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Whatever gets you through the night | Rita

 
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 Whatever gets you through the night | Rita

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Ewan Campbell


Ewan Campbell
Vendeur chez l'Apothicaire



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Nombre de messages : 208
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Particularités: J'ai un énorme bagage à main (et ma copine a des gros boobs).
Ami(e)s: Phil et Rita et les boobs (mais surtout les boobs) :)
Âme soeur: “And she kissed me. It was the kind of kiss that I could never tell my friends about out loud. It was the kind of kiss that made me know that I was never so happy in my whole life.”

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MessageSujet: Whatever gets you through the night | Rita    Whatever gets you through the night | Rita  Icon_minitimeLun 18 Nov - 18:54

Contexte : début de l'été, suite de Rivers always lead to fall



Pré-au-Lard était si désert, en ce début tiède de juillet, que ma première réaction fut une pointe d'inquiétude, quand une forme argentée se glissa par la fenêtre ouverte de la petite fenêtre de mon salon. Il parut planer dans la pièce quelques secondes, l'illuminant de sa lumière si particulière, puis se posa sur le plancher, et l'oiseau que j'identifiais comme étant un grand hibou majestueux me laissa le message que Tom m'avait envoyé. Interdit, je mis quelques secondes à percuter que je n'avais pas rêvé, alors que la forme argentée avait disparu aussi vite qu'elle était arrivée. Tom, barman au Chaudron Baveur, était une connaissance d'Ed, le patron de la Tête de Sanglier, et je l'avais rencontré plusieurs fois et sympathisé avec lui. Niveau relations de travail, c'était plutôt chez l'Apothicaire que je m'étais créé des liens d'amitié, mais Tom était l'un des seuls que j'avais rencontré par le biais de mon petit boulot au Chaudron Baveur et que j'appréciais plutôt... Il fallait dire que la clientèle de la Tête de Sanglier n'avait pas vraiment de quoi remplir mon carnet d'adresses, à part en ce qui concernait mes petits trafics, mais je différenciais radicalement cela et ma vie privée. En tout cas... Rita se trouvait au Chaudron Baveur, à Londres, et dans un état qui nécessitait mon secours, ce qui n'était pas vraiment pour me rassurer. J'imaginais aisément qu'il s'agissait d'une soirée un peu arrosée, et même si Rita aimait s'amuser, je ne l'avais pas connue dans de sales états, et je sentis l'inquiétude me gagner alors que je me levai et éteignis les lumières derrière moi avant de refermer la porte de mon appartement. Je savais que Ruby n'était pas pour rien à cette crainte sourde qui m'envahissait, parce que dès qu'il s'agissait d'alcool j'étais sur la défensive maintenant, je me demandais ce qui poussait les gens à se mettre dans des états pareil, je m'inquiétais, j'imaginais le pire, et quelque part, je me sentais coupable - bien sûr qu'à l'époque je n'avais pas su qu'elle buvait trop, mais est-ce que je n'aurais pas pu le savoir, plutôt que de fermer les yeux ? Je me revoyais lui servir verre sur verre lorsqu'elle venait passer ses soirées à la Tête de Sanglier, et je ne pouvais m'empêcher de me dire que j'avais tout de même contribué à son addiction.

D'autant plus que Ruby était bien loin de moi, en ces vacances scolaires, et que tout d'un coup la présence réconfortante de Poudlard sur les collines derrière Pré-au-Lard n'avait plus toute sa saveur : je ne pouvais pas jeter un petit regard vers le château et penser agréablement qu'elle était là-bas, quelque part dans son dortoir, ou avec Lizlor, ou dans une salle de cours, et que nous étions tout près, qu'elle viendrait bientôt... Après quelques jours chez Annalisa en Italie, Ruby passait le week-end en Oregon chez les Wayland. J'étais très heureux pour elle, évidemment, mais l'Oregon c'était bien loin, c'était par-delà l'Atlantique... Et soudain cette distance pourtant bien familière, au fond, me peinait, je sentais mon coeur un peu contracté d'être seul, parce que celle pour qui elle battait était séparé de lui.

Elle me tenait au courant, elle m'envoyait des lettres, et je lui répondais tout aussi régulièrement, même si ma vie était moins palpitante que la sienne : il y avait moins de monde dans le village et cela s'en ressentait au magasin, ajouté au rythme d'été qui s'installait doucement, les beaux jours qui donnaient moins envie de travailler... Heureusement certains de mes amis étaient encore-là, mais la majorité n'allait pas tarder à partir en vacances. Je savais qu'il fallait que je me force à sortir plutôt que de rester chez moi sans trop rien faire parce que je pensais à Ruby et qu'elle me manquait et que je ne pouvais combler son manque qu'avec mes souvenirs, mais quelque part j'aimais aussi rêvasser et rattraper tout ce sommeil que j'avais en retard en laissant mon esprit errer tranquillement vers tous nos jolis souvenirs.

En bas, dans la rue, je transplanai instantanément, et me retrouvai Chemin de Traverse, à Londres. La rue était fréquentée : des cris, des rires, résonnaient un peu partout, l'ambiance était plutôt joyeuse et il faisait beau - nous avions attendu l'été un peu trop longtemps. Je marchais jusqu'au Chaudron Baveur et poussait la porte, ressentant comme à chaque fois l'odeur familière de l'alcool, de l'ambiance, du bois des pubs. Je vis tout de suite Rita - ses cheveux noirs qui brillaient toujours, son sourire, son... Hmm, son attitude pas forcément discrète, et je reconnus aussi, même s'il était de dos, cette fille dont le nom m'échappait, Ana quelque chose, mais qui était connue de Ruby et de Rita, bien que ses liens avec les deux me restent un peu confus (les filles et leurs amies étaient bien souvent portées sur la complexité).


- Ewan ?! Une voix m'interpella alors que je m'approchai des filles sans plus attendre.

- Theo ?! répondis-je sur la même intonation de surprise, avant de constater que Theo, un garçon de la famille de mes voisins que je connaissais moyennement mais que je m'étais mis un peu à fréquenter puisque nous nous étions retrouvés à Pré-au-Lard, n'était pas le plus sobre de la soirée.

- Wow, vous vous êtes fait passé le mot ou quoi ? Comment ça va toi ?

- Ca va, répondis-je poliment, pas vraiment porté sur les formules de politesse ce soir car premièrement l'état de Rita m'inquiétait (Tom ne m'avait pas appelé pour rien) et deuxièmement je n'avais pas spécialement envie de discuter avec Theo visiblement un peu trop imbibé. Je lançai un sourire et un bonsoir à Ana, sans savoir trop comment me comporter avec elle, et elle, qui allait s'occuper d'elle, je...

- Ah, mais pas de bêtises hein, sinon je le dis à Ruby !

Louchant une nouvelle fois vers lui avec une pointe d'agacement, je pris Rita à moitié dans mes bras pour la soulever, parce qu'elle était visiblement incapable de se tenir droite sur ses jambes, en lui murmurant :

- Allez viens Rita, je crois que c'est plus sage que tu rentres, d'accord ? Et je lui souris, lui signifiant de mes gestes et de ma présence que j'allais m'occuper d'elle. On va rentrer chez moi.

Et je partis sans plus tarder, jetant un regard à Theo et Ana pour qu'il comprenne qu'il avait intérêt à en faire de même avec elle, puisqu'il la connaissait, apparemment. Je plaçais secrètement mes espoirs dans le bon instinct de Tom pour s'assurer qu'Ana ne finirait pas cette soirée toute seule, et je nous sortis du Chaudron Baveur, soutenant dans mes bras une Rita qui avait connu des jours meilleurs. Pour l'instant, elle riait et souriait en disant des choses que je n'entendais pas à cause du bruit dans le bar, mais je savais pertinemment qu'elle était complètement sous l'emprise de tout ce qu'elle venait de boire et qu'elle pensait visiblement à des choses très drôles qui m'échappaient complètement.

Dans la rue, je voulus lui parler et m'assurer qu'elle allait bien et qu'elle se sentait bien, mais elle tanguait et son regard ne me paraissait pas vraiment très clair, si bien que je changeais de tactique : autant rentrer tout de suite et l'installer bien tranquillement chez moi et m'occuper d'elle ensuite que d'attendre qu'elle reprenne ses esprits en plein Chemin de Traverse alors qu'il y avait meilleur endroit pour trouver calme et tranquillité. Je transplanai en la tenant solidement dans mes bras, et nous nous retrouvâmes dans la rue de Pré-au-Lard, au pied de là où j'habitais, et l'ambiance était déjà nettement plus reposante.

- Je... Hmm, m'exprimai-je tout haut en me disant qu'on en avait pour toute la nuit si je la laissais monter les escaliers toute seule. Je vais te porter, d'accord ? lui expliquai-je, parce que même si elle était la reine des démonstrations affectives et des preuves tactiles d'amitié, ça me venait nettement moins naturellement et je ne voulais pas qu'elle s'imagine que j'essayais de profiter d'elle ou quoi que ce soit. Je la pris entre mes bras comme on prend un enfant, parce que c'était la façon la plus pratique pour que je puisse monter l'escalier étroit, et comme elle était de taille moyenne et toute menue, elle ne me dérangea pas dans mon ascension. J'essayais de comprendre ce qu'elle disait et je ne comprenais pas tout, mais son hilarité commençait, maintenant que j'étais rassuré sur son état, à se propager jusqu'à moi et je me mis à rire en montant les marches, ce qui ne facilita pas vraiment mon équilibre, mais tant pis. Je déposai Rita plus ou moins délicatement une fois en haut, parce que j'étais essoufflé et qu'elle me faisait rire en plus de tout. J'ouvris la porte et la soulevai une nouvelle fois dans mes bras pour l'installer dans le canapé, avant de la laisser deux secondes pour aller chercher de l'eau dans la cuisine et lui en rapporter un verre.

- Bois, je pense que tu peux commencer à diluer tout l'alcool que tu as bu, dis-je en souriant et lui collant le verre entre les mains. Ca va, ou... Ouhlà ! Je la rattrapai parce qu'elle avait lâché un grand éclat de rire et que son corps avait suivi, et j'eus peur qu'elle tombe du canapé. Bon, répétai-je, j'espère au moins que c'est pour une bonne raison que tu faisais la fête ce soir ? lui demandai-je avec un petit sourire - je ne voulais pas lui faire la morale ou quoi que ce soit, mais j'étais inquiet, même si elle ne pouvait pas forcément comprendre les raisons de cette anxiété toute particulière.
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Rita Minithya


Rita Minithya
Élève de 6ème année



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Particularités: Oh, il suffit d'une petite étincelle pour que ça fasse BOUM! Ca vous donne une idée?
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MessageSujet: Re: Whatever gets you through the night | Rita    Whatever gets you through the night | Rita  Icon_minitimeDim 8 Déc - 17:30


Je savais plus trop où j’étais. Il y avait du bruit –trop de bruit même-, des rires gras, des chants assourdissants, des hurlements égarés, des raclements de chaises, des verres qui s’entrechoquent… Un bar, évidemment. A force, je ne savais même pas pourquoi je me demandais encore où j’étais quand je me posais la question. Parce qu’à chaque fois que je me la posais, c’était parce que j’étais complètement bourrée, dans les pâquerettes, et généralement dans un bar ou une soirée. Autrement, soyons clair, j’avais aucune raison de me demander où j’étais (ce qui signifiait que je ne savais pas non plus ce qu’il s’était passé avant, comme un trou noir). Parce qu’à moins d’avoir été empoisonné ou droguée, hein, la question ne se posait pas. Et pas de remarques du genre : « Ah mais si si, moi, le père du cousin de mon pote… ». NON. Faux ! Les trous noirs, c’est pas choses courantes, alors on se la pète pas. Bref, heureusement, ça ne m’étais jamais arrivé, la drogue, je veux dire, Dumbledore m’en garde. Bon, donc, un bar, hein. Tiens, et y avait Ana aussi, complètement pétée, les yeux brillants, un air guilleret au visage, les joues rosies, qui discutait avec… Théo ! Je le saluais avec un rire et un signe de la main –dumoins, j’essayais, parce que mon bras fit ce truc mou et bizarre, et je savais pas trop s’il avait compris-. Mais alors, il releva la tête, au-dessus de moi, et salua quelqu’un. Avec tout le bordel environnant, je n’entendais rien et je trouvais juste que sa tête était quand même bien faite, et surtout qu’Ana bavait sur lui –je veux dire… littéralement-.

Je continuais à observer Ana baver sur Théo, complètement fascinée par ce filet de bave et la tâche qu’elle faisait sur le pull, c’était quand même curieux comme le tissus absorbait la moindre parcelle de… Je sentis qu’on me saisissait le bras et je grognais un moment avant de me retourner et de rencontrer les yeux d’Ewan. Je lui souris et tentais de lui faire un calin mais ratais ma cible et tanguais tandis qu’il tentait de me rassurer (je le déduisais à sa tête).

- Allez viens Rita, je crois que c'est plus sage que tu rentres, d'accord ?

Je ne répondis pas, simplement parce que je n’avais pas compris, mais s’il était là, c’était parce que j’étais pas tout à fait en possession de mes moyens, hein, c’est ça ? Et puis je m’en fichais, Ewan, c’était un super pote, il pouvait me dire d’aller où il voulait, je me posais pas trop de questions, je savais que c’était pour mon bien, y avait pas de doutes dessus. On était sorti du bar, maintenant, et je tanguais dans la rue comme si j’avais bu des litres d’alcool –ah mais oui, c’est ce que j’avais fait…-. Je me mis à rire, parce que dans la nuit, les gens étaient tellement grands sur les murs ! Et les lumières ressemblaient à des lucioles que des fées auraient allumées avant de partir se coucher, et puis c’était beau, la nuit, et … Tout à coup, Ewan se retrouva juste en face de moi et je faillis lui rentrer dedans.

- On va rentrer chez moi.

Et il me prit dans ses bras.

-Tu m’dragues beaugosse ? Je le nargues avec un sourire en coin. C’était pas que je soumettais l’idée, au contraire ! Simplement, c’était tellement risible d’imaginer Ewan tenter de me séduire (soyons clair, si l’un séduisait l’autre, ce serait moi, et compte tenu des circonstances, hein, ça ne serait jamais le cas, même bourrée) que ça sonnait toujours comme une bonne blague entre nous deux. Ouais, parce qu’Ewan, côté drague, c’était mon parfait opposé.

Mais déjà, nous avions transplanés. Alors là… Je ne conseil à personne de transplaner avec autant d’alcool dans le sang. Genre : vraiment pas (sauf si vous êtes anorexique, là je dis pas). C’était comme se retrouver dans une machine à laver et en sortir avec plein de lessive dans la bouche. Forcément, j’ai dégueulé par terre –et on avait de la chance, enfin, surtout lui, parce que c’était dans la rue, visiblement-. Je notais, après mes beuglements, que la rue était parfaitement calme. On entendait juste les rires et les discussions lointaines, mais ça n’avait clairement rien à voir avec le bazar du chemin de Traverse.

- Je... Hmm. Je vais te porter, d'accord ?

Toujours un problème avec la proximité ou alors c’était parce que je venais de vomir ?

-Vas-y Rommmééo, je suis ta Juliette !

Une Juliette complètement dégueu, pensais-je un instant, avant de me foutre de la gueule de Shakespeare et ses histoires d’amour à l’eau de rose et surtout à deux balles. A deux balles, haha, super drôle hein ? Si, si, c’est drôle, attendez : Deux BALLES, alors qu’ils se sont suicidés au poison, et qu’à cette époque, bah les flingues c’était pas hyper courant… Si ? Non ? ‘Taiiinn, la blague pourrie… J’explosais de rire au milieu de l’escalier et Ewan, qui ne pouvait pas imaginer la vanne à deux balles (DEUX BALLES, hahahahaha) que je venais de me dire à moi-même, ris de mon hilarité. Valais mieux. Tiens, ça me rappelais cette chanson, que j’avais entendu un soir, dans un bar, je me souvenais plus duquel (enfin, ça devait être le chaudron baveur ou la tête du sanglier), peut-être qu’Ewan la connaissait ? Ah non ! C’était même sur et certain qu’il la connaissait ! Allez, un petit peu d’ambiance dans ce petit monde silencieux ! Je tapotais l’épaule d’Ewan et ouvrit grand la bouche.

-Lache la boutanche ou tu flancheeeees ! Je commençais à hurler comme un nain bien énervé. Descends l’escalier et tu vas te gauffreeeeer, dis salut ou on te met un coup de pied au culllllllllllllllllll ! Je laissais trainer le dernier son puis explosais de rire, dans une de ces hilarités desquelles on ne pouvait jamais se détacher !

Il riait, et je riais, et c’était cool, cette ambiance, et puis, on arriva devant la chambre, il l’ouvrit, et il paraissait presque gêné, et c’est au moment où, justement, il me déposa sur le canapé que me revint la discussion avec Ruby à son propos ! Et vue la vision que j’avais sur lui, moi allongée, lui debout, bien sur, je ne pensais qu’à une partie de cette discussion. L’alcool faisant son boulot, je laissais aller un gloussement puis le regardais malicieusement. Il s’en alla vers la cuisine, mais je commençais déjà (vu qu’il y avait pas mal de chances qu’il m’entende) :


-C’est énorme hein? Je ris en regardant le plafond, amusée. Ennnooormmeuuuh, je répétais d’une voix grave. Enorme chambre… Je lève mon pousse vers le haut. Enorme canapé… je glousse quand il arrive, en levant également mon index. Je le toise : Et énorme b… Regard innocent, bagage à main. Bagage à main, tu saisis ? Je levais mon majeur et quittais ses yeux pour les baisser doucement vers son pantalon le montrant presque du doigt avant d’hurler de rire et de me retourner, le laissant dans la confusion la plus totale.

- Bois, je pense que tu peux commencer à diluer tout l'alcool que tu as bu.

Tiens, bonne idée. Mais je ne m’étais pas remise de ce qui venait de se passer, alors je riais encore.

-Ca va, ou... Ouhlà ! Bon, j'espère au moins que c'est pour une bonne raison que tu faisais la fête ce soir ?


Je fis la grimace à ce moment précis, et me retournais pour bouder, la tête dans l’oreiller, sans donner de réponses. Tout était tellement drôle, pourquoi parler des problèmes maintenant ! Mais il n’en tint pas rigueur, et comme je l’espérais, il se contenta de me déshabiller (oooooh, oohhhhh, doucement papillon, je parlais de changer de sujet). Enfin, en même temps, je trouvais pas louche qu’il commence à retirer mes godasses, parce que je crois que j’avais marché dans mon vomie, et que j’étais en train de défoncer son canapé… Et puis, avec mon vol en balais, mes fringues étaient sales et tout, c’était pas terrible. Mais au moment où il luttait pour enlever mon tee shirt –pas que ça me gênais, je m’en foutais même, mais juste que je riais encore et du coup c’était moins facile pour lui), il attrapa mon poignet, s’arrêta, le regarda intrigué et quand je m’aperçus qu’il avait vu ma cicatrice, je me dégageais brutalement. Je le cachais avec mon autre main puis, au bout d’une seconde, me remis à rire comme si de rien n’était. Je n’allais pas nier,je m’en foutais de James, je n’avais plus peur, j’allais parler de lui à tout le monde !

-C’est un V qu’il aurait du faire, je murmure avec un sourire. « V » comme « vas te faire foutre », tu crois pas ? J’ajoutais avec un sourire ironique et sournois.

Et je lui racontais tout. Et vu de l’extérieur, on pourrait penser que je racontais une bonne blague. Vu de l’extérieur, on pouvait imaginer que j’étais parfaitement heureuse. Vu de l’extérieur, je restais Rita Minithya, la bonne copine rigolarde avec qui on ne s’ennuie jamais parce que rien ne semble l’atteindre; Peut-être mise à part ses propres souvenirs et cette marque indélébile.

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Ewan Campbell


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MessageSujet: Re: Whatever gets you through the night | Rita    Whatever gets you through the night | Rita  Icon_minitimeSam 4 Jan - 15:26

Heureusement, la... bonne humeur, ou devrais-je dire l'humeur bien imbibée de Rita trouvait toujours le moyen de me remonter le moral, d'une manière ou d'une autre. Si cette ambiance de pub en fin de soirée, rempli de clients ayant rop bu, me rendait toujours nerveux depuis que je connaissais Ruby, et qu'aller y récupérer Rita dans un tel état n'avait rien fait pour me rassurer, celle-ci me donnait trop envie de rire pour que je ne me déride pas un peu. Quelque part, je retrouvais avec elle des émotions qu'il me semblait avoir oublié. Peut-être que cela venait aussi du fait que nous étions devenus proches d'une manière particulière, sans vraiment le dire ni se confier, mais il me semblait quand je parlais avec la Poufsouffle qu'au fond je la connaissais depuis bien plus longtemps que cela, et que je n'avais pas besoin de parler de certaines choses. Ce n'était pas volontairement que je n'avais jamais évoqué Jamie, mais la discussion ne s'était jamais engagée de ce côté-là – qui plus est je n'en savais pas d'avantage sur la famille de Rita par exemple, j'en savais juste les grandes lignes. Le temps que nous passions ensemble passait bite parce que nous nous amusions beaucoup et que nous parlions de tout et de rien, que nous nous retrouvions à Pré-au-Lard, qu'elle passait à la boutique pour que je lui donne des ingrédients particuliers. Je retrouvais en sa compagnie ce sentiment d'être moi-même sans avoir à faire attention, à faire semblant, je profitais juste d'être à ses côtés et je savais bien quel nom cela avait – Rita me rappelait ce qu'étaient les liens de fraternité. Curieusement, ce n'était pas douloureux comme j'aurais pu l'imaginer, c'était agréable, léger, et si je fermais les yeux je revoyais sans soucis tous mes souvenirs d'enfance et d'adolescence avec Jamie. Je nous revoyais jouer dans le ruisseau en amont de la rivière où nous construisions des barrages, je nous revoyais dans notre chambre, ou bien à nous promener dans le village, je nous revoyais faire le mur pour retrouver nos meilleurs amis... Une foule d'images défilait dans mon esprit et selon les moments me rendait heureux ou nostalgique – ou un peu des deux. Mais une chose était certaine : cette insouciance que je ressentais à l'époque, Rita l'éveillait en moi à nouveau, et même si rien ne pourrait jamais me rendre ce que j'avais perdu, ce petit goût du passé n'était définitivement pas désagréable.

Evidemment, Rita ne devait pas se douter de cela, et quand bien même j'aurais voulu lui dire, pour la remercier d'être mon amie, il m'aurait fallu remonter plus loin – ce soir n'était clairement pas le plus propice aux confidences. Non pas que je tenais à lui mentir – l'expérience avec Ruby avait été la preuve que le silence pudique et insupportable de mes parents n'était pas la bonne solution. Mais Rita venait de vomir ses trpes, je la portais tant bien que mal dans les escaliers en essayant de ne pas trop rire pour ne pas tomber étant donné qu'elle hurlait et riait à gorge déployée...


- Lache la boutanche ou tu flancheeeees ! Descends l’escalier et tu vas te gauffreeeeer, dis salut ou on te met un coup de pied au culllllllllllllllllll !

Après l'avoir installée sur le canapé, le temps de lui préparer quelque chose à boire – qui ferait justement un peu passer ses excès – je l'installai dans ma chambre pour qu'elle puisse s'allonger et dormir si elle en avait envie. J'eus une petite pensée pour Theo et Ana – vu l'état de Theo, je craignais un peu qu'il ne fasse pas le nécessaire, mais après tout, ce n'était pas mes affaires. Quand je reviens, Rita parlait encore (il me semblait qu'elle avait parlé en continu, qu'elle avait ri et dit des bêtises depuis que je l'avais récupérée) et je souris parce que non seulement elle me faisait rire, mais je me rappelais aussi nos premières soirées avec Jamie, et de nos états plutôt similaires.

- Ennnooormmeuuuh. Enorme chambre… Enorme canapé… J'étais revenu avec le thé, et je lançai un regard à Rita, d'un air de dire « mais qu'est-ce que tu racontes », tout en ne me départissant pas de mon sourire. Je m'avançai tout près du lit dans le but de m’asseoir. Et énorme b… bagage à main. Bagage à main, tu saisis ?

Perplexe, je regardai Rita puis son doigt pointé vers moi – puis elle éclata de rire tellement fort que je me sentis soulagée que ma voisine soit particulièrement sourde. Ceci étant, non seulement Rita avait clairement pointé mon... pantalon du doigt, mais en plus ses paroles d'ivrogne avaient tout de même un certain sens et... le lien se fit plutôt rapidement dans mon esprit, même si le fait que ce sujet soit abordé en un tel instant était plutôt inattendu. J'oubliais parfois que Ruby et Rita étaient proches elles aussi, et qu'il était fort probable que Rita soit au courant de certaines choses me concernant par le biais de Ruby. Mais cela... hmm. J'imaginais mal Ruby en parler d'elle-même, mais je connaissais assez Rita pour miser sur elle – elle avait dû lancer le sujet.

- Euh, dis-je un peu pris de court, mais il m'apparut bien vite que Rita était trop soûle de toute façon, et que d'un autre côté cet aveu avait un petit quelque chose de flatteur, ce qui m'ôta toute gêne, et je me mis à rire moi aussi. Je saisis, mais j'ignorais que vous discutiez de ce genre de choses avec Ruby... Mais non, je ne veux pas en savoir plus, la coupai-je si jamais il lui venait à l'idée de m'en dire plus, et je ris de plus belle.

Il allait sans dire que je me sentis tout de même un peu fier, stupidement et virilement fier ; mais si Ruby parlait de moi ainsi c'était qu'elle devait être satisfaite, et rien ne pouvait me faire plus plaisir.

Reportant mon attention sur Rita, dont les yeux bruns pétillaient de malice plus embuée qu'à l'habitude, j'entrepris cette fois de l'aider à bien s'installer. Je commençai par ses chaussures, que je nettoyai d'un coup de baguette magique, puis j'hésitai une seconde – nous n'avions pas encore dépassé ce stade de l'amitié où ces choses ne posent plus de problèmes et je ne voulais pas qu'elle se sente gênée où qu'elle croit des choses, mais j'en vins vite à la conclusion que non seulement c'était Rita dont il s'agissait et que rien ne gênait vraiment Rita, mais qu'elle était par dessus le marché trop soûle. Je lui ôtai alors ses vêtements le plus délicatement possible – compte tenu du fait qu'elle gesticulait et continuait à rire et que je bataillais pour attraper ses vêtements, encore plus pour passer ses bras dans les manches du t-shirt que je lui sortis de mon armoire en guise de chemise de nuit. Quand j'eus réussi, je gardai sa main dans les miennes pour capter son attention et qu'elle écoute ce que j'avais à dire – mais elle eut un geste brusque et retira sa main. Je faillis m'excuser – lui avais-je fait mal ? - mais une tache blanche sur son poignet, une cicatrice, avait attiré mon attention. Et elle avait posé son autre main dessus, pour la cacher. Elle riait encore, mais je me sentis moins d'humeur à la suivre – qu'était cette cicatrice et pourquoi la cachait-elle avec autant d'empressement ?


- C’est un V qu’il aurait du faire. « V » comme « vas te faire foutre », tu crois pas ?

- De quoi tu parles, Rita ? Lui dis-je doucement avec un petit sourire qui se voulait rassurant, mais qui devait probablement refléter mon inquiétude.

Contre toute attente... Elle répondit  ma question d'une manière plus ou moins linéaire et compréhensible, mais tout d'un coup un flot d'informations se déversa sur moi : son oncle, l'agression, ces noms que je connaissais vaguement, l'héritage, sa cicatrice, l'hôpital, sa mère cracmolle, sa grand-mère auror, Nath, Cameron... Cela faisait beaucoup, et encore plus car Rita me racontaitt tout cela avec le sourire et en riant à la fin de ses phrases, alors que nous savions elle et moi que ce n'était pas drôle. Je reposai ma main sur la sienne, sans insister mais pour établir un contact, et sentis mon coeur se serrer. Si j'admirais la joie de vivre, le sourire et la bonne humeur inaltérable de Rita, je ne voulais pas qu'elle s'y cache - trop longtemps je m'y étais caché, et je me cachais encore, tout en sachant pertinemment que ce n'était pas la bonne solution. Le récit de Rita me plongea dans une anxiété paradoxale - comment faisait Rita pour résister à tout cela ? Mais je savais que sa force était justement dans cette vitalité qui ne la quittait jamais. Risquait-elle encore des attaques ? Était-elle protégée ?!


- Où est ton oncle, maintenant ? demandai-je à mi-voix. Et ta mère, ta grand-mère, tu t'entends bien avec elles ? Qui... Qui est là pour toi ?

L'écho de cette question résonnait douloureusement en moi. Pourquoi avais-je espéré que Rita, parce qu'elle était si joyeuse, échapperait à la règle ? La vie n'épargnait personne, ou pas grand-monde, et je me sentis brusquement très triste. J'eus envie que Ruby soit là et qu'elle me serre dans ses bras ; mais Rita avait besoin de moi, et je me ressaisis. Je rabattis la couette sur elle, lui montrai le verre d'eau sur la table de nuit et la bassine par terre - au cas où - et m'installai dans le lit avec elle, sans hésiter cette fois. Son récit m'avait trop perturbé pour que je la laisse dormir seule, et je savais que Ruby ne m'en voudrait pas. Sans compter tout l'alcool qu'elle avait bu - je préférais m'assurer qu'elle ne se sente pas mal.

- Tu es en sécurité ici, et à Poudlard, lui murmurai-je pour essayer de la réconforter, considérant qu'elle serait mieux après une nuit de repos. Repose-toi maintenant, et je déposai un baiser sur son front, initiant pour une fois un geste vers elle alors que c'était elle d'habitude qui me sautait dans les bras. Puis j'éteignis la lumière mais je gardai les yeux ouverts, guettant dans la pénombre de ma chambre la respiration plus ou moins régulière de Rita.
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Rita Minithya


Rita Minithya
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MessageSujet: Re: Whatever gets you through the night | Rita    Whatever gets you through the night | Rita  Icon_minitimeMer 29 Jan - 22:45

- Euh. Je saisis, mais j'ignorais que vous discutiez de ce genre de choses avec Ruby... Mais non, je ne veux pas en savoir plus.

-Dommage, tu rates la meilleure partie !
Je ris aux éclats.

Et c’était pas qu’un partie qu’il ratait, le petit ! Il était flatté ? Indéniablement, le contraire ne serait pas imaginable! Ça revenait à dire que c’était un super bon coup, et ça, personne ne pouvait le négliger. Ruby avait mis le grappin sur le bon, voilà tout. Et c’était drôle ! C’était drôle de voir sa petite tête rougir légèrement, ce petit sourire en coin apparaitre au coin de ses lèvres… C’était adorable. L’amour se lisait aussi bien sur son visage que le guide d’usage d’une farce ! Je souris niaisement en réponse puis, quand il se mit à me déshabiller, je riais encore, et j’eus la décence de me demander si c’était possible de rire autant, avant d’avoir la réflexion qu’il y avait assez d’air dans mes poumons, alors oui, je pouvais rire autant que je voulais, avant d’en venir à la conclusion qu’entre l’alcool et les rires, c’était kiff kiff, je gagnais autant de jour de vie que j’en perdais. L’alcool, c’est pas mauvais pour la santé du moment qu’on rit suffisamment, voilà, ça détruit et ça prolonge l’espérance de vie. Et puis de toute façon, je m’en foutais mais complètement, parce que je voulais pas mourir vieille avec quarante six chats. Les mecs cool comme Ewan, ils étaient déjà pris, et j’étais beaucoup trop indépendante pour sortir plus d’un mois avec qui que ce soit. Alors, l’espoir de Ruby que je trouve un jour « quelqu’un avec qui coucher sera « faire l’amour »et tu vas voir c’est carrément mieux », bah,  voilà. J’étais biiiien loin de le trouver.

- De quoi tu parles, Rita ?

De Ruby. Et du futur mec de qui je tomberais amoureuse mais qui n’existe pas. Oulala, non, il parlait d’autre chose, parce qu’il pouvait pas lire dans ma tête alors… Mais de quoi on parlait déjà ?! Je le regardais, les pensées se chevauchant les unes sur les autres, ne pouvant me concentrer sur une en particulier car mon esprit était embué. Depuis, il m’avait mis un tee shirt largement trop grand pour moi, et je le regardais en me demandant bien de quoi il pouvait parler, et je tentais de mettre au clair quelques brides de mes pensées. On avait parlé de son concombre, certes, je m’en souvenais parce que ça m’avait fait marré, avec la discussion qu’on avait eu avec Ruby. Et puis… Et puis… Mon poignet ! Par reflexe, je le touchais de nouveau, et je riais en même temps, sauf que là, je ne savais pas bien pourquoi. C’était encore flou. Et puis je lui avais tout raconté sans me rendre compte de rien, c’était sorti tout seul. C’était évident, de me confier à lui… Je ne pourrais pas vraiment l’expliquer. Au-delà du fait que nous connaissions tous les deux Ruby, qui était notre point d’ancrage, nous avions développé une amitié sincère au-delà de ce point. Rapidement, on s’était rendu compte qu’on était fait de la même matière et on s’était éclatés comme frère et sœur, sans ressentir aucune ambiguïté du fait que nous soyons de sexe différent. Jamais je ne m’étais sentie mal à l’aise. Je pense que c’est comme ça qu’on voit si une relation fonctionne vraiment. Et je pense que ressentir tout ça au bout de quelques rencontres, c’était comme avoir un coup de foudre amical. U peu comme avec Caleb. Sauf que là, je voyais plutôt Ewan comme un grand frère, pas comme un jumeau (même si Caleb et moi n’étions pas du même âge, oui, je sais). Et là, il semblait plus inquiet que jamais.

- Où est ton oncle, maintenant ? Et ta mère, ta grand-mère, tu t'entends bien avec elles ? Qui... Qui est là pour toi ?


-Je sais pas, et je m’en fous, qu’il aille se faire voir !
je rumine en faisant la moue.

James ? Il était con comme une huitre ! Il n’allait pas me réattaquer à Poudlard. Il aurait trop peur de se faire prendre, et puis, maintenant qu’il était sur une liste noire, autant précisé qu’il avait pas intérêt d’essayer quoique ce soit. Il allait chercher une autre alternative, et ma grand-mère bossait dessus. Pour ma grand-mère, je lui avait déjà dit qu’elle voulait me faire hériter. Que j’étais l’ainée sorcière et donc, que c’était à moi de tout toucher. A condition d’aller sur ses pas, ce que je refusais. Il savait aussi que ma mère était cracmol. Que Cameron était mon cousin, celui qui devait hériter après moi, raison pour laquelle son père avait voulu me tuer.

- Ma grand-mère m’envoi des tas de lettres et surveille ma scolarité, mais je lis jamais rien, je murmure en fixant le plafond. Je suis sure qu’elle veut se servir de moi, elle veut que je remplace ma mère. C’est malsain, et je fronce les sourcils.

Ma grand-mère était adorable, je ne pouvais pas le cacher. Mais je connaissais ses intentions, et je savais qu’elle voulait me pousser à devenir une Auror, comme elle. Elle voulait que je sois la fille sorcière que ma mère n’avait pas été. Et puis, elle voulait que je boss en cours, et pas de chance, elle était tombée sur une fénéante. Et puis, plus elle me surveillait et m’envoyait des lettres, moins j’avais envie de la satisfaire en progressant.

-Mon père, il travaille tout le temps. Je le vois jamais, et dans un sens, enfaite, je n’avais pas de lien particulier avec lui, ce qui en soit était bien malheureux. Mais mes frères sont super sympas avec moi, je les vois pas assez, parce que je ne rentres plus pendant les vacances, faillis-je préciser.

Je ne savais même pas, d’ailleurs, comment ils allaient se comporter avec moi. De manière distante, très probablement, car ils ne m’auront pas vu depuis longtemps. Et puis je les verrais jouer ensembles et entretenir une complicité soudée par la proximité. Proximité que je n’avais pas.

-Ma mère… Je crois vraiment qu’elle me déteste
,  je sors de but en blanc. Et je dis pas ça pour faire la malheureuse, Wanou, mais franchement…  J’essais de trouver mes mots. Ma voix est fatiguée, mais quelque part, ça me fait du bien de lui dire ce qui ne va pas. Parce que ça mets au clair ma propre manière de voir les choses. Elle supporte pas la magie à la maison. Je suis la seule sorcière sur cinq enfants. Elle me punissait sévèrement quand j’étais petite et que je la maitrisais pas. Elle m’interdit de ramener ma valise chez nous, alors je la laisse chez Candy, ma cousine moldue, je ris ironiquement. Elle s’en fout de Poudlard, de mes notes, de ce que je fais. Du moment que j’existe pas, elle s’en fout, je m’arrête un moment, pour reprendre ma respiration. Pas une lettre dans l’année, pas un cadeau d’anniversaire envoyé, je souligne en sentant les larmes me monter aux yeux. Elle attend l’été pour qu’on le fasse comme les moldus. Elle me punit quand je parle de Poudlard et hurle si je reçois un hibou, un rire m’échappe, tant j’ai l’impression que tout ce que je dis est ridicule. Elle déteste que je sois ce qu’elle n’est pas. Elle déteste la magie, et donc elle me déteste moi aussi, je déglutie et laisse une larme couler sur ma joue, puis l’essuie rapidement. Je crois que je l’ai toujours su, elle aurait préféré que je naisse moldue. Elle renie totalement ce que je suis, je finis, la voix tremblante, les yeux  pleins de larmes et l’air fatigué.

Je me retourne vers lui et saisis la main qu’il me tend. Je la serre fort et ferme les yeux pour murmurer :

-Y a que vous, et je souris à cette pensée. Vous êtes ma famille : Toi, Caleb, Ruby et Ana, j’ennumère. Vous m’aimez pour ce que je suis. Une sorcière nulle à l’école et super bonne en Quidditch, je ris. Sans vouloir me vanter, il n’était pas question que je déprime plus qu’il ne le fallait.

J’étais passé au-dessus de tout ça. Et puis… C’était pas comme si ma mère me maltraitait non plus !

- Tu es en sécurité ici, et à Poudlard. Il s’approcha et embrasse mon front avec tendresse, et comme s’il s’agissait du geste le plus précieux et le plus sincère que l’on ait pu faire envers moi, je fermais les yeux et souriais comme une enfant, serrant encore sans grande main dans la mienne, et sentis le sommeil m’envelopper. Repose-toi maintenant.

Et à moitié endormie, je laissais un murmure traverser mes lèvres :

-Je suis en sécurité avec vous.


****


Je fus réveillée par les rayons du soleil qui me tapait sur les yeux. Et ma tête qui cognait. Pas autant que je l’avais prévu, mais qui cognait quand même. Je ne savais pas quelle heure il était. J’étais dans un lit, visiblement, ce qui signifiait que j’avais bu, hier. Pourquoi… ? Hum. James, grand-mère, maman, et tout le tatouin. Je baillais et me levais, découvrant mes jambes musclées par le sport et m’ébourrifait les cheveux. J’étais chez qu… ? Ewan ! Il dormait, là, juste à côté de moi, la bouche ouverte et tout et tout. Pauvre chou. Il était venu me chercher, hier… Ana ! Ohhh non, qu’est-ce qu’elle était devenue ? Le serment inviolable. Oulalalala, il allait vraiment, mais alors vraiment falloir que j’arrête de boire avec Ana juste après avoir appris que nous étions toutes les deux en danger de mort ! C’était un coup à faire un Very Bad Trip et donc à enfiler les conneries les unes sur les autres ! Et… visiblement, c’était exactement ce qu’on avait fait. Si Ewan ne l’avait pas emmenée aussi, c’était sur qu’elle était en de bonnes mains. Je m’étire encore et me dirige vers ce qui ressemble à la salle de bain pour me laver le visage, puis tombe sur la cuisine. Petite, évidemment, mais au moins y en avais une ! J’ouvre les placard sans savoir quoi y chercher et tombe de la farine. Aussitôt, alors que je la porte du placard se ferme en fracas –pas fait exprès je-le-jure- !- j’entends un bâillement suivi par des pas.

-T’as pas de poele ? Je crie à moitié en matant un autre placard (vous me croyez si je vous dit qu’il y avait une toile d’araignées ?). Enfin, de casserole quoi…  Ouais, poele, casserole, c’était la même, pour moi y avait aucune différence, mais un jour j’en avais parlé avec Caleb et on avait pas réussi à répondre à ladite interrogation alors…. Ah bah si, voilà ! Je triomphe en la levant vers le plafond avec un grand sourire. Je suis nulle en cuisine, je sais même pas faire des pâtes, je continue, en parlant bien fort pour couvrir la distance. Mais alors le thé, ça, je sais faire !

De l’eau, et hop ! Bon, le truc, maintenant, c’était de la faire chauffer, cette casserole. Hummmm…

-Comment on allu-… Sauf qu’entre temps, Ewan était entré dans la cuisine comme un pestiféré pour me demander –expressément- d’abandonner parce qu’il voulait s’en charger. T’as raison, vaut mieux que tu t’en occupes.

Et alors que je le voyais entrer dans la cuisine avec une mine satisfaite et bouffie, je ris en reculant. Il avait les cheveux totalement ébouriffés, les yeux encore pas bien ouvert, et je su pourquoi Ruby l’aimait autant. Pas juste parce que même en sortant du lit, il restait canon, comme Ruby, je pouvais supposer, mais aussi parce qu’il était adorable en toute circonstance. Je le regardais un instant à s’afférer pour nous préparer notre petit déjeuner, d’un air attendri, puis sorti pour tenter de retrouver mes affaires. Sur le chemin, je croisais des cadres dans lesquelles s’animaient des photos magiques. Je les observais d’un air intéressé, pour ensuite pouvoir sauter sur Ewan et lui dire à quel point il était adooorable à cinq ans, quand je m’arrêtais devant un de ces cadres en particulier. Il y avait… Deux Ewan. A ce moment-là, j’eus une conversation avec moi-même un peu étrange (le fait d’avoir une conversation avec soi-même était déjà étrange, alors je vous raconte pas). J’émettais l’hypothèse d’avoir louché, de ne pas être bien réveillé, d’avoir des lacunes suite au serment, de me trouver dans une dimension parallèle… J’avais presque énnoncé toutes les hypothèse quand la plus crédible sortit de mon esprit fatigué.

-Hé, Wanou ! Je m’exclame d’une voix forte. Je savais pas que t’avais un jumeau ! Et je ris en attrapant le cadre pour observer de plus près les deux frères se tenir par les épaules dans un élan de complicité. Il est trop mignon ! Je ponctuais en lui jetant une regard goguenard et plein d’ironie (qu’il ne vit pas mais qu’il dû imaginer). Et lui, du coup, il fait quoi ? Je m’intéresse en me dirigeant vers la cuisine. Vos années à Poudlard devaient être trop top, je murmure plutôt pour moi, absorbée par la photo et les deux visages souriants, similaires en tout point ! Je m’appuie contre l’entrée de la cuisine et mes yeux restent figés sur la photo.

J’avais toujours rêvé d’être aussi proche d’un de mes frères, d’avoir une relation aussi fusionnelle, mais bien sur, ça ne m’étais pas arrivé et ça n’arrivera pas. Ewan en avait de la chance !


Dernière édition par Rita Minithya le Dim 23 Fév - 19:26, édité 1 fois
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Ewan Campbell


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MessageSujet: Re: Whatever gets you through the night | Rita    Whatever gets you through the night | Rita  Icon_minitimeVen 14 Fév - 15:44

Je voulais que Rita dorme, parce qu'elle était trop soûle et trop épuisée pour que je discute avec elle, mais tout d'un coup, son flot de paroles était devenu beaucoup plus sérieux, et je m'assis sur le lit à côté d'elle en l'écoutant attentivement. Depuis que je la connaissais, nous n'avions jamais autant abordé de sujets personnels, nous n'avions jamais évoqué aussi directement sa famille et les problèmes qui en découlaient. Cela me rendit triste ; non pas que je n'ignorais pas qu'elle devait cacher quelques secrets, car si j'aimais tant sa bonne humeur et sa gaieté, elles étaient parfois trop présentes pour être innocentes, mais ces aveux étaient à la fois touchants, et un peu désespérés. J'avais presque du mal à y croire tant c'était méchant de la part de sa mère, mais hélas, j'avais depuis longtemps abandonné le concept de parent parfait. Si je me doutais qu'il devait être étrange pour des moldus de découvrir la magie, j'avais beaucoup du mal à comprendre toutes ces haines et ce mépris entre les personnes qui avaient des pouvoirs magiques et qui n'en avaient pas. Qu'est-ce que cela pouvait bien changer ? Pourquoi au contraire nous ne pouvions pas tous nous apporter ce que nous n'avions pas ? Je préférais bien évidemment être du côté où je me situais, car toute ma famille était sorcière et j'avais toujours vécu ainsi - le monde moldu m'était parfois... souvent un peu incompréhensible - mais je n'en avais pas peur, et je ne comprenais pas pourquoi certains sorciers haïssaient à ce point les sorciers. En tout cas, la mère de Rita connaissait la magie ; pourquoi rejeter sa fille ainsi ? En quoi était-elle différente, moins aimable ?...

J'avais souri quand Rita m'avait surnommé Wanou - j'avais définitivement renoncé à lui interdire les surnoms ridicules car elle n'en faisait de toute façon qu'à sa tête ; si il y avait bien une chose à savoir au sujet de Rita, c'était qu'elle était totalement incompatible avec la notion d'interdit - mais je m'étais vite crispé ensuite, avec ses aveux, et quand je vis nettement malgré la pénombre de la chambre une larme couler sur sa joue. Je m'étais empressé de lui attraper la main et elle l'avait serrée, avant de conclure :


- Y a que vous. Vous êtes ma famille : Toi, Caleb, Ruby et Ana. Vous m’aimez pour ce que je suis. Une sorcière nulle à l’école et super bonne en Quidditch. Sans vouloir me vanter, murmura-t-elle faiblement, mais je fus soulagé de constater que même en cet instant elle avait encore la force d'un peu d'humour. Je suis en sécurité avec vous.

Je renonçai à lui dire ce que je pensais, à la rassurer d'avantage, à lui montrer mon soutien ; il était tard et elle venait de tomber dans un sommeil plus ou moins profond mais je ne voulais pas l'empêcher de se reposer. Je tirai la couverture sur elle pour qu'elle n'aie pas froid, et me couchai à mon tour. J'étais épuisé moi aussi, mais les paroles de Rita, sa situation de famille, les familles en général (je pensais à la mienne, à celle de Ruby, à celle de Phil, à toutes les personnes qui gravitaient autour de moi) et au pouvoir désastreux qu'elle avait sur nous, à la façon dont elle nous façonnait. Même en m'élevant contre la mienne, je savais que je ne pouvais pas m'en détacher, parce qu'elle avait trop fait de moi celui que j'étais. Je finis par m'endormir en veillant tout de même sur le souffle régulier de Rita, et tombai dans un sommeil un peu tardif mais profond.

Il était évident que je voulais me lever avant elle pour m'occuper d'elle, et j'avais compté sur le fait qu'elle se réveille et que le mouvement me réveille moi aussi. Mais il n'en fut rien, car quand j'émergeais avec difficultés d'un sommeil lourd comme du plomb, je me retrouvai seul dans le lit, et j'entendis distinctement venir de la cuisine des bruits de porte que l'on pousse, que l'on ferme. Rita était debout et s'affairait dans la cuisine ?! Je me levai instantanément, même si j'étais loin d'être parfaitement réveillé, et la rejoignit dans la cuisine. La lumière était trop vive pour mes yeux peu habitués, et je rentrai en me frottant le visage en espérant me réveiller doucement mais sûrement, mais...


- T'AS PAS DE POELE ?

... Mais il faut parfois mettre de côté la délicatesse quand on côtoie Rita. Sa voix pleine d'énergie m'accueillit en fanfare, et je me retrouvais face à une Rita en bonne forme, tandis que j'avais l'impression de sortir d'un brouillard incertain.

- 'jour, la saluai-je quand même, essayant d'être un peu plus opérationnel.

- Enfin, de casserole quoi…  Ah bah si, voilà ! Je suis nulle en cuisine, je sais même pas faire des pâtes. Mais alors le thé, ça, je sais faire !

Non seulement elle parlait trop fort pour que ce soit agréable de si bon matin, mais en plus je me demandais honnêtement comment elle comptait cuisiner quoi que ce soit, des pâtes, du thé ou de la tarte à la citrouille, étant donné les moyens qu'elle employait.

-Comment on allu-

- Laisse, je vais faire, va t'installer, et puis, tu te sens comment ? Je vais m'occuper de tout,
l'arrêtai-je avec un petit sourire à la fois amusé et autoritaire.

- T’as raison, vaut mieux que tu t’en occupes.

Et je me mis à la tâche, préparant un brunch vue l'heure tardive, faisant chauffer le thé, les tartines, et tout le reste, avant de sortir les assiettes et tout ce qu'il nous fallait - en m'affairant, je me réveillais peu à peu, et je jetai un coup d'oeil à Rita qui... regardait les photos, il me semblait. Oh. Mais d'un autre côté, il était temps que j'aborde le sujet. Allait-elle le lancer d'elle-même ?

-Hé, Wanou ! Pour la forme, je lui lançai quand même un regard blasé. Je savais pas que t’avais un jumeau ! Il est trop mignon ! Et lui, du coup, il fait quoi ? Vos années à Poudlard devaient être trop top !

Je ne sais pas ce qui me rendit le plus triste : cette question qui n'aurait jamais de réponse, la soudaine évocation de Jamie ou bien le ton si enjoué de Rita qui trouvait la découverte de mon frère jumeau visiblement très cool. Hélas, comme d'habitude, je n'avais pas les moyen de continuer dans le sens de cette conversation, puisque j'allais l'alourdir d'un côté, mais je commençai à avoir l'habitude. Comme je venais de terminer de préparer le repas, je vis tout voler à l'aide de ma baguette sur un plateau qui alla se déposer sur la table dans le salon, et je fis signe à Rita de s'y installer avec moi - une chose après l'autre. Je lui souris et jetai un regard à la photo qu'elle tenait dans ses mains, sur laquelle Jamie et moi sourions en nous tenant par les épaules. Je me souvenais très exactement de ce moment : c'était l'été et nous recevions de la famille pour le week-end, et nous avions rencontré nos cousins éloignés, avec qui nous avions beaucoup joué, notamment dans le petit bois derrière chez nous, à construire des cabanes.

Tranquillement, je servis du thé puis une assiette à Rita, tout en espérant qu'elle ne m'en voudrait pas trop de ne pas avoir abordé ce point plus tôt - mais après tout, ce qu'elle m'avait avoué hier soir était un peu du même ressort. Mais j'étais soulagé qu'elle soit enfin en courant, et c'est ce qui fut le plus fort comme sentiment quand je me mis à parler, le soulagement :


- Oui, c'est Jamie, expliquai-je avec un sourire un peu triste. Et si tu ne le sais pas, c'est parce qu'il est mort, et je ne t'en ai pas parlé. Je jetai un coup d'oeil à Rita en espérant qu'elle ne serait pas de ces gens affreusement gênés dès qu'on évoque un décès, mais fort heureusement pour moi, Rita et la gêne faisaient plutôt dix. Il est mort l'été après Poudlard, on avait 18 ans, il s'est noyé parce qu'on a fait de la barque dans une rivière alors qu'il y avait beaucoup trop de courant, et de l'orage. Voilà. C'est aussi pour ça que je ne m'entends pas trop bien avec mes parents... Depuis ce jour, on s'est un peu éloignés, mon père est parti en Australie, et ma mère ne parle jamais de Jamie, sa mort est tabou, et moi ça ne me va pas trop. Mais bon, tant pis, dis-je en haussant les épaules ; qu'est-ce que j'y pouvais, de toute façon ? Mais c'est vrai que nos années à Poudlard ont été les meilleures ! On était tous les deux à Serdaigle, il a même été Mister, lui dis-je avec un clin d'oeil, étant donné qu'elle pouvait être flattée de son titre de Miss. Je suis sûr que tu te serais bien entendue avec lui, d'ailleurs, il était plus... Je haussai les épaules une nouvelle fois, un peu surpris d'en être arrivé là, un peu embêté aussi. Un peu plus quoi ? Jamie était tout un peu plus... Plus exubérant, résumai-je sans m'appesantir. Mais bon, chaque famille a ses histoires, n'est-ce pas ?... Je voulais lui montrer que je n'avais pas oublié ses confidences d'hier, et qu'elle pouvait en parler si elle voulait. Mais, du coup, repris-je après une hésitation, parce que la question m'était venue pendant la nuit, pendant les vacances, tu vas où ? Tu rentres chez ta mère ?

Et je lui resservis un peu de thé, puisqu'elle avait terminé, content de voir qu'elle avait tout de même bon appétit - content de voir aussi qu'elle retrouvait toute son énergie rayonnante (et même trop parfois), comme si rien ne pouvait la faire faiblir trop longtemps.
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Rita Minithya


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MessageSujet: Re: Whatever gets you through the night | Rita    Whatever gets you through the night | Rita  Icon_minitimeJeu 10 Avr - 12:18


J’ai jamais rien saisis à la cuisine. C’est vrai quoi, c’est quoi cette affaire où faut mélanger de la farine et des œufs (remarquez ; je connais les ingrédients) pour donner quelque chose de gluant (beurk) mais qui se transforme en quelque chose de compact et moue en le chauffant ? De la sorcellerie, je vous le dis ! D’ailleurs je saisissais mieux les potions que la cuisine, même si dans les deux cas, je n’excellais pas spécialement. Quoiqu’en potion je commençais vraiment à comprendre quelques petits trucs, grâce aux expériences avec Caleb qui nous en apprenaient bien plus sur les potions en général que Nakamura, et surtout grâce à Ewan. Lui, c’était carrément le top du top de l’excellence en potion, pour moi. Ensuite, y avait Ruby. Ensuite… Probablement Seth, je ne sais pas trop, vu que j’avais jamais vu ses notes et tout, et qu’en même temps je m’en battais bien les steacks. Bref. J’avais autour de moi des personnes qui excellaient en potions, alors forcément, je pense que ce genre de trucs, ça se contamine, vu que je commençais à me débrouiller sans faire le moindre effort. Je crois que c’est surtout une accumulation de remarques subtiles et pas forcément attentionnées, du genre : « Oh, si tu mets de ça avec ça, ça fait ça (ok, ça fait beaucoup de ça, ça), c’est plutôt cool non ? ». Et OK, j’avoue, oui, je trouvais ça cool. Pour les explosifs. Bien sur. Quoi d’autre ?

Et forcément, moi, la cuisine, ça m’intéressais pas pour deux sous. Pourquoi s’embêter quand on a des elfes de maison qui ne demandent que ça, nous servir ? Bah, moi, je vais pas chercher plus loin, si tu me sers, c’est ok, je vais pas rechigner. Mais alors que je m’étais levée avec l’intention plutôt sympa de nous préparer quelque chose à Wanou et moi, je m’étais retrouvée devant cette situation, vous savez, celle où on se dit en se frottant les mains : « …Bon !... Alors… Pour co-mmen-cer… Humhumhum… » (je sais que ça vous parait familier), et du coup, je savais pas trop quoi faire. J’étais plutôt partie pour expérimenter, parce qu’après tout c’est comme ça qu’on apprend, hein, y a pas de secrets. Mais Ewan avait débarqué d’un coup à la volée comme prédisant ce qui allait suivre.  Alors bien sur, j’étais partie fouill… Que dis-je, visiter, son petit logement tout mignon. Et me retrouver dans ses souvenirs. C’était marrant d’avoir trainé autant avec lui mais de ne pas connaitre tant de choses que ça sur sa vie. On est devenu proches, ce n’est pas le problème, mais plutôt dans le sens où on passe pas mal de temps ensembles. C’est-à-dire qu’on s’éclate à faire des expériences en potions, qu’on joue à des parties de jeux magiques, qu’on se marre en faisant des petites conneries. Rien de méchant, rien de sérieux. Et du coup, on avait jamais abordé les vrais questions. Celles qui gênent un petit peu (bien que moi, y avait pas grand-chose qui me gênais, mais c’est sur qu’avec un : « Mes parents sont morts dans un accident quand j’avais cinq ans », ça refroidie l’ambiance…).

Il fit voler les assiettes et les déposa sur la table pour ensuite me servir du thé. Je le regardais d’un air interrogateur vu qu’il avait pas pris la perche que je lui avait tendu en lui montrant la photo. Il était énervé ? Il avait pourtant l’habitude que je fouille un peu partout sans demander, que je débarque avec une nouvelle idée ou pleins de questions… J’avais fait quelque chose de mal ? Mais son petit sourire tenta de me rassurer et donc, m’inquiéta. Un petit sourire triste, pas rassurant.

- Oui, c'est Jamie. Et si tu ne le sais pas, c'est parce qu'il est mort, et je ne t'en ai pas parlé.

-Ça explique tout, oui
, je souris doucement pour ne pas le brusquer dans sa lancée.

Je n’ai jamais connu Jamie, mais c’était le frère jumeau d’Ewan, et forcément, ça a du être terrible de le perdre. Mais je ne me sentais pas pour autant gênée ou éprise de pitié. Je n’ai pas connu Jamie et il semblerait que mon meilleur ami ait passé le cap de son deuil. Cela ne me gênais absolument pas qu’on en parle, j’étais plutôt contente de le savoir, parce que la vie d’Ewan m’intéressait. Il m’intéressait. Et ressentir de la pitié à cet instant serait totalement… Stupide ! Ok, c’était triste de perdre son frère, mais la vie continuait, et je crois qu’Ewan l’avait déjà saisi ! Autrement, il ne serait pas là devant moi. La seule chose que je devais et pouvais faire c’était d’écouter, et si possible lui apporter un certain soutien, juste par le fait de savoir, l’épaule si ça allait pas. C’était ça, avoir de vrais amis. Il avait pas besoin que je lui sorte un truc du genre: "Je suis désolée, j'aurais pas dû... C'est gênant". Ca aurait été la pire réaction, probablement. Alors je restais là à le regarder attentivement. C'était du sérieux, je pouvais pas exploser de rire, merci.

-Il est mort l'été après Poudlard, on avait 18 ans, il s'est noyé parce qu'on a fait de la barque dans une rivière alors qu'il y avait beaucoup trop de courant, et de l'orage. Voilà. C'est aussi pour ça que je ne m'entends pas trop bien avec mes parents... Depuis ce jour, on s'est un peu éloignés, mon père est parti en Australie, et ma mère ne parle jamais de Jamie, sa mort est tabou, et moi ça ne me va pas trop. Mais bon, tant pis.


Un petit blanc s'installa entre nous. Mais il n'était pas gênant comme peuvent l'être beaucoup d'entre eux. Les nôtres étaient rares mais apaisant, confortables. Il n'y avait rien à dire de ce drame. Ça me faisait du bien qu'Ewan se confie. J'appréciais énormément l'effort, et je m'y accrochais, le respectais. Je compatissais. J'avais la chance de n'avoir jamais connu la mort d'un proche, si ce n'est celle de voir la mienne. Mais je pouvais comprendre. Parce que je préférais de loin subir que de voir quelqu'un le faire. Et je savais pertinemment l'horreur que devait être la mort d'un être aussi proche, sous les yeux. Je n'avais pas besoin de le rappeler à Ewan, une fois suffisait.

-Mais c'est vrai que nos années à Poudlard ont été les meilleures ! On était tous les deux à Serdaigle, il a même été Mister.

Il me lanca un regard et un sourire franc, auquel je répondis par un simple:

-Ohhh, appréciateur.

-Je suis sûr que tu te serais bien entendue avec lui, d'ailleurs, il était plus... Plus exubérant.

Je ris de bon cœur en commençant à manger comme une goinfre (bah oui, la conversation, ça creuse). J’adorais ça chez Ewan. Il était bon vivant, et il savait prendre les choses du bon côté. Il aurait eu une belle place chez les Poufsouffle ! C’est carrément sur. Et puis franchement, on devait sentir tous les deux qu’on voulait pas foutre l’ambiance en l’air, et pour ça, on était plutôt doué. C’est une des choses qui me fascinait chez mes amis. Cette capacité de se mettre de côté.

-Tu rêves, je crois que j’en serais tombée amoureuse ! Je complète en le taquinant, parce que nous deux savions qu’elle était ma réputation à Poudlard, celle d'une marie couche toi là, et surtout la vérité sous la dite réputation (c'est à dire qu'en faite, non, je couchais pas et que j'étais jamais tombée amoureuse).  

-Mais bon, chaque famille a ses histoires, n'est-ce pas ?...

J’hausse les épaules avec un petit sourire de côté. Et finalement, après avoir bu un verre de jus d'orange, je passais un doigt sur la photo, songeuse.

-Toi aussi tu l’es, je précise. Il me regarde sans comprendre, éxubérant. D’une certaine manière. Regardes juste quand on est ensembles ! Je pars dans un délire et tu sautes dedans à pieds joints ! Je suis certaine que c’était pareil avec Jamie. C’est sur que j’aurais aimé le rencontrer mais… C’est toi qui es devant moi. Comme un grand frère !

Je n'ai jamais été très douée pour réconforter. C'est à se demander si j'étais même capable de faire un pas vers l'autre sans me gauffrer. Je ne savais pas prendre de pincettes, et pour le coup, je ne voulais pas faire de faux pas. C'était important. Je voulais rassurer Ewan, à la fois sur la mort de son frère mais surtout sur l'estime qu'il se portait à lui même. Quelque part, c'était ça le plus important, parce que c'était de ça qu'il s'agissait désormais. De ce que j'avais pu y comprendre, Ewan avait été suffisamment fort pour accepter la mort de son frère, mais c'était toujours un peu comme s'il se cachait encore dans son ombre. Peut-être que Jamie était un "un peu plus" d'Ewan. Peut-être qu'Ewan l'avait accepté, mais que quelque part, il n'avait jamais immergé. C'était compliqué, et j'avais peur, pour la première fois et sans le montrer, de ne pas avoir les bons mots.

Je ne voulais pas remplacer Jamie, au contraire, et même si je le voulais je n’aurais pas été à la hauteur. Je voulais simplement qu’il sache à quel point il était quelqu’un de bien et qu’il comptait pour moi. Que son frère était peut-être un grand axe de sa vie et surement un modèle pour lui, mais qu’il pouvait l’être lui-même pour quelqu’un d’autre. Pour Ruby. Mais aussi un modèle pour moi.

Je passe une main réconfortante sur le bras d'Ewan, avec un grand sourire et me remets à manger.

-Mais, du coup, tu vas où ? Tu rentres chez ta mère ?

-J'en ai pas tellement envie, enfaite, je réponds avec franchise, en faisant la grimace. J'ai l'impression qu'elle essaie de me protéger de James et de ma grand mère, et en même temps, je sens bien qu'en fait, tout ce qu'elle veut c'est éviter tout contact avec la magie... Je pense qu'elle le fait plus pour elle que pour moi, je finis en haussant les sourcils de dépit. Je sais pas vraiment quoi faire, mais bon, je vais me débrouiller, je connais des gens, de ci de là, je continue en haussant les épaules comme si ce n'était pas vraiment un soucis, mais plutot une passade, quelque chose de pas bien compliqué.

Alors qu'en vérité, j'étais en rupture familiale, comme lui et... Ah, d'ailleurs!

-T’as prévu d’aller voir ton père ? je lui demande.

Je savais que le père d’Ewan était en Australie parce qu’il  avait eu pas mal d’histoires avec ça, entre lui et Ruby. Pour autant, je n’en connaissais pas la raison, et je ne pensais même pas qu’il puisse y en avoir une. Chacun avait ses secrets. J’en avais. Ruby en avait. Il en avait. La mort de Jamie semblait être comme une ombre qui stagnait au dessus de la famille d’Ewan. S’il avait réussi à faire avec, visiblement, ce n’était pas le cas de ses parents.  

Et tout ce que je souhaitais c'était qu'Ewan et moi on pourrait progresser, ensembles, main dans la main sans nous retourner sur la mort de Jamie et sans nous fixer sur mon rejet. Comme deux âmes abandonnées et fêlées qui vont dans la même direction.
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Ewan Campbell


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Whatever gets you through the night | Rita  Empty
MessageSujet: Re: Whatever gets you through the night | Rita    Whatever gets you through the night | Rita  Icon_minitimeJeu 1 Mai - 18:30

Rita étant Rita, je n'avais pas de craintes à lui parler de tout ça, pas d'appréhension. Juste peut-être une petite peur, comme toujours, de déranger avec mes histoires tristes, de la mettre mal à l'aise ? Mais très vite je chassais ces idées stupides : non. Je ne devais pas avoir honte, je ne voulais pas avoir honte. Mes parents avaient suffisamment honte pour que j'en sois exempté. Je refusais de marcher dans leurs pas. Si bien qu'en parler à Rita me soulagea doublement : non seulement il était temps qu'elle le sache, mais en plus, j'étais fier, au fond. J'étais fier de pouvoir en parler et heureux de faire revivre Jamie à chaque fois que son prénom était prononcé à haute voix, content de l'évoquer et de me rappeler comment il était, nos souvenirs, content de les partager avec quelqu'un. Il n'y avait plus que ça à faire, n'est-ce pas ? Il n'était plus là et ne le serait plus jamais, alors quels pouvoirs avais-je à part mes mots, mes souvenirs, pour qu'il ne disparaisse pas complètement ? C'était ce qui m'échappait totalement dans la logique de mes parents. Pourquoi ne le voyaient-ils pas ? Qu'ils tuaient leur fils une deuxième fois en refusant de l'évoquer, en contenant leurs larmes et tout ce qui pourrait les provoquer, à savoir parler, se souvenir, libérer ce qu'ils pensaient et ressentaient ? Leur éducation stricte et bien sous tous rapports n'excusait rien : j'avais eu la même, hélas. Mais j'avais eu la même et je ne la laissais pas me cloisonner entre tous ces faux-semblants. Je voulais assumer ma tristesse quand eux ne se l'accordaient même pas... Ce n'était pas un crime pourtant, n'est-ce pas ? J'étais toujours un peu triste de me poser cette question car si j'étais farouchement décidé à ne jamais changer d'avis, à présent, je savais que parfois cette éducation était plus forte que moi, qu'elle pouvait me serrer dans ses griffes quand je m'y attendais le moins, et qu'il m'arrivait aussi de passer sous silence ce qui était difficile de montrer aux yeux de tous. J'avais failli à mes promesses, déjà. Mais c'était fini : je ne voulais plus. Je me rappelais le bouleversement que cela avait provoqué en moi de l'avoir retenu, caché si longtemps, avec Ruby. Avec le recul, je me rendais compte qu'il n'y avait rien de plus stupide. Et je ne voulais plus jamais refaire cette erreur.  

Tandis que je parlais et racontais l'histoire telle que je le pouvais, telle qu'elle me venait, Rita ponctuait mon récit de petites expression ou laissait échapper quelques mots sans m'interrompre pour autant - je lui en étais reconnaissant. Elle se rendait compte, sûrement, que bien que tout cela était derrière moi à présent, il était toujours un peu délicat de poser des mots sur de tels drames.


- Tu rêves, je crois que j’en serais tombée amoureuse ! fit-elle alors quand j'eus terminé.

J'éclatai de rire de bon coeur et ce rire me fit du bien - j'étais triste, mais j'étais vivant, n'est-ce pas ? Je vivais pour deux. C'était ce que Jamie aurait voulu, sans doute. Alors...

- En plus, je suis sûr que tu lui aurais beaucoup plu aussi, rajoutai-je, toujours amusé. C'était un peu étrange d'imaginer Rita et Jamie, mais au final, pas si improbable que ça étant donné leurs personnalités...

- Toi aussi tu l’es, je précise, continua-t-elle. Exubérant. D’une certaine manière. Regardes juste quand on est ensembles ! Je pars dans un délire et tu sautes dedans à pieds joints ! Je suis certaine que c’était pareil avec Jamie. C’est sur que j’aurais aimé le rencontrer mais… C’est toi qui es devant moi. Comme un grand frère !

Cette fois, je n'y étais pas préparé, et le compliment m'alla droit au coeur : Rita avait le chic pour dire les choses dans les moments où l'on s'y attendait le moins (comme me raconter toute l'histoire de sa terrible famille alors que j'essayais de la coucher et qu'elle était ivre morte) et comme nous n'étions pas foncièrement habitués aux effusions amicale... enfin, comme JE n'étais pas habitué, elles me prenaient toujours un peu de cours. Je souris, et finis de nous servir à manger - Rita mangeait avec l'appétit d'un ogre, ce qui me rassurait sur son état, elle devait se sentir mieux - cherchant comment réagir le mieux possible. J'eus une petite pensée pour Ruby : si elle avait été là elle aurait souri et ses yeux auraient brillé. Peut-être que les miens brillaient un peu, d'ailleurs ? J'étais sincèrement touché par cet aveu de Rita, d'autant plus qu'il était partagé : doucement, mais sûrement, nos liens s'étaient créés, et si j'avais dû la définir comme quelque chose, je l'aurais sûrement définie comme une soeur. J'eus un petit sourire pour acquiescer ses paroles, et un autre quand elle posa sa main sur mon bras. C'était tout le réconfort dont j'avais besoin, de toute façon. De savoir qu'elle était et serait là pour moi, et qu'elle compatissait. Elle se remit à manger avec un appétit dont je ne voyais pas la fin - j'espérais au moins avoir cuisiné assez ?! - et malgré le fait que j'étais ému et que je cherchais au meilleur moyen de la remercier d'être si compréhensive, attentionnée, et que ses paroles me touchaient réellement, je ne pus m'empêcher : j'éclatai d'un rire franc et attendri à la voir dévorer ainsi.

- Tu as un estomac de dragon ou quoi ?! expliquai-je en riant de plus belle devant son air surpris. Mais quand j'y réfléchissais bien, cet appétit la caractérisait bien : sportive, pleine d'énergie, elle avait de l'appétit pour tout, de manière générale, de l'appétit pour la vie et avec ce qu'elle m'avait raconté hier, sans faire de raccourcis, cela prenait même un certain sens... J'étais heureux pour elle qu'elle ait trouvé la force, sa force bien à elle, de combattre le mauvais sort. Mais ça, c'est spécial, c'est parce que c'est toi, répondis-je alors à ce qu'elle avait dit. Ce n'était pas faux : j'étais certes plus démonstratif et exubérant avec mes amis proches que je ne l'étais au premier abord, mais avec Rita, c'était particulier, elle était si spontanée et si... inarrêtable que je ne me posais pas de questions non plus, et je la suivais de bon coeur. Je suis content que tu sois là, en tout cas, repris-je après une petite pause. Pour moi, je veux dire, précisai-je avec un petit sourire.

J'agitai ensuite ma baguette pour faire disparaître les plats vides et faire apparaître la suite, puis me resservis une nouvelle tasse de thé. Si la situation familiale de Rita était encore un peu floue - l'oncle, la mère, la grand-mère etc - et que je devais ranger toutes les pièces une à une dans mon esprit, une chose était certaine : elle avait besoin de tout l'aide qu'on pouvait lui apporter, et je n'allais certainement pas laisser là sans rien faire. J'essayais d'imaginer ce que cela pouvait faire d'avoir une mère qui reniait son enfant à cause de la magie - je n'avais finalement jamais été habitué à voir concrètement les différences entre les sorciers et les moldus. J'avais appris un peu plus en fréquentant Ruby, mais même, certaines questions me frappaient toujours. Comment les Moldus organisaient-ils leur temps puisqu'ils ne pouvaient pas transplaner, par exemple ? Enfin, ce n'était pas vraiment le moment.


- J'en ai pas tellement envie, enfaite. J'ai l'impression qu'elle essaie de me protéger de James et de ma grand mère, et en même temps, je sens bien qu'en fait, tout ce qu'elle veut c'est éviter tout contact avec la magie... Je pense qu'elle le fait plus pour elle que pour moi,. Je sais pas vraiment quoi faire, mais bon, je vais me débrouiller, je connais des gens, de ci de là. T’as prévu d’aller voir ton père ?

... Je n'avais pas spécialement envie de répondre à cette question, et je sentis une certaine amertume naître dans ma bouche. Mais bon. Il le fallait bien...

Que répondre ? Franchement ou pas ? Moi-même, je n'étais pas franc avec moi. J'allais voir mon père, oui, un jour... Quand, je ne le savais pas encore mais... Ce jour ne cessait de se rapprocher, n'est-ce pas ? J'eus un petit haussement d'épaules, et expliquai :


- Il espère que je vais venir travailler avec lui en Australie et m'occuper de sa société. Je... n'en ai pas envie, mais je ne veux pas l'abandonner non plus. Je vais aller le voir bientôt... Je n'ai pas décidé encore. On verra bien, conclus-je. Je suppose que ta mère fait cela pour te protéger... à sa manière, oui, dis-je prudemment. Mais s'y prenait-elle bien ? J'étais loin d'en être certain, surtout quand je voyais les impacts que cela avait sur mon amie. En tout cas, tu sais que tu peux venir chez moi quand tu veux, hein ? Même si je travaille la journée ou quoi, tu peux t'installer ici quand tu en as besoin, ça ne me dérange pas du tout. Au contraire, ça me ferait plaisir ! Et puis quand je serais en vacances, Ruby va sûrement passer quelques jours avec moi, mais tu es quand même la bienvenue, je suis sûr que ça lui fera plaisir. Tu n'hésites pas, promis ? Et puis je ne veux surtout pas rater une occasion de te battre à la bataille, ajoutai-je en souriant pour l'embêter - il n'était pas rare que nous nous lancions dans des batailles endiablées de cartes magiques.

Il pouvait bien se passer n'importe quoi de toute façon, j'avais toujours été loyal avec mes amis ; Rita qui avait maintenant une place si particulière pour moi devenait par la même occasion une de ces personnes pour qui j'étais prêt à tout faire si elle me le demandait.


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