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Aaron Marshall


Aaron Marshall
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MessageSujet: On the other side [Hannah] - CLOSE   On the other side [Hannah] - CLOSE Icon_minitimeMar 17 Avr - 18:53

C'était pas que je voulais pas m'adapter, c'était juste que j'y arrivais pas et je n'en avais plus envie. Je me demandais maintenant ce que je faisais là, moi qui ne recevait jamais de courrier auparavant, qui aurait cru que ma vie aurait changée à cause d'un mot apporté au pied de ma porte ?
Je me sentais trahi, abandonné. Tous mes projets anéantis pour de bon. J'aurais voulu gagner ma vie normalement, peut-être devenir milliardaire et aider ma mère. Les copains disaient qu'avec ma gueule j'aurais fait un bon mannequin, mais ça se trouve j'aurais fini dealer de drogue, c'était fréquent de se faire assassiner dans un caniveau par chez moi.
J'étais pas tellement triste de quitter Chicago, des champignons commençaient à pousser dans ma chambre et puis la bande de Tommy se mettaient à faire des conneries près de l'immeuble.
J'aurais bien voulu rendre ma mère fière de moi pour une fois, maintenant je n'y pouvais plus rien, je ne savais même pas si elle me prenait encore pour son fils...

Quand je regardais les gens autour de moi, ils me faisaient peur. Je n'avais pas grandi comme eux, au fond j'étais pas un sorcier (c'était comme ça qu'on m'appelait maintenant), je savais que j'allais sûrement me réveiller au bout d'un moment par un coup de pied au cul de Robert (le nouveau mec de ma mère) et devoir préparer le petit déjeuner. Ça se passait comme ça, comme d'habitude, ça s'était toujours passé comme ça. Je voulais pas de cette vie, on ne m'avait jamais lu d'histoires et de contes de fées. La vie, la vraie, je la connaissais déjà et c'était pas avec une baguette magique que tous mes problèmes s'envoleraient.

J'avais envie de vomir, mais pas de pleurer. Et dire que mon meilleur ami Junior, celui qui m'avait tout appris de la culture afro-américaine, me croyait parti pour un collège de bourgeois en plein cœur de l'Ecosse. C'était lui qui allait le plus me manquer, j’espérais qu'il ne lui arrive rien pendant mon absence, c'était comme un frère pour moi, on se connaissait depuis le berceau. Ça faisait même longtemps qu'on jouait plus aux petits chevaux, les grands nous avait pris sous leurs ailes et si on guettait bien pendant longtemps, ils nous payaient. Le plus cool, c'est que ma mère disait rien, mais ce que j'aimais moins, c'est quand les grands allaient la voir, j'voulais rien savoir des détails moi.

On m'avait envoyé à Serdaigle, c'était la maison des gens intelligents, mais aussi des gens un peu barrés apparemment. J'imaginais maman à cet instant, sûrement en train de me dire quelque chose comme "en fait tes professeurs avaient raison, t'es peut-être sûrement fou". Mais j'avais l'habitude, alors les traitements de faveur et tout leur tralala, j'en voulais pas. Quand ils m'ont dit que quelqu'un avait déjà monté ma valise, j'avais failli lui enfoncer mon poing dans le ventre : personne ne touchait à mes affaires, c'était aussi réglo qu'à Chicago.
Contrairement à ce que pensais maman, j'étais pas bête, je savais qu'ici les gens me prendraient pour un imbécile si je faisais ma loi dès le début. Alors je parlais pas, j'observais. J'avais jamais vu un château aussi grand auparavant, j'avais jamais vu de château même. Et surtout la nourriture qu'il servait, j'avais pas l'habitude qu'elle apparaisse comme par magie...
Par contre ma chambre était cool, j'étais près de la fenêtre et j'avais une vue incroyable. J'aimais tellement l'effet du vide, les choses grandes, ça vous faisait battre le cœur ! Je savais que j'étais aussi là en tant qu'écolier et ça c'était vraiment pas marrant, déjà que j'étais pas terrible à l'école de Chicago, j'étais bon pour être le dernier de la classe. Mais apprendre la magie pourrait s'avérer utile, par exemple pour ridiculiser Robert ou réparer les tuyauterie de la salle de bain,
Il y avait des tas de personnes dans ma maison, des filles vraiment jolies mais trop intelligentes pour moi et des petits minets qui resserraient bien leur cravate et rehaussaient leurs lunettes. En tant normal Junior et moi on s'en prenait aux intellos, ils nous prenaient pour de la racaille. A vrai dire personne essayait de nous comprendre, c'était bien plus qu'une simple histoire, il fallait le vivre tous les jours pour s'en rendre compte...

Je profitais d'un trou dans la journée pour m'aérer, j'avais pas l'habitude de rester à l'intérieur trop longtemps, moi qui traînait dans la rue tout le temps. Lorsque le vent souffla dans mes cheveux, je ressentis une étrange impression, j'avais jamais vu autant d'herbe de toute ma vie. On partait jamais en vacances l'été et mes grands-parents habitaient en Angleterre, c'était trop loin.
Il y avait aussi un grand lac et une immense forêt qui n'était pas vraiment accueillante. Aucun building, aucun immeuble, aucune voiture, au secours.
Je me sentais happé par le ciel bleu, vacillant dans cette herbe trop verte, dérivant dangereusement vers cette énorme saule.
La tête me tournait, quelqu'un criait là-bas, une voix de fille, mais j'arrivais pas trop à l'entendre, j'avais des bourdonnements dans les oreilles. Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais allongé la tête enfouie dans le sol humide. Je me redressais doucement, puis lâcha un énorme cri de surprise lorsqu'une branche de la taille d'une massue s'écrasa tout près de mon bras.


Dernière édition par Aaron Marshall le Ven 20 Juil - 18:48, édité 1 fois
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Hannah Blueberry


Hannah Blueberry
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MessageSujet: Re: On the other side [Hannah] - CLOSE   On the other side [Hannah] - CLOSE Icon_minitimeSam 21 Avr - 15:47



    Plus le temps passait et plus je me sentais grande. Je ne dis pas ça seulement parce que ça fait bien, mature, tout ça, mais parce que je le sentais vraiment en moi. Je me souviens avoir abordé Poudlard comme un grand terrain de jeu et un rêve accompli il y a trois ans, maintenant... maintenant, je voyais ma deuxième maison autrement. Enfin, en pratique, ma quatrième, derrière la maison écossaise de ma grand-mère, ma maison qui schmoute le troll à Londres, et la cabane dans le jardin de ma grand-mère. Je détestais la mélancolie, car ce n'était que du temps perdu, mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'il s'était passé tellement de choses que me sentais un peu... différente. Oh, je gambadais toujours gaiement dans les couloirs, continuais à m'extasier devant le moindre truc bidule chouette, faisais des croquis pendant les cours, et passais une grande partie de mon temps libre avec les citrouilles, mais... Il y avait un petit machin qui avait fait tilt dans mon cerveau. Le problème, c'est que j'ai de grosses difficultés à mettre les choses au clair dans ma tête. Je sais que ça se passe, mais je suis incapable de l'expliquer. Du coup, j'ai commencé à écrire, en plus de dessiner. Mon attention déclinait de plus en plus en cours, mais Andrew, qui était maintenant un grand dadet de sixième année et qui avait réussi, je ne sais comment, à obtenir de bons résultats à ses BUSE, acceptait de m'aider à réviser un peu pendant son temps libre. A croire que lui aussi, il avait évolué. Et je m'étais vite aperçue qu'un garçon évolué, c'était aussi rare qu'un poil de licorne. D'ailleurs, les garçons... non, c'est un sujet au moins aussi intéressant que la bave des limaces à licorne. J'avais lu les journaux intimes que tenaient certaines de mes amies, et apparemment, l'opération « garçon fille » y prenait beaucoup de place. D'accord, je n'étais pas particulièrement brillante, mais aucun garçon ne m'avait semblé très intéressant. Et puis, ça avait pas l'air de servir à grand chose, de s'épandre comme une princesse pour un beau damoiseau qui prend votre cœur pour le chiffonner comme une feuille de papier avant de l'envoyer valser à la poubelle. Les citrouilles étaient une bien meilleure compagnie. Non, dans mon « journal intime »... enfin, je préfère l'appeler mon « carnet personnel », je listais les événements marquants de ces dernières années, passe-temps bien plus que productif que « je l'aime de tout mon petit cœur mou et flasque comme un foie de chauve-souris, mais lui ne me regarde même pas, il ne m'aimera jamais, bouh bouh ouin ouin, je suis une pauvre petite chose fragile qui passe son temps à se plaindre... », bref, vous voyez le topo ! ...Je suis même presque sûre que vous vous êtes reconnus, ah ah ! Je devrais sans doute éviter de me moquer, si jamais je tombe dans ce piège... il ne faut jamais dire jamais mais... franchement, non, ça ne m'arrivera jamais. Donc, pour en revenir à nos Ronflaks cornus, je notais ce qui me paraissait important. Il s'en était passé des choses, en trois ans. J'avais rencontré des gens plus ou moins sympathiques, ma plus belle rencontre étant Eilyne, que je considérais comme une de mes plus proches amies bien qu'elle ait deux ans de plus que moi. Je m'étais retrouvée coincée en haut de la tour d'astronomie avec elle. J'avais défié un Serpentard dans les cachots. Transformé un caca de hiboux en fiente mutante sur les cheveux d'un des garçons les plus charmants de l'école. Rejoint une équipe de Quidditch. Fais la connaissance de gens qui ne voulaient pas faire la mienne. Et vécu une attaque de Mangemorts. Si je ressentais le besoin de le noter, c'est parce que tout cela s'accumulait dans mon cerveau aussi grand qu'une noix, et que ça commençait à faire beaucoup... surtout considéré que ma mémoire était quasiment inexistante. Je commençais à me poser des questions, d'ailleurs : je suis maintenant certaine que la fée de l'amnésie s'est penchée sur mon berceau à ma naissance. Je ne vois aucune autre possibilité tellement tout ce que j'entends ou vois rentre par une oreille et ressort le lendemain par l'autre. D'où les plans et les post-it en nombre qui sont accrochés à chaque page de mon agenda et ma réputation de « tête-en-l'air ». Je me surprends même parfois à m'auto-énerver du vide intersidéral que j'ai dans la tête, là où aurait du se trouver une mémoire performante. Il faut que je m'adresse à mes parents au plus vite : non-satisfait et remboursé ! Echangez ma mémoire !

    Je relève la tête, range ma plume dans ma trousse et ferme mon carnet d'un coup sec. Il commence à faire de plus en plus frais, dehors, à croire que le printemps se fait encore timide ; et étant donné que je suis assise sur les marches du château depuis une bonne demi-heure, je commence à avoir des fourmis dans les jambes. Je range le carnet dans lequel je viens de consigner toutes ces dernières pensées, place mon sac en bandoulière sur mon épaule, et m'avance vers le parc pour entamer une petite promenade. Le vent est un peu frais, je pourrais passer dans ma salle commune, qui se trouve aux sous-sol, pour prendre mon écharpe jaune et noire... oh mais non, la flemme ! Je me contente de fermer les petits boutons floraux de mon gilet à laine rose et blanche et marche à pas lents et tranquilles sur les chemins terreux du parc. Après une dizaine de minutes à observer la nature naissante et les oiseaux piaillant, je m'apprête à faire demi-tour quand un mouvement inhabituel surgit dans mon champ de vision, à ma droite. Je tourne la tête pour remarquer avec surprise que le Saule Cogneur, d'habitude inoffensif puisque personne n'ose s'aventurer près de lui, agite doucement ses branches – sûrement une manière de se dégourdir avant de frapper... frapper... frapper la personne qui se trouve juste à côté ? Je sens mes yeux s'ouvrir d'effroi tandis que je réalise que d'une seconde à l'autre, le Saule va prendre l'étourdi ou l'étourdie qui a eu le malheur de passer trop près de lui comme victime. Je commence à courir, mon sac ballotant dans mon dos et la bise fouettant mon visage. Pressentant que je ne pourrais pas arriver avant que le Saule entre en action, je m'écrie le plus fort possible afin d'éviter à l'inconscient(e) une mort certaine :

    - AAAATTEEEENTIIOOOOON ! dis-je d'un air tout à fait dramatique mais l'urgence étant urgente, je ne prête pas attention aux éléments qui pourraient faire de ce drame un feuilleton télévisé moldu.

    - BAM !, fit le Saule pour toute réponse.

    Ma voix est en effet couverte par le fracas d'une de ses branches qui s'abat sur ce qui semble être un garçon – quand je disais qu'ils n'étaient pas particulièrement brillants... N.B : penser à ajouter cet exemple au carnet –, garçon échappant de justesse au premier coup du monstre feuillu mais qui est envoyé au sol par la violence de la frappe qui épargne tout juste son bras. J'arrive haletante jusqu'à lui, mais, dans l'élan et en proie à l'inquiétude, je décide tout simplement de ne pas m'arrêter dans ma course et de me jeter sur lui alors qu'il commençait à se relever, parsemé de tâches d'herbe et de terre humides... ce qui, après coup, me semble tout à fait stupide. Je me relève immédiatement, quoiqu'un peu secouée par ma chute, mon pantalon désormais verdâtre et marron au niveau des genoux, mes mains salies et humides par ma tentative de rattrapage.

    - Mince, zut, je suis désolée, vite, relève-toi !, lui dis-je en lui tendant ma main pour l'aider et me faire pardonner. Ce gros truc là, c'est le Saule Cogneur, et, comme son nom l'indique... aaaaahhhiiiii !

    - BAAAM ! Fis de nouveau le Saule en frappant le sol d'une de ses branches – sans doute heureux que je l'ai reconnu.

    Tant pis pour le secours chevaleresque ! Le jeune garçon allait devoir faire sans ma main, puisque je le pris littéralement à bras le corps pour l'entraîner plus loin afin de le protéger de ce nouveau coup. Je ne le connaissais pas, lui non plus (à vrai dire, dans l'urgence, j'eus juste le temps de remarquer qu'il avait des cheveux bruns coupés courts, et un teint plutôt pâle), et ce n'était sans doute pas la manière la plus cordiale et amicale pour faire connaissance, surtout que, dans la panique, je ne prenais pas le temps d'agir et de parler avec beaucoup de tendresse, mais, qu'il s'en rende compte ou non, j'essayais de lui sauver la vie.

    - Vite, par-là
    , criai-je au garçon en lui indiquant le chemin du retour, suis-moi où il va nous réduire en porridge !,
    et ce n'était plus qu'une question de temps, car j'entendais déjà la feuillage fourni du Saule s'agiter, signe qu'une nouvelle frappe n'allait pas tarder à nous pleuvoir dessus.
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Aaron Marshall


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MessageSujet: Re: On the other side [Hannah] - CLOSE   On the other side [Hannah] - CLOSE Icon_minitimeSam 21 Avr - 19:55

- AAAATTEEEENTIIOOOOON !

Ah oui merci de me prévenir maintenant. Bien sûr, j'allais me lever en moins de trente secondes, éviter ces toutes petites branches fines qui fouetteraient ma peau ainsi que les plus grosses qui broieraient mes os les uns après les autres.
Pourquoi il fallait que cela m'arrive maintenant ? J'avais à peine fait deux pas que je voyais déjà ma vie défiler devant mes yeux ! Radicale comme solution c'est sûr, mais personnellement je n'avais pas envie de mourir à onze ans. Et puis comment expliquer cela à ma mère ? "Mort écrasé sous les branches d'un Saule" ? Déjà qu'elle me prenait pour un fou à l'heure qu'il était, c'était bien ma veine.
En tout cas pour le moment, j'avais de la chance, mon bras n'avait pas été touché et je n'avais pas très envie de me refaire une fracture à cet endroit. La première avait été une fracture peu anodine, en effet lorsque j'avais huit ans, Junior et moi travaillions souvent au compte des retraités qui habitaient dans l'immeuble proche du nôtre. Souvent, les vieilles avaient des gros chiens baveux qu'elles étaient incapables de promener elles-mêmes, alors elles faisaient appel à nos compétences de petits garçons (à cette époque les grands ne se servaient pas encore de nous, même si on leur rendait parfois quelques services). Moi j'étais pas tellement emballé quand il fallait les promener, mais Junior aimait vraiment ça, surtout qu'avec des molosses pareils, personne ne nous disait rien dans la rue.
Alors une fois, pour faire mon malin devant Miss Blakemore (la jolie boulangère du coin de la rue), j'avais pris la laisse du chien pour me pavaner, mais ce dernier avait du voir un chat passer ou quelque chose qui aurait pu le faire partir au quart de tour comme cet après-midi. Bien sûr, tout en me traînant lamentablement du bout de sa laisse par terre tout le long de la rue - je ne pouvais pas lâcher la laisse, il se serait enfui - je m'étais cassé le bras en tombant et aussi ridiculisé devant la jolie boulangère qui ne me prenait plus au sérieux depuis cet accident. Évidemment Junior s'était contenté de rire, puis quand il avait vu la forme anormale de mon bras, il s'était dépêché de chercher de l'aide. Au final j'avais eu un plâtre pendant quatre longues semaines et une gifle au milieu de l'hôpital parce que ma mère pensait que je m'étais fait renversé par une voiture et que j'étais un pauvre idiot et que j'avais du faire du mal à ce pauvre chien et que par conséquent seul Junior toucherait de la monnaie...


- Mince, zut, je suis désolée, vite, relève-toi !

Une seconde, c'était bien cette fille qui venait de me plaquer comme un rugbyman en nous projetant au sol tous les deux alors que je peinais déjà à me mettre sur mes pieds ? J'eus à peine le temps de voir une touffe de cheveux blonds contre mes yeux qu'elle me relevait déjà en me prenant la main. Bon ce n'est pas que je n'aimais pas que l'on me touche, mais je n'avais pas l'habitude qu'une inconnue (surtout une fille) me pousse avec autant de force à terre, salissant nos vêtements par la même occasion...

- Mais, ça va pas ? m'écriai-je, poussant délibérément sa main pour me relever tout seul. Non mais... Et puis c'est quoi ce...? Hé qu'est-ce que tu fabriques ?

- Ce gros truc là, c'est le Saule Cogneur, et, comme son nom l'indique... aaaaahhhiiiii ! me dit-elle d'une voix suraiguë.

Elle venait de m'empoigner le bras avec une force spectaculaire pour m'emmener plus loin. J'étais prêt à me défendre et à la repousser - sa force me faisait peur - mais le fait qu'une branche de la taille d'une massue s'abatte avec fracas sur la terre, nous projetant au passage de la terre sur le corps, me fit changer d'avis et j’accélérai le mouvement.


- Vite, par-là, cria-t-elle en pointant du doigt le chemin que j'avais emprunté en arrivant, suis-moi où il va nous réduire en porridge !

- Mais attends ! Je comprends rien ! Et puis c'est quoi du porridge en plus ? m'exclamai-jeen fronçant les sourcils.

J'eus à peine le temps de finir ma phrase qu'une petite branche du sol cogneur happa ma jambe. Je m'étalai de tout mon long sur la pelouse boueuse du parc, entraînant la fille dans ma chute. Mon front cogna contre le sol, me déboussolant à moitié pendant quelques secondes, avant de me rendre compte que ma jambe me faisait un mal de chien - les branches tapaient très fort apparemment.
Avec la force du désespoir, j'essayai en vain de me remettre debout, m'appuyant sur ma jambe valide, réprimant un gémissement en me mordant les lèvres. Puis je pris rudement le bras de la fille et j'entrepris de la remettre sur ses pieds à son tour, ou quelque chose comme ça parce qu'elle n'était pas vraiment tombée de la même manière que moi et je supposais qu'elle avait du se faire mal.
Manquait plus que ça maintenant, maudit saule...
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Hannah Blueberry


Hannah Blueberry
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MessageSujet: Re: On the other side [Hannah] - CLOSE   On the other side [Hannah] - CLOSE Icon_minitimeMer 25 Avr - 21:42




    Ma mission digne d'une super-héroïne ne semblait pas être bien accueillie chez l’énergumène dont je tentais tant bien que mal de sauver la peau. Peut-être me prenait-il pour une folle, d'ailleurs, vu comme il repoussa le geste que j'avais esquissé pour l'aider à se relever de sa double-chute... dans laquelle j'avais une petite part de responsabilité, mais, quand même, je n'expliquais pas pourquoi il me regardait ainsi, de manière affolée, presque choquée. Alors que c'était lui, le garçon inconscient qui avait eu la malheur de s'aventurer de la Bête des Prairies, j'ai nommé, Le Saule Cogneur. Même si nous n'étions pas dans une prairie, mais... c'est plus joli que « la Bête du parc de l'École de Magie et de Sorcellerie de Poudlard », vous en conviendrez. D'ailleurs, en y pensant ! (même si ce n'est pas vraiment le moment adéquat pour faire ce genre de réflexion) : « On ne chatouille pas un dragon qui dort », la devise de notre chère école, devrait sérieusement être changée en « On ne réveille pas un Saule Cogneur qui dort ». Ce serait dix fois plus utile à l'humanité ! Enfin, à nous, élèves. Un peu de sérieux là-haut, Godric, Helga, Salazar et l'autre, zut... Rowena, voilà, vous aviez fumé la moquette quand vous avez créé cette école ou bien ? Quelle est la probabilité de rencontrer un dragon à Poudlard et celle de se prendre une pêche dans la poire de la part de notre arbre préféré à tous, le Saule Cogneur ? Parce que m'est avis que la seconde est supérieure est la première. Oui, je vous cloue bec là, hein ! Alors reposez-donc en paix, et marrez-vous bien de vos élèves qui risquent leur peau à chaque fois qu'ils passent près de cet arbre fou. Non mais oui, vraiment, en y pensant, y avait du trafic pas net à Poudlard à cette époque, parce qu'encore une fois... Quelle idée de planter un tel truc dans le Parc si ce n'est pour avoir un dîner spectacle pour l'éternité, à mâchouiller du pop-corn en se régalant de pauvres innocents qui se font avoir en réveillant la Bête ? Et puis, d'ailleurs, pourquoi, pourquoi, mais pourquoi donc personne n'a pensé à le déraciner ? Vous allez me dire qu'il a des dents à la place des racines ? Remarquez... ça ne m'étonnerait pas. Oh mon Dieu. Il faut que j'aille absolument en parler à la directrice Wayland. Peut-être était-elle trop pré-occupée par d'autres problèmes jusqu'à maintenant pour songer à celui-ci et que les autres directeurs avaient eux aussi fumés les mêmes substances que les quatre fondateurs (paix à leurs âmes sadiques), mais Sara Wayland allait forcément être d'accord pour essayer de trouver une solution ! Ne le répétez à personne, mais cette femme est mon... idole. Oui. J'envie ses longs cheveux blonds lisses quand les miens semblent si rêches, la douceur et le respect qu'elle inspire quand elle ne fait que de déplacer... En même temps, il se murmure qu'elle a du sang de vélane qui coule dans ses veines... auquel ce ne sera pas un petit tour chez le coiffeur qui pourra m'aider à rivaliser avec elle – enfin, à égaliser avec elle, car je ne rêve que de lui ressembler. Alors voilà. Les fillettes moldues ont bien des princesses dans leur des-seins-âne-imés pour les faire rêver ! La mienne, elle existe, et elle s'appelle Sara Wayland.

    ...Oh mon Dieu (bis) ! N'ai-je pas écrit dans mon carnet quelques minutes auparavant que je me sentais plus mature et « évoluée » dans ma tête ? Eh bien, je retire. Je crois qu'il me reste beaucoup de chemin à parcourir avant de penser et agir comme une adulte... Et ça tombe bien, puisque j'ai encore le temps avant d'y songer !

    Bref. Une pétition pour le déracinage du Saule Cogneur. Ma vie retrouve son sens. Il n'y a rien qui m'anime plus que de m'impliquer dans un projet, de l'organiser, le planifier, en parler, discuter, débattre, le réaliser.. ! Je crois bien que c'est pour cette raison que je n'avais pas hésité à rejoindre le mouvement de la Résistance contre les Mangemorts... j'agissais pour une cause. Je m'étais sentie utile comme jamais auparavant, et même si ces puent-du-bec nous avaient fait vivre l'enfer, j'avais paradoxalement eu l'impression d'accomplir un acte important dans ma vie, et la conviction d'en réaliser plein d'autres dans l'avenir qui me tendait les bras. Le Quidditch, par exemple, m'apportait une joie inouïe, notamment lorsqu'il s'agissait de promouvoir notre équipe, de recruter, de parler stratégie, de s'impliquer... J'étais si vivante dans ces moments.

    Par contre, là, maintenant, tout de suite, si je voulais continuer à me sentir vivante, il allait d'abord falloir que le Saule Cogneur ne me tue pas... ce qui n'était franchement pas gagné, au vue de la tournure tragique des événements. J'avais pourtant entrevue la fin de cette mésaventure en courant sur le chemin terreux qui rejoignait le château, une jambe devant l'autre, les bras qui moulinent, la respiration courte et saccadée, les cheveux dans le vent ; j'avais enclenché tout les mécanismes corporels nécessaire à ma survie, et le jeune garçon semblait avoir suivi mon injonction, car je l'entendais s'écrier dans mon dos :

    - Mais attends ! Je comprends rien ! Et puis c'est quoi du porridge en plus ?

    - Je t'expliquerai si on s'en sort vivant, promiiiaaaaah...!

    Tchak ! Un choc violent coupa ma respiration et une douleur fulgurante traversa mes bras alors que j'entrais une nouvelle fois en communion avec le sol. Littéralement, car en chutant, j'avais arraché des brins d'herbe qui étaient ensuite venus dans ma bouche, profitant sans doute de mon cri à rendre sourd un sourd. Enfin, non ! Rendre sourd un... un quelqu'un qui n'est pas sourd. Je fis une grimace, dégoûtée, et rendit les brins d'herbe à Mère nature en crachant dessus. Je m'étais étalée de tout mon long par terre alors que je courais comme une déesse quelques secondes auparavant ; les gémissements que j'entendis derrière moi me firent tourner la tête, et j'entrevis le jeune garçon en train de se relever, la jambe en mauvais état, bleuie et coupée en de nombreux endroits, et une vilaine plaie sur le front. Soudainement paniquée, je fis le point sur mon propre corps : à part de longues tracées rouges et vertes sur le long des bras, les paumes parsemées de petits plaies qui me picotaient désagréablement, et les genoux douloureux, je m'en sortais sans plus de dommages. Visiblement déboussolé, le garçon s'approcha de moi avec peine et me prit le bras avec la douceur d'un yéti des montagnes, sans que je sache si il voulait me clouer au sol, se servir de moi comme d'une canne pour avancer, ou véritablement m'aider à me relever. Finalement, il devait s'agir de la dernière hypothèse car j'étais de nouveau sur pieds deux secondes plus tard.

    - Aïe aïe aïe, grimaçai-je en avançant de quelques pas, quel pétrinpatatouille ! Tiens, lui dis-je en lui tendant mon bras pour qu'il y enroule le sien afin de l'aider à avancer. Allez, on y est presque !

    En nous happant, le Saule nous avait fait reculer de quelques pas, mais l'issue était proche. Bientôt, nous serions à l'abri de ses frappes infernales.

    - S'il te plaît Saule Cogneur, s'il te plaît Saule Cogneur, s'il te plaît Saule Cogneur, laisse-nous, s'il te plaît, s'il te plaît, marmonnai-je à vois basse en courant-claudiquant-tirant-le-garçon- hors de portée du Saule pour me donner du courage. Un choc sourd se fit entendre derrière nous. Tournant vivement la tête, je constatais avec satisfaction qu'il s'agissait d'une grosse branche du Saule qui avait tenté de nous atteindre, sans succès. Encore quelques pas, et on est sauf, indiquai-je au jeune garçon que je tenais toujours fermement par le bras.

    Six enjambées plus tard, je m'écartai du garçon pour m'asseoir sur le sol (enfin, cela ressemblait sans doute plutôt à un écroulement), car mes genoux m'étaient de plus en plus douloureux. Je pris dix secondes pour reprendre mon haleine et m'adressa à mon partenaire de mésaventure :

    - Wouf... on l'a chappée belle, dis-je en soupirant. Ca va, tu vas bien ? Je suppose que tout élève de Poudlard se doit de faire la connaissance de ce monstre au moins une fois en sept ans... Donc, ce truc, c'est le Saule Cogneur, et euh... comme tu l'as vu, c'est un saule qui cogne. Mais depuis quand on donne un cerveau et de la force aux arbres, m'exclamai-je en levant légèrement les bras au ciel. Je vais faire une pétition pour le déraciner, en espérant qu'il soit euthanasié pour ne pas qu'il souffre quand même... tu la signerais avec moi ? Oh, au fait ! Je m'appelle Hannah !, ajoutai-je avec un sourire. Fatigué, pas aussi enjoué que je l'aurais voulu, mais un sourire quand même, malgré tout.

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MessageSujet: Re: On the other side [Hannah] - CLOSE   On the other side [Hannah] - CLOSE Icon_minitimeLun 30 Avr - 21:15

Je pense que je n'avais pas peur du danger, du moins, je n'avais aucune phobie, aucunes angoisses nocturnes et j'étais assez courageux finalement. Le danger, j'en avais l'habitude. Il fallait vivre dans une ville comme Chicago pour le connaître réellement, et je ne parlais pas des quartiers riches avec ses studios télés et ses immeubles ainsi que ces bureaux de travail. Tout ça m'était impossible à avoir, c'était presque un autre monde, une autre vision de la vie. C'était ça qui m’impressionnait dans cette ville immense : le décalage qu'il pouvait y avoir entre deux rues faces à faces parfois. Moi j'étais de l'autre côté, le reste, ceux qu'on oubliait, à qui on ne pensait pas, ceux qu'on ne comprenait pas, ceux qui infligeaient la peur et la haine. De la haine, c'était sûr on en avait à revendre, mais je connaissais pas ça encore très bien, j'étais qu'un gamin encore, mais j'avais déjà vu des choses pas vraiment belles. Chez moi, le ciel était gris, les arbres absents, l'air pur rare. Pourtant je croisais une dizaine de voitures de luxe chaque matin avant d'aller à l'école et je surprenais souvent des bandes de garçons rassemblés dans le local à poubelles comploter et s'échanger de l'argent. J'habitais aussi dans un taudis, ma chambre était minuscule, je n'avais qu'un lit et une table ainsi qu'une armoire qui pourrissaient à vue d’œil (je ne voulais plus mettre mes vêtements dedans, ils étaient toujours humides et mangés aux mites après) que ma mère utilisait pour ranger le bazar de la maison. Ma fenêtre était assez petite elle-aussi, mais elle portait sur la rue, c'était donc plutôt agréable pour faire le mur ou quand Junior voulait me parler. Le point faible, c'était les cris qu'on entendait parfois la nuit et quelque fois les coups de feu, mais je me bouchais les oreilles et m'empêchait d'y penser, ça m'arrivait même d'en pleurer parfois...

Mon appartement était le plus grand de l'immeuble, nous étions les plus riches de tous les pauvres, car la plupart des gens de mon immeuble avaient beaucoup d'enfants ou étaient sans emplois. J'étais au premier étage et nos voisins était une famille d'afro-américains composé de trois enfants tous plus jeunes que moi et d'un garçon de cinq ans mon aîné. Le père travaillait toute la journée à l'usine et la mère faisait parfois le ménage chez les gens, mais elle préférait s'occuper des enfants et garder la maison (c'était pas rare de se faire cambrioler). Apparemment l’aîné avait mal fini m'avait raconté Junior, il était destiné à un avenir royal, fac de droit et une bourse d'études pour l'université de son choix car c'était aussi le meilleur joueur de basket-ball de son lycée. D'après Junior, ses mauvaises fréquentations l'ont emporté dans la drogue et le vol et on l'aurait retrouvé poignardé dans un caniveau pas loin, dépouillé de tous ses biens. Cela avait beaucoup affecté sa mère, elle refusait d'en parler. Je l'entendais pleurer dans son lit chaque soir et prier pour qu'il trouve la paix au paradis. Ma mère essayait d'être gentille avec elle, lui faire quelques courses parfois ou même garder ses enfants à la maison, mais la voisine restait enfermée de plus en plus, des fois on la croyait morte...
Robert, le copain de ma mère l'aimait pas notre voisine, il disait qu'elle racontait toujours n'importe quoi sur Dieu et tout ça et qu'il fallait qu'elle arrête de s’apitoyer sur son sort et de l'empêcher de dormir la nuit parce qu'un jour ça serait plus une petite tape de réconfort dans le dos qui lui mettrait, c'est une grande gifle dans sa figure de grosse Noire. Puis après, il accompagnait ses paroles d'un grand rire gras, obligeant maman à rigoler de force aussi, parce qu'elle y était obligée. Moi ça ne me faisait pas rire, parce que je n'aimais pas la façon de parler et de penser de Robert, il était beaucoup plus gros que la voisine et c'était un raciste. Toute ma bande d'amis était composée d'afro-américain (comme Junior), d'hispaniques, de chinois, d'italiens et parfois quelques mexicains émigrés. J'étais quasiment le seul blanc, moi ça me dérangeait pas vraiment, ces mecs étaient des frères pour moi.

Quand je voyais le ramassis de riches qui se trimbalaient avec leurs robes haute-couture et leurs petites cravates bien mises à Poudlard, ça me donnait envie de vomir. Je ne trouvais pas ma place ici, je savais qu'elle était ailleurs...
La main que je tenais à présent était celle d'une fille que je ne connaissais même pas, on pouvait pas se laisser tous les deux comme ça, en danger de mort imminente, j'étais pas le dernier des salauds.


- Allez, on y est presque ! Encore quelques pas, et on est sauf ! me dit-elle, d'un ton plein d'espoir.

Je me dépêchais d'atteindre ce petit coin de bonheur où je pouvais enfin m’asseoir sur mes fesses et éviter de manger de l'herbe contre mon gré. J'examinai la jeune fille, elle était couverte d'herbe et d'éraflures sur les mains. Malgré ses cheveux en bataille et son air un peu farouche de jeune soldat revenue de la guerre, elle avait l'air plutôt en forme.


- Wouf... on l'a échappée belle ! dit-elle, laissant échapper un soupir de soulagement.

- Mais c'était quoi CE TRUC ? m'exclamai-je, les yeux écarquillés.

Je laissai mon dos s'allonger lentement sur le sol, les bras ballants, le cœur qui battait à cent à l'heure. Après quelques secondes de repos, où je pus reprendre mon souffle, je me relevai péniblement sur mes avant-bras. Ma jambe me faisait mal, plusieurs parties de mon pantalon avait été tenaillées. Et je sentais à présent un filet chaud couler le long de mon front, sûrement une égratignure puisque mes doigts étaient un peu tâchés de sang.


- Ca va, tu vas bien ? me demanda-t-elle.

- Oui, dis-je hésitant, portant une main sur mon front. Enfin je crois...

- Je suppose que tout élève de Poudlard se doit de faire la connaissance de ce monstre au moins une fois en sept ans... Donc, ce truc, c'est le Saule Cogneur, et euh... comme tu l'as vu, c'est un saule qui cogne. Mais depuis quand on donne un cerveau et de la force aux arbres ! Je vais faire une pétition pour le déraciner, en espérant qu'il soit euthanasié pour ne pas qu'il souffre quand même... tu la signerais avec moi ?

Je la regardai quelques secondes. Elle avait parlé à toute vitesse, j'avais à peine fait attention à ce qu'elle m'avait dit, j'avais juste retenu que ce Saule était dangereux et qu'elle avait été chargée de le déraciner. Cette fille devait être quelqu'un d'important à Poudlard, j'imaginais bien que ce saule était en fait un espion ou un cadeau empoisonné qui avait du pousser contre le gré des directeurs de Poudlard sur cette pelouse et qui essayait d'exterminer chaque élèves qui essayait de passer à travers.

- Je vois, dis-je d'un ton calme, les yeux rivés vers les branches de l'arbre redevenu calme. Si ça peut aider les gens, pourquoi pas après tout.

Je n'étais pas le genre de garçon à m'engager. Même en amour j'étais toujours assez hésitant, je ne savais pas souvent pourquoi d'ailleurs mais c'était comme ça. Alors si elle voulait de moi pour sa pétition elle avait intérêt à me trouver de bons arguments, car ces choses-là j'y touchais rarement !

- Oh, au fait ! Je m'appelle Hannah !

Je vis un sourire animer ses lèvres quelques instants. Je lui rendis un sourire faible, puis un peu timidement je lui fis :

- Merci Hannah pour... je butai quelques secondes sur les mots, un peu trop fier pour avouer qu'une fille m'avait sauvé la peau. Pour ça. Je te suis redevable.

C'était ça le deal chez nous, à présent Hannah et moi étions liés (c'était un terme qu'on utilisait dans la rue pour définir un service que le doit rendre à quelqu'un, au péril d'à peu près tout...).

- Moi c'est Aaron.
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MessageSujet: Re: On the other side [Hannah] - CLOSE   On the other side [Hannah] - CLOSE Icon_minitimeJeu 24 Mai - 14:10



    Ce garçon n'était pas fou. C'était son air un peu perdu, déboussolé, étonné même, qui m'en avait convaincu. On injure si souvent les gens sur leur santé mentale, en les assimilant à de pauvres bêtas ahuris et incapables de disposer d'eux-même. Ils ne se rendent pas compte à quel point ce genre de comportement peut être blessant. On a tous des faiblesses, c'est vrai, ça ! Qui n'a pas été un jour perdu, seul, angoissé ou à l'inverse excité et enjoué ? La folie, ce n'est rien de ça. Je l'ai vu, de mes yeux vue, dans l’hôpital de maman. Si ça me révolte autant, c'est parce que les gens disent bien trop souvent des choses sans vraiment savoir de quoi ils parlent. J'ai moi-même été insultée de folle par une bande de cinquièmes années guindés qui devaient sans aucun péter plus haut que leur arrière-trains de babouins, juste parce que je m'amusais à faire des roues dans les couloirs du quatrième étage. Ça, mes pauvres zozos, c'est de l'amusement. Mais pour eux, parce que cela sortait sans doute de leur cadre de petites élèves lisses et parfumés à l'eau de toilette de grand-mère, c'était de la folie. Comme si l'être humain pouvait être constamment sur ses gardes, omniscient, savoir tout sur tout, ne jamais faire d'erreur, ne jamais sortir des règles et des limites de la bienséance. Quelle brochette de phoques.

    Alors non, le jeune garçon qui reprenait ses esprits, étendu sur l'herbe, enfin à l'abri du monstre feuillu, n'était pas un fou suicidaire, mais sans doute un premier année perdu qui était passé à côté par mégarde. Peut-être avait-il été inattentif le jour de la rentrée, lors de la visite des lieux, quand il avait été indiqué aux élèves que ce gros arbre là-bas était dangereux et que la grande forêt pas loin derrière était interdite. Peut-être avait-il occulté cette information de son cerveau. Peut-être avait-il une mémoire de Veracrasse. Peut-être qu'on s'en carrait la baguette et que tout ce qui comptait était que nous ayons réussi à nous échapper ? Oui, je le crois aussi.

    Je laissais échapper un soupir de soulagement quand il me confirma qu'il allait bien. Enfin, c'est ce qu'il me disait, mais j'étais sceptique quant à sa santé physique. Ses plaies étaient assez vilaines et je mourrais d'envie de le conduire immédiatement à l'infirmerie, au cas où. Si le résultat n'était pas brillant sur le plan physique, sur le plan moral... il avait l'air déboussolé. Un bon scone de mamie et c'était reparti ! ...Sauf que mamie n'allait évidemment pas surgir de la forêt interdite, un plat de scones à la main, en s'exclamant joyeusement avec sa petite voix un peu éraillée « J'ai entendu ta requête, ma petite myrtille, voilà de quoi vous changer les idées ! » Et là, là, on pourrait se jeter sur ces délicieuuuses pâtisseries écossaises, comme des sauvages, à en devenir enceinte et enceint tellement on en aurait mangé, et puis, et puis... Et puis nous étions là, à reprendre notre respiration, abimés d'un peu partout, encore sous le choc de notre mésaventure. Et c'était tout. C'était ça. La réalité. Mais peut-être que Mamie Moira pourrait être embauchée comme cuisinière de Poudlard, pour seconder les elfes auxquels je rendais fréquemment visite dans les Cuisines, situées judicieusement près de ma salle commune. J'aurais pu me réjouir d'être à Poufsouffle pour cette unique raison ! Ces elfes étaient des anges descendus du ciel. Avec leurs grands yeux ouverts sur le monde, leurs oreilles, leur nez... d'accord, ce ne sont que des yeux, des oreilles et un nez, mais je vous jure qu'ils sont à croquer. En plus d'être une chouette compagnie, ils sont incroyablement intelligents – allez donc leur demander leur recette de pudding à la banane, c'est une tuerie ! Et puis, leur serviabilité, je ne vous en parle même pas... Surtout qu'apparemment, il n'en va pas de même pour tout le monde. En même temps, je parie qu'il y a des benêts qui se rendent aux cuisines et qui les effraient. La dé-li-ca-tes-se, c'est ça, le secret. C'est le secret pour tout.

    Aussi avais-je donc calmement expliqué au jeune garçon ce qui venait de nous arriver et quel était le monstre feuillu qui s'était acharné sur nous. Toute emballée que j'étais pas l'idée de faire circuler une pétition, et en plus, une pétition visant à sécuriser la vie des élèves à Poudlard, je fus un peu désarçonnée par son manque d'enthousiasme... avant de comprendre qu'il avait peut-être d'autres hippogriffes à fouetter en ce moment même. Il était calme, si calme, que je fus pendant quelques instants hypnotisée par la vision de ce garçon aux traits doux mais qui exprimaient je ne sais comment une certaine rudesse. Son regard était accroché au Saule Cogneur, redevenue une statue végétale. Il avait l'air si désemparé et un peu hagard que je mourrais d'envie de le rassurer par n'importe quel moyen, de lui dire que ce qui venait d'arriver n'était qu'un rare accident, que Poudlard était un lieu sûr, et qu'il ne lui arriverait plus rien de mal... mais la pudeur m'en empêcha. Pas la mienne, mais la sienne.

    - Merci Hannah pour... Pour ça. Je te suis redevable.

    Je l'observais, rayonnante, mais un peu gênée.

    - Oh mais non, c'est normal !
    J'allais pas laisser ce scrogneugneu d'arbre t'aplatir comme une crêpe ! Même si j'adore les crêpes mais... bref, tu ne me dois rien, t'inquiètes pas
    , concluais-je avec un nouveau sourire.

    - Moi c'est Aaron.

    - D'accord, Aaron, répétai-je pour m'imprégner de son prénom (ce n'est pas que je n'ai pas une mauvaise mémoire mais... non mais si, en fait, carrément que si). J'aurais bien aimé te connaître dans d'autres circonstances, on a pas eu de chance, là ! En tout cas tu l'as échappée belle ! Ce truc est dingue, dingue, dingue, insistai-je en écarquillant légèrement les yeux pour souligner la dinguerie du Saule. Il faut vraiment qu'on fasse déraciner cet arbre maudit. Je marquai une pause pour lancer un regard noir au Saule Cogneur. Maintenant qu'on est sauf, il faudrait peut-être aller à l'infirmerie, non ? Je te force pas, mais tu m'as l'air quand même pas mal blessé... Je peux t'aider à marcher si tu veux ! m'exclamai-je en me relevant, non sans grimacer un peu. Je m'approchai ensuite de lui et lui tendit la main. Et on pourrait discuter en marchant, ajoutai-je comme pour le convaincre le plus gentiment possible, car il me donnait tant l'impression d'être un animal sauvage, craintif et indépendant que je craignais de le faire fuir à la moindre fausse note.
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MessageSujet: Re: On the other side [Hannah] - CLOSE   On the other side [Hannah] - CLOSE Icon_minitimeDim 17 Juin - 21:11

Étrangement je souriais. Je souriais de toutes mes dents, les yeux rivés vers le ciel bleu de l’Écosse. Je me sentais indifférent à tout, mais maintenant plus libre peut-être. C'était toujours comme ça lorsque je faisais une connerie ou quelque chose d'irréfléchi. J'avais failli me faire écraser par une énorme branche d'arbre et failli perdre la vie en moins de trois secondes et pourtant je me sentais le mieux du monde ! Souvent, après avoir eu la peur de ma vie ou après avoir été en danger, mes muscles se détendaient tout seuls et je me sentais tout de suite un peu mieux. Certains avaient besoin de leur petite maman, mais cela faisait longtemps que la mienne ne s'occupait plus de mes petits bobos et de mes problèmes avec les autres. Elle ne faisait que de répéter que j'étais inconscient et que je n'avais aucune vision du danger, mais bon, avec l'habitude ces mots passaient et repassaient sans m'atteindre. J'avais une certaine addiction au danger à force... J'aimais ça, mais je savais que c'était aussi contagieux – logique lorsqu'on traînait avec une bande de racailles avec des petits couteaux cachés dans les poches.

C'était après ce genre d'expérience qu'au final, je me disais que tout ne tenait qu'à un fil. J'avais beau avoir onze ans et demi, j'avais l'impression parfois de percevoir les choses tellement mieux que les grandes personnes et ça me faisait peur parfois. J'avais peur de ce que je devenais, peur de ce qui m'attendait après, maintenant que j'étais un...sorcier. J'avais beaucoup de mal à me l'admettre, à voir la réalité en face, parce que cela semblait si illogique, impossible ! Et puis pourquoi moi ? Je n'avais rien demandé, je n'avais peut-être pas la vie rêvée, mais je n'avais jamais songé à celle qu'on me tendait à présent... Et pourtant j'y étais destiné contre mon gré.
Je poussai un long soupir, fermant les yeux. J'aurais voulu m'endormir dans l'herbe fraîche, bercé par le vent et qu'on m'oublie pour toujours. Je revoyais en image toute ma vie là-bas que j'avais laissée et mon cœur se serrait – pourquoi ?
Je tournai la tête vers Hannah que je ne connaissais même pas mais qui me parlait amicalement, comme si on était des amis de longue date. Je scrutai son visage, je n'aurais jamais pu rencontrer quelqu'un comme elle à Chicago et en y repensant, ça me faisait plaisir de voir que des gens comme elle existaient enfin sur la Terre et que je pouvais les rencontrer. Elle avait gentille et je savais que je pouvais lui faire confiance, ça se lisait sur son visage, pas besoin de le savoir.


- Oh mais non, c'est normal ! J'allais pas laisser ce scrogneugneu d'arbre t'aplatir comme une crêpe ! Même si j'adore les crêpes mais... bref, tu ne me dois rien, t'inquiètes pas.

Je fis un petit rire, elle était charmante. Hannah avait un air malicieux peint sur le visage, c'était assez drôle en fait et son nez en trompette lui donnait un côté enfantin.

-Moi aussi j'adore les crêpes, dis-je calmement, toujours en la fixant, un petit sourire aux lèvres.

Son débit de paroles m'impressionnait. J'avais l'habitude des phrases courtes et brèves, mais avec Hannah c'était un autre système ! En tout cas, elle était marrante et pas ennuyeuse, parce que si elle avait commencé à me parler de cours et de métamorphose et tout ça, j'aurais vite décroché !


- D'accord, Aaron, fit-elle. J'aurais bien aimé te connaître dans d'autres circonstances, on a pas eu de chance, là ! En tout cas tu l'as échappée belle ! Ce truc est dingue, dingue, dingue ! Il faut vraiment qu'on fasse déraciner cet arbre maudit.

Je ne répondis pas, toujours absorbé par le Saule Cogneur. Mon front commençait à me faire un peu mal, la migraine réduisait ma tête en compote.

-Maintenant qu'on est sauf, il faudrait peut-être aller à l'infirmerie, non ? Je te force pas, mais tu m'as l'air quand même pas mal blessé... Je peux t'aider à marcher si tu veux ! proposa-t-elle.

Elle se leva avec peine et s'approcha doucement de moi, elle me tendit la main et je restai là assis, sans bouger en la regardant me parler.


- Et on pourrait discuter en marchant...

J’acquiesçai, finalement convaincu qu'un pansement ou deux ne serait pas de refus sur mes éraflures. Évidemment, j'étais un peu trop fier pour accepter la main d'une fille que je connaissais à peine. C'est donc avec la force du désespoir que je me mis sur mes pieds en priant pour ne pas m'écrouler sur le sol. Une fois debout, je titubai et me raccrocha vivement à l'épaule de Hannah. Nos regards se croisèrent et je sentis une vague de gêne grimper dans mes yeux. Je toussai un peu pour cacher mon embarras et emboîtai le pas, tout en murmurant :

- Ouais, j'ferrais mieux d'aller à l'infirmerie en fait...



[petite réponse désolé]
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MessageSujet: Re: On the other side [Hannah] - CLOSE   On the other side [Hannah] - CLOSE Icon_minitimeDim 15 Juil - 22:06



    J'adorais faire de nouvelles rencontres. Attention, pas seulement des rencontres humaines, mais de toutes sortes : végétales, animales, imaginaires... Je savais que je ne faisais pas partie de cette catégorie de gens qui étaient (volontairement ?) solitaires et mystérieux, et que l'on pouvait croiser de temps en temps au château. Tirer la tronche toute la journée, avec des cernes grandes comme ça sous les yeux, le teint livide, traîner les pieds dans les petits coins sombres et flippants, rester seul sur un banc à attendre qu'un Veracrasse vienne vous avaler (opération lente, ennuyeuse, et sans doute désagréable, tout comme ces fameuses personnes), non merci. La vie était assez compliquée et difficile pour en rajouter une couche en jouant les cadavres sur pattes. On avait toute notre mort pour jouer aux zombies ! ...Bon, c'est un peu glauque, ce que je suis en train de dire, mais vrai, à mes yeux. Faire la victime et s’apitoyer sur son sort, c'est un choix. D'accord, j'ai bien conscience qu'on est pas tous égaux face aux problèmes, que certains sont plus chanceux que d'autres, ou plus privilégiés, tout ça, tout ça... mais on choisit ou non son orientation. Pas l'orientation scolaire (ça, c'est un autre problème), mais une orientation positive ou négative de la vie. On décide de rire, ou de pleurer. De se relever quand on tombe, ou de creuser un trou dans la terre jusqu'aux nappes phréatiques pour aller s'y noyer comme un noyau d'abricot. Moi je me lève, et je ris. Parfois, je me prends des Saules dans la tronche, ça fait un peu beaucoup mal, mais quand j'y repenserais demain, courbaturée de partout, je sais que ce sera en riant.

    Si j'avais un peu pris Aaron sous mes ailes de moineau, ce n'était pas seulement parce qu'aider les autres m'était un besoin vital, mais parce que son potentiel sympathique était à son apogée. Il n'avait pas l'air d'être le genre de garçon qui se prenait pour un beau brun ténébreux (et à mes yeux, il n'y a rien de plus ennuyeux). Je me demande encore comme certains peuvent penser que c'est attirant d'avoir une attitude aussi détachée comme si tomber d'un pont n'allait pas leur inspirer plus qu'un haussement de sourcil exaspéré. Quand j'avais vu ce garçon dans le potager aux citrouilles, la première fois, j'avais d'abord cru à un égaré solitaire qui se la jouait "beau gosse perdu" : honte sur moi, car je m'étais vite rendu compte que ce n'était absolument pas le cas. Il m'intriguait. Il m'intriguait tellement que c'en était presque irritant. D'habitude, je tends ma main, et tout s'améliore. Il avait refusé mon aide en me lançant des pierres en plein coeur. Et c'était une des plus grandes frustrations que j'avais eu à connaître, car je savais que quelque chose clochait, qu'il n'allait pas bien. Il me refusait, et ça m’insupportait. D'accord, je reconnais que j'ai bien voulu faire croire (à moi la première) que je ne souhaitais rien d'autre que de le laisser tranquille pour qu'il puisse respirer en paix. Mais en fait... ce n'est pas tout à fait vrai.

    Aaron ne semblait pas non plus le genre de garçon à se taper un coin de bureau contre le front d'ennui. Il était bien seul et perdu, lorsque je l'avais vu approcher inconsciemment du Saule Cogneur (ce danger mondial, alias l'arbre le plus craignos de la planète), mais il se révélait beaucoup plus fort que son physique le laissait paraître. Il acceptait mon aide, mais de manière mesurée, comme si ça le dérangeait, un peu, au fond. L'éternelle virilité masculine ! Je la connaissais bien, celle-là. Je commençais limite à devenir un peu pote avec elle tant je l'avais côtoyé en la personne de mon grand frère Matthew, on avait un peu sympathisé, toutes les deux, et maintenant que j'avais appris à la connaître, je m'y faisais plutôt bien. Les réticences d'Aaron me faisaient sourire plus qu'elles ne m'agaçaient. Quelque chose me donna quand même l'impression que mon partenaire d'infortune avait une sorte de... hum... comme un code d'honneur qu'il s'efforçait de ne pas trahir. Genre, quand quelqu'un t'aide, tu lui dois quelque chose en retour. Quand c'est une fille, tu acceptes son secours, mais pas trop quand même. Et puis, je commençais à bien apprécier Aaron pour une autre raison.

    - Moi aussi j'adore les crêpes, me dit-il en souriant avec timidité ou gourmandise, ou peut-être les deux, le regard un peu illuminé.

    J'avais envie de lui dire directement qu'il était donc forcément un garçon génial, mais ça faisait peut-être un peu "too much". Du coup, je me retins. Enfin, juste pour ça, car j'étais parfaitement incapable de cacher mon excitation. La nourriture était un sujet de conversation dangereux pour tout ceux qui l'évoquait en ma présence.

    - Aaah, dis-je avec envie. Ma grand-mère en fait d'excellentes, elle ajoute un peu d'alcool qu'elle fait même, on appelle même ça "la goutte à mémé", ça parfume un peu les crêpes, c'est délicieux ! J'adore les manger avec du sucre et de jus de citron, et un peu de framboises pour décorer et rajouter une touche de couleur, c'est joli, et en plus c'est bon, bref, c'est le top du top ! Je te ferais goûter un jour, je suis sûre que les Elfes pourront en préparer d'aussi bonnes dans les cuisines du château, dis-je d'une traite en finissant par un sourire énorme à l'idée de déguster mes crêpes préférées.

    J'avais l'impression d'être constamment illuminée d'une banane sur le visage tant je souriais en parlant à Aaron (alors même qu'on venait de se prendre une attaque rafale de Saule Cogneur dans la tronche, m'enfin, po-si-ti-vons ! C'est la clé de tout, j'vous le dis.) Enfin, pour l'instant, nous n'étions pas encore sortis de l'auberge. Aaron avait l'air toujours sacrément mal au point, aussi lui tendis-je ma main pour l'aider à se relever. Une main qu'il accepta pas, ce que je pris avec un nouveau sourire. Ah, ces garçons ! Mais en se relevant, il n'eut pas d'autres choix que de se raccrocher à moi car il titubait violemment (c'est toujours comme ça, de toute manière : ils font les fiers, mais ensuite, ils ont bien vite besoin de nous). Je le regardais avec attention et, aussi, un peu d'amusement, mais dans ses yeux à lui, je ne voyais presque que de la gêne, comme si ce contact était... justement, gênant. J'avais du mal à comprendre pourquoi il était tant intimidé : à moins que quelqu'un ait écrit "je suis violente, méchante, et je fouette avec une branche de Saule Cogneur" sur mon front sans que je me sois rendue compte, je ne faisais rien d'autre que de lui apporter un soutien nécessaire pour qu'il puisse marcher. Enfin, je veux dire... ce n'est pas comme si je me roulais dans l'herbe comme un Veracrasse en poussant des cris de Mandragores, non ?

    - Ouais, j'ferrais mieux d'aller à l'infirmerie en fait..., avoua t-il finalement d'une voix faiblarde.

    Il avait l'air si penaud que j'en fus touchée. Malgré le fait qu'il souhaitait apparaître comme un dur à cuire, il avait l'étrange capacité de me faire fondre le coeur, justement parce qu'il ne voulait rien laisser paraître de ses faiblesses.

    - Okidacc', c'est parti ! Accroche-toi bien à mon épaule. Tu verras, l'infirmière va te retaper comme neuf en moins de deux, le rassurai-je, toujours en souriant. Et quand je te ferais goûter mes super crêpes, ce saperlipopette de Saule Cogneur ne sera plus qu'un mauvais souvenir, ajoutai-je avec énergie en espérant le contaminer de ma "positive attitude".

    J'adorais faire de nouvelles rencontres, surtout lorsqu'elles commençaient sous de mauvaises augures pour se terminer sous les meilleures auspices. C'est en bavardant gaiment (ou peut-être que je le noyais sous mes mots) qu'Aaron et moi cheminèrent vers l'infirmerie, lui accroché à mon bras comme un Botruc à son arbre, moi, une éternelle banane accrochée aux lèvres. Et la banane, c'est beau, c'est bon, et c'est plein de magnésium !


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