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| Ghosts are just lies [PV] | |
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Invité Invité
| Sujet: Ghosts are just lies [PV] Dim 4 Mar - 18:33 | |
| Je trempai mes lèvres dans mon café, en avalai une gorgée, sceptique et finis par éloigner la tasse de ma bouche, largement mécontente. La boisson était indécemment trop sucrée. Je me retournai vers Sean, quelques peu irritée. Il n’est pas de très bon conseil, mais au fond, ce n’est pas grave. Je n’aurais pas eu le temps de finir mon café, parce que bien qu’on soit dimanche, j’ai un rendez-vous. Rien de particulier, simplement mon frère Blaise qui veut faire l’ouverture de la fête foraine. Mais bon, avec lui, tout peut devenir exceptionnel et je tuerai pour le voir plus souvent. Il faut dire qu’il travaille beaucoup trop et parfois, il préfère faire passer ses devoirs avant moi. Mais quand on est ensemble, on est si bien que j’oublie les instants où il me manque. Et puis il faut dire que je ne suis pas irréprochable non plus ; j’ai une fâcheuse tendance à être en retard lorsque nous prévoyons des rendez-vous. Nous sommes donc quittes, j’imagine.
Enfin, aujourd’hui, pas question d’être en retard. Je jette à Sean un regard exaspéré en le voyant dévorer un énième toast. Je me relève brusquement et tire mon ami par la manche, le forçant à quitter sa place. Il m’engueule parce qu’il n’aime pas quand je le presse et d’ailleurs j’imagine que c’est pour ça que nous nous sommes « trouvés ». On prend notre temps, à chaque instant de notre vie. On ne se hâte jamais, c’est comme ça. Mais parfois, être à l’heure ne fait de mal à personne et aujourd’hui nous avons tous les deux un rencard de prévus, bien que le sien soit d’une nature quelque peu différente de la mienne. On pourrait me qualifier comme étant asociale, Sean est plutôt un coureur de jupons et aujourd’hui, il doit retrouver une énième petite amie. Je ne les comptes plus. Il n’a pas l’air très motivé, mais moi je le suis et mon ami a promis de m’accompagner jusqu’à la fête foraine. Et puis il manquerait de classe s’il laissait attendre sa prétendante et ce ne serait pas cool de ma part de laisser permettre ça.
Je crois que je peux dire sans prétention que Sean est mon seul et meilleur ami, si on ne compte pas mon frère. Je suis d’un naturel distant. Enfin, disons que je ne suis pas franchement ouverte d’esprit et que j’ai un fort caractère, quand je m’y mets, alors tout le monde ne me supporte pas. Sean et moi nous sommes liés d’amitié dès le premier jour, lorsqu’il a frappé à la porte du compartiment que Blaise et moi occupions, dans le Poudlard Express. Nonchalamment, il nous a annoncé qu’il ne pouvait plus supporter les filles du sien. Sean Harrison s’était donc installé avec nous. Négligé, relaxé, franc. Il était parfait. Exactement le genre de personne que je pouvais supporter sans risquer de les étrangler un jour ou l’autre. Mais Sean est ce que l’on appelle, une personne populaire, ce qui n’est absolument pas mon cas. Alors, forcément, j’occupais un peu la place de la VIP, du point de vue de certaines des « amies » de Sean qui devenaient forcement jalouses. Ouais, ça en deviendrait presque fatiguant, parfois, d’être l’amie de Sean.
Enfin bref, j’adorerais rester des heures là, à penser à Sean, mais j’ai un rendez-vous avec Blaise. Je prends mon ami par le bras et le tire derrière moi, déterminée, histoire qu’il se presse un peu. Nous traversons les nombreux couloirs de l’école et atteignons la porte qui donne sur le parc. La fête foraine est à Pré-au-lard. Normalement, les premiers et deuxièmes années ne sont pas autorisés à s’y rendre mais il faut croire que les professeurs ont décidé de nous donner carte blanche, pour une fois. Sean déteste l’idée de devoir se retrouver dans un endroit aussi fréquenté que la fête foraine, pour ma part, ça m’amuse. Je suis le genre de fille assez vicieuse et lorsque Blaise et moi étions plus jeunes, nous passions notre vie à faire des blagues à toutes les personnes contre qui nous pourrions avoir quelque chose. Pour nos devoirs, écrire quoi que ce soit de juste c’était presque la mer à boire tellement cela nous demandait de la motivation, mais en matière de crasses… Nous débordions de créativité. Blaise avait toujours LA bonne idée, et moi je m’appliquais à la réaliser. De vraies teignes, n’est-ce pas ? Il faut dire que tout le monde ne nous appréciait pas, et nous nous en prenions toujours plein la gueule de la part d’autres camarades de classe. Alors, et nous ne jurions que par cela, « œil pour œil, dent pour dent » : nous rendions la pareille à nos antagonistes en leurs tendant les pires pièges jamais créés par des enfants dans le but de les ridiculiser. Eh ouais, c’est comme ça que sa marche chez les Marshall. On nous emmerde, on assume.
Je n’ai jamais été une grande travailleuse et je me suis surement retrouvée à Serdaigle grâce à mon extraordinaire créativité en matière de bêtises. Maintenant que l’on est à Poudlard, je devrais suivre l’exemple de Blaise et me mettre à travailler. A travailler sérieusement, pour de vrai. Seulement il faut croire que j’en suis incapable et je dois être la honte des Serdaigles de ma classe. Cela dit, je ne comprends en quoi mes notes les concerne, et puis je ne suis pas mauvaise partout. J’excelle pour la pratique, mes sortilèges sont toujours réussis, mes potions aussi d’ailleurs. Le reste, c’est une autre histoire. Mais même Blaise me reproche mon manque de sérieux, alors j’essaye de faire les choses correctement, comme tous les autres Serdaigles et je finis par échouer. Je me fais un peu de soucis mais je n’en parle pas.
Je ne suis pas le genre de fille qui aime parler d’elle. Pour moi, la possibilité que des gens s’immiscent dans ma vie en la découvrant, c’est assez intimidant dans le sens où il a beaucoup de choses que j’ignore, que je regrette. Il y a beaucoup de choses que j’aimerais comprendre et si je donnais la possibilité aux autres de la faire à ma place, j’aurais l’impression de mettre fait voler la médaille. Quand je dis cela à Sean, il me répond que je suis incompréhensible. C’est peut-être logique, en fin de compte. Il faudrait que j’en parle à Blaise.
La discrétion est maitresse de mes mouvements, je me déplace, telle une ombre, sans bruit et avec calme. Je suis invisible pour bien des regards, mais ce n’est décidément cas le cas de Sean. Il connait du monde, beaucoup de monde et il tient à s’arrêter pour saluer toutes ces personnes dont les visages me sont inconnus. Ne tenant pas particulièrement à rencontrer ces individus, je lançai un regard exaspéré et agacé à Sean que je quittai sans plus tarder pour me diriger vers l’emplacement de la fête foraine. Je n’étais jamais venue à Pré-au-lard et aujourd’hui encore, je ne passerais pas par le village pour rejoindre l’emplacement de la fête foraine, mais en la contournant je pouvais apercevoir de loin les innombrables masures de brique noire. Sachant quels magasins le village cache en son sein, je ne pouvais que frémir d’excitation en apercevant les enseignes de plusieurs magasins qui sont trop lointaines pour qu’on puisse les différencier. Je me retournai en soupirant.
Lorsque j’arrivai à la fête foraine, mes pires craintes furent confirmée ; il y avait du monde, beaucoup trop de monde. Les gens font trop de bruit, c’est exaspérant et fatiguant. Je ne pourrais pas rester là bien longtemps, mais bon, j’ai promis à Blaise que l’on y passera la journée. Tant pis. Nous étions censés nous retrouver devant l’entrée du train fantôme, mais nulle part dans un rayon de plusieurs centaines de mètres je n’arrive à trouver la belle tête brune de mon cher frère. Cela fait déjà une demi-heure que je le cherche et n’étant pas particulièrement patiente, je décide de monter dans le train fantôme seule. Dans la file d’attente, des filles de Poufsouffle ricanent grossièrement en me dévisagent. Je soutiens leur regard de cruche jusqu’à ce que je comprenne les reproches qui me sont faites : elles sont toutes accompagnées, ce qui n’est décidément pas mon cas. D’habitude, je ne m’abaisse pas à un tel niveau mais aujourd’hui, je suis de mauvaise humeur et la provocation a toujours été mon truc. Je lance un sourire narquois aux jeunes immatures de Poufsouffle et quitte la file d’attente pour me diriger vers un garçon blond qui, comme moi, attend devant l’entrée de l’attraction depuis un bon moment. Il doit avoir mon âge et est presque aussi beau que Sean : il serait parfait pour clouer le bec des autres bécasses.
- Hey. Je lance au blondinet un grand sourire aguicheur et déterminé. Tu viens avec moi ?
Mes paroles sont sans appel : elles résonnent dans ma bouche avec un drôle d’accent mielleux que je ne me connaissais pas. Ce n’est pas vraiment une question, ni même un ordre. Un ultimatum, plutôt. Soit il poireaute dans le froid pendant des heures et il se fait chier et moi je m’en prends plein la gueule, ou alors il vient avec moi et tout le monde est content. |
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Étienne Morel Élève de 2ème année
Nombre de messages : 169 Localisation : T'essayes de savoir où je suis en fait ? Ahah. Coquin(e). Date d'inscription : 23/07/2011 Feuille de personnage Particularités: Avant, j'étais blond. Mais ça, c'était avant. Avant qu'une furie rate un de ses sortilèges et me teigne en brun (toute compassion est fortement appréciée). Ami(e)s: Toi, plus moi, plus tous ceux qui le veulent, plus lui, plus elle, et... BREF. Âme soeur: Parce que lutter contre des démones et des dragonnes, ça va bien cinq minutes... SEBASTIAN HANSEN MY HEART IS YOURS ! (...mais en vrai j'aime les filles, hein, ne vous méprenez pas)
| Sujet: Re: Ghosts are just lies [PV] Dim 18 Mar - 0:17 | |
| Je le savais, je le savais ! Je m'en étais douté, et je m'étais quand même fait avoir, alors que, nom d'un petit fromage qui pue... je le savais ! Dépité, je laissais mon corps tomber sur mon lit à baldaquin aux couvertures défaites : j'étais un partisan de la merveilleuse doctrine du « à quoi ça sert de faire son lit puisqu'on le défait le soir même », et, de toute manière, il était probable que les elfes de maison se chargent de tout remettre en ordre eux-même. Attention, je ne dis pas que je suis en faveur de l'esclavage de ces petits êtres effrayants et misérables qui m'avaient un peu fichu la trousse les premières fois où je les avais croisé. Non, j'essaie simplement de dire que, puisque eux aiment faire ça (ai-je oublié de dire qu'ils étaient un peu timbrés aussi ?) et que moi, je n'aime pas faire ça, eh bien, il était tout à fait logique que je leur laisse ce grand plaisir. Chacun son délire.
J'avais légèrement rebondi en me jetant sur le matelas délicieusement flexible du lit et, maintenant stable, j'attrapais mon oreiller pour y enfouir mon visage. Bon, ça, c'est un truc qu'on ne peut pas reprocher à Poudlard : le confort était au top du top. Et pourtant, de l'extérieur, rien ne laisse présager que cette vieille bâtisse en pierres recèle de fauteuils, de canapés et de lits superbement confortables, ou de repas tous plus orgiaques les uns que les autres. Même si tout ça manquait un peu de fromage. Un peu beaucoup même. Tartiné sur de la bonne baguette fraîche, une croûte croustillante et une mie moelleuse, avec un petit fond de vin rouge versé précautionneusement dans mon verre à moutarde par ma grand-mère (« Etienne, voyons, à ton âge ! Bon, un petit fond alors, mais pas plus... et ne dis rien à Françoise, je vais encore me faire taper sur les doigts. Ah mais pas si vite, pas si vite, prends ton temps, du vin, ça se déguste mon petit, rien à voir avec tes sodas malsains ! ») Françoise, c'est ma mère, et Françoise est du genre maman un peu sévère, chignon dans les cheveux, rides naissantes aux coins de yeux, complexée par sa vieillesse qui s'accentue d'années en années. Françoise est française. Françoise est moldue. Françoise aime les produits anti-rides, les bons fromages des régions montagneuses, les petits carrés de chocolat noir à la fin du repas et son fils Etienne. Mais Françoise n'aime pas que son fils Etienne, trop jeune, touche à l'alcool. Moi j'aime bien ma mère, mais j'ai quand même un petit faible pour ma grand-mère. Et ce n'est pas (uniquement) parce qu'elle me laisse boire des petits fonds de verre de vin, diable non !
Mais comme je ne suis pas quelqu'un de très difficile, je m'étais rapidement habitué à la nourriture anglaise après avoir été élevé aux bons produits français. Si j'estimais la cuisine tricolore plus classe, et à mes yeux, intéressante, le patrimoine culinaire anglo-saxon était beaucoup plus fun et plein de surprises. Même si une tranche de baguette ornée de tome de Savoie n'avait pas son égal et serait, depuis toujours et à jamais, indétrônable dans mon coeur bleu-blanc-rouge.
Ainsi, d'habitude tout à fait tolérant envers la communauté anglaise, là, en ce moment même, je détestais le pays entier, du moindre écureuil au fond de teint de cette bonne vieille reine. J'avais eu une mauvaise surprise à mon réveil. Tous les samedis matins nous attendait au pied du lit une pile de linge propre attribuée à chacun d'entre nous. La semaine dernière, j'avais été pris d'une grande hésitation au moment de déposer mes affaires sales dans la corbeille adéquate : est-ce que je joins Alphonse à mon tas de vêtements pour lui offrir une petite toilette plus que nécessaire (il s'était retrouvé couvert de terre, au milieu du potager aux citrouilles, suite à un pari que j'avais perdu – mais ça, c'est une autre histoire), ou est-ce que je joue la carte de la sécurité en le préservant de tout mauvais traitement, auquel cas ces petites tâches de terre qui le souillent et que, malgré mes efforts titanesques je n'étais pas parvenu à laver, l'accompagneront toute sa vie durant ? Fâcheux dilemme, en effet. J'avais choisi la seconde option : le voir tout crasseux comme ça me serrait trop le coeur. Ce matin, je m'étais réveillé, plein d'espoir à l'idée de retrouver Alphonse comme neuf. Certes, Alphonse était désormais d'une propreté impeccable. Le petit problème c'est que, plus que de perdre son aspect souillé, il avait aussi perdu autre chose : son oeil gauche. Le problème de ce problème, voyez-vous, c'est qu'Alphonse avait déjà été amputé de son oeil droit, dans un premier combat avec la machine à laver de Françoise (l'inconsciente !).
Alphonse était donc aveugle.
Et moi j'étais aveuglé de tristesse.
J'avais décrété ce samedi de mars comme un jour de deuil national. Avant de tuer la terre entière, mes envies meurtrières s'étaient en premier dirigées vers les fautifs de ce crime : ces fameux elfes de maison, chargés de nettoyer nos affaires. Oh, j'imagine bien la scène : ils avaient dû traiter Alphonse avec un mépris sans nom, tout heureux de trouver être plus pitoyables qu'eux, et l'avaient récurés comme on lave une vieille chaussette puante. Rose à poids jaune, le comble de la laideur. Mon expression profondément choquée à la découverte de ce massacre avait bien fait rire mes camarades. Ils avaient su accepter Alphonse au fil des semaines, lassé d'en faire le sujet de leur moqueries. Avec deux yeux en moins, tout était à refaire. Moi-même, je n'osais plus le regarder en face. Alors, avec une rage guidée par l'amour secret et sans limites que je lui portais, je l'avais placé au milieu d'un de mes gros pulls en laine pour ne plus supporter cette affreuse vision : mon adoré mouton en peluche sans yeux.
Et me voilà dans ce merveilleux lit à ressasser cette horrible mésaventure qui marque la fin de mon enfance franco-anglaise dont Alphonse avait été le symbole.
- Allez quoi, tu vas pas faire la gueule toute la journée !
J'émerge de mon oreiller, m'étire, me redresse et m'assoie sur le bord du lit pour faire face à Matt, un de mes meilleurs amis, qui me regarde actuellement avec un mélange d'exaspération et de compassion. Je ne parviens qu'à lui adresser un regard des plus blasés.
- Tu vas quand même pas louper la fête foraine pour... ça ?
J'eus d'abord envie de le réprimander pour avoir nommer Alphonse avec dédain, mais l'attention éveillée par les mots « fête » et « foraine » dans mon esprit fût plus forte. Vaincu, mon visage s'illumina soudain :
- Une fête foraine ? Ils font ça, ici, sérieusement ? - Mais ouais, à Pré-au-Lard ! Franchement, à côté d'un pauvre mout...
Mon regard outré le coupa net dans sa phrase.
- Tu plaisantes, bien sûr que je viens ! De toute manière, il aurait voulu que je m'amuse. Je lui dois ça. Je dois vivre ma vie pour lui, déclarai-je du ton le plus solennel possible en laissant mon regard se perdre dans le dortoir avant de me tourner vers Matt, dont le rire se joignit au mien lorsque nos regards se croisèrent . Si je me savais comme assez sensible, mon auto-dérision à toute épreuve m'épargnait d'être réduit à une pauvre mauviette au coeur de guimauve. Non, j'avais en réalité bien conscience de mon ridicule, ce qui me permettait en fin de compte d'y échapper. Mes véritables peines étaient toujours parfaitement dissimulées.
C'était grandiose. Encore plus génial que ce que j'avais imaginé. Les attractions me tentaient toutes, les stands de sucreries attisaient déjà mes papilles, la bonne humeur ambiante était terriblement contagieuse et moi j'avais terriblement envie de sautiller comme un mouton dans sa montagne tellement tout cela me semblait parfaitement jouissif. Le soleil, les copains et le fun : je suis pas un génie en mathématiques mais mon petit doigt me dit que cette équation doit être la plus parfaite de la terre ! J'en avais presque oublié Alphonse.
- Alors, par quoi on commence ? demandai-je avec entrain au groupe de cinq-six personnes avec qui j'étais sorti.
A peine la question posée que je la regrettai déjà. Les propositions fusaient et personne n'arrivait à se mettre d'accord. Le plus embêtant étant que Luke, véritable tombeur, avait amené la petite amie qu'il avait réussi à se dégoter en un temps record avec nous, et celle-ci avait envie de commencer par – tenez-vous bien – la grande roue. Non mais sérieusement, la grande roue, alors qu'il y avait tout un tas d'attractions tellement plus palpitantes ! Luke avait presque rallié tout le monde à sa cause, en bon défenseur de petite amie, et le groupe allait partir vers la grande roue quand je décidais que non, je ne suivrais pas les caprices d'une petite flipette inconnue. La décision fût prise de se retrouver dans une vingtaine de minutes devant un stand voisin de barbapa, et je partis donc seul, de mon côté, vers des horizons plus intéressants. J'avais déjà ma petite idée derrière la tête, ayant repéré l'attraction qui m'avait fait de l'oeil dès que nous étions arrivés.
Je marchais d'un pas tranquille, me délectant des bruits joyeux de la foule et des rayons de soleil qui chauffaient agréablement la peau de mes bras et de mon visage. J'adorais la compagnie des autres, de mes camarades, mes amis et amies, tout comme j'appréciais me retrouver quelques instants seuls pour profiter, simplement profiter de ce qui m'entourait. J'étais d'ailleurs bien souvent tiraillé entre la solitude et la multitude, le bruit et le silence. J'aimais les deux, et comme me compliquer la vie n'était pas mon genre, j'essayais donc de lier ces paradoxes au mieux, si je le pouvais, quand je le pouvais. Mais en y réfléchissant, peut-être que, si je devais choisir, je me tournerais plutôt de préférence vers la pluralité. Aussi, alors que je patientais sagement dans la queue qui menait au train fantôme, mon attraction de prédilection dans toutes les fêtes foraines auxquelles je m'étais déjà rendu, c'est non sans plaisir que j'entendis une voix s'adresser à moi :
- Hey. Tu viens avec moi ?
Je me retourne, quelque peu surpris par cette voix féminine au timbre... un timbre un peu inhabituel, qui attise immédiatement ma curiosité par ses sonorités onctueuses, sucrées et doucement acides. Le visage qui accompagne cette voix y colle parfaitement : je fais face un joli minois encadré par une chevelure brune. Bien qu'un peu audacieuse dans sa formulation, sa demande n'en est pas moins charmante, et je ne me pose donc pas plus de questions. Et c'est là, alors que je lui adresse un franc sourire en guise de salut, que je remarque une demi-douzaine de paire d'yeux qui nous fixe par dessus l'épaule de la jeune fille. Mon sourire s'élargit et j'accroche mon bras droit à son bras gauche pour la guider vers la file :
- Avec plaisir ! Qui-ai je l'honneur d'accompagner ? demandai-je avec gentillesse avant d'ajouter, tandis que nous progressons vers les premiers wagon : Mais, en fait, les filles, c'est pas censé avoir peur de ces choses là ? ajoutai-je dans la veine de la plaisanterie en espérant qu'elle ne le prenne pas pour une offense - car bien loin de moi l'idée de vexer ma partenaire d'aventure.
Dernière édition par Étienne Morel le Sam 16 Juin - 16:19, édité 1 fois |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Ghosts are just lies [PV] Mer 9 Mai - 13:22 | |
| D’après Blaise (et lorsqu’il est question de pourcentage je lui fais confiance), les pimbèches incapables de se servir de la totalité des deux hémisphères de leur cerveaux représentent plus des 65% de la population féminine à Poudlard. Moins les 5% représentés par les professeurs, on peut en conclure qu’il n’y a que 30% de filles intelligentes à Poudlard. Est-ce que je faisais partie des 30% ? Bien évidement. Sinon pourquoi serais-je seule dans la fille d’attente du train fantôme et non pas en troupeau d’écervelée comme nos charmantes Poufsouffles qui ricanent tel le disgracieux dindon depuis à présent un quart d’heure ? Elles sont cinq, et n’ayant qu’une demi cervelle fonctionnelle chacune, elles devraient au total avoir deux cerveaux et demi entier pour réfléchir. Soit, un Q.I beaucoup plus important que le mien. Mais non, il faut croire qu’elles font exprès de se ridiculiser en rigolant ainsi, ou alors elles se font sérieusement chier. Dans les deux cas, elles sont pathétiques et cherchent à prouver que c’est moi qui le suis.
N’étant absolument pas discrètes (même si c’était apparemment fait exprès), je pouvais entendre toutes leurs paroles avec une précision déconcertante. Elles me concernaient et n’étaient pas des plus aimables. Ces filles, je les avais rencontrés la première fois dans le Poudlard Express alors que j’étais partie chercher des friandises. Etant déjà particulièrement maladroites, elles m’avaient basculée et toutes mes victuailles s’étaient répandues par terre (« oh pardon ! Oh c’est dommage, personne ne t’aide à ramasser ? »). Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi elles avaient décidé de se moquer de moi. Parce que je n’ai pas beaucoup d’amis n’est pas une raison, c’est n’importe quoi. Après tout, il ne doit pas y avoir grand-chose à comprendre. Mais toujours est-il que devoir supporter leurs railleries est assez désagréable. Quand quelque chose ne me plait pas, je fais en sorte que ça change. Nos chères dindes de Poufsouffle me reprochaient donc encore une fois de ne pas être accompagnée, merci à mon chère Blaise de m’avoir posé un lapin. Ne supportant pas leurs regards hautins et les rires apitoyés de leurs petits amis, j’avais décidé d’en finir avec la solitude. Je n’étais pas la seule à poireauter seule dans la file d’attente et ma proie fut bien vite repérée.
Il était plutôt grand, blond avec une adorable gueule d’ange. Bref, assez mignon et viril pour la leur faire fermer à tous. Et puis le pauvre, il semblait tout triste ! Pourquoi est-ce qu’il était seul lui aussi ? Il avait bien une tête à avoir des potes, au moins des groupies… Lorsque j’avais quitté la file pour l’aborder le plus aimablement possible, il s’était retourné vers moi, surpris. J’affichais un grand sourire doucereux qui sembla faire son effet tout comme mes paroles mesurées et prononcées sur un ton tout aussi mielleux. Notre cher blondinet aux traits si charmeurs ne tarda pas à m’adresser un grand sourire franc, à mon plus grand plaisir, avant de me prendre par le bras pour nous guider vers la file. Nous sommes maintenant à proximité des Poufsouffles vers lesquelles je prends le temps de me retourner, ravie à la vue de leurs visages étonnés, quelques peu dégoutés et toujours aussi hautains. Leur honneur surement profondément touché, elles nous jetaient des petits coups d’œil méprisants. Et paf, dans votre gueule, les dindes.
- Avec plaisir ! Qui-ai je l'honneur d'accompagner ?
En plus mon cher ami d’infortune, si je puis dire, est bien charmant ! Finalement, ma journée qui s’annonçait bien noire à commencer à cause de l’absence de mon frère, allait être bien plaisante, je n’en doute pas.
- Je suis India Marshall. Et moi, à qui ai-je l’honneur ?
Le guichetier nous donna nos tickets en échange de quelques mornilles et nous nous dirigeâmes, nos bras toujours entremêlés vers les wagonnets qui nous attendaient sagement, prêts à nous emmener dans un dédalle d’horreur. Ou d’humour peut-être, cela dépend de la conception de l’attraction. Personnellement, les trains fantômes ne sont pas des choses qui me font peur. Je trouve ça marrant cinq minutes et après ça me saoule. Lorsque l’on était plus jeunes, Blaise et moi supplions notre père pour nous emmener à la foire lorsqu’elle s’installait en ville. On montait dans le train fantôme ou dans un autre manège censé faire peur aux gens, et une fois à bord, nous nous moquions (discrètement, bien sûr) des enfants ou de certaines filles (en général aussi stupides que les Poufsouffle) lorsqu’ils hurlaient de peur ou de surprise. Je m’installai dans le petit wagon de bois noir usé par le passage des nombreux clients du forain qui proposait l’attraction. Il est en piteux état est pas très confortable, mais ça n’est pas grave. Les regards déçus d’une des filles de Poufsouffle accompagnée par son cher et tendre (qui est, soit dit en passant, beaucoup moins mignon que mon partenaire) dans le wagon de devant me redonne le sourire.
- Mais, en fait, les filles, c'est pas censé avoir peur de ces choses là ?
Je ris doucement à la plaisanterie du blondinet (du moi j’espère que c’en est une). Les filles « normales » peut-être, mais je me suis toujours considérée comme différente. Elles ne m’aimaient pas trop lorsque j’allais à l’école primaire St Campbell, dans la banlieue de Londres. Contrairement à elles, je n’avais pas de Maman pour me chouchouter et me faire des petites tresses à longueur de journée (ma gouvernante étant une bien piètre coiffeuse). Et puis j’étais étrange, je faisais plein de trucs bizarres. Je changeais (sans le vouloir) la couleur des feutres qu’utilisaient les enfants pour faire leurs coloriages ou alors leurs desserts disparaissaient inexplicablement pour réapparaitre contre ma volonté dans mon assiette. Vous m’étonnez qu’avec ça on ne m’aimait pas.
- Des filles comme elles, oui, évidement. Répondis-je à mon compagnon en désignant les jeunes tartes de Poufsouffle. Moi pas vraiment. Mais je suis sure que certains garçons ont peur aussi. Ajoutai-je avec un clin d’œil.
Décidément, ma journée s’annonce bien marrante. Blaise ne me manque pas trop du coup. D’ailleurs je me demande bien pourquoi est-ce qu’il n’est pas venu. Il ne pouvait pas être avec Sean ce matin parce que c’était moi qui étais avec lui pour déjeuner. Il pouvait très bien avoir décidé de rester dans la salle commune des Serdaigles pour terminer un devoir à rendre… Sauf qu’aujourd’hui on est samedi, qu’il aurait très bien eu le temps de le faire demain et puis de toute façon, qu’elle genre de connard est-il pour me planter pour travailler ? Blaise n’aurait jamais fait ça, je le connais trop bien, et il n’est pas encore assez fou pour prendre du plaisir à travailler. Le wagonnet s’ébranla doucement avant de démarrer et d’avancer en suivant docilement le wagon de devant à une dizaine de mètre de distance : c’était parfait, nous étions trop loin pour se faire épier par la Poufsouffle qui semblait ne pas vouloir nous lâcher du regard.
- Alors dis-moi, pourquoi est-ce que tu étais tout seul ? Je pensais à mon propre cas et adressais au blondinet un sourire malicieux. Quelqu’un aurait osé te poser un lapin ?
Cela dit, je ne voyais pas pourquoi on l’abandonnerait aussi lâchement. Enfin bon, je n’allais pas me plaindre non plus. J’avais à présent un des partenaires des plus charmants et c’était tant mieux pour moi si on l’avait abandonné. Je soupirai alors que le wagonnet s’enfonça lentement dans la pénombre…
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Étienne Morel Élève de 2ème année
Nombre de messages : 169 Localisation : T'essayes de savoir où je suis en fait ? Ahah. Coquin(e). Date d'inscription : 23/07/2011 Feuille de personnage Particularités: Avant, j'étais blond. Mais ça, c'était avant. Avant qu'une furie rate un de ses sortilèges et me teigne en brun (toute compassion est fortement appréciée). Ami(e)s: Toi, plus moi, plus tous ceux qui le veulent, plus lui, plus elle, et... BREF. Âme soeur: Parce que lutter contre des démones et des dragonnes, ça va bien cinq minutes... SEBASTIAN HANSEN MY HEART IS YOURS ! (...mais en vrai j'aime les filles, hein, ne vous méprenez pas)
| Sujet: Re: Ghosts are just lies [PV] Sam 16 Juin - 18:52 | |
| [Milles pardons pour le retard ]Je me plaignais beaucoup de l'éducation « lourde » que m'avait imposé ma mère, Françoise la Française, comme je me plaisais à l'appeler, mais il arrivait parfois que je la remercie intérieurement (chose que je ne lui avouerais jamais) pour ça... et aussi le fait de m'avoir donné ses racines française. J'étais presque parfaitement bilingue, et le charme anglais et français s'unissaient docilement en moi, selon mon père, attaché à ses deux nations mères, l'Angleterre et la France. Mon père, né-moldu d'un père français et d'une mère anglaise. Moi-même, né sang-mêlé d'une mère moldue française et d'un père sorcier anglais. En conclusion, l'histoire de ma famille est complexe, si complexe que mon inconscient en a sans doute laissé la moitié de côté, le jour où ma mère m'a fait asseoir sur le canapé en cuir immaculé de notre maison londonienne. Ah, non, vu que c'était si ennuyeux que je n'ai rien écouté, cette opération d'oubli relève sans doute plutôt de mon conscient. Bref, ça avait plu à ma sainte mère Françoise de déblatérer l'histoire de ma famille et la composition de ses membres, alors que j'étais encore tout petit. Je n'en avais retenu que le nom de mes oncles et tantes, et certains de mes cousins et cousines. Oh, et le fait que ma grand-mère maternelle possède un grand chalet dans les Alpes, ça, je ne l'avais pas oublié non plus. J'avais ensuite eu la chance d'y passer des semaines privilégiées, l'été, mais sans mes parents. Ma grand-mère maternelle, Suzanne, est en froid avec sa fille Françoise depuis son mariage avec ce « rosbif » qu'est mon père. J'étais donc envoyé seul chez mes grands-parents à Sallanches, en Haute-Savoie, et quand le reste de ma famille française n'était pas là, j'avais donc à ma disposition une chambre immense pour moi seul, avec un lit énorme, et même une cheminée où crépitait un feu chaleureux les soirs d'hiver rigoureux. Je n'avais jamais compris pourquoi ma grand-père aimait si peu les anglais. Apparemment, si mon père avait parlé couramment français, il aurait pu sauver les apparences... mais c'était un homme trop fier de ses origines pour les masquer, et il ne parlait pas un mot de français avant de rencontrer ma mère, alors professeur d'anglais. Malgré tout, elle tenait à voir le petit-fils que j'étais, et n'hésitais pas à m'acheter avec des sucreries et des tartiflettes pour me montrer à quel point elle était une merveilleuse mamie. Heureusement, mon grand-père était vraiment et sincèrement génial, ce qui me permettait de passer de bons moments dans les montagnes françaises que j'avais définitivement adopté comme seconde maison. Vu le temps que j'avais passé en compagnie des marmottes, des moutons, et des vaches et quelle importance la nature avait ensuite eu pour moi, je considérais même ces montagnes comme ma véritable maison. Les ballades à vélo dans les forêts, les randonnées les beaux jours d'été à marcher dans les torrents d'eau glacée... Si Poudlard n'avait pas été un château au milieu d'un cadre naturel aussi fourni en espaces verdoyants, je l'aurais sans doute un peu moins bien vécu. J'avais déjà été trop enfermé dans les quatre murs aseptisés de ma maison à Londres pour apprécier de passer sept ans dans un château, loin de tout.
Et nous y voilà ! A chaque fois que je viens à penser à ma famille, impossible de faire court. Mes pensées empruntent les chemins sinueux obligatoires, tant il y a de branches et de ramifications à rassembler pour tenir un discours cohérent et compréhensif. Et encore, imaginez un peu si j'avais eu quatre ou cinq frères et sœurs... ! Sur le point de vue narratif, c'était une chance que je sois fils unique. Un fils unique bien élevé, selon Françoise, qui avait voulu faire de son fils un parfait petit gentleman mi-pudding mi-grenouille. Et qui m'avait apporté une charmante compagnie pour aller s'amuser dans un train fantôme. La jeune fille qui m'avait abordée semblait en effet ravie que je lui parle si gentiment, alors que ça me semblait tout à fait naturel.
- Je suis India Marshall. Et moi, à qui ai-je l’honneur ?
- Etienne Morel ! Original ton prénom, c'est... exotique, répondis-je en souriant après avoir cherché les mots pour le qualifier. J'avais décidément le chic de rencontrer des filles possédant des noms qui me paraissaient peu commun. Peut-être que c'était tout à fait courant en Angleterre, mais ayant passé la moitié de ma vie en France, je n'étais pas tout à fait calé sur le sujet. Je me passais bien d'ajouter que mon nom était français, cette précision ne me paraissant pas utile. J'avais croisé de nombreux élèves, au début, qui se présentaient de manière arrogante, comme par exemple, « Tristan DuGrey, sang pur », ou encore, « Elizabeth McAvoy, c'est écossais », bref, des camarades pétouillant plus haut que leurs charmants arrières-train, et vantant leurs origines comme si cela allait les rendre plus respectables. Ne tenant pas à me ranger dans la catégorie des vantards, je m'abstenais donc, sauf au cas où on m'interrogeait sur l'étrangeté de mon nom de famille, ce qui n'arrivait pas si souvent que ça. A nôtre âge et en uniforme de sorciers, je nous considérais comme tous égaux, enfants de la reine ou orphelins.
Tout en prenant place dans les wagons (la file d'attente était peu remplie), India pris la peine de répondre à ma taquinerie sans mal, toujours aussi souriante et charmante. J'en poussais presque un soupir de soulagement. Après ma rencontre avec Maxime dans la salle commune, j'en étais presque venu à craindre de faire de l'humour en présence d'êtres féminins. J'avais eu tant de mal à rattraper ce qui n'avait été qu'une gentille taquinerie au départ et qui avait viré en joute verbale (si elle avait eu une cuillère et des petits pois sous la main, nul doute qu'elle m'aurait bombardé de légumes jusqu'à ce que j'aille me réfugier dans mon dortoir), que je croisais secrètement les doigts à chaque fois que je m'adressais à une fille pour qu'elle ne soit pas une folle furieuse irritable et incapable d'humour. Ce n'était donc pas le cas d'India, et je pris place avec plaisir à ses côtés.
- Des filles comme elles, oui, évidement, me répondit-elle en désignant le groupe de Poufsouffle que j'avais remarqué également. Moi pas vraiment. Mais je suis sure que certains garçons ont peur aussi, ajouta t-elle avec un clin d'oeil taquin.
- J'espère que tu ne me vises pas, car là je pourrais faire en sorte que tu aies vraiment la frousse !, dis-je en souriant.
Ah, mais cette fille était une vraie bouffée d'air frais ! Ouverte à la discussion, à l'humour, aux trains fantômes... Là, maintenant, tout de suite, je ne regrettais absolument pas l'absence de mes camarades, qui devaient sans aucun doute s'éclater comme des fous dans la grande roue. Je suis sûr qu'ils se mordaient les doigts d'avoir suivi les caprices de la certes gentille mais capricieuse amoureuse de Luke. J'étais bien heureux d'être libre comme l'air : je pouvais butiner un peu partout, faire de nouvelles rencontres, et m'amusais ainsi véritablement. L'attraction n'étant pas très imposante, ce fût sans crainte que je sentis le wagon nous secouer légèrement avant de s'élancer. India semblait aussi décontractée que je l'étais, car elle entama la conversation avec aisance :
- Alors dis-moi, pourquoi est-ce que tu étais tout seul ? Quelqu’un aurait osé te poser un lapin ? - Oh non, j'étais venu avec des amis mais ils ont préféré faire autre chose, on a donc pris des chemins différents pour ensuite se retrouver dans une vingtaine de minutes. Enfin, ils n'en mourront pas si je ne les rejoins pas à l'heure ! m'exclamai-je en pensant qu'après tout, si je m'amusais avec India, autant faire durer le plaisir. Je connaissais mes camarades alors que j'avais tout à découvrir de la nouvelle rencontre que je venais de faire : l'opération était rapide à faire et le résultat incontestable. Et toi, tu es venue seule ? demandai-je par curiosité, et aussi pour m'assurer qu'elle n'était pas attendue ailleurs après notre escapade effrayante.
Enfin... effrayante. Si les décors de squelettes, fantômes et vampires qui arboraient la devanture de l'attraction étaient aussi flippants que ce qui nous attendait, j'allais regretter de ne pas avoir apporté un petit soda à siroter pendant notre trajet en wagon. Tandis que la lumière s'affaiblissait pour laisser son entière place à l'obscurité, les mots d'India revinrent à mon esprit. « Quelqu’un aurait osé te poser un lapin ? ». Si je comprenais bien, elle insinuait que me poser un lapin était un scandale, ce qui était... gentil, de sa part. Je sentis mes lèvres s'étirer, mais ce sourire fût évidemment invisible au milieu de la pénombre.
L'absence de la vue décuplaient mes autres sens, et même si je ne la voyais pas, je sentais la présence d'India, et plus clairement, sa lente respiration. En fait, c'était la seule chose sur laquelle ma concentration était portée, tant les « épreuves » que nous traversions étaient banales et sans surprises. Si j'avais été pris d'excitation les premières secondes, plongé dans la pénombre, cela s'était rapidement dissipé. Les yeux de chauve-souris qui apparurent au dessus de notre tête accompagnés de bruits sonores, les figures plus ou moins effrayantes qui apparaissaient dans des flash lumineux, les fantômes et les squelettes qui tournaient autour de nous, sans doute ensorcelés par un sort de lévitation... Je m'apprêtais presque à continuer la conversation que nous avions entamé, quand je sentis la main d'India se poser sur mon bras.
Enfin, c'était ce que j'avais cru pendant une demi-seconde. En effet, India se situait à ma gauche, et non à ma droite, et, à moins qu'elle ne soit une contorsionniste cachée, il était impossible que ce soit sa main que je sente. Dans le doute, je me mis à sa recherche à l'aide de ma main gauche qui trouva rapidement son bras droit, immobile. J'étais donc fixé.
- Pardon, il y a une chose qui me tripote le bras, je voulais m'assurer que ce n'était pas toi, lui murmurai-je avec un sourire qu'elle ne pouvait pas voir.
J'allais lui demander si tout allait bien de son côté, vu que nous étions restés silencieux depuis quelques minutes, mais la créature (il s'agissait d'un mort-vivant dont le visage fût éclairé un bref instant de manière dramatique) qui me tenait le bras droit se manifesta à cet instant et la surprise me fit faire un bond au fond de mon siège, en même temps que ma main resserra son emprise autour du bras d'India. Même si je n'avais pas crié, j'avais senti mon cœur tressaillir dans ma poitrine, et je m'apprêtais à parier que ce faux mort-vivant ne prenait pour proie que les garçons... parfait pour passer pour la première des mauviettes ! |
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