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Unwritten. (Lilian)

 
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 Unwritten. (Lilian)

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Emmy Yeats


Emmy Yeats
Employée au Ministère



Féminin
Nombre de messages : 160
Localisation : Oxford ou Londres.
Date d'inscription : 12/06/2014

Feuille de personnage
Particularités: Terriblement maladroite, et championne de concours de shots !
Ami(e)s: LET'S PARTY !
Âme soeur: "Get out of my head, out my head / Yeah, we're high and low / You're dark at your worst / You're loved and you're cursed."

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MessageSujet: Unwritten. (Lilian)   Unwritten. (Lilian) Icon_minitimeLun 21 Juil - 1:48

« Our lives were just beginning, our favorite moment was right now, our favorite songs were unwritten. »


C’était typiquement la soirée du ministère qui était si mythique qu’on les croyait morte depuis longtemps. Attention, par mythique, ne comprenez pas la mauvaise chose : ça n’avait rien de cool ou d’incroyable, bien au contraire. C’était plutôt mythique dans le sens du mythe, de la légende urbaine qui était d’ailleurs bien mieux en histoire qu’en réalité. Je regardais autour de moi, tirant sur ma robe tout à coup trop courte. J’aurais dû réfléchir à deux fois avant de mettre les pieds à cette fête, et surtout à comment m’habiller. Je n’avais pas fait attention quand une vieille dame aux joues creusées et aux cheveux gris clairs était venue me voir pour me demander de participer au pot de départ surprise de Madame River. Olivia, de son prénom, était en effet plus âgée qu’elle ne paraissait. Malgré ses airs joyeux et son corps rebondi, ses quelques rides sur le front et au bord des yeux cachaient de nombreuses années de service au ministère, et de manière générale, dans la vie. Elle avait eu 67 ans l’année dernière, et elle avait eu beau essayer, elle devait bien se résoudre à quitter son travail et on allait lui dire au revoir avec les hommages. Elle avait travaillé dans divers bureaux, et à vrai dire, j’avais pris sa place en arrivant au service d’usages abusifs de la magie. Elle était aussi spécialisée en sortilèges – bien plus que moi, mais elle avait l’expérience ! – et m’avait rapidement formé aux ficelles du métier que j’allais exercer. Pour elle, chaque usage des sortilèges qui ne respectaient pas la réglementation devait être pris avec énormément de sérieux et elle m’avait souvent répété que si j’avais le moindre doute, il fallait qu’elle vienne me voir. Honnêtement, c’était un peu une sorte de mentor, et je l’adorais.

J’entamais ma troisième année au ministère, et Olivia achevait plus de quarante ans de carrière : de quoi faire prendre de la perspective. Elle avait fini par travailler dans différents bureaux, réduisant au fur et à mesure ses heures. Sur la fin, elle était en collaboration avec un certain Easter, un homme très bien placé, qui était d’ailleurs là au pot de départ – et c’était de loin l’un des plus jeunes présents ! C’était d’ailleurs bien le problème de la soirée. Enfin, soirée, restons sages il n’était que 20h. Nous avions tous crié « suuuurprise ! » alors qu’Olivia été arrivé innocemment, et elle s’était mise à rire d’un de ses rires bien connu et contagieux. Le problème, c’est que clairement, elle était l’une des rares à avoir gardé le feu de sa jeunesse malgré les années. La moyenne d’âge n’était pas si haute, probablement 55 ans, un peu plus, mais on aurait dit qu’on avait réuni toutes les personnes les plus vieilles de l’univers ! Sérieusement, même mes grands-parents étaient plus amusants à 80 ans.

A peine arrivée, j’avais bien senti que quelque chose clochait. Probablement mon absence de rides, déjà. Je m’étais préparée à la maison, enfilant pour l’occasion une robe malgré la fraîcheur de la fin du mois de novembre. Elle était de couleur chocolat évasé jusqu’à la mi-cuisse et le haut avait un joli col bateau. J’avais détaché mes cheveux que je gardais souvent en queue de cheval au travail, et je m’étais maquillée un peu plus que d’ordinaire. J’étais féminine sans passer des heures à choisir ma tenue, mais j’aimais toujours porter un peu plus d’attention quand je sortais. Je n’avais pas prévu de passer la soirée de ma vie de toute manière, d’autant que j’avais une fête demain avec des amis chez un certain Jack, le copain actuel de Gwen – ils étaient assez insupportable en tant que couple, mais Jack était l’ami de Chuck avec qui j’avais connaissance récemment et que j’adorais, donc la perspective d'une soirée ainsi m'enchantait. Bref, sans faire la bringue toute la nuit au ministère, je m’étais attendue probablement à… Autre chose. Passer la soirée avec ma chienne Fluffy était plus amusant.

En soi, le début n’était pas catastrophique : nous levâmes tous nos coupes de champagne, et Olivia fit un petit discours dont elle avait le secret, plein d’humour et d’anecdotes. Le champagne était délicieux, et j’attendais la fin du discours pour aller taper dans les petits fours qui avaient l’air aussi pas mal. Mais du tarama et de la mozzarella ne suffisaient pas à rendre une soirée intéressante… La première personne avec qui j’eus le « plaisir » de discuter fût un homme proche de la soixantaine qui me tint la jambe pendant presque une heure en me racontant ses débuts au ministère. Il était très curieux de savoir mon expérience, mais dès que je commençais à répondre à ses questions, il me coupait pour parler de sa vie. Le meilleur étant évidemment lorsqu’il vit sa « chère amie Dorotha » au loin, et qu’il l’invita à se joindre à la conversation. Autant vous dire que je pouvais me tirer une balle d’avance. J’attrapais une autre coupe de champagne, hochant la tête de temps à autre pour marquer un vague intérêt à la conversation, oubliant parfois de répondre lorsqu’on me parlait. Honnêtement, moi qui croyais que les cours d’arithmancie étaient les pires, j’avais à revoir mes notions du temps. Si je n’arrivais pas à m’en sortir, une chose était sûre, j’allais mourir d’ennui avant 22 heures.

Alors que je considérais sérieusement l’idée de boire assez pour oublier l’ennui mortel dans lequel j’étais plongée, un miracle se présenta à moi : Theodore, aussi connu sous le nom de l’homme le plus bavard du ministère (nouveau surnom de ma composition) reçut un hibou urgent. Je m’entendis soupirer, ce qui n’était pas très poli, mais je m’enfuis le plus long possible de Dorotha, prétextant d’aller aux toilettes. Je n’en avais pas envie, mais il me fallait une échappatoire. J’attrapais une coupe de champagne au passage, la buvant presque cul sec, et partit me rafraîchir. En revenant, je me rapprochai du buffet, ne sachant pas trop à qui parler. L’ambiance semblait morbide, et les conversations ennuyeuses et clairement tournées vers le boulot. J’avais peur de retomber sur un Theodore-bis, et je décidai de goûter un macaron rose fluo qui voletait tout en finissant ma troisième coupe de champagne. A côté de moi, deux femmes parlaient d’une voix monocorde d’une affaire au bureau des aurors.


- C’est ce que je lui répète, voyez-vous, on ne peut pas confier de telles responsabilités à un débutant. Vous imaginez le scandale à notre époque, Albertine ? Mais où va ce ministère, je me le demande ! On dirait qu’il n’y a plus aucun respect pour ceux qui l’ont construit, n’est-ce pas ? Racontait la femme replète à cette fameuse Albertine.

Leur conversation était si ridicule que je riais malgré moi derrière ma coupe. Ce fût à ce moment que je remarquai une fille en face du buffet, face aux deux femmes, qui écoutait aussi avec un air amusé – et blasé. La fille était… Mon dieu elle était aussi jeune que moi ! J’avais cru ne jamais plu voir de gens de mon âge. A bien observer, je reconnus Lilian Easter, une Gryffondor qui d’après mes souvenirs devaient avoir deux ans de moins que moi – elle devait à peine sortir de Poudlard. Malgré notre différence d’âge, Lilian faisait partir de ces gens très populaires qui étaient connus au-delà même de leur année. Le lien se fit rapidement dans ma tête : le Easter du ministère devait être son père, ou son oncle. Tandis que les deux vieilles femmes s’éloignaient, mon regard croisa celui de Lilian, et nous eûmes toutes les deux un rire cette fois-ci non contenu.


- Une coupe de champagne ? Dis-je en regardant le verre entre ses doigts fins qui était vide. Elle fit signe que oui et je lui en attrapai un qui flottait un peu plus loin. Décidément Albertine, cette jeunesse est débauchée, ajoutai-je en imitant la femme avec un petit rire. C’est étonnant de voir quelqu’un sans ride ici, dis donc. Je commençai à me sentir oppressée ! J’eus un nouveau rire, soudain détendu de ne pas être seule dans la galère. Tu es Lilian, c’est ça ? J’étais à Poudlard, Poufsouffle, deux années au-dessus de toi je crois, dis-je d’une voix assurée tout en espérant ne pas la fatiguer, mais j’avais bon sentiment qu’elle était aussi désespérée de la compagnie que moi. Je m’appelle Emmy, au fait, conclus-je avec un sourire, espérant enfin avoir trouvée une alliée – même si quand on était Lilian Easter, on avait peu besoin de charité amicale.
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Lilian Easter


Lilian Easter
Assistante à Sainte Mangouste



Féminin
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Localisation : Dans le lit avec Iron Man. Et tu es prié(e) de dégager, on n'aime pas les plans à 3. (A part si tu t'appelles Jack Sparrow, que tu as du rhum et de la pâte à crêpes...) Quoi? C'est quoi cet air choqué, vous êtes toujours puceau ou quoi? Question suivante !
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Particularités: Yeux plus beaux, tu meurs ! LA Sirène de Poudlard, je suis belle à mourir.
Ami(e)s: Vous voyez mon dressing ? Tous mes amis sont dedans. Je parle de mes fringues et de mes chaussures. Non les vrais amis, c'est une autre histoire.
Âme soeur: Iron Man, Thor, Captain America… Je ne donne que dans les super héros parce qu'ils savent m'envoyer au septième ciel. Oui, vous voyez tous ce que je veux dire.

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MessageSujet: Re: Unwritten. (Lilian)   Unwritten. (Lilian) Icon_minitimeVen 29 Aoû - 14:12

C'est son père qui avait insisté pour qu'elle vienne. Alors qu'à la base, Lilian n'en avait que moyennement envie, très moyennement envie. Mais que voulez-vous, on ne dit pas non au directeur du département des affaires magiques étrangères – Hadrian dirait le Ministre des affaires magiques étrangères parce que c'en était à peu près l'équivalent au niveau des Moldus – et encore moins quand il s'agit de votre père. Parce que pour le coup, il avait enfilé ses deux casquettes et parce qu'il lui avait depuis toute petite inculqué le respect aux personnes importantes, Lilian n'avait pu dire non à son père et elle avait dit que oui elle passerait pour le pot de départ à la retraite de madame River. En réalité, ce qui la gonflait tant, c'est qu'il n'allait sûrement y avoir personne de son âge, que des membres du Ministère de la Magie plus vieux qu'elle. Certes il y aurait son père, mais lui il allait parce qu'il était plus qu'obligé et sa fille avait bien senti que cela ne l'enchantait pas plus que cela d'y aller non plus et que c'était d'ailleurs sûrement pour cela qu'il avait insisté pour qu'elle vienne également. Génial. A qui allait-elle parler ? A son père ? Ahaha certainement pas ! Elle l'aimait énormément, là n'est pas le problème mais c'était son père et il y avait des choses qui ne se disaient entre un père et sa filles, aussi proches soient-ils.

Parce que Lilian était proche de son père, tout comme elle l'était de sa mère mais naturellement elle l'était plus de ses deux frères. Mais même, elle se voyait mal leur raconter en détail à Hadrian ou Felton ses potins de Sainte-Mangouste – enfin surtout ceux qui concernaient Dean. Hadrian étant à Poudlard, il ne restait que Felton qui restait toutefois beaucoup plus secret, moins extraverti que son jeune frère. Mais il écoutait et conseillait Lilian parfaitement – ils avaient tellement de choses à rattraper, six longues années. Par contre, puisqu'on parle de Felton, lui avait réussi à obtenir une dérogation pour ne pas aller au pot de départ de Mamie River, prétextant qu'il préférait rester avec leur mère et je ne sais quoi d'autre qui acheva de persuader son père. Mais Lilian ne put rien prétexter du tout, elle était d'ores et déjà considérée comme participante avant même d'avoir dit oui. Ce qui était particulièrement nul à son goût.

Cependant, elle sut se résigner au bout d'un certain nombre de tentatives infructueuses auprès de Monsieur Easter-Schoonmaker qui se soldèrent toutes par un échec. Le même « Non » de Kevin pour toute réponse et même s'il s'agissait de son propre père – surtout parce qu'il s'agissait de son propre père, la jeune fille ne parvenait pas à résister à ses prunelles claires qui la fixaient jusqu'à ce qu'elle cède et reparte dépitée, en levant les yeux au ciel et secouant sa longue chevelure brune. Et son père de rire amusé devant sa comédie, attendri également, parce qu'elle ressemblait tant à sa mère, que cela soit physiquement qu'au niveau du caractère. Lilian essaya même de le piéger avec un brownie et en s'armant de son sourire charmeur, auquel il lui répliqua « N'essaye pas de me piéger, c'est moi qui ai inventé ce sourire ! ». Et Lilian s'en alla, l'air renfrogné parce qu'elle savait que si cette tentative ne marchait pas, cela signifiait pour elle qu'elle n'avait plus le choix : elle devrait aller au pot de départ du dinosaure du Ministère.

Mais ce qui l'énerva encore plus fut le fait qu'elle ne savait pas comment s'habiller. Rien de d'inhabituel me direz-vous, mais là, si c'était inhabituel. Parce que lassée en ce moment des petites robes noires qu'elle enfilait souvent à Sainte-Mangouste et qu'elles réservaient pour son choix lorsqu'elle irait au gala de l'hôpital, elle ne savait absolument pas quoi mettre. Elle devait faire bonne figure parce que son père serait présent – bon, ce n'était pas le plus gros problème, les enfants Easter faisaient toujours honneur et bonne figure à leurs parents qui à chaque fois se faisaient féliciter pour avoir créé d'aussi belles créatures. En même temps, il faut dire qu'ils avaient hérité d'un croisement entre deux sublimes ADN. Et comme plus plus égal plus... Jamais ils n'auraient pu être moches voire passables.

Bref ! Cela  ne résolvait aucunement le problème de Lilian quant à savoir quelle robe elle allait porter ce soir ! Elle passa devant le pan de son dressing réservé aux robes noires et arriva devant les autres robes, de couleur. Elle élimina d'office les longues robes, de bal et de cocktail rangées plus loin. Bon, il ne lui restait plus que les robes courtes de couleur. Exit les robes de plage, d'été ou de ville, elle ne voulait que les robes du soir. Alors alors, voyons voir... Et oui, c'est bien connu, plus l'on a de vêtements, plus c'est difficile de se décider. Finalement, nous avons une gagnante ! Lilian saisit de ses longs doigts fins le cintre auquel pendait une robe gris perle simple et droite, lui arrivant au-dessus du genou (est-ce utile de le préciser dans la mesure où il ne s'agit pas d'une robe de bal ou de cocktail?). Elle était parfaite pour ce soir. Maintenant, restait les chaussures. Son cintre la suivant en volant derrière elle, la superbe héritière se dirigea vers le coin de son dressing qui abritait ses chaussures (au fond à droite, juste à côté des jeans et avant le miroir plaqué au mur). Maintenant, il fallait choisir une paire. Paradoxalement, ce n'était pas le plus compliqué car une fois que la tenue était choisie, les chaussures suivaient. Elle opta donc pour une paire d'escarpins beiges vernis, aux talons fins et vertigineux (cela aussi, est-ce utile de le préciser quand on connaît Lilian?). Et pour parfaire le tout, elle pris parmi ses vestes, un petit perfecto noir en cuir. Voilà !

Dorénavant habillée, il ne restait plus qu'à se maquiller et la belle serait fin prête à aller s'ennuyer à mourir à ce pot de départ. C'était bien la peine de se donner autant de mal à choisir sa tenue... Elle farda néanmoins ses paupières de noir, étendant la poudre un peu au-delà, accentuant son regard de félin chasseur. Du mascara, du rouge à lèvres roses pâle et mat, la jeune fille était fin prête à rejoindre son père qui l'attendait dans le salon. Celui-ci en imposait par nature, de par son physique qui ne laissait personne indifférent et par son charisme, sa prestance et au Ministère, de par son poste. De tous les enfants Easter-Schoonmaker, Lilian était sûrement celle qui lui ressemblait le plus au niveau du caractère. Elle avait cette même aura tout autour d'elle qui faisait retourner les gens sur son passage, qui laissait voir qu'elle était bel et bien là, tous les regards s'accrochant sur elle. De plus, elle avait ce goût pour la séduction qui n'avait jamais totalement quitté Kevin, bien qu'il n'ait jamais dépassé les limites de la bienséance depuis son mariage. Et quand ils arrivèrent au Ministère pour le pot de départ, une nouvelle fois les regards se rivèrent sur eux. Pour constater à quel point la fille ressemblait au père, à quel point il devait être fier de sa splendide progéniture et que ces gens étaient définitivement presque trop beaux pour être humains. A ce moment, Lilian pensa que si elle passait le reste de la soirée avec son père ou pas trop loin de lui, le temps passerait trop vite. Mais ça, c'était avant. Avant que madame River en personne arrive vers eux. Tous deux l'accueillirent avec leur charmant sourire séducteur, allumant leurs prunelles claires et Kevin félicita le premier la future retraitée pour ce qu'elle venait d'organiser.

Malheureusement, la conversation s'éternisa sur des sujets qui n'intéressait ni Lilian ni son père mais auxquels ils devaient feindre un intérêt dans le seul but de faire plaisir à Madame River. Mais à la fin, trop c'est trop. Toujours polie et élégante, la belle héritière se retira, prétextant un verre vide et un petit creux pour s'échapper vers le buffet de sa démarche ailée, laissant son père aux griffes du vieux vélociraptor. Bon, à vrai dire, Madame River était peut-être plus un stégosaure qui traînait son corps massif plutôt qu'un agile vélociraptor mais passons. Alors qu'elle allait se servir une coupe de champagne, une jeune femme, d'à peu près son âge, arriva vers elle, un large sourire sur les lèvres.

En effet, elles venaient toutes deux de surprendre une conversation entre deux autres habituées du Ministère qui se désolaient des nouvelles recrues, trop jeunes à leur goût, ce qui fit rire les deux jeunes filles qui étaient certainement les deux représentantes les plus jeunes de ce pot de départ.


- Une coupe de champagne ? Décidément Albertine, cette jeunesse est débauchée. C’est étonnant de voir quelqu’un sans ride ici, dis donc. Je commençai à me sentir oppressée !

Lilian eut un petit rire qu'elle dissimula derrière sa coupe de champagne et qu'elle adressa ensuite à la jeune femme avec qui elle sentait qu'elle allait passer la soirée. Etonnement, elle lui disait quelque chose mais elle aurait été tout bonnement incapable de mettre un nom sur son visage.

- Je t'en prie, mon père n'est pas si vieux que ça ! Dit-elle amusée en lançant un regard vers son père, cette fois en proie à deux autres personnes de son service et qui pour changer, lui parlait boulot. Mais c'est vrai que je comprends ta douleur, moi aussi j'ai été obligée de venir ici. Tu travailles ici ?

Probablement, si elle était ici. Enfin, Lilian était ici parce que son père était un des boss du Ministère mais aussi en partie parce qu'elle avait travaillé avec lui l'année dernière – enfin elle l'avait aidé à faire du rangement dans tous ses dossiers – et elle avait également eu affaire à Madame River. Et pas toujours pour son grand plaisir.


- Tu es Lilian, c’est ça ? J’étais à Poudlard, Poufsouffle, deux années au-dessus de toi je crois. Je m’appelle Emmy, au fait

La jeune fille leva ses grands yeux vers elle et sentit un certain malaise l'emplir. Voilà pourquoi le visage de la jeune femme lui rappelait quelque chose mais elle aurait vraiment été incapable de ressortir son prénom. Ce qui voulait dire qu'elle n'avait jamais vraiment eu affaire avec elle, étant donné qu'elle était âgée de deux ans de plus. Elle n'avait donc eu aucun cours en commun. Peut-être avaient-elles simplement partagé une table à la bibliothèque ou s'étaient-elles croisées aux toilettes.

- Je suis vraiment désolée, Merlin sait que j'ai horreur de ces situations... Enchantée Emmy !La belle lui adressa un sourire gêné, car elle ne voulait pas froisser la jeune femme et passer pour la pétasse de service qui n'en avait rien à battre des autres.

En même temps, ce ne serait pas la première fois que quelqu'un la connaissait, elle LA Sirène de Poudlard alors qu'elle, n'avait aucune idée de qui était cette personne. Tout le monde la connaissait mais elle, ne connaissait pas tout le monde. Néanmoins, elle sentait que Emmy ne lui en tiendrait pas rigueur. De toute façon, si elle voulait se trouver une alliée pour ne pas finir la soirée seule, elle devrait passer outre cet oubli. Et comme pour mieux commencer les choses, Lilian l'invita à trinquer avec elle en lui adressant un de ses innombrables sourires charmeurs dans le but de lui faire comprendre qu'elle pouvait accorder une chance à une nouvelle amitié entre elles.
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Emmy Yeats


Emmy Yeats
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MessageSujet: Re: Unwritten. (Lilian)   Unwritten. (Lilian) Icon_minitimeJeu 30 Oct - 22:35

Dans une foule, je n’étais pas sûre de m’être dirigée premièrement vers Lilian si j’avais eu le choix. Ce n’était pas qu’elle m’était antipathique, car je ne la connaissais pas et je n’étais pas du genre à porter des jugements hâtifs. C’était plutôt que je partais du principe que Lilian et moi avions évolué dans des sphères différentes. Je n’étais pas fermée non plus, mais je me doutais simplement qu’elle ne m’aurait pas trouvé particulièrement intéressante. Elle avait goûté durant sa scolarité à une popularité assez incroyable, et je me doutais que ces deux dernières années où je n’étais plus à Poudlard n’avaient pas dû échapper à la règle. Je me rappelais même de l’arrivée de son petit frère, qui nous avait montré à tous que le charme de Lilian était de famille. Il ne fallait pas se leurrer non plus, le château était comme toute école, avec son lot d’élèves « populaires » qui formaient toujours un groupe un peu fermé et qu’il était bien vu – ou non, selon les opinions – de côtoyer. Je n’étais pas parmi eux, mais j’étais amie avec certains, tout en ayant mon groupe d’amis à côté. Bien sûr, comme nous étions des petites promotions, nous finissions par tous nous connaître, voire même à traîner avec les années supérieures ou inférieures. J’avais donc déjà fait beaucoup de soirées où j’avais pu croiser des têtes connues de tous, comme Lilian, mais il y avait toujours un écart formel – surtout quand les personnes n’étaient pas dans mon année. Au final, nous nous connaissions tous plus ou moins, sans vraiment nous mélanger ; souvent, le temps d’une soirée, je faisais connaissance avec des personnes qui le lendemain ne m’adressaient qu’un signe de tête cordial dans le couloir. Je ne blâmais personne, nous avions tous nos vies et nos propres groupes d’amis et il en était ainsi de toute manière même en dehors de l’école. Le Ministère aussi avait son lot d’employés appréciés – ou détestés, au choix – de tous qui étaient remarqués. A présent, je riais de voir que pendant que sa fille faisait tourner les têtes à Poudlard, Monsieur Easter était lui aussi l’une des têtes connues et populaires du Ministère. C’était définitivement dans leur gène.

Nous étions donc peut-être éloignées de base, mais ce soir, nous étions rapprochées par notre malchance d’être réunie ici. Je ne me plaignais pas. Malgré cet écart que je pouvais ressentir entre moi et Lilian, j’étais très sociable, et j’étais persuadée que l’ancienne Gryffondor était agréable. Nous allions pouvoir passer une bonne soirée, ou du moins, meilleure qu’elle avait commencé. Je ne pouvais m’empêcher de remarquer que la présence de Lilian était presque plus rassurante qu’intimidante. Je n’étais pas vraiment du genre à me sentir gênée par le charisme de quelqu’un, et je trouvais que la jeune fille dégageait quelque chose de plus. Elle avait un charme presque candide, malgré ses traits adultes et séduisants, ses hauts talons et ses manières de princesse, ses grands yeux bleus pétillaient d’une sorte d’innocence étrange. Elle n’avait pas ce regard hautain qu’ont certaines filles, au contraire. Je pris le parti de décider qu’elle avait donc un bon fond, ce qui renforça mon sourire. J’avais confiance dans le déroulement de la conversation, et nos coupes de champagne à nouveau pleines allaient sûrement nous donner un peu de courage.


- Je t'en prie, mon père n'est pas si vieux que ça ! J’eus un rire et suivi son regard pour voir son père, un sourire poli aux lèvres, écouter deux autres personnes qui discutaient avec lui. Il n’avait pas l’air passionné par le sujet, et je me doutais que l’ennui que je ressentais, eh bien, je n’étais pas la seule à le subir. Nous nous lançâmes un regard entendu avec Lilian, et eûmes un nouveau rire. Mais c'est vrai que je comprends ta douleur, moi aussi j'ai été obligée de venir ici. Tu travailles ici ?
- Oui, à vrai dire j’ai remplacé Olivia à son poste au service de régulation des usages abusifs de la magie, il y a trois ans. Du coup, ça me paraissait normal de venir à son pot de départ, mais je n’avais pas réalisé que l’ambiance allait être si… Absente, en fait.
On ne pouvait pas décemment parler d’ambiance quand le tout était aussi mort. Tu m’étonnes que tous mes collègues se soient défilés !

J’eus un rictus faussement contrarié. En plus, j’étais la plus jeune de mon service et c’était moi qui me retrouvais au milieu de tous ces gens âgés ?! J’avais bien essayé de ramener mes collègues. Je m’entendais particulièrement bien avec Sandy et James, qui avaient tous les deux presque trente ans, mais ils avaient refusé l’invitation en trouvant des prétextes plus ou moins crédibles. J’aurais dû me douter qu’il y avait anguille sous roche. De toute évidence, ils connaissaient ce genre de soirées, et à quel point elles étaient ennuyeuses. Ils auraient pu me prévenir !... Quoi que, James m’avait bien dit que je risquais de trouver le temps long. Il aurait cependant pu préciser que c’était un euphémisme vu la situation !

- Je suis vraiment désolée, Merlin sait que j'ai horreur de ces situations... Enchantée Emmy !

J’eus un sourire pour lui montrer que je n’étais pas du tout vexée, et nous trinquâmes. Une chose était sûre, il y avait bien un avantage à ces soirées : l’alcool et la nourriture étaient toujours de haut niveau. J’avais d’ailleurs enchaîné pas mal de coupe de champagne, et je sentais que les petites bulles commençaient à imploser dans mes veines et à me faire sourire encore plus facilement. Je n’étais pas ivre, et je me devais de me tenir dans mon lieu de travail, mais disons que la réalité commençait à devenir un peu plus amusante maintenant que j’avais un peu bu.

- Ne t’inquiète pas, je n’étais pas aussi populaire que toi, dis-je sincèrement, sans aucune animosité dans ma voix. Tu viens juste de quitter Poudlard non, du coup ? Je suppose que ça doit faire étrange de passer d’un endroit où on est connu de tous à un endroit où on est la nouvelle tête ! Tu travailles où, du coup ? Tu t'habites à quitter le château ?

Je me rappelais de mon départ, et je n'avais pas oublié à quel point c'était étrange de quitter tout ce que l'on avait connu. Etait-ce plus difficile lorsque l'on était aussi populaire que Lilian ? Ou avait-elle ce pouvoir de se détacher de toutes les masses comme elle s'était détacher de celle de Poudlard ? A en juger par son sourire et son aisance ce soir, je me doutais qu'elle était était de ce genre-là.
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Lilian Easter


Lilian Easter
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MessageSujet: Re: Unwritten. (Lilian)   Unwritten. (Lilian) Icon_minitimeVen 19 Déc - 14:57

Emmy et Lilian étaient ce genre de filles dont l'on pouvait aisément dire que tout opposait. L'une semblait bien plus réservée, timide ou tout du moins beaucoup moins avenante et imposante que l'autre. Mais l'une comme l'autre, elles étaient coincées à cette soirée barbante d'où elles ne pouvaient s'enfuir avant l'heure raisonnable. Et cette heure raisonnable n'intervenait certainement pas vingt minutes après le commencement du pot de départ. Malheureusement pour les deux jeunes filles. L'une comme l'autre avait des obligations : Emmy était forcée de rester pour faire bonne figure sûrement et Lilian ne pouvait partir tant que papa Easter ne l'avait pas décrété. A son grand damn. Enfin, heureusement qu'Emmy était arrivée à son secours pour lui prêter main forte dans ce grand moment de solitude sinon elle ne sait pas ce qu'elle aurait fait.

Enfin, si elle pouvait aisément l'imaginer. Elle serait restée bien sagement à côté du buffet, souriant et répondant poliment comme ses parents lui avaient toujours appris. Et puis, lorsqu'elle en aurait assez, elle irait supplier son père de ses grands yeux bleus jusqu'à ce qu'il cède et décrète qu'il était temps pour eux de quitter la scène. Mais avant, elle devrait patienter au moins encore une bonne heure et demie, comme la politesse le souhaitait.

Trop polie, c'est ce qu'elle était finalement. Lilian aurait pu piquer un caprice de petite fille pourrie gâtée et souhaiter quitter la « fête » avant même d'y avoir posé un pied. Mais non, elle n'avait rien fait. Parce que certes, on pouvait l'apparenter à une princesse et d'un certain côté, au vu de sa naissance et de sa généalogie, cela n'était pas totalement faux mais de princesse, elle n'avait que les attitudes et le port altier. Et cette fierté, non pas hautaine imprimait les traits de chaque membre de sa famille. A elle et ses frères, leurs parents leur avait inculqué une éducation respectable sans tomber dans les excès de la rigueur. Partout où ils passaient, on entendait chuchoter que les enfants Easter-Schoonmaker étaient des merveilles de la nature, ce qui n'était pas très étonnant quand on voyait leurs parents, et qu'ils étaient polis, bien élevés. Leurs parents avaient décidément fait un incroyable travail d'éducation. Il est vrai. Et Lilian les remerciait pour cela et d'avoir fait d'elle une personne à qui l'on reprochait peu de choses. Si ce n'est peut-être d'être insolente rien que par le fait d'être si belle. Pourtant, elle n'allait pas s'excuser de cela ! Ce serait le comble ! Là encore, la superbe remerciait le ciel et ses parents de lui avoir transmis les plus beaux gênes et l'un des plus beaux présents qu'il pouvait lui offrir.

Emmy n'était pas en reste, certes non. Elle était jolie, très agréable à regarder avec ses pommettes marquées qui se fendaient de très légères fossettes quand elle souriait. Elle avait de longs cheveux ondulés, plus clairs que ceux de Lilian et l'éclat dans ses yeux montrait bien qu'elle ne lui était nullement hostile. Ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Enfin, ce n'était pas le cas de toutes les filles. La plupart des filles de Poudlard, hormis ses amies les plus proches telles que Taylord, Katie, Haruhi ou encore Heather, regardaient jalousement la Sirène de Poudlard, lui prêtant des maux qu'elle n'avait pas, enviaient chacun de ses faits et gestes et Lilian savait qu'elles étaient sûrement bien trop contente qu'elle soit enfin partie pour espérer laisser leur propre trace dans le marbre de Poudlard. Mais à leur grand désarroi, elles n'y laisseraient qu'un vague soupir, qui s'estomperait bien vite alors le bruit inimitable et légendaire des talons de Lilian claquant sur le sol résonnerait encore pour un long moment.

Le visage d'Emmy ne lui était pas inconnu mais la belle en avait croisé tant et sympathisé avec d'autres qu'elle ne gardait d'Emmy que ce doux visage, avec cet air innocent et délicieux. Mais déjà de la sympathie émanait de Lilian et elle avait envie de savoir et découvrir ce que leur réservait cette soirée. Leurs flûtes tintèrent en s'entrechoquant une nouvelle fois, un peu comme le rire cristallin de la sirène.


- Oui, à vrai dire j’ai remplacé Olivia à son poste au service de régulation des usages abusifs de la magie, il y a trois ans. Du coup, ça me paraissait normal de venir à son pot de départ, mais je n’avais pas réalisé que l’ambiance allait être si… Absente, en fait.  Tu m’étonnes que tous mes collègues se soient défilés !

L'absence d'ambiance mais le soupçon d'humour d'Emmy arrachèrent un délicat sourire à Lilian qui préférait maintenant prendre le parti de rire de son malheur, même si le mot était un peu exagéré. De toute façon, il valait mieux rire que pleurer et elle n'allait pas s'en priver ! Et avec ce qui arrivait à Daniel en ce moment, ce qu'il venait de lui apprendre, Lilian avait bien besoin de rire et de bulles de champagne pour oublier un instant cette affreuse nouvelle et faire comme si elle ne savait rien.

- C'est fou parce que je crois que c'est l'une des soirées les plus nulles auxquelles j'ai assisté… Non en fait c'est la soirée la plus nulle à laquelle j'ai assisté ! Dit Lilian en un rire avant de boire une nouvelle gorgée de champagne. Et pourtant crois-moi, j'ai fait des soirées avec des gens plus vieux qu'Olivia et qui savaient bien plus s'amuser ! Ainsi, elle faisait allusion à tous ces bals mondains auxquels elle assistait depuis qu'elle avait environ sept ans donc plus de dix ans maintenant. Ces soirées mondaines où la soie et le satin bruissaient et glissaient sur le parquet ciré, où les perles et les montres brillaient sous les lustres, sous lesquels tout semblait si facile et insouciant.

Quand elle y pensait, Lilian avait parfois l'impression d'être un peu comme cette célèbre héroïne américaine, l'impressionnante Scarlett O'Hara qui évoluait dans ce qu'elle appelait « le monde », ce paradis des capelines, des énormes crinolines et des gants en satin. Cela faisait tant rêver Lilian qui, à chaque fois qu'elle revêtait une nouvelle robe de couturier ne pouvait s'empêcher de se prendre au jeu, les corsets en moins. Et quand on la voyait, le rapprochement n'était pas si difficile à faire. Le côté peste de côté, où qu'elle aille, on ne regardait qu'elle. Où qu'elle aille, les garçons suivaient son sillage parfumé, ses yeux langoureux et les filles les réprimandaient d'une tape sur la main pour l'infidélité qu'ils avaient osé imaginer leur faire. Entourée de ses jolis cœurs, tous béats et transis d'amour pour elle, elle était telle cette jeune fille à la longue robe et sa crinoline au pique-nique des Wilkes. Elle riait, jouait avec eux et aucun ne disait rien, trop content qu'elle leur parle. Ils roulaient tous des yeux pour espérer voir naître sur ses lèvres tendres et roses cet irrésistible sourire blanc et ravageur. Et les filles la dévisageaient d'un regard noir, jalouses à en mourir de cette princesse, de cette poupée de porcelaine qui semblait tout avoir pour elle et notamment, les garçons qu'elles-mêmes convoitaient.

Elles les auraient, ces garçons mais ils ne seraient définitivement plus les mêmes. Sans cesse planerait le souvenir de Lilian au-dessus d'eux, leurs yeux garderaient le voile délicat sur lequel évoluait gracieusement la sublime sirène. Elles ne pourraient pas faire grand chose, inconsciemment. Inconsciemment, leur homme serait toujours épris de la superbe Lilian et elles ne pourraient rien y faire. Oh, elles ne s'en rendraient pas compte – et tant mieux pour elles – mais au-dessus de leurs têtes, dans leur dos, on pourrait presque entendre le rire cristallin de la Sirène qui achèverait de ravir l'homme de leurs rêves. Et Lilian ne le ferait pas de manière intentionnelle, sincèrement que pouvait-elle y faire ? En rien et ô grand jamais elle ne souhaitait briser des couples heureux mais c'était plus fort qu'elle : chaque fois qu'elle paraissait dans les parages, qu'elle riait, passait la main dans ses cheveux soyeux et qu'elle adressait un regard azur à un garçon, celui-ci lui tombait à genoux devant elle.

Mais Emmy n'avait pas ce regard jaloux et envieux envers elle et Lilian le remarqua immédiatement. Cela lui changeait tellement à vrai dire ! Elle voyait bien que ce regard la suivrait certainement une bonne partie de sa vie. Depuis qu'elle n'était plus à Poudlard, elle n'avait certes plus affaire à de jeunes adolescentes avides de rumeurs croustillantes et malsaines, désireuses de voir la belle tomber de son Olympe mais les femmes travaillant à Sainte-Mangouste n'étaient guère mieux pour certaines. Mis à part Lola et quelques connaissances de Dean – et encore – la plupart des femmes de l'hôpital sorcier perpétuaient ce regard envieux avec le recul de l'âge qui les faisait dire que décidément, cette jeune fille avait dû en voir passer des mecs et qu'elle devait bien peu se respecter pour agir comme elles l'imaginaient. Alors que Lilian était tout le contraire. Mais bon, elles s'en apercevraient bien assez vite. Ou pas, tant pis pour elles.

Et Emmy semblait à des lieues de tout cela, de toutes ces attitudes de chipie voire de peste et le charmant et sincère sourire qu'elle adressait à Lilian lui prouvait clairement qu'elle était de son côté. Quand bien même la jeune fille n'avait pas réussi à se souvenir de son prénom, elle ne lui en tint aucunement rigueur. La soirée ne pouvait que bien se passer alors !


- Ne t’inquiète pas, je n’étais pas aussi populaire que toi. Tu viens juste de quitter Poudlard non, du coup ? Je suppose que ça doit faire étrange de passer d’un endroit où on est connu de tous à un endroit où on est la nouvelle tête ! Tu travailles où, du coup ? Tu t'habitues à quitter le château ?

En réponse à sa cote de popularité, Lilian adressa un charmant sourire à Emmy, en penchant sa tête sur le côté, faisant couler sur son épaule sa chevelure bronze.

- Oui c'est un peu bizarre mais c'est agréable aussi de se retrouver à la maison tous les jours. Je travaille en tant qu'assistante à Sainte-Mangouste, juste pour un an mais vraiment, un des apprentis qui est mon référent... Elle regarda Emmy droit dans les yeux, ses immenses azurs pétillants sous un millions de soleils brillants. Parler de Dean lui allumait des étoiles dans ces immenses cieux. Mon Dieu mais c'est le plus beau du monde ! Je te jure j'ai envie de me le beurrer sur une tartine de chocolat !

Elle avait conscience qu'elle disait à Emmy des choses qui ne se disent pas nécessairement à une fille que l'on venait de rencontrer, mais elle ce soir, elle se fichait bien des convenances. Elle était déjà là, à cette soirée pourrie donc elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait ! Peut-être que le champagne commençait déjà à lui monter à la tête, justement la soirée ne pouvait que mieux se dérouler.

- Je te présenterais des copains si tu veux parce qu'à mon avis et arrête-moi si je me trompe, ça ne doit pas être le défilé Abercrombie et Fitch tous les jours ici ! Dit-elle en désignant du coin de l'oeil les seuls représentants de la gent masculine qui semblaient avoir au moins cinquante ans de moyenne d'âge. Et encore. Elle eut un éclat de rire cristallin et renversa sa tête un peu en arrière, déployant sa gorge blanche à qui voulait bien la voir.

Parce qu'Emmy lui paraissait très agréable à vivre et aussi enjouée qu'elle au final, Lilian sentait qu'elle allait au final bien s'amuser à cette soirée barbante. De plus, pour une fois qu'une fille venait la voir en toute amitié, elle n'allait pas se priver.
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