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A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R]

 
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 A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R]

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Chuck Carlton


Chuck Carlton
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Localisation : Là où on peut faire la fête !
Date d'inscription : 03/03/2010
Célébrité : Adam Brody

Feuille de personnage
Particularités: i should have known better
Ami(e)s: Emmy-Nem, Haley, mon petit lapin! Oh vous inquiétez pas, ça nous choque autant que vous... ; Joy, eh ouais comme quoi ! ; Ruby Miss Parfaite ; Lilian, the one and only
Âme soeur: come to me my sweetest friend can you feel my heart again i'll take you back where you belong and this will be our favorite song

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MessageSujet: A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R]   A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R] Icon_minitimeLun 14 Oct - 23:28

C'était le cours que je préférais, de loin : le Vol. Rien de trop cérébral, on va dire ça comme ça, mais au moins je me donnais à fond, je m'amusais et je ne voyais pas le temps passer, ce qui n'était franchement pas le cas des autres... Je roupillais la plupart du temps, de plus en plus d'ailleurs, sauf quand j'étais à côté de Taylord et que je passais plutôt mon temps à lui envoyer des boulettes de papier et à lui voler sa plume quand elle ne regardait pas (ou bien à mettre du jus de citrouille dans son encrier, c'était une de mes blagues récurrentes mais comme à chaque fois elle avait la même réaction : elle soufflait comme un dinosaure et elle me jetait un regard assassin/blasé avant d'essayer de me vider le contenu de l'encrier dessus sans que le prof nous capte, ce qui n'arrivait jamais donc j'étais sauvé), enfin bref : je m'amusais comme je pouvais. Mais je ne travaillais pas trop, voilà. Et puis après c'était pratique parce que je pouvais un peu pomper sur les autres pour les devoirs, Taylord quand elle était de bonne humeur (et qu'elle les avait faits), mes potes de dortoir, et en extrême recours, Haley Collins, parce qu'elle avait toujours fait ses devoirs mille ans avant, évidemment, puisque sa vie se résumait globalement à ça. Enfin... dernièrement, on va dire que mes relations Serdaigle étaient un peu plus tendues vu ce qui s'était passé - non mais, tout ça pour un malheureux joint, un malheureux parc et un malheureux éboueur qui avait eu le malheur de ressembler à l'autre saucisse en chef - donc j'utilisais moins la carte Collins, vu que j'étais un peu au centre de ses problèmes de cours (bonjour le drame). Du moment que ça ne me retombait pas dessus, de toute façon... Je veux dire, on avait réglé les choses avec Taylord, je ne voyais pas pourquoi Haley et son Roméo ne pouvaient pas en faire de même, hein. On n'allait pas y passer l'année non plus. Bref, niveau aide aux devoirs j'avais quand même mes ressources (mes amis de Poufsouffle étaient plutôt calés, quand ils s'y mettaient), et j'avais même la botte secrète en Potions, la Barbie du même nom, autrement connue sous le nom de Ruby Standiford, préfère et miss, excusez-la du peu. Dans le genre c'est trop beau pour être vrai et ça cache quelque chose... Eh ben, en fait, oui.

Mais bref. Là n'était pas le sujet, parce que depuis la dernière fois, on va dire que j'évitais un peu de lui refiler mes devoirs de Potions, vu comment ça avait fini. Pas que je lui en voulais ou quoi que ce soit, mais bon. Longue histoire.

En plus, je ne voulais pas que Taylord se fasse des films ou quoi que ce soit, et comme je savais que j'avais quand même des choses à me reprocher, je faisais gaffe à ne pas non plus me retrouver trop longtemps avec Ruby dans une salle obscure, même si ce n'était que pour faire des Potions - je veux dire, des vraies potions, hein. ... Bon, c'était un peu compliqué comme situation.

En tout cas, il faisait un super beau temps, et je m'étais réveillé sans problème ce matin, parce que je savais qu'on avait Vol toute la matinée et que pour ça, il ne fallait pas me prier trop longtemps. Après le petit déjeuner, on partit direct vers le terrain, et tout le monde était en forme, d'autant plus qu'on faisait un cours commun avec les Serdaigle et alors autant dire qu'en Vol, il y avait quand même plus performants que cette bande de nerds à lunettes. Même si ce n'était pas un match en soi, on savait déjà qu'on allait leur mettre la pâtée à l'entraînement, ce qui était plutôt cool. Et puis on avait l'habitude de jouer tous ensemble, la bande de Gryffondor, et avec Tay encore plus récemment puisqu'on aimait bien aller au terrain tous les deux pour s'amuser et se défouler.

Du coup, je passai la majorité du cours à courser tout le monde et à faire plus ou moins ce que disait la prof, encore plus quand Taylord se mit en tête de vouloir gagner chacun des exercices... Ce qui finit par me dissiper complètement, déjà qu'il ne m'en fallait pas beaucoup, évidemment. Et puis, quand j'étais en cours de Vol, j'avais toujours une espèce de sentiment de culpabilité à deux balles parce que je savais que Coop crevait d'envie d'en faire aussi mais qu'il n'avait pas le droit - enfin à part quand Tess y mettait son grain de sel, merci cousine - et du coup je me sentais un peu mal de m'éclater alors que lui ne pouvait pas, ce qui faisait c'est que ça me poussait à profiter deux fois de plus. Pour ne pas que d'autres gens que Tay ou moi passent dans le cerceau qu'on nous avait indiqué, je fis exprès de foncer dans le tas histoire qu'ils se plantent dans la trajectoire, et après, j'étais plus rapide mais Taylord était plus agile évidemment, parce que plus légère, du coup elle faillit me doubler, mais je passai juste avant et attrapai le cerceau dans les airs, que j'enlevai du poteau pour le passer autour de mon cou et le ramener en bas, où les autres nous attendaient, la prof y compris, tirant la tronche - évidemment. On n'a généralement pas un très grand sens de l'humour quand on est prof, allez savoir pourquoi.

Carlton puisque vous aimez tant faire le malin, vous allez faire le malin à ranger tous les balais et les vestiaires - ouais, facile, facile. Et Taylord qui s'en tirait sans rien en plus ! Pfff. Mais je m'en foutais, j'avais gagné mon pari : elle n'avait pas gagné la course, et toc. Mais bon, moi en échange j'avais gagné le droit de ranger ces balais à la con dans les vestiaires qui puaient, merci du cadeau. Le cours se termina, et les élèves s'en allèrent vers le château - la prof se rappela bien d'un coup d'oeil assassin que je devais rester, ce que je fis, avec la ferme intention de faire ça en deux temps trois mouvements : rien à foutre.

Ah, non. En fait, j'allais prendre un peu de temps. Parce que Ruby était dans les derniers à partir et j'avais l'impression qu'elle m'avait lancé un regard, ce genre de regards quand on calcule sa marche exprès pour qu'une personne nous rattrape. Bien bien bien. Comme je n'avais pas envie de lui parler, parce que je ne le sentais pas, je me mis à ranger les balais comme jamais ils n'avaient été rangés de leur vie, les pauvres. Ca devait laisser à Ruby une bonne longueur d'avance... Ouais. Je finis par donner un coup de pied aux caisses de vieilles balles et de vieilles protections, pour qu'elles aillent valdinguer sous les bancs et que ça ait l'air un peu rangé, et puis...

... Mais noooon, mais qu'est-ce qu'elle était foutait là, cette blondasse ?! Je n'avais pas joué les fées du logis pour qu'elle casse tout mon plan et revienne sur ses pas ! Putain. Bon. J'attrapai ma veste, et m'avançai vers la porte, à côté de laquelle était Ruby.


- Tu voulais m'aider ? Ha ha, trop tard j'ai fini ! lui dis-je en mode grosse blague, et puis j'enfilai ma veste et attendis qu'elle se pousse un peu pour passer. Faut que j'y aille, j'ai Po... euh Sortilèges, me rattrapai-je un peu tard : c'était les sixième années qui avaient Potions, donc elle. Un peu foiré, mon mensonge. Mais je lui lançai un petit sourire - après tout hein, je n'avais rien contre elle, là n'était pas le fond du problème.
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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



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MessageSujet: Re: A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R]   A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R] Icon_minitimeMer 23 Oct - 0:34

Bien sûr que je connaissais toutes les réactions possibles et imaginables à l’incident. Il y avait l’incompréhension, le choc, parce qu’évidemment, c’était ce genre d’histoire que l’on attendait à la télévision et qui vous mettait mal à l’aise, mais paraissait si lointaine, si bien que l’on se disait toujours que ça ne pouvait pas nous arriver autour de nous. Et puis, comment pouvait-on faire ça à une enfant, innocente et aimante ? Comment un père, cet homme qui avait l’air bien sous tout rapport, pouvait ainsi basculer dans un tel degré de monstruosité ? Et puis, aujourd’hui, il y avait aussi une autre incompréhension, car il fallait bien avouer que je savais cacher mon jeu et que j’étais la dernière personne à qui l’on associait un passé aussi traumatique. Mais il y avait d’autres réactions. La colère, par exemple, dirigé contre le monde entier, contre mon père, comme l’avait vécu Lizlor. La tristesse, pour moi, pour tout ce que j’avais vécu. La pitié, trop souvent présente, que je trouvais presque humiliante tant elle me mettait dans une case : petite fille abîmée qu’il faut traiter différemment, qui ne sera plus jamais comme les autres. Je ne voulais pas de tout ça, à vrai dire, je ne voulais aucune émotion distincte, parce que tout ça ne faisait que m’éloigner des autres et peser l’incident tout contre moi pour me rappeler que les gens auraient toujours ce genre de réactions, qui me rappelaient sans cesse que ce que j’avais vécu était horrible, marquant, traumatisant – je ne voulais pas être différente.

Et puis, il y avait aussi une autre réaction, plus fréquente que les gens voulaient bien croire : le rejet. Mais je ne savais pas toujours ce que l’on rejetait. Moi, ou cette histoire ? Voulait-on mettre une distance entre l’horreur, pour ne pas éprouver de sentiments, ou avec moi qui incarnait cet acte immonde ? Aujourd’hui, je me posais cette question quand je voyais Chuck changer de trajectoire en m’apercevant. Et ce qui m’attristait encore plus, c’était de me dire qu’il était loin de tout savoir. S’il m’évitait maintenant, qu’en serait-il si je lui avouais toute la vérité ?

J’avais essayé de lui parler, mais j’hésitais toujours, puisque son attitude me donnait envie de simplement abandonner. C’était particulier, puisque nous n’étions pas vraiment les meilleurs amis du monde, mais à la fois, j’appréciais vraiment Chuck, même si je ne lui avais pas vraiment dis – peut-être que c’était là mon erreur ? Mais à la fois, ce n’était pas comme avec Lizlor, Rita ou Scott, ce n’était pas une amitié où on parlait pendant des heures, se confiait et échangeait des étreintes. Mais j’aimais passer du temps avec Chuck. On m’aurait dit ça il y a quelques mois, j’aurais eu un rire. Mais c’était la vérité. Il était stupide, aussi bavard qu’un arbre lorsque l’on parlait de ses problèmes, mais il me faisait rire, il n’était pas comme les autres personnes que je fréquentais, et petit à petit, je m’étais habituée à lever les yeux au ciel lorsqu’il se moquait de moi. Je n’avais pas envie que notre relation se termine ainsi, après l’épisode de l’épouvantard… Je n’avais même pas pu le remercier d’ailleurs, alors qu’il avait maîtrisé la situation malgré ma crise de panique. Nous en restions là, avec les pièces du puzzle éparpillées. Je ne savais pas ce que Chuck pensait, pourquoi il refusait de me parler tout en prétextant toujours des excuses, sans jamais vraiment me rejeter, me dire explicitement qu’il ne voulait plus de contact avec moi.

Mais quelque chose me disait de ne pas abandonner. J’avais eu un peu du mal à raconter ce qui s’était passé à Lizlor ou Ewan, car elle, elle ne le portait pas dans son cœur depuis l’épisode de la salle sur demande, et lui… Lui non plus, et pour les mêmes raisons. Mais à contre cœur, ils avaient tous les deux admis qu’il fallait que je tire cette histoire au clair, s’étaient offusqués lorsque j’avais envisagé que Chuck soit dégoûté par ma personne, et m’avaient assuré que ce n’était pas le cas et qu’il fallait que je lui parle. J’avais essayé quelques fois, mais le Gryffondor avait réussi à s’échapper à chaque fois – il faut dire que je n’avais pas été direct. Mais cette fois-ci, j’étais bien décidée à le mettre face à la vérité, comme un ultimatum. S’il ne voulait plus me voir, je préfère encore qu’il me le dise clairement. Parce qu’une part de moi se demandait si ce n’était pas simplement la gêne et la culpabilité qui le tenaient à l’écart, et je voulais pouvoir lui fournir des explications et le rassurer. Mais au fond, j’avais un peu peur de la confrontation… Et s’il me rejetait clairement ? J’avais toujours autant peur de l’influence du passé sur moi mais surtout mes relations… Et je n’avais pas vraiment envie qu’il vienne tout gâcher, car l’épouvantard avait prouvé une fois de plus que j’étais encore trop fragile pour la moindre difficulté concernant l’incident.

J’attendais simplement le moment opportun pour parler à Chuck, et il faut dire que je n’étais pas trop avantagée par la présence de Taylord qui me détestait toujours mais qui aimait toujours autant son petit-ami – depuis la rentrée des vacances d’avril, ils étaient inséparables. Je n’allais pas débarquer et demander à Chuck de lui parler en privé, en tout cas, pas si je tenais à ma vie. Perchée sur mon balai, j’observais les deux amoureux se chamailler dans les airs, et j’eus un sourire. J’étais soulagée de voir que ça allait mieux entre eux, d’autant que j’en avais un peu parlé avec Chuck – mais à vrai dire, je ne savais pas du tout comment évolué la relation puisque nous ne parlions plus vraiment. Mais à la fin du cours, une occasion se présenta : Chuck, à force d’avoir fait le malin, devait ranger les vestiaires. Le connaissant, il allait d’ailleurs s’y prendre n’importe comment, mais passons. Lizlor me fit signe pour que nous allions en cours, mais je lui expliquai rapidement mon plan et lui demandai de dire à Nakamura que j’arrivais – je prétexterais un devoir de préfète, elle ne vérifiait pas, trop pénible. Liz haussa un sourcil, et consentit à me faire un sourire : elle savait que c’était important pour moi et mettait son aversion pour Chuck de côté.

J’avais lancé un regard entendu à Chuck, mais cela ne suffit pas, lorsque je l’attendais devant la porte des vestiaires, il eut une tête un peu surprise, puis rapidement gênée. Il masqua le tout sous un sourire, comme à son habitude.


- Tu voulais m'aider ? Ha ha, trop tard j'ai fini ! Faut que j'y aille, j'ai Po... euh Sortilèges.

Pendant un instant, je me sentis tellement impuissante que je m’écartais presque malgré moi pour le laisser passer. A quoi cela servait-il ? Il ne voulait pas me parler, je le voyais bien, il s’embrouillait dans ses excuses, m’évitait… Pourquoi m’accrocher ? C’était stupide… Mais pourtant, je ne pouvais m’y résoudre. J’étais fatiguée de voir le passé m’arracher tout ce qui comptait.

- C’était lundi, Sortilèges, relevai-je un peu platement, et Chuck s’immobilisa, se retournant. Je lui fis un sourire d’excuse. Tu m’as déjà sorti cette excuse lundi, répétai-je, d’une voix qui se voulait douce. Ce n’était pas une attaque, mais une constatation. Qui me blessait, d’ailleurs. J’avais une drôle de pression dans la poitrine, et je me surpris à craquer mes doigts et à me tordre les mains, un peu gênée. Mais j’avais l’occasion rêvée. Il fallait que je sache, et qu’il sache aussi. S’il-te-plaît, arrête de m’éviter, j’aimerais au moins qu’on puisse s’expliquer, je n’ai même pas pu te remercier pour la dernière fois, et… Je marquai une pause, soupirant presque, sentant que j’allais m’embrouiller comme à chaque fois que je parlais de l’incident. Si tu ne veux plus me parler, c’est ton choix je vais pas te forcer même si à mon avis tu as encore besoin de quelques conseils en potions, tentai-je de plaisanter pour la forme, mais je n’aime pas qu’on en reste là, sans que je puisse au moins t’expliquer… Tu m’évites parce que tu es gêné ou… Je sais pas, Chuck, je te dégoûte ? Lâchai-je tout à coup.

Je n’étais pas sûre que toutes les vérités soient bonne à dire, mais je savais qu’en tout cas, je voulais entendre celle-ci.

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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R]   A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R] Icon_minitimeMer 20 Nov - 16:40

La chance était avec moi : Barbie se poussa, et je passai comme une lettre à la Poste (enfin plus ou moins, parce que merci comment tout d'un coup l'air était devenu lourd et chargé en tension), mais en tout cas le principal était que je me barre de là, parce que la dernière au chose au monde dont j'avais envie était une discussion avec Ruby - limite je préférais que sa BFF me remette un pain comme elle savait si bien le faire plutôt que de voir le regard scrutateur de Ruby, qui s'apparentait à celui d'une maman inquiète - ce qui me faisait bizarre, soit dit en passant, parce que ma propre mère ne m'avait jamais lancé ce genre de regard. Je passai donc, tout en remettant ma veste, en me disant que c'était seulement un mauvais moment à passer, ha ha ha j'avais fait une petite blague, elle allait sourire, et voilà. Je ne savais pas trop pourquoi je n'arrivais à ce point pas à me sortir de cette merde, mais en tout cas, je n'y arrivais pas, j'avais l'impression d'être attaché à un boulet de mille tonnes qui me tirait vers le fond, et j'avais juste envie de me flinguer de honte à chaque instant où j'apercevais Ruby où que j'entendais son prénom. C'était pas la mer à boire, elle pouvait bien le comprendre, non ?! Et puis, on n'avait jamais été super potes non plus, je veux dire, oui on s'entendait bien et elle m'aidait bien pour les devoirs, mais au fond, elle avait ses potes et j'avais les miens, alors...

- C’était lundi, Sortilèges, fit-elle d'une voix toute mignonne. (Ruby, comme la majorité des filles jolies et blondes, Wayland exceptée, faisait toujours tout de façon mignonne, question de principe. C'est pour ça que je préférais les brunes : elles avaient plus de piquant.) Soit dit en passant, son gentil et mignon "c'est lundi Sortilèges" résonnait un peu comme un "tu sais je suis une Serdaigle et je suis une lumière donc je connais par coeur tous les emplois du temps du monde et je sais très bien que tu n'as pas Sortilèges, imbécile". Mais quand je me retournai, elle avait un petit sourire d'excuse, et je souris moi aussi, de manière tout à fait fausse, sans savoir quoi répondre - ok elle m'avait cramé mais c'était un secret pour personne, on s'évitait, enfin, je l'évitais, et elle l'avait très bien compris, non ? Tu m’as déjà sorti cette excuse lundi.

Oui ben ça va, merci. Tout le monde peut se tromper, même dans le domaine des excuses vaseuses. Je haussai les épaules et me grattai vaguement la tête, gêné. Et maintenant ? Je pouvais encore partir, non ?

- S’il-te-plaît, arrête de m’éviter, j’aimerais au moins qu’on puisse s’expliquer, je n’ai même pas pu te remercier pour la dernière fois, et… Wo wo wo... Bon ok, je ne pouvais pas trop partir, je veux dire, là, on était un peu passé du côté offensif de la chose. Je me rapprochai un peu, laissant tomber mes grands airs de mec qui faisait genre qui n'avait rien capté à ce qui se tramait. Dommage. Si tu ne veux plus me parler, c’est ton choix je vais pas te forcer même si à mon avis tu as encore besoin de quelques conseils en potions, ... pas faux, mais attendez, je ne captais pas trop ce qui était en train de se passer - what ?! mais je n’aime pas qu’on en reste là, sans que je puisse au moins t’expliquer… Tu m’évites parce que tu es gêné ou… Je sais pas, Chuck, je te dégoûte ?

... WHAT ?! Oh là là. J'avais raté un sacré train, une gare toute entière, là, non ?

- Quoi ?! Je plissai les yeux et la regardai comme si elle venait de me raconter qu'en fait elle avait accouché de triplés après notre petite partie de jambes en l'air dans la salle sur demande et que ça serait sympa si je pouvais allonger la pension alimentaire. Non mais sérieux - quoi ? Je ne comprenais pas le problème, parce que le vrai problème ne semblait pas l'effleurer une seconde, alors que merci bien, moi, il m'étouffait. Comme quoi... On pouvait être à Serdaigle et manquer d'une sacré dose de discernement - pour une fois que c'était dans ce sens-là, et pas dans l'autre ! Je capte pas, pourquoi tu me dégoûterais ?!

Non mais ça, c'était le pompon. Bonjour, je suis le mec avec qui t'as couché complètement ivre alors que probablement ce n'est pas quelque chose que tu aurais fait en temps normal, et ensuite à qui tu as dit que ton père t'avait violée, enfin voilà, grosse ambiance, c'était quoi cette question de merde ? La vérité c'était que je me dégoûtais moi, d'avoir sauté sur Ruby alors que, même si j'étais pété à ce moment-là moi aussi, mais quand même, j'avais très bien su ce que je faisais, elle était bourrée et triste de plus être avec Hadrian, et que si j'avais réfléchi deux minutes, j'aurais capté que ce n'était pas son genre, et que ce n'était pas très cool de lui avoir fait clairement comprendre qu'on pouvait prendre du bon temps tous les deux. D'autant plus que maintenant, je me posais la question, sans cesse : elle regrettait ? Je veux dire, elle s'en souvenait comment, de ce moment ? Parce qu'autant dire que si pour elle, c'était quelque chose qu'elle n'avait pas désiré et qu'elle le vivait comme... Bref, autant dire que là c'était la flingue sur la tempe direct, et roulez jeunesse.

- Je t'évite pas parce que tu me dégoûtes, lâchai-je en secouant la tête, ne sachant absolument pas comment dire ce qu'il fallait dire. Je t'évite parque euh... J'ai honte. De moi. Je me sens... Je suis désolé. J'aurais pas dû profiter de toi l'autre soir, quoi. En gros, euh... C'est plutôt moi qui me dégoûte, en fait.

Je conclus avec un nouveau haussement d'épaules et un sourire désolé, mais eh, hein, au fond, le mal était fait, pas vrai ? Voilà, maintenant elle pouvait me laisser aller crever dans ma honte, c'est bon, tout était dit ?
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Ruby Standiford-Wayland


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MessageSujet: Re: A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R]   A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R] Icon_minitimeLun 16 Déc - 22:12

Au fur et à mesure que je parlais, je voyais les traits du visage de Chuck changer d’expression. Il fit d’abord comme s’il ne comprenait pas, mais je n’étais pas stupide et lui non plus, nous ne pouvions tout de même pas faire simplement comme si rien ne s’était pas passé, comme si ce n’était pas important… Ou peut-être que pour Chuck ça ne l’était pas ? Je ne voulais pas croire ça, car ça aurait été admettre qu’il était tout ce qu’il prétendait être, tout ce qu’on voyait de lui, ce garçon qui ne fichait pas mal de tout et de tout le monde. Moi aussi je l’avais cru comme ça, mais je m’étais trompée, du moins me semblait-il. Comment pouvait-il s’en foutre ainsi, lui qui aimait tant son petit frère, ou Taylord ? Même, il acceptait mon aide en potions, et même s’il prenait toujours tout à la rigolade, même s’il prétendait ne pas se soucier de ses notes, même s’il arrivait en retard à chaque rendez-vous, il était là, et je voulais croire que c’était parce qu’il n’en avait pas totalement rien à faire des ASPICs ou même de moi. Je ne savais pas non plus si c’était à cause d’Ewan, de la confiance qu’il m’insufflait, que j’osais avoir un tel raisonnement, mais je m’y accrochais. Je ne voulais pas croire que Chuck se fichait totalement de tout ça, de moi. Il suffisait de regarder la surprise peindre ensuite son visage, puis une sorte d’incompréhension, il était pris sur le fait, le savait, et il n’avait pas l’air à l’aise. Etait-ce parce qu’il en avait quelque chose à faire, comme je l’espérais ? Car je n’attendais à rien au final, si ce n’était que nous puissions nous expliquer… Le reste, ce n’était pas à moi de choisir.

- Quoi ?! Je capte pas, pourquoi tu me dégoûterais ?!

Cette fois-ci, ce fût moi qui fus surprise, et j’haussai un sourcil. Il semblait que ma théorie se trouvait fausse, et si j’étais perdue, au fond, je suis un peu soulagée. Parce que je ne voulais pas de cette image qui me collait, je ne voulais pas que l’on me voit ainsi, simplement comme la victime, comme la fille salie… Mais et maintenant, que devais-je faire ? Où était le problème ? Etait-ce qu’il ne voulait pas être ami avec une fille aussi compliquée que moi ? Pour le coup, je n’aurais pas pu lui reprocher ça, car je comprenais, je savais que j’étais un poids malgré moi… Je sentis une certaine lassitude m’envahir, et de la tristesse, car j’avais plutôt essayé d’aider Chuck, il ignorait quasiment tout de mes problèmes, et je me pris à me demander si ça n’avait pas suffi, si ma propre personne était un poids dont Chuck ne voulait pas s’encombrer ? Je ne voyais pas vraiment d’autre réponse à ma question, à pourquoi il ne voulait plus me fréquenter, car si ce n’était pas le dégoût, ça restait une forme de rejet et je cherchais mes fautes avec une certaine amertume.

- Je t'évite pas parce que tu me dégoûtes. Je t'évite parque euh... J'ai honte. Sur le coup, je fus si surprise que je ne pus retenir une réelle expression d’étonnement. De moi. Je me sens... Je suis désolé. J'aurais pas dû profiter de toi l'autre soir, quoi. En gros, euh... C'est plutôt moi qui me dégoûte, en fait.

… Ah, ça, j’avoue que je ne m’y étais pas attendue. J’avais l’habitude de me sentir coupable, tout le temps, que j’assimilais mal le fait que les autres pouvaient ressentir ça aussi. Il me semblait tant que j’étais coupable qu’il me paraissait improbable que l’on pense s’attribuer une faute que je me laissais porter seule. Je me sentais mal à l’aise tout à coup, car la situation prenait un tour complétement inattendue, mais surtout, je me sentis stupide. Je n’avais pas vu les faits sous l’angle de Chuck, mais… Simplement, c’était improbable ! Pourquoi s’en voulait-il ? Parce que coucher avec une fille comme ça, si j’avais bien compris, ça ne l’avait jamais dérangé. C’était simplement parce que maintenant il savait pour mon père ? Est-ce que ça faisait de moi une fille qui aurait dû être traitée différemment ? Mais c’était stupide, il ne pouvait pas savoir, et il ne m’avait pas non plus forcé ! Il m’avait poussé, c’était vrai, mais j’avais répondu, parce que j’en avais envie… Ou du moins, j’avais eu envie de cesser de réfléchir, de contrôler, et j’avais cru que c’était la réponse. Bien sûr que je savais que j’avais eu tort. Mais au-delà de mon passé, est-ce que Chuck ne le regrettait pas aussi par rapport à Taylord ? C’était une bêtise, mais au final… Je ne voulais pas le voir ainsi, parce que j’essayais tant bien que mal d’arrêter de tout regretter, et au fond, n’était-ce pas ce que mon amitié avec Chuck m’apprenait ? Je pouvais transformer un mauvais départ, et j’essayais vraiment de me répéter que ce n’était pas grave si cette première rencontre avait été une erreur… Parce que ça faisait bien longtemps que je savais que l’on ne pouvait pas changer le passé. Et c’était étrange, car j’aurais cru que Chuck était celui qui assimilait cette idée le plus facilement…

- Mais t’es con, lâchai-je tout à coup, et je me sentis presque rougir, et me repris, je veux dire, pardon, mais… Euh, excuse-moi, je ne pensais pas que tu te sentais comme ça, mais… Mais pourquoi ? Tu ne pouvais pas savoir ! J’avais ajouté la dernière phrase avec une certaine véhémence, comme si je voulais le convaincre. J’étais peut-être pas dans le meilleur état pour prendre des décisions, mais tu ne m’as pas vi… Forcée, dis-je, tout à coup d’une voix un peu plus basse. J’étais consentante, je… Je ne veux pas que tu t’en veuilles, achevai-je maladroitement

Je savais très bien que l’on ne choisissait pas de se sentir coupable, mais pourtant, ce sentiment que j’avais cru permanent avait évolué chez moi, je voulais croire qu’il ne nous emprisonnait pas totalement. Je tentai de sourire à Chuck, pour le rassurer, mais à vrai dire, je savais le chemin que devait prendre cette discussion, et ça me fait un peu peur au fond. Je savais qu’il fallait que nous nous expliquions, parce que toute évidence cette histoire l’avait un peu travaillé, et… Je ne pouvais juste le laisser dans ses suppositions, n’est-ce pas ? Et puis… J’avais envie d’évoluer sur ça aussi, je ne voulais pas toujours sentir les tremblements dans mon corps, les larmes derrière mes paupières. Si Ewan m’avait bien appris quelque chose, c’était que je n’avais pas à avoir honte de ça, que ce n’était pas ma faute, et je ne voulais pas me cacher ainsi. De moi-même, je savais que je n’en aurais jamais parlé à Chuck, mais désormais, je n’avais plus le choix. Je me raclai la gorge avant de continuer.


- Et puis, si… Si ça te pèse, je veux que tu me dises, je veux que tu me poses tes questions parce que je n’ai pas envie qu’on reste comme ça, comme si de rien n’était, tu as le droit de savoir si tu veux, je… Je ne sais pas, tu préfères agir comme si de rien n’était, comme si on ne se connaissait pas ? Parce que c’est toi qui voit, mais tu as le droit d’avoir des réponses, j’aimerais juste… Pas que tu te sentes coupable, achevai-je d’une petite voix.

Et maintenant, Chuck prendrait-il la main que je lui tendais ?
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R]   A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R] Icon_minitimeDim 26 Jan - 16:29

Ruby pouvait bien me regarder avec ses yeux de merlans frits, je ne me sentais pas mieux, pas plus à l'aise, et c'était même pire, maintenant qu'on avait posé les mots sur ce qui nous posait problème. Quelle merde - pourquoi je n'étais pas parti plus tôt et plus vite de ce foutu cours sans demander mon reste, plutôt que faire de la merde ? Encore une fois, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi, et non pas que je m'en voulais de faire des conneries, mais pour le coup j'aurais aimé avoir un peu plus de jugeote. Ca ne m'avait gêné de me retrouver avec des meufs avec qui j'avais couché un soir, juste comme ça, parce que voilà ça arrivait et que ça ne voulait rien dire : ça n'empêchait pas d'être potes ensuite, ça n'obligeait pas non plus de rester en contact, ça dépendait, quoi. Heureusement, sinon ma vie aurait été carrément plus compliquée. Et avec Ruby, le malaise passé parce qu'évidemment quand la meilleure amie s'en même ça fait toujours des siennes, alors si en plus elle est portée sur l'hystérie..., ça avait été, on était devenus potes, et voilà. Maintenant, j'étais bien dans la merde. Elle ne pouvait pas tout simplement comprendre que j'étais mort de honte et que je me trouvais con et qu'elle n'avait qu'à m'ignorer dans les couloirs, ça irait mieux pour tout le monde ? Je ne sais pas, moi, quand on est si intelligent que ça à Serdaigle, on devrait le comprendre, non ? Dommage pour moi, les filles, et encore plus les blondes, ont toujours cette espèce d'instinct venu de je ne sais où qui leur fait croire qu'elles sont la mères de chaque pauvre âme un peu perdue qui croise leur chemin. En matière d'âme perdue je n'étais peut-être pas mal, mais vu l'expérience que j'avais avec la figure maternelle : non merci. J'avais l'impression que Ruby me regardait et me grondait comme si j'étais un méchant petit garçon, tout d'un coup.

- Mais t’es con, ohlà, Barbie était capable de dire des gros mots ?! je veux dire, pardon, mais… Euh, excuse-moi, je ne pensais pas que tu te sentais comme ça, mais… Mais pourquoi ? Tu ne pouvais pas savoir ! Bla, bla, bla. Evidemment, après coup, c'était facile à dire. J’étais peut-être pas dans le meilleur état pour prendre des décisions, mais tu ne m’as pas vi… Forcée, ... merci. J’étais consentante, je… Je ne veux pas que tu t’en veuilles.

Bien sûr, bien sûr.

- C'est un peu tard, dis-je en haussant les épaules et en lui faisant comprendre que ça ne servait à rien, de toute façon.

Je n'allais pas en mourir non plus - c'était quand même pas moi le plus à plaindre dans l'histoire, hein. Mais je voulais juste ne pas m'étaler sur la question, ne pas spécialement m'en souvenir, et qu'on me foute la paix. J'eus un autre mouvement pour amorcer mon départ, mais quand je croisai le regard de Ruby, il me fit un effet bizarre : pas de la pitié, mais quelque chose de trop sincère pour que je lui dise dégage et laisse moi tranquille, et je me ravisai. Super - en plus, je ne pouvais même pas l'envoyer proprement chier, tiens. On était bien loin de notre première rencontre, ça c'était sûr.


- Et puis, si… Si ça te pèse, je veux que tu me dises, je veux que tu me poses tes questions parce que je n’ai pas envie qu’on reste comme ça, comme si de rien n’était, tu as le droit de savoir si tu veux, je… Je ne sais pas, tu préfères agir comme si de rien n’était, comme si on ne se connaissait pas ? Parce que c’est toi qui voit, mais tu as le droit d’avoir des réponses, j’aimerais juste… Pas que tu te sentes coupable.

... Hmm. Bon, puisqu'il fallait y passer - je m'assis sur un banc à côté de nous et sortis de mes poches un paquet de clopes tout défoncé ; d'ici là, personne ne risquait de nous cramer, et ce n'était pas Ruby la petite préfète qui allait me dénoncer de toute façon. Je lui proposai une cigarette, allumai la mienne, et restai quelques instants à regarder le bout de mes chaussures, cherchant l'inspiration. Je ne pouvais pas non plus me vanter d'avoir le plus de tact au monde, et c'était exactement le moment où il fallait que j'en ai, que je ne me trompe pas. Ça me mettait un peu la pression – on ne va pas se mentir. Je passais de Ruby la fille que j'avais pécho un soir et qui ma foi avait été à la hauteur de mes attentes, à la fille qui était devenue presque mon amie et qui m'avouait qu'elle avait été violée et que j'avais été le premier à passer après. Elle était bien gentille, et je voulais bien être cool sur le sujet, mais quand même. Je me sentais merdeux, et étant donné que je me sentais merdeux sur beaucoup de sujets, on va dire que ça n'arrangeait rien à la chose. J'aurais simplement aimé pouvoir demander à Ruby de tout effacer, de ne l'avoir pas sautée dans la salle sur demande, mais… Dans cette optique, j'aurais eu pas mal de choses à demander aussi. Beaucoup de choses en fait : des conneries, des trucs que j'avais fait à Poudlard, ou avec Coop, ou pendant des soirées, et évidemment avec Taylord, et… Bon, ça n'était pas moi de toute façon, de revenir sur ce qui avait été fait. Heureusement, d'ailleurs : si j'avais du pointer du doigt toutes mes erreurs, il y a bien longtemps que je me serais logé une balle dans la tête.

Elle était bien mignonne, mais qu'est-ce que je pouvais demander ? T'as eu mal ? Ca te traumatise encore autant qu'avant ? Comment ça se fait qu'on ai pas buté ce connard, comment c'est possible ? Tout d'un coup, je me sentis en colère – j'avais sous les yeux une nouvelle preuve du pouvoir des parents et des conséquences de leurs actions. Les miens ne pouvaient pas se comparer au père de Ruby, mais je l'avais mauvaise : pourquoi tous les connards de ce monde pondaient des enfants, si c'était pour leur faire du mal ensuite ?! Je me sentis étrangement proche de Ruby tout d'un coup, bien plus que cela ne m'était jamais arrivé. Elle avait une méthode bien différente de la même pour l'exprimer, mais je sentais que nous partagions au fond cette malédiction des gosses qui n'avaient jamais connu ce que c'était d'avoir de véritables parents.


- J'aurais préféré ne pas être ce mec-là, c'est tout, finis-je par dire en haussant les épaules. Je me sentirais toujours coupable, même si elle avait raison, je n'avais pas pu savoir. Mais c'était comme ça. Je sais pas, moi, répondis-je après avoir tiré une latte. Ca te dérange pas d'en parler ?! Parce que bon, je me souvenais de l'Epouvantard et de la crise de panique qui avait suivie…  Merci bien, je ne voulais pas la remettre dans cet état.

Mais elle me regardait avec ce regard de Préfète de Serdaigle, qui voulait à la fois dire "parle moi je suis ta mère" et à la fois "tu peux le faire, jeune padawan", ce qui m'arracha un petit sourire tout de même.


- Je sais pas moi, euh, t'avais quel âge ? Il est en prison j'espère ?! Comment tu as fait après ? Je n'en savais pas grand chose sur elle mais je savais qu'elle n'avait pas de parents, non ? Ta mère s'est barrée, un truc comme ça ?

Ca ne m'aurait pas vraiment étonné – un mari en prison et une fille victime de viol, avec la haute estime que j'avais de ma propre mère, je me disais que celle de Ruby devait être pas mal dans son genre, peut-être qu'elle avait fuit, tout simplement ? Mes parents m'avaient tellement donné une bonne image de la fuite comme seule solution à tous les problèmes qu'il ne me venait que ça à l'esprit. Et quelque part, est-ce que ce n'était pas ce que j'avais fini par faire moi aussi ?
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Ruby Standiford-Wayland


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MessageSujet: Re: A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R]   A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R] Icon_minitimeLun 10 Fév - 19:36

Je voyais bien que Chuck hésitait, entre fuir et rester, oser ou non, et j’avais beau l’encourager d’un sourire maternel, je savais que ça ne suffirait pas. Mais à la fois, je le comprenais, le sujet était délicat, pour lui aussi puisque malgré lui il se retrouvait impliquer dedans. Je n’avais pas été très réglo avec lui sur ce coup-là, mais la première soirée que j’avais passée avec lui n’avait pas été très apte aux confessions. Je n’avais ni prévu de coucher avec lui, ni de devenir amie avec lui par la suite, pas un seul instant j’avais pensé que l’incident aurait un rôle dans notre relation. Je savais qu’il était mal à l’aise, d’autant plus que nous n’étions pas trop habitués à ce genre de discussions sérieuses. J’avais appris à cerner Chuck et sa manière de réagir à ce genre de choses : il préférait s’en sortir en riant, en niant, et en continuant comme si de rien n’était – « tant pis », comme aurait dit Ewan. Mais il y avait des choses que l’on ne pouvait pas repousser, j’étais la première à le savoir. Etrangement, je ne me sentais pas aussi mal que lorsque j’évoquais mon passé, habituellement, car cette fois-ci, ce n’était pas simplement pour me confier… Je savais que Chuck en avait besoin, pour savoir, pour comprendre, et que c’était à moi de le rassurer et non le contraire. Je ne voulais pas qu’il se sente obligé d’avoir de la compassion pour moi. Bien sûr que le soutient des autres m’était important, essentiel, mais parfois c’était à moi de faire la part des choses et d’être en paix avec ce qui m’était arrivé – j’avais fini par comprendre que tout l’amour des autres ne suffisaient pas forcément à me faire m’aimer.

Chuck finit par s’asseoir sur un banc, et comme il me proposait une cigarette, je m’assis à côté de lui, lui lançant un regard derrière mes cheveux qui avaient glissé le long de ma joue – il alluma sa cigarette, fixant ses pieds, cherchant visiblement ses mots. J’allumai la cigarette, inspirai une grande bouffée de tabac, réfléchissant à la suite de la conversation. Il n’y avait pas de mode d’emploi pour raconter ce genre de choses, et cette fois-ci, j’étais bien trop préoccupée par la réaction de Chuck pour ne pas prendre des pincettes. Chaque personne avait une réaction différente, mais cette fois-ci, le Gryffondor était plus impliqué que n’importe qui. Pourtant, pour moi, il n’avait rien fait de mal, mais je comprenais qu’il ne soit pas à l’aise avec tout ça, et je n’avais aucune idée de comment guérir sa culpabilité.


- J'aurais préféré ne pas être ce mec-là, c'est tout. Je sais pas, moi. Ca te dérange pas d'en parler ?!

J’haussai les épaules à mon tour, lançant un petit regard encourageant en direction de Chuck. Bien sûr que ce n’était pas mon sujet de discussion préféré, et vu la manière dont j’avais réagi à l’épouvantard, Chuck devait être légèrement inquiet. Mais c’était différent, cette fois-ci, c’était moi qui choisissait d’en parler, le passé ne me surgissait pas brutalement au visage. Mais je me demandais bien ce que Chuck pensait de tout ça, tout de même, qu’est-ce qu’il s’imaginait ? Car la réalité me semblait parfois tellement… Horrible ? Parce qu’il n’y avait pas simplement le viol, il y avait eu tout ce qui avait suivi. Le décès – le meurtre ? – de mon père, puis ma mère, son attitude jusqu’à finalement son suicide, puis les familles d’accueils qui s’enchaînaient, j’aurais pu continuer des heures et des heures sur chaque chose qui s’était empilée quand je pensais que c’était enfin terminé. Mais je n’étais pas là pour me plaindre à présent.

- Je sais pas moi, euh, t'avais quel âge ? Il est en prison j'espère ?! Je sentis que je me crispai, et j’eus un sourire désolé malgré moi. J’aurais préféré, probablement… Comment tu as fait après ? Ta mère s'est barrée, un truc comme ça ?

J’inspirai une bouffée de tabac, comme pour me donner du courage. J’aurais voulu donner raison à Chuck, mais à la fois, je me demandais toujours : est-ce que ça aurait pire ? Je savais que si je n’avais pas tué mon père, il aurait pu recommencer, et à la fois, je ne supportais pas d’avoir fait ça malgré moi et de devoir en porter le poids. Aurais-je mieux vécu le fait que ma mère m’abandonne ainsi, ou était-ce mieux qu’elle ait eu une telle descente aux enfers pendant six mois, m’emportant avec elle ? La vérité, c’est qu’il n’y avait pas de pire, ni de mieux : il n’y avait qu’une réalité, et c’était à moi de m’y faire. Je cherchais cependant mes mots, parce que je ne pouvais pas décemment tout lâcher ainsi – je voyais bien que Chuck se sentait déjà extrêmement mal. J’avais appris avec le temps, de toute manière, que les mots ne pouvaient pas masquer la réalité : un viol était un viol, une mort était une mort, et peu importe les façades et les artifices, rien ne changeait l’horreur de la chose.

Je saisis alors mon courage à deux mains, regardant Chuck, mes yeux hésitants encore à affronter les siens – ils se baissaient parfois, mais je me forçai à les relever et à être honnête. Il fallait bien que je finisse une bonne fois pour toute avec ce malaise entre moi et le Gryffondor.


- J’avais six ans et demi. Ce n’est arrivé qu’une fois, précisai-je, et non, il n’est pas en prison puisque… Puisqu’il est mort. Bon, et maintenant… Je sentis mes yeux se baisser et j’étais mal à l’aise. Tu sais, quand tu es petit, la magie peut se déclencher quand on se sent en danger ? Ben, hm, c’est ce qui s’est passé. Je souhaitais pas sa mort, simplement qu’il arrête, et… Tu vois ce que je veux dire ? Demandai-je timidement, relevant mon regard pour chercher celui de Chuck dans lequel je lisais un mélange d’horreur et de surprise. Du coup, ça a fait pas mal d’histoires, il y a eût une enquête, mais aucun résultat. Personne ne connaissait la magie dans mon entourage, même moi je savais pas que c’était moi, même si bon, je le sentais un peu, je poussai un soupir, me remémorant ces moments, au commissariat, à l’hôpital, avec ma mère… Bref, ma mère a pas très bien vécu tout ça donc… Elle n’a pas été une très bonne mère, puis elle s’est suicidée six mois plus tard.

Alors que j’avais réussi à être calme tout du long, je sentis un sanglot éclater dans ma gorge et les larmes cherchèrent à s’échapper – au même moment, Chuck eut un mouvement vers moi, mais je lui fis un signe pour lui dire que non, ça allait. L’instant d’après, je me redressai, essuyai les larmes qui avaient réussi à couler, et j’inspirai profondément.

- C’est bon, j’ai eu le temps de m’y faire, murmurai-je un peu tristement. Mes grands-parents paternels sont partis après l’incident, je ne les ai jamais revu, et je n’avais pas d’autre famille donc j’ai fait plusieurs familles d’accueils… Tu me verrais petite, tu ne me reconnaîtrais pas, dis-je avec un petit rire, comme pour alléger la situation, j’ai fait pleins de bêtises… J’haussai les épaules, un petit sourire triste sur mes lèvres, et je me tournai vers Chuck. Mais bon, maintenant que je sais que je suis sorcière, ça a un peu éclairé le pourquoi du comment de la mort de mon père, et puis j’ai Lizlor et les Wayland qui s’occupent de moi… Et Ewan, donc, conclus-je d’une voix qui se voulait brave. Je suppose qu’on traîne tous nos casseroles.

Et même si les miennes étaient conséquentes, ça ne me donnait pas le droit de me plaindre plus qu’un autre. J’avais peut-être simplement plus de mal à m’en remettre, mais je constatais que pour la première fois, j’avais réussi à parler calmement – ou presque – de cette histoire, et j’étais presque fière de moi. C’était comme si j’étais capable d’être en paix avec tout ça, l’espace d’un instant.
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MessageSujet: Re: A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R]   A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R] Icon_minitimeJeu 27 Fév - 18:56

D'un côté je savais que c'était un peu idiot : ce qui était fait était fait, je n'avais pas non plus mis un couteau sous la gorge de Ruby ce soir-là, elle l'avait bien voulu, moi aussi, et je n'aurais de toute façon pas pu savoir toute cette histoire, tout son passé. Je savais bien que j'avais en soi pas grand chose à me rapprocher, dans les faits. Et que c'était complètement con de me sentir aussi coupable pour ça, alors que non seulement ça ne me ressemblait pas mais en plus ça ne changerait rien à l'affaire. Mais le truc était que je commençais à en savoir un peu trop sur toutes les merdes qui pouvaient arriver dans la vie, et si je pouvais les éviter, c'était préférable ; du coup, si j'avais pu éviter tout ça à Ruby évidemment que je l'aurais fait, et au final, ça revenait au même. Je m'en voulais, point barre, que ce soit de ma faute ou pas.

Alors finalement, même si c'était un peu bizarre de poser cash toutes ces questions directement à la Serdaigle (on en était quand même pas trop à ce stade d'amitié à la base), c'était sans doute le meilleur moyen de crever l'abcès. Elle avait l'air pour en tout cas, et même si j'avais des réticences parce que bon ça se serait su si j'étais très à l'aise avec les aveux et les discussions de ce genre, je lui devais au moins de ne pas fuir comme je savais si bien le faire. Mais soit dit en passant, il y avait quand même plus simple comme confidences : poser à quelqu'un des questions sur son viol et sur la réaction de ses parents relevaient un peu de la mission impossible, mais je n'avais pas dit mon dernier mot. D'accord, d'accord, on jouait le jeu, jusqu'au bout. Je tirai sur ma cigarette une nouvelle fois, avec un regard sur le terrain d'entraînement, désert. Pourquoi est-ce qu'il fallait toujours qu'il arrive ce genre d'horreur ? Et en plus aux gens qui les méritaient le moins ? Je ne voulais pas dire non plus que quelqu'un méritait de s'être fait violer à la place de Ruby, mais quand même, merde, dans le genre petite fille modèle et gentille qui ne fout pas la merde, elle était championne, alors franchement, c'était quoi le but de la vie de lui avoir fait subir tout ça ? Il fallait qu'on m'explique. C'était la même chose pour Coop : j'avais beau chercher, à part être né dans la mauvaise famille et avoir récolté des parents bas de gamme, il avait fait quoi de mal ? Pourquoi est-ce que c'était lui qui se tapait une putain de maladie incurable qui lui rendait la vie dure, franchement, il était où le message ? Ca me rendait toujours amer, ce genre de constatation. Malheureuse pour moi, ce n'était sans doute pas le récit de Ruby qui allait me calmer, en plus de tout.


- J’avais six ans et demi. Ce n’est arrivé qu’une fois, je sentis mes yeux s'agrandir un peu – 6 ans et demi ? Non mais, quel taré… et non, il n’est pas en prison puisque… Puisqu’il est mort. Ah, oui, ceci expliquait cela… Je regardai Ruby qui avait baissé les yeux, et je compris un peu avant qu'elle le dise ce qui s'était probablement passé. J'avais déjà entendu parler de ce genre de choses. Bon, et maintenant… Tu sais, quand tu es petit, la magie peut se déclencher quand on se sent en danger ? J'aquiesçai. Ben, hm, c’est ce qui s’est passé. Je souhaitais pas sa mort, simplement qu’il arrête, et… Tu vois ce que je veux dire ? Je voyais le tableau, en gros, ouais. Et ma première réflexion fut de me dire qu'il l'avait bien mérité, le salaud. Du coup, ça a fait pas mal d’histoires, il y a eût une enquête, mais aucun résultat. Personne ne connaissait la magie dans mon entourage, même moi je savais pas que c’était moi, même si bon, je le sentais un peu… Bref, ma mère a pas très bien vécu tout ça donc… Elle n’a pas été une très bonne mère, puis elle s’est suicidée six mois plus tard.

Eh ben… Dans la famille Horrible, je demande le père et la mère ?!

Ca faisait beaucoup d'informations d'un coup et je pinçai les lèvres, retenant tout plein de sentiments qui se mélangeaient à l'intérieur de moi, de la colère et du dégoût, principalement. De la colère contre son enfoiré de père qui devait être quelqu'un de définitivement complètement malade et pervers, et du dégoût devant la réaction de sa mère, non mais, qui fait ça, qui abandonne son enfant comme ça après ce qui lui est arrivé ?! Je n'avais jamais eu de vrai modèle de parents aimants mais bordel, même les miens n'étaient pas aussi pires, c'était quoi ce délire de faire des gosses pour en arriver là, franchement… Ruby avait tout d'un coup laissé échapper un sanglot et je faillis avoir un geste vers elle, mais elle se ressaisit et continua :


- C’est bon, j’ai eu le temps de m’y faire. Mes grands-parents paternels sont partis après l’incident, je ne les ai jamais revu, et je n’avais pas d’autre famille donc j’ai fait plusieurs familles d’accueils… Tu me verrais petite, tu ne me reconnaîtrais pas, j’ai fait pleins de bêtises… J'eus un petit rire moi aussi, d'un air de dire, genre, toi tu as fait des bêtises ?! pour la taquiner un peu. Mais bon, maintenant que je sais que je suis sorcière, ça a un peu éclairé le pourquoi du comment de la mort de mon père, et puis j’ai Lizlor et les Wayland qui s’occupent de moi… Et Ewan, donc. Je suppose qu’on traîne tous nos casseroles.

Peut-être, mais bon. Il y a casseroles et casseroles, et je ne voulais pas lui faire croire que je m'apitoyais sur son sort parce que ce n'était pas le cas et je détestais la pitié plus que tout donc je ne voulais surtout pas en lui donner ; mais quand même. Je veux dire… Je pense qu'en détention de casseroles elle était plutôt de la catégorie poids lourds.

- Ouais, je suppose, dis-je avec amertume. Et tu las caches bien, d'ailleurs, ce qui de ma part était un compliment. On n'est jamais plus à l'abri qu'en ne laissant rien sortir, c'est bien connu. Eh ben… Je pensais être pas mal dans le genre parents pourris, mais tu me bats à plate couture, tentai-je de plaisanter un peu. Hmmm… Bon, ce n'était peut-être pas le meilleur truc que j'aurais pu trouver. Je suis désolé, j'imagine que ça a dû être pas cool tout ce qui a suivi… Je fis un geste vague de la main, mais je me doutais que les familles d'acceuil, tout ça, y'avait mieux. Mais alors, tu as su quand que t'étais sorcière ?! Personne n'est venu te le dire plus tôt, après ce qui s'était passé ? C'était chelou ça, il y avait une sacrée faille dans le système. En tout cas, il a eu ce qu'il mérite… Oups… Oui bon ben, hein, pardon, mais c'était vrai ! Enfin tu vois quoi, me repris-je un peu trop tard.

Est-ce qu'elle s'était sentie coupable ? Je pense qu'il était plutôt logique de se dire qu'elle n'y était pas pour grand chose et que c'était de la légitime défense, mais j'imagine que pour une gamine de cette âge, tout ça n'avait pas été facile à démêler. Je poussai un soupir un peu énervé : encore une fois, pourquoi est-ce que les parents faisaient des gosses ? Sérieusement ? Et accessoirement pourquoi les parents cools du genre ceux de Taylord se retrouvaient zigouiller par des connards de Mangemorts ? Et pourquoi les parents de merde survivaient tranquillement et faisaient tant de mal à leurs enfants ? Décidément, ces questions resteraient sans réponses…


- Mais du coup, comment ça s'est passé avec ton mec ? Oui bon, c'était un peu lâché de but en blanc mais c'était une vraie question, hein. Je comprenais mieux pourquoi elle avait été si coincée d'en parler, l'autre fois. Je lui lançai un petit sourire complice – je savais bien que parler de cul n'était pas ce qui la mettait à l'aise, mais je voulais juste lui montrer que c'était juste pour la taquiner, que ça n'avait pas changé ma vision des choses, et qu'elle restait une meuf cool et que j'aimais bien – après tout, c'était la vérité. Allez viens, on rentre, ils vont nous chercher partout.

Je me levai et attendis qu'elle aussi, et comme elle se retrouva face à moi, ça vint tout naturellement et je la pris dans mes bras, la serrant bien fort, avant de m'écarter et de lui sourire. Bon, ok, ça avait dû être un peu surprenant sur le coup vu le regard qu'elle me lançait, mais bon, quoi, j'avais bien le droit de lui faire un câlin en toute amitié, non ?


- Fais pas cette tête, rigolai-je en lui faisant une grimace, et on partit en direction du château – je devais bien avouer que tout ça m'avait enlevé un peu un poids, et je ne regrettais finalement pas que Ruby ait insisté un peu pour mettre les choses au clair.
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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



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MessageSujet: Re: A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R]   A true friend never gets in your way unless you happen to be going down [pv R] Icon_minitimeDim 6 Avr - 1:03

Si on m’avait dit, il y a un an, que j’allais un jour raconter mon histoire à Chuck Carlton, j’aurais probablement éclaté de rire tant ça semblait improbable. Une part de moi était d’ailleurs toujours surprise de l’amitié que nous avions finie par construire. Je crois que… Je crois que j’étais similaire à Chuck, bien plus que nous voulions l’admettre. Je savais qu’il cachait ses secrets aussi, et nous avions simplement deux manières différentes de le faire. Nous prétendions tous les deux que tout allait bien à nos manières, moi en m’arrangeant pour être une fille lisse et parfaite, lui un garçon que rien n’atteignait. Nous nous pensions tous les deux mauvais pour les autres, moi je me le faisais payer physiquement et mentalement, lui repoussait les gens pour se protéger. Nous avions des mécanismes différents, mais au final, les fondations n’étaient pas si différentes. Je comprenais Chuck, et je crois qu’il me comprenait aussi ; d’un accord tacite, nous comprenions tous les deux que nous nous apprécions pour des raisons que nous ne voulions pas forcément nommer. Je me surpris à réaliser que le départ de Chuck l’année prochaine me rendait un peu triste, que sa présence allait me manquer. Les choses les plus stupides, comme lorsqu’il me surprenait à la bibliothèque, ou qu’il dessinait des choses obscènes sur mes devoirs. Même sa manie qu’il avait de m’appeler « barbie » dans les couloirs quand nous nous croisions, ça allait me manquer. Et je me demandais si de l’autre côté, mes habitudes à moi allait lui manquer aussi. Je fis un petit sourire à Chuck tandis qu’il semblait assimiler ce que je venais de lui dire.

- Ouais, je suppose. Et tu les caches bien, d'ailleurs. Eh ben… Je pensais être pas mal dans le genre parents pourris, mais tu me bats à plate couture. Je fronçai un peu les sourcils et agitai la tête de droite à gauche en signe de négation. Ce n’était pas un concours, et je connaissais Chuck : je ne voulais pas qu’il ne parle plus de ses ennuis parce qu’il jugeait que les miens étaient pires. Je suis désolé, j'imagine que ça a dû être pas cool tout ce qui a suivi… Mais alors, tu as su quand que t'étais sorcière ?! Personne n'est venu te le dire plus tôt, après ce qui s'était passé ? En tout cas, il a eu ce qu'il mérite… Enfin tu vois quoi.

J’hochai la tête avec un sourire d’un air de dire que ce n’était pas grave. J’étais habituée à ce genre de réactions, et à vrai dire, je ne savais pas trop où je me plaçais. Le méritait-il ? J’avais été si occupée à me détester toutes ces années que j’avais presque oublié de me poser la véritable question : est-ce que je le détestais lui ? Je n’aimais pas me poser la question. Je n’aimais pas penser à lui tout court. Avant tout ça, il n’avait pas été un mauvais père, n’est-ce pas ? Et à la fois, l’aurais-je vu ? J’étais si petite. Le monde adulte était trop étranger à mes yeux pour que je réalise complétement ; surtout, il se cachait bien et je me souvenais d’éclats de voix qui provenait du salon tard le soir, quand je dormais, car mes parents se disputaient rarement devant moi. Décidemment, j’avais toujours été élevé dans une sorte de culture du mensonge.

- C’est un peu compliqué, mais je l’ai su avant de rentrer à Poudlard, donc… Enfin bon, maintenant c’est derrière moi.

Je jetai cependant un regard entendu à Chuck : lui comme moi, nous savions bien que le passé avait toujours un impact sur le présent. Ce qui comptait, c’était que l’impact finisse par être positif à la longue… Apprendre de ses erreurs, ce genre de choses. C’était un peu facile à dire, presque niais même, mais ce n’était pas faux pour autant. Le présent se construisait avec ce que nous faisions de notre passé. Et soit on choisissait d’en tirer le bon, de décider d’aller dans une nouvelle direction, soit on subissait et on se punissait ; ça je l’avais fait trop longtemps, et j’en étais fatiguée.

- Mais du coup, comment ça s'est passé avec ton mec ?

Je pinçai un peu les lèvres, et eus tout de même un regard amusé. Mais à la fois, j’étais soulagée : ça prouvait que Chuck se sentait encore capable de me parler de ce genre de choses. Je ne voulais pas que les choses entre nous changent, même si je me doutais qu’elles allaient évoluer, je voulais que ça soit vers quelque chose de mieux.

- Hm, ça ne s’est pas fait directement, mais il a su me mettre en confiance et… Non, Chuck, non je ne te ferais pas de high five ! M’exclamai-je en riant, consentant tout de même à taper dans sa main parce que ça me faisait plaisir qu’il en rigole. Enfin bref, maintenant, c’est très bien de ce côté-là. Tout est très bien d’ailleurs, conclus-je avec un grand sourire.

C’était ce qui comptait d’ailleurs ; mon présent était pour le moment beaucoup plus lumineux que ne l’avait été ma vie la plupart du temps, et j’étais impatience de voir ce que l’avenir me réservait.


- Allez viens, on rentre, ils vont nous chercher partout.

J’hochai la tête et me levai, lissant mes habits. Chuck se leva et… Mais ?! J’eus une seconde de stupeur, avant de comprendre qu’il me prenait simplement dans ses bras. Je fus inerte une seconde, et l’entourai un peu maladroitement de mes bras aussi. Il me serra fort, et je sentis que je grimaçais un peu, pas parce que c’était désagréable, mais parce que j’étais un peu gênée.

- Fais pas cette tête.

Je tirai la langue en réponse à sa grimace et nous nous mîmes en direction du château. J’hésitai un instant avant de passer mon bras dans celui de Chuck, et d’appuyer un peu ma tête sur son épaule avec une certaine tendresse maternelle qui m’échappa.

- C’est mieux quand on est habillés quand même, plaisantai-je.

Chuck éclata de rire, et je me sentis sourire, rassurée de la tournure qu’avait pris la conversation et notre relation.


The End
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