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Place de l'amertume [PV]

 
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 Place de l'amertume [PV]

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Daphne Kasperek


Daphne Kasperek
Assistante à l'infirmerie
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MessageSujet: Place de l'amertume [PV]   Place de l'amertume [PV] Icon_minitimeLun 23 Juil - 14:31

J'avais même pas envie d'y aller, à cette imbécile de Fête Champêtre ! D'après les dires des élèves des années supérieures, c'était la première fois que les profs avaient cette idée et tous paraissaient enchantés de passer du temps ensemble dans le parc de l'école à se goinfrer et à boire comme à un chat qu'on aurait laissé une semaine à la maison sans le nourrir. Je n'avais pas toujours mangé à ma faim chez moi, mais depuis que j'étais à Poudlard, ça allait beaucoup mieux, alors si les circonstances avaient été autres, ça m'aurait peut être réjoui, mais là, ce n'était qu'une occasion de plus de devoir se mêler aux autres, déjà que je n'aimais pas ça en tant normal, je flairais le plan foireux venir à trois kilomètres. Ce n'était pas comme lorsqu'on mangeait ensemble dans la Grande Salle et où il y avait un semblant d'organisation qui faisait que tout ce passait bien et que ce n'était pas si désagréable. Mais là ce machin de truc en extérieur, ça allait être le gros bordel parce que tout le monde courrait dans tout les sens, en vous marchant sur les pieds et renversant le jus de citrouille que vous aviez dans la main au passage.

Donc le plan, c'était de rester en salle commune. On était pas obligé d'y aller à ce que je sache ?! C'était juste un peu dommage parce qu'il faisait très beau et que j'aurais bien aimé en profiter, de ce soleil, mais il fallait choisir. En plus, c'était très bien, parce que j'allais pouvoir l'avoir pour moi toute seule, profiter des meilleurs fauteuils, et peut être fouiner un peu pour voir si quelqu'un n'avait pas oublié des chocogrenouilles sur les tables. Je trouvais ce programme mille fois mieux qu'aller m'ennuyer avec les autres. J'étais mal lunée sans aucune raison, à part peut être que je m'étais levée du pied gauche, ce qui arrivait assez souvent ces derniers temps à cause des examens à cause desquels on nous mettait sans arrêt la pression mais ça ne m'avait pas détendu pour autant une fois ces derniers passés, et à chaque fois qu'on me posait la question pour me demander si j'avais bien réussi telle ou telle épreuve, j'avais envie de leur attraper la langue au vol pour la leur retourner dans la bouche pour les étrangler avec et on en parlait plus, parce que ça allait définitivement leur passer l'envie de m'interroger sur le sujet !

Ils étaient tous dehors, et ça ne faisait pas une heure que j'avais la tranquillité retrouvée que je tournai en rond, car la salle commune était aussi ennuyeuse qu'un veracrasse et je n'avais rien déniché qui valait la chandelle, à part un Dragée surprise de Bertie Crochue, et je n'avais pas pu résister à l'envie de le goûter, mais il avait eu ce goût infâme que j'avais identifié à du goudron, et même si je l'avais directement jeté dans la première poubelle qui passait par là, c'était trop tard, le parfum ne voulait plus s'enlever de mes papilles. Voilà qu'à présent, j'étais encore plus de mauvaise humeur. Finalement, j'étais sortie d'ici, me disant qu'il y avait forcément quelque chose à faire dans ce château, mais que dalle, parce que ces débiles avaient déserté.

Et comme j'avais décidé que je n'irais pas à cette fête...

Je poussai les grandes portes qui menaient à l'extérieur du parc pour rester en accord avec mon esprit de contradiction, et pour vérifier si c'était aussi génial qu'ils le prétendaient pour pouvoir me moquer d'eux dans le cas contraire, parce que ça prouverait que j'avais raison depuis le début et que ce n'était pas la peine d'en faire tout un foin. Cette perspective me plaisant déjà beaucoup plus, je descendais à grandes enjambées vers le potager aux citrouilles, avec comme unique but de me foutre de la gueule de chacun. Il y avait une légère brise et le vent soulevait doucement par moments la robe que j'avais, et qui même si elle était légère couvrait soigneusement mon dos, et par précaution, j'avais laissé mes cheveux retomber derrière, sans les attacher. Avec les bras, je pouvais tricher, et puis de toute façon, on ne voyait plus rien depuis longtemps, et il n'y avait que moi et moi seule qui savait où elles avaient été. Mais le dos, c'était déjà plus compliqué.

Je ne fus guère étonnée de voir que mes prévisions étaient justes, et j'émis un petit sifflement blasé, en voyant au loin la tournure que prenaient les événements. Ça faisait un peu comme une masse informe, tel des vers de terre qui s'agitaient dans tout les sens, et ça ne donnait pas trop envie de devenir à son tour un ver de terre dans les secondes à venir et se mêler parmi les élèves, que ça n'avaient pas l'air de déranger d'être collés les uns à côtés des autres. D'entrée, je sus que ça allait être beaucoup trop pour mon espace vital, et je restais un moment en retrait, cherchant du regard de qui je pourrais me moquer ouvertement parce qu'il était ridicule, mais ils avaient l'air de tous de bien s'amuser, et moi je n'arrivais pas à adopter leur état d'esprit. Du coup, j'avais soif, et je m'approchai précautionneusement des tables où il y avait tout ce qu'on voulait à part de l'alcool pour se rafraîchir. Heureusement qu'on était des sorciers, parce que tout se rechargeaient comme par magie, et il y avait de la nourriture ainsi que des boissons pour tout le monde, ce qui n'aurait sans doute pas été la cas dans une manifestation moldue de ce genre.

Je me servis mon jus de pomme et tournai la tête lorsque je posai la bouteille – plus loin, je remarquai qu'il y avait, par le plus grand des hasards, Hansen qui ne faisait je ne sais pas trop quoi, sûrement la même chose que moi et ça ne m'étonnait presque pas de le voir un peu en retrait. Je ne le connaissais pas suffisamment pour le dire, mais de ce que j'en savais ou croyais savoir, s'il discutait bien avec une personne lambda, discuter avec plusieurs gens en même temps, ce n'était pas dans son caractère, parce qu'il était plutôt du genre à acquiescer à ce que ses copains disaient, même les pires conneries, comme si s'affirmer était quelque chose qui lui était défendu. Nos rapports étant nettement moins conflictuels qu'avant, même si je prenais toujours autant de plaisir à lui lancer des petites piques par-ci, par-là, je me dis que je pouvais au moins faire l'effort d'aller lui parler au moins pour lui dire bonjour, parce que je comptais bien me servir d'un peu de tout en matière de bouffe et de ma casser vite fait bien fait, de cette dimension parallèle dans laquelle je n'avais pas ma place. Et puis ça me faisait toujours marrer de me frotter à lui, sans jamais aller trop loin, et c'était plus une sorte de rituel qu'autre chose. C'était comme ça que fonctionnaient nos échanges, et même s'il avait fallut s'adapter à l'un et à l'autre, on était quand même largement plus en accord qu'au tout début.

Mon gobelet dans la main, j'arrivai doucement à sa hauteur en longeant la table sans m'en décaler, car maintenant qu'ils avaient le ventre à peu près plein, les élèves étaient plus concentrés à se raconter des blagues toutes aussi pas drôles les unes que les autres que de se jeter sur les chips.

- Pas avec tes amis ? Demandai-je en guise de bonjour, mais en souriant tout de même, et pour une fois, j'avais même fait abstraction de l'ironie, et c'était une vraie question.

Je bus une gorgée de mon jus de pomme et portai la main dans un bol de pistaches. C'était fun de voir qu'il y avait autant d'aliments typiques aux sorciers, qui se mélangeaient, comme là, avec ceux des moldus.

- Toi aussi, tu t'ennuies ? J'arrivais de mieux en mieux à m'exprimer, dans un anglais à peu près correct, même si je butai régulièrement sur les mots. Ils sont bêtes, hein ? Ricanai-je en montrant la foule en me disant qu'au moins je ne ressemblais pas à une anguille comme le reste de l'école.
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Sebastian Hansen


Sebastian Hansen
Élève de 4ème année



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Particularités: I'm a dinosaur, Rawwwr. *tente d'avoir l'air effrayant*
Ami(e)s: Plutôt des filles. Bien que je ne sois pas encore sûr que Tess puisse techniquement être considérée comme une, vu qu'elle a probablement plus de co... Enfin, bon.
Âme soeur: Désolé Etienne, les lèvres de Casey sont quand même plus douces.

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MessageSujet: Re: Place de l'amertume [PV]   Place de l'amertume [PV] Icon_minitimeMar 24 Juil - 1:14



"I can't deny my feelings
Growing strong
I try to keep believing
dreaming on
And every time I see you
I crave more
I wanna pull you closer, closer, closer, closer
But you leave me feeling frozen."


La fête champêtre… C’était une première dans l’histoire de Poudlard. Oui, nous avions droit à un bal de Noël habituellement mais une célébration de fin d’année n’avait jamais eu lieu. Du moins, jusqu’à aujourd’hui. Le principe sur le papier était plutôt pas mal. Nous devions tous nous retrouver dans le potager aux citrouilles qui allaient être spécialement aménagé pour l’occasion et autour d’un joli buffet les élèves pourraient célébrer la fin de l’année. Des nappes à carreaux, du jus de citrouilles, une musique en fond… Une bonne ambiance festive. Pour un bon nombre d’élèves, c’était la fin des examens : ceux de troisième année, mais aussi les BUSES et les ASPICS. Elisa avait d’ailleurs terminé avec les meilleurs résultats de la promotion –sans surprise presque. Tout le monde virevoltait autour d’elle pour la féliciter, elle et son admission à Gringotts pour travailler dans un programme d’échange spécial avec la France. Elle qui était partie un an à Beauxbatons, c’est exactement le poste qui lui fallait et vu ses résultats, nous savions tous qu’elle allait faire des merveilles. Son succès me laissait un goût légèrement amer car j’étais conscient que je ne pourrais jamais égaler ses résultats, jamais. Mais je traçais mon propre chemin au final et j’étais encore jeune pour penser à tout ça. Pour le moment, ma première année d’étude était finie, et c’était déjà un grand pas.

Pouvais-je mais surtout devais-je la résumer ? Elle avait été assez… Déroutante. Je dois avouer qu’au départ mon arrivée ici m’avait laissé légèrement perdu et je ne trouvais pas vraiment ma place. Surtout dans ma maison que je considérais comme la plus opposé à ma personnalité. Oui à la limite j’aurais pu comprendre Serpentard parce que j’étais assez rusé et je savais obtenir ce que je voulais à force de persuation. Serdaigle ne me convenait pas vraiment mais j’étais tout de même assez appliqué, patient et curieux. Poufsouffle me semblait le meilleur choix : j’étais plutôt loyal, modeste –non, réaliste- et serviable. Mais là, Gryffondor j’avais juste eu envie de dire : pardon ?! Moi ?! C’était le monde à l’envers. La maison des braves, des courageux… Allô, on parlait de Sebastian Hansen là, pas de son double super héros. J’étais l’opposé de toutes ses valeurs j’étais même le mec le plus trouillard de cette promotion ! J’avais faillis demander à Kelsey si le chapeau pouvait se tromper mais je n’avais pas eu le courage de lui adresser la parole en personne… Quand je vous disais que j’étais peureux ! Je ne déconnais pas.

Mais au final, j’avais réussi à lentement m’adapter. Je ne pouvais pas dire que j’étais dans ma maison mais je n’avais jamais trouvé aucun endroit sur lequel je pouvais apposer cette étiquette. Mais au fur et à mesure j’avais été intégré à la joyeuse petite bande de mon dortoir. J’étais différent de ces garçons mais à la fois j’arrivais à leur faire apprécier ma présence. J’étais un peu le gentil de service, serviable et toujours là pour aider dans les merdes. Moi, j’avais finalement réussi à m’habituer aux blagues immatures et aux provocations masculines pour tester nos égos respectifs. Je ne rentrais pas dans ces jeux là mais j’en étais presque l’arbitre. Dès qu’une remarque était lancée, j’étais celui qui riait parce que ce n’était que ce qu’ils demandaient au final : qu’on les remarque. J’avais plutôt réussi à me faire des amies au féminin, en particulier Tess qui était la seule Gryffondor avec qui le courant passait réellement bien. Et Etienne également, mais nous étions des mecs et donc pas vraiment le genre à s’avouer notre affection mutuel. Mais je l’aimais bien ce type, plus qu’il ne le pensait. Du reste, je semblais avoir un truc avec les Serpentardes : Clea avant tout. Et Daphne, bien sûr.

J’enfilais un jean et ma chemise à carreaux avant de fourrer ma baguette dans ma poche : je n’étais jamais sans elle. J’entendis un de mes camarades m’interpeller : nous partions dans une minute pour la petite fête. J’approuvai d’un signe de tête et passai la main dans mes cheveux devant le miroir pour m’assurer que je n’avais pas trop une mauvaise tête tout de même. La petite bande se décida enfin à lever les voiles et dans les couloirs, j’entendais Luke et Arthur discuter de ce qu’ils allaient bien pouvoir avaler vu l’impression buffet qui nous attendait. Sans oublier les jolies filles, mais ça c’était tout Luke. Séducteur insolent il commença la liste des jolies filles de chaque maison, en commençant par le vert et argent. Etonnement, il ouvrit le bal avec la ‘petite Kasperek’ et avant même que j’eus le temps de répliquer, j’eus le droit à tout le descriptif de pourquoi elle était sérieusement mignonne. Evidemment, ma relation avec elle n’avait pas échappé au garçon qui me demanda s’il y avait moyen que je lui présente. Parce que ‘Petit Hansen ne pense pas aux filles, n’est-ce pas ?’. Je me joins à son rire, mais ça sonnait très faux. Je lui mentis en lui disant que j’allais voir ce que je pouvais faire mais une chose était sûre : la prochaine fois que je parlais de Luke avec Daphne, j’allais en faire un portrait pitoyable. Elle était sérieusement trop bien pour lui !

Arrivé à la fête, le buffet attira d’abord toute l’attention. Et puis, ce fût ce groupe de fille de Serdaigle qui les aimanta littéralement : je préférais rester près de la table en prétextant d’attendre Clea. Je ne savais pas où elle était et je n’avais qu’à la chercher un peu. Les plans dragues foireux, je n’y tenais pas. Mais je n’eus pas le temps de m’enquérir sur où ma meilleure amie se cachait car ce fût une autre verte et argent qui surgit à mes côtés, me tirant de ma rêverie. Daphne avec une petite robe que je fixais pendant peut-être une demi-seconde de trop mais… C’était dingue ce que ça lui allait bien ! Je secouais rapidement mon visage, presque gêné de mon regard assistant. Qu’est-ce que je fichais, encore une fois !


- Pas avec tes amis ?

Sa voix sincère m’arracha un sourire. Je l’aurais imaginé se moquer de ma solitude mais non, elle semblait véritablement s’y intéresser.

- Ils sont partis faire mumuse avec une bande fille. Dis-je en agitant ma main vers eux d’un air entendu. Je me servis également un verre de jus de citrouille frais et regardai un instant les mains délicates de Daphne piocher dans les pistaches… Ta robe te va à ravir. Ajoutai-je avec un petit sourire.

Vraiment très bien.


- Toi aussi, tu t'ennuies ? Non, tes mains étaient très gracieuses. J’aurais pu les admirer plus longtemps... Mais qu’est-ce que je racontais ?! Ils sont bêtes, hein ?

J’haussais les épaules. C’est vrai que beaucoup d’élèves ici n’étaient pas les plus futés de la planète mais je n’aurais pas été jusqu’à dire qu’ils étaient bêtes. Je les trouvais juste parfois légèrement immature mais au fond j’enviais simplement leur insouciance.

- Je préfère les combats avec les araignées. Dis-je avec un petit sourire. Tu sais que tu plais beaucoup à Luke ? Continuai-je pensif en désignant du menton le Gryffondor au loin. J’avais envie de voir comment elle allait réagir à cette information… C’est le genre bête.

Je l’avais presque ajouter plus pour moi que pour elle. Cependant, il y avait autre chose qui me chiffonnait depuis un petit moment… Et je considérais que ma relation avec la petite brune s’était assez améliorée pour que je puisse aborder le sujet.

- Daphne, j’aimerais te demander un truc. Pause. A propos de ce que j’ai vu dans la douche. Et elle savait de quoi je parlais…

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Daphne Kasperek


Daphne Kasperek
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MessageSujet: Re: Place de l'amertume [PV]   Place de l'amertume [PV] Icon_minitimeSam 28 Juil - 19:12

C'était au bruit, auquel j'avais le plus de mal à me faire – Je n'avais jamais aimé en vérité. Pourtant ce n'était pas faute d'avoir déjà poussé ma voix à son maximum pour me faire entendre ou sous simple coup de la colère, parce que c'était comme ça que ça devait s'évacuer et pas autrement. Mais hormis ça... On ne pouvait pas prétendre en plus que les champs de Pologne soit très bruyant, parce que même si on voyait des gens les traverser, leur immensité ne permettait pas de faire porter le timbre, car le son s'éteignait dans le ciel, comme s'il était de trop et qu'en quelque sorte, il n'avait pas sa place. Et puis ses cris aussi, à elle. Ses putains de cris suraiguës et insupportables que je voulais à chaque fois lui faire ravaler, parce que ça servait à rien, strictement à rien et que ça ne faisait qu'accentuer le malaise qu'il y avait déjà entre nous. Déjà que c'était une vraie foldingue, ça ne faisait que de renforcer cette impression et quand je revoyais ce visage déformé par la colère parce qu'il ne savait pas quoi faire d'autre pour faire asseoir son autorité, ça avait un sale petit côté effrayant, et s'il y avait bien une seule chose que je détestais, c'était ça : d'avoir peur d'elle. Cette crainte qu'elle ne méritait même pas. Elle ne méritait rien, si ce n'est être remise à sa juste place donc en d'autres termes, enfermée, ligotée, n'importe quoi pourvu qu'elle soit coupée du reste du monde et surtout très seule. Qu'elle disparaisse, je n'en avais rien à foutre. Mieux qu'on la renverse, qu'on la torture, qu'on... la liste était longue et je pouvais y rester des heures. Quoi qu'il advienne, elle était toujours là, quelque part, même quand on essayait de ne pas y penser.

Quelque part, mais à des kilomètres quand même et ce n'était pas demain la veille que j'allais la voir débarquer à Poudlard, et j'avais ce sentiment d'être en sécurité ici – à défaut du reste, parce que la fête champêtre, c'était bien beau, mais ça se transformait plus en gros bazar ou ça s'agitait dans tout les sens, et que ça s'interpellait, et que... non, je détestais ça vraiment, et j'avais déjà oublié ce qui m'avait poussé à venir jusque ici ; sans aucun doute une pensée très bête, qui aurait mieux fait de s'abstenir ! Oui oui, parfaitement, les pensées très bêtes, elles aussi, n'ont leur place nul part !

Le seul truc qui pouvait éventuellement me faire plaisir, c'était de voir que Sebastian était dans le même bateau. Bah oui, le sentiment de solidarité, tout ça... non en fait, c'était le genre de plaisir mesquin du « bien fait pour toi, puisque je ne m'amuse pas, toi non plus tu n'as pas le droit de t'amuser » alors forcément quand on voyait tout ces gens qui riaient aux éclats, ça avait non seulement de quoi vous frustrer, mais vous minait encore plus le moral qu'au départ, alors à la limite, si je pouvais prendre ça comme une consolation, bah je le prenais. Et puis comme je l'avais dit, finalement ça m'étonnait même pas, parce que faire la bringue et compagnie, ça devait pas être trop le délire de Hansen. Comment je le savais. Me demandez pas pourquoi. Je le savais, c'est tout, enfin pour être plus exacte, je l'imaginais. Parfaitement. Ou alors si, il s'amusait en tournant les pages de ses livres, et même si j'aimais bien la lecture, on avait quand même connu plus palpitant, et rester en place, au bout d'un moment, moi ça me gonflait et c'était aussi pour ça que j'avais du mal en cours de temps en temps, et que je décrochais. Ma vie, elle était dehors, à courir à s'en déchiqueter les poumons, mais c'était une sensation tellement géniale, que lorsque je la ressentais, je n'avais envie de l'échanger pour rien au monde.

Ces derniers temps, Seb était plus cool. Enfin, plus cool, c'était vite dit, disons que je tolérais sa présence, qu'il tolérait la mienne et même que parfois on arrivait à bien rigoler tout les deux, tant que ça restait des trucs de surface et que ça n'allait pas plus loin. Certains ce seraient plains de cette situation, mais au contraire, ça me convenait très bien, et je n'avais pas besoin de plus. Hansen l'avais compris lui aussi. Ça montrait bien qu'une relation comme la notre, potes, sans être amis, ça fonctionnait du feu de Dieu.

- Ils sont partis faire mumuse avec une bande fille.

Pour faire quoi, eus-je envie de lui demander. Ces choses là, ce n'était pas de mon âge, ou pour être plus juste, je ne m'y intéressais pas. Je ne faisais même pas la différence entre un garçon ou une fille, car tant qu'on tirait les ficelles et qu'on en faisait ce qu'on en voulait, je trouvais ça plutôt pas mal comme concept. Et Hansen, est-ce qu'il avait capté que pour lui, même si on s'entendait assez bien, au fond, c'était exactement pareil ?

- Et toi, ça te « mumuse » pas ? Dis-je, en employant le même ton que précédemment, même si sur le coup, il semblait que nous soyons sur la même longueur d'ondes... Et que je n'allais pas le blâmer sur ça.

- Ta robe te va à ravir.

Je haussai les épaules en guise de remerciement. C'était jamais rien qu'une robe, mais quand même, c'était pas comme si j'en avais eu beaucoup dans ma vie, parce que c'était pas avec l'autre que ça allait arriver, donc même si je le lui cachais bien, en vrai, ça flattait mon égo. Oui, maintenant qu'on y pensait, je l'aimais bien, cette robe.

Du coup je ré-enchainais sur un autre sujet, pour pas qu'on reste là dessus pendant des heures. Parce que sinon, je n'allais pas tarder à y prendre goût !

- Je préfère les combats avec les araignées.

- Va dans forêt pour entraînement
, répliquai-je du tac au tac. Je n'aimais pas trop qu'on me rappelle cet épisode franchement pas très agréable de ma vie...

Comme parmi tant d'autres... Et ils étaient nombreux ! Du coup, je me renfrognai légèrement. Les trucs qui me plaisaient pas, j'en parlais pas, c'est tout, et en général ça avait le don de me mettre en colère. Pourquoi ? Pour ça aussi, c'est comme ça et puis c'est tout, se rappeler de mauvais moments, on peut pas vraiment appeler ça une promenade de santé ! Et non, ça n'avait rien à voir avec la susceptibilité !

- Tu sais que tu plais beaucoup à Luke ?


Et c'était qui cet imbécile heureux ? Oui parce que heureux, c'était à peu près la seule expression qu'ils étaient capable d'avoir sur leur tronche aujourd'hui...

- Moi pas. Au moins, c'était dit. Ça non plus, ça ne faisait pas vraiment partie de mes qualités de prendre tout un tas de chemins détournés pour dire ce que je pensais. A quoi ça servait hein ? A part nous faire perdre encore plus de temps...

- C’est le genre bête.

Pour ça aussi, on était d'accord au moins, et je scrutai le dénommé Luke pendant quelques secondes, pour faire croire que je m'intéressais un peu à son triste sort. Non, en fait, c'était pour encore plus me moquer de lui, et Sebastian avait l'air d'avoir adopté ce programme également.

- Il a pas l'air, être au courant, remarquai-je parce qu'il faisait le beau, ce qui avait le don de le rendre que plus ridicule encore. Va lui dire, le provoquai-je pour voir jusqu'où il était capable d'aller.

Il se défila, sans grande surprise.

- Daphne, j’aimerais te demander un truc.


Je le fixai, pour lui montrer que j'attendais la suite. Quoi ? S'il avait une tâche de jus de citrouille sur sa chemise ? C'est bon, ça se nettoyait, si c'était ça qui l'inquiétait autant !

Il se défila, oui, Mais pas de la manière à laquelle je m'attendais, ce qui eu le don de me prendre par surprise ; et me déplut en prime. Dans le genre, vraiment, mais alors, vraiment beaucoup.

- A propos de ce que j’ai vu dans la douche.

Mes doigts se crispèrent d'eux mêmes. Non mais de quoi il voulait parler là ?! Parce que si c'était ce que j'étais en train de penser, et puis honnêtement, ça pouvait pas être autre chose, et même si c'était pas ça, je le prenais comme si c'était ça quand même, parce que c'était juste évident pour moi à chaque fois que je voyais ma peau devant un miroir !

- Ben quoi ?! Demandai-je agressivement comme pour en quelque sorte le dissuader de rajouter quoi que ce soit, et de tourner court. Tant pis si en vrai il s'agissait de tout autre chose. J'ai dit que j'aimais pas qu'on me parle de trucs que j'aimais pas ! C'est quand même pas compliqué à comprendre ! Pas de quoi se vanter, rentrer dans douches des filles sans autorisation, rétorquai-je en ayant baissé d'un ton,mais avec cette colère froide et glaciale. C'était aussi une façon de lui rappeler que c'était lui qui était dans l'erreur et qu'il ferait mieux d'arrêter de suite, s'il ne voulait pas qu'il y ait plus de casse... Et refusant en bloc de lâcher quoi que ce soit sur le reste, jouant la conne qui ne voyais pas où il voulait en venir par la même occasion.

C'était clair non ?!

Parce que j'étais sympa, je lui laissais une dernière chance en ne lui marchant pas immédiatement sur les pieds, et en me retenant à grand peine, pour laisser croire que j'étais un minimum civilisée.

Mais qu'il fasse gaffe à pas la gâcher.
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Sebastian Hansen


Sebastian Hansen
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MessageSujet: Re: Place de l'amertume [PV]   Place de l'amertume [PV] Icon_minitimeDim 29 Juil - 15:02

Tout le monde semblait tellement rire ici. Les éclats rebondissaient sur les citrouilles et enveloppaient l’atmosphère, rendant cette fête plus drôle qu’elle ne l’était réellement. Je n’étais pas le genre de personne qui aimait s’amuser de la sorte et puis j’étais trop jeune pour vivre réellement tout ça, non ? Je savais qu’Elisa adorait elle, les soirées comme ça. Dans son verre que je la voyais tenir de loin, j’étais sûr qu’il n’y avait pas que du jus ! Elle semblait avoir un sourire un peu plus euphorique, le même qu’elle avait lorsqu’elle reprenait une quatrième coupe de champagne au réveillon. Lorsqu’elle sortait le soir pendant les vacances et qu’elle rentrait à une heure du matin, je l’entendais chantonnait de ma chambre puis s’injuriait après s’être pris les pieds dans le tapis. Son rire montait jusqu’à ma porte, se faufilant par la serrure pour résonner dans mes oreilles, même lointain. J’aimais quand elle riait, parce qu’elle me paraissait si vivante et heureuse ! Plus qu’elle ne l’était. Parce qu’elle laissait paraitre une force qu’au fond je crois, elle n’avait pas. Tom la touchait bien plus qu’elle ne voulait l’admettre, ses études la stressaient, le monde l’embêtait. C’était au final une forte tête cette fille, elle voulait vivre sa vie comme elle l’entendait. Sauf qu’en même temps elle ne voulait décevoir personne. Alors je savais que ses soirées lui faisaient oublier la pression. Ou plutôt, l’alcool de ces soirées.

- Et toi, ça te « mumuse » pas ?

Sa voix me tira de ma rêverie et je reportai mon attention sur Daphne. Son ton me fit rire. Non, ça ne me plaisait pas de jouer au plus fort pour plaire à une fille. A nos âges, on veut simplement quelqu’un de parfait et on finit par idéaliser. Du moins, c’était ce que j’avais observé. Il suffisait de voir comment Luke se comportait avec ses petites amies (au moins trois cette année) c’était toujours une question d’être le plus drôle, le plus intelligent. J’étais persuadé moi, qu’être aimé pour notre véritable personne était l’une des meilleures choses du monde. Je ne parlais pas forcément de l’amour –et puis sans vouloir me la jouer philosophe, qu’est-ce que ça voulait dire ça hein ?- mais également de l’amitié. Je considérais ma relation avec Tess l’une des meilleures que j’avais réussi à me faire ici parce qu’hors Aria et Clea que je connaissais avant, j’avais réussi à me faire apprécier de quelqu’un pour qui j’étais. C’était d’ailleurs peut-être pour ça qu’ici, j’étais moins entouré que les autres. Parce que je jouais moins la comédie du petit Gryffondor qu’on aime tous parce qu’il est brave et trop fort. Et comment Daphne me voyait-elle, elle ?

Je n’arrivais pas à me dire que nous étions amis et pourtant, c’est probablement ce que je ressentais pour elle, non ? C’était une fille qui avait un milliard de défaut c’était clair et pourtant j’aimais toujours être à ses côtés. Peu importe ce que ça impliquait, ça me faisait rire de la voir me froncer les sourcils et me prendre pour un débile. Parce que c’était ainsi qu’elle me prenait mais je crois qu’au fond elle savait que je valais un peu mieux que les autres. Le fait est que j’étais l’une de ses seules fréquentations qui me semblait un peu durable et construite, peu importe l’ampleur des travaux qu’on avait fait. Alors est-ce qu’elle aussi appréciait ma manière d’être en retrait, ma politesse calme qui parfois explosait comme dans la Tour d’Astronomie ? C’était étonnant de réaliser qu’actuellement, j’étais en plein monologue intérieur pour savoir si oui ou non Daphne me portait dans son cœur. D’habitude, je me débrouillais pour être l’ami de tout le monde mais peut-être est-ce la difficulté que j’avais eu à apprivoiser la verte et argent qui me donnait encore plus envie d’être un peu spécial à ses yeux. Est-ce qu’elle l’était au mien ? Peut-être.


- Je préfère faire « mumuse » avec toi, voyons ! Plaisantai-je en la complimentant sur sa robe.

Parce qu’elle la rendait presque délicate. Peut-être parce qu’en dévoilant ainsi sa peau, elle dévoilait un peu de sa propre personne. La jeune fille haussa les épaules mais je ne pus m’empêcher de remarquer un petit sourire et une mine fière que j’adorais la voir porter. Parce que ça changeait des mines boudeuses ou fermées. C’était comme saisir une infime part de sa personnalité qu’elle refusait de montrer aux autres. Oui, j’étais sûr qu’elle voulait être mieux : ses efforts en anglais suffisaient à montrer sa volonté d’être intégré. Mais pas trop quand même parce que les gens autour, ils étaient cons hein ! On parlait de Daphne là, pas de mère Theresa. Je m’amusai d’ailleurs à reparler de la forêt. C’était un épisode assez tumultueux mais je crois que je l’aimais bien. Il avait considérablement amélioré ma relation avec la Serpentarde. Et étonnement, l’adrénaline dans mes veines avait été un sentiment fort, très fort. Plus que ce que j’avais pu ressentir toute l’année en seulement quelques minutes. Je n'aimais pas les aventures et pourtant le sentiment qu’elles m’apportaient, c’était le pied. Je ne m’attendais pas à ça… Terrifiant mais délicieux.


- Va dans forêt pour entraînement.
- Tu m’accompagnes ?
Répliquai-je en riant.

Non, c’était une froussarde elle aussi ! Je préférais dévier sur Luke. Je n’allais pas décrire tous ses commentaires, résumer par ‘Tu lui plais’ c’était bien suffisant. Et puis honnêtement, le mec il avait rien compris à Daphne. Il disait que c’était une beauté effarouchée, comment c’était ringard ! Je ne savais pas l’expliquer mais l’idée qu’il parle d’elle comme ça, je n’aimais pas ça. Il faisait des sacrés raccourcis en plus. Il pensait vraiment que la beauté de la jeune fille c’était simplement ses yeux et ses, je cite, « petites lèvres rosées» ? Non. C’était pas ça. Ses yeux n’étaient pas beaux, ils l’étaient lorsqu’ils s’illuminaient comme des feux d’artifices, d’envie, de défi. Et ses lèvres, seulement lorsqu’elles s’étiraient en ce rictus exaspéré et pourtant si près du sourire. C’était un tout à saisir, Daphne. Les détails qui formaient cette espèce de beauté inconnue et étrange. Et Luke était vraiment très loin de l’avoir compris et il ne le comprendrait probablement jamais. Enfin après elle était libre de sortir avec qui elle voulait hein, ce n’était pas mes affaires. N’est-ce pas ?


- Moi pas.

Je ne sais pas pourquoi, mais sa réponse me fit sourire. Comme si j’étais satisfait. Dans ta tête Luke ! Hum, je m’égarais là…

- Il a pas l'air, être au courant. Va lui dire.

Bien sûr ! Pourquoi ne pas aller lui tendre un bâton pour me faire battre aussi ! J’avais déjà assez de mal pour ne pas rire ouvertement lorsqu’il parlait de ses plans dragues alors fallait que je garde un peu de crédibilité. Ce n’était pas un ami mais il soudait un peu tout le groupe alors ce n’était pas l’heure de m’en extraire en m’attirant ses foudres.

- Bien sûr ! T’as d’autre idée brillante comme ça ?

J’eus un petit rire. J’étais à deux doigts de répliquer que j’avais qu’à l’utiliser pour le remettre à sa place. Parce que moi qui avait Daphne à sa place, imaginez sa tête ! Mais euh… C’était une idée loufoque et pas sûr qu’elle apprécie vraiment. J’avais l’impression d’aborder un terrain un peu glissant dans mon cerveau et préférai m’en éloigner. J’avais d’autre question pour la jeune fille. J’avais réfléchis longuement avant de me décider à lui en parler mais au final, je savais ou du moins je croyais faire le bon choix. Evidemment, je sentis Daphne se réduire et son expression changea brutalement. Elle ne devait pas aimer la tournure que prenait cette conversation évidemment mais… Mais ça allait s’améliorer non ?

- Ben quoi ?! Pas de quoi se vanter, rentrer dans douches des filles sans autorisation.

Evidemment, elle prétendait ne pas savoir de quoi je parlais. Pendant un instant, j’hésitais à rebrousser chemin. Fuir la difficulté était tellement plus simple. Mais pour elle, j’avais envie de faire cet effort. Elle méritait que l’on s’inquiète pour elle. Et si cela provenait de sa famille, l’idée qu’elle y retourne deux longs mois ne m’était pas de très bonne humeur. Moi, protecteur ? Un peu. Juste un peu.

- Je sais… Répondis-je hésitant. Mais… D’où elles proviennent ? Je n’avais pas dit les cicatrices mais elle savait de quoi je parlais, j’en étais sûr. Tu… J’veux pas que tu reviennes avec des nouvelles après l’été. J’voulais pas que quelqu’un la touche tout court en fait.

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Daphne Kasperek


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MessageSujet: Re: Place de l'amertume [PV]   Place de l'amertume [PV] Icon_minitimeJeu 2 Aoû - 16:49

Finalement, j'avais eu une bonne intuition en prédisant que cette journée était tout à fait destinée à être mauvaise. Le genre de sentiment qu'on ressent dès le saut du lit, et je regrettais à présent de ne pas avoir suivit mon intuition dès le départ. Ce n'était pas faute d'avoir voulu faire des efforts et c'était bien la preuve qu'on ne pouvait pas prendre une rivière à contre courant parce qu'elle sera toujours plus forte que vous. Hansen n'était pas de cet avis, mais comme nous n'étions d'accord sur rien, finalement ce n'était pas étonnant.

Je n'avais pas vu le coup venir, et puis ce qu'il s'était passé dans les douches, c'était il y avait une éternité, ou bien, c'était l'impression que j'en avais, ensuite il s'était passé plein d'autres choses que je tairais sous silence parce que là n'était pas la question, et que je n'avais pas envie de voir ressortir également l'affaire de la Grande Salle sur le tapis. Pourquoi ça ne pouvait pas être pareil ?! Comme on en avait jamais reparlé, j'avais dès lors considéré le sujet clos – et puis comme ça, ça allait me permettre d'oublier plus, vite, même si ce n'était que des vagues illusions, parce que même avec toute la volonté du monde, ranger dans un petit coin de sa tête une épisode humiliant, et vas y qu'ensuite on en parle plus, et bien ce n'était pas aussi facile à dire qu'à faire. Mais on s'en était plutôt bien sorti jusque là alors pourquoi est-ce qu'il venait soudainement me faire chier avec ça ?!

Parce que bien sûr, si les plus petites, il y avait encore une chance qu'il n'ait rien vu, les grosses étaient bien là, et c'était pas demain la veille qu'elle allait disparaître, et c'était pas les sortilèges que j'avais tenté d'utiliser qui allaient changer quoi que ce soit. Limite, ça me filait la gerbe de voir, comme si inévitablement, si les bleus n'étaient plus présent, les coups avaient été marqués au fer rouge, et je la détestais de savoir qu'elle devait bien savourer cette seule consolation qu'elle pouvait avoir, maintenant qu'on était plus là. Mais après quoi ? Je voulais pas en parler, déjà parce que j'avais pas envie de répondre aux questions : j'étais incapable de réfléchir avec sang froid lorsqu'il s'agissait d'elle, alors ne parlons pas de ce qui y était directement lié. Ce que je voulais, c'était oublier, et pour oublier, à défaut du reste, pas c'était de pas en parler, aussi simple que deux et deux font quatre, et de toute façon, tortiller sur le sujet pendant des heures, ça allait pas changer quoi que ce soit. Le passé, ça se change pas, sinon, ça aurait fait belle lurette que je serais retournée en arrière pour me venger, et Hansen savait très bien que dans ce domaine là, ce n'était pas de la rigolade. Mais non, là c'était limite s'il ne m'avouait pas qu'il avait une mémoire de poisson rouge, avec en plus la fonction masochisme enclenché – un poisson rouge, c'est bête, donc Hansen était bête. Il était bête, et je savais même pas comment j'avais fait ces dernières semaines pour le supporter ! Et puis de quoi je me mêle ? Depuis quand est-ce que ça le regardait ? Est-ce que je lui demandais s'il avait bien mis deux chaussettes de la même couleur en avant d'enfiler ses pompes ce matin, moi ?!

Non ! Alors, il avait plus qu'à s'en tenir !

- Je sais…

Ben pas assez apparemment. Il méritait juste qu'on lui renverse l'énorme bol de jus de citrouilles sur la tête pour lui rafraîchir les idées, et encore, même avec ça, c'était pas sûr que ce soit suffisant ! Sans détourner le regard, je le fixai intensément sans faillir, estimant que de cette manière, il capterait que cette discussion était définitivement close. Non, en fait, elle avait même jamais commencé.

J'avais beau être une habituée des temps frais, parce qu'en Pologne, c'était pas toujours le top, j'étais pleine de frissons, et on pouvait voir les poils de mes bras se dresser, malgré le beau soleil, qui voulait bien nous faire don de sa personne. Pas ces souvenirs, non, pas ceux là... Je me concentrais pour penser à autre chose, et je détestais encore plus cet imbécile en cet instant, de vouloir faire remonter tout ça en surface, alors qu'il ne savait rien, et que jamais au grand jamais, il ne saurait plus.

Il fallait que je prenne Delilah pour la cacher, pour la protéger, elle avait de la chance dans son malheur, elle était petite...

Je clignai des paupières pour revenir à la fête champêtre. Profiter de cette journée à présent ? Plus maintenant, et ce qui me branchait, c'était de retourner au fin fond des cachots dans notre salle commune des verts et argents. Là où on ne pourrait pas me trouver.

- Mais… D’où elles proviennent ?

Putain, mais celui là alors ! Pas étonnant que ce soit le seul à traîner à l'écart des autres, alors que le reste s'amusait ! Les voir faire la fête en toute insouciance d'ailleurs, ça avait de quoi retourner un mort dans sa tombe au bas mot, sans mentir, dès qu'ils avaient de quoi grailler ici, ça y était, ils se sentaient pousser des ailes... En attendant, s'ils se remplissaient l'estomac à s'en péter le ventre, c'était plutôt l'inverse qui allait se produire, et ils allaient rester cloué au sol pendant un moment !

- Pas savoir. Par magie peut être ? Ironisai-je en levant les mains et agitant les doigts, comme si je faisais un petit rituel sorcier.

Je me mis alors à jurer plusieurs fois en polonais en utilisant des mots différents, mais rien à foutre, personne ici était à même de comprendre, s'il continuait, j'allais me mettre à lui répondre que dans ma langue natale, comme ça, y'avait peut être espoir à ce qu'il me foute la paix... J'étais à deux doigts de tourner les talons et de partir, mais ça aurait voulu dire que je le laissais gagner cette manche, et zut, j'avais rien demandé !

- Tu… J’veux pas que tu reviennes avec des nouvelles après l’été.

Je ne réussis pas à trouver ça touchant, et le pris presque comme une moquerie. Qu'est-ce que ça voulait dire, que j'étais pas capable de me défendre, c'est ça ? Ou mieux encore, que c'était mon père qui me battait ?! Ils pensaient tous ça, parce qu'une maman ne peut soit disant pas commettre ce genre de choses... Désolée de vous décevoir ! Et même sans ça, j'avais pas besoin d'un héros de pacotille qui viendrait me sauver ! Encore pire !

- Sinon quoi ?! De toute façon, il allait faire quoi, monter sur son grand cheval blanc pour aller affronter la vilaine sorcière ? Qu'est-ce qu'il pouvait être bête ! Toi bien écouter, j'avais élevé la voix sans vraiment m'en rendre compte, mais la tension était trop palpable à présent, et j'en faisais abstraction. Pas parce que toi, aucune vie, je cherchai mes mots, et ils me venaient tout de suite moins bien, comme si tout les sentiments qui se propageaient en moi m'empêchait de réfléchir calmement, que devoir mêler celles des autres !

Je refermai les poings, un peu comme dans l'imitation d'une enfant qui n'est pas d'accord avec ce que ses parents lui ordonne.

- Alors tu me laisses ! J'avais pas besoin de son aide, j'en voulais pas ! J'avais besoin de l'aide de personne, surtout pour ça !

Je la haïssais. Quoi qu'il arrive, elle était là. Quoi qu'il arrive, elle revenait. Quoi qu'il arrive, elle ne partait jamais. Elle me collait à la peau et je ne voulais pas vivre avec elle, alors qu'elle faisait partie de moi et que tout mon acharnement pour m'en débarrasser était vain. C'était une lutte sans merci, et il ne pouvait y avoir qu'un seul vainqueur. Elle avait gagné de nombreuses batailles.

- Et tu oublies ! Criai-je presque à l'encontre du rouge et or.

Mais jamais elle ne remporterait la guerre.
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Sebastian Hansen


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MessageSujet: Re: Place de l'amertume [PV]   Place de l'amertume [PV] Icon_minitimeJeu 16 Aoû - 16:49

C’était un terrain miné, j’en étais conscient. Mais une force me poussait dedans, peu importe les conséquences. Je jouais gros, parce que je ne m’attendais pas à ce que la Serpentarde fonde en larmes dans mes bras et m’avoue tout mais… Je ne pouvais pas laisser ça comme ça, j’avais ma conscience toute de même ! Je les avais vu ces marques, et depuis bien longtemps. Je n’avais rien dis, je m’étais contenté de faire comme si je n’étais pas au courant. Alors que bien sûr, Daphne savait que je les avais vu, et je ne pouvais pas m’empêcher de repenser à cette vision. Elle m’arrachait des frissons et une petite voix dans ma tête me soufflait de dire quelque chose, de pour une fois, essayer de faire les choses biens malgré les risques. De lui en parler, de chercher à savoir mais surtout d’arrêter ça. Je ne voulais pas que de nouveau… Elle subisse un tel traitement, dont je n’avais d’ailleurs qu’une infime idée. J’osais à peine imaginer le reste. Mais je me devais de parler, de m’enfoncer dans cette bataille, même si elle me faisait peur. Parce que oui, j’aidais les autres. Oui, j’étais le médiateur. Mais dès que les sujets qui fâchent étaient mis sur le tapis, je les envoyais valsé comme de rien n’était, parce que je ne voulais pas faire d’histoire. Pas de conflits.

Mais conflit était le mot d’ordre de ma relation avec Daphne alors… Cela ne changerait rien d’en provoquer un nouveau. Je savais que ça allait péter, tout ce que j’espérais, c’est que ça ne serait que pour le meilleur par la suite. Exploser un puzzle pour remettre les pièces dans le bon endroit. Mais elle, elle… C’était le genre de puzzle de 5000 pièces, vous savez ceux avec le ciel qui se reflète dans la mer. Celui que vous mettez environ dix mois à finir, et qui vous donne envie de vous jeter par la fenêtre parce qu’on n’y arrive pas. Mais le truc, c’est que ça faisait exactement dix mois que je connaissais Daphne, et j’en étais encore à poser les coins. Je commençais à comprendre doucement comment elle marchait. Une bombe à retardement, et à tout instant je pouvais appuyer sur le détonateur ; en un mot, un geste. Je savais pertinemment que me frotter à ce genre de personne, c’était délicat et ça n’apportait rarement de bonnes choses. Mais malgré tout… Elle, elle m’en apportait. Je ne savais pas pourquoi, je ne savais pas comment mais c’était un fait. J’aimais l’avoir avec moi. Même son froncement de sourcil me paraissait intéressant. Daphne n’avait rien de commun avec les autres filles et c’était ça qui m’intriguait. Comme un puzzle ouais.


- Pas savoir. Par magie peut être ?

Elle agita ses mains en l’air avec ironie, le visage complétement exaspéré. Elle laissa également échapper quelques mots en polonais et même si je n’avais aucun rudiment dans ce domaine, vous pouvez être sûr qu’elle ne parlait pas de papillons et de poneys. Je me mordis la lèvre. J’étais à deux doigts de faire demi-tour, d’abandonner la partie. Mais ça voulait dire qu’une fois encore, elle gagnerait. Une fois encore, je serais lâche et j’éviterais les vraies questions. Merde, j’étais un Gryffondor ou pas ? Je n’avais pas envie d’encore jouer au con, comme j’avais pu le faire avec Aria. Elle m’avait prouvé que parfois, oser faire les bons choix même si impliquaient des difficultés, c’était le bon chemin. Alors non, pas question de fermer ma gueule, il fallait que je reste calme et que je tente de dégager les briques du mur que Daphne était en train de construire entre nous. Pour y voir plus clair. Pour l’attendre. Et surtout, surtout qu’elle se lâche un peu. N’avais-je pas gagné à un peu de sa confiance après tout ce temps ? Visiblement, non.

- Je ne plaisante pas putain !... Grommelai-je en tentant de lui montrer ma bonne volonté. J’étais décidé à l’aider, elle ne voulait pas juste arrêter de jouer à la plus forte que tout le monde ? J’étais sûr qu’en plus, c’était crevant comme rôle.

- Sinon quoi ?! Toi bien écouter. Pas parce que toi, aucune vie, que devoir mêler celles des autres !

J’encaissais sa remarque sans broncher. Mais au fond, si la situation n’était pas aussi délicate, j’aurais presque eu envie de rire. Pas de vie ? Elle ne connaissait rien à ma vie. Et c’était tant mieux, mais je la croyais un peu plus futée que ça. Je pensais qu’elle avait compris que je n’étais simplement pas bavard sur ma personne, mais qu’au fond j’avais des choses à dire. Oui, c’était con, mais j’avais cru un instant que Daphne me connaissait un peu, du moins autant que je pensais la connaitre. Parce que de toutes les personnes de ce château, c’était la seule qui m’avait vu sous presque tous les angles. Même les plus inconnus : héroïque dans la forêt, violent dans la tour d’astronomie. Mais au final, je m’étais visiblement gouré. J’avais encore voulu croire à quelque chose de plus beau que ça ne l’était, je m’étais laissé attraper par des artifices. Quelques sourires et j’étais embobiné. Je n’étais pas en colère non, juste résigné. Mais tant pis, ça ne serait que la énième personne à ne voir en moi qu’une bonne pomme intéressante pour passer le temps. A ce moment précis, je n’avais qu’une envie… Être avec Clea dans la maison de vacances. Dans le jardin d’Aria. J’eus même une pensée pour Tess, avec qui je m’étais disputé en parti à cause de Daphne. Parce que je fréquentais une Serpentarde, le mal incarné d’après la Gryffondor. Au final, elle n’avait peut-être pas tort…

- Tu n’es pas juste quelqu’un d’autre ! M’exclamai-je vivement, un peu frustré de la tournure que tout ça prenait. Elle ne comprenait rien en fait… Je… Tu n’as aucune idée de ma vie, qu’est-ce que tu racontes !

Mon ton était un peu exaspéré malgré tous mes efforts pour être calme. Je devais continuer à craquer sa coquille, même si cela demandait que je me foute dans la merde tout seul. « Tu n’es pas juste quelqu’un d’autre ! »… Mais pourquoi j’avais dis –avoué ?- ça moi putain !

- Alors tu me laisses ! Et tu oublies !
- Tu crois que j’vais faire comme si j’avais rien vu ?!


Ma voix s’éleva légèrement, se confrontant au ton menaçant de la jeune fille qui emplissait désormais le potager. Je sentais que dans quelques minutes, si ça continuait, on allait devenir l’attraction. Et je voyais déjà Luke me questionner sur cette histoire, et pourquoi ça, et pourquoi ci… Je respirais un grand coup, tentant de reprendre mon calme et de mettre mes idées aux claires. Je n’avais continué à la questionner, au pire, elle lâcherait bien des indices dans sa réaction non ? De toute évidence, c’était un membre de sa famille. J’excluais directement sa petite sœur et sa mère, pour des raisons de bon sens. L’instinct maternel quoi, attendez, une femme qui bat sa fille… C’est pas possible non ? Et les marques me paraissaient tellement… Violentes ! Non, son père peut-être. Un frère dont elle ne m’aurait pas parlé ? Un oncle ? Un beau père ? Si seulement j’en savais un peu plus sur elle, sur sa vie… ! Je pris de nouveau mon courage à deux mains, et me lancer dans le torrent dont le courant me faisait dériver dangereuse vers une chute immense qui ne risquait pas d’être agréable.

- Arrête d’agir comme ça, comme si personne ne pouvait t’aider et que… Arrête de te cacher ! Continuai-je, les mots s’entrechoquant dans ma bouche.

C’était un peu comique que moi, je reproche à quelqu’un de se cacher. Parce que si Daphne voulait taper où ça faisait mal, elle n’aurait aucun mal à retourner cette reproche contre moi et mon côté « Je suis l’ombre de tout le monde ». Mais tant pis, ce n’était pas comme si je n’étais pas conscient de ça,
moi.

- C’est ton père ?

Sa réaction à l’évocation de cette personne me donnerait peut-être une vague idée sur la nature de sa relation avec lui ! Mais je sentais que Daphne était prête à exploser… Et j’allais m’en prendre des éclats de sa colère, en plein dans la figure. Et bien vous savez quoi ? Qu’elle envoie, qu’elle s’énerve. Qu’elle m’engueule, tant que je pouvais en tirer quelque chose et l’aider. Je refusais de laisser quelqu’un à qui je tenais - ?- se faire… Enfin, vous voyez. Je n’avais pas, ou plutôt plus, peur de sa réaction parce que j’avais l’impression de faire le bon choix. Celui de me battre.

Et je n’allais pas reculer.

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Daphne Kasperek


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MessageSujet: Re: Place de l'amertume [PV]   Place de l'amertume [PV] Icon_minitimeSam 18 Aoû - 19:51

Il y avait une crainte envahissante qui s’emparait de moi à devoir évoquer tout ça. Pourquoi ? Pourquoi Sebastian s’engageait sur ce chemin alors qu’il n’avait aucune idée du nombre d’épines dont comportaient les nombreuses ronces qui le formait ? C’était d’une pagaille sans nom, et ce chantier, en rien je ne voulais le voir en change ; débroussailler était tout aussi risqué, on pouvait se couper, engendrant de nouvelles blessures, de nouvelles plaies… Ce n’était pas de cette vie là, une vie pleine de cicatrices dont je voulais ; il y en avait bien assez pour encore en rajouter quelques-unes et le reste de surface de peau disponible n’était pas vacant. C’était mes choix, mes droits, mes décisions, et je gérais toute seule, comme j’avais souvent dû faire face lorsqu’on s’était retrouvé parfois seules avec Delilah. Accepter une personne de plus dans cette équation qui s’appelait Hansen ? Je ne lui en avais pas donné l’autorisation, en rien, rien il ne pouvait se permettre d’émettre un jugement sur ce qu’il voyait, ou sur ce qu’il avait cru voir !

- Je ne plaisante pas putain !...


Moi non plus !

Ce n’était pas de ces bobos comme des égratignures au genou dont on en explique la provenance ainsi que les circonstances. Une chute en vélo ? A quoi bon s’en faire, si c’était la première, soit, mais ce ne serait pas la dernière ! Non, ces traces là, on les cache, par honte, par désespoir, par facilité, pour se protéger… pour tout un tas de choses qui n’avaient décemment rien à voir avec des saignements au doigt parce qu’on s’était maladroitement coupé avec un couteau. Ces blessures là, on ne les partage pas, parce qu’il n’y a rien à partager, c’était entre elle et moi et personne n’avait besoin d’interférer entre nous deux.

Et puis pour expliquer quoi ? Que j’avais peur ? Mais que ça ne se voyait pas comme ça ? C’était bien simple, même si j’en mourrais parfois d’envie, et de me laisser aller, avoir la trouille, ça m’était interdit. Au contraire ! C’était mon devoir de protéger ma petite sœur et de la rassurer lorsqu’elle pleurait toute seule dans son lit, et même maintenant encore, j’étais sûre que ça arrivait, parce que je l’avais déjà entendu sangloter parce qu’elle venait de faire un cauchemar. Tout ce que je lui souhaitais, c’était de la voir rire et sourire, de s’amuser dans le parc de Poudlard avec moi pendant qu’on arracherait l’herbe à pleines mains pour s’en balancer sur le visage… A la place quand elle n’était pas près de moi, je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir peur pour elle et mon père. C’était lui qui était censé me dire que tout allait bien. Mais j’avais beau lui porter toute l’affection du monde, je n’arrivais plus à le croire lorsqu’il disait ça.

Trop de choses avaient changé pour que je puisse m’y laisser bercée encore.

Je rejetais Hansen comme je le pouvais ; parce que c’était qu’en plus, il se permettait d’insister, mais oui, mais parfaitement ! Mes mises en gardes n’avaient aucun effet ; sur ce coup là, il ne pourrait s’en prendre qu’à lui-même parce qu’il ne pouvait pas dire qu’il n’avait pas été prévenu !

- Tu n’es pas juste quelqu’un d’autre !


Je fis une grimace et campai sur mes positions. Il en fallait beaucoup plus que ce genre de technique pour essayer de m’amadouer !

- Quoi je suis, alors ??? le piégeai-je. Et bien oui, autant qu’il me l’apprenne qu’au moins, je sois fixée !

- Je… Tu n’as aucune idée de ma vie, qu’est-ce que tu racontes !


Je levai les sourcils. Oui, d’accord, peut être qu’il venait de marquer un point et alors ? De ce que j’en imaginais, vu comme il était, ça ne devait pas être très palpitant pour qu’il ait envie de s’enfoncer comme ça dans celle des autres sans y être invité !

- Et ben tant mieux ! Je commençai inconsciemment à devenir méchante, car c’était mon unique moyen de protection. Qu’il n’essaye pas à chercher à me l’enlever, ça aussi ! Parce que pas envie !

C’était vrai ça, il venait de se griller tout seul ; il m’accablait de tout un tas de reproches, alors qu’il agissait de la même manière, mais qu’il fasse ce qu’il veule, je venais de lui dire, ça ne me faisait ni chaud ni froid de savoir si sa mère le réveillait tout le matin en lui apportant un bon chocolat chaud au lit ! Je n’avais pas ça, je ne l’avais jamais eu et ne l’aurais jamais, alors ces histoires-là, il pouvait se les garder !

- Tu crois que j’vais faire comme si j’avais rien vu ?!


Un peu que oui, qu’il allait faire comme s’il avait rien vu ! C’était la meilleure ça ! Il se prenait pour qui ? Un envoyé de je ne sais quel Dieu qui sûrement n’existait pas t qu’il se devait de répandre paix et bonne humeur en ces lieux pour le bien de l’humanité ? Ca ne prenait pas avec moi !

- C’est pas tes affaires ! Même ma voix devenue aiguë à cause de la frustration me gênait, et c’était insupportable de le voir insister alors que je venais clairement de lui expliquer ce qu’il en était ! j’avais l’impression de lui dire la même chose depuis tout à l’heure et que mes mots rebondissaient sur son torse pour me revenir dans la figure.

C’est.moi.qui.décide.

C’était comme si une bête grognait en moi et qu’elle était prête à mettre toutes griffes dehors pour prendre possession de mon corps. A présent, il allait y avoir de la casse.

- Oh ! Toi comprendre ce que je te dis ??? Insistai-je, parce qu’il semblait déterminé à en découdre.

Ça tombait bien mal, parce que moi aussi… !

- Arrête d’agir comme ça, comme si personne ne pouvait t’aider et que… Arrête de te cacher !


Des ordres, des ordres, toujours des ordres et c’était toujours comme ça que ça se terminait, il fallait toujours que ce soit moi qui cède et qui flanche parce qu’on me l’avait demandé, même si je n’étais pas d’accord. Je n’étais pourtant enchaînée à personne, je n’avais de comptes à rendre à quiconque, je faisais mon bout de route en solitaire, parce qu’on me l’avait ancré dans la chair, que même les personnes les plus proches, on ne pouvait pas forcément leur faire confiance…

C’était un concept qui n’était pas près de changer.

- C’est vrai, au milieu de tout les gens, bonne planque ! Ironisai-je en sachant pertinemment qu’une fois de plus, je détournais le sens de ses paroles.

Pourquoi j’étais venue à cette fête déjà ? Pour me moquer des autres ? Pour le moment, c’était carrément lui qui était en train de se foutre de moi !

- C’est ton père ?

C’est ton père…

C’est ton père.

C’est ton père, bien sûr !

- Pardon ??? L’animal était lancé, ça y était et j’allais lacérer tout son corps, puisqu’il voulait tout savoir, j’allais lui montrer l’effet que ça faisait !

Ça me mettait hors de moi. Ces suppositions, alors qu’il ne savait même pas de quoi il parlait. Pourquoi je ne disais rien à son avis ??? Je fis taire le grognement au fond de ma gorge, mais cela ne suffit pas à calmer la colère sourde et noire qui avait pris ses appartements dans mes veines. En une enjambée, je me rapprochais, mon visage presque collé au sien.

- Ne-redis-plus-jamais-ça, sifflai-je tel un serpent entre mes dents que je ne desserrai pas, donnant à mon timbre un espèce de râle menaçant. Je saisi sans prévenir sa nuque pour porter ma bouche à son oreille, et répétai : jamais.

Brutalement je le relâchai et le repoussai avec mes mains, en espérant qu’il percute quelqu’un en même temps. Comme j’avais plein de choses sous la main pour me défendre, je ne réfléchis pas et pris une grosse poignée de chips dans le premier bol qui se trouvait à ma disposition et lui jetai dessus, pour le dissuader toute nouvelle approche.

Ne m’éternisant pas, je tournai les talons en bousculant toutes les personnes environnantes, pour enfin laisser couler mes larmes de tout ces sentiments que je ne connaissais que trop bien pour laver l’abominable affront, qu’il venait de faire à mon père, mais aussi à moi.
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Sebastian Hansen


Sebastian Hansen
Élève de 4ème année



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MessageSujet: Re: Place de l'amertume [PV]   Place de l'amertume [PV] Icon_minitimeLun 20 Aoû - 2:09

Non, décidemment, c’était vraiment la merde. Je tentais de montrer du sérieux, de la bonne volonté mais c’était une cause perdue, je ne voyais pas d’autre option. J’avais beau avoir sorti ma massue pour éclater le mur derrière lequel Daphne s’abritait, il était fait d’acier. Je ne voyais aucune solution pour le détruire et plus je frappais, plus il semblait devenir résistant. Comment pouvais-je donc le fissurer ? Toutes mes techniques semblaient inutiles et pourtant, j’avais réellement tout essayé. Etre violent, être doux. Crier, murmurer. Tout, et rien ne fonctionnait. Quel était le prix à payer pour accéder à son jardin secret ? Une bribe de celui-ci m’aurait suffi, n’importe quoi qui puisse me rassurer ou au moins m’informer sur la provenance de ses blessures. Qu’elle n’en ait jamais plus, voilà la seule chose que je souhaitais. Mais Daphne ne semblait même pas comprendre que ce n’était pas de la curiosité mais bel et bien un sujet qui m’inquiétait. Elle restait complétement perméable à mon approche qui semblait l’exaspérer réellement. Elle ne comprenait pas mais surtout ne le voulait pas, que ce qui touchait me tenait un minimum à cœur. Parce qu’elle… Elle me touchait le cœur.

- Quoi je suis, alors ???

Et là voilà qui déviait de nouveau le sujet, comme toujours. C’était son arme ultime pour éviter de rentrer dans le véritable fond de la conversation que j’avais tenté de lancer. Evidemment je l’aidais bien, parce que j’aurais pu fermer ma gueule sur mon « Tu n’es pas juste quelqu’un d’autre ». Je ne savais même pas pourquoi j’avais lâché un truc comme ça. Enfin, c’était vrai non ? Mais pourquoi lui avais-je dis alors que je n’étais même pas sûr de savoir ce que je ressentais pour elle hein ? Bon aller, ce n’était pas un drame, je n’avais pas menti. Daphne n’était à mes yeux pas la première conne venue, c’était une… On disait comment déjà, amie ? Non, ça ne collait pas. Je ne pouvais juste pas poser d’étiquette sur la jeune fille ou la relation que j’entretenais avec elle. Il n’y avait pas d’équivalence, et aucun de nous deux ne semblait la comprendre alors à quoi bon vouloir la nommer, la définir ? Tout m’échapper dès qu’il s’agissait de Daphne de toute manière.

- On s’en fou bordel, c’est pas la question ! Répliquai-je en m’emportant un peu.

Je commençais à perdre patiente devant une telle réaction. Je m’enfonçai dans des sables mouvants et la marge de manœuvre se faisait de plus en plus réduite. Plus je me débattais, plus l’étau se resserrait tel un filet du diable : la méchanceté de la Serpentarde se faisait de plus en plus poussé à chacune de mes répliques.


- Et ben tant mieux ! Parce que pas envie !

On aurait dit un enfant qui se disputait pour un jouet qu’on lui aurait volé. Plus la colère la prenait, moins Daphne savait s’exprimer justement en anglais ; les émotions brouillant ses connaissances et son sang-froid habituel. Sa réplique ne me fit presque pas mal, parce que je le savais très bien. Enfin attendez, vous croyez vraiment qu’un jour j’avais osé penser que Kasperek s’intéressait vraiment à moi ? Dans mes rêves les plus fous, je n’avais même pas ce genre de scénario. Les gens qui se souciaient un minimum de mon avis, je pouvais les compter sur les doigts de la main, littéralement. Clea et Aria. Je n’incluais pas même pas ma sœur, nous étions trop éloignés l’un de l’autre malgré un certain lien familial qui paraissait évident. Etienne ? Ouais, nous devenions de plus en plus proche mais de là à dire qu’il s’intéressait à ma vie ?... Je n’étais pas sûr. Tess ? Tess… Eh bien si elle était un peu plus ouverte sur certains sujets, je crois que j’aurais vraiment pu devenir proche d’elle. Mais faire un commentaire sur Serpentard, la maison de ma meilleure amie Clea, ça ne passait et ne passerait jamais. Et c’était regrettable parce que malgré tout, je l’aimais bien cette Gryffondor. Mais j’étais intraitable sur ce sujet, et c’était bien le seul. Je pouvais tout pardonner, mais Clea, on ne touchait pas. C’était l’unique règle.

- C’est pas tes affaires !

Mais quand est-ce qu’elle allait se mettre dans le crâne que si, ça l’était d’une certaine manière ? Non mais attendez c’était quoi l’affection, enfin tout simplement, l’amitié pour elle ? Discuter de la météo et des cours de temps à autre, c’était ça pour elle ? Non mais attendez, les problèmes de nos amis étaient les nôtres et d’ailleurs, c’était à ça que ça servait l’amitié, avoir quelqu’un à qui se confier. Elle allait finir par comprendre ça, que je voulais juste l’aider ?

- Maintenant que j’ai vu, si ! J’te laisse pas dans la merde toute seule !

J’avais tenté de mettre toute ma bravoure dans cette phrase, mais évidemment Daphne n’était pas du tout réceptive à ce genre de comportement…

- Oh ! Toi comprendre ce que je te dis ???
- C’est toi qui ne m’écoute pas !
Répliquai-je du tac au tac d’une voix exaspéré.

Elle voulait pas un peu admettre que ce n’était pas la plus forte hein ? Je voulais qu’elle cesse ce cache-cache qui me rendait dingue. Même si au fond, j’étais plutôt fort à ce jeu là aussi de manière général. Il n’y avait qu’avec elle que je perdais mes moyens et que je laissais échapper un tas de connerie, dans mes mots ou mes gestes.


- C’est vrai, au milieu de tout les gens, bonne planque !
- Change pas de sujet !
Rétorquai-je, frustré au possible.

Il fallait que je l’atteigne plus près, que je rentre dans le vif du sujet sans lui donner la possibilité de changer mes paroles. Je devais me lancer et lui demander : était-ce son père ? Je ne voyais un peu que cette option de possible, enfin, un membre de sa famille proche. C’était tout de même étonnant parce qu’elle m’avait déjà parlé du métier de son père, enfin le sujet ne semblait pas tabou. Je lâchai ma question… Et le regrettais instantanément. En une seconde, le regard de Daphne changea comme si j’avais allumé la mèche, libéré la bête.


- Pardon ???

J’aurais voulu répliquer mais elle ne m’en laissa pas la possibilité, s’approchant de moi vivement avec un air de démence qui me clouait à côté du buffet, abasourdi. Je sentais que ça allait dégénéré rapidement…

- Ne-redis-plus-jamais-ça. Jamais.

Elle me saisit la nuque pour souffler dans mon dernier ce dernier « jamais » d’une voix carrément effrayante qui me laissa de marbre un instant. Même son souffle ne me provoqua aucun frisson tant je me sentais congelé sur place, incapable de faire quelque chose de bien pour arranger ma situation qui était décidemment catastrophique. J’avais fait la mauvaise pioche en choisissant son père… ! Vraiment la mauvaise. Daphne me poussa violemment de ses mains, et je m’écrasai à moitié contre le buffet, évitant de justesse un élève avec deux coupes à la main. J’étais complétement abasourdie, la colère pulsant dans mes veines mais aussi l’incompréhension.

- Mais ça va pas la tête putain !

Mais elle ne m’écoutait pas. Elle se contenta d’attraper une poignée de chips pour s’en servir comme missile : une seconde plus tard, j’en avais plein les cheveux. Great. Cette fille était vraiment tarée. Elle m’adressa un dernier regard plein de haine avant de tourner les talons et de se faufiler dans la foule. Il me sembla entendre un dernier juron en polonais mais surtout, un bruit étouffé de sanglot.

- Arrête de fuir bordel ! J’avais crié en plein milieu des autres, sans même me soucier des dizaines de regards sur moi. Mais Daphne était déjà loin… Qu’est-ce qui a toi, t’veux ma photo ?! Beuglai-je à l’attention d’un type qui me fixait comme si j’étais un malade. Faites chier putain ! M’exclamai-je une dernière fois dans le vide, shootant dans un bol de cacahuètes devant moi en poussant une série de juron avant de m’éloigner, les nerfs à vif.

Et voilà. J’avais balayé le château de carte que j’avais mis un an à construire avec Daphne. Mais finalement je me demandais si il avait déjà été debout, ce foutu château.


THE END

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