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~ Paris est tout petit. [♥]

 
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 ~ Paris est tout petit. [♥]

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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
Apprentie à Sainte Mangouste



Féminin
Nombre de messages : 2205
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Date d'inscription : 03/09/2011

Feuille de personnage
Particularités: « and from the rain comes a river running wild that will create an empire for you. »
Ami(e)s: Lizlor; « Maybe home is nothing but two arms holding you tight when you’re at your worst. »
Âme soeur: « Lover, when you don't lay with me I'm a huntress for a husband lost at sea. »

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MessageSujet: ~ Paris est tout petit. [♥]   ~ Paris est tout petit. [♥] Icon_minitimeLun 10 Mar - 22:46

"Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment, comme nous, d'un aussi grand amour."




"I ran away
I could not take the burden of both me and you
It was too fast
Casting love on me as if it were a spell I could not break
When it was a promise I could not make

What if I was wrong?
What if I was wrong?
Oh, what if I was wrong?

But hold on to what you believe in the light
When the darkness has robbed you of all your sight

And, oh, hold on to what you believe in the light
When the darkness has robbed you of all your sight

And now this land
Means less and less to me without you breathing through its trees
At every turn
The water runs away from me and the halo disappears
I'm not whole when you're not here
."


J'avais compris à cet instant précis, lorsque j'avais porté le pull à mon visage pour y chercher le parfum qui avait disparu, remplacé par celui de la lessive. Le lendemain de mon retour de Great Dunmow, j'avais été si préoccupée que je n'avais pas fait attention lorsque j'avais pris mes habits pour les mettre à laver. J'avais réalisé mon erreur au moment même où les elfes de maison avaient déjà pris le tout, et j'étais descendue en courant aux cuisines pour demander à Lutin, l'elfe qui aidait toujours Lizlor et moi à cuisiner nos tartes au citron, s'il y avait un quelconque moyen de récupérer mon panier avant qu'il ne soit lavé. Négatif. Alors, dès que j'avais récupéré mes affaires, j'avais cherché fébrilement le pull d'Ewan, espérant naïvement que peut-être... Mais évidemment, son parfum avait entièrement disparu. Et c'est là que j'avais compris. Je ne pouvais pas me séparer d'Ewan. L'idée même de ne plus sentir ce parfum, boisé et plus léger en surface, cette petite pointe qui me rappelait la vanille. Je ne voulais pas vivre notre relation sur le mode du souvenir, jamais, je ne voulais pas me rappeler de la sensation de ses lèvres sur les miennes jusqu'à que ce ne soit qu'un souvenir imprécis. Je voulais d'autres souvenirs, une multitude même, et je voulais que jamais sur mes lèvres ne fanent le goût de celles d'Ewan. Je n'avais jamais été sûre de beaucoup de choses, j'avais appris que la vie pouvait basculer d'un instant à l'autre. Mais ce que j'avais eu du mal à comprendre, mais qui aujourd'hui m'apparaissait de plus en plus clairement, c'était que j'avais un mot à dire dans cette vie-là. Moi aussi, j'avais le pouvoir d'agir, et j'étais fatiguée de subir ce que l'on m'avait infligé. Et cet état d'esprit, je le devais à Lizlor dont la force sulfureuse s'insufflait en moi sans même que je le réalise, mais aussi à Ewan dont l'amour m'avait prodigué une confiance en moi dont moi-même j'ignorais l'unique possibilité. Et je voulais lui rendre ça. Je l'aimais tant, non seulement pour ce qu'il m'apportait, mais aussi pour lui, seulement lui : sa personne était à mes yeux si... Belle, complexe mais belle, que je ne pouvais plus envisager l'idée de m'en éloigner. Je ne voulais pas. Et si Ewan avait brisé quelque chose, il ne tenait qu'à moi que d'accepter ses efforts pour recoller les morceaux, et d'en faire aussi. Après tout ce que nous avions su guérir chez l'autre, je savais que nous pouvions guérir notre relation.

Dès que nous nous étions séparés, j'avais eu le sentiment de pénétrer dans une vague qui allait me porter par la suite, pendant deux semaines durant. Je m'étais promis, cependant, de réfléchir autant que j'en avais besoin, méthodiquement. Je devais partir du constant triste mais réel que rien n'était sûr ou gagné d'avance. Je partais avec deux uniques certitudes; j'aimais Ewan et Ewan m'aimait. Malheureusement, je savais désormais que ces deux facteurs dans l'équation ne suffisait pas forcément. Le soir, dans mon lit, alors qu'il me semblait impossible trouver le sommeil, j'avais listé dans l'un de mes carnets toutes les choses qui me retenaient d'être heureuse comme j'avais pu l'être avec Ewan. Il m'avait menti, pendant six mois de relation, sachant qu'au bout il allait me quitter et me faire du mal, mais il avait continué. Et il avait décidé de mettre fin à notre histoire comme ça, d'une simple discussion, sans même envisager que... Je n'en savais rien, peut-être aurais-je été capable de tenir une relation à longue distance, de le rejoindre après? En y réfléchissant, cela me paraissait douteux : je ne voyais pas mon avenir en Australie, loin de Lizlor, peu importe combien j'aimais Ewan. Mais ne méritais-je pas d'avoir tout de même mon mot à dire? Ewan n'avait pas imaginé un instant que nous pouvions trouver une solution, ou simplement essayer, il avait tranché lui-même que c'était fini, abandonnant tout simplement. Abandonnerait-il à chaque fois qu'une difficulté se présenterait? Peut-être que tout le problème était là, au fond... J'avais peur de trop l'aimer, de l'aimer plus qu'il ne m'aimait plus, et d'en souffrir. J'avais tout écris dans cette lettre qu'il avait lu, un peu contre mon gré, et maintenant, je me sentais si vulnérable qu'il sache tout de mes sentiments. Toute cette confiance qui s'était cristallisé durant notre relation avait éclaté en une seconde, et j'en arrivais à une conclusion terrifiante : aimer Ewan pouvait-il me faire plus de mal que de bien?

Il ne tenait qu'à moi de le saisir. J'avais besoin de me recentrer un peu, j'en avais conscience. J'avais retrouvé avec une certaine joie les après-midis à la bibliothèque, les soirées passées à lire, et j'ordonnais à ma façon tout ce qui m'avait un peu échappé. Je rattrapais mon retard, et m'avançais autant que je le pouvais, m'arrêtant méthodiquement sur tout ce qui me posait problème, empruntant des ouvrages à la bibliothèque pour combler mes lacunes, rédigeant des fiches de révisions pour les ASPIC qui arrivaient en fin d'année. Je n'avais pas trop envie de sortir, de voir des gens, et même si je n'évitais personne, je pense que tout le monde pouvait ressentir ma distance. J'avais simplement besoin de réfléchir, je n'avais pas envie de faire la fête, et même si les blagues de Rita me faisaient toujours sourire doucement, je n'avais pas le coeur à ça. Il n'y avait que Lizlor avec qui j'avais envie de passer du temps, et j'en profitais d'ailleurs, appréciant nos après-midi à nous promener dans le parc ou à boire un chocolat chaud dans les cuisines en mangeant des tartes au citron -je pense que ma meilleure amie avait saisi que je n'avais pas trop envie d'aller à Pré-au-Lard, car ces lieux étaient trop chargés de souvenirs. J'avais envie d'y voir clair, d'avoir toutes les cartes en main. Je ne parlais pas beaucoup de toutes mes réflexions avec Lizlor, et elle le respectait ; son soutient seul m'aidait bien plus qu'elle ne le pensait.

Mais au fil des réflexions et des nuits sans sommeil, les choses s'agençaient dans mon esprit de plus en plus clairement. Qui plus est, Ewan me manquait de plus en plus chaque jour, et je réalisais combien j'aimais qu'il me parle simplement de sa journée, que je lui raconte la mienne qui était toujours parsemé de détails qui me faisaient penser à lui. Sa présence m'était nécessaire, vitale même, et plus elle s'estompait, plus mon coeur se serrait. Peut-être que c'était ça, la solution du problème? Admettre que je l'aimais de tout mon être, et décider d'être en paix avec ça? Je m'appliquais à petit à petit penser ainsi. J'avais besoin de reprendre confiance, mais surtout, d'y croire à nouveau, de voir les choses sous un angle plus positif. Les chansons d'amour que j'apprenais à la guitare prenaient un peu plus leur sens à chaque fois que je les jouais à nouveau, et que mon coeur pensait à Ewan. Les lettres qu'il m'envoya se firent que renforcer ce que je pensais tout doucement, et suite à l'épisode du pull, il me sembla que mon choix s'arrêta tout naturellement : je voulais être avec Ewan.

Une idée avait germé dans mon esprit, également, quand à nos retrouvailles. A vrai dire, j'y avais pensé pour son anniversaire, mais mes économies ne me le permettaient pas encore à ce moment-là. L'héritage que j'avais touché il y a quelques jours, aussi infime soit-il, pouvait être mis à bon escient. Je n'avais pas envie d'y toucher, mais, justement, en utiliser une partie pour quelque chose de bien était une bonne solution, non? J'avais soumis mon projet à Lizlor, et elle avait été presque plus excitée que moi, mettant au point le plan avec moi. Les derniers jours de ces deux semaines passèrent bien plus rapidement, et j'avais le coeur étrangement léger. Le nez plongé dans mes livres de français et mes guides, je comptais les heures qui passaient et me séparaient du retour d'Ewan. J'avais réussi, par Joseph, à savoir la date exacte du retour d'Ewan, et comme il n'y avait à l'aéroport qu'un seul vol en provenance d'Australie ce jour-là, j'en avais déduis que c'était le bon. J'étais arrivée, comme à mon habitude, une bonne demi-heure en avance. Je m'étais faite la plus belle possible, portant une jupe haute à volant dont la jolie couleur bleu marine allait bien avec mes yeux. J'avais un pull blanc à fleur, et le manteau que Lizlor m'avait offert à Noël avec Sara, épais et bleu clair. Je m'étais maquillée avec minutie, jusqu'à vernir mes ongles du même bleu nuit que ma jupe, pour que chaque détail soit parfait. J'avais même mis les boucles d'oreilles en perle que Conrad m'avait offert pour mon anniversaire. Le coeur battant, j'attendais, assise devant les panneaux d'affichage. Porte 4, annonçait-il. J'aimais le temps ne m'avait paru plus long qu'en cet instant. Je n'attendais qu'une chose : voir son visage, le sentir sous mes doigts, et que ses bras m'enserrent comme ils savaient si bien le faire.

Les premiers passagers commencèrent à sortir, et je m'étais mise en retrait, décider à le surprendre. Lorsque je reconnus ses cheveux blonds, sa carrure, mon coeur s'enflamma, et je me précipitai malgré moi sur Ewan sans réfléchir.


- Surprise ! M'écriai-je avec une force qui me surprit moi-même. J'avais plaqué mes mains sur ses yeux comme le font les enfants, et je sentis qu'il sursautait - l'instant d'après, tout alla très vite. Ewan se retourna brusquement, et je me sentis happé dans ses bras la seconde d'après. Si j'avais eu un rire l'instant d'avant, je me sentis submergée par l'émotion et répondis à son étreinte avec la même force. Je ne sais pas combien de temps elle dura, mais je me sentais si bien, si sereine, que j'aurais pu rester là des heures entières. Tu m'as tellement manqué, murmurai-je dans son oreille, sentant qu'il me serrait un peu plus fort en réponse. Plus jamais ça, ajoutai-je, autant pour lui que pour moi. Je caressai son dos, ses cheveux, respirant son parfum dans sa nuque, souriant de tout mon être. Finalement, je m'écartai pour plonger mes yeux dans les siens. Ewan semblait épuisé, il avait des cernes et la peau pâle, et je caressai ses joues de mes doigts, souriant. Je peux avoir un baiser, quand même? Demandai-je d'une petite voix.

Ewan eut un sourire, et il se pencha vers moi - je fermai les yeux, me laissant happer. J'avais besoin qu'il me montre, sans cesse, ce qu'il ressentait, et ses baisers avaient toujours eut ce pouvoir rassurant et quasi-mystique. Je répondais à ses lèvres avec une tendresse qui m'envahissait toute entière. Mes mains s'accrochèrent dans son dos, sa nuque, et je sentais les siennes qui me caressaient, m'agrippaient. Au bout d'un instant qui me parût trop court, et pourtant infiniment long, nous détachâmes nos lèvres, nos coeurs encore tremblants, et dans un silence amoureux, nous nous mîmes en retour, son bras autour de ma taille. Je me sentais si heureuse, et si impatiente de la suite des événements, que mes jambes tremblaient un peu, et lorsque nous transplanâmes, je me sentis un peu plus fébrile que d'habitude à l'arrivée. Nous ne disions pas grand chose, Ewan et moi, nous contentant de nous regarder tendrement et de se piquer quelques baisers tandis que nous montions les escaliers. Une fois arrivée à l'appartement, je me détachai d'Ewan, lui faisant face, le regard brillant. Maintenant, c'était à moi de le surprendre et de le remercier à ma manière.


- Je ne t'ai pas dit, mais on repart, dis-je d'une petite voix amusée. D'un coup de baguette, la valise que j'avais préparé vola jusqu'à nous. J'ai tout préparé, ne t'inquiète pas, ajoutai-je en tendant ma main pour qu'Ewan la prenne. Je lui fis un signe de tête, et je m'approchai de la cheminée, prenant le petit sac que j'avais posé sur le rebord en pierre. De la poudre de cheminette. Je lançai un regard à Ewan qui semblait surpris et un peu perdu, et tandis que les flammes vertes naissaient dans la cheminée, nous fîmes un pas dedans. L'hôtel du Lion d'Or, énonçai-je dans un français le plus clair possible.

Nous fûmes aspirés, et réapparurent un instant plus tard dans une autre cheminée. Le hall de l'hôtel était désert, mais j'étais déjà venu plus tôt dans la journée pour récupérer les clefs et m'assurer que tout était en ordre - je voulais que la surprise soit parfaite. Devant le regard interrogateur d'Ewan, j'eus un sourire mystérieux, et l'invitai à monter les escaliers avec moi jusqu'à la chambre 12, au troisième étage. Je fis tourner la clef dans la serrure, et nous fîmes quelques pas à l'intérieur de la chambre de les volets qui menaient au balcon étaient fermés.


- Ce n'est pas très luxueux mais... Attends, ferme les yeux. Je marquai une pause, ouvrant les volets un peu rouillés. La lumière pénêtra la chambre, et l'instant d'après, Paris s'offra à nous. La vue était parfaite, la Tour Effeil se découpant sur le ciel gris-bleu de la fin d'après-midi, les immeubles et les rues sillonnantes s'étalant devant nous. Je m’approchai d’Ewan, posant mes paumes sur ses yeux, le conduisant jusqu’au balcon. Puis, timidement, je lui redonnai la vue, me mettant devant lui en faisant un petit geste d’un air de dire « tadam ». Voilà, la vue est pas ma-

Je fus coupée par Ewan qui m'avait soudain prise dans ses bras, et posai ses lèvres fiévreusement sur les miennes. Je lui rendis son baiser, amoureusement, un grand sourire aux lèvres au fur et à mesure que se prolongeait notre étreinte. Lorsqu'Ewan nous laissa finalement nous écarter, j'eus un petit rire et, toujours logée dans ses bras, je caressai son visage.


- Je suis désolée de ne pas avoir répondu à ta lettre, je... Je n'avais pas envie de tout dire par papier, pas encore. Je baissai les yeux et attrapai une des mains d'Ewan que je posai sur mon coeur tambourinant, la recouvrant de la mienne, mêlant nos doigts. Je suis désolée pour ces deux semaines, j'ai l'impression de nous avoir fait perdre du temps précieux, mais je... Je me sens tellement mieux, confiai-je. Je t'aime, de tout mon être, et j'ai besoin de toi à un point qui me dépasse, mais je ne veux plus lutter, je veux être en paix avec ça. Je le suis, murmurai-je, mes yeux toujours sur nos mains jointes. Je relevai le visage vers Ewan, cherchant ses yeux. Tu ne m'en veux pas trop d'avoir mis du temps à le réaliser? Demandai-je timidement.

Une chose était sûre, cependant, maintenant : je ne lui en voulais plus d'avoir mis du temps à le réaliser, lui. Peu importe ces six mois, l'Australie qui avait bien failli nous briser. Peu importe s'il avait cru pouvoir me quitter. Il avait le choix de rester, et désormais, je faisais ce choix aussi.


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Ewan Campbell


Ewan Campbell
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MessageSujet: Re: ~ Paris est tout petit. [♥]   ~ Paris est tout petit. [♥] Icon_minitimeVen 14 Mar - 0:58

La lourdeur du climat de Brisbane m'avait alangui tout au long de ces deux semaines. L'endroit était magnifique, sauvage, et mon père pouvait se vanter d'avoir une bien meilleure qualité de vie qu'à Oxford : l'avant de sa grande maison donnait sur l'océan, tandis que derrière, les falaises étaient surplombées de forêts à la végétation plutôt luxuriante et colorée. C'était bien exotique pour nous qui venions d'Angleterre, et je devais bien reconnaître que j'étais un peu déconnecté de la réalité dans cet endroit que je ne me lassais pas d'admirer – j'aimais tout particulièrement marcher seul le long de la plage, ou des falaises. Les gens étaient particulièrement agréables et accueillants, et si j'avais mis un tout petit peu de temps à m'habituer à leur accent très prononcé (ils riaient d'ailleurs du mien), j'avais fait connaissance de personnes, indépendamment des relations de mon père, avec qui j'avais bien sympathisé. Mais tout cela ne changeait rien à l'étrange sensation qui m'avait rattrapée, qui m'avait quittée pourtant ces derniers mois ; cette intense sensation de solitude étouffante et acide, qui touchait chaque partie de mon corps, comme un mal physique. La distance y était pour quelque chose, sans doute. Ici, en Australie, j'étais si loin de ma véritable vie, de Ruby, de mes amis, de ma maison, d'Oxford, que tout m'apparaissait comme dans un songe, comme si le présent dans lequel je vivais était une petite parenthèse dans le temps. Le rythme de vie s'y prêtait également, car les journées commençaient un peu plus tôt certes mais elles finissaient bien plus tôt également, les gens profitaient de la plage ensuite, d'activités au grand air, où se retrouvaient les uns chez les autres, sur les grandes terrasses en bois de leurs maisons très souvent de plein pied, et qui me faisaient penser à ces maisons idylliques que l'on voit dans les catalogues de vacances. Je suivais ce rythme mais j'y étais étranger ; ce n'était pas mon pays, pas ma vie, et même si mon père, lui, avait l'air de très bien s'y acclimater, j'assistais à tout cela avec un regard de spectateur. J'étais heureux de découvrir cette vie, j'étais curieux de ce que je découvrais, mais je ne m'y laissais pas glisser – mon cœur était bien trop gros pour cela.

Ma seule consolation était les lettres que j'échangeais avec Rita, à qui j'avais confié tous mes états d'âme. Je savais qu'elle m'en avait voulu, elle aussi, pour avoir failli abandonner Ruby, mais elle restait de mon côté et c'était un soutien important pour moi… Bien qu'il me mette un peu mal à l'aise. J'avais honte de ce que j'avais fait à Ruby et Rita était également amie avec Ruby ; vu l'accueil que m'avait réservé Lizlor, j'aurais bien compris la solidarité féminine. Mais j'appréciais le regard de Rita qui, en un sens, ne m'étonnait pas, étant donnée notre relation quasi-fraternelle. Si je pouvais au moins m'alléger un peu le cœur en partageant mes craintes avec mon amie, j'étais tout de même profondément attristé de constater l'absence d'attention de la part de mon père. Il n'avait jamais été un parent très démonstratif non plus : enfant, je me souvenais de lui toujours installé à son bureau ou à lire le journal dans son fauteuil, toujours très sérieux et très occupé, ce qui contrastait d'ailleurs énormément avec l'attitude de son frère, Matthew, toujours jovial et prêt à partager du temps avec les autres. Mais j'avais osé espérer que le retrouver ainsi, pour la première fois tous les deux depuis longtemps, même si c'était un voyage au but professionnel… Oui, j'avais espéré retrouver mon père, me confier un peu à lui peut-être, le redécouvrir, qu'il se confie à moi également ? J'avais presque espéré pouvoir parler de tout ce que je n'avais jamais pu lui dire, évoquer Jamie, même si je n'avais pas trop d'espoirs, mais surtout lui parler de ma vie actuelle, lui expliquer pourquoi j'avais le choix de ne pas venir travailler ici, lui parler de Ruby et de comment elle avait changé ma vie. Mais dès les premiers jours, il avait tenu à me présenter sa boîte, ses collègues, les endroits où ils se rendaient pour son travail, les librairies du coin, et j'avais eu tort et je le savais, mais je l'avais laissé faire sans rien dire, espérant que quand il m'aurait tout présenté, nous pourrions aborder les sujets plus intimes. Ce qu'il n'avait pas fait, et comme nous étions rarement seuls tous les deux, je n'avais pas non plus trouvé le moyen de le faire ; les jours avaient passé, et je n'avais plus osé. Cela m'avait rendu encore plus triste – je savais que cela se voyait, je dormais mal, j'étais moins ouvert que d'habitude, n'importe qui me connaissant aurait deviné que quelque chose n'allait pas. Mais si mon père l'avait vu il ne l'avait pas relevé en tout cas, et je m'étais enfermé d'avantage. A peine m'avait-il demandé comment se passait ma vie à Pré-au-Lard et "pourquoi était-elle si intéressante pour que je ne la change pas" qu'il était reparti sur un autre sujet, bien plus passionnant pour lui, concernant les nouvelles acquisitions de papier ultra-fin pour sa société. J'avais essayé, pourtant, mais rien. Mon père ne voulait pas savoir, n'est-ce pas ? Il n'était pas en mesure de l'entendre alors qu'il s'était plongé corps et âme dans son travail, alors qu'il avait laissé ma mère derrière lui, ou bien peut-être avait-il peur que je parle de Jamie, qu'en savais-je ? Il était heureux de me voir, peut-être. Mais il n'était pas prêt à me parler pour autant.

J'avais fini par accepter. Ou par encaisser, plutôt. De mon côté, plus le temps passait et plus je mourrais d'angoisse et de doute – la lettre que j'avais écrite à Ruby m'avait à la fois rassuré et épuisé, car j'avais couché tous mes sentiments sur le papier. Elle n'avait pas répondu… Enfin, pas vraiment, et je ne savais pas comment l'interpréter. Est-ce que j'avais tout perdu ?! Est-ce qu'elle m'en voulait, est-ce que je devais me racheter ? Mais comment ?! Je ne pouvais pas imaginer une seconde que cette horrible pause se termine mal, je ne l'acceptais pas, mais comment faire alors que j'étais si loin, et surtout que je voulais respecter sa volonté ?! En un sens, c'était tant mieux que ma chambre soit dans le côté de la maison, car j'étais tranquille ; personne n'était témoin de mes nuits agitées, pendant lesquelles je dormais mal, je me relevais, j'écrivais, je lisais, et je finissais par pleurer un peu de lassitude et de crainte, épuisé, quand le jour se levait enfin. J'aimais trop Ruby pour avoir les idées claires, j'aimais trop Ruby pour attendre sans frémir, j'aimais trop Ruby pour risquer une seconde de la perdre. Je l'aimais tellement fort que la seule idée de la perdre me coupait le souffle, et ces matins-là, lorsque j'avais le plus peur, je ne parvenais pas à me lever, tant je voulais rester prostré en attendant le verdict…

Le pire était cette sensation d'impuissance : j'avais beau lui écrire, tourner mille fois dans mon esprit toutes les excuses que je pouvais encore lui offrir, faire en sorte d'être le plus attentionné possible, cela ne changerait rien pour l'instant, car nous étions loin… Et si de son côté elle avait appris à vivre sans moi ? Et si elle s'était rendu compte que cela n'irait pas, qu'elle ne pourrait pas me pardonner, ou que tout simplement tout cela était de trop ? Et si j'avais complètement et définitivement laissé passer ma chance, par ma faute ?

Mais j'avais confiance en Ruby – c'était la seule chose à laquelle je me raccrochais. Elle ne voulait pas me laisser, et d'ailleurs, elle l'avait promis…

Les derniers jours avaient passé plus vite. Il y avait eu quelques soirées organisées, puis d'autres visites, et j'avais été bien occupé, puis j'avais fait ma valise, et la dernière journée était de toute façon mangée par le voyage de retour. Je n'étais pas familier des aéroports, et l'attente m'avait paru bien longue… Surtout qu'elle me rapprochait de la vérité, et j'hésitais entre vouloir ce moment à tout prix ou le repousser indéfiniment, car tant que je ne savais pas, il restait possible que l'issue soit favorable. J'avais quitté mon père comme si nous allions nous retrouver le lendemain, sans grande effusion ni parole spéciale, ce qui avait achevé de m'inquiéter. Avec le recul, je l'avais trouvé encore plus morose et absent qu'à l'habitude, et si j'avais conscience que son travail était à peu près tout ce qui importait pour lui à présent, c'était un peu dans le mauvais sens du terme, et il se renfermait bien trop pour que ça ne cache pas quelque chose. Mais comme toute tentative de parler de telles choses avait été avortée, je l'avais quitté avec un sentiment étrange… Celui d'être sur ma fin, d'avoir raté ou oublié quelque chose.

J'avais dormi dans l'avion, par phases, bien trop préoccupé à penser à autre chose qu'à ce qui m'attendait, sans grand succès. J'allais rentrer à Pré-au-Lard… Dans mon appartement, et ensuite ? Je n'avais aucune idée de qui devait donner le premier signe à l'autre, et j'étais dans un tel état d'anxiété que le voyage passa très vite, trop vite pour que j'ai le temps de m'y faire.  En descendant, je suivis tout le monde docilement, et…


- Surprise ! Une voix, mais pas n'importe laquelle, retentit dans mon dos et je sentis les mains de Ruby se poser sur mes yeux tandis que je sursautai. Mon cœur avait bondi dans ma poitrine, si fort que j'en avais eu presque mal, et je me retournai d'un seul coup : Ruby était là, toute souriante, toute apprêtée, plus belle que jamais, et elle me regardait comme si… Rien n'avait changé. Je n'en demandais pas plus, tant tout mon corps tremblait presque de la voir si près alors que je l'avais crue perdue, et je la serrais contre moi, l'entourant complètement de mes deux bras, la pressant contre mon corps, et enfouissant mon visage dans son cou, les tempes battantes. Le reste m'importait peu. Tu m'as tellement manqué. Je voulus répondre mais ma gorge était crispée de tant d'émotions que je ne pus que la serrer d'avantage. Plus jamais ça. … Pour de vrai ? Je peux avoir un baiser, quand même? dit-elle en se redressant un peu.

Je sentais que je tremblais, et je ne savais pas si elle aussi, mais sa joie était communicative et démontait vague après vague tous les doutes que j'avais eus. Je tremblais de tout ce que je ressentais : peur, chagrin, culpabilité, bonheur, et j'avais l'impression que j'allais exploser d'un instant à l'autre, et je ne voulais qu'une chose, l'embrasser. Je ne me fis pas prier et l'embrasser fiévreusement, presque comme si c'était la première fois, elle me répondit d'ailleurs avec passion tandis que mes mains cherchaient une prise dans le bas de son dos, puis vers ses épaules, puis sa nuque, ses cheveux ; il me semblait que je ne pourrais jamais m'arrêter d'embrasser ses lèvres, de respirer son odeur, de sentir son visage contre le mien, et que mon envie allait grandissante. Je sentais sous mes lèvres, sur les siennes, la même fièvre, la même délivrance, et ses baisers aspiraient petit à petit tout ce qui comprimait mon cœur. Elle ne serait pas venue me chercher ainsi si elle ne voulait plus de moi, n'est-ce pas ? Mes bras s'accrochaient à elle pour éviter qu'il lui vienne à l'idée de me quitter à nouveau. Après ces baisers qui durèrent un temps que je ne sus pas identifier, quand je croisai son regard, une foule de questions me vint aux lèvres : mais comment as-tu su, mais comment ça se fait, mais alors, ça veut dire que ?... Et elle m'y répondait en souriant doucement, avec tout de même un petit air énigmatique. Je me laissai faire sans opposer de résistance – après tout, j'avais ce que je voulais, alors le reste viendrait après. Je la suivis, incapable de détacher mon regard d'elle, de sourire, de lâcher sa main, son bras, sa taille. Il faisait plutôt beau même si le climat changeait radicalement pour moi, mais ces constatations me passaient au-dessus de la tête. Enfin, j'avais retrouvé Ruby ; il me semblait que j'étais rentré à la maison, pour de bon.

De retour dans mon appartement, j'étais déjà en train de me demander où je pourrais l'emmener pour la remercier d'être venue me chercher, pour que nous puissions paler aussi car nous en avions besoin, mais Ruby ne me laissa pas le temps : elle ne s'était pas départie de son petit sourire plein de mystère, et m'expliqua tandis que je l'interrogeai du regard :


- Je ne t'ai pas dit, mais on repart. J'ai tout préparé, ne t'inquiète pas, dit-elle après avoir fait volé une valise près d'elle. Surpris, je lui lançai un petit regard amusé tout de même : en matière de préparatifs, je lui faisais confiance les yeux fermés. Mais où m'emmenait-elle ? De la poudre de cheminette. Puis elle ajouta des mots en français : L'hôtel du Lion d'Or.

Nous disparûmes dans la cheminée pour réapparaitre autre part, dans un endroit que j'identifiais tout de suite comme un hôtel. Plus les choses avançaient et moins je comprenais ce que mijotait Ruby, mais ce mystère soudain m'amusait autant qu'il m'intriguait et je ne voulais pas le gâcher en essayant de le comprendre trop tôt. Nous montâmes quelques étages pour arriver dans une chambre, dont les volets étaient encore fermés.

- Ce n'est pas très luxueux mais... Attends, ferme les yeux. J'obéis, ne pouvant m'empêcher de sourire. Je sentis ensuite Ruby me guider, et j'ouvris les yeux… Voilà, la vue est pas ma-

La grande tour en métal qui s'élevait vers le ciel ne me laissa aucun doute ; les toits de la capitale française s'offraient à nous, et la lumière se reflétait clairement sur les ardoises grises et les façades crème des immeubles. J'étais déjà venu à Paris avec ma famille, assez rapidement, je n'en gardais qu'un vague souvenir si ce n'était que l'ambiance particulière m'avait laissée un souvenir diffus et plutôt enchanteur. Il me revint d'un coup alors que je reconnaissais quelques monuments, mais je voyais cependant cela d'un œil nouveau, et surtout, le sourire irradiant de Ruby qui me regardait comme si elle attendait mon approbation enchantait le tableau comme rien d'autre n'aurait pu le faire. Je la pris doucement dans mes bras après avoir regardé quelques secondes la vue de notre chambre, puis je la coupai dans sa phrase en rapprochant mon visage du sien et en l'embrassant passionnément, la serrant avec force contre moi. Tout mon corps réclamait le sien, comme si il avait désespérément besoin de rattraper le temps perdu. Je compris peut-être bien plus que je ne l'avais perçu là-bas, en Australie, ce qu'aurait signifié pour moi la perte de Ruby : elle n'était pas simplement la jeune femme dont j'étais amoureux, elle était bien plus que cela, elle résonnait en moi à chaque seconde, elle était présente dans chacune de mes pensées, chacun de mes songes. Je ressentais un réel besoin physique de la tenir près de moi, c'était aussi simple que cela. Si j'étais parti en Australie, pour de bon, j'étais presque certain que je n'aurais pas tenu longtemps sans elle, et que j'aurais fait demi-tour. Je l'aimais tant, à un tel point, qu'elle m'était nécessaire pour vivre, à présent.

- C'est parfait, c'est magnifique, dis-je, un peu trop ému pour trouver d'avantage mes mots. C'est toi qui a organisé tout ça ?! Quelle cachotière, tu… J'embrassai ses joues, son front. Ca me fait très plaisir, conclus-je en cherchant son regard, sentant mon cœur s'emballer, comme à chaque fois.

- Je suis désolée de ne pas avoir répondu à ta lettre, je... Je n'avais pas envie de tout dire par papier, pas encore. J'eus un petit signe de la tête – tant pis, ce n'est pas grave, je comprends – d'un côté j'avais un peu peur d'aborder ce sujet, et d'un autre, j'étais si heureux et si confiant que tout me semblait bien plus simple à présent. Je suis désolée pour ces deux semaines, j'ai l'impression de nous avoir fait perdre du temps précieux, mais je... Je me sens tellement mieux. Je t'aime, de tout mon être, et j'ai besoin de toi à un point qui me dépasse, mais je ne veux plus lutter, je veux être en paix avec ça. Je le suis. Tu ne m'en veux pas trop d'avoir mis du temps à le réaliser?

Pour de bon, cette fois, tout s'envola, comme si ces deux dernières semaines n'avaient pas existé. Elles seraient toujours là et je le savais ; rien n'effaçait mes erreurs, ni ce que j'avais abîmé entre nous. Mais nous pouvions nous en remettre, n'est-ce pas ? Ruby le voulait autant que moi, et c'était comme si elle m'exposait doucement mais clairement qu'elle essayait de me pardonner, et que je devais en faire de même. Je pris ses mains et les serraient entre les mienne, sentant mes paupières me picoter un peu, car j'avais été trop bouleversé par tous ces risques que l'émotion me serrait la gorge. Je secouais la tête, pour lui montrer que non, jamais, je ne lui en voulais pas, et je la remerciais plus qu'autre chose, du fond du cœur.

- Bien sûr que non, Ruby, murmurai-je, avec un sourire et un regard tellement captivé par tout ce qui émanait d'elle que je savais qu'elle pouvait lire sur mon visage l'intensité de mes sentiments à son égard. J'ai eu tellement peur de te perdre, de nous perdre, mais je crois que tu as raison, c'était nécessaire, alors si tu te sens mieux maintenant… C'est la seule chose qui compte, ajoutai-je en portant l'une de ses mains à ma bouche pour l'embrasser. Je t'aime de tout mon cœur, et je veux être à la hauteur maintenant, conclus-je en la dissuadant d'un regard de me dire le contraire. Viens, je veux que tu me racontes tout ce qui s'est passé, tout ce que tu as fait ! Je l'attirai pour nous installer sur le lit, d'où on voyait encore par la fenêtre laissée ouverte les petits toits gris. Doucement, j'installai Ruby contre moi, pour calmer les battements de mon cœur qui s'agitaient dès qu'elle s'écartait un peu.

J'avais hâte de savoir comment s'était passé son anniversaire, à quoi elle avait occupé ses journées, et je la pressai gentiment pour qu'elle me raconte tout, ce qu'elle fit après avoir tout de même précisé que j'avais aussi des choses à raconter – mais elles pouvaient attendre, et étaient sûrement moins intéressantes que les siennes, étant donné que je n'avais rien fait de spécial en Australie. Quand elle me parla de son adoption par Sara Wayland, son bonheur apparent se propagea instantanément à moi : j'étais si heureux pour elle, si fier aussi, si touché de ce geste, que je lui demandai de me raconter chaque détail, et que je souriais un peu plus au fur et à mesure qu'elle me racontait. Elle s'appelait Standiford-Wayland à présent, et le fait qu'elle ait retrouvé une famille à part entière me rendait profondément heureux pour elle. Elle me raconta son anniversaire, puis de comment lui était venue l'idée du week-end à Paris, de comment elle s'était renseignée auprès de Joseph, et si je me sentis un peu gêné qu'elle ait utilisé son argent pour moi, pour nous, je la remerciai en la serrant un peu plus fort dans mes bras. Ensuite, elle me pressa de questions à son tour, et j'eus un peu de mal d'exprimer mes sentiments au sujet de mon père et de ces deux semaines étranges que nous avions passées sans pouvoir parler comme je l'aurais voulu, je fins par lui dire clairement que je l'avais senti distant et peu intéressé ma vie, mais d'un autre côté, qu'il avait toujours été comme ça. J'étais tout de même content d'avoir vu où il vivait, et comment se déroulait sa vie, à présent. Je me souvins ensuite de ce que je lui avais ramené, quand même, entre autre, et décidai de lui donner maintenant ce petit cadeau ; de mon sac, je sortis un paquet enveloppé que je lui offris. Il contenait une peluche marionnette de koala, et Ruby eut un grand sourire en le découvrant - j'aimais toujours cette petite lueur de candeur qu'elle avait dans ces moments-là - je la fis rire en enfilant la marionnette, ce qui pour effet de m'alléger encore plus le coeur. Ensuite, après s'être suffisamment parlé et retrouvés, nous décidâmes de descendre nous promener avant d'aller dîner. Le petit hôtel, simple mais confortable, était situé non loin de la Seine et nous la longeâmes quelques temps en admirant la ville, avant de nous rendre dans le restaurant.

Evidemment, il était des plus romantiques ; encore plus quand Ruby s'occupa des commandes en s'exprimant en français, et j'avais envie de l'embrasser à chaque fois qu'elle le faisait, tant son accent était adorable. Je la laissai faire, et refusai quand le serveur nous proposa la carte des vins. Je n'en avais pas envie par principe, je ne voulais pas boire devant elle, risquer de lui donner envie ou bien la priver de quelque chose et je refusai tout net, mais elle insista – je crus d'abord qu'elle le faisait par politesse, mais elle insista encore en me disant que je pouvais en profiter et que ça ne la gênait pas. Elle insista tant que je finis par accepter et accompagnai le repas de vin… mais je ne tardais pas à le regretter. Il était délicieux, et même si je n'étais pas spécialement expert en vin je reconnaissais qu'il était bien meilleur que tout ceux que j'avais pu goûter – sauf que j'avais peu de sommeil derrière moi, que j'étais épuisé du trajet et du décalage horaire, de toutes ces émotions également, et qu'il me montait hélas bien trop vite à la tête. Je m'en rendis compte quand, après que Ruby ait remercié le serveur en français, je ne pus pas me retenir et me penchai pour l'embrasser comme j'en avais envie, avant de me souvenir que nous étions dans un restaurant. Ruby comprit d'ailleurs, car elle eut un petit rire ensuite, et je me sentis un peu bête de m'être laissé avoir par le vin.


- Je suis désolé, c'est la fatigue, le voyage, tout ça… tentai-je de m'excuser, même si elle n'avait pas l'air de mal le prendre ; j'avais beau tout faire pour garder les idées nettes, c'était trop tard, à cause du vin elles dérivaient vers plein d'endroits dont le but était de m'empêcher de me concentrer. Je pensais à Ruby, à ses baisers, à ses bras, à ses habits qui la mettaient en valeur mais que j'avais envie d'enlever, et ma main vint chercher sa cuisse sous la table, tandis que j'avais enroulé mes jambes autour des siennes. Subitement, l'alcool m'ôtait toute retenue et j'avais besoin de montrer à Ruby comme je l'aimais, de l'embrasser, de lui dire encore et encore ; il me semblait presque que rien ne suffirait à lui exposer toute l'ampleur de mes sentiments, et toute la reconnaissance que j'avais pour elle qui m'avait pardonné.
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Ruby Standiford-Wayland


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MessageSujet: Re: ~ Paris est tout petit. [♥]   ~ Paris est tout petit. [♥] Icon_minitimeMar 18 Mar - 12:15

J’étais, malgré tout, assez fière de ma surprise. Bien sûr, j’étais un peu frustrée, parce que j’aurais voulu pouvoir offrir le meilleur qui soit, et pas un hôtel aux murs humides et aux meubles bancals, dont les couloirs avaient une odeur de tabac froid. Mais c’était la première fois que je faisais un tel cadeau à Ewan. J’avais tout organisé par moi-même, tout payé, et ça me faisait tellement plaisir de dépenser cet argent dont je ne voulais pas en quelque chose qui me plaisait autant. C’était une manière à moi de remercier Ewan pour tout ce qu’il avait fait pour moi, depuis que je le connaissais. Non seulement, il m’avait toujours couvert de cadeaux, sans raison apparente la plupart du temps, mais… Ce n’était pas seulement matériel. Son amour, son affection, sa tendresse, toute l’attention qu’il me portait étaient à mes yeux les plus cadeaux qui soit, et je voulais lui rendre ce qu’il m’offrait, encore et encore. J’espérais qu’il comprenne que ce week-end à Paris n’était pas seulement une occasion de visiter la capitale française à mes yeux, mais plutôt le moment parfait pour nous retrouver tous les deux, enfin, loin de tous les soucis qui nous avaient entraînés vers le fond depuis cette histoire d’Australie. C’était étrange, comment ce continent semblait avoir un pouvoir sur notre relation : quand Ewan avait failli y partir, notre relation avait manqué d’exploser définitivement, et maintenant qu’il y avait passé deux semaines, j’avais l’impression de l’aimer plus que jamais et d’avoir une confiance sans faille en notre couple. Tandis qu’Ewan m’embrassait passionnément, je sentais qu’il me tenait trop près de lui pour que je puisse en sortir indemne après tant de jours loin de lui, et lorsque nous nous écartâmes, mon cœur battait tellement fort que je l’entendais jusque dans mes oreilles.

- C'est parfait, c'est magnifique. C'est toi qui a organisé tout ça ?! J’eus un petit sourire presque gêné, et hochai la tête. Quelle cachotière, tu… Ça me fait très plaisir.

J’eus un immense sourire. Je ne voulais que ça, et j’avais réussi, ma surprise faisait plaisir à Ewan – je sentis littéralement mon cœur se compresser avant de déverser dans toutes mes veines un sang neuf, tout brillant, qui me donnait une énergie impressionnante. Mais, tout de même, je m’entendis demander à Ewan s’il ne m’en voulait pas trop pour cette pause, parce que je voulais être sûre que nous partions sur les meilleures bases qui soient. S’il avait une quelconque rancœur, je voulais qu’il me le dise. Mais Ewan prit mes mains dans les siens et les serra doucement, tandis que ses yeux brillants et, me semblait-il, légèrement humides, se plongeaient dans les miens. Il secoua la tête pour marquer la négation, ce qui me fit sourire encore plus. En cet instant précis, la seule chose que je voulais vraiment, c’était le prendre dans mes bras, encore et encore, et ne plus bouger.

- Bien sûr que non, Ruby, dit-il doucement, et mon cœur grésilla. J’aimais tellement lorsqu’il disait mon prénom et me regardait ainsi – je sentais tant son amour, dans ces instants, que j’aurais pu ne plus jamais douter de rien. J'ai eu tellement peur de te perdre, de nous perdre, mais je crois que tu as raison, c'était nécessaire, alors si tu te sens mieux maintenant… C'est la seule chose qui compte. Je t'aime de tout mon cœur, et je veux être à la hauteur maintenant. Viens, je veux que tu me racontes tout ce qui s'est passé, tout ce que tu as fait !

Je ne protestai pas : lui parler m’avait tellement manqué que j’avais réalisé avec une certaine surprise à quel point, plus que l’homme dont j’étais amoureux, Ewan était aussi mon meilleur ami, et sa compagnie m’était indispensable. Nous nous installâmes sur le lit, tous les deux allongés sur le côté, face à face – son bras s’était glissé dans ma chute de rein, me maintenant tout près de lui. Ewan me pressa pour que je lui raconte tous, et je dus tout de même lui rappeler que je voulais qu’il me raconte ses semaines en Australie aussi, et il hocha la tête pour approuver, un peu à reculons tout de même. Je lui racontai du mieux que je le pouvais ce fameux anniversaire, et la décision de Sara, ce qui provoqua une réaction parfaitement adorable de la part d’Ewan : il était si heureux pour moi, sincèrement heureux, que c’était presque comme si je revivais le moment même. Je n’eus aucun appréhension à mettre des mots sur tous les sentiments que j’avais ressenti, et comme Ewan me couvait du regard, j’osai même lui raconter l’épisode de Great Dunmow, la lettre de ma mère, lui promettant d’ailleurs de lui faire lire. Puis, comme je ne voulais pas que l’ambiance s’assombrisse, je racontai mon stratagème pour organiser notre week-end, avant de demander à Ewan de me parler un peu de lui – mais à vrai dire, j’étais si perdue dans la contemplation de ses traits, de son regard, de ses lèvres, de ses mains, que j’avais presque du mal à me concentrer.

Malheureusement, les choses ne s’étaient pas si bien passées du côté famille pour lui. Il me raconta la distance de son père après une longue hésitation – ma main avait caressé sa joue pour l’encourager à se confier si cela pouvait l’alléger. Comme toujours, de toute façon, Ewan mettait beaucoup de distance avec ce qui lui arrivait, murmurant quelques « tant pis » qui m’énervaient toujours autant. Je cherchai quelques mots pour le réconforter, mais il ne voulait visiblement pas non plus assombrir ce week-end avec ce genre de discussion, et je lui fis quelques baisers pour lui signifier tout mon amour et mon soutient. Puis, il me surprit en m’offrant une marionnette de koala, l’animal emblématique de l’Australie bien entendu, et j’éclatai de rire tandis qu’Ewan l’agitai devant moi en prenant une petite voix adorable. Nous nous amusâmes beaucoup, puis après un temps fou à nous câliner et à avoir du mal à nous lever tant nous voulions rester dans les bras l’un de l’autre, nous finîmes par décider de nous lever pour aller nous promener.

La nuit était tombée, il faisait frais, et Ewan me tenait par la taille tandis que nous logions la Seine tranquillement. Je lui racontai ce que j’avais lu dans le guide sur le quartier, nous commentâmes les monuments, l’architecture, mais aussi les gens – c’était drôle, ils avaient l’air si similaires et différents à la fois ? Finalement, nous décidâmes de trouver un restaurant pour le dîner, et évidemment j’avais prévu mon coup, et je montrai à Ewan ce que j’avais repéré dans le guide et nous trouvâmes un petit restaurant à l’atmosphère chaleureuse et romantique qui nous convenait parfaitement. J’avais appris quelques bases de français pour nous préparer au week-end, et avec l’aide d’un dictionnaire de poche, je réussis à comprendre sans trop de peine les plats et fis la traduction à Ewan.  Comme à son habitude d’ailleurs, il refusa la carte des vins, mais pour une fois, j’insistai : la France était le pays du vin et je ne voulais pas qu’il rate une pareille occasion. Et puis, sincèrement, je n’étais nullement tentée. Ewan prit donc quelques verres, au fur et à mesure que le repas avançait, et je constatai avec amusement qu’il s’emblait… S’égarer un peu. Lorsque je commandais les desserts et remerciai le serveur d’avoir apporté un nouveau pichet d’eau, Ewan se pencha par-dessus la table pour m’embrasser, d’une manière assez passionnée et inattendue qui me fit éclater de rire.


- Je suis désolé, c'est la fatigue, le voyage, tout ça…

J’eus un grand sourire. Il semblait si désolé, et à la fois déjà un peu trop ivre, que je ne pouvais m’empêcher le trouver encore plus mignon. Il posa sa main sur ma cuisse, sous la table, ses jambes enroulés autour des miennes, avec un petit sourire amusé, gêné et à la fois fier. Je me pliais à son petit manège, toute amusée et aussi… Séduite que j’étais, et lorsque nos desserts arrivèrent, je commandai un dernier verre, une coupe de champagne. J’étais d’humeur festive, et je voulais célébrer nos retrouvailles – nos verres tintèrent, même le mien n’avait que l’eau, et je murmurai un « à nous » doucement, qui eut pour effet d’enrouler les jambes d’Ewan un peu plus fermement autour des miennes. Nous finîmes le repas, Ewan insista pour payer comme à son habitude, et nous sortîmes, lui d’un pas un peu plus incertain, moi d’un pas plus léger. Dehors, je l’embrassai toute à mon aise, tandis qu’il me répondait sans aucune retenue, ce qui m’obligea à couper le baiser avec un regard un peu autoritaire, avant de rire. Je pris sa main, et nous marchâmes vers le métro le plus proche. J’achetai des tickets, tandis qu’Ewan regardait un peu perdu, visiblement perdu dans ses pensées – puis il caressa ma taille, ma chute de rein, avant de m’embrasser alors que la machine imprimait nos billets.

Nous nous assîmes dans la rame, et un homme vint vers nous, un bouquet de roses à la main, cherchant visiblement à les vendre – il n’avait pas l’air méchant, juste pas très bien lavé, ce qui me mit un peu mal à l’aise. Mais Ewan semblait avoir une autre idée en tête puisqu’il sortit le porte-monnaie, et…


- Non, Ewan, murmurai-je tandis qu’il tendait deux billets de 20 euros, tout content de lui.

Mais je lui avais expliqué la valeur des euros, qu’est-ce qu’il fichait ?! L’homme sembla  surpris, et il me tendit le bouquet entier, ce qui le fit beaucoup rire. Il entreprit alors dans un anglais très approximatif de dire à Ewan que j’avais des étoiles dans les yeux et que nous étions très très mignons tous les deux, et Ewan répondait avec beaucoup d’entrain, en riant, jusqu’à que l’homme descende à une station en nous souhaitant de fonder une famille avec beaucoup d’enfants blonds. Je fus prise d’un fou rire qu’Ewan n’aida pas du tout en m’embrassant la joue, le cou, puis les lèvres en me chatouillant à moitié. Je logeai ma tête dans son cou, puis je me penchai à son oreiller, chantonnant une chanson française que j’avais apprise durant mes révisions de français – La vie en rose, une chanson d’amour qui me rappelait particulièrement Ewan. Je lui murmurai, et il n’arrêtait pas de me demander la traduction entre deux baisers. Je lui donnai, et il m’embrassa de plus belle, me faisant rire tant il était soudain… Si peu sur la retenue.


- La station ! M’écriai-je alors, attrapant la main d’Ewan pour le tirer hors de la rame. On a raté la station ! M’exclamai-je. Je levai les yeux tandis qu’Ewan riait stupidement à côté de moi, cherchant un nom de station. Ça ne me disait rien... Nous prîmes les escalators, et arrivés dans le hall de la station, Ewan se jeta sur un panneau dont les boutons lumineux indiquaient les stations, et se mit à appuyer partout en riant. Mon amour, tu ne m’aides pas trop, murmurai-je en riant tout de même, alors qu’il s’amusait comme un enfant. Je me mis à lire le plan d’à-côté, avant d’avoir une exclamation. On est sur les Champs Elysées !

Mais comme Ewan ne m’écoutait pas, je m’approchai de deux jeunes filles qui se tenaient la main et qui descendaient les escaliers, les interpellant avant de leur demander si elles parlaient anglais – heureusement pour moi, oui. Je leur demandai comment retourner à l’hôtel, leur indiquant la station de métro, et la plus grande d’entre elles, qui avait d’ailleurs le bout des cheveux bleus, très jolis, m’expliqua que nous pouvions le retrouver à pieds, ce qui nous ferait faire une balade. La plus petite, à côté, précisa que ça aiderait sûrement mon copain à décuver. Je me retournai, constatant qu’il avait abandonné les boutons lumineux pour suivre les lignes du métro du doigt sur le plan, en parlant visiblement tout seul. Nous fûmes prises toutes les trois d’un fou rire, et je leur souhaitai une bonne soirée, leur donnant une de mes roses d'ailleurs, avant de retourner chercher Ewan qui se retourna et me serra dans ses bras en riant.

- Bon, tu viens ou tu restes jouer ? Demandai-je en riant, avant de me pencher à son oreille. Si on rentre pas trop tard tu pourras jouer avec moi, glissai-je d’une voix sensuelle, laissant Ewan encore plus confus qu’avant.

Nous rentrâmes donc à pieds, Ewan étant toujours aussi ivre et terriblement adorable – il s’arrêtait pour commenter tout seul les monuments, les voitures, les lumières, moi, ou m’embrasser. Comme je fumai ma cigarette, il me la piqua à plusieurs reprises, essayant vainement de faire des ronds avec la fumée. Au bout d’un moment, alors que j’hésitai sur le chemin, je sortis le guide, ce qui ne sembla pas plaire à Ewan. Il rentra sur un discours assez confus sur l’importance de se perdre pour se retrouver, et il jeta littéralement mon guide dans la Seine, provoquant de vives protestations de ma part. Je fis semblant de bouder, puis comme il avait l’air de se sentir réellement désolé, j’éclatai de rire et l’embrassai de plus belle. Nous finîmes par retrouver l’hôtel, et une fois dans la chambre, nous fûmes dans le lit en quelques minutes, dans les bras l’un de l’autre. Je l’embrassai moi aussi sans retenue, riant de son attitude, de la soirée… Comme j’étais à moitié allongée sur lui, j’écartai mon visage et m’appuyai sur son torse pour me relever un peu et le regarder.


- Hm maintenant je peux profiter de ton ivresse, murmurai-je, amusée. Elles étaient jolies les australiennes ? Demandai-je en riant et en continuant à l’embrasser. Et dis… Tu m’aimes ? Demandai-je d’une voix parfaitement innocente. Tu m’aimes gros comment ? Répétai-je en le taquinant, chatouillant son cou de mes baisers.

Et, comme il riait aux éclats, je surpris mon cœur à rater un battement, comme si c’était encore l’une des premières fois : et c’était sûrement ça, le mystère de notre relation, cette sensation de vivre de nouvelles sensations à chaque fois, encore et encore.
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Ewan Campbell


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MessageSujet: Re: ~ Paris est tout petit. [♥]   ~ Paris est tout petit. [♥] Icon_minitimeMer 2 Avr - 18:20

A mesure que le dîner avançait, l'atmosphère de Paris, le sourire et le regard de Ruby, tout cela se déposait autour de moi et en moi, petit à petit, et m'éloignait étrangement de l'Australie, même des plus beaux paysages que j'avais pu y voir. Sans doute n'avais-je pas été au summum de ma forme pour les apprécier, mais en tout cas, il y avait dans cette soirée parisienne bien plus que je n'aurais pu l'imaginer. Les souvenirs de la capitale française que j'avais étaient bien lointain et cela me faisait plaisir de la redécouvrir avec Ruby, même si ce n'était pas la seule raison, et pas la plus importante non plus : rien ne comptait plus que la nouvelle qu'elle m'avait apporté et qui avait libéré mon coeur de tous le poids qui l'oppressait. Si tout était un peu confus dans mon esprit - était-ce pardonné, m'étais-je pardonné, comment allions-nous repartir, sur quel pied - hélas, le vin que j'avais finalement accepté de boire n'arrangeait rien à mon état un peu... flottant. Quand je me rendis compte que je laissais définitivement mes envies prendre le dessus sur ce que je retenais normalement, je compris que la soirée allait être particulièrement éprouvante. D'un seul coup, il n'y avait que Ruby qui apparaissait devant mes yeux, comme si elle m'avait englobé et emprisonné entre ses mains : je ne voyais qu'elle, je ne pensais qu'à elle. Quand le serveur vint nous demander si on avait terminé, je mis quelques secondes à me rendre compte qu'effectivement nous étions au restaurant, que je devais me contenir un peu, que nous n'étions pas que tous les deux. Mais elle m'avait tant manqué ! J'aurais pu être englouti dans les sentiments qu'elle déchaînait en moi, et la courbe de ses lèvres, ses yeux un peu plissés, ses jolies mains qui cherchaient les miennes, ses cheveux dorés, tout m'hypnotisait tant que mon corps ne réagissait à rien d'autre. Je frissonnai quand son pied vint caresser ma jambe sous la table, et je la suivis sans broncher quand nous nous levâmes, avant de régler l'addition, et de saisir Ruby par la taille.

L'air frais ne calma pas mes ardeurs, loin de là - il me fit juste remarquer un peu plus combien mes idées étaient confuses et combien la tête me tournait. Heureusement, Ruby n'avait pas l'air de s'en formaliser et elle riait un peu plus à chaque fois que j'essayais de l'embrasser ; elle m'embrassait à son tour et jouait à s'échapper, ce qui achevait de me déconcentrer. Je la suivis sans trop comprendre comment elle faisait pour se repérer aussi bien dans le métro - étrange invention des Moldus qui n'étaient pas dénuée d'intelligence, ils se déplaçaient sous la terre et c'était plutôt rapide - et quand un homme arriva avec un bouquet de roses rouges je m'empressai de l'acheter en entier pour Ruby - décidément, ces Moldus étaient bien prévoyants ! Ruby protesta, évidemment, mais je ne la laissais pas faire et l'embrassais encore et encore, et encore plus quand elle me chanta en français à l'oreille, et d'ailleurs... Toutes les excuses étaient bonnes pour l'embrasser. Mais tout d'un coup elle se leva d'un coup et m'expliqua qu'on avait raté la station - ah ? - et je la suivis, complètement perdu dans ce dédale de couloirs qui se ressemblaient tous les uns avec les autres. Il y avait juste un système de couleurs, apparemment, pour se repérer, mais j'étais trop ivre pour me concentrer sur le sujet, et je suivis Ruby qui nous guida devant une étrange chose qui s'illuminait quand on appuyait les boutons (par quel miracle si les Moldus n'avaient pas l'usage de la magie ?!). Tout d'un coup très concerné, je testais les combinaisons possibles en me demandant comment ils faisaient pour faire de tels miracles avec des moyens réduits - puis je me rendis compte que Ruby s'adressait à deux jeunes filles qui nous souriaient, pour des raisons que j'ignorais.


- Bon, tu viens ou tu restes jouer ? Si on rentre pas trop tard tu pourras jouer avec moi.

... Oh.

Je ne me fis pas prier et la suivis de nouveau en tentant de lui expliquer, pour me donner une contenance, comment j'imaginais que fonctionnait l'étrange panneau lumineux, mais honnêtement je ne m'intéressais plus vraiment à ce que je disais, ni aux endroits que nous étions de longer. La nuit était belle et la ville aussi, évidemment, mais j'avais peine à me contenter de marcher tout simplement aux côtés de Ruby alors que j'avais simplement envie de la serrer contre moi et de l'embrasser jusqu'à ce que mon coeur explose des battements effrénés qu'elle provoquait en lui. Quand elle sortit son guide, alors que nous étions si bien là, sans nous soucier du reste, je le pris et le lançai un peu plus loin, sans trop prendre garde au fait qu'il était tombé pas dessus la rambarde du pont que nous longions et avait chuté dans la Seine... Je m'excusai comme je pus et l'embrassai de plus belle, puis nous arrivâmes à l'hôtel. Nous nous embrassâmes et nous allongeâmes sur le lit, et j'enroulai mes bras et la coinçai entre mes jambes pour qu'elle n'ait pas l'idée de m'échapper une nouvelle fois.

Le sang tambourinait fort contre mes tempes et je sentais à l'intérieur de moi une excitation particulière liée au trop plein d'alcool, ce qui m'embêta une seconde - je ne voulais pas être ivre en un tel moment - mais à la fois, elle m'ôtait en même temps toutes ces barrières qui m'avaient étouffé pendant ces dernières semaines, toute la retenue que je me serais normalement imposé, et je sentais que Ruby n'aurait pas besoin de faire grand chose pour me faire parler de ce que je gardais un peu trop pour moi au fond de mon coeur...


- Hm maintenant je peux profiter de ton ivresse, dit-elle à juste titre. Elles étaient jolies les australiennes ? Et dis… Tu m’aimes ? Tu m’aimes gros comment ?

J'eus un petit rire - non mais, les australiennes ? - et l'embrassai encore plus passionnément, mais elle jouait à se dégager un peu, et je dus m'arrêter, frustré et amusé à la fois.

- J'en sais rien, je m'en fichais complètement, je ne pensais qu'à toi. De toute façon, je n'ai jamais rencontré une fille plus attirante que toi, dis-je en la serrant plus fort contre moi et en enfouissant mon visage contre sa poitrine - cela aussi m'avait considérablement manqué. Je t'aime gros comme eux, dis-je en m'entendant rire comme un dément. Quelle question, voyons, ajoutai-je en faisant mine de froncer les sourcils. Je poussai un peu Ruby sur le côté pour me trouver au-dessus d'elle à mon tour et déposai ma tête sur les formes arrondies de sa poitrine en soupirant de satisfaction. D'ailleurs, c'est les meilleurs oreillers du monde, tu sais, je ne te l'ai jamais dit, mais je les aime beaucoup.

Fermant les yeux, j'eus encore un petit rire, puis me laissai porter par les sensations : j'étais enveloppé d'une telle douceur, un peu aérienne, j'avais chaud et j'étais bien, et mes pensées étaient bien trop alcoolisées pour se fixer sur quoi que ce soit de spécial, à part mes sensations. Je sentais Ruby contre ma peau, son corps sous mes doigts, son odeur qui venait me chatouiller les narines et le goût de ses lèvres sur les miennes, tandis que sa voix et ses rires enchantaient mes oreilles... Si l'Australie était une regrettable erreur, tout d'un coup je me sentais plus fort qu'elle, je me sentais capable de tout changer et de tout racheter, et je me sentais plein d'une résolution qui ne pouvait pas faiblir. Il était hors de question que la culpabilité me coûte une seconde fois ma relation avec Ruby : je savais ce que je voulais. Et je l'avais toujours su, n'est-ce pas ? Me relevant un peu, je cherchai ses lèvres pour un baiser plus tendre cette fois, tandis que mes mains dessinaient des courbes sur son corps, et frémissaient de plus en plus à mesure qu'ils le parcouraient. Mon souffle se fit plus court et mon coeur s'emballa une nouvelle fois, et il me semblait que tout était décuplé à cause de l'alcool - tout mon corps était douloureusement et agréablement contracté face à cette proximité dont j'avais tant rêvé. Elle était là, de nouveau là, rien que pour moi, moi qui pensais l'avoir perdue ; je la regardais quelques secondes droit dans les yeux avant de sourire doucement, et de l'embrasser à nouveau.

Puis elle décida de filer doucement d'entre mes bras, ce qui me fit protester un peu, mais elle me releva en prenant mes mains et je m'assis sur le bord du lit. Que faisait-elle ? J'avais le cerveau trop embrouillé pour le deviner, et je la suivis des yeux sans comprendre, mais quand mon coeur sembla s'arrêter d'un coup sous le choc, je compris qu'il aurait sans doute mieux valu que je ne comprenne pas... En me regardant droit dans les yeux et en souriant de ce petit air à la fois timide, amoureux et séducteur, Ruby avait visiblement eu l'idée que d'ôter un à un ses vêtements devant moi n'allait pas avoir définitivement raison de ma personne. Je la regardais faire en me sentant mourir à petit feu de l'intérieur et en m'imaginant être ses mains qu'elle faisait courir le long de son propre corps. Elle m'avait empêché d'intervenir mais je finis par saisir sa taille entre mes mains pour l'attirer contre moi et embrasser son ventre, son corps, avant de l'entraîner doucement dans ma chute.

Quand elle se retrouva tout contre moi, de nouveau, je me mis à embrasser tout son corps sans contenir ma passion, retrouvant chaque parfum, chaque endroit de sa peau que je connaissais par coeur, chaque dessin de ses os sous sa peau, des rondeurs de ses formes, en commençant par la base de son cou puis en descendant doucement et méticuleusement vers ses cuisses, tandis que le son de la respiration de Ruby m'incitait à continuer. Après, je sentis ses mains se diriger vers moi à leur tour, et quand elle prit le dessus, je fermai les yeux et sentis mon coeur remonter d'un coup jusque dans ma gorge pour m'étouffer, une bonne fois pour toutes. Cette fois, ce n'était plus l'alcool, c'était toutes mes sensations décuplées par milliers qui m'aveuglaient et prenaient possession de moi. Jamais avant Ruby j'avais pu sentir à quel point l'amour pouvait être incarné, et chaque toucher de ses doigts sur ma peau allait droit vers mon coeur, pour le faire fondre un peu plus. Mes soupirs se perdirent sous ses caresses, et quand je compris où elle voulait en venir, tout d'un coup, un message d'alerte résonna dans mon cerveau, et j'arrêtais son geste, attrapant doucement ses mains entre les miennes :


- Pas maintenant, pas comme ça, murmurai-je, reprenant tant bien que mal le dessus sur mes émotions et l'alcool qui me faisait encore tourner la tête. J'embrassai doucement ses mains et l'attirai contre moi, un peu désolé : Je veux que ça soit parfait. Je ne veux plus jamais faire mal les choses avec toi, dis-je dans un murmure, englobant beaucoup de choses dans cette phrase. Mais je voulais qu'elle comprenne : maintenant, ce n'était plus pareil, et si j'avais en main le pouvoir de la rendre heureuse, pour toujours, je voulais tout faire pour qu'elle le soit, et jamais échouer.
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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
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MessageSujet: Re: ~ Paris est tout petit. [♥]   ~ Paris est tout petit. [♥] Icon_minitimeSam 5 Avr - 2:23

L’embrasser était comme retrouver un souffle qui me manquait, comme si ses lèvres contre les miennes arrivaient à gonfler mes poumons assez pour que j’attrape l’air qui me manquait. C’était étrange, avec lui, à quel point il avait le don de me sentir tout mon corps, depuis ma poitrine qui se soulevait régulièrement pour respirer jusqu’à mes doigts de pieds qui se crispaient, en passant par le frisson que provoquait le doigt d’Ewan qui traçait des cercles sur mon épaule. Je me sentais entière. Tout ce qui me traversait était si pur que ça en était presque déstabilisant, et à la fois rassurant : c’était ça, vivre, n’est-ce pas ? Je me sentais vivante, et mieux encore, en sécurité. Je n’étais pas juste là, à survivre. J’existais, réellement. Je continuai à piquer des baisers sur les lèvres d’Ewan, alors qu’il agitait un peu sa tête comme pour chasser son ivresse, et plus il riait, plus j’avais envie de rire. C’était le son le plus agréable, celui qui ordonnait les battements de mon cœur, et me plongeait à la fois dans une euphorie délicieuse. J’étais presque ivre, moi aussi, ivre de tout le bonheur dont Ewan m’entourait, et je passai mes doigts le long de son bras, suivant les veines, jusqu’à poser ma paume sur son torse, juste là où le cœur battait. L’instant d’après, Ewan m’embrassait avec plus de force, ignorant ma question. J’eus du mal à me dégager de sa prise, car je me fondais dans ses bras pour en épouser la forme, tout comme mes lèvres s’unissaient aux siennes ; mais j’étais trop curieuse et amusée de la situation pour ne pas en tirer un peu partie. Je m’écartai un peu en riant, cherchant le regard d’Ewan, le défiant pour qu’il réponde à mes interrogations.

- J'en sais rien, je m'en fichais complètement, je ne pensais qu'à toi. De toute façon, je n'ai jamais rencontré une fille plus attirante que toi. Mon cœur se contracta de plaisir, et j’eus un sourire qu’Ewan ne put voir… Puisqu’il avait enfoui son visage dans ma poitrine, déclenchant des rires contenus de ma part qui m’agitaient les muscles. Je t'aime gros comme eux. Je mis quelques secondes avant de comprendre, et soudain, je percutais, éclatant de rire en même temps qu’Ewan. Aussi gros donc que… Mes seins ? Je fus prise d’un véritable fou rire. Comme Ewan bougeait et se mettait au-dessus de moi, il posa à nouveau son visage dans mon décolleté, et je l’entendis soupirer de satisfaction, ce qui déclencha une nouvelle crise de rire de ma part. Quelle question, voyons. D'ailleurs, c'est les meilleurs oreillers du monde, tu sais, je ne te l'ai jamais dit, mais je les aime beaucoup.

Je n’arrivais pas à m’arrêter de rire. Ewan parlait avec une telle innocence que je n’arrivais même pas à prétendre m’offusquer. A la fois, s’il croyait m’apprendre quelque chose… J’avais bien remarqué que ma poitrine n’était pas sans faire son petit effet, et même si je ne comprenais pas forcément l’intérêt qu’elle pouvait représenter… Je devinais que nous avions tous ces petites choses que nous appréciions sans vraiment savoir pourquoi. C’était d’ailleurs plutôt agréable que ma féminité plaise à Ewan, puisque mon physique m’avait pesé pendant un moment… Ce n’était pas que j’étais inconfortable avec mon corps, ou complexée, c’était simplement que je l’associais trop à l’incident, et plus généralement aux regards des garçons que je trouvais intrusifs. Mais ceux d’Ewan n’était pas dérangeant, au contraire. J’avais l’impression qu’il me couvait lorsqu’il me regardait ainsi, et à la fois, c’était mêlé avec une sorte de désir qui me faisait frissonner. Je me sentais désirable, je me sentais belle, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, et c’était une émotion qui me bouleversait toujours un peu.

- J’avais remarqué, riai-je. Ils t’aiment beaucoup aussi, ajoutai-je en riant, d’une petite voix qui se voulait séduisante.

Nous recommençâmes à nous embrasser avec une passion que nous contenions de moins en moins. Je souriais, et je sentais qu’Ewan aussi, et c’était tellement doux de sentir que nos émotions étaient aussi liées… Je me surpris à rire encore, tandis que mes doigts se perdaient dans sa nuque, dans ses cheveux, avant d’attraper son menton pour attirer son visage contre le mien dès que nous nous écartions un peu. Les mains d’Ewan caressait ma peau, la parcourait, et c’était comme si elle se réveillait au fur et à mesure qu’il la touchait. Je frissonnais, sentant ma respiration se faire plus courte, plus hachée. Mon corps se contractait malgré moi, incapable de retenir toutes les sensations qui commençaient à s’écraser par vague contre moi. C’était tellement agréable de me sentir sous l’emprise de sa tendresse, et je guidais ses mains sur moi autant que je laissai les miennes parcourir son corps à la recherche de tous ces lieux qui m’avaient manqué. Le désir gonflait en moi au fur et à mesure que nos corps entraient en contact, que nous nous caressions, et je commençai à avoir du mal à me concentrer. J’avais envie de lui, j’avais envie de l’embrasser, de le toucher, de le câliner, de l’entendre rire, de l’émerveiller, j’avais envie de tout et à la fois simplement d’être juste à ses côtés, de sentir sa présence.

Comme son amour me donnait une confiance étrange, je m’écartai, attrapai ses mains et attirai Ewan au bord du lit. Il ne tenait pas trop droit, et son regard était étrangement brillant, mais il était si beau et si… Si lui-même que mon cœur se gonflait et me compressait tous les organes entre eux. J’eus un sourire, et tout naturellement, l’idée me vint et je la mis à exécution sans même me sentir gênée. Si j’avais pu savoir qu’un jour, j’aurais eu assez de confiance pour vouloir me rendre désirable ainsi devant quelqu’un… Doucement, je me déshabillai, sans lâcher du regard Ewan, passant mes paumes le long de ma peau qui frissonnait d’être ainsi dévêtue. Mais c’était… Je n’avais pas peur. Je me prenais même au jeu, sentant qu’Ewan commençait vraiment à perdre la raison, et si j’avais réussi à le maintenir à distance pendant un moment, lorsqu’il m’attira à nouveau contre lui, j’eus une exclamation de surprise et me laissai faire. Il embrassa ma peau nue, m’approchant un peu plus de lui, jusqu’à que je me laisse tomber contre lui dans le lit dont les draps sentaient bon une lessive florale qui nous plongeait dans une atmosphère légère et euphorisante.

Et bientôt, je me sentis plongée dans toutes les sensations physiques qu’Ewan savait me donner, et mon corps se crispa tandis que mes mains cherchaient fébrilement son visage, sa nuque, ses épaules, pour avoir une prise. Ses lèvres tout contre ma peau achevaient de me rendre tremblante, et comme j’avais du mal à me contenir, je sentis mes ongles s’enfoncer dans son dos, comme si j’expiais tout ce qui me traversait. Mon esprit était flou, et pourtant, une seule chose était sûre : j’aimais toutes ces sensations, j’aimais les lèvres d’Ewan sur moi, j’aimais sentir mon souffle qui se perdait, j’aimais voir son visage à peine éclairé, j’aimais entendre son souffle aussi, contre mon corps, et j’aimais être prisonnière de ses bras et m’y consumer.

Le désir me comprimait toute entière entre les doigts d’Ewan, et je finis par me dégager pour profiter moi aussi de sa peau et de m’en enivrer. Il y avait quelque chose de mystérieux et inexplicable dans le bonheur que je tirais à sentir son corps répondre à mes caresses et mes baisers, comme si j’étais capable de matérialiser tout l’amour que je voulais lui faire ressentir. Le désir m’enflammait aussi, et je sentis que je voulais plus – je voulais son corps contre le mien, tout contre, et sentir l’harmonie de nos souffles qui se mélangeaient. Cela faisait trop longtemps que j’attendais. Je m’étonnais toujours de cela, mais c’était un fait : j’avais besoin d’Ewan, physiquement, et j’avais envie de lui aussi. J’avais fini par comprendre ce que c’était que de désirer quelqu’un, et en cet instant, je n’avais qu’une envie, c’était lui exprimer tout mon amour comme nous savions le faire.

Alors quand Ewan m’arrêta en attrapant mes mains dans les siennes, j’eus un regard étonné – j’avais bien constaté que lui aussi était impatient et peu enclin à se retenir d’ailleurs. J’haussai un sourcil, presque inquiète. Quelque chose n’allait pas ?!


- Pas maintenant, pas comme ça. Je veux que ça soit parfait. Je ne veux plus jamais faire mal les choses avec toi.

… C’était à la fois adorable et terriblement frustrant. Je pinçai les lèvres, ma poitrine se soulevant irrégulièrement tandis que je reprenais ma respiration. Ewan m’avait attiré contre lui, et je lui lançai un petit regard, mi-amoureux mi-courroucé. Je posai mes lèvres tout doucement sur les siennes, plusieurs fois, et laissai mes mains courir sur son torse nu.

- Tu me tortures un peu, murmurai-je avec un petit sourire. J’attrapai la couverture et nous glissai dedans, laissant au passage seulement la lumière de la table de chevet allumée. Je me callai entre ses bras, mon visage dans son cou, et fermai les yeux tandis que ma main attrapait la sienne pour entremêler nos doigts. Mais c’est honorable de ta part, admis-je, honorable pour quelqu’un qui a fait une métaphore entre ma poitrine et des oreillers, ajoutai-je pour taquiner Ewan. Je sentis qu’il eut un petit rire désolé, et je relevai la tête pour l’embrasser.

Nous parlâmes encore un long moment, nous coupant parfois pour nous embrasser ou simplement nous regarder, nous toucher, et au bout d’un long moment, je sentis que j’enfonçais dans un doux sommeil et je ne luttais plus – je savais que j’étais en sécurité, maintenant. Et lorsque la lumière du jour filtra à travers les volets fermés, je me laissais somnoler plus que d’habitude, me lovant contre Ewan qui dormait encore paisiblement. Je le regardais, me plongeant dans les détails de son visage avec bonheur. J’aimais particulièrement l’observer lorsqu’il dormait, car il avait l’air si paisible et si heureux que je ne pouvais m’empêcher de sourire à mon tour. Je finis par déposer un petit baiser sur ses lèvres – il s’agita mais sembla se rendormir – et je me levai, me dirigeant vers la salle de bain, enfilant au passage quelques habits. Après m’être rafraichie le visage, je décidai de me faire couler un bain. Connaissant Ewan, il allait encore somnoler un moment… Mais une idée surgit dans mon esprit, et tandis que l’eau coulait, je souriais un peu plus, toute contente de moi. Je ressortis de la salle de bain, et ouvris les volets – depuis le lit, Ewan eut un grognement et bougea dans le lit. Je l’y rejoignis, déposant des baisers sur son visage, ses lèvres, son cou, jusqu’à qu’il daigne se réveiller un minimum.


- Bonjour mon amour, lui dis-je avec un grand sourire. Pas trop mal à la tête ? Demandai-je avant de lui tendre un verre d’eau que j’avais posé sur la table de chevet au préalable. Comme Ewan s’était relevé, je m’assis sur ses genoux, mon visage à hauteur du sien. Je voulais prendre un bain pour me réveiller, mais je me suis dit que tu en aurais plus besoin que moi… Du coup je me suis dit qu’on ne devrait pas gaspiller d’eau !

J’eus un petit sourire entendu, et comme Ewan commençait à comprendre où je voulais en venir, ses yeux s’agrandirent et il eut l’air un peu confus. Je l’embrassai tout doucement, avant de l’inviter à se lever pour me suivre jusqu’à la salle de bain. La baignoire était presque pleine, et j’arrêtai l’eau, invitant Ewan à plonger dedans. Je me déshabillai et me joignis à lui, callant mon dos contre son torse et attrapant de mes bains ses bras qui m’avaient entourés. Pendant de longues minutes, je me prélassai dans l’eau en souriant, puis comme ça me manquait trop, je bougeai le visage pour attraper les lèvres d’Ewan, pressant mes paumes contre sa peau. Puis… Je sentis les choses s’emballer, et nos caresses se faisaient déjà beaucoup trop poussées pour que je ne sois pas fébrile, et comme Ewan achevait de jouer avec mes faiblesses – sa main qui glissait dans le bas de mon dos, sa langue qui frôlait ma lèvre supérieure, ses dents qui attrapaient celle inférieure – je l’attirais contre moi brusquement, et nous finîmes par nous relever, et j’enroulai mes jambes contre lui tandis qu’il me portait jusqu’au lit.

Les gouttes d’eau roulaient encore sur nos peaux nues qui s’embrasaient, et c’était un flot de sensations délicieuses et presque contradictoires qui m’envahissaient. Mon corps se crispait, se tendait, se pliait, et chaque soupir en demandait un autre. Mes mains agrippaient Ewan, mes bras l’enserraient, et je le fis basculer, mouvant mes hanches contre lui tandis qu’il caressait avidement mon corps aussi, attrapant mes cuisses, mes hanches, mes bras, et bientôt ma nuque pour m’attirer contre son visage et voler un baiser. Ma respiration était agitée, incontrôlable, et bientôt, je me laissai à nouveau faire, et Ewan nous dirigea tout au bout de ces sensations, jusqu’à l’implosion finale qui m’arracha un soupir plus fort que les autres – mes mains se serrèrent dans sa nuque tandis que je me sentis aspirée ailleurs, bien loin du reste. Je me collai tout contre lui, l’enserrant dans mes bras, et je fermai les yeux tandis que ma joue s’appuyait sur son torse qui se soulevait au rythme d’une respiration incertaine. Je me sentis sourire, et mes doigts se mirent à tracer sur son bras des mots au hasard – ou presque. Je t’aime. Tu m’avais manqué. Tu es beau. Je ne veux plus jamais être loin de toi. J’ai besoin de toi.
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MessageSujet: Re: ~ Paris est tout petit. [♥]   ~ Paris est tout petit. [♥] Icon_minitimeLun 14 Avr - 2:18





Trois allumettes une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l'obscurité tout entière pour me rappeler tout cela
En te serrant dans mes bras




Je m'endormis trop rapidement et sans m'en rendre compte, de ce sommeil tout enivré qu'on ne contrôle pas et qui nous fait sombrer bien trop vite. Cette nuit-là, mon sommeil fut probablement bien plus rassérénant que toutes les nuits que j'avais passées en Australie, loin d'ici : la simple proximité de Ruby suffisait à me détendre au plus profond de mon coeur. Pourtant, j'eus quelques rêves, tous plus ou moins en rapport avec nous deux, mais tous doux et lumineux comme ces moments que j'avais imaginé avec elle, lorsque j'étais loin d'elle ; des vacances que nous passerions ensemble, des soirées, des fragments de notre vie, plus tard. Ces rêves étaient mes pensées, à moitié, des songes qui me traversaient l'esprit durant cet étrange sommeil, et quand quelque chose me tira de mon sommeil, je m'éveillais avec cette étrange impression de n'avoir pas senti le temps passer. Quelle heure était-il ? Le matin ? La nuit ? Le matin, à en juger de la lumière qui filtrait à travers les volets de cette chambre que je ne connaissais pas - nous étions bel et bien à Paris, et le visage souriant de Ruby était penché au-dessus de moi. Je lui souris en retour, encore tout engourdi de sommeil. Je me sentais bien, sans rien faire, sans rien de particulier, juste bien d'être ici et de la voir ainsi, avec un air heureux et serein dont j'avais rêvé pendant des jours. Elle s'était habillée sommairement et le bruit qui provenait de la salle de bain m'était familier, mais j'étais encore trop emmitouflé dans mon sommeil et mes rêves pour avoir un esprit assez vif et lucide - en vérité, je voulais fermer les yeux et somnoler encore, sentant la présence de Ruby au-dessus de moi, à côté de moi, tout autour de moi, partout. Chose qu'elle comprit, visiblement, car je la sentis se glisser à mes côtés et m'embrasser délicatement jusqu'à ce que je me réveille pour de bon, en riant à moitié. J'avais oublié que ses sourires et ses baisers avaient ce pouvoir infini de venir faire résonner quelque chose jusqu'au plus profond de moi, de venir me chercher là où moi-même j'ignorais qu'on pourrait me trouver, et très vite mes bras s'enroulèrent autour d'elle à la recherche de caresses et de baisers supplémentaires, tandis que je luttais un peu contre mes paupières lourdes de sommeil - et de l'excès de vin la veille au soir. Heureusement, je n'avais pas mal à la tête ni quoi que ce soit : mon coeur et mon corps étaient légers, comme libérés, enfin, de toute entrave.

- Bonjour mon amour. Pas trop mal à la tête ? Comme elle me tendait un verre d'eau, je l'acceptais bien volontiers, car, en revanche, ma gorge était particulièrement sèche, puis je me redressais, la laissant s'installer sur mes genoux. Je voulais prendre un bain pour me réveiller, mais je me suis dit que tu en aurais plus besoin que moi… Du coup je me suis dit qu’on ne devrait pas gaspiller d’eau !

... Oh. Je ne m'étais pas attendu à une telle proposition, et de si bon matin - enfin, quelle heure était-il ?! - et je sentis ma gorge se serrer très légèrement tandis que je cherchais ses lèvres afin de me laisser le temps de trouver une réponse décente. Mais elle m'attira doucement et je la suivis, pas vraiment réveillé, pas vraiment certain d'être prêt pour ce qui m'attendait...

Dans la salle de bain, je ne pus m'empêcher de noter certains petits détails - les carreaux en faïence, le savon bien installé sur le lavabo, les serviettes propres : il y avait quelque chose dans tout cela, dans l'atmosphère de la chambre qui me faisait sentir que nous n'étions pas en Grande-Bretagne, qui dépaysait, et qui n'en était que plus agréable - mais je soupçonnai en même temps mon cerveau de chercher un moyen de fuir à ce qu'il allait devoir supporter. Nous fîmes glisser nos habits et rien que sentir sa peau sous ma paume, ses miens sur ma peau, me fit frissonner. J'entrais dans le bain, l'esprit encore plus embrumé par les vapeurs tièdes qui s'en échappaient. Le corps de Ruby se cala doucement contre le mien et je sentis mes songes s'envoler aussi vite - tout d'un coup je n'étais plus que toutes ces vapeurs qui sentaient bon et qui étaient tout autour de nous, tout d'un coup les petites rides de l'eau quand nous bougions et qui venaient lécher la peau claire de Ruby m'hypnotisaient. Mes mains vinrent vite chercher le contact avec son corps, et vite les lèvres de Ruby répondirent à mon appel, et je me laissai faire. Je savais bien que c'était probablement le début de la fin, mais après tout, nous avions tout le temps du monde, et nous pouvions faire ce que nous voulions à présent, n'est-ce pas ?! Mes entrailles se serrèrent avec plaisir, et quand quelques instants après je la soulevais doucement - enfin, je le voulais mais je sentais mes gestes fébriles et un peu autoritaires - pour que nous nous retrouvions dans la chambre, sur le lit. La suite ne se fit pas attendre, et je sentis sous mes caresses le corps de Ruby s'éveiller en même temps que les miens, réclamer les mêmes choses, attendre les mêmes caresses. Même si je l'avais imaginé, je n'aurais pas pu deviner combien ces sentiments, ces sensations, que je connaissais pourtant, me traverseraient de toutes parts et avec une force incroyable, cette fois encore. Mon souffle haché se calait sur celui de Ruby, nos regards se perdaient l'un dans l'autre, et nos deux corps enlacés tentaient tant bien que mal de lutter contre cette pression qui les écrasait sans faiblir.

Après, j'attirai Ruby tout contre moi alors que nous peinions à retrouver notre souffle - mais j'étais heureux et j'étais bien, plus que je ne l'avais jamais été il me semblait, tellement en accord avec chaque parcelle de mon être que je n'en sentais plus les limites - encore une fois, je flottais, un peu partout, autour de nous. Mes mains caressaient les cheveux dorés de Ruby tandis que je me remémorais de façon un peu... vague ce qui avait précédé, son corps au dessus du mien, le voile de désir qui était tombé sur mes yeux, ses soupirs, ses gestes ?!

Je poussai un soupir et embrassai son front tout doucement tandis que je sentais ses doigts s'agiter contre ma peau.


- Je t'aime aussi, murmurai-je avec un petit sourire. Hmm, je suis désolé pour hier soir, je... Même si je ne me souvenais pas exactement de la teneur de mes propos, je me souvenais très bien de quoi j'avais parlé, et comment je l'avais fait ; même si Ruby riait déjà, je ne voulais pas qu'elle croit que... Qu'elle croit que je ne l'aimais que pour certaines choses. Enfin, je ne voulais pas te dire ça comme ça, conclus-je en me sentant gagné par le rire à mon tour. Tu es la plus belle, rajoutai-je avant de l'embrasser de nouveau.

Il nous fallut un certain temps pour nous tirer du lit, mais nous voulions tout de même profiter un peu de la ville, et du temps beau mais frais. Une fois habillés, et sans guide puisqu'il avait fini dans la Seine... nous prîmes le chemin du centre de Paris où nous voulions visiter quelques monuments. Heureusement, la réceptionniste, très gentille, nous prêta un vieux guide de rechange que Ruby s'empressa de feuilleter avec attention. J'éclatai de rire devant cet air si concentré que je lui connaissais bien, et nous nous mîmes en route. Les rues étaient plus étroites que dans mon souvenir, mais cette atmosphère particulière de la capitale qui m'avait tout de même marqué lorsque j'étais enfant me revint doucement, alors que nous marchions tranquillement le long de la Seine entrecoupée de ponts. Nous finîmes par arriver dans un quartier truffé de vieux et beaux immeubles devant lequel nous nous arrêtâmes à chaque fois, heureux de découvrir de si belles choses ensemble, d'être ensemble tout simplement, de nous promener bras-dessus bras-dessous et de simplement profiter du temps sans penser au reste. J'achetai un goûter à Ruby dans une pâtisserie tout petite et joliment décorée, à la devanture alléchante : il y avait des éclairs de toutes sortes, de tous les parfums, originaux, décorés joliment avec des couleurs attirantes. Après les avoir dégustés sur un banc, nous longeâmes une rue commerçante (le long de laquelle Ruby s'exclama plusieurs fois que, non, je ne devais pas lui acheter chaque vêtements, chaque chose qu'elle trouvait jolie, ce à quoi je répondis que si cela lui faisait plaisir je ne voyais pas où était le problème, mais elle me fit taire d'un baiser) pour arriver jusqu'à notre destination : une patinoire dont la blancheur éblouissait un peu sous le soleil. Nous prîmes des patins et une fois sur la glace, mes yeux ne purent se détacher une seule seconde de Ruby tant elle rayonnait, tant elle était belle avec ses petits sourires et ses regards émerveillés qui lui donnaient parfois l'air d'une petite enfant que rien n'aurait pu rendre plus heureuse. Cela me suffisait pour être heureux, et je l'étais - en réalité, je ne l'avais jamais été plus. Les paroles de mon oncle me revinrent tandis que nous patinions la main dans la main : oui, il avait eu raison, cette fille-là était pour moi, et je ne devais pas la laisser filer. Je ne le voulais pas, plus jamais, et je l'avais enfin compris, n'est-ce pas ?

J'insistai ensuite pour que nous fassions une promenade en bateau, et à vrai dire Paris ne m'avait jamais paru aussi beau et féérique qu'au moment où la péniche nous emmena et nous fit découvrir les célèbres monuments qui bordaient la Seine d'un angle bien différent ; la nuit tombait peu à peu et les lumières se reflétaient dans l'eau, sublimant le tout. Nous nous tenions la main, nous embrassions, tout simplement, et j'avais à la fois envie que ce moment ne se termine jamais, ou qu'il se finisse très vite pour que je puisse embrasser Ruby ainsi que chaque endroit de son corps jusqu'à ce que mes lèvres me brûlent.

Après cela, nous dinâmes dans un restaurant particulièrement bon - mais je m'abstins de boire trop de vin - et nous rentrâmes tranquillement à pieds dans la nuit tranquille.

Comme la lune flottait dans le ciel d'un bleu profond, dense, nous nous arrêtâmes pour la contempler, et j'attrapai après un instant la taille de Ruby pour l'attirer contre moi.


- Tu me pardonnes, n'est-ce pas ? demandai-je tout doucement. C'était sans doute stupide, mais j'étais un peu anxieux. Le fait était qu'à présent, les choses étaient différentes - foncièrement différentes. Ce n'est plus pareil maintenant, rajoutai-je timidement. J'attrapai ses deux mains dans les miennes et la regardai en souriant : Je veux vraiment construire quelque chose avec toi, enfin, si tu veux, ajoutai-je un peu plus précipitamment.

Je n'avais pas spécialement prévu de le faire ainsi mais au moins, c'était dit ; j'avais l'impression de prendre le ciel entier à témoin, ainsi que chaque monument rue de la ville endormie, mais je ne m'étais jamais senti si apaisé avec moi-même. Je devais me pardonner moi aussi pour que cela fonctionne, et je le savais, et je sentis que je laissai s'échapper un soupir tranquille et serein - celui qui emportait enfin avec lui les dernières traces de culpabilité.
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Ruby Standiford-Wayland


Ruby Standiford-Wayland
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MessageSujet: Re: ~ Paris est tout petit. [♥]   ~ Paris est tout petit. [♥] Icon_minitimeLun 28 Avr - 0:24

Juste après, il y avait toujours un parfum particulier dans l’air, si bien que je me demandais si notre amour en avait un, de parfum, et si c’était celui qui me chatouillait les narines. Mon corps détendu reposait contre celui d’Ewan, et nous étions souvent un peu fébrile et tremblant, tout émus de ce que nous venions de ressentir. C’était comme si nos sentiments prenaient la forme de frissons sur nos peaux qui se caressaient, et c’était aussi troublant que rassurant. Je repris mon souffle tandis que mes doigts jouaient sur son bras. Je me sentais parfaitement bien, entière et sereine, comme si jamais rien ne pourrait chambouler ce que nous vivions Ewan et moi. En cet instant, j’étais persuadée que la terre entière pouvait bien imploser, nous serions toujours lui et moi main dans la main. Je laissai mon esprit se balader tranquillement, songeant à ce que nous pourrions faire de notre journée. Je n’avais plus mon guide, mais je me rappelais déjà de ce que j’avais repéré, et avec un plan, je pourrais me débrouiller… J’avais envie d’explorer toutes les rues de la capitale française, parce qu’elles semblaient toutes emplies d’un romantisme et d’une douceur particulière, et c’était l’une des premières fois que je voyageais dans une ville étrangère. Je me sentais toute éveillée à ce qui m’entourait, j’avais envie de tout voir et de tout découvrir. Mais pour l’instant, je redécouvrais la sensation des bras d’Ewan autour de moi, et c’était comme retrouver ma maison.

- Je t'aime aussi. Hmm, je suis désolé pour hier soir, je... Enfin, je ne voulais pas te dire ça comme ça. Tu es la plus belle.

Mais je riais déjà, et il me rejoignit bientôt, me faisant tout de même taire d’un baiser. Peu importe ce qu’il avait dit hier soir, je n’en étais pas vexée le moins du monde. J’avais bien réussi à me mettre dans une situation délicate via Rita qui s’était bien amusée à révéler – ivre, certes – ce que je pensais du « bagage à main » d’Ewan. Depuis, non seulement c’était une blague récurrente avec Rita qui me souhaitait souvent une « ééééénorme journée », mais aussi avec Ewan qui l’avait pris à la rigolade – heureusement pour moi d’ailleurs, qui avait été plutôt gênée au début. J’étais toujours un peu sur la retenue, mais nous avions petit à petit appris à être familier avec l’intimité que nous avions tissée, à la fois sentimentalement et physiquement. Même en cet instant, être nue contre lui ne me gênait plus, et je le laissais caresser mon corps en souriant doucement. Nous reprenions doucement mais sûrement nos forces, discutant que nous pourrions faire aujourd’hui, avant de finalement sortir du lit.

Nous réussîmes heureusement à nous procurer un nouveau guide, ce qui me mit de bonne humeur et je parcourais avidement les pages en parlant tout haut pour expliquer à Ewan où j’avais prévu de me rendre lorsque j’avais préparé le week-end. Comme toujours, il rigolait – amoureusement – de ma concentration, mais je m’en fichais et lui pris la main pour le guider, faisant attention aux noms des rues pour ne pas me perdre. J’en profitais aussi pour admirer l’architecture, et Ewan me raconta quelques anecdotes sur la ville que j’ignorais – parfois, son savoir me rendait admirative, car ce n’était pas un savoir scolaire comme le mien, il avait amassé tant d’informations sur le monde que je me demandais parfois tout ce qu’il pourrait m’apprendre au fil du temps. Quand nous étions devant un monument, je sortais le guide pour m’informer, apprenant le plus que je pouvais sur la ville, devant Ewan, amusé de mon comportement, qui interrompait souvent mes lectures par des baisers qui me chatouillaient le cou. Comme toujours, il tenait aussi à me gâter, et il m’acheta des pâtisseries colorées et délicieuses dont la crème fondait sous la langue, et je m’amusais à piquer des bouts dans l’éclair d’Ewan quand il ne regardait pas. Nous nous chamaillâmes également lorsqu’il commença à loucher sur les vitrines d’habits malgré mes protestations, et je finis par l’embrasser jusqu’à qu’il se taise, et comme je sentis la chaleur monter à ses joues, je m’écartais, satisfaite de l’avoir assez embrouillé pour qu’il se taise.

Nous arrivâmes finalement à mon plan de départ : la patinoire. Elle était juste devant l’hôtel de ville, et nous pouvions louer des patins. Je n’en avais pas fait depuis très longtemps, et il me fallut un petit moment pour prendre mes marques, surtout que je n’étais jamais à l’aise dans un environnement instable. J’avais peur de tomber, mais petit à petit je compris comment être en équilibre et la main d’Ewan me rassurait. Nous fîmes des tours en discutant et en riant, jusqu’à en avoir mal aux mollets à force de patiner. En sortant, comme nous étions au bord de la Seine, Ewan insista pour que nous fassions une balade en bateau, et j’acceptais après qu’il ait réduit à néant mes protestations. Il faut dire que la lumière de la fin du jour qui tombait et la main d’Ewan dans la mienne rendait le tableau magique, et je souriais, émerveillée des lumières et des baisers d’Ewan. Comme le tour se termina vers l’heure du dîner, Ewan insista encore pour que nous allions dans un petit restaurant que nous trouvâmes après une balade – il fût encore une fois très bon et très agréable.

Nous commençâmes à rentrer, longeant à nouveau la scène, lorsque nous nous arrêtâmes pour contempler le ciel où la lune majestueuse se découpait. Ewan passa son bras autour de ma taille, et je me collai un peu plus près de lui, posant ma paume sur sa poitrine.


- Tu me pardonnes, n'est-ce pas ? Ce n'est plus pareil maintenant. Je veux vraiment construire quelque chose avec toi, enfin, si tu veux, dit-il en prenant mes mains dans les siennes.

Je plongeai mes yeux dans les siens, et me penchai finalement pour déposer un long baiser sur ses lèvres, glissant mes mains dans sa nuque tandis que je sentais qu’il attrapait ma taille pour me serrer contre lui. Finalement, quand le souffle me manqua, je m’écartai avec un sourire, et caressai son visage.


- Bien sûr que je te pardonne. Les mots flottèrent dans l’air un instant, et je me sentis apaisée. Je disais la vérité, je le savais. Et toi aussi, je veux que tu te pardonnes, ajoutai-je. Ce qui compte c’est maintenant, et… La suite, concluai-je avec un petit sourire énigmatique.

J’étais tout contre lui, mais mon regard accrocha un pont au loin, et j’eus un sursaut, m’écartant un peu brusquement. J’avais presque oublié ! Je fis un grand sourire à Ewan, et j’attrapai sa main pour le presser, refusant de répondre à ses questions. Nous marchâmes jusqu’au pont, et je vis les sourcils d’Ewan se froncer.


- C’est le pont des arts, je crois. Les gens mettent des cadenas pour marquer leur amour, et jettent la clef dans le fleuve, je voulais qu’on le fasse, j’avais même été avec Liz acheter un cadenas, expliquai-je à Ewan en sortant de mon sac à un main un petit cadenas et deux petits clefs. Il était tout simple, mais j’avais gravé à l’aide de ma baguette de nos deux prénoms et un petit cœur. Je le montrai à Ewan avec un petit sourire heureux. Il sembla approuver l’idée puisqu’il m’embrassa et je lui fis signe de chercher un endroit où accrocher. Nous finîmes par le mettre à côté d’un cadenas où était gravé « J + F » et je tendis l’une des clefs à Ewan, prenant de ma main libre la sienne. A trois, on jette ? Je tendis la main par-dessus le pont. Un… Deux… Trois ! Je regardai nos deux clefs tomber dans le fleuve et disparaitre, et restai silencieuse un moment. Comme ça, il y aura toujours un souvenir de nous ici… Enfin jusqu’à qu’ils les enlèvent parce que ça menace le pont, ajoutai-je en haussant les épaules.

J’en profitai donc pour expliquer à Ewan ce que j’avais lu à ce sujet dans un magazine sur Paris, car visiblement les cadenas pesaient trop et menaçaient la sécurité du pont. A force de discuter, nous arrivâmes sans le réaliser à l’hôtel et nous fûmes bien vite dans la chambre à nous embrasser. Après une bonne douche, nous nous câlinâmes sur le lit, et il me semblait que je ne pourrais jamais en avoir assez de ses bras, et de ses lèvres.

Puis, c’était différent… Les vagues me berçaient en fond, et j’entendais des rires qui provenaient de l’eau. Nous étions chez Joseph et Liz se baignait en riant et en agitant ses bras pour me faire signe de venir. Ses longs cheveux blonds roulaient le long de son dos et j’entendais Rita lui crier de lui passer le ballon tandis que Jess semblait jouer au loin aussi. A côté de moi, Ewan était allongé sur la serviette, et sa main caressait ma cuisse tandis que les yeux fermés, il souriait paisiblement. Comme Lizlor m’appelait, je riais encore et encore avant de décider à me joindre à elle après avoir déposé un baiser sur les lèvres d’Ewan. Mais bientôt, je ne reconnus plus la plage, j’avais plutôt la sensation d’être en Oregon, et je voyais la maison au loin et je crois que Sara nous amenait des tartes au citron ?...

Je me réveillai brusquement, le souffle court, toute retournée. Je venais de… Je venais de rêver ?


- Ewan ! M’exclamai-je en le secouant pour qu’il se réveille. Je l’entendis grogner et protester mais je continuais de le secouer. J’ai rêvé ! Comme il semblait murmurer un « oui oui » endormi, je m’énervai presque. Tu ne comprends pas ! J’ai rêvé Ewan ! C’est la première fois que ça m’arrive depuis l’incident !

Cette fois-ci, il sembla comprendre un peu puisqu’il se frotta les yeux et murmura d’une voix endormi quelques mots que je ne compris pas trop ; il avait l’air heureux pour moi et il me demanda de lui raconter. Je lui expliquai rapidement, frustrée de commencer à oublier petit à petit ce dont je venais de rêver. C’était tellement étrange ! Je ne savais même plus ce que ça faisait… Je voyais bien qu’Ewan était à moitié endormi et qu’il restait debout par politesse, et je finis par le congédier avec un baiser, prenant tout le même le temps avant de me rendormir de noter les brides de mon rêve dans mon carnet. Je me recouchai tout contre Ewan en souriant, sans réussir tout à fait à me calmer et à me rendormir. Allais-je rêver à nouveau ? Je finis par me laisser entraîner par le sommeil, le cœur battant.

Je me réveillai déçue de ne pas avoir encore rêvé mais souris tout de même en relisant mon carnet. Puis nous nous préparâmes avec Ewan et décidâmes d’aller prendre un brunch dans un restaurant que j’avais repéré dans le guide – c’était notre dernier repas à Paris puisque nous devions quitter l’hôtel vers 17h. Après quelques crêpes, des œufs et du jus d’orange, nous décidâmes d’aller dans un musée qu’Ewan avait repéré dans le guide. J’étais toute impatience – et un peu mal à l’aise à l’idée d’être dans un musée d’art alors que je n’y connaissais rien. Mais j’étais très curieuse, et j’eus le plaisir d’avoir le meilleur guide possible : Ewan m’expliqua que les impressionnistes étaient l’un de ses mouvements favoris en art, et m’en précisa les différentes caractéristiques. Je m’émerveillai devant les tableaux, lui demandant toujours plus d’informations – auxquelles il ne finit par ne plus savoir répondre. Nous passâmes un long moment dans le musée, je lui montrai mes peintures favorites et il me montra les siennes. En sortant, nous achetâmes une glace et finîmes par rentrer en pensant par de jolis parcs et d’immenses rues pavées. De retour à l’hôtel, nous fîmes nos bagages et je sortis sur le balcon pour fumer une cigarette tandis qu’Ewan se glissait derrière moi pour laisser ses doigts courir sur ma peau.


- Alors, ça t’a fait plaisir ? Demandai-je avec un sourire. En tout cas, c’est vraiment une jolie ville… J’aimerais bien en visiter d’autres avec toi, glissai-je en déposant un petit bisou sur la joue d’Ewan.

Son parfum me revint par effluve, et j’eus un nouveau sourire serein. Là, en cet instant, je n’avais qu’une certitude : si je pouvais visiter chaque ville du monde avec la main d’Ewan dans la mienne, jamais je ne serais malheureuse.

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Ewan Campbell


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MessageSujet: Re: ~ Paris est tout petit. [♥]   ~ Paris est tout petit. [♥] Icon_minitimeLun 5 Mai - 18:21

- Bien sûr que je te pardonne, répondit-elle avec la simplicité tranquille qui la caractérisait lorsqu'elle était sûre d'elle. Je la crus, instantanément, et sentis mon coeur bondir légèrement dans ma poitrine. Et toi aussi, je veux que tu te pardonnes. Ce qui compte c’est maintenant, et… La suite, finit-elle en souriant.

Me pardonner ? J'avais essayé, mais je n'avais pas vraiment réussi, n'est-ce pas ? Je gardais probablement un peu trop les choses pour moi, bien enfouies, à l'abri de tous les regards même du mien, pour arriver à me pardonner de mes erreurs. Il était plus facile de ne pas le faire face, évidemment, mais le moment venu, il n'était pas facile non plus de les pardonner, car il fallait avant ça les assumer. Je soupirai, serrant doucement le corps de Ruby contre le mien. Je ne voulais plus que cela dure - j'avais fait une erreur, j'avais manqué tout casser, j'avais essayé de rattraper la donne, j'avais un peu échoué, mais Ruby avait décidé que cela suffirait. Alors, nous en étions sortis. C'était le principal et j'en avais confiance ; je souris un peu plus et décidai, d'un seul coup, les yeux perdus dans la Seine qui coulait derrière nous, par-dessus l'épaule de Ruby, que c'était là que mes remords et ma culpabilité devaient terminer : je devais les laisser s'en aller, les laisser couler. Je fermai les yeux un quart de seconde, sentant mon coeur se desserrer pour de bon. En même temps, je me fis un promesse : celle de ne plus jamais avoir à en arriver là, celle de ne plus jamais heurter Ruby comme je l'avais fait. Elle se défit tout d'un coup de mes bras, me prenant par surprise et je l'interrogeai du regard puis à haute voix mais tout d'un coup elle s'était parée d'un petit sourire énigmatique et je la suivis, un peu perplexe, jusqu'à un pont dont le plancher était en bois. Je ne manquai pas de constater les particularités qui ornaient ses barrières : des centaines de cadenas, de toutes les tailles et de toutes les couleurs, agglutinés là. Avant que je pose la question, Ruby m'expliqua :


- C’est le pont des arts, je crois. Les gens mettent des cadenas pour marquer leur amour, et jettent la clef dans le fleuve, je voulais qu’on le fasse, j’avais même été avec Liz acheter un cadenas. A trois, on jette ? Un… Deux… Trois ! Comme ça, il y aura toujours un souvenir de nous ici… Enfin jusqu’à qu’ils les enlèvent parce que ça menace le pont, continua-t-elle.

Comme elle, j'avais attrapé la petite clé dans ma main et comme elle je l'avais lancé dans l'eau trouble et foncée qui coulait en-dessous de nous. Les Moldus n'avaient peut-être pas l'usage des feux magiques pour éclairer leur vie nocturne mais ils se défendaient bien : devant nous s'étalaient l'immense fleuve sous le ciel orné d'étoiles, et sur les côtés, de magnifiques bâtiments illuminés se reflétaient dans l'eau, et ces éclats dorés se mélangeaient à l'argenté des étoiles. C'était un spectacle magnifique que je ne me lassais pas d'admirer, et il me fit sourire un peu plus : je me sentais merveilleusement bien, libéré de tout, pour la première fois. Ma main enserra celle de Ruby tandis que nous nous remettions en marche et j'écoutais d'une oreille ce qu'elle me racontait, plus sensible aux modulations de sa voix, à la joie qui l'animait, et à tout ce qui émanait d'elle et reflétait exactement ce que je ressentais. J'en étais certain, nous étions heureux, et nous étions
nous à nouveau.

De retour à l'hôtel, nous nous mîmes au lit dans les bras de l'autre et je sentis que l'air que je respirais m'apportait son odeur, son parfum, que tout mon être était entièrement tourné vers elle, et après l'avoir suffisamment embrassée et caressée pour cette envie insatiable que je ressentais quand j'étais avec elle, je sombrais dans un sommeil doux et agréable. Je ne sus pas du tout à quel moment je m'étais endormi, ni quelle heure il était, ni rien. Si j'étais habitué, depuis tout petit, à avoir des horaires particuliers pour tout, un planning presque strict car a mère aimait l'ordre et la discipline, j'en avais gardé quelques notions et quelques habitudes malgré moi ; ce qui ne voulait pas dire que je n'aimais pas m'en détacher. Ici, à Paris, avec ce week-end surprise, je me sentais hors de tout, hors du temps et hors des contraintes. Je me mis à rêver sans savoir exactement quand s'arrêtait la réalité et quand commençait exactement mon rêve : j'étais avec Ruby dans des lieux inconnus mais beaux et calmes, et je ne ressentais rien de particulier si ce n'était sa présence tout autour de moi, et les battements tranquilles de mon coeur. J'étais bien, et c'était la seule chose qui ressortait de mon rêve, plus que des actions particulières : j'étais apaisé. Ruby prononçait doucement mon prénom de temps à autre, je lui souriais, je l'embrassais...


- Ewan ! ... Mais mon prénom se fit plus fort et je sentis la main de Ruby me tirer du sommeil, car elle me secouait le bras. Que se passait-il ??? Je sortis péniblement du sommeil, les yeux lourds et l'esprit pas très clair. J’ai rêvé ! Hmmmm? Tu ne comprends pas ! ... Si, si, tentai-je de dire mais j'étais trop engourdi de sommeil. J’ai rêvé Ewan ! C’est la première fois que ça m’arrive depuis l’incident !

Mon cerveau décida enfin de faire le lien entre les différentes informations et je pris sur moi pour me réveiller un tant soit peu, répondant de l'air le plus concerné dont j'étais capable considérant le fait que j'étais complètement abruti de sommeil :

- Hmmmooohc'estfouc'estbienhmmtumeracontes ?

Je prêtai attention à ce qu'elle me raconta et sourit avec elle car j'étais heureux pour elle, mais son récit me berça à nouveau et je lui promis de lui en parler plus longuement demain avant de sentir ses lèvres sur les miennes et de m'endormir à nouveau. J'eus juste le temps de lui dire que j'étais fier et content pour elle, pour lui montrer que je mesurai l'importance de son rêve, et sombrai à nouveau dans la douceur des bras de Morphée.

Le lendemain, nous profitâmes de notre dernière journée, avec une nouvelle ballade, un déjeuner et la visite d'un musée que j'avais envie de visiter depuis longtemps. Qui plus est, j'avais toujours apprécié l'ambiance silencieuse et sereine des musées et nous y restâmes un bon moment, discutant et admirant les tableaux, et si au départ j'avais eu peur que Ruby s'ennuie elle montra beaucoup d'intérêt, ce qui me fit plaisir. Je réussis même à lui acheter le poster d'un des tableaux qu'elle avait préféré pour qu'elle ait un souvenir - poster qu'elle accepta à moitié en râlant et en riant, avant de m'embrasser pour me remercier. Puis nous retournâmes à l'hôtel, où nous rassemblâmes très rapidement nos affaires à l'aide de quelques sortilèges. Le jour commençait déjà à faiblir, par la fenêtre, et je rejoignis Ruby qui y fumait une cigarette, le regard tourné au dehors. J'embrassai son cou plusieurs fois avant de lui sourire, et de regarder la vue avec elle.


- Alors, ça t’a fait plaisir ? En tout cas, c’est vraiment une jolie ville… J’aimerais bien en visiter d’autres avec toi, murmura-t-elle.

Je l'embrassai de plus belle en riant à moitié devant cet air un peu timide qu'elle avait soudain - bien sûr que je le voulais, à vrai dire je n'avais pas envie de visiter le monde avec quelqu'un d'autre qu'avec elle. Ce qui me fit penser à ce que je m'étais dit pendant mon voyage, et que je ne lui avais pas encore proposé.


- C'était parfait, merci, lui dis-je sincèrement. C'est drôle que tu dises ça car... Puisque je n'ai pas été présent pour ton anniversaire, et qu'on ne l'a pas fêté, je voulais t'offrir un voyage. Peut-être cet été ? Enfin, quand tu pourras et comme tu voudras, je me doute que vous avez prévu des choses avec Lizlor, dis-je en ne voulant pas donner l'impression de m'imposer. Mais je voudrais t'emmener à l'étranger moi aussi, et découvrir de nouvelles choses avec toi, voilà... Si ça te fait plaisir, conclus-je avec un petit sourire.

Je l'entraînai ensuite doucement vers la chambre car il était l'heure de partir ; nous jetâmes tous les deux un dernier regard par la fenêtre avant de prendre nos affaires et de descendre vers la réception pour utiliser leur cheminée, comme nous l'avions fait à l'aller. Je déposai un dernier baiser sur les lèvres de Ruby juste avant que nous nous avancions dans les flammes. Tout d'un coup, le retour à la maison me semblait moins rude, moins insupportable. Je n'avais pas régressé, au contraire : ma vie continuait et elle prenait exactement la direction que j'avais envie qu'elle prenne, en tous points. Pour la première fois, je décidais tout seul de la mener comme je l'entendais, et si c'était un sentiment nouveau, il me réjouissait bien plus que je n'aurais pu l'espérer.



FIN
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