu’elle n’allait pas oser dire non devant son amie pour ne pas créer de malaise. Je ne lui laissai pas l’opportunité de répondre pour m’adresser vite à ma cavalière en me levant, comme je sais pas où est ta salle commune on risque de passer la nuit à tourner dans les cachots, et je voudrais pas que tu prennes froid par ma faute !

Je lui ébouriffai le haut du crâne avec la main, et lançai encore une fois, parlant fort pour couvrir le bruit pendant que je m’éloignai :

- Et attention, tu t’occupes bien d’elle parce que je viendrai lui demander à la rentrée !


Puis je me retournais pour de bon et empruntait un ou deux passages secrets de ma connaissance pour rejoindre la salle commune le plus vite possible pour pouvoir en profiter le plus avant d’être vraiment obligé d’aller dormir, pas gêné du tout d’avoir laissé Sasha en bas, surtout que j’avais fait en sorte qu’elle ne soit pas seule ! J’étais parti un peu vite peut être… Mais c’était parce que j’étais pressé, j’avais autre chose de prévu, c’était pas contre elle ! Mais ce bal avait pris des allures bien sympas en plus d’avoir le sentiment du devoir accompli, et lorsque je passai le tableau de la Grosse Dame, je cherchais déjà une nouvelle façon de me faire remarquer.
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Sasha Greenhorn


Sasha Greenhorn
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MessageSujet: Re: Anyway, it's about attitude [PV]   Anyway, it's about attitude [PV] Icon_minitimeDim 3 Fév - 21:45


- T’en fais pas pour ça, je supporterai la douleur, mais quand même si tu pouvais éviter, mes chaussures son neuves !

J’éclatais de rire pour toute réponse. Bien que je ne puisse pas le constater par moi-même, j’avais fini par comprendre que Garrett était plutôt du genre soigneux sur son apparence. Il semblait en faire une fierté d’ailleurs, il n’hésitait pas une seule seconde avant de s’envoyer des roses et personnellement, ça me faisait plus rire qu’autre chose. Pourtant, je n’aimais pas d’habitude ces gens qui se croyaient supérieur à tout et en tout, mais j’avais l’impression que chez le Gryffondor c’était différent. Je ne le connaissais pas assez pour le juger égoïste, mais avec moi il me montrait une attitude justement différente. J’aurais pu croire que c’était par pitié justement, mais j’avais au contraire l’impression que c’était l’inverse, qu’il cherchait vraiment à être mon ami. Comme si ça ne le dérangeait pas d’avoir ce genre de responsabilités, car soyons honnêtes, j’étais un poids pour quiconque me fréquentait. Et c’était fatiguant de se sentir ainsi, comme une gêne, mais je devais rester lucide : je n’étais pas une fréquentation facile. A nos âges, tout n’était qu’une question de simplicité, les amitiés se faisaient et se défaisaient tandis qu’avec moi, il y avait toujours un poids des responsabilités quand il s’agissait de m’avoir pour amie. Parce qu’on avait pitié de moi, alors il ne fallait surtout pas me faire du mal, être désagréable, il fallait toujours m’aider aussi, et ne pas trop confier ses soucis car j’avais mille fois pires que tout le monde. Etc. Etc. Voilà à quoi se résumait la vision que les gens avaient d’une amitié avec moi.

Je n’avais dépassé ce stade de la gêne et de la pitié qu’avec très peu de personne à Poudlard. La première était Casey, première dans tous les sens du terme d’ailleurs. Parfois je me sentais un peu mal en pensant à Yuria qui était l’amie la plus proche que j’avais au Japon. J’avais passé des moments géniaux avec elle, elle me manquait beaucoup, et on s’écrivait toujours –elle avait appris le braille pour moi. Mais elle était plus âgée, de trois ans certes, mais elle avait sa vie à Tokyo et j’avais la mienne ici. Ce n’était pas une meilleure amie, je l’avais finalement réalisé, mais une véritable grande sœur. Et les relations familiales n’ont rien à voir avec les amitiés. Casey était mon égale, on avait des problèmes différents mais parfois semblables dus à nos âges communs. On passait la plupart de nos journées ensemble, nous étions dans le même dortoir et même si parfois nous étions dans un groupe de personnes ce qui nous évitait d’être collées 24/24h, je n’étais vraiment bien qu’avec elle. On évoluait ensemble et ce n’était pas quelque chose que je pouvais partager avec Yuria. Mais outre Casey, j’avais aussi Nathanaël avec qui je m’entendais bien, même s’il était un peu plus âgé et donc mature que moi. Et puis, oh je ne pouvais pas l’oublier, il y avait Wayne ! Lui aussi était plus âgé mais c’était là peut-être le charme de notre amitié. J’avais l’impression d’avoir le grand frère dont j’avais toujours rêvé. Nos années d’écarts, et donc nos amis différents, faisaient que nous nous voyions pas aussi souvent que je l’aurais voulu, mais chaque instant passé avec lui était à chaque fois mieux que le précédent et j’étais heureuse de pouvoir le compter comme un véritable ami alors que rien n’aurait dû nous rapprocher.

- Woodley et sa secte ? Un jeu d’enfant ! Tout méchant à un point faible sinon c’est pas du jeu ! Mais c’est vrai aussi ce que tu viens de souligner, parce que tout héros a besoin d’une assistante, et puisque tu sembles bien vouloir répondre au profil…

Encore une fois, je rougis de plaisir. Je ne savais pas si mes joues se teintaient vraiment, j’avais certes un peu chaud mais personne ne m’avait jamais fait remarqué que je rougissais quand on me disait des choses gentilles. Sûrement aurait-on trouvé cela déplacé de me faire remarquer quelque chose que je ne pouvais pas voir, encore une fois tout le monde était trop poli pour ça. Je me fis la réflexion qu’il fallait que je demande à Casey, parce qu’elle me disait qu’elle elle rougissait en permanence et ça me faisait rire de l’imaginer. Si j’avais pu choisir de voir une seule chose, une seule seconde, j’aurais choisi sans hésiter le visage de ma meilleure amie. Je ne savais pas pourquoi, mais j’étais persuadée qu’elle était simplement aussi adorable que l’était son âme. On parlait souvent de beauté intérieure, et elle avait vraiment une, et j’étais persuadée que ça se voyait aussi sur son visage. Je l’avais quelque fois parcouru du bout des doigts, et je lui demandais souvent de me le décrire. J’avais donc une vague idée, une représentation mentale construite avec des détails d’autres visages que j’avais vus du temps où je le pouvais encore. Mais ça ne valait pas un vrai visage…

- Chouette, on se fera des costumes de super héros alors ! On devrait les prendre dans les bleus, comme nos yeux ! Répliquai-je joyeusement parce qu’il m’avait dit qu’on avait tous les deux des yeux bleus –et j’aurais tellement voulu voir les siens aussi…

Puis minuit arriva. La clameur qui prit la foule me fit légèrement peur, car il me semblait qu’il y avait des mouvements, des bruits de partout, je ne savais plus distinguer où se trouvait Garrett dans le tas et je sentais que mes yeux s’agitaient à la recherche d’un point fixe. Puis je sentis soudain, après avoir enlevé mon masque, quelque chose qui me prit le menton et me le releva, le dirigeant presque. Je compris alors que ce n’était autre que le Gryffondor qui m’orientait jusqu’à son visage, pour que je me fixe sur quelque chose et ça me rassura un peu. Je me sentis sourire et me calmer un peu malgré les gens qui m’oppressaient un peu, nous poussant un peu dans tous les sens parce qu’on venait de compter jusqu’à minuit et maintenant tout le monde enlevait les masques, retrouvait ses amis, reprenait du champagne… Et j’étais comme paralysée au milieu de cette agitation. Honnêtement, ça m’embêtait un peu parce que j’avais été tranquille avec Garrett, un peu coupée du temps et j’avais envie de retrouver cette proximité apaisante.

- Mais oui ! Par contre, je dois te prévenir qu’après avoir fait ça… Tu ne pourras plus jamais l’oublier !

J’eus un petit rire, mais il s’évanouit bien vite lorsque je pus poser mes mains sur ses joues –il les avait guidé jusque-là. Je crois qu’il nous avait écartés de la foule en folie, et dans un petit coin plus tranquille je me lançais dans l’exploration de ses traits qui se dessinaient sous mes doigts. Une mâchoire anguleuse, des pommettes marquées, un grand front tout lisse, des sourcils arqués, un nez droit, et ses lèvres… Oh ! J’eus un sursaut parce qu’il venait d’embrasser ma paume tandis que je passais mon index sur l’arrête de son nez, et je sentis une douce chaleur s’amplifier dans mon cœur. J’avais envie d’explorer plus longtemps, plus en détails, parce qu’il y avait aussi ses cheveux tout doux, et ses tempes… Mais je ne le pouvais, j’allais passer pour quelqu’un de bizarre à m’attarder alors finalement, je retirais à contre cœur mes mains de son visage qui me paraissait si incroyable.

- Merci. Soufflai-je, gênée mais heureuse.

Il nous amena ensuite jusqu’au buffet et je lui demandais un verre de jus de citrouilles, tandis que je souriais en repensant à la soirée qui venait de se dérouler. J’aurais voulu qu’elle dure plus longtemps, mais j’étais nourrie par l’espoir que peut-être elle n’était pas encore finie. J’entendis Brittany, une fille de mon dortoir de mon dortoir qui trouvait Garrett trop beau m’adresser quelques mots –en louchant probablement sur mon cavalier, enfin si je pouvais l’appeler ainsi… N’est-ce pas ?

- Tu t’en vas ? Maintenant oui en tout cas. Rentre avec Sasha alors. T’as pas le choix comme je sais pas où est ta salle commune on risque de passer la nuit à tourner dans les cachots, et je voudrais pas que tu prennes froid par ma faute !

Je sentis un poids s’enfoncer dans ma poitrine. Je me doutais que le Gryffondor avait d’autre choses à faire, c’était fini, ça allait faire comme notre première rencontre… Quelques heures et je n’en passerais pas d’autres avec lui, sauf si nous en avions l’occasion mais le voulait-il vraiment ? Je sentis mon sourire se faner tandis que Brittany prenait ma main en approuvant. Je sentis une main m’ébouriffer les cheveux et j’eus un petit rire triste parce que j’avais reconnu ce geste comme appartenant à Garrett qui s’apprêtait à disparaitre…

- Et attention, tu t’occupes bien d’elle parce que je viendrai lui demander à la rentrée !

Oh !
Mon sourire retourna se figer sur mes lèvres dans l’instant, et je me laissais alors traîner hors de la salle par ma camarade, en me repassant en boucle ce que venait de dire le Gryffondor. La rentrée… Il allait vraiment me demander ?!

- Alors, tu as vraiment passé la soirée avec Garrett ? Sérieux ?! Me pressa Brittany, qui pourtant ne me parlait pas trop d’habitude. Tout à coup, je devenais intéressante hein… !

Mais je ne lui répondis pas. J’avais le cerveau ailleurs, dans les souvenirs de ce bal que je venais de passer, et enivrée par l’idée de retrouver Garrett à la rentrée…

Parce que j’en avais vraiment envie.

(Terminé)

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