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De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini

 
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 De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini

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Daphne Kasperek


Daphne Kasperek
Assistante à l'infirmerie
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MessageSujet: De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini   De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini Icon_minitimeSam 15 Déc - 19:57

Spoiler:



Play - Alanis Morisette / Everything





You see everything, you see every part
You see all my light and you love my dark
You dig everything of which I'm ashamed
There's not anything to which you can't relate
And you're still here

Plus que quelques heures et j’étais libre. C’était la première raison pour laquelle j’attendais cette soirée avec autant d’impatience, depuis ce fameux jour où Hansen avait proféré ses terribles menaces : celle de me mettre à la risée de toute l’école en me faisant passer pour une gentille, alors que j’étais une méchante, en disant que j’avais fait ami-ami avec lui dans une salle abandonnée. Mais pas du tout ! Qu’il allait dire à tout le monde que je n’étais pas une vraie Serpentard, ces choses-là, tout ce qui faisait que ma réputation allait en pâtir, mais c’était parce que j’avais un peu peur surtout des représailles qu’il pourrait y avoir avec le reste de mon groupe, donc je m’étais sentie obligée d’accepter de venir au bal avec lui, la mort dans l’âme. C’était ça la condition. Il ne l’avait pas dit avec ces mots-là, il savait manier la langue de Shakespeare avec beaucoup plus de justesse que la mienne, mais c’était le contrat, et j’éprouvais encore bien trop de méfiance à son égard pour ne pas prendre ça très au sérieux. Forcée de me tenir à son bras, de danser avec lui. Parce que je craignais de ce qu’on allait penser si je me tenais à son bras, et dansait avec lui. Une lâcheuse. Mais toujours moins pire que la première trahison dont j’avais été l’auteur, donc c’était un mal pour un moins mal et comme l’avait dit lui-même Hansen, c’était un bal masqué – il y avait plus de chances pour qu’on ne me remarque pas.

Ce premier problème en avait provoqué un autre : c’était l’effet domino. Un bal exigeait une tenue de soirée pour y participer, mais je n’avais même pas une pauvre robe de cotillon parce que les fêtes n’avaient jamais été très joyeuses chez nous et on en profitait pas vraiment, on ne faisait que Noël véritablement depuis deux ans, un peu tant bien que mal mais ça me suffisait, je ne demandais même pas de cadeaux à mon père même s’il insistait pour nous en faire quand même ; on avait juste un sapin à peine décoré et on mangeait mieux que les autres jours mais j’insistais quand même pour qu’on fasse attention, d’économiser pour un jour faire un Noël digne de ce nom et qu’en attendant on devait se restreindre. J’avais écrit une lettre à Delilah parce que je ne savais pas à qui exposer mes malheurs et qu’elle avait toujours été celle la plus à l’écoute, la seule à qui je ne confiais vraiment, en lui expliquant qu’il me fallait une robe que je ne pourrais jamais avoir et si elle n’avait pas une idée pour que je n’aille pas au bal, tout en gardant la bouche close à Hansen, et à la place… j’avais reçu une robe. Et voilà qu’elle avait encore mouchardé, je détestais quand elle faisait ça, en plus elle n’avait rien à voir avec celles aux couleurs fluos qu’on trouvait dans la friperie en bas de la rue à Londres, que papa avait dû dépenser tout son argent, que c’était inconscient de sa part parce que je n’allais quand même pas porter un vêtement qu’on pouvait manger vingt fois dans notre assiette vu le prix qu’elle avait dû lui couter ! Je me sentais toujours un peu gênée lorsqu’il faisait ça, parce que c’était sa façon à lui de se racheter de toutes ces années de souffrance, mais on était tous les trois ensemble, j’avais beau répéter que c’était le plus important il voulait toujours nous faire plaisir en nous achetant plein de choses même celles qui étaient inutiles et ça partait d’une bonne intention et je regrettais toujours de le réprimander un peu quand il faisait ça. J’avais hésité à la renvoyer en les disputant tous les deux dans ma lettre en leur ordonnant de la revendre à un meilleur prix et de garder l’argent récolté de côté. Mais je n’étais pas insensible aux belles choses puisque je n’y avais que très peu souvent eu droit et pour une fois m’étais laissée convaincre ; c’était comme de poser la main sur un nuage lorsque j’effleurais l’étole verte, aux couleurs ma maison du bout de mes doigts…

Ce n’était l’affaire que d’une soirée, j’allais tenir mon engagement en faisant attention de ne pas la froisser en dansant, et on pourrait toujours la rendre en boutique ensuite en faisant croire que je ne l’avais jamais porté pour récupérer la somme dépensée, ce que jugeait toujours comme une action irresponsable. Je me glissai toutefois dans l’écrin non sans une certaine fébrilité parce que c’était la toute première fois que j’allais porter une robe de ce genre et pendant qu’une autre fille était en train de m’aider en laçant les cordages dans mon dos, je me sentie importante, pourtant tout le monde commençait à s’habiller, mais je brillais, avec les diamants argentés qui composaient l’avant de la robe partant du haut dans un mouvement fluide avant de s’arrêter en bas de la taille. Mais cela ne me fit que plus me rendre compte de sa valeur, que je ne portais pas n’importe quoi et que ma façon de me tenir et de me comporter en devenait de fait, également différente, parce que si je bougeai trop, il y avait un risque pour que je m’accroche et la déchire, quelqu’un d’autre de peu attentif pouvait aussi être la cause de sa détérioration… Je chassais ma camarade ; je ne lui faisais pas confiance ! Les cadeaux étaient pour moi quelque chose de précieux peu importe sa valeur de départ et je prenais toujours quand soin de mes affaires même si très souvent elles étaient de seconde main.

Je sortie dans les cachots pour rejoindre la salle de bal seule. Je m’étais un peu éloignée de certains Serpentard avec qui je traînais le plus souvent en leur faisant comprendre que j’étais trop bien pour eux, alors qu’en réalité, c’était parce qu’ils m’effrayaient et qu’il en allait de ma sécurité de ne plus trop les fréquenter. En tout cas, j’avais déjà mis mon masque, élément le plus important de la soirée pour que personne ne sache qui se trouvait derrière mon identité, et je frissonnais avec la brise qui frappait mes épaules nues parce que j’avais fait un chignon avec mes cheveux où en sortait quelques mèches de ci de là, qu’importait la coiffure puisque j’avais ma si jolie robe. Dans le hall, je me frayais un passage parmi les autres élèves pour gagner la salle qui elle aussi était bien remplie déjà. Je devais retrouver Sebastian ici, enfin vers l’entrée, il m’avait donné un signe distinctif pour que je ne puisse pas le confondre avec quelqu’un d’autre, précision inutile puisque c’était le plus gauche des Gryffondor, mais j’étais plus aimable ces derniers temps ; il m’avait fait chanter, qui sait de quoi il était capable !!! Au bout de plusieurs minutes à scruter les alentours, je le trouvais dans la foule et allai le rejoindre près des tables.

Cela allait sans dire que j’étais ravie de pouvoir montrer ma parure aux yeux de toute l’école tant j’en étais fière et Hansen faisait évidemment parti du lot. Je me postais devant lui en le saluant d’abord d’un grand sourire, parce qu’il allait être drôlement surpris de voir ma robe alors que je lui avais dit que je n’en avais pas ! Et que c’était de sa faute si maintenant je l’avais.

…… Mais il se retourna comme si de rien était, en tournant la tête lentement de gauche à droite avec l’air de rechercher quelqu’un… sa cavalière qu’il avait forcé à venir par exemple ?

Vexée, je lui donne une tape dans l’avant-bras, déçue de ne pas avoir produit l’effet escompté ; il avait encore trouvé le moyen de gâcher mon entrée, ce bougre.

- Ho, Hansen ! L’apostrophai-je d’humeur moins joyeuse, offusquée qu’il ne m’ait pas reconnu. En tout cas, pour moi ça n’avait pas été difficile. Le-plus-gauche-des-Gryffondor. Si t’es aveugle, je danse avec quelqu’un d’autre, je veux pas que tu me marches sur les pieds.

Je retrouvais mon sourire précédent, surtout pour faire bonne mesure ; à part les danses campagnardes qui consistaient à faire des mouvements vagues pour être considérées comme telles, je n’avais jamais foulé de piste de ma vie.
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Sebastian Hansen


Sebastian Hansen
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Particularités: I'm a dinosaur, Rawwwr. *tente d'avoir l'air effrayant*
Ami(e)s: Plutôt des filles. Bien que je ne sois pas encore sûr que Tess puisse techniquement être considérée comme une, vu qu'elle a probablement plus de co... Enfin, bon.
Âme soeur: Désolé Etienne, les lèvres de Casey sont quand même plus douces.

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MessageSujet: Re: De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini   De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini Icon_minitimeDim 16 Déc - 13:03


Spoiler:




"While the seasons will undo your soul
Time forgives us and it takes control
But separate our things to put us back together

We're light as a feather
Heavy as the weather,
If it was raining stones

Put our hands together to applaud or pray
It's like a show was over but we're too scared to walk away
All for the better, worse for the way."





En rentrant de la salle sur demande, j’avais cherché Etienne pour lui raconter ce qui venait de se passer et surtout, ma technique pour inviter Daphne. Sur le coup, il m’avait fixé avec de grands yeux avant de murmurer que moi, Sebastian Hansen le mec le plus gentil de la terre, venait de faire du chantage à quelqu’un. Il n’avait pas tort, techniquement. Je n’y avais pas pensé directement ainsi, mais c’était ça en effet. Je l’avais forcé à venir en retournant contre elle le sauvetage qu’elle avait fait. Ça devait lui donner envie de me sauver plus souvent tiens ! Pendant quelques jours, j’avais culpabilisé je l’avoue. J’avais même pensé à annuler la demande et à expliquer à Daphne que de toute manière, je n’étais pas capable de faire chanter quoi que ce soit et que jamais je n’allais parler aux autres Serpentards. Et puis, je m’étais dit qu’au final ce qui comptait c’était que je ne dise rien, et je savais pertinemment que je ne le ferai pas… Tandis que la Serpentarde elle, n’en savait visiblement rien. Elle me croyait capable d’une telle chose et que ça la faisait venir au bal avec moi, c’était parfait, non ? Etienne avait abondé dans mon sens et d’ailleurs ce fût le seul à qui je parlais de ma petite machination. Par respect pour elle peut-être, je n’avais pas envie que Tess la trouve faible, qu’Aria me reproche de faire du chantage. Ce qui c’était passé dans cette salle ne regardait que moi et elle et d’ailleurs, je n’avais pas vraiment détaillé à Etienne. Pas la partie où elle pleurait dans mes bras et où je la serrai contre moi. Ce moment-là n’était qu’à moi et j’avais peur qu’en le diffusant, il s’amenuise. Je préférais le garder au chaud, dans un coin de mon cerveau, pour y repenser le soir sous ma couette –avec un sourire immense et un drôle de pincement au cœur.

J’avais donc passé les dernières semaines qui me séparaient du bal à attendre ce moment avec beaucoup trop de pensées confuses. Je sentais que Daphne m’en voulait mais je me doutais qu’au fond, lui avoir forcé la main lui donnait une bonne excuse pour faire quelque chose dont elle avait envie, mais non le courage. C’était masqué, personne ne nous reconnaîtrait, on s’en fichait. Je ne voulais pas qu’elle vienne avec moi pour montrer à tout le monde que j’étais son cavalier non, j’avais simplement envie qu’elle soit avec moi pour une soirée –rien que moi. J’étais persuadé que nous allions bien nous amuser en plus, il fallait simplement qu’elle se détende un peu ! Et j’allais l’y encourager. J’avoue que je n’étais pas le mec le plus à l’aise dans un bal mais au pire, nous pourrions toujours nous asseoir dans un coin avec la bonne nourriture des buffets, ou dans le parc pour faire une cabane sous la neige qui tombait en gros flocon depuis le début de décembre marquant clairement l’hiver. Le château aussi, avait eu son lot de décorations hivernal : sapin, boules de Noël, plafond enchanté de flocons, des bougies et ce genre de choses festives qui mettaient le sourire à tout le monde. C’était bientôt Noël, les cadeaux tout ça, le Nouvel An, les festivités. Cette période de l’année mettait le sourire et du baume au cœur à tout le monde –j’avais même cru voir Nakamura sourire devant de la neige magique qui tombait dans un couloir !

Il y avait quand même quelque chose d’embêtant dans cette histoire de bal, c’était la tenue. J’avais dû envoyer une lettre à ma mère pour lui expliquer que mon smoking habituel commençait à devenir trop petit et au lieu de m’en renvoyer un, j’avais reçu une jolie somme d’argent. Débrouille-toi tout seul, en gros. Avant, j’aurais pu aller trouver de l’aide auprès d’Elisa mais elle n’était plus ici maintenant, elle travaillait tranquillement, elle faisait sa vie de rêve. Elle me laissait dans la merde avec ma tenue de bal. Su-per ! Heureusement j’avais quand même un allié, Etienne. Nous avions décidé d’aller ensemble à Pré-au-Lard pour obtenir un truc qui avait de la gueule comme il disait. Nous n’avions pas voulu y aller avec Luke et la bande, et finalement, c’était probablement mieux comme ça : les essayages furent sacrément ridicules. Nous n’arrêtions pas de nous observer dans le miroir en tentant de bomber le torse avant de pousser des soupirs car nous n’étions définitivement pas assez musclés. Etienne se plaignait de ses cheveux bruns et de la vendeuse qui nous appelait les « petits choux » ce qui n’était pas très « viril » selon mon camarade. Je vous passerai également le moment où Etienne dégotta un nœud papillon avec des moutons et qu’il partit dans des cris de joies étranges tandis que je venais de déchirer la chemise que je venais d’essayer que je reposais très innocemment sur le cintre –comme si de rien n’était. Après beaucoup de tenues et de petits « oh ! » de la vendeuse, nous trouvâmes finalement notre bonheur.

J’avais un pantalon bleu marine et une chemise en soie (je crois ?) d’un bleu plus clair, avec les boutons de la même couleur que mon fameux pantalon. C’était d’après la vendeuse, le détail qui tuait. Sans parler de mes « yeux qui épousent la couleur de la chemise divinement ». Bref. Ma veste de costard était grise et, faute de savoir correctement nouer une cravate, j’avais opté pour un nœud papillon d’un gris plus clair que la veste. Ma tenue m’avait couté une certaine somme, mais j’avais réussi à économiser un peu par rapport à ce que m’avait donné mes parents et j’avais donc pensé à acheter un cadeau de Noël à Daphne –pour une raison que je l’avoue, j’ignorais un peu. J’avais décidé de lui donner durant la soirée, peut-être pour me racheter de l’avoir un peu forcé à venir. Même si j’espérais que la soirée se déroule assez bien pour qu’elle ne regrette rien et qu’au contraire, elle me remercie de l’avoir forcer. Même si je savais très bien qu’elle ne l’avouerait jamais, j’espérais simplement le voir sur son visage dont je commençais doucement à connaître par cœur les expressions et leurs significations.

Je m’étais donc préparé rapidement, enfilant mon costume tout en prenant cependant le temps de me coiffer un peu mieux que la normale. Luke s’aspergeait à côté de moi d’eau de Cologne, et je m’écartais vivement car je détestais cette odeur. Il fallait le voir dans sa veste de costard brillante, en train de se pavaner et de se vanter de sa cavalière. La mienne ? J’avais dit ne pas en avoir. Ça m’était égal de mentir, j’avais tout de même un deal avec Daphne et je ne voulais pas lui attirer d’ennuis. Je descendis jusqu’à la grande salle, enfilant mon masque noir et doré : anonyme dans la foule, je l’observais avec curiosité. Beaucoup de filles s’étaient vraiment démené pour l’occasion, froufrou, dentelles, plumes, talons immenses… Elles étaient vraiment magnifiques dans leurs tenues et avec les masques, je n’en reconnus presque aucune et c’était encore plus incroyable, tout le monde pouvait être qui il désirait ce soir. Je me demandais bien ce que choisirait d’être Daphne ! Je ne m’attendais rien de grandiose, elle m’avait dit ne pas avoir les moyens et puis je crois qu’elle ne voulait pas trop faire d’effort et surtout pas pour moi. De toute manière ça m’était égal, je venais pour elle, pas pour sa robe. Me postant à côté d’une table, je trifouillais nerveusement dans ma poche le petit cadeau de la jeune fille, tout en la cherchant du regard. Une fille me fit un signe avec un grand sourire mais je n’arrivais pas à reconnaître qui s’était et je détournais le regard avec un bref sourire…


- Ho, Hansen ! La fille était revenue à la charge mais je connaissais à présent sa voix et clignant des yeux, je sentis ma bouche s’ouvrir tout seul en un « oh » silencieux. Non… Non… Sérieusement, elle ? Cette robe ? Elle ? Si t’es aveugle, je danse avec quelqu’un d’autre, je veux pas que tu me marches sur les pieds.

Et elle souriait, fière de sa petite blague. Ce sourire que je connaissais, celui qu’elle m’avait fait la première fois qu’elle m’avait parlé anglais. Timide, fier, tout doux. Elle portait une robe d’un vert brillant, longue, avec de petits diamants sur sa poitrine telle une trainée d’étoile. Ses cheveux étaient relevés en chignon désordonné dont quelques mèches s’échappaient, et son visage dégagé était éclairé par ses grands yeux pétillants. Je crois que ce fût son regard qui acheva d’allumer la mèche et je sentis quelque chose se répandre partout dans mon corps, comme une réalité brutale et délicieuse.

- Je…

Je t’aime.
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Daphne Kasperek


Daphne Kasperek
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MessageSujet: Re: De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini   De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini Icon_minitimeLun 17 Déc - 20:45

Hansen s’était figé comme une statue et pendant un instant. L’effet que j’avais souhaité avait raté en tout cas puisqu’il m’avait ignoré (et je le soupçonnais à présent de l’avoir fait délibérément, mais je n’en restais tout de même pas très sûre). Mais j’en concluais que cette réaction n’était pas mal à prendre, parce que je ne m’étais jamais sentie aussi lumineuse dans un vêtement : cela voulait dire que je l’éblouissais, aucun doute. Evidemment, porter ce genre de tenue n’était pas très agréable parce que j’avais l’habitude de courir dans les champs et non pas e regarder derrière moi toutes les trente secondes afin de vérifier que l’on n’était pas en train de marcher sur l’un des pans de ma robe. C’était comme de tenir le plus beaux des bijoux entre ses mains, si précieux et qu’il ne fallait surtout pas perdre : ici c’était plus facile puisque le bijou précieux c’était moi qui le portait et que je ne comptais pas l’enlever de sitôt ; pas avant la fin de cette soirée en tout cas.

Si j’étais ravie de mon petit effet (à retardement, mais finalement, j’étais quand même assez contente de moi) on venait à partir de………. Cette seconde, de dépasser le nombre maximum de secondes autorisé justement avant que cela n’apparaisse comme un peu long et sans l’avoir remarqué, je m’étais légèrement raidie de la même façon que lui. Nous nous tenions face à face, et comme j’attendais que ce soit lui qui dise quelque chose maintenant, qu’il répondre à ma plaisanterie par exemple, bien, très bien, il ne s’y était pas attendu, mais…. C’était bon, là, non ?

- Je…

Je poussai un soupir, un peu agacée pour la deuxième fois dans un laps de temps aussi court de cette réaction par son manque de perspicacité, et à la réflexion il n’y avait qu’avec Hansen ou je me retrouvais agacée plusieurs fois dans des laps de temps aussi court.

- C’était une blague, j’appuyai le dernier mot comme si ce simple fait allait enfin le faire réagir ; heureusement que mon vocabulaire s’était enrichi en quelques mois. Je danserai avec toi, puisque tu insistes.

En disant cela, je mettais en avant de chose : le drôle de marché sous lequel j’étais obligée, même si ça aucun de nous deux ne l’avait formulé clairement, en me pliant à ses désir en étant sa cavalière de bal d’un soir, mais à cela qu’il était toujours aussi crispé qu’un bloc de pierre à cause d’un simple regard, le mien, et d’après la mythologie, je n’avais pas le souvenir que Méduse soit des plus sympathique et attirante. Pour le côté sympathique, je pouvais comprendre, mais le reste ! Je ne me posais jamais cette question d’habitude parce que je n’avais jamais été mise en valeur par ma mère et à cause (ou grâce ?) à cela, j’étais toujours restée simple. Mais là, j’avais fait des efforts, pour la première je portais une robe que j’étais heureuse de mettre, alors il pouvait y mettre un peu de sien lui aussi !!! Ce qui était donc le deuxième point, cette léthargie si propre au Sebastian Hansen, mettant ainsi en évidence que non il n'insistait pas.

En partie pour cela, je me sentie obligée de me justifier à propos de ce que je lui avais dit la fois d’avant, la raison principale pour laquelle je n’avais pas prévue d’être ici ce soir.

- Et oui, je n’allais quand même pas venir toute nue ! Je haussai légèrement les épaules.

Je n’allais pas lui laisser me gâcher ma joie quand j’avais réalisé que j’allais enfin faire comme toutes les petites filles de mon âge : me permettre de rêver à ce genre d’événement et donc tous les accessoires qui allaient avec, ce que je ne m’étais jamais permise, parce que plus que tout, c’était des songes qui m’étaient inaccessibles, et pourtant à l’école, les autres filles de ma classe en parlait, et on voyait aussi des belles histoires dans les livres que je feuilletais à l’école parce qu’à la maison nous n’avions pas ce genre d’ouvrages ou très peu, parce que c’était papa comme toujours qui nous en offrait, mais c’était un geste qui restait rare, parce que c’était des dépenses, et que l’autre, dépenser de l’argent dans ce qu’elle jugeait comme inutile comme la lecture, pour deux personnes qu’elle jugeait tout aussi inutile c’était d’un superflu qu’elle était bien la seule à comprendre. Mais imaginer que cela puisse se produire pour de vrai, c’était peut-être le plus beau des cadeaux de Noël.

J’attrapai un verre de jus de fruits parce qu’il y en avait plusieurs déposés sur un plateau tout en détaillant Sebastian de côté : lui aussi n’avait pas lésiné sur les moyens avec sa tenue, et même si j’étais loin d’être une amatrice en la matière d’un point de vue strictement personnel, je me disais que ça allait, même si bien souvent je ne voyais que les défauts de Hansen, parce que c’était lui qui faisait exprès de ne me montrer que ses défauts il faut dire, j’aurais pu plus mal tomber et même s’il y avait encore peu, cette idée de devoir passer toute la soirée avec lui m’aurait donné envie de vomir et d’en profiter pour l’humilier d’avantage, avec les événements récents, je devais avouer que j’avais revu mes positions. Bien sûr tout ne pouvait pas changer purement et simplement, et il y avait toujours un moment, comme mon entrée fracassante qui n’en avait pas été une par sa faute ou c’était plus fort que moi, il m’énervait prodigieusement. Mais je n’arrivais plus à le détester comme avant peut être parce que ce que nous avions partagé dans notre cabane, un peu hors du temps avec ficelé un lien, un lien plus fort, capable d’aller au-delà de la haine. Cette éventualité m’avait d’abord rebuté, mais… je m’étais laissée aller quand même, à la longue, c’était fatiguant de redoubler d’originalité et d’avoir une dent contre quelqu’un, et quoi de mieux que soirée comme celle qui se déroulait ce soir pour invoquer une trêve, même si ce n’était que le temps de quelques danses.

Ah oui, pour cela fallait-il encore danser. Certes.

- Il y a ton copain, là… Je ne savais plus son nom, il était tellement imposant à toujours parler trop fort et à rouler des muscles, que par contradiction c’était comme si mon cerveau avait décidé de le rendre inexistant en choisissant de le rendre anonyme. Luke ? Malgré tout après avoir réfléchie quelques instants de plus, son prénom finit par surgir. Il m’a invité l’autre jour. Juste quelques jours avant le bal pour être exacte, donc après Hansen lui même mais je n’en fis pas la précision.

J’essayais de faire la conversation tant bien que mal, ce qui en fait était loin d’être évident, parce que je ne savais pas de quoi parler avec Hansen et en fait, c’était beaucoup plus facile lorsqu’on se disputait pfff ! Mais donc les sujets n’étaient pas très variés, et je ne trouvais que cela à lui raconter.

- Mais je lui ai dit que je ne sortais pas avec des Gryffondor ! Et cette fois je lâchai un éclat de rire, parce que normalement, c’était vrai ; mais que par la force des choses, je me retrouvai finalement à taper un brin de causette avec l’un d’entre eux, et même que j’étais sa partenaire de bal. Mais que ça, derrière mon masque, il ne pouvait pas le savoir.

Ce soir, Hansen comme moi, nous étions qui nous voulions. Et cela me convenait parfaitement.
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Sebastian Hansen


Sebastian Hansen
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MessageSujet: Re: De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini   De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini Icon_minitimeMar 18 Déc - 20:09




"He offered me the universe
But inside my heart there's a picture of a girl

Some call love a curse, some call love a thief
She's my home
And she's as much apart for this broken heart
But see broken bones always seem to mend

I'll taste the devil's tears
Drink from his soul but I'll never give up you."




Depuis quand ?

Je n’en savais rien. Est-ce que je croyais au coup de foudre? Est-ce que c’était pour cela que je m’étais accroché à elle ? Non. Alors quand ? A quel moment est-ce que son sourire avait commencé à faire grésiller mon cœur, à me faire sourire en retour ? Des jours ? Depuis la salle sur demande ? Des mois ? Depuis cet après-midi à faire du Quidditch ? La forêt peut-être ? Aucune idée. Je ne distinguai plus aucune pensée intelligible, si ce n’était l’immense brasier qui venait de s’allumer, comme un petit feu doux sur lequel on aurait versé de l’essence et qui soudain s’élève pour lécher les étoiles.

Et pourquoi maintenant ? Est-ce que je me mentais depuis un petit moment déjà ? Je revois cette conversation avec Aria, ses questions que j’écartais comme si de rien n’était. Je n’en avais pas conscience avant, ça j’en étais sûr. J’avais cru que c’était de l’amitié, de l’intérêt certes, mais je réalisai soudainement, comme si l’on venait de me lancer une pierre dans la gueule, à quel point j’avais tort. Depuis quand ? Sûrement pas hier. Peut-être depuis qu’elle avait lancé cette guerre un peu folle entre nous, en moi. Ce constant balancement, ce doute permanent, les soulagements qui suivaient les colères, les sourires qui disparaissaient en cris, mais toujours ce constant besoin de revenir. Pour qu’elle recommence à provoquer cette multitude de sensations qui me faisait passer par tant d’états mais qui toujours, me surprenait. Ça me changeait. Ça m’apportait quelque chose, un goût nouveau dans mon quotidien banal. Cela m’était égal qu’elle m’ait haïe, égal que j’en ai fait de même ce qui comptait maintenant c’était ce que je sentais.

Je m’en foutais qu’elle soit méchante. Je l’aimais tout autant que lorsqu’elle gentille. Je savais ce qu’elle valait, et j’étais peut-être bien l’un des seuls de ce château. C’était mon trésor à moi. Et ça je m’en foutais complétement aussi de ne pas comprendre le pourquoi du comment, elle était pour moi un mystère à demi-résolu, une enquête perpétuel dont chaque indice me donnait cette immense vide dans la partie. J’en étais sûr maintenant, si je m’étais menti avant, si je m’étais caché, cela n’avait plus de raison d’être désormais. Je… J’étais amoureux d’elle, j’en étais sûr. Peut-être que c’était depuis la salle sur demande. Depuis que je l’avais enfin tenu dans mes bras, que j’avais effleuré ses cheveux, senti son odeur. Elle avait été entre mes mains, telle une poupée fragile, j’avais senti la chaleur de son corps et de ses larmes sur ma peau. Son frêle squelette tremblant, sa respiration dans le creux de mon cou. Je le savais, je voulais maintenant la reprendre dans mes bras, je voulais simplement la tenir là, peu importe le monde, le bruit –j’avais l’impression qu’elle effaçait tout.

Putain, quand même.

J’aimais Daphne.

Pour de vrai.

C’était flippant. Et très très très agréable à la fois.


- C’était une blague. Je danserai avec toi, puisque tu insistes.

Hein ? Quoi ? Ah, euh, oui. Je clignai des yeux plusieurs fois, tentant de reprendre mes esprits. Elle était là, ah oui, fallait peut-être que je me reconnecte mais j’avais l’esprit tellement ailleurs, concentré sur elle bien sûr mais dans une optique tellement nouvelle que je m’y perdais complétement. Blague. Elle avait fait une blague ? Hein ? C’est là que je compris toute l’expression d’un sourire niais, d’un sourire d’amoureux. J’en eus un, immense, ridiculement immense et le pire c’est qu’il me provoqua une nouvelle décharge et alimenta ce crispement facial que je n’arrivais plus à ôter. C’était ça qu’était censé faire l’amour ? Je n’en savais rien moi c’était la première fois que je ressentais ça. J’étais simplement hypnotisé par sa robe qui brillait, tout comme son regard, et elle souriait aussi, oh…

Son sourire…

Mon dieu, j’allais probablement décédé avant la fin de la soirée.


- Et oui, je n’allais quand même pas venir toute nue !

J’eus un rire nerveux. C’était comme si tout ce que j’avais senti pour elle avant était en train de se démultiplier, je nageais littéralement dans une euphorie douce post-réalisation de sentiments. Elle n’était même pas de mauvaise humeur en plus, comme si elle était contente d’être là –elle l’était peut-être ? Il fallait cependant que je reprenne conscience de mon corps sinon on n’allait pas s’en sortir. Mais… J’avais l’impression qu’on venait de me parachuter dans le vide, ou que j’étais en apesanteur. Je m’en fichais du reste pour le moment. Daphne ne m’aimait pas. Je le savais, mais en fait, ça m’était complétement égal. J’avais l’impression simplement d’être libérer du reste, comme si les deux petits mots, ce « je t’aime » avait ce pouvoir de me catapulter dans un monde où j’étais heureux. Je réalisai tout à coup tellement de choses, comme si mes actes avec Daphne prenaient soudainement du sens. Oui, c’était ça. Les choses avaient un sens maintenant.

- Ah euh, non… Là, il fallait que je me réveille. La robe aurait été triste de ne pas briller sur toi comme elle le fait. Dis-je avec toujours un grand sourire d’abruti qui n’avait plus rien à voir avec celui timide habituel.

Je continuais également de fixer Daphne qui prit un verre sur le buffet, mais moi j’étais bien incapable de bouger pour le moment. De toute manière je n’avais pas faim. En fait, je ne ressentais plus rien du tout à part cette étrange transe et je me commençais à me demander si cette robe n’avait pas un pouvoir magique parce qu’elle m’hypnotisait et que…


- Il y a ton copain, là… Luke ? Il m’a invité l’autre jour.

… HEIN ? QUOI ? PARDON ?

Sur le coup, je restais les yeux grands ouverts, presque horrifié. Luke ? Daphe ? Lui ? LUI ?


-Lui ?! Répliquai-je un peu trop violemment, avant de le réaliser et de me calmer. Bon, euh, j’allais rester maître de moi-même quand même. Il est con. Il passe son temps à cracher sur les Serpentards en plus. Alors déjà que je l’aimais pas, si.. Non, je n’étais pas jaloux mais non, ce soir c’était ma soirée avec elle alors… Ah non ! Non non non. Mais je crois qu’il te trouve très jolie. Il a pas tort. Ajoutai-je plus doucement parce que je n’avais pas pu m’en empêcher. Tu l’aimes bien, toi?

Elle n’était pas très jolie, certes, elle était mille fois mieux et surtout ce soir, mais ça, je le gardais pour moi. Mais ma dernière question avait été posé d’une voix un peu hésitante parce que… Bon. Nous verrons bien la suite.

- Mais je lui ai dit que je ne sortais pas avec des Gryffondor !

Et elle riait.

Surtout ne pas perde le fil de la conversation à cause de son rire et…



Ah, euh, oui !


- C’est donc pour ça qu’il pleurait dans le dortoir… Dis-je pensivement, avant de me joindre à son rire. Les éclats de ces dernier, à l’unisson, me paraissaient comme une mélodie… C’est dommage, j’avais vraiment prévu de passer la soirée avec toi. J’avais même un cadeau… Dis-je en sortant de ma poche le fameux présent que je lui avais trouvé. L’agitant devant elle, j’eus un nouveau sourire –toujours très niais. Haha, je vois que ça t’intéresse… Viens l’attraper !

Et je le remis dans ma poche en me faufilant dans la foule, toujours face à Daphne qui était visiblement curieuse de ce petit paquet. Mon plan marcha à merveille, car nous nous retrouvions soudain au milieu des autres élèves, et une musique douce commença à s’élever () de la scène où jouait un groupe et c’était exactement que je voulais…

- Faut danser d’abord… Murmurai-je en prenant sa main, et je glissai l’autre de libre dans son dos et…

Il n’eut plus rien d’intelligible dès que je sentis sa peau contre la mienne et son parfum qui m’embauma.
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Daphne Kasperek


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MessageSujet: Re: De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini   De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini Icon_minitimeVen 21 Déc - 15:08

Pouvions nous être simplement des amis ? Pour la première fois depuis longtemps, ce mot m’était envisageable. Etait-ce à cause de la magie de Noël qui rendait tout pus beau, plus merveilleux parce que c’était aussi la première fois que j’en vivais un de ce genre ? Je n’étais pourtant pas de ceux qui se laissaient facilement berner par les artifices parce que plus que jamais j’avais conscience que c’était le meilleur moyen et pour tomber dans le panneau et pour être déçu ensuite. Mais pour quelques heures, je me disais que ça ne pouvait pas être si grave que ça, enfin à part si Sebastian arrêtait de faire la poupée de cire. Je lui laissai quelques secondes de plus avant de lui balancer mon verre à la figure ; pas à but malsain (pour une fois) mais pour avoir une réaction autre que celle qu’il avait depuis tout à l’heure, c’est-à-dire aucune.

Mais oui, mais oui, les amis font ça aussi ensemble, je vous assure.

Sinon, j’allais me chercher un autre cavalier. Je n’allais quand même pas le laisser foutre en l’air MA soirée !!!

- Ah euh, non… La robe aurait été triste de ne pas briller sur toi comme elle le fait.

Le semblant de retenue que j’avais retrouvé
uniquement par la faute de son manque d’engouement s’envola comme une feuille morte par la brise en automne et je fis se tortiller mes chevilles dans un mouvement bizarre à la suite de son compliment parce que comme elle aussi était la seule, elle en devenait la plus belle que j’avais parmi tout le reste et qu’elle fasse son petit effet pour sa première sortie, me faisait à moi aussi… un petit effet.

- C’est un cadeau, lui appris-je.

Ce soir je l’avais dit, j’étais une autre personne, une personne qui troquait son uniforme contre la plus belle des robes donc j’avais envie de raconter l’histoire de cette dernière de long en large et en travers. Je n’allais pas le faire, ou si, mais en omettant certaines parties du récit qu’il valait mieux passer sous silence, mais pour le reste j’en étais assez fière ; l’idée de vouloir la revendre s’amenuisait au fur et à mesure que les minutes avançaient parce que plus ça allait, moins je voulais m’en séparer… Elle était à moi. La mienne. Vraiment rien qu’à moi.

-Lui ?! Il est con. Il passe son temps à cracher sur les Serpentards en plus.

Ça, il n’avait pas besoin de le préciser. Si je faisais tous dans la discrétion, celui dont nous parlions cherchait sans arrêt la lumière là où j’œuvrais dans l’obscurité la plus totale.

- C’est comme ça que ça se passe quand on est jaloux d’une autre maison, grinçai-je parce que je restais patriotique envers mes couleurs et que ce n’était pas un petit prétentieux qui ne savait rien du tout qui allait revoir mes positions ! Tout le monde savait que Serpentard étaient les meilleurs, c’était pour ça que les autres ne préféraient en voir que les défauts, par pure envie, donc il n’y avait rien de très flatteur au final.

Oui, j’étais vexée, et songeai déjà à le retrouver dans la Grande Salle lui faire un croche patte pour qu’il s’effondre devant tout le monde qu’on puisse s’amuser un peu. Mais Seb poursuivit :

- Mais je crois qu’il te trouve très jolie. Il a pas tort. Tu l’aimes bien, toi?

Je tirai la grimace comme s’il venait de me faire un véritable affront et que c’était une insulte d’avoir même posé la question. Je répondis donc que non, je ne copinais pas avec les Gryffondor, à part ceux qui me faisaient chanter (la dernière partie était dans ma tête !). Seb avait en revanche ajouté quelque chose qui avait égaillé ma curiosité, et je le questionnai, avide d’en savoir plus :

- Toi tu me trouves jolie ? Je souriais parce que je n’arrivais plus à décrocher mon sourire de mes lèvres et mes yeux s’étaient éclairés.

On m’avait souvent dit que j’étais une erreur et que si j’étais ici, c’était juste par hasard mais que c’était loin d’être une chance. Jamais, on ne m’avait dit que j’étais « jolie ». Je n’avais jamais trop su ce que j’étais, ne m’en étais jamais vraiment soucié non plus, avant Poudlard en tout cas, parce qu’à l’école on entendait beaucoup les autres filles discuter entre elles, et moi aussi, je commençais à me poser des questions…. Je baissai les yeux, flattée, en même temps que mes chevilles qui avaient recommencé à se tordre, révélateurs des émotions que j’étais en train de ressentir.

- C’est donc pour ça qu’il pleurait dans le dortoir…


Je haussai les épaules. Même si je savais que c’était une blague de la part de Hansen, je ne pus m’empêcher de me dire que c’était bien fait pour l’autre.

- C’est dommage, j’avais vraiment prévu de passer la soirée avec toi. J’avais même un cadeau…


… Un cadeau ??

Je relevai immédiatement la tête tout à coup très intéressée, cherchant avec envie, OU était le présent qui m’était destiné. Comme Sebastian ne tenait rien dans ses mains, je plongeai mon regard dans le sien, pendue à ses lèvres, pendue à ce qu’il allait dire. Tout à coup, ça faisait beaucoup de cadeaux
pour moi, mais surtout j’étais en train de comprendre que j’allais rapidement y prendre goût. Je repensais à ce que j’avais ressenti lorsque cet été papa m’avait offert tout ce matériel de dessin. C’était pareil en ce moment, même si décuplé, parce que je ne savais toujours pas ce que c’était et que… j’avais très très très envie de savoir !!!

- C’est quoi ? Je le veux ! Geignis-je presque, réalisant en même temps, et peut être que lui aussi et ça ce n’était pas bon du tout, que nous n’avions même pas entamé la danse qu’il menait déjà les pas, déjà en me ramenant au bal et ensuite avec la fourberie du cadeau empoisonnée, parce que c’en était un s’il me maintenait entre ses mains, comme ça, ce n’était pas du jeu !! J’avais toujours pensé qu’on s’était trompé en envoyant Hansen à Gryffondor et j’en étais encore plus sûre maintenant : c’était à Serpentard qu’il aurait dû aller !!!

… donc nous ne faisions rien de mal en étant amis ?

Je pouvais toujours réfléchir à ça plus tard. S’il était pour moi, comme il le disait, il n’allait pas le garder pour lui et me le donner ! Il venait de le sortir et je me retins de toutes mes forces de ne pas tendre la main pour m’en emparer et le lui arracher des siennes. C’est bon, c’est bon, j’allais l’avoir…

- Haha, je vois que ça t’intéresse… Viens l’attraper !


Le temps que j’ouvre la bouche pour répliquer, il avait déjà filé. Qu’est-ce que c’était que ces nouvelles règles
que je ne dirigeais pas, et je restais un instant sans bouger, parce que je le cherchais du regard pour le retrouver dans la foule. Puis sans plus attendre je m’engageai au milieu des autres élèves avec l’intention la plus sauvage de récupérer ce qui m’était dû, mais en même temps, je ne pouvais pas trop réclamer, c’était tout nouveau aussi, je ne savais pas comment il fallait se comporter quand on recevait quelque chose par pure bonté d’âme ! Ce qui me fit que penser qu’en retour, je n’avais rien à lui offrir, chez moi la gratuité n’existait pas, si on donnait il fallait forcément recevoir et ça marchait exactement de la même façon en sens inverse…. J’allais déjà avoir le mien, j’allais bien voir pour le reste ensuite.

Au bout de plusieurs minutes, je finis par réussir à le rejoindre et le tirai par la manche pour ne pas qu’il m’échappe à nouveau. Qu’est-ce que c’était que c’est manière ! Ouvrant grand les yeux derrière mon masque et sans piper mot, je tendis le bras, paume vers le ciel et grande ouverte pour l’inciter à la petite boîte que j’avais vu tout à l’heure dans cette dernière. J’essayais désespérément d’imaginer ce que cela pouvait-il bien être sans le savoir. Qu’est-ce qu’on offrait des boitiers que Seb cachait bien précieusement dans sa poche ?

- Faut danser d’abord…

Et à la place de ce que j’attendais, ce fut sa main qui se glissa dans la mienne. Une fois n’est pas coutume, je frémis lorsque je sentis doucement mon ventre se coller contre le sien, par instinct comme les animaux qui savent pertinemment que les grosses bébêtes mangent les petites et que c’était pour ça qu’il ne fallait pas trop se laisser approcher, mais comme à chaque fois, il ne se passa rien de tout cela et je ne pensais même plus au fait que je ne savais pas danser parce que…

Parce que j’essayai plus ou moins subtilement de choper avec ma main libre ce qu’il considérait sans doute pour la septième merveille du monde puisqu’il s’obstinait à ne pas vouloir me la confier, tout en esquivant ses propres mouvements à lui, parce qu’il voulait me garder en place et donc en même temps le contrôle sur tout le reste.

- Allez ! Suppliai-je, mais je rigolais en même temps, le visage levé vers le sien. Je restais contre lui comme ça, ça minimisait le nombre de mouvements possibles… Donne… mais je le chatouillais à moitié, lui aussi, ce n’était pas facile rah…

L’enchaînement qui s’en suivit fut donc avec tous ces éléments mis les uns à la suite des autres, inévitables : je me pris les jambes dans les siennes, la longueur de ma robe n’arrangeant rien et nous manquâmes de tomber tous les deux ; je passai mon bras autour de son cou pendant qu’il trébuchait et moi aussi, surtout que j’avais vraiment du mal à ne pas me laisser glisser sur le sol parce que je riais aux éclats, n’arrangeant rien à mon manque de stabilités. Autour de nous, il y eut quelques chuchotements mécontents auxquelles je ne fis même pas attention, tirant même la langue à une fille qui nous dévisageait les sourcils froncer parce que nous avions manqué de lui marcher sur sa robe. Mais au moins, tout cela me donna l’idée de poursuivre dans cette voie, continuant de nous faire danser sur la piste n’importe comment au mépris des autres, une petite lueur de provocation dans les yeux, sous mon sourire également, pendant que je dévisageai Sebastian.

- J’arrête seulement si j’ai mon cadeau, pour lui montrer que je ne plaisantais pas (en fait si, mais j’étais sérieuse dans la blague, c’était là la nuance), je le poussai avec mon avant bras pour le faire reculer, m’entraînant également avec lui parce que j’avais toujours mon bras autour de sa nuque.

Moi aussi je pouvais faire du chantage si je voulais !
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MessageSujet: Re: De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini   De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini Icon_minitimeSam 22 Déc - 23:40

Pour la première fois je crois, je fis un compliment à Daphne et je la vis gênée. Elle avait toujours été fière, ce n’était pas son genre de se laisser avoir par de jolis mots, du moins me semblait-il. Elle ne faisait pas confiance aux autres, pas assez pour les laisser dire qui elle était et comment elle l’était. Mais finalement, elle était sûrement un peu comme tout le monde. Elle ne crachait pas sur quelques belles paroles, je le voyais bien maintenant alors qu’elle se tordait sur place un peu mal à l’aise, avec un immense sourire. La voir comme ça me faisait du bien, pour une raison que je n’ignorais plus vraiment. C’était ce que m’avait dit Elisa un jour. Aimer, c’était vouloir le bonheur de l’autre avant le sien. Ouais, ma grande sœur me parlait beaucoup de la vie. Surtout lorsqu’elle rentrait un peu trop ivre et que je l’entendais se casser la gueule dans les escaliers à deux heures du matin. Je sortais, je venais la relever et je l’aidais à atteindre sa chambre sans trop faire de bruits –l’inventeur des boules quies a sauvé l’adolescence d’Elisa. Je la couchais dans son lit, en m’assurant qu’elle ne se mettait pas sur le dos au cas où qu’elle vomisse, et parfois je lui apportais une bassine ou un truc du genre. Et c’était toujours dans ce genre de moment qu’elle me parlait de tout. Elle me remerciait, elle me disait que j’étais le meilleur mec qu’elle connaissait, qu’elle ne rencontrait que des cons, et s’en suivait de longs monologues philosophiques auquel j’assistais muet, me contentant de lui tenir la main au cas où, et surtout lorsqu’elle pleurait.

En repensant à tout ce qu’elle m’avait dit dans ces moments, sur les relations, j’avais l’impression que ça prenait son sens. J’eus un creux dans la poitrine en regardant à nouveau Daphne et son sourire rayonnant. Oui, ça prenait du sens.


- C’est un cadeau.

Et elle en était fière. Qui lui avait donc offert ? Peut-être sa mère ? Son père ? Sa famille me paraissait être un sujet trop tabou pour que j’ose m’y aventurer surtout que je n’avais pas oublié son dos et les cicatrices que j’avais vu… Est-ce que ça venait de son entourage proche ? J’avais peur de faire une gaffe, je marchais constamment sur un fil dès qu’il s’agissait de sa vie hors Poudlard. J’avais continué à me faire beaucoup de scénario dans la tête, me demandant si finalement elle n’avait pas quitté la Pologne pour une autre raison que les études –peut-être un père violent ? Toutes ces questions restaient en suspens mais ce soir n’était pas le moment de les aborder. J’avais déjà tenté lors d’une fête précédente et je n’avais envie de recommencer la même histoire. Mais cela ne voulait pas dire que j’allais abandonner, loin de là. Un jour, je trouverais ce qui lui était arrivé, et je l’aiderais. Peu importe le nombre de cris et de pleurs que j’allais devoir endurer pour y arriver. Pour elle, j’avais un peu de courage.

- Un joli cadeau. Répondis-je simplement, pour conclure sur le sujet de sa robe sur lequel pourtant, j’aurais pu disserter durant des heures. La courbe de son dos, ses épaules dénudés, les diamants qui brillaient sur le tissu et dans ses yeux. Il y avait tant à dire.

Mais à la place, ce fût Luke qui fût mis sur le tapis et ça, ça me plaisait moins. Ce type m’insupportait en temps normal, pour un tas de raisons sur lequel j’aurais pu aussi disserter. Il était tout ce que je détestais et trouvais ridicule : vantard, trop téméraire pour être courageux, il se donnait presque toujours en spectacle, collectionnait les filles pour montrer qu’il était « trop beau ». La seule chose que je respectais un peu, c’était qu’il avait la décence d’assumer ce qu’il faisait. Il ne jouait pas au faux modeste, il ne se dévalorisait pas pour entendre répliquer qu’il était parfait, il se le disait lui-même. Le pire c’était évidemment qu’on suivait tout ce qu’il faisait dans le dortoir, c’était notre leader alors que j’avais de plus en plus l’impression qu’on le détestait tous au fond. Je me demandais parfois si je n’étais pas un peu jaloux de sa confiance aussi, et ce n’était pas faux parce que moi il m’en manquait mais à la fois, j’aurais préféré crever qu’avoir son sourire insupportable de pseudo beau-gosse. Non, en fait, ce n’était pas de l’envie. Il me faisait juste vraiment, vraiment chier.


- C’est comme ça que ça se passe quand on est jaloux d’une autre maison.

J’eus un petit rire. Alors là, Luke n’était en rien jaloux de Serpentard, personne ne l’était ici en fait. Mais je savais que ça faisait plaisir aux petits serpents de se croire supérieurs et je n’allais pas rentrer dans le débat à nouveau. D’autant que finalement, Daphne avait fait quelques efforts sur le sujet. Elle avait un peu arrêté de fréquenter les gros cons qui lui servaient de copains, elle en avait de plus « normaux » comme cette fille un peu plus âgée, Ana, ou même une poufsouffle de temps en temps, Lila je crois, un prénom en A quoi. Elle ne me faisait plus de remarques sur mon blason et j’avais l’impression d’ailleurs que tout le monde s’était calmé sur le sujet, même Tess. J’avais l’impression qu’enfin je pouvais être tranquille quand je fréquentais Daphne ou Clea sans avoir cette désagréable sensation qu’on trouvait que je faisais quelque chose de mal, comme si je fraternisais avec un quelconque ennemi. Poudlard était supposé nous unir, pas nous diviser !

- Donc tu es jalouse de Gryffondor ? Répliquai-je en la taquinant un peu. Parce qu’après tout, c’était elle la première à nous critiquer tout de même !

Bon, nous n’allions pas recommencer de toute façon. Je voulais éviter tout drame ce soir, et je tentais quand même de rattraper un peu le truc en lui expliquant que Luke la trouvait jolie, surtout que ça m’intéressait de savoir comment elle réagirait… Elle pouvait peut-être être intéresser et là, ça allait me faire vraiment chier, alors je gardais une mine impassible même si au fond j’avais le cœur qui battait un peu trop vite parce que… Voilà.


- Toi tu me trouves jolie ?



Je me sentis piquer un énorme fard et je tentai de sourire naturellement mais j’avais senti tout mon corps se crisper. Non mais c’était quoi cette question… J’étais censé dire quoi… Que… Elle n’était pas jolie, elle était tellement plus...


-Non… Quoi ? HEIN ? Enfin, j’veux dire oui, bien sûr mais pas jolie, plus que…… Mon dieu, j’étais pitoyable. Je respirai un grand coup avant de reprendre, osant la regarder droit dans les yeux. Bien sûr que tu es jolie, t’es même mieux.

Moi, handicapé des sentiments ? Non. Pas.du.tout.

Heureusement, mon cadeau changea de sujet et là, c’était peut-être mieux parce que je reprenais la position de force !


- C’est quoi ? Je le veux !

Telle une enfant, elle tentait les bras et faisait la moue, impatiente. Je savais qu’elle n’était pas habituée au cadeau mais moi je n’étais pas habitué à mener la danse dans notre relation alors pour une fois que j’avais un truc qu’elle voulait, j’allais m’en servir ! Parce que oui, habituellement, c’était plutôt le contraire. C’était Daphne qui avait ce que je voulais et ce que je voulais ce n’était pas compliqué… C’était elle.

- Allez ! Donne…

Notre danse s’était transformé en jérémiade, je ne pouvais pas m’empêcher de rire non seulement parce qu’elle me chatouillait mais parce qu’elle était trop mignonne avec ce sourire et cette petite voix, et j’avais le cœur qui battait euphoriquement surtout qu’elle venait de trébucher, accrochant son bras à ma nuque et manquant de faire exploser mon organe vital. Visiblement, elle avait décidé de se lancer dans une danse nouvelle qui consistait à manquer de se casser la gueule à chaque fois qu’on bougeait et elle riait tellement que je ne pouvais m’empêcher de renchérir, mon ventre se contractant presque douloureusement à force. On s’attirait les foudres des autres danseurs mais visiblement, ça ne stoppait pas du tout Daphne qui était bien décidée à continuer et je compris très vite que ce n’était pas sans raison…

- J’arrête seulement si j’ai mon cadeau.

Elle manqua de me faire tomber à nouveau, mais tout en restant collée à moi, ce qui rendait la danse encore plus grotesque. Je finis par lâcher sa main et j’enserrais complétement sa taille de mes bras - comme un câlin- pour l’éloigner de la piste au calme. Une fois un peu à l’air libre, je la lâchai, un peu mal à l’aise.

- Tu as gagné. Répondis-je en riant, en sortant le précieux cadeau de ma poche. L’emballage cachait une petite boite carré dans laquelle se trouvait un collier. Au bout d’une chaine argentée pendait une petite sphère translucide pas plus grosse qu’une bille. Mais cette boule transparente contenait quelque chose. En effet, il flottait à l’intérieur de l’eau dans lequel on avait mis des paillettes doré et argenté qui se mélangeaient lorsque l’on secouait la petite bille. Je tendis de le paquet à Daphne avec un petit sourire et avant qu’elle ouvre, je crus bon de préciser. Ce sont les couleurs de nos maisons, pour te prouver qu’elles peuvent se mélanger.

Et, sans en dire plus, je la laissais ouvrir le petit cadeau, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine devant son sourire étonné et triomphant.

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MessageSujet: Re: De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini   De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini Icon_minitimeJeu 27 Déc - 17:09

Non mais je n’allais pas laisser Sebastian s’en tirer à si bon compte, quitte à aller chercher moi-même mon cadeau à la sueur de mon front, même si pour le moment… je n’y arrivais pas vraiment, bien que je ne comptais pas abandonner si vite et ça m’était complètement égal si pour ça je devais nous faire nous étaler totalement au milieu de la piste pour subtiliser quelque chose qui de toute façon m’était dû. D’abord !

C’est pour cela que je me méfiais lorsqu’il me rendit prisonnière de ses bras ; non mais il n’avait pas bientôt fini de faire tout ce qu’il voulait, c’était à mon tour un peu maintenant ! J’essayais tant de bien que de mal que d’opposer de la résistance alors que je ne pouvais que me rendre compte à l’évidence, que niveau rapport de forces, sur ce coup c’était lui le plus fort et que je ne pouvais que reculer et/ou le suivre sous son injonction, et même si j’avais l’esprit occupé majoritairement par la précieuse surprise qui bientôt serait mienne (même si je commençais à avoir des doutes, et si c’était rien d’autre qu’une boîte toute vide en fait ?) je ne pus que me faire la réflexion que ce n’était pas bon du tout et me sentie soudain en position de faiblesse, c’est-à-dire encore plus quand je rajouter à cela le mot « chantage » qui ne signifiait rien qui vaille. Alors pour lui montrer que quand même, je n’étais pas trop du genre à me laisser faire, je contractai mes muscles afin de lui montrer ma réticence, que là où nous étions quelques secondes plus tôt, c’était beaucoup mieux, parce que comme ça, c’était lui qui était dans la position du moins fort et non moi.

Je ne parvenais toutefois pas à le quitter des yeux, parce que je guettais le moindre de ses gestes avec envie, parce que chacun d’entre eux pouvaient être celui que je désirais tant. Et en effet il le devint et même si le désir de lui arracher encore une fois des mains pour enfin en terminer avec ça fut le plus puissant, je restais impassible, enfin j’essayais, parce que je craignais sinon d’encore le faire subitement changer d’avis, et je n’étais pas sûre d’avoir suffisamment la patience pour effectuer un nouveau petit numéro de danse afin d’obtenir le bien qui allait et là c’était imminent, bientôt être mien.

- Tu as gagné.

Je l’observais avec facétie, en tapant légèrement dans mes mains pour l’inciter à aller plus vite pendant qu’ENFIN, il me présentait la boîte.

- C’est normal, c’est toujours moi la gagnante, lui rappelai-je dans mon accent caractéristique et même si c’était moins flagrant qu’avant, il restait toujours visible et ma formulation un peu haché.

Je tournai et retournai le paquet dans tous les sens. Vu l’engouement que j’avais suscité pour le boitier, on aurait pu penser que j’allais me jeter dessus pour en découvrir le contenu ; moi la première, je m’étais vue agir de la sorte. Mais à présent que je le tenais entre mes mains, que j’avais obtenu ce que je désirais… Il y eut à cause de cela un moment de battement pendant lequel j’effleurai l’emballage du bout des doigts, toujours en essayant de trouver ce qu’il pouvait bien contenir, mêlé à l’envie d’en avoir le cœur net, mais sans franchir le cap. Seb en profita pour rajouter quelques petites précisions :

- Ce sont les couleurs de nos maisons, pour te prouver qu’elles peuvent se mélanger.

- A quoi ça sert puisqu’on ne le leur demande pas ? Il fallait que je le fasse, j’aimais bien contester chaque parole que prononçait Hansen.

Mais c’était malgré tout ça qu’il me manquait pour égayer ma curiosité à son paroxysme et je me débarrassai du papier qui m’encombrait. Qu’est-ce que Hansen voulait entendre par là ? Je me mis à songe à nos deux blasons ensemble, mais la difficulté résidait dans le fait que je n’y parvenais pas. J’ouvris le contenant pour en découvrir le contenu et restai quelques secondes sans bouger, seulement à dévisager le petit objet qui se trouvait dans l’écrin en fronçant légèrement les sourcils, surtout parce que j’avais peur de le prendre entre mes mains et de le casser ou même qu’il ne s’évapore, tant il paraissait n’être qu’éphémère. Pour vérifier, je passai avec hésitation le bout de l’index dessus, mais il ne se passa rien, je pouvais donc m’en emparer sans danger, mais le fit quand même avec mille précaution comme s’il s’agissait de la petite sphère au bout d’une chaîne la plus fragile et la plus précieuse au monde. Et en tout cas pour moi, ça l’était parce que l’acte d’offrir, de simplement offrir, c’était quelque chose que je ne connaissais pas, donc ainsi, il en devenait le plus beaux des présents.

Je le levai au bout du bras, pour avoir la boule bien à hauteur du visage et laisser mes yeux se perdre quelques instants dans la contemplation des paillettes qui bougeaient paresseusement dans l’eau, avant qu’ils ne passent à Hansen, ne trouvant rien à redire.

Je me fichai de la signification première, de ce à quoi il avait dû penser lorsqu’il l’avait acheté. Ou non, disons que je préférais ne pas m’attacher à l’anecdote qu’il venait de me servir parce que ça soulevait bien trop d’autres questions et réponses et ce soir, je ne voulais pas m’en encombrer. A place, il n’y avait que l’image de la beauté du bijou qui s’imprégnait tout en moi parce qu’il prenait une valeur bien plus importante pour mes que ces histoires de maison et elles perdaient un peu tout le sens. Mais que pour ce soir, entendons nous bien.

Je le ramenai contre mon cœur, comme un signe d’appartenance.

- Il me plaît beaucoup, lui confiai-je à mi-voix. J’avais oublié que j’étais Daphne Kesperek et lui Sebastian Hansen et qu’on était pas censé se parler normalement comme on le faisait là, mais de toute façon, ça ne comptait pas puisque c’était le bal de Noël et comme c’était un jour pas comme les autres, nous avions le droit de nous comporter différemment nous aussi, surtout que l’étonnement mélangée à la joie que je ressentais me faisait réagir naturellement et non pas en préméditant chacune de mes paroles.

J’ouvris le fermoir de la chaîne afin de la passer autour de mon cou et après plusieurs essais infructueux réussi à l’accrocher correctement. Je n’avais jamais eu de bijoux non plus, même si j’observais toujours les belles boucles d’oreilles des autres petites filles à l’école et des bagues qu’elles avaient reçu pour leur anniversaire et qu’elles s’empressaient toujours de montrer à tout le reste de la classe, pour frimer et aussi montrer qu’elles étaient les plus jolies. Et bien j’allais pouvoir faire pareil ! Je baissai la tête en louchant un peu pour regarder encore une fois le pendentif duquel j’avais bien du mal à détacher mon regard. Surtout parce que j’étais la seule à l’avoir !

- Delilah va être trop jalouse quand elle va le voir, elle voudra le même ! J’avais hâte de le montrer à ma sœur, parce qu’elle non plus elle n’était pas habituée à ce genre d’attentions. Sauf que c'est pas possible.Je ne voulais pas qu'elle l'ait en double, à ça non ! Et je lui prêterai pas, j’ai pas envie qu’elle l’abîme, et puis ça se prête pas les cadeaux !

Elle faisait autant attention que moi, mais voilà, on ne savait jamais, je ne voulais pas qu’on y touche, c’était à moi, rien qu’à moi et puis c’est tout !

- Merci, ajoutai-je, parce que je ne me rendais encore pas bien compte, mais nan n’était pas moins contente.

C’était un étrange sentiment que je ressentais, comme s’il y avait un projecteur sous lequel je me trouvais et qui n’illuminait que moi. Que j’étais unique.

Et que ça ne me déplaisait pas.
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Sebastian Hansen


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Âme soeur: Désolé Etienne, les lèvres de Casey sont quand même plus douces.

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MessageSujet: Re: De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini   De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini Icon_minitimeJeu 10 Jan - 19:00




J’avais réussi à piquer la curiosité de Daphne et lorsque c’était fait, on ne pouvait plus l’arrêter. Je voyais bien dans ses yeux l’envie et l’impatience qui s’emparaient d’elle, comme si elle était une petite fille qui attendait de recevoir une sucrerie. Mais c’était toujours dans ce genre de moment où elle se laissait aller et oublier pendant un moment tout ce qu’il y avait autour qu’elle était réellement elle-même –et que je l’aimais encore plus. C’est vrai quoi, si on y pensait un instant… Tout devrait nous opposer, nous écarter. Ça l’avait fait d’ailleurs, pendant très longtemps, et je ne savais toujours pas si Daphne avait fait cela pour coller à l’apparence qu’elle se donnait ou si au fond, elle m’avait vraiment hais à un moment. Personnellement… Il me semblait bien qu’après certaines disputes ou discussion, j’avais ressenti des émotions réellement contradictoires et mes pensées envers elle n’avaient pas été des plus délicates. J’avais encore l’amertume de certaines de ses remarques, et ça me rendait un peu méfiant de tout ça, parce que je venais de m’embarquer dans quelques choses de totalement inconnu. Et généralement, je n’aimais pas trop ça. Je ne crois pas avoir déjà ressenti cela, non. J’ai toujours été l’ami de toutes les filles, pour une raison qui m’échappait –pas vraiment – j’avais plus de facilités avec elles que les garçons –Etienne exclu, bien entendu. Mais je n’avais jamais rien ça. J’éprouvais un amour très fort pour certaines de mes amies, mais il était plutôt fraternel, je n’avais jamais eu le désir de… Là j’avais juste envie de…

Toucher
ses cheveux, de glisser mes doigts le long de sa nuque, de la prendre dans mes bras, de l’embrasser.

Il fallait absolument que je pense à autre chose, sinon j’allais devenir tout rouge et bégayer, je le voyais venir d’avance. Je consentis à détacher mon regard d’elle un instant, et il se posa sur un éclair vert qui s’agitait au loin. Ah, Tess ! Et non loin, comme prévu, Etienne. Alors c’est deux-là ensemble, c’était quand même drôle –mais ça me faisait un peu bizarre. Je ne pus m’empêcher de remarquer qu’elle avait carrément la classe avec sa robe verte, bien mieux que la jaune qu’elle voulait mettre initialement et dont il avait fallu la dissuader –Moi, Seb, conseiller en fringue, normal. Je crois que s’il n’y avait pas eu Daphne, je serais probablement allé au bal avec Tess et à mon avis elle avait pensé à la même chose, ou en tout cas elle n’avait pas prévu que j’aille passer la soirée avec la Serpentard vu la tête qu’elle avait faite quand je lui avais dit. Il faut dire que ça avait étonné un peu tout le monde. Etienne m’avait regardé avec de grands yeux avant qu’on fasse un « high five » et qu’il me félicite parce que maintenant j’étais « un homme un vrai » et se plaigne de n’avoir personne pour le moment, à part sa peluche de mouton. Je n’avais pas encore raconté à Aria, parce qu’après notre dernière conversation, je savais qu’elle avait compris ce qui se passait, avant moi-même d’ailleurs. Je me demandais même si tout le monde n’avait pas compris avant moi, y compris Tess et je me demandais bien si c’était une bonne idée que je lui en parle… « Hey Tess, je crois que je suis amoureux de la meuf que tu ne peux pas supporter ! » Bon, ça sonnait pas top. Je la regardais une nouvelle fois, pour le moment elle n’avait pas l’air de trop mauvaise humeur, j’irais peut-être la voir à la fin de la soirée alors –Etienne avait intérêt à lui en faire passer une bonne.

Mais pour le moment, toute mon attention était concentrée sur Daphne et vu comment elle brillait dans sa robe, ce n’était pas difficile d’avoir le regard attiré. Je finis par lui tendre le cadeau, le cœur battant, parce que j’avais un peu peur de sa réaction et de la mienne –j’avais un peu du mal à contenir toutes mes émotions.


- C’est normal, c’est toujours moi la gagnante.
- Ne parle pas trop vite…


J’avais murmuré avec un petit sourire, parce que si ce soir elle avait le contrôle sur moi ce soir, je n’allais pas la laisser faire. C’était le principe même de notre relation de toute manière, qui toucherait qui, c’était la constante bataille entre ce que nous voulions, ce que nous montrions et qui aurait le dessus. Elle l’avait souvent, trop à mon goût, mais au fond je savais que j’avais un certain pouvoir sur elle parce qu’elle avait accepté de venir au bal avec moi –ça et d’autres choses. Certes, je l’avais un peu forcé mais je savais que si elle ne désirait vraiment pas venir, elle aurait trouvé une excuse. Il fallait qu’elle se l’avoue : briller dans une jolie robe, ça lui plaisait, comme à tout le monde. Et j’espérais vraiment qu’être avec moi aussi. Elle finit par prendre le cadeau, et alors que je lui expliquai la petite subtilité, elle tenta une nouvelle fois de me contredire.

- A quoi ça sert puisqu’on ne le leur demande pas ?

Ah, elle était insupportable quand elle s’y mettait parfois ! Mais son rictus triomphant avait légèrement disparu alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir l’emballage, ses yeux brillait et elle semblait toute curieuse, gênée. Lorsque finalement elle ouvrit l’écrin, j’eus l’impression que la musique s’était cessée, que tout s’était figé. Car elle ne bougea pas, elle fixa simplement le collier pendant quelques secondes, avant de tout doucement passer ses doigts dessus. Je la regardais sans rien dire, tressaillant lorsqu’elle finit par le prendre sans rien dire toujours, l’admirant simplement, avant de me regarder aussi. Je ne disais rien non plus, parce que j’attendais qu’elle fasse quelque chose. Moi, j’étais trop incapable de parler, j’avais juste un immense sourire parce qu’elle avait ramené le bijou près de son cœur, les yeux brillants. Elle avait l’air d’aimer… Et ça me retournait toutes les entrailles, son sourire.

- Il me plaît beaucoup.

Je fus soulagé que personne ne soit là pour me voir, parce que je devais l’air assez pitoyable, je souriais comme un débile et encore plus lorsqu’elle accrocha le collier autour de son cou. Elle souriait aussi, d’un immense sourire qui me donnait envie de l’embrasser –« ouuuuh » m’aurait dit Etienne. J’ouvris la bouche pour répondre quelque chose, mais rien ne sortit, parce que je ne savais pas encore ce que je voulais répondre, ce que je pensais tout court, j’avais le cerveau qui se noyait sous une masse d’informations, de sourire et de douce euphorie.

- Delilah va être trop jalouse quand elle va le voir, elle voudra le même ! Sauf que c'est pas possible. Et je lui prêterai pas, j’ai pas envie qu’elle l’abîme, et puis ça se prête pas les cadeaux !

Son enthousiasme commençait à faire souffrir les muscles de mon visage qui s’étirait encore et toujours en un immense sourire. Mais il fallait que je dise quelque chose, parce que j’allais finir par être louche à la fixer comme ça –et à la fois elle m’hypnotisait tant…

- Je suis contente que ça te plaise. … Bon, c’était pas encore ça. Il te va bien. Ajoutai-je doucement.

Je tentais également de reprendre mes esprits, petit à petit. Je tentais de détendre ma mâchoire, de n’avoir qu’un sourire en coin et pas une expression de béatitude… Bon. Respirons.


- Merci.

Non mais elle ne me facilitait pas la tâche aussi elle ! Avec son sourire, sa petite voix là, et… Ah ! Il fallait absolument qu’on bouge parce que j’allais finir par fondre ou prendre racine… Et puis, je n’avais pas encore eu ma danse et même si l’idée de la toucher de nouveau était risquée, je ne pouvais pas m’empêcher de le vouloir de toutes mes forces.

- Bon, maintenant, j’ai ma danse en échange ? Demandai-je d’une voix qui se voulait assurée.

J’attrapais sa main, frissonnai, et la ramenai au milieu de la piste de danse. Dieu sembla entendre mes prières car une douce physique s’éleva de l’orchestre. Je la connaissais bien, parce que j’avais appris à la jouer au piano, ça venait d’un des films préférés de ma mère. Posant ma main dans la chute de son dos et la ramenant vers moi, alors que tout mon corps se crispait et fondait en même temps, je soufflai à son oreille :


- Et cette fois-ci, tu te laisses faires !

Parce que cette fois-ci, c’est moi qui guiderait.

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MessageSujet: Re: De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini   De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini Icon_minitimeLun 14 Jan - 16:57

C’était paradoxal, parce que ça me partait tout au fond du cœur, en un imperceptible battement, pour venir se propager dans chacune de mes veines telle une pulsation, et c’était cette force impalpable qui se glissait jusqu’à l’extérieur de mon corps pour le recouvrir de cette texture brillante et lumineuse, comme si je m’étais transformée en un émeraude entouré de diamants, le tout cerné d’un délicat fil d’or. Je me sentais étincelante, plus étincelante que jamais et encore plus depuis que j’avais accroché le collier de Sebastian à l’arrière de la nuque – j’étais une pierre précieuse qui portait une pierre précieuse, voilà ce que j’étais en train de me dire et cette constatation me gonfla de plaisir, autant qu’elle fit battre mon cœur un peu plus vite : toutes les pierres précieuses étaient convoitées, et je devenais cette fille à abattre pour qu’on puisse s’emparer du bien qui descendait élégamment entre mes clavicules. La seconde d’avant, je voulais que tout le monde aient les yeux braqués vers moi pour l’admirer, le regarder, le jalouser ; à présent, je redevenais cette fille qui se fondait dans la masse parce que personne n’avait jamais fait en sorte de la rendre importante.

Jusqu’à ce soir.

- Je suis content que ça te plaise. Il te va bien.

Les compliments de Sebastian pleuvaient. Alors, j’eus un doute. Est-ce que je méritais toute cette attention ? la seule que j’avais connu à la maison, c’était celle de la brusquerie et de la violence, l’exact opposé même de la douceur dont faisait preuve le Gryffondor depuis le début de la soirée, et… et je ne savais pas. Tout à coup, ce comportement me fit un peu peur, parce que si c’était aussi agréable de s’y habituer… est-ce que ça n’en devenait pas dangereux ? Est-ce que ce n’était pas un piège destiné à mieux me faire tomber, à me blesser ensuite ? Est-ce qu’il n’y avait pas un voile, qui allait tomber, comme les masques, bientôt, pour montrer que tout n’était qu’une supercherie, du bluff, parce que tout ce que je connaissais, tout ce que j’avais toujours connu… On finissait toujours par y revenir.

Paniquée soudain, j’eus envie de prendre les jambes à mon cou et de retourner me cacher dans la Salle Commune des Serpentard, le seul endroit dans le château où je me sentais à peu près en sécurité. A trop apprécier les choses qui nous faisaient du bien, on finissait par s’y faire, et… et je compris que la cruauté, je ne voulais plus jamais la subir, plus jamais, mais en même temps, elle était là, partout, tout autour de moi, ancré dans chacun des danseurs, et leurs rires, leurs sourires, tout ça n’était que pour aller avec les masques dont ils étaient affublés, mais derrière, derrière… On cherchait juste à endormir ma méfiance pour mieux me faire du mal ensuite !!!

- Bon, maintenant, j’ai ma danse en échange ?


Je contractai le poignet parce qu’il m’avait emmené derrière lui, sans me laisser l’opportunité de refuser, et ce qui m’avait traversé l’esprit. A chacun de mes pas, je sentais la sphère autour de mon cou se balancer et taper sur ma peau, me rappelant en même temps ses paroles. Pour te rappeler que nos deux couleurs peuvent aller ensemble.
Pour te rappeler que nos deux couleurs peuvent aller ensemble. Je voulais retrouver la joie que j’avais ressenti à peine plus tôt lorsque j’avais ouvert l’écrin pour découvrir le bijou et la sensation de bonheur qui allait avec, mais si je la laissais m’envahir, est-ce que ça voulait dire…

Que j’étais prête à prendre ce risque ?

Je ne pus lui résister d’avantage, parce qu’il y avait toute la chaleur de Sebastian contre moi et elle me réchauffait entièrement en même temps que l‘allégresse et la gaité d’être ici. Mes peurs et mes craintes ne pouvaient-elles pas s’évaporer un seul soir, une seule nuit ? C’était tellement dur, parce qu’elles étaient à la fois celles qui me protégeaient, mais aussi d’avancer jusqu’au bout du tunnel, parce que tout au bout de ce tunnel, si lumière il y avait, elle était bien trop aveuglante pour savoir si c’était une bonne ou une mauvaise chose…

- Et cette fois-ci, tu te laisses faires !

Tout ceci n’aurait pas dû me rassurer. Pour ne pas perdre la face, j’avais souri, mais au fond de ses yeux, je n’avais de cesse de chercher son air rassurant, parce que si Sebastian était rassuré… peut être que je pouvais l’être aussi.

- Le tout est de savoir si tu sauras être à la hauteur ?

Je n’en avais qu’à demi-conscience, mais ma question était à double signification. La première, la plus évidente, la réponse à sa propre exclamation : la seconde mettait déjà beaucoup plus en jeu, parce que c’était elle qui allait déterminer, ce que moi je décidais ; me laisser porter, ou encore et toujours avancer contre lui ? Il n’y avait pas que Sebastian sur la sellette ce soir…

Je voulais rester raisonnable, me dire que tout ceci n’était pas une bonne idée. Je ne pouvais pas avoir d’ami, parce qu’avoir des amis voulait dire que je devais leur faire confiance, et ça je ne pouvais pas, parce que c’est quand on fait confiance qu’on est faible et qu’on a peur. Donc si on allait par là en plus, autant dire que ma seule amie, c’était Delilah. Delilah qui n’était pas là et à qui je ne pouvais même pas demander conseil parce que même si elle était plus petite que moi et que c’était moi à la maison qui prenait les décisions, elle était moi, j’étais elle et même si je ne suivais pas toujours son avis, il m’importait plus que tout. Les autres, le groupe… ils n’étaient que des artifices et encore plus avec ce qu’il s’était passé dernièrement… Ce qui me fit penser qu’on ne pouvait pas être amis, encore pire parce qu’il était à Gryffondor et moi Serpentard, et déjà que j’avais bien du mal avec ceuxde ma propre maison et qu’il n’y avait qu’à peu près qu’avec Ana avec qui je me sentais bien,
moi-même, parce que nous avions notre pays en commun, et encore, c’était plus compliqué que ça. Mais contre tout ça, il y avait ce moment étrange et en dehors du temps que nous avions eu, comme deux fugitifs donc la seule cachette était un enchevêtrement de chaises, et ce qu’il avait dit à propos des maisons, que ce n’était que des couleurs, rien de plus et que des couleurs n’étaient en rien ce qui pouvait délimiter des barrières, et que si elles n’allaient pas ensemble, soit, on pouvait toujours les mélanger… J’étais au milieu de tout ça, mais au moins, comme le désirait Sebastian, je le laissais m’emmener en suivant docilement ses pas, incapable de choisir le camp dans lequel je voulais être. Mais depuis l’année dernière, Sebastian restait présent que ce soit d’une façon ou d’une autre, alors peut être que si on était pas totalement ami, on pouvait quand même, essayer, voir… passer du temps ensemble, sans s’engager à rien de plus mais en cessant les hostilités ? Ce soir dans ses bras, comme ce jour-là lorsque j’avais explosé dans la salle vide après la menace des autres Serpentard, il y avait un bien être qui me prenait tout entière, et j’aimais bien ça, et je n’avais pas trop le courage d’y renoncer…

J’entendis que la musique s’arrêtait et nous également (depuis combien de temps dansions nous ? J’avais vaguement entendu les mélodies changer de temps à autre, mais comme je naviguais dans mes songes, la perception du temps m’était un peu modifiée) parce que tout le monde clamait en cœur le décompte avant de proclamer minuit et d’ainsi terminer la soirée à découvert. Je m’y joignis, me laissant là aussi emportée par l’enthousiasme de la foulée, mais mes pensées se superposant me mettant un peu à l’écart d’eux tous. Je ôtai le mien assez vite et stoppa Sebastian en posant ma main sur son bras, avant qu’il n’ait le geste lui aussi.

- Quand tu enlèveras ton masque, je veux voir ton vrai visage, lui demandai-je, un peu agitée tout à coup. J’avais les sourcils froncés, un peu inquiets, même si je n’y rien paraître, et ne quittais pas ses yeux, comme si des flammes allaient en sortir d’un instant à l’autre. De l’index, je me pointai, tout en cerclant mon visage : C’est ok avec le mien ?

Je venais un peu de remettre mon destin entre ses mains finalement. Qu’est-ce que j’allais découvrir ? Ce sourire qu’il arborait depuis toujours et qui conclurait notre accord sur une note joyeuse, et aussi pour me prouver qu’il avait été lui-même depuis le début, ou alors, c’était là qu’il allait en profiter pour sortir toutes griffes dehors ? Ce qui m’effrayait, ce n’était pas tant ce qu’il allait choisir de me montrer, mais plutôt si ce n’était pas celui que j’espérais : la franchise de ses dents éclatantes.
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MessageSujet: Re: De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini   De Rubis et d'Emeraudes [PV] fini Icon_minitimeLun 21 Jan - 19:05

"Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne."


Je n’étais pas sûr que Daphne soit habituée à recevoir des compliments, et me direz-vous, pas non plus de ma part. Nous avions été les rois pour nous foutre sur la gueule et maintenant, c’était une relation totalement différente et j’avais l’impression qu’elle allait trop vite mais qu’à la fois, elle était naturelle. Bien que je n’allais pas mentir, j’avais légèrement peur de tout ce qui était en train de se passer pour moi, ça me paraissait tellement dément, énorme, nouveau… Et à la fois, ce genre de sentiment n’apparaissait pas comme ça, en un clin d’œil. Tout à coup, mon cœur ne m’avait pas dit « oh tiens, si on aimait Daphne, ça parait chouette », ce n’était pas un coup de foudre, ça s’était monté petit à petit… Jusqu’à quelle échelle ? Quelle intensité ? Je ne connaissais rien à tout ça, je n’avais jamais été amoureux, je n’étais pas fait pour ça à la base. J’étais celui qui donnait des conseils, pas qui en recevait et encore moins en demandait. Je me voyais mal arriver vers Etienne, faire notre tchek super « viril » d’après Luke –c’était son idée qu’on en trouve un- et puis lui balancer en plein milieu de la conversation que, visiblement, j’étais amoureux d’une fille. Pas n’importe qui en passant mais bien Daphne, la fille que la moitié de mes potes déteste après toutes les crasses qu’elle m’a faite. En sachant qu’ils ne sont pas au courant de la moitié des crasses en question. Du coup, je commençais vraiment à me demander comment j’allais formuler la chose ou même si j’allais en parler. Ça me paraissait tellement confus et compliqué pour moi, alors l’expliquer à quelqu’un d’autre… Franchement, dans les films, ça me paraissait milles fois plus simple. Note à moi-même donc, demander à Clea pourquoi est-ce que les films de filles qu’elle m’avait fait voir était aussi mensongers…

Mais pour le moment, j’avais quelque chose d’autre en tête, et mon objectif était clair : je n’allais pas partir d’ici sans avoir ma danse avec Daphne. La dernière danse avait été une catastrophe et pour cause, c’était la Serpentarde qui l’avait menée, avide d’avoir son précieux cadeau –dont elle semblait très fière, ah j’allais raconter ça à Etienne tiens ! Mais évidemment, je savais qu’entraîner Daphne n’était pas chose simple, elle n’allait pas se laisser faire. Il fallait qu’elle abaisse ses défenses, et ça, ça avait toujours posé beaucoup de problèmes. Je ne savais pas si ce soir pouvait vraiment être différent, ça l’était pour moi, et j’espérais pour elle. J’avais simplement envie que l’on oublie le reste un instant, nos querelles, nos maisons, tous nos problèmes, juste que je la tienne là entre mes doigts, elle qui me paraissait si fine et si fragile. Je voulais qu’on continue de rire et de discuter, que mes yeux soient toujours hypnotisés par les moindres diamants de sa tenue. Je n’étais pas sûr d’être objectif, mais j’étais persuadé qu’elle était la plus jolie ce soir. Il suffisait de regarder chaque mèche de cheveux, chaque paillettes dans ses yeux à demi-masqués, chaque courbe de son dos et sa poitrine pour remarquer à quel point… Elle m’en faisait perdre les mots.


- Le tout est de savoir si tu sauras être à la hauteur ?

Nous avions déjà commencé à danser, j’avais ma main dans le creux de son dos et l’autre qui tenait la sienne, elle évoluait au rythme de mes pas que je voulais déterminés et plus je fixais ses lèvres et son sourire timide, plus j’avais envie de les embrasser. Je savais très bien ce qu’elle voulait dire par cette question, elle ne parlait pas que de la danse, bien entendu. Je savais très bien qu’elle se posait beaucoup de questions vis-à-vis de nos maisons et de notre… Ancienne relation. Mais je ne voulais pas qu’elle pense à ça ce soir, je sentais qu’elle s’abandonnait tout doucement à moi et j’avais envie qu’elle ose, tout comme je le faisais pour elle. Croyez-moi, garder la face devant une fille qu’on rêve d’embrasser à chaque seconde de la soirée, ce n’était pas si facile que ça. J’étais poussé par un sentiment étrange, comme si je jouais avec le feu car plus je la tenais près de moi, plus j’avais envie qu’elle y reste, et j’avais des bouffées de chaleur, de grand sourire et à la fois, je tremblais un peu. La musique changea légèrement, et un slow commença. Ça, c’était bon pour moi. Et mauvais à la fois. Tout doucement, je détachais ma main de la sienne, et je la glissai dans la chute de ses reins, rejoignant la seconde. Elle plaça ses mains autour de mon cou, parce que tout le monde faisait de même, et je l’approchai un peu plus de moi. Tout doucement, je me penchais à son oreille et soufflai en un murmure.

- Toujours.

Je ne sais pas trop combien de temps ça dura. J’étais électrisé de toute part, je me laissais mener par mes pas un peu hasardeux parfois. Les chansons changèrent parfois, nous dûmes nous détacher à un moment, avant de nous rapprocher à nouveau, mais nous ne disions rien –nous pensions beaucoup tous les deux je crois. Puis finalement, la musique se stoppa et je me séparais à contre cœur d’elle. Ah, mais c’était déjà minuit ! Soudainement, la salle se mit à rugir d’élève surexcités et devant les éclats de rire de Daphne, je ne pus m’empêcher de me mettre à crier aussi, seconde par seconde, jusqu’au minuit final qui fit vibrer toute la salle. C’était l’heure de faire tomber les masques, Daphne venait d’enlever le sien et je m’apprêtai à faire de même lorsqu’elle m’arrêta, paraissant soudainement hésitante. Ses yeux cherchaient les miens, à moitié caché par mon masque.

- Quand tu enlèveras ton masque, je veux voir ton vrai visage. C’est ok avec le mien ?

Je vous jure, c’était tellement difficile de ne pas l’embrasser…

Je regardais son visage qu’elle venait de pointer du doigt. Elle était tellement jolie, avec ses yeux de chats et son sourire inquiet de la tournure des évènements. J’aurais voulu lui dire tellement de choses, mais je restais là, la fixant un instant. Puis délicatement, je pris son masque qu’elle tenait encore, et le glissai dans ma poche. D’un geste de la même main, je retirai le mien sans rien dire, la fixant toujours. Nos regards se défièrent un moment qui me parut très long et trop court pourtant.


- On ne se cache plus, promis ?

J’avais souri, tout doucement, parce que j’étais heureux, simplement heureux. Autour de nous, les gens apparaissaient sous leurs vrais visages, et je comprenais qu’on pouvait aussi nous voir. Ensemble. Je pensais à Aria à qui je n’avais rien dis car elle était beaucoup trop perspicace à mon goût, aux prochaines vannes de Luke qui me faisait déjà des grands signes de la main, tout content de m’avoir pris sur le fait. Pfff, il pouvait dire ce qu’il voulait, mais Daphne m’avait choisi à lui !

- Je suis content d’être venu avec toi. Dis-je simplement, avant de passer mon bras autour de son épaule, joyeusement. Mais je ne compte pas partir avant que tu m’ai balancé quelques cacahuètes du buffet, tu es une experte en la matière non ? La taquinai-je, repensant à notre dernière fête ensemble –et donc dispute.

Je l’attirais vers le buffet sans lâcher, avec un grand sourire. Si je n’étais peut-être pas encore prêt à tenter quelque chose, je n’allais pas me retenir de profiter de cette soirée avec elle. Parce que quand je la tenais contre moi, je me sentais bien. Simplement bien.



THE END

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