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| Moonlight Sonata. [Pv Kenza] | |
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Dray Collins Élève de 3ème année
Nombre de messages : 273 Localisation : Je cours tellement vite que le temps que tu n'arrives, je serai déjà à l'autre bout du monde. Date d'inscription : 08/11/2010 Feuille de personnage Particularités: rapide comme l'air. Habitué à fuir les filles hystériques. Ami(e)s: les vrais ou les faux? Âme soeur: C'est une question qui mérite réflexion... C'est pas le choix qui manque de toute façon...
| Sujet: Moonlight Sonata. [Pv Kenza] Mar 10 Jan - 23:27 | |
| FlashBack ONNoël était arrivé plus vite que je ne l'avais cru. Les décorations aux couleurs scintillantes et odorantes avaient vite envahi tout Poudlard. Il fallait se promener avec des lunettes de soleil tellement les luminons aveuglaient. Heureusement, j'avais la chance d'avoir toujours une paire de Ray-Ban dans ma poche. On avait l'impression que les professeurs faisaient la course à celui qui imaginerait le meilleur moyen d'encombrer les couloirs et les plafonds, c'était la folie des grandeurs. Et le tout en couleur ! Ce n'était pas mes premières fêtes de fin d'années à Poudlard, mais il fallait avouer que cette année, toute l'équipe personnelle de Poudlard s'était surpassée. Pire même. J'aimais beaucoup cet esprit chaleureux de Noël, avec cette odeur de chaud qui chatouille les narines, les guirlandes colorées mal accrochées, ces chaussettes rouges et vertes accrochées aux cheminées, dont je n'ai jamais compris l'utilité puisqu'elles étaient toujours vides, et puis ces grands sapins décorés de toutes les façons, plus sordides et absurdes les unes que les autres. Noël se passe en hiver, pourtant on avait toujours l'impression que c'était la période la plus chaude de l'année, les gens se pressaient autour du feu, se serraient sous le gui, se prenaient dans les bras à chaque coin de couloir... La chaleur avait envahi les murs-mêmes de Poudlard, sous la neige.
Outre les lumières qui dansaient le long des couloirs, il y avait aussi cette information qui courait plus vite que des scrouts à pétard effrayés: le grand Bal de Noël. Qui dit bal, dit belles robes, beaux costumes, belles dames, beaux gentilshommes. Non ? Evidemment, tout va par paire: les verres de champagne, les mains, les chaussettes, les chaussures, les yeux, les filles et les garçons... Bref, outre la course des professeurs pour décorer chaque coin et recoins de Poudlard, on avait aussi droit à la course effrénée aux cavaliers. Chacun se cherchait une moitié, une âme charitable qui deviendrait soeur le temps d'un soir. Certains sortaient de cette course heureux et chanceux, d'autre au contraire en sortaient avec l'idée de ne plus jamais inviter personne à un bal, par déception, colère ou rage. Personnellement, j'avais pensé que trouver une cavalière serait pour moi chose facile, que je n'aurais pas à envoyer l'ami de l'ami de mon ami demander à l'amie de cet ami, qui est l'amie de celle que je voulais inviter... Bref, je ne m'attendais pas vraiment à rencontrer de difficultés à trouver et inviter une fille. J'avais à la fois tort et raison... Le choix ne manquait pas, là était le problème. J'avais d'abord reçu une demande - même si je restais sur ma position machiste, c'est l'homme qui invite, non la femme - très vite encouragées, une dizaine d'autre m'étaient parvenues dans la même journée. Infini, je croyais que je n'atteindrais jamais ta limite. Bon, j'étais beau garçon, joli coeur et j'aimais bien faire les yeux doux; mais de là à recevoir une dizaine d'invitations en l'espace d'une journée, c'était abusé, pire même. C'était comme si un groupe d'amies avaient toutes décidé de m'envoyer chacune une invitation, gardant chacun espoir qu'elle serait choisie à la place de sa copine. Ces filles ne savaient jamais rien faire seules, et c'était bien quelque chose que je détestais, ces gens qui ne savent rien faire d'eux même, doivent toujours être accompagné, avec quelqu'un, en groupe. Ecoute, femme, si tu veux m'inviter, tu ne demandes pas à toutes mes copines de m'inviter aussi juste par solidarité. Tu ferais quoi si j'invitais l'une de tes amies ? Te pendre ? Bref, je ne pouvais me résoudre à choisir parmi les filles qui m'avaient invité. Et pourtant, plus les demandes se faisaient nombreuses, plus le choix se réduisait. Il fallait donc que je me décide rapidement.
Son nom m'était revenu comme une balle lancée en pleine figure. Pourtant, je ne retenais jamais les noms des filles, quasiment jamais. Ceux que je retenais, étaient celui de ma mère, mes professeurs (et encore) et les filles plutôt spéciales. Celle-là n'était pas ma mère, oh non, ni une de mes professeurs, c'était donc une fille spéciale. Kenza Green, 1e année à Gryffondor. Son nom d'abord, puis son visage. Tout me revenait en tête petit à petit. On s'était rencontré sur le chemin de Traverse pendant les vacances, et elle m'avait tout de suite plu. Ses cheveux de feu allaient tellement bien avec son teint cireux, ses yeux avaient cette curieuse forme envoutante, non, elle était franchement jolie, mystérieusement attirante. Elle était sûrement le meilleur choix que j'aie pu faire en matière de cavalière, et puis, son caractère joueur me saillirait sûrement comme un gant. A deux, on ne risquait pas de passer inaperçu, chose sûre.
C'était donc d'un pas plus que décidé que lors du déjeuner de vendredi, je m'étais levé de ma table vert et argent, sous le regard intrigué de mes camarades, et que je m'étais dirigé vers la table des rouge et or, à l'autre bout de la salle. Tout le monde ne faisait évidemment pas attention à moi, mais je sentais tout de même des regards curieux et indiscret me déshabillant presque. Je la repérai assez facilement avec sa chevelure enflammée, entrain de manger tranquillement. J'avais plus tôt dans la journée, échangé son marque page à la bibliothèque, pendant qu'elle avait le dos tourné, contre un fin parchemin de soie et d'ivoire lui annonçant aussi délicatement qu'une fleur s'était posée à la surface de l'eau, que je souhaitais faire d'elle, ma reine d'un soir, celui du bal. Je n'avais par contre, ni signé, ni donné d'indications par rapport à mon identité, je voulais lui faire la surprise de lui annoncer en personne, car la lettre n'était qu'un avant goût de la soirée que je comptais lui offrir. Je m'avançai donc jusqu'à elle, me fichant des regards braqués sur nous, et plantai le mien dans le sien. Je pris ses mains sans lui laisser le temps de réagir et lui offrit le sourire le plus charmeur de ma panoplie.
- J'espère que ma lettre t'a fait plaisir. Me ferais-tu l'honneur et le plaisir de me prêter ta main lors du soir du bal ? Tu es la seule que je désire autant faire danser.
FlasBack OFF
Je m'apprêtais à passer mon premier bal à Poudlard. Je n'y avais en effet pas participé lors de ma première année, faute d'envie. Il fallait donc que je marque les esprits, et que je continue ainsi dans les années à venir, pour pas que les gens me voient comme le petit, qui après sa ridicule première année de bal, s'est transformé en Dieux grec les années suivantes. Non, il fallait que ça soit parfait, du début à la fin. Arrangeant le noeud de ma cravate blanche, fine et contrastant sur mon costard entièrement noir, je l'ajustai parfaitement, au millimètre près. Je me recoiffai en vitesse, cirai une dernière fois mes chaussures, et enfin, m'admirai dans la glace pour être sûr du résultat. Enfin satisfait, je sortis de ma chambre, me faufilai dans la salle commune à travers les gentes dames et les gentilshommes qui se pavanaient comme des pans, même pas encore coiffés et pas habillés, pour en sortir en soufflant. Rien ne devait gâcher cette soirée.
Je traversai donc les couloirs, montant les escaliers à mon aise pour ne pas m'essouffler et me dirigeai vers la tour de Gryffondor. J'arrivai devant le portrait de la Grosse Dame et attendit. Je regardai la grande horloge. 18h57. Parfait. Nous avions rendez-vous à 19h. J'aurais pu faire comme tous ces idiots et l'attendre à la salle de bal même, ou encore l'attendre au pied des escaliers pour reproduire ou parodier les scènes de grandes films où on voit de belles demoiselles magnifiquement vêtues et coiffées descendre les escaliers pour rejoindre leurs beaux. Mais un homme n'en est pas un s'il laissait sa cavalière traverser tout le chateau sans pouvoir faire des mouvements amples, dans une tenue inconfortable et le plus souvent perchée sur 12cm. Je me devais de la supporter du début à la fin. Elle devait passer une soirée aussi agréable que moi, après tout, elle était la cavalière de Dray Wyatt Collins.
Le tableau bascula, et une intuition me prévint que ma cavalière allait en sortir. Des tas d'interrogations se bousculèrent dans ma tête. Serait-on assorti ? Sa robe sera-t-elle aussi belle que je l'avais espéré ? Ne serais je pas déçu de sa tenue ? Et ses cheveux, lachés au vent ou emprisonnés dans un chignon serré ? Lissés peut-être, ou alors totalement bouclés ? Je n'en pouvais plus d'attendre, souvenez-vous en, la patience est mon âme-soeur, jusqu'aux plus lointaines limites de l'infini.
- Bonsoir Kenza...
Mes mots se finirent dans un murmure tandis que sa silhouette élancée se dessinait de l'ombre. Je lui tendis mon bras, bouche bée. |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Moonlight Sonata. [Pv Kenza] Mer 11 Jan - 16:47 | |
| Tout c’était enchainé à une vitesse grand V. A croire que dans ce monde de fou, le temps n’avait pas ça place. J’avais parfois encore l’impression que je venais de franchir les portes de Poudlard depuis la dernière fois, alors qu’une fine couche de neige recouvrait déjà tout le par et que les oiseaux étaient retournés dans les pays plus chauds. Noël était déjà aux portes, sonnant aux maisons de Pré-au-Lard et entrant par les fenêtres du château en rependant cadeaux, chaussons et bonne humeur partout où son vent glacial voyageait. C’est même à peine si les cours de Botanique pouvait être assuré, tant il faisait froid dehors. Oh, pas que ça me dérangeait, loin de là. Premièrement, les plantes et moi n’avions jamais fait bon ménage, vraiment pas. Et deuxièmement j’avais toujours adoré, et encore c’était un faible mot, la neige et ses flocons dégringolant des nuages blancs pour venir se poser dans les cheveux des filles ou sur les vestes des garçons. L’hiver était pour moi la saison de tous les rêves.
Et puis n’oublions pas, Noël annonçait aussi son grand Bal qui aurait lieu, comme chaque année d’après ce que j’avais compris, dans la Grande Salle. Où les couleurs des quatre maisons auraient fait place aux plus belles décorations pour l’évènement. Et qui dit bal, dit rêve de toutes petites filles, imaginant dans leurs rêves les plus fous se voir emmener par le prince charmant en question - et il devait en avoir vraiment beaucoup de prince, pour combler toutes ces demoiselles en détresse - et danser jusqu’à pas d’heure. Petite, j’avais été pareille, ne mentez pas, nous avons toutes eu ce genre de rêve. Et maintenant, à presque douze ans, même si je ne disais pas non, j’avais quelque peu abandonné l’idée du prince charmant. Néanmoins, l’idée d’aller au bal, avec des copines ou pas, m’enchantait quand même. Et puis, qui dit bal, dit soirée, et qui dit soirée dit amusement jusqu’à pas d’heure, encore une fois. Double raison que d’y assister.
Je n’avais donc pas prévu de m’y rendre avec un garçon, comme toutes mes camarades qui ne rêvaient que de ça, et mourrait si jamais elles ne se faisaient pas invité. J’en avais même vu, aller elles-mêmes demander en désespoir de cause que tel garçon l’accompagne au bal. Mon dieu, mais c’était se rabaisser à un tel niveau… Bien sur, ce n’était que mon avis… Mais quand même ! Enfin, tout ça pour dire que quelle n’avait pas été ma surprise lorsque j’avais ouvert le livre que je lisais, et que j’y avais trouvé, non pas mon signet en forme de petit bonhomme vert et louchant, mais une sorte de parchemin fait d’une matière que je n’avais encore jamais imaginé pour un simple bout de parchemin, une lettre ? qui par des manières très élevées - oh ça ! Vous n’imaginez pas ! - une invitation d’accompagnement pour le fameux bal. Si au départ, je crus à une plaisanterie et ne put m’empêcher d’éclater de rire, ce ne fut qu’au dîner que je découvris l’identité du mystérieux plaisantin. Pas si mystérieux ni blagueur dans le fond.
En effet, alors que j’étais tranquillement assise à manger un délicieux gratin de pâtes, je fus couper par personne d’autres que Dray lui-même - ou Dray tout court, au choix - m’indiquant ainsi qu’il était l’auteur de la lettre et qu’il me demandait par la même occasion d’être effectivement sa cavalière, et je dois l’accorder, sa demande avait tout d’un parfait gentleman. Et je n’avais pas fait mauvaise pioche, loin de là. Même plutôt bonne. Et je ne pus m’empêcher encore une fois de rire et d’accepter. Je me souvenais encore de la première fois que j’avais rencontré Dray. En même temps ce n’était pas il y a des siècles. Sur le chemin de traverse, et disons que je l’avais un peu planté devant le magasin de Quidditch, la soirée permettait d’être intéressante !
Ainsi donc le soir du bal était arrivé. Beaucoup trop vite entre nous, pour avoir eu le temps de choisir ma tenue, même si j’aurais été bien incapable de la préparer à l’avance. Et j’avais rendez-vous avec le jeune Serpentard dans une heure dans le… Ouais, non enfaite je n’avais aucune idée de l’endroit où j’avais rendez-vous. Bah, on improvisera. Comme à chaque fois. Je sortais à peine de ma douche, et les bras ballant, j’essayais tant bien que mal de trouver une robe à mettre. Parce que qui dit bal dit robe et rien d’autre, sinon toute l’ambiance de Noël tombe à la poubelle mesdames.
Dix neuf heures cinq. Parfait je n’avais pas encore dépassé le quart d’heure de politesse. Et j’étais fin prête ! Si je n’avais pas eu peur de me ramasse par terre, j’aurais fait la danse de la victoire. Parce que oui, en talons, certes pas très haut mais talons quand même, à presque douze ans ce n’était pas toujours des plus faciles. Mon visage très pâle de nature n’avait eu comme changement qu’un peu de mascara et un simple trait de crayon noir en dessous des yeux. L’effet en lui-même était plutôt réussi, étant donné qu’ainsi ça faisait ressortir mes yeux turquoise. J’avais opté un lissage partiel pour mes cheveux bordeaux. Oui, niveau couleur des yeux et de ma tignasse, c’était assez particulier, soit. Partiel, parce que j’avais laissé bouclé deux mèches qui encadraient mon visage. Et mes cheveux retombaient en masse sur mon dos nu.
Pour ce qui était de la robe, celle-ci était dans les tons gris perle. Elle avait un bustier et une coupe plongeante dans le dos. Ma robe était aussi assez courte… Même dans le genre fort court. Mi-cuisse. Et derrière, elle tombait plus bas, pas très commun en somme. Et à cela, j’avais assorti des talons couleurs bordeaux foncé. Et à part ça, je n’avais rien. Le seul petit problème peut-être, c’est que ma tenue avait tendance à glisser vers le bas, et si je ne faisais pas attention, elle tomberait vite fait à mes pieds. Bon, il y avait peu de chance, mais sait-on jamais. Essayant tant bien que mal de ne pas me planter, je descendis de mon dortoir et me dirigeais vers la sortie de notre salle commune. Et tandis que j’ouvrais la porte, j’eus la bonne surprise d’y voir apparaître Dray Collins derrière.
- Bonsoir Kenza.
J’attrapais le bras qu’il me tenait. En effet, côté gentleman, il n’y avait rien à redire. La cravate blanche contrastait magnifiquement bien avec sa tenue noire. Et tandis que nous avancions vers les escaliers, je lui répondis enfin.
- Ferme la bouche, ça serait bête que tu gobes une mouche avant même d’avoir commencé à danser ! Mais bonsoir à toi aussi, Dray.
Je ne cherchais pas à faire de cette soirée quelque chose de gnagna ou de sérieux. J’étais là avant tout pour m’amuser, et c’est pour cela que je n’avais pas pu m’empêcher de lui sortir ça, tout en rigolant doucement. En effet, la soirée promettait d’être intéressante.
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Dray Collins Élève de 3ème année
Nombre de messages : 273 Localisation : Je cours tellement vite que le temps que tu n'arrives, je serai déjà à l'autre bout du monde. Date d'inscription : 08/11/2010 Feuille de personnage Particularités: rapide comme l'air. Habitué à fuir les filles hystériques. Ami(e)s: les vrais ou les faux? Âme soeur: C'est une question qui mérite réflexion... C'est pas le choix qui manque de toute façon...
| Sujet: Re: Moonlight Sonata. [Pv Kenza] Dim 22 Jan - 15:48 | |
| Ô, sempiternelle beauté, quand tu me tiens. Kenza Green était une de ces jolies filles, avec ce petit plus dans les yeux qui incitait les hommes à venir la voir elle, et non une autre, bien que ce soir-là, et tous les autres d’ailleurs, la majorité de mes pensées étaient tournée vers une autre Gryffondor du nom de Traice Swily. C’était en effet elle que je désirais réellement, sans avoir une once d’information sur le pourquoi du comment de la nature de la relation que je tenais à avoir avec elle. Je regardai Kenza avec un sourire en coin, elle était fabuleuse, adorable, mignonne, belle et éblouissante, mais je craignais de lui causer du tort jusqu‘à la fin de la soirée à n’avoir d’yeux que pour une autre, voilà pourquoi je me mis en tête, et c’était le peu que je pouvais pour elle, de lui faire passer une bonne soirée à virevolter dans mes bras, du moins je l’espérais. Et puis, ma première rencontre avec Kenza m’avait informé sur sa personne : assez joueuse, espiègle, et malicieuse. J’espérais qu’elle ne me tiendrait pas rigueur de pas la dévorer entièrement du regard, bien qu’il faille l’avouer, elle était belle à en tomber.
Elle prit avec un plaisir non caché le bras que je lui tendis, et me sourit à son tour. Adorable, je peux vous donner ma parole de Collins. Je resserrai mon étreinte sur son petit bras pâle, pour lui assurer quélle ne tomberait pas, tant que j’étais à ses côtés. Et oui, un gentleman peut-être kitsch, mais il se devait alors de l’être jusqu’au bout. On ne fait rien à moitié quand on est un gentilhomme, à part les compliments vis-à-vis des femmes en présence d’autres hommes, et encore moins quand le nom de Collins vous est gravé dessus, comme on fer un cheval à vie.
- Ferme la bouche, ça serait bête que tu gobes une mouche avant même d’avoir commencé à danser ! Mais bonsoir à toi aussi, Dray.
Je ne m’étais donc pas trompé à son sujet, assez malicieuse cette petite. Elle n’avait peut-être qu’un an de moins que moi, peut-être deux, mais en tout cas, elle n’avait pas peur de me tenir tête, et ça me plaisait assez, étant moi-même aucunement intimidé par les personnes plus âgées que moi. J’éprouvais un certain agacement à être suivi par de petites têtes aux longs cheveux blonds, bruns, noirs, rouges, contrastant sur deux petits yeux perçants, portant pourtant toute la crainte du monde dès que je croisais ces regards terrifiés. Si tu me suis, si je te regarde, regarde-moi ; si tu détournes le regard, alors trace ta route loin de moi. C’était comme se sentir poursuivi, mais une horde de trouillard, aucune adrénaline ne peut alors monter, c’était d’un ennui… à se suicider. Heureusement, ma cavalière ne faisait pas partie de ces troupeaux d’agneaux sans défense, sans même la moindre once envie de se défendre. Elle était une forte tête, rien que la couleur de ses cheveux le montrait.
- Tu as raison, ce serait idiot de finir à l’infirmerie étouffé par une mouche, avant même de n’avoir pu poser mes mains sur tes hanches pour te faire tournoyer dans les airs.
J’engageai la marche, ni trop rapide, ni trop lente, pour lui permettre de suivre mon pas sans se presser, tout en arrivant plus vite à la salle, car il fallait l’avouer : si Kenza, que je ne convoitais pas, pouvait me faire autant d’effet, j’attendais de voir les étoiles autour de Traice lorsque je la verrais, et je m’impatientais. Sempiternelle impatience, quand tu me tiens. J’aurais voulu qu’elle se tienne juste là, à la place de la jolie Kenza, j’aurais voulu qu’elle soit celle qui aurait été surexcitée de me voir à la sortie de sa salle commune, j’aurais voulu être celui qui l’aurait attendu.. Mais c’était ainsi, et ce n’était pas plus mal, car en dépit que ça aurait été beaucoup trop facile, je n’aurais pas été le cavalier de Kenza, et je dois avouer que j’aurais sûrement jalousé un peu la personne qui se serait tenu à ma place. Cela faisait à peut près 10min tout au plus que nous marchions dans les couloirs en direction de la grande salle, ralentissant la vitesse de nos pas, sans même nous en rendre compte. Je la questionnais, elle me répondait, elle me questionnait, je lui répondais, et cela faisait bien une dizaine de minutes qu’on parlait de tout et de rien, et il fallait bien avouer que sa compagnie me plaisait beaucoup. Elle avait assez de conversation, et pas trop pour devenir une bablute sur pattes, trop lourde. J’imaginais que ses amis devaient avoir de la chance de la compter parmi leurs connaissances. Elle était jolie, fraiche, gentille, souriante, joueuse, adorable, et une forte étincelle de caractère brillait dans ses yeux. Elle semblait être le genre de personne, qui une fois dans son cœur, elle vous garde auprès d’elle jalousement. Mais une fois dans son collimateur, n’espérez pas en sortir vivant. Je l’aimais bien moi, Kenza Green.
Et comme le hasard fait bien les choses, tandis qu’on commençait à manquer de sujets, la grande salle s’ouvrit devant nous. Une multitude de badauds, tous aussi bien vêtus les uns que les autres, en tout cas pour la plupart, se massaient dans cette salle énorme aux décorations époustouflantes. Les professeurs s’étaient plus que dépassés sur ce coup-là, et si j’avais été chapeauté, je leur aurais tiré mon haut de forme. J’entrainai Kenza à ma suite, plus excité que jamais. Petit, lorsque les autres jeunes garçons s’amusaient à se bousculer et à se torturer les vêtements dans la boue, je les observais avidement par la fenêtre tout en me faisant sermonner par ma prof de danse attitrée. Je n’étais donc pas piètre danseur, et je ne regrettais finalement pas ces heures passées à claquer des pieds sur le plancher ciré du manoir. L’entrainant avidement sur la piste, je posai lentement mes mains sur ses hanches avec un clin d’œil, suivi d’un sourire amusé. Au milieu de ces tournoyantes donzelles, et de ces hardis messieurs, j’allais faire danser la plus belle des cavalières, la mienne.
- J’espère que tu n’as pas peur de t’envoler… |
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