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Oh let's go back to the start. (Chuck)

 
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 Oh let's go back to the start. (Chuck)

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Emmy Yeats


Emmy Yeats
Employée au Ministère



Féminin
Nombre de messages : 160
Localisation : Oxford ou Londres.
Date d'inscription : 12/06/2014

Feuille de personnage
Particularités: Terriblement maladroite, et championne de concours de shots !
Ami(e)s: LET'S PARTY !
Âme soeur: "Get out of my head, out my head / Yeah, we're high and low / You're dark at your worst / You're loved and you're cursed."

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MessageSujet: Oh let's go back to the start. (Chuck)   Oh let's go back to the start. (Chuck) Icon_minitimeVen 25 Nov - 17:50

La radio grésillait, et d’un coup de baguette je réajustai sa fréquence jusqu’à que la voix de Celestina Moldubec résonne en clair dans ma petite salle de bain. Collé sur le miroir, une vieille photo polaroïd montrait Gwen assise sur mes toilettes et qui agitait sa main vers l’objectif. J’eus un petit rire à l’évocation de ce souvenir avant de me remettre à chantonner, pensant aussi à mon père qui adorait cette chanson et la chantait toujours lorsqu’il cuisinait, au grand désespoir de Violet qui trouvait ça « trop has been ! ». Depuis le salon, un livre à la main, j’entendis Matteo rire de mes talents de chanteuse, et pour l’embêter, je me mis à chanter plus fort. Il trouvait nos vieilles chansons anglaises kitsch, un peu comme Violet aussi, et il ne jurait que par ses groupes sorciers australiens de rock-garage, dont les paroles semblaient toujours sur le surf, les peines de cœur et renverser le gouvernement, ce qui me paraissait beaucoup plus cliché que nos chansons – on se chamaillait toujours sur ce sujet. Mais j’avais réussir à le convaincre que la pop-rock anglaise n’avait rien à envier à celle australienne, et parfois on passait des soirées à se faire écouter nos différents groupes sur le vieux tourne-disque que ma mère m’avait offert pour mes 18 ans et que j’avais ramené à Oxford. Comme Matteo protestait d’une deuxième chanson de variété, je cédai, et changeai la station pour capter l’onde d’une radio moldue que j’aimais bien et passai toujours des chansons un peu plus actuelles et dansantes. Matteo était né de parents sorciers, comme moi, mais il n’était pas fermé à la pop culture anglo-saxonne moldue. Il avait été initié par la copine de son grand-frère, qui était moldue elle-même et visiblement une grande fan de Taylor Swift. Ça me faisait toujours énormément rire de voir l’armoire à glace qu’était Matteo chanter toutes les paroles de Shake it off, c’était un peu décalé avec son petit air propre sur lui, mais ça le rendait un peu plus fun.

Les jours passaient doucement maintenant, ils se ressemblaient souvent mais ça avait quelque chose de facile. Le bureau du Ministère à Oxford était plus petit, moins stressant, et si je n’étais toujours pas passionnée par ce que je faisais, j’aimais bien l’ambiance dans lequel je le faisais. J’étais contente, car j’avais de plus en plus l’occasion d’aller sur le terrain, pour faire des constats, pour coordonner les choses, les interventions sur les moldus qui avaient été exposé à la magie et qu’il fallait amnésier, etc. C’était étrange de travailler à quelques bureaux de Matteo, je n’avais jamais beaucoup aimé l’idée d’une romance au boulot, mais nous n’étions pas dans le même service, heureusement. Le sien – le département de coopération magique internationale – était d’ailleurs beaucoup sous pression depuis l’élection du nouveau président russe dont les politiques envers certains membres de la communauté magique posaient énormément de problèmes dans les traités internationaux. Matteo passait son temps à travailler ou à s’inquiéter, et je voyais qu’il était sous énormément de pression, toujours à se déplacer à Londres, à rentrer tard… Mais j’étais admirative, malgré cela, il avait toujours le sourire lorsqu’il partait au bureau, il était passionné par ce qu’il faisait, et j’adorais l’écouter me raconter ses journées, il y mettait toujours les bon mots, il rendait cela intéressant, et je me retrouvais presque plus curieuse de son travail que du mien. C’était simplement qu’il aimait ce qu’il faisait, et que ça s’entendait, je le savais bien.

Je me sentais un peu coupable, mais j’étais contente parfois de la charge de travail de Matteo, car cela m’arrangeait parfois, me permettant d’avoir des soirées un peu tranquille sans avoir besoin d’excuses. Depuis qu’Ezra avait présenté Karim à mes parents, ces derniers tenaient à l’inviter à la maison tout le temps et étaient absolument fan de lui, et j’aimais bien me joindre à eux – mais, je l’avouais, sans Matteo, car je n’aimais pas trop le mêler à tout ça. Je passai beaucoup de soirées sur Londres avec ma famille, et ça me faisait du bien, je retrouvais un peu un rythme un peu plus calme, et parfois quand j’avais l’envie, je suivais Ezra et Karim dans un bar ou je rejoignais mes amis dans l’une de leurs soirées. Ma vie me semblait toujours étrangement coupée en deux, et parfois cela me faisait de la peine, mais j’essayais de ne pas trop y penser. Comme toutes les choses qui me rendaient tristes, je l’enfouissais un peu, espérant que le temps opère sa magie et réussisse à me donner les réponses que je ne savais pas trouver. Du reste, je continuais ma vie comme si de rien n’était, et si parfois tard le soir j’avais le cœur tout pressé dans ma poitrine, je ne m’en sortais finalement pas si mal, me semblait-il.

Depuis la radio s’éleva une chanson que j’avais criée ivre de nombreuses fois, accompagné par Chuck, tout aussi ivre que moi. Je fermai les yeux un instant, souriant un peu nostalgiquement, avant de chasser un peu ce souvenir de mes esprits. Ce n’était pas le moment. J’avais prévu un apéro à mon appartement pour célébrer la promotion de l’une de mes collègues, Nina, et ensuite nous devions aller au restaurant. J’avais eu le temps d’aller à la piscine municipale faire quelques longueurs, et malgré ma douche à mon retour, mes cheveux sentaient encore légèrement le chlore – d’un geste distrait de baguette, je les nouais en une queue de cheval haute. J’avais toujours du mal à m’habituer à leur nouvelle longueur et leur couleur foncée commençait presque à me lasser, je la trouvais un peu triste, mais j’avais l’impression que ça me faisait comme une petite armure. Je me regardai un instant dans le miroir. Pour l’occasion, je m’étais un peu plus maquillée les yeux, j’avais un trait d’eye-liner, du vert foncé, et un peu de doré dans le coin de l’œil. J’hésitai un instant, puis fis voler le rouge à lèvres ocre jusqu’à moi, le laissant s’appliquer avec précision tandis que je réajustai le col de mon chemisier transparente aux motifs tropicaux que j’avais enfilé par-dessus un débardeur foncé.

Quelqu’un sonna à l’interphone, et je fronçai les sourcils. Il était tôt, je n’étais pas prêt, qui était en avance à ce point ?! J’envoyai Matteo ouvrir. Devant le miroir en pieds, je remontai mon jean noir taille haute, et attrapai mes piercings qui trainaient sur le rebord de levier, tout en chantonnant car les Artic Monkeys passaient à présent sur la station de radio. J’entendis Matteo ouvrir la porte, et j’essayai de me dépêcher pour arriver à temps, me demandant qui s’était ramené si tôt…


- Emily, c’est pour toi !

La voix forte de Matteo avait résonné dans l’appartement, couvrant la musique de ma radio.

- Oui, j’arriiiiive, m’exclamai-je en retour. J’avais réussi à mettre l’un des anneaux dans mon cartilage, mais j’avais du mal à fermer le deuxième – et comme les trous étaient frais, mon oreille chauffait quand je la violentais ainsi. Je regardai autour de moi pour récupérer mon portable avant d’aller dans la pièce principale, avant de réaliser que je ne savais pas où je l’avais mis, comme d’habitude. Je sortis de la pièce en soupirant, triturant toujours l’anneau dans mon oreille. Matteo était encore à la porte qui était entrouverte. J’arrive, j’arrive ! Dis, t’as vu mon téléphone, je sais encore pas où il est, pourtant j’étais sûre de –



Je restai bloquée, sentant que mes yeux s’écarquillaient et que j’étais en train devenir toute rouge, ou toute blanche, au choix. Je lâchai l’anneau dans mon oreille, et il glissa, tombant sur le sol, dans un moment qui me sembla durer des heures. Ma bouche s’était légèrement ouverte, et je voulus dire quelque chose, mais tellement surprise, tellement terrifiée, je ne trouvai rien de mieux à faire que de claquer la porte.

Matteo me dit quelque chose, mais je n’entendais pas. Je fixai la porte, la main encore sur la poignée, réalisant petit à petit ce que je venais de faire. J’ouvris à nouveau la porte.

Il était encore là, et il me regardait, éclairé par la lumière du couloir. Mon cœur battait si vite que je crus que j’allais tourner de l’œil, mais je fis un pas et sortis dans le couloir, fermant la porte derrière moi, gardant toujours la main sur la poignée, me collant presque à la porte. Je ne m’étais jamais rendue compte à quel point le couloir était petit. Je devais probablement encore avoir l’air parfaitement stupide, les yeux écartés, incapable de faire semblant de n’être pas surprise. Je devais avoir l’air d’avoir vu un fantôme.

Mais un fantôme ou Chuck devant ma porte, c’était un peu la même chose, non ?


- Que… Euh… Qu’est-ce… Comment tu… Les questions se bousculaient sur mes lèvres ; qu’est-ce que tu fais là, comment tu sais où j’habite, qu’est-ce que tu veux, est-ce que tu es sobre ? J’étais incapable d’en formuler une seule. J’avais une énorme plus dans ma gorge. Je clignai plusieurs fois des yeux pour reprendre mes esprits. Chuck me regardait toujours, et ses yeux me semblaient… Normaux, mais je me méfiais. Je sentis que mes jambes s’étaient un peu mises à trembler. Je repensai à Matteo qui avait ouvert la porte, et était peut-être encore derrière. Mon estomac se contracta. Comment tu sais où j’habite ? Ce fût la première question que j’arrivais à articuler d’une petite voix. Tu… Qu’est-ce que… Pourquoi, hm, pourquoi tu es là ?

A l’intérieur de moi, je sentais que deux mondes que je gardais si séparés s’apprêtaient à rentrer en collision, et j’étais terrifiée, surtout lorsque la bombe qui avait fait explosé le premier se trouvait face à moi, un bonnet visé sur la tête et deux fossettes beaucoup trop familières sur ses joues.
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Chuck Carlton


Chuck Carlton
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MessageSujet: Re: Oh let's go back to the start. (Chuck)   Oh let's go back to the start. (Chuck) Icon_minitimeDim 27 Nov - 18:10

Come up to meet you, tell you I'm sorry
You don't know how lovely you are

I had to find you
Tell you I need you
Tell you I've set you apart

Tell me your secrets
And ask me your questions
Oh, let's go back to the start

Running in circles
Coming up tails
Heads on the science apart

Nobody said it was easy
It's such a shame for us to part
Nobody said it was easy
No one ever said it would be this hard

Oh take me back to the start





C'est essentiel, c'est essentiel, c'est essentiel,... Je me répétai en boucle ces mots dans ma tête alors que, pourtant, quand au centre la femme qui nous parlait des "suites" le faisait tellement comme une machine que j'avais l'impression que rien n'était naturel. Du coup, on n'y croyait pas. Ca faisait partie des trucs qui me donnaient un peu l'impression de faire partie d'une secte : les cercles, les mots qu'on devait répéter, les formules de soutien, les trucs qu'on nous rabâchait encore et encore... Mais bon, comme disait Matt, mon parrain : il fallait prendre ce qui était bon à prendre et laisser le reste. Et puis, surtout, il fallait bien s'entourer, et là-dessus je crois que j'étais le champion. Déjà, Matt était génial, et plus les jours avaient passés plus on s'était rapprochés pour devenir amis également. En ce moment, je le voyais pas mal hors de nos rendez-vous "officiels", j'allais à sa salle de sport avec lui, on faisait de la boxe, et on s'amusait carrément. Je savais qu'il était toujours là pour moi, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, et c'était hyper important. Bref : pour lui aussi, "c'était essentiel", il disait que la meuf avait raison, que oui, demander pardon à tous ceux qu'on avait blessés et abandonnés, c'était nécessaire pour bien repartir et se pardonner à soi-même. Ok, sur le papier... Mais putain, c'était hyper difficile, j'avais l'impression de marcher vers ma mort ?! Essentiel, essentiel, je veux bien, mais sacrément compliqué, ouais !

En plus, j'avais du venir en transports moldus, donc ça faisait un petit moment que je marinais dans mon jus. Dans la poche de ma veste, il y avait cette foutue lettre que j'avais mis des plombes à écrire, rangée dans son enveloppe un peu chiffonnée. J'aurais pu transplaner, mais je ne connaissais pas assez Oxford et je ne voulais pas prendre le risque, surtout que je faisais genre mais en fait je n'avais pas re transplané depuis plusieurs mois, et vu comment j'avais laissé de côté ma baguette magique ces derniers temps, j'avais moyen envie de me désartibuler en plus de tout. Du coup, j'avais pris le train, avec tous les gens qui rentraient de leur journée à Londres, j'avais discuté un peu avec mon voisin, un papi qui en était venu à me raconter (allez savoir comment) l'histoire des grenouilles qu'il élevait dans son jardin, et puis, boum, gare d'Oxford, merci au revoir et bon week-end, et j'étais descendu. J'avais regardé l'adresse sur un plan avant de partir, j'avais étudié le truc, je savais comment m'y rendre ; je me mis en chemin.

Il faisait un peu froid et j'avais mon bonnet vissé sur ma tête et une écharpe autour du cou, pourtant j'avais la bizarre d'impression de chaud/froid, comme quand on a de la fièvre. Matt avait proposé de transplané avec moi, Ruby aussi, mais impossible... Je ne voulais pas, j'avais besoin d'être tout seul, et ils avaient très bien compris.

Je me demandais à quoi ressemblait le mec d'Emmy, puisque j'avais été mis au courant. Je me demandais aussi pourquoi elle avait déménagé ici, ce qu'elle foutait de ses journées, etc. Jack, en me donnant l'adresse, n'était pas non plus rentré dans les détails et je n'avais pas insisté. C'était entre nous, après tout. Entre elle et moi.

Et si elle ne voulait pas me parler ?

Je trouvais la lettre tellement nulle que je n'arrivais pas à la relire sans la jeter à la poubelle - du coup je l'avais écrite, et mise dans l'enveloppe. J'en avais écrite plusieurs, pourtant : à Coop, pour commencer, puis à Chris et Lucy, à Lilian, à Haley, etc. Tous ceux que j'avais mis de côté et avec qui j'avais été horrible, en somme. Emmy figurait en haut de la liste, mais ça avait été la dernière que j'avais écrite, parce que je n'y arrivais pas.

Et si elle ne voulait plus jamais me revoir ?

Il s'en était passé, des choses, depuis que j'étais chez Ruby et Lizlor : d'abord, allez savoir comment, on avait tellement pris notre rythme tous les trois que c'était devenu la colloc la plus cool du monde : on jouait ensemble le soir, on se faisait des repas, on sortait parfois se balader ou faire des courses, on faisait toujours attention de se faciliter la vie, etc. Comme au début j'avais été trop faible pour faire quoi que ce soit, j'avais essayé un minimum de me rendre utile dans la maison : j'avais rangé, fait quelques courses, réparé quelques trucs. J'essayais de les remercier à ma façon. Et puis, on s'échangeait des services : Ruby m'apprenait à cuisiner, j'aidais Lizlor pour des trucs pour son boulot qu'elle avait en retard, tout ça tout ça. Je me sentais bien, je savais que je pouvais me retaper tranquillement. Très souvent j'allais chez les Tennant passer des week-end, Tess me faisait petit à petit un peu moins la gueule, ça s'arrangeait, c'était cool. J'avais l'impression qu'Angie et moi on avait jamais été aussi proches, aussi... adultes, tous les deux. J'avais renoué avec Chris et Lucy aussi, je passais des soirées dans sa famille, sa mère me couvrait de gâteaux et de bonbons, j'étais comme un roi. Je me rendais compte que tout ça m'avait tellement manqué ! Et puis je pensais à Coop, souvent, très souvent. Tout le temps, même. Mais ça faisait du bien : il me manquait, et le mettre de côté n'avait rien arrangé. J'en parlais avec les autres, je me rappelais des souvenirs, tout ça. J'avais même trié les affaires de mon ancien appart, qui étaient chez mon oncle et ma tante, et j'avais donné quelques trucs et gardé les autres, et si ça m'avait fait bizarre qu'on se débarrasse de ses vêtements, je savais très bien qu'il fallait en passer par là. J'étais allé à Poudlard aussi, une fois, j'avais répondu à la lettre de Sara Wayland qu'elle m'avait envoyé après la mort de Coop et à laquelle je n'avais jamais répondu jusqu'à maintenant. Dedans, elle me proposait de venir récupérer les derniers effets de mon frère, et je savais que c'était un peu un prétexte pour qu'on parle de lui, qu'elle me montre son dortoir, si je voulais, etc. J'avais accepté. Retourner à Poudlard avait été tellement bizarre : non seulement mes souvenirs m'étaient revenus à la gueule, mais en plus le château me manquait, or la seule fois où j'avais pu y revenir, c'était pour voir Coop mourir... Bref. Ça avait été riche en émotions, mais Sara Wayland m'avait parlé de Coop avec un oeil différent de mon entourage proche et ça m'avait fait plaisir, d'entendre des anecdotes sur sa vie ici, lui en cours, lui au milieu de ses potes, etc. J'avais vu son dortoir, récupéré ses affaires. J'avais seulement bien précisé que je ne voulais pas m'approcher de l'infirmerie.

Enfin bref : j'essayai. C'était carrément compliqué, mais j'essayai. Parfois j'avais envie de crever, de pleurer toute la nuit, parfois j'avais envie de dire merde à tout le monde et leur hurler dessus, leur demander de me foutre la paix, parfois j'avais envie de me casser en pleine nuit pour retrouver mes anciens potes, parfois j'avais tellement envie d'un shoot que je ne pensais qu'à ça et je faisais une crise de panique, parfois j'avais juste envie d'un joint pour planer, pour me détendre, parfois je voulais me mettre la tête à l'envers, parfois je voulais juste un peu me la vider parce que je n'arrivais pas à dormir et que je faisais des insomnies. Mais je luttai.

J'étais devant la porte ; prêt à faire demi-tour. Il était encore temps et si on laissait un peu plus couler l'eau sous les ponts, ça serait plus facile non ? Je pourrais dire que non, elle n'avait pas voulu. Mais je ne voulais plus leur mentir.


- Salut, je suis un pote d'Emmy. Elle est là ?

Pas la peine d'y aller par quatre chemins, pas la peine de faire des courbettes, ni d'être désagréable. Il avait l'air plutôt sympa, mais je ne voulais pas y penser - surtout pas maintenant.

- Emily, c’est pour toi !

... Emily ? Qu'est-ce que c'était que cette blague ?

Pourtant c'était bien elle que j'entendais derrière, qui chantait, et quand sa voix s'approcha, je sentis quelque chose dans mon corps partir du fond de mes entrailles et gonfler d'un coup, prêt à me faire exploser. J'avais les temps qui bourdonnaient. Je lui souris du mieux que je pus - ses yeux sa bouche ses joues son cou ses cheveux ??? ses vêtements sa chemise sa silhouette ses jambes - et puis la porte se ferma, comme dans le meilleur des scénarios catastrophe.

...

Elle se rouvrit, et les battements de mon coeur repartirent de plus belle.


- Salut...

J'avais envie de me taper la tête contre un mur tellement elle était canon et qu'elle me faisait de l'effet, j'avais envie de la serrer dans mes bras, j'avais envie qu'elle me serre dans ses bras, j'avais envie de pleurer et de tout effacer, j'avais envie de savoir quoi dire pour tout réparer, j'avais envie de l'embrasser, à tel point que je n'arrivais pas à articuler ce que je voulais dire et que je me contentai de la regarder comme un abruti.

- Que… Euh… Qu’est-ce… Comment tu… Comment tu sais où j’habite ? Tu… Qu’est-ce que… Pourquoi, hm, pourquoi tu es là ?

- C'est Jack qui m'a donné ton adresse, parce que je lui ai demandé, précisai-je pour qu'elle ne lui en veuille pas : après tout c'était un peu en scred, même Gwen ne savait pas. Bon... Il fallait que je me lance, il fallait que j'y arrive... Je voyais bien qu'elle ne captait rien et je savais très bien à quoi elle pensait : que j'étais shooté, que j'avais un truc à lui demander, ou même... Bah, la dernière fois qu'on s'était vus, on avait couché ensemble, donc... Vite, chasser tout ça de ma tête, respirer. Je voulais venir te voir pour, hmm, euh, m'excuser. D'avoir été horrible avec toi, de t'avoir fait souffrir... Tout ça. Je suis vraiment désolé. Je haussai un peu les épaules, mal à l'aise. J'étais nul pour dire tout ça, merde. Je t'ai écrit quelque chose (je me mis à sourire parce que c'était un peu inattendu de ma part quand même, quand on me connaissait), on nous conseille de faire ça, au centre où j'ai été. Je croisai son regard : J'ai arrêté ce que je prenais, je vis chez Ruby maintenant, et j'essaye de reprendre un peu les choses en mains... Voilà. Désolé de débarquer comme ça, conclus-je sans trop savoir ou tout ça me menait. J'avais l'impression qu'elle me laissait me débattre tout seul et que je coulais un peu, mais je voulais essayer, à tout prix. J'aurais fait n'importe quoi pour qu'elle me donne une nouvelle chance, même si elle ne s'en doutait sûrement pas encore.
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Emmy Yeats


Emmy Yeats
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Féminin
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Localisation : Oxford ou Londres.
Date d'inscription : 12/06/2014

Feuille de personnage
Particularités: Terriblement maladroite, et championne de concours de shots !
Ami(e)s: LET'S PARTY !
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MessageSujet: Re: Oh let's go back to the start. (Chuck)   Oh let's go back to the start. (Chuck) Icon_minitimeLun 28 Nov - 23:24

♪ ♫ ♪

« Show me joy, flower through disarray
Let's destroy, each mistake that we made
Then restore the color back to the grey
There's no pride in sharing scars to prove it

Still wanna waste all of my time
I wanna waste all of my time
Still wanna waste all of my time
I wanna waste all of my time
With you

Oh my lover, my lover, my love
We can never go back
We can only do our best to recreate
Don't turn over, turn over the page
We should rip it straight out
Then let's try our very best to fake it

Help me turn a blind eye
Days and nights we lost to weakness
Help me turn a blind eye
Days and nights we lost to weakness

Oh my lover, my lover, my love
We can never go back
We can only do our best to recreate
So don't turn over, turn over the page
We should rip it straight out
Then let's do our very best to fake it. »


C’était le plus petit couloir du monde, n’est-ce pas ? Malgré l’écart qui nous séparait, j’avais l’impression que les murs nous poussaient l’un contre l’autre, et que jamais je n’avais été si proche de Chuck, de son odeur qui me revenait en pleine figure, comme une gifle – boum ! il était là !– qui me faisait vaciller. L’air était dense, tout contre ma peau que je sentais froide puis brûlante, ma respiration se faisait tout aussi changeante, et c’était si stupide, ce n’était que Chuck, ce n’était que lui ! Comment pouvais-je me mettre dans un tel état, être si fébrile et si… Malléable ! Je me crispai, sentant que mon poing se serrait autour de la poignée. Il fallait que je tienne bon. Je connaissais trop bien le pouvoir que Chuck pouvait avoir sur moi, j’en avais trop souffert tous ces mois d’entre deux, où chaque pas en arrière se suivait d’un pas en avant dès que je recevais l’un de ses messages… Je n’osais même pas me rappeler ce soir-là, son corps contre le mien, mes mains désespérément accrochées dans son dos pour qu’il ne parte pas, et terriblement bien sûr il avait fallu qu’il se lève et parte, que je pleure jusqu’à que mes yeux brûlent… Je n’avais pas oublié tout ça, je n’avais pas oublié cette dispute finale, la dureté de ses mots, la douleur, la colère, toutes ces émotions négatives qui m’avaient étranglé. J’eus une pensée pour Matteo qui n’avait eu un mot plus haut que l’autre, et je savais que jamais il ne me dirait des choses aussi terribles, simplement pour se défendre, pour me faire du mal. Malgré toute ma peur et ma faiblesse, je toisai Chuck, sentant une pointe d’animosité me saisir. C’était comme un sursaut, une dernière défense, bien pitoyable et inutile lorsqu’on savait ce qui m’animait, au fond.

Pourquoi était-il là ? Bien sûr, mon premier désir était ce scénario que j'avais tant rejouté dans ma tête, avant ; Chuck débarquait, s’excusait platement, me disait qu’il avait réalisé qu’il se détruisait, qu’il était désolé, qu’il me choisissait, qu’il m’aimait encore. La suite était floue, j’imaginais mes larmes émues, notre baiser, le soulagement… Mais ce scénario n’existait plus, plus depuis des mois. Je n’y croyais plus, je ne le voulais même plus, à quoi bon ?! Il fallait être rationnelle… Chuck avait probablement besoin d’aide, je voyais d’avance ce qui avait pu se passer, il devait de l’argent à quelqu’un, il s’était fait viré de chez son pote ? J’eus une pensée pour Heather, sa force, sa volonté, et sa colère si elle apprenait que je me sacrifiais à nouveau pour Chuck, pour l’aider – je l’avais trop fait. Il me faudrait être ferme, tenir bon… Je détournai le regard, un instant. La vue de ses yeux noisettes compliquaient toujours tout ce que je me promettais. Mais j’avais appris, au fur et à mesure des mois, j’avais fini par me faire à l’idée que c’était vraiment fini, que ce que nous avions avait disparu, qu’il fallait tourner la page, la déchirer. J’étais trop retombée et je ne le voulais plus.


- C'est Jack qui m'a donné ton adresse, parce que je lui ai demandé. Jack ?! Depuis quand est-ce qu’ils étaient en contact ?! Et d’où Gwen ne me l’avait pas dit ?! Je me crispai encore plus, sentant que tout mon visage se fermait par réflexe. N’oublie pas toutes ces fois où il est revenu, me murmurai-je intérieurement. Il voulait toujours quelque chose au fond, un peu de compagnie quand il badait, ou simplement coucher avec moi parce qu’il ne pouvait rien de plus. Je savais ce qui m’attendait, et je savais lutter. Je voulais venir te voir pour, hmm, euh, m'excuser. D'avoir été horrible avec toi, de t'avoir fait souffrir... Tout ça. Je suis vraiment désolé. Je t'ai écrit quelque chose, on nous conseille de faire ça, au centre où j'ai été. J'ai arrêté ce que je prenais, je vis chez Ruby maintenant, et j'essaye de reprendre un peu les choses en mains... Voilà. Désolé de débarquer comme ça.

…Eh bien, moi qui me croyait perspicace…

Mes yeux s’étaient agrandis encore plus, si c’était possible, et il m’avait fallu me retenir de ne pas ouvrir la bouche en un « o » parfait, car entre les excuses, la lettre, la sobriété, ça en faisait beaucoup, beaucoup trop, et j’étais incapable de procéder dans ma tête ?! Je n’avais pas à parler et je laissais Chuck galérer malgré moi, mais… Mais ce n’était pas possible, il fallait revenir en arrière, il venait vraiment de dire tout ça là ?!

Ce scénario que j’avais tant espéré devenait réalité, aussi surprenant que cela soit… Mais il n’avait le goût d’aucune de mes suppositions.

Il a arrêté ce qu’il prenait… Je sentis quelque chose vibrer en moi, ma corde la plus sensible peut-être, et cela se propagea ensuite comme une onde de choc. Il avait arrêté… Il était en sécurité ?! Quelque chose se délia à nouveau en moi, et je sentis que cela remonta jusque dans mon visage, comme une bouchée de chaleur. Je ne demandais que ça, rien de plus, qu’il arrête, qu’il ne se mette plus en danger comme ça… J’avais toujours voulu avoir confiance en lui, à sa capacité à se relever, il ne manquait pas de courage, mais j’avais commencé à prendre peur et à croire que la drogue était trop forte, qu’elle avait gagné la bataille ; j’avais eu tort ! C’était l’erreur la plus délicieuse. Je me sentais si incertaine et pourtant il y avait quelque chose d’étrange qui naissait en moi… J’étais fière, si fière ?! Il l’avait fait… Pour un peu, j’aurais voulu le serrer dans mes bras, me mettre à rire, et pourtant, un mur s’était formé entre nous, et mon cœur n’était plus aussi docile qu’avant.


- Hm, attends, je préfère qu’on descende, finis-je par articuler un peu pitoyablement.

Ce n’était sûrement pas la réponse qu’il espérait, mais tout se mélangeait encore plus pour que je puisse réagir calmement. Je n’étais même pas sûre de ce que je voulais lui dire.

Je passai devant lui, sentant tout mon corps se tendre, puis descendis les escaliers d’un pas incertain, tentant de ne pas écouter le bruit des pas de Chuck qui me suivait et me faisait un peu trembler. Il était juste là, juste derrière moi… On aurait dit un songe, un songe trop étrange pour que je puisse complètement le cerner. Une fois dehors, la fraîcheur de l’air me mordit la peau et je réalisai que je n’étais pas assez couverte. Tant pis… Je fis quelques pas, passai les mains sur mon visage, inspirai… C’était la réalité, n’est-ce pas ?

Je fis volte-face. Chuck était là, devant la porte de mon immeuble, face à moi, attendant sûrement que je dise un truc. Il avait le visage un peu creusé, et sous la lumière grisâtre du jour, je remarquai qu’il était plus pâle, que son corps était plus mince aussi… Son attitude avait changé, je le remarquai instinctivement, tant je connaissais ces mimiques par cœur. Il semblait presque plus petit, sûrement qu’il n’en menait pas large, comme moi... Je détestai combien je remarquai chaque détail, et combien mon corps répondait à chaque mouvement du sien. Mon cœur battait si vite, et j’aurais donné n’importe quoi pour une cigarette, mais l’idée que nos mains se frôlent si je lui en demandais une envoyait un frisson généralisé tout le long de ma colonne vertébrale. Je croisai les bras et mes mains se mirent à les frotter nerveusement pour me réchauffer et m’occuper un instant. Je ne savais même pas quoi répondre. Je me sentais mal, à la fois, car je savais que tout cela devait coûter à Chuck et je ne voulais pas empirer son malaise…


- Pardon, je ne sais pas trop quoi dire, tu me prends vraiment par surprise là, finis-je par dire. Je décroisai mes bras, et me grattai nerveusement la nuque d’une main. J’avais envie de me ronger les ongles. J’avais envie de plaisanter sur cette lettre, de dire « ah, mais tu sais écrire ? » parce que c’était ce qu’on aurait fait avant, tous les deux, on aurait rigolé de tout ça… Mais ça ne marchait plus trop comme ça, maintenant. Je ne savais même pas comment ça marchait. Mais je suis… Contente que tu ne prennes plus tout ça, je… Je suis fière de toi. Enfin, c’est bien, je me doute que ça ne doit pas être simple… Ça fait longtemps ?... Qu’est-ce que… Hm, qu’est-ce qui t’a fait arrêter ? Peut-être qu’il ne voulait pas en parler ?! Je ne savais pas quoi faire, lui dire qu’on avait pas besoin d’en parler si ça le gênait ? Mais il était là pour ça, non ?! Mais, hm, c’est… Merci d’être venu t’excuser, ça me… Fait plaisir ? Touche ? Je ne savais même pas ?! Enfin, tu vois quoi, bredouillai-je alors, confuse.

Tout était rouillé, incertain, je ne savais pas quoi faire, ni quoi attendre ; s’excuser, oui, mais ensuite ? Que voulait-il ?

Et moi, qu’est-ce que je voulais ?...
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Chuck Carlton


Chuck Carlton
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MessageSujet: Re: Oh let's go back to the start. (Chuck)   Oh let's go back to the start. (Chuck) Icon_minitimeVen 2 Déc - 17:12

https://www.youtube.com/watch?v=F90Cw4l-8NY

I was left to my own devices
Many days fell away with nothing to show

And the walls kept tumbling down
In the city that we love
Grey clouds roll over the hills
Bringing darkness from above

But if you close your eyes,
Does it almost feel like
Nothing changed at all?
And if you close your eyes,
Does it almost feel like
You've been here before?
How am I gonna be an optimist about this?




- Hm, attends, je préfère qu’on descende, me dit-elle. Elle était gênée et moi aussi, j’avais l’impression d’avoir deux pieds gauches tout d’un coup, et plus je la regardai plus je crevai de regrets et d’envie, tout à la fois. Ça n’était pas hyper simple à canaliser, moi qui justement devais faire attention à ne pas tout mélanger, ces derniers temps.

Elle passa devant et je la suivis, et elle était si proche de moi qu’un quart de seconde j’avais cru qu’elle allait me serrer dans ses bras ou un truc du genre, pourquoi, je n’en savais trop rien, mais j’espérais et j’avais l’impression que mon cerveau n’était pas au top de sa forme et que la présence d’Emmy me gelait un peu les idées. Il y avait son mec à côté donc évidemment je ne m’attendais à rien de pas très net, mais, je ne sais pas… Si fort que j’avais envie de lui rouler la pelle du siècle, j’avais aussi juste envie de la serrer contre moi et qu’elle me prenne dans ses bras, parce que je savais au fond de moi qu’elle me manquait beaucoup trop pour qu’elle ne compte pas dans le processus que je traversais. Je la suivis sans rien dire, je me sentais trop mal à l’aise et merdeux pour faire quoi que ce soit, de toute façon. J’avais été horrible avec trop de monde pour avoir le droit de réclamer quoi que ce soit, j’en étais bien conscient. Ça me donnait envie de sauter d’un immeuble de me dire que tout était perdu avec Emmy à la suite de ça, du coup je n’y pensais pas, pas tout de suite, pas maintenant. Chaque chose en son temps, comme disait Matt. J’avais encore des trucs à dire, on avait beaucoup de choses à aborder, et elle n’avait même pas encore accepté toute cette conversation, alors pas la peine de s’emballer. J’avais l’impression que la lettre pliée dans ma poche intérieure pesait une tonne.

Je lui lançai un brave petit sourire pour me donner du courage, et je la connaissais trop bien pour ne pas reconnaître sa fébrilité dans ses gestes, sa manière de se tenir, ses paupières qui battaient plus vite. Elle était canon, j’avais l’impression que ça tournait en boucle dans ma tête et que je ne pouvais pas détacher mes yeux d’elle, de ses yeux, sa bouche, sa nuque, sa tenue, ses jambes, ses mains.

Quel gâchis…


- Pardon, je ne sais pas trop quoi dire, tu me prends vraiment par surprise là. Mais je suis… Contente que tu ne prennes plus tout ça, je… Enfin, c’est bien, je me doute que ça ne doit pas être simple… Ça fait longtemps ?... Qu’est-ce que… Hm, qu’est-ce qui t’a fait arrêter ? Mais, hm, c’est… Merci d’être venu t’excuser, ça me… Enfin, tu vois quoi.

Bon, c’était l’avantage : elle était aussi douée que moi pour les discours de ce genre, et quelque part ça me rassurait et m’enlevait un peu de pression, au moins je n’étais pas le seul à galérer avec les mots. J’avais souri un peu. J’avais l’impression que mon rythme cardiaque avait doublé, encore, c’était débile mais j’avais l’impression de regagner quelques points… Et puis la seconde d’après je me rappelais de la triste vérité : j’étais bien trop bas, de toute façon, pour pouvoir vraiment remonter, non ?

Je fis oui de la tête, oui je comprenais, oui, c’était logique, et vu tout ce qui s’était passé, c’était franchement la moindre des choses. J’avais été odieux, méchant, salaud, je ne me souvenais (heureusement ?) pas de tout mais à partir du moment où j’avais commencé à sacrément déconner, à prendre des trucs en soirée, je savais que quand j’allais la retrouver en pleine nuit complètement high ça avait été tout sauf une partie de plaisir pour elle. Et puis, la suite… Quand on s’était séparés on avait continué à parler, à s’envoyer des messages de temps en temps, dans les pires moments surtout, et si j’avais une vague idée de tout ce qui avait pu se dire, la majorité était floue, mais j’avais la très certaine impression pleine de honte que j’avais été tellement loin qu’il valait mieux pour moi que je ne me rappelle de rien. Je respirai un peu plus profondément ; j’avais les paumes un peu humides, tandis que je gardais ms poings dans mes poches. Heureusement que j’avais mis un bonnet, je sentais que rien que le petit vent qui s’infiltrait un peu partout aurait suffi à me faire tomber malade (depuis que j’étais sorti du centre je me chopais rhume sur rhume, Ruby avait dû me fabriquer des potions spéciales pour me redonner des forces). Mais le pire, c’était dans cette boule dans ma gorge ; je savais que c’était à moi de parler, là, de tout balancer, de lui faire comprendre ce que j’étais venu lui dire,… Et c’était bien plus facile à imaginer qu’à dire, surtout quand j’avais en plus honte de ce qui s’était passé.


- Merci, dis-je enfin, à travers ma mâchoire qui était devenue dure comme de la pierre. Dans ces moments là j’avais une impression bizarre, comme si j’étais stone justement, je me détachais de mon corps et je me recroquevillai sur moi et je voyais le monde et les gens sans avoir l’impression d’en faire partie, parce que j’avais été absent trop longtemps et que je ne savais plus comment faire. Ben… Je regardai la maison derrière elle, la porte, la fenêtre. Chez elle. Emmy non plus n’était plus la même, je m’en rendais bien compte. J’ai fait une overdose, en fait. Un soir j’en ai trop pris et… J’ai fini à Sainte-Mangouste, c’était pas très beau à voir apparemment, mais ça a eu le mérite de me réveiller, et ensuite j’ai été soigné et je suis parti en désintox… Voilà.

Il fallait que j’arrête de dire "voilà" à tout bout de champ, juste parce que je ne savais plus quoi dire. Quand j’osai la regarder vraiment dans les yeux, je remarquai tout d’un coup qu’elle avait l’air paniquée et mon premier réflexe (débile) fut de la toucher, de lui mettre ma main sur l’avant-bras pour la rassurer, mais ça dura à peine une seconde tellement je me rendis compte, trop tard, que c’était une connerie. J’avais des picotements dans le bout des doigts.

- Ça s’est bien passé ensuite, le centre était super, j’étais bien entouré, tout ça, enfin, évidemment, c’est pas facile mais… Mais je n’avais pas envie de rentrer dans les détails pour lui montrer la chiffe molle que j’étais devenu, ça va mieux maintenant en tout cas. J’essaye de me sortir de tout ça.

Je me demandais si elle voyait que je mentais un peu, et ce qu’elle pensait de moi. Après tout, elle devait me voir comme un pauvre mec, quelque part, avec tout ce qui s’était passé. Elle avait raison : j’avais oublié jusqu’à mon propre frère pour ne pas ouvrir les yeux et assumer la réalité, alors… Je ne voyais pas trop ce qu’il restait à admirer. Mais j’étais quand même content d’être là et de faire ce que je m’étais promis, de galérer à écrire toutes ses lettres et d’essayer de me rattraper, parce que c’était la seule chose que je pouvais faire et que je n’allais pas, encore une fois, baisser les bras.

- Et toi, du coup, comment ça va ? Tu as changé carrément de vie de ce que je vois, ça se passe bien ?

J’espérais qu’elle voyait que là j’étais sincère et heureux pour elle si elle avait fait des choix, même si au fond de moi ça me brisait le cœur en mille de la savoir bien installée avec ce type qui ne devait même pas savoir qu’il était le plus chanceux au monde.
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Emmy Yeats


Emmy Yeats
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MessageSujet: Re: Oh let's go back to the start. (Chuck)   Oh let's go back to the start. (Chuck) Icon_minitimeSam 3 Déc - 0:19


- Merci. Ben… J’ai fait une overdose, en fait. Il n’avait suffi que d’un mot et de quelques secondes pour que sous mes pieds s’ouvrent un gouffre immense. Quelque chose siffla dans mes oreilles, comme un bourdonnement désagréable. Un soir j’en ai trop pris et… J’ai fini à Sainte-Mangouste, c’était pas très beau à voir apparemment, mais ça a eu le mérite de me réveiller, et ensuite j’ai été soigné et je suis parti en désintox… Voilà.

J’avais l’impression que c’était irréel, mais le mot s’imprimait petit à petit dans ma chair, me brûlant lentement mais sûrement. Overdose.

Cette chose floue dont j’avais toujours eu peur, ce risque qui planait sans jamais être concret… Combien de fois l’avais-je dit à Heather ? J’ai peur qu’il arrive quelque chose à Chuck, je ne peux pas m’empêcher de lui répondre parce que c’est la seule façon que j’ai de savoir comment il va, de savoir s’il est en vie ? Mais c’était toujours une idée, une notion vague, ce sentiment qu’il pouvait arriver quelque chose sans jamais vraiment pouvoir y croire. Pourtant, il avait suffi d’une seconde, d’une prise de trop, et c’était fini. Son corps avait failli lâcher. En l’espace de quoi, une heure, une minute, tout avait basculé, et tout aurait pu finir. Ça n’avait pris qu’une prise de trop, qu’une mauvaise soirée de trop. Qu’est-ce qui s’était passé ? Qui l’avait trouvé ? Qu’est-ce qu’il avait pris ? Toutes les questions tournaient dans ma tête et me donnaient le vertige, si bien que je sentis la nausée me prendre, et des sueurs étranges courir sur ma peau froide. J’avais du mal à le croire, et pourtant les peurs avaient toujours un fond terriblement vrai, et voir tout à coup cette crainte être réalité me contractait si fort l’estomac que j’aurais pu rendre tout mon déjeuner.

Chuck sembla capter ma détresse, ses yeux se posant sur mon visage dont je ne contrôlais plus les traits anxieux, et il se passa quelques secondes étranges ; il comprit quelque chose que je n’avais pas dit, et il eut un mouvement vers moi,
comme avant, un geste qui me brûla et me fit sursauter, retournant encore plus mon estomac, ce que Chuck sembla comprendre à nouveau silencieusement car il s’écarta, l’air complètement déboussolé. Le malaise s’intensifia, si c’était possible, et il me sembla que mon courage entier me quittait, que je n’allais pas tenir, que j’allais partir, là, maintenant, je ne pouvais pas affronter ça, je n’étais pas prête…

Mais mes pieds étaient enracinés dans le sol, comme si quelque chose de lourd pesait dans mon corps comme une ancre et me retenait au sol – c’était peut-être mon cœur, qui me semblait peser des tonnes.


- C’était quoi, m’entendis-je murmurer d’une voix toute écrasée dans ma gorge. Je bougeai légèrement, relevant la tête, cherchant le regard de Chuck avant de détourner le mien. Je n’arrivais pas à l’affronter, pas quand je connaissais la réponse. Ton overdose, ce que tu prenais, c’était quoi ?...

Je l’avais toujours imaginé en soirée avec de la cocaïne, de la weed, de la MD, ce genre de choses, mais soudain des ombres naissaient sur le tableau et m’apeuraient, car je comprenais que c’était si vaste, si terrible, bien plus noir que je n’avais voulu m’avouer, que je n’y connaissais rien à tout ça, que je n’avais pas plus pu comprendre, cerner, imaginer… Je ne pouvais même pas saisir ce qu’avait vécu Chuck, l’addiction, l’overdose, et j’eus une pensée pour Ruby chez qui il vivait, provoquant une sensation acide dans mon estomac, étrange… Elle n’avait pas laissé tomber Chuck elle, elle comprenait ce qu’il vivait, elle pouvait l’aider, et moi j’étais bien inutile, stupide, je ne savais même pas quoi faire, ce que Chuck voulait – j’étais ridicule. Depuis combien de temps Chuck logeait chez elle, pourquoi elle ne me l’avait pas dit, moi qui n’attendait qu’au fond un signe de vie de sa part, juste être sûr qu’il était là, et il avait bien failli ne plus l’être, et je n’en savais rien, je ne comprenais rien…

La nausée montait et montait, le froid me mordait le visage et mes jambes me trahissaient, tanguant légèrement.


- Ça s’est bien passé ensuite, le centre était super, j’étais bien entouré, tout ça, enfin, évidemment, c’est pas facile mais... Ça va mieux maintenant en tout cas. J’essaye de me sortir de tout ça.

Je voyais bien qu’il essayait de me rassurer – il remarquait bien que j’étais livide – mais derrière ses mots brefs, j’entrevoyais une réalité, je devinais combien ça devait être compliqué, combien il se battait. Je l’admirais, j’admirais sa force, et si je n’avais pas été aussi mal, j’aurais voulu lui dire, faire quelque chose, avoir le courage d’avoir un geste vers lui, comme il avait celui d’en avoir un vers moi. Mais je sentais toujours les frissons du contact physique, et combien j’étais incapable de le supporter.

- Et toi, du coup, comment ça va ? Tu as changé carrément de vie de ce que je vois, ça se passe bien ?

Comme si ça ne suffisait pas, comme si les émotions n’étaient déjà pas complètement instables, Chuck acheva de pointer du doigt tout ce qui me faisait honte et me rendait malade. Je n’avais pas changé de vie, j’étais partie me cacher quelque part, tandis que Chuck s’était détruit pour finalement se battre et prendre à bras le corps le problème. J’avais honte, et ça me piquait les veines, je sentis que je rougissais malgré moi, mal à l’aise, pensant à Matteo que Chuck venait de voir, à cet appartement dont je ne lui avais jamais parlé, à cette vie que j’avais créé de toute pièce et qui sonnait si fausse et si reposante à la fois, et j’étais tellement incapable de regarder Chuck en face et de lui dire oui ça va, oui j’ai changé de vie, oui ça se passe bien, j’étais incapable de parler de ça, de parler…

Je réalisai un peu trop tard que j’en avais oublié de respirer, et ma poitrine eut un sursaut étrange.


- Euh, oui, lâchai-je bêtement. Enfin non. Enfin, je travaille toujours au Ministère, mais dans un bureau à Oxford, mais c’est tout.

Je me sentais terriblement exposée, et ridicule de ne pas savoir quoi faire, alors que Chuck était là, qu’il affrontait tout ça, alors qu’il…

Il avait failli mourir.

Il avait fallu de longues minutes, mais la vérité avait fini par s’ancrer et à m’envahir clairement. Peut-être qu’une minute, un gramme de plus et ça aurait été trop tard, il n’y aurait pas survécu. Dans une réalité alternative, pas si loin de la nôtre, Chuck n’existait plus.


- Tu aurais pu mourir. C’était sorti tout seul, alors que je regardai Chuck et son visage, ses fossettes, son petit air bien à lui malgré tout, ça m’avait échappé, et je détournai les yeux, sentant qu’ils papillonnaient et me piquaient. Mon menton tremblait légèrement. Je battis des paupières et passai mon visage sur ma main, prenant une grande inspiration. Il fallait que je me reprenne, et pourtant, c’était trop tard, j’avais clairement les larmes aux yeux et m’agiter dans tous les sens n’allait pas empêcher Chuck de ne le remarquer. Ugh, désolée, tu dois être le plus stressé de nous deux et c’est moi qui n’arrive même pas à me contenir haha, tentai-je de plaisanter avec un rire jaune.

Mais je n’avais pas envie de rire, et c’était une bien pitoyable défense…


- Ça fait beaucoup d’un coup, je… C’est littéralement tout ce qui m’a toujours terrifié, et ça a failli arriver… Et je n’étais pas là, ajoutai-je d’une voix plus basse, emplie d’une violence étrange qui n’était dirigée que pour moi. J’inspirai à nouveau. Un courant d’air s’engouffra dans mon chemisier, me faisant frissonner. Mais tu ne voulais pas que je sois là. C’était sorti tout seul, encore une fois. Je voulais, mais tu me repoussais toujours, même après par message, toutes… Toutes ces disputes… Je n’avais pas oublié la dernière, et elle me donnait toujours autant envie de pleurer. Je me demandais à quel point Chuck pensait ce qu’il avait écrit. Enfin on ne voulait pas les mêmes choses, non ?… Je suis désolée, je ne savais pas quoi faire, ni ce que tu voulais, je ne sais toujours pas d’ailleurs, je... Je m’embrouillais tellement que ça en devenait ridicule, et j’eus un mouvement un peu brusque, passant les mains dans mes cheveux, me décoiffant à moitié. Non mais dire que pendant des mois j’espérais que tu reviennes et maintenant je ne sais même pas quoi dire, hahaha, j’ai l’air maligne !

… Bon, eh bien ça aussi c’était sorti tout seul – je me frappai du plat de la main le front, me maudissant pour tout ce qui me semblait être un terrible fiasco.
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: Oh let's go back to the start. (Chuck)   Oh let's go back to the start. (Chuck) Icon_minitimeDim 4 Déc - 17:41

Je ne savais pas trop si j'avais hâte que ça se finisse, ou bien que ça continue pendant des heures : j'avais l'impression que j'allais crever de sensations d'être de nouveau si près d'Emmy, de la retrouver en quelque sorte, mais en même temps cette discussion était tellement difficile et tellement... honteuse pour moi, que je ne savais pas trop sur quel pied danser. C'est sûr, je ne regrettai pas de l'avoir fait, mais en ce moment j'étais tellement à bout de forces physiques et mentales que le moindre petit coup de vent pouvait me mettre à terre en deux secondes. Heureusement, j'avais eu tous les encouragements du monde : ma tante, mon oncle, Ruby, Lizlor, Matt, tout ça, je n'étais pas tout seul - plus maintenant. Mais il y avait tellement de trucs que je devais faire tout seul, moi, sans eux, que parfois je me disais que j'avais eu les yeux plus gros que le ventre et je me mettais à paniquer. Pas question de paniquer là maintenant : plutôt crever. Je ne voulais pas lui infliger ça en plus de tout. Du coup je me mis à penser à Coop, parce que je savais qu'il serait fier de moi, et je savais aussi qu'il aurait compris l'importance d'Emmy pour moi et du coup la nécessité de la discussion.

- C’était quoi ? Elle était plus blanche que le ciel, tout plein de nuages. Ton overdose, ce que tu prenais, c’était quoi ?...

...

Évidemment, j'avais envisagé la question, mais je m'étais dit en essayant d'y croire qu'elle n'oserait pas demander. Je m'étais trompé...


- Hmm, vers la fin c'était à peu près tout, ha ha,
dis-je rapidement en espérant qu'on passe vite à autre chose, mais surtout de l'héro, conclus-je en regardant ailleurs.

Rien que de prononcer ce mot ça me faisait mal (dans le coude, dans la veine, dans le bras, jusque dans la tête, partout), ça me picotait désagréablement jusque dans les entrailles et j'avais l'impression de sentir l'amertume dans ma bouche : ma mâchoire se crispait et je devais avaler, tant bien que mal, ma salive. C'était bizarre de voir encore maintenant les effets, comme si rien n'avait changé et que j'allais retrouver les sensations.

Sur le moment, c'était tellement génial que je n'avais rien mesuré évidemment, et puis j'étais avec des gens qui en prenaient aussi et personne n'en parlait ou ne se posait la question - j'avais l'impression que j'avais vécu quelques mois hors du temps, dans un monde où Coop n'était pas mort, où je n'avais pas d'obligations, rien, personne à qui rendre de comptes. Depuis que je le disais, depuis que j'en parlais aux autres et que je prenais conscience de tout, à chaque fois, c'était comme une claque, je me rendais compte de mes conneries, je me rendais compte de l'importance de mes gestes, de ce que j'avais risqué, dans quoi je m'étais fourré, de ce que ça avait entraîné. La première vraie conversation là-dessus ça avait été avec Angie, quand j'avais essayé de m'excuser, de lui dire tout ce je ressentais, pour me rendre compte en fait que je ne ressentais plus rien tellement je m'étais foutu en l'air, et je n'arrivais qu'à lui dire je suis désolé, désolé, désolé, comme un débile qui ne sait plus parler. Elle m'avait pris dans ses bras et quand je m'étais calmé on avait réussi à parler un peu plus, mais il y avait toujours un truc qui se coinçait dans ces moments-là : de la honte ? Quelque chose comme ça. En tout cas, Emmy avait à peu près la réaction que ma tante : elle avait l'air paniquée et elle était tellement pâle que je me demandais une seconde si elle n'allait pas gentiment s'effondrer à mes pieds.

Comme j'avais fait la connerie de la toucher à moitié, ça n'arrangeait rien, et je me sentais de plus en plus mal à l'aise.


- Euh, oui. Enfin non. Enfin, je travaille toujours au Ministère, mais dans un bureau à Oxford, mais c’est tout.


- Oh, d'accord, répondis-je simplement - qu'est ce que je pouvais bien répondre à ça, ou relancer ? Je me fis la réflexion qu'elle n'avait clairement pas envie de discuter de choses personnelles avec moi, et ça me fit l'effet d'un coup de couteau dans le coeur.

- Tu aurais pu mourir...
Non mais si elle se mettait à pleurer, je ne donnais pas cher de ma peau... Ugh, désolée, tu dois être le plus stressé de nous deux et c’est moi qui n’arrive même pas à me contenir haha.

Je secouai la tête pour lui dire non ça va, t'inquiètes, incapable de trouver les mots. Je me sentais complètement inutile.

- Ça fait beaucoup d’un coup, je… C’est littéralement tout ce qui m’a toujours terrifié, et ça a failli arriver… Et je n’étais pas là. Mais tu ne voulais pas que je sois là.  Je voulais, mais tu me repoussais toujours, même après par message, toutes… Toutes ces disputes… Enfin on ne voulait pas les mêmes choses, non ?… Je suis désolée, je ne savais pas quoi faire, ni ce que tu voulais, je ne sais toujours pas d’ailleurs, je... Non mais dire que pendant des mois j’espérais que tu reviennes et maintenant je ne sais même pas quoi dire, hahaha, j’ai l’air maligne !


Il fallait qu'elle arrête : d'être si canon, d'être comme ça, tellement gentille alors que je repointais la bouche en coeur après tout ça, si compréhensive aussi, si sincère, et à la fois j'avais l'impression qu'on m'écrasait le coeur et qu'on me disait tu vois, regardes la bien, c'est de ta faute, et tout ce qu'elle me disait me donnait encore plus de faire un pas en avant et de la serrer contre moi et de l'embrasser et de lui dire s'il te plait pitié reprends moi, et je ne pouvais rien faire et j'en avais la tête qui tournait et les yeux me piquaient.


- Désolé, je sais que ça fait beaucoup et en plus je me pointe là alors que tu as sûrement autre chose à foutre... Mes yeux me brûlaient tellement je la regardais intensément. Il ne fallait surtout pas que je me mette à penser à la dernière fois où on s'était vus, sinon, c'était la fin. Ça avait été à la fois si désespéré et passionné - c'était un peu ce que je ressentais en cet instant. Mais c'est pas du tout de ta faute, Emmy, je t'assure, tu as raison je ne voulais pas que tu sois là, et je suis désolé pour le reste, j'ai vraiment été horrible et...

Par où commencer ? Je sortis alors la lettre de ma poche et lui tendis.


- Tiens, ça sera plus clair là-dedans je crois, j'ai toujours un peu de mal à mettre des mots sur tout ça, mais vraiment, s'il te plaît, ne t'en veux pas, ce n'était pas de ta faute, tu ne peux pas aider quelqu'un qui ne le veut pas. Quand tu l'auras lue, si tu veux, on pourra se revoir, pour en parler, je sais pas ? Comme tu veux, conclus-je, hésitant. Promis, je serai là si tu veux, je ne vais plus disparaître.

Cherchant son regard, je tenais toujours la lettre en attendant qu'elle la prenne et j'avais le coeur qui battait à cent à l'heure - prends-la, prends-la... S'il te plaît ?




La lettre:
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Emmy Yeats


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MessageSujet: Re: Oh let's go back to the start. (Chuck)   Oh let's go back to the start. (Chuck) Icon_minitimeJeu 8 Déc - 18:27

Oxford avait toujours été comme une petite cachette, loin de la folie londonienne beaucoup trop intense pour mes nerfs fatigués. Il faisait souvent gris, mais les pierres des bâtiments semblaient brillantes, comme si la jolie couleur sable se transformait en doré. C’était peut-être dans ma tête, bien sûr, peut-être qu’Oxford n’était pas si calme et silencieux qu’il me semblait, et pourtant, j’avais l’impression que la vie était entre parenthèse ici. Bien sûr, il y a avait mon travail, toujours aussi stressant, et je m’y sentais toujours étrange, à moitié à ma place, et bien sûr que ma famille me manquait, surtout Violet et Max, ce n’était pas complètement parfait… Mais c’était tout de même un petit havre de paix. Je le sentais temporaire, je savais qu’en un sens je me cachais le temps de me reprendre mes forces, mais c’était doux, c’était ce qu’il me fallait pour le moment. En même temps, Londres me manquait, son énergie, sa jeunesse, le sentiment que j’avais quand je marchais la nuit au bord de la Tamise, sous la lumière des quais… Mais c’était trop, parfois. C’était trop, en ce moment. C’était comme si cette histoire avec Chuck avait été la fissure de trop qui avait brisé le reste, je me sentais trop fragile, j’avais envie de… Fuir ? Et voilà que devant ma porte Chuck était là, brisant tout le cocon que j’avais construit cocon loin de tout. C’était violent, étrangement violent, malgré le calme, l’ambiance lourde et pesante. La présence de Chuck me faisait l’effet d’un tremblement de terre, la secousse dans mon cœur se propageait dans mes jambes tremblantes et mon regard fuyant, et je me sentais complètement victime, stupidement, de tout ce qui se déroulait devant moi sans que je puisse mettre pause.

J’avais attendu tant de temps, pourtant, j’avais espéré si fort ce scénario… Pourquoi me semblait-il alors presque catastrophique, à présent ?


- Hmm, vers la fin c'était à peu près tout, ha ha, mais surtout de l'héro.

Comme une vague grondante, la violence s’était formée avant de se briser contre moi. J’avais du mal à croire ce que j’entendais… De l’héroïne ? J’imaginais la seringue, j’imaginais la veine, je voyais Chuck et c’était comme si rien allait ensemble. Ce n’était pas possible… De l’héroïne, à ce point ? J’avais toujours vu ça comme une drogue de vrai camé, coincé au fond d’un squat… Je fermais les yeux. C’était ce que Chuck avait été, non ? Là où il me disait qu’il vivait, chez son fameux pote… J’eus envie de pleurer – je serrai fort mes poings comme pour m’ancrer dans la réalité et me retenir. J’avais été si stupide ! C’était tellement plus fort et plus grave que tout ce que j’avais imaginé. A présent, je voyais Chuck, seul, dans un squat morbide, la seringue dans le bras, la dose de trop, les yeux qui se révulsent.

Mais ce n’était même pas ça le pire, finalement. C’était imaginer tous ces moments où il en avait pris et que ça avait été jouissif, cet extase fabriqué qu’il ne pourrait jamais retrouver ailleurs et devait le rendre si heureux, si loin de tout, coupé de tout. Ce bonheur artificiel qui était si fort que Chuck n’avait plus voulu la réalité.

En cet instant, j’aurais pu vomir dans le caniveau si je n’avais pas serré si fort les poings.


- Désolé, je sais que ça fait beaucoup et en plus je me pointe là alors que tu as sûrement autre chose à foutre... Mais c'est pas du tout de ta faute, Emmy, je t'assure, tu as raison je ne voulais pas que tu sois là, et je suis désolé pour le reste, j'ai vraiment été horrible et...

Il me regardait tellement intensément que j’en avais chaud partout, et pour ne rien arranger, il avait prononcé mon prénom… Simplement mon prénom. Ce prénom que je n’utilisais jamais à Oxford, ce « Emmy » qui avait toujours été moi mais sonnait décalé dans cette ville. J’avais du mal à attendre ses mots, à comprendre ce qu’il voulait, à accepter ce « ce n’est pas du tout ta faute » alors qu’il venait de m’annoncer qu’il avait failli si passer et que j’avais disparu. Une pensée me traversa l’esprit et me glaça toute entière ; j’avais bloqué son numéro, et peut-être que sur la fin, quand il était vraiment à bout, est-ce qu’il m’avait contacté ? Est-ce qu’il avait été seul au moment précis où il avait le plus besoin d’aide ? Incapable de soutenir son regard plus longtemps, je coupai le contact, détournant ma tête qui se faisait lourde.

Au même moment, Chuck sortit de sa poche une lettre, et je compris que c’était celle dont il me parlait et qu’elle m’était destinée. A nouveau, une petite secousse se déclencha dans ma poitrine.


- Tiens, ça sera plus clair là-dedans je crois, j'ai toujours un peu de mal à mettre des mots sur tout ça, mais vraiment, s'il te plaît, ne t'en veux pas, ce n'était pas de ta faute, tu ne peux pas aider quelqu'un qui ne le veut pas. Quand tu l'auras lue, si tu veux, on pourra se revoir, pour en parler, je sais pas ? Comme tu veux. Promis, je serai là si tu veux, je ne vais plus disparaître.

Je finis par lever la tête vers ses yeux qui cherchaient les miens. Il était sincère, n’est-ce pas ? Alors je tendis la main et pris la lettre, faisant attention que nos doigts ne se touchent pas. J’avais l’impression que le papier allait me brûler.

- Euh, d’accord, répondis-je d’une petite voix après ce qui m’avait semblé une éternité. Je… Je ne sais pas, enfin, j’ai du mal à réfléchir là. Mais hm, il faut que je lise la lettre, oui. Mais c'est gentil d’être venu t’excuser, en tout cas, c’est... important pour moi, murmurai-je.

J’avais l’impression que ma voix s’était perdue dans le courant d’air qui venait s’engouffrer entre nous. Je fis un sourire un peu crispé.

Et puis… Le temps se fractionna. Je remontai chez moi, mais j’oubliai le bruit de mes pas dans l’escalier. Matteo m’attendait et me parla, mais j’oubliai ce que je répondis. Puis je fus dehors, j’avais une veste, j’en avais prise une visiblement, puis pop !, je transplanai mais je ne me souvenais même pas m’être concentrée. Dans ma main, je serrais fort la lettre, et c’était la seule chose tout à coup qui comptait. Dans ma maison, à Londres, il faisait chaud et ça sentait toujours bon le parquet, mais j’avais les entrailles encore nouées et glacées. Elle était vide, Violet et Max étaient sûrement dans l’arrière-boutique de mes parents, ils faisaient souvent ça après l’école, je n’étais pas sûre, je supposais… J’avais du mal à me concentrer. Il me sembla courir dans ma chambre et me jeter dans mon lit, mais je n’étais pas sûre – simplement voilà, j’étais là, sous la couette, la gorge nouée, les mains qui tremblaient, le papier qui crissait… J’inspirai.

Je lus d’une traite sans rien comprendre à ce que je venais de lire. Une deuxième fois, mais les mots dansaient encore. Puis une troisième, une quatrième, une cinquième, jusqu’à qu’enfin les choses prennent du sens, jusqu’à que j’entende la voix de Chuck me murmurer chaque mot, jusqu’à que je vois chacune de ses expressions à chaque tournure de phrase, jusqu’à que mes yeux se remplissent d’un torrent de larmes qui devint incontrôlable. Je m’enroulai dans ma couette, j’appuyai fort l’oreiller contre mon visage, j’essayai d’arrêter mes pensées qui dégringolaient et pourtant, impossible, tout venait de se cristalliser puis d’exploser, et ça me brûlait de partout, horriblement, parce que j’étais triste et parce que j’étais heureuse, sans savoir ce que je voulais et ce que je ressentais, mais c’était hors de ma portée, comme à chaque fois qu’il s’agissait de Chuck…
(Terminé <3)
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