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Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3]

 
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 Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3]

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Gabrielle Delacourt


Gabrielle Delacourt
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MessageSujet: Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3]   Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3] Icon_minitimeLun 1 Sep - 17:13

J’avais recommencé le Quidditch, voler me permettait d’oublier, l’espace d’un instant. Je m’étais pointée aux essais pour tenter de ravoir le poste de poursuiveuse et ce, sans un mot. J’en avais peut-être dit un maximum de trois durant l’entraînement, le seul fait de voler m’avait fait sentir mieux, un peu, et j’avais travaillé fort durant cet entraînement, ce qui avait eu pour résultat de m’occuper l’esprit et de m’épuiser complètement, si bien que lorsque je m’étais couchée, mon subconscient n’avait pas eu le temps de me ramener les images que j’essayais d’oublier. J’avais bien dormi pour la première fois depuis bien longtemps, j’avais pris l’habitude – si on peut le dire comme ça – de faire plein de cauchemars et de me réveiller en sursaut à chaque nuit. Sauf que j’avais un contrôle, ce jour-là, durant l’après-midi, et l’entrainement de la veille avait fait en sorte que je n’avais aucunement ouvert mes livres et que j’avais du rattrapage à faire si je voulais au moins atteindre la note de passage.


Je m’étais levée plus reposée qu’à l’habitude, j’étais heureuse d’avoir pu voler la veille et ça me rendait moins léthargique, un peu. J’avais rapidement brossé mes cheveux et j’avais mis mes vêtements pour ensuite filer déjeuner à l’écart des gens. J’avais pris place au bout de la table où il y avait moins d’étudiants. Je m’étais presque habituée au murmure persistant qui avait pris l’habitude de flotter derrière moi depuis le début de l’année scolaire, je ne les entendais presque plus. Je m’également endurcie à ses regards lourds qui pesaient sans cesse sur moi, je marchais la tête haute et je les ignorais. Ces gens étaient lâches de me regarder comme si j’étais un animal de cirque au lieu de venir me parler. Je connaissais beaucoup d’entres eux et pourtant, on préférait murmurer que de me regarder dans les yeux et de me poser des questions. D’un autre côté, je n’avais envie de parler à personne, même si je me sentais vraiment seule dans cette grande école.


Avant, j’avais eu Matt. Il était plus vieux - c’était un auror - mais vraiment charmant et en jeune fille à la tête folle que j’étais, je m’étais laissée glisser vers l’amour. Je m’étais vue avec lui, j’avais déjà plein de projets en tête - il ne faut tout de même pas oublier que j’étais jeune et un peu impressionnable - mais un jour, il avait disparu, il était parti. Je ne l’avais jamais revu, il ne m’avait plus donné aucune nouvelle alors, j’avais compris le message. J’avais eu beaucoup de peine, mais elle s’était estompée, noyée par celle d’avoir perdu ma petite sœur, quelques mois plus tard. Je ne savais pas ce qu’avait la vie de vouloir tout m’enlever… Si Matt n’était pas parti, j’aurais peut-être eu des bras dans lesquels pleurer, j’aurais peut-être eu quelqu’un pour moi, quelqu’un avec qui j’aurais pu espérer avoir un avenir après ma scolarité, mais je n’avais personne et je ne pouvais prévoir ce qui m’arriverait, c’était comme un gros trou noir. C’était probablement la raison pour laquelle je ne travaillais plus, à l’école, il m’était difficile de trouver ma motivation quand je ne voyais pas au bout du tunnel, ce qui m’attendait.


Mme Salander m’avait envoyé une lettre, ce matin-là, je ne l’avais pas ouverte, encore, je l’avais laissée là où la chouette l’avait déposée, devant moi. Je voyais mon nom écrit avec une écriture fine et soignée et je me sentais coupable de mes réactions envers elle, elle m’écrivait toujours et jamais je n’avais répondu à aucune de ses lettres. J’avais ouvert mon livre de sortilège devant moi, mais j’étais distraite. J’avais à peine mangé le contenu de mon assiette, mon appétit souffrait beaucoup de mon état d’esprit. Je ne mangeais plus beaucoup et je savais que j’avais perdu du poids, je le voyais dans mes vêtements. J’avais appuyé ma tête dans ma main gauche et je regardais les pages du livre, mais elles n’avaient pas vraiment de signification pour moi, je n’étais pas concentrée.



-Regarde, c’est elle, la fille qui vit chez Elleira… parce que tu sais… son père…


Comme j’étais plus concentrée sur le bois de la table que sur les mots qui étaient dans mon livre, cette conversation entre deux filles vint à mes oreilles. J’avais commencé par décider que je les ignorerais, comme tous les autres, mais elles n’arrêtaient pas et elles commençaient à me tomber royalement sur le système. Je finis par me retourner vers elles, avec un visage neutre, simplement pour leur signifier que je les entendais, je m’attendais à ce que ce geste suffise à les faire taire. Je pus les détailler, pendant l’instant où je m’étais retournée vers elle, c’était deux filles de Serdaigle qui semblaient être plus jeune que moi, elle avaient probablement l’âge d’Elleira. Je retournai à mon livre pour faire semblant d’étudier en soupirant. Au moins, le fait d’avoir le visage dans ce livre donnait à mon subconscient l’impression que je faisais des efforts pour réussir et peut-être que ça suffirait…
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Heather Lass


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MessageSujet: Re: Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3]   Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3] Icon_minitimeMer 3 Sep - 19:18

C'était bizarre, cette sensation : pour la huitième fois, Heather faisait sa rentrée à Poudlard, pour la huitième fois elle quittait l'Irlande pour l'Ecosse, elle retrouvait les hautes tours du château, ses escaliers magiques, ses tableaux animés... Mais c'était comme un tout nouveau départ, à la fois. Le décor restait le même - c'était elle qui avait changé. Elle ne portait plus l'uniforme des élèves, elle n'arborait plus le blason vert et argent, rien de tout cela ; elle était tenue d'une tenue sobre et appropriée pour son nouveau rôle : celui d'assistante de Potions.

Quelle aventure ! Il lui semblait qu'elle avait fait un grand pas en avant, un pas dans la cour des grands... Et bien qu'elle ne se laisse pas abattre, la jeune fille était un peu déstabilisée. C'était si bien de rester la petite fille qu'elle avait longtemps été, celle qui était encore élève, celle qu'on chouchoutait en n'importe quelle occasion, celle qui restait le petit bébé qu'on avait pas envie de voir grandir - celle qui n'avait pas à subir toutes les responsabilités de l'âge adulte. Et tout d'un coup, voilà que cela arrivait : elle avait terminé sa scolarité avec de jolis résultats aux ASPIC, et on lui demandait de passer à autre chose. Après de longues tergiversations - ce n'était pas nouveau, elle ne savait pas quoi faire de sa vie, et nulle réponse miracle ne venait. En discutant avec son père, cet été là, elle avait finalement opté pour la proposition que Sara Wayland lui avait faite, étant donné ses notes brillantes en potions depuis le début de sa scolarité : parfaire son éducation dans le domaine, et devenir assistante. Heather n'était pas non plus persuadé que sa carrière était dans ce chemin-là, mais pourquoi pas, après tout, parmi les propositions qu'elle avait, celle-là la tentait bien. Quelque part, rester à Poudlard, dans cet univers qu'elle connaissait et qui lui rappelait ses années d'adolescente la rassurait également - peut-être qu'elle resterait encore la petite princesse qu'elle avait toujours été ?

En tout cas, ce fut toute la famille qui se déplaça, ses quatre frères et son père, pour l'accompagner lors de la rentrée, jusqu'à Londres ; et elle se souviendrait longtemps de l'air si fier de son père ainsi que de tous ses frères, qui n'avaient pas manqué de couvrir la petite dernière de câlins et de pressants « tu nous écris, tu nous racontes tout » un peu inquiets et un peu paternels. Le Poudlard-Express l'emmena ensuite le long de ce chemin qu'elle connaissait pas, mais pour la première fois elle ne s'installa pas dans un compartiment avec ses amis et ne goûta pas à l'ambiance spéciale du train ; elle rejoignit celui du personnel, et s'y installa avec un étrange sentiment de ne pas être à sa place. Heureusement, les professeurs étaient déjà en partie à Poudlard, et elle fit le chemin avec Dan, qu'elle apprécia d'avoir retrouvé dans cette situation. Ce fut encore plus dépaysant de se voir atittrer une chambre personnelle alors qu'elle avait toujours dormi dans son dortoir, au fond des cachots ; néanmoins elle apprécia le couloir où les chambres se trouvaient, plus aéré, plus pratique d'accès. Elle mit quelques jours à trouver ses marques, mais finalement, cela vint plutôt naturellement. Son programme organisé, elle calcula qu'elle avait tout de même moins d'heures de cours que quand elle était élève, ce qui était logique, mais un peu plus de travail et de maintenance à fournir à côté - si certaines tâches la barbaient un peu, elle était tout de même motivée par toute cette nouveauté, et s'en sentit un peu plus tranquille. Poudlard restait un merveilleux endroit, quoi qu'il arrive - c'était cette douce conclusion qui l'avait accompagnée la première nuit, et elle avait fermé les yeux en se sentant chez elle. C'était la vérité : si l'Irlande, sa famille, restait la terre à laquelle elle appartenait, Poudlard avait constitué en de si nombreuses années dans sa vie et avait rassemblé des étapes trop importantes qui la constituaient pour que le château sorcier ne soit pas aussi quelque part sa maison bien à elle.

L'irlandaise prenait ses marques, petit à petit ; le début de l'année était toujours assez doux et elle trouvait drôles les cours des première ou deuxième années, de loin les plus sages d'ailleurs ; à partir de la 4ème année c'était un peu compliqué, d'autant plus qu'elle n'était pas si éloignée en âge avec les élèves, et qu'elle en connaissait même certains, si bien qu'elle avait parfois du mal à trouver sa place, mais comme son père le lui avait dit pour la rassurée dans sa dernière lettre, cela viendrait.

Ce matin-là, elle était descendue dans la Grande Salle pour petit déjeuner et en profiter pour relire aussi quelques explications sur les potions de premier cycle, car si elle les avait étudiées et réussies, elles étaient un peu loin, et parfois le plus simple devenait le plus compliquer à expliquer car il datait trop dans ses souvenirs. Le temps était encore frais, elle n'avait pas mis de cape ou de robe de sorcier ; elle portait une simple et brune, cintrée à la taille par des fils dorés tissés entre eux, un gilet noir et des ballerines de la même couleur. Elle essayait de troquer ses habits d'adolescente pour des tenues un peu plus « adultes » quand elle assistait aux cours pour se différencier des élèves, mais elle savait qu'elle restait et faisait jeune tout de même. Lâchés, ses longs cheveux ondulés et roux s'éparpillaient partout dans son dos et sur ses épaules, faisant ressortir la pâleur de son visage constellé de tâche de rousseur et le vert émeraude de ses grands yeux. Alors qu'elle traversait la salle, ses livres sous le bras, elle la vit, toute seule, en train de lire à une table... Gabrielle, sa chère amie de Poufsouffle, avec qui elle avait traversé un bon lot d'aventures et de mésaventures. Heather s'était même confié à elle quand elle avait cru, à tort, être enceinte, il y avait de cela deux longues années. Elle hésita ; Gabrielle l'évitait depuis la rentrée, elle avait eu beau essayer de la saluer ou de se retrouver seule avec elle, elle avait eu du mal... Sans compter les lettres restées sans réponse qu'Heather avait envoyées à son amie, dès qu'elle avait lu la Gazette. Une histoire horrible lui était arrivé... Heather s'était inquiétée, beaucoup, et avait essayé de lui montrer son soutien, mais c'était bien difficile à distance, surtout quand elle ne savait pas si de son côté Gabrielle voulait de ce soutien. C'était le bon moment, là, peut-être ?... Heather avait tourné la tête et ralenti le pas, mais elle n'était sûre de rien...

Ce fut ce qui se passa qui la décida ; elle entendit les deux filles parler de Gabrielle en la regardant comme un animal de foire, et la Poufsouffle leur lancer un regard plutôt froid.

- Vous n'aimeriez pas qu'on vous montre du doigt de cette façon, je crois, n'est-ce pas ? Bon, alors vous vous occupez de vos affaires, et vous laissez Gabrielle tranquille, leur dit-elle avec aplomb, sans méchanceté, mais avec suffisamment de fermeté pour qu'elles comprennent. Les deux filles se retournèrent sans rien ajouter, et Heather poursuivit son chemin jusqu'à la table, y posa ses affaires, et s'installa à côté de son amie. Je peux ? demanda-t-elle prudemment.  

Gabrielle avait l'air fatiguée, lasse ; elle lui paraissait amaigrie aussi, mais surtout plus éteinte, moins enjouée et souriante que d'habitude - quelque chose semblait s'être obscurcit au fond de ses yeux. Heather lui sourit doucement.


- Je sais que tu ne veux sûrement pas trop parler, que tu dois en avoir marre qu'on te pose des questions, tout ça... Mais je voulais juste te dire que je suis là pour toi, quand tu veux, et que j'ai beaucoup pensé à toi, commença-t-elle de but en blanc, sans parler trop fort pour qu'on ne les entende pas. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu me dis d'accord ? Tu te sens comment, la reprise n'est pas trop difficile ?

Elle voulait bien sûr lui poser d'avantage de questions, lui montrer d'avantage d'affection ; mais elle ne voulait pas brusquer la Poufsouffle, et préférait attendre sagement que celle-ci lui montre exactement de quoi elle avait besoin.
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Gabrielle Delacourt


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MessageSujet: Re: Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3]   Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3] Icon_minitimeDim 14 Sep - 16:07

Beaucoup auraient pu me trouver pathétique, et je les aurais compris. Beaucoup m’auraient dit que cette peine d’amour n’avait aucun sens, que je n’étais même en pas couple avec lui, mais lorsque cet homme m’avait donné de l’attention comme personne ne m’en avais donné avant ou du moins, m’avait donné l’impression que j’étais importante à ses yeux, je n’avais pu m’empêcher de me laisser prendre. Avant lui, un seul autre garçon m’avait fait sentir ainsi, mais ça n’avait rien à voir avec comment Matt me faisait sentir, j’avais l’impression qu’il me rejoignait, j’avais vraiment l’impression que j’avais trouvé le bon homme à avoir à mes côtés, je le trouvais beau à mourir, il était très grand, avec une carrure qui me faisait rêver et des cheveux mi-longs, il avait tous les critères pour être à mon goût. Le garçon avec qui j’avais été avant avait disparu, me brisant le cœur, alors j’avais vraiment cru que la vie m’envoyait le bon, mais il s’était avéré que ce n’était pas le cas et que je pourrissais, maintenant, plus seule que jamais. Je n’avais parlé de ce semblant de relation à personne, à aucune de mes amies de l’époque, parce que comme j’étais étudiante et que Matt était un auror chargé de veiller sur la sécurité des élèves durant les infiltration de Mangemorts un peu partout au pays, je ne savais pas si je pouvais lui attirer des ennuis en révélant qu’il nous arrivait souvent de passer du temps ensemble.


Il y a aussi beaucoup de gens qui auraient pu me dire que j’accordais beaucoup trop d’importance à cette histoire n’ayant eu aucun lendemain, surtout si on comparait sa gravité avec ce qui s’était passé chez moi durant l’été précédente, sauf que j’avais l’impression d’être une fille plus normale en voilant la douleur insoutenable qui m’assaillait depuis la mort de ma sœur pour éterniser cette peine d’amour pouvant paraître profondément insignifiante aux yeux des autres. Sauf que comme je ne parlais à personne, aucun des élèves ou des adultes de cette école ne pouvait passer le moindre commentaire concernant comment je vivais mes tristesses. Je ne croyais plus trouver l’amour, et encore moins un bonheur quelconque. Je préférais me dire qu’il n’arriverait plus plutôt que de l’attendre désespérément sans jamais le voir venir. J’étais consciente que cette vision des choses pouvait paraître profondément négative et sans espoir, mais c’était de cette façon que je voulais le vivre, parce que j’en avais assez de m’accrocher à des gens ou à des espoirs pour donner à la vie la possibilité de me les arracher. Je ne m’accrochais plus à rien, elle ne pouvait donc plus rien m’enlever.


J’en avais assez d’être l’animal de cirque de Poudlard. Des gens à qui je n’avais jamais parlé, que je ne connaissais même pas, racontaient mon histoire dans les corridors comme si j’étais leur meilleure amie et que je leur avais tout confié. J’avais l’impression qu’on en parlait comme de la dernière grande pièce de théâtre à succès qui était sortie, sauf qu’il s’agissait d’une histoire vraie et qu’elle était mienne. Je marchais dans les corridors et j’avais l’impression d’avoir des tonnes de briques sur les épaules tant tous ces regards me pesaient, tant tous ces chuchotements étaient devenus insupportables à mes oreilles. N’en avais-je pas déjà bien assez en le vivant ? Tout ça était-il nécessaire ? Je ne comprenais pas qu’une telle histoire fasse autant parler dans l’école. Bien sûr je savais que c’était une histoire horrible et qu’elle avait été médiatisée beaucoup, je savais aussi que beaucoup de gens me connaissaient à Poudlard, du moins de vue puisque non seulement j’en étais à ma septième année, mais en plus, des vélanes, à Poudlard, il n’y en avait pas milles non plus.

Comme j’avais décidé d’ignorer la présence de ces deux petites garces qui ne semblaient pas avoir compris la signification du regard que je leur avais lancé, je retournai à mes livres en appuyant ma tête sur mes deux mains. Je ne regardais plus personne, je n’avais pas envie de croiser des regards mal à l’aise autour de moi parce que les autres réalisaient que je n’étais pas sourde et qu’il était peut-être déplacé de parler de tout ça en ma présence.  Je préférais me contenter de feindre d’être en train d’étudier. C’est à ce moment que j’entendis des pas s’approcher.



-Vous n'aimeriez pas qu'on vous montre du doigt de cette façon, je crois, n'est-ce pas ? Bon, alors vous vous occupez de vos affaires, et vous laissez Gabrielle tranquille.


Je n'eus pas besoin de se retourner pour savoir à qui appartenait cette voix, je l’aurais reconnue entre milles : Heather. Heather était la seule amie qui me restait, à Poudlard, elle avait été fabuleuse. Apèrs l’incident, j’avais reçu plein de lettre pleines d’amour et de soutient de sa part, mais je les avais laissée sans réponse : Je ne savais pas quoi lui dire. Je ne voulais pas lui dire que j’allais bien, que je tenais le coup, c’était faux et je ne voulais pas lui mentir, même par lettre je trouvais que ça sonnait faux et je n’avais pas envie de me confier, à personne. Sauf que ses lettres m’avaient fait du bien, elles m’avaient fait sentir un peu moins seule dans cette maison inconnue pour moi qu’était celle des Salander. Depuis le début des cours, je ne l’avais pas croisée, mais je devais avouer que je ne portais pas attention aux gens que je croisais parce que je n’avais pas envie  de croiser un regard intrigué à mon sujet donc, il était fort possible que je l’aie croisée sans la voir et qu’elle ait pu croire que je la fuyais. J’appréciai ce qu’elle dit à ces deux filles à qui j’avais envie d’arracher la tête, mais je notai tout de même le professionnalisme dont elle faisait preuve, c’est ce qui me rappela qu’elle n’était plus étudiante, maintenant. Heather était plus vieille que moi, mais il y avait peu de personne au monde que j’aimais plus qu’elle.


-Je peux ?


Je lui devais bien ça, avec toutes ces lettres sans réponse. Je ne pouvais pas continuer de me plaindre que j’étais seule quand je fermais la porte à cette fille qui avait toujours été merveilleuse avec moi, qui avait été une amie parfaite au temps où il le fallait. Je fis un mince sourire et un signe de tête approbateur de la tête, mais je regardais toujours devant moi, j’avais l’impression qu’une boule se formait au fond de ma gorge.


-Je sais que tu ne veux sûrement pas trop parler, que tu dois en avoir marre qu'on te pose des questions, tout ça... Mais je voulais juste te dire que je suis là pour toi, quand tu veux, et que j'ai beaucoup pensé à toi.


Elle était gentille, j’avais l’impression que j’allais exploser de larmes. Je fermai les yeux un instant et des larmes coulèrent à travers mes longs cils et ensuite sur mes joues. Je devais me retenir pour ne pas éclater en sanglots. C’était la première fois que quelqu’un me témoignait une réelle marque d’amour et pas des regards de pitié ou encore des paroles se voulant réconfortantes, mais venant de personnes qui ne comptaient pas à mes yeux. Je peinais à reprendre sur moi pour lui répondre, j’avais peur d’exploser en parlant.


-Je sais que tu es là pour moi, tes lettres étaient merveilleuses, je m’excuse de ne pas y avoir répondu, mais j’en étais incapable.


Ma voix s’était brisée au milieu de ma phrase, je refermai mes yeux, libérant à nouveau quelques larmes. Je ne l’avais toujours pas regardée, j’avais vraiment l’impression que ce serait le coup de grâce.


-Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu me dis d'accord ? Tu te sens comment, la reprise n'est pas trop difficile ?


Je haussai les épaules. Je ne pouvais quand même pas lui dire que tout allait bien, il était clair qu’elle avait remarqué mon état général.


-J’essaie de faire ce que je peux…


J’essuyai les larmes sur mes joues du revers de la main. En regardant mon livre, je réalisai que ma seule chance de m'en sortir avec ce test serait de m'en remettre au hasard.
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Heather Lass


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MessageSujet: Re: Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3]   Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3] Icon_minitimeJeu 18 Sep - 19:16

Gabrielle n'avait pas refusé cette tentative de renouer et Heather s'était installée précautionneusement cependant ; la situation restait délicate et elle ne voulait pas brusquer son amie, mais elle n'était sûre de rien. Par chance, les deux jeunes filles s'étaient détournées de leur cible, probablement mal à leur aise d'avoir été reprises ainsi alors qu'elles ne s'y attendaient pas. Heather avait toujours été plutôt pleine d'assurance, mais elle nota au passage qu'il était plaisant de ne pas avoir l'uniforme de Poudlard parmi les élèves, car cela lui conférait une certaine autorité supplémentaire. Machinalement, elle avait remis une mèche de ses longs cheveux derrière son oreille et avait jeté un nouveau coup d'oeil à la Poufsouffle : celle-ci n'avait toujours pas levé la tête, et Heather sentit son coeur se contracter douloureusement quand elle remarqua que la chevelure dorée de Gabrielle masquait à peine ses paupières closes et les quelques larmes qui humidifiaient le contour de ses yeux.

L'irlandaise se mordit les lèvres et se rapprocha un peu de son amie, après un rapide coup d'oeil autour d'elles. Heureusement, après qu'elle ait cloué le bec des deux autres filles, les gens semblaient avoir détourné leur attention ailleurs, devinant probablement qu'il ne fallait pas continuer à observer ainsi. Pour avoir été un temps au coeur des ragots et de l'attention de Poudlard avec ses histoires avec Harry, Heather savait pertinemment ce qu'impliquait cette espèce de fascination étrange des autres quand quelque chose ou quelqu'un sortait de l'ordinaire, quand une personne avait le malheur d'alimenter un peu trop les rumeurs qui, dans un environnement rempli d'adolescents, faisaient bon train. Il y avait du bon comme du moins bon - Heather n'avait pas été fâchée non plus de goûter à une certaine popularité, elle aimait qu'on la voit et qu'on la remarque, elle aimait l'attention, parce qu'elle y avait toujours été habituée dans sa famille et qu'elle se sentait flattée. Mais il y avait toujours un revers à la médaille et elle l'avait compris trop tard, quand tout le monde avait été au courant de ses histoires de coeur, etc. Elle ne voulait pas de cela pour Gabrielle - même si l'histoire était bien différente. Mais elle connaissait la cruauté et le poids des regards ; quelque chose lui disait que l'exemple d'aujourd'hui n'était qu'un petit échantillon de ce que devait subir la Poufsouffle. Comment en aurait-il pu être autrement, hélas ? L'histoire de la famille Delacourt avait défrayé la chronique, elle était violente et sordide, un parent qui tue son enfant fait couler autant de sang que d'encre, et sans doute le fait qu'il se soit donné la mort ait encore plus déchaîné les foules qui regrettaient que le coupable ne puisse pas être puni... Pour Heather, tout cela restait bien flou, bien nébuleux. Elle se souvenait simplement de son sang qui s'était glacé dans ses veines quand elle avait appris la terrible nouvelle, des larmes qu'elle avait versées puis de la terreur sans nom qu'elle avait ressentie - et Gabrielle ?? Le fait que l'une des filles ait survécu lui avait paru aussi soulageant qu'inquiétant - son amie était vivante et c'était tout ce qui lui importait, mais comment allait elle se remettre de cela maintenant, comment survivre à la perte de sa soeur, à la terrible action de son père, au démantèlement et à la perte de toute sa famille ?! Heather savait son amie forte après ce qu'elle avait déjà traversé, mais elle la savait fragile de la même manière. Elle avait tout de suite pris contact avec elle, sans réponses, elle avait insisté. Quand, complètement paniquée, elle avait fait part à son père de son impuissance, il avait réussi à lui faire comprendre que Gabrielle avait sans doute besoin de temps de son côté. De plutôt mauvaise grâce, elle avait accepté de l'écouter, même si il lui en coûtait. Sa rentrée à Poudlard était un enjeu notamment pour cela : revoir Gabrielle, essayer de la soutenir du mieux qu'elle pouvait.


- Je sais que tu es là pour moi, tes lettres étaient merveilleuses, je m’excuse de ne pas y avoir répondu, mais j’en étais incapable, dit la Poufsouffle, mais sa voix trembla comme si un coup de vent puissant essayait de la balayer.

Ses larmes s'accentuèrent, ce qui eut pour effet d'accélérer les battements du coeur de Heather qui ne retint pas son geste, sans réfléchir : elle attrapa la main de Gabrielle, sur la table, et la serra fort.


- Je sais, murmura-t-elle bien vite d'une voix rassurante, je ne t'en veux pas du tout, ne t'inquiète pas, et elle lui sourit doucement, même si son amie ne la regardait pas.

Heather remercia mentalement son père d'avoir été de si bons conseils ; si il n'avait pas été là elle aurait sans doute harcelé Gabrielle comme une hystérique pour venir la chercher jusque chez elle en hurlant son inquiétude, mais elle comprit que, comme tout, il faut du temps aux choses pour qu'elles se tassent un minimum. Elle avait mille choses à lui dire et lui demander et son coeur débordait de toute cette affection que l'inquiétude avait accumulée tout l'été, mais elle se retint, comprenant combien il était judicieux d'y aller doucement.


- J’essaie de faire ce que je peux…

Pourquoi ne la regardait-elle pas ? Gabrielle avait eu un mouvement pour essuyer son visage, mais gardait les yeux rivés sur son livre - qu'elle ne lisait probablement pas du tout - et Heather lui serra une nouvelle fois la main, qu'elle avait gardé dans la chaleur de la sienne. Elle se sentait démunie et plutôt incapable de quoi que ce soit, au fond d'elle, mais elle refusait de se laisser aller à ce genre de pensées : pas une seule seconde elle ne supporterait de baisser les bras et de renoncer, pas une seule seconde elle ne pouvait laisser son amie dans le chagrin et la désarroi dans lequel elle devait être plongée depuis tout ce temps.

- C'est déjà très courageux d'être revenue à Poudlard, tu sais, tu savais que ça ne serait pas facile et tu l'as fait quand même, je suis très admirative, conclut-elle avec un sourire encourageant, cherchant le regard bleuté de Gabrielle toujours cachée derrière ses jolis cheveux.

Heather jeta un coup d'oeil au grimoire ouvert - Sortilèges - et continua son approche, aussi prudemment que possible :


- Il ne faut pas que tu gardes tout pour toi, tu sais, dit-elle encore plus doucement. Je sais que tu veux être tranquille, mais je me dis que je peux au moins t'aider à avoir la vie moins difficile... Comment ça se passe, dans ta famille d'accueil ?

Cette fois, elle caressa le dessus de la main de la Poufsouffle dans un geste maternel, pour l'inciter à lui faire confiance.
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Gabrielle Delacourt


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MessageSujet: Re: Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3]   Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3] Icon_minitimeJeu 25 Sep - 0:59

Avec le temps, j’avais compris que j’avais une tendance vers les deuils tardifs. J’avais toujours voulu être fière et montrer que j’étais plus forte que le mal qui m’assaillait. Je ne voulais pas pleurer après coup, je ne voulais pas qu’on sache que j’avais mal et ce, peu importait le type de deuil. Parce que je considérais qu’une rupture amoureuse était un type de deuil, ça restait un départ définitif de ma vie, une partie de mon histoire que je devais rayer. Je ne me confiais que très rarement et seulement lorsque je sentais que je n’avais plus d’autres choix, parce qu’en général, je préférais me débrouiller toute seule. Seulement, cette fois, c’était trop, il y avait eu trop de choses en même temps et je n’arrivais pas à reprendre le dessus, je ne trouvais plus rien à quoi m’accrocher. Être sur mon balai me permettait, certes, de panser mes blessures le temps que j’étais dans les airs, mais à la seconde où je remettais le pied sur le sol, tout me retombait sur les épaules. Il n’y avait vraiment rien qui semblait me faire sentir mieux. C’était comme l’alcool, c’était une échappatoire temporaire, mais ça n’effaçait pas mes problèmes, ça les masquait seulement durant les quelques heures que ça durait.


J’étais contente pour Heather, qu’elle ait pu se démarquer assez pour devenir assistante de potions était génial, pour elle. J’aurais voulu la féliciter, faire tourner notre conversation autour de sa réussite plutôt que sur l’échec cuisant de ma vie, mais il semblait toujours que c’était mon histoire qui prenait toute la place et qui étouffait tout le monde. J’aimais attirer l’attention, je l’ai déjà dit, j’aimais quand, dans une soirée, on m’accordait plus de temps et de regards qu’aux autres, mais je n’aimais pas quand ma vie prenait toute la place. Je ne voulais pas que ma vie soit un roman, un film durant lequel le personnage principal rampe jusqu’à la fin et c’était pourtant ce que j’avais l’impression de faire. Je devais me contrôler, j’étais dans la Grande Salle et si je continuais de pleurnicher comme une pauvre fille, je finirais par alimenter les ragots qui voyageaient à mon sujet.



-Je sais, je ne t'en veux pas du tout, ne t'inquiète pas.


Il y avait au moins ça, Heather était l’une de mes rares amies. J’avais, en général, beaucoup de difficulté à tisser des liens avec les gens. Plus jeune, c’était plus facile, j’avais eu plusieurs amitiés superficielles, des gens avec qui j’avais su avoir du plaisir et rire, mais seules deux personnes, en dehors de ma famille, avaient réussi à percer cette coquille beaucoup trop rigide que je construisais autour de moi et ces deux personnes étaient Heather et Matt. Comme Matt était parti, et que je n’avais plus de famille, il ne me restait seulement que Heather et j’avais tout de même pris la décision de ne pas répondre à ses lettres et de ne pas lui donner de nouvelles. J’était certainement une amie immonde, j’étais donc contente qu’elle ne m’en veuille pas, c’était au moins ça, je pourrais me reprendre. Heather avait attrapé ma main et je m’y accrochais comme à une bouée de sauvetage. Je me tournai vers elle et je lui fis un demi sourire, mais je baissai précipitamment les yeux lorsque mon regard croisa le sien. Je n’avais pas envie d’exploser en larmes dans la Grande Salle, ce n’était pas trop l’endroit.


-C'est déjà très courageux d'être revenue à Poudlard, tu sais, tu savais que ça ne serait pas facile et tu l'as fait quand même, je suis très admirative.


Heather était gentille, mais qu’aurais-je pu faire d’autre ? Je n’aurais pas pu rester chez les Salander et endurer Chloe, la sœur aînée d’Elleira m’insulter non seulement sur mes origines, mais sur toute ma personne. Cette fille était réellement un monstre, elle n’avait rien à voir avec Elleira qui me semblait être une fille douce et gentille ne disant pas un mot plus haut que l’autre. Chloe semblait être jalouse qu’Elleira soit une enfant spéciale dans une famille de moldus, du moins, c’était mon impression. Mon arrivée, en tant que deuxième sorcière de la famille, ne pouvait qu’empirer la situation. J’avais décidé de l’ignorer, tout simplement. Je plaçai mes cheveux derrière mon oreille, découvrant ainsi mon visage du côté de Heather. J’avais réussi à reconstruire un semblant de carapace et j’avais séché mes larmes. Je me sentais assez courageuse pour affronter son regard. Je me tournai vers elle et j’eus un sourire triste.


-C’est gentil de ta part, mais je ne vois pas ce que j’aurais pu faire d’autre… Ici, c’est ce qui se rapproche le plus d’un foyer, pour moi.


C’était vrai. Malgré tous ces regards et ces murmures que je devais endurer, je me sentais encore plus chez moi à Poudlard que dans ma chambre, chez les Salander. Au moins, le lit de mon dortoir me rappelait l’époque où j’étais littéralement un rayon de Soleil, cette époque où j’étais heureuse.


-Il ne faut pas que tu gardes tout pour toi, tu sais.


Je haussai les épaules. Je ne me sentais pas à l’aise de parler de ce qui s’était passé, je n’avais même pas réussi à mettre de mots sur ce que j’avais trouvé, à mon retour chez moi, ce soir-là. J’avais trouvé les corps inertes de ma sœur et de mon père et j’avais complètement oublié ce qui s’était passé ensuite, je n’avais aucun souvenir d’avoir appelé les secours, tout était si flou, c’était comme si à ce moment-là, j’étais devenue un robot, un corps vide. Il paraît que mon père avait laissé une note, mais je n’ai jamais voulu la voir, ni même savoir ce qu’elle contenait. Aucune explication au monde ne pouvait excuser ce qu’il avait fait.


-Je sais que tu veux être tranquille, mais je me dis que je peux au moins t'aider à avoir la vie moins difficile... Comment ça se passe, dans ta famille d'accueil ?


Je haussai à nouveau les épaules et je souris tristement une nouvelle fois.


-Elleira est gentille, ses parents aussi… sa grande sœur est un monstre, mais je ne m’y sens pas chez moi.


Pourquoi mentir et faire croire que je les adorais, ce n’était pas le cas. Je lançai un bref regard vers la lettre toujours cachetée qui se trouvait devant moi. Je me secouai un peu et je fis un sourire qui se voulait sincère, le genre de sourire que j’aurais fait naturellement avant, celui que j’avais toujours sur le visage, dans le passé.


-Félicitations pour ton poste d’assistante, je suis vraiment fière de toi, tu le mérites tellement.


Elle méritait tout ça beaucoup plus que moi. J’étais en septième année, j’avais mes ASPICs à la fin de l’année et je n’avais aucune idée de ce que je pourrais faire l’année suivante, j’avais l’impression qu’il s’agissait d’un grand trou noir.
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MessageSujet: Re: Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3]   Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3] Icon_minitimeJeu 30 Oct - 15:25

C'était peut-être un peu étrange de se retrouver ici, au milieu de la Grande Salle et de tous les élèves qui s'y retrouvaient. Mais ce n'était pas comme si ces retrouvailles avaient été planifiées : Heather aurait préféré qu'elles aient eu lieu dans de meilleures circonstances ; bien évidemment, le drame qui avait bouleversé la vie de Gabrielle n'était pas de ces choses que l'on peut prévoir. Si quelque part, l'irlandaise ressentait un certain poids qui s'enlevait de ses épaules maintenant que le contact était repris avec la Poufsouffle, elle n'était pas aveugle pour autant : tout restait encore à faire. Gabrielle se faisait discrète, presque comme si elle avait voulu être transparente, et quelque part Heather ne pouvait que la comprendre - comment réagir face à tout cela ?? - mais elle ne pouvait pas non plus l'accepter : elle ne pouvait pas laisser son amie sombrer ainsi, dans cette tristesse qui lui coupait l'envie de tout. Mais comment lui faire comprendre ? Qu'elle ne devait pas renoncer à la vie parce que sa père avait tué tous ceux qui comptaient pour elle ? C'était impossible à dire et à entendre, n'est-ce pas ?

Heather sentit son coeur se serrer un peu plus dans sa poitrine. Elle-même pouvait comprendre l'impact d'une famille détruite sur l'existence - n'avait-elle pas, enfant, assisté au sombre déclin de sa propre mère ? Sauf qu'elle avait eu de la chance, que son père et ses frères avaient été présents, qu'ils s'étaient occupés de tout ce qui aurait pu noircir son âme d'enfant. Gabrielle n'avait pas eu cela, elle, elle s'était retrouvée seule et sans soutien ; qu'est-ce qui pouvait aujourd'hui être assez puissant pour la sortir de là ? Heather était prête à y mettre toute son énergie, parce qu'elle était son amie et voulait tout faire pour elle, mais la tâche lui paraissait colossale.

Autour d'elles, les élèves discutaient plus ou moins fort, s'affairaient à quelques devoirs mais profitaient pour la plupart de l'ambiance conviviale de la Grande Salle, des tables où de la nature apparaissait lorsqu'il le fallait, et du plafond magique et changeant. Heather leva les yeux un instant pour le regarder de plus près : il était clair mais gris, un peu nuancé, irrégulier, parfois un peu éblouissant, parfois plus sombre. Il oscillait entre deux états, et Heather n'y trouva pas vraiment de réconfort. Elle aurait voulu qu'un grand soleil illumine l'endroit, que Gabrielle s'en sente réchauffée, et pas enfermée un peu plus dans son coeur sous ce ciel plutôt maussade. Heureusement, les cours allaient l'occuper ; sans doute que la vie dans la salle commune et dans son dortoir lui épargneraient aussi d'être trop isolée. Poudlard avait cela de bon, entre autres : malgré tous les inconvénients du château, les différences entre les mains, Poudlard était et restait quoi qu'il arrive une communauté soudée, comme une famille de substitution. Alors qu'elle se disait cela, Heather croisa enfin le regard de Gabrielle : celle-ci avait fini par lever la tête pour la regarder. Elle lui offrit un maigre sourire qui ne rassura pas l'irlandaise pour autant, tant il était triste et qu'il lui sembla que son coeur se brisait ; les yeux bleus de la Poufsouffle, eux, paraissaient lointains et incertains, comme s'ils cherchaient à quoi se raccrocher.


- C’est gentil de ta part, mais je ne vois pas ce que j’aurais pu faire d’autre… Ici, c’est ce qui se rapproche le plus d’un foyer, pour moi.

Heather plissa les lèvres en un petit sourire de compréhension, et elle hocha doucement la tête. En effet : Poudlard était sûrement la solution. Ce qui ne voulait pas dire pour autant qu'elle serait simple... Gabrielle haussait les épaules, comme pour confirmer les réflexions qu'Heather s'étaient faites. Que faire, en vérité ?...

- Elleira est gentille, ses parents aussi… sa grande sœur est un monstre, mais je ne m’y sens pas chez moi.

L'avantage de travailler ici en tant qu'adulte à présent était de connaître immanquablement les noms et les visages des élèves : Heather avait une bonne mémoire de manière générale, et Poudlard n'était pas si grand, mais il lui arrivait de ne pas connaître forcément les noms des plus jeunes élèves. Maintenant, pour les avoir tous eu au moins une fois en cours, elle s'en souvenait, bien plus aisément qu'elle l'aurait cru. Elleira était une Serdaigle, plus jeune, et lui avait paru plutôt sympathique, en effet.

- Comment ça, un monstre ?? Elle s'en prend à toi ? Tu en as parlé à Elleira au moins, si tu ne te sens pas de le dire aux parents ?

Elle s'était sentie piquée de manière assez désagréable - Gabrielle avait subi assez pour qu'en plus, sa famille d'accueil lui pose des problèmes. Prenant sur elle, évidemment, elle ne montra pas combien elle était énervée par cette nouvelle, même si le ton un peu plus relevé de sa voix prouvait bien que cette information la dérangeait. Gabrielle regardait ensuite la lettre posée devant elle et Heather faillit lui demander - était-ce une lettre importante ? - mais elle ne voulait pas paraître trop insistante, alors elle laissa son amie décider si elle voulait partager d'avantage avec elle ou pas.

- Félicitations pour ton poste d’assistante, je suis vraiment fière de toi, tu le mérites tellement.

Touchée, Heather sourit doucement, répondant au sourire de Gabrielle un tout petit peu moins de triste, peut-être. La considération de la Poufsouffle lui faisait plaisir, et elle lui pressa une nouvelle fois un petit peu la main, comme pour la remercier.

- Oh, c'est gentil ! J'ai pas mal hésité, je ne savais pas trop quoi faire après Poudlard, je ne sais toujours pas où je me vois dans quelques années... Mais c'était un bon plan, et je suis enthousiaste. Elle hésita une seconde - est-ce que parler ainsi, comme elle en avait l'habitude, à un débit assez rythmé, changerait les idées de son amie ou l'ennuierait ? Et puis, tu as raison, c'est un vrai foyer ici, malgré tout ce qui s'est passé. Les Mangemorts, Harry, puis plus récemment ses aventures avec le professeur Fleming, ses petits écarts avec Phil... Un peu amère, elle rajouta : Cette fois, je vais essayer de ne pas faire de bêtises, dit-elle en se promettant d'arrêter de flirter ainsi avec des personnes dont la position était dangereuse pour elle, et qui finalement se fichaient bien d'elle et l'abandonnaient. Et puis c'est drôle, il y a mon voisin tu sais, un ami d'enfance d'Irlande, qui travaille ici aussi cette année, Daniel ! Du coup ça me rassure un peu, je ne suis pas toute seule au milieu des profs !

Cette fois, elle s'arrêta là - c'était peut-être un peu trop déplacé d'elle comme ça ? Elle eut un petit sourire un peu hésitant, et se tut, bien décidée à ne pas laisser Gabrielle croire qu'elle plaçait ses petites histoires pas très importantes avant les intérêts de son amie.
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Gabrielle Delacourt


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MessageSujet: Re: Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3]   Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3] Icon_minitimeLun 10 Nov - 3:17

Que dire d’Heather. Elle était ma plus proche amie à Poudlard. Après la disparition de ma cousine Leyla et de toute sa famille, lors de l’attaque des Mangemorts, je m’étais retrouvée un peu seule, à Poudlard. Certes, à l’époque j’avais toujours ma sœur et certains amis superficiels, et j’avais Matt… mais Heather était la seule sur qui je savais que je pouvais toujours compter, à qui je pouvais tout dire sans me sentir jugée. Il avait toujours été véhiculé que les Serpentards étaient méchants, mais Heather m’avait prouvé qu’il n’en était rien, je ne connaissais aucune fille plus gentille qu’elle. Je savais qu’elle aussi n’avait pas toujours eu la vie facile, à Poudlard. Elle s’était d’ailleurs confiée à moi à plusieurs reprises, lorsqu’elle avait eu des problèmes. Ça me faisait du bien, de savoir que je pouvais compter sur elle et ce, même si elle n’était plus étudiante à Poudlard, je remerciai secrètement le personnel de l’école de lui avoir offert ce poste.


-Comment ça, un monstre ?? Elle s'en prend à toi ? Tu en as parlé à Elleira au moins, si tu ne te sens pas de le dire aux parents ?


Je ne pus m’empêcher de sourire en entendant le ton de voix de mon amie. Je savais toujours pouvoir compter sur Heather pour s’insurger contre les injustices. J’avais beau ne pas vouloir être amie avec Elleira, j’étais un peu triste pour elle. Ma sœur à moi était partie, mais au moins je pouvais encore chérir la belle relation que nous avions. Chloe était terrible, je ne savais pas comment on pouvait l’aimer tant elle était désagréable. Elleira était une née moldue, toute sa famille était moldue, sauf elle, et il semblait bien que sa sœur ne l’ait jamais accepté. Puisque je ne posais aucune question dans cette maison, je ne savais pas trop si elle agissait ainsi par jalousie envers elle ou si c’était parce qu’elle était vraiment dégoûtée – sans raison particulière – par l’idée que sa sœur soit une sorcière. Toujours est-il qu’elle m’avait réservé le même sort, étant moi-même une sorcière. J’étais d’ailleurs contente que personne dans cette famille ne soit au courant – ou n’ait fait mention – de mes origines vélanes parce que Chloe m’aurait surement trouvé un surnom oscillant entre monstre et créature maléfique. À la place, elle avait seulement fait comme si je n’existais pas, mais en prenant la peine de parler de moi haut et fort, comme si je n’étais pas assise juste à côté d’elle. Heather avait une opinion bien plus haute de moi que ce qu’il en tait en réalité, puisque je refusais toujours de ne développer aucun lien avec quiconque constituant cette famille…


-Je ne parle pas à M. et Mme Salander… sauf pour les incontournables… Et je ne parle pas à Elleira non plus, je n’ai simplement pas envie d’être dans cette famille, ni dans n’importe quelle autre, d’ailleurs.


Je haussai à nouveau les épaules. Je ne savais pas si je pouvais avoir un peu plus l’air borné que maintenant. J’aurais pu tomber sur une famille malsaine qui m’aurait fait vivre un enfer, à la place j’étais dans une famille à peu près saine qui semblait vraiment vouloir que je m’intègre à eux. J’avais un peu honte de moi, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir l’impression de trahir ma mère et ma sœur si je laissais d’autres personnes prendre leur place dans mon cœur, et donner une chance à cette famille de substitution me faisait sentir comme si c’était exactement ce que je faisais. J’avais donc considéré qu’il était plus simple pour ma santé mentale de ne laisser personne remplir ces trous, je voulais restée fermée à eux, même si ça me garantissais des moments de malaise dans cette maison. Et puis, je savais qu’on était indulgents, présentement avec moi, mais je savais aussi que ça ne durerait pas. Les gens passaient vite à autre chose, dans ce genre d’histoire, beaucoup plus que moi. J’avais tendance à m’accrocher un peu trop à chaque douleur qui m’était infligée. Il m’arrivait d’ailleurs souvent, lorsque je n’arrivais pas à dormir, la nuit, de m'imaginer que Matt revenait me chercher, qu’il s’excusait, qu’il avait une bonne raison et tout et tout. Ça me faisait sentir mieux, temporairement, jusqu’au moment où je me rappelais que je ne vivais pas dans un roman d’amour, mais bien dans la vraie vie, et ce genre de choses n’arrivaient pas, dans la vraie vie.


-Oh, c'est gentil ! J'ai pas mal hésité, je ne savais pas trop quoi faire après Poudlard, je ne sais toujours pas où je me vois dans quelques années... Mais c'était un bon plan, et je suis enthousiaste.


Le ton enthousiaste de mon amie me ramena un peu à la vie, ça me sortait un peu de ma torpeur et ça me faisait du bien. Elle semblait bien et j’étais heureuse pour elle, ce n’était pas parce que j’étais dans un trou sans fond que tout le monde devait l’être, au contraire, Heather méritait d’être heureuse, plus que tout. Je lui fis un clin d’œil et un petit sourire.


-Tu vas être la meilleure, je ne suis même pas inquiète !


Heather s’était arrêtée de parler pendant un instant, elle semblait hésitante. J’espérais qu’elle ne se sentait pas mal à l’aise d’être heureuse devant moi…


-Et puis, tu as raison, c'est un vrai foyer ici, malgré tout ce qui s'est passé. Cette fois, je vais essayer de ne pas faire de bêtises.


Je hochai la tête, notre parcours scolaire n’avait pas été de tout repos, avec cet incident de Mangemorts qui était survenu quelques années plus tôt, au cœur duquel j’avais d’ailleurs été prise puisque j’avais été enlevée puis torturée par l’un d’entres eux. Malgré tout, j’avais tant de bons souvenirs de cet endroit que la simple idée de devoir le quitter dans moins d’un an me faisait énormément de peine. Encore fallait-il que je réussisse ma septième année, peut-être allais-je rester pour une huitième année si je continuais de foutre en l’air tous mes cours comme je le faisais prétentement. Je fermai d’une main l’inutile livre qui ne me servait à rien depuis de début de la matinée.


-Et puis c'est drôle, il y a mon voisin tu sais, un ami d'enfance d'Irlande, qui travaille ici aussi cette année, Daniel ! Du coup ça me rassure un peu, je ne suis pas toute seule au milieu des profs !


Cette remarque m’interpella. Je soulevai mon sourcil droit et mon visage s’anima d’un sourire espiègle. Si Heather croyait qu’elle ne passerait pas par un interrogatoire après la mention du nom d’un garçon que je ne connaissais pas, elle me connaissait mal !


-Daniel hein ? Tu ne m’as jamais parlé de lui ! Est-il joli ?


Mon visage avait repris un peu de couleur – par trop, mais un peu- parce que ce genre de discussion et de potinage m’avait toujours follement amusée. J’avais hâte d’en savoir d’avantage sur ce garçon, même si pour moi, toute relation amoureuse était dorénavant rayée de ma vie. Tout le monde ne se devait pas de penser comme moi, sinon l’avenir de l’espèce humaine allait être franchement compromise…

[Je dois avouer que ça m'amuse follement puisque Daniel est joué par Jared Padalecki que Matt utilisait, à l'époque où il était sur le forum X)]
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MessageSujet: Re: Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3]   Parce que tu es tout ce qu'il me reste... [Heather <3] Icon_minitimeJeu 13 Nov - 17:37

- Je ne parle pas à M. et Mme Salander… sauf pour les incontournables… Et je ne parle pas à Elleira non plus, je n’ai simplement pas envie d’être dans cette famille, ni dans n’importe quelle autre, d’ailleurs.

Cela n'avait pas échappé à Heather, ce petit sourire fugace sur les lèvres de Gabrielle - comme si quelque chose au fond subsistait malgré tout ; et c'était rassurant. En plus, il y avait toujours quelque chose qui s'illuminait dans le regard de la Poufsouffle quand elle souriait, Heather l'avait remarqué depuis longtemps. Gabrielle était spécialement jolie parce qu'elle était Vélane, mais elle avait son charme bien à elle, quelque chose de brillant et doux à la fois que la Serpentard avait toujours trouvé profondément rassurant. Presque maternel, parfois. C'était étrange, dit ainsi, pensa Heather, mais c'était vrai, et si elle avait du faire un choix elle en serait venu à la conclusion que, même si leur relation était très équilibrée, probablement que Gabrielle était celle qui avait eu le plus ce rôle rassurant et protecteur, si bien que Heather prenait son rôle encore plus au sérieux : elle voulait rendre à son amie tout ce que celle-ci avait pu lui apporter.

Cela dit, le fait que Gabrielle ne soit pas à l'aise dans sa famille d'accueil était inquiétant. Heather se promit d'observer plus amplement la fameuse Elleira Salander, et peut-être de fouiner un peu à son sujet... Rien de malvenu, mais tout de même, il était hors de question qu'elle reste sans rien faire alors que les enjeux étaient si importants. Elle eut un regard un peu suspicieux - Gabrielle ne lui disait pas tout, elle s'étendait peu sur le sujet, mais elle l'avait compris depuis le début, elle ne devait pas la forcer de toute façon, pas maintenant. Pour l'instant, elle devait ravaler tout ce qu'elle aurait pu avoir comme questions, et se contenter d'être le pilier le plus fort et le plus rassurant pour son amie. L'avantage, maintenant, était Poudlard : Gabrielle était bien entourée ici, Heather faisait confiance dans les professeurs et tous les gens qui vivaient ici pour s'inquiéter de la Poufsouffle sans la prendre en pitié, comme il le fallait, pour prendre soin d'elle. Avantage qui pouvait s'avérer être aussi un inconvénient à cause des rumeurs et des gens qui parlaient sur elle, évidemment, qui la regardaient comme une bête de foire, mais il y avait heureusement des bons côtés à Poudlard pour contrebalancer. Heather se demandant d'ailleurs si son amie était mieux ici ou pas, mais à sa place, sans doute qu'elle aurait préféré être ici.


- Hmmm, fit-elle, un peu dans ses pensées. Je comprends. Tu seras toujours la bienvenue chez moi quand tu en auras envie, tu le sais hein ? rajouta-t-elle avec un petit sourire.

Même si elle savait que Gabrielle voulait sa propre famille avant tout et qu'il lui faudrait sans doute un peu de temps pour apprécier aller ailleurs, elle voulait tout de même s'assurer qu'elle ne se retrouverait jamais seule.

Mais c'était drôle : alors qu'Heather venait d'évoquer avec précaution les raisons pour lesquelles elle était encore à Poudlard, et ce qui s'était passé récemment, voilà que la Poufsouffle s'était un peu redressée, avait souri de nouveau et lui avait lancé un petit clin d'oeil complice. Le coeur de Heather sembla se réveiller tout d'un coup, et elle se sentit agitée par une sensation agréable : l'espoir, sans doute. Elle avait réussi à changer un tant soit peu les idées de son amie, et rien n'aurait pu lui faire d'avantage plaisir. S'il le fallait, elle aurait pu rester là des heures et des heures à simplement lui parler, pour la faire sourire à nouveau. Enjouée à son tour, même si elle restait tout de même précautionneuse, elle eut également un sourire sincère.


- Tu vas être la meilleure, je ne suis même pas inquiète !

L'irlandaise laissa échapper un petit rire à la fois amusé et touché - c'était adorable de lui dire cela, car même si elle avait confiance en elle et que les Potions étaient son rayon, il y avait toujours une petite part d'elle qui doutait car elle ne voulait pas décevoir, pas être seulement bonne ou médiocre. Elle voulait éblouir, rendre fière sa famille, ses amis.

- J'espère juste que les élèves ne vont pas être trop irrespectueux, étant donné qu'on a presque le même âge, confia-t-elle à moitié en riant. Mais pour l'instant, ça se passe plutôt bien !

Quand elle parla ensuite de Daniel et que Gabrielle eut l'air de trouver le sujet de plus en plus intéressant - elle ferma même le livre qu'elle avait devant elle, et ne sembla pas se préoccuper de la lettre, Heather eut l'impression qu'elles se retrouvaient toutes les deux comme avant, deux amies qui se racontaient les potins, qui parlaient de garçons et qui riaient ensemble, se fichant totalement du regard et des pensées des autres... Comme si rien n'avait changé, alors que pourtant, rien n'était comme avant. C'était étrange, n'est-ce pas ? Là encore, Heather se sentait un peu hésitante... Gabrielle avait traversé de sales histoires d'amour, la dernière en date avec l'Auror qui lui avait tourné autour et qui lui avait brisé le coeur. Elle ne voulait pas raviver quoi que ce soit, oui lui rappeler ce qu'elle n'avait plus. Une chose était pratique cependant : Heather non plus n'avait personne en ce moment, et vu ce qui s'était passé récemment dans sa vie amoureuse avec Phil, elle n'était pas prête de courir à nouveau les jolis garçons.

- Daniel hein ? Tu ne m’as jamais parlé de lui ! Est-il joli ?

- Arrête,
fit-elle en pouffant et en baissant la voix comme s'il était juste à côté. Il est pas mal, mais tu sais on s'est brouillés il y a quelques années quand il a voulu sortir avec moi et que je l'ai jeté... Depuis, on s'entend bien, mais sans plus. C'est juste amusant qu'il soit ici aussi ! J'espère qu'on va devenir un peu plus amis quand même. Je te le montrerais, rajouta-t-elle avec un sourire complice. Mais bon les garçons hein...

Juste bons à séduire et être séduits et disparaître ensuite dans la nature - Fleming, Phil, dernièrement, ils s'étaient donnés le mot, et ce n'était pas Gabrielle qui allait dire le contraire malheureusement... Elle haussa les épaules ; de toute manière, ce n'était pas vraiment le moment de s'apitoyer sur cette histoire.

- Tu veux qu'on aille se promener ? dit-elle doucement. Où qu'elle soit, Heather trouvait toujours du réconfort à marcher dehors, dans la nature, à respirer l'air frais et à ne pas réfléchir au reste. Après tout, la Grande Salle n'était pas le meilleur endroit pour les confidences de toute façon, et Gabrielle ne semblait pas vraiment désireuse de poursuive la lecture de son livre.
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