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 « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.)

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James Miller


James Miller
Assistant à l'infirmerie



Masculin
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Date d'inscription : 23/07/2013

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Particularités: I don't know where I am going to rest my head tonight.
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MessageSujet: « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.)   « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.) Icon_minitimeJeu 21 Mai - 23:08

J'avais toujours adoré le soleil. C'était un astre qui me fascinait, je me souvenais de nombreux matins où Mathilda réveillait Maya et moi pour voir le lever du jour, assis sur les ardoises du toit malgré l'interdiction de nos parents d'y monter. Des années plus tard, je regardais le coucher du soleil depuis le haut de la tour de Gryffondor, avec une bierraubeurre dans la main. Peu importe le souvenir, l'âge, la situation, c'était toujours la même sensation, celle d'être au-dessus du monde, d'assister à quelque-chose de merveilleux ; je me sentais plus vivant que jamais, et étrangement heureux de cette vie qui pulsait sous ma peau, je l'aimais tout à coup plus que n'importe quoi, et j'en voulais encore et encore. C'était peut-être parce que j'aimais tant ce soleil que j'avais tant voulu Lizlor, elle qui était si solaire, dès la première fois où je l'avais vu, elle m'avait inspiré les mêmes sentiments que me procurait l'admiration du soleil. Et plus je l'avais connue et plus nous étions devenus proche, plus elle m'avait donné ce frisson délicieux d'amour de la vie, comme si tout était magnifique. Elle dégageait une lumière douce et tiède, comme les premières lueurs du matin, et tout ce qu'elle touchait devenait beau. C'était peut-être pour ça que je m'étais habitué aussi facilement à sa présence. On ne s'attend pas à ce que le soleil cesse de se lever et de briller. Il est toujours là dans le ciel, même derrière les nuages. Je ne m'étais pas préparé à vivre la nuit.

Je n'aimais plus le lever du soleil. Chaque matin, lorsque que mon réveil sonnait, je me sentais plus fatigué que je ne m'étais couché. Je n'avais pas envie de voir la lumière du jour, je n'avais pas envie que la vie suive son cours. Mais fermer mes rideaux ne servait à rien, j'avais toujours des responsabilités, j'étais obligé de continuer. Tout me semblait lourd, collant, sombre. Tout était faux. Mais je continuais avec la même expression, le même sourire, comme si rien n'avait changé. J'appelais ma mère tous les jours, je m'occupais des factures et des papiers, j'aidais Maya pour ses examens et son stage d’été, j'enchaînais les heures à l'infirmerie et dès que j'avais un jour de repos, je transplanais jusqu'à Londres pour voir ma mère dont l'état empirait. Mes journées étaient remplies, mais je veillais à travailler tard, jusqu'à l'épuisement, pour m'endormir d'une traite et ne pas penser. Ne jamais penser, et surtout pas à Lizlor.

C'était difficile de ne pas penser à quelqu'un dont on était amoureux. Avant même qu'elle retourne mes baisers et mon affection, je pensais sans cesse à elle, mais ce n’était pas désagréable, parce que ces pensées me rendaient heureux. Elle ne m’aimait pas en retour, tant pis, j’avais la chance d’avoir sa présence et son amitié. Mais à présent, les choses étaient bien différentes. Penser à Lizlor me faisait battre le cœur… Mais ce n’était pas un battement amoureux, un battement heureux, c’était une compression qui me retournait les entrailles. Je l’aimais tant ! Et pourtant, il avait fallu que notre histoire s’éteigne ainsi, alors que les flammes prenaient afin de son côté. La manière dont elle avait éteint le feu avait fait disparaître une magie qui l’entourait et qui me troublait depuis le début. Lizlor n’était plus une princesse, une déesse, elle devenait atrocement humaine… J’avais toujours su qu’elle n’était qu’une fille, mais tout ce qu’elle faisait était empli d’une telle magie que je ne pouvais m’empêcher de la considérer avec une admiration particulière. Mais elle avait rompu le charme, elle avait fait l’impensable, et elle avait annulé par cette action toute la beauté que je lui trouvais.

Je n’avais pas su comment expliquer pourquoi cet acte m’était si odieux, mais après de longues nuits sans sommeil, cela m’était enfin apparu clair. C’était le manque de respect. Ce n’était pas par excès d’orgueil ou d’amour propre, c’était simplement qu’après tout ce que je lui avais donné, tout ce que j’avais fait pour elle, je pensais avoir mérité sa considération. Je savais à quel point elle pouvait juger facilement les garçons depuis cette histoire avec Stephen, et c’est sûrement ce qui me peinait le plus ; n’étais-je pas différent, ne lui avais-je pas montré ? N’avait-elle donc pas compris qui j’étais, et à quel point mon amour pour elle était sans bornes ? A chaque fois que je repensais à sa trahison, mon cœur brûlait et je me sentais pris d’une colère triste. Pourquoi, me répétais-je inlassablement. Pourquoi ?

Mais certaines questions resteraient sans réponse, et je devais m’y tenir.

Il était difficile de ne pas penser à Lizlor quand celle-ci s’acharnait à venir me rendre visite. Chaque jour, elle déposait des cookies ou un gâteau sur mon bureau, parfois simplement un petit mot me souhaitant bonne journée ou un petit dessin. La première fois qu’elle était réapparue à l’infirmerie, j’avais résolument tourné la tête, l’ignorant sans gêne, refusant de la regarder. La vérité, c’est que je ne pouvais pas. Physiquement, je ne pouvais pas la voir, je savais que cela me chamboulerait, parce qu’aussi fort que je voulais la haïr, je connaissais trop bien la courbe de ses lèvres, la rondeur enfantine de ses joues, les fossettes à chaque sourire, ses yeux clairs et perçants et les étoiles qu’ils contenaient, et ses longs cheveux en cascade qui brillait même les jours les plus froids d’hiver ; je connaissais trop, j’aimais trop, et je craignais la chute. Je détestais ces sentiments, je détestais devoir lutter contre une attirance qui avait été si naturelle, si vraie. J’avais fini par oser la regarder, car je ne pouvais pas éviter sa présence quotidienne. Mais je n’avais jamais lâché un mot, pas un bonjour, pas un merci. Ça me tuait, littéralement, mais je me forçais. Parfois, je lisais dans son regard une telle tristesse que j’en avais la nausée. Elle venait tous les jours, cherchant à se faire pardonner visiblement, et sa présence était aussi douloureuse qu’indispensable. Elle me manquait. Tous les jours, lorsqu’elle venait, j’avais envie de la serrer dans mes bras, de la faire rire, qu’elle me raconte sa journée. Tous les jours, je me répétais silencieusement : souviens-toi de ce qu’elle a fait. Et l’acide se répandait à nouveau dans mon cœur.

Pourtant, lorsque je la vis arriver à la soirée, j’eus du mal à sentir cet acide. Je n’étais pas sorti depuis longtemps, et j’avais presque oublié le risque que j’avais de la croiser, maintenant que nous avions des amis en commun. J’avais presque oublié, aussi, l’effet qu’elle faisait lorsqu’elle rentrait dans une pièce. Bizarrement, elle n’était pas aussi apprêtée que d’habitude, elle qui aimait bien être coquette quand elle sortait, mais son charme ne faisait pas moins son petit effet. Elle posa ses yeux sur moi au moment où je m’ordonnais de détourner les miens – nos regards se croisèrent, et je sentis mon estomac se contracter. Un instant plus tard, elle passa devant moi et me dit bonjour d’une petite voix. J’ignorais, reportant mon attention sur mon verre que je finis cul sec. Rapidement, je me remis à discuter avec une fille de la soirée – la cousine américaine de Simon – et j’essayai de ne pas regarder Lizlor ou de lui prêter attention.

Les choses se compliquèrent quand je commençai à réaliser que j’avais un peu trop bu. D’habitude, avec ma carrure, j’étais rarement ivre, mais je n’avais pas pris en compte ma fatigue récente, et j’avais surtout bien enchaîné depuis que Lizlor était apparue. Les lumières clignotaient un peu dans la pièce malgré mes lunettes, et la musique me faisait frissonner d’euphorie et de tristesse. J’avais envie de danser avec Lizlor, de rire avec elle, parce que sa compagnie était ma favorite en soirée… Plus que jamais, elle me manquait, et j’avais envie d’aller vers elle, de lui parler, comme si de rien ne s’était passé. Mais ça s’était passé. Je ne pouvais pas cesser d’y penser. C’était encore là. Pourtant, en cet instant, cette histoire me parut minuscule devant tout l’amour que j’avais pour elle. Je me sentais flanché, et je m’installai à la fenêtre pour fumer et prendre l’air, fuyant la piste de danse où j’avais aperçu les boucles dorées dont je connaissais par cœur le parfum. J’inspirai le tabac en essayant de me poser, mais des éclats de voix attirèrent mon attention. J’avais bu, la musique était forte, mais la voix de Lizlor se distingua clairement. « Laisse-moi tranquille ». Je tournai la tête un peu brusquement, la cherchant dans le groupe qui dansait. Elle était petite, mais je la vis rapidement, et je compris la situation – mon cœur poussa un rugissement. Un garçon se montrait insistant pour danser avec elle, et personne n’intervenait, et je me sentis devenir fou ; la cigarette tomba sur le parquet et je poussai les gens sur la piste pour arriver devant Lizlor et le garçon en question. D’un geste protecteur, je m’interposai, écartant Liz d’un geste de mon bras, comme pour la mettre à l’abri.


- T’as pas entendu ce qu’elle a dit ? Casse-toi, elle veut être tranquille, lâchai-je d’une voix agressive.
- Eh, ça va, c’est pas ta meuf que je sache, répliqua-t-il d’un air mauvais. Je sentis le rouge me monter aux joues.
- C’est pas la question, tu la déranges c’est tout, barre-toi avant que je m’énerve, menaçai-je.

Mon ton avait monté, et je sentis que je perdais patience. Nous nous étions fait remarqués, et j’entendis la musique se baisser, et au même moment quelqu’un arriva à notre hauteur.


- Oh ! On se calme les gars, pas d’histoires !

J’entendis la voix dans mon oreille, et je tournai lentement mon visage. Je reconnus celui qui était en face de moi. C’était le mec avec qui Lizlor avait couché, on me l’avait dit. Je le regardai, tout à coup immobile. Le temps s’était arrêté. C’était lui. Sans m’en rendre compte, j’avais serré le poing jusqu’à en avoir mal. La suite se passa en un instant, et je ne compris pas directement ce que j’avais fait.

J’entendis le cri surpris de Lizlor et je réalisai que je venais de frapper le garçon avec une telle violence qu’il était tombé.

Je sentis qu’on me poussait hors de la fête en criant, dans une confusion totale, mais j’entendais aussi la voix de Lizlor qui criait des mots que je n’entendais pas – ma tête bourdonnait sous le coup de la colère et de l’adrénaline. Il me semblait qu’elle voulait qu’on me laissait tranquille, et elle s’accrocha à moi, poussant quelqu’un, et l’instant suivant, nous étions tous les deux dehors. Comme ce fameux soir où elle m’avait embrassé. Mais à présent, les choses étaient bien différentes. Je fis quelques pas en titubant, secouant ma main engourdie et douloureuse.


- Va-t-en, murmurai-je à l’intention de Lizlor, le cœur tambourinant sous le coup de l’émotion. Il fallait qu’elle parte, parce que je l’aimais trop et que je la détestais trop aussi, et que tout ces sentiments contradictoires me brûlaient trop fort pour que je m’en sorte indemne ce soir.

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Lizlor Wayland


Lizlor Wayland
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MessageSujet: Re: « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.)   « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.) Icon_minitimeVen 29 Mai - 18:22



Play

Acting like it's nothing, such a bore
I saw the truth and I just can't ignore
You're trying to hold the heart that can't be stored

Say I tried to give my best before
You wouldn't have the chance to give me more
You're only one step closer to the door

Maybe if you let me be your lover
Maybe if you tried then I would not bother
Telling me that basically you're not looking out for me
Everything is true to me, never words where you would see
Maybe if you let me be your lover
Maybe if you tried then I would not bother
I've been hating everything, everything that could have been
Could have been my anything, now everything's embarrassing




De l'état de pierre, j'avais muté en coquillage. En un coquillage bien collé et bien incrusté, dont la ventouse refusait de se décoller malgré la force avec laquelle on tirait dessus. Jay pouvait bien essayer de tirer, de m'enlever : je ne lâcherai pas prise. Il m'avait fallu quelques jours, tout de même, et les précieux conseils de Ruby pour en arriver là, mais en tout cas mon état d'esprit avait radicalement changé. Un matin je m'étais réveillée, je m'étais redressée dans mon lit et j'avais su avec certitude que j'allais absolument tout faire pour essayer de réparer tout ce que j'avais fait voler en éclats. Mon plan était simple : attaquer, encore et encore. Ne pas le lâcher, lui monter que j'étais là, tous les jours, que j'étais là pour lui, pour n'importe quoi, que j'étais prête à faire tout ce qu'il voulait ; il n'avait qu'à demander. C'était Ruby qui avait eu l'idée des gâteaux, et je l'avais trouvée parfaite. Seulement voilà : la cuisine et moi... Ca faisait un peu beaucoup. Si Ruby avait proposé de m'aider, bien sûr, j'avais aussi envie de les faire moi-même et par moi-même, parce que je voulais que ce soit quelque chose qui me demande des efforts du début à la fin. J'étais donc allée voir Maman lui emprunter ses livres de cuisine - qu'elle m'avait tendu avec des yeux ronds, mais elle n'avait rien dit. J'étais certaine qu'elle se doutait qu'il se tramait quelque chose dans ma vie en ce moment, mais elle respectait mon silence, et c'était tant mieux, car j'étais passée de "Maman je ne sais pas comment te dire que je sors avec ton employé et que c'est totalement interdit" à "Maman j'ai fait n'importe quoi avec le garçon qui m'aimait et je lui ai brisé le coeur parce que je suis stupide", ce qui n'était engageant ni dans une option ni dans une autre. J'avais lu le livre en essayant de ne pas laisser vagabonder mes pensées vers des sujets qui m'intéressaient bien plus, puis j'avais rejoint Ruby aux cuisines qui m'avait promis un petit cours pour faire tout ce que j'avais imaginé. J'avais décidé de commencer par quelque chose de très personnalisé, et que je savais que Jay aimait - des cupcakes décorés. Avec attention, je suivis tous les conseils de Ruby en me souvenant du livre également, mais malheureusement rien ne se passait comme je le voulais : les oeufs étaient trop gluants, la farine volait trop facilement partout, le bol beurré m'échappa des mains, etc. Ma mauvaise humeur ne tarda pas à pointer le bout de son nez mais heureusement Ruby était une excellente pédagogue et m'empêcha de tout abandonner. Le résultat fut plutôt satisfaisant - des petits cupcakes décorés avec des têtes de chat et d'ours.

Le lendemain matin, ils étaient déposés sur le bureau de James à l'infirmerie ; les premiers d'une longue série.

Jamais je n'avais passé autant de temps dans les cuisines, même si les elfes avaient toujours été mes amis et que je venais les voir de temps à autre. Là, avec acharnement, quasiment tous les soirs ou bien j'en faisais plusieurs à la fois, je venais préparer moi-même des petits gâteaux ou des petits desserts qui inlassablement finissaient à l'infirmerie. De la même manière, aussi inlassablement, Jay m'ignorait, malgré mes bonjours ou mes sourires, malgré toutes les attentions que j'essayais de lui porter. Je ne manquais pas de lui faire un petit signe de la main quand je le croisais dans les couloirs, ou bien pendant les repas, et si je prenais bien garde de lui envoyer mon plus beau et plus sincère sourire, il m'ignorait avec une aisance qui me faisait toujours un petit pincement au coeur. Bien sûr, je savais que j'avais du chemin à faire mais cette absence totale de réaction, ce sentiment que je n'existais même plus pour lui me paniquait tellement que j'avais l'impression d'être tout au bord d'une falaise, le vide à ma droite et la terre à ma gauche - j'allais perdre l'équilibre, tomber, et tout perdre... Mais je gardais les yeux fixés droit devant moi et je posais mes pieds l'un devant l'autre, en serrant les dents. Je voulais y arriver. Je le voulais vraiment.

Assise sur ma chaise de classe, tous les jours, je sentais mon sang bouillir. Jay était devenu une idée fixe, à tel point que mes dernières notes s'en ressentaient - plutôt mauvaises. « Il ne fait pas se relâcher maintenant, Liz » disaient alternativement les voix de Maman et de Ruby dans ma tête, sans grand succès pour autant. Je voulais réussir, je voulais ne pas lâcher, je voulais trouver quelque chose pour l'atteindre, je voulais lui parler ! Je voulais qu'il me regarde... J'eus finalement une idée supplémentaire : si Jay se faisait bien discret ces derniers temps, et ne me paraissait pas beaucoup sortir de Poudlard, il se rendait de temps en temps à des soirées... Des soirées avec des gens que je connaissais, auxquelles je pouvais aller... De mèche avec le tableau dans le couloir de sa chambre (l'histoire était longue et compliquée, mais en tout cas la fée représentée sur la toile était absolument pleine de bons sentiments et touchée par mon histoire, si bien qu'elle avait accepter d'espionner Jay pour moi), je pouvais me tenir au courant de ses allées et venues. J'avais un peu abandonné les soirées moi aussi - non seulement leur ambiance me renvoyait mon erreur et les bêtises que j'y avais faites, mais en plus, et ce n'était pas étonnant, je n'étais pas vraiment intéressée. Sans Ruby pour m'amuser, et sans Jay comme compagnon, c'était nettement moins amusant.

J'étais en plein essai de révisions (!), affalée sur mon lit et plongée dans un gros grimoire inintéressant, quand une fille de ma classe vint me chercher par quelqu'un qui venait d'entrer dans la salle commune lui avait dit que la Grosse Dame était chargée d'un message à mon intention (les informations circulaient bien entre tableaux). Je descendis en vitesse et appris donc que Jay était sorti ! Probablement pour aller en soirée, car il avait quitté Poudlard. Sans plus attendre, je courus dans mon dortoir de nouveau, enfilai mes bottines, ma veste, et partis en trombe vers le passage secret qui menait à Pré-au-Lard.

Je me rendis compte trop tard, arrivée là-bas, que je ne m'étais même pas un peu habillée pour la soirée... Tant pis, ce n'était pas ça qui allait changer la donne, puisque Jay ne me regardait même pas, alors...

Il y avait du monde, et je rentrai un peu hésitante, saluant les visages que je connaissais, mais ne me sentant pas trop à ma place. Et puis tout d'un coup l'un des visages ressortit d'avantage - c'étai lui - et nos regards se croisèrent, cette fois, et mon coeur vibra, puis je lui dis bonjour. Pas lui. J'attrapai un verre, sans grande envie de boire, et me fondis dans la masse. Je n'étais trop au coeur des conversations, je n'étais pas pleine de mon énergie habituelle dans ce genre de moments, j'avais plutôt envie de rien, étrangement : je me sentais à la fois investie d'une mission, et à la fois complètement à côté de mes pompes. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire toute la soirée ? Sans boire, sans vraiment danser parce que j'en avais pas envie ? Ah, d'ailleurs ça ne tarda pas - un garçon que je connaissais vaguement vint me parler, et je lui répondis à demi-mots. Il m'agaçait. Il se montra insistant, dans ses questions, puis dans sa proposition de danser avec lui. Je l'envoyai balader, évidemment. Il insistait comme un imbécile... Il ne me fallut pas longtemps pour lui lancer d'une voix cassante de me laisser tranquille.

Malheureusement, il ne l'entendait pas de cette oreille... Tandis qu'une autre oreille l'avait entendu également.


- T’as pas entendu ce qu’elle a dit ? Casse-toi, elle veut être tranquille, dit férocement Jay, surgissant de nulle part et écartant le garçon insistant de moi.

La suite, comme toujours dans ce genre de situation se passe très rapidement : il y eut un échange salé puis une autre personne intervint, et je sentis mon coeur s'arrêter et ma gorge se nouer de honte ; l'instant d'après j'avais poussé un cri strident et sursauté car un grand CRAC avait résonné, tellement Jay avait tapé fort. Il y eut un mouvement de foule - ça se mit à crier et à rouspéter et à empoigner Jay comme s'il était un criminel ; évidemment je m'insurgeai à cet égard et me mis à crier moi aussi pour qu'ils le laissent tranquille. On essaye de m'empêcher de vociférer et je me mis à me débattre comme une lionne, si bien que, une minute après, nous étions tous les deux dehors, mis à la porte, devenus indésirables.

Fâchée, je fis un doigt d'honneur à la porte close en fronçant les sourcils, et me tournai vers Jay.

Il secouait son poing et avançait un peu plus loin, les traits tirés, le visage fermé ; la colère le rendait encore plus menaçant et imposant. Je m'empressai auprès de lui...


- Va-t-en.

... Et m'arrêtai dans mon élan, plantée derrière lui.

Non ! Je n'avais pas fait tout ce chemin pour en arriver là, c'était maintenant que je pouvais essayer d'agir, que je pouvais lui parler, enfin ! Il était obligé de m'écouter... Pas vrai ?


- Merci de t'être interposé, dis-je, ma voix me semblant toute faiblarde, venir de très loin.

J'avais peur, et je pense qu'il le sentait dans mon attitude. J'avais peur de son rejet et de son refus de m'entendre, parce qu'il n'y avait que lui et lui seul qui allait décider ce qu'il adviendrait. Tout d'un coup je me sentis sans voix, alors que j'avais tellement, tellement de choses à lui dire et que j'avais imaginé tant de fois ce que je voulais lui dire, et comment. Ma langue semblait coller à mon palais, mon coeur s'affolait. Il le fallait bien, pourtant ! Je respirai un peu plus profondément et pris mon courage à deux mains.


- Tu ne veux vraiment pas me parler ? demandai-je, pleine d'espoir. Je m'avançai un peu. Laisse-moi au moins la chance de m'excuser pour tout ce que je fais ? Je m'en veux beaucoup tu sais, j'ai été horrible, j'en suis consciente, en faisant ça et en étant méchante avec toi, et je voudrais vraiment essayer de me faire pardonner...

Mes tempes bourdonnaient. Je courais après cette chance pour qu'il me la donne, mais même si je courais vite, il fallait qu'il accepte, lui, de son côté...[/b]
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James Miller


James Miller
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MessageSujet: Re: « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.)   « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.) Icon_minitimeLun 8 Juin - 20:00

« Rip the earth in two with your mind
And seal the urge which ensues with brass wires
I never meant you any harm
But your tears feel warm as they fall on my forearms

But close my eyes for a while
And force from the world a patient smile

And how can you say that your truth is better than ours?
Shoulder to shoulder, now brother, we carry no arms
And the blind man sleeps in the doorway his home
If only I had an enemy bigger than my apathy I could have won

But I gave you all
I gave you all
I gave you all

Close my eyes for a while
And force from the world a patient smile

But I gave you all
I gave you all
I gave you all

And you rip it from my hands
And you swear it's all gone
And you rip out all I had
Just to say that you've won. »



J’étais définitivement trop impulsive, et dernièrement, il me semblait que c’était de pire en pire. Pourquoi ? Pourtant, j’essayais de tenir le cap, dans ma vie, de mener à bien mes responsabilités… Mais c’était peut-être ça le problème justement, cette rage étrange qui bouillonnait à l’intérieur, derrière toutes les apparences. J’étais en colère, et je le contenais beaucoup trop. J’avais toutes mes raisons pourtant, de l’afficher, c’était mon droit, n’est-ce pas ? Mon père qui se défilait de tout ses devoirs, qui était lâche et irresponsable, mais aussi ma mère qui refusait de se battre, Mathilda qui s’était laissé entraînée dans la drogue, moi qui l’avait laissé faire, Sophie qui était partie du jour au lendemain, Lizlor qui m’avait trahi ; j’étais en colère contre tout le monde et moi-même, et plus je le réprimais, moins je me sentais capable de pardonner. Je préférais fermer les yeux en espérant que ça passe, que ça s’évapore peut-être, en sachant pourtant que je me trimballais tout ça depuis trop longtemps. Mais comment exploser ? Comment faire ? Je ne pouvais rien changer à la situation, je ne pouvais pas revenir en arrière, je ne pouvais pas secouer ma mère jusqu’à qu’elle se réveille… Mais continuer à laisser ma rage refaire surface ainsi, au point d’en être violent, ce n’était sûrement pas une solution. Mais… Mais quand j’avais vu le visage de ce mec qui avait embrassé Lizlor, qui l’avait touché, qui lui avait fait l’amour, c’était trop violent, trop brusque ; j’étais si jaloux, si outré, tout mon ventre en était noué, et je le haïssais avec tant de force qu’il m’était impossible de rester calmer. J’avais envie de continuer à le frapper, ou du moins je voulais évacuer d’une manière ou d’une autre, je crevais d’envie de lui régler son compte, c’en était physique. Il savait très bien que Lizlor sortait avec moi, et ça ne l’avait pas empêché… Et pourtant… Liz était tout aussi coupable que lui, n’est-ce pas ? Toute cette rage que je ressentais, je devais lui adresser aussi…

Les lumières de la rue étaient floues et dansaient devant mes yeux, j’avais honte, j’avais mal, j’avais trop bu ; tout s’accumulait et se mélangeait, mais laissant un goût amer sur le bord des lèvres. J’avais l’impression que tout était trop sombre autour de moi, et que j’allais me faire avaler par l’obscurité qui régnait.


- Merci de d’être interposé, murmura Lizlor d’une voix lontaine.

J’eus un geste agressif, d’un air de dire que je m’en fichais de son merci. Je n’avais pas envie de lui parler, je m’étais accroché tout ce temps à ma résolution de l’ignorer, malgré toutes les difficultés que j’éprouvais… Et ce soir plus que jamais je me sentais vulnérable, parce que j’avais bu et que j’étais malheureux, et les rues de Pré-au-Lard me rappelaient trop notre premier baiser pour que je ne sois pas un peu retourné.


- Tu ne veux vraiment pas me parler ? Laisse-moi au moins la chance de m'excuser pour tout ce que je fais ? Je m'en veux beaucoup tu sais, j'ai été horrible, j'en suis consciente, en faisant ça et en étant méchante avec toi, et je voudrais vraiment essayer de me faire pardonner...
- JE M’EN FOU DE TES EXCUSES,
criai-je en me retournant brusquement.

L’instant d’après fût suspendu, comme si quelqu’un avait appuyé sur la touche pause. J’étais face à Lizlor, et le réverbère faiblard éclairait son visage d’une lumière éparse et flou – mais je voyais tout de même ses grands yeux clairs qui me fixaient, sa bouche légèrement ouverte et le froncement de ses sourcils. A l’intérieur de ses iris bleutés, je vis quelque chose qui me contracta tout entier : de la peur. Lizlor avait peur de moi. Moi qui l’aimais tant et ne souhaitais que la rendre heureuse depuis que je l’avais rencontré, elle avait à présent peur de ma réaction, peur de ma colère. Tout à coup, tout ce que nous avions eu me semblait loin, trop loin, mais surtout brisé. C’était fichu, c’était trop cassé, c’était fini, ce qui nous avions eu avait disparu. Ce qui m’avait rendu si heureux cette année malgré tous mes problèmes était en train de s’envoler pour de bon. Je n’entendrais plus Lizlor rire. Je ne la serrerais plus contre moi. C’était en train de se casser. Et je ne voulais.

En un pas, je fus devant elle, et je sentis qu’elle s’apprêtait à reculer, mais je la devançai ; mes bras l’attrapèrent et je l’attirai vers moi pour la serrer dans mes bras. A nouveau, le temps se remit en marche.

Elle était toute petite contre moi, mais je ne me sentais pas bien grand non plus. Sa présence m’avait manqué, et je sentis un étrange soulagement à la sentir à nouveau dans mes bras et pouvoir sentir le parfum de ses cheveux. Je ne savais pas vraiment ce que je cherchais dans ce geste, c’était trop instinctif, mais je n’en pouvais. Je ne voulais pas qu’elle ait peur de moi, je ne voulais pas tout perdre, et si je ne pouvais pas oublier ou pardonner, si tout ne pouvait pas se guérir, je voulais au moins l’avoir toujours près de moi, juste un peu, parce que sa présence était trop spéciale pour moi. Je ne dis rien pendant un long moment, me contentant de la serrer contre moi, avant de finalement desserrer mon étreinte et m’écarter, légèrement gêné. Mais je ne regrettais pas mon geste. J’en avais trop besoin.

Un peu maladroitement, je m’asseyais sur une murette de la rue, ma tête tanguant d’avant en arrière sous l’effet de l’alcool. Je sentis Lizlor me rejoindre et s’asseoir à mes côtés. J’avais la bouche un peu sèche et le cœur qui battait toujours fort.


- Comment tu vas ? M’entendis-je demander d’une voix basse. Je me raclai la gorge. Ce n’était pas aussi facile que prévu. Ton examen de botanique, ça s’est bien passé ?

C’était peut-être une question stupide, mais ces petits détails me manquaient, je ne pouvais pas m’empêcher de me questionner. Nous avions passé un après-midi à travailler ce contrôle, et après notre rupture, je m’étais retrouvé à me demander stupidement si elle avait réussi, ou si elle avait trouvé les bonbons pour Nate dont nous avions parlé, si elle avait racheté des collants – c’était rien, mais pour moi c’était tout, ces petits choses que nous nous racontions habituellement et que j’aimais tant savoir. Lizlor me manquait dans les moments les plus insignifiants, parce qu’elle les rendait toujours plus attrayant car au bout du compte, j’avais quelqu’un avec qui partager ces choses. Je sentis à nouveau quelque chose se bloquer dans ma poitrine. Je détestais tant la situation actuelle, et j’avais l’impression de n’avoir plus aucune emprise non plus. Avais-je perdu notre amour ? Le voulais-je ? Pouvait-on pardonner l’impardonnable ? Le pouvais-je ? Le voulais-je ?

- Putain j’ai trop bu, laissai-je échapper en prenant ma tête dans mes mains.

J’eus un petit rire étrange, avant de sortir mon paquet de cigarette. Il me fallut plusieurs essais avant de réussir à l’allumer correctement, puis je me redressai, m’étirant un peu, fixant la rue déserte qui s’étendait devant nous.


- Pourquoi tu as fait ça ? Dis-je d’une voix lointaine. Je regardai la fumée de ma cigarette qui s’élevait en halo vaporeux. Je ne t’ai pas donné assez ? Pourquoi il te fallait plus ?

Pourquoi n’étais-je pas assez, pensai-je amèrement.
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Lizlor Wayland


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MessageSujet: Re: « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.)   « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.) Icon_minitimeJeu 24 Sep - 22:42

Il hurla. Il hurla si fort, et parce que j'étais si peu préparée à ce soudain accès de violence dirigé entièrement contre moi, que je sursautai de tout mon corps et de toute mon âme. En ces moments je le trouvais terrifiant - pas seulement parce qu'il était fort, musclé, carré, probablement deux fois plus haut et large que moi, pas seulement ; mais parce qu'il devenait dur comme un roc et menaçant comme un dragon. Tout était crispé : son corps, ses muscles, ses poings, sa mâchoire, ses lèvres, ses sourcils... Il avait l'air si violent et si méchant que j'avais fait un pas en arrière, parfaitement terrorisée, tandis que les larmes m'étaient montées aux yeux comme si j'étais une enfant effrayée par le loup-garou caché au fond de son placard. C'était instinctif ; je m'étais recroquevillée sur moi-même et je n'osais plus bouger, attendant que l'orage passe ; il aurait inutile de lutter, je n'étais pas stupide à ce point.

Je l'avais bien mérité, quoi qu'il arrive. J'avais froissé entre mes doigts comme un vulgaire papier de bonbons tout ce que nous avions pu partager... Et tout ça pour les mauvaises raisons.

Mais je ne compris pas la suite : le regard sombre et brûlant de haine croisa le mien, et l'instant d'après je le vis s'approcher de moi d'une manière toute différente, comme si il avait décidé d'un coup de déposer les armes à ses pieds et de venir déclarer une paix qu'il m'était bien étrange d'accorder, puisque j'étais celle qui avait activé les hostilités.

Étrangement, dès que je fus contre lui, et qu'il me plaqua sur son torse, entre ses bras, les larmes coulèrent sans que je puisse les retenir. Elles avaient été étouffées par ma peur et le soulagement avait ouvert les vannes alors que rien de tout ça n'avait été prévu, mais comme je n'émis aucun sanglot, et qu'elles inondèrent simplement mes joues, je les essuyai d'un revers de la main pour qu'elles ne puissent pas être visibles. Je ne comprenais pas : pourquoi ? Pourquoi ce traitement de faveur alors qu'il venait de me hurler dessus et qu'il me détestait, je le savais, et qu'il ne rebondissait à aucune de mes approches ? Pourquoi, alors qu'il venait de voir ce garçon qu'il haïssait, qu'il venait de se faire virer d'une soirée, pourquoi ce soir, maintenant ? Je ne comprenais plus rien, et surtout pas pourquoi son changement était si brutal. Le parfum qui émanait de son corps m'enivra, comme à chaque fois ; j'aimais cette odeur profonde, robuste, un peu sauvage et un peu douce à la fois, comme le parfum d'une forêt après la pluie. Elle m'avait bien manqué, et je me demandais s'il se rendait compte qu'il me perturbait beaucoup avec ce soudain revirement de situation... Mais je n'allais pas me plaindre, pas du tout ; le seul problème était qu'il me tendait une immense perche, et que le petit coquillage que j'étais devenu allait s'accrocher encore plus maintenant que j'avais eu l'occasion d'une telle prise... A quoi pensait-il, en cet instant ? Et, d'ailleurs, combien de temps dura ce précieux instant - quelques secondes, dix minutes ? Je n'en avais aucune notion, car le seul rythme qui existait alors était les nombreux petits papillons qui s'agitaient dans mon ventre, revivant enfin de l'hiver rude qu'ils venaient d'endurer. Soudain, l'horizon était clair, net, brillant, lumineux. Le soleil brillait et réchauffait ma peau et je contemplais le ciel se fondre dans l'océan, du même turquoise, il n'y avait pas un souffle de vent et tout était si beau, et j'étais si sereine...

Mais le froid me mordit de nouveau quand James s'écarta de moi, et je battis misérablement des paupières, comme lorsqu'on s'éveille d'un rêve bien trop beau pour la triste réalité. L'océan n'était plus là, il faisait gris, et les fenêtres voilées de pluie m'empêchaient de voir la tempête qui faisait rage au dehors.

Il s'était écarté et s'assit sur un petit mur ; j'hésitai et le suivis prudemment. Il n'avait plus l'air aussi effrayant, surtout un peu trop soûl et perdu dans ses pensées, mais il restait imposant. Ou plutôt, impressionnant ; il m'avait toujours impressionnée, et quand je ne jouais pas avec lui le rôle de la séductrice je me sentais toute petite à côté de lui, ridicule, dépossédée de mes moyens.


- Comment tu vas ? Ton examen de botanique, ça s’est bien passé ?

Encore plus prise au dépourvue, je répondis d'une toute petite voix et en butant bêtement sur tous mes mots :

- Euuh, euh, ç-ça va oui, merci, l'ex-examen oui oui, ça allait, je... Je crois.

J'avais le vertige et l'estomac noué comme si j'étais à l'aube d'une décision qui allait changer ma vie. Je déglutis difficilement. J'avais envie de lui parler, de m'excuser encore, mais si mes excuses l'énervaient encore ?! Je savais, je savais mille fois combien Ruby avait raison, qu'il fallait que je lui dise tout ce que j'avais sur le coeur, combien j'étais désolée, combien je ne voulais pas lui faire de mal, combien j'avais été nulle, mais c'était bien facile à dire et moins facile à mettre en pratique, encore plus si James ne me laissait pas en placer une ! Alors quoi, il voulait parler d'examen, des cours, de Poudlard ?! C'était ça qu'il voulait ? Mon coeur s'affola - je ne savais pas quoi faire. Baissant les yeux sur mes mains recroquevillées sur mes genoux - il faisait froid, mais je m'en fichais, je voulais ressentir le froid et grelotter et attraper la mort, qu'est-ce que ça pouvait faire ! J'étais stupide, stupide, stupide, depuis le début ! - je sentis que les larmes s'accumulaient sous mes paupières, mais je pris bien soin de les renvoyer d'où elles venaient. Pas maintenant, pas ici. Il me fallait réunir toutes mes forces. Je voulais que Jay comprenne, je voulais qu'il voit combien je regrettais et combien je m'étais tant attachée à lui que j'avais fait la pire des bêtises...

... L'espace d'une fraction seconde, je maudis encore une fois, et pour toujours, Stephen et les ravages qu'il avait causé sur la stabilité de mes émotions. Je serrai les dents, plissai la bouche.


- Putain j’ai trop bu, dit-il. Il sortit une cigarette et sa fumée me donna la nausée, annonçant ironiquement la suite : Pourquoi tu as fait ça ? Je ne t’ai pas donné assez ? Pourquoi il te fallait plus ?

Cette fois, tout mon coeur explosa, mon sang inonda l'intérieur de mon corps pour me noyer, je sentis ma gorge se rétracter et ma peau devenir brûlante ; c'était là, c'était maintenant que j'allais mourir, je le savais Sans m'en rendre compte, j'avais sauté sur mes pieds, et je m'étais approchée de lui, tremblante comme une feuille. J'avais peur, si peur ! Mais tout d'un coup cette peur se muait en une énergie écrasante, venue de nulle part, comme une tornade née du fond de mes entrailles. Le feu m'avait gagnée toute entière et c'était lui que je voulais retrouver, le soleil brûlant et l'horizon éblouissant de lumière.

- Ce n'est pas toi, commençai-je, et j'eus un geste vif pour l'interdire de réagir, de détourner la tête - je savais qu'il allait rire, secouer la tête, ne pas attendre. Ce n'est pas toi, c'est moi, je suis tellement débile ! Tu te souviens quand je t'ai dit que j'avais peur que ça ne soit pas pour toujours ? Que c'était trop parfait pour que j'imagine que ça dure ? Eh bien... Par Merlin, cette énergie si brûlante coulait par mes yeux aussi maintenant, et je sentais des larmes bouillantes perler de mes paupières et s'écraser sur mes joues. Mais c'est un fait indépendant de ce que j'étais en train de dire, et je continuai sans m'arrêter : J'en avais tellement peur que j'ai préféré ne pas prendre le risque, je ne voulais pas être malheureuse encore une fois... Et plus encore, précisai-je en me demandant s'il comprendrait que l'intensité de notre relation n'avait rien à voir avec ma précédente histoire. J'ai préféré que ce soit moi qui fasse tout foirer, pour que ça se finisse mais qu'au moins ça soit de ma faute et que je le commande, plutôt que ce soit toi qui partes dans je sais pas combien de temps et que je reste toute seule, tu comprends ?

Mon regard le suppliait de comprendre.

- Ça n'excuse rien, je sais, et encore une fois je suis désolée, je m'en veux tellement, si tu savais, je regrette tout... Je regrette de t'avoir fait du mal comme ça, pardon, je n'ai jamais été si malheureuse, conclus-je d'un ton plaintif. Ce n'était pas pour l'apitoyer : c'était mon coeur qui s'exprimait, et il était bien triste. Tu me manques beaucoup, ajoutai-je. Je pourrais faire n'importe quoi pour changer quelque chose...

Presque essoufflée, je m'arrêtai alors ; il y avait bien longtemps que je n'avais pas parlé comme ça, si ouvertement, si simplement - peut-être jamais, d'ailleurs. C'était une étrange sensation, j'avais l'impression de puiser mes sentiments au fond de moi et les sortir, les laisser s'évader... Qu'adviendraient-ils d'eux ?
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MessageSujet: Re: « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.)   « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.) Icon_minitimeDim 18 Oct - 21:39



« High dive into frozen waves where the past comes back to life
Fight fear for the selfish pain, it was worth it every time
Hold still right before we crash 'cause we both know how this ends
A clock ticks 'til it breaks your glass and I drown in you again

'Cause you are the piece of me I wish I didn't need
Chasing relentlessly, still fight and I don't know why

If our love is tragedy, why are you my remedy?
If our love's insanity, why are you my clarity? »



Je détestais la façon dont ma tête tournait. J’avais beau être assis, j’avais l’impression que le sol sous moi tournait et tanguait, j’avais un goût acide dans la bouche, mes yeux devaient se forcer un peu plus à chaque fois pour identifier les points de lumière. Je ne voulais pas être ivre, pas devant Lizlor. Parce que je savais que cela me rendait plus vulnérable que jamais à sa présence et au fait qu’elle me manquait. Même en étant sobre, je devais me concentrer avec difficulté pour ne pas lui sourire, pour ne pas craquer, et c’était quasiment impossible… Alors à présent, avec l’alcool qui déliait ma langue et mon embrumait mon cerveau… J’avais l’impression de n’avoir plus aucun filtre. Je réalisais à quel point ça m’était instinctif d’aimer Lizlor. C’était ainsi depuis le début, n’est-ce pas ? Depuis la première fois que j’avais vu sa silhouette au loin, dans le parc, alors qu’elle caressait les licornes… Parfois, et surtout dernièrement, je me demandais pourquoi elle, pourquoi elle et pas une autre, pour toujours elle, peu importe combien j’essayais de l’oublier. Ne serait-ce que m’en détacher, m’en éloigner, tout mon corps semblait s’y refuser. C’était mécanique, une sorte de tic dont je n’arrivais pas à me débarrasser. Je n’avais jamais aimé comme je l’aimais, je n’étais même pas sûre d’avoir vraiment aimé avant elle, alors pourquoi elle ? Elle m’en avait fait bavé pourtant, elle m’avait fait attendre, elle avait joué, je l’avais laissé faire sans jamais vraiment me poser de questions. Parce que toutes mes interrogations avaient la même réponse, celle que mon cœur voulait bien donner. C’était Lizlor parce que ça ne pouvait être personne d’autre, et à présent cette constatation me brisait le cœur, remplaçant le doux sentiment d’euphorie par un acide piquant qui me brûlait la poitrine.

Je m’étais accroché à un espoir silencieux, celui qu’un jour elle m’aimerait aussi… et je n’avais pas oublié ce soir-là où elle m’avait embrassé, la manière dont ses mains avaient glissé contre ma peau, son sourire timide et malicieux, ses yeux brillants… L’explosion dans chaque parcelle de mon corps, la joie intense qui m’avait submergé ; parce qu’enfin je pouvais caresser ce dont j’avais rêvé pendant des mois. Lizlor voulait de moi, enfin, et j’étais plus heureux que je ne l’avais jamais été. Pourtant, mes problèmes n’étaient jamais loin, mais Lizlor semblait les écarter, comme si son aura chaleureux suffisait à faire fondre tout ce qui refroidissait mon cœur. Je n’arrivais pas à croire qu’à présent, elle m’avait ôté ce bonheur si puissant. Je ne comprenais pas comment elle avait pu me faire cela. Elle qui était si loyale, pourtant ! Qu’avais-je fait de travers ? Est-ce qu’elle s’était laissée de mes attentions, de mon amour monstrueux qui dévorait tout ce que je faisais dès qu’il s’agissait d’elle ? L’avais-je étouffée sous mes bonnes intentions ? Si seulement elle m’en avait parlé avant, si seulement j’avais pu faire marche arrière, j’aurais fait n’importe quoi pour la rendre heureux ; mais maintenant j’étais devant les faits accomplis, devant l’ultime trahison qui me semblait insurmontable.

J’étais fatigué. Je n’avais pas envie de me battre, je l’avais fait pendant des mois pour gagner ses faveurs… Je ne voulais plus de ce manège incessant. Je voulais juste aimer Lizlor, la serrer contre moi, la faire rire, et si elle m’avait ôté ce privilège d’une manière aussi violente, je n’en voulais plus. Elle n’aurait jamais fait ça à quelqu’un qu’elle aimait sincèrement, n’est-ce pas ? Pas à Stephen, pas à Ruby. Pourquoi moi ? N’étais-je pas ce qu’elle désirait ? Je ne savais pas pourquoi elle s’acharnait avec ses pâtisseries et ses sourires, par pitié, par culpabilité ? Ne voyait-elle pas qu’elle n’était pas amoureuse de moi ?

Je l’aimais tant, pourtant. Ça me crevait le cœur. Qu’avais-je fait de mal ?

- Ce n'est pas toi. Je connaissais ce genre de rengaine et je n’en voulais pas. Mais Lizlor m’empêcha de tourner la tête, bien décidé visiblement à me parler. Ses yeux étaient tout brillants, malgré l’obscurité. Ce n'est pas toi, c'est moi, je suis tellement débile ! Tu te souviens quand je t'ai dit que j'avais peur que ça ne soit pas pour toujours ? Que c'était trop parfait pour que j'imagine que ça dure ? Eh bien... J'en avais tellement peur que j'ai préféré ne pas prendre le risque, je ne voulais pas être malheureuse encore une fois... Et plus encore. J'ai préféré que ce soit moi qui fasse tout foirer, pour que ça se finisse mais qu'au moins ça soit de ma faute et que je le commande, plutôt que ce soit toi qui partes dans je sais pas combien de temps et que je reste toute seule, tu comprends ?

Elle s’était mise à pleurer, et mon cœur tout entier s’était contracté. Je n’aimais pas la voir ainsi, j’avais simplement envie de la serrer contre moi et de la bercer, de sécher ses larmes. Mais je sentais toujours le poids de ce qu’elle avait fait, et peu importe combien je voulais l’oublier, je ne pouvais pas m’empêcher de me rappeler ce qu’elle avait fait. Je ne pouvais pas non plus m’empêcher d’imaginer la scène, et dès que je me mettais à y penser, j’avais envie de vomir tellement j’étais jaloux et blessé.

- Ça n'excuse rien, je sais, et encore une fois je suis désolée, je m'en veux tellement, si tu savais, je regrette tout... Je regrette de t'avoir fait du mal comme ça, pardon, je n'ai jamais été si malheureuse. Tu me manques beaucoup. Je pourrais faire n'importe quoi pour changer quelque chose...

La tension s’était accumulé dans ma poitrine, et finalement, parce que j’étais ivre, fatigué, et que je ne pouvais pas prétendre que tout ce que disait Lizlor ne m’atteignait pas, je sentis que mes défenses s’écroulaient. Les larmes se mirent à rouler sur mes joues, et sans que j’arrive à stopper le processus, je me mis à sangloter, mes épaules se secouant, les sanglots explosant entre mes lèvres que j’essayais de fermer. Je plongeai mon visage dans mes mains, honteux, incapable de m’arrêter… Je sentais Lizlor toujours face à moi, immobile, hésitante peut-être ? J’étais épuisé, et je sentis que je penchai malgré moi la tête, cherchant à m’appuyer contre Lizlor, à lui envoyer un signe peut-être. L’instant d’après, elle avait enroulé ses bras contre moi, et je sentais la chaleur de sa peau, le parfum de ses cheveux ; j’étais tout blotti contre elle, sanglotant comme un enfant.

- Je t’aime tellement, expiai-je alors que les pleurs me déchiraient toujours la poitrine. Mais… Je n’ai jamais été aussi malheureux… Tout ça me fait trop de peine, et c’était toujours toi qui me rendais heureux, mais maintenant ? Tu m’as fait tellement de peine, répétai-je, sentant que les larmes reprenaient le dessus, m’empêchant d’articuler quoi que ce soit, et je sais qu’il n’y a que toi qui pourrait me consoler, mais c’est toi qui m’a blessé, alors, à quoi bon ?

Je n’arrivais plus à parler, et je me laissai aller à nouveau, pleurant encore et encore. J’entendais les explications de Lizlor, et je la connaissais, je… comprenais ce qu’elle voulait me dire. Je lui faisais confiance – malgré tout – et je savais qu’elle ne me mentait pas, et qu’il lui avait sûrement fallu beaucoup de courage pour s’admettre tout ça et me le dire ensuite. Mais cela ne suffisait pas, si ? Ses mots ne pouvaient pas réparer ce qui avait été fait. J’étais fatigué de me battre pour une place qu’elle semblait pas vouloir me donner, au fond d’elle, parce qu’elle appartenait à quelqu’un d’autre.

- A quoi bon, ce n’est pas moi que tu veux, m’entendis-je murmurer. Mes larmes s’étaient un peu calmées, et j’essuyai mes yeux, toujours blottis contre Lizlor. Je voulais passer mes bras autour d’elle, mais tout mon corps était ankylosé. Je sais que Stephen t’a fait de la peine, et je sais qu’une part de toi l’aime encore, ou l’attend, ou je ne sais quoi, je suis désolée mais je ne peux pas essayer de combler son vide à lui, payer pour ses erreurs, je… Je veux mon propre espace, je peux pas me battre sans cesse pour toi, je… Je veux te rendre heureuse, mais je crois pas que ça soit moi que tu veuilles, au fond de toi… Tu n’aurais pas fait ça, sinon, ajoutai-je. Je soupirai, pensant malgré moi que je n’avais pas envie de quitter la chaleur de ses bras, que je n’avais pas envie de dormir seul, loin d’elle. Tu me manques aussi, concluais-je d’une petite voix. Je suis tellement malheureux quand tu n’es pas dans ma vie.

Et maintenant, quoi ? Est-ce qu’il restait quelque chose à sauver ?...
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MessageSujet: Re: « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.)   « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.) Icon_minitimeJeu 26 Nov - 22:06

C'était pourtant incroyable que Stephen Fray ait pris autant de place de ma vie et soit à l'origine de tant de drames, en l'occurrence, étant donnée la singularité du début de nos relations... Ou plutôt de nos confrontations. Mais c'était il y avait si longtemps, maintenant ! Quelques petites années qui pour moi faisaient des siècles, après Papa, après les Mangemorts, après mes débuts à Poudlard - après tant de choses qui me donnaient l'étrange impression, comme un vertige, d'avoir vécu plusieurs vies à la suite. Peut-être que j'aurais dû prédire que la haine allait laisser place à la haine, peut-être que j'aurais dû me douter que Stephen était une comète trop puissante pour que rien ne résiste à son passage, pas même la seule petite planète qui essayait de lui faire face. Et puis de mes griffes il n'avait plus coulé de venin, et encore aujourd'hui je sentais les vestiges des meurtrissures qu'il avait causées sur son passage. Mais c'était stupide - c'était stupide car si j'avais souffert de son départ et de son inhumanité, quand il m'avait abandonnée sans explication, quand il m'avait laissée là, il s'était passé tellement de choses depuis que je ne pleurais plus jamais à l'évocation de son nom ; c'était un lâche, c'était quelqu'un que j'avais aimé mais pour qui je ne ressentais plus rien parce que je ne pouvais définitivement pas me voiler la face. Stephen était trop singulier pour me donner ce dont j'avais besoin, Stephen aimait trop de... concepts farfelus pour comprendre, Stephen était ailleurs, pas dans le même monde que moi, même si j'avais apprécié faire partie quelques instants de son chemin.

Ce qui me désespérait, aujourd'hui, ce n'était plus toute cette histoire. Il m'avait possédée et avait brûlé ma peau, ma chair, jusqu'aux tréfonds de mon coeur, mais comme toute relation qui brûle il m'avait consumée entièrement, et j'avais ressuscité de mes cendres, lavée de tout cela. Non, ce qui me désespérait et me faisait trembler malgré la violence de mon énergie nouvelle, c'était les ravages qu'il avait causé et que j'avais laissé faire, les conséquences sur mes pensées et mes attitudes, et pire encore, les conséquences que tout cela avait eu sur ma relation avec James et ce qu'il m'en coûtait encore aujourd'hui...

La volonté de me battre avait beau m'avoir fouetté les sangs, quand il s'effondra en sanglots alors que je n'en menais déjà pas large, je sentis mon coeur se briser. Il se contracta d'abord douloureusement et sembla se crisper une seconde avant de relâcher la pression et de s'émietter en une multitude de petits bris de verre qui dégringolèrent jusque dans le creux de mes entrailles, me donnant la sensation d'avoir été traversée par un puissant et dévastateur courant d'air. J'étais horrible, horrible, horrible !... C'était MOI qui avais fait tout cela, moi et moi seule. Aveugle, égoïste, bornée, j'avais décidé de ne pas prendre en compte ce que Jay avait à m'offrir alors que je mourrais justement de chagrin de ne pas avoir eu cela, j'avais laissé ses sentiments s'épanouir avant de les faucher comme de vulgaires herbes folles parce que j'avais eu envie d'aller voir ailleurs, et de lui faire du mal par la même occasion. Je ne me reconnaissais pas : mes larmes étaient lourdes d'amertume et j'étais déçue, déçue de savoir que je pouvais faire autant de mal de celui qui m'en avait fait et que je proclamais mépriser. Du mieux que je le pus, je me mis à bercer Jay bien qu'il soit gigantesque entre mes bras, mais mes mains s'agrippaient à lui et je le pressais si fort contre mon coeur - si seulement il pouvait me comprendre, l'entendre, qui lui battait si fort à présent ! Je dus combiner tous mes efforts pour ravaler mes larmes en guise de punition, parce que ce n'était pas à moi d'être triste, mais à lui. Pour ma part, je n'avais plus qu'à gérer ma honte et ma déception, à payer pour mes actes et ce qu'ils avaient causé.


- Je t’aime tellement. Mais… Je n’ai jamais été aussi malheureux… Tout ça me fait trop de peine, et c’était toujours toi qui me rendais heureux, mais maintenant ? Tu m’as fait tellement de peine, et je sais qu’il n’y a que toi qui pourrait me consoler, mais c’est toi qui m’a blessé, alors, à quoi bon ?

C'était bien beau de ne pas vouloir pleurer mais un torrent déchaîné aurait pu se déverser sur moi que l'effet aurait été le même : les mots de James me dévastaient et attisaient ma peine et mes regrets. Il avait raison, mille fois raison, j'avais tout fait foirer, j'avais causé ma propre perte, que me restait-il, maintenant ?! Comment faire ?!

Je ne pus que le serrer encore plus contre moi, comme si cela allait l'empêcher de partir.


- A quoi bon, ce n’est pas moi que tu veux. Je sais que Stephen t’a fait de la peine, et je sais qu’une part de toi l’aime encore, ou l’attend, ou je ne sais quoi, je suis désolé mais je ne peux pas essayer de combler son vide à lui, payer pour ses erreurs, je… Je veux mon propre espace, je peux pas me battre sans cesse pour toi, je… Je veux te rendre heureuse, mais je crois pas que ça soit moi que tu veuilles, au fond de toi… Tu n’aurais pas fait ça, sinon. Tu me manques aussi. Je suis tellement malheureux quand tu n’es pas dans ma vie.

Cette fois, la stupeur me permit de faire une petite pause dans le tumulte de ce que je ressentais. Comment ?! Stephen ? Mais...

Mon coeur s'était mis à battre si fort que je me demandais comment il était possible que Jay ne l'entende pas, dans le silence glacial de la nuit. J'avais peur, j'avais terriblement peur ; est-ce qu'il me restait encore une infime chance de racheter mes fautes ?


- Mais, balbutiai-je, buttant cette fois sur mes mots, pas du tout, ce n'est pas ça !! Je m'efforçai de respirer pour ne pas me défendre vainement. Fermant les paupières, je me calai sur ma respiration, tentant de récupérer le feu que ma poussée d'énergie avait fait naître tout à l'heure. J'espérais juste qu'il se rendrait compte de mon honnêteté. Ce n'est plus lui, le problème, tu sais. Je me suis rendue compte qu'il n'était pas fait pour moi, et si je l'ai aimé ce n'est plus pareil aujourd'hui. J'ai été trop bête pour ne pas le comprendre parce qu'il m'a fait du mal et que je n'arrivais pas à m'en relever, mais j'ai très bien compris maintenant... J'avais juste besoin de quelque chose et je n'ai même pas vu que toi, tu pouvais me le donner. Tu comprends ?

Saisissant son visage entre mes mains - non sans peine - je tentai de le redresser pour qu'il me regarde dans les yeux.

- Je sais que toi tu es ce dont j'ai besoin. C'est toi que je veux... Mes lèvres se posèrent doucement, tendrement, un instant sur les siennes. Juste pour qu'il sente mes paroles. Tu me laisserais une chance ?...

Quelque part, ce n'était même pas une question. J'étais prête, fin prête, à me battre de toutes mes forces, parce que c'était une des choses que je savais le mieux faire : me battre pour ceux que j'aimais.
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James Miller


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MessageSujet: Re: « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.)   « You rip out all I had just to say that you've won. » (L.) Icon_minitimeMar 8 Déc - 21:45


« We clawed, we chained our hearts in vain
We jumped never asking why
We kissed, I fell under your spell.
A love no one could deny

Don't you ever say I just walked away
I will always want you
I can't live a lie, running for my life
I will always want you

I came in like a wrecking ball
I never hit so hard in love
All I wanted was to break your walls
All you ever did was wreck me
Yeah, you, you wreck me

I put you high up in the sky
And now, you're not coming down
It slowly turned, you let me burn
And now, we're ashes on the ground. »


Je maudissais Stephen tellement fort qu’à la simple évocation de son prénom, mon estomac entier se contractait. Pourquoi avait-il fait ça, pourquoi avait-il brisé Lizlor ainsi ?! Une part de moi ne comprenait même pas comment il était physiquement possible de plaquer Liz ainsi, de ne pas tomber éperdument amoureux d’elle… Et je détestais combien je ne connaissais rien à cette histoire, combien mon esprit pouvait passer des heures à imaginer Lizlor en couple avec Stephen, leur relation, leur sentiment ; je laissais le poison de jalousie me paralyser et me donner la nausée, incapable d’arrêter d’y penser. Stephen était tellement partout, il planait un peu comme une ombre, et il n’avait pas de visage, pas de personnalité, il était tel un collage fait de mots et d’histoires que j’avais assemblé pour lui donner forme humaine. J’avais l’impression que jamais je ne pourrais rivaliser… Et pourtant ! Mon histoire avec Lizlor était ce qu’elle était, un peu cabossée, un peu compliquée, mais si belle ! Ce que nous avions vécu était à nous pour toujours, et je chérissais tant ses souvenirs. Nous étions réels, plus réels que tout ce que j’avais assemblé dans mon esprit à propos de Stephen. Pourquoi aurait-il gagné ? Pourquoi ne pouvais-je pas être le héros de cette histoire, pourquoi j’avais toujours l’impression d’être le second, la solution de secours… Pourquoi Lizlor m’avait-elle trompé ! Elle avait renforcé tout ce que je craignais depuis toujours, de ne pas être assez bien !

Le plus triste, c’est que j’avais donné tout ce que je pouvais. Je n’avais jamais aimé aussi fort, je ne m’étais jamais autant dévoué tout entier pour quelqu’un et son bonheur. Qu’avais-je gagné en retour ? La trahison ultime. Même dans mes jours d’adolescent stupide et imbu, jamais je n’avais jamais trompé quelqu’un, par respect, par loyauté… Et Lizlor qui était si protective des gens qu’elle aimait, si fidèle. Jamais elle n’aurait blessé Ruby ou son frère. Je n’étais pas aussi important qu’eux, visiblement. J’étais le bonus avec lequel elle avait passé du bon temps, mais qu’elle n’avait pas hésité à lâcher dès qu’une tentation plus amusante avait pointé le bout de son nez… Peut-être qu’au fond je n’étais vraiment qu’une excuse pour oublier Stephen.


- Mais, pas du tout, ce n'est pas ça !! Ce n'est plus lui, le problème, tu sais. Je me suis rendue compte qu'il n'était pas fait pour moi, et si je l'ai aimé ce n'est plus pareil aujourd'hui. J'ai été trop bête pour ne pas le comprendre parce qu'il m'a fait du mal et que je n'arrivais pas à m'en relever, mais j'ai très bien compris maintenant... J'avais juste besoin de quelque chose et je n'ai même pas vu que toi, tu pouvais me le donner. Tu comprends ?

Si je comprenais ?... Lizlor attrapa mon visage, m’obligeant à lui faire face. Ses yeux brillaient tellement fort, comme deux petites lumières qui vacillent au fin fond de la nuit, refusant de laisser l’obscurité gagner. Elle me regardait tellement intensément que quelque chose semblait fondre moi, incapable de supporter une telle proximité et une telle tension. Ce n’était plus Stephen, vraiment ?... J’avais du mal à y croire, mais pourtant, je ne pouvais pas croire que Lizlor mentait, pas quand son visage était si proche du mien, ses lèvres si tremblantes, ses yeux me noyant sous leur… amour ?

- Je sais que toi tu es ce dont j'ai besoin. C'est toi que je veux...

C’en était déjà trop pour mes émotions, mais quand Lizlor posa ses lèvres sur les miennes, je crus que j’allais tout simplement mourir tellement mon cœur se contracta fort. Ah ! Ce n’était que d’infime secondes, qu’une caresse, mais déjà tout mon corps s’agitait ! J’étais tellement… Amoureux d’elle, c’était tellement fort, je la voulais tant ! Comment pourrais-je un jour supporter de vivre loin d’elle, de ne pas la sentir près de moi chaque jour… Comment pouvais-je apprendre à me défaire d’une personne que j’aimais tant… Qui m’avait tant transformé ! Depuis la disparition de ma sœur, tout avait changé, j’avais été remodelé en une autre version de moi, une version beaucoup plus solitaire, plus perdu… Mais Lizlor… Lizlor, elle me rendait si heureux, elle me redonnait le sourire, le goût des petites choses ; quand je pensais à elle, je n’avais pas peur, je n’avais plus de compte à rendre… Je pouvais juste être avec elle, dans l’instant présent, et vivre.

Pourquoi fallait-il que j’ai perdu tout cela ? Pourrais-je un jour le retrouver ?...


Tu me laisserais une chance ?

Sa voix était affirmée, forte, et tout mon être brûlait tellement j’avais envie de l’embrasser encore et encore. Je me sentais déchiré, je voulais lui laisser une chance, je voulais être à nouveau heureux, dans notre petite bulle… Mais quelque chose me ramenait encore et encore en arrière, à ce sentiment terrible que j’avais eu quand j’avais su qu’elle m’avait trompé, la façon dont tout s’était écroulé, la douleur, la tristesse... Et une partie de ce sentiment était encore, je n’arrivais pas à m’en débarrasser… Mais en même temps, j’étais misérable sans Lizlor, et l’ignorer me pesait plus que jamais. Elle me manquait, et pas seulement physiquement… J’avais envie de partager avec elle, comme avant, de bavarder, de danser, de jouer aux cartes… D’être.

- Je ne sais pas trop, murmurai-je en haussant les épaules. Je n’avais pas décroché mes yeux de ceux de Liz, malgré moi. Elle était tellement belle. J’ai besoin d’un peu de temps, je crois… Mais j’aimerais qu’on… soit amis. J’en ai marre de t’ignorer. Tu me manques trop, concluai-je d’une petite voix.

Doucement, j’attrapais les mains de Lizlor entre les miennes, mes doigts caressant sa peau douce, et je baissai les yeux pour admirer leur finesse. Pendant quelques minutes, le silence nous envahit, et je sentis que les épaules de Lizlor s’était un peu affaissé, sûrement parce qu’elle était peinée… Alors, tout naturellement, je la pris dans mes bras, m’y réfugiant aussi un peu, sentant son parfum, sa peau, ses mains contre moi… Je m’abandonnais dans cette étreinte un peu désespérée, parce qu’au fond, même si les sentiments étaient toujours là, j’en sentais des nouveaux, amers, et je ne pouvais m’empêcher de me demander : et si quelque chose s’était cassé, à jamais ?
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