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Qui va à la chasse... ! [PV] fini

 
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 Qui va à la chasse... ! [PV] fini

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Chuck Carlton


Chuck Carlton
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MessageSujet: Qui va à la chasse... ! [PV] fini   Qui va à la chasse... ! [PV] fini Icon_minitimeMar 20 Déc - 18:35

(donc, ça se passe juste au moment où Stephen débarque Qui va à la chasse... ! [PV] fini 983975 )

Et donc, je venais de me faire rafler ma chère petite cavalière, là, sous mon nez, et elle valsait maintenant avec un autre, et pas n'importe lequel : l'ami Fray, si bien connu de nous tous. J'avais une affection toute particulière pour lui, preuve en était avec le délicat coup de poing que je lui avais un jour envoyé en pleine poire. Pour le reste, les noms d'oiseau n'avaient plus de secret pour nous deux, et il était de ceux que j'aimais croiser dans les couloirs pour avoir le simple plaisir de le toiser bien tranquillement pendant qu'il se pavanait en parlant d'équations au second degré et de racines d'asphodèle multipliées par un hippogriffe au carré. Pendant qu'il se pavanait devant personne bien évidemment, car si Einstein avait été un sex-symbol, on l'aurait su, et depuis longtemps.

Pourtant ce soir je n'arrivais pas à le détester comme à l'habitude. Le voir complètement pété comme un coin me laissait entrevoir qu'il y avait un peu d'humanité dans cette tête de pioche. Concernant le fait qu'il danse avec Taylord, je l'aimais déjà nettement moins, mais bon, je préférais lui qu'un sale inconnu bave sur le si magnifique décolleté de notre nouvelle Miss Gryffondor.

J'étais partagé : tout d'abord je n'avais qu'une envie, c'était reprendre là où on s’était arrêté avec Taylord, retrouver son regard qui me scotchait comme un aimant et la sentir contre moi, MAIS en même temps me retrouver loin d'elle pour un petit moment me facilitait la tâche et me permettait de retrouver ma respiration, mes esprits, tout ça tout ça, parce qu'à partir du moment où je l'avais serrée tout contre moi,j'aurais pu me transformer en pingouin (oui, c'est l'animal de la soirée) que l'effet aurait été le même. Mes neurones (eh oui, j'en ai, ne vous déplaise) avaient gelé et ne répétaient qu'une seule chose : Taylord - Taylord - Taylord, ce qui me dérangeaient plutôt alors que j'essayai de garder mon regard bien loin de son décolleté (non mais, son décolleté!...), de sa robe toute courte, de ses jambes, de ses chevilles, de sa nuque, de ses épaules, de ses yeux, de sa bouche...

A boire. Il me fallait à boire. Tout de suite.

Ni une ni deux, je filai vers la buvette, tout en faisant bien attention de trouver une place stratégique - je devais garder un oeil sur la piste de danse. Dès fois que Stephen et les 3 grammes qui se baladaient dans son sang soient pris d'une furieuse d'envie de se taper la fille avec qui il dansait - ce que j'aurais honnêtement compris, le problème était qu'elle était ma cible, et sûrement pas la cible d'une espèce de Serdaigle dégingandé et vantard doublé d'une éponge à whisky, ou de je ne sais quel alcool qu'il avait distillé avec ses petites éprouvettes de savant fou. C'était amusant parce que moi qui avais proclamé que n'être pas accompagné me permettrait de profiter de toutes les jolies nanas de la soirée, je n'avais d'yeux que pour une. Bon. Ce n'était pas mon genre, ça. Action. A ma droite il y avait deux gamines qui discutaient comme des greluches hystériques. L'une était passable mais s'était maquillée comme une voiture volée et se tenait cambrée comme si elle avait voulu attirer toutes les mecs de la soirée - trop jeune. L'autre était déjà bien plus potable, à part qu'elle n'avait pas assez de seins. Dommage. Bref, ce que je voulais, c'était à boire, pas deux espèces de pucelles toutes émoustillées par les mecs en costard. Sur la table, il n'y avait déjà plus que des verres vides; et je cherchai des yeux la personne qui s'occupait... Tiens tiens tiens! Haley Collins! Halley Collins? En barmaid. Ah, très bien. C'était à peu près aussi probable que si Obama débarquait à Poudlard pour danser le jerk, mais bon, hein, pourquoi pas. En tout cas, je ne sais pas ce que ce bal avait de magique, mais la robe d'Haley la mettait vraiment bien en valeur - mais genre vraiment bien bien bien - et force m'était de constater qu'elle était bien foutue, un joli petit cul et pas mal roulée, bref, une à qui je n'aurais pas dit non merci si elle s'était retrouvé dans mon lit.

Et une à qui j'allais m'empresser de lancer une grande perche, pendant que l'autre (grande perche) dansait comme un plouc avec MA cavalière. Il voulait jouer à ça? Ok! J'allais danser avec sa groupie numéro un, tiens, et pan.


- Salut, Haley, fis-je en dégageant les gens qui me gênaient et en me plantant devant elle, de l'autre côté du bar, avec un petit sourire charmeur. Tu me sers une coupe, s'il te plaît?

Oui parce que blague à part, j'avais soif, et j'avais surtout besoin d'alcool, sous peine d'exploser comme une cocotte-minute d'un instant à l'autre.

Nouveau regard vers la piste de danse : ils dansaient et Stephen avait l'air de discuter avec véhémence - des conneries d'ivrogne très certainement. Ca me dérangeait un peu de capter les regards des mecs qui s'arrêtaient un peu trop souvent sur Taylord. Non seulement, j'avais envie de les buter, mais en plus, j'avais envie d'envoyer Taylord se coucher fissa avec l'ordre de mettre à pantalon la prochaine fois. On ne peut faire des trucs comme ça aux gens! Se ramener avec un truc à mi-cuisse, comme ça, sans prévenir. C'était dur, pour nous les mecs, il ne faut pas croire! Bref : Haley. Haley dont les cils de biche effarouchée ne battaient que pour le... les... la... pour le je-ne-sais-pas-trop-quoi de Fray (qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui trouver?! "Il est trop sexyyyy avec tout son inventaire à potions rempli bien comme il faaaaut!" Sérieusement?!) et Fray, dont la connerie n'avait d'égal que son aveuglement puisqu'il ne voyait pas l'éléphant - Haley, no offense - dans le corridor tout juste en face de lui.

Tactique d'attaque numéro 1 : flatter. En enjolivant la vérité. Donc pas de "t'es vraiment bonnasse" ou bien "j'arrête pas de mater ton cul et il est canon" ou autres, mais plus dans la subtilité.


- Ta robe te va... à la perfection, dis-je avec un petit sourire en coin. Je suis étonné qu'il n'y ait pas un troupeau de mecs qui attendent pour être ton cavalier.

Tactique numéro 2 : passer à l'action. Eh oui, avec moi, il n'y a généralement qu'une réflexion avant l'action. Pas comme l'autre Serdaigle que je ne nommerais pas qui a besoin d'éppeler toutes les lettres de l'alphabet et qui a même besoin parfois d'inventer des nouveaux trucs comme des doghnuts - non mais, sérieusement?! - pour exposer ses idées dont personnellement je me contrefous avant de savoir si oui ou non il doit mettre son pied droit devant son pied gauche pour avancer.

- Tant mieux pour moi. Ça te dit de danser la prochaine avec moi?

Je reposai mon verre vide - eh oui, déjà - sur le bar et me postai au bout du comptoir, en tendant la main vers la jolie petite brune.


Dernière édition par Chuck Carlton le Dim 5 Fév - 22:51, édité 2 fois
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Haley Collins


Haley Collins
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MessageSujet: Re: Qui va à la chasse... ! [PV] fini   Qui va à la chasse... ! [PV] fini Icon_minitimeJeu 29 Déc - 15:47

Bien, soyons francs : c'était la première et dernière année que je tenais la buvette. Pourtant, au départ, cela m'avait semblé être une bonne idée. Se voir proposer d'être barmaid au bal annuel de Noël était tout de même une preuve de confiance de la part de l'équipe professorale qui plaçait ainsi entre mes mains de grandes responsabilités. Peut-être pensaient-ils qu'embaucher une jeune fille discrète, sage, et sans histoires comme je le suis – malheureusement pour moi, heureusement pour eux - empêcheraient les débordements habituels et une fin de soirée quelque peu chaotique, comme cela arrivait chaque année. J'avais accepté sans hésitation, en premier lieu assez satisfaite et me réjouissant de posséder l'instant d'un soir un brin de pouvoir. Cette sollicitation avait été d'autant plus la bienvenue que je n'aurais à m'occuper d'aucun cavalier - les professeurs avaient sans doute senti que mon air de navet décomposé n'attirerait pas les foules et que je ne serais donc pas obligée de laisser un prétendant déçu d'apprendre que mon poste de barmaid m'empêcherait de participer pleinement aux festivités. Finalement, il est possible que ce soit par pitié que les professeurs m'aient choisi. « Oh, prenons cette pauvre petite créature abandonnée et donnons-lui ce job ingrat pendant que nous picolerons à notre aise, débarrassés de nos rôles d'adultes responsables ! » Car oui, j'ai eu l'occasion de m'en rendre compte : les professeurs constituent une part importante des pochtrons de la soirée.

Et c'était donc là, seule, séparée de tous par cette table et ces bouteilles que je m'étais alors dis que, dans mon état actuel, je n'aurais jamais du accepter. J'avais naïvement cru que m'occuper des consommations m'empêcherait de tomber dans l'ennui et m'offrirait assez de distractions pour dévier mes pensées de... de certains sujets sensibles. C'était en fait tout l'inverse qui se produisait : j'avais la désagréable impression d'être un objet de moquerie en proie à une ironie universelle. Devant la table, les rires, les danses, les gens, l'insouciance, les rapprochements, les esprits ébouillantés par les bulles de champagne. Derrière, un légume délavé dans une ridicule robe bleue qui, au lieu de servir dignement les invités, s'acharne plutôt à les empêcher de piocher eux-même dans les réserves ou de renverser leurs verres. Comme si cette table était la matérialisation de la solitude dans laquelle je m'enfonçais progressivement, dévorée par mes démons intérieurs. Comme si j'étais l'unique spectatrice d'un spectacle comique que je percevais comme une tragédie personnelle.

Il me suffisait de baisser les yeux pour apercevoir la conséquence de ces frustrations : la table était parsemée de minuscules petits bouts de serviettes en papier, le seul moyen que j'avais trouvé pour m'empêcher d'envoyer valser les bouteilles sur le sol. Déchirer progressivement chaque serviette en papier. Le regard amoureux de Megane Parry se posant sur Wayne Harris : un morceau de serviette en moins. La robe et l'assurance éblouissantes de Lilian Easter : la moitié de la serviette n'est déjà plus que poussière de papier. Scott, son étonnant cavalier, qui m'évoque la fraîcheur de l'hiver et me rappelle comme la douceur d'un baiser est éphémère à chaque regard que je pose sur lui : déchirer, encore déchirer. Stephen qui danse avec Katie Bell. Stephen qui danse avec une parfaite idiote inconnue. Stephen qui danse. Stephen qui boit. Stephen qui blague. Déchirer, déchirer, déchirer. Servir un imbécile qui trébuche jusqu'à moi pour me demander un verre, sourire aux professeurs qui passent pour leur montrer que oui, je maîtrise totalement la situation, et que oui, ils sont sacrément ridicules. Mettre un peu d'ordre sur la table, jeter les bouts de papiers déchirés par terre. Et recommencer. Se faire percer les tympans par la musique assourdissante qui se mêle aux rires, aux cris et aux conversations. Constater le lent dépérissement de la raison de chacun des élèves. Remplir les verres, et déchirer les serviettes.

Personne ne semble vraiment me reconnaître ou s'intéresser à moi, mais tous prennent soudainement conscience de mon existence quand le désir de boire se fait ressentir. J'avais eu le mince espoir de contrôler un peu les choses, ce soir ; en réalité, c'était moi l'unique pantin de la soirée. Haley Collins, à votre disposition, que puis-je faire pour vous ? Contribuer au plaisir que vous prenez ce soir en vous servant des verres tandis que je pourris petit à petit comme un légume oublié dans une cave ? Mais oui, mais volontiers !

J'avais donc comme unique occupation le malheureux loisir d'observer les couples se faire et se défaire, les partenaires s'échanger, les mains se mêler et les regards se croiser. Je voyais tout, impuissante, et ne pouvais que serrer les dents. Je voyais Chuck danser avec Taylord comme si ils ne voulaient plus se lâcher. C'était eux que j'observais songeusement quand Taylord fût enlevé des bras de Chuck – principalement connu pour 1. ses nombreuses conquêtes 2. ses tendances fêtardes 3. avoir frappé Stephen. Même si tous ces points ont la particularité de m'être détestables, ce qui fait que mon niveau d'appréciation de Chuck se situe approximativement autour de zéro, le troisième m'avait particulièrement agacée. Et puis, je vis qui avait volé Taylord : c'était Stephen, qui la faisait désormais joyeusement tourner, sa main dans la sienne. Rien d'affolant, je savais pertinemment qu'ils étaient amis, mais à chaque nouvelle danseuse accrochée à Stephen, mon instinct de meurtrière récemment dévoilée s'agitait en moi et réclamait de prendre vie. Ridicule mais incontrôlable.

Tout aussi probable que le fait que l'individu de sexe masculin nommé Stephen Fray danse avec son amie, un individu de sexe féminin nommée Taylord Reegan, je vis Chuck arriver jusqu'à la buvette – normal - et s'adresser à moi – pas normal –, fait au contraire hautement improbable. Je venais de sauvagement arracher une des serviettes en papier en deux et feignais désormais d'éponge une trace de jus de citrouille avec l'un des morceaux (acte tout à fait inutile étant donné que cette tâche était apparue bien plus tôt dans la soirée).


- Salut, Haley. Tu me sers une coupe, s'il te plaît?


Le sourire Chuckesque qu'il arbore (c'est-à-dire un sourire charmeur qui signifie :
1. « je te veux dans mon lit »
ou 2. « j'ai besoin de toi et tente donc de t'amadouer en prétendant être ce que je ne suis pas ») m'en arrache un également, mais qui exprime toute l'amertume qui m'envahit à cet instant. Je lui sers donc un verre en songeant que, m'abordant sans aucun doute pour la deuxième raison, il attend quelque chose de moi que je ne serais pas prête à lui donner sans qu'il fasse preuve d'une merveilleuse hypocrisie à mon égard. Je m'apprête à lui dire que non, il n'aura pas les stocks d'alcool cachés sous la table quand je remarque la direction de son regard. Vers Taylord et Stephen.


- Ta robe te va... à la perfection. Je suis étonné qu'il n'y ait pas un troupeau de mecs qui attendent pour être ton cavalier.


« Et moi je ne suis pas étonnée que tu te sois fais piquer Taylord vu les phrases stéréotypées que tu ressors dix fois par jours à toutes les filles de ce château » aurait sans doute été une bonne réponse, mais le comportement de Chuck était bien trop prévisible ; je me contente donc de soupirer en levant les yeux en ciel, exaspérée. Qui plus est, je n'étais pas d'humeur à entrer dans son jeu, et sa présence suspecte à mes côtés m'agaçait. J'étais officiellement le pantin de la soirée. Rien de plus. Je me sens cependant rougir faiblement, passant du navet à la betterave en réaction à son compliment sur ma robe. J'avais pris un grand soin à choisir ma tenue, bien que je ne sois que la barmaid et d'habitude peu coquette, et, même si ces efforts n'étaient pas pour lui et qu'il est peu probable qu'il le pense vraiment, entendre qu'il est sans doute possible que je puisse être un tantinet un petit peu jolie est malgré tout agréable. Un sourire étrange se dessine sur mes lèvres, provoqué par le comique de la situation. Chuck discutant avec moi et me complimentant. La magie de Noël, sans doute. Et puis, ses mots me frappent dans un éclair de lucidité : « pour être ton cavalier ». ...Non ?

- Tant mieux pour moi. Ça te dit de danser la prochaine avec moi?


Si ?! Si. Je fronce les sourcils, perplexe, et délaisse même mes serviettes en papier que j'avais discrètement continuer à déchirer. Je jette immédiatement un coup d'oeil en direction de Taylord et Stephen, puis regarde de nouveau Chuck. Sa main est déjà tendue dans ma direction. Sans hésiter, je la prends et nous nous avançons donc ensemble sur la piste. Nous savons que ni lui ni moi n'avons véritablement envie de danser tous les deux et je ne pense pas me tromper en disant qu'il se fiche de moi comme d'une guigne et vice-versa, mais en ce moment même, il y a quelque chose qui nous rassemble. Quelque chose qui porte le doux nom de vengeance.

Tandis que je pose ma main sur son épaule et que nos pas se coordonnent, je me décide enfin à lui parler. J'hésite entre jouer le jeu ou non, et je n'ai toujours pas pris ma décision quand j'ouvre la bouche.


- Je t'avoue que je suis surprise, je ne pensais pas avoir la longueur de robe requise pour passer du temps en ta compagnie, dis-je ironiquement en songeant à la robe de Taylord – et aux tenues de toutes ses prétendantes en général. J'avais d'ailleurs été surprise à la vue de la toute nouvelle Miss Gryffondor. Pour l'avoir côtoyé un peu et effectué avec elle une séance maquillage qui avait viré au carnage dans les toilettes, j'étais bien placée pour savoir que cette robe courte et ce rouge éblouissant ne lui ressemblaient pas. Elle était jolie mais... j'avais l'impression que ce n'était plus Taylord, la Taylord avec qui j'avais tant de points communs et que j'appréciais. J'eus soudainement peur que mon cavalier ne soit la raison de ce retournement de personnalité.

A bien y réfléchir, il me semble que c'est la première fois que je tiens un semblant de discussion avec lui, et, bien que je le connaisse du fait de sa réputation, en réalité, je ne sais comment l'aborder plus en profondeur. Faire semblant est amusant, mais lui parler serait... une délivrance. Le problème... c'est que Chuck est Chuck. Puis-je vraiment laisser tomber mon masque en espérant qu'il fasse de même ? Le fait que ce soit moi qui lui ait servi de « bouche-trou » me paraît être comme un message. Il doit savoir que Stephen... que je... Stephen. Bref, il le sait sans doute. C'est la seule justification possible au fait qu'il soit venu vers moi. « Il a pris la mienne, je lui prends la sienne » semble être un bon résumé de notre situation. Je perçois quelques regards haineux dans ma direction tandis que nous évoluons au milieu des autres – de manière plutôt satisfaisante, à vrai dire. Je prends conscience que ma timidité n'est plus un problème et que je ne me sens pratiquement pas gênée de danser, qui plus est avec Chuck, mais l'attention que l'on nous porte quand les autres remarquent que Chuck Carlton danse avec Haley Collins me fait monter le rouge aux joues. Je n'ai plus le choix, il faut que je parle, pour ne plus y penser. Et ce fût l'ironie qui me vint naturellement; ironie qui m'habitait constamment depuis le jour où elle m'était venue, ce fameux soir dans la salle commune en compagnie de Stephen. Où j'avais capté son attention, où les premiers élans de haine m'avaient envahi.


- Alors, c'est par dépit ou envie ? Désolée de te décevoir Chuck mais... tu n'es pas mon genre, dis-je avec un sourire amusé au coin de la bouche.

Finalement, il m'avait eu. J'étais entrée dans son jeu. Mais c'était la seule manière pour moi de garder mon masque et de ne pas évoquer clairement Stephen et Taylord, ce que je me languissais de faire, et ce qu'il voulait sans doute éviter, désirant juste attiser la curiosité de sa bien-aimée et se souciant peu du reste. Je m'appliquais à danser de mon mieux et à m'imprégner de la musique, qui me paraissait pourtant insupportable quelques instants plus tôt, plantée comme un arbre devant ma table, mais je souhaitais profiter au mieux de ce bref instant de divertissement, bien qu'angoissant.
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: Qui va à la chasse... ! [PV] fini   Qui va à la chasse... ! [PV] fini Icon_minitimeLun 2 Jan - 18:56

Inviter Haley Collins et son sempiternel balai dans le cul pour une danse au bal de Noël, ça relevait du gros gag, mais ça relevait surtout du miracle (pour elle) et donc ça collait bien avec le thème.

Je n'avais aucun doute quant à la suite, parce que ce genre de fille, bien que tout à fait baisable (je me venge comme je peux hein Qui va à la chasse... ! [PV] fini 30720 ) n'était pas beaucoup demandée. Pourquoi? C'est simple : trop timide. Tellement que quand on les approchait on les voyait se décomposer de plus en plus et limite se mettre à pleurer ou bien devenir transparente sous la forte envie de disparaître. Collins c'était pire que tout - elle avait cette tête avant même que je vienne lui parler. C'était terrible. Qu'est ce qu'il pouvait bien se passer dans sa vie pour qu'elle soit si coincée?! Limite ça m'attendrissait, j'avais envie de lui dire qu'il ne fallait vraiment pas qu'elle ait peur comme ça et que personne ne lui voulait du mal. Tiens, je savais ce qu'il lui fallait : que Coop lui parle. Coop, tout le monde l'aimait et c'était un pro pour rassurer les gens. Il disait que je n'y arrivais pas parce que je ne trouvais pas "les bons mots". En même temps un mot, quand il voulait dire ce qu'on pensait, je ne voyais pas trop ce qu'il pouvait avoir de bon ou de mauvais, mais bref. Passons.

Surtout que je commençais à être bourré, rappelons-le, alors je n'allais certainement pas me perdre dans des tentatives de ce genre. J'étais dans la phase où tout me faisait rire, et venir la draguouiller alors qu'elle avait peur du moindre garçon qui s'approchait d'elle à moins de dix mètres me faisait franchement bien marrer. Regard insistant, petit sourire charmeur, etc : en moins de deux elle me servait une nouvelle coupe mais surtout elle rougissait comme une tomate, et comme prévu. La pauvre. Surtout qu'au fond, je n'avais rien contre elle. Même si elle était à Serdaigle et qu'elle avait donc fatalement un potentiel relou, les filles de Serdaigle en général m'étaient plutôt sympathiques. C'était les mecs avec qui ça passait nettement moins, mais ça, pas la peine de s'y appesantir.

Nouveau regard dans la foule, nouveau regard sur l'anguille des mers réincarnée en une espèce de mec, j'ai nommé Stephen Fray, qui dansait toujours gaiement avec Taylord. Tout de même, ça me dépassait. Qu'est-ce qu'elle lui trouvait?! Ses amis étaient tous cools, et il fallait qu'elle soit pote avec Fray ou bien Scott, et là, ça n'allait plus. Je ne comprenais pas.
Je comprenais encore moins qu'elle se soit laissée emporter par Fray pour danser alors que je dansais avec elle, mais bon. Ça, c'était une autre question. J'avalais la fin de mon verre cul sec. Ma tête commençait à tourner juste bien comme il faut et le rythme de la musique commençait à bouger un peu plus; bref je me sentais parfaitement bien pour me lancer dans cette fête corps et âme et récupérer au passage Taylord que je n'allais certes pas laisser moisir entre les bras de l'autre excité qui devait l'intoxiquer rien qu'avec son haleine chargée à 5 grammes. D'un autre côté, je devais bien l'avouer, voir Fray ainsi me laissait espérer qu'il n'était peut-être pas si casse-burnes que ça.

Haley attrapa ma main, toujours aussi rouge et le regard fuyant, et me suivit sans opposer plus de résistance qu'une feuille en pleine bourrasque. On commença à danser et je la serrai contre moi en la tenant par la taille, exprès trop près pour voir sa réaction. Elle mit simplement sa main sur mon épaule et je lui lançai un regard provocateur suivi d'un petit sourire amusé.

Par contre, comme elle n'était pas grande, j'avais la vue prenante sur son décolleté et je dois vous dire que ça valait tout de même le détour.


- Je t'avoue que je suis surprise, je ne pensais pas avoir la longueur de robe requise pour passer du temps en ta compagnie

- Ça va, tu te défends bien quand même, répondis-je du tac au tac en la regardant de haut en bas avec insistance. Je n'avais même pas peur qu'elle s'énerve ou me mettre une claque, ce genre de fille ne fait pas ça dans un moment pareil - le seul fait qu'elle danse avec moi lui valait d'être le centre de l'attention de tous les gens qui dansaient autour de nous, alors elle n'allait rien tenter.

Mais je n'étais pas dupe : je savais pourquoi elle avait accepté, tout comme je savais aussi ce qui m'avait poussé à venir réveiller la petite Haley de sa vie monotone. C'était le même fauteur de troubles qui me soûlait bien en cet instant, ce même fauteur de trouble qui devait d'ailleurs être aussi soûl qu'il me soûlait. J'avais cru voir et comprendre de ce que pouvaient raconter les gens en salle commune - la salle commune ou bien la CIA des potins de Poudlard - qu'Haley trainait souvent avec Fray. Mais, personne n'intéressait Fray. Il accordait aux gens moins d'importance qu'à un bouquin - à part Wayland peu-être, mais je ne comprenais trop rien à leur histoire. Bref, pas besoin d'être Einstein pour deviner que Fray n'en avait rien à carrer d'Haley mais que Haley devait se pâmer pour ses beaux... ses beaux... ses beaux quoi? Bref, elle le kiffait quoi. (Permettez-moi de rire). Et fatalement, ce soir, elle devait être en mode princesse abandonnée, ouin ouin ouin, mon beau prince ne m'invite même pas à danser, ouin ouin ouin il danse avec une autre fille, ouin ouin ouin elle est plus belle que moi et bien plus appréciée de mon prince, et blablabla : RELOU. Donc, en bon gentleman que je suis, je ne relevai pas cette petite remarque qui aurait je pense bien déplu à Taylord pour se faire traiter implicitement de pute avec sa robe ras-les-fesses et j'ajoutai avec un petit sourire, me penchant vers Haley, la forçant à se coller contre moi et soufflant à son oreille :


- En même temps, dans ce cas, tu serais peut-être parvenue à tes fins, qui sait?...

Je retins un ricanement et la laissai se noyer dans ses pensées. Elle devait sûrement avoir envie de pleurer toutes les larmes de son corps dans une salle vide et abandonnée en s'ouvrant les veines de désespoir car son amour ne verrait jamais le jour. Du coup, elle était bien mieux ici à danser avec moi. Je l'entraînai dans une danse un peu plus rapide, l'alcool me donnait des ailes, et j'avais bien l'intention de montrer à Taylord et Fray qu'on se marrait tout aussi bien sans eux.


- Alors, c'est par dépit ou envie ? Désolée de te décevoir Chuck mais... tu n'es pas mon genre.

Mais dites-donc! Mais incroyable! C'est pas vrai! Un autre miracle de Noël! Haley Collins a donc un tant soit peu de caractère!

Un sourire satisfait s'imprima sur mes lèvres : je SAVAIS que j'avais bien fait de l'inviter à danser. Il ne manquait plus que je la fasse boire, tiens. Si ça se trouve elle se révélerait être une super pote de soirée et finirait la nuit en sous-vêtements à danser sur un bar, avec un peu de chance! Ha ha, vraiment, Fray ne savait pas ce qu'il manquait. Quel abruti fini, non mais vraiment! Et dire qu'il l'avait à sa merci en plus!

Ça me rendit si joyeux et je commençais à avoir tellement bu que d'un coup je la soulevai entre mes bras, la prenant par la taille, et lui piquai un bisou sur le front. Après quoi j'eus un grand sourire et me remis à danser.

- Ne dis pas ça, tu me brises le coeur, ma jolie! répondis-je avec un clin d'oeil.

J'avais donc la confirmation de ce que j'avais pensé plus tôt. Si elle se demandait ce qui m'amenait là c'est qu'elle en connaissait les raisons; évidemment, elle avait les mêmes. Pourtant je ne regrettais pas non plus parce que je me marrais plutôt bien. Autant jouer le jeu à fond, non?!


- Moitié moitié. Comme toi, non? Regard entendu. Mais je ne regrette pas, tu es une charmante cavalière, même si tu dis que je ne suis pas ton genre, dis-je d'un air de fausse reproche. Autant profiter, non?

Je l'emmenai au centre de la piste, même si il y avait plus de monde, je m'en foutais : je voulais qu'ils nous voient. La musique était un peu plus rapide et je me rendis compte que j'amusais vraiment avec Haley et qu'elle était en plus - étonnant - une bonne danseuse. J'attendais juste le moment propice. Il arriva : Fray faisait des mouvements débiles avec son poignet et Taylord tournoyait avec lui. Je les bousculai un peu et continuai mine de rien à danser avec Haley. Je ne les avais pas dérangés mais ils nous avaient forcément vus, et c'était juste ce qu'il me fallait. Je reportais ensuite toute mon attention sur ma cavalière du moment avec un petit sourire satisfait.

- Mais quel boulet, lâchai-je d'un air blasé. Avant de me rendre compte que ma cavalière en question en pinçait pour sa sale gueule. Ouuups! Ah pardon, me repris-je avec un petit sourire, pas désolé le moins du monde. Oh, ça va hein, les Serdaigle étaient des êtres à part, elle n'allait pas me chier une pendule alors que j'oeuvrais pour elle, hein!
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MessageSujet: Re: Qui va à la chasse... ! [PV] fini   Qui va à la chasse... ! [PV] fini Icon_minitimeLun 9 Jan - 16:18

Je ne luttais pas pour mettre correctement mon pied droit devant mon pied gauche, pour m'empêcher de tomber ou de m'étaler lamentablement sur le sol comme la première des gourdes ; non, je luttais contre moi-même, pour garder le contrôle. Je le sentais progressivement s'échapper de moi comme un alcool qui s'évapore sous la chaleur, il filait, l'insouciant, il passait à travers le maigre filet de ma volonté et laissait inconsciemment mes instincts primaires prendre leur aise dans mon fort intérieur, s'épanouir lentement mais sûrement, et gonfler, gonfler dans mon coeur... La pointe d'une aiguille, une fissure, et tout allait se déverser hors de moi. Mais il ne le fallait pas, non, vraiment pas, alors je luttais.

- Ça va, tu te défends bien quand même, dit mon cavalier d'une voix et d'un regard soutenu.

Percevoir son regard salace se balader ainsi sur mon corps déclencha un frisson qui me parcouru l'échine ; les poils de mes bras se hérissèrent et j'eus soudainement froid, comme si j'avais mis les pieds à l'extérieur où l'hiver était maître, alors que l'ambiance qui régnait dans la Grande Salle, toujours à la fête, était à l'inverse de plus en plus étouffante. Et pourtant, c'était un froid polaire qui m'envahissait, un froid qui me faisait me sentir de plus en plus vulnérable. Je me sentais mal, là, maintenant. Je désirais juste que des bras chauds et réconfortants viennent m'entourer d'un amour véritable. C'était l'ère glaciaire dans mon corps et le désert dans mon coeur. L'attitude de Chuck m'inspirait un profond malaise, mais superficiel, car mon coeur qui battait toujours dans ma poitrine, marquant le tempo de notre danse, n'en fût pas plus ébranlé que ça. Ce dégoût passager aussitôt inspiré, je l'expirais par mon souffle saccadé provoqué par le rythme soutenu de la danse. Si mon organisme y réagissait, mon esprit semblait rejeter naturellement toutes les attaques de mon mesquin partenaire. J'avais chaud et froid à la fois, je prenais plaisir à danser tout en désirant m'envelopper les couvertures rassurantes qui m'attendaient dans mon dortoir, je détestais Chuck et éprouvais cependant un sentiment étrange envers lui – mais je n'arrivais pas à le nommer. J'étais perdue au milieu de cette foule d'élèves, de sentiments et de faux-semblants. Je ne savais plus. J'évoluais dans un désert glacial sans points d'eau pour me repérer et me ressourcer ; les mirages étaient partout, ils se matérialisaient en des tracées colorées qui virevoltaient dans les airs, des visages souriants, des corps qui se frôlaient, se rapprochaient, se séparaient. Tout se mêlait. Un seul sentiment était supérieur au reste : l'amertume qui circulait comme un poison dans mes veines, qui me donnait la force nécessaire d'être là, ma main droite dans celle de Chuck Carlton, la gauche posée sur son épaule ; et surtout, de lutter, de garder mes larmes à l'intérieur de mon corps et mes états-d'âme profondément enfouis dans mon coeur. Qu'ils y restent, je devais simplement me contenter de jouer le jeu de Chuck, pour qu'il puisse parvenir à ses fins, rien de plus. Taylord allait sans aucun doute le remarquer, elle ferait peut-être la moue, un petit quiproquo de déclenché et bientôt ils roucouleraient dans les bras l'un de l'autre. Et hop! À la poubelle la petite poupée Haley Collins. Souillée, écrasée, un oeil qui pend et un bras déchiré. Et ce n'était sûrement pas Stephen Fray qui allait la ramasser et la réparer pour ensuite la dorloter amoureusement ; oh non, monsieur avait bien d'autres chats et d'autres tigresses à fouetter.

J'étais donc seule. Seule... avec Chuck. Donc : seule, définitivement seule.


- En même temps, dans ce cas, tu serais peut-être parvenue à tes fins, qui sait?...

Je ne bouillonne même pas : je me consume, le feu déclenché par les paroles de Chuck me dévorant entièrement. Dénuée de toute force de me défendre, je suis juste capable de lui lancer un regard... comment ? Même pas noir. Las, triste, que sais-je. Un regard sans animosité, tout juste animé par une force insoupçonnée qui sommeille quelque part dans ma poitrine, là où les cendres de mes sentiments – que dis-je, de ma stupidité – subsistent encore, carbonisés par l'indifférence de Stephen. J'aurais préféré une douche froide : tout aurait été fini, bien fait, vite fait. Mais non, ça ne se passait pas comme ça. Je l'aimais, il ne m'aimait pas. Dès lors qu'il y a un schmilblik quelque part, tout devrait pouvoir s'arrêter pour en être délivré. Et pourtant, la situation demeurait la même, inchangée : je l'aime, il ne m'aime pas. J'étais prête à faire je-ne-sais-quelle idiotie si il me le demandait ; sauterais-je de la tour de notre salle commune qu'il s'inquièterait tout juste de ma disparation. La situation était tellement déséquilibrée, ce qui lui conférait une ridicule dérision, que l'impression de pouvoir clore la situation d'un rire moqueur envers moi-même résistait pourtant. Pleurer, rire, m'énerver contre moi-même : rien n'y changeait. Je l'aime, il ne m'aime pas, inlassablement.
Les paroles de Chuck, en plus d'empourprer encore plus mes joues déjà rosées, auraient pu s'avérer vraies et utiles à ma cause : mais elles ne l'étaient même pas. Une robe courte n'aurait aucune influence. Et puis... la vision d'une petite robe rouge s'insinua dans mon esprit ; petite robe rouge qui dansait avec Stephen. Enfin, plutôt : Taylord, dans sa petite robe rouge, dansait avec Stephen. J'étais pourtant convaincue qu'il n'était pas ce genre de garçon influençable par ce genre de choses, un peu comme... tiens, mon actuel cavalier ! ...Mais après tout, Stephen faisait partie des individus de sexe masculin. Parce que j'avais trop tendance à le considérer comme quelqu'un exceptionnel, j'en oubliais ses racines originelles. Mais, même si j'admettais qu'il puisse être intéressé par les attributs féminins généralement appréciés par la gente masculine, il n'était pas comme Chuck et ne serait jamais comme lui, j'en avais la certitude.

Cette manie que j'avais de prendre sa défense – je ne vous détaille pas dans quel état m'avait mise la nouvelle de leur dispute qui s'était terminée en coup de poings – m'auto-énerva. (oui, c'était une capacité dont j'étais dotée et qui surgissait constamment. Heureuse fille que je suis). MAIS-POUR-QUOI ?

J'étais à deux doigts d'exploser, je sentais mes mains se resserrer sur les parties du corps de Chuck avec lesquelles j'étais en contact – c'est-à-dire sa main et son épaule -, j'étais à un rien de laisser mon coeur se désintégrer en petits morceaux de serviettes déchirés et tout un flot de paroles se déverser de mes lèvres, quand je vis un sourire s'afficher sur les lèvres de Chuck. Un sourire... de pitié ? De joie ? De moquerie ?

Et puis, soudainement, là, comme ça, tout d'un coup... je me retrouvais dans les airs, légère comme une plume, je m'envolais dans les bras de Chuck, puis redescendais rapidement sur terre accompagnée de la pression de ses lèvres sur mon front en guise de signal d'atterrissage.

Tout dans mon esprit criait « Aahhh maisaaaah qu'est-cequisepasse pourquoijesuisdanslesbrasdeChuck maisrelachezmoi aaaaaaaah », et je n'avais pu m'empêcher d'émettre un léger son de surprise qui s'était transformé en léger rire nerveux ; et déjà, nous reprenions notre danse. Interloquée, il me fallut quelques pas pour reprendre le rythme. Chuck m'avait arrachée à mon flux de pensée incessant pendant un bref instant de surprise, de colère et légèrement d'ivresse ; et je m'avouais – difficilement, mais je le faisais – que j'y avais pris du plaisir. Mon corps s'était envolé en même temps que mes problèmes adolescents existentiels : pendant une demi-seconde, je m'étais amusée
.

- Ne dis pas ça, tu me brises le coeur, ma jolie!


Je lui répondis par un sourire – un sourire franc, comme l'amusement qu'il semblait simuler donnait l'impression d'être vrai. Peut-être l'était-ce...? Non mais... quelle sotte ! Qui pouvait bien s'amuser avec moi ? A part Heather, la seule qui, je crois, puisse réellement me supporter ? (et qui, actuellement, vagabondait joyeusement de multiples verres à la main, je n'en doutais pas, connaissant les penchants fêtards de mon amie, que j'acceptais sans broncher et qui me faisait même rire). Si Chuck acceptait de faire semblant de prendre du bon temps, je me devais de me prendre aussi à ce jeu, au moins pour accepter ce grand honneur qu'il me faisait là. Finalement... peut-être n'avais-je même pas besoin de me forcer.

- Moitié moitié. Comme toi, non? Mais je ne regrette pas, tu es une charmante cavalière, même si tu dis que je ne suis pas ton genre. Autant profiter, non?

Un nouveau sourire se déclencha sur mes lèvres, au moins était-il à peu près franc et ne cherchait pas à trop jouer au séducteur... je devais lui reconnaître ça. Avec moi, c'était de toute manière peine perdue : non pas que j'étais très résistante, mais il était tout simplement impossible qu'un garçon, qu'un individu de sexe masculin, puisse ressentir une once d'envie de me faire du charme.

- C'est vrai, dis-je bêtement et platement. J'aurais aimé m'amuser, comme il l'avait dit et, cette fois-ci, son conseil était très avisé, mais quelque chose m'en empêchait. Je luttais déjà beaucoup trop pour autres choses – notamment pour éviter de chercher du regard notre couple de danseur parallèle - m'amuser dans ces circonstances demandait encore beaucoup trop d'efforts que je me sentais incapable d'accomplir.

Je ne parvenais pas à saisir ce qui se passait en moi : je me sentais tantôt accablée, tantôt animée par une force mystérieuse qui s'apparentait à de la vengeance ou de la haine, me dotant d'un caractère quelque peu mauvais, bien que fort, que je ne m'étais jamais soupçonnée. Mon humeur jonglait constamment entre ces deux états d'esprit. La situation m'échappait totalement, plus que jamais – et ça m'irritait beaucoup, me rendant d'autant plus insupportable.

Une nouvelle fois, Chuck m'offrit l'occasion de me déconnecter un instant de la lourdeur de mes sombres pensées en prenant les choses en main de manière inattendue. Perplexe, je me sentis le suivre tout en m'efforçant de danser toujours de manière convenable jusqu'au centre de la pièce – mon coeur rata un battement quand j'aperçus qu'il nous avait amené non loin de Stephen et Taylord, qui dansait tout deux joyeusement – bien qu'étrangement, il fallait le dire – je sentis mon regard s'illuminer en apercevant Stephen se mouvoir en des mouvements bissextiles et sinusoïdales qui se détachaient clairement des danses habituelles – et pourtant, tout en même temps, un monstre tapis dans mon coeur s'apprêtait à surgir et à lui faire du mal, pour celui dont j'étais injustement victime. Et puis, sans que je n'y puisse rien – ou peut-être étais-je un peu complice – en tout cas, sans y faire d'oppositions, nos mouvements nous amenèrent droit sur eux, les bousculant un peu, et, comme si de rien n'était, nous nous écartâmes pour reprendre normalement notre danse. Cette petite scène – très peu discrète à mon goût – fit une énième fois s'étirer mes lèvres en un sourire, et, progressivement, un rire prit forme au fond de ma gorge pour remonter jusqu'à ma bouche ; je sentis mon ventre se secouer, et tout cela était délicieusement libérateur. Je ris quelques secondes, et reportai mon attention sur Chuck. Il était peut-être impulsif et beaucoup trop charmeur, mais drôle, je devais bien lui reconnaître ça. Et finalement... l'humour était peut-être ce dont j'avais le plus besoin en ce moment.


- Mais quel boulet. Ah pardon !

L'air désolé de mon pseudo-maladroit cavalier ne l'était tellement pas que je fus prise de secousses par un nouveau rire – ça, c'était comme un bon fondant au chocolat : une fois qu'on y a goûté une part, il nous en faut sans cesse une autre. Pourtant, ces excès de rire ne m'avait pas privé de ma lucidité. Un léger pincement m'avait pris au coeur mais... je n'en voulais pas à Chuck. C'était bizarre, étrange, frustrant, mais c'était comme ça : je ne lui en voulais pas. En fin de compte, je me demandais si j'étais aussi lucide que je le pensais. Partagée entre mon amertume et mon attirance pour le "boulet" en question, ma réponse fût mitigée, mais pas colérique ni enragée (oh, joie) :

- Quand on te voit foncer sur eux comme un rhinocéros en m'utilisant comme bouclier pour attirer leur attention, au lieu d'aller simplement récupérer ta cavalière... on se demande qui est le boulet, Chuck !
m'exclamai-je d'une voix amusée. (en réalité... jouer au boulet humain m'avait procuré une grande jouissance intérieure, j'aurais même aimé les bousculer à terre puis les piétiner, mais ça, je le gardais pour moi)

Finalement, j'y parvenais peut-être un peu, à cet état d'amusement, mais cela ne m'empêchait pas de penser vraiment ma remarque. N'étions-nous pas tous les deux stupides à faire semblant de danser et de s'amuser ensemble alors que Taylord et Stephen étaient réellement amis et prenaient réellement du bon temps ensemble ? Je les enviais, dans le fond. Vraiment. Prise dans les pas de danse qui se répétaient et ne demandaient plus le même effort de concentration qu'au départ, je ne portais plus attention de la musique ; mais il me semblait que, tout un coup, elle faiblit légèrement ; peut-être était-ce tout simplement un mouvement de la chanson, mais je pris soudainement peur à l'idée que cette danse s'arrête, et que tous les mots que je n'avais pas dis périssent à jamais sur le seuil de mes lèvres.


- Il y a quand même une différence entre nous, tu sais : ça fonctionnera pour toi, mais pas pour moi, ajoutai-je d'une voix assez basse mais précipitée. Parce que, oui, c'est un... un... un boulet..., finissais-je d'une voix presque inaudible, abattue, noyée dans la musique mais le coeur, la gorge et la bouche rempli de cette amertume désormais familière ; à la fois honteuse et libérée d'avoir repris les mots de mon cavalier.

J'ignore comment il a réussi ce tour de passe-passe, mais il me semble ressentir plus d'animosité envers Stephen qu'envers Chuck, à l'instant présent. Peut-être parce que c'est la silhouette de Chuck qui s'est dessinée dans les mirages de mon désert aride, venue m'en délivrer le temps d'une danse, et non celle de Stephen.
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Chuck Carlton


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MessageSujet: Re: Qui va à la chasse... ! [PV] fini   Qui va à la chasse... ! [PV] fini Icon_minitimeDim 15 Jan - 19:01

Citation :
Percevoir son regard salace se balader ainsi sur mon corps déclencha un frisson qui me parcouru l'échine
Mon regard salace! Comme tu y vas! Qui va à la chasse... ! [PV] fini 30720 Qui va à la chasse... ! [PV] fini 202861

Je savais ce qu'il lui fallait, à défaut de tirer son coup avec Fray : une bonne dose de Pur-Feu. Parce que là, elle était trop coincée, trop timide, trop effrayée, trop... trop balai-dans-le-cul. Non mais quoi, c'est bon, elle avait 15 piges, c'était le moment ou jamais, non?! Et puis ce n'était qu'un bal de Noël, pas le bal des débutantes de Vienne, que je sache! J'avais envie de la secouer comme un prunier et de lui dire "Eh oh Haley réveille toi, bon dieu!" parce ce qu'elle ne pigeait pas, c'était qu'il n'y avait qu'elle qui pouvait changer tout ça, et en particulier, il n'y avait qu'elle qui pouvait changer la destinée qu'elle se réservait avec l'autre imbécile de Fray, n'en déplaise aux gens normaux comme moi. Mais bon, après tout, il en fallait pour tous les goûts, et c'était limite rassurant que même les trucs bizarres comme Stephen trouvaient un couvercle qui allait avec leur pot. Et c'était là toute la puissance de la connerie du Serdaigle : il n'était même pas fichu de se rendre compte qu'il avait une jolie petite gonzesse qui l'attendait les bras tendus, non.

Alors que moi voyez-vous, les gonzesses qui m'attendaient, je les voyais, et plutôt deux fois qu'une, mes amis! Et je m'empressais de courir dans leurs jolis bras! Mais bon, ça, c'était une autre histoire.

Pendant que je dansais je ne me retins pas pour profiter de la chair fraîche en la détaillant - oui oui, décidément fort jolie, et puis ses yeux étaient vraiment beaux, et ils auraient été très attirants si ils n'avaient pas ressemblé à ceux d'une biche effarouchée tombée nez à nez avec le chasseur qui veut sa peau. Franchement, je faisais si peur?! Mais non : c'était Haley qui s'excusait limite de respirer et d'exister, et ça, voyez-vous, ÇA, ça m'agaçait prodigieusement. En plus de ça, dommage pour elle j'avais bu et j'avais les idées un peu chamboulées, alors si en temps normal j'aurais pu me dire que de lui mettre les yeux en face des trous étaient trop violent pour quelqu'un d'aussi fragile, je me fichais là complètement de ces considérations. Tout d'un coup je pensais à Coop : oui, ces yeux-là je les connaissais bien. Quand il était petit, il avait peur de tout, il restait prostré dans son coin comme un con en attendant qu'on vienne s'occuper de lui. Je lui avais dit dès qu'il avait été en mesure de comprendre, et il avait d'ailleurs chialé pendant des heures avant que je le menace de ne plus jamais lui donner à bouffer si il ne se taisait pas, je lui avais dit : c'est pas en restant planté là que tu vas avoir ce que tu veux, tu vas juste moisir tout seul. Comme il devait avoir quatre ans, l'image de moisir tout seul lui avait foutu la frousse et c'était tant mieux, parce qu'il avait fait des efforts, et il avait commencé à parler aux autres. Et en plus, il s'était découvert un talent d'ailleurs, parce qu'il amadouait n'importe qui avec ses petits yeux de petit garçon adorable. Alors, merci qui?!

Haley, c'était pareil! Il fallait quelqu'un qui lui dise qu'il était temps de se réveiller, sans quoi elle allait crever seule et pucelle avec ses 26 chats dans une maison comme celle de ma voisine avec ses bigoudis sur la tête, qui sentait la pisse et le vieux patchouli bon marché!

Et comme j'étais un mec sympa et que secourir les jolies filles ça ne me dérangeait pas, eh bien, je me portais volontaire en cette soirée de Noël pour accomplir un petit miracle. Du coup, je dansai de plus belle, et malgré son visage proche de la décomposition ou de pleurs ou de la mort je ne savais pas trop, je remarquai petit à petit qu'elle se déraidissait un peu et qu'elle esquissait même des pauvres petits sourires. Bon! C'était déjà pas mal! Pas loin il y avait Fray toujours aussi bourré qui se dandinait avec Taylord toujours aussi jolie et j'espérais fortement qu'ils voyaient que nous AUSSI on s'éclatait comme des petits fous - enfin moi surtout, apparemment - parce que... parce que merde, hein. Ce soir Taylord était à moi, qu'est-ce qu'il venait baver sur elle comme un sale labrador miteux?!


- C'est vrai.

Bonjour! Je m'appelle Haley Collins et je dégage autant d'énergie qu'un mec qui suce les pissenlits par la racine... Mais bon sang, elle avait envie de vivre cette nana au moins, ou quoi?!

Au fond elle était touchante, quand même, je devais bien l'avouer - eh oui, il y a donc un coeur dans ce corps parfait! - même si je ne savais pas trop pourquoi. Alors que techniquement les gens comme ça me donnaient envie de le sbuter, là, j'avais juste envie de tout faire pour qu'elle s'émancipe un peu. Bingo : quand je la reposai au sol elle se mit à rire - à RIRE, yeaaah! 1000 points! Vous débloquez le niveau 3! - et à parler d'une voix plutôt amusée - il y avait donc bien quelqu'un dans ce corps sans vie!


- Quand on te voit foncer sur eux comme un rhinocéros en m'utilisant comme bouclier pour attirer leur attention, au lieu d'aller simplement récupérer ta cavalière... on se demande qui est le boulet, Chuck !

On venait de couper le chemin de Fray et Taylord et je repris notre danse avec un petit sourire satisfait. Cette fois, ils ne pouvaient pas nous avoir raté.

- Dis donc! Je fronçai les sourcils d'un air faussement énervé alors que je nous faisais danser de plus en plus rapidement : je débordais d'une énergie et d'une joie sans bornes. Je te ferais remarquer que j'oeuvre pour nous deux, ma jolie! ajoutai-je avec un petit clin d'oeil.

Aller récupérer ma cavalière... J'en mourrais d'envie, et pas seulement pour danser avec elle d'ailleurs, mais... Je ne sais pas, il y avait quelque chose... qui... Bon, ok, qui me faisait peur. Non mais allô! Elle m'avait à sa merci et voilà qu'elle acceptait une danse avec Fray!! Il y avait baleine sous gravillon, non?!


- Il y a quand même une différence entre nous, tu sais : ça fonctionnera pour toi, mais pas pour moi. Parce que, oui, c'est un... un... un boulet...

1000 points de plus et là je débloquais 5 niveaux d'un coup. Elle avait DIT que Stephen était un boulet, YEAH!

Mais... Putain! Eh oh! Non! Bon : remettre de l'ordre dans mes idées, d'abord. Ah non alors, Haley n'allait pas retomber dans sa dépression alors que je venais tout juste de la faire rire! Et puis, c'était quoi cette comparaison à la con! C'était d'elle qu'il était question, pas de moi... Et puis... Comment elle savait que ça fonctionnerait pour moi, elle qui n'avait jamais dû approcher les lèvres d'un mec?!

Je me stoppai net dans ma danse, la saisis par la taille fermement - elle était toute mince, limite j'en faisais le tour - et la foudroyai du regard avant de lui exposer mes idées sans colère mais avec une détermination sans bornes :


- Bon, maintenant, Haley, tu vas m'écouter. C'est quoi ces histoires? Comment ça ça ne fonctionnera pas?! Ma petite tu n'en sais rien, puisque tu n'as pas essayé! Tu restes à pleurnicher dans ton coin, mais c'est pas ça la vie! Je la secouai un peu, emporté parce que je disais. Bon sang, j'avais tellement envie qu'elle comprenne! Si tu te bouges pas le cul, tu n'auras jamais rien, tu comprends?! Alors tu es peut-être timide ou je ne sais pas quoi, Fray était peut-être égocentrique et con comme la lune, mais le truc c'est qu'il ne comprend rien à rien, alors démerde-toi et fais-lui comprendre! T'es mignonne, t'es sexy, alors lance-toi un peu, merde!

Sans plus attendre je l'obligeai à danser de nouveau; l'alcool faisait son petit effet et si je m'arrêtais de bouger, c'était l'inverse, c'était la salle qui dansait dans ma tête. Je plantai mon regard dans le sien et lui fis un petit sourire.

- Je ne plaisante pas : tu as tes chances, il suffit juste de les prendre. D'acc?
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Haley Collins


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MessageSujet: Re: Qui va à la chasse... ! [PV] fini   Qui va à la chasse... ! [PV] fini Icon_minitimeDim 22 Jan - 22:46


En rentrant dans la Grande Salle, dont la beauté m'avait toujours émerveillée mais qui me paraissait si fade ce soir, je ne m'étais pas préparée à ce que la soirée prenne une telle tournure. Je naviguais d'illusions en désillusions, d'ivresse en tristesse. Au centre de tous ces gens, élèves comme professeurs, il m'était impossible de trouver ma place, plus que jamais. Je m'étais attendue à être le capitaine de mon navire, la reine de la buvette et des petits bouts de serviettes, enfermée dans ma solitude à ruminer mes problèmes : rien de plus. J'avais choisi une jolie robe bleue pour me fondre dans la masse des filles toutes plus pouponnées les unes que les autres, et m'étais faîte à l'idée de servir des verres toute la soirée. Je m'étais fixée un objectif : être digne des responsabilités qui m'avaient été données, ne pas créer de problèmes. Être éternellement sage.

Et voilà, alors que j'étais rentrée dans le moule que je m'étais construit, que l'on venait m'en extirper pour me jeter dans la cage aux lions : la piste de danse. J'avais prévu de ne pas avoir de cavalier, de ne pas danser, de laisser Stephen à l'abri dans mon esprit. Chuck Carlton m'avait invité, j'étais actuellement en train de bouger mon corps du mieux que je le pouvais, et me voilà à parler de Stephen. Les barrières que j'avais fondées s'écroulaient les unes après les autres, me laissant désemparée face à tant d'inconnu et d'improvisation ; deux notions à laquelle je ne m'étais jamais habituée et que je n'aimais pas. J'avais eu, l'instant d'une soirée, le goût du risque et de l'aventure, je m'étais familiarisée le temps d'une escapade nocturne avec l'adrénaline qui redoublait l'intensité des battements de mon coeur et qui m'encourageait à dire et faire des choses totalement déraisonnables. Ne me reste de cette soirée dangereuse qu'une image terrible qui me hante, m'obsède ; agressant mon coeur, restant coincée en travers de ma gorge comme un trop gros morceau de pain, rythmant le flux de mes pensées dans un bruit infernal, amenant les larmes au plus près de mes yeux ; l'image d'une longue crinière blonde au contact de la peau de l'être qu'il me semblait le plus chérir. Elle avait osé ; il n'avait pas bronché. Et moi j'avais brûlé de rage, de tristesse, de frustration, de jalousie ; et mes plus intimes espoirs avaient péris dans cet incendie ; depuis, j'appréhendais le monde avec indifférence.

Chuck était venu bousculer les plans que j'avais mentalement établi ; devais-je le remercier d'avoir apporté un peu de piment à ma soirée ou le rejeter pour avoir rallumer les cendres rougeoyantes de mes sentiments ? Je savais pertinemment qu'il n'était là que pour un seul et unique but : attirer l'attention de Taylord, la rendre jalouse... l'attraper dans ses filets. Je n'étais qu'un élément de son plan, un choix par défaut. Même s'il n'avait pas organisé volontairement ce sauvetage, je décidais de m'accrocher à lui comme à une bouée. Maintenant que le sujet sensible était abordé et que plus je dansais, plus l'envie de danser se faisait grande, je ne résistais plus. L'énergie dont Chuck était emprunt m'affectait à moindre mesure. J'avais l'impression d'être une fleur qui s'épanouissait progressivement au soleil ; je dansais, il souriait, je dansais, je souriais un peu, et puis soudainement – stop. Le fait que j'ai à mon tour avoué la bêtise de Stephen – mais en étant-ce vraiment ? -, ce qui aurait du le satisfaire, puisqu'il était de notoriété publique que les deux n'étaient pas du genre à batifoler amicalement ensemble, produit l'effet contraire.

Chuck me fit prisonnière de ses mains et planta ses yeux dans les miens avant de me parler d'une voix déterminée et, étonnamment, très sérieuse :


- Bon, maintenant, Haley, tu vas m'écouter.

Mais, je t'écoute !

- C'est quoi ces histoires? Comment ça ça ne fonctionnera pas?! Ma petite tu n'en sais rien, puisque tu n'as pas essayé!

Mais ça crève les yeux...

- Tu restes à pleurnicher dans ton coin, mais c'est pas ça la vie! Si tu te bouges pas le cul, tu n'auras jamais rien, tu comprends?!


Mais c'est inutile...

- Alors tu es peut-être timide ou je ne sais pas quoi, Fray était peut-être égocentrique et con comme la lune, mais le truc c'est qu'il ne comprend rien à rien, alors démerde-toi et fais-lui comprendre! T'es mignonne, t'es sexy, alors lance-toi un peu, merde!

C'était ses mots et non ses mains qui me frappaient, mais l'effet était le même. Mon esprit bouillonnait et les protestations y fusaient dans tous les sens : ma bouche restait pourtant close, incapable que j'étais de réagir à une telle véhémence. J'étais secouée, physiquement et moralement. Si le ton de sa voix était brutal, son vocabulaire était tout aussi blessant. Je savais Chuck peu enclin aux discours raffinés, aux douces paroles rassurantes, aux gestes délicats – les mots et les lèvres de Scott s'immiscèrent dans mon esprit à cet instant -, mais cette agression qui m'était destinée me bouleversait profondément. Il m'épargnait la peine de m'enfoncer moi-même sous les auto-reproches et les rabaissements : j'en avais à disposition pour la décennie qui arrivait.

J'étais à deux doigts de fondre en larmes et je les ravalais avec la plus grande des peines. Chuck qui m'avait paru plutôt amical quoique taquin depuis le début de notre danse m'apparaissait désormais comme la brute que j'avais toujours imaginé. Ses paroles me blessaient d'autant plus qu'elles étaient fausses : moi, mignonne et... « sexy » ? Tout aussi improbable que si il m'avait avoué avoir bécoté Stephen au détour d'un couloir. D'ailleurs, Stephen n'était ni... « con », et certainement pas « égocentrique » ; si le feu rougeâtre et amoureux qui réchauffait mon coeur avait muté en un feu noir et emprunt d'amertume, j'étais incapable de l'insulter de la sorte. Me renfermant comme une huître, je me repliais en position défensive. J'allais finir cette danse infernale que Chuck avait déjà repris, ne me laissant pas l'occasion de lui répondre de manière posée, réfléchie, découlant de bon sens et présentant une défense solide ; aller m'excuser auprès des professeurs de me trouver mal, et me réfugier au sein de mes draps. La seule personne dont j'aurais pu apprécier la compagnie après que Chuck m'ait laissé tombé comme un mégot de cigarette dans un cendrier, encore fumant mais à peine vivant, aurait été Scott, parce qu'il était le seul à me comprendre, à savoir, savoir vraiment. Mais Scott n'était pas là.
Scott était avec Lilian Easter. Taylord était venue au bal dans une robe rouge et courte. Rien n'était à sa place, ce soir ; la normalité s'était évaporée et il me semblait en être le seul résidu. Alors que j'étais résolue à ne plus prononcer un mot, craignant que les larmes ne dévalent mes joues rougies si j'avais le malheur d'ouvrir la bouche, Chuck me prit – pour la millième fois en quelques minutes – au dépourvu. Après quelques pas de danse, il me regarda de nouveau – avec une profondeur telle que j'en fus déstabilisée, à moins qu'il ne s'agisse simplement que d'un des effets de l'alcool, et dis, avec, si je ne m'abuse, un surprenant sourire au coin des lèvres :


- Je ne plaisante pas : tu as tes chances, il suffit juste de les prendre. D'acc?


Chuck m'apparut soudain comme je ne l'avais jamais vu : gentil, avenant, bienveillant. C'est ce que laissait transparaître sa phrase, son attitude, le ton de sa voix ; alors que quelques instants auparavant, il avait été si dur et avait porté des jugements brutaux et erronés sur ce qu'il pensait être vrai. Je ralentissais ma danse pour mieux le regarder, perdue au milieu de toutes ces attitudes contradictoires, de cette danse et de ces paroles improbables. Peut-être... voulait-il bien faire ? Mais comment le pourrait-il, sérieusement ? Nous étions tellement opposés... Chuck Carlton ne pouvait pas m'aider parce qu'il ne pouvait pas me comprendre. Je pris le risque de parler, pressée par le besoin de lui faire savoir que tout cela était ridicule et ne mènerait à rien.

- Arrête, c'est... c'est n'importe quoi. Tu ne comprends pas, tu ne peux pas comprendre, tu ne sais rien, Stephen n'est pas comme tu le dis et moi non plus. C'est pas parce que c'est facile pour toi que... que...

Ma voix sa brisa tandis que quelques larmes commencèrent à s'échapper sournoisement des mes yeux. J'y portais ma main pour les essuyer rapidement et retenir le reste du bataillon de franchir la barrière de mes paupières tout en me mordant la lèvre inférieure. J'avais conscience de me ridiculiser totalement, par mes paroles dignes d'une enfant de cinq ans et mes pleurs qui ne tarderaient pas à se faire plus intensifs si je n'y remédiais pas. Je n'avais plus qu'à partir en courant rejoindre mon dortoir avant que Chuck ne s'en aperçoive ; il me restait cependant une dernière chose à faire avant de mettre un terme à notre danse qui n'allait sans doute pas tarder à s'achever d'elle-même. Il était peut-être charmeur et manipulateur, mais rien ne l'avait empêché de me critiquer ouvertement si il l'avait voulu : je n'excluais pas la possibilité qu'il ait réellement eu l'envie de m'aider. Si mon esprit vacillait entre l'idée que tout cela n'était que moquerie ou que son comportement brutal découlait de sa brutalité naturelle et de sa maladresse, il avait brisé la monotonie de ma soirée et m'avait adressé la parole – et avait été le seul à le faire.

Avant de laisser libre cours à mes sanglots, j'aurais voulu le remercier. Au moins de m'avoir accordé une danse, si ce n'est d'avoir recueilli mes pensées au sujet de Stephen – à part Scott et Heather, je n'en avais dis mot à quiconque –, ce qui devait constituer un gros effort étant donné leur relation mouvementée. Mais alors que mes lèvres formaient les premiers mots de ma volonté de reconnaissance, notre couple éphémère fût brisée par l'arrivée d'une tornade rouge qui vint bousculer Chuck et me força à m'écarter de lui pour éviter d'être renversée par cette bourrasque qui s'avérait être... Taylord, expédiée de manière peu fine par son cavalier. J'eus le temps d'apercevoir que l'origine de ce désordre était Stephen – déjà reparti vers l'infini et l'au-delà. Dès lors, je sentais que je n'existais plus, et n'avais d'ailleurs pas envie de m'imposer. Le contact de leur peau, la manière dont Chuck tenait fermement Taylord, son regard qui la caressait ; ce n'était pas tant mon ancien cavalier incongru mais la jalousie de leur rapprochement qui m'inspirait un sentiment de malaise et de dégoût. Sans prendre la peine de lancer un dernier regard à Chuck, je me retournais et traversais déjà la foule tant bien que mal, les bras devant la tête pour cacher mes larmes naissantes et me frayer un chemin parmi les élèves.

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Chuck Carlton


Chuck Carlton
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MessageSujet: Re: Qui va à la chasse... ! [PV] fini   Qui va à la chasse... ! [PV] fini Icon_minitimeDim 5 Fév - 20:45

Ma tête était une boule de disco - ou bien la salle entière reflétait des éclats de lumière un peu partout. L'alcool avait suffisamment monté jusqu'à mon cerveau pour me rendre aussi gai qu'un pinson et ne plus rien sentir de désagréable - d'ailleurs je sentais moins mes extrémités, mes doigts, mes pieds, signe ultime que l'alcool faisait bien son boulot. Mais j'en étais à la dose parfaite, la dose où on est conscient de tout mais complètement désinhibé, la dose où tout va bien, bien avant le trou noir ou l'envie de vomir partout. J'en étais au moment parfait où tout me donnait envie de rire, et surtout, rien ne me paraissait insurmontable. Même Taylord qui dansait avec l'autre andouille de Fray, pété comme un coing. Il s’insupportait toujours autant, mais la robe de Taylord et les petits regards qu'elle m'avait lancé quelques instants plus tôt me laissaient tout à parier qu'on allait sûrement s'y reprendre à deux fois...

Bref. Ne pas penser à ça. Ne pas penser à ça sinon j'allais rouler une pelle à la pauvre Haley, déjà suffisamment perturbée comme ça - en même temps, quelle idée de kiffer un truc de la trempe de Fray! Non mais sérieusement! Il était à des années lumière des préoccupations de la normalité des élèves, il était aussi drôle qu'un serre-joint, alors franchement, quel choix bizarre!... Ces Serdaigle, décidément, ils étaient bien compliqués.

J'avais beau la faire danser sans penser à rien d'autre que de s'éclater, j'avais beau la trouver sympathique quand elle se sortait un peu les vingt-cinq balais qu'elle avait dans le cul, Haley elle, apparemment, n'était pas aussi détendue que moi. Pourtant je l'avais fait sourire et même rire, alors quoi? Où était le problème? J'avais envie de lui dire de faire comme moi, de tout envoyer chier et de tout balayer d'un revers de main... Mais au fond je la connaissais pas assez, et je savais pertinemment que ce n'était pas si facile. Dommage. Pour elle. Elle aurait compris que c'était la bonne solution à prendre, elle aurait déjà fait un grand pas en avant au lieu de rester comme un mollusque bien au fond de sa coquille.

Je crus qu'elle allait se mettre à chialer quand, les yeux dans les yeux, je mis à lui balancer dans la gueule tout ce que je pensais - plus ou moins. L'autre là, l'espèce de grande anguille qui s'échauffait sur la piste de danse, ça m'agaçait qu'il perturbe Haley à ce point - Haley qui au fond m'apparaissait bien plus funkie que Fray lui même. C'était vous dire! Alors merde, pas la peine de faire dans la dentelle, et puis de toute façon, si je ne lui disais pas, qui le ferait?


- Arrête, c'est... c'est n'importe quoi. Tu ne comprends pas, tu ne peux pas comprendre, tu ne sais rien, Stephen n'est pas comme tu le dis et moi non plus. C'est pas parce que c'est facile pour toi que... que...

Dites moi que je rêve, elle allait vraiment se mettre à chialer?! Non mais bon sang, elle tremblait limite entre mes bras et je la voyais devenir plus blanche, plus triste qu'elle ne l'était déjà! Mais merde, alors!

Cette fois la mouche me piqua vraiment et je repris de plus belle, stoppant net tout activité, debout face à elle :


- Facile? Facile?! Mais qu'est-ce qui est facile, Haley?

Elle ne pouvait sans doute pas comprendre pourquoi je me mettais en rogne comme ça. Tant pis. A cette heure, je m'en foutais. Je n'allais pas me faire chier pour ça - j'avais une fête sur le feu. Mais au fond je me sentais un peu vexé : j'avais cru qu'elle, avec sa sensibilité visiblement bien plus importante que chez les gens normaux, elle comprendrait que je n'étais pas forcément ce que je faisais croire, justement. Apparemment, non, elle était comme les autres. Je haussai les épaules.

- Ca sera facile quand TU décideras de te bouger le cul, pas avant. Et puisque je ne comprends pas, très bien, on arrête alors et...

Je fis mine de reculer et la regardai l'air boudeur, dans l'optique de la faire ravaler ses paroles, pas de la quitter vraiment et de la laisser plantée là comme un pauvre clou inutile. Manque de bol pour elle, une espèce de tornade rouge arriva dans mon champ de vision puis dans mes bras; au loin j'apperçus Fray qui avait fait un geste dans notre direction, puis Haley qui tournait le dos et se tirait - j'eus une seconde l'envie de l'appeler "Haley!" et de la faire revenir, mais le souffle de Taylord vint chatouiller mon cou, et son corps serré contre le mien, alors que la musique reprenait, focalisa tout d'un coup et entièrement toutes mes pensées vers une toute autre personne que la pauvre Haley Collins...



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