[Sondage] Rita VS Sophie

Peut-être que je devrais mettre un peu plus de gel dans mes cheveux. Ou pas, ca les rends gras et leur donne un air sale. Mais elle me dit toujours que mes cheveux gras m’allaient bien et qu’ils ne la gênaient pas. Bon alors, gel ou pas gel ? Finalement, je fis l’effort ultime et humiliant d’aller demander a Bradley, ce Serpentard de 6ème année de fixer ma coiffure. Les moqueries étaient inévitables, mais j’acceptais de les subir pour elle. Et au final, ca valait le coup. D’un coup de baguette, Bradley avait arrangé mon horrible chevelure en quelque chose de franchement acceptable, élégamment brossés et plaqués en arrière. Encore un peu honteux de devoir en arriver à la, je sortis néanmoins à Pré-au-Lard, faisant mon possible pour éviter la foule mais surtout elle, il ne fallait pas gâcher la surprise. Je passais chez le fleuriste pour chercher un magnifique bouquet de lys orange vif que j’avais commandé des semaines à l’avance. Lys parce qu’en anglais c’est « lily » et orange parce que c’était assortit à sa magnifique chevelure.
De retour au château, je passais d’abord aux toilettes. Après avoir pris soin de verrouiller la porte, je me posais devant le miroir.
« Aller Severus, tu peux le faire » Je pris une grand inspiration, et récitais : « Voilà, ca fait un moment que je voulais te le dire, mais je t’aime. » Pause. Non, c’était beaucoup trop direct. « Tes yeux me rappelle la plus belle constellation d’étoile. » Surement pas, ridicule. « Tu es la plus belle femme que je n’ai jamais vu. » Désespérant. Je n’allais jamais réussir à aller ou que ce se soit comme ca. Finalement, je sortis une plume et un parchemin de mon sac, et m’appliquai pour écrire de la manière la plus lisible possible « Joyeux Saint Valentin Lily. Amoureusement, Severus ». Sur le moment, je m’en fichais si « amoureusement » était un barbarisme ou non, mais cela m’importait peu. Si on disait « amicalement », il n’y avait aucune raison pour qu’on ne dise pas « amoureusement ». Plutôt fier, je fis une dernière retouche à mon apparence physique et descendit dans la grande salle, mon bouquet soigneusement caché a l’aide d’un sortilège réducteur.
J’avais tout prévu, les fleurs, le message, mon apparence, mais il y avait un détail qui m’avait échappé : James. Potter. Toujours entrain de tourner autour de la belle. J’entendais son rire joyeux et cristallin venir du couloir adjacent a celui dans lequel je me trouvais. Mon cœur battait a cent a l’heure, mais ce n’est rien d’autre qu’une énorme déception qui m’accueillis quand, en tournant l’angle du couloir, je la vis, avec James. Il lui mettait un collier autour de son cou. Elle ne portait pas l’uniforme – normal, nous étions samedi – mais un dos-nu qui laissait voir la peau pale et douce de ses épaules, de son cou. Ses magnifiques boucles cascadaient le long de son visage, l’encadrant comme une auréole d’or. Le hic qui gâchait ce tableau parfait ? James, dont les doigts galéraient pour refermer le (ok, très joli et très onéreux) collier autour du cou délicat de la belle. Et le pire, c’est qu’elle semblait apprécier, elle l’aimait. Le collier ou James ? Peu importe, elle l’aimait, « l’ » représentant une chose ayant un rapport lointain ou proche de James. Sans réfléchir, la rage au cœur, je me retournais et jetait le bouquet dans le premier coin discret que je trouvais. Ca va, j’ai compris Cupidon, je vais déprimer près de l’arbre cogneur.
Je ne retournais pas au château avant l’heure du diner. Un repas spécial avait été prévu pour l’occasion, mais je ne touchais à rien d’autre qu’a la tarte a la fraise et un peu de pomme a la rhubarbe. A la table des Gryffondor, quelque chose attira mon attention : mon bouquet de lys était la, dans ses bras ! Elle l’avait trouvé, elle a lu le message ! Elle semblait heureuse avec, le montrant à toutes ses amies, mettant son nez dans les fleurs toutes les deux minutes. A la fin du repas, je l’attendis hors de la Grande Salle et elle se précipitait vers moi. « Joyeuse St. Valentin Lily ! » m’écriais-je. Phrase a laquelle elle répondit, en brandissant MON bouquet juste sous mon nez, par « REGARDE CE QUE JAMES MA OFFERT ». Ébahis, je n’écoutait plus Lily qui devait avoir commencer a chanter des louages au Potter. Derrière elle, un visage arrogant et moqueur, brandissait un bout de parchemin froissé en boule dans sa main, me souriais d’un air triomphant.