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If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C)

 
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 If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C)

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Daisy Daniels


Daisy Daniels
Élève de 3ème année



Féminin
Nombre de messages : 174
Localisation : Dans le parc! Ou la bibliothèque! Ou la salle commune! Ou les couloirs! Eh attends, si j'explorais les cuisines?
Date d'inscription : 09/08/2014

Feuille de personnage
Particularités: J'espère bien en avoir des tas !
Ami(e)s: Oh oui, pleins ! Toi, d'ailleurs, j't'aime bien.
Âme soeur: ???

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MessageSujet: If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C)   If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C) Icon_minitimeJeu 5 Mar - 0:01

Franchement, Dame Nature, je t’emmerde.

Non mais j’aurais du le voir venir. Ça faisait quelques jours que je me sentais bizarre. Déjà, mes rêves. Depuis trois quatre nuits, je faisais les rêves les plus fous du monde. Ne vous méprenez pas, c’est grave chouette ! Surtout que le matin, je m’en souvenais parfaitement, et c’était bien dommage que je n’ai pas encore des cours de divinations parce que là, j’en tenais probablement une couche. Comment comprendre le fait que j’avais rêvé que j’étais une grenouille doré et magique qui avait le pouvoir de transformer les garçons en filles et vice versa ? Et que j’étais poursuivie par des dragons qui étaient en fait des scientifiques de la NASA qui voulait exploiter mes gros seins ? Qui se révélait être deux savons ronds qui fondaient dans ma bain ? Bref, vous l’aurez compris, c’était agité et pleins de rebondissements. Mais j’avais une imagination assez folle, rien de bien fou jusque là. Mais quand même, c’était inhabituel d’aussi bien me rappeler de mes rêves, mais passons. Ensuite, il y avait eu mon appétit. J’avais faim non stop. Et de gras, de sucre, de trucs bien costaux. Bon, encore une fois, j’avais toujours eu plutôt bon appétit, certes. Mais là, c’était un niveau assez impressionnant, j’avais mangé huit pancakes pour le petit déjeuner hier, et c’était tout de même un record. Pour couronner le tout, j’avais des sautes d’humeur super étranges, comme si je prenais tout à cœur d’une manière qui ne me ressemblait pas trop. J’avais versé une petite larme en cours de SACM après avoir vu un bébé Veracrasse vomir sur sa maman. Ça m’avait ému. Ne me demandez pas pourquoi. L’amour filial, tout ce bordel, sûrement.

Bref, j’aurais dû comprendre que quelque chose se profilait. Il me suffit d’éteindre la lumière, de mettre en fond fumée et musique dramatique, et de murmurer « pubertéééééé » pour que vous compreniez de quoi je voulais parler.

Moi, Daisy Daniels, dans la fleur de l’âge, venait d’avoir mes règles pour la première fois. Et ça me faisait bien chier.

Surtout que ce matin, je m’étais réveillée super impatiente parce que c’était l’ouverture de la fête foraine et qu’on avait prévu d’y passer la journée avec Alistair et on était juste surexcités à l’idée d’essayer tous les manèges possibles et inimaginables. Bref, c’était une journée super en perspective. Sauf qu’en sortant du lit, je m’étais pliée en deux en agonisant, tenant mon ventre, pleurant à moitié. Mon corps m’attaquait ! Je n’allais pas vous faire un dessin pour le reste, mais vous avez compris l’idée. Je savais pertinemment que ce jour arriverait bientôt puisque j’avais fait ma puberté très tôt – j’avais déjà plus de poitrine que la moitié des filles de Poudlard – et que les règles étaient le cerise sur le cadeau. Dans mon dortoir, aucune des filles n’était réglée, je dus donc me trainer à l’infirmerie pour demander de l’aide à… Super, Pomfresh n’était pas là, je devais expliquer mon cas à un mec, Miller. De mieux en mieux. Bon, l’avantage, c’était qu’après lui avoir crié « JE PERDS MON UTERUS », il me donna super potion qui annulait totalement les crampes, et deux autres fioles pour la journée au cas où, et des protections. Super. Bon, je vais raconter en détails parce que c’est vraiment pas glorieux, mais je m’étais débrouillée avec ce fichu tampon et j’étais partie petit déjeuné. J’avais besoin d’énergie et c’était pas ses fichues règles qui allaient me gâcher ma journée !


- Yo ! Apostrophai-je Alistair tandis qu’il arrivait dans le hall, presque à l’heure. Salut Adam ! Alors, ton test de métamorphose ?!

On avait passé le mercredi après-midi – ok, une heure max – à réviser dans une salle vide, donc il avait intérêt à me dire que ça c’était bien passé parce qu’il avait fait super beau ce jour là et j’avais accepté de m’enfermer dans une salle pendant au moins une demi-heure pour qu’il s’entraîne et ça, c’était du sacrifice ! Surtout que bon, Alistair était pas du genre bosseur mais il s’en sortait pas avec un sort et il fallait un peu le pousser pour qu’il s’entraîne, sinon c’était le Piètre assuré – et il avait pas eu une très bonne note à son dernier examen de potions, donc bon. Bref, tout ça pour dire que j’étais quand même une bien cool amie de l’aider, donc ça avait intérêt à avoir payé, et il allait me raconter tous les détails ! Il neigeait dehors, et sur le trajet nous en profitâmes pour se lancer quelques boules de neige et aussi une sur Anthony qui marchait devant nous – sans qu’il nous voit de toute évidence. En arrivant, j’avais oublié mes stupides règles et je sautillai partout. J’adorais les fêtes foraines, et si celle-là était magique, ça promettait d’être encore plus ouf ! Bon, cette année, c’était Serdaigle a l’honneur, et je ne trouvais pas que c’était forcément la maison la plus fun mais je devais reconnaître que leur originalité et leur côté perché étaient quand même amusant. En arrivant, Alistair et moi ne savions plus où donner de la tête : les attractions avaient l’air superbe !

- Y a une maison hantée !!! Oh, regarde, regarde, ils ont installé une patinoire !! REGARDE LE TOBOGGAN !!! Criai-je littéralement, hystérique.

Je savais qu’Alistair connaissait la fête foraine mais il allait devoir subir mon excitation parce que moi, je découvrais tout ! Je me mis à marcher comme une furie dans tous les sens pour tout regarder, m’extasiant à chaque fois. On s’arrêta au stand pour prendre de la barbapapa bleuté qui avait une propriété magique différente à chaque fois. Celle d’Alistair lui fit pousser une barbe immense sur laquelle il manqua de trébucher, ce qui fit prendre à Adam et moi un véritable fou rire. La mienne me fit décoller du sol de quelques centimètres, me donnant la sensation de voler, et je marchai dans l’air pendant quelques minutes en prétendant être Jésus – il fallut expliquer à Alistair qui c’était, et nous rentrâmes dans une grande discussion pour savoir si Jésus avait été en fait un sorcier ou non.


- AAAAAAAAAAAAH !!!! Coupai-je Alistair en hurlant si fort qu’Adam sauta de son épaule. IL FAUT QU’ON FASSE CAAAAAA !!!!

Devant nous se dressait un manège démentiel. Des nacelles en forme d’aigles volaient dans tous les sens et c’était un paintball géant en même temps. Je regardai Alistair avec des grands yeux en ouvrant grand la bouche dans un cri silencieux. Heureusement, et c’était bien pour ça qu’on était potes, il avait l’air aussi excité que moi, et nous nous mîmes dans la queue du manège en sautillant sur place.

- On se met ensemble ou pas ? Parce qu’on fait une équipe d’enfer, mais j’ai aussi totalement envie de te shooter et te battre… En plus visiblement plus tu te fais toucher, plus la nacelle fait n’importe quoi, t’imagines piloter et tirer en même temps, ça doit être ouf ?! Ohlala… Bon, on se met l’un contre l’autre mais je veux Adam comme coéquipier !

Il me fallut débattre, parce qu’évidemment Adam et Alistair c’était un duo un peu inséparable mais je savais qu’Adam avait le béguin pour moi et je comptais bien en profiter – oui oui, je parlais d’un crapaud, et alors ?! Finalement, nous nous installâmes chacun dans une nacelle, et je fis un signe Alistair pour signifier que tout était en ordre, Adam sur mes genoux, et la partie commença…

C’était peut-être mes règles, mais j’étais hystérique. Alistair et moi commençâmes par shooter tous les gens avant de s’amuser à se shooter aussi, et c’était génial, j’avais l’impression d’être dans un vaisseau spatial, je pilotai et je tirai en même temps, volant dans le ciel, hurlant comme une dératée à chaque fois que j’étais touchée ou que je touchais quelqu’un. Adam croassait joyeusement, s’amusant du jeu, bavant dès que je réussissais à viser ma cible. Je réussis même à me mettre derrière le vaisseau de Jenny, une fille qui avait voulu me voler mon devoir de botanique, et je racontai à Adam l’histoire tout en shootant par derrière la nacelle de cette pimpêche qui se mit à hurler, me faisant criser de rire. Quelques minutes plus tard, la partie se termina, et nos nacelles se posèrent. Je regardai celle d’Alistair : il avait visiblement gagner, il était beaucoup moins touché que moi !


- Wow, bien joué ! Lui dis-je en lui tapant dans la main en le rejoignant. Tu as vu ça Adam, comment il a déch… Je me tus, me tournant vers ma nacelle. Où était Adam ?!… Adam ?! ADAM ?! Oh mon Dieu, Alistair, Adam, où est Adam ?! Je m’étais mise à pleurer d’un coup, paniquant, sanglotant. J’avais perdu Adam ? Il était tombé ? Il était mort ?! C’était ma faute ?! Oh, c’était terrible ! J’ai tuuuuuéééé Adaaaaam, pleurai-je, complètement abasourdie, mes épaules se secouant sous les sanglots... OH ! OH REGARDE ALISTAIR ! Adam sortait de la nacelle de Jenny, croassant joyeusement en bondissant jusqu’à nous. Je courus vers lui, l’attrapai et lui flanquai un énorme baiser sur sa bouche baveuse, essuyant la morve qui coulait de mon nez. Oh, Adam, j’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose ! J’ai eu si peur ! Je me calmai un peu, réalisant que mes règles m’avaient rendu hyper émotive. Pfiou, me fait plus jamais peur comme ça… Et puis, t’étais où comme ça ? C’est quoi ce truc doré que tu as dans ta bouche ?! Questionnai-je, le cœur encore battant.

Décidemment, c’était riche en émotions d’être une fille. Merci, Dame Nature.
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Alistair Callaghan


Alistair Callaghan
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Ami(e)s: Daisy, la plus fun qui soit ; Adam, le meilleur de tous !
Âme soeur: Mon âme et ma soeur sont deux choses distinctes; mais en aucun cas je ne confierais mon âme à ma soeur.

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MessageSujet: Re: If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C)   If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C) Icon_minitimeJeu 12 Mar - 18:12

Elle était enfin là, elle était arrivée, celle que nous attentions tous : LA FÊTE FORAAAAAINE ! ... Oui, bon, peut-être que Daisy et moi étions les deux plus hystériques à ce sujet, mais tant pis. Nous, on imaginait des manèges plus dingues les uns que les autres, des trucs dingues, et j'espérais qu'au moins le fait que Serdaigle soit à l'honneur nous apporte des trucs originaux, à défaut d'être démentiels. Que voulez-vous, nous étions avides de sensations fortes ! Pour ma part, il en avait toujours été ainsi, peut-être trop même, et c'était ce qui m'avait toujours valu le fait d'être considéré comme bizarre et un peu effrayant par ma famille - constat qui m'allait tout à fait. Il y avait bien longtemps que je m'étais classé supérieur à eux, sur tous les plans, mais je n'allais pas revenir là-dessus aujourd'hui. Ce matin, Adam et moi - qui avait encore bavé sur son coin de drap pendant la nuit, ce qui m'énervait prodigieusement d'habitude, mais pas en un jour pareil ! - nous nous étions levés excités comme des mouches ayant respiré trop de vapeurs de mandragore en décomposition (une de mes nombreuses expériences : croyez-moi, l'effet était de taille) : AUJOURD'HUI = FÊTE FORAINE. Nous devions rejoindre Daisy de bonne heure, qui à n'en pas douter était dans le même état de nerfs que nous. Comme il y avait encore de la neige, j'enfilai des habits bien chauds et m'enroulai dans mon écharpe de Serpentard - je n'étais pas spécialement adepte de brandir haut et fort mon appartenance à ma maison, c'était comme ça et rien de plus, mais cette écharpe avait le mérite d'être la plus chaude et la plus grande. Là-dessus, en bonne mère poule que j'étais, je décidai de faire une petite toilette à Adam qui roucoula comme un pinson dans son petit baquet d'eau tiède (cependant, il hurla un peu quand je lui envoyai du savon dans l'oeil sans faire exprès - mais ce n'était pas facile, allez laver quelqu'un du bout du doigt !), puis je le séchai avec attention en le frottant dans une serviette (il aimait tellement la façon dont ça le grattait que c'était l'extase à chaque fois) avant de, si ce n'était pas de l'amour !, capitonner ma poche avec une petite pelote de laine pour qu'il soit bien au chaud. Nous descendîmes ensuite manger un morceau, puis rejoindre Daisy.

- Yo ! me salua-t-elle comme une gangsta, et je lui répondis par notre salut de gang habituel. Salut Adam ! Alors, ton test de métamorphose ?!

Stupide petit crapaud enamouré qu'il était, il perdit une fois de plus ses moyens, et - il était pour l'instant sur mon épaule - le brave Adam crut que la question lui était adressée. Les yeux brillants d'amour pour sa tendre et chère, il bafouilla une réponse :

- Crôaaaa... Crôa crôa crôarghrgh. (Si les crapauds avaient pu rougir, il serait sans doute devenu écarlate.)

- C'était de mon test de Métamorphose dont il était question, soupirai-je en lui coupant la chique. Ouais, ça va ! C'était carrément plus simple que celui d'avant ! (Sur lequel je m'étais un peu endormi, et qui m'avait fallu une note moyenne, bien au-dessous de ce que j'avais habituellement.)

Nous nous mîmes en chemin : portés par notre ardeur et notre énergie débordante, il est très certain qu'absolument chaque personne qui nous ait croisé nous ai regardé avec des yeux ronds comme des billes. On criait, on riait, on lançait des boules de neige à qui l'avait mérité, on courait partout - une fois sur place, ce fut encore pire : les attractions nous arrachaient des cries d'envies et de surprise, tandis que nous avions l'envie débordante de découvrir chaque recoin et chaque détail de la Fête foraine. Adam couinait en même temps que nous, ne sachant pas trop où donner de la tête : les attractions, les bonbons, l'excitation, Daisy-la-plus-jolie ?!?! D'ailleurs, à propos de cette dernière, je m'inquiétai un instant de lui avoir fait respirer par inadvertance mes fameuses vapeurs de Mandragore - elle était hystérique, complètement hystérique, et je la connaissais suffisamment que c'était un tout nouveau niveau d'hystérie... J'avais parfois du mal à la suivre, presque ! Elle me cachait quelque chose, ou quoi ?! Je savais pourtant que si elle avait voulu tester un truc énergisant elle l'aurait partagé avec moi, et si ce n'était pas inquiétant outre-mesure parce que Daisy était toujours explosif de toute manière, il y avait tout de même quelque chose de différent de d'habitude. Mais nous avions trop de choses pour nous occuper pour que je m'y intéresse d'avantage : les bonbons étaient absolument déments, et j'étais prêt à m'exploser le ventre s'il le fallait, mais je voulais TOUT tester. Daisy se mit à léviter ! Et quant à moi, ma barbe à papa me fit pousser une barbe géante, et quand je voulus imiter un vieux sorcier de Pré-au-Lard qui nous faisait beaucoup rire, je faillis trébucher dans ma propre barbe, ce qui nous arracha un fou rire infini et probablement le plus bruyant de la galaxie, si bien que le sorcier du stand nous donna une pochette de pastilles magiques gratuites en nous demandant d'aller jouer un peu plus loin. Lorsque ma barbe eut disparu, j'avalai une pastille qui me fit pousser uniquement des cris d'aigles pendant quelques minutes, et Daisy tenta de survivre à un nouveau fou rire avant d'en manger une elle aussi : elle se mit à parler couramment latin - nous dûmes nous assoir par terre toutes affaires cessantes, sous peine d'étouffement par le rire.


Ayant ensuite récupéré notre faculté de parler normalement, nous retournâmes explorer les alentours : la manège nous arraché des cris entousiastes, et nous décidâmes de le faire sur-le-champ.

- On se met ensemble ou pas ? Parce qu’on fait une équipe d’enfer, mais j’ai aussi totalement envie de te shooter et te battre… En plus visiblement plus tu te fais toucher, plus la nacelle fait n’importe quoi, t’imagines piloter et tirer en même temps, ça doit être ouf ?! Ohlala… Bon, on se met l’un contre l’autre mais je veux Adam comme coéquipier !

Bon, je n'étais pas spécialement à l'aise de laisser Adam dans une entreprise pareille, mais je savais pertinemment que Daisy ferait attention - et le regard presque mourant d'Adam me dissuada de lui ôter cette joie incommensurable de faire équipe avec celle pour qui il avait le béguin du siècle.

- VOUS ALLEZ SOUFFRIR MOUHAHAHAHAHA, hurlai-je alors que nous nous étions installés chacun dans notre nacelle : la partie commençait.

Et quelle partie ! Ca volait, ça bougeait dans tous les sens, ça secouait, mais ce n'était pas si difficile que ça à piloter et la meilleure partie était évidemment de se tirer dessus - je lançai des rafales dans tous les sens, aspergeant Daisy puis tous les autres, et lorsque Daisy, Adam et moi décidâmes de faire équipe et de s'en prendre aux autres, nous y mîmes tant d'ardeur que certains décidèrent de renoncer et de changer d'attraction. Evidemment, nous, on était aux anges, et on riait comme des dératés. A bien y réfléchir, on n'entendait sûrement que nous.

Quand la partie fut terminée, je sautai au sol, avec l'impression bizarre de voler un peu, de ne plus sentir mes membres de la même manière - comme si j'avais le vertige au sol ! Je fis quelques pas pas très droit pour retrouver Daisy :


- Wow, bien joué ! Tu as vu ça Adam, comment il a déch… Adam ?! ADAM ?! Oh mon Dieu, Alistair, Adam, où est Adam ?! ... Mais enfin, qu'est-ce qui lui prenait ? Adam avait sauté dans une autre nacelle, je pensais qu'elle l'avait vu ? Avant que je puisse dire quoi que ce soit, elle explosa en sanglots : J’ai tuuuuuéééé Adaaaaam... OH ! OH REGARDE ALISTAIR ! Oh, Adam, j’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose ! J’ai eu si peur ! Pfiou, me fait plus jamais peur comme ça…

- Mais qu'est-ce que...


... Bien. Ce changement d'attitudes s'était passé en un temps record, et j'écarquillai les yeux, un peu perdu. Parfois, j'avais beau essayer de comprendre, quelque chose chez les autres m'échappaient.

- Et puis, t’étais où comme ça ? C’est quoi ce truc doré que tu as dans ta bouche ?!

En effet : Adam mâchouillait un truc brillant. Fidèle à lui-même, il était allé chaparder des biens à Jenny, probablement parce qu'il savait qu'on ne l'aimait pas. Ce qui me rappela qu'avec tout cela, je n'avais jamais raconté à Daisy le pouvoir d'Adam ! Je lui avais fait miroiter, ça j'en étais certain, mais je ne lui avais jamais dévoilé complètement, parce que ce pouvoir était notre petit secret et il fallait être digne de le partager... La Gryffondor avait clairement fait ses preuves en la matière ; je souris avec mon air de conspirateur le plus ultime et l'attirai par le bras dans un coin plus tranquille, faisant exprès de me donner des airs de mystère. Adam, lui, ronronnait dans mes mains, et avait compris de quoi il était question. Après avoir jeté un regard aux alentours pour vérifie que personne ne nous écoutait, je tirai le petit bracelet doré et baveux de la bouche d'Adam et le secouai devant le visage de Daisy.

- Tu te souviens de quand je t'avais dit qu'Adam avait un pouvoir secret ?? Il croassa de bonheur, et je souris de plus belle, faisant exprès de faire durer un peu le mystère. C'est à Jenny, ce bracelet... C'est Adam qui lui a volé ! Le petit crapaud trépignait de joie dans ma main et me jetait des regards fiers, auxquels je répondis par un clin d'oeil. Il a voulu participer aussi à notre massacre de Jenny, expliquai-je en rigolant, du coup voilà ! En fait, le pouvoir d'Adam c'est qu'il détecte absolument tout ce qu'il y a de métallique, et en plus de ça, c'est le roi des chapardeurs... Je ne te raconte pas le nombre de gallions, de mornilles et de noises qu'il m'a rapporté ! Et des bijoux aussi, que je ne rends pas quand je n'aime pas les gens évidemment ! Oh - tout d'un coup, je me souviens d'un petit détail - mais je me demande s'il ne t'avait pas chipé un truc une fois, quand on ne se connaissait pas trop ? Il faudra que tu regardes dans ma réserve !

Je lui mis un petit coup de poing complice dans l'épaule, m'attendant à une réaction émerveillée de sa part - je savais qu'elle adorait Adam, et je savais aussi qu'elle se fichait bien que j'ai oublié l'histoire de son bijou.

- Bien sûr : motus et bouche cousue ! Adam croassa de joie. Bon, on va essayer de résoudre quelques énigmes du Cluedo géant ?!

C'était pas tout : il nous restait fort à faire, la fête foraine n'allait pas si vite se débarrasser de nous !

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Daisy Daniels


Daisy Daniels
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Ami(e)s: Oh oui, pleins ! Toi, d'ailleurs, j't'aime bien.
Âme soeur: ???

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MessageSujet: Re: If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C)   If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C) Icon_minitimeDim 26 Avr - 17:07

Officiellement, les filles étaient super émotives, je connaissais la rengaine. Ça me mettait d’ailleurs toujours de mauvaise humeur, parce que j’avais l’impression d’être prise pour une chochotte sous prétexte que j’avais une paire de seins ! Dès qu’une araignée traînait par là ou qu’il fallait couper une queue de rat en cours de potions, tous les garçons avaient les mêmes réactions ! Soit ils riaient ouvertement en imitant des « ooooh » plaintifs de filles, riant parce que nous étions soit disant des « poules mouillées » pour avoir peur, soit ils gonflaient les muscles en promettant de se charger de l’insecte en question, comme si on avait besoin d’être sauver. Tsss ! Pas touche, j’ai pas besoin de votre aide, et j’ai pas non plus besoin d’écraser cette pauvre araignée, je pourrais plutôt la récupérer pour l’observer dans ma boite à insectes sous mon lit ! Et puis c’était vraiment des sales préjugés, parce que les filles de mon dortoir connaissait très bien ma boite, et à part une d’elle qui avait peur et qui me demandait de ne pas la sortir devant elle – ok, c’était son problème – ben mes élevages avaient beaucoup de succès ! Fallait pas croire qu’on faisait toutes des malaises devant un truc volant ! Je connaissais d’ailleurs un tas de garçons qui avaient peur de pleins de trucs, vous avez jamais observé en cours de SACM ? Alors les filles émotives, ça existait, mais on était pas toutes comme ça non plus !

Vu ce que j’étais en train d’expérimenter, ça me donnait pas trop envie de l’être de toute manière. J’avais l’impression que chaque petite chose était multipliée par mille, je n’étais pas inquiète, j’étais morte de peur, je n’étais pas énervée, j’étais furieuse, je n’étais pas heureuse, j’étais surexcitée… Ok, bon ça à la limite, je l’étais toujours, mais passons. Je ne connaissais pas grand-chose sur les règles, on m’avait juste dit que ça voulait dire devenir une femme et avoir des sautes d’humeur en plus du sang partout. Aucune de mes amies ne les avaient encore eu, ça m’étonnait pas on était encore jeune et j’étais la plus « formée » de toutes. Bref, en tout cas je n’allais pas avoir de mentor pour pouvoir m’aider, et je n’avais pas non plus envie d’envoyer une lettre à ma mère, pour me taper le discours maternelle, j’étais pas trop motivée. J’imaginais plutôt recevoir de l’aide d’une fille plus âgée, une Gryffondor trop cool qui m’aurait appris tous les secrets pour éviter de tâcher son pantalon ou de vomir tout son repas… Maintenant, il ne me restait plus qu’être ma propre mentor ! Et dans quelque temps, quand mes amies connaîtront cette joie d’être enfin capable de procréer – ironie ici – je pourrais les guider parmi les nombreux chemins tumultueux… Être une inspiration ! Ah, c’était beau, ça m’émouvait. Ah, Dame Nature refaisait des siennes. Il fallait que je me calme ! Et puis que je me concentre sur ce que me disait Alistair, tout de même.


- Tu te souviens de quand je t'avais dit qu'Adam avait un pouvoir secret ?? Je fixai le bracelet doré qu’Alistair agitait devant mes yeux, cherchant à comprendre. C'est à Jenny, ce bracelet... C'est Adam qui lui a volé Il a voulu participer aussi à notre massacre de Jenny, du coup voilà ! En fait, le pouvoir d'Adam c'est qu'il détecte absolument tout ce qu'il y a de métallique, et en plus de ça, c'est le roi des chapardeurs... Je ne te raconte pas le nombre de gallions, de mornilles et de noises qu'il m'a rapporté ! …mais c’était !!! GENIAL !!!! Et des bijoux aussi, que je ne rends pas quand je n'aime pas les gens évidemment ! TROP FOU !!! Oh mais je me demande s'il ne t'avait pas chipé un truc une fois, quand on ne se connaissait pas trop ? Il faudra que tu regardes dans ma réserve !

Quelque chose tiqua dans ma poitrine.

Alistair tapa mon épaule, mais je ne le sentis pas. Ma gourmette… Tout prenait sens… Je n’avais jamais fait le rapprochement, mais j’avais perdu mon collier la même semaine où j’avais rencontré Alistair ! Mon cœur se serra instantanément, et je sentis le rouge me monter aux joues. Je m’étais sentie si mal pendant des semaines ! Je n’avais pas osé le dire à ma mère tellement j’avais honte ! Parce que ce n’était pas juste un collier, j’étais pas trop le genre bijou de toute façon, c’était… Hm, cette gourmette avait appartenu à mon père, je l’avais jamais vraiment connu parce qu’il était mort quand j’avais genre un an, donc bon c’était pas très grave, enfin… C’était mon père sur le papier, mais officiellement, je ne le connaissais pas donc on avait pas de lien spécial, bref, mais c’était son ancienne gourmette avec son prénom dessus et ma mère me l’avait donné quand j’avais 8 ans, elle l’avait fait ajusté à ma taille… C’était débile, c’était juste une gourmette, mais je sais pas, c’était un peu symbolique, je l’aimais bien quoi. C’était précieux ! Et Adam me l’avait volé, et Alistair n’avait jamais pensé à me le dire ?! Est-ce qu’il savait combien je m’étais sentie mal ! Ce n’était pas possible ça, il s’en foutait carrément, alors que ça avait été super important pour ! Il n’aurait pas pu y réfléchir un peu ?!


- Bien sûr : motus et bouche cousue ! Bon, on va essayer de résoudre quelques énigmes du Cluedo géant ?!
- J’hallucine,
lâchai-je, soudain le corps tremblant sous la colère. Tu sais que j’ai cherché ma gourmette partout ?! M’énervai-je, commençant à gesticuler de partout. J’étais super mal, elle est super importante pour moi mais je rêve c’est toi qui l’avait depuis le début ?! Tu aurais pas pu y penser plus tôt ?! Non mais je rêve quoi, c’est un bijou de famille et il est super important pour moi j’étais trop mal ! Tu te rends compte de rien ou quoi ?! C’EST PAS VRAI CA ?! Je m’étais mise à crier, les yeux remplis de larmes. TU POUVAIS PAS FAIRE ATTENTION ?! NON PARCE QUE TU FAIS ATTENTION A RIEN, PERSONNE FAIT ATTENTION A RIEN ! BEN LA POUR LE COUP C’ETAIT VRAIMENT PAS COOL ! J’EN AI MARRE DES GENS PAS COOLS ! ET MOI JE SUIS TOUJOURS COOL MAIS PARFOIS J’EN AI MARRE OK JE SUIS PAS UNE VIEILLE MEUF ON VA PAS ME MARCHER DESSUS AH CA NON PAS QUESTION MOI JE SUIS UNE FILLE INDEPENDANTE ET FIGURE TOI QU’ON ME VOLE PAS COMME CA ET C’EST TROP NUL J’EN AI TROP MARRE C’EST VRAIMENT PAS COOL ET CA ME REND TRISTE QUE LES GENS SOIENT PAS COOL OK C’EST VRAIMENT PAS COOL ET CA M’ENERVE MOI CA ME SOULE ET FRANCHEMENT MAIS PUTAIN QUOI VOUS ME SOULEZ TOUS !!! TOUS !!!

……………………………….

What the fuck.


- Qu’est-ce qui m’arrive… Murmurai-je.

Je fixai Alistair, les yeux écarquillés, la bouche encore entrouverte. Oh.mon.dieu. Je venais de crier TOUT CA ? Je m’étais figée, complètement abasourdie par la même de colère qui m’avait prise sans raison, ou du moins, pour un détail, et ça avait pris des proportions… ! Alistair me regardait, visiblement tout aussi perdu que moi. Comme on s’était écarté du manège en marchant, je me laissai tomber sur un banc, sans même prendre le temps d’essuyer la neige. Je fixai toujours Alistair, l’air hébété.


- Chocolat. Il me faut du chocolat.

Alistair, bien qu’il venait de se faire crier dessus comme du poisson pourri, sembla comprendre que j’avais besoin d’aide, et que j’avais l’air assez sonné, puisqu’il revint quelques minutes plus tard avec une énorme tablette acheté sur un stand. Je le remerciai d’un regard, et je croquai dans le chocolat, le dévorant, mâchant à peine. Wow. J’avais vraiment envie de chocolat. Pfiou.

- Ohlala, je suis désolée, j’aurais jamais dû crier comme ça… Je suis désolée Alistair, et je suis désolée Adam aussi, murmurai-je un peu honteuse. Je sais pas ce que j’ai aujourd’hui, je suis tellement émotive… Enfin si je sais ce que j’ai… Je poussai un soupire, regardant Alistair d’un air piteux. Je suis enfin une femme… Un silence plana. J’ai mes règles. C’est la première fois.

Tout sembla s’emboiter, parce que le visage d’Alistair s’illumina comme s’il comprenait enfin le problème. Je fis une grimace pour appuyer mon état. Bon, c’était un mec, mais je savais qu’il était pas stupide, et qu’il comprendrait, après tout il avait Ivy comme amie, et des sœurs, donc il devait avoir quelques notions dans le domaine ! Et puis je le connaissais, ce n’était pas un vieux mec, au contraire ça allait le faire rire et je savais que je n’aurais pas un « baaaah » de dégoût et une réaction puérile dès que j’allais prononcer le mot « tampon ». Au contraire, je sentis d’ensuite que j’avais attisé sa curiosité.

- C’est encore pire qu’on le dit mec, honnêtement… J’ai l’impression qu’on creuse mon estomac avec une pelle avec des piques ?! J’ai chaud, j’ai froid, j’ai mal à la poitrine, j’ai envie d’embrasser tous les garçons que je vois ?! Même Tim ce matin, je l’ai trouvé mignon ! C’EST HORRIBLE ! J’ai envie de pleurer dès que je vois un couple se tenir la main ou un bébé animal, j’ai même failli pleurer parce que mes pancakes étaient délicieux hier matin ?! Et c’est dégueu, je me vide de mon sang par mon entrejambe ?! Euuuuuurkkkkk, Alistair, je vais mouriiiir, concluai-je sur un ton mélodramatique – à moitié exagéré – en mettant mes mains sur mon ventre. Je déteste la pubbbbeeertéééé j’ai pas envie de mettre des tampons et m’épiler les jaaaaambes…
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Alistair Callaghan


Alistair Callaghan
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MessageSujet: Re: If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C)   If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C) Icon_minitimeDim 3 Mai - 17:56

Tout enjoué que j'étais, en cette belle journée, j'étais déjà quasiment parti, prêt à résoudre les énigmes du Cluedo et courir un peu partout dans la fête foraine. Malheureux que j'étais ! L'orage le plus violent et le plus inattendu m'attendait au tournant... Effrayant, dit comme ça, n'est-ce pas ?! Même Adam, posé sur mon épaule, roucoulait tranquillement, heureux de son petit tour de manège avec Daisy sa promise (même si je le soupçonnais d'avoir la tête en vrac après avoir virevolté dans tous les sens. Il me paraissait encore plus stupide, le regard encore plus vitreux que d'habitude. Mais après tout, ce n'était peut-être que l'amour qui faisait cet effet-là). Et voilà que, pan ! Une Daisy en furie nous barra la route, hurlant comme une démente :

- J’hallucine. Tu sais que j’ai cherché ma gourmette partout ?! J’étais super mal, elle est super importante pour moi mais je rêve c’est toi qui l’avait depuis le début ?! Tu aurais pas pu y penser plus tôt ?! Non mais je rêve quoi, c’est un bijou de famille et il est super important pour moi j’étais trop mal ! Tu te rends compte de rien ou quoi ?! C’EST PAS VRAI CA ?! TU POUVAIS PAS FAIRE ATTENTION ?! NON PARCE QUE TU FAIS ATTENTION A RIEN, PERSONNE FAIT ATTENTION A RIEN ! BEN LA POUR LE COUP C’ETAIT VRAIMENT PAS COOL ! J’EN AI MARRE DES GENS PAS COOLS ! ET MOI JE SUIS TOUJOURS COOL MAIS PARFOIS J’EN AI MARRE OK JE SUIS PAS UNE VIEILLE MEUF ON VA PAS ME MARCHER DESSUS AH CA NON PAS QUESTION MOI JE SUIS UNE FILLE INDEPENDANTE ET FIGURE TOI QU’ON ME VOLE PAS COMME CA ET C’EST TROP NUL J’EN AI TROP MARRE C’EST VRAIMENT PAS COOL ET CA ME REND TRISTE QUE LES GENS SOIENT PAS COOL OK C’EST VRAIMENT PAS COOL ET CA M’ENERVE MOI CA ME SOULE ET FRANCHEMENT MAIS PUTAIN QUOI VOUS ME SOULEZ TOUS !!! TOUS !!!

Elle s'était mise à pleurer, elle bougeait les bras dans tous les sens, elle fulminait, sa voix partait dans les aigus, elle grognait, ses sourcils se fronçaient tellement qu'ils se rejoignaient : bref, la totale. Adam lâcha un « crôa » de stupeur intense et je me demande s'il ne resta pas bouche bée tout le long du speech de sa princesse devenue dragon en deux temps trois mouvements, tandis que moi, je la fixais avec les yeux du merlan le plus frit de la terre, ne comprenant pas une seconde comment on en était arrivés là. Je veux dire : d'accord, l'histoire du collier, je l'avais complètement oubliée, je pouvais comprendre qu'elle ait un mouvement d'humeur surtout si il avait une valeur spéciale, après tout ! Mais... ça ?!?! Cette réaction de fille complètement hystérique ?? Ce sérieux, cette colère, ce discours qui me semblait partir dans absolument tous les sens au hasard de son sang qui s'échauffait ? Mais elle avait mangé un dragon ou quoi ?! Un instant j'eus une sueur froide - pas possible, les vapeurs de Mandragore qu'elle avait respirées, ça ne pouvait pas faire ça à ce point ?? Je ne l'avais pas transformée en monstre sanguinaire sans le faire exprès ?? Mince, alors ! Pour le coup, je n'aurais pas été si estomaqué que j'aurais reculé de quelques pas - elle allait me sauter au cou, non ?! Mais quand elle explosa en sanglots, j'avais froncé les sourcils - ça aussi, c'était inattendu, et qu'est ce qui Diable pouvait mettre DAISY dans cet état, Daisy Daniels, la fille que rien n'arrêtait ?!

Honnêtement, je donnais ma langue au chat. Et vu la tronche d'Adam, lui aussi.


- Qu’est-ce qui m’arrive… dit-elle après avoir coupé court à sa tirade endiablée. Elle m'ôtait les mots de la bouche, tiens !

Je haussai les épaules, pour l'instant à court de paroles (oui, notez que ce devait bien être la toute première fois de ma petite mais si chère existence) et la regardai, toujours immobile et stupéfait, se laisser tomber sur le banc. Puis elle me regarda elle aussi, et je savais qu'en cet instant nous avions absolument le même regard et la même expression ; Adam, lui, nous regardait l'un, puis l'autre, n'osant plus respirer. Il virait d'ailleurs au jaunâtre. Je lui donnai un coup d'épaule pour qu'il n'oublie pas le caractère vital de la chose.


- Chocolat. Il me faut du chocolat.

- Du chocolat !! répliquai-je le doigt levé comme si j'avais besoin de notifier la chose, sortant de ma torpeur. J'y vais !

Et Adam et moi courûmes d'un seul homme (enfin, techniquement il ne courait pas, il avançait à la même vitesse que moi puisqu'il reposait sur mon épaule, mais bref) vers le stand de confiseries le plus proche. Quatre filles de Poufsouffle faisait la queue, et je leur passai devant en leur disant simplement « Cas de force majeure ! ». Mon air devait être si sérieux qu'elles ne mouftèrent même pas, et me laissèrent passer sans rien dire.

- Donnez-moi votre meilleur chocolat, le plus gros morceau, question de vie ou de mort, dis-je au vendeur en étudiant sa vitrine. Il y avait un énorme pavé de chocolat d'un brun alléchant recouvert de petites étoiles en sucre dorées et bronze, qu'il saisit et me tendit l'air interloqué. Bon prince, je lui balançai un peu plus de Mornilles qu'il n'en fallait, mais l'heure n'était pas à l'avarice.

Revenant en courant, je tendis le trophée à Daisy qui s'empara et le dévora avec un tel appétit que j'en eus presque peur. On aurait dit un ogre dévorant un joli petit enfant blond et rondouillard après un an de régime au pain sec et à l'eau. Merlin, qu'avais-je fait ?!?! Mes expériences sur les racines de Mandragore, complètement improvisées, que j'avais faites à côté de Daisy qui révisait autre chose ce jour-là l'avaient complètement transformées ? Peut-être qu'elle allait devenir un monstre pour de bon ?? Comment me rattraper, j'ignorais complètement que la Mandragore pouvait avoir ces effets-là ?! Quel ennui...


- Ohlala, je suis désolée, j’aurais jamais dû crier comme ça… Je suis désolée Alistair, et je suis désolée Adam aussi. Je sais pas ce que j’ai aujourd’hui, je suis tellement émotive… Bon, il fallait que je lui dise. Que j'avoue mes bêtises, en espérant qu'elle ne s'énerve pas encore ? J'étais certain qu'on pouvait trouver l'antidote... Enfin si je sais ce que j’ai… Allez, ce n'était pas bien compliqué : « je t'ai fait respirer des substances étranges qui ont eu un effet sur toi ». Je suis enfin une femme… ... ? Elle ne l'était pas déjà ?! J’ai mes règles. C’est la première fois.

Je poussai un soupir de soulagement :

- Ooooooh... OOOOOOOOH ?!?!?!

Qui se transforma en cri de stupeur et de curiosité. C'ÉTAIT DONC ÇA !!

- C’est encore pire qu’on le dit mec, honnêtement… J’ai l’impression qu’on creuse mon estomac avec une pelle avec des piques ?! J’ai chaud, j’ai froid, j’ai mal à la poitrine, j’ai envie d’embrasser tous les garçons que je vois ?! Même Tim ce matin, je l’ai trouvé mignon ! C’EST HORRIBLE ! J’ai envie de pleurer dès que je vois un couple se tenir la main ou un bébé animal, j’ai même failli pleurer parce que mes pancakes étaient délicieux hier matin ?! Et c’est dégueu, je me vide de mon sang par mon entrejambe ?! Euuuuuurkkkkk, Alistair, je vais mouriiiir. Je déteste la pubbbbeeertéééé j’ai pas envie de mettre des tampons et m’épiler les jaaaaambes

Cette fois, j'avais complètement changé d'attitude, et je buvais ses paroles, passionné par ses aveux. Par Merlin !! C'était fou !! Ce n'était pas une légende, alors ! Les grandes soeurs d'Ivy nous avaient souvent parlé des règles, de combien c'était horrible et qu'on ne pouvait pas comprendre et qu'on devait absolument leur obéir quand elles étaient dans cet état-là parce qu'elles prenaient tout mal et se sentaient irritables, mais comme elles étaient irritables absolument tous les jours que la Terre faisait, je n'avais jamais pu me rendre compte de l'exactitude de la chose. Je savais juste que c'était un moyen pour elles d'essayer de nous amadouer, ce qui n'avait évidemment jamais fonctionné. Mais voilà ! Les larmes, la colère de Daisy, tout prenait sens ! Ses hormones lui jouaient de sales tours, la pauvre !

- Pfiouuuu, tu m'as fait peur !!! J'ai cru que... Non, peut-être que ce n'était pas le meilleur moment de lui avouer que j'avais failli l'empoisonner. C'EST TROP FOU ! TIM ???? Trouver Tim mignon, ÇA c'était dingue. Je n'avais rien contre les garçons, mais alors lui, jamais. On pouvait donc avoir envie de pleurer pour des pancakes, quand on était une fille et qu'on avait ses règles... Décidément étrange. Mais non, mais non, tu ne vas pas mourir, lui dis-je en espérant la rassurer tout en me demandant s'il était possible pour une fille d'avoir ses règles toute la vie et perdre tout son sang et mourir ? Hmmm. A creuser. Pour le reste, je me penchai en avant et soulevai son pantalon de ses chevilles : Regarde, tu n'as presque pas de poils. T'as encore le temps ! conclus-je, content de lui remonter le moral.

Pensif, j'étudiais la situation : si Daisy était si émotive, il allait falloir repenser la fête foraine. Je ne pouvais pas la secouer dans tous les sens, la pauvre ! A cette pensée, Adam finit par sortir de son état de pierre et sautilla de mon épaule sur mes genoux puis sur ceux de Daisy, tout doucement, lui lançant un petit regard mignon (je devais bien le reconnaître), avant de cligner des paupières et d'agiter ses petites mains vers elle, interprétant ainsi la tentative de réconforter le coeur brisé de quelqu'un de la façon la plus attendrissante du monde. Je reniflai discrètement. Si je me mettais à pleurer à mon tour, je pense que la fin était toute proche.


- Mais du coup, c'est comme quand tu fais pipi, tu peux retenir ou pas ? C'est vrai, quoi. Je m'étais toujours demandé, et comment vouliez-vous que je le devine ! Après une pause, je me levai, prêt à endosser mon rôle de chevalier servant de la demoiselle ensanglantée en détresse. Bon. Ma mie voudrait-elle aller se reposer sur une des jolies petites barques de la ballade romantique ?... (J'avais envie de rire. J'avais peur de heurter ses émotions, mais bon, je n'allais pas m'empêcher de vivre non plus ! Je poussai un petit ricanement.) Vos désirs sont des ordres, conclus-je avec une petite révérence.
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MessageSujet: Re: If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C)   If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C) Icon_minitimeVen 8 Mai - 23:24

L’avantage, c’est qu’Alistair était un mec génial et qu’il comprenait. Enfin… Évidemment, non, il ne comprenait pas vraiment parce que lui n’avait pas un utérus qui allait saigner une fois par moi, mais il était assez intelligent pour se mettre à ma place et compatir. Je devais avouer que ça me faisait plaisir, parce que beaucoup de garçons perdaient tout leurs courages dès qu’on prononçait le mot “règles”. C’est assez impressionnant d’ailleurs, de voir l’effet que ça avait. On aurait dit que c’était la chose la plus dégoûtante du monde, et pourtant, c’était les mêmes mecs qui ensuite s’amuser à parler de la taille de leurs “engins” ou d’essayer de regarder sous la jupe des filles. Donc dans le genre dégoûtant, ils en tenaient une couche. Ok, les règles, c’était pas glamour. Normal, quand on voit la plupart des filles comme des petites princesses angéliques qui ne font pas caca et ne savent même pas péter. Alors apprendre qu’elles perdaient du sang de leurs entrejambes, ouais, c’était pas très princesse. Mais bref, ouais, Alistair lui, il était cool sur ça. Déjà, il était pas con, il savait qu’une fille c’était comme tout le monde, et lui et moi d’ailleurs on se faisait des concours de prouts géniaux ! Et quand j’en lâchai un bien gros, bien puant, il criait “BAAAAHAHAHAHAA” d’un air dégoûté et admiratif; et on riait comme des hyènes. Je savais bien qu’en lui racontant mes problèmes de règles, il allait pas me juger ou trouver ça crade. Enfin, oui c’était crade, mais ça l’empêcherait pas d’être mon ami ou de m’écouter me plaindre sur mes crampes et mes tampons. On se le disait jamais vraiment, mais on était quand même un duo de folie, et j’étais bien contente que lui et Adam soient là, parce que je n’avais pas de complicité comme ça avec quelqu’un d’autre à Poudlard, et parfois, quand j’étais un peu triste, je pensais à eux et à nos blagues, et ça me remontait le moral direct.

- Pfiouuuu, tu m'as fait peur !!! J'ai cru que... C'EST TROP FOU ! TIM ???? Je fis une grimace mêlée à un rictus de tristesse, d’un air de dire “regarde ma souffrance”, non parce que Tim quoi, à l’aide ! Mais non, mais non, tu ne vas pas mourir, regarde, tu n'as presque pas de poils. T'as encore le temps !

Je lui fis un petit sourire, émue de sa réaction. Je voyais bien qu’il essayait de me remonter le moral, et ça me faisait vraiment plaisir car personne ne l’avait fait aujourd’hui. Pour être honnête, ma maman m’avait beaucoup manqué. J’étais plutôt indépendante, pas trop du genre à la pleurer tous les soirs parce qu’elle était loin mais… C’était aussi peut-être parce que j’avais jamais vraiment eu de papa, et que du coup j’étais vraiment proche d’elle, et puis faut dire qu’elle était géniale comme maman ! Ou plutôt… J’étais difficile comme fille, j’avais toujours des idées farfelues, je faisais mille choses à la fois, j’étais un peu lunatique et parfois pas super gentille - mais heureusement, j’étais accommodante et facile à vivre. Mais combien de fois est-ce que ma mère avait retrouvé dans son lit une des grenouilles que j’élevais sous mon lit, ou avait-elle hurlé en voyant ma boite remplie des araignées que j’attrapais dans l’appartement… Parfois, elle était vraiment cool de pas me punir et de me laisser exprimer ma créativité. J’étais sûre que si j’avais eu mes règles aujourd’hui, Maman m’aurait fait un chouette repas et du chocolat chaud avec des chamallows, elle m’aurait mis une bouillotte sur le ventre et on aurait regardé Danse avec les Stars ensemble pour se moquer des tenues des participants… Rien que d’y penser, j’avais envie de pleurer.

Heureusement, ce fût le moment qu’Adam choisit pour venir se mettre sur mes genoux, et il eut quelques petits regards et gestes que n’importe qui n’aurait pas compris, mais le connaissant, je savais qu’il me réconfortait comme il le pouvait. Mon coeur se serra, et j’eus un sourire ému. Même lui était gentil avec moi ! Alors que je venais de lui crier dessus ! Il était si adorable, pensai-je, le goût salé des larmes à nouveau dans ma gorge.


- Mais du coup, c'est comme quand tu fais pipi, tu peux retenir ou pas ? J’eus un rire, coupant mon émotion et les larmes qui avaient commencé à monter.

- Non, c’est horrible, je contrôle rien ! En plus j’ai tâché ma culotte préféré, confiai-je en grommolant.

Je bougonnai dans ma barbe, caressant cependant la petite tête d’Adam qui continuait à me regarder avec ses grands yeux attendrissants. Au moins, ça me réconfortait, et je sentis que je souriais bêtement. Mon problème de culotte me paraissait soudain beaucoup moins grave. Alistair se leva, et je le regardai, intriguée.


- Bon. Ma mie voudrait-elle aller se reposer sur une des jolies petites barques de la ballade romantique ?...Vos désirs sont des ordres.

Il s’inclina, et lorsqu’il se releva, avec un petit rictus, je réalisai que je reniflais, les yeux humides. C’était si touchant de le voir se mettre à mon service pour m’aider ! Il riait, bien sûr, mais quand même ! Entre lui et Adam… Ils m’aidaient tous les deux, à leur manière, et c’était si gentil que j’avais du mal à contenir mon émotion, ce qui n’échappa pas à Alistair.

- Arrête, tu veux vraiment me faire pleurer ! Je m’étais levée, et je tapai son épaule avant de m’essuyer les joues. Vous êtes vraiment trop géniaux, quand même, dis-je d’une petite voix émue. Mon menton tremblotait, et n’y tenant plus, j’attrapai Adam et me jetai quasiment sur Alistair, le serrant dans mes bras. Je vous ai crié dessus et vous êtes si gentils avec moi, je sais pas comment je ferais sans vous ici, vous êtes les meilleurs, articulai-je en pleurnichant un peu.

Je finis par m’écarter, riant avec Alistair de mon câlin ému, et haussai les épaules pour montrer que je n’y pouvais pas grand chose.


- Ok pour les barques, mais je veux un stock de bonbons pour aller avec ! Dis-je joyeusement.

On passa donc devant un stand pour faire le plein, achetant un tas de bonbons et de chocolats, et deux chocolats chauds que nous bûmes en marchant jusqu’au lac. On avait aussi pris des trucs pour Adam, et je lui donnai des petits friandises avec amour, cherchant à me faire pardonner pour lui avoir crier dessus. On finit par arriver devant les barques en forme d’oiseau, et on s’installa dans l’une d’elle en riant joyeusement parce qu’Alistair n’arrêtait pas de se comporter comme un gentlemen. Grâce à la magie, la barque avançait toute seule, et on s’y calla donc tranquillement, dévorant nos chocolats explosifs de bon coeur. Je me sentais déjà plus légère, et je bavardai tranquille, racontant les derniers ragots de mon dortoir.


- Et donc là tu vois, Maureen m’a dit que… Que...Ah… Aaaah… ATCHOUM ! J’éternuai et me figeai directement, horrifiée. Je venais de sentir un truc désagréable dans mon bas ventre. Alistair me regarda, terrifié de ma réaction, inquiet. Silencieusement,il me demandait si ça allait. Baaaaaaah, j’ai l’impression que ça a tout fait couler… C’est dégueuuuu ! M’exclamai-je, horrifiée et amusée en même temps.

Je me mise à rire débilement, prenant carrément un fou rire avec Alistair. C’était sûrement les nerfs qui lâchaient, mais je ris jusqu’à en pleurer, ce qui me fit un bien fou. Dès que j’essayais de me reprendre, je croisai le regard d’Alistair et repartai en fou rire. Au bout de longues minutes, on réussit un peu à se calmer.


- Mais du coup, je suis la première fille que tu connais qui a ses règles ? Et ton ex là, euh… Daphne ? Elle t’avait jamais raconté ? Ou ta pote… Hmm… Eva ? Non, Ivy ! Vous en avez jamais parlé ? Parce que j’avais cru comprendre que c’était sa méga amie enfance d’enfance, donc bon, ça m’étonnait un peu…!
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MessageSujet: Re: If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C)   If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C) Icon_minitimeJeu 28 Mai - 14:53

- Non, c’est horrible, je contrôle rien ! En plus j’ai tâché ma culotte préféré, expliqua Daisy après avoir rigolé de ma question - bah, il n'y avait pas de gêne entre nous, c'est ça qui était le plus chouette ! Adam, lui, s'il aurait pu se montrer un peu dégoûté des choses de la vie qui arrivaient en ce moment à sa douce, n'avait pas bronché le moins du monde. Peut-être qu'il se disait que c'était tant mieux, qu'elle devenait une femme, qu'ils auraient des enfants. Mince : voilà une chose que j'allais devoir éclaircir un jour avec lui... Mais pas aujourd'hui. Chaque chose en son temps ! Mon petit crapaud roucoulait gentiment sur les genoux de Daisy, de la manière la plus attendrissante qui soit. Que d'amour à la Fête Foraine !...

En tout cas, je fronçai les sourcils et hochai la tête, un peu perplexe - ça ne devait vraiment pas être pratique, ou agréable. Non pas que je trouvais ça répugnant ou nul, loin de là ; pas de soucis là-dessus, je n'allais pas prétendre qu'être une fille était plus nul qu'être un garçon. Mais ces différences étaient bien présente, et, quoi !, il fallait bien s'y faire, que Diable.


- Je te la rachèterai, conclus-je alors avec force, véritablement concerné par le malheur de la culotte tachée. Pauvre Daisy, ce n'était pas juste qu'elle perde quelque chose qu'elle aimait juste parce qu'elle devenait une grande fille !

Dans ma lancée, je pris la suite des évènements en main tel le valeureux chevalier de la situation, et proposai à ma protégée une activité un peu moins... hmm... violente pour ses hormones que notre programme initial. Manque de chance, elle manqua de se remettre à pleurer à nouveau et nous sauta dessus (enfin, sur moi, avec Adam dans ses bras) :


- Arrête, tu veux vraiment me faire pleurer ! Vous êtes vraiment trop géniaux, quand même. Je vous ai crié dessus et vous êtes si gentils avec moi, je sais pas comment je ferais sans vous ici, vous êtes les meilleurs.

- Mais non, mais non,
dis-je en lui tapotant le dos et en me disant que si elle avait su que j'avais failli l'empoisonner, ç'aurait été bien pire que ce qu'elle imaginait. Comme quoi, il fallait vraiment que je prenne des précautions avec l'essence de Mandragore la prochaine fois...

- Ok pour les barques, mais je veux un stock de bonbons pour aller avec !

- Tout pour vous, ma chère amie,
conclus-je en faisant la révérence une nouvelle fois, ce qui pour effet de nous faire rire à nouveau.

Je retournai, tout guilleret, vers le stand où j'avais acheté le chocolat tout à l'heure : il me regarda arriver avec une sorte méfiance mêlée de peur (on ne lui avait sûrement jamais demandé son meilleur chocolat avec autant de solennité) et nous demanda ce qui pouvait « cette fois » en appuyant sur les mots, nous faire plaisir ; à cela nous répondîmes à peu près tous les noms de ce qu'il avait dans sa devanture, et achetâmes au final un sac énorme rempli de machins de toutes les couleurs, avant de vaquer à la suite de nos occupations. Si j'avais du parier, j'aurais mis toute ma fortune sur le fait que le marchant était bien content de nous voir partir, parce que même si on avait bon client, il y avait probablement quelque chose de très explosif et potentiellement chez nous qui devait heurter son professionnalisme. Bref, acte II scène 1 : Daisy, Adam et moi à bord d'une barque dévorée avec kitch, c'est parti !! L'embarcation avançait tout lentement, tout doucement, ce n'était pas passionnant mais c'était tranquille, et on pouvait gober nos friandises en toute tranquillité. Entre deux petits douceurs, Adam en profitait pour gober quelques mouches et moucherons, qu'il mastiquait vigoureusement, et le craquement des ailes et des pattes dans sa bouche arrachait à Daisy et moi des gloussements dégoûtés tandis que nous nous empiffrions. Certains des bonbons étaient « surprise » et j'en avalai un qui me fit éternuer dix fois de suite en crachant des petites flammes, tandis que celui de Daisy la fit parler en chantant sur un air lyrique pendant une minute, j'enchaînai avec un autre qui me donna un fou rire incontrôlable, qui se communiqua à Daisy, qui ne m'aida pas, et alors que je commençai à m'étouffer à moitié, je fus sauvé par un énorme rot qui jaillit de ma gorge, libérant toute la pression, et résonna autour de nous. Malheureusement, le fou rire repartir de plus belle, je vous laisse imaginer le tableau, d'autant plus qu'Adam s'était mis à pousser des couinements hystériques (il adorait quand je rotais, ça me faisait lui ressembler un peu sans doute) et sautillait sur place comme un damné.

Quelques minutes plus tard, une fois notre respiration retrouvée, nous pûmes reprendre une conversation « normale » (c'est à dire : de notre normalité, qui n'était absolument pas la normalité des autres personnes, soit dit en passant) :


- Et donc là tu vois, Maureen m’a dit que… Que...Ah… Aaaah… ATCHOUM ! Même si j'étais très intéressé par ce qu'avait répondu cette pintade de Maureen, l'expression de Daisy était si horrifiée que je lui répondis par la même grimace terrifiée, inquiet de ce qui venait de se passer et qui m'échappait encore (mon instinct me disait que ça allait être sanglant, si vous me permettez l'utilisation de ce mot). Baaaaaaah, j’ai l’impression que ça a tout fait couler… C’est dégueuuuu !

- EUUUUUUUURK,
m'écriai-je en même temps qu'elle, avant de repartir dans un fou rire incontrôlable et qui me fit mal au ventre et me coupa la respiration...

... Oui, c'est un motif très récurrent chez nous.

(quelques minutes d'hystérie, quelques souffles perdus et retrouvés, quelques crampes au ventre et quelques larmes essuyées plus tard)


- Mais du coup, je suis la première fille que tu connais qui a ses règles ? Et ton ex là, euh… Daphne ? Elle t’avait jamais raconté ? Ou ta pote… Hmm… Eva ? Non, Ivy ! Vous en avez jamais parlé ?

Ouh là ! Mais c'était vrai ça, Daisy était la première à me faire part de ce genre de choses ! Je levai le doigt pour relever cette information intéressante.

- Tu as l'honneur d'être la première, répondis-je d'un ton volontairement pompeux. Non, Ivy était trop petite et puis depuis quelques temps on se parle moins tu sais, elle pète trop plus haut que son cul, ça me fatigue - Adam émit un petit crôa mi-approbateur, mi-triste - et on en avait parlé, mais elle en savait pas plus que ça. Tu sais sa famille... c'est des gros coincés, comme la mienne. Et Daphne, on parlait pas de ça, on se marrait plus qu'autre chose et à vrai dire elle était pas si fun que toi sur tous les plans donc c'était pas vraiment le genre à se confier ! J'étouffai un bâillement, et repris - t'es ma meilleure amie ici, tu sais.

Je l'avoue : c'était dit surtout parce que ça m'amusait de l'émouvoir et de jouer avec ses hormones. Je ricanai sous cape.

- Il n'y a que Millicent qui devait avoir ses règles. Ah, Millicent... Mon regard se perdit un peu dans les vague : le premier baiser, la soirée du bal, cette fille attirante, plus âgée, les premiers émois, tout ça tout ça... Et... Hmmm... Qu'est-ce que je disais ? Ah oui, euh, enfin, on n'en a pas parlé avec elle. On n'a pas trop parlé tout court, gloussai-je en donnant un petit coup de coude complice à Daisy.

Oh, ça va, j'avais le droit d'être un peu lourdaud de temps en temps !

Comme la promenade en barque touchait à sa fin (et notre stock de bonbons aussi), je me levai et pris galamment Daisy par la main pour la faire sortir du bateau.

Que les choses soient claires : j'étais décidé à me plier en quatre aux envies de Daisy aujourd'hui, mais j'étais tout de même très très tenté par l'attraction du Cluedo, que je ne voulais manquer pour rien au monde. Le problème, c'est qu'il nous fallait gambader partout dans ce machin, et je ne voulais pas forcer Daisy à des trucs pareils. (Peut-être que si elle se mettait à courir, ça allait couler partout ??) Et là : boum. C'est fou comme la chance sourit à ceux, comme nous, qui prennent la vie à bras le corps. En fait, il y avait quelques personnes à l'arrivée des barques, notamment des adultes qui discutaient, des couples visiblement, car une des sorcières tenait un bébé dans ses bras, et des gamins gambadaient autour d'eux un peu partout. Et, tout près de nous, il y avait une poussette. Abandonnée de tous. Loin de leurs regards.

Si ce n'était pas une occasion en or, c'était quoi, expliquez moi ?...


- Monte dedans !!!! sifflai-je à Daisy en lui collant Adam dans les bras. Vite !!!

Aussitôt dit aussitôt fait, et j'empoignai la poussette en partant à toute berzingue dans la direction opposée du groupe. C'était un machin solide, et même si Daisy était un peu grande dedans, ça avait l'air plutôt confortable. Après moultes ziz-zag, regards en arrière et compagnie, je ralentis un peu l'allure : personne ne nous avait suivi. Personne n'avait du voir ! Oh, et puis, ce n'était pas grave, on leur rendrait à la fin de la journée, qu'ils ne s'inquiètent pas pour ça. En plus, on était juste devant l'entrée du Cluedo géant : parfait !

- C'EST PARTIIIII, hurlai-je, aux anges, en poussant Daisy en sautillant.

Que l'énigme se tienne bien : elle n'allait pas rester introuvable bien longtemps, avec nous, n'en déplaise aux regards étonnés et un peu méfiants des gens qui se trouvaient là et nous voyaient arriver de la sorte.
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Daisy Daniels


Daisy Daniels
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MessageSujet: Re: If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C)   If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C) Icon_minitimeMar 23 Juin - 23:20

Finalement, j’avais plus de la peine pour les filles émotives après avoir découvert leur calvaire. Avant, je me moquais un peu d’elle, parce que le cliché de la fille s’extasiant sur les bébés et les films romantiques, je trouvais ça ridicule, dès que j’en voyais une avec la larme à l’œil, je riais sous cape – ou ouvertement – parce que je trouvais que c’était une chochotte. Mais finalement, c’était carrément l’inverse ! Fallait être sacrément forte pour supporter autant d’émotivité. Je veux dire… Tout autour de nous pouvait être sujet à fondre en larmes ! Pour se maîtriser, c’était carrément galère ! Non, c’était décidé, j’allais faire preuve d’un peu plus de compassion la prochaine fois qu’Amanda me parlerait de son hamster avec des trémolos dans la voix. Même si, bon, j’en rirais après un peu avec Alistair, parce que j’étais pas une sainte non plus et que lui non plus, et qu’il était super doué pour imiter les filles niaises. Il était doué tout court pour imiter les filles d’ailleurs, c’était assez impressionnant parce que la plupart des mecs voyaient leur fierté trop blessée s’ils faisaient ça, ou alors ils en faisaient des tonnes… Alistair, il était dans la caricature, bien sûr, mais il avait les petits trucs qui faisaient la différence, et je lui avais déjà dis qu’avec une perruque et un peu de maquillage, on pouvait trop le faire passer pour une fille et se taper des barres. Je m’imaginais aller faire du shopping avec lui déguisé en fille, et je riais comme une troll des montagnes ; qu’est-ce qu’on se serait marré !

Mais en attendant, on était occupé à gérer mes montagnes russes féminines. Une nouvelle fois, j’allais aider Alistair a percé les subtilités des filles, et qui sait, bientôt, il serait peut-être capable d’imiter une fille avec ses règles à la perfection ! Dans un coin de ma tête, je m’imaginais déjà le défier en l’obligeant à porter une serviette hygiénique pendant toute une journée… Ou mieux, un tampon ! Mais bon, pour l’emplacement ça allait être difficile… Quoi que ? Eurk. Non. J’étais un peu crade, là.


- Tu as l'honneur d'être la première. Non, Ivy était trop petite et puis depuis que, lques temps on se parle moins tu sais, elle pète trop plus haut que son cul, ça me fatigue.
- Arfouaish ??
M’étonnai-je, parlant la bouche pleine. Le caramel du bonbon collait mes dents. Je mâchai un peu avant de reprendre. J’vais lui envoyer mon tampon dans la figure, ça va la faire redescendre !
- Et on en avait parlé, mais elle en savait pas plus que ça. Tu sais sa famille... c'est des gros coincés, comme la mienne. Et Daphne, on parlait pas de ça, on se marrait plus qu'autre chose et à vrai dire elle était pas si fun que toi sur tous les plans donc c'était pas vraiment le genre à se confier ! T’es ma meilleure amie ici, tu sais.


…Oooooooooooooooooooooooooooooooooooooh.

- C’est… Trop mignon… Je sentis mon menton se mettre trembloter, ce qui fit visiblement beaucoup rire Alistair qui se retenait de pouffer. ARRÊTE TU FAIS EXPRES !!!! M’écriai-je en lui tapant l’épaule, ce qui le fit éclater de rire. N’empêche que tu serais pas là, ben je m’amuserais beaucoup moins, t’es la personne la plus cool que j’ai rencontré à Poudlard ! Après le boucher du tableau du sixième étage, précisai-je, très sérieusement.

Mais bon, je pouvais pas amener le tableau à la fête foraine avec moi… Pourtant, on se serait bien amusé ! Sûrement moins qu’avec Alistair, je devais bien l’admettre, mais pas question de le couvrir de compliment alors qu’il jouait avec mes sentiments ! Tsss.


- Il n'y a que Millicent qui devait avoir ses règles. Hmmm... Qu'est-ce que je disais ? Ah oui, euh, enfin, on n'en a pas parlé avec elle. On n'a pas trop parlé tout court.

Baaaaaaaaaaaaaah je rêve !! Le coquiiiiin !! J’éclatai de rire avec lui, imitant des bruits de succions et embrassant l’air tout en battant des cils. Ro-man-tique ! Bon, mais c’était pas tout, mais on avait d’autre chose à faire, parce que c’était pas ces stupides règles qui allaient me retenir ! Même si bon, ça me fatiguait vachement, étrangement, j’avais l’air un peu au ralenti. Ou alors c’était la digestion de tous les chocolats que je m’étais enfilée ? Hmmm, peut-être les deux.

On se mit à marcher pour retourner à la fête, mais tandis que je racontais une histoire débile sur mon l’hamster que j’avais eu en primaire, Alistair sembla attiré par autre chose. Je suivis son regard en fronçant les sourcils, regardant la poussette qu’il observait avec attention. Petit à petit, je compris, mes yeux s’agrandissant… Il voulait ?...


- Monte dedans !!!! Vite !!!

AAAAAAAAAAAAAAAAAAH !! Ni une ni deux, j’attrapai Adam et me jetai dans l’engin, ma baguette dans les mains pour me préparer à riposter si on se faisait attraper, mais Alistair avait prévu le coup et se mit à courir, me poussant, me faisant éclater rire. Il fallait que je me cramponne un peu, mais c’était très confortable, et beaucoup moins fatiguant ! Décidemment, Alistair était vraiment attentionné aujourd’hui, et je n’allais pas me plaindre ! Il était vraiment trop cool. On slaloma entre les gens en hurlant et en criant, bien décidé à aller faire ce fameux Cluedo, et dans la poussette s’il vous plait !!

- C'EST PARTIIIII !
- BOYYYYYYYYYYYYYAAAAAH !!!


Le principe était simple, on avait une énigme de base, et on devait visiter un tas de pièces, trouver des indices, on avait aussi une liste de personnage… Bref, c’était comme le jeu de société, mais mille fois mieux ! On décida que vu que j’étais assise, j’allais diriger un peu les opérations, et on se mit à se balader, fouinant un peu partout, riant comme des gros lourds. A un moment, on se mit à inventer un scénario ridicule parce qu’on ne trouvait pas la solution, et on riait tellement fort que deux sorcières nous jetèrent des regards noirs, sûrement aussi parce que j’étais dans une poussette… Je la fusillai du regard en retour, tout à coup très sérieuse.

- Je suis handicapée, dis-je d’une voix qui se voulait un peu brisée.

Sur ce, Alistair partit dans un grand débat à voix haute sur comment c’était insupportable que l’on me regarde ainsi, moi, pauvre fille qui ne pouvait pas marcher, que j'avais cassé mon fauteuil roulant, et que tout ce que je voulais c'était m’amuser comme tout le monde ! Et comme j’étais toujours très émotive, je ponctuai son discours de quelques reniflements faciles et des petites larmes, si bien que les vieilles mégères se sentirent tellement mal qu’elles m’offrirent des bonbons et nous donnèrent une piste pour résoudre l’énigme.

Ce fût vraiment, vraiment, VRAIMENT TRES DUR DE NE PAS RIRE.

Il nous fallût du temps et beaucoup de rire pour finir par trouver la solution, et on sortit joyeusement, s’empiffrant encore des bonbons qu’on avait eu gratos et riant enfin de notre petite scène.


- T’as vu sa tête quand tu as dis « terrible accident » ? C’était géniaaaaal, ohalala on devrait fai… ALISTAIR, COOOOOOOOUUUUURS !!!

J’avais hurlé, et pour cause : devant nous, à quelques mètres, la famille à qui appartenait la poussette se tenait là, nous pointant du doigt. On était dans la merde.

Il s’en suivit une course des plus rocambolesques. Alistair me poussait, hurlant, et je serrai Adam contre moi, hurlant aussi, criant des A GAUCHE et des A DROITE et des FREINE, OBSTACLE, essayant d'aider Alistair à manœuvrer. On s’était écarté des rues principales, on était plutôt près de la forêt, et on avait distancé petit à petit la famille quand j’aperçus un petit chemin détourné, qui partait dans les fourrés ; je l’indiquai à mon capitaine en hurlant, et il s’y engouffra. Mais la suite se passa très vite. C’était un cul de sac, qui se terminait par une pente qui finissait par une petite clairière en contrebas, et j’eus beau hurler « STOOOOOOOOOOP », ce fût trop tard. Alistair rata le dérapage, et on fût entraîner la tête la première dans la pente. On roula dans la neige, se prenant la poussette à moitié, je serrai Adam comme je pouvais, je mangeai la neige, je criai à moitié… Et puis, plus rien. On avait atterri en bas.

Il y eut un moment de silence, puis je tournai la tête avec Alistair. On éclata de rire tellement fort que des oiseaux s’envolèrent, et il nous fût impossible de nous arrêter pendant une demi-heure ; on roulait dans la neige, on criait, on pleurait, l’estomac endolori par le fou rire incontrôlable. C’était officiel : la course de poussette était mon attraction préférée.
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Alistair Callaghan


Alistair Callaghan
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Âme soeur: Mon âme et ma soeur sont deux choses distinctes; mais en aucun cas je ne confierais mon âme à ma soeur.

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MessageSujet: Re: If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C)   If it's funny, let's fuckin do it ! (A.C) Icon_minitimeSam 26 Sep - 17:34

Je savais que j'étais cool, mais tout de même, tout de même ! L'aveu de Daisy me rendit fier comme un pape, et Adam qui avait ponctué ces belles paroles d'un petit « crôa ! » particulièrement enthousiaste, gonflait lui aussi sa petite gorge verdâtre. Le plus cool, et toc ! Et je ne prenais pas mal cette histoire de tableau - c'était vrai que ce type était le plus délirant de toute la galaxie. Foi du plus cool, cette Fête Foraine allait être encore plus géniale que tout ce qu'elle avait promis, je m'y engageais ! Et ce n'était pas les problèmes hormonaux de Daisy qui allaient nous en empêcher, car tous les deux réunis, je ne voyais pas ce qui pouvait assombrir la journée.

- BOYYYYYYYYYYYYYAAAAAH !!! (Pour résumer.)

Voilà qu'on avait pénétré dans le Cluedo et que l'aventure commençait. Aventure qu'on aurait pu penser compromise vu que je poussais Daisy dans un fauteuil mais, détrompez-vous ! C'était le « must-have » du moment, l'accessoire tendance, et Daisy et moi l'avions bien compris. On nous excusait presque de hurler et de courir partout comme des zouaves dès lors qu'on comprenait que la pauvre petite fille avait des problèmes de santé et devait être poussée dans une poussette ; on nous lançait des regards attendrissants même si on avait les têtes les plus suspectes, et un vieux sorcier qui trimballait une ribambelle de petits-enfants derrière lui, tous aussi sages les uns que les autres (comment faisaient-ils ?!) fut si touchée par le jeu de Daisy et par l'air terriblement concerné et sage que je me donnais qu'il nous offrit une poignée de bonbons magiques pour nous réconforter. Adam faillit nous griller, tellement il s'étouffa dans un croassement d'hystérie à la vue des bonbons, que je dus rattraper le coup :

- Il est malade lui aussi, annonçai-je d'un air terrible. Au moins, ils se soutiennent tous les deux.

Nous jugeâmes bon de nous éclipser alors, parce que l'envie de rire était un peu trop présente pour rester sérieux et le vieux papi aurait commencé à avoir des doutes.

Ce fut à Daisy de rouler des vieilles dans la farine, et elle s'y prit à merveille. L'une ressemblait à ma vieille tante, la soeur de ma mère, aussi moche que désagréable. C'était elle, d'ailleurs, à l'origine de toutes les tentatives de ma mère pour me « ramener dans le droit chemin », car ma mère n'avait absolument pas assez de poigne pour faire ce genre de choses elle-même. Ma tante me trouvait mal élevé, ce qu'elle ne manquait pas de rappeler lorsqu'elle venait nous voir - avec Ivy, nous lui répondions la plupart du temps que nous la trouvions moche mais que nous n'en faisions pas toute une histoire, ce qui avait pour effet de provoquer un cataclysme dans la maison que nous esquivions en nous sauvant sans problèmes, hurlant de rire de toutes ces bêtises. Le temps me paraissait presque loin, aujourd'hui !! J'avais l'impression d'avoir grandi de dix ans, mais pas du tout. C'était surtout que la vie à Poudlard était tellement différente de chez moi, et que mon amitié avec Ivy n'était plus ce qu'elle était, si bien que j'avais l'impression de vivre une autre vie. Ce qui collait avec une théorie d'Adam et moi d'ailleurs ; sur nos existences multiples - il fallait absolument que j'en parle à Daisy, tiens ! Bref, revenons à nous moutons, car ils n'étaient pas dénués d'intérêt : Daisy était si convaincante dans ses reniflements et ses trémolos dans la voix que j'y croyais presque, et que si mon sérieux était hors-pair, j'avais une terrible envie de rire qui me chatouillait les entrailles. Il s'en fallut de peu pour que les vieilles nous dégagent, mais quand elles furent prises au piège de notre mascarade, elle nous donnèrent bonbons, indices, et regards apitoyés encore une fois, et nous réussîmes enfin à avancer un peu dans l'énigme (je dois avouer que j'étais un peu vexé de n'avoir pas trouvé par moi-même, et Adam, qui avait bien compris, n'arrêtait pas de secouer les pans de mes vêtements auxquels il s'accrochait pour me dire « mais réveille-toi un peu, qu'est-ce que fabriques ??? ». Ah, l'insolence de ce crapaud !...

Quand enfin nous eûmes fini, les gens nous regardèrent partir avec un air à la fois las et satisfait - nos rires en avaient assourdis plus d'un. Pour ma part, je commençais à avoir mal au ventre tellement il s'était contracté ; et par pur effet de style, je sortis du Cluedo en faisant un grand dérapage en tournant avec la poussette, ce qui arracha des « Woaaaaah » aux enfants et des cris de terreurs aux adultes « Il va la faire tomber !! ».


- T’as vu sa tête quand tu as dis « terrible accident » ? C’était géniaaaaal, ohalala on devrait fai… Si j'avais vu !! J'étais prêt pour continuer jusqu'à la tombée de la nuit comme ça ! Mais... ALISTAIR, COOOOOOOOUUUUURS !!!

- .... aaaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH !!


Demi-tour d'urgence, départ en trombe et surtout sans un regard en arrière - ils étaient là !! La maudite famille qui voulait récupérer notre poussette !! Je n'avais pas le temps de réfléchir au chemin et à la trajectoire tant je courais comme un dératé en essayant de garder notre équilibre ; heureusement Daisy avait pris les commandes du co-pilotage et je me contentais de suivre ses ordres à la lettre, lui faisant de toute façon une confiance aveugle pour ce genre de choses. Adam était crispé sur ses genoux et je dois avouer que je l'étais autant, agrippé à la poussette, car c'était une question de vie ou de mort de garder cet engin, pas question de se faire prendre ! Evidemment, j'avais tout de même assez d'énergie pour hurler tout au long de mon parcours, ponctuant mes virages en épingle avec des WOUHOUUUU, mes accélérations avec des bruits de moteur, mes dérapages avec des aaAAAaAaAAAaa un peu incontrôlés - bref.

On s'ennuyait rarement.

En tout cas, je ne m'étais pas rendu compte que Daisy avait choisi d'aller nous perdre dans la forêt - pas jusqu'à l'instant où je sentis que le sentier était bien trop raide et que la neige m'entraînait et que je n'avais plus le contrôle et que nous étions dans un champ ?? et... Il y eut un grand SPLOUUUUUUUSHHFFFFFFBLINGBLANGCLINGAAAAAHIIIIIFRFRFRFRFRRRCRÔABOUMPOUFPOUFBLAMCLAC (en gros) - nous venions de chuter en glissant tout du long, emportés par notre vitesse, avant de rouler dans la neige, suivit de la poussette et de Adam qui poussait de petits cris mi-terrifiés-mi-surexcités. Quand il n'y eut plus de bruit et que la douceur (heureusement) de la neige eut absorbé les chocs, il nous fallut quelque secondes pour reprendre nos esprits : j'avais la tête qui tournait comme un manège et le souffle court. Ma première réaction fut de me demander si il y aurait du sang sur la neige (pas parce qu'on venait de mourir, mais parce que je me demandais si les règles pouvaient se voir si Daisy se retrouvait à faire des tonneaux dans la neige, vous voyez ? Bon.).

Evidemment, on éclata de rire en toussant et crachant de la neige, après quoi on roula dedans encore plus, parce que personne n'avait été blessé, et on finit par faire une bataille de boules de neige, tout ça tout ça.

C'est alors que je me rendis compte de l'état de la poussette, qui avait rebondi un peu plus loin :


- Ouuuups ! dis-je en la montrant à Daisy - la barre des pieds était pliée en deux, et les roues n'étaient plus du tout parallèles. Bah ! On va la laisser là, hein ? conclus-je en gloussant encore. Pas la peine de s'attirer des ennuis. C'est dommage, je voulais y retourner faire un dernier manège, mais tu crois qu'on va nous reconnaître ?

Mon regard croisa celui brillant de Daisy, comme quand elle avait une idée derrière la tête - je savais qu'on pensait à la même chose.

- On se déguise !

Aussitôt dit, aussitôt fait : à l'aide de nos habits et de tentatives de sortilèges, suivis d'une bataille de Daisy contre mes cheveux, nous fûmes prêts à retourner à la fête, complètement (ou presque) méconnaissables : Daisy avait les cheveux roux (j'avais essayé de les colorer avec un sort mais en vérité ça tirait un peu sur le orange carotte) et en pétards, elle écarquillait continuellement les yeux pour avoir une forme de visage différente (???), tandis qu'elle m'avait lissé et plaqué les cheveux en arrière, sur la tête, avec de la neige, que j'avais construit de fausses lunettes avec des brindilles et tenté de teindre mes vêtements en ocre (concrètement, ça avait la couleur de la crotte). Bras dessus bras dessous, nous revînmes sur nos pas, tandis qu'Adam était caché dans ma poche ; la journée n'était pas finie !




FIN
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