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"Playground Love." |PV|

 
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 "Playground Love." |PV|

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Sebastian Hansen


Sebastian Hansen
Élève de 4ème année



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Localisation : Probablement en train de t'aider à faire tes devoirs.
Date d'inscription : 12/03/2012

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Particularités: I'm a dinosaur, Rawwwr. *tente d'avoir l'air effrayant*
Ami(e)s: Plutôt des filles. Bien que je ne sois pas encore sûr que Tess puisse techniquement être considérée comme une, vu qu'elle a probablement plus de co... Enfin, bon.
Âme soeur: Désolé Etienne, les lèvres de Casey sont quand même plus douces.

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MessageSujet: "Playground Love." |PV|   "Playground Love." |PV| Icon_minitimeLun 1 Avr - 20:34



"I'm a high school lover, and you're my favorite flavor.
Love is all, all my soul.
You're my Playground Love.

Yet my hands are shaking.
I feel my body remains, themes no matter, I'm on fire.
On the playground, love.

You're the piece of gold the flushes all my soul.
Extra time, on the ground.
You're my Playground Love.

Anytime, anyway,
You're my Playground Love."

J’écoutais le crissement de la neige sous mes pieds tandis que, distrait, je suivais le groupe de Gryffondors qui s’avançaient jusqu’à Pré-au-Lard en bavardant joyeusement. C’était Luke qui menait l’expédition et il se vantait d’avoir été à des fêtes foraines moldus durant ses vacances aux Etats-Unis, riant des farces et attrapes « pitoyables » qu’on pouvait y trouver qui n’égalaient pas seulement lui celles que l’on trouvait chez les sorciers. Les choses se compliquèrent lorsqu’un garçon de première année, né-moldu, lui demanda de les décrire et que Luke se mit à devenir très évasif. Amusés, Etienne et moi nous lançâmes un regard complice, pas plus étonnés que ça de voir notre camarade mentir sur une de ses histoires, encore une fois. Il avait ce côté très Gryffondor, de toujours vouloir être le meilleur et de l’afficher sans aucune gêne, quitte à déformer la réalité pour passer pour brave et sage à la fois, parce qu’à l’écouter il avait tout vu et tout fait. Il suffisait d’écouter le résumé de ses dernières vacances de Noël en Espagne. Si nous l’écoutions sagement, il avait embrassé à peu près toutes les filles qui avaient croisé son chemin, goûté tous les parfums de glace possible et serré la main au Roi moldu d’Espagne dont le prénom lui échappait pourtant. C’était presque devenu un jeu pour mon meilleur ami et moi de l’écouter, car Luke avait ce don d’amplifier les choses qui nous faisaient toujours rire car nous devinions, contrairement à d’autres d’ailleurs, qu’il n’en était rien. Probablement avait-il tenté de séduire les filles avec un terrible accent espagnol, et manger des glaces au chocolat sans oser essayer celle à la tomate dont il nous parlait –ce parfum n’existait d’ailleurs probablement pas. Pourquoi d’ailleurs s’amuser à déformer autant son voyage ? Il avait eu la chance de partir, et nous ne pouvions pas tous en dire autant.

Je n’avais pas eu, en effet, des vacances très amusantes. Depuis début décembre, l’état de Tom avait largement empiré, et cela n’avait arrangé en rien l’ambiance déjà tendue qui se trouvait à la maison. Elisa et mes parents étaient en froid depuis la rentrée, depuis qu’elle avait fini par entendre raison et gardé son travail à Londres au lieu de suivre son petit ami en Ecosse, ou je ne sais où, et qu’elle était sur les nerfs de cette relation à longue distance dont elle attribuait la cause à mes parents qui l’avaient poussé à rester en Angleterre –ils ne l’avaient pas forcé pourtant ! Avec la dégradation de la santé de Tom cependant, ils avaient perdu le cœur à se battre et j’étais heureux de ne pas être à la maison pour supporter l’orage constant qui grondait au-dessus de nos têtes. J’étais revenu un week-end début décembre pour rendre visite à mon frère, et l’ambiance avait été si lourde, si tendue que j’en avais eu la nausée, car nous nous écartions pour souffrir dans notre coin d’un mal qui rongeait la famille entière, un mal lent et douloureux à l’image des dernières années de Tom qui pourrissait presque, mourait à petit feu, devant nous qui n’avions aucune arme pour le sauver. Il était devenu illusoire alors de croire que nous pourrions partir en vacances comme si de rien n’était.

J’avais passé la première semaine à Poudlard, car mon père était en déplacement et ma mère à Sainte Mangouste pratiquement toutes les journées, si bien qu’elle avait envoyé Matthew chez mes grands-parents moldus –tant qu’il y avait de quoi brancher sa PlayStation, il ne se plaignait pas. Finalement, nous nous étions tous retrouvés pour Noël, et Elisa était même venue à la maison pendant quelques jours. Encore une fois, je m’étais retrouvé à cette atmosphère tendue bien loin de celle que l’on imagine à Noël, si bien que tout, cadeau comme bûche, m’avait paru bien amer. Je n’avais même pas pu profiter de Londres bien longtemps car mes parents avaient décidés que comme eux n’avaient pas le cœur à fêter le réveillon, ils n’allaient pas gâcher le nôtre : cette fois, c’était chez mes grands-parents paternels que nous étions allés. En digne sorciers, ils n’avaient pas d’électricité ce qui avait mis mon frère en rogne, et vivaient en bordure de Londres dans un village composé majoritairement de sorciers également. J’avais passé quelques jours longs, très longs, d’autant qu’Elisa n’avait pas été là car elle était partie voir son petit-ami, et les journées avaient d’ailleurs été ponctuées de lettre de mon père que ma grand-mère recevait toujours avec la mine grave, et elle les ponctuait de « oui, oui » grave et bas, comme une sentence –et Tom flottait toujours dans l’air. J’avais entendu mes parents en parler un soir, car ils restaient toujours vague avec moi et mon frère, et même Elisa, et je comprenais que c’était son cerveau qui commençait à lâcher complétement, vers un point de non-retour –absence totale, troubles neurologiques, paralysie de certains membres, temporairement puis irrémédiablement, et autres symptômes. Au fond, nous savions tous et depuis un certain moment que les choses étaient jouées, les dés lancés, mais il avait subsisté un espoir naïf depuis le début que les évènements récents avaient balayés.

Je tentais cependant de ne pas trop afficher ma peine, surtout à Poudlard. Casey par exemple, avec qui je sortais depuis cet été, avait entendu parler de Tom de manière assez vague et je préférais ne pas rentrer dans les détails. Pour elle, mon petit frère était malade à Sainte-Mangouste, ce n’était pas anodin mais je n’avais rien précisé, prétendant moi-même ne pas trop savoir. Je n’avais pas envie que l’ambiance de notre relation s’alourdisse comme à la maison, et à vrai dire c’était la même chose avec mes amis les plus proches. Etienne, qui avait déjà rencontré Tom, enfin l’avait vu dans son lit immobile et silencieux, comprenait mes paroles vagues et évasives, lisant très probablement dans mes pupilles mon inquiétude que je ne pouvais pas toujours dissimuler. J’en parlais rarement avec Tess car je savais combien l’état de Coop lui pesait aussi, et Aria savait tout autant que moi ce qu’il en était, car sa mère travaillait dans le milieu hospitalier. Les choses étaient un peu brouillées, et j’agissais en cachant le plus possible mon désarroi. Cependant, autant il était dur de le porter chez moi, autant parfois il me semblait totalement s’envoler à Poudlard où j’avais désormais un environnement probablement plus sain que les années précédentes –j’avais mes marques dans mon dortoir grâce à Etienne, j’avais retrouvé Aria, je m’étais réconcilié avec Tess, j’avais une amitié plus ou moins normale avec Daphne et ma relation avec Casey me semblait tout bonnement parfaite. Que demander de plus ?

En parlant de Casey, j’avais rendez-vous avec devant les trois balais pour que nous passions l’après-midi à la fête foraine qui avait lieu à Pré-au-Lard. J’avais retrouvé Poudlard hier soir en rentrant de chez mes grands-parents, et ce dimanche frais mais ensoleillé me paraissait parfait pour une sortie avant la reprise des cours ce lundi. De plus, je ne l’avais pas vu durant les vacances, et deux semaines loin de Casey me faisait réaliser peut-être plus concrètement à quel point j’avais besoin d’elle. Et lorsque je la vis dans la foule, avec son écharpe noire et jaune dans laquelle elle enfouissait son visage dont les grands yeux enfantins fixaient la foule, je sentis mon coeur se serrer avant de se radoucir pour diffuser une chaleur douce dans tout mon corps qui glissa presque jusqu’à elle. Je me faufilais sans qu’elle me voit et, arrivant finalement derrière elle, je lui chatouillais les côtes pour qu’elle se retourne.


- Bouh ! M’exclamai-je alors, comme pour lui faire peur et je la sentis sursauter entre mes mains. Dès que son visage m’apparut clairement et face au mien, je ne pus m’empêcher de sourire et mes mains sur ses hanches la tenant, je l’attirais doucement vers moi pour l’embrasser. Ses baisers avaient désormais ce petit goût sucré et fruité que je connaissais et qui me rappelait celui des pâtes de fruits que nous faisions parfois le samedi après-midi en cuisine qui laissait d’ailleurs sur la pulpe de ses lèvres des cristaux de sucre qui fondait lorsque je l’embrassais. Tu m’avais manqué ! Ajoutai-je finalement en m’écartant un peu d’elle, tandis que ma main venait chercher la sienne pour la saisir et jouer avec ses doigts. Je passais la libre sur son visage et l’attirais contre le mien pour l’embrasser une nouvelle fois, tout en souriant. Viens, j’avais pensé qu’on pourrait aller aux Palais des Glaces, c’est l’une des attractions que j’ai raté les années précédentes et puis, on sera au calme !

Joyeusement, nous marchâmes ensemble dans la foule qui était déjà assez compacte pour cette fin de matinée, mais je n’y prêtais pas trop attention car mes yeux étaient irrémédiablement attirés vers le visage de la Poufsouffle à qui je souriais toujours –elle était si jolie ! Maintenant que j’étais avec elle, je me sentais léger comme à chaque fois, et mes soucis des vacances me paraissaient bien lointains. Elle avait ce halo, cet aura qui m’entourait à chaque fois et me mettait juste bien, car sa joie de vivre était contagieuse et l’affection qu’elle me portait aussi –je m’y sentais en sécurité.

- Alors, raconte, c’était bien avec ton père ? Demandai-je alors que nous pénétrions dans le palais après avoir acheté nos tickets.

J’avais posé la question plutôt prudemment –car je n’étais pas sans savoir que la petite amie de ce dernier, Casey ne la portait pas dans son cœur. Mais j’espérais que le bonheur de nous retrouver et l’ambiance chaleureuse de la fête foraine allait lui permettre de ne pas être de trop mauvaise humeur à ce sujet et, tenant toujours sa main, je l’entraînais à ma suite au milieu des miroirs.


- Oh, regarde ! Comme tu es belle ! Pouffai-je alors que nous arrivions devant un miroir déformant qui nous rendait particulièrement gros. Tu crois qu’on ressemblera à ça quand on sera vieux ? Demandai-je amusé, alors que je faisais tourner Casey sur elle-même pour « admirer » son corps désormais transformé.

En tout cas, si elle voulait abuser des pâtes de fruits, la voilà prévenue ! Ce qui me rappela que j’avais dans mon sac son cadeau de Noël que j’avais trouvé dans le village de mes grands-parents, un livre de cuisine avec des recettes de gâteaux exclusivement sorcières –Casey maitrisait déjà très bien la pâtisserie moldue !


- D’ailleurs, j’avais presque oublié, j’ai quelque chose pour toi ! Dis-je joyeusement, en sortant le livre emballé dans un joli paquet cadeau argenté avec des flocons de neige. Joyeux Noël ! Soufflai-je.

Et une nouvelle fois, ma main qui tenait la sienne attira la Poufsouffle vers moi et avant de lui donner son cadeau, je lui donnais d’abord un baiser long et doux, comme pour rattraper le temps perdu durant ses vacances où, décidemment, ses lèvres m’avaient manqué –mais pas autant que Casey.
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Casey Roberts


Casey Roberts
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Particularités: Âmes sensibles, s'abstenir.
Ami(e)s: Les autres. Mais avant, il y a Sasha.
Âme soeur: Dans tout les cas, il vaut mieux qu'il ait une grosse boîte de mouchoirs en papier... Mais je crois que Seb a prévu le stock ..!

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MessageSujet: Re: "Playground Love." |PV|   "Playground Love." |PV| Icon_minitimeJeu 4 Avr - 22:45

Que la fête foraine s’installe à Pré au Lard juste après Noël, c’était un peu comme si les vacances se prolongeaient : elles n’étaient pas vraiment terminées puisque la reprise officielle n’était que lundi. Et comme j’allais pouvoir profiter des attractions, se remettre dans le bain des contraintes des horaires de cours, des devoirs et du couvre feu, ça paraissait encore bien loin, je n’avais pas besoin d’y penser ! Surtout que les derniers jours avaient été plus moroses, parce que cette fois j’avais fait la première semaine avec maman, la seconde avec papa et la veille de rentrer à Poudlard nous nous étions disputés, alors ça n’allait pas trop – quoi que je ne savais pas trop si c’était une dispute, parce que lui c’était mis en colère et moi j’avais fait la moue en expliquant que je n’étais pas d’accord, comme Sasha m’avait si souvent conseillé de le faire et puis de toute façon, je n’étais pas impulsive pour m’emporter comme il le faisait. Il m’avait reproché de ne pas assez intégrer Rebecca à la famille, alors qu’elle en faisait partie – il voulait bien comprendre que c’était difficile au début, mais maintenant, ça faisait des mois et des mois ! Ce que j’avais cru comme une amourette de passage se profilait de plus en plus comme quelque chose de sérieux, mais pour la première fois, je n’avais pas voulu cédé et j’avais très fort pensé à Sasha pendant tout le temps pour ne pas lâcher et me mettre à pleurer : devant papa du moins, parce que c’était ce que j’avais fait dans ma chambre ensuite en me lassant glisser contre la porte que j’avais refermé sans douceur. J’avais finalement dit le fond de ma pensée, que pour moi Rebecca et papa n’était pas fait pour être ensemble, qu’il se trompait de bonne personne et j’avais plus ou moins évoqué maman, sans parler d’elle directement – sauf que ce que je n’avais pas prévu, c’était qu’elle entendrait tout parce qu’elle était arrivée sans bruit, et c’était elle qui avait fondu en larmes la première en disant qu’elle n’avait pas sa place ici parce qu’il y aurait toujours celle de maman qui planerait et qu’elle ne savait plus quoi faire pour me faire plaisir, qu’elle essayait pourtant mais que je ne lui laissais aucune chance. Je passais pour la vilaine méchante, et elle la victime de tout ce qui se passait, comme si ce n’était encore qu’une enfant et qu’elle ne pouvait pas se défendre. Mais ce n’était pas ça ! C’était moi l’enfant, elle l’adulte ! Enfin si on se mettait du point de vue de papa, oui elle passait pour une enfant, mais c’était moi qui avait récolté les lauriers, et quand j’étais partie le lendemain, on ne s’était pas plus réconciliés que ça.

J’en avais tout de suite parlé à Sasha lorsqu’on s’était retrouvées dans la salle commune et on était montées directement dans les dortoirs pour avoir un peu plus d’intimité. Elle était un peu ma confidente, cette sœur que je n’avais pas, celle que Rebecca aurait bien voulu être mais qui ne le serait jamais. Elle avait été la première à qui j’avais eu envie de dire tout ce que j’avais sur le cœur, parce qu’une fois que c’était sortie, même si j’avais la gorge serrée par les sanglots, une fois qu’ils étaient parties, ça allait mieux. Elle, et depuis quelques mois, une autre personne : Seb. Maman était au courant, mais pas papa, parce qu’avec lui, j’avais toujours cette pudeur qui avait commencé avec mon entrée à Poudlard, que je n’avais pas avec maman. Les débuts avaient été un peu irréels, sans doute parce que moi aussi j’avais du mal à y croire, donc c’était comme si je flottais en permanence, même en sa présence. Mais les semaines avaient défilé, ni trop rapidement, ni pas assez, le temps de laisser les choses se faire et se poster, tout comme l’atterrissage, en douceur, nous donnant peut être plus la tête sur les épaules à tous les deux, mais ce n’était pas moins bien qu’avant, parce que comme ça, ça nous permettait de découvrir des choses que nous ignorions l’un sur l’autre, et je n’avais eu aucun mal à tisser d’abord les grands traits de ma vie, et ensuite d’ajouter des petites branches plus délicates, avec plus de précisions. J’avais tout de suite porté une grande confiance en Sebastian, et au lieu de m’inquiéter de ce qu’il aurait pu faire de tout ce que je lui racontais, je m’en sentais plus forte encore, comme si chaque mot qui franchissait le seuil de ma bouche était les fondations d’une relation qui se voulait plate. C’était ça, notre relation était plate. Ca ne voulait pas dire qu’elle était ennuyeuse. Comment est-ce qu’elle pouvait l’être alors que je ne m’ennuyais pas ? Même dans ce qu’on aurait pu appeler notre routine – rien qu’à nous – j’avais le sentiment de toujours découvrir, et surtout que ça ne changerait jamais. Je m’étais installée en son sein, et j’y étais bien.

Et surtout, je ne voulais pas que ça change. C’était un fauteuil trop confortable dans lequel je m’étais blottie pour vouloir aller m’asseoir sur un banc tout dur et froid.

J’avais trop hâte, et je regardais un peu partout, pendant que j’étais devant les Trois balais, parce qu’on devait se rendre à la fête tous les deux, même si nos amis de Poudlard y seraient aussi, c’était
tous les deux qu’on y allait, et ça changeait tout. Cette sortie, dès que j’avais engouffré le nez dehors avait balayé en même temps ma morosité, comme si s’était le petit vent qui régnait aujourd’hui, qui l’avait emporté. Nous étions en plein hiver donc il faisait encore froid et je m’étais couverte en conséquence, et j’avais mis un bonnet de laine bien épaisse et soyeuse pour me couvrir les oreilles – je sentais mes lèvres et mes joues me piquer, elles devaient donc être rosies par le froid, comme le confirmait la fumée qui sortait de ma bouche. Par contre, je n’avais pas mis de gants, car j’avais une main que je pouvais très bien garder dans la poche de mon manteau, et l’autre, elle allait tout de suite trouver sa place dans celle de Seb, d’où la raison d’absence de protection : notre contact m’avait beaucoup manqué, surtout à la fin, agissant comme un sevrage, alors que je ne voulais me sevrer de rien du tout. J’avais peur d’oublier comment ça faisait de sentir sa peau, alors que je me souvenais avec exactitude de sa chaleur. Et ses doigts entre les miens allaient les réchauffer, et ça, c’était bien mieux que des moufles !!

- Bouh !

Je levai un peu les épaules en prenant plus d’air dans ma bouche tout en bloquant ma poitrine, parce que j’avais été surprise et ne m’y étais pas attendue, surtout avec le bruit des gens tout autour – mais j’avais quand même reconnu que c’était le Gryffondor, et en me retournant, s’il était en contre-jour, mon visage à moi fut baigné de lumière, mais je savais que je n’avais pas besoin de rayons pour qu’il soit illuminé : le sourire de Seb en réponse au mien suffisait amplement. Je sautais dans ses bras sans attendre, sentant mon cœur devenir aussi mou que de la guimauve et en conséquence bien plus léger, et je ne le sentais plus contre ma cage thoracique et pourtant, ses battements étaient bien là pour me confirmer qu’il était toujours présent, mais qu’il venait de recevoir la dose d’hélium dont il avait eu temps besoin pendant les vacances.

- J’ai même pas eu peur, mentis-je en rigolant, parce que je savais très bien que je ne pouvais pas le tromper, parce que là aussi, c’était mon corps qui avait parlé à ma place.

Je lui fis plusieurs petits baisers sur les lèvres, avant que le dernier soit un peu plus long. Tous s’agitaient autour de nous, mais dans ces moments-là, c’était comme si l’air s’était alourdi et suspendu, ne s’intéressant plus qu’à nous, et suspendant l’instant présent.

Qu’il dure indéfiniment.


- Tu m’avais manqué !

- C’est vrai, j’aime un peu moins les vacances aussi, si c’est pour qu’on ne soit pas ensemble !
dis-je, et comme nous deux mains s’étaient retrouvées, nous nous engageâmes dans la rue principale pour aller tout à bout, là où il y avait l’entrée de la fête foraine, pas loin de là où nous déposait le Poudlard Express quand c’était la rentrée.

- Viens, j’avais pensé qu’on pourrait aller aux Palais des Glaces, c’est l’une des attractions que j’ai raté les années précédentes et puis, on sera au calme !

J’acquiesçai avec tout autant d’animation, parce que les reflets qui se répandaient d’un miroir à un autre et qui brillaient, je trouvais ça si beau, comme une multitude d’étoiles qui scintillaient et qui venaient pétiller dans mes yeux. J’étais déjà entrée dans certains, mais évidemment c’était des attractions moldus – là nous n’avions même pas fait 50 mètres que les miroirs bougèrent, changeant sans attendre notre perception du lieu. C’est vrai qu’il n’y avait personne ou alors on ne les avait pas encore croisés, mais même si la chaleur de la population ne me dérangeait pas, c’était vrai que pour nos retrouvailles, je voulais juste partager Seb avec les miroirs. Et en plus des Seb, il y en avait de partout, donc c’était encore mieux !!

- Alors, raconte, c’était bien avec ton père ?

Je poussai un petit soupir parce que ça me contrariait. Cependant, celle-ci était un peu atténuée, parce que j’avais eu le temps de prendre les choses plus avec recul , l’adoucissant un peu – et puis l’ambiance ainsi que la présence de Seb, étrangement, me rendait plus forte, et ça m’avait l’air plus facile d’en parler – sans en faire toute une montagne.

- Pas trop trop. Au début ça allait, même si c’est toujours tendu, enfin j’ai l’impression qu’il y a que pour moi que c’est tendu parce que je me force. Mais tu vois, je lui ai dit pour Rebecca juste avant de revenir à Poudlard, et il l’a mal pris et ça s’est aggravé parce qu’elle a tout entendu alors qu’elle devait pas entendre. Je suis sûre que c’est parce qu’elle a fait exprès d’écouter, et ensuite elle a joué la comédie. Elle est trop bête, je la déteste encore plus, parce que c’est à cause d’elle qu’avec papa ça se passe mal !

Je détendis le visage, quand je remarquais mes sourcils froncés dans le miroir – pas question que Rebecca vienne aussi gâcher la sortie ! Je n’étais pas du tout mal à l’aise de parler de ça avec Sebastian, parce qu’avec lui la gêne avait été dépassée depuis longtemps. C’était un peu comme s’il était mon prolongement, donc également celui de ma pensée, et donc ça me paraissait tout à fait normal qu’il soit au courant.

- Mais j’ai passé quand même un bon Noël, on l’a fait avec maman et mes grands-parents.
Ça avait été très calme et j’avais ouvert les cadeaux le matin seulement parce que même si je ne croyais plus aux légendes, je tenais à ce que ça se passe comme ça parce que je trouvais que c’était plus féérique de découvrir les paquets sous le sapin.

Je chancelais un peu parce que le mouvement des miroirs avait été plus brusque. Je me raccrochais un peu plus aux doigts de Sebastian.


- Oh, regarde ! Comme tu es belle ! Tu crois qu’on ressemblera à ça quand on sera vieux ?


Je fis exprès de lui lancer un regard faussement outré – et de tenir, parce que j’avais aussi très envie de rire et je n’étais pas très bonne comédienne. D’ailleurs, ça ne tarda pas.

- J’espère que je suis plus jolie en vrai oui ! Je sais pas, moi, j’ai l’impression que je serais toujours comme ça, mais c’était aussi ce que je me disais il y quatre ans et entre temps j’ai changé… Et je me dis que c’est tant mieux ! Tu as vu, on est toujours content de ce qu’on est dans le présent, mais quand on revient en arrière, on se rend toujours compte du décalage !


Mais l’avenir… j’étais trop heureuse avec Seb pour me voir avec quelqu’un d’autre, mais je n’arrivais pas trop à me projeter si loin dans le temps non plus. Mais quoi qu’il arrivait, il y avait le prénom de Sebastian quelque part.


- D’ailleurs, j’avais presque oublié, j’ai quelque chose pour toi, me dit-il, parce qu’il venait de dégainer… Oh ! C’était pour moi ? Joyeux Noël !

Avant toute chose je répondis à son étreinte en calant ma main libre sur sa joue pour l’attirer vers moi et le faire se pencher, comme il était un peu plus grand. Et ensuite je déballai précautionneusement l’emballage, et le chiffonnai entre mes doigts…

- Il faut qu’on passe par les cuisines en rentrant ! m’exclamai-je en découvrant le livre de recette, et j’oubliais un instant que je me trouvais dans le palais des glaces.

Je le feuilletais : il n’y avait presque que des recettes que je ne connaissais pas comme elles étaient exclusivement sorcières et en plus les illustrations bougeaient – il y avait toutes les étapes et le résultat final.

- Ça me donne trop faim !
renchéris-je, et en relevant les yeux, je ne pus m’empêcher de me dire qu’on formait une belle image, même si certaines glaces nous déformaient.

Je le rangeais dans le sac que j’avais emporté avec moi - mais après l'avoir remercié d'un bisou avant, okay... une montagne de bisous ? - avant de fouiller dedans et de ressortir deux emballages, identiques, mais de couleur différente.

- Tu croyais pas que je t’avais oublié ! Celui-là est pour toi
, je lui présentais celui dont le papier était doré. Et lui, il est pour ton frère qui est malade… inconsciemment, j’avais baissé un peu la voix, mais lui donnais quand même avec le sourire, le second, qui lui était bleu, comme c’était un garçon.

Pour tous les deux, j’avais voulu faire une photo parce que c’était une petite part de moi. Sebastian, j’avais pris Sebsey dans sa cage, j’avais agrandi la photo, et je l’avais encadré dans un cadre doré lui aussi, comme la cage, et les lumières du soleil qui brillaient dessus éclairaient l’image. Je ne savais en revanche pas grand-chose de son petit frère, mais j’avais voulu lui faire un cadeau quand même, même si j’avais hésité, mais je m’étais dit que s’il ne sortait pas de sa chambre, ça devait lui manquer de voir de jolies choses, alors pourquoi est-ce qu’on ne pouvait lui apporter jusqu’à lui ? J’étais sortie dans le parc juste après un orage ce jour-là, et on avait pu voir un arc en ciel qui se dessinait dans le ciel et les gouttes encore perler dans les feuille d’arbres et je trouvais toujours plus belles les couleurs qu’il y avait après la pluie, un peu comme si la nature était lentement en train de renaître du déluge. Et c’était fragile, comme le montrait le soleil qui sortait timidement d’entre les nuages. Tout ce que je souhaitais c’était de ne pas avoir fait de faux pas avec ce geste – je ne connaissais pas ce genre de situation et comme Seb en parlait si peu souvent, parfois, je me demandais comment est-ce qu’il allait le prendre… Surtout dans un lieu comme le palais des glaces.

Là où nos reflets ne pouvaient pas nous cacher, mais nous révéler.
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Sebastian Hansen


Sebastian Hansen
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MessageSujet: Re: "Playground Love." |PV|   "Playground Love." |PV| Icon_minitimeLun 15 Avr - 23:22

Je m’étais habitué à la présence de Casey comme on s’habitue au soleil qui tous les matins se lève et réchauffe tout doucement l’atmosphère. Elle était cette lumière qui m’entourait et qui réveillait le reste, l’astre au zénith qui ne produisait quasi aucune ombre. Et quand il disparaissait un instant, je savais pertinemment qu’il allait revenir, se lever à nouveau et m’illuminait. Est-ce que c’était ça, être amoureux ? Je n’en savais rien, honnêtement. Parfois, quand je m’y attardais, je repensais à ces moments où j’avais aimé Daphne, et je me demandais si ça avait de vrais sentiments ou si j’avais cru associer curiosité et admiration avec amour, mais au final je réalisais que cela m’importait peu. Si j’avais aimé la Serpentarde, mes sentiments s’étaient effilés au fil des mois où j’avais compris que j’avais à peu près autant de chance de sortir avec elle que de devenir aussi charismatique que Luke –bref, vous m’avez compris. Cela signifiait-il que si j’en avais eu la chance, j’aurais choisis Daphne à la place de Casey ? Non. Casey n’était pas ma roue de secours. Je l’aimais, je n’étais pas sûr de la définition du verbe aimer pourtant, mais je savais d’autres choses. Je savais que je souriais en pensant à elle, en la voyant, mon cœur se comprimait quand je sentais son odeur ou la douceur de sa peau sous mes doigts, s’explosait en milliers de petites étoiles quand elle m’embrassait avant de gonfler à nouveau quand elle me serrait dans ses bras. Chaque sensation était différente à leur manière, nouvelle et connue à la fois. Le goût de ses lèvres, la manière qu’elles avaient de saisir les miennes, je l’avais expérimenté tant de fois et pourtant à chaque fois, je me sentais sourire, frissonner, et j’en voulais encore sans pouvoir m’empêcher de me demander si un jour l’étincelle allait disparaître. Elle était ancrée en moi, comme un doux feu qui ronflait dans la cheminée.

- J’ai même pas eu peur.
- Menteuse !
Répliquai-je entre deux baisers en l’attirant encore plus près de mois, pour être sûr qu’elle était là –parfois, j’avais la désagréable peur qu’elle disparaisse et qu’elle amène avec elle le long été dans lequel elle m’avait plongé.

En m’écartant d’elle, j’avais gardé un contact avec nos mains liées, mais aussi mes doigts qui jouait avec ses boucles brunes et sa peau rafraichie par l’hiver. La neige s’était déposée dans sa chevelure, sur son nez et un baiser plus tard, j’avais ôté le flocon avec un petit sourire. Parfois, il n’y avait pas que ses lèvres que je désirais, mais ses joues, ses mains, son front, tout chez elle me paraissait si beau et si adorable que j’avais l’impression de posséder un bonbon infini dont le sucre éveillait mes sens à chaque baiser.


- C’est vrai, j’aime un peu moins les vacances aussi, si c’est pour qu’on ne soit pas ensemble !

J’hochais la tête en approuvant ce qu’elle venait de dire. Elle ne savait pas à quel point elle avait raison, et à quel point sa présence m’avait manqué durant ses vacances qui m’avaient paru bien lourdes à porter pour tout seul. J’avais besoin d’elle, plus que je ne l’aurais cru, et je le réalisais réellement durant ces durs moments chez moi où je sentais toute la pression de la maladie de Tom s’abattait. Je ne savais pas pourquoi mais j’avais l’impression de le ressentir plus que les autres, je ne prétendais pas être plus triste, mais j’avais toujours été celui que tenait ma famille jointe malgré les discordes, celui qui sauvait la mise à Elisa et faisait des compromis avec mes parents. Et nous voir ainsi doucement imploser sous la douleur, je me sentais épuisant et je me rattachais à des maigres espoirs, je voulais simplement que Tom vive encore –était-ce trop demander ? Je savais que c’était illusoire mais je ne pouvais m’en empêcher, et plus j’y pensais, plus je sentais la fatalité résonner partout et nous étouffer –inconsciemment ou non, je serrais la main de Casey plus fort dans la mienne.

Nous pénétrâmes dans le palais, et le visage de Casey, ses traits enfantins et mignons, se multiplièrent sur tous les murs, me faisant rire car parfois elle était déformée, plus petite ou plus grande, et elle avait toujours ce joli sourire qui me donnait envie de l’embrasser. Elle avait l’air heureuse et je l’étais aussi alors, pourquoi s’inquiéter ? Même les sujets les plus embêtants me semblèrent soudain léger.


- Pas trop trop. Au début ça allait, même si c’est toujours tendu, enfin j’ai l’impression qu’il y a que pour moi que c’est tendu parce que je me force. Mais tu vois, je lui ai dit pour Rebecca juste avant de revenir à Poudlard, et il l’a mal pris et ça s’est aggravé parce qu’elle a tout entendu alors qu’elle devait pas entendre. Je suis sûre que c’est parce qu’elle a fait exprès d’écouter, et ensuite elle a joué la comédie. Elle est trop bête, je la déteste encore plus, parce que c’est à cause d’elle qu’avec papa ça se passe mal !

J’écoutais en fronçant malgré moi les sourcils. Casey m’avait parlé de la fameuse Rebecca, et plus ça allait, moins je l’appréciais et plus je comprenais le point de vue de la Poufsouffle. Une femme plus jeune, qui se prenait pour votre mère et voulait être votre copine, moi aussi ça m’aurait embêté. Mais je voyais aussi que malgré tout, c’était aussi qu’elle avait dû mal à tourner la page du divorce et de se dire que ses parents ne s’aimaient plus. Je ne la jugeais pas, je me doutais que cela devait être difficile de voir son propre foyer imploser, et je ne pouvais que l’aider en la conseillant un peu et en étant là pour elle. Ni elle ni moi ne pouvions ramener ses parents ensemble.

- Tu as essayé de passer un peu de temps rien qu’avec ton père ? Tu trouves qu’il a changé avec Rebecca ? Demandai-je prudemment.

Elle ne pouvait pas se débarrasser de la jeune femme, mais il n’était pas question de ruiner ses relations avec son père pour elle. Je sentais qu’elle était un peu ébranlée sans ses repères, sans compter que son père n’était pas trop favorable à la magie et ça me rendait un peu triste pour elle, car elle méritait d’être soutenue –elle qui doutait déjà de tout et d’elle.


- Mais j’ai passé quand même un bon Noël, on l’a fait avec maman et mes grands-parents.

Je retrouvais un petit sourire, content. Casey avait toujours cet optimisme qui me mettait un baume au cœur car même si elle était sensible, elle savait être joyeuse quand il le fallait. Elle se laissait parfois atteindre par de petites choses, mais se reprenait facilement, capable de trouver quelque chose de bon même lorsque ça n’allait pas. Avec elle, il y avait toujours un part de moi qui allait bien, peu importe la situation.

- J’espère que je suis plus jolie en vrai oui ! Je sais pas, moi, j’ai l’impression que je serais toujours comme ça, mais c’était aussi ce que je me disais il y quatre ans et entre temps j’ai changé… Et je me dis que c’est tant mieux ! Tu as vu, on est toujours content de ce qu’on est dans le présent, mais quand on revient en arrière, on se rend toujours compte du décalage !

J’éclatais de rire devant sa mine outrée avant de piquer un petit baiser sur ses lèvres et de la regarder un instant. Je ne pouvais pas m’empêcher de me demander comment elle allait grandir, si j’allais être là pour le voir, et ce que j’allais devenir aussi. Mais l’avenir était lointain, incertain, et j’étais trop occupé à savourer le présent pour m’inquiéter sur quoi que ce soit. Je préférais rire de nos reflets déformés, profitant de ces moments volés où il me semblait que j’étais simplement jeune, que c’était ça d’être insouciant, moi qui ne l’avait jamais été –ou n’avais jamais pu l’être.

- Il faut qu’on passe par les cuisines en rentrant !

Je ris à nouveau, mon sourire se faisant plus timide. J’étais heureux que ça lui plaise, parce que j’adorais offrir des choses à ceux que j’aimais, mais surtout des choses spéciales. Je ne voulais pas du chocolat ou des fleurs, je voulais quelque chose qui correspondait parfaitement à Casey, qui me faisait penser à elle.

- Ça me donne trop faim !
- On essayera les recettes ensemble !
Répondis-je joyeusement.

Je l’embrassais doucement avec un sourire posé sur mon visage, un sourire qui me quittait rarement lorsque j’étais avec elle. Il se transforma cependant sous la surprise lorsque je réalisais qu’elle aussi avait quelque chose pour moi –j’aurais dû m’en douter !


- Tu croyais pas que je t’avais oublié ! Celui-là est pour toi. Et lui, il est pour ton frère qui est malade…

Je sentis mon cœur se comprimer en prenant les cadeaux et je regardais Casey avec étonnement et douceur tandis qu’elle avait détourné les yeux. Je ne m’y étais pas attendu, pas du tout, et je serais le paquet dans ma main. Je n’osais pas l’ouvrir, je voulais le laisser pour Tom, mais rien que le tenir ainsi gonflait ma poitrine et j’avais les yeux qui me piquaient un peu –je battis des paupières comme si de rien n’était. Ne trouvant rien à répondre, je finis par attirer Casey contre moi et, durant un long moment, je l’embrassais simplement. C’était comme une réponse, une manière de lui dire que je l’aimais, que je la remerciais, et quand finalement nous nous écartâmes, je lui fis mon sourire le plus tendre malgré les émotions qui contractaient mon cœur. J’ouvris doucement mon paquet, et c’était une photographie bien particulière, une de Sebsey. Ce n’était pas un livre, une écharpe ou un livre, c’était une photo spéciale qu’elle avait fait rien que pour moi. J’eus un nouveau sourire, avant de lever les yeux vers Casey, osant enfin parler.

- C’est génial Casey, tu es géniale. Je l’embrassais une nouvelle fois, avant de ranger les cadeaux dans mon sac. Je laisserais Tom ouvrir le sien. C’est très gentil de ta part. J’eus un sourire un peu triste malgré moi. J’étais conscient de ne pas avoir tout expliqué à Casey sur Tom… Et surtout, sur son avenir. Mais je ne voulais pas pourrir notre après-midi mais lui mentir m’était détestable. Gêné, je pris sa main pour continuer la visite, tremblant légèrement. Tu sais… Tu sais, Tom est malade. Vraiment malade. Répétai-je bêtement, tout en continuant à marcher à travers les miroirs sans regarder Casey. Les médecins ne pensent pas qu’il va s’en sortir. Ils en sont même sûrs.

J’avais lâché l’horrible vérité et, comme si de rien n’était, je m’arrêtais devant un miroir.

- Oh, regarde cette fois tu es immense ! Tentai-je vainement, mais le cœur n’y était pas.

Je ne voulais pas voir de peine à Casey et à la fois… S’il elle ne m’allégeait pas ma tristesse, qui allait le faire ? J’avais besoin d’elle plus que jamais, besoin de sentir son soutien, sa main dans la mienne, et de la voir me sourire malgré tout car nous étions ensemble –et c’était ça notre force.

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MessageSujet: Re: "Playground Love." |PV|   "Playground Love." |PV| Icon_minitimeVen 19 Avr - 13:28

Est-ce que c’était ça que ça voulait dire être adolescent ? Etre sans cesse rattrapé par les problèmes de grandes personnes ? Longtemps, je m’étais sentie étrangères à toutes les disputes de papa ou maman, parce qu’au début, elles ne me rendaient pas tristes, comme ça avait été le cas vers la fin : parce que j’avais toujours cru que c’était un coup de sang et que ça allait s’arranger ensuite, parce que ça s’arrangeait toujours ensuite, même si ça devenait de plus en plus fréquent, il ne fallait pas s’inquiéter et je ne m’inquiétais pas : peut-être que c’était également pour ça que ce qui s’était passé ensuite, je ne l’avais pas vu venir, même si mes parents avaient fait les choses correctement en m’expliquant que s’ils se séparaient, ce n’étais pas du tout parce que c’était de ma faute, mais que parfois, ce genre de choses faisait partie de la vie et quand deux personnes ne s’entendent plus du tout, le mieux, c’est qu’elles aillent vivre chacune de leur côté, mais ce n’est pas pour autant qu’elles n’aiment pas très fort leur enfant. J’avais bien compris et bien digéré tout ça, et je savais que papa et maman tenait très fort à moi – mais papa et maman, ce n’était pas Rebecca, elle ne faisait pas partie de ma famille, et je ne tenais pas à ce que ça arrive un jour, et c’était peut être également pour cela que de plus en plus, je me sentais concernée par tout ce qui gravitait autour de moi, et la connexion entre les éléments se faisait de plus en plus, me prouvant que nous étions tous reliés les uns les autres et que nous ne pouvions pas faire comme si le monde qui nous entourait n’existait pas. Nous vivions, nous évoluions et tout ça, c’était grâce aux autres, ainsi qu’aux réponses qu’ils apportaient pour avancer. Seuls, nous n’étions rien, et il n’y avait rien non plus avec quoi nous puissions interagir.

Là-dessus, j’avais au moins de la chance, parce que seule, je ne l’étais pas.


- Tu as essayé de passer un peu de temps rien qu’avec ton père ? Tu trouves qu’il a changé avec Rebecca ?

Même si c’était douloureux, parler à Seb me faisait du bien, parce que je savais qu’évoquer tout cela, n’allait pas réveiller chez lui de la colère, comme c’était le cas lorsque je voulais soulever le sujet avec papa. Sebastian était à la fois étranger, mais je l’intégrais malgré tout à ma vie, et c’était peut-être aussi pour ça que je me sentais si proche de lui.

- Oui, mais c’est difficile, elle est tout le temps dans les parages… En plus on ne peut jamais vraiment parler librement, parce qu’elle ne sait pas pour Poudlard, et puis papa ne veut pas qu’elle sache de toute façon… Il n’aime pas trop cette école, avouai-je à demi-mots, et ça faisait toujours un petit peu mal de dire ça parce que c’était quand même ici qu’était tous mes amis, et maintenant, c’était ici que se trouvait ma vie – ce double jeu qu’il refusait aujourd’hui encore d’admettre l’existence…

Ce n’était pas plus mal qu’on soit dans le palais des glaces, parce qu’au moins, ça faisait diversion, et on pouvait parler de choses assez lourdes, l’attraction permettait de contrebalancer tout ça – on ne tarda pas ensuite à échanger nos cadeaux, et la pointe d’appréhension qui avait disparu juste avant refit surface au moment de lui donner mes paquets, parce que je ne voulais pas que Seb se vexe, même si ça partait d’une bonne intention. C’était souvent quand ça venait d’une bonne intention que ça finissait le plus mal…

Je me terrais dans ses bras, comprenant que ce n’était plus à moi de parler la première à présent, et je lui laissais tout le temps nécessaire pour lui, car si il voulait, il n’était pas obligé d’ouvrir le cadeau tout de suite, ce n’était pas bien grave, et je me dis même que j’étais bien bête de lui avoir donné les deux en même temps et que ce soit si ressemblant même si la photo dans le cadre n’était pas la même, parce que c’était censé lui faire plaisir, et non pas lui rappeler des mauvais souvenirs… Je regardais les mains de Sebastian qui déballèrent le sien malgré tout, et m’autorisait une grande inspiration, lorsque ce fut son sourire qui m’accueillit.


- C’est génial Casey, tu es géniale. Je laisserais Tom ouvrir le sien. C’est très gentil de ta part.

Je passai ma main sur sa joue avant qu’elle n’aille se caler dans la chaleur de son cou et s’y blottir. J’étais quand même contente de ce cadeaux malgré tout, parce que Sebsey, c’était quelque chose qu’on partageait tous les deux, rien que tous les deux, et c’était un peu une part de nous que j’avais glissé dans cette photographie.

Toutefois en aucun cas je vis la suite venir lorsque nous reprîmes la ballade juste après, songeant sûrement que le pire était passé. Mais lorsque Seb poursuivit, je réalisais que pour lui, on était en plein dans le pic.


- Tu sais… Tu sais, Tom est malade. Vraiment malade. Les médecins ne pensent pas qu’il va s’en sortir. Ils en sont même sûrs.

La seule réaction que j’eus fut en premier fut de serrer un peu plus ses doigts entre les miens, parce que quoi que je fasse, mes mots ne seraient jamais les bons, non pas après ce qu’il venait de me révéler, et je sentis la culpabilité m’oppresser la poitrine tel un grand drap noir, annonciateur de mauvais présage. D’accord, je ne pouvais pas deviner, mais sur ce coup, j’avais vraiment manqué de prévenance !

- Oh, regarde cette fois tu es immense !


Il enchaîna comme si de rien était, mais je n’avais pas besoin des miroirs pour savoir que ça n’allait pas – je ne pouvais pas prétendre savoir ce que ça faisait, parce que je n’avais pas de frères et sœurs, mais je pouvais quand même imaginer perdre un membre de ma famille, et en fait… en fait, je ne pouvais même pas me le figurer. C’était comme de se lever chaque matin et se dire que le visage qu’on connait tant n’apparaitra plus jamais.
Jamais. Pour la première fois je crois, à ce moment-là, prononcer ce mot bien que mentalement me flanqua une peur comme je n’en avais jamais connu, celle de la perte, pas celle de l’éloignement, mais la perte, la véritable, avec un aller simple, et surtout sans chemin de retour. Je ne savais rien du petit frère de Sebastian, et pourtant, je souhaitais tout à coup très fort, que malgré ce qu’il venait de m’apprendre, ça n’arrive jamais, ça ne pouvait pas arriver, pas comme ça, pas maintenant, pas de cette façon…

- Mais toujours pas plus que toi… commentai-je avec un maigre sourire. Je n’avais plus envie d’être ici, trouvant le palais beaucoup trop suffocant à nous renvoyer notre morosité dans tous les sens.

Sans rien ajouter, j’entraînais Sebastian pour qu’on retrouve la sortie, ce qui nous pris un certain temps… que j’essayais de combler comme je pouvais, et même si Seb semblait avoir compris et marchait dans mon jeu, je voyais bien que ça n’allait pas suffire à l’apaiser. En sortant, je me hissai sur la pointe des pieds pour lui déposer un bisou sur le nez, et sans lui laisser choisir, décidai moi-même de ce que nous allions faire ensuite, mais comme je n’en avais aucune idée, et que ça me turlupinait trop tout ça, je m’arrêtai en plein milieu de la foule, retenant Sebastian par le poignet pour qu’il se stoppe lui aussi.

- Excuse-moi, lui demandai-je, parce que c’était la moindre des choses, la gorge un peu étriqué de lui demander pardon. Je ne pensais pas que c’était aussi grave, et je voudrais vraiment te dire quelque chose qui te rende ton vrai sourire, mais ils n’auront jamais assez de force, parce que c’est ce que tout le monde dit, et que souvent ce n’est pas la vérité et ne plus, je ne sais rien de tout ça, donc je ne peux même pas prétendre non plus me mettre à ta place pour comprendre…

Là, j’aurais tellement voulu arracher tout ce qui obscurcissait le fond de son cœur rien pour pouvoir le réduire en cendre et la laisser s’égrainer ensuite dans le vent pour qu’elle disparaisse, mais je ne pouvais pas, je ne pouvais rien faire… A part peut être le prendre dans mes bras et j’entourais les miens dans son dos en collant ma joue contre son torse, car même si ce n’était pas suffisant, c’était au moins ça que je pouvais lui offrir…

- Mais quoi qu’il arrive, et même si ça ne remplacera pas Tom…
mes mots me paraissaient si lourds, comme une confirmation de ce qu’il allait arriver, et qu’on ne pourrait jamais faire autrement. De toute façon, on ne le pouvait pas. Je suis là. Je ne vais nulle part.

Ma présence n’avait pas la magie de combler l’absence d’une personne disparue – ne pas y penser, mais il y avait quelque chose d’encore plus effarant dans le fait de se dire que non seulement l’échéance était proche mais en plus qu’elle pouvait arriver n’importe quand, et que l’on s’y attende ou pas, on était jamais prêt à affronter ce type de déluge. Mais Sebastian pouvait en être sûr : je n’allais pas disparaître et encore moins s’il avait besoin de moi, même si c’était à moindre échelle. Je l’embrassais une nouvelle fois en souhaitant lui faire tout oublier, mais l’ombre planait encore – j’observais les manèges autour de nous et…

- Viens, j’ai envie de faire de la grande roue ! M’exclamai-je de mon ton le plus enjoué possible avant qu’on aille se placer dans la file d’attente pour prendre place dans l’une des cabines. Soit on se lamentait, soit on en profitait un peu je voulais protéger Seb de toute la tristesse qui menaçait de le faire succomber quitte à prendre sa douleur. Et je te réserverai une autre surprise quand on sera tout en haut !

Après tout, c’était comme ça que faisait les gens qui s’aimaient.
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Âme soeur: Désolé Etienne, les lèvres de Casey sont quand même plus douces.

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MessageSujet: Re: "Playground Love." |PV|   "Playground Love." |PV| Icon_minitimeVen 26 Avr - 14:56

J’avais parfois du mal à cerner les problèmes dans la famille de Casey, et je regrettais amèrement de ne les connaître que superficiellement. Il était difficile de démêler ce qui se passait, je n’accusais pas Casey de mentir mais je savais que sa candeur lui donnait une vision des choses différente. Elle semblait encore aspirée à voir ses parents se réconcilier, mais chaque détail qu’elle laissait échapper me donnait l’impression que les probabilités étaient encore plus faibles qu’elle ne le disait. Cependant, son innocence, je préférais ce terme à celui de naïveté qui me semblait péjoratif, donnait à ses mots un aspect si vrai que je ne pouvais pas l’imaginer une seule fois déformer la réalité –en particulier à propos de Rebecca. Peut-être que d’une certaine manière, elle voyait les choses parfois excessivement mais j’étais sûr que jamais elle ne mentait. Elle avait juste une telle sensibilité que les moindres choses l’atteignaient, et ce n’était pas forcément mauvais, du moins tant que cela ne la rendait pas triste, ça lui donnait simplement ce côté tellement vrai, tellement humain que j’avais cherché à Poudlard sans toujours le trouver. C’était juste pur, réel et quand j’étais avec Casey je sentais qu’il n’y avait pas besoin de jouer, pas besoin de se cacher, pas besoin de se battre. Nous étions juste bien ensemble, et c’était ce qui comptait vraiment pour moi.

- Oui, mais c’est difficile, elle est tout le temps dans les parages… En plus on ne peut jamais vraiment parler librement, parce qu’elle ne sait pas pour Poudlard, et puis papa ne veut pas qu’elle sache de toute façon… Il n’aime pas trop cette école.

Je fronçais les sourcils malgré moi, sentant dans l’intonation de Casey à quel point cela lui pesait. Mais je ne pouvais que comprendre, combien de fois ma mère avait-elle aussi fait des remarques sur Poudlard ? Elle n’avait jamais aimé la magie, sûrement car cela déstabilisait trop son esprit scientifique. Mon père s’était adapté et nous parlait rarement de Poudlard, ou du moins évitait de le faire devant ma mère –déjà qu’il ne parlait pas beaucoup, ça n’avait rien arrangé. Mais Poudlard était une part de nous, de nos vies et ça me mettait toujours mal à l’aise de devoir adapter mon discours. Combien de fois ma mère avait-elle froncé les sourcils quand Elisa voulait partir en vacances avec des « amis de l’école » ? Combien de fois avions-nous du retenir nos histoires, le soir à dîner, parce que ça mettait Maman mal à l’aise et que je voulais éviter les disputes ? Et tout ça, c’était simplement parce que la famille de Papa et elle ne s’était jamais bien entendu, et que le jour de son mariage elle s’était pris du gâteau dans la figure, ou quelque chose comme ça, et que c’était à cause de mon grand-père qui s’était amusé avec sa baguette au milieu de moldu… C’était une histoire tellement tabou dans la famille que c’était Elisa qui m’en avait soufflé deux mots un jour, parce que c’était une cousine qui lui avait dit… Bref, quelque chose de compliqué.

- Tu devrais dire à ton père que Poudlard c’est important pour toi. Mais je te comprends, ma mère n’aime pas trop la magie non plus mais il a bien fallut qu’elle s’y habitue.

J’avais la désagréable impression que le spectre familial n’était pas près de s’éloigner, lorsque Casey me tendit les cadeaux j’eus un pincement au cœur. Bien sûr que c’était une attention adorable, et elle ne pouvait pas savoir, mais c’était toujours douloureux pour moi d’aborder Tom. Je ne pouvais ôter de mon cerveau cette scène, la dernière avant l’accident, où nous nous étions disputés pour une histoire stupide –de ballon de foot, me semblait-il. Aujourd’hui encore, les souvenirs étaient flous, je me souvenais simplement de crier, et il courait en pleurant, et puis son cri, son cri qui m’avait déchiré les entrailles avant de les engloutir quand j’avais compris, trop tard, ce qui venait de se passer –et c’est moi qui avait crié à ce moment. Je ne voulais plus penser à ça, mais parfois le soir, je me repassais la scène en me demandant, et si nous ne nous étions pas disputés ? Si je me sentais coupable ? Bien sûr, d’une certaine manière, mais j’étais assez sage pour me résonner et me convaincre que m’enfermer dans cette logique me ferait du mal. Je me devais de tenir, ne serait-ce que pour ma famille qui s’écroulait petit à petit. Ni Elisa, ni ma mère, et encore moins mon père, ne savait que nous nous étions disputés avant l’accident. J’avais la cruelle impression que Tom était le seul à s’en souvenir, dans les méandres des souvenirs qui lui échappaient ; lorsqu’il me regardait à l’hôpital, j’avais le sentiment que son regard me traversait et me jugeait, attendant sûrement des explications. Une fois, je m’étais excusé, quand mes parents étaient occupés à parler avec les médecins. Ce fût le seul moment où Tom me fit un sourire, un réel sourire. Comme s’il avait entendu –il l’avait, j’en étais sûr.

Lorsque j’expliquais vaguement à Casey, je sentis ses doigts se crisper dans les miens. Je savais que j’aurais dû lui expliquer différemment… Mais comment ? J’étais le premier à être perdu dans les explications des médecins. C’était mental, c’est tout ce que j’avais compris, et petit à petit Tom perdait la notion du réel. Son cerveau s’endormait lentement, finalement, c’était la jolie métaphore que m’avait dit un médecin un jour. Il ne pouvait plus parler, et doucement, il arrêta de nous reconnaître, ou c’était par phase, puis il ne savait plus utiliser des couverts, des gestes tout simples et pourtant… C’était comme s’il retombait en enfance. Le seul acte qu’il avait accompli qui m’avait paru censé… C’était lorsqu’il s’était jeté de la fenêtre de sa chambre d’hôpital –lorsque j’étais en première année, je m’en souvenais encore. Pourquoi censé ? Parce qu’il avait juste voulu en finir, et je savais qu’il avait raison. N’était-ce pas douloureux de voir que la seule chose dont il avait conscience, c’était que bientôt justement, il n’aurait conscience de rien ? Il ne voulait pas mourir ainsi. Je n’aurais pas voulu non plus. Mais le toit de l’étage inférieur qu’il avait percuté avait stoppé la chute et, à part empirer son état, rien n’avait changé. Il était bloqué, condamné à faner lentement.


- Mais toujours pas plus que toi…

La voix de Casey avait aussi fané, et je n’eus même pas la force de répondre à son sourire triste. J’aurais voulu qu’il existe une formule magique pour exprimer des choses douloureuses sans rendre l’atmosphère si pensante et si… Morbide. Je me laissais trainer par Casey dans la foule, avec cette horrible impression d’être à part, ou autre part. Est-ce que nous allions faire comme si de rien n’était ? D’une certaine manière, c’est ce que j’avais voulu… Je ne savais pas comment faire pour parler de Tom. Je ne savais pas comment je voulais que l’on réagisse à cette histoire que les gens ne connaissaient que vaguement. Outre Tess, rare était ceux qui savaient pour notre dispute avant l’accident, et je ne tenais pas à en parler. J’avais honte, j’avais peur, j’avais mal.

Je me figeais lorsque Casey s’arrêta en plein milieu de la foule –mais je ne l’entendais pas, j’étais ailleurs, simplement retenu dans la réalité par la main de la Poufsouffle.


- Excuse-moi. Je ne pensais pas que c’était aussi grave, et je voudrais vraiment te dire quelque chose qui te rende ton vrai sourire, mais ils n’auront jamais assez de force, parce que c’est ce que tout le monde dit, et que souvent ce n’est pas la vérité et ne plus, je ne sais rien de tout ça, donc je ne peux même pas prétendre non plus me mettre à ta place pour comprendre…

Lorsqu’elle se logea dans mes bras, je laissais les miens l’entourer et je posai mon menton sur le sommet de son crâne après y avoir déposé un baiser, tandis qu’elle avait son visage tout contre moi. J’avais le cœur lourd soudain, et une étrange envie de pleurer que je retins en serrant Casey un peu plus fort. Elle avait, encore une fois, les mots parfaitement justes. Elle ne mentait pas, ne prétendait pas, elle était simplement elle et son innocence et sa gentillesse qui jaillirent dans ses lèvres me touchaient vraiment. Je savais qu’elle devait se sentir impuissante face à cette histoire, nous l’étions tous.

- Je sais qu’il n’y a rien à dire, ne t’inquiète pas. J’aurais dû t’expliquer plus tôt, mais…

Je n’achevais pas ma phrase. Mais… Mais comment lui dire à quel point cela était pesant ? Tom était toujours un peu là, malgré tout, et mon épouvantard n’était-il pas là pour le rappeler ? Je me souvenais encore lorsqu’il était apparu… Ce corps inerte, mais ces yeux qui me fixaient, les siens, et qui semblaient me hurler au milieu de ce silence étouffant. C’était ça finalement… J’avais juste peur.

Tellement peur.


- Mais quoi qu’il arrive, et même si ça ne remplacera pas Tom… Je suis là. Je ne vais nulle part.

Je crois que je n’avais jamais embrassé Casey ainsi. Ce n’était pas un simple baiser, soudain mes mains s’étaient nichées dans sa nuque avec plus de fermeté et pendant un long moment je ne sentis que ses lèvres contre les miennes, comme un remède. Si l’intensité me coupait le souffle qui me manquait déjà avec ce baiser qui refusait de s’achever, ce fût sûrement la tendresse qui me toucha le plus et finalement, alors que je m’écartais, j’eus un vrai sourire et je regardais Casey comme on regarde un petit trésor –mon trésor.

- Merci. Dis-je simplement.

Que pouvais-je dire de plus ? Moi aussi j’étais là, moi aussi je n’allais pas partir, et j’espérais que la manière dont je l’avais embrassé suffisait à lui faire comprendre tout cela.


- Viens, j’ai envie de faire de la grande roue ! Et je te réserverai une autre surprise quand on sera tout en haut !

J’eus un petit rire, presque nerveux, et je la suivais dans la file en m’accrochant à sa main. La lumière blanchâtre de l’atmosphère faisait briller ses cheveux dans lesquels je passais ma main un instant, souriant doucement en la regardant amoureusement, avant de lever mon regard vers la grande roue.

- Tu sais que c’est dans une grande roue que j’ai fait mon premier acte magique ? J’avais six ans, et j’avais peur de ce genre manège. Quand je suis monté dedans avec ma grande sœur, parce qu’elle insistait, la roue s’est bloquée. Je riais un peu en me souvenant de tout ça. Ce n’est que quand j’en suis descendu que ça s’est remis à fonctionner. J’haussais les épaules avec un petit air satisfait malgré tout. Je ne suis jamais remonté sur l’une d’elle, mais je n’ai plus peur de la hauteur maintenant de toute manière. Achevai-je en souriant, comme pour rassurer Casey.

Lorsque notre tour vint finalement, nous montâmes tous deux dans la petite nacelle, côte à côté –nos mains se tenaient toujours.


- Je te propose un jeu, il faut qu’on retrouve des gens qu’on connait dans la foule ! J’étais légèrement penché pour regarder le sol au fur et à mesure que la roue tournait. Eh, regarde ! C’est Padma non ? Dis-je en désignant du doigts une brune près du stand des pommes d’amour.

Et la roue tournait, tournait, tournait, et je voulais qu’une fois qu’elle atteigne le sommet, jamais elle ne redescende.

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Ami(e)s: Les autres. Mais avant, il y a Sasha.
Âme soeur: Dans tout les cas, il vaut mieux qu'il ait une grosse boîte de mouchoirs en papier... Mais je crois que Seb a prévu le stock ..!

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MessageSujet: Re: "Playground Love." |PV|   "Playground Love." |PV| Icon_minitimeMar 30 Avr - 23:05

Parfois, on avait beau faire, la volonté ne suffisait pas. Mais en proposant à Sebastian ce tour de grande roue, c’était totalement dans l’optique de lui changer les idées, et que plus on serait en hauteur, plus les sombres s’évaporeraient dans l’air comme des petites billes d’eau qui disparaissent au contact de l’air. J’en restais persuadée – on ne méritait pas de mourir à cet âge-là, et si la mort n’était quelque chose qu’on ne souhaitait à personne, il y avait quand même un grand écart entre celui qui avait eu le temps de faire des erreurs, d’être confronté à ses échecs, mais aussi montrer ses plus belles réussites et qui pouvait partir en ayant le sentiment de ne pas totalement avoir été inutile durant toutes ces années. Et puis il y avait des gens comme Tom, qui patientait dans un lit d’hôpital, parce qu’ils n’avaient même pas le force de profiter du peu de temps qu’on leur avait accordé, tout en sachant que l’issue était toute proche et se rapprochait encore plus de jour en jour, et qu’un beau matin on viendrait les happer sans leur demander leur avis. Et je trouvais ça si injuste.

Tellement injuste…


- Tu sais que c’est dans une grande roue que j’ai fait mon premier acte magique ? J’avais six ans, et j’avais peur de ce genre manège. Quand je suis monté dedans avec ma grande sœur, parce qu’elle insistait, la roue s’est bloquée. Ce n’est que quand j’en suis descendu que ça s’est remis à fonctionner.

D’une oreille attentive, j’écoutais son histoire. Ce qui me fit très vite réaliser que…

- Je n’ai aucune idée de quand j’ai fait de la magie pour la première fois…
racontai-je en essayant de plonger dans mes souvenirs pour chercher un événement incongru, mais rien ne me venait. A part quand on est arrivé à Poudlard je veux dire, parce que quand j’ai reçu la lettre, je ne m’y attendais pas du tout, c’est tellement étrange de se dire que la magie existe, mais autrement que les tours de cartes et le lapin qui sort de son chapeau !

Ce jour-là par contre, je me rappelais très bien avoir eu le sentiment d’être passée de quelqu’un de tout ce qu’il y a de plus banal et commun à une personne tout sauf ordinaire. Mais au milieu des autres élèves de l’école de sorcellerie, ensuite, j’étais revenue celle que j’étais avant, Casey Roberts, et surtout, je ne cherchais pas à me démarquer.

- Mais alors, comment est-ce que vous avez fait pour redescendre ? le questionnai-je avec curiosité, parce que les forains n’avaient vraiment pas dû comprendre ce qui s’était passé. C’est vrai que quand on est en haut, c’est très impressionnant, je n’étais pas rassurée non plus quand j’étais petite, mais finalement survoler toute la foule, c’est trop chouette, parce qu’on voit tout différemment !

C’était fou comme les choses pouvaient changer, qu’on se trouve sur terre ou dans les airs, et c’était impressionnant, parce que ça avait beau être la même chose ou la même personne, on ne l’envisageait plus pareil.


- Je ne suis jamais remonté sur l’une d’elle, mais je n’ai plus peur de la hauteur maintenant de toute manière.

C’était justement à nous de prendre place dans la nacelle, et comme elle n’était pas très grande, nous étions collés l’un contre l’autre et je pris la main de Seb dans la mienne pour la poser sur ma cuisse ensuite, en me penchant légèrement sur le côté, pour mieux admirer notre progression, lente mais sûre, jusqu’au sommet de la grande roue.

- Je te propose un jeu, il faut qu’on retrouve des gens qu’on connait dans la foule !

Je tournai la tête vers lui. Cette idée était super !

- Ah oui, j’adore faire ça, en plus comme il y a plein de monde, ça va être plus difficile !
commentai-je partant déjà à la recherche de personnes connues, mais ils devenaient de plus en plus petits, donc ce n’était pas si évident que ça.

- Eh, regarde ! C’est Padma non ?


Je plissai des yeux pour pouvoir mieux voir celle qu’il désignait, mais de là où nous étions, forcément, les détails étaient estompés.

- Tu crois ? C’est vrai qu’elle lui ressemble mais ce n’est pas trop son genre de coiffure… Oh tiens regarde ! Là, c’est trop Tess ! Il y avait une fille avec une longue chevelure rousse mais… Ah non, ce n’est pas elle… ses cheveux étaient trop plats et un peu plus courts

Ce fut à ce moment là que la grande roue amena notre nacelle tout à son sommet, et je n'avais en aucun cas oublié ma promesse faite à Seb, que je gardais dans un coin de ma tête. je tournais doucement son menton vers moi avec mon index, puis fermai les yeux pour l'embrasser durant plusieurs secondes, et ce n'était pas que l'altitude en cet instant qui me faisait sentir aussi légère... Si bien que sans m'en rendre compte, je le prolongeai un peu plus, pressant plusieurs fois ses lèvres et glissant une de mes mains dans les petites mèches, derrière sa nuque, qui me chatouillaient.

- Un bisou spécial Casey rien que pour toi !


Après ça, nous cherchâmes encore un peu, puis comme on ne reconnaissait pas grand monde, à part un élève qui était dans ma classe, je proposais de modifier légèrement les règles du jeu.

- Je te dis un élément que je vois dans la fête et tu dois le retrouver, d’accord ? Alors, je vois… Je vois une fille avec un chouchou rose dans les cheveux !

C’était une enfant qui regardait son frère, plus grand, essayer de remporter un jouet à un stand un peu plus loin. Nous fîmes quelques autres essais du genre, mais petit à petit, le sol se faisait de plus en plus proche, parce que nous avions fait le tour de la roue, et qu’il était temps pour nous de regagner les lois de la gravité.

On testa encore quelques manèges, parce qu’on ne voulait pas repartir tout de suite, et que finalement, c’était l’ambiance générale de la fête qui avait été contagieuse et j’étais contente qu’elle ne se termine pas en eau de boudin e il n’y avait rien qui puisse me faire plus plaisir que le sourire de Sebastian qui cette fois ne quittait plus ses lèvres. Au moment de rentrer, sur le sentier qui menait jusqu’à l’école, je passai mon bras autour de sa taille et posai ma tête sur son épaule afin de rester tout contre lui et l’odeur de ses vêtements qui toujours m’enivraient, et que je respirais à pleins poumons.

- Il faudra qu’on retourne faire le reste des manèges qu’on a pas testé avant que les forains s’en aillent !
La fête était si grande que quelques heures n’étaient pas suffisantes. Il paraît que la maison hanté fait peur ! dis-je en répétant ce que j’avais entendu lorsqu’on était passé près de cette dernière. Même si je n’étais pas très courageuse, je savais que là c’était pour rire, donc même si sur le coup, j’avais la frousse, c’était le genre de peur qui restait amusante, donc ça ne me dérangeait pas !

Je l’embrassais sur la joue, le menton puis la bouche, nous stoppant un instant, parce que je la chatouillais en même temps et que nous ne pouvions pas tout faire à la fois.

- Je suis certaine que les fantômes font moins peur que le Baron Sanglant !
Lui, il était effrayant et je détestais lorsqu’il était près de moi lorsque je mangeais dans la grande salle.

Notre sortie touchait à sa fin peut être, pourtant j’avais le sentiment qu’avec tout ce qui s’était passé aujourd’hui, il y avait quelque chose de nouveau et d’indéfinissable qui débutait vraiment.




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