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Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV]

 
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 Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV]

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Haruhi Michiko


Haruhi Michiko
Elève de 7ème année & Préfète



Féminin
Nombre de messages : 2080
Date d'inscription : 07/06/2009

Feuille de personnage
Particularités: Il me manque une case. Mais bon vu que quasiment tout Poudlard a le même problème, je m'inquiète pas!
Ami(e)s: Scarlett, Taylord, Lilian (sniff) principalement. Trio de Gryffondor 8D
Âme soeur: Tout raisonnement sur l’amour le détruit

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MessageSujet: Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV]   Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV] Icon_minitimeJeu 18 Aoû - 16:45

[Ce RP se situe chronologiquement après celui de la résistance]

Plus les secondes, les heures, les journées s’égrenaient, plus j’avais l’impression de perdre une partie de mon identité. Le climat d’intimidation et de répression nous entourant ne faiblissait jamais, empirait même, et pourtant, les seules personnes sur lesquelles on fondait nos espoirs de s’en sortir faisaient semblant. Les professeurs, heureusement, avaient gardé leurs postes, mais ils devaient faire semblant. Ils nous accueillaient dans leurs classes comme avant, dispensaient leurs cours comme avant, et pourtant, rien n’était comme avant. Nos préoccupations adolescentes paraissaient très loin, et lorsque je me rendais en cours, je voyais la plupart des visages changés. Teintés d’anxiété. De peur. Vides. Le souvenir terrible de l’attaque des Mangemorts était encore dans tous les esprits, et pour ceux qui avaient l’audace de l’oublier, ils n’avaient qu’à tourner la tête, les plaies brûlantes et les entailles étaient là pour le leur rappeler. Me rendre en cours me demandait déjà beaucoup de mes forces, je n’y trouvais plus aucune utilité : à quoi bon apprendre, à quoi bon réussir, si à chaque minute, chaque instant, tout pouvait être détruit ? J’avais retiré une leçon de ce souvenir traumatisant de la Grande Salle et son chaos : l’équilibre était précaire.

En cours, mes yeux se perdaient dans le vague, mais je refusais de m’endormir car je savais que mes yeux une fois clos, les cauchemars iraient s’emparer de mon cerveau. Les Buse étaient à la fin de l’année, mais je ne fournissais aucun travail, je n’en avais pas le courage, et travailler dans ces conditions était impossible. J’avais du mal à saisir pourquoi l’épreuve n’avait pas été supprimée, étaient-ils tous aveugles ? A quoi servaient leurs sourires de façade ? Tout avait changé. Poudlard ne nous appartenait plus, Poudlard était devenu un endroit dangereux, froid, et régi entièrement par les règles que les Mangemorts avaient imposées. Leur clique était tout en haut de la hiérarchie, et Sacha Winch, sûrement le pire d’entre eux, était notre directeur.


Je m’étais quant à moi engagée dans la résistance, par esprit de vengeance et de justice, je ne pouvais pas les laisser agir, et leur mettre des bâtons dans les roues m’apportait un peu de baume au cœur, mais je comprenais ceux qui doutaient de notre efficacité…Moi-même n’étais absolument pas certaine que les efforts que nous fournissions ne soient pas réduits à néant. Même si je me sentais horriblement mal à l’intérieur de moi, et que je n’arrivais jamais à y voir clair, il y avait pire que moi. Il me restait encore la main amie de Scarlett tout près de moi, elle qui était mon soutien, elle qui veillait sur moi comme un ange gardien, et contrairement à d’autres, je n’étais pas encore complètement vidée, ce qui pouvait être considéré comme une chance. Ils n’avaient pas encore réussis à me faire perdre tout goût de la vie. Pour le moment, j’étais un fantôme, hanté par les images du passé, mais j’arrivais encore à croire à une renaissance. D’autres avaient depuis longtemps abandonné l’idée.

Mes livres de cours serrés contre la poitrine, j’avançais lentement, tout en moi respirait la fatigue. La cravate à peine nouée, le cheveu terne, plus d’éclat en moi. Parfois mes iris s’allumaient, rarement, les seules fois où ça arrivait était pendant nos actions de résistance où je perdais pendant quelques secondes ou le contrôle, ou quand Scarlett me serrait dans ses bras. Je me tenais bien de lancer des regards vers les autres. J’avais l’impression qu’ils m’observaient, me jugeaient. Si avant l’attaque, une poignée de personnes étaient au courant de mon ascendance moldue, il y avait eu une piqure de rappel. Pendant l’attaque, les gens avaient vu notre torture, entendu nos cris retentissait, et il y avait écrit sur notre front au fer rouge notre nature. Sang-de-Bourbe. Traître à son sang. Les noms des otages étaient connus, et je savais qu’une partie des étudiants me haïssaient déjà. Quant à moi, je ne regardais pas autour de moi, je ne voulais pas prendre le risque de croiser un regard satisfait, un rictus sadique, car, hélas, parmi nous, il y avait des partisans du Lord, qui soutenaient sa cause et se réjouissaient de cette purification et remise à niveau. Ils me donnaient envie de vomir. Comment pouvait-on rire de la déchéance, de la souffrance, du manque d’humanité, de la bestialité ?

Mes pas me guidèrent rapidement vers le sous-sol, non loin de la Salle Commune des Serpentard. Je l’évitais soigneusement, car cette fois, c’était bien plus grave. Il ne s’agissait pas d’une simple guerre entre maisons, assez puérile, mais une véritable bataille interne. La plupart des Pro-Mangemorts se trouvaient dans la maison de Salazar, même s’il y avait des exceptions. Heather Lass avait été la seule membre de cette maison à subir cette torture infâme. Je n’osais même pas imaginer le nombre de personnes dans sa maison, qui avant n’avaient déjà pas beaucoup d’estime pour elle, la considérait comme de la vermine bonne à exterminer. Bien vite j’arrivais aux cachots. J’avais toujours détesté cet endroit, froid, humide, glauque et vide de toute âme. Il ne semblait pas être relié à Poudlard, qui était chaleureux et convivial ; mais tout avait changé et le château entier était à l’image des cachots. Je m’assis sur la pierre froide, humant l’odeur qui embaumait le lieu, pestilentielle bien évidemment.


-Lumos, fis-je, éclairant les cachots. L’atmosphère n’était pas plus rassurante, au contraire la lumière donnait aux murs desséchés un aspect des plus maladifs. La lumière, à ma surprise, révéla également un visage. Autrefois angélique et pimpant, la jeune fille affichait une mine fatiguée. Les cheveux blonds qui entouraient son visage ovale l’identifièrent immédiatement à mes yeux. Holly Dilay. Si autrefois elle passait plutôt inaperçue, sa condition d’otage au même titre que moi, l’avait révélée au grand jour.

C’était malsain. Une partie des otages avait eu le même réflexe que moi et s’était engagée dans la résistance, comme Heather, qui l’avait fondé, suivi de Taylord, Lilian, James, Daniel, Megane. Katie et Gabrielle, elles, se faisaient toutes petites, presque transparentes, personne ne savait vraiment quelles avaient été les conséquences de l’attaque sur elles. Holly était à part. Holly n’avait plus foi en rien, et en l’observant, j’avais l’impression qu’elle se laissait mourir à petit feu, elle était déjà morte à l’intérieur, ne restait plus que l’enveloppe corporelle. Sa détresse était si intense qu’elle me faisait mal au cœur.
Je m’approchais délicatement d’elle et appuyais une main sur son épaule, en signe de réconfort. Je ne pouvais pas lui mentir. Personne ne pouvait sortir indemne. Au fond de moi, je me sentais meurtrie, rabaissée, et mes écorchures profondes ne se pansaient toujours pas. Dans chacun de nous, il y avait un déchirement intérieur. Même ceux qui n’avaient qu’assister à la scène en seraient à jamais marqués. Mais chez les anciens otages, c’était encore pire, la souffrance était encore plus réelle, les souvenirs encore plus durs à chasser que les autres. Je pouvais comprendre Holly de réagir ainsi. Moi-même je n’avais plus réussi à lutter et j’avais choisi la solution de me laisser aller à la mort.


-Jamais on ne pourra oublier, murmurais-je, mais tu ne peux pas te laisser couler comme ça. Et en prononçant ces paroles, je savais ce que je faisais : j’essayais de m’en convaincre aussi. Pour oublier un instant que la vérité était insupportable.
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Holly Dilay


Holly Dilay
Elève de 6ème année & Préfet



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Feuille de personnage
Particularités: Je m'épanouie totalement dans les relations à sens unique comme une fleur au printemps.
Ami(e)s: Haley Collins ? Qui sait avec le temps... Et Lilian qui est ma bestie (et puis elle avait tellement insisté que j'ai fini par craquer).
Âme soeur: Je pense que l'on peut supprimer cette case en ce qui me concerne.

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MessageSujet: Re: Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV]   Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV] Icon_minitimeVen 19 Aoû - 16:35

    J'étais morte. Morte à l'intérieur. Ils m'avaient tué, ils avaient réussi. J'en étais arrivée à un point de non-retour. Faire semblant, sourire, travailler, m'entraîner. Je ne voulais pas donner l'image d'une fille détruite, mais c'était malheureusement le cas. Je n'en pouvais plus de me réfugier, je voulais que tout cela cesse. Je me laissais mourir doucement, m'isolant de plus en plus. Je ne travaillais presque plus, ne mangeais plus et j'errais souvent seule dans le château le teint blafard à la recherche d'un endroit désert. Là où je pouvais laisser couler mes larmes, là où je pouvais m'allonger et fixer le soleil à travers la fenêtre. J'étais tellement fatiguée. Dès que mes pieds touchèrent le sol ce matin, je savais que j'allais craquer. Dans la salle commune, beaucoup de regards noirs et accusateurs. Être otage avait fait comprendre à beaucoup de monde que j'étais ce qu'on appelait une « Traître à son sang ». Pour certains c'était encore pire que d'être né-moldu et un grand nombre de Serdaigles me blâmaient ainsi que les Serpentards. Je croisais en permanence des sourires mesquins et des regards moqueurs dans les couloirs. Je marchais vers la salle de cours qui m'accueillerait pendant une heure. Je recherchais toujours la place la plus au fond de la salle. Je préférais passer inaperçue. Les professeurs aussi jouaient un jeu. Ils continuaient leurs programmes comme si de rien n'était. Leur fausseté ne faisait que m'enfoncer encore plus. Je n'avais plus aucun espoir. Nous resterons sous occupation Mangemort pour de longues années à venir.

    Je me transportais de salle de classe en salle de classe. J'écoutais les professeurs que d'une oreille. Dans la salle de classe, mon regard se concentrait sur des éléments de décoration futile. Des bouquins, des objets magiques... Mon esprit vagabondait jusqu'à ce que je fixe la fenêtre. C'est à ce moment, les yeux rivés sur le ciel bleu, que ma détresse est la plus grande. Nous n'avions plus de liberté, Poudlard était devenue une monstrueuse prison. Un centre de torture physique et mental. Ce n'était plus l'école que j'étais fière et impatiente d'intégrer il y a quatre ans. La seule chose que je voulais maintenant c'était partir loin. Loin de tout, de Poudlard, de l'Ecosse, du Royaume-Uni. Rejoindre une bonne fois pour toute, mes rêves et dormir jusqu'à n'en plus pouvoir.

    Ma vie n'est pas faites pour connaître le bonheur, c'est une chose que le destin avait dû amputer à ma naissance. Je devais me battre, mais là j'en avais marre de me battre. Tout le travail que j'avais réussi à faire sur moi s'est écroulé ce terrible soir où la Mangemort planta ses ongles acerbes et me trancha le poignet. Je ne tentais pas vraiment de camoufler mes blessures, ou du moins celles qui étaient les plus visibles. Cela ne servait à rien de toute manière. Je suis sortie de la salle de classe en marchant sans véritable but. Je descendais les escaliers sans faire attention à ce qui m'entourait. Je regardais mes pieds qui avançaient péniblement. La tête baissée, les épaules lasses, je supportais les chuchotements désapprobateurs à mon passage. Je dénouais ma cravate, je commençais à étouffer. En traversant le Hall, un groupe de filles de ma maison me bouscula sans ménagement, m'envoyant me cogner contre un mur. Mon sac tomba avec fracas sur le sol en marbre. Le choc raviva la douleur. Je revoyais Powell me balançant avec puissance contre le sol. Après avoir ramassé mon sac, je suis descendue dans les sous-sols. L'endroit était mal éclairé. Je n'avais que faire de passer devant la salle commune des Serpentards. Ils pouvaient m'insulter s'ils le souhaitaient, je n'avais plus la force de riposter. Cela ne manqua, j'entendis une jeune voix masculine qui me lança une pique du style « Tu es la honte de ta race, retourne jouer avec tes amis Sang-de-Bourbe».

    Je continuais mon chemin et m'approchais de plus en plus des cachots. Je ne prenais même plus la peine d'utiliser la magie pour m'éclairer. Je commençais à connaître l'endroit. Un frisson me parcourra l'échine et l'humidité de l'air s'empara de mes poumons. Ma main se posa sur le mur de pierre. Le contact m'était désagréable. La pierre était froide et rugueuse. J'arrivais ensuite à un des angles de la pièce. Je lâchais mon sac qui s'écrasa sur le sol dans un bruit sourd et je me suis adossé à cet angle et me laissa glisser jusqu'en position assise. Je me suis retrouvée sur le sol et je relâchais tous mes muscles laissant ma tête blonde se poser contre le mur sale. Je fermais les yeux. Très vite j'entendais le fracas de la porte, les cris de peur et le bruit des sortilèges s'écrasant sur les murs. J'entendais Powell se moquer de nous. Je me sentais me tordre de douleur. Puis le noir omniprésent disparu brusquement laissant place à une blancheur extrême qui m'aveugla. Cette fois je n'entendais plus rien, je voyais. Je voyais l'infirmière me demandant de rester calme, le jeune Mangemort se jouant de moi et me donnant une convocation dans le bureau de Winch. Les couloirs menant au septième étage défilaient à allure folle. Je me revoyais frapper à l'immense porte de bois qui s'ouvrit instantanément. Je revoyais ce bureau étonnement chaleureux et son occupant impressionnant tant par sa taille que par le mal qui résidait dans son regard. Je savais que j'étais prise au piège, il avait fermé la porte de son bureau. Des bruits de pas résonnaient et mes yeux furent de nouveau confrontés à l'obscurité ambiante des cachots. Je calmais ma respiration et essayer de faire le moins de bruit possible. Ramenant mes genoux contre ma poitrine, j'écoutais attentivement les pas qui se rapprochaient jusqu'à ce que je les entende clairement près de moi. Je restais figée.


    - Lumos.

    Une voix féminine se fit entendre. Puis la lumière éclaira les cachots, les rendant encore moins accueillant. Je reconnus le visage en face de moi. Haruhi Michiko, une née-moldue qui avait aussi cette étiquette d'otage. Elle et une autre fille avait subi la torture de notre traître de surveillant. Je ne me sentais pas à l'aise face à la Gryffondor. Je savais qu'elle avait rejoint la résistance. Elle au moins était courageuse et se battait pour Poudlard. Elle avait de l'espoir. Elle n'était pas morte. Ceci était d'ailleurs valable pour tous les otages faisant partie de la résistance comme James ou même Daniel. Ils étaient forts contrairement à moi. J'étais égoïste et je me laissais glisser lentement vers un autre monde. J'étais vraiment désespérée et je ne demandais qu'à m'en sortir. Le problème était que je n'en avais pas le courage. Je ne parvenais pas à rassembler mes forces. Je sentais que ces dernières m'abandonnaient de jour en jour. Mes yeux livides regardaient dans le vague, je ne faisais plus attention à la Gryffondor. Après tout elle venait là si elle en avait envie. Que je sois seule ou non qu'importe de toute façon. Personne ne pouvait comprendre, ni m'aider.

    - Jamais on ne pourra oublier, mais tu ne peux pas te laisser couler comme ça.

    Je fixais Haruhi, toujours cet air fatigué au visage. Non je ne pouvais pas, mais je ne parvenais pas à faire autrement. Me laissais partir était devenue l'unique solution à tous mes problèmes. Je dégageais doucement sa main de mon épaule et me leva. Mon dos me lançait à cause de la bousculade de tout à l'heure. Mes pas étaient lents et je me dirigeais vers la pierre sur laquelle était assise ma locutrice deux minutes auparavant. Je me laissais tomber dessus et fixant mes pieds, je dépoussiérais mes chaussures, ma longue chevelure blonde tombant vers l'avant me cachant le visage. Des larmes commençaient à perler aux coins de mes yeux bleus. D'une voix plate je répondis à la Gryffondor.

    - C’est la seule solution qui m’est offerte.

    Je n'avais même pas le courage de la regarder en face. Mes yeux fixaient toujours mes chaussures et je sentis une larme qui roulait le long de ma joue pale. Sa descente ne fut que de courte durée et elle s'écrasa sur le sol crasseux des cachots bientôt suivies d'autres larmes.
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Haruhi Michiko


Haruhi Michiko
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MessageSujet: Re: Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV]   Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV] Icon_minitimeSam 20 Aoû - 12:10

Si je remontais le fil de mes souvenirs- en ayant toutefois du mal à croire qu’il y eut un temps où mon sourire rayonnait sans cesse et que ma bonne humeur était sans faille- je me souvenais d’avoir considéré que ma condition de sorcière était une chance. Du fait du stade enfantin dans lequel je vivais, je n’avais jamais vraiment songé aux raisons de mon don. M’avait on choisi au mérite ? Etait-ce le hasard le maître ? Au fur et à mesure, j’avais retiré mes œillères, découvrant que pour certains, la révélation du statut de sorcier relevait plus de la malédiction que d’autre chose. Vivre l’attaque, observer de si près la cruauté humaine m’avait fait comprendre. Pour une partie de population, les gens comme moi n’avions pas assez de prestige pour que la sorcellerie fasse partie de nos compétences. Nous étions des imposteurs. Des voleurs. Et nous devions rendre ce qui leur appartenait aux familles les plus pures. Mais il était physiquement impossible de nous enlever le don, alors saigner à blanc et faire de nous des coquilles vides était une compensation. Mon regard se posa immédiatement sur mon bras, si certaines de mes plaies avaient disparues, celle-ci était encore à vif, et je revoyais encore la lame qui s’immisçait dans ma chair brutalement. Cette barbarie me révulsait, me donnait des spasmes, et ressentir cette rage, qui se combinait avec la fatigue et le désespoir, avait définitivement tiré un trait sur mon enfance. Ce que nous avions vécu avait fait de nous des adultes, prématurément, nous obligeant à s’interroger sur des questions trop complexes et à porter des fardeaux bien trop lourds pour nos épaules d’adolescents.

Holly était ce qu’on appelait une traître à son sang. La tare ne venait pas de sa naissances, de ses origines, ou du sang, choses impossibles à changer, mais du mental, des choix. Et il n’y avait aucune différence, Holly avait été torturée exactement de la même manière que moi, même si cependant, j’osais espérer qu’ils s’étaient moins acharnés sur son corps que sur le mien. Les Mangemorts, nous les voyions rarement, mais leurs ombres planaient toujours au-dessus de nous, je n’identifiais pas vraiment leurs visages, presque fantomatiques, mais je me souvenais encore du regard dénué de toute humanité, féroce, de Powell, du rictus qui déformait le visage mat de Winch, de la froideur effrayante du visage de Brook. Seul le visage de Nottingham était parfaitement clair…Je me souvenais, lorsque je ne connaissais pas encore sa vraie nature, de lui avoir lancé un sourire, juste comme ça, par envie ; ça me dégoûtait. Il avait vendu son âme au diable, trahi son foyer, et jouer un double jeu chez les partisans du Mage Noir…Comment pouvait-on en arriver-là ? Comment pouvait-on se vendre, se donner à la cause du Mage Noir, sachant, qu’à part Winch, qui semblait tous les commander d’une main de fer, ils finiraient par les écraser… La peau de Nottingham avait été brièvement en contact avec la mienne, et je me sentais si sale…

Paradoxalement, mon effroi et ma colère me permettaient de contre-attaquer. Savoir que Taylord combattait à mes côtés me donnait un peu de ce que je ne pouvais me résoudre à appeler courage, et je plaçais une entière confiance en elle, sachant que nos chemins étaient plus ou moins similaires. Elle était proche de ma meilleure amie, nous étions toutes les deux issues d’une famille moldue, nous appartenions à la même maison, et la torture infâme que Nottingham nous avait imposée, nous l’avions vécue main dans la main. Ce serait mentir que dire que je n’étais pas effrayée par la suite des évènements, mais me dire que je n’étais pas seule dans ce combat titanesque m’aidait. J’essayais tant bien que mal de ne pas me fermer, de ne pas m’éloigner de mes amis et ceux qui me soutenaient, car je savais que ça causerait ma perte si je lâchais prise. Holly Dilay était désespérément seule, refusant une aide extérieure, et je voyais déjà vers quelle direction dangereuse elle se dirigeait ; personne ne pouvait comprendre ce qui se passait en elle, même pas les otages, et au fur et à mesure, elle se murait dans son silence et la noirceur de ses pensées.

Comme j’avais pu le prévoir, elle me repoussa sans force ma tentative de geste amical. Le cerveau humain était bien complexe, ses rouages encore plus, mais Holly était comme un livre ouvert, je devinais toutes ses intentions, tout ce qui la faisait souffrir, et je détestais cette sensation, mais j’étais tellement impuissante. La résistance me permettait de ne pas être passive, de me sentir utile, mais à quoi ça servait, finalement, si je laissais Holly continuer sa descente fatale ? Je savais que j’étais trop secouée, trop mentalement fragile pour me donner l’objectif de la sortir de sa léthargie, c’était moi aussi qui avais besoin d’aide, Scarlett était là pour me faire avancer, et je ne me sentais pas suffisamment forte pour me donner le rôle de mentor.


- C’est la seule solution qui m’est offerte.

Le bruit de ses larmes s’écrasant contre le sol était comme une mélodie tragique, qui criait la douleur, et immanquablement, cela m’atteignait en plein cœur. Se dire que l’on avait pas le choix permettait de cacher sa lâcheté, et je n’en voulais pas Holly, j’avais maintes fois convaincu mon esprit que si j’agissais mal, c’est qu’il n’y avait pas d’autres solutions… Holly ne voulait pas de mes attentions, je savais qu’elle irait les rejeter immédiatement, et moi de mon côté, je ne pouvais pas m’acharner sur une cause perdue d’avance. La seule chose que je pouvais faire, pour ma conscience, et pour la sienne, était de la raisonner. Je ne pouvais pas en faire plus. Ses larmes ne s’arrêtaient pas de couler, et j’étais bien mal placée pour arrêter leur flot. Dirigeant la lumière vers son visage humide – réalisant après qu’elle pouvait le prendre extrêmement mal, croyant que je voudrais exposer sa douleur sans ménagement- je la scrutais quelques instants.

-Tu te mens à toi-même, Holly, fis-je d’une voix suffisamment ferme pour qu’elle considère sérieusement, plus doucement en prononçant son prénom, comme pour lui indiquer que je n’étais pas insensible. Et je ne peux clairement pas te blâmer pour ça. S’abandonner à la mort, je l’ai voulu aussi, mais ne dis pas que c’est la seule issue. Tu ne peux pas vivre en étant l’ombre de toi-même.

Je pesais habilement mes mots par peur de la froisser, ou de déclencher une nouvelle crise de larmes. Je ne pouvais pas lui dire de me laisser l’aider, je n’en avais pas les capacités, tout simplement. Mais je pouvais lui donner les bases pour commencer son combat contre-elle-même et l’état de dépression dans lequel elle s’embourbait chaque jour un peu plus. Je ne pouvais pas prendre se place, elle devait aussi faire ses efforts par elle-même, comme moi quand j’avais suivi les conseils de Scarlett pour me réveiller de mon semi-coma. Scarlett comptait suffisamment pour que je lutte. En fait, j’étais convaincue que j’aurais pu y rester si ma mère l’avait remplacée. Notre relation s’était effritée, et je ne lui écrivais plus, gardant mes peurs, mes doutes pour les confier à ma meilleure amie. Notre lien était trop instable pour que je m’y raccroche. Je ne connaissais pas suffisamment Holly pour qu’elle me fasseconfiance. C’était un cercle vicieux, un traquenard, et les Mangemorts le savaient depuis le début et se régalaient des fruits de leur attaque.

-Reste proche de tes amis, et ne laisse pas les autre, qui que ce soit, t’influencer, contrairement à ce que nous pouvons croire, notre mental nous appartient, concluais-je, espérant voir Holly hocher la tête, acquiesçant au moins mes paroles. Nous étions comme deux anges aux ailes brisées, mais il y avait une différence ; la jeune femme pensait que c’était irréversible.
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Holly Dilay


Holly Dilay
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Particularités: Je m'épanouie totalement dans les relations à sens unique comme une fleur au printemps.
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Âme soeur: Je pense que l'on peut supprimer cette case en ce qui me concerne.

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MessageSujet: Re: Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV]   Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV] Icon_minitimeLun 22 Aoû - 19:17

    J'avais cru naïvement qu'une fois à Poudlard, les Mangemorts ne pourront plus jamais m'atteindre et me faire du mal. Comme quoi le destin s'acharnait vraiment sur moi. J'ai grandi et continue de grandir avec leurs ombres qui planent constamment au-dessus de moi. Ils m'avaient déjà privé de mon père, d'une partie de mon enfance, ils avaient dévasté ma famille, m'avaient infligés des séquelles. Ils m'avaient déjà brisé une fois. Ils m'avaient très tôt inspiré un désir de vengeance et de colère. J'étais devenue de leur faute une petite fille froide et seule. Je n'ai connue que des moments de bonheurs éphémères. D'aussi loin que je m'en souvienne jamais je n'avais été une fille constamment radieuse et souriante. Cela m'arrivait de temps à autres, ces sourires s'étaient multipliés depuis que j'étais à Poudlard. J'avais réussi à accepter mon passé et ne plus vivre enchaînée au souvenir de mon père. L'envie de le venger était toujours là, mais elle ne m'obsédait plus en permanence. Ce qui m'avait permis de tenir c'était l'amour et le soutiens de ma famille. Ma famille était toujours présente pour moi lors des moments difficiles et c'est l'absence de ce soutien qui me faisait couler aujourd'hui. C'est ce vide qui faisait que je me retrouvais dans les cachots en compagnie d'Haruhi, en train de craquer, laissant couler mes larmes.

    Ici je n'avais pas seulement appris à perfectionner ma magie, j'avais appris à être joyeuse, à m'amuser, à aimer, à pardonner. J'avais connu les rires, les joies, les disputes, la jalousie. Je m'étais faites des amis, j'avais intégré une équipe de Quidditch, mes résultats étaient très bons. Ma vie au château était tranquille et je n'attirais pas plus l'attention que ça. Ce fameux soir toute cette petite vie tranquille s'est effondrée, je fus révélée à toute l'école comme un traître à mon sang. Certains furent indignés de ma condition d'otage comme celles de tous les otages et d'autres s'en délectaient. Les sorciers étaient souvent impitoyables entre eux, pour certains sangs-purs devenir un traître et fréquenter les moldus étaient la chose la plus impardonnable et dégradante de l'univers. Nous ne faisions pas partis de ces sorciers attachés à des traditions qui n'ont pas lieu d'être. Nous avions fait des choix différents. Les moldus n'avaient rien de différents de nous. Ils n'avaient pas choisi de devenir sorcier, c'était tout simplement leur destin de contrôler de tel pouvoir. Ma famille n'a jamais caché ses choix et nous étions fières de notre tolérance. Cette tolérance avait causé ma perte et mes choix ont poussé ma tortionnaire à être la plus impitoyable possible. Maintenant je voulais juste me laisser partir. Les Mangemorts m'avaient puni de cette terrible faute et j'en subissais les conséquences à chaque nouvelle journée. Me retrouver seule était aussi bénéfique que néfaste pour moi. Cela me permettait d'être tranquille, mais cela m'ouvrait les yeux sur le fait que tout était en train de s'effondrer et que je ne pouvais plus continuer comme cela.

    Si autrefois mon désir de vengeance m'obsédait, aujourd'hui j'avais perdu tout espoir. Mon père n'était plus le seul homme à venger. Je venais d'ajouter mentalement mon nom au côté du sien. Je devais nous venger, mais je n'avais pas la force et j'allais laisser les mages noirs m'abattre comme ils ont abattu mon père dix ans plus tôt. Mes larmes continuaient de couler, personne ne pouvait me sortir de mes tourments. J'ai besoin qu'on me sauve, car je ne pouvais pas y arriver seule.


    - Tu te mens à toi-même, Holly.

    Non, je n'avais plus d'issue possible si personne ne pouvait me dire quoi faire. Elle parvenait se relever et à continuer de se battre. Elle n'était pas seule, elle avait la Résistance qui l'aidait dans son combat. Je les admirais tous, je les jalousais aussi. Ils avaient ensemble assez de force pour tenir. Contrairement à moi qui me renferme, baignant dans ma propre douleur, une douleur qui m'assassinait chaque jour un peu plus. J'étais lâche. Haruhi devait me prendre pour une égoïste, sa voix était ferme. Je doutais qu'elle s'intéresse à moi, je suscitais plus la pitié qu'un réel intérêt et elle avait l'air aussi fatigué que moi, je ne voulais pas l'entrainer avec moi dans ma chute, elle n'avait pas besoin de mes problèmes en plus des siens.

    - Et je ne peux clairement pas te blâmer pour ça. S’abandonner à la mort, je l’ai voulu aussi, mais ne dis pas que c’est la seule issue. Tu ne peux pas vivre en étant l’ombre de toi-même.

    Haruhi savait très bien qu'elle ne pouvait pas m'aider, elle était trop épuisée pour ça et elle devait s'occuper d'elle en priorité. Mon désespoir ne ferait que la déstabiliser et elle chutera par ma faute. Je ne me connaissais plus moi-même. Jamais le dilemme n'avait été aussi important dans ma tête et dans mon coeur et arrêter le combat était devenu la seule issue qui me délivrerait de mes problèmes. J'étais, au fil des semaines, devenue mon propre ennemi avec l'aide sadique des Mangemorts. En proie à mon conflit personnel, j'avais choisi la voie de la facilité, la voie de l'abandon.

    - Reste proche de tes amis.

    Mes amis ne comptaient plus assez pour continuer de lutter. Ils essayaient de me comprendre et de m'aider et bien que de les voir essayer de m'aider me touchais, tous leurs efforts restaient vains. Leur soutien ne m'apaisait pas. J'essayais de ne pas m'éloigner et puis il y avait Marc qui me permettait de me changer les idées l'espace d'un instant. Aujourd'hui j'ai touché le fond et même eux ne me serait d'aucun secours même avec toute la volonté du monde.

    - Et ne laisse pas les autre, qui que ce soit, t’influencer, contrairement à ce que nous pouvons croire, notre mental nous appartient.

    Justement non, mon mental est très fragile depuis toujours et les séquelles furent trop importantes. J'ai essayé de me battre, mais toute cette oppression, ces insultes, toutes ces petites choses me rongeaient doucement le cerveau avant de l'engloutir complètement. Je relevais la tête vers Haruhi. Ses yeux bridés restaient posés sur moi en attente d'une quelconque réponse ou d'un geste de ma part. Les yeux humides je la fixais et replaça une mèche de mes cheveux blonds derrière mon oreille. Je me pinçais la lèvre inférieure et soupira lourdement, ce soupir était un des nombreux singes de ma fatigue. Après avoir essuyé mes yeux et mes joues d'un revers de manche, je me relevais difficilement pour faire face à la Gryffondor.

    - J'ai vraiment essayé Haruhi, crois-moi, déclarais-je d'une petite voix. Je n'y arrive plus, c'est trop dur. Je me bats depuis tellement longtemps... désespérée je me suis réfugiée dans les bras de la japonaise. Ce n'est pas la première fois qu'ils me détruisent.
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Haruhi Michiko


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MessageSujet: Re: Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV]   Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV] Icon_minitimeVen 26 Aoû - 14:50

Poudlard était devenue une prison, sous l’égide de nombreuses règles décidées et approuvées par les Mangemorts, une prison qui empêchait ceux en son sein d’être libre de leurs mouvements, mais pas seulement. Le foyer qui nous avait accueillis lorsque nous baignons encore dans le stade enfantin et l’insouciance avait disparu, il était hostile, et surtout, la sécurité ne nous était plus accordée. Le moindre bruit suspect glaçait notre sang en un rien de temps, et à chaque détour de couloir, je craignais de rencontrer Winch ou un de ses sbires, personne ne savait ce qui se cachait dans les limbes de leurs cerveaux, et surtout personne ne pouvait prévoir la suite de leurs actes. Considéraient-ils comme inutile de s’intéresser à mon cas ? Ou était-ce totalement le contraire, et si j’avais le malheur de croiser leurs regards, ils n’hésiteraient pas à me faire souffrir encore, réveillant les plaies que je croyais cautérisées ? Je ne savais pas. J’avais toujours détesté l’incertitude, mais là, c’était bien pire ; c’était de notre vie qu’il s’agissait. Evoluer dans un tel contexte provoquait inévitablement des doutes. J’en déduisais que je m’étais délibérément jetée dans la fosse aux lions en concluant mon appartenance à la résistance, car si nos missions remontaient jusqu’à Winch, nul ne savait s’ils s’encombreraient de nos existences qui leur paraissaient abjectes. Jamais la mort ne nous avait parue aussi réelle, et il fallait donc faire un choix : prendre le risque ou pas d’y rester.

Voilà pourquoi il était impossible pour moi de forcer Holly à nous rejoindre, elle ou quelqu’un d’autre ? Je n’avais aucune idée des conséquences, étais moi-même fragile, alors comment demander à quelqu’un de se glisser dans un monde encore plus dangereux que l’actuel ? C’était au-dessus de mes forces. Je ne recruterais personne ni maintenant, jamais d’ailleurs, car je voulais les préserver, tous autant qu’ils étaient. Revenir à la vie était quelque chose, vivre véritablement en était une autre. Je n’étais pas entière, et il fallait lutter, toujours lutter.


- J'ai vraiment essayé Haruhi, crois-moi. Je n'y arrive plus, c'est trop dur. Je me bats depuis tellement longtemps...

Le regard qu’elle me lança par la suite se grava immédiatement dans ma mémoire. Dedans, on lisait cet abandon complet, comme si elle ne pourrait jamais plus rire ni sourire…Mais qu’avaient-ils fait ? Comment avaient-ils pu la détruire ainsi ? Ils étaient si nombreux à afficher un regard vide, à se traîner comme s’ils étaient à l’agonie…A travers les durs murs des cachots, j’entendais des voix, pire des rires, alors que ce son n’existait plus ni pour moi, ni pour elle. On m’avait parlé des Détraqueurs, qui aspiraient tout ce qu’il y avait de bon en nous pour faire leur nectar personnel, nous laissant seuls avec la noirceur de notre âme, non, même pas d’âme car ils l’avaient enlevée. C’était exactement la même chose. J’avais au moins la chance de ne pas être influencée. La visite de mon interlocutrice au bureau de Sacha Winch s’était répandue comme une traînée de poudre, générant des rumeurs, des messes basses sur son passage…Si Winch était un être ignoble, il n’en restait pas moins intelligent, et je savais qu’il était absolument capable de lui faire un lavage de cerveau, et de la manipuler comme un pantin. Déjà que dans notre esprit, tout se bousculait, mais si un des Mangemorts souhaitait le détraquer…impossible d’y voir clair.

Aucun son ne quittait mes lèvres, car j’étais tout simplement au pied du mur. Son mal-être était si saisissant…J’aurais voulu lui dire que ce n’était qu’un cauchemar, dont nous nous réveillerons bientôt, la rassurer, mais encore une fois, c’était faux. Je ne pouvais pas non plus lui dire de se battre plus, elle semblait déjà si faible et effrayée. Toutes mes tentatives pour essayer de la sortir de cet état de dépression n’étaient pas réalisables ; pour une raison bien simple : moi-même doutait du résultat final. Et soudain, je sentis une force s’appliquer sur moi, avant de réaliser qu’il s’agissait d’Holly. La façon dont elle s’accrochait à moi trahissait qu’elle me considérait comme quelqu’un de fiable et de fort. C’était faux. Holly n’était plus une enfant, c’eut été plus facile si elle ne comprenait qu’à moitié les enjeux et le contexte de cette véritable guerre, mais non, elle en était parfaitement consciente. J’entourais sa taille de mes bras, la laissant s’abandonner à ses sanglots. Les étreintes étaient familières pour moi, mais celle-ci était si amère et si mélancolique ! Alors qu’habituellement tout était naturel, je me sentais gauche et incapable, je ne la sentais pas s’apaiser dans mes bras.


-Ne leur donne pas cette satisfaction de se régaler de ta douleur, chuchotais-je doucement. C’était exactement ce qu’ils voulaient. Je me mordais les lèvres fortement, et je sentis vite un filet de sang glisser, mais je m’en fichais, ce qui comptait, c’était de tenir, Holly avait confiance en moi, je n’avais pas le droit de chuter, de révéler mes failles, pas maintenant. Si seulement j’avais su que c’était si difficile de porter secours à quelqu’un lorsqu’on est soi-même sur le fil du rasoir ! Immédiatement, je vis le visage de Nottingham souriant, presque carnassier, exactement le même sourire qu’il avait eu lorsque il voyait dans mes yeux la douleur, l’humiliation ; et je ne voulais plus jamais ça, et je voulais l’épargner à Holly aussi. Je m’obligeais à voir le visage de Scarlett qui veillait sur moi, à voir les gens qui riaient sur mon passage. Me forcer à raviver tous ces souvenirs aiguiserait ma colère et ma rage, alors les larmes cesseraient d’avoir envie d’être versées.

-Ce n'est pas la première fois qu'ils me détruisent.

Sans connaître son histoire, j’en devinais quelques bribes. Les familles qui avaient l’audace de prôner la tolérance face aux Moldus avaient toujours dérangé, et le flambeau maudit se passait de génération en génération, ainsi la même famille était cible d’attaques des Mangemorts pendant des siècles et des siècles. Je ne pouvais imaginer vivre dans la peur depuis toujours, avoir sans cesse les mêmes ennemis qui vous poursuivaient à travers les époques, sans jamais faiblir. On ne s’habituait jamais vraiment à la souffrance ; et revivre mille fois le même coup de poignard était insupportable. Comment trouver le courage de s’en sortir lorsqu’on avait toujours vécu en étant victime ?

-Libère toi de ça, dis-moi ce qu’ils t’ont fait, demandais-je d’une voix douce, en ayant conscience que j’aurais refusé de me confier à sa place. Mon passé m’appartenait, mon présent aussi, et je n’autorisais personne à le remuer. Même ma meilleure amie ne saisissait pas la moitié de ma véritable histoire. Dans ses yeux délavés, je voyais qu’il y avait un drame, une rupture, une coupure, et les Mangemorts avaient jeté de l’eau bouillante dessus. Je ne peux pas, Holly, je ne peux juste pas, j’avais tenté de garder ces mots dans mon cœur, les empêchant de franchir la barrière de mes lèvres, mais hélas, je ne pouvais plus lutter contre moi-même. Moi-même je ne sais pas si tu peux t’en sortir. Ils ont fait tellement de dégâts…et ça me révulse, c’est comme ça, mais je crois que je ne peux rien pour toi et ça me tue, avouai-je, mes yeux se baignant de larmes, en ayant l’impression qu’un projecteur immense éclairait mes faiblesses au monde entier. Aussitôt, je m’effondrais dans ses bras. J’avais sous-estimé mon mal-être, sans doute. Le pire, c’était qu’aucune d’entre nous n’avait le pouvoir de calmer les douleurs de l’autre. L’impasse totale.
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Holly Dilay


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Âme soeur: Je pense que l'on peut supprimer cette case en ce qui me concerne.

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MessageSujet: Re: Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV]   Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV] Icon_minitimeDim 18 Sep - 23:00


I need some sleep
It can't go on like this
I tried counting sheep
But there's one I always miss…


    Je ne savais rien d’Haruhi. Nous étions des inconnues l’une pour l’autre avant aujourd’hui. J’avais dû la croiser dans le château auparavant sans lui prêter une attention particulière et cela devait-être réciproque. Après l’attaque je savais, de par mon horrible expérience d’otage, qui avait subi le même sort que moi. A l’infirmerie, alors que j’étais par moment à moitié consciente, j’entendais la voix aigüe de l’infirmière qui faisait le bilan des patients. Je savais de la jeune fille uniquement son nom, sa maison, la nature de son sang et le nom de son tortionnaire. Par la suite j’appris, par une de mes rares amies, qu’elle avait intégré le même groupe de résistant que celui de Daniel. Comment Haruhi pourrait ne serait-ce qu’essayer de comprendre la totalité de mon désespoir, alors qu’elle en savait autant sur moi que moi sur elle ? Je ne devrais même pas essayer de penser qu’elle pourrait peut-être me sauver. Je ne pouvais seulement pas lui infliger ça. Je ne pouvais et ne devais pas la forcer à m’aider, je ne pouvais pas être aussi égoïste. Je la fixais avec ce même air abattu révélant le gouffre dans lequel j’avais plongé. J’essayais de lire son regard, tentant d’entrer dans son esprit afin de trouver d’où venait cette force et ce courage, d’où venait son envie de continuer la lutte. J’avais envie de savoir comment elle faisait pour tenir, mais la réalité me rattrapa rapidement et me gifla au passage. Je ne pouvais pas la comprendre, je ne connaissais pas son histoire et je ne voulais pas la connaître. Dans ce genre de situation, on ne pouvait se permettre de s’intéresser à la vie des autres, beaucoup laisse le passé de côté se concentrant sur l’instant présent. Ils cherchaient tous un moyen d’éviter au maximum les Mangemorts, tandis que la Résistance s’accroissait de plus en plus et que les actes de rébellion s’additionnaient doucement.

    - Ne leur donne pas cette satisfaction de se régaler de ta douleur.

    Sa voix ne tremblait pas contrairement à la mienne. Tout le reste de mon corps ne tarda pas à faire de même. J’étais faible et les signes de cette apathie étaient de plus en plus ostentatoires. Je m’étais jeté dans les bras de la japonaise par désespoir, par besoin de me sentir en sécurité, parce que c’était ma dernière chance de m’accrocher à quelqu’un et de sortir la tête de l’eau. Je savais que je devais m’en sortir, mais cela demandait pour moi un effort titanesque. Si je me relevais, je retomberais immédiatement, j’en étais certaine. Les bras de la Gryffondor m’enserraient péniblement. Cette étreinte n’avait rien de naturel, nous nous forcions toute les deux à rester ainsi dans cette position qui nous mettait mal à l’aise. Contrairement à ce que j’aurais pu croire il y a un instant, un contact physique réconfortant comme une étreinte ne m’avait pas apaisé. Je ne me sentais pas à ma place, pas dans ces bras-ci. Je ne connaissais pas assez Haruhi pour me sentir protéger. Pourtant j’admirais son courage. C’était une situation délicate...

    Les yeux clos je revoyais l’infirmerie que j’avais regagné après ma confrontation avec Winch. J’étais à ce moment-là vidée de toutes forces, rien que le fait de me rendre à son bureau était une épreuve. Je devais trouver la force de me relever dès le lendemain de la prise d’otage. Je revois l’infirmière me faisant ingurgiter une potion qui m’avait permis de tenir jusqu’à son bureau. Je me souvenais de l’Endoloris qui me faisait encore souffrir à chaque nouveaux pas qui me rapprochait du bureau. Regarder Winch dans les yeux était une autre épreuve, je devais supporter son regard malsain, ses allusions à propos de mon père. Il savait que j’étais la fille d’un Auror assassiné par ses pairs et également la nièce d’un autre Auror, bien vivant, qui s’était retiré du métier. Il se servait de cela contre moi. Il utilisé ma famille pour me faire craquer et c’était mon point faible. Le souvenir douloureux de mon père était revenu s’enchainer à ma cheville comme un boulet ces derniers temps. Je l’avais vu s’agiter dans un état de fureur intense, alors que le Doloris prenait possession de chacun de mes membres. Ces visions de lui depuis l’attaque, les cauchemars incessants nous impliquant lui et moi, toutes ces choses je ne les comprenais pas et je ne voulais plus connaître les réponses. Je n’avais même plus la force d’être en colère. Pleurer ne me servait à rien, mais cela me libérait, c’était le seul moyen que j’avais trouvé pour évacuer tout ce que j’avais sur le cœur sans me fatiguer directement.


    -Libère toi de ça, dis-moi ce qu’ils t’ont fait.

    Je ne pouvais pas lui dire qu’ils avaient tué mon père et blessé mon oncle dix ans auparavant. Lui raconter ce que j’avais vécu, alors que je savais à peine compter, la ferait plonger immédiatement dans mon univers froid et je ne voulais pas qu’elle y entre. Ma famille et moi étions les seuls à pouvoir survivre à cette histoire. Personne d’autres ne pouvait comprendre ce qu’il se passait dans ma tête et on pouvait dire que c’était le bordel. Je refuserais de me confier à elle tant que nous n’irions pas mieux toutes les deux, si jamais j’irais mieux un jour, car je ne doutais pas que la Gryffondor s’en sortira, même avec des cicatrices permanentes.

    - Il ne faut pas. Tu ne peux pas savoir…

    Toujours dans les bras de la japonaise, je regardais son visage et je vis sa lèvre qui saignait. Puis sa bouche s’entrouvrit et trembla. L’image de la fille courageuse et forte que je m’étais faite d’elle s’effondra soudainement. Après un silence, la voix de la jeune fille parvient à mes oreilles.

    - Je ne peux pas, Holly, je ne peux juste pas. Moi-même je ne sais pas si tu peux t’en sortir. Ils ont fait tellement de dégâts…et ça me révulse, c’est comme ça, mais je crois que je ne peux rien pour toi et ça me tue.

    Cet aveu ne me fit rien, car j’étais consciente de l’état fragile de la Gryffondor. Elle avait totalement raison et cela me confortait dans l’idée que personne ne pourrait me venir en aide. Les ravages qu’avaient causés les partisans du Seigneur des Ténèbres n’allaient pas se balayer comme cela dans un claquement de doigt. Si tout était aussi simple, ni Haruhi, ni moi, ni aucun autre élève torturé ou persécuté ne se retrouveraient dans une pareille situation de désarroi. Haruhi pensait d’abord à elle et c’était normal. Mes yeux se figèrent dans les siens. Elle pleurait et les rôles se sont inversés, elle était effondrée, ce retournement de situation fut si brusque que mes bras n’arrivaient même pas à l’enlacer. Il me fallut une dizaine de secondes pour reprendre un peu le contrôle de moi-même. Ses pleurs firent remonter les miennes. Ma main tremblante parcourait ses longs cheveux.

    - Personne ne peut m’aider Haruhi… ma voix était pleine de sanglots en disant cela, il fallait se rendre à l’évidence, j’étais perdue pour toujours. Je n’ai pas le droit de te mêler à mes problèmes… Je n’ai pas le droit. Je défis l’étreinte et posa mes mains sur les épaules de la Gryffondor, mes yeux humides la fixèrent une fois de plus. Promet-moi seulement de t’en sortir. Cette promesse me rassurerait réellement, peut-être qu’Haruhi n’était pas aussi forte que je l’imaginais, mais si elle ne s’en sortait pas, je me sentirais responsable de sa chute, car je l’aurais entrainé dans la mienne.


Everyone says I'm getting down too low
Everyone says: “You just gotta let it go”
“You just gotta let it go”
I just gotta let it go…
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Haruhi Michiko


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MessageSujet: Re: Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV]   Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang [PV] Icon_minitimeSam 5 Nov - 19:02

C’est dans les moments les plus noirs que l’on découvre le vrai visage des autres. Il y avait mille exemples. Cette fille que tu croises souvent à la bibliothèque, pour lui avoir parlé vaguement, tu sais qu’elle est sang-pure. Maintenant elle t’évite du mieux qu’elle peut et la première fois que tu croises à nouveau son regard, tu comprends qu’elle n’a pas le choix, c’est ça ou c’est elle à qui on crache à la figure. Peu à peu, Holly se dévoilait, et je n’aimais pas ce que je voyais. Pour l’avoir entrevue de temps à temps, je l’avais toujours vue comme l’archétype de la fille belle et intelligente : blonde, visage angélique et mutin, sportive, sensible et déterminée en même temps. Pour ce que je savais d’elle, je voyais pour elle un avenir brillant et une vie sans obstacles. Comme elle devait penser de son côté que j’étais une jeune femme bien sous tous rapports. Je m’étais bien trompée, jamais je n’avais vu chez quelqu’un, à part chez Scarlett, une douleur aussi saisissante et poignante…c’est comme si elle se laissait mourir à l’intérieur, attendant que l’enveloppe corporelle suive. Elle était juste résignée à l’extrême, et rien ne pouvait sembler la sortir de cette spirale destructrice.

J’aurais aimé le faire, comme tant de personnes à qui j’aurais aimé épargner ma souffrance et la noirceur de mes pensées, mais j’en étais incapable. J’avais auparavant toujours su ce qu’il fallait faire pour que ceux que j’aimais sortent la tête hors de l’eau, mais je n’avais plus ce pouvoir de sauveuse, hélas. Holly ne réalisait pas dans quoi elle s’était embourbée, elle se trouvait quasiment au point de non-retour. Comment réagir face à elle ? J’avais tenté de me montrer forte et de faire comme si ma fragilité n’existait, et ça s’était soldé en échec cuisant. Je n’avais que la vérité qu’il me restait, il faudrait un miracle pour que la lumière revienne dans les yeux d’Holly. Et plus j’essayais de faire un pas pour l’aider, plus le château s’écroulait et nous finissions toutes deux perdantes. Je ne voulais plus assister à sa déchéance ainsi, c’était trop insupportable, j’avais envie de lui dire, Holly, relève toi et reprends-toi en main mais c’était utopique…

Plus nous restions ensemble, plus le malaise s’infiltrait dans nos peaux, nos cœurs, nos âmes, et j’avais beau encore serrer la Serdaigle dans mes bras, j’avais envie de m’en dégager promptement. C’était si étrange de me sentir comme étouffée…Je n’avais jamais eu de mal avec les contacts physiques, ils avaient plutôt tendance à m’apaiser…mais les bras d’Holly étaient tremblants et je devinais les cicatrices. La Serdaigle était à la fois si étrangère et si proche de moi…Holly aurait été une fille que j’aurais apprécié dans d’autres circonstances, mais il fallait cette fois que je me comporte comme une égoïste. Holly formulait tout haut les plus sombre pensées de ce qui avait été meurtris, et il ne fallait pas grand-chose pour que je tombe dans le gouffre, alors…l’influence d’Holly ne pourrait être que néfaste. Je savais mieux que personne que pour s’en sortir, il fallait savoir s’entourer des personnes qui vous faisaient avancer, et même si j’avais terriblement envie d’aider la jeune femme, je savais qu’elle me ferait régresser. Le constat que je faisais était horrible, et j’avais je n’aurais pensé arriver à de telles extrémités. Je n’étais pas comme ça d’habitude, non, d’habitude, j’employais tout pour rendre leur étincelle aux gens. Sauf qu’aujourd’hui, dans la situation actuelle, l’étincelle n’existerait plus. Jamais.


- Personne ne peut m’aider Haruhi… Je n’ai pas le droit de te mêler à mes problèmes… Je n’ai pas le droit, fit-elle, confirmant ce que je pensais. Promet-moi seulement de t’en sortir.

Sa lucidité était effrayante. Je savais que nous étions tous des enfants qu’on avait projeté dans un monde d’adulte, mais Holly, c’était comme si elle n’attendait rien de la vie, comme si elle lui avait déjà tout pris et qu’elle n’aurait plus foi en elle. Ce comportement était déjà atroce en soi, mais je savais pourquoi je me sentais aussi mal, j’avais connu la même expérience avec ma meilleure amie, et dieu comme ces moments avaient été difficiles et cause de douleurs, je ne voulais plus y retourner, surtout pas. Et je savais que si je sombrais avec Holly, j’emporterais aussi ceux que j’aimais. Et à choisir entre préserver l’équilibre pour moi, et tous mes amis et celui d’une fille que je ne connaissais que très bien, et pour qu’il y avait très peu de chances qu’elle se rétablisse, si j’agissais de façon pragmatique, le choix n’était pas long. Quant à lui promettre de m’en sortir, je n’en étais vraiment pas sûre moi-même. Peut-être que moi aussi resterais dans ce cercle infernal. Mais Holly, elle, allait plus mal que moi, et n’avait pas besoin qu’on lui ajoute le sentiment de culpabilité, non.

-Je te le jure, mentis-je, en esquissant un sourire. Elle ne devait surtout pas s’inquiéter pour quelqu’un d’autre. Je m’approchais délicatement d’elle et déposais un baiser sur sa joue gauche, tout en murmurant. Prends soin de toi. Et je sentis que je me mettais à fuir. Je remontais les marches, les yeux baissés, consciente que ce que je faisais, je le regretterais par la suite, mais je ne pouvais pas faire autrement. La Salle Commune des Gryffondor s’ouvrit bien vite devant moi. Je repérais Scarlett, au fond et déposais ma tête contre son épaule. C’est mieux que ça, je ne cessais de me répéter intérieurement. Et quand mes paupières se fermaient devant l’âtre, je voulais dormir mais une pensée tournait en boucle dans ma tête, là-bas dans la Salle Commune des Serdaigle, il y avait quelqu’un que j’avais abandonné quand la pente était devenue trop difficile à gravir.
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