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| ~ I'll make you a star in my universe. [PV E.] | |
| Auteur | Message |
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Ruby Standiford-Wayland Apprentie à Sainte Mangouste
Nombre de messages : 2205 Localisation : Cachée. Date d'inscription : 03/09/2011 Feuille de personnage Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. » Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. » Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »
| Sujet: ~ I'll make you a star in my universe. [PV E.] Lun 9 Sep - 0:16 | |
| Je jouais avec les grains de riz dans ma petite barquette d’aluminium, les alignant, les écrasant, les éparpillant. Levant la tête vers mon écran, je tapotai pour changer la chanson qui défilait dans le casque que l’on m’avait donné en début de vol, avant de chercher les informations relatives à notre trajet. Je regardai le petit avion, qui suivit le trait rouge tracé entre l’Amérique et l’Angleterre. Nous y étions presque, mais c’était encore trop loin. Deux heures, encore deux heures ! Je poussai un soupir qui fit s’agiter mon voisin endormi, et je me refrognai. Je n’aimais pas prendre l’avion. J’avais lu un tas de choses sur le sujet, oui, la science prouvait que l’on pouvait faire voler des milliers, des tonnes de kilos d’acier et de métal, mais ça m’était égal. J’étais rationnelle, j’avais confiance en la physique et les mathématiques, je savais que c’était explicable, que c’était le moyen le plus rapide de transports moldus – mais qu’est-ce que ça me paraissait long ! Je n’étais toujours pas à l’aise avec le transplanage, mais être à des kilomètres et des kilomètres du sol ne me rassurait pas non plus. Et puis, je voulais arriver. Soudain, tout m’exaspérait. La couverture en synthétique qui rendait mes cheveux électriques, le plateau repas bien loin des bons petits plats de Sara, l’écran trop petit, le siège trop droit, les lumières faibles de l’allée, mon voisin qui respirait trop fort et manquait à tout instant de faire basculer sa tête sur mon épaule. Je voulais être à Londres. Maintenant. Je voulais voir Ewan.
J’étais partagée, puisque j’avais hésité longtemps à venir. Non pas que je ne désirais pas passer mon mois d’août avec lui, au contraire… Mais je ne voulais pas laisser Lizlor. Notre moment fétiche en Oregon avait pris une tournure bien différente cette année, et même si j’avais tout fait pour qu’elle retrouve le moral, je la sentais encore trop fragile malgré tout ce qu’elle prétendait. Sara et Conrad étaient aussi là, et je savais combien sa famille était importante pour Liz, et combien elle avait valeur d’antidote dans les moments difficiles. J’avais dit à ma meilleure amie, plusieurs fois, qu’elle comptait avant tout et que si elle voulait que je reste, je le ferais. Je ferais n’importe quoi. Mais comme je m’y étais attendue, elle avait insisté, elle avait répété qu’elle voulait que je m’amuse, que je profite d’Ewan. Bien sûr que je voulais profiter de lui, et qu’il me manquait, mais je ne voulais pas non plus que ma Gryffondor pense que je ne m’amusais pas avec elle, malgré tout. Mais je savais qu’elle refuserait que je reste de toute manière, et j’étais emplie de ce sentiment paradoxale : j’avais hâte d’être en Ecosse, de retrouver Ewan, mais j’étais dépitée de laisser ma meilleure amie en proie à ses souffrances. Même maintenant, alors que l’arrivée se faisait de plus en plus proche, je regardais la petite télé, le continent américain, et je me demandais ce que Lizlor faisait, comment elle allait. Je lui avais laissé une lettre avant mon départ, lui disait de la lire si ça n’allait pas fort, et je lui avais promis aussi de lui écrire dès que j’arriverais – enfin, probablement après les retrouvailles.
Bien sûr qu’Ewan me manquait. Il n’était pas rare, durant le mois de juillet, que j’ai des absences en pensant à lui, allongée sur le sable chaud de la plage, tandis que Lizlor jouait dans les rochers à côté – je me réveillais de mes songes pour la gronder légèrement, lui rappelant qu’elle pouvait se faire mal, et ça n’y manquait pas d’ailleurs, mais bon, j’en riais et je m’occupais de nettoyer sa coupure et de masser son entorse quand elle glissait sur les pierres de la plage. L’onde bleue me rappelait ses pupilles, la chaleur environnante celle de sa peau contre la mienne, le vent qui caressait ma peau ses baisers, et quand je fermais les yeux, je pouvais presque sentir sa présence tout contre moi. Je lui écrivais, régulièrement, même si je n’avais pas toujours grand-chose à raconter, je prenais plaisir à lui conter nos après-midi à la plage, nos sorties en vélo, nos ballades dans la ville voisine, nos soirées à jouer aux cartes avec Conrad, mes discussions sur les potions avec Sara ; et je lisais avec plaisir les réponses d’Ewan, évidemment. Ses vacances avaient l’air bien moins palpitantes que les miennes, il me semblait qu’il travaillait beaucoup et j’avais la désagréable sensation qu’il se sentait seul – qu’il l’était. Et ça, je ne le supportais pas.
Nous étions presque arrivés, et je me levai de mon siège, dégourdissant mes jambes, et prenant mon sac jusqu’aux toilettes. La lumière de ceux-ci me faisait une mine encore plus horrible, et je pinçai les lèvres, commençant minutieusement à démêler mes cheveux. Je les avais noués en une natte serrée pour le vol, et une fois détachée, mes mèches firent de jolies boucles. Je me lavai les mains, les dents, le visage, me maquillai légèrement, et, dans un numéro de contorsion qui visait à éviter de toucher n’importe quel mur lavabo ou cuvette de ces toilettes bien trop sales à mon goût, je réussis à me changer. J’enfilai ma jupe taille haute, mon débardeur, et après un dernier goût d’œil au miroir, je partis me rassoir. Je rangeais toutes mes affaires avec précision, et j’étais prête à bondir. Mes doigts jouaient sur la ceinture en métal, et je tapotais des pieds sur le sol, regardant par le hublot Londres qui s’offrait petit à petit à moi. Mon cœur s’emballait, et je jetai un regard à mon voisin. Visiblement, il était pressé lui aussi, et je remerciais silencieusement la chance que j’avais d’être assise au-devant de l’avion. Quand il se posa enfin, je me sentais au bord de l’explosion, et dès que cela fut possible, je me détachai et me levai en attrapant ma besace. Mon cœur battait à cent à l’heure, si fort que j’en avais presque mal à la poitrine. Je remontai le couloir, m’insurgeant silencieusement contre les gens qui n’avançaient pas, dis rapidement au revoir aux hôtesses, et me précipitai dans les couloirs. Je marchais vite, courant presque, et je passai la douane en un instant. Je sortis enfin dans le hall.
Ewan me vit au même moment que je le vis, et je laissai échapper une exclamation de joie, courant littéralement vers lui.
Je me jetai contre lui, et me sentis soulever du sol, dans tous les sens du terme. Mes bras se serrèrent autour de lui, je m’entendis éclater de rire, et je le serrais fort, encore plus fort, tellement soulagée de le retrouver. Lorsque je sentis mes pieds toucher le sol, je m’écartai légèrement, et je n’eus pas le temps de le dévisager longtemps : déjà, je l’embrassais avec une passion non contenue. C’était comme si on avait rallumé quelque chose en moi, et je souriais de tout mon être. Mes mains se nichèrent partout, dans sa nuque, dans son dos, ses épaules, sa taille, son torse, et je ne voulais surtout pas rompre notre étreinte. Je finis par m’écarter, par lui faire face, et une nouvelle fois, je le câlinais avec force, fermant les yeux, me laissant envahir par son parfum. A côté de nous, une petite fille passa, et appelant sa mère, elle dit à voix haute « Maman, maman, regarde les amoureux », provoquant le rire joint d’Ewan et moi. Je regardai la petite fille, lui fit un clin d’œil, avant de me tourner vers Ewan pour l’embrasser à nouveau. Mon être tout entier frissonnait. Je ne voulais pas le lâcher.
- Le vol était trop long, c’était horrible, dis-je finalement, avant de l’embrasser à nouveau en riant.
J’attrapai sa main, et nous partîmes chercher mes bagages, tandis que je lui racontais rapidement mon vol. Rien d’intéressant, j’avais regardé un film qui se passait à Sydney, avec une histoire d’amour un peu niaise, je m’étais forcée à dormir un peu pour être en forme, j’avais à peine touché à mon plateau repas – déjà, Ewan insistait pour m’acheter un cookie que je ne refusais pas, le partageant avec lui. Il avait passé son bras autour de mes épaules, et je passai le mien autour de sa taille, souriant paisiblement. Nous dûmes attendre patiemment devant le tapis, mais ce n’était pas si embêtant que ça d’embrasser Ewan, de rire, de le chatouiller, de sentir sa peau sous mes doigts.
- Là ! M’exclamai-je tandis que ma valise sortait enfin, suivit un instant après de la cage de Whibou. Il s’agitait, toute euphorique. Ah, le pauvre, ça devait pas être amusant la soute… Regarde Whibouchou, y a Ewan ! Dis-je à la petite créature, qui se mit à hululer. Ewan avait déjà pris ma valise et la cage. Attends, il manque un truc… Dis-je mystérieusement. Une seconde plus tard, un carton plutôt imposant arriva et je le pris, sous le regard surpris d’Ewan. Tu verras, surprise !
Nous sortîmes de l’aéroport, toutes mes affaires sur un chariot, et nous trouvâmes une petite allée où personne ne regardait, pour que nous puissions transplaner. Avant de partir, Ewan m’attira contre lui, m’embrassant encore, et je sentis tout mon corps répondre au sien, se tendant délicieusement. Nous disparûmes ensuite, et dès que je sentis l’air frais de Pré-au-Lard, et que j’ouvrais à nouveau les yeux, j’étais encore tout contre Ewan, et je l’embrassais encore et encore, comme si je ne pouvais plus m’arrêter. D’un coup de baguette, mes affaires volaient déjà, et nous montâmes les escaliers main dans la main, mon rythme cardiaque refusant de se calmer. J’avais la délicieuse impression qu’Ewan ne voulait pas me lâcher du regard, et je lui souriais encore plus, dès que je voyais son sourire aussi. Lorsque nous rentrâmes dans l’appartement, j’eus un sourire : le soir avait déposé son voile sur Pré-au-Lard, et le salon était éclairé par la cheminée, des bougies, et le plafonnier qui irradiait une lumière tamisée. La table était déjà dressée, et je sentais déjà une délicieuse odeur chatouiller mes narines. Mes bagages firent un bruit sourd quand ils se posèrent sur le sol, et à peine je me retournai, j’étais déjà dans les bras d’Ewan, embrassant son cou, sa joue, l’arrête de son nez, riant un peu plus à chaque baiser.
- Tu m’as tellement manqué, soufflai-je entre deux baisers, la respiration un peu courte. Je m’écartai un peu de lui – même s’il ne semblait pas prêt de me lâcher. Je souris tendrement en le regardant. J’ai deux cadeaux pour toi ! Dis-je d’une voix mystérieuse, montrant deux doigts de ma main gauche. Le premier… Je m’écartai, me dirigeant vers le carton qui avait intrigué Ewan un peu plus tôt. Je me penchai, l’ouvris d’un geste un peu théâtral. Tadaaaaaaaam ! Une vieille télé, datant des années passées, que j’avais trouvé dans une brocante à Londres. Sara m’a aidé à la trafiquer pour qu’on ait pas besoin d’électricité. Je t’avais dit que je voulais que tu en ai une, j’ai même trouvé quelques cassettes, dis-je en revenant vers Ewan avec un sourire timide. Je passai mes mains dans sa nuque, plongeant mon regard dans le sien. Tu te rappelles pas ? On en avait parlé ! Tu m’écoutes jamais, râlai-je.
Mais je ne comptais pas bouder bien longtemps, et déjà nous nous câlinions encore, et je sentais ses mains sur ma taille qui me serraient un peu plus fort, me faisant frissonner. Nos baisers me laissaient un peu haletante, et je sentais déjà la tension qui montait entre nous. Je me forçai à m’écarter un instant.
- Le deuxième cadeau, il est pour après dîner… Murmurai-je d’une voix timide et à la fois qui se voulait séductrice. Doucement, je portais la main au col de mon débardeur, et je tirai légèrement dessus, laissant découvrir le début de ma poitrine… Et mon nouveau soutien-gorge bleu nuit, dont de petites étoiles se découpaient dans la dentelle, laissant voir ma peau. Satisfaite de mon petit effet, et un peu intimidée, je relevai le tissu pour cacher le tout – et je sentis une protestation de la part d’Ewan qui me fit éclater de rire. Nous recommençâmes à nous embrasser malgré tout, et je sentais ses mains avides de caresser tout ce que je cachais, glissant sous ma jupe ou sous mon débardeur. J’ai dit après, sois patient, taquinai-je en séparant nos lèvres. Je me penchai vers son oreille. Et après, c’est toi que je mange, murmurai-je doucement, mes doigts se resserrant dans sa nuque.
Je déposai un baiser sur sa joue et m’écartai, souriant toujours. Puis, comme ça m’avait vraiment trop manqué, je me glissai dans ses bras, posant mon visage dans le creux de son cou, profitant de son étreinte qui m’était devenue si réparatrice et indispensable. |
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Ewan Campbell Vendeur chez l'Apothicaire
Nombre de messages : 208 Localisation : Dans mon trou. (well, c'est glamour ça) Date d'inscription : 14/11/2012 Feuille de personnage Particularités: J'ai un énorme bagage à main (et ma copine a des gros boobs). Ami(e)s: Phil et Rita et les boobs (mais surtout les boobs) :) Âme soeur: “And she kissed me. It was the kind of kiss that I could never tell my friends about out loud. It was the kind of kiss that made me know that I was never so happy in my whole life.”
| Sujet: Re: ~ I'll make you a star in my universe. [PV E.] Ven 13 Sep - 18:59 | |
| C'était drôle comme la notion de vacances d'été avait changé du tout au tout depuis que je n'étais plus élève. Je me rappelais de l'excitation que nous ressentions à la fin du mois de juin, à Poudlard, même si nous étions tristes de quitter Poudlard et de retourner chez nos parents, Jamie et moi nous suffisions tellement à nous-mêmes que nous avions hâte de retrouver aussi nos habitudes et nos amis d'Oxford. Et puis, les grandes vacances étaient synonymes de liberté : pas de devoirs, pas d'obligations, juste nous et le temps qui passait, nous allions de temps en temps chez Bonnie et Matthew, et il arrivait que nos parents nous emmènent en vacances, une ou deux semaines selon l'emploi du temps mon père. Nous étions allés dans plusieurs pays, en Europe ou aux Etats-Unis, et j'en gardais un bon souvenir, même si Jamie et moi étions trop petits hélas pour en profiter comme il se doit. Et puis, ces vacances avaient été définitivement marquées par l'évènement de cet été-là, et plus jamais je ne les avais retrouvées. De toute façon je m'étais mis à travailler ; il n'était plus question de vagabonder deux mois et de profiter comme je l'avais fait. Plus que jamais, au fil des années, cette notion particulière de ces deux mois hors du temps s'était estompée, et je ne m'en rappelais presque plus.
Jusqu'à ce que je me rende compte que pour Ruby, cette notion existait toujours : qu'elle avait droit à ces deux mois là, et qu'elle allait en profiter. Qu'elle allait partir en Italie puis en Oregon chez les Wayland. J'étais heureux pour elle évidemment, il aurait été égoïste de penser autrement. Mais j'avais clairement senti que ce mois de juillet allait être long, particulièrement long, sans doute plus long que tous les mois de juillet que j'avais pu connaître.
Le travail chez l'Apothicaire s'était ralenti, puisqu'il y avait moins de monde à Pré-au-Lard, ce qui loin de me laisser d'avantage pour me reposer m'en laissait d'avantage pour travailler à côté : à la Tête de Sanglier où je travaillais quelques jours en semaine à présent, et pour mes ventes au noir, même si j'étais de plus en plus précautionneux car je ne tenais pas à me retrouver une nouvelle fois pris au piège d'un traquenard. Ponctués des lettres de Ruby, les jours passaient bien trop lentement à mon goût. Joseph avait pris des vacances, Phil avait été ailleurs quelques temps aussi, et je me retrouvais plus seul que je ne l'avais jamais été à Pré-au-Lard. C'était étrange car pourtant la solitude ne me faisait pas peur et je m'y étais habitué, je cohabitais d'ailleurs bien avec elle, mieux qu'avec certaines personnes, mais elle me pesait quand j'imaginais Ruby si loin de moi. Heureusement, je savais combien elle était heureuse ; enfin, jusqu'à un certain point, car ses lettres régulières m'informaient de tout et j'avais appris que ce n'était pas vraiment le meilleur été qui soit pour Lizlor, et j'en étais désolé. Mais j'ignorais dans quel état d'esprit elle avait imaginé la chose, auparavant, si bien que je ne savais pas quel jugement porter là-dessus (si bien que je ne savais pas si je devais me sentir coupable à mon tour, mais je ne voulais pas y penser). La seule chose qui était certaine était que j'étais triste pour elles deux, et que j'espérais qu'elles allaient, comme elles savaient si bien le faire, tout faire pour se remonter le moral. J'avais essayé de rassurer Ruby dans mes lettres, parce que je voyais bien qu'elle se faisait un sang d'encre - mais je lui avais appelé ce talent qu'elle avait pour réconforter les gens qu'elle aimait, sans s'en rendre compte peut-être, mais elle le faisait. Lizlor avait tout juste besoin de cela, j'en étais certain. Et puis j'imaginais chez les Wayland comme un endroit un peu paradisiaque - de ce que Ruby me décrivait, des quelques photos - et peut-être que je fantasmais un peu trop, mais cet endroit avait l'air loin de tous les soucis.
J'étais tout de même allé un week-end chez Bonnie et Matthew, et un autre chez ma mère, plutôt à reculons, et la semaine d'après avait été bien désagréable, hantée par ce souvenir. A chaque fois, c'était la même chanson : en me rendant à Oxford j'avais un espoir nouveau, que cela se passerait bien, nous nous voyons si peu, elle allait faire des efforts, et moi aussi. Mais non - c'était comme si j'étais parti la veille, rien n'avait changé, et dès le samedi après-midi j'avais hâte de repartir. J'étais allé au cimetière, évidemment, ce qui n'avait sans doute rien arrangé à mon moral, bien bas lorsque j'étais rentré chez moi. Dans ma lettre à Ruby, je n'avais pas eu le courage de parler de ça, par lâcheté sans doute, j'avais juste évoqué ma mère et ses insupportables manières, et le fait que j'étais heureux d'être de retour chez moi, mais sans trop m'appesantir non plus. Je ne voulais pas me plaindre sans arrêt, je voulais juste qu'elle sache combien elle me manquait, rien de plus.
Quand le jour de son retour arriva, je rangeai l'appartement avec tellement d'efficacité que tout fut en ordre et le dîner prêt bien avant l'heure que je m'étais fixée, si bien que je tournai en rond sans savoir comment m'occuper, puis je partis (en avance), bien mauvaise idée, car tourner en rond dans un aéroport était encore pire. Finalement, las d'être incapable de faire avancer le temps plus vite, je me laissai tomber sur un banc et attendis que son avion daigne enfin arriver, le cœur battant désagréablement trop fort dans ma poitrine.
Je croisai son regard au moment où je crus que j'allais littéralement mourir d'impatience, et quelques instants après elle était dans mes bras, que je serrais fort autour d'elle, la tête enfouie dans son cou et ses cheveux, respirant son odeur, tandis que mon sourire immense répondait au sien et que nous riions trop tous les deux pour ressentir quoi que ce soit d'autre qu'un bonheur intense et tellement doux qu'il me rassérénait tout entier. Je respirai son odeur à plein poumons, pressant mes mains dans son dos, sur sa taille et ses épaules, tellement pressé de l'embrasser encore et encore mais en même temps tellement serein car nous avions tout le temps devant nous et je ne voulais rien bousculer, mais ce fut elle qui s'écarta juste assez pour m'embrasser et j'y répondis avec autant de passion qu'elle, mais de tendresse aussi, scellant ses lèvres contre les miennes, et enroulant sa taille fine de mes bras. Mon coeur ne battait plus, il volait, et entre deux baisers je m'écartai d'elle pour caresser sa joue, ses cheveux, pour me nourrir de son sourire et la contempler - je mis mes mains sur ses bras pour la séparer de moi et la regarder. Comme d'habitude elle était bien habillée et coiffée et maquillée et il me plaisait de penser qu'elle le faisait un peu pour moi, mais en plus de cela, le soleil avait caramélisé sa peau et ses cheveux brillaient encore plus, tandis que ses yeux semblaient encore plus grands et plus beaux et je sentis une intense vague de chaleur me passer des pieds à la tête.
- Tu es tellement bronzée, ça ne devrait pas être permis d'être aussi belle, râlai-je à moitié avant de l'embrasser à nouveau et de rire à la remarque d'une petite fille qui nous qualifia d'amoureux.
Son corps contre le mien, ses formes et sa douceur, éveillaient en moi des sensations aussi délicieuses que délicates à gérer.
- Le vol était trop long, c’était horrible, dit-elle et je répondis par un geste de tête affirmatif - ça avait été bien trop long.
Je la suivis pour aller récupérer ses affaires et elle parlait et moi aussi, mais à vrai dire j'étais plutôt porté par l'allégresse de la revoir et de la voir, de la tenir par la taille ou les épaules, et je l'écoutais sans doute avec moins de concentration que j'étais, tout... Tout amoureux que j'étais, tout heureux que j'étais de retrouver enfin celle qui m'avait tant manqué. Je lui racontai aussi ma journée, rapidement, lui posant des questions sur son voyage, et si l'évocation de Syndey me fit tiquer, je ne relevai pas d'avantage - je n'en avais pas envie. Dès qu'elle mentionna qu'elle avait peu mangé, je lui achetai un gâteau que nous partageâmes. Je voulais rentrer et cette attente me paraissait insupportable, mais je ne quittais pas Ruby du regard, je n'enlevais pas mon bras d'autour d'elle, et en sens, je n'aurais pas pu être mieux.
- Là ! Ah, le pauvre, ça devait pas être amusant la soute… Regarde Whibouchou, y a Ewan ! Attends, il manque un truc… Tu verras, surprise !
Je lui avais jeté un regard amusé et m'étais emparé de ses paquets, bien que mon regard se soit arrêté, surpris par le dernier - qu'est-ce qu'elle avait encore manigancé ?! J'espérais que ce n'était pas un cadeau... Je n'avais rien de spécial pour elle, moi !
Nous pûmes enfin partir, et trouver un endroit assez discret pour transplaner, ce qui s'avéra plutôt difficile car je sentais la tension monter tout autour de nous, et je ne voulais plus m'arrêter de l'embrasser - plus je le faisais plus j'en avais envie - si bien qu'à peine arrivés à Pré-au-Lard nous nous embrassions de nouveau, et il nous fallut un certain temps pour arriver à bon port.
- Tu m’as tellement manqué.
Nous étions arrivés et nous avions posé les paquets, mais je ne pouvais toujours pas la lâcher, bien que le dîner nous attendait.
- J'ai cru que tu ne reviendrais jamais, boudai-je à moitié.
- J’ai deux cadeaux pour toi !
- Ah non, Ruby... protestai-je - en vain.
- Tadaaaaaaaam ! Sara m’a aidé à la trafiquer pour qu’on ait pas besoin d’électricité. Je t’avais dit que je voulais que tu en ai une, j’ai même trouvé quelques cassettes. Tu te rappelles pas ? On en avait parlé ! Tu m’écoutes jamais.
- On avait dit pas de cadeaux, dis-je sur le même ton - mais c'était vrai que parfois je n'écoute pas, et puis ces objets moldus m'étaient plutôt flous, et il fallait que je me souvienne : qu'est-ce que c'était, déjà ? Des cassettes ? Hmmm. Je fis oui de la tête, comme si tout était clair, avant de la prendre de mes bras de nouveau. Mais merci quand même, et je l'embrassai sans plus tarder en guise de remerciement.
Mais tout d'un coup nos baisers n'avaient plus le même but et je sentais mon coeur se compresser de désir, et le corps de Ruby y répondre sensiblement, mes mains la pressaient d'avantage et ses habits me gênaient - mais non, pas tout de suite, nous ne devions pas, j'avais toujours cette peur qu'elle s'imagine que je ne voulais que cela d'elle, et cette crainte de faire un mauvais geste. Mais mon souffle était incontrôlable et ses doigts agrippaient ma chemise - comment voulait-elle que je lutte contre le flot de mes sentiments ? Cela faisait un mois et j'avais besoin de la sentir tout contre moi, de respirer sa peau et d'y déposer ma tête, de fermer les yeux, de goûter encore aux sensations qu'elle et elle seule savait me procurer...
- Le deuxième cadeau, il est pour après dîner…
Je fronçai les sourcils mais... Mais son regard m'arrêta tout net. Il était très légèrement craintif et je le voyais à ses paupières qui battaient un peu plus rapidement que d'habitude, mais une étincelle au fond de ses yeux m'accrocha tout net - il me semblait qu'elle ne brillait que pour moi et qu'elle cachait quelque chose. Effectivement : je suivis son regard qui se baissa vers son décolleté, et son t-shirt laissa découvrir le soutien-gorge qu'il cachait, puis le cachait de nouveau. Ah ! J'eus un soupir de protestation et instantanément mon coeur repartit de plus belle, je me penchais pour embrasser la peau de son cou et ma main remontait le long de sa cuisse pour me venger, mais elle riait et me faisait rire, et me repoussait à moitié.
- J’ai dit après, sois patient. Et après, c’est toi que je mange.
... Comment voulait-elle que je sois patient. Je l'attendais depuis un mois !
Puisque c'était ainsi, je nous dirigeais vers la table, particulièrement content de l'énorme bouquet de jasmin que j'avais installé, sachant qu'elles étaient les fleurs préférées de Ruby. Il régnait un parfum fleuri dans la pièce, qui se mêlait à la chaleur de cette soirée d'août, dont l'air pénétrait par la fenêtre ouverte de mon salon. J'avais préparé à manger avec attention et selon ses goûtes, mais je m’aperçus vite que nous ne nous en préoccupions pas trop, trop avides de se parler, de se regarder, et dès qu'elle riait j'avais l'impression qu'on m'ôtait un poids du cœur - je ne savais par quel miracle mais le rire de Ruby avait une mélodie particulière, tellement dénué de tout ce qu'elle portait en elle, comme si c'était un petit chant qui montait directement vers les étoiles. Je le buvais comme je buvais ses paroles, et bien souvent nos mains se cherchaient sur la table, tandis que dessous, j'avais enroulé mes jambes autour de la sienne, et je ne la lâchais plus.
J'avais fait voler le bol de cerises jusqu'à la table, et j'étais en train de lui parler de ma semaine quand mon regard accrocha sa main toute dorée par le soleil attraper une cerise par la queue et la porter à ses lèvres - ses dents blanches apparurent fugacement et il me sembla que rien n'aurait pu être plus sensuel, encore plus quand le jus violet de la cerise laissa de petites traces lèvres, que sa langue vint enlever. Hypnotisé, je ne remarquai pas tout de suite que Ruby me regardait en riant, et l'instant d'après... Elle s'était levée et s'installait sur mes genoux, m'ôtant définitivement toute pensée rationnelle. Elle termina sa cerise tandis que j'embrassai son cou et le bas de sa mâchoire, et que mes mains se glissaient sous son débardeur - elle ne pouvait pas m'en tenir rigueur. Son petit manège semblait l'amuser beaucoup, en tout cas, et elle porta même une cerise à ma bouche que je mangeais en ne pouvant détacher mon regard de Ruby et quand elle m'embrassa, son parfum se mêlant au goût de la cerise me sembla à la fois le plus délicieux et le plus insupportable qui soit. N'y tenant plus, je me levai en la soulevant dans mes bras et je sentis ses jambes s'enrouler autour de moi ; je la portais jusque dans la chambre et il me semblait qu'elle ne pesait rien tant elle contre moi et tant elle était moi. Elle était aussi pressée que moi et subitement il n'y eut plus de retenue, je savais qu'elle le voulait autant que moi, et je n'avais plus peur. J'ôtais ses vêtements avec moins de douceur que je l'aurais voulu - j'aurais aimé savourer le moment et le faire durer, mais je ne pouvais pas, il y avait trop de tension dans l'air et je voulais l'avoir dans mes bras, rien de plus. Ses mains sur ma peau nue déclenchaient des frissons dans tout mon corps qui revivait de cette attente horrible, et ses ongles titillaient jusqu'aux battements de mon coeur qui s'affolaient au rythme de nos respirations de plus en plus fortes. Je voulais tout faire à la fois : l'embrasser, embrasser son corps, le caresser, et quand je me fus assez enivrée de sa peau et que ses mains sur moi m'empêchèrent de repousser d'avantage le moment, guidé par le son de ses soupirs de plus en plus forts et de ses dents qui me mordillaient, je lui fis l'amour et c'était comme à chaque fois, comme si c'était la première fois, aussi intense et aussi enivrant, peut-être que cette fois-là était plus insistante parce que nos corps avaient attendu ce moment, mais je m'abandonnais peu à peu contre elle et il n'y avait qu'elle, ses mains étaient un appui, ses bras une barrière contre le monde, et je ne quittais pas ses lèvres, glissant mes mains dans ses cheveux, ou bien les laissant parcourir avidement son corps. Jusqu'à ce que je ferme les yeux, n'y tenant plus, que je colle mon front contre les siens, sa joue dans le creux de ma paume, et que nos deux souffles se terminent ensemble, portés par la passion un peu brusque qui nous avait animés.
Nous nous regardâmes en souriant, après quelques secondes destinées uniquement à reprendre le souffle qui nous manquait, et je me glissai sur le côté, pour admirer son profil, mon bras entourant ses hanches. J'étais si bien que ce mois passé était effacé, n'avait jamais existé : plus rien ne me manquait.
Dans ces moments-là je me laissais porter par les sensations physiques de plénitude qui semblaient flotter à l'intérieur de moi, et je l'empêchai de bouger si tant est qu'elle le veuille, l'embrassant encore sur le front, les lèvres, le nez, la joue. Je voulais juste que rien ne change, parce qu'il y avait peu de moments où je me sentais aussi heureux, et je savais que ces moments étaient importants pour le reste, contrebalançaient les autres.
Ruby finit par se redresser et je m'amusais à l'empêcher de sortir de sous la couette en l’enserrant de mes bras et en la chatouillant un peu, et ses rires répondaient aux miens. Je la suivis des yeux tout du long, alors qu'elle enfilait simplement une culotte, pour aller chercher ses cigarettes. Elle revint et je lui souris, me redressant à mon tour et lui laissant de la place sous la couette. Elle s'adossa au mur, sous la petite fenêtre, et je me laissai glisser sur ses cuisses, le visage levé vers elle. L'air était chaud, dehors, et nous enveloppait un peu plus de tiédeur, et j'étais hypnotisé par les cheveux de Ruby qui tombaient sur ses épaules, par ses lèvres qui laissaient s'échapper des volutes de fumées, par ses petits sourires en ma direction. Sa main me caressait les cheveux, et je finis par me redresser pour lui demander de fumer moi aussi et elle me tint la cigarette. J'aimais fumer avec elle, de temps à autre, mais cette fois c'était surtout pour la sensualité du geste - pour le partager avec elle.
Je me laissai retomber sur elle, ma main jouant avec la sienne, avant de lui dire tout d'un coup, parce que mon coeur se gonflait et que je ne pouvais pas garder cela pour moi :
- Tu m'as tellement manqué, j'ai cru que j'allais devenir fou. Un mois ! Et puis, Pré-au-Lard n'a jamais été aussi mort, je comptais les jours. Heureusement que je savais que tu étais bien entourée, là-bas. Je me redressai, laissant glisser ma main sur son bras, ses épaules. Tu m'as manqué, ton rire m'a manqué, ton sourire m'a manqué, ta présence, tes bras, tes câlins, ton corps, tout, finis-je en murmurant, et en laissant ma main caresser doucement sa peau sous la couette.
Et je laissai mon visage dans le creux de son cou, respirant cet air qui m'était le plus sain - celui de sa peau et de ses cheveux. Je ne me voyais plus vivre sans. |
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Ruby Standiford-Wayland Apprentie à Sainte Mangouste
Nombre de messages : 2205 Localisation : Cachée. Date d'inscription : 03/09/2011 Feuille de personnage Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. » Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. » Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »
| Sujet: Re: ~ I'll make you a star in my universe. [PV E.] Mar 17 Sep - 14:37 | |
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"If I talk real slowly If I try real hard To make my point dear, That you have my heart. Here I go
I'll tell you, what you already know. Here I go. I'll tell you, what you already know.
If you love me, with all of your heart. If you love me, I'll make you a star in my universe. you'll never have to go to work. you'll spend everyday, shining your light my way."
J’imprimais chaque détail en moi, depuis le sourire d’Ewan jusqu’à son regard vers moi, ses mains contre ma peau qui me caressaient, ses lèvres, le goût de ses baisers, le parfum de sa nuque – tout, et encore plus. J’eus un rire devant mine dépitée et amusée face à mon cadeau, même si je lui assurais que comme j’allais l’utiliser aussi, c’était un investissement utile à moi aussi, et puis, bien sûr qu’il avait un cadeau pour moi lui aussi, il suffisait de regarder son sourire qui dissimulait une certaine fierté devant la table dressée et l’odeur qui s’élevait depuis la cuisine. Comme toujours, il avait tout fait pour que cela soit parfait et de toute façon, le fait de le retrouver rendait déjà la situation parfaite. Je ne voulais pas quitter ses bras, et à la fois, je voulais lui parler, l’écouter, le regarder, tout faire à la fois avec empressement. Je savais que nous avions encore du temps, toute la fin des vacances d’ailleurs, mais j’étais impatiente comme si je craignais que l’euphorie disparaisse, parce qu’elle provoquait des sensations trop agréables et je ne voulais surtout pas qu’elles s’échappent. Je songeai à cet été, à tous ces instants où j’avais imaginé retrouver Ewan, et par la même occasion, ce qu’il provoquait en moi, cette étrange quiétude et ce bien-être qui n’existait nulle part ailleurs.
Je m’assis à table le cœur léger, souriant en remarquant le bouquet de jasmin – ma fleur préférée, et je savais que ça n’avait rien d’une coïncidence. Si je remarquais qu’Ewan avait cuisiné avec minutie, et quelque chose que j’appréciais, j’avais du mal à me concentrer sur le contenu de mon assiette. Mon cœur battait encore la chamade, toujours plus parce qu’Ewan ne cessait de me regarder avec ses yeux qu’il avait parfois, rempli de tendresse et d’envie, et ça m’éléctrisait à chaque fois. J’avais envie de prendre sa main, de caresser sa peau, son visage, et je le laissais enrouler ses jambes autour de la mienne, mon pied frottant son mollet tandis que j’avais un petit sourire amusé. Je savais ce qui arriverait ensuite, et j’en avais envie aussi, plus que je ne l’aurais cru d’ailleurs, et j’écoutais Ewan tout en pensant à son corps contre le mien – et j’en avais des frissons. J’attrapai un cerise et la portai à mes lèvres, tandis qu’Ewan parlait, et je sentis son ton se faire plus faible, ses yeux se braquant sur la cerise que j’avais croqué, et je plissai les yeux, comprenant petit à petit. Je me mis à rire, et, timidement, je me levai en souriant toujours, avant de m’asseoir sur les genoux d’Ewan, plongeant mon regard dans le sien. Je sentis mon corps se tendre, et à la fois, j’étais sereine, parce que maintenant je n’avais plus peur : ce n’était plus la première fois, et même si chaque expérience avait quelque chose de nouveau et de différent, j’avais confiance en Ewan… J’avais confiance en moi.
Assez en tout cas pour jouer un instant, mes lèvres s’amusant sur celle d’Ewan, sentant le goût de la cerise se mêler au sien, et ses mains contre moi me rendaient fébrile, et je l’embrassai avec un peu plus de passion, trop peut-être, puisqu’il eut un mouvement – pour toute réponse, je me collai un peu plus près encore, contre lui, me laissant portée jusqu’à la chambre. Mon souffle était déjà embrouillé, emmêlé dans celui d’Ewan, et chaque baiser et chaque caresse qu’il me prodiguait me faisait frissonner un peu plus fortement. Les choses étaient plus précipitées que d’habitude, mais qu’importe, je savais que nous l’avions attendu tous les deux, et cet empressement n’était en rien une effronterie. Je me laissais envahir toute entière, par Ewan, par le millier de sensations qui me prenaient à chaque fois, cette fois-ci plus intense que jamais. Je m’agrippai, expiai des soupirs de plus en plus forts, me serrant tout contre Ewan avant de sentir cette sensation si particulière de n’être plus qu’un avec lui, de disparaître dans ses bras, comme si j’étais happée mais que je ne voulais pas me débattre.
Je laissai Ewan m’embrasser, et j’étais toujours contre lui, reprenant ma respiration sans détacher mes yeux des siens. Mes mains glissaient encore contre sa peau, et je souriais doucement. L’après avait toujours ce goût de plénitude que j’appréciais, et petit à petit, j’avais cessé d’éprouver une certaine gêne, laissant mon corps nu et encore tremblant contre celui d’Ewan sans en rougir, même si au fond, il y avait toujours quelque chose de vulnérable dans la manière dont je callai mon visage dans son cou comme pour m’abriter.
Je finis par me lever pour aller chercher mes cigarettes, avant de revenir sous la couette, dans les bras d’Ewan qui avait eu tant de mal à me laisser partir – j’avais l’impression que partout où j’allais, son regard me suivait, et ce n’était pas une sensation désagréable. Je laissai Ewan installer son visage sur mes cuisses, et mes mains se faufilèrent naturellement dans ses cheveux tout doux que je caressais, tandis que la fumée s’envolait par la fenêtre que j’avais ouverte, disparaissant dans la nuit chaude de ce mois d’août. Ewan me regardait toujours, et je lui lançai des petits sourires timides et amusés. Ces instants étaient toujours ceux qui, à mes yeux, voulaient le plus dire « je t’aime », parce que c’était sans mots et juste avec des regards que nous nous comprenions, et c’était là toute la sincérité de la chose. Je lui tins la cigarette, déposant un baiser sur sa joue tandis qu’il soufflait la fumée. La cigarette était quasiment consumée, et alors qu’Ewan replaçait son visage contre mes cuisses, j’achevai de fumer la dernière bouffée de tabac avant de jeter par la fenêtre le mégot. Ma main vint chercher celle d’Ewan, et comme s’ils étaient aussi heureux de se retrouver, nos doigts jouèrent ensemble.
- Tu m'as tellement manqué, j'ai cru que j'allais devenir fou. La voix d’Ewan avait percé le silence, et je sentis mon cœur s’agiter sous les quelques mots qu’il venait de prononcer. Un mois ! Et puis, Pré-au-Lard n'a jamais été aussi mort, je comptais les jours. Heureusement que je savais que tu étais bien entourée, là-bas. Tu m'as manqué, ton rire m'a manqué, ton sourire m'a manqué, ta présence, tes bras, tes câlins, ton corps, tout.
Je me sentis sourire de tout mon être, collant mon visage contre celui d’Ewan qui s’était enfoui dans mon cou. Mon cœur tambourinait, et mes mains avaient accroché les siennes plus fermement. Il me fallut quelques secondes pour reprendre mon esprit, parce que ça me faisait toujours cet effet quand Ewan parlait de ce qu’il ressentait avec moi, et je m’écartai avec un sourire, me collant contre lui en me roulant un peu en boule, laissant ses bras m’envelopper tandis que je l’embrassai encore et encore. J’avais envie de rire, de sourire, de ne plus jamais bouger.
- Toi aussi, tu m’as manqué, confiai-je, le cœur léger, tandis que mes doigts glissaient sur sa joue et que mes yeux dévoraient les siens. Je lui avais manqué, il m’avait manqué, qui y avait-il de plus simple que cela au final ? Je tremblais de plaisir devant de telles confidences, parce que si dans ses lettres j’avais compris que je lui manquais, il ne l’avait pas exprimé aussi clairement. Maintenant, on a pleins de câlins à rattraper, riai-je, et comme pour prouver que je disais vrai, j’enroulais mes bras autour de sa taille et laissai aller tout contre lui, inspirant profondément son parfum.
Je savais que pour Ewan, ça avait dû être différent, parce que j’avais la compagnie de Lizlor, de Sara et de Conrad, et malgré les circonstances, j’adorais les vacances en Oregon. Lui, il l’avait dit, il avait été seul et je n’aimais pas ça. Mes mains dans son dos pressaient leurs paumes sur sa peau, le caressant. Je ne voulais plus qu’il soit tout seul.
Je nous laissais ainsi de longues minutes, dans les bras l’un de l’autre, laissant mon esprit vagabonder tranquillement. Je ne voulais pas briser cette atmosphère que je ressentais, mais il y avait quelque chose que je devais dire – mais je ne le voulais pas, pourtant. J’avais hésité longtemps à le dire par lettre, parce que je ne voulais pas qu’Ewan pense que je lui cachais les choses, mais finalement je m’étais ravisée. Je voulais pouvoir l’expliquer en face, pour éviter tout quiproquo. Dire qu’en cet instant, alors que tout était parfait… Je devais parler d’Hadrian. Je me renfrognais un peu. A vrai dire, j’étais toujours énervée de ce qu’il avait fait lorsque nous nous étions revu en juillet par hasard à Hyde Park – ou plutôt, par mauvaise coïncidence. Si j’avais cru pendant un moment que cela m’aiderait à mettre les choses à plat, la situation avait pris une tournure inattendue et… Pas vraiment appréciable. Je mordis ma lèvre, en repensant au geste d’Hadrian, et je fermai les yeux, plus fort, sentant un frisson me prendre – un frisson de dégoût. Je ne sais pas si Ewan le sentit, mais son étreinte autour de moi se fit plus forte, et contre toute-attente, je finis par m’en dégager.
- Il faut que je te dise quelque chose, lâchai-je soudainement, un peu apeurée par ce que je venais de déclencher. Je voulais te le dire par lettre, mais je ne voulais pas que tu t’inquiètes, parce qu’il n’y a vraiment pas de quoi, vraiment pas, répétai-je. Je m’emmêlais déjà, les mots se mélangeant dans ma gorge. Quand j’étais à Londres, avant de partir en Italie, je me promenais à Hyde Park, j’ai croisé Hadrian, dis-je, et je vis le visage d’Ewan s’assombrir. Il ne devait pas comprendre pourquoi je disais ça, et je sentis mon cœur s’affoler un peu. Je ne voulais pas qu’il pense des choses fausses. On a parlé, et en fait, je crois qu’il ne s’est pas vraiment remis de notre rupture, contre toute attente, et, euh, en fait, il a essayé de m’embrasser, lâchai-je dans un souffle, ma voix presque paniquée. Je sentis dans l’instant un mouvement de la part d’Ewan, comme si tout à coup il se crispait, et vite, je continuai de parler. Mais je l’ai repoussé, je te promet, jamais je… Jamais je ne ferais ça ! Je te le dis parce que je veux rien te cacher, mais je ne veux pas que tu penses que je l’ai provoqué, que je lui ai dit quoi que ce soit qui l’aurait poussé, parce que je lui ai dit que j’étais avec toi en plus et que je t’aimais et, et je suis désolée, excuse-moi.
Les mots s’agglutinaient contre mes lèvres, et je sentais mes joues rougirent de honte. En réalité, le geste d’Hadrian avait pour moi un impact particulier, parce que même s’il ne m’avait pas forcé, il savait que je ne voulais pas, et il savait aussi que je me sentirais mal. Même si ce n’était pas ma faute, j’avais l’impression de trahir Ewan, et c’était toujours la sensation de saleté qui revenait dans ses situations, et je n’en voulais plus, de ce dégoût qui s’accrochait. J’étais toujours face à Ewan, mes mains se nouant nerveusement, et je finis par lever mes yeux que j’avais baissés. J’hésitai un instant, parce que j’avais peur que peut-être il se brusque, me repousse, mais Ewan me laissa m’approcher, et je déposai un baiser timide sur ses lèvres. J’avais l’air plus désolé que je ne le voulais, et je refusais de gâcher ce moment.
- Ewan, tu sais que ça n’a rien à voir toi et moi, pas vrai ?... Murmurai-je tout à coup. J’étais assise sur mes genoux repliés, face à lui, et je pris ses mains dans les miennes, fixant ses yeux qui me regardaient en retour. Peut-être qu’au fond, il ne savait pas, parce que je ne lui avais jamais dit ? Hadrian, c’était… Je ne voulais pas faire de comparaison, mais je voulais lui expliquer… Je raclai ma gorge, me reprenant d’un mouvement de tête. Je ne voulais pas me défiler. Il était tout ce que je voulais être à ce moment-là, il avait confiance en lui, une vie simple, il était drôle et mignon et le fait même qu’un garçon comme ça s’intéresse à moi, c’était assez fou pour me rendre amoureuse, tu comprends ? J’aimais qu’il m’aime, sauf que je ne me suis jamais considérée à la hauteur de son amour, alors je me suis renfermée, je n’étais pas moi et je n’ai jamais voulu lui montrer mes faiblesses. Il ne les comprenait pas, de toute manière.
J’avais parlé d’une voix assurée, mais à l’intérieur, j’avais peur de confier tout ce qui m’habitait. Mais je voulais que ça soit clair, qu’Ewan comprenne combien il était différent. Je ne détournai pas le regard, malgré mon cœur qui s’agitait, malgré le fait qu’au fond, j’avais peur de dire tout ce que je ressentais. Je l’avais dit à Ewan : j’étais amoureuse de lui. Mais il y avait plus.
- Toi, c’est différent. Je ne t’aime pas parce que tu m’aimes, d’ailleurs, même si tu ne m’aimais plus je t’aimerais encore, toujours, dis-je d’une petite voix. Je lui disais rarement ces quelques mots, ces « je t’aime » qui pourtant étaient si vrais et sincères. Et je ne t’aime pas simplement parce que tu es gentil, ou parce que tu es le plus bel homme que j’ai jamais rencontré, ou parce que tu as l’accent le plus adorable du monde, je… Je sentais mes joues en feu. Je t’aime toi, tout entier. Et tu me fais me sentir tellement bien, je ne sais même pas comment tu fais, mais je n’ai jamais peur d’être nulle… Enfin, si, toujours un peu, mais… Je me sens moi-même, c’est tout. Tu me donnes envie d’être moi-même, murmurai-je, et je crois qu’il comprenait à quel point cela était important, ce que je venais de dire. Et je t’aime même si tu es trop poli pour me demander de faire nettoyer quand je cuisine et que j’utilise trois casseroles et deux poêles et que j’en ai mis partout, ou pour me dire ce que tu ressens parce que tu crois toujours que ça va m’ennuyer… Je t’aime même si je sais que Joseph te surnomme secrètement Wawa et que c’est le surnom le plus ridicule et le plus mignon qui soit, et je t’aime même si tu refuses d’avouer que j’ai d’horribles défauts ou même si tu me crois assez bête pour ne pas voir tes petits trafics avec Phil, mais c’est pas grave, je m’en fiche parce que… Je m’arrêtai, le souffle court. Mon cœur était au bord de l’implosion. Jamais, jamais je ne m’étais confiée de la sorte. Je m’en fiche parce que je sais que tu n’es pas parfait, que je ne le suis pas non plus, mais j’ai l’impression d’ensemble, on l’est. On est parfait, ensemble.
Le silence retomba, et j’eus à peine le temps de battre des cils, déjà Ewan était contre moi, et ses lèvres avaient attrapé les miennes. Il y avait ce mélange de tendresse et de passion contenue qui provoquait des décharges en moi, et je répondis avec la même insistance à son étreinte, sentant mon souffle se faire moins régulier.
- Tu comprends ce que j’ai dit, ou il faut que je te le prouve ? Murmurai-je à son oreille, malicieusement. Comme j’étais toute contre lui, je m’appuyai un peu plus jusqu’à sentir son corps glisser, tandis qu’Ewan était allongé, dos contre le matelas, je ne cessais pas mes baisers, mes mains attrapant ses poignets pour les immobiliser. Je m’écartai, et lançai un regard amusé à Ewan, comme si je le défiai. Tout doucement, je continuai de l’embrasser, descendant petit à petit, explorant son cou, son torse, descendant toujours plus bas. Mes lèvres se pressaient à chaque endroit que je savais sensible, et je sentais le corps d’Ewan répondre à chacun de mes baisers, à chacune de mes caresses. Ses mains pressaient l’une des miennes, comme s’il cherchait un appui, me guidant un peu plus pour continuer. Comme je sentais le désir atteindre son point culminant, je m’écartai, et Ewan eut un mouvement pour se redresser que j’arrêtais d’un baiser, mes mains attrapant les siennes, les plaquant contre le matelas. Laisse-moi faire, s’il te plait, dis-je alors, le faisant taire dans un baiser, pour qu’il ne proteste pas.
J’avais déjà songé à ça, à pour une fois, être celle qui contrôlait – mais j’avais peur. Tout autant que j’aimais le sentiment de contrôle, il m’oppressait, et je ne voulais pas briser l’harmonie que je ressentais à chaque fois qu’Ewan et moi faisions l’amour, parce que c’était ni lui ni moi qui avait le dessus, c’était simplement une osmose. Je me rappelais de ce que Lizlor avait dit : laisse toi aller. J’embrassai une dernière fois Ewan, et puis… Puis c’était différent, puisque cette fois-ci, c’était mon corps contre le sien, mon corps qui se mouvait, mes mains qui agrippaient les siennes, puis ses épaules, son visage, je me penchai pour l’embrasser, mais je n’avais plus assez de souffle pour faire durer notre baiser, et les mains d’Ewan qui caressait ma poitrine, mes hanches qu’il tenait, mes cuisses, tout mon corps s’embrasait sous ses doigts. Je le sentais tout aussi fébrile que moi, son regard crépitait, et sa respiration était toute aussi agitée que la mienne – parfois, entre deux soupirs, il murmurait mon prénom, comme on expie de l’air et qu’on essaye à la fois de le rattraper, et ça me bouleversait encore plus, comme si chaque syllabe démultipliait les sensations qui m’envahissaient. Je n’en pouvais plus de sentir le désir appuyer sur ma poitrine, me volant tout mon souffle, il devenait trop intense, et je fermais les yeux, n’arrivant simplement plus à respirer, à faire autre chose que simplement exprimer tout ce que je ressentais pour lui par mes gestes, par mon corps qui se tendit ultimement, en miroir au sien, et trembla tout entier sous la finale montée de plaisir.
Je m’étais laissée tomber contre Ewan, et ses bras m’attrapèrent, m’entourant tendrement tandis que je reprenais avec difficulté mon souffle. Nous basculâmes sur le côté, et il m’embrassa avec force, coupant une nouvelle fois ma respiration. Sous mes doigts, je sentais son torse qui se soulevait, trahissant son essoufflement également. J’avais gardé les yeux fermés, un peu intimidée, et je sentis les doigts d’Ewan qui caressait mon visage ; finalement, j’ouvris mes paupières et je lui souris, tout simplement.
- Tu vois, que je t’aime, murmurai-je une dernière fois.
Et, comme j’étais épuisée, je me laissai aller tout contre son torse, me nichant dans ses bras, et je fermais les yeux. Tandis que mon souffle irrégulier cherchait encore son rythme habituel, je me sentis sourire une nouvelle fois, et ma main chercha celle d’Ewan. J’entremêlai nos doigts, parce qu’au fond, c’était exactement ainsi que je voulais qu’Ewan et moi : liés, l’un contre l’autre, à jamais. |
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Ewan Campbell Vendeur chez l'Apothicaire
Nombre de messages : 208 Localisation : Dans mon trou. (well, c'est glamour ça) Date d'inscription : 14/11/2012 Feuille de personnage Particularités: J'ai un énorme bagage à main (et ma copine a des gros boobs). Ami(e)s: Phil et Rita et les boobs (mais surtout les boobs) :) Âme soeur: “And she kissed me. It was the kind of kiss that I could never tell my friends about out loud. It was the kind of kiss that made me know that I was never so happy in my whole life.”
| Sujet: Re: ~ I'll make you a star in my universe. [PV E.] Dim 22 Sep - 21:42 | |
| N'ayant pas forcément d'expériences conséquentes en la matière, j'ignorais plutôt comment se comportait un couple comme le nôtre, et si je ne m'étais jamais vraiment posé la question jusqu'à maintenant, subitement, alors que mon attention entière était tournée vers Ruby, elle émergea à la surface de mon esprit. Car je m'étais rendu compte qu'il y avait rarement un instant où je n'étais pas à chercher ses caresses, à poser mes lèvres sur la peau de son cou, de son épaule dénudée tout contre moi, à glisser les bouts de mes doigts sur son corps, le dessin de ses omoplates, le long de ses bras, à chercher ses mains contre les miennes. J'aimais aussi tout particulièrement poser ma tête dans le creux de son cou, ou sur sa poitrine, et alors tout mon corps se détendait comme si Ruby avait le pouvoir de m'ôter chaque poids qui m'écrasait, et je fermais les yeux quand elle caressait mes cheveux, et j'étais bien. J'étais bien mais ensuite les questions resurgissaient - et si, et si, et si ? - plus cela allait, plus je voulais bien faire, comme si je rachetais mes fautes par avance. Je voulais qu'elle se sente aussi merveilleusement bien que je l'étais, je voulais qu'elle profite de chaque instant, que son séjour soit parfait, je voulais que rien ni personne ne vienne l'entacher. Je voulais, en vérité, me raccrocher à cet amour de toutes mes forces. Et je ne voulais pas l'étouffer non plus, car j'avais compris que si Ruby avait besoin d'être rassurée, ce n'était pas l'aider que de lui couper les ailes pour la garder à l'abri. A chaque seconde qui passait, je repensais à tout ce qu'elle m'avait dit, à la façon dont elle se voyait, à ce manque latent de confiance en elle, et de tout ce dont elle était capable. Sans doute que mes caresses exprimaient cela, ce besoin que j'avais de la persuader du contraire, mais ces moyens dont je manquais, parce que je ne savais pas comment y parvenir.
Maintenant qu'elle était revenue, tout était comme décuplé - mon bonheur, mais mes inquiétudes aussi, car quelque part la savoir chez les Wayland était différent, je la savais chez elle et bien entourée - et j'avais le coeur palpitant de toutes mes sensations retrouvées et d'un soulagement intense, mais quelque chose papillonnait nerveusement au milieu de tout cela. Quelque chose qui avait grandi, qui n'était pas présent au début, ou pas sous la même forme. Ce n'était plus seulement la protéger que je voulais, c'était... La sauver, mais de qui, de quoi ? C'était une notion bien vaste, mais qui me paressait aussi vitale qu'impossible. Je craignais plus que de mal faire - je savais que je n'allais pas pouvoir m'en empêcher. Quand mes mains parcoururent délicatement son corps, en entier, je sentis la tendresse de sa peau couler jusqu'à mon coeur et le rassurer, un peu.
- Toi aussi, tu m’as manqué. Maintenant, on a pleins de câlins à rattraper, répondit-elle à mes aveux.
Je souris parce que j'étais tout de même heureux de lui avoir manqué, au fond - quelle plus belle preuve d'attachement ? Et je l'embrassai de nouveau, m'emparant de ses lèvres, de sa taille, me coulant tout naturellement contre elle parce qu'il n'y avait plus de barrière entre nous, me laissant porter par les sensations de ses baisers qui, à chaque fois, étaient si intenses que je savais que je ne pourrais pas, jamais, m'en passer.
Il s'écoula quelques instants pendant lesquels je me laissais porter par la plénitude, par la courbe de ses bras autour de moi, par le simple fait d'être ensemble, et par l'agréable sentiment de savoir que nous avions tant de jours rien que pour nous avant la rentrée. Cette rentrée me paraissait lointaine, impalpable : elle n'allait jamais arriver. Ces jours-là allaient être éternels, je voulais en avoir la certitude. Ruby ne dit rien non plus mais tout d'un coup je compris qu'elle allait me dire quelque chose et que c'était important - la courbe de ses lèvres et le petit froncement de ses sourcils me l'indiquaient.
- Il faut que je te dise quelque chose. Je relevai la tête en lui souriant calmement - elle pouvait me dire tout ce qu'elle voulait, c'était inutile de s'inquiéter par avance. Je voulais te le dire par lettre, mais je ne voulais pas que tu t’inquiètes, parce qu’il n’y a vraiment pas de quoi, vraiment pas. Je fronçai les sourcils, un peu intrigué tout de même. Quand j’étais à Londres, avant de partir en Italie, je me promenais à Hyde Park, j’ai croisé Hadrian. ... Ah. On a parlé, et en fait, je crois qu’il ne s’est pas vraiment remis de notre rupture, contre toute attente, et, euh, en fait, il a essayé de m’embrasser.
- Quoi !! Il... m'exclamai-je, complètement surpris et pas dans le bon sens, plutôt agacé. Comment ça, quelle était cette histoire - et tout mon corps s'était un peu durci, scandalisé par cet aveu. Que cherchait Hadrian ?!
- Mais je l’ai repoussé, je te promet, jamais je… Jamais je ne ferais ça ! Je te le dis parce que je veux rien te cacher, mais je ne veux pas que tu penses que je l’ai provoqué, que je lui ai dit quoi que ce soit qui l’aurait poussé, parce que je lui ai dit que j’étais avec toi en plus et que je t’aimais et, et je suis désolée, excuse-moi.
Et dans le regard de Ruby, il n'y avait rien d'autre qu'une inquiétude un peu effrayée qui faisait briller ses jolis yeux bleus, et instantanément, je me radoucis, comme si ce regard-là avait des vertus magiques sur moi.
- Mais mon amour, je sais très bien que tu ne l'as pas provoqué, dis-je en saisissant son menton du bout des doigts et en lui déposant un baiser sur les lèvres. Si il y avait bien une chose dont j'étais certain, c'était celle-là : Ruby était honnête, sans doute la plus honnête des personnes qu'il m'ait été donné de rencontrer, lorsqu'il s'agissait de relations humaines, et j'avais la certitude qu'elle ne me trahirait jamais, et que si trahison il devait y avoir, elle me le dirait avant tout. Ce n'est pas en toi que je n'ai pas confiance, c'est en les autres... Et j'eus un petit haussement d'épaules. Comment aurait-il pu en être autrement? Ruby était belle, attirante, elle avait un physique qui ne laissait personne indifférent, et qui plus est elle était ouverte aux autres et aimable et agréable - qui n'aurait pas rêvé de l'avoir dans sa vie ? J'aurais été bien imprudent de me dire qu'elle n'était qu'à moi. Je voyais les regards des autres sur elle, je savais que, forcément, elle plaisait, et je me demandais même combien de garçons de sa classe auraient bien aimé sortir avec elle. Ne t'excuse pas, ordonnai-je pour clore la discussion - je ne voulais pas qu'elle se sente coupable. En tout cas il n'a pas... Il n'a pas intérêt à recommencer car je n'étais pas violent mais je sentais qu'il ne m'aurait pas fallu plus pour me mettre en colère, et je préférais l'éviter. Mais je pinçai les lèvres et retins ses paroles un peu stupides. J'espère qu'il a compris, en tout cas.
J'étais un peu de mauvaise humeur, sur le coup, et un peu vexé aussi sans doute, ou peut-être avais-je peur, au fond ?... Mais je me renfrognai quelques instants, reposant ma tête contre Ruby. J'attrapai sa main et observai ses doigts, grands et fins - ils me fascinaient dans un sens que je ne savais pas expliquer rationnellement, mais dès que je les observais, à n'importe quel moment de la journée, je ressentais une pression au milieu de mon ventre, et je perdais quelques secondes de concentration - en me demandant ce que cela me ferait, si Ruby choisissait un autre garçon, si elle comprenait que j'étais peut-être trop âgé pour elle, ou bien que nous n'étions pas aux mêmes moments de nos vies.
- Ewan, tu sais que ça n’a rien à voir toi et moi, pas vrai ?... La voix de Ruby, un peu hésitante, comme le baiser qu'elle venait de me donner, me força à la regarder de nouveau, alors qu'elle était installée sur mes genoux. Hadrian, c’était… Il était tout ce que je voulais être à ce moment-là, il avait confiance en lui, une vie simple, il était drôle et mignon et le fait même qu’un garçon comme ça s’intéresse à moi, c’était assez fou pour me rendre amoureuse, tu comprends ? J’aimais qu’il m’aime, sauf que je ne me suis jamais considérée à la hauteur de son amour, alors je me suis renfermée, je n’étais pas moi et je n’ai jamais voulu lui montrer mes faiblesses. Il ne les comprenait pas, de toute manière.
Drôle et mignon ?! Je sentis une pointe de jalousie me chatouiller désagréablement. Mais je comprenais en un sens, et Ruby allégea un peu mes doutes - je voyais ce qu'elle entendait par aimer le fait de se sentir aimer. Je me souvenais très bien de ce que Jamie m'avait dit à propos de Zoey, que justement je n'étais pas amoureux d'elle mais je découvrais et je croyais être amoureux. A l'époque, je m'étais opposé à lui sur ce sujet, parce que je n'étais pas d'accord, et parce que j'en avais asse qu'il interfère dans tout ce qui touchait à ma vie, dans mes amitiés, comme avec Phil, jusqu'à mes histoires de coeur. Mais avec le recul, hélas il avait raison : j'avais énormément apprécié Zoey et je savais que cela avait été réciproque, mais de là à parler d'amour ? Nous avions été portés par cette première relation, toutes ces premières fois qui la rendent particulière, mais je savais bien que j'avais plus aimé cette expérience en elle-même que Zoey, et inversement. Je lui en étais reconnaissant d'ailleurs, mais elle ne le saurait jamais sans doute - elle avait refusé de répondre quand j'avais pris de ses nouvelles, et après la mort de Jamie, j'avais définitivement tiré un trait sur tout cela. Alors, oui, je comprenais bien et j'acceptais totalement cette histoire - de toute manière je n'avais pas mon mot à dire sur la vie de Ruby - mais cela ne m'empêchait pas d'avoir une certaine... amertume contre l'ex-petit ami en question. Surtout qu'il ne l'avait pas écoutée ou pas compris, cela revenait au même, et que je jugeais cela comme une erreur de sa part.
Je voulais acquiescer, et ma main caressait le bras de Ruby, mais elle continua :
- Toi, c’est différent. Je ne t’aime pas parce que tu m’aimes, d’ailleurs, même si tu ne m’aimais plus je t’aimerais encore, toujours. ... Oh, mais... Je n'en demandais pas tant et un instant je me sentis gêné, je ne voulais pas qu'elle se sente obligée, mais ce sentiment passa bien vite, car les paroles de Ruby balayèrent tout le reste. Et je ne t’aime pas simplement parce que tu es gentil, ou parce que tu es le plus bel homme que j’ai jamais rencontré, ou parce que tu as l’accent le plus adorable du monde, je… Je t’aime toi, tout entier. Et tu me fais me sentir tellement bien, je ne sais même pas comment tu fais, mais je n’ai jamais peur d’être nulle… Enfin, si, toujours un peu, mais… Je me sens moi-même, c’est tout. Tu me donnes envie d’être moi-même. Et je t’aime même si tu es trop poli pour me demander de faire nettoyer quand je cuisine et que j’utilise trois casseroles et deux poêles et que j’en ai mis partout, ou pour me dire ce que tu ressens parce que tu crois toujours que ça va m’ennuyer… Je t’aime même si je sais que Joseph te surnomme secrètement Wawa et que c’est le surnom le plus ridicule et le plus mignon qui soit, et je t’aime même si tu refuses d’avouer que j’ai d’horribles défauts ou même si tu me crois assez bête pour ne pas voir tes petits trafics avec Phil, mais c’est pas grave, je m’en fiche parce que… Je m’en fiche parce que je sais que tu n’es pas parfait, que je ne le suis pas non plus, mais j’ai l’impression d’ensemble, on l’est. On est parfait, ensemble.
- ... Mais, arrivai-je seulement à dire. En réalité j'avais un immense sourire aux lèvres et une envie de rire de tout ce qu'elle venait de dire, mais surtout, derrière tout cela, je ne m'y étais tellement pas attendu, personne, jamais, ne m'avait dit ce genre de choses et... Oh, c'était à la fois tellement doux et tellement puissant, tellement plaisant, comme si on m'avait jeté un Charme, tellement émouvant aussi - je sentis mes yeux s'humidifier. Était-ce comme cela qu'elle m'aimait ? Alors, je n'en demandais pas plus, car malgré ses petites piques qui m'avaient fait sourire - mon accent, mon surnom - elle avait dit l'essentiel. Nous n'étions pas parfaits, non, mais ensemble cela ne comptait plus... Et elle était bien, elle était heureuse, elle doutait moins, avec moi. Qu'aurais-je pu demander de plus ?
Je l'embrassai avec autorité, ne pouvant pas me retenir, le coeur m’explosait les côtes et je saisis sa nuque, parce qu'une nouvelle envie montait en moi, et que je voulais lui dire et lui montrer comme je l'aimais, à mon tour.
- Tu comprends ce que j’ai dit, ou il faut que je te le prouve ? murmura-t-elle avec un petit sourire et la lueur de ses yeux brillait avec un petit éclat particulier. Qu'avait-elle derrière la tête, je...
... Oh. Mes yeux se fermèrent instantanément quand je compris, comme une prière silencieuse - non ne fais pas ça - non ne t'arrête surtout pas pitié - et je sentis toutes mes forces combinées pour essayer de faire abstraction sur ce qui se déroulait, les lèvres de Ruby qui descendaient le long de mon cou puis de mon torse, mon souffle qui se raréfiai à un tel degré que je devais me concentrer dessus expressément, pour ne pas le perdre. Incapable de faire autre chose que de subir, j'agrippai la main de Ruby pour la serrer et m'assurer une prise, pour la sentir avec moi, pour ne pas perdre pied... Mais j'étais déjà loin et le désir n'était plus une envie, il avait explosé dans chaque parcelle de mon corps, et me laissait esclave de mes sens. Je retins les gémissements qui se formaient dans ma gorge, étouffés par mon souffle presque manquant -
- Laisse-moi faire, s’il te plait, me coupa-t-elle à nouveau alors que je m'étais redressé, pressant, la main agrippant sa taille pour poursuivre ce qu'elle avait commencé, les idées troubles, mais jamais ma volonté n'avait été aussi forte.
Laisse-moi faire ? Elle ne m'avait jamais dit cela en de tels moments, et sur le moment je ne compris pas exactement, mais je n'opposais aucune résistance, trop inquiet d'être indélicat dans ce genre de situation. Et puis je compris - à vrai dire mon corps l'avait compris avant moi et se crispait déjà tandis que cette fois je ne pouvais rien retenir, souffle, gémissements, et le prénom de Ruby qui s'échappait de mes lèvres parce que je ne pouvais pas faire autrement, parce qu'elle était partout, sur moi, autour de moi, et mes mains caressaient son corps quand elles ne s'agrippaient pas fermement à lui. Je la pressais pour qu'elle se penche et m'embrasse de temps en temps, sans pour autant réussir à avoir un geste clair, à maintenir ce que je voulais faire, tant c'était une réelle explosion à l'intérieur de moi et que j'étais presque anéanti, que je souffrais presque d'ailleurs de toute cette chaleur et cette pression - mais que pour rien au monde je ne voulais que ça s'arrête, et mes doigts se serraient plus fort autour de ses cuisses, la priant de continuer. J'avais quitté la réalité et j'avais été aspirée dans cet endroit qui n'appartenait qu'à nous, et je cherchai son regard quand je sentis que la pression allait atteindre son paroxysme - c'était dans ses yeux, dans ce ciel-là que je voulais sombrer.
- Tu vois, que je t’aime, murmura-t-elle, après ces instants qui flottèrent, à la fois trop rapides et éternel. Je l'avais attirée contre moi, couché tout contre mon corps. J'avais glissé mes mains dans ses cheveux et embrassé ses lèvres avec application, comme pour la remercier.
Et puis nous nous étions simplement installés l'un contre l'autre, cherchant encore nos souffles trop peu réguliers, nos deux esprits bercés ensemble. Elle était curieuse, cette sensation : j'avais grandi dans une maison des plus agréables, avec une famille, de l'argent, et rien ne me donnait le droit de me plaindre de quoi que ce soit, de parler de manque, de problèmes. Pourtant, comment expliquer que c'était là que je me sentais chez moi ? J'observai Ruby dans la pénombre, ses lèvres étirées en un petit sourire de contentement, ses paupières baissées, son visage détendu et paisible, son souffle qui s'accordait au mien. J'avais enroulé mon bras autour d'elle et ma main caressait doucement son bras, et je sentais le sommeil me gagner peu à peu, comme elle sans doute. Mais avant cela, je voulais répondre, d'une manière ou d'une autre, et je lui murmurai dans l'oreille :
- Je voudrais le dire aussi bien que toi, mais je ne suis pas sûr d'y arriver, alors sache juste que je n'ai jamais été aussi heureux qu'avec toi, je ne pensais même pas que ça pourrait arriver. Il n'y a rien qui ne me fasse plus plaisir que de savoir qu'avec moi tu es bien, tu es... toi, et c'est vrai pour moi aussi. Je t'aime Ruby, et... Et je voudrais tellement que ce soit pour la vie, me dis-je tristement. Et bonne nuit, conclus-je en déposant un baiser sur son front et en cachant mon visage dans ses cheveux.
Il ne me fallut rien pour tomber dans un sommeil profond et tellement serein que je ne me rappelais pas en avoir connu un aussi réparateur depuis des années. Sans doute parce que j'étais comblé physiquement autant que moralement que ce sommeil là était particulièrement doux et épais, mais en tout cas je ne rêvais de rien de semblable à l'habitude - rien de précis, des scènes sans sens, des gens, des mots, des phrases, des atmosphères, mais le tout baigné d'une lumière clair comme sous un joli ciel d'été, et pas une seule seconde de l'eau vint perturber mes songes, pas un lac, pas une rivière, pas une petit vague, rien. C'était anodin pour tant d'autres mais pas pour moi, car c'était la preuve de combien mes idées noires étaient loin de là et qu'il n'y avait absolument rien pour les menacer. C'était si doux, si agréable, qu'en me sentait tiré de cette torpeur je m'entendis laisser échapper un petit grognement, signe de mon mécontentement. J'avais l'impression que ce sommeil-là avait la valeur de dix autres sommeils et qu'il allait m'aider à rattraper tout mon retard, et à diminuer un peu la dose de potions contre la fatigue que je devais prendre parfois, car je ne dormais décidément pas assez. J'ouvris un oeil, constatant qu'il faisait toujours nuit - ou peut-être qu'elle se terminait mais il était encore trop tôt, car la lumière était faible. Pourquoi m'étais-je réveillé ? Sans le savoir exactement, je savais que c'était un bruit qui m'avait alarmé, et je me redressai un peu, sentant Ruby s'agiter légèrement contre moi. Avait-elle entendu elle aussi ? ... Mais non : elle était à l'origine de ce bruit. Je l'entendis murmurer une nouvelle fois, elle disait "pardon" et d'autres paroles indistinctes, et je compris qu'elle pleurait dans son sommeil sans pouvoir se réveiller, et sa main s'était crispée sur la mienne. Le plus doucement possible, je lui caressai les cheveux et les tempes en lui murmurant de se réveiller... Et en sentant mon pouls s'accélérer. Un cauchemar... Elle avait les siens, tout comme j'avais les miens. Et je craignais d'avance de ce que cela pouvait être et de l'impact que cela aurait sur elle.
Quand elle sortit de son sommeil à son tour, je la redressai et elle se mit à pleurer, se libérant des larmes prisonnières de son cauchemar, et je l'attirais dans mes bras en la berçant. Je me rendis alors compte alors que malgré la chaleur de la nuit elle grelottait, et j'attrapais ma chemise un peu plus loin et lui passais sur sa peau nue, la frottant en même temps doucement pour qu'elle cesse de trembler.
- C'est fini, la rassurai-je après avoir déposé un baiser sur ses paupières humides. Tu veux en parler ? C'est comme tu veux, lui murmurai-je avec calme.
Nous savions tous les deux le pouvoir qu'avaient nos souvenirs, hélas... Mais je tentais de ne pas lui montrer mes craintes et ma peine, et continuais à caresser son dos, ses bras, guettant les signes qui m'indiqueraient qu'elle se sentait un peu mieux. |
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Ruby Standiford-Wayland Apprentie à Sainte Mangouste
Nombre de messages : 2205 Localisation : Cachée. Date d'inscription : 03/09/2011 Feuille de personnage Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. » Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. » Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »
| Sujet: Re: ~ I'll make you a star in my universe. [PV E.] Lun 30 Sep - 0:45 | |
| J’étais soulagée qu’Ewan me fasse confiance et comprenne que la faute provenait d’Hadrian – c’était l’une des rares fois où je pouvais clairement dire que je n’étais pas coupable. Je refusais que ce geste m’atteigne plus qu’il ne le faisait déjà, qu’il me fasse douter de moi-même. Et en vérité, je ne comprenais pas ce qui avait poussé le Gryffondor à agir ainsi, alors qu’une seconde plus tôt je lui parlais d’Ewan. A quoi s’attendait-il ? Que soudain, j’ai un électrochoc en sentant ses lèvres contre les miennes ? Parce que je l’avais eu, mais pas dans le sens. Non, tout à coup, je n’avais pas réalisé à quel point il me manquait, ou combien son amour m’était précieux, c’était tout le contraire, jamais n’avais-je ressenti aussi fortement mon amour pour Ewan, et je m’avais clairement senti à quel point j’étais bien avec lui, amoureuse, et comblée. Que me fallait-il de plus ? Pourquoi aurais-je tout gâcher ? J’espérais qu’Ewan comprenne, alors que je l’entendais parler des autres, combien eux m’importaient peu. Pouvait-il le comprendre ? J’avais l’impression que nos rôles s’inversaient légèrement, et je voyais les choses sous un angle différent : pouvait-il lui aussi être jaloux, ou du moins inquiet, comme je l’étais quand une fille, pire, une jeune femme, s’approchait de lui ? Et ce n’était pas que je n’avais pas confiance en l’amour d’Ewan, c’était plutôt que j’avais peur de le perdre, peur qu’il trouve mieux, au final, simplement peur de le perdre. Mais je n’avais jamais imaginé que lui aussi, peut-être, avait-il peur de la même chose ? Sur le coup, ça me paraissait insensé. Parce qu’il était tout ce dont j’avais besoin, tout ce que j’aimais, et je n’avais jamais été plus heureuse quand cet instant, alors que ma vie semblait avoir trouvé un équilibre, et que chaque peine avait son poids en bonheur, et qu’entrevoyais pour une fois la possibilité d’une vie réellement meilleure, ou le passé n’était que le prologue et qu’il ne tenait qu’à moi d’écrire le reste du livre.
Je ne voulais pas qu’il ait de craintes sur mon amour. N’était-ce pas ce que chaque geste voulait prouver ? La douceur qui habitait mes doigts lorsque je caressais sa peau, la passion lorsque nous faisions l’amour, la tendresse lorsque je le prenais dans mes bras, l’amour lorsque je posais mes lèvres sur les siennes, c’était un tout dont je voulais l’entourer, pour qu’il comprenne, pour qu’il sente, combien je l’aimais, comme je n’avais jamais aimé personne.
Parfois, je songeais à quel point c’était étrange de ressentir toutes ses choses, à présent, alors que… Je ne pensais pas, avant, que ça me serait possible. Je ne voulais même pas y songer, et pourquoi d’ailleurs, alors que j’avais perdu toute confiance dans les hommes – dans les gens, en général. Puis petit à petit, les choses avaient évolué, j’avais pris conscience de l’image que je pouvais renvoyer, de l’attirance que l’on pouvait me trouver physiquement… Puis j’avais appris à m’y faire, à accepter de sentir les regards sur moi, de ne plus me crisper à chaque instant malgré la gêne que cela faisait naître en moi. Les choses avaient ensuite évolué petit à petit, je m’étais faite à l’idée que peut-être que tous les garçons n’étaient pas horribles, et même si je n’avais pas eu beaucoup d’amis masculins, j’avais réussi à établir des relations polies avec eux, et au fur et à mesure, un peu plus enjouées et détendues. Je n’avais jamais vraiment envisagé d’avoir un petit-ami jusqu’à que je rencontre Hadrian, et les choses s’étaient faites naturellement, je m’étais laissée piquer au jeu de la séduction adolescente, légère et encore innocente. Bien sûr que par la suite j’avais été amoureuse de lui. Mais je comprenais avec du recul que de ce côté-là, les choses évoluaient, comme si je comprenais petit à petit les choses. J’avais compris le fait d’être en couple, d’être amoureuse, mais je n’avais pas encore compris… Ce que c’était que d’être aimée, réellement, pour ce que j’étais, de le sentir, et d’aimer à s’en gonfler douloureusement la poitrine lorsque l’on respire le parfum de celui que l’on aime. Au point que je réussisse à m’unir physiquement, à en ressentir le désir, le plaisir, sans jamais l’associer avec le douloureux passé… Non, je n’aurais pas pensé vivre en jour cela.
Mais à présent, les choses prenaient du sens.
Mon corps n’arrivait pas pleinement à se détacher de toutes les sensations physiques qu’il venait de vivre, ou peut-être de subir, et il se collait encore à celui d’Ewan comme pour chercher un appui. Je nous sentais, comme à chaque fois, connectés d’une bien singulière manière, mais qui était unique et n’aurait jamais d’équivalent. J’eus un sourire paisible, alors que je sentais Ewan s’endormir petit à petit – je fus un peu surprise lorsqu’il se pencha vers moi.
- Je voudrais le dire aussi bien que toi, mais je ne suis pas sûr d'y arriver, alors sache juste que je n'ai jamais été aussi heureux qu'avec toi, je ne pensais même pas que ça pourrait arriver. Mon cœur tressauta dans ma poitrine, se contracta, et je mordis ma lèvre pour retenir un immense sourire. Il n’y avait rien de plus qui comptait, pensai-je, et ma main libre se posa sur son torse, à l’endroit où battait son cœur. Mes doigts s’y refermèrent, comme si j’avais voulu attraper l’organe sous la peau, pour le sentir battre. Il n'y a rien qui ne me fasse plus plaisir que de savoir qu'avec moi tu es bien, tu es... toi, et c'est vrai pour moi aussi. Je t'aime Ruby, et... Je sentis des larmes me monter aux yeux, un peu stupidement, mais je les gardais prisonnière en fermant mes paupières. Le fait qu’il le murmure ainsi à mon oreille, c’était tellement plus spécial, plus doux, encore plus intime que ne l’était ces deux mots. Je bougeai mon visage pour chercher le sien, et j’embrassai timidement ses lèvres, pour lui souhaiter bonne nuit. Et bonne nuit, acheva-t-il en posant un baiser sur mon front.
Je me laissai entraîner dans le même sommeil que lui, toujours dans ses bras, imprimant au plus profond de moi ce qu’il venait de dire. Il n’avait jamais été aussi heureux. Il était heureux. Cela suffisait à me bercer.
C’était une sensation étrange, que de se laisser transporter dans un rêve sans en être vraiment conscient. Sans comprendre que ce qui se produisait ne pouvait pas être réel, alors que tout semblait normal durant le songe.
Je reconnaissais les lieux, c’était mon village, je reconnaissais les rues que j’avais emprunté il y a pourtant si longtemps, le café où travaillait ma mère semblait ouvert mais vide, et je marchais jusqu’au petit parc dans lequel j’aimais bien jouer à la sortie de l’école. Je ne me souvenais pas qu’il y ait eut une rivière à côté, et je fronçai les sourcils en arrivant, constatant que le ciel s’était étrangement assombri. Je levai les yeux vers la toile opaque que la nuit avait tiré dans là-haut, mais je ne comprenais pas pourquoi je ne voyais si la lune ni les étoiles : c’était simplement sombre… Pourtant je voyais encore clairement, et la silhouette qui se découpait au loin et m’approchai était à la fois familière et étrangère. Sa voix résonna, et je n’eus même pas la force de me figer. Je savais pourquoi il venait, je savais ce qui m’attendait. Il n’y avait pas d’issus, le parc était soudain presque un espace clos, et je prenais racine dans le sol, comme si j’étais prête à recevoir mon châtiment. « Il ment. » Murmura la silhouette, et je sentis la boule se former dans ma gorge. Au loin, j’entendais le bruit des vagues. « Mon frère te ment. » Répéta Jamie, avec un sourire un peu mesquin. « Tu crois vraiment qu’il est aussi heureux avec toi qu’il l’a été avec moi ? » Je ne bougeai pas, sentant les larmes commencer à monter. Non, bien sûr que non, voulus-je dire, mais comme à chaque fois, je ne pouvais pas parler. Je ne pouvais pas me défendre. Qu’aurais-je dire, de toute façon. Il avait raison. « Tu n’es qu’un passe-temps. » Ma tête tournait. « Pardon. » Murmurai-je alors, mais à quoi bon ? La pression dans ma poitrine se faisait plus forte. « Tu crois vraiment que tu peux être assez bien pour lui ? » Il eut un rire méprisant – un rire que j’avais déjà entendu dans la bouche de Woodley. « Tu crois vraiment pouvoir l’aimer autant que je l’ai aimé, être autant liés que nous l’avons été ? » Je m’étais mise à pleurer, et je murmurai un nouveau pardon pitoyable. Il avait raison, n’est-ce pas ? Je fixai ses traits, et je ne savais pas si c’était vraiment Jamie, ou peut-être Ewan, ou les deux ? Cette silhouette avait raison dans tous les cas. Je regardai le parc, les jeux pour enfants, ils étaient rouges, un joli rouge sang. « Tu n’es qu’un poids, il doit gérer ta faiblesse, jusqu’à quand à ton avis, va-t-il tenir ? » Je voulus m’excuser, mais les mots ne sortaient pas d’entre mes lèvres, et je sentis que je manquai d’air. « Tu ne serais jamais assez bien pour lui. » Je fermai fort les yeux, pour tout faire disparaître.
J’ouvris les yeux et mon corps entier se crispa : il était encore là, et la peur tordait mes entrailles et mes traits, et j’eus la sensation d’imploser, jusqu’à que je comprenne… Ce n’était pas lui…
L’air rentra brusquement dans mes poumons, et je me sentis bouger – réellement. J’hoquetai, comprenant que j’étais de retour dans le présent, la réalité, dans le lit avec Ewan. Et au lieu de me calmer, cela ne fit que redoubler mes pleurs. J’étais pitoyable. Je me laissai faire, me laissai bercer par ses bras, sentant bientôt le tissu de sa chemise contre ma peau, pour me réchauffer, mais je tremblais toujours – en vérité, je n’avais pas froid, j’avais peur.
- C'est fini. Tu veux en parler ? C'est comme tu veux.
Je cherchai ma respiration, me laissant rassurer par le son de sa voix. C’était lui, c’était Ewan, ce n’était plus un cauchemar. Je devais me calmer. J’hésitai… A la fois, mes mains voulaient chercher sa peau, mes bras enserrer sa taille, et à la fois, le cauchemar était encore trop présent, et les phrases assassines tournaient encore dans ma tête. Ce n’est qu’un mauvais rêve, me murmurai-je, tu sais que ce n’est pas vrai… Je relevai le visage vers celui d’Ewan, et je le regardai un instant, le menton tremblant. Contre toute attente, je l’embrassai, d’un réel baiser plein de tendresse, et à l’intérieur, mon cœur martelait : je veux être assez bien. Puis je l’enserrai de mes bras très fort, comme si c’était moi qui voulais le consoler, et je me remis à pleurer malgré moi, posant mon front sur sa clavicule, mes mains se nouant dans son dos, comme pour faire un petit étau autour de lui, un petit havre de paix. Mais comment le créer quand j’y étais moi-même étrangère ?
- C’est bon, c’est bon, mentis-je d’un murmure, en secouant ma tête de droite à gauche.
C’était faux. Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais juste pas. Je me laissai câliner, m’installant contre lui en boule, mon visage dans son cou. L’une de mes mains jouait avec la sienne, et je me mis à sourire doucement, déposant de temps à autre un baiser dans son cou. Je voulais que tout le reste parte. Pourquoi cela ne pouvait-il pas partir ? La première fois que j’avais le cauchemar, j’avais cru que ça ne se reproduirait plus. C’était si stupide. Habituellement, mes cauchemars étaient d’ailleurs toujours plus ou moins similaires, et ne concernaient que mon enfance. J’avais très rarement rêvé d’autre chose. Alors lorsque Jamie avait pénétré mes songes, plusieurs fois, j’étais restée déboussolée. Je ne l’avais dit à personne, pas même à Lizlor, tant que je me trouvai stupide. Il était simplement devenu l’incarnation de toutes mes craintes avec Ewan, parce qu’il était cette figure si présente en lui et pourtant si inconnu, si mystérieux, et je n’osais jamais en parler… Ewan n’en parlait pas vraiment non plus… Je poussai un soupir de dépi, et fermai les yeux, séparant nos mains pour que la mienne aille se nicher dans sa nuque et la caresse. « Il doit gérer ta faiblesse » murmura la voix en fond. Je ne pouvais rien dire n’est-ce pas ? Alors pourquoi est-ce que je sentais mes barrières s’abaisser, parce qu’Ewan me caressait les cheveux, le dos, embrassait mon front, et que tout cela me mettait en confiance… Non. Il allait croire que c’était un cauchemar comme les autres, n’est-ce pas ?
Sauf que mes cauchemars n’étaient jamais comme les autres. Soudain, la peur me frappa : pensait-il que j’avais rêvé de l’incident, après ce que nous venions de partager ? Je sentis mon cœur se tordre. Je n’avais pas le choix, n’est-ce pas ?
- Je ne veux pas que tu te fâches, murmurai-je alors, timidement. C’est pas la première fois que je rêve de… De ce dont je viens de rêver.
Mais les mots butaient, et soudain, je pris peur. Devais-je réellement lui dire ? Comment allait-il le prendre ? Je ne voulais pas qu’il se sente mal, qu’il me trouve stupide, qu’il ne comprenne pas… Soudain, je regrettais de ne pas l’avoir dit à Lizlor. Peut-être qu’elle m’aurait conseillé ? Mais ce n’était vraiment pas le moment de lui rajouter des soucis…
- Ton frère, dis-je tout à coup, dans un souffle, très vite. Je sentis Ewan se crisper, et je me maudissais déjà. Pardon, lâchai-je d’une toute petite voix. Je m’écartai doucement, et lui fis face, comme tout à l’heure. Je voyais bien qu’Ewan ne comprenait pas, qu’il était perdu, mais je détournai les yeux, gênée. Je me sentais prise au piège. Je ne pouvais pas le laisser ainsi, maintenant… C’est juste que… Tu n’en parles jamais, et à la fois il est tellement présent, je sais pas… Je choisis pas… Je ne choisissais pas mes rêves, ça c’était sûr. Ewan dut sentir mon malaise, car contre toute attente, sa main chercha la mienne. Alors que c’était moi le problème, une nouvelle fois, il s’occupait de moi. Je me figeai, un peu gênée, et je retins les tremblements de mon menton en me mordant la lèvre, baissant toujours le regard. Mais mes doigts ne lâchèrent pas les siens. Je m’en voulais encore plus. Je crois qu’il… Qu’il est devenu l’illustration de… Mes peurs, avec toi, murmurai-je tout doucement.
Un silence tomba, et retins encore mes larmes. Mais je sentis un mouvement inattendu de la part d’Ewan, et il me ramena vers lui, pour à nouveau m’enserrer dans ses bras, et je pinçai les lèvres, hésitant entre la surprise et le mécontentement. Pourquoi faisait-il ça ? Mais déjà, je sentis mon corps se relâcher, et j’eus un grésillement de plaisir dans la poitrine malgré moi.
- Il dit souvent la même chose, que je ne suis pas assez bien pour toi, que je ne t’aimerais jamais autant qu’il t’aimait lui… Il le penserait, s’il me connaissait, pas vrai ? Dis-je tout bas, mais ma question n’attendait pas de réponse. Ewan et moi savions. Je suis désolée, je ne devrais même pas te dire ça, c’est horrible et puérile, et en parler, c’est stupide, c’est juste un cauchemar… Et je suis en train de lui donner raison, achevai-je un peu durement.
Mon corps s’était crispé, et j’eus presque un geste pour m’écarter, mais les bras d’Ewan me donnait fermement, et j’enfouis simplement mon visage dans mes mains, comme pour me cacher, honteuse de ce que je venais d’admettre.
« Jusqu’à quand, à ton avis, va-t-il tenir ? » Rappela la voix dans mon esprit. |
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Ewan Campbell Vendeur chez l'Apothicaire
Nombre de messages : 208 Localisation : Dans mon trou. (well, c'est glamour ça) Date d'inscription : 14/11/2012 Feuille de personnage Particularités: J'ai un énorme bagage à main (et ma copine a des gros boobs). Ami(e)s: Phil et Rita et les boobs (mais surtout les boobs) :) Âme soeur: “And she kissed me. It was the kind of kiss that I could never tell my friends about out loud. It was the kind of kiss that made me know that I was never so happy in my whole life.”
| Sujet: Re: ~ I'll make you a star in my universe. [PV E.] Ven 11 Oct - 18:38 | |
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Cause I can hardly breathe When your hands let go of me The ice is thinning out And my feet brace themselves
I'm there in the water Still looking for you I'm there in the water Can't you see, can't you see
You've seen this all before Life left on the shore We're smiling all the same You sail away again
I'm dead in the water Still looking for you I'm dead in the water Can't you see, can't you see
Je me sentais encore lourd de sommeil, et je regrettais cet état dans lequel j'avais été plongé, tellement il m'avait été réparateur. Depuis que j'étais arrivé à Pré-au-Lard, je n'avais jamais retrouvé ce sentiment qu'était avoir une maison, un endroit à soi - à vrai dire cet endroit avait disparu depuis plus de temps que cela, il était peut-être resté à Poudlard - mais pourtant ce soir je m'étais senti chez moi pour de bon, à serrer Ruby contre moi tandis que nous tombions dans les bras de Morphée. Voilà pourquoi, sans doute, le réveil ne me fut pas aisé, même si l'état de Ruby m'alertait trop pour ne pas obliger mes sens à répondre au quart de tour. Simplement, mes paupières étaient lourdes et une part de moi voulait revenir quelques instants auparavant... Mais toute fragile contre moi, peut-être encore plus vulnérable parce qu'elle était nue et que les draps chauffés par nos corps endormis ne l'entouraient plus, elle me paraissait comme une pauvre petite poupée qu'on aurait délaissée après avoir joué avec, et tous mes instincts protecteurs furent sollicités en un quart de seconde. Même après que j'ai entouré ses épaules de ma chemise et essayé de la réchauffer de mes paumes dans son dos, elle tremblait encore, et vraiment je ne connaissais rien de plus déchirant que cette sensation de voir Ruby pleurer doucement juste en face de moi. Le son de ses sanglots m'allait droit au cœur, comme une chanson si triste que je n'allais pas pouvoir me retenir de pleurer - mais il le fallait, et j'essayais aussi d'empêcher mon esprit de s'imaginer toutes sortes de choses. Je ne voulais pas imaginer ; subitement mes cauchemars me paraissaient bien ridicules à côtés des siens, parce si elle revivait en songe ce qu'elle avait vécu, encore et encore, je... Je n'arrivais pas à imaginer où elle trouvait la force d'être celle qu'elle était, jour après jour. En un sens, elle m'avait déjà tout raconté, j'avais pu poser les questions qui me tracassaient parce qu'elle m'en avait laissé l'occasion - même si à chaque fois, ce sujet me répugnait et me révoltait un peu plus. Je savais à quoi m'attendre, je savais ce dont elle avait besoin. Mais encore et encore, revoir les séquelles que cela lui infligeait... Je tremblais au fond de moi, et j'avais peur, et si elle ne pourrait jamais être heureuse ? C'était tout ce que je voulais, pourtant...
- C’est bon, c’est bon, murmura-t-elle, mais nous le savions, rien n'était bon, n'est-ce pas ?
Elle m'avait embrassé et j'avais répondu avec tout l'amour que j'avais pour elle, l'entourant de mes bras pour la rassurer un peu plus, me reposant comme je le pouvais sur le silence rassurant de la nuit qui nous entourait. Comme elle se serrait contre moi, et que sa peau s'incrustait dans la mienne à travers les pans entrouverts de la chemise, je caressais ses cheveux, son dos, ses bras, avec la plus tendre attention, sachant parfaitement qu'elle avait besoin que je lui montre que j'étais là. Cela ne calmait en rien les battements affolés de mon cœur - mais c'était tout ce que je pouvais faire pour elle.
- Je ne veux pas que tu te fâches. C’est pas la première fois que je rêve de… De ce dont je viens de rêver.
Interdit, je changeai un peu de position pour pouvoir la regarder dans les yeux - ses yeux qui brillaient faiblement dans l'obscurité, dont l'éclat virait au gris-bleu comme si ils avaient capté la noirceur autour de nous - et je la dévisageai quelques instants, perdu : me fâcher ?! Comment Diable pouvait-elle imaginer un instant que j'allais me fâcher pour une telle raison ?!
- Mais, jamais, pourquoi je... protestai-je, avant de la laisser continuer.
Ses mains chatouillaient ma peau nue, dessinait sur ma peau des petits allers-retours, et malgré tout, la douceur de ses longs doigts fins me donnaient des frissons jusqu'au plus profond de ma chair.
- Ton frère.
Oh... Et tu ne t'y étais pas attendu, souffla une petite voix désagréable dans mon oreille. Je m'étais crispé, instantanément, malgré le fait que surtout, je ne le voulais pas. Mais c'était comme si une chape de glace était tombée, d'un coup, tout autour de moi, me coupant du monde et m'isolant dans un endroit gelé et hostile. Je sentis mon souffle se bloquer, mon regard se perdre - comme à chaque fois où on évoquait Jamie sans que je m'y attende, sans que j'ai le temps de placer mes défenses. Sans cela, j'étais touché en plein cœur.
- Pardon.
Ah, et je me haïssais ! Fais quelque chose, fais quelque chose, me répétai-je ; Ruby s'était écartée de moi et je savais qu'elle était désolée d'évoquer ainsi Jamie, et je ne lui en voulais pas, je ne voulais pas qu'elle croit cela, je... J'avais juste tellement de mal. Tellement de mal à l'accepter...
- C’est juste que… Tu n’en parles jamais, et à la fois il est tellement présent, je sais pas… Je choisis pas… Je crois qu’il… Qu’il est devenu l’illustration de… Mes peurs, avec toi.
- Je sais, je sais, marmonnai-je faiblement, ms doigts cherchant les siens, parce que c'était le seul geste que j'étais capable de faire.
Non, je n'allais pas pleurer, non, je n'allais pas flancher : c'était hors de question. Et cet instant me parut durer une éternité. Il n'était pas question de moi ici, mais d'elle : là était le principal. Pourquoi avait-elle rêvé de Jamie ? Je m'arrachais à mes émotions, ne voulant pas une seconde entendre le clapotis de la rivière, sentir l'odeur mouillée de l'orage. Mais je savais, oui, il était partout, il planait, dans chacun de mes silences, dans mon ombre, dans mon reflet, sa présence fantomatique m'étouffait, je ne pouvais pas en vouloir à Ruby de la sentir aussi... Ses peurs... J'avais envie de fermer les yeux et de me rendormir. C'était un cauchemar, n'est-ce pas ? On pouvait oublier. Quelles peurs pouvait-elle avoir, en rapport avec Jamie ?
La vérité, c'était que je connaissais la réponse, et je ne voulais pas l'entendre. Je l'attirai contre moi, à la fois pour la rassurer et qu'elle me rassure - et silencieusement je la suppliai : s'il te plaît ne dis rien, ou plutôt, s'il te plaît, n'aie pas rêvé de ça...
- Il dit souvent la même chose, que je ne suis pas assez bien pour toi, que je ne t’aimerais jamais autant qu’il t’aimait lui… Il le penserait, s’il me connaissait, pas vrai ? Je suis désolée, je ne devrais même pas te dire ça, c’est horrible et puérile, et en parler, c’est stupide, c’est juste un cauchemar… Et je suis en train de lui donner raison.
Je ne la lâchai pas. Je ne la lâchai pas, sinon elle allait s'écarter de moi, et probablement chercher mon regard. La réponse s'y lirait facilement : je le savais pertinemment. Oh, pourquoi... Je fermai les paupières en enlaçant avec plus de désespoir les épaules de Ruby, toutes mes pensées dirigées vers Jamie. Pourquoi fais-tu cela, pourquoi avais-tu besoin de t'immiscer même ici ? Pourquoi est-ce que tu ne m'as jamais fait confiance, pourquoi est-ce que tu avais peur ? Et cela faisait si longtemps que je ne m'étais pas directement adressé à lui que j'eus comme un flash dans le cerveau, un retour en arrière - il était là, devant moi, et il souriait avec son petit sourire faussement désolé, comme quand on avait fait une bêtise et que notre mère nous grondait. Il voulait avoir l'air désolé mais en même temps toute son attitude semblait dire "vas-y, prouve moi le contraire!...". Il avait toujours été ainsi, pourquoi aurait-il changé ? Je ne pouvais pas nier ce que venait de dire Ruby, parce que c'était vrai, parce que je le savais, et que je l'avais toujours su. Ma vie avec Jamie aurait été bien différente, bien plus heureuse surtout ces dernières années, mais tellement compliquée... Il n'aurait jamais accepté une relation aussi forte que ce qui nous liait, Ruby et moi. Je ne voulais même pas y penser - je me détestais d'y penser. Aurais-je du faire un choix, alors ?... Quelque chose gronda à l'intérieur de moi et je rouvris les yeux, le souffle un peu court. Comment pouvais-je ?! J'étais horrible. Et dire que tout ce que je refoulais s'inscrivait jusque dans l'inconscient de Ruby et venait lui hanter ses nuits ! Je m'en voulais encore plus... J'embrassai sa tempe, ses cheveux, avec autorité. Mon amour, mon petit amour, pensai-je, incapable de dire un mot pour l'instant - alors que je devais la rassurer. Je ne veux pas que tu penses ça. Mais le mal était fait... Et plusieurs fois, apparemment.
- Tu ne devrais pas avoir peur, avec moi, dis-je enfin, après avoir concentré toutes mes forces et pris mon courage à deux mois pour masquer quoi que ce soit qui lui montrerait combien elle venait de toucher un point sensible. J'écartai son visage de moi, la regardai dans les yeux, posai mon front contre le sien, en souriant. Jamie ne te dirait jamais ça, il respecterait les sentiments que j'ai pour toi, et si tu m'aimes, il ne pourrait que t'aimer tu sais...
Et je mentis avec un aplomb certain, comme si rien n'était étrange dans ce que je venais de dire. Pourtant ça l'était, car rien ne serait aussi simple, mais quelque part, j'implorais mon frère... N'est-ce pas que cela aurait pu se passer ainsi ? Et tout aurai été parfait. Ruby et Jamie ne pouvaient pas ne pas s'entendre ou pire, ne pas... Je sentis un sanglot monter dans ma gorge, et, trop tard - je ne le retins pas.
- Pardon, je ne voulais pas, me rattrapai-je tout de suite, ravalant mes sanglots et mes larmes. Je sentis le mouvement de Ruby pour me prendre dans ses bras, à son tour, mais je l'en empêchai doucement, attrapant ses poignets, et joignant mes mains aux siennes. Ce n'était pas à elle de me réconforter : c'était à moi de le faire. C'était elle qui avait eu un mauvais rêve, c'était elle qui venait de pleurer et de m'avouer ses peurs, pas l'inverse. Il était tellement possessif et protecteur, je sais que même toi tu le sens, commençai-je, et maintenant le besoin de tout dire se faisait pressant. Il n'aimait pas que l'on s'approche de moi, je sais que c'est aussi pour ça qu'il n'aimait pas Phil, parce que dès que quelqu'un devenait important pour moi il était jaloux, il pensait que j'allais me détourner de lui. Mais c'était faux ! Je lui disais tout le le temps, il n'arrivait pas à être rassuré, et j'avais du mal à gérer tout ça, mais maintenant... Maintenant je m'en veux, je me dis que je ne l'ai pas assez rassuré là-dessus, et je me dis aussi... Avec toi, il aurait eu du mal à accepter au début, je le sais très bien, avouai-je en baissant les yeux. Mais avec le temps... Il t'aurait fait confiance... Parce que tu m'aimes toi aussi, murmurai-je en me laissant glisser contre elle, cette fois, et en posant ma tête dans le creux de son cou. Je laissai échapper quelques larmes, mais pas plus. Cet aveu venait de me vider de toute mon énergie. Je suis tellement désolé que tu en rêves... Je ne t'aurais jamais mise de côté, tu le sais ça ?...
Si quoi, si Jamie avait été vivant ? Est-ce que j'en étais certain, de ça ? Alors même que... Jamie mort, j'étais capable de la laisser de côté... J'allais en être capable, tout du moins ?
Non, impossible.
Je me redressai et attrapai délicatement le visage de Ruby entre mes mains, avant d'embrasser ses lèvres, et de quémander un baiser - et encore une fois je me sentis aspiré en elle, dans toute sa chaleur et sa douceur et mon cœur se calma, comme si tous les mauvais souvenirs s'estompaient peu à peu. Elle chassait mes peurs. Et je voulais, désespéramment, chasser les siennes. Je lui souris de nouveau et mon sourire était vrai : j'avais séché mes larmes, elles appartenaient au passé, à quoi bon ?
- Je sais, commençai-je, avec tout d'un coup une idée derrière la tête. Attends, lui indiquai-je, et je quittai ses bras pour aller ouvrir l'armoire non loin du lit et fouiller dans une étagère au milieu... Celle où je mettais ce que je n'utilisais plus trop, ou des souvenirs. Au fond, elles étaient là, toutes les deux, avec des maillots de Quidditch, et les deux cravates. Je sortis les deux, portant à mon visage la première écharpe bleu et bronze. Elle sentait Jamie, et je la remis dans l'armoire, me saisissant de la deuxième, la mienne. Je les avais gardées en souvenir, parce que nous étions fiers d'avoir été à Serdaigle, parce qu'elles me rappelaient Poudlard. Tiens, dis-je en revenant m'installer en face de Ruby et en lui déposant l'écharpe dans les mains. Elle n'était pas semblable à la sienne, elle était plus ancienne, d'ailleurs. C'est pour chasser tes cauchemars, je ne veux plus que tu en fasses, d'accord ? Je veille, pris-je avec un air menaçant. Tu n'es pas obligée de la mettre tout de suite, je pense que tu auras un peu chaud, me moquai-je à moitié alors qu'elle la dépliait déjà entre ses doigts. Je t'aime, ajoutai-je plus doucement en piquant un baiser sur sa joue.
Et je m'approchai d'elle pour réclamer encore une fois la chaleur de ses bras, me promettant de ne plus me laisser un seul instant abattre parce qui aurait pu me tirer de cet abri.
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Ruby Standiford-Wayland Apprentie à Sainte Mangouste
Nombre de messages : 2205 Localisation : Cachée. Date d'inscription : 03/09/2011 Feuille de personnage Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. » Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. » Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »
| Sujet: Re: ~ I'll make you a star in my universe. [PV E.] Lun 14 Oct - 23:30 | |
| Ce qui me tuait, c’est que je savais que ce que je faisais était horrible, que je ressassais des souvenirs douloureux pour Ewan, comme ça, alors que je n’étais même pas concernée par cette histoire – après tout, je ne connaissais pas Jamie. Qu’aurais-je dis si lui faisait des cauchemars sur mon passé à moi ? Malheureusement, je ne contrôlais pas mes songes, n’est-ce pas ?... Je n’y pouvais rien. Je sentais la présence de Jamie, parfois, autour de nous, parce qu’il était une part d’Ewan, une part de sa vie, de son passé, mais aussi de son présent. Je savais que quand il souriait, il n’y avait plus son reflet pour soulever l’autre coin de sa bouche, pour le compléter, et je savais qu’Ewan ressentait ce vide. Vide que je ne pouvais pas combler, peu importe ce que je faisais, je n’avais pas ce pouvoir de remplacer son frère, et je ne voulais pas le faire de toute manière, puisqu’il n’était pas question de remplacer… Mais simplement, j’aurais voulu… Je ne savais pas trop. Le rendre heureux, assez pour qu’il ne soit plus… Triste ? Mais je ne pouvais pas l’empêcher d’être triste, et lui non plus d’ailleurs. Mais mes cauchemars ravivaient ces plus profonds traumatismes, je le savais, et je regrettais déjà de lui en avoir parlé. J’aurais dû… Mentir, sûrement. La voix de Jamie résonnait encore en moi, m’accusant de tous les maux une nouvelle fois. Je le laissais parler, comme si finalement, je ne pouvais pas lutter contre l’indéniable vérité. J’avais envie de m’excuser, et c’était peut-être ce qui faisait que mes cauchemars se répétaient : jamais l’un d’eux n’avait été assez loin pour que je puisse parler moi aussi, que je puisse dire que malgré tout, j’aimais Ewan, et que je voulais être assez bien pour lui, et que j’allais prendre soin de lui.
- Tu ne devrais pas avoir peur, avec moi, dit-il doucement, et je plongeai mon regard dans le sien. Il ne brillait pas comme toujours, et je crois que j’avais fini par apprendre par cœur chaque trait du visage d’Ewan, assez pour reconnaître ses différents sourires. Celui qu’il m’offrait était clairement aimant, mais pourtant si amer, que je sentis mon cœur se presser douloureusement dans ma poitrine. Je le rendais triste. Jamie ne te dirait jamais ça, il respecterait les sentiments que j'ai pour toi, et si tu m'aimes, il ne pourrait que t'aimer tu sais...
Je restai silencieuse, les sourcils froncés. Vraiment ?... J’avais lu le carnet de Jamie, j’avais vu ce qu’il disait sur les autres filles. Pourquoi aurais-je été différente ? Parce qu’Ewan m’aurait défendu ? Je voulais y croire, mais quelque chose sonnait faux, je le savais. Je le savais parce que je connaissais Ewan, et que je savais lorsque sa voix était trop assurée pour être sincère, et pendant quelques secondes, je me sentis réellement triste à l’idée qu’il me manque. Mais je ne voulais pas forcer les choses, j’avais déjà eu peut-être tort de lui parler de mes cauchemars, ce n’était pas le moment d’en rajouter… J’étais si heureuse de le retrouver, je ne voulais pas tout gâcher en parlant de choses douloureuses. Même si au fond, je voulais simplement qu’Ewan se confie, quand il le voulait, peu importe, juste…
Mais j’eus un sursaut. Une ombre était passée sur le visage d’Ewan en l’espace de quelques secondes, et j’entendis le sanglot qui s’échappa de sa gorge et me retourna l’estomac.
- Pardon, je ne voulais pas, lâcha-t-il, et je poussai une exclamation étouffée lorsqu’il prit mes mains, m’empêchant de le prendre dans mes bras, comme je l’aurais voulu. - C’est moi qui ne voulais pas, murmurai-je, plus pour lui que pour moi, les traits de visage tirés en une expression désolée. Je ne voulais pas lui rappeler des choses douloureuses, loin de là, je voulais juste… Je retins un sursaut de colère contre moi-même. Je faisais les choses n’importe comment. - Il était tellement possessif et protecteur, je sais que même toi tu le sens. Il n'aimait pas que l'on s'approche de moi, je sais que c'est aussi pour ça qu'il n'aimait pas Phil, parce que dès que quelqu'un devenait important pour moi il était jaloux, il pensait que j'allais me détourner de lui. Mais c'était faux ! Je lui disais tout le temps, il n'arrivait pas à être rassuré, et j'avais du mal à gérer tout ça, mais maintenant... Maintenant je m'en veux, je me dis que je ne l'ai pas assez rassuré là-dessus, et je me dis aussi... Avec toi, il aurait eu du mal à accepter au début, je le sais très bien. Mais avec le temps... Il t'aurait fait confiance... Parce que tu m'aimes toi aussi. Je suis tellement désolé que tu en rêves... Je ne t'aurais jamais mise de côté, tu le sais ça ?...
… Pas vraiment, pensai-je en silence. Ce n’était pas un reproche, simplement une constatation. J’étais immonde d’oser me poser ce genre de question, mais au fond de moi, je le savais : si Ewan avait pu remonter dans le temps, il l’aurait sûrement fait. Je ne lui en voulais pas, je comprenais d’une certaine manière. Ce qui me rendait triste, c’est que je savais que l’on désirait ce genre de choses quand le présent n’était pas à la hauteur du passé. Mais comment pourrait-il l’être, aujourd’hui, pour Ewan, alors qu’il avait perdu sa moitié, une part de lui qui le rendait heureux… Moi, j’avais perdu ce qui m’avait détruite, d’une certaine façon, et je n’avais pas la même vision : aujourd’hui, malgré tout, une certitude était imprimée en moi… Jamais je n’aurais effacé le passé, si cela signifiait ne pas avoir ma vie actuelle. Même si j’avais souffert, l’incident, l’après, Poudlard, tout ce qui s’était accumulé, l’alcool, les coupures… Je n’aurais rien effacé, puisqu’à présent, j’étais plus heureuse que je ne l’avais jamais été.
- Je l’espère…Murmurai-je timidement. Je laissai Ewan m’embrasser doucement, et puis je l’embrassai un peu plus aussi, puisque c’était lui qui demandait, et mes mains caressèrent sa peau encore nue. Tu ne devrais pas t’en vouloir pour ce que tu n’as pas dit… Tu devrais être heureux de ce que tu lui as dit, plutôt, je suis sûre qu’il savait de toute façon… Tu as un don pour faire sentir aux gens que tu les aimes, dis-je d’une petite voix, avec un sourire, et je piquai un baiser sur sa joue. Et puis, j’aurais tout fait pour qu’il m’apprécie, ajoutai-je malgré moi. Je voulais qu’Ewan sache que je me serais battu pour lui.
Mais face à son frère, qu’aurais-je bien pu faire ? Mais la question ne se posait plus. Jamie était mort – je sentis mon corps se crisper un peu. Je devais cesser de penser à ça, et d’imposer à Ewan mes craintes. Je voulais qu’il se remette de la perte de son frère du mieux qu’il le pouvait, et ce n’était pas en ajoutant des complications que j’allais aider. Et puis, je ne voulais pas non plus qu’il pense que je considérais Jamie comme quelqu’un de méchant. Je savais que mes rêves étaient irrationnels, tout comme la jalousie de Jamie devait l’être. Je le comprenais, en un sens. Moi aussi j’avais peur qu’Ewan ne m’aime pas autant.
- Je sais. Attends, dit tout à coup Ewan, en se levant. Je le regardai fouiller dans l’armoire, en fronçant les sourcils. Que cherchait-il tout à coup ?... Je me penchai un peu pour voir ce qu’il faisait, mais il se retourna, revenant avec dans les mains une écharpe de Serdaigle. Elle n’était pas comme la mienne, c’était probablement un modèle plus ancien. Ewan me la tendit, et je la pris en lui jetant un regard interrogatif. C'est pour chasser tes cauchemars, je ne veux plus que tu en fasses, d'accord ? Je veille. Je sentis une douce chaleur se répandre en moi, et j’eus un immense sourire. C’était pour moi ? Comme une sorte de talisman, une peluche ? Je dépliai l’écharpe, plongeant mon visage dedans. Elle sentait bon Ewan, et mon cœur fût plus serein immédiatement. Tu n'es pas obligée de la mettre tout de suite, je pense que tu auras un peu chaud, dit-il en riant. - Tant pis, répliquai-je, provocatrice, enroulant l’écharpe autour de mon cou, arrangeant mes cheveux, avant de sourire à Ewan, toute fière de moi. - Je t'aime, ajouta-t-il à l’improviste, embrassant ma joue.
J’eus un nouveau sourire, et je sentis mon corps se réchauffer, mes bras étreignant Ewan, et mes lèvres déposèrent un baiser sur son front. J’aimais lorsqu’il disait ses mots comme ça, sans que je m’y attende, c’était là où les déclarations semblaient peut-être les plus vivantes, les plus douces. C’était sûrement le moment où j’étais sûre que ces deux mots étaient vrais.
- Moi je t’aime plus, me moquai-je. Je sentis déjà qu’Ewan réagissait, protestait, et je me mis à chatouiller son visage avec les franges de l’écharpe, l’obligeant à se taire, à le faire rire. Mes mains le taquinaient, mais au fond, elles caressaient surtout sa peau, tendrement, et bientôt, je n’eus plus envie de rire : je l’embrassai amoureusement, mes lèvres étirées en un sourire heureux. Puis d’un geste, je l’invitais à se coucher, et comme il faisait chaud, nous bataillâmes avec les couvertures, riant, les mettant à moitié sur nous, les ôtant, riant encore. Finalement, je me logeai contre lui, mon dos contre sa poitrine, et il entoura de son bras ma taille, et ma main vint se poser sur la sienne, nos doigts s’emmêlant. Je tournai le visage vers le sien. Je peux avoir un bisou de bonne nuit ? Demandai-je innocemment, avant de chercher ses lèvres, mon nez se frottant un peu contre sa joue tandis que je souriais. Je réinstallai contre lui finalement, fermant les yeux. Je sentais son corps s’affaisser petit à petit, et j’éteignis la lumière. Bonne nuit mon amoureux préféré, murmurai-je, autant pour lui que pour moi.
Puis, je laissai le sommeil me gagner, et cette fois-ci, je sus que j’allais dormir paisiblement – mes rêves étaient maintenus à distance par l’odeur de vanille de l’écharpe, et la main d’Ewan dans la mienne.
THE END |
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